Le zona : son fardeau et sa prévention Herpes zoster: the

Transcription

Le zona : son fardeau et sa prévention Herpes zoster: the
Synthèse
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil 2011 ; 9 (4) : 391-7
Le zona : son fardeau et sa prévention
Herpes zoster: the associated burden and its prevention
Pierre-Olivier Lang
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017.
Département de médecine interne,
réhabilitation et gériatrie,
Hôpitaux universitaires
et Faculté de médecine de Genève,
Suisse
<[email protected]>
Tirés à part :
P. O. Lang
Résumé. Le fardeau et la consommation des ressources de santé qui sont associés à
l’incidence du zona dans la population âgée de 60 ans ou plus est considérable au regard de
l’altération de qualité de vie occasionnée. En l’absence de traitement antiviral, les douleurs
post-zostériennes (DPZ), la complication la plus fréquente mais aussi la plus invalidante,
surviennent chez 45 % des sujets après 60 ans ou plus et peuvent durer plusieurs mois
à années. L’importance d’une démarche préventive des DPZ est maintenant largement
reconnue. L’objectif de cette revue est non seulement de décrire le fardeau associé au
zona dans la population âgée, mais aussi de présenter l’efficacité des différentes approches
préventives actuellement disponibles.
Mots clés : zona, douleurs post-zostériennes, prévention, antiviraux, vaccination
Abstract. The burden of illness and healthcare resource utilisation associated with herpes
zoster in individuals aged 60 years or above is substantial, causing severe loss of quality
of life. In the absence of antiviral therapy, up to 45% of over 60 year-olds experience pain
which persists for months to years. The importance of preventive strategies for PHN is
becoming widely recognised. The aim of the present review is not only to present the herpes
zoster-associated burden, but also to detail the effectiveness of the preventive approaches
currently available.
Key words: herpes-zoster, post-herpetic neuralgia, prevention, antiviral therapy, vaccination
doi:10.1684/pnv.2011.0273
L
e virus de la varicelle et du zona (VZV) est un virus
exclusivement humain qui comme tout virus de
laamille des herpesviridae a la particularité de pouvoir devenir latent [1], puis de se réactiver après plusieurs
décennies [2]. La varicelle étant une maladie infantile touchant 95 % de la population, généralement durant l’enfance,
toute la population adulte doit être considérée comme à
risque de développer un zona à un moment ou un autre
de son existence [3]. Cependant, les personnes âgées
représentent une population particulièrement à risque. En
effet, si dans la population générale l’incidence annuelle
du zona est estimée à 1,5-4,0 cas pour 1 000 personnes
[4], elle est très faible avant l’âge de 50 ans [5] et 8 à
10 fois plus fréquente après la 6e décennie [6, 7]. Cette
susceptibilité est expliquée par la diminution de l’immunité
spécifique contre le VZV [8-11], l’immunosénescence ellemême associée à la susceptibilité accrue à développer des
maladies tumorales et auto-immunes avec l’avancée en âge
[11, 12], ainsi que l’augmentation du recours aux thérapies
immunosuppressives et/ou altérant l’immunité cellulaire
[8, 11, 13, 14]. D’autres facteurs individuels tels que le sexe,
l’origine ethnique, certaines susceptibilités génétiques,
des désordres immunitaires affectant particulièrement
l’immunité cellulaire, les traumatismes physiques, le stress
psychologique voire l’exposition à certaines toxines ont également été décrits [6].
Si cliniquement, le zona est responsable d’une éruption
cutanée le plus souvent limitée et d’évolution spontanément favorable [8, 15], il est généralement associé à
des douleurs aiguës suffisamment sévères et prolongées
(< 3 mois) pour interférer avec la réalisation des activités de
la vie quotidienne et altérer significativement la qualité de
vie [8, 15-17]. Chez certains, les douleurs ne se résolvent
pas et persistent pendant des mois voire des années. Ces
douleurs définissent les douleurs post-zostériennes (DPZ –
si supérieures à 3 mois) qui représentent la complication
la plus fréquente du zona [15]. Les DPZ concernent de 13
à 26 % des patients ayant un zona selon les études. Ce
chiffre s’élève à plus de 50 % après l’âge de 70 ans [8, 1719]. Les DPZ sont souvent invalidantes, déclenchées par
un simple effleurement, et altèrent sévèrement la qualité
de vie [16, 17, 20, 21]. L’objectif de cette revue est non
seulement de décrire le fardeau associé au zona dans la
population âgée, mais aussi de présenter l’efficacité des
différentes approches préventives actuellement disponibles.
Pour citer cet article : Lang PO. Le zona : son fardeau et sa prévention. Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil 2011; 9(4) :391-7 doi:10.1684/pnv.2011.0273
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P. O. Lang
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017.
Le zona : un fardeau individuel
mais aussi économique et social
D’une façon générale, le fardeau associé à une maladie
est traduit par le retentissement de la maladie sur la santé et
le bien-être de l’individu. Cependant, il doit aussi considérer
les aspects économiques et sociaux de sa prise en charge
par l’individu et par la communauté [22]. Nombreuses
sont les études épidémiologiques qui ont pointé le poids
ou le fardeau associés au zona et aux DPZ en décrivant
les perturbations personnelles, sociales et économiques
engendrées [16, 17, 20, 21]. Ainsi par une vaste étude
observationnelle réalisée dans la communauté, Chidiac
et al. ont mesuré l’impact du zona et de ses complications
sur la qualité de vie des patients [20]. En analysant près
de 7 600 questionnaires de qualité de vie (MOS SF36),
les auteurs ont observé un impact négatif dans toutes
les dimensions de la qualité de vie explorées comparativement à une population française contrôle appariée sur
l’âge et le sexe. Les valeurs les plus basses des scores
étaient observées chez des patients présentant des DPZ et
notamment pour les scores d’autonomie fonctionnelle et
de charge émotionnelle. Un taux de recours plus élevé aux
médecines alternatives était également mesuré dans ce
groupe ; un sujet sur cinq avait eu recours à l’acupuncture,
l’homéopathie ou l’auriculothérapie. Ce résultat traduit le
désarroi de certains face à la difficulté de prise en charge
thérapeutique des DPZ [13, 23]. De façon plus récente,
au Canada, la sévérité des DPZ et leur retentissement sur
la fonctionnalité et la qualité de vie ont été étudiés chez
261 sujets âgés de 50 ans ou plus suivis par 83 médecins
généralistes durant 6 mois [24]. Les douleurs aiguës interféraient avec tous les domaines de la santé explorés par
l’EuroQOL EQ-5D, et spécialement le sommeil (64 % des
patients), la joie de vivre (58 %) et les activités générales
(53 %). La durée moyenne des douleurs était de 33 jours
avec une durée moyenne de limitation fonctionnelle dans la
réalisation des activités quotidiennes comprise entre 27 et
30 jours. Un sujet sur quatre a présenté des DPZ. L’anxiété,
la dépression, la joie de vivre, l’humeur et le sommeil étaient
les domaines de la vie les plus affectés par leur survenue. En milieu hospitalier cette fois, un travail rétrospectif
a considéré 112 cas de zona dont 25 % chez des sujets
> 90 ans et 5 % > 100 ans [17]. Les douleurs aiguës
étaient rapportées chez 92 % des 98 patients vus à la phase
aiguë (en moyenne EVA 6,3 ± 2,0). Les DPZ concernaient
par contre 14 individus et étaient le motif d’hospitalisation.
L’évaluation fonctionnelle globale selon la MIF (mesure de
l’indépendance fonctionnelle) [25, 26] réalisée à la phase
aiguë et deux semaines après a permis de confirmer le
392
fardeau fonctionnel associé à la survenue d’un zona. De
façon complémentaire, à partir des données d’activité
d’un service d’urgence et d’un hôpital en Australie, Stein
et al. ont estimé la consommation des ressources hospitalières [21]. Les consultations au service des urgences
pour un zona augmentaient significativement avec l’âge
des patients. Si le taux des hospitalisations consécutives
concernait 6 % des patients avant l’âge de 59 ans, il s’élevait
à plus de 30 % après 80 ans. La durée moyenne de séjour
était de 6,8 jours pour un zona aigu lorsqu’il était le motif
d’hospitalisation (6 jours pour un zona simple et > 14 jours si
une encéphalite était associée). Lorsque le zona se développait en cours de séjour, la part de la prolongation de séjour
qui y a été attribuée était de 6,1 jours. Dans une étude prospective de 8 mois, conduite auprès de 96 patients avec un
zona vivant à domicile, Scott et al. ont pu estimer le fardeau économique et social associé au zona et aux DPZ [16].
Ainsi, si les hospitalisations, les douleurs sévères et les
déficits neurologiques secondaires étaient plus fréquents
chez les patients âgés, les deux tiers des épisodes de
zona survenaient chez des sujets de moins de 65 ans.
Bien que la sévérité fût moindre dans ce groupe d’âge,
le coût global pour la société tendait à y être plus élevé
en raison de la cessation temporaire d’activité professionnelle occasionnée. Les études économiques ont permis
d’estimer le coût annuel du zona et des DPZ à plus de
108 millions d’euros par an en Grande-Bretagne [16, 27].
Les coûts dévolus à la santé (incluant les médicaments, les
consultations médicales et les hospitalisations) ont été estimés entre 82 et 220 euros pour chaque épisode de zona et à
860 euros lorsque des DPZ étaient présentes [27]. Comparativement, pour un patient de moins de 65 ans, un épisode
de zona aigu, en prenant en considération l’arrêt temporaire de l’activité professionnelle, s’élève en moyenne à
585 euros [16].
Peut-on identifier les individus
à risque de développer des
complications ou des DPZ ?
Dans une démarche préventive du fardeau associé au
zona, l’identification des sujets à risque de développer des
complications et des DPZ est un élément crucial. Plusieurs
facteurs ont été proposés. Cependant ces facteurs apparaissent soit trop aspécifiques, soit ils sont les témoins
d’une activité virale déjà importante et alors de détection
trop tardive pour permettre une approche efficace. Ainsi
être âgé de 50 ans ou plus, être une femme, avoir eu
des douleurs sévères à la phase aiguë ou des douleurs
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 9, n ◦ 4, décembre 2011
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Le zona : son fardeau et sa prévention
prodromales, le caractère disséminé des lésions cutanées,
une virémie détectée par PCR ont été décrits comme des
facteurs de risque de la survenue de DPZ [28]. De façon intéressante, il a été récemment montré que l’intensité de la
réponse immune cellulaire induite par le VZV ou la vaccination étaient inversement corrélées au risque de survenue
et à la sévérité des DPZ [29, 30]. Inversement, l’intensité
de la réponse anticorps était directement associée [30].
Ces données ouvrent la voie à l’identification de nouveaux
marqueurs biologiques, plus spécifiques, qui permettront
l’indentification des sujets à risque de réactivation du VZV
et/ou de survenue de complications.
La prévention du fardeau associé
au zona
La démarche de prévention actuelle vise principalement
à limiter la survenue des DPZ, dont la prise en charge
nécessite le plus souvent le recours à des traitements antalgiques complémentaires [18, 31]. Cependant, au-delà du
retentissement fonctionnel, physique, psychique et économique des DPZ, l’utilisation des antalgiques recommandés
est souvent délicate voire contre-indiquée, notamment chez
des personnes âgées, fragiles, souvent multimorbides et
déjà polymédiquées [23].
Les deux principaux modes de prévention actuellement
disponibles se basent directement sur la physiopathologie de la réactivation du VZV. Ainsi, comme les névralgies
aiguës et chroniques sont consécutives à l’intensité de
la réplication du virus et à l’inflammation associée à la
migration des particules virales conduisant aux dommages
tissulaires et nerveux [2, 32], la première approche vise
à réduire l’activité virale le plus rapidement possible et
éventuellement à lutter contre l’inflammation. Ainsi il est
actuellement fortement recommandé de prescrire des antiviraux dans les 72 premières heures de l’éruption [13, 23].
La seconde est fondée sur la limitation de la réactivation virale par stimulation de l’immunité spécifique par la
vaccination [9, 10]. En effet, la diminution de l’immunité
cellulaire est la principale cause de la réactivation du VZV
chez la personne âgée et chez les sujets immunodéprimés
[11, 33]. Il a été observé que des contacts réguliers avec le
VZV favorisaient, sans manifestations cliniques, une réactivation de l’immunité cellulaire spécifique. Des stimulations
comparables ont été également retrouvées chez des sujets
immunodéprimés au décours de virémies silencieuses à
VZV [34]. Deux études cliniques réalisées chez des sujets
âgés ont permis de montrer que l’immunité spécifique
contre le VZV pouvait être stimulée par l’administration du
vaccin à virus atténué contre la varicelle [35, 36].
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 9, n ◦ 4, décembre 2011
Une approche complémentaire de prévention des DPZ
spécifiquement a également été proposée. Elle consistait
en l’association de médicaments antalgiques aux antiviraux
dès l’apparition des lésions cutanées. Cette approche
potentielle est basée sur les résultats d’un essai randomisé
contrôlé incluant 72 patients avec un zona, âgés d’au
moins 60 ans. Ils recevaient 25 mg d’amitriptyline par jour
durant 90 jours ou un placebo [37]. Le traitement était initié
dans les 48 premières heures de l’éruption. Les antiviraux
étaient administrés à la préférence du médecin. Après
6 semaines, la prévalence des DPZ était diminuée d’environ
50 % dans le groupe traité. Cependant, la fréquence des
hypotensions orthostatiques et les effets indésirables
anticholinergiques associés à la prise d’antidépresseurs
tricycliques limitent fortement une utilisation systématique, en particulier dans la population âgée. Chez l’animal,
l’administration d’un traitement précoce par gabapentine
a été associée à une réduction de l’incidence de DPZ
[38]. Jusqu’à présent, à notre connaissance, aucune étude
clinique chez l’homme évaluant cette démarche n’est
disponible. Les injections intrathécales de corticostéroïdes
ou d’anesthésiques locaux sont largement utilisées dans
plusieurs pays comme traitement du zona, mais elles
apparaissent n’avoir aucun bénéfice dans la prévention des
DPZ [39].
La prescription d’antiviraux dans les
72 premières heures de l’éruption
Les traitements antiviraux actuellement disponibles
(aciclovir, valaciclovir, famciclovir), débutés dans les 72 premières heures de l’éruption, sont associés à une réduction
de la sévérité et de la durée des douleurs aiguës. Plusieurs
méta-analyses et de nombreuses études randomisées
contrôlées, mais pas toutes, ont démontré que leur prescription précoce réduisait la durée de la douleur aiguë
d’environ 50 %, et pourrait influencer l’incidence et la durée
des DPZ [18, 40]. L’aciclovir (ACV) bien qu’ayant un excellent
profil de tolérance n’est en réalité que modérément actif
in vitro sur le VZV. S’il a été longtemps le traitement
de référence du zona, sa mauvaise biodisponibilité et la
nécessité de 5 prises par jour ont rapidement incité à
rechercher de nouvelles molécules [41]. En dépit de ces limitations, l’ACV utilisé dans les 48 à 72 premières heures de
l’éruption a démontré un bénéfice clinique. Dans une métaanalyse regroupant 4 études contrôlées contre placebo,
l’ACV réduisait la durée des douleurs aiguës, notamment
chez les sujets de 50 ans ou plus [42]. Dans une seconde
méta-analyse, le traitement par ACV réduisait significativement l’incidence des DPZ à 6 mois de 46 % [41]. Il
est cependant important de relever que dans toutes ces
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P. O. Lang
études, près de 20 % des patients de plus de 50 ans
présentaient encore des douleurs après 6 mois [18]. Afin
d’augmenter l’effet préventif des antiviraux par la réduction
de l’inflammation associée à la multiplication des particules
virales, Whitley et al. ont étudié l’efficacité des corticostéroïdes en association à l’ACV dans un essai randomisé
incluant 201 sujets immunocompétents âgés de 50 ans ou
plus. La qualité de vie, le temps de cicatrisation cutanée et
l’incidence des DPZ ont été évalués [43]. Dans le groupe
traité, la durée de l’éruption et le temps de cicatrisation
étaient significativement réduits. La qualité du sommeil, les
taux de retour au niveau d’activité antérieur et d’arrêt des
antalgiques étaient également supérieurs dans le groupe
traité comparativement à l’ACV seul. Il est important de
noter que les sujets présentant une contre-indication à
l’utilisation des corticostéroïdes avaient été préalablement
exclus et de nombreux effets indésirables graves durant
l’étude ont été cependant rapportés. Le valaciclovir (VCV),
bien absorbé au niveau du tractus digestif, est rapidement
converti in vivo en ACV avec une biodisponibilité 3 à 5 supérieure à celle de l’ACV. Son efficacité a été démontrée
par Beutner et al. dans un essai randomisé en doubles
aveugle contre ACV chez 1 141 patients immunocompétents âgés de 50 ans ou plus [44]. Le VCV raccourcissait
significativement la durée des douleurs aiguës et des DPZ
en diminuant significativement la proportion de patients
présentant des douleurs persistantes au-delà de 6 mois
(19 vs 26 %).
Le famciclovir (FCV), bien absorbé au niveau gastrointestinal, est rapidement converti dans la paroi intestinale
et le foie en penciclovir (principe actif). Trying et al., dans
un essai randomisé contrôlé contre placebo, ont évalué
le FCV chez 419 adultes immunocompétents (âge moyen
50 ans) [45, 46]. Le FCV, bien toléré, accélérait la cicatrisation des lésions et la résolution des DPZ était deux fois
plus rapide. La durée médiane des DPZ était réduite de
2 mois.
Ainsi, avec un objectif principal de limitation de
l’incidence des DPZ, initiés dans les 72 premières heures
de l’éruption, les trois antiviraux actuellement disponibles
ont démontré leur efficacité en réduisant l’incidence de
50 % environ [4, 8, 18]. L’effet antalgique sur les douleurs aiguës et les DPZ apparaît malgré tout plus modeste
chez les patients les plus âgés [4]. L’indication à initier
un traitement antiviral au-delà de la 72e heure n’a pas
clairement été démontrée. Malgré tout, lorsque des nouvelles lésions apparaissent, l’initiation d’un antiviral doit
être discutée [8]. Les recommandations pour la prescription des antiviraux chez le sujet âgé sont présentées dans le
tableau 1.
394
Une vaccination pour la prévention du zona
et des DPZ
Dans une vaste étude randomisée contre placebo,
Oxman et al. ont démontré que l’immunité cellulaire
spécifique contre le VZV était non seulement stimulée par
le vaccin à virus vivant atténué Oka/Merk mais diminuait
l’incidence du zona de 51 % [9]. Ce vaccin contient 18 700
à 60 000 unités virales, soit bien plus que dans le vaccin
contre la varicelle. Un des critères de jugement, sur les
3 années de suivi, était le fardeau de la maladie. Il s’agissait
d’un critère composite associant l’incidence, la sévérité et
la durée des douleurs et l’inconfort associé au zona [9, 10].
Ainsi la vaccination était associée à une réduction significative du fardeau de 61 % et de 66 % de l’incidence des
DPZ. La tolérance au vaccin était bonne avec uniquement
des réactions modérées au site d’injection. En cas de survenue d’un zona malgré la vaccination, l’incidence, la durée et
de l’intensité des DPZ étaient également diminuées. Plus
récemment, la vaccination contre le zona a montré son efficacité dans la réduction du fardeau fonctionnel associé au
zona dans la réalisation des activités de base de la vie quotidienne et dans l’amélioration de la qualité de vie ressentie
[47]. De façon complémentaire, il a aussi été démontré que
la réponse immune cellulaire induite par la vaccination était
identique voire encore supérieure à l’immunité induite par la
réactivation chez les sujets âgés de moins de 75 ans [48] et
que l’intensité de réponse immune cellulaire suivant la vaccination ou la réactivation est associée à la diminution de
l’incidence des DPZ [30]. Bien que le rapport coût-efficacité
de la vaccination soit constamment remis en question par
l’absence d’information concernant la durée de la protection vaccinale [49], l’Advisory Committee on Immunization
Practices (ACIP) recommande la vaccination contre le zona
pour la prévention à la fois de la réactivation du VZV et des
DPZ chez l’adulte immunocompétent de 60 ans ou plus.
De plus, l’ACIP recommande que la vaccination puisse être
proposée systématiquement au patient lors des consultations médicales de routine. Le vaccin n’est actuellement pas
recommandé pour les femmes enceintes, les personnes
ayant un déficit immunitaire primaire ou acquis et chez les
sujets prenant un traitement immunosuppresseur. Cependant, les individus immunosupprimés sont hautement à
risque de développer un zona [33]. Ainsi, la vaccination pourrait être proposée avant toute situation conduisant à une
immunosuppression telle que l’initiation d’une corticothérapie pour une polyarthrite rhumatoïde, lupus ou une autre
maladie auto-immune, une chimiothérapie anticancéreuse
ou chez les sujets infectés par le VIH à un stade précoce
et asymptomatique ou bien contrôlés sous HAART (highly
active anti-retroviral therapy).
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 9, n ◦ 4, décembre 2011
Le zona : son fardeau et sa prévention
Tableau 1. Ajustement des doses des médicaments antiviraux prescrits dans le traitement du zona chez le sujet âgé immunocompétent
en fonction de la clairance de la créatinine selon la formule de Cockcroft et Gault.
Table 1. Adjustment of antiviral drugs prescribed for treating herpes zoster in immunocompetent old age patients according to creatinine
clearance based on Cockcroft and Gault formula.
Antiviraux
Dose/fréquence
Durée du traitement
Dose en mg/jour
Ajustement selon
la clairance de
créatininea
Notes
7-10 jours
Réduction de
la douleur et
de l’apparition
de douleur
post
zostériennes
Efficacité accrue
lorsque débuté
dans les
72 heures après
l’éruption
7 jours
Réduction de
la douleur et
de l’apparition
de douleur
post
zostériennes
Efficacité accrue
lorsque débuté
dans les
72 heures après
l’éruption
7 jours
Réduction de
la douleur et
de l’apparition
de douleur
post
zostériennes
Efficacité accrue
lorsque débuté
dans les
72 heures après
l’éruption
> 25 mL/min
Aciclovir
800 mg
5 x/jour
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Efficacité
4 000 mg/jour
10-25 mL/min
2 400 mg/jour
< 10 mL/min
1 600 mg/jour
> 25 mL/min
Valaciclovir
1 000 mg
3 x/jour
3 000 mg/jour
10-25 mL/min
2 000 mg/jour
< 10 mL/min
1 000 mg/jour
Famciclovir
750 mg/jour
ou
250 mg
3 x/jour
> 25 mL/min
750 mg/jour
10-25 mL/min
500 mg/jour
< 10 mL/min
250 mg/jour
a
Clairance de créatinine en mL/min : (140-âge) x poids) x K/créatinine, avec : K = 1,24 pour l’homme et 1,04 pour la femme ; âge en années ; poids en kg et
créatininémie plasmatique en ␮mol/L.
Bien que la disponibilité de ce vaccin pour la prévention du zona et de ses complications représente un progrès
majeur pour les personnes âgées et vieillissantes, les taux
de couverture vaccinale après la première année de disponibilité aux États-Unis étaient inférieurs à 2 % chez les
personnes âgées de 60 ans ou plus [50]. Près de 72 %
des personnes interrogées signalaient ne pas avoir été
informées de l’existence du vaccin et 78 % déclaraient
qu’ils auraient accepté la vaccination si leur médecin le
leur avait proposée. Les principales raisons associées à ne
pas accepter la vaccination étaient : « la vaccination n’est
pas nécessaire » (35 %), « ne pas se considérer comme à
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 9, n ◦ 4, décembre 2011
risque » (13 %), et « ne pas avoir confiance en la médecine et
les médecins » (10 %). Dans leur conclusion, les auteurs ont
proposé des stratégies pour améliorer les taux de couverture vaccinale dont l’administration combinée avec d’autres
vaccinations courantes, une proposition au cours des campagnes systématiques de vaccination et la mise en place de
systèmes de rappel automatisés rappelant aux praticiens
de proposer le vaccin à leurs patients non encore vaccinés.
De plus, les sujets de 60 ans ou plus vivant en institution
devraient également être considérés. Bien entendu, lors
de l’administration du vaccin contre le zona, les praticiens
sont également invités à vérifier le statut vaccinal du patient
395
P. O. Lang
pour tous les vaccins. De plus, les recommandations officielles en matière de vaccination doivent impérativement
être très largement diffusées auprès de tous les praticiens
[49, 51].
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Points clés
• La quasi-totalité de la population adulte est à risque
de développer un zona à un moment ou un autre de son
existence car 95 % a été en contact avec le VZV durant
son enfance.
• En cas de survenue d’un zona, un traitement antiviral
doit être impérativement initié dans les 72 premières
heures de l’éruption afin de tenter de diminuer le risque
de survenue de douleurs post-zostériennes (DPZ – < 50 %).
• Compte tenu de l’importance du fardeau individuel
mais aussi économique et social associé au zona, une
démarche préventive par la vaccination doit être proposée à toute personne âgée de 60 ans ou plus ayant un
antécédent de varicelle durant l’enfance.
• La vaccination a démontré son efficacité à la fois sur la
réduction de l’incidence du zona (- 51 %), de la survenue
de DPZ (- 66 %) et du fardeau associé (- 61 %)
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Conclusion
Le zona et ses complications pèsent un lourd fardeau
à la fois sur les individus atteints mais également sur le
système de santé et la société. Si cette revue apporte une
estimation de l’efficacité des mesures préventives actuellement disponibles, elle renforce l’idée générale que la
vaccination est un bon moyen de prévention des DPZ, mais
également le seul moyen de prévention du zona lui-même.
Cependant, elle souligne également que le zona et les DPZ
restent encore un problème médical majeur important pour
l’avenir conduisant à privilégier plusieurs axes de recherche.
L’identification de marqueurs biologiques spécifiques permettant d’identifier les personnes à risque de développer
des DPZ et/ou de réactiver une infection à VZV devrait être
entreprise. Une meilleure compréhension de la pathogénicité du VZV et des mécanismes sous-jacents de la latence
virale pourrait conduire au développement des antiviraux
plus performants et/ou un vaccin plus adapté aux sujets
immunosupprimés, favorisant par là même une meilleure
protection pour les sujets âgés immunosénescents.
Conflits d’intérêts : aucun.
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