Appel à contribution Nouvelles vues sur le cinéma québécois

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Appel à contribution Nouvelles vues sur le cinéma québécois
Appel à contribution
Nouvelles vues sur le cinéma québécois
Numéro 12 (printemps 2011) — Le renouveau
http://www.cinema-quebecois.net
Sous la direction de Jean-Pierre Sirois-Trahan
Qu’est-ce qu’un renouveau? Est-ce seulement une nouveauté, un nouveau départ?
Ne faut-il pas voir le renouveau comme un mouvement qui déplace les lignes de force et
engage le présent dans un devenir? Renouveler, c’est en quelque sorte se défaire des lieux
communs, des conformismes, des situations qui s’enlisent. Ce numéro s’attachera à
définir les moments de « renouveau » dans le cinéma québécois et comment ceux-ci sont
conçus par les critiques, les cinéastes et les chercheurs.
Depuis 2005, on assiste à l’éclosion d’une mouvance qui semble distribuer une
nouvelle donne esthétique au sein de la cinématographie québécoise. On parle bien sûr du
« jeune cinéma québécois » autour de cinéastes (Denis Côté, Xavier Dolan, Stéphane
Lafleur, etc.) qui brassent la cage des conventions. On assiste également, sur le plan de la
recherche, à l’arrivée de nouveaux chercheurs (Étienne Beaulieu, Vincent Bouchard,
Thomas Carrier-Lafleur, Sylvain Duguay, Marion Froger, Philippe Gauthier, André
Habib, André Loiselle, Christian Poirier, Gwenn Scheppler, Caroline Zéau, etc.).
S’ajoutant aux générations précédentes qui continuent de publier des travaux importants,
ils découvrent de nouvelles questions (le sacré, les liens communautaires, l’oralité,
l’autofiction, etc.) qui déplacent ou refondent les perspectives traditionnelles. Bien qu’il
ne soit pas toujours facile de scruter ce qui advient dans le présent, il faut commencer à le
faire, à pied d’œuvre.
Ce chantier doit s’ouvrir sans perdre de vue que la rhétorique du « nouveau » ne
va pas sans lieux communs, que ce soit parce que les médias et l’industrie ont
cycliquement besoin de générer de la novelty factice, ou bien parce que le renouveau se
fonde traditionnellement sur le mythe œdipien (on tue la génération précédente dans un
geste théâtralisé). Pour re-nouveler une cinématographie ou son historiographie, il faut
parfois savoir re-nouer avec des formes ou des questions plus anciennes. On pense entre
autres à ces jeunes cinéastes qui, pour s’inscrire en faux contre les académismes et les
conventions d’aujourd’hui, s’inspirent des manières de faire du « nouveau cinéma » des
années 60 (Jutra, Groulx, Lefebvre, Perrault, Carle, etc.) ou des auteurs des années 70
(Forcier, Mankiewicz, Carrière, etc.). Un renouveau n’est jamais sans prédécesseurs, car
en rompant avec les chronologies acceptées, il nous permet souvent de comprendre le
passé avec un nouveau crible, mettant en lumière des précurseurs parfois oubliés qui
préparaient sa venue. La charge de nouveauté du passé est souvent un ferment pour les
combats à venir.
Il arrive aussi que la recherche mette en lumière des figures oubliées du passé. On
pense au bonimenteur ou à un artiste comme Étienne O’Leary redécouvert récemment par
l’ICPCE et la revue de cinéma Hors Champ. Re-découvrir, c’est souvent dégager ce qui
recouvrait la mémoire historique, que ce soit tout simplement le temps, l’absence
d’archives ou l’incurie des contemporains. La redécouverte de figures méconnues
renouvelle ce qu’on croyait savoir de l’histoire.
Les thèmes abordés peuvent inclure (à titre d’exemples) :
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• La mouvance du « nouveau cinéma québécois » (les films de Denis Côté,
Stéphane Lafleur, Xavier Dolan, Maxime Giroux, Sophie Deraspe, Rafaël
Ouellet, Henry Bernadet, Myriam Verreault, Simon Galiero, Anne Émond, Guy
Édoin, Sébastien Pilote, Simon Sauvé, Simon Lavoie, Yves-Christian Fournier,
Anaïs Barbeau-Lavalette, Yvan Grbovic, Sophie Dupuis, Sarah Galea-Davis,
Mathieu Denis, Ky Nam Le Duc, Sarah Fortin, Albéric Aurtenèche, LouisPhilippe Eno, du mouvement Kino, etc.)
• Les moments de renouveau qui ont fait le passé du cinéma québécois : le cinéma
direct, le cinéma moderne des années soixante, le mouvement de la vidéo
(Vidéographe, Coop Vidéo, Robert Morin, etc.), la « nouvelle vague » des années
90 (Denis Villeneuve, Manon Briand, André Turpin, etc.), etc.
• Les figures oubliées qui resurgissent et nous forcent à refaire les bilans historiques
• Le renouvellement des approches historiques sur le cinéma québécois
• Les nouvelles technologies et la rhétorique publicitaire autour de la « novelty »
• Toute thématique qui permettrait de renouveler l’analyse critique du cinéma
québécois
Veuillez envoyer votre proposition de 500 mots avant le 1er février 2011 à l’adresse
suivante : [email protected]. Les articles complétés (en français ou
en anglais) devront nous parvenir avant le 31 mars 2011. Tous les textes seront soumis
pour évaluation, de manière anonyme, à deux membres de notre comité de lecture.
Call for Articles
Nouvelles vues sur le cinéma québécois
Number 12 (Spring 2011) – Moments of Renewal
http://www.cinema-quebecois.net
Edited by Jean-Pierre Sirois-Trahan
What is a renewal? Is it really nothing more than a novelty, a fresh start? Can we
not also see it as a movement that is altering the fundamentals and forcing us to confront
the present as the manifestation of a constant becoming? To renew is to extricate
ourselves from common sense assumptions, from the banalities of conformism, from
situations that hinder movement. This issue will look at moments of renewal in Quebec
cinema and how “newness” is and has been conceived by critics, filmmakers and
academics.
Since 2005, we have observed the emergence in Quebec of certain aesthetic and
formal commonalities among an up-and-coming generation of filmmakers, thus revealing
new sensibilities or a shared set of influences. We are, of course, alluding to the “young
Quebec cinema” made by a yet to be defined group of filmmakers –Denis Côté, Xavier
Dolan and Stéphane Lafleur, etc. – notorious for rattling cages and breaking conventions.
But we are also alluding to new scholars and researchers – Étienne Beaulieu, Vincent
Bouchard, Thomas Carrier-Lafleur, Sylvain Duguay, Marion Froger, Philippe Gauthier,
André Habib, André Loiselle, Christian Poirier, Gwenn Scheppler, Caroline Zéau, etc.
Joining their still-productive predecessors, they confront us with new issues and
questions (about the sacred, communities, orality, auto-fiction, etc.) that displace or recast
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traditional points of view. Assessing what is happening in the present-time of its
becoming is not always an easy task, but we need to get started now.
From the start, it should be noted that the rhetoric of the “new” is hardly freed
from certain clichés, either due to its overuse by the media in the continual quest for
novelty, or because such renewal is traditionally based on the Oedipus myth: killing the
previous generation in a theatrical ritual. To renew a cinema or its historiography,
sometimes one must re-connect with older forms and questions. One can imagine the
young filmmakers who, in an effort to resist the academic or conventional cinema of
today, are coming up with a “new cinema” inspired by the “newness” of a cinema from
the 1960s (Jutra, Groulx, Lefebvre, Perrault, Carle, etc.) or 1970s (Forcier, Mankiewicz,
Carrière, etc.). A renewal never happens without predecessors. Breaking with the
accepted chronology allows us to see the past in a new way and shed light on the
sometimes forgotten work of those preparing the ground upon which “newness” could
strive. The “newness” of the past often is a ferment for future fights.
It also happens that research brings into focus historical actors who have been
forgotten. One thinks of the film lecturers or of an artist like Étienne O'Leary, recently
rediscovered by the ICPCE and the film and culture magazine Hors Champ. To
rediscover, often amounts to clearing away what covers or hinders our historical memory,
whether it be time, the absence of records or the neglect of our contemporaries. The
rediscovery of unrecognized figures renews what we thought of as knowledge of history.
Possible topics for proposed articles (as examples):
* The “new Quebec cinema” (the films of Denis Côté, Stéphane Lafleur, Xavier Dolan,
Maxime Giroux, Sophie Deraspe, Rafaël Ouellet, Henry Bernadet, Myriam Verreault,
Simon Galiero, Anne Émond, Guy Édoin, Sébastien Pilote, Simon Sauvé, Simon Lavoie,
Yves-Christian Fournier, Anaïs Barbeau-Lavalette, Yvan Grbovic, Sophie Dupuis, Sarah
Galea-Davis, Mathieu Denis, Ky Nam Le Duc, Sarah Fortin, Albéric Aurtenèche, LouisPhilippe Eno, the Kino movement, etc.)
*Important movements from Quebec cinema’s past: Direct Cinema, the modern cinema
of the 1960s, the video trend (Vidéographe, Coop Vidéo, Robert Morin, etc.), the ‘New
Wave’ of the 90s (Denis Villeneuve, Manon Briand, André Turpin, etc.), etc.
* Forgotten figures who have forced us to reassess history.
* Renewing the historical approach to Quebec cinema.
* New technologies and the advertising rhetoric surrounding the “novelty” factor.
* Anything that helps renew the critical analysis of Quebec cinema.
Please send your proposals (500 words max.) before February 1, 2011, to [email protected]. Completed articles (in French or English) should arrive
no later than March 31, 2011. All final submissions will be subject to double-blind peer
review.
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