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INSTITUT DU CHAMP FREUDIEN LA SECTION CLINIQUE DE RENNES Session 2013-2014 Les paradoxes du désir Association UFORCA-RENNES 2, rue Victor Hugo - 35000 Rennes www.sectionclinique-rennes.fr INSTITUT DU CHAMP FREUDIEN LA SECTION CLINIQUE DE RENNES Session 2013-2014 Les paradoxes du désir Association UFORCA-RENNES 2, rue Victor Hugo _ 35000 Rennes www.sectionclinique-rennes.fr La section clinique de Rennes Du Séminaire de Jacques Lacan (1953-1980, en cours de publication), on peut dire qu’il a assuré à lui seul la formation permanente de plusieurs générations de psychanalystes. Cet enseignement qui restitua et renouvela le sens de l’œuvre de Freud, inspire de nombreux groupes psychanalytiques. À l’origine de la création du Département de psychanalyse, il continua d’orienter son travail. L’Institut du Champ freudien se consacre à son développement. Le département de psychanalyse existe depuis 1968. Il fut rénové en 1974 par Jacques Lacan qui resta son directeur scientifique jusqu’à sa mort en septembre 1981. Il fait aujourd’hui partie de l’Université de Paris VIII. Ce même enseignement inspire aujourd’hui de nombreuses écoles psychanalytiques dans le monde réunies dans l’Association Mondiale de psychanalise. Il continue d’orienter le Champ freudien. L’Institut du Champ freudien s’inscrit dans le cadre associatif. Il a pris la suite, en 1987, du Cercle de clinique psychanalytique (1976). La Section Clinique de Rennes fait partie d’un réseau d’antennes et de sections ou collèges cliniques rassemblés dans l’UFORCA (Union pour la Formation Clinique Analytique) sous le nom d’UFORCA-RENNES. Elle ne se situe pas dans le cadre d’un groupe psychanalytique même si ses enseignants sont d’orientation lacanienne. Elle a pour but d’assurer un enseignement fondamental de psychanalyse, tant théorique que clinique, qui s’adresse aussi bien aux travailleurs de la « santé mentale », psychiatres, médecins, psychologues, orthophonistes, etc. qu’aux psychanalystes eux-mêmes et aux universitaires intéressés par ce savoir particulier. Participer à la Section Clinique n’habilite pas à la pratique de la psychanalyse. Une attestation d’études cliniques sera remise aux participants à la fin de chaque année s’ils ont rempli les conditions de présence et de participation active exigées. L’association UFORCA-Rennes pour la formation permanente assure la gestion de la Section clinique de Rennes. Nous publions, ci-après, un texte de Jacques-Alain Miller : le « prologue de Guitrancourt », écrit lors de la fondation des sections cliniques de Bruxelles et de Barcelone. 2 Prologue de Guitrancourt par Jacques-Alain Miller Nulle part au monde il n’y a de diplôme de psychanalyste. Et non pas par hasard, ou par inadvertance, mais pour des raisons qui tiennent à l’essence de ce qu’est la psychanalyse. On ne voit pas ce que serait l’épreuve de capacité qui déciderait du psychanalyste, alors que l’exercice de la psychanalyse est d’ordre privé, réservé à la confidence que fait le patient à un analyste du plus intime de sa cogitation. Admettons que l’analyse y réponde par une opération, qui est l’interprétation, et qui porte sur ce que l’on appelle l’inconscient. Cette opération ne pourrait-elle faire la matière de l’épreuve ? – d’autant que l’interprétation n’est pas l’apanage de la psychanalyse, que toute critique des textes, des documents, des inscriptions, l’emploie aussi bien. Mais l’inconscient freudien n’est constitué que dans la relation de parole que j’ai dite, ne peut être homologué en dehors d’elle, et l’interprétation psychanalytique n’est pas probante en elle-même, mais par les effets, imprévisibles, qu’elle suscite chez celui qui la reçoit, et dans le cadre de cette relation même. On n’en sort pas. Il en résulte que c’est l’analysant qui, seul, devrait être reçu pour attester la capacité de l’analyste, si son témoignage n’était faussé par l’effet de transfert, qui s’installe aisément d’emblée. Cela fait déjà voir que le seul témoignage recevable, le seul à donner quelque assurance concernant le travail qui s’est fait, serait celui d’un analysant après transfert, mais qui voudrait encore servir la cause de la psychanalyse. Ce que je désigne là comme le témoignage de l’analysant est le nucleus de l’enseignement de la psychanalyse, pour autant que celui-ci réponde à la question de savoir ce qui peut se transmettre au public d’une expérience essentiellement privée. Ce témoignage, Jacques Lacan l’a établi, sous le nom de la passe (1967) ; à cet enseignement, il a donné son idéal, le mathème (1) (1974). De l’une à l’autre, il y a toute une gradation : le témoignage de la passe, encore tout grevé de la particularité du sujet, est confiné à un cercle restreint, interne au groupe analytique ; l’enseignement du mathème, qui doit être démonstratif, est pour tous – et c’est là que la psychanalyse rencontre l’Université. L’expérience se poursuit en France depuis quatorze ans ; elle s’est fait déjà connaître en Belgique par le Champ freudien ; elle prendra dès janvier prochain la forme de la « Section Clinique ». Il me faut dire clairement ce que cet enseignement est, et ce qu’il n’est pas. ————————— (1) Du grec mathema, ce qui s’apprend. 3 Il est universitaire ; il est systématique et gradué ; il est dispensé par des responsables qualifiés ; il est sanctionné par des diplômes. Il n’est pas habilitant quant à l’exercice de la psychanalyse. L’impératif formulé par Freud qu’un analyste soit analysé, a été non seulement confirmé par Lacan, mais radicalisé par la thèse selon laquelle une analyse n’a pas d’autre fin que la production d’un analyste. La transgression de cette éthique se paie cher – et à tous les coups, du côté de celui qui la commet. Que ce soit à Paris, à Bruxelles ou à Barcelone, que ses modalités soient étatiques ou privées, il est d’orientation lacanienne. Ceux qui le reçoivent sont définis comme des participants : ce terme est préféré à celui d’étudiant, pour souligner le haut degré d’initiative qui leur est donné – le travail à fournir ne leur sera pas extorqué : il dépend d’eux ; il sera guidé, et évalué. Il n’y a pas de paradoxe à poser que les exigences les plus strictes portent sur ceux qui s’essaient à une fonction enseignante dans le Champ freudien sans précédent dans son genre : puisque le savoir, s’il prend son autorité de sa cohérence, ne trouve sa vérité que dans l’inconscient, c’est-à-dire d’un savoir où il n’y a personne pour dire « je sais », ce qui se traduit par ceci, qu’on ne dispense un enseignement qu’à condition de le soutenir d’une élaboration inédite, si modeste soit-elle. Il commence par la partie clinique de cet enseignement. La clinique n’est pas une science, c’est-à-dire un savoir qui se démontre ; c’est un savoir empirique, inséparable de l’histoire des idées. En l’enseignant, nous ne faisons pas que suppléer aux défaillances d’une psychiatrie à qui le progrès de la chimie fait souvent négliger son trésor classique ; nous y introduisons aussi un élément de certitude (le mathème de l’hystérie). Les présentations de malades viendront demain étoffer cet enseignement. Conformément à ce qui fut jadis sous la direction de Lacan, nous procéderons pas à pas. Jacques-Alain Miller 15 août 1988. 4 I Séminaire théorique Lecture et commentaire du Séminaire VI de Jacques Lacan : Le désir et son interprétation1 Le vendredi à 21H15 : R. Cassin, N. Charraud, M. Grollier, P.-G. Guéguen, S. Marret-Maleval, J.L. Monnier, D. Olive L’être parlant est un désirant en tant que le désir est désir de l’Autre. Sans rapport avec le besoin, désir de reconnaissance selon Hegel, désir de désir, le désir se manifeste dans la prise du sujet dans l’articulation de la parole mais y circule métonymiquement en restant informulé, effet de la division du sujet et du manque de l’Autre. « Le désir est l’essence même de l’homme »2 écrivait Spinoza. Le névrosé en fait symptôme, qu’il soit impossible ou insatisfait. Che vuoi ? que veux-tu ?3 La question est posée à l’Autre, dès la première rencontre avec le désir. La construction du graphe du désir va le situer entre la demande pulsionnelle et le fantasme, entre et ; pulsion et fantasme entendus comme pris entre chaîne signifiante et imaginaire. Jacques-Alain Miller lors de la journée des Sections cliniques du 26 mai 2013, propose de tirer un fil dans ce séminaire. « Ce fil c’est celui du fantasme. » Il se développe dans le séminaire VI une première logique du fantasme et en particulier du fantasme fondamental4. Ce séminaire de 1958-59 va établir le passage d’une fonction imaginaire du fantasme à la formulation du caractère réel de l’objet. « The King is a thing… a thing of nothing »5 Les sept leçons sur Hamlet sont le pivot du séminaire. Hamlet est la tragédie du désir – Hamlet ne sait pas s’il veut ce qu’il désire – et Lacan en passe par cette tragédie pour montrer que le désir n’est pas seulement centré sur le manque de l’Autre, mais qu’il a un objet et qu’au-delà de l’objet imaginaire, Ophélie, au-delà du double Laërte, au-delà du phallus, cet objet est réel. Hamlet montre combien l’Œdipe dit normatif n’est pas sans apporter troubles et désordre. « Le symptôme d’Hamlet, c’est son Père. »6 La tragédie bascule avec la play-scène, pantomime qui précède, The mousetrap, théâtre en abîme où Hamlet voulant dévoiler la noirceur meurtrière de son oncle, perçoit son propre désir de meurtre. (1) Texte établi par Jacques-Alain Miller (2) Spinoza B. , « Éthique », troisième partie, trad. R. Caillois, Pléiade, Gallimard, Paris 1954, p. 525, cité par Lacan p. 16 et 558 du Séminaire VI. (3) Cazotte J., « Le diable amoureux », « L’école des lettres », Seuil, 1992, Cf. aussi « Chè vuoi ? », Alain Grosrichard, « l’Âne » n°3, 1981, p. 16 - 17. (4) Lacan J. op. cit. chap. XX, p. 434. (5) Shakespeare W., Hamlet, Acte IV, scène 2. (6) Miller J.-A., lors de la journée des Sections Cliniques du 26 mai 2013, inédit. (7) Lacan J. op. cit. chap XIV, p. 353. 5 De Shakespeare à Nabokov, et d’Ella Sharpe à Mélanie Klein, des fantasmes de rêve – le rêve freudien du père mort –, à la perversion et la sublimation, c’est une première approche du fantasme que Lacan cherche et expose dans ce séminaire, approche qui ne sera reprise que lors du Séminaire XIV, « La logique du fantasme ». Le Père, même mort, ne garantit rien : « Le grand secret de la psychanalyse… c’est – il n’y a pas d’Autre de l’Autre. »7 II Cas cliniques Le samedi de 8h30 à 10h15 Discussion clinique sur une présentation de malade. Danièle Olive, Jean-Claude Maleval III Les séminaires pratiques La clinique du cas Quatre ateliers Le samedi de 10h15 à 12h15 Tous les enseignants de la Section Clinique Pour qu’il y ait chance que la psychanalyse se transmette, il est nécessaire que l’expérience des cliniciens puisse se formaliser. À cet égard, le bien dire est essentiel et la construction du cas se fait dans une perspective étroitement liée à l’éthique de la psychanalyse. Lacan, s’il n’a pas donné beaucoup de cas de sa pratique d’une manière développée, a su cependant à chaque fois cerner ce qui de sa pratique était paradigmatique, presque toujours sous une forme ramassée en très peu de mots. Par ailleurs il s’est largement appuyé dans son enseignement sur les cas de Freud ou de nombreux autres psychanalystes d’horizons variés (Ernst Kris, Ella Sharpe, Ruth Lebovici et bien d’autres...) tandis qu’il poursuivait en dépit des modes sa présentation de malades. Dans nombre des exemples qu’il discute, l’interprétation du psychanalyste joue un rôle essentiel. Tantôt elle est lévitatoire, c’est le cas de celles de Freud commentées dans l’intervention sur le transfert, tantôt elle enferme le sujet dans une impasse, c’est le cas par exemple de celle de Kris, dans le cas de « l’homme aux cervelles fraîches ». Le séminaire pratique vise à cerner ce qui, dans chaque cas présenté, soit par les enseignants, soit par les participants, constitue un moment tournant et consiste à dégager comment dans le cas s’articulent la structure du sujet et l’interprétation éventuelle, et quels (7) Lacan J. op. cit. chap XIV, p. 353. 6 effets peuvent en être attendus. Il sera dans ce séminaire, fait appel à des cas de névroses aussi bien que de psychoses chez des sujets enfants ou adultes, la question du diagnostic différentiel demeurant toutefois ouverte. Le séminaire pratique vise à cerner ce qui, dans chaque cas présenté, par les participants constitue un moment tournant et consiste à dégager comment dans le cas s’articulent la structure du sujet et l’interprétation éventuelle, et quels effets peuvent en être attendus. Il sera dans ce séminaire, fait appel à des cas de névroses aussi bien que de psychoses chez des sujets enfants ou adultes, la question du diagnostic différentiel demeurant toutefois ouverte. IV Les séminaires de textes Commentaire suivi de textes Trois ateliers Le samedi de 14h à 15h30 Emmanuelle Borgnis-Desbordes, Dominique Carpentier, Philippe Carpentier, Josiane Cassin, Nathalie Charraud, Anne Combot, Jean-Charles Douchet, Michel Grollier, Laetitia Jodeau-Belle, Jeanne Joucla, Anne-Marie Lemercier, Sophie MarretMaleval, Myriam Perrin, Danielle Olive, Laurent Ottavi, Myriam Perrin, Isabelle Rialet-Meneux,François Sauvagnat La notion lacanienne de désir a plusieurs noms dans l’allemand de S. Freud : Wunsch, Begehren, Sehnsucht. Reconstituable dès ses premiers travaux du père de la psychanalyse, elle est d’emblée l’objet de tous ses soins. Avant même l’établissement de la triade des formations de l’inconscient (symptôme, rêve, mot d’esprit), elle intervient déjà dans ses premières conceptions du trauma, pour les transformer de fond en comble en montrant les limites de la théorie de la séduction, envahit son Esquisse d’une psychologie scientifique, lui permet de dynamiter les théories de la dégénérescence. Mais dès lors, le désir présente un certain nombre de paradoxes : – il se présente comme a-temporel -- toujours « infantile » -- alors même que, nommé Wunsch, c’est à dire souhait dans l’Interprétation des rêves, il est, selon les termes de Lacan, « optatif » : à la fois présent et irréel. – dans la composition du rêve, le désir infantile joue le rôle du capitaliste, dépendant des « pensées de la veille » qui jouent le rôle de l’entrepreneur, réalisant un paradoxe proche de celui décrit par l’économiste Schumpeter. – appuyé, en tant que Begehren, sur les pulsions il n’a de cesse de protester contre elles (contre leurs Triebforderungen) en se réglant sur le dispositif du fantasme – y compris dans le fantasme « Un enfant est battu ». 7 – il relève du principe de plaisir, et comme tel doit constamment ruser avec le principe de réalité... jusqu’au moment où la pulsion de mort vient pointer le bout de son nez, ruinant le recours de Freud à l’utilitarisme. – il est désir de désir, spécialement dans l’identification hystérique, mais il est également désir de séparation. – il est également Vatersehnsucht, nostalgie pour le père, comme Freud y insiste dans l’Avenir d’une illusion, une qualité qui dans les articles de la Psychologie de la vie amoureuse, confinait au trait de perversion, marquant l’objet d’une dégradation. Avec Lacan, le désir prend un tour encore plus radical, pour s’identifier constamment avec la question de la nature du sujet, rejetant constamment la tentation d’identifier celui-ci avec le moi. Ce n’est qu’à partir de ses séminaires que Lacan thématisera le désir, qui est certainement la notion sur laquelle il aura le plus élaboré (plus de 140 références). Les commentaires de textes se recentreront sur quelques-unes de ces nombreuses articulations : le lien entre désir et défense (premiers séminaires), la minutieuse progression de l’élaboration du graphe du désir, les articulations entre désir et demande, l’opposition entre métaphore et métonymie, les élaborations du désir masculin et féminin, le lien entre désir et énonciation, les transitions du Nom-du-père au désir paternel. V La présentation de malades Elle a lieu : Au Centre Médical et Pédagogique, Unité Soins-Études Psy, 41, avenue des Buttes de Coësmes, à Rennes, dirigé par le Dr Gaëlle Olivier assurée par Pierre-Gilles Guéguen, Sophie Marret-Maleval, Dr Roger Cassin et Jean Luc Monnier. Les dates seront communiquées ultérieurement. Les inscriptions sont réservées. 8 VI Conférences invités Du nouveau dans la psychanalyse Le samedi à 15h30 L’Uforca de Rennes fait partie d’un réseau national Uforca, qui regroupe les Sections Cliniques de l’INSTITUT DU CHAMP FREUDIEN. Ces organismes visent à promouvoir l’enseignement de la psychanalyse appliquée à la clinique et aussi la recherche dans ce domaine, et plus spécialement dans l’orientation lacanienne. Tous les collègues invités dans cette séquence du samedi font état de leurs dernières recherches en lien avec le sujet choisi pour l’année. Ces exposés à teneur principalement clinique sont offerts à la discussion et aux questions aussi bien des participants que des enseignants de la Section Clinique. 23 novembre 2013………………Marie-Hélène Blancard 14 décembre 2013……………….Nassia Linardou 11 janvier 2014………………….....Anaëlle Lebovits Quenehen 8 février 2014…………………......Bernard Porcheret 22 mars 2014……………………....Dominique Laurent 12 avril 2014…………………….....Geert Hoonaert 24 mai 2014……………………......Patricia Johansson-Rosen VII Le séminaire d’étude et de recherche de la Section Clinique de Rennes : le Cercle Les paradoxes du désir : C’est le séminaire Le désir et son interprétation qui va nous servir de guide cette année pour la Section clinique de Rennes et pour les travaux du CERCLE. Le désir est paradoxal et l’objet qu’il vise lui échappe de telle manière et avec une telle constance qu’il faut en tirer cette conclusion : il est de la nature même du désir de ne pas atteindre l’objet qu’il vise. C’est ce que Lacan mettra en évidence très rapidement en réinterprétant le Wunsch freudien dans son articulation, sur l’Autre scène, à la chaîne signifiante inconsciente. Le désir devient, dans la direction de la cure, la « métonymie du manque-à-être », c’està-dire comme le précise Jacques-Alain Miller dans la présentation du Séminaire Le désir et son interprétation qu’il a fait à Athènes, « la répercussion d’un manque ». Le désir se soutient de ce paradoxe : c’est là qu’il rampe, qu’il glisse, c’est là qu’il fuit, tel le furet, dans les intervalles même des signifiants du discours de l’Autre1. (1) Lacan J., Le Séminaire, livre XI, Les quatre concepts fondementaux…, Paris, Seuil, 1973, p. 194. 9 Car le désir du sujet c’est avant tout le désir de l’Autre, l’Autre qui est en lui, dit Lacan dans le même séminaire et c’est en tant qu’Autre que sans le savoir il désire. C’est donc logiquement depuis l’Autre que le sujet questionne son propre désir. Dans son texte intitulé Subversion du sujet et dialectique du désir, Lacan décrit le déploiement en trois temps de cette question « que veux-je » pour peu que le savoir-faire de l’analyste soit au rendez-vous, je le cite : « C’est pourquoi la question de l’Autre qui revient au sujet de la place où il en attend un oracle, sous le libellé d’un : Che vuoi ? que veux-tu ? est celle qui conduit le mieux au chemin de son propre désir – s’il se met, grâce au savoir-faire d’un partenaire du nom de psychanalyste, à la reprendre, fût-ce sans bien le savoir, dans le sens d’un : « Que me veut-il ? »2. C’est à partir de cette mise en place structurale que s’ouvre pour le sujet la voie – paradoxale – de son propre désir. L’interprétation de l’analyste consistant à maintenir ouverte cette voie pour que se construise le fantasme. L’analysant « découvrira » alors qu’il répond à la question réitérée de « que me veut-il ? » en termes pulsionnels : autre paradoxe. Au lieu du savoir espéré par le sujet se présente, paradoxe encore, un non-savoir, un trou dans le savoir qui prend la forme d’un objet, nommément l’objet , complément vivant du sujet et répondant dans le fantasme de l’objet cause. Comme métonymie du manque-à-être, le désir est partie intégrante de la chaîne signifiante. Mais causé par un objet hors sens, l’objet a, il a aussi partie liée avec le réel. La cure analytique est le lieu où s’éprouve cette « double appartenance » du désir jusqu’au point où, ultime paradoxe, le sujet s’aperçoit dans le chavirement du fantasme, nous sommes en 1967, que « la prise du désir n’est rien que celle d’un désêtre »3. Le séminaire mensuel du CERCLE, animé par Roger Cassin et Jean Luc Monnier, examinera les implications cliniques de ces « paradoxes du désir » à partir des présentations soumises à la discussion par les participants. Il est ouvert aux membres du CERCLE de la Section Clinique de Rennes qui le souhaitent. L’étude et la construction de cas cliniques, soumis par les participants du séminaire, auront pour but d’éclairer un ou plusieurs points de la doctrine psychanalytique en lien avec le thème de l’année. Les cas travaillés pendant les séances seront adressés à tous les participants dans les jours précédant le séminaire. - Jeudi 28 novembre 2013 - Jeudi 19 décembre 2013 - Jeudi 16 janvier 2014 - Jeudi 20 février 2014 - Jeudi 27 mars 2014 - Jeudi 24 avril 2014 - Jeudi 15 mai 2014 Des cas cliniques seront retenus, présentés et discutés lors de la journée exceptionnelle du Cercle de la Section clinique de Rennes qui se déroulera : le 24 mai 2014 10 (2) Lacan J., « Subversion du sujet… », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 815. (3) Lacan J., « Proposition sur le psychanalyste de l’École », Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 254. Comité de coordination Roger Cassin Pierre-Gilles Guéguen Jean Luc Monnier Enseignements Emmanuelle Borgnis-Desbordes Dominique Carpentier Philippe Carpentier Dr Josiane Cassin Dr Roger Cassin Nathalie Charraud Anne Combot Dr Jean-Charles Douchet Marcel Eydoux Michel Grollier Pierre-Gilles Guéguen Laetitia Jodeau-Belle Jeanne Joucla Anne-Marie Lemercier Pr Jean-Claude Maleval Pr Sophie Marret-Maleval Jean Luc Monnier Dr Danielle Olive Pr Laurent Ottavi Myriam Perrin Isabelle Rialet-Meneux Pr François Sauvagnat Direction Jacques-Alain Miller 12 LE SECRÉTARIAT Les inscriptions et les demandes de renseignements, concernant aussi bien l’organisation pédagogique qu’administrative, doivent être adressées à : Section clinique de Rennes 2, rue Victor Hugo 35000 Rennes Tél. : 02 99 79 72 36 Mél : [email protected] www.sectionclinique-rennes.fr CONDITIONS GÉNÉRALES D’ADMISSION ET D’INSCRIPTION À LA SECTION Pour être admis comme participant de la Section Clinique, il n’est exigé aucune condition d’âge. Il est, par contre, recommandé d’être au moins du niveau de la troisième année d’études supérieures après la fin des études secondaires. Des demandes de dérogation peuvent cependant être faites auprès du Secrétariat. Les admissions ne sont prononcées qu’après au moins un entretien du candidat avec un enseignant. Le nombre de places étant limité, les inscriptions se feront dans l’ordre d’arrivée des demandes. 13 Sections cliniques de l’Institut Antennes et Collèges Section clinique d’Athènes Section clinique de Barcelone Section clinique de Bruxelles Section clinique de Buenos-Aires Section clinique de Madrid Section clinique de Milan Section clinique de Rome Section clinique de Tel-Aviv Section clinique d’Aix-Marseille Section clinique de Bordeaux Section clinique de Clermont-Ferrand Section clinique de Lyon-Grenoble Section clinique de Nantes Section clinique de Paris-Île-de-France Section clinique de Paris-Saint-Denis Section clinique de Rennes Antenne clinique d’Angers Antenne clinique de Brest Antenne de Chauny-Prémontré Antenne de Dijon Antenne de Lille Antenne de Nice Antenne de Rouen Antenne de Strasbourg Collège clinique de Montpellier Collège clinique de Toulouse INSTITUT DU CHAMP FREUDIEN 74 rue d’Assas – 75006 Paris UFORCA Secrétariat 82 Cours Aristide Briand – 33000 Bordeaux 14 Fournir 2 photos d’identité couleur BULLETIN D’INSCRIPTION Session 2013-2014 À RETOURNER À Secrétariat de la Section clinique de Rennes Uforca-Rennes 2, rue Victor Hugo – 35000 Rennes – Tél. : 02 99 79 72 36 [email protected] - www.sectionclinique-rennes.fr Écrire en lettres majuscules Nom .. . .. . .. . .. .................... ... ... ... ... .. ... ... ... ... ... .. ... ... ... ... ... ... .. ... .... . .. . .. . .. . .. . .. . .. . . .. . .. . .. . .. . .. . .. . . . . .. . .. . . Date et lieu de naissance Profession Diplômes Prénom ............................................................................................................ .. .. .. .. . ... ... ... .. ... .... . .. . .. . .. . .. . .. . .. . . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . . .. . .. . .. ............................................ ........................................................................... .. .. .. .. .. . ......... ... ... ... ... .. ... ... ... ... ... .. ... ... ... ... ... ... .. ... ... .. .. . .. . .. . .. . .. . .. . . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . . .. . .. . .. .......................................................................................................................... .. .. .. .. . ............. ... ... ... ... ... .. ... ... ... ... ... .. ... ... ... ... ... ... .. ... .. .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . . . .. . .. . .. ..................................................................................................................... ... .. .. .. .. .. . ...................................................................................................................................................................................................................................................................................... Lieu(x) de travail . ... ... ... ... .. ... ... ... ... ... .. ... ... ... ... . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .................. ......................................................................................................... .. .. .. .. . Adresse personnelle N° ... . .. . .. . .. . .. . .. ................... ... .. ... ... . ... ... ... ... .. ... ... ... ... ... .. ... .. . .. . . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. .......................... .............................................................................................. .. .. .. .. .. Rue .. .. ... ... ... ... ... ... .. ... .. . . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . ................................... ..................................................................................... .. .. .. .. .. . Code Postal Localité Téléphone Mél ..... ... .. ... ... ... ... ... .. ... ... ... ... ... ... .. ... ... ... ... ... .. .. .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. ......... ... ... ... ... .. ... ... ... ... ... .. ... ... ... ... ... ... .. ... ... ... . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . . .. . .. . .. . . .......................................................................................................... .. .. .. .. . . ........................................................................................................................ .. .. .. .. .. • VOTRE INSCRIPTION EST-ELLE ? Personnelle Prise en charge par une institution OUI NON OUI NON (joindre une lettre de celle-ci attestant son accord) Années de présence : –––––– / –––––– –––––– / –––––– –––––– / –––––– –––––– / –––––– • SI VOTRE INSCRIPTION EST PRISE EN CHARGE PAR UNE INSTITUTION : Un chèque de caution de 320 € vous est demandé. Il sera restitué au paiement de la prise en charge par votre institution. L’entreprise est-elle soumise au 1 % Quelle est sa raison sociale Adresse OUI NON . ... ... .. ... .. . .. . . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .................................................. ..................................................................... .. .. .. .. .. ................ .. ... ... ... ... ... .. ... ... ... ... ... ... .. ... ... ... ... ... .. ... .. . .. . . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. ................................................................................................................ ......... .. .. .. .. .. ... ... ... ... . .. . .. . .. . .. . .. . ................... ... .. ... ... ... ... ... ... .. ... ... ... ... ... .. ... ... ... ... ... .. .. . .. . .. . .. . . .. . .. .. .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . . .. . .. . Téléphone ............................................................................................. .. .. .. .. .. . Quel est le nom du responsable de la formation permanente ................................................................................ .. .. .. .. Une convention sera envoyée directement à votre institution. • COÛT DE L’INSCRIPTION : • Au titre de la formation permanente : • À titre individuel : ....... . .. . .. . .. . .. . .. . .. . . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . . .. . .. . ............ 560 € 320 € • Pour les étudiants de moins de 27 ans (sur justificatifs) et les personnes en recherche d’emploi .. . .. . . 180 ............. € Cette session est organisée dans le cadre des activités de l’Association Uforca-Rennes pour la formation permanente. Le 15 ......................................................................................................................................... N.B. : Fournir 2 photos d’identité couleur signature Section clinique de Rennes 2, rue Victor Hugo 35000 Rennes Tél. : 02 99 79 72 36 Mél : [email protected] www.sectionclinique-rennes.fr Achevé d’imprimer en août 2013 par l’imprimerie Média Graphic, Rennes. Secrétariat 2, rue Victor Hugo - 35000 Rennes Comité de coordination Roger Cassin, Pierre-Gilles Guéguen, Jean Luc Monnier Direction Jacques-Alain Miller www.sectionclinique-rennes.fr