Paracontact 1/2014
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Paracontact 1/2014
No 1 mars 2014 Para contact spv.ch t: ntenan i a m s z-nou 0 Appele 56 484 10 0 vous aider! r 0 u o es là p m m o s Nous Nous avons ce dont vous avez besoin. Édition Association suisse des paraplégiques Kantonsstrasse 40, CH-6207 Nottwil Tél. 041 939 54 00, fax 041 939 54 09 [email protected] CP60-12400-3 Rédaction: Thomas Troger, Dr en droit Équipe rédactionnelle: Ruedi Spitzli, Urs Styger, Felix Schärer, Erwin Zemp, Evelyn Schmid, Gabi Bucher Traduction: Sonia Bretteville, Marie-Anne Seiler-Hess Mise en page et administration: des annonces: Tina Achermann Photos: ASP, Daniela Jutzeler Stiftung, OK Zentralfest, fotolia.com, Jérôme Bagnoud, René Kägi, Martin Tschanz, Werner Morelli, Joelle Philibert, Ursula Zürcher, Joujou/pixelio.de, Wings for life World Run, Andres Benjamin, IPC, Rolf Ritz, Orthotec AG, Nottwil, Elisabeth MettlerKiener, Rolland Bregy, FSP Vos avantages ● La livraison est effectuée directement à votre domicile: sans frais de port, par courrier A dans un emballage neutre. ● ● Impression: Brunner SA, Kriens Tirage:9200 exemplaires en allemand 5200 exemplaires en français Dernier délai de rédaction du prochain numéro: 4 avril 2014 Vos moyens auxiliaires pour l’incontinence y compris les accessoires sont disponibles chez nous et prêts à être expédiés. Publicare se charge du décompte avec votre assurance. Simplicité. Discrétion. Expérience. 32e année, paraît tous les trois mois Sommaire Éditorial Impact et perception Nouvelles de l’Association Interview avec Doris et Paul Jutzeler Fête centrale 2014 dans le canton d’Argovie S’accrocher et être libre... Président Christian Betl Oui à la CDPH 13 Médecine et sciences Conseils Vie Sport suisse en fauteuil roulant Ruedi Spitzli, chef du département Téléphone 041 939 54 11 Culture et loisirs Découvrir le monde en fauteuil roulant e-bike 20 Culture et loisirs Urs Styger, chef du département Téléphone 041 939 54 15 Namibie – Un voyage photo en fauteuil roulant 24 Conseils sociaux et juridiques Michael Weissberg, Dr en droit, chef du département Téléphone 032 322 12 33 Sport suisse en fauteuil roulant Suisse romande: Téléphone 027 203 49 87 Suisse italienne: Téléphone 091 682 10 20 Fit à 50 ans et plus: Êtes-vous partant? 27 ParAthletics 2014 – Sport de haut niveau 34 Construire sans obstacles Mobilité rime avec qualité … de vie La rédaction n’est pas responsable des manuscrits et livres qui lui sont envoyés sans qu’elle les ait demandés. En application du régime juridique de la presse, la rédaction est seulement responsable des rapports munis du nom ou signés de l’auteur. Tous droits d’auteur réservés pour les articles parus dans la revue. Toute reproduction nécessite l’approbation de la rédaction. Les articles étrangers ne représentent pas toujours l’avis de la rédaction. 3 · Paracontact 1/2014 36 Éclairages et informations Saviez-vous, que … Dans cette publication, le genre masculin est utilisé sans discrimination, dans le seul but d’alléger le texte. 2 · Paracontact 1/2014 14 L’homme qui a réussi à faire de son accident une force 18 Conseils Vie Suisse alémanique: Erwin Zemp, chef du département Téléphone 041 939 54 04 www.swisstrac.ch 10 Directeur Thomas Troger, Dr en droit Téléphone 041 939 54 00 Centre Construire sans obstacles Felix Schärer, chef du département Téléphone 062 737 40 00 ATEC Ing. Büro AG, CH-6403 Küssnacht a.R. Tel. +41 41 854 80 20 Fax +41 41 854 80 21 6 Conseils sociaux et juridiques Paralysie médullaire dans le monde entier Publicare AG | Täfernstrasse 20 | 5405 Dättwil Téléphone 056 484 10 00 | Téléfax 056 484 10 05 [email protected] | www.publicare.ch 5 Jeux, sports et rires. En 2014, nous vous proposons à nouveau une gamme variée et colorée d’activités. 46 Éditorial Impact et perception Nous avons franchi la barrière de rösti. Comme chaque année depuis 20 ans, l’été marque l’anniversaire de la mort de Daniela Jutzeler. C’est pour nous l’occasion de jeter un regard sur le passé en compagnie de ses parents. Son nom est lié à de grands succès et pour beaucoup de gens, elle représente un véritable modèle en sport. Elle a su rassembler tous les paralysés médullaires sous le mot d’ordre qui les unit encore aujourd’hui: «Oubliez mon fauteuil, regardez mon sourire.» Son nom continue de vivre à travers le Daniela Jutzeler Memorial qui aura lieu cette année, le 21 mai à Nottwil. Désormais, nos 20 années d‘expérience et la transformation de votre véhicule également disponible en Suisse romande. Nos prestations Adaptation de véhicules pour personnes à mobilité réduite Conseils personnels et compétents Fabrications sur mesure Mise au point de prototypes Formation sur nos véhicules adaptés pour l’auto-école Orthotec SA | Véhicules adaptés | Chemin des Dailles 12 | CH-1053 Cugy VD T +41 21 711 52 52 | [email protected] | www.orthotec.ch Une entreprise de la Fondation suisse pour paraplégiques Nom / Prénom Rue / n˚ NPA / localité Tél. / E-mail PARA-01__INS_Roestigraben_Cugy_FR_182x128.indd 1 " PARA-01 Commandez gratuitement notre documentation. Les 500 premiers envois recevront une boîte de rösti Hero gratuite. 23.01.14 10:49 Le monde autrement avec LEVO. Vous êtes actif et vous souhaitez un fauteuil capable de vous accompagner et de répondre à vos attentes tout au long de la journée, quel que soit l’endroit ou la situation. Ajoutez à cela l’opportunité de pouvoir vous verticaliser et de vous positionner dans n’importe quel angle de siège entre les positions assise et debout. Cette rencontre fera suite aux ParAthletics 2014 des 16 –18 mai. Pour la première fois, le Comité international paralympique a choisi Nottwil pour accueillir l’un des neuf mee tings de l’IPC Athletics Grand Prix aux côtés des célèbres noms que sont Dubaï, Pékin, São Paulo, Arizona, Grosseto, Berlin, Tunis et Birmingham. Durant les ParAthletics 2014, Nottwil recevra l’élite mondiale du sport en fauteuil roulant, des athlètes amputés, malvoyants, souffrant d’un handicap mental ou de nanisme. Quelque 300 athlètes sont attendus. Le 15e marathon international en fauteuil roulant autour du lac de Sempach – dernier événement majeur dans cette série du mois de mai – se tiendra le 25 mai avec environ 250 athlètes en fauteuil roulant ou en handbike. Mais l’année sportive ne sera pas encore complète, loin s’en faut puisque au cœur de l’été, Nottwil accueillera aussi les Championnats d’Europe de tir à l’arc. Grâce aux excellents résultats de nos meilleurs athlètes, le sport en fauteuil roulant est devenu un formidable vecteur d’image au service de l’intégration. Et même si l’ASP est tous les jours active et présente au niveau national avec une variété d’autres prestations, celles-ci sont nettement moins perçues par le grand public, mais restent néanmoins capitales dans la vie quotidienne de nos membres. Elles sont effectivement très appréciées, tant par les personnes concernées que par leur entourage. En outre, la forte demande et les commentaires qui nous parviennent, con firment que nos services répondent à un réel besoin. Les chiffres illustrent bien les multiples facettes de l’ASP: 348 événements, cours ou manifestations au total en 2013, ainsi que 29 000 consultations, 1070 conseils-voyages, près de 300 projets de construction, 1650 dossiers et plus de 8500 brèves discussions dans le domaine juridique et le Conseils Vie. Pour autant, les gens ne perçoivent pas ces services avec la même émotion que le sport. Orchestrée par le Rollstuhlclub Aargau, la version 2014 de la Fête centrale aura lieu le 20 septembre 2014 à Brunegg AG. C’est un exemple parmi tant d’autres qui prouve de manière impressionnante que le bénévolat reste partie in 4 · Paracontact 1/2014 5 · Paracontact 1/2014 tégrante de la solidarité, contrairement à ce qu’affirment certaines personnes. Le volontariat et le bénévolat nourrissent les esprits et animent la vie des clubs en fauteuil roulant, de l’ASP et de nos événements – et c’est peu dire! D’ailleurs, ce travail volontaire et la qualité du bénévolat sont en Suisse, le socle de la solidarité qui elle-même cimente la société en dépit de l’individualisation croissante et fait de la Suisse, l’un des pays les plus agréables à vivre, voire le plus agréable. Et cette solidarité avec nos membres en Suisse est phénoménale. Par ailleurs, vous pouvez être fiers, chers membres, car votre impact sur la société est perçu chaque jour. Et à l’échelle nationale, l’impact de l’ensemble de nos membres est tout simplement énorme, d’autant plus qu’il est sans cesse décuplé par l’étendue du réseau de prestations de Nottwil que soutient la Fondation suisse pour paraplégiques et au sein duquel – en collaboration à vous tous – l’ASP joue un rôle central dans l’ensemble de la Suisse. Je tiens par con séquent à vous exprimer, ainsi qu’à toute la population suisse, ma profonde reconnaissance et mes remerciements, pour le grand attachement dont bénéficient la Fondation suisse pour paraplégiques et l’Association des bienfaiteurs. Grâce à la Fondation suisse pour paraplégiques, l’ASP reçoit l’appui qui lui permet d’offrir à ses membres une si importante gamme de services. J’aimerais conclure en citant Daniela Jutzeler: «Celui qui a des amis, n’est jamais seul et trouvera toujours un moyen de poursuivre son chemin – même si le destin frappe très fort. J’ai appris que l’amitié s’entretient. Un effort qui vaut la peine.» Cordialement Thomas Troger, Dr en droit Directeur de Daniela Jutzeler Pour mémoire: Daniela Jutzeler naît à Glaris, elle est l’aînée des trois enfants de Doris et Paul Jutzeler. À cette époque, la famille possédait une boucherie à Näfels. Elle déménagera plus tard à Littau. Le 5 avril 1985, lorsque Daniela voulut sortir sa combinaison de ski de l’armoire, l’arme à feu appuyée contre la paroi tombe sur le sol déclenchant un coup de feu qui transperce ses poumons et atteint la moelle épinière. Elle se retrouve paraplégique. Montréal, Francfort, Lausanne et Munich. Elle ne parvient cependant jamais à se frayer une place sur le podium du légendaire marathon de Boston. Aux Jeux paralympiques de Séoul de 1988, elle termine deuxième au 400 m et troisième au 1500 m, et décroche la troisième place aux Jeux paralympiques de Barcelone en 1992. Au championnat du monde, elle triomphe au 200 m et au 400 m, battant ainsi le record du monde dans ces catégories. Après les premiers traitements à l’hôpital cantonal de Lucerne et Aarau des blessures qui risquaient de lui être fa tales, on la transporte au centre pour paraplégiques à Bâle. Elle y est traitée par Guido A. Zäch qui deviendra son mentor et son promoteur pendant de nombreuses années. De son côté, elle poursuit sa lutte médicale, sociale et politi que en faveur de l’égalité des personnes en fauteuil roulant. Daniela gagnait sa vie grâce aux courses, au sponsoring de l’entreprise lucernoise Numis, comme coureuse d’usine du constructeur de fauteuils roulants Top End et comme chroniqueuse à la Neue Luzerner Zeitung. Daniela Jutzeler perd la vie le 5 août 1994, écrasée par une camionnette sur le trajet de son entraînement entre Littau et Malters. Après sa mort, Franz Nietlispach, Heinz Frei et Erwin Zemp fondent avec les parents de Daniela, la «Fondation Daniela Jutzeler» pour soutenir les jeunes spor tifs en fauteuil roulant. Depuis lors, un «Daniela Jutzeler Memorial» a lieu chaque année sous forme d’un meeting d’athlétisme sur piste. Doris et Paul Jutzeler Les parents de Daniela Jutzeler n 20 ans après à Littau Dans la maison des parents, un monte-escalier rappelle qu’une personne en fauteuil roulant vivait ici. De même dans l’appartement des Jutzeler, il reste encore des souvenirs de leur fille Daniela: une petite table avec son portrait, un collage de photos, plusieurs tableaux qu’elle a peint elle-même. C’est une présence discrète. Pour les parents, la vie continue, mais ils aiment parler de leur «Dani», avec espièglerie et humour, non sans une pointe de nostalgie et de tristesse. alors. Après son décès, Heinz Frei, Franz Nietlispach, Erwin Zemp et nous-mêmes décidons de créer une fondation aux mêmes fins: soutien aux jeunes sportifs en fauteuil roulant. Heinz et Franz «s’entraidaient» au meeting de Zurich afin d’établir un nouveau record du monde, car ils avaient décidé d’engager au capital de démarrage le kilo d’or que l’on pouvait gagner. L’équipe 93 fut intégrée dans la fondation créée le 2 décembre 1994. Pourquoi Daniela avait-elle choisi le sport? Markus Anderhub, en fauteuil roulant, l’avait incitée. Il lui demandait continuellement pendant sa rééducation d’essayer le basketball. Elle refusait au début. Puis au cours d’une des rares fois où elle avait versé quelques larmes, elle dit aimer jouer au basket mais comme piétonne et pas en fauteuil roulant. Puis elle s’y essaye quand même. Après deux ou trois semaines, elle réussit à lancer la balle dans le panier et se passionne de plus en plus pour cette discipline. Puis, elle se rend en Amérique après sa rééducation, pour un séjour qui devait être linguistique. Elle y rencontre alors des sportifs en fauteuil roulant et commence à s’entraîner. Tout se passe bien et elle apprend rapidement la langue du pays – quelques sportifs en fauteuil roulant étaient assez séduisants … (tous deux rient). C’était en 1988 – la scène du sport en fauteuil roulant était-elle déjà importante à cette époque? Oui, surtout en Amérique. Il y avait alors une forte concurrence, les sportives et les sportifs d’élite étaient plus nombreux qu’aujourd’hui. Mais avec la nouvelle discipline handbike, beaucoup de bons joueurs sont partis. À l’épo que de Dani, il y eut de très bons chronos. J’ai fait une comparaison et me suis rendu compte qu’au Marathon de (J’utilise indifféremment la forme «je» dans l’interview qui suit pour Paul et/ou Doris Jutzeler.) n L’activité sportive Daniela Jutzeler établit de nouveaux records d’abord dans les courses nationales puis internationales en fauteuil roulant. Elle s’illustre aux marathons de Berlin, Paris, Soleure, 6 · Paracontact 1/2014 Le 5 août de cette année, cela fera 20 ans que Daniela est décédée. La Fondation Daniela Jutzeler fut créée peu de temps après sa disparition. Quelle en est la raison? Erwin et Dani avaient fondé l’équipe 93 pour aider les jeu nes sportifs en fauteuil roulant à acquérir du matériel et des fauteuils roulants. C’était une aide supplémentaire aux côtés de celle de l’ASP et des clubs en fauteuil roulant. L’argent provenait des exposés que Daniela tenait Heureux malgré la deuxième place au marathon de Schenkon en 1994: Daniela et Heinz Frei 7 · Paracontact 1/2014 Boston, elle était quatrième, mais ce score fut égalé plus tard alors que les fauteuils roulants sont devenus beaucoup plus performants entretemps. Dommage que Dani n’ait jamais pu se mesurer à Edith Hunker. Cela aurait pu être très passionnant! Était-elle au sommet de sa carrière sportive lors de son deuxième accident? Oh non, elle pouvait aller encore plus loin. Je me souviens de ce qu’elle m’avait dit presque deux ans avant son décès: «Aujourd’hui, mes poumons ont de nouveau un volume normal.» Elle eut d’incroyables complications après l’accident. Le lobe pulmonaire supérieur dégénérait en raison de la blessure par balle, les poumons retombaient régulièrement ce qui nécessitait l’intubation. Elle avait toujours beaucoup trop d’eau dans les poumons et personne n’en connaissait précisément la cause. Le docteur Zäch parlait d’une solution qui consistait à ouvrir jusque sous l’omoplate, ce qui revenait à couper la musculature des épaules, mais elle en aurait besoin plus tard, raison pour laquelle ils renoncèrent. Toutefois, la situation devint dramatique, elle plongea dans le coma, dut être admise à l’hôpital, puis au Centre pour paraplégiques avant de retourner à l’hôpital. Il n’y avait plus d’autre solution. L’intervention a-t-elle permis d’obtenir une amélioration? Oui, mais elle se trouvait dans un état de faiblesse et de maigreur tel qu’elle ne pouvait même pas tenir un verre d’eau à la main. Mais elle remonta la pente très vite et elle n’eut plus jamais de problème par la suite. Elle termina la rééducation après 4 mois et demi et commença un apprentissage de commerce. Ce ne fut pas facile au début. Elle ne maîtrisait pas encore ses problèmes de vessie et d’intestins, et c’est ce qui la dérangeait le plus. Je supporte tout, dit-elle un jour, mais pas l’idée d’être comme un bébé. Elle apprit rapidement à utiliser le cathéter en Amérique, ce qui l’aida énormément, notamment pendant les longs voyages en avion. Deux ou trois ans avant son deuxième accident, elle maîtrisait vraiment tout, ce qui lui fit dire: «Alors maintenant, je vais à Milan pour acheter de beaux sous-vêtements.» Était-elle coquette aussi? Oh oui, elle attachait une très grande importance à l’apparence. Si on est déjà dans un fauteuil roulant, autant être bien habillée, disait-elle. Elle corrigeait souvent d’autres personnes en fauteuil roulant en leur disant de se tenir droites dans le fauteuil, de mettre de beaux vêtements. Et elle était très directe parfois. Nouvelles de l’Association Nouvelles de l’Association En souvenir Marque no.1 en Europe* Sous la marque SpeediCath, les premières sondes prêtes à l’emploi, les premières sondes compactes et la première sonde avec poche intégrée ont été introduites sur le marché. Depuis bientôt 15 ans, SpeediCath définit la norme de performance et de design. Mais nous ne nous contentons pas de cet acquis. Notre but est de continuer à briser les limites de l’innovation et de créer des sondes qui vous aident à alléger votre quotidien. Trouvez de plus amples informations et commandez des échantillons sur www.speedicath.coloplast.ch * SpeediCath est la marque de sondes la plus vendue en Europe. Chiffres de ventes Coloplast, GEMS, IMS, Assobiomedia, Nefemed, PCA, 2012/13 Coloplast AG, Euro 1, Blegistrasse 1, 6343 Rotkreuz, Tel.: 041 799 79 79, Fax.: 041 799 79 40, [email protected] www.coloplast.ch Le logo Coloplast est une marque déposée de Coloplast A/S. © 2013-10 Elle était en quelque sorte ambassadrice en fauteuil roulant? Elle s’engageait beaucoup pour les autres personnes en fau teuil roulant, elle les motivait. Lorsqu’il y avait de jeunes patients récemment blessés au Centre pour paraplégiques, elle allait leur rendre visite et leur parlait de ce qu’elle faisait et de ce qu’ils pourraient de nouveau faire plus tard: voyager, conduire, pratiquer un sport. Il faut dire qu’il y avait à l’époque une ambiance très familiale à Bâle. Elle voulait écrire un livre sur ce qu’elle avait vécu et entendu là-bas, et s’y attelait vraiment parfois. Elle était souvent avec Alfredo Battistini. Ils s’entendaient bien. Il lui racontait beaucoup d’histoires et elle avait pris des notes que nous n’avons malheureusement jamais trouvées. Revenons au sport. Il est étonnant qu’elle ait obtenu de tels succès sportifs après avoir subi tant de complications. Sa constitution y était pour beaucoup. Petite, elle était déjà vaillante et devait beaucoup travailler à la maison. Et c’était aussi une coquine, bien pire que ses deux frères. Elle nous a même dit qu’elle recevrait bien plus de fessées si nous savions tout ce qu’elle avait fait. Les jeunes gens la sifflaient déjà lorsqu’elle avait 12 ans. Ce n’était pas simple pour nous. Mais les garçons de sa classe n’a vaient aucune chance face à elle. Je lui avais en effet montré une prise de lutte, et mieux valait alors la respecter. Par ailleurs, elle avait une très forte volonté, ce qui lui permit de se maîtriser après l’accident et de reprendre sa vie en main. Oui, elle avait une volonté incroyable et c’est pourquoi elle eut le deuxième accident. Il faisait très chaud ce jour-là et ses frères lui avaient déconseillé d’aller s’entraîner. Pourtant, elle partit. N’ayant pas bien réussi au CM à Berlin, elle voulait évacuer la frustration. On ne sait pas toujours ce que la vie nous réserve. D’autre part, si les trois responsables de l’accident étaient sortis de la route plus tôt, ils seraient morts tous les trois, il y avait le mur de béton. Comment avez-vous surmonté cela? Le fait de savoir que les trois n’étaient pas des chauffards, qu’ils n’étaient pas sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants nous a finalement aidés. Ils étaient simplement fatigués en rentrant du camp de scouts et se sont endormis au volant. Nous n’en savons pas davantage. Nous avons reçu une lettre de l’un d’entre eux, mais je pense qu’il est 9 · Paracontact 1/2014 préférable de ne plus avoir de contact pour les deux parties. Chacun doit en effet s’accommoder de la situation et être capable d’y faire face. Il n’y a jamais eu de haine. Nous regrettons simplement de n’avoir pas pu faire le don d’un organe. Il serait bon de savoir que quelqu’un continue à vivre grâce à Daniela. C’est aussi ce qu’elle aurait désiré. Et puis, il y avait aussi la discussion que j’avais eue avec elle sur Dieu et le monde au cours d’un voyage où je lui dis que je me serais certainement donné la mort si elle avait succombé aux blessures par balle. Elle fut profondément indignée et me dit: «Papi, si tu avais fait cela, je t’aurais mé prisé. Il y a encore Mami et les deux frères!» Cela m’a aidé lors du second accident et j’y ai souvent repensé. Et comment allez-vous aujourd’hui? La douleur est encore présente, mais elle s’est apaisée. On ne peut pas oublier totalement cette épreuve. Particulièrement en ce temps de Noël, c’est toujours un peu difficile. Nous avons laissé sa chambre telle quelle et avons encore quelques-uns de ses vêtements. Je n’ai plus écouté de musique pendant cinq années et je pleurais toujours aux enterrements. Mes amis me demandèrent d’arrêter, cela me faisait mal et je n’y suis donc plus allé. Le fait d’en parler aidait beaucoup. Il fallait que cela sorte. Au début, nous ne pouvions pas suivre les courses, il nous était très pénible de retrouver l’atmosphère de ces lieux. C’était son monde. Et lorsque les coureuses passaient la ligne d’ar rivée, nous attendions toujours l’arrivée de Dani. C’était dur. Mais la vie continue. Nous profitons maintenant de nos petits-enfants qui viennent souvent. Nous aimons nous asseoir au jardin au bord de notre «petite piscine» et faire des grillades. Les grands voyages ne nous attirent pas et nous préférons apprécier les beaux moments à la maison. Avez-vous encore des contacts avec les sportifs d’alors? Pas beaucoup. Dani revenait régulièrement avec des sportifs à la maison ou bien nous devions la conduire quelque part. Après son décès, nous avions parfois la visite des Américains lorsqu’ils avaient des compétitions en Suisse. Mais la plupart ne font plus de sport maintenant. Si nous avions Internet, peut-être nous intéresserions-nous à l’un ou l’autre. Peut-être rencontrerons-nous des connaissan ces au Mémorial du 21 mai à Nottwil. Je remercie Doris et Paul Jutzeler pour l’entretien très personnel qu’ils m’ont accordé. Gabi Bucher (Photos: Biographie Daniela Jutzeler, Thomi Studhalter, Kurt Grüter, ASP) Nouvelles de l’Association Nous n’aurons jamais la prétention de comprendre tous vos besoins, mais nous continuerons à essayer de les satisfaire. Nouvelles dans le canton d’Argovie Placée sous la devise «Rencontres», la 32e Fête centrale aura lieu le 20 septembre 2014 à Brunegg dans le canton d’Argovie. La Vianco Arena est l’endroit idéal pour cette manifestation. Elle se trouve à la sortie d’autoroute Mägenwil entre Lenzburg, Baden et Brugg. Ici se rencontrent non seulement la ville et la campagne, mais aussi l’homme et la nature. Fidèles à notre devise «Rencontres», nous aimerions offrir aux hôtes de la Fête centrale un moment de convivialité, mais aussi la possibilité de découvrir le canton d’Argovie. De fait, bon nombre de gens pensent que ce canton est une «région de transit» ou «le site de centrales nucléaires». C’est dommage, car ils oublient que le quatrième canton en ter mes de superficie se considère comme un «canton de la diversité». Notre fête sera elle aussi la fête de la diversité avec un programme-cadre qui vous laissera tout loisir de nouer de nouveaux contacts et de retrouver des amis. n Art et culture Il vaut la peine de parcourir le canton: On y découvre douze beautés historiques dans les vieilles villes. Chacune avec son histoire et sa particularité propre. Il y a aussi des châteaux et des monastères qui vous attendent pour vous dévoiler leurs contes, leurs légendes et leurs faits historiques. En outre, la noblesse habsbourgeoise et les acteurs de l’industrialisation ont laissé des traces visibles. n Nature et bien-être Plus de 80 % du paysage argovien est recouvert de forêts et de surfaces agricoles. L’endroit idéal pour ceux qui aiment les espaces verts. Mais l’Argovie est aussi le canton suisse le plus riche en eau et de nombreux cours d’eau sont un enrichissement pour le paysage. Au château d’eau confluent l‘Aar, la Reuss et la Limmat qui drainent plus de 40 % des eaux suisses. N’oublions pas la flore et la faune, aussi très riches et diversifiées. Et chacun sait que les or- collaboratrices nithologues trouvent leur bonheur au Flachsee, biotope artificiel, ou au lac artificiel de Klingnau, une réserve d’oiseaux d’eau d’importance nationale. Les deux lacs sont accessibles par des voies sans obstacles de SuisseMobile. Ceux qui préfèrent rester dans l’eau, choisiront les termes traditionnels, à savoir les sources chaudes à Baden, Bad Zurzach ou Schinznach-Bad. L’eau de Schinznach-Bad est la plus sulfureuse de Suisse et celle de Baden, la plus forte ment minéralisée. Par ailleurs, l’univers du bien-être «sole uno» propose des bassins d’eau saline naturelle de Rheinfelden. 10 · Paracontact 1/2014 Antonia Tanner Lucerne 20 janvier 1981 Anne Debever Hilfiker Meggen LU 8 juillet 1955 n Culture et loisirs n Administration centrale Assistante du chef de département (80%) Traductrice (50%) J’ai grandi à Altbüron dans l’arrière-pays lucernois. Comme je me suis toujours intéressée aux cultures étrangères, je n’ai pas hésité à interrompre ma scolarité au gymnase pour faire une année d’échange. Mon désir d’apprendre l’espagnol m’a conduit au Mexique où j’ai vécu un an avec une famille d’accueil en allant dans une école publique: une expérience très formatrice! Ancien ou nouveau? Cette question n’est pas infondée dans mon cas: l’ASP est-elle mon ancien ou mon nouvel employeur? Suis-je une nouvelle ou une vieille employée, même sans parler de mon âge? Ni l’un ni l’autre, et les deux à la fois. n Vianco Arena Brunegg Cette année aussi, nous souhaitons accueillir à la Fête centrale de nombreux invités venus de toutes les régions de la Suisse. Vianco Arena Brunegg est un lieu de rencontre accessible en fauteuil roulant. Sis au milieu d’un magnifique paysage, il est aisément accessible et dispose de suffisamment de places de parc. Auparavant halle du marché de Brugg, l’infrastructure est ouverte depuis 2003 au secteur de l’événementiel. L’activi té principale de Vianco ne se limite pas aux événements et aux expositions, elle englobe également le commerce de bétail, les marchés aux bestiaux et tout ce qui y a trait. Autrement dit, à côté de la salle des manifestations, on trouve aussi des étables et des pistes de présentation des animaux. Rolf Urech, du club en fauteuil roulant Argovie, se réjouit d’ores et déjà de cette belle rencontre, de ces nombreuses discussions passionnantes, de l’ambiance chaleureuse, et bien sûr aussi de quelques délices culinaires de la région. CO Fête centrale 2014 Réservez dès aujourd’hui le 20 septembre 2014, de 10 h 00 à 17 h 00 pour la Fête centrale à Brunegg. Plus d’infos dans le Paracontact 2/2014. Nouvelles de l’Association Nouvelles de l’Association Fête centrale 2014 J’ai ensuite étudié l’anthropologie à l’Université de Berne, puis me suis spécialisée dans la coopération au développement et l’intégration/migration. Après une année supplémentaire à l’étranger, j’ai pu acquérir une expérience précieuse dans ces deux domaines en travaillant entre autres, à la Direction du développement et de la coopération (DDC) et au Centre de compétence pour l’intégration du canton de Schwyz. Tout de suite après l’obtention de la maturité et plus tard pendant mes études, j’ai eu l’occasion de travailler pendant de courtes périodes dans différents services du Groupe suisse des paraplégiques, y compris à l’ASP. Je suis donc d’autant plus heureuse de pouvoir à nouveau – après quelques «détours» et plusieurs formations continues – travailler pour l’ASP. Mes loisirs sont consacrés aux voyages et au sport. J’aime aussi l’art et je peins ou dessine beaucoup. 11 · Paracontact 1/2014 En effet, j’ai déjà travaillé comme traductrice à l’ASP: pendant sept ans environ. Et j’en suis partie voici sept ans pour retourner dans les assurances, où ma carrière s’est principalement déroulée. Car outre mes étu des universitaires d’allemand et ma formation de terminologue, je suis titulaire d’un diplôme fédéral d’experte en assurance-ma ladie. Double nationale (F/CH), j’ai mes secondes racines dans le canton de Lucerne. J’y habite depuis bientôt 30 ans avec mon époux et mes deux fils, adultes à présent. J’exerce mon métier avec un plaisir inaltéré, me mettant toujours au service des clients, en l’espèce les membres de l’ASP, et bien sûr de la langue française. Je me réjouis de rejoindre une équipe d’anciens et de nouveaux collègues que je sais fortement impliqués dans leur travail quotidien, d’aborder d’anciens thèmes et d’en explorer de nouveaux, ce qui est toujours en richissant. Mon retour à Nottwil le 1er fé vrier 2014 constitue à mes yeux un nouveau défi, car tant l’ASP que le GSP n’ont cessé d’évoluer, ce qui est hautement motivant. que fait Hans Knecht ? Le professeur Hans Knecht fut le premier directeur du Centre de recherche GZI du 1er août 2000 au 30 avril 2005 avant d’être appelé au Canada. La chance voulut qu’il soit dans sa famille à Allschwil au moment de notre interview et que nous puissions nous entretenir avec lui. Nous nous rencontrons au CSP. Il avait écrit qu’il porterait une veste de cuir du hockey club «Canadiens de Montréal». Mais ce n’est pas le cas. Il a en effet quitté le Canada sous une tempête de neige, par une température de moins 30 °C, et il aurait été risqué de porter la veste de cuir, explique-t-il dans le dialecte mélodieux des Grisons. Les premiers moments me sont volés par des collaborateurs qui se réjouissent de le revoir. Bien qu’il ait quitté le centre depuis neuf ans déjà, il entretient encore des contacts et se tient au courant de ce qui se passe au CSP. forme des médecins spécialistes en hématologie et nous enregistrons d’importants succès thérapeutiques grâce à de nouveaux médicaments.» Il mène de nouveau de nombreuses recherches cliniques. «Mon objectif est de faire en sorte que les patients se sentent mieux. Nous avions la même vision Guido Zäch et moi. Je suis également prêt à faire les sacrifices nécessaires. Je travaille 60 à 70 heures par semaine, mais quand on aime, on ne compte pas. Étant croyant protestant, je puise ma force dans la prière du matin.» L’espérance et la foi sont d’une importance vitale. La pire des situations pour un patient, c’est de se sentir seul. Dans sa fonction de médecin, il peut apporter d’avantage aux gens au Canada qu’à Nottwil. «Mes patients sont gravement malades, ils souffrent par exemple de leucémie aiguë. Ils ont besoin de moi. Ce n’était pas du tout le cas ici, les personnes en fauteuil roulant ne sont pas des malades.» Par ailleurs, son travail à Nottwil lui a profité. «J’ai de nombreux patients âgés en fauteuil roulant, je les reçois volontiers et je réagis tout à fait normalement avec eux.» Il vient en Suisse quatre fois par année et sa famille passait autrefois les vacances d’été au Canada. «C’étaient nos plus belles vacances! Les plages, la nature, la Gaspésie, et les enfants ont vu des ours en liberté, c’étaient des moments uniques et enchanteurs.» À l’époque, il pensait rester ici, précise-t-il. C’était une belle période. «Nous avons poursuivi de nombreux travaux de recherche clinique avec des paraplégiques, en particulier sur la phase très importante de la préservation de la structure osseuse, et sur la prophylaxie de la thrombose. Nous avons aussi publié de nombreux articles.» Il consacrait également plus de temps à sa famille. Mais l’Université de Sherbrooke à Québec lui a alors demandé de venir renforcer sa formation. «Non, la famille ne m’a pas suivi. Nous en avons longuement discuté, ce n’était pas une décision facile à prendre.» Mais lorsque sa fille alors âgée de 15 ans lui a dit: «Papa, tu dois faire ce que ton cœur te dicte», il a su qu’il devait y aller. «Cela se passe très bien au Canada. Je 12 · Paracontact 1/2014 Il doit relever aujourd’hui un nouveau défi: Le 1er avril, il rejoint l’hématologie à la McGill University à Montréal, l’une des meilleures universités du Canada. «Comme protestant, je suis nommé chef de l’hématologie à l’Hôpital Général Juif de Montréal, c’est un grand honneur. Je pense que c’est le destin qui m’y a conduit. J’ai toujours été à l’écoute de ma voix intérieure. Je n’ai jamais été ambitieux, seul l’homme est de première importance et ma carrière professionnelle, je la dois à mon travail, à mes qualités, et pas à mes relations.» C’est son dernier et grand défi, il terminera sa carrière au Canada. Avant de partir, il prend encore des nouvelles de quelques collaborateurs, salue et fait un compliment pour l’excel lent café. Il accepte de se faire photographier, mais pas sans sa fille qui l’a accompagné. Les jeunes sont finalement notre capital. Il aurait même aimé voir une personne en fauteuil roulant sur la photo. Puis nous prenons congé avant qu’il ne parte pour Allschwil rejoindre sa famille, sa maison et le beau jardin où fleurissent des centaines de tulipes au printemps et où mûrissent des figues en automne. Gabi Bucher Oui à la CDPH La Suisse va adhérer à la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées (CDPH). Par cette décision, les Chambres fédérales réaffirment leur volonté déjà exprimée dans d’autres projets, de favoriser l’autonomie et la participation pleine et entière des personnes handicapées à tous les aspects de la vie sociale. Le 13 décembre 2006, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées (CDPH). C’est une étape impor tante dans le renforcement des droits des personnes handicapées, lesquelles sont encore largement exclues de toute participation autonome à la vie sociale malgré les instruments relatifs aux droits humains en vigueur. Les personnes handicapées et leurs organisations se sont énormément engagées dès le début pour une ratification par la Suisse, dans la conviction que la CDPH contribuera à compléter et à appliquer de manière plus cohérente la législation suisse en faveur des personnes handicapées, même si – en comparaison avec les réalités internationa les – les aspects qu’elle présente semblent nettement plus progressistes. Dès lors, en date du 13 décembre 2013, le Conseil national et le Conseil des États ont tous deux approuvé clairement l’adhésion de la Suisse à cette convention par 139 voix con tre 55 et une abstention (Conseil national), 35 voix contre 3 et 3 abstentions (Conseil des États), précisément 11 années après avoir adopté, le 13 décembre 2002, le texte de la loi fédérale sur l’égalité pour les personnes handicapées (LHand)! n Importance de la CDPH en Suisse La CDHP est l’expression d’un mouvement mondial en faveur de l’intégration des personnes handicapées dans notre société. Elle n’apporte cependant aucune nouvelle obliga tion pour la Suisse qui remplit déjà les conditions du droit existant des personnes handicapées. Telle était l’idée maîtresse des arguments du Conseil national et du Conseil des États. En fait, la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées n’apporte rien de nouveau pour la Suisse, en raison notamment du fait que l’actuel article 8, al. 2 de la Constitution fédérale (Cst) interdit les discriminations fondées sur le handicap dans tous les domaines de la vie. En outre, l’art. 8, al. 4 Cst charge le législateur de la Confédération, des cantons et des communes de prendre 13 · Paracontact 1/2014 des mesures dans leur cadre de compétence visant à éliminer les inégalités dont sont victimes les personnes handicapées. Il ressort donc que le législateur a le devoir d’empêcher ou le cas échéant d’éliminer, dans tous les domaines faisant l’objet de la CDPH, les inégalités qui frappent les personnes handicapées. Depuis l’entrée en vigueur de la LHand et de la LAI, cette tâche n’est pas terminée; elle est permanente. C’est la raison pour laquelle elle doit en principe, être prise en compte au moment de l’adoption de chaque nouvelle loi ou de chaque révision de la loi. La CDPH encouragera la perception du mandat constitutionnel de l’art. 8, al. 4 Cst par le biais du législateur et la simplifiera, dans la mesure où elle met en évidence les mesures à prendre par des directives très détaillées. Leur mise en œuvre en Suisse doit permettre de renforcer les structures institutionnelles jusqu’alors limitées dans le domaine de l’égalité des personnes handicapées au niveau fédéral et cantonal. n Les prochaines étapes Le délai de 100 jours pour un référendum facultatif commence à courir à partir de la publication de la décision du Parlement au Recueil officiel. Ainsi, dès le mois d’avril 2014, plus rien ne s’opposera à une ratification formelle par la Suisse. La Suisse pourrait déjà participer à la conférence des États parties en juin 2014. Elle devra soumettre son premier rapport sur la mise en œuvre de la Convention en Suisse au Comité des Nations unies des droits des personnes handicapées (CRPD) deux ans après son entrée en vigueur, c’està-dire au plus tôt, à la mi-2016. La LHand en cours d’élaboration au sein du Bureau fédéral de l’égalité pour les personnes handicapées (BFEH) constituera une base importante pour la rédaction de ce rapport. n Contrôle par Égalité Handicap Le Centre Égalité Handicap se charge de contrôler et de promouvoir pour l’organisation faîtière du domaine du handicap, la mise en œuvre de la CDPH en Suisse. Par son travail de fond, il étudiera et présentera sous forme d’information, la portée des différentes dispositions pour la Suisse. Il appliquera concrètement la CDPH dans ses activités de conseil juridique, et mettra en œuvre les nouveaux instruments relatifs aux droits humains lors de démêlés des autorités compétentes et des tribunaux. Caroline Hess Klein, Dr en droit Égalité Handicap Conseils sociaux et juridiques Nouvelles de l’Association Au fait, Médecine et sciences Médecine et sciences Paralysie médullaire dans le monde entier Le 3 décembre 2013, à l’occasion de la Journée inter nationale des personnes handicapées, l’organisation mondiale de la santé (OMS) a présenté à Genève son premier rapport sur la paralysie médullaire. Les résul tats obtenus après plusieurs années d’intense collaboration avec de nombreuses organisations partenai res de personnes concernées, de professionnels de la santé et de scientifiques ont permis de porter de manière remarquable les intérêts des paralysés médullaires sur la scène internationale de la politique de santé. Des représentants gouvernementaux, des représentants de l’OMS, des organisations de personnes touchées telles que l’European Spinal Cord Injury Federation (ESCIF), de l’As sociation suisse des paraplégiques (ASP) et des organisa tions sœurs du Groupe suisse pour paraplégiques (GSP) se sont retrou vés au siège de l’OMS à Genève pour la présentation du rapport in titulé «International Perspectives on Spinal Cord Injury» (Perspecti ves internationales sur la lésion de la moelle épinière). La Journée internationale des personnes handicapées a été délibérément choisie pour donner un signal. Avec cette première publication, l’OMS entend aujourd’hui sensibi liser le public sur le thème de la Représentants CDHP lors de la paralysie médullaire avec l’évenprésentation du rapport à Genève tail complet de ses missions sanitaires et sociales et la mise en place de normes en matière de santé (y compris prévention des risques et promotion de la santé). Il s’agit là d’une publication unique qui fera date. tant sur des mesures fondées, répondant aux objectifs de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDHP) pour la participation sociale et l’inclusion. «De nombreuses conséquences d’une paralysie médullaire ne procèdent pas d’un problème médical en lui-même, mais de la réadaptation, d’un manque de soins et des obstacles rencontrés dans l’environnement physique, social et politique.» Le rapport met en évidence des mesures clés pour améliorer les chances de survie, l’état de santé général, la qualité de vie, ainsi que la participation des paralysés médullaires. Ce sont notamment les premiers soins et les soins aigus, suivis de la rééducation menée par des équipes multidisciplinaires. S’ajoutent les mesures visant à garantir l’accès aux soins de santé de base, à l’éducation, à la santé, aux moyens auxiliaires et aux produits médicaux pour réduire le risque de troubles secondaires et améliorer la qualité de vie générale. La disponibilité et la formation continue d’un personnel de santé qualifié et de prestataires de soins dans le système de santé revêt également une grande importance. Le droit à la formation et la participation à la vie économique sont tout aussi importants que les lois, les politiques et les programmes visant à améliorer l’acces sibilité générale à l’environnement, au logement, aux éta blissements scolaires, lieux de travail, hôpitaux et transports publics. Il convient de souligner l’importance que revêt une formation spécifique, une réadaptation professionnelle et des moyens pour lutter contre la discrimination dans les milieux de la formation et les secteurs professionnels. «Ce rapport est susceptible de changer des vies et d’ouvrir des portes. Je prie instamment les dirigeants de la planète d’accorder une attention particulière à ces considérations.» Dr Margaret Chan, directeur général de l’OMS «Une paralysie médullaire ne doit pas empêcher d’être en bonne santé et intégré socialement.» Le rapport rassemble, sur plus de 200 pages, des informations sur la paraplégie, notamment sur l’épidémiologie, sur les prestations, les interventions, les approches politiques pertinentes, ainsi que sur les expériences vécues par des paralysés médullaires tout au long de leur vie et dans toutes les régions du monde. Chaque chapitre débute par exem ple avec des témoignages de personnes concernées, introduisant ainsi les thèmes de manière concrète et naturelle. Les chapitres se terminent par des recommandations por14 · Paracontact 1/2014 Le rapport de l’OMS s’inscrit comme une suite logique et une mise au point dans le cadre des évolutions et des documents sociopolitiques mondiaux, lesquels reposent sur la CDHP de 2006 et sur la ratification par plus de 135 États de cette convention juridiquement contraignante. La CDHP concrétise les obligations déjà existantes des États parties en matière de droits humains à l’égard des personnes handicapées qui rencontrent des obstacles dans leur participation comme membres égaux de la société, ainsi que des violations de leurs droits humains. Le 13 décembre 2013, le Conseil national et le Conseil des États ont clairement approuvé l’adhésion de la Suisse à la CDHP. Dès la publication officielle de la décision du Parlement et l’expiration du délai de 100 jours du référendum facultatif, la ratifica tion formelle par la Suisse devrait avoir lieu en avril 2014. C’est grâce à l’initiative et à la largeur de vue de l’OMS, de l’International Spinal Cord Society (ISCoS), de la Recher che suisse pour paraplégiques et de sa coordination du projet, que les paralysés médullaires ont dorénavant un instrument à disposition qui reflète leurs préoccupations, scientifiquement fondées, dans le contexte relatif aux droits de l’homme de la CDHP, et qui formule des recommandations concrètes visant à surmonter les obstacles et à participer pleinement à l’égalité des chances. «Les gouvernements et autres parties prenantes devraient agir de toute urgence car sans mesure efficace, les conséquences d’une paralysie médullaire continuent à être trop souvent catastrophiques.» En comparaison internationale, les personnes concernées sont privilégiées en Suisse. La manière dont la Suisse traite les paralysés médullaires, leur traitement et leur réadaptation, ainsi que leur intégration sociale est unique et exemplaire à bien des égards. La Suisse joue ici un rôle important dans la mise en œuvre des objectifs du rapport de l’OMS. Mais le rapport indique que notre pays doit encore – et devra à l’avenir aussi – faire face à des défis. Il s’agit en premier lieu de maintenir le niveau élevé des traitements médicaux et des soins, une tâche qui n’est pas à sous-estimer. Cela suppose par exemple que l’on investisse suffisamment pour la formation et la formation con tinue du personnel spécialisé, et que l’on fasse en sorte que ces métiers soient attrayants pour les jeunes gens. Dès lors, des compétences supplémentaires s’imposent dans le domaine des soins pour répondre aux besoins toujours plus complexes en matière de mobilité et d’assistance d’un groupe de personnes vieillissantes concernées. De plus, la probabilité et la fréquence des paralysies médullaires non traumatiques liées à la maladie augmentent de plus en plus chez les personnes âgées – tendance que l’on observe aujourd’hui déjà. D’ici à 2050 le nombre de personnes âgées de 60 ans dépassera celui des jeunes de moins de 16 ans, ce qui représente un défi énorme pour le système de santé en général et pour la paralysie médullaire en particulier. Enfin, on ne peut pas prévoir aujourd’hui quels seront en Suisse les effets de la CDHP sur la situation des personnes concernées. Les expériences des pays proches de chez nous laissent entrevoir que la portée des dispositions supplémentaires de la CDHP appliquées individuellement et la mise en œuvre étatique et institutionnelle de la convention en faveur des personnes handicapées ont souvent été sous-estimées par les autorités. Les représentants du Groupe suisse pour paraplégiques Le rapport s’adresse à toutes celles et ceux qui se consa crent à l’amélioration des prestations pour les personnes atteintes de paralysie médullaire, à commencer par les décideurs politiques, les prestataires de soins, les professionnels de la santé, les organisations de développement et les organisations non gouvernementales, ainsi que les organisations des personnes concernées. Dans de trop nombreuses régions du monde, les paralysés médullaires doivent faire face à d’énormes défis – il s’agit simplement de survivre. Des mesures urgentes s’imposent. 15 · Paracontact 1/2014 Per von Groote, M. A., MA Recherche suisse pour paraplégiques n De plus amples informations sur www.who.int/disabilities/policies/ spinal_cord_injury/en/index.html Le rapport et le résumé du même nom seront disponibles prochainement en anglais. Les versions en allemand, français et en d’autres langues sont prévues ultérieurement. de la paraplégiologie renforcée L’Association nationale des hôpitaux H+ publie pour la première fois dans un document d’orientation, une vision uniforme des différentes formes de réadap tation et des critères pour la durée de réadaptation stationnaire. santé dans l’International Classification of Functioning, Disability and Health – CIF (Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé). n Un jalon important Le système de facturation des coûts par forfaits (DRG = Diagnosis Related Groups) est appliqué depuis deux ans en médecine aiguë. En vertu du nouveau système de finan cement en vigueur depuis le 1er janvier 2012 à la suite de la révision de la LAMal, la réadaptation stationnaire doit, elle aussi, disposer d’une structure tarifaire unifiée au niveau national. Une telle structure doit permettre de comparer les prestations de manière transparente. n Future structure tarifaire Aujourd’hui, le domaine de la réadaptation fait l’objet d’une facturation forfaitaire journalière. Des forfaits (jour naliers) dépendant du degré de gravité devraient être ap pliqués en Suisse dès 2017. En travaillant sur le projet de cette nouvelle structure tarifaire nationale, il a été consta té qu’il manquait dans la structure ST Reha des définitions reconnues des prestations et des types de fournitures de prestation pour la réadaptation stationnaire en Suisse. La clarification de la délimitation entre la réadaptation et les soins aigus fait également défaut. Ce point est cependant d’une importance capitale pour l’élaboration d’une structure tarifaire, particulièrement aussi dans la paraplégiologie. Avec la publi cation du document d’orientation «DefReha», H+ ouvre la voie à un système tarifaire national pour la réadaptation stationnaire. n Titularité efficace Le bureau H+ et les membres de la Conférence «Rehabilitation» ont ré digé le document sous la direction de Markus Tschanz, chef de projet Tarifs H+. Des sociétés de médecins spécialistes, des associations, des groupements et des groupes d’intéressés ont été inclus dans la consultation. Fin 2013, le Comité H+ a adopté le document d’orientation. Il présente, outre les observations sur le cadre juridi que et sur l’organisation de la chaîne des soins, é galement le processus de réadaptation médicale reconnu au niveau international, lequel est décrit dans le modèle capital 16 · Paracontact 1/2014 17 · Paracontact 1/2014 pour la paraplégiologie Neuf types différents de prestations dans la réha bilitation sont décrits dans le document d’orienta tion selon la définition, les méthodes et les critères d’entrée et de sortie: − Réadaptation en médecine interne et oncologique − Réadaptation gériatrique − Réadaptation psychosomatique − Réadaptation pédiatrique − Réadaptation cardio-vasculaire − Réadaptation muscolosquelettique − Réadaptation neurologique − Réadaptation en cas de paraplégie − Réadaptation pulmonaire n Importance pour les paralysés médullaires Un chapitre distinct consacré à la paraplégiologie peut être considéré comme très important. Jusqu’à ce jour, ce domaine était traité comme faisant partie intégrante de la réabilitation neurologique. Le contenu du chapitre «Paraplégiologie» a été élaboré par des responsables des quatre centres pour paraplégiques REHAB Bâle, clinique universitaire Balgrist, CSP Nottwil et CRR Sion avant d’être déposé auprès de H+ comme document consensuel autorisé des directions et médecins chefs des quatre cliniques. Les soins médicaux spécifiques doivent être apportés aux paralysés médullaires dans des cliniques spécialisées possédant l’expérience et les compétences nécessaires. La description des exigences dans le document d’orientation est un pas supplémentaire dans la bonne direction. Le document d’orientation «DefReha» figure sur le site de H+ et de l’ASP. Stephan Bachmann, directeur REHAB Bâle Centre pour les paralysés médullaires et les traumatisés cranio-cérébraux; Membre de la Conférence nationale «Réadaptation» auprès de l’association des hôpitaux H+ et membre du comité central de l’ASP Médecine et sciences L’autonomie Conseils Vie Conseils Vie L’homme qui a réussi à faire de son accident une force En 1993, Jérôme Bagnoud a vu sa vie bouleversée. Un accident de moto le rend paraplégique. Il perd également l’usage de son bras droit. Vingt ans après, ce Valaisan, établi à Chamoson, est parvenu à se ren dre la vie belle. Également très engagé dans la cause du handicap, il préside le club en fauteuil roulant du Valais Romand et Forum Handicap Valais. Portrait. «Aux soins intensifs, je me souviens m’être dit: si c’est un rêve, j’arrête la moto.» En voyant un infirmier s’approcher de lui, Jérôme Bagnoud a pourtant dû faire face à la réalité. Un accident de moto l’avait rendu paraplégique et le privait à jamais de l’usage de son bras droit resté coincé dans la glissière de sécurité au moment du choc. C’était il y a vingt ans. «Mon accident a complètement bouleversé ma vie familiale, sociale et professionnelle», raconte ce Valaisan, qui a fêté ses cinquante ans il y a quelques semaines à peine. Aujourd’hui, ce papa de deux enfants, est plutôt bien dans sa peau. Président du CFR Valais Romand et président de Forum Handicap Valais – qui regroupe une trentaine d’associations liées au monde du handicap – Jérôme Bagnoud n’a de cesse de se mobiliser pour permettre à toutes les personnes en situation de handicap d’avoir une vie aussi agréable que possible dans un monde souvent peu adapté. épousé.» Après quelques temps, le couple s’est donc séparé. Jérôme Bagnoud vit alors seul dans un appartement, et accueille deux fois par semaine ses enfants. «Nous nous sommes ensuite remis ensemble avec ma femme, avant de nous séparer définitivement», raconte-t-il. n Conduire sa voiture, une victoire L’homme refuse cependant de se laisser aller et continue à se battre pour garder son indépendance. Grâce au spécialiste Xavier Tornay de Charrat, Jérôme Bagnoud peut à nouveau conduire une voiture. «J’ai eu de la chance car ce garagiste a énormément planché pour inventer un système me permettant de conduire avec mon seul bras gauche.» Jérôme Bagnoud accélère ainsi en haussant son épaule droite et il freine grâce à une pièce spéciale installée sur le volant. Aujourd’hui, Jérôme Bagnoud vit seul dans sa maison à Chamoson, mais cultive sa vie sentimentale avec sa compagne Christine depuis trois ans, sans l’ombre d’un nuage. «Si je ne m’étais pas retrouvé en fauteuil roulant, je ne l’aurais pas connue. Et comme mes enfants sont grands, qu’ils ont créé leur propre vie, je profite de passer du temps avec ma chérie, d’aller au ciné, au théâtre, de faire des soirées avec des amis …» Il prépare aussi quotidiennement des petits plats pour son amoureuse. «Heureusement pour lui d’ailleurs, car je suis vraiment nulle en cuisine …», note Christine en riant. n Un homme engagé Jérôme Bagnoud savoure ses loisirs, mais ne ménage pas son temps pour les deux associations qu’il préside. «Je m’implique de plus en plus dans la vie associative, car j’en ai assez que des personnes valides prennent des décisions à notre place. Nous sommes suffisamment grands pour savoir ce qui est pertinent pour nous», lance-t-il sur un ton très engagé. Depuis plusieurs années, Jérôme Bagnoud n’hésite pas à sensibiliser les politiques à la cause du handicap. «Parfois, ils ont juste besoin d’être informés.» Au sein du CFR Valais Romand, Jérôme Bagnoud tient aussi à créer une ambiance conviviale dans des activités de groupe que les personnes paraplégiques ou tétraplégiques ne pour raient effectuer individuellement. Le quinquagénaire ne cesse de répéter qu’il n’est «ni un héros, ni une victime. Je me considère comme un homme qui essaie de vivre simplement ma vie.» Il ajoute même, paradoxalement, que son statut de paraplégique lui procure quelques avantages. «Cela m’a donné une grande con fiance en moi, et surtout, c’est un bon filtre. On voit tout de suite si les personnes qu’on rencontre sont intéressantes. Les égoïstes ou les gens trop compatissants sortent vite de ma vie.» Car Jérôme Bagnoud sait mieux que quiconque l’importance d’avoir accès à l’indépendance. «Ce n’était pas acquis au départ, surtout dans ma situation. J’ai eu de la chance d’avoir un physiothérapeute et une ergothérapeute qui ont cru en moi dès le début. Ils ont cherché et trouvé de multiples solutions pour que je puisse, par exemple, faire ma toilette seul», raconte-t-il. L’homme s’est battu, jour après jour, pour gagner en indépendance millimètre par millimètre. «Je me fixais des étapes: aller dans le fauteuil roulant, entrer et sortir seul de mon lit …» En tout, ses treize mois de rééducation à l’ancien centre pour paraplégiques Beau-Séjour à Genève lui ont permis de vivre sans aide extérieure. 18 · Paracontact 1/2014 n Sentimentalement heureux Au fil des ans, Jérôme Bagnoud s’est reconstruit. «J’ai pratiqué de nouvelles activités et rencontré des amis qui ne m’avaient pas connu avant l’accident; j’ai cessé d’être dans la comparaison avec celui que j’étais avant. J’essaie d’ailleurs toujours de me dire: ‹Qu’est-ce que je fais avec ce que j’ai?› et non pas de regretter sans cesse ce que je n’ai plus et ce que je ne peux plus faire.» Des valeurs qu’il transmet aussi à ses enfants. Avec succès. Il suffit de voir la belle complicité qui le lie à sa fille et à son fils. «Pour eux, le fait que je me déplace en fauteuil roulant est vu comme un exemple de détermination plutôt que comme une déficience», précise Jérôme Bagnoud. Une fois sa mobilité retrouvée, le Valaisan a décidé de chercher un nouveau travail. Éducateur spécialisé dans un foyer pour enfants en difficultés à Salvan avant son accident, il a choisi d’apprendre les bases du métier d’employé de commerce grâce à un ami qui l’a engagé comme stagiaire. «L’AI ne m’offrait aucune possibilité professionnelle. Pourtant, je voulais continuer d’être actif. C’était donc à moi d’essayer de trouver quelque chose», ajoutet-il. Une fois la confiance en ses possibilités et un équilibre mental retrouvés, il entreprend plusieurs démarches n La lutte pour l’indépendance Marié et papa de deux enfants – sa fille Déborah était alors âgée 2 ½ ans et son fils Sébastien de 9 mois, Jérôme Bagnoud tente de garder une vie privée et familiale équilibrée. «Le plus difficile, quand on sort de l’hôpital, c’est qu’on compare tout le temps notre situation d’avant et celle d’après l’accident. Nous, on n’a pas l’impression d’avoir changé, mais les gens nous voient différemment. Pour ma femme par exemple, je n’étais plus l’homme qu’elle avait n Cesser d’être dans la comparaison auprès d’établissements s’occupant de personnes han dicapées physiques. Sans succès. «J’ai été très déçu par l’accueil qu’on m’a fait.» Il décroche finalement un poste d’enseignant à l’Orif, une organisation qui s’occupe de jeunes apprentis en difficultés. Il y travaille à mi-temps depuis 14 ans à la plus grande satisfaction de son employeur. S’il n’est pas un héros, Jérôme Bagnoud reconnaît tout de même qu’il lui faut beaucoup de volonté et de motivation chaque matin pour se préparer. «Il me faut 3 à 4 heures pour tout gérer, comme aller aux toilettes, me doucher, m’habiller … C’est pour cela que j’ai envie que ma journée soit riche ensuite et surtout de ne pas me prendre la tête pour des choses qui n’en valent pas la peine.» Et l’homme d’ajouter en souriant que son plus grand handicap est «d’être râleur» et d’avoir besoin de 9 à 10 heures de sommeil. «Cela me met souvent en décalage. Je vais tard me coucher et me réveille en fin de matinée (quand j’ai congé); le plus grand luxe est de pouvoir décider de son rythme de vie.» 19 · Paracontact 1/2014 À le voir radieux dans sa maison à Chamoson, impossible de douter du bienêtre de Jérôme Bagnoud. «Je me sens en harmonie avec moi-même et mon entourage, c’est vrai», approuve-t-il. À l’heure du bilan de sa vie, l’homme ne peut qu’être heureux. «J’étais dans une situation privilégiée avant l’accident qui m’a plongé dans un désarroi immense, mais vingt ans après, je me sens bien. Pour moi, c’est ça, la plus grande réussite dans la vie. Ce n’est pas d’être médaillé olympique ou d’être multimillionnaire, mais d’être en harmonie avec les gens avec qui nous sommes, avec soi et avec nos actes.» Même si l’homme reconnaît que cet équilibre reste fragile. «Une simple coupure à un doigt par exemple peut prendre des proportions énormes et avoir de lourdes conséquen ces sur ma vie, car je ne peux plus rien faire seul!» C’est sans doute cette conscience de la fragilité du bonheur qui le rend encore plus intense. Barbara Ziova, Journaliste Culture et loisirs Culture et loisirs Découvrir le monde en fauteuil roulant e-bike Ces dernières années, j’ai parcouru quelque 15 000 km avec mon handbike standard. Du reste, je sillonne depuis longtemps les routes qui me sont accessibles dans nos régions vallonnées préalpines. Mon éternelle fièvre du voyage me poussait à exploiter en core les innombrables possibilités pour découvrir les particularités paysagères ou culturelles. Mais pour réaliser ce rêve à la force de mes muscles, il me fallait l’équipement technique adéquat. Un essai avec un tout terrain électri que «Quadri», qui est d’ailleurs seulement passif et ne nécessite donc pas d’effort corporel m’a donné l’idée d’adapter l’électronique à un handbike. Les problèmes de traction devaient être résolus grâce à la propulsion arrière, sans oublier que des milliers de virages avaient déjà été négociés en vélo électrique sous nos latitudes. La technique était au point et elle était disponible à moindre frais. et à mon aide avec la roue avant, il n’y a bel et bien aucun problème de traction. Je maîtrise facilement même les chemins escarpés, non goudronnés, ou les pistes boueuses et sablonneuses. Finalement, la formidable efficacité des deux batteries qui peuvent durer jusqu’à 100 km me poussait à croire que je pourrais rouler jusqu’au Tessin. Je n’eus aucune peine à persuader ma partenaire Sonja. Elle m’ac compagnera avec le camping-car, ce qui réglera du coup la question de l’hébergement. n Le Grand Canyon of Switzerland En partant de Will SG, notre lieu de domicile, nous nous rendons à Wildhaus en passant par la belle région du Tog genburg. Nous connaissons très bien l‘Obertoggenburg, mais y faire des excursions en bike plutôt qu’en train de montagne est une nouvelle expérience. Puisque nous avions maîtrisé toutes ces dénivellations, les cols alpins menant au Tessin ne devaient plus constituer un obstacle. De Wildhaus, la route descend en pente rapide dans la vallée du Rhin. Les quatre freins individuels qui peuvent être commandés indépendamment l’un de l’autre permettent de descendre dans la vallée en toute sécurité. De Buchs, j’emprunte ensuite les rives sud du Rhin jusqu’à Coire, notre étape de la journée. Je fis une esquisse de mes idées et allai voir Markus von Rotz du «mobilcenter von rotz gmbh» à Dussnang. Avec lui, je trouvai le partenaire idéal, déterminé à me suivre dans la réalisation de ce projet. Je me mis donc à la recher che du matériel nécessaire, soit deux propulsions électriques, deux VTT bon marché en provenance de Chine (les triangles arrière pour le support de roue avec suspension et freins à disque suffisaient). Le cadre fixe de fauteuil roulant et le vélo avant étaient déjà disponibles. Il s’agissait ensuite de rassembler ces éléments. Markus fut comme toujours d’une efficacité absolue si bien que je pus installer le circuit électrique et les freins. Les essais furent très prometteurs car la puissance des deux moteurs 250 W et la tenue de route de l’engin étaient remarquables. J’aurais aimé faire de plus grands tours, mais la météo du printemps 2013 ne s’y prêtait pas du tout. Je saisissais chaque occasion pour aller à la découverte de la région par des itinéraires que je ne pouvais pas emprunter jusqu’alors: on passe sa vie au même endroit pendant plus de quarante années sans vraiment connaître les environs immédiats! Grâce à la propulsion arrière des moteurs électriques 20 · Paracontact 1/2014 Le lendemain matin, j’atteins rapidement l’un des points forts de ce tour: le «Grand Canyon Suisse». L’étroite route traverse un paysage grandiose et offre des vues impressionnantes dans les gorges. Les randonneurs et les amateurs de VTT ont naturellement d’autres possibilités d’admirer le paysage que les randonneurs motorisés. J’atteins le lieu d’étape Disentis en fin d’après-midi après 74 km. Les températures estivales nous invitent à retourner chez nous par la route du Grand Saint-Bernard. De Bellinzone à Mesocco, le trajet se poursuit surtout sur des pistes cyclables généralement agréables. Un panneau indique qu’il faudra venir à bout de 1500 m de dénivelé sur les prochains 26 km, mais pour aujourd’hui, je me satisfais des 400 m de dénivelé jusqu’à Pian San Gacomo. Le lendemain matin, je reprends le chemin du retour dans des conditions idéales pour l’étape royale, le col du GrandSaint-Bernard. Une fois de plus, je me hisse toujours plus haut en négociant de nombreux virages en épingles à cheveux. En roulant lentement à 10 km/h, cela permet d’admirer le paysage. Mais je m’amuse moins en observant les voitures et les motos qui me regardent avec drôlerie comme si j’étais descendu de la planète Mars. Il y a bien sûr aussi ceux qui montrent le sommet du doigt ou qui m’adressent des encouragements. Le sommet avec l’hospice au bord d’un petit lac invite à faire une pause. de l’A13, on ne voit que des parois abruptes richement boisées. L’adrénaline coule à flots dans les veines lors du départ sur la pente raide et escarpée menant à Ems. Mais tout se passe bien là aussi, et je pars détendu sur la piste cyclable de la vallée du Rhin que je connais très bien à présent. Je la quitte à Sargans pour poursuivre mon périple le long de la rivière Seez, direction Walensee, avec l’imposante chaîne de montagnes des Churfirsten toujours en vue. La descente à travers de charmants villages grisons et les impressionnantes gorges de Viamala et de Rofla est de nouveau un vrai plaisir. On a peine à croire qu’une importante route commerciale traverse depuis des siècles cette région difficile d’accès. Le lendemain matin, je suis impatient de découvrir l’étape au bord du lac de Walenstadt, car lorsqu’on longe l’autoroute ici, on ne peut guère imaginer qu’il puisse exister une piste cyclable au bord du lac. On n’a pas ménagé les efforts pour faire en sorte que les cyclistes puissent rouler dans le calme. La piste comprend certaines parties en surplomb ou des tunnels éclairés, elle longe souvent les rives du lac, d’où l’on peut admirer le magnifique panorama des Churfirsten et le village de Quinten protégé des vents par les montagnes. J’atteins trop rapidement l’extrémité du lac. Le trajet se poursuit dans la plaine de la Linth pour arriver à Uznach d’où commence, par 35 degrés, la difficile ascension jusqu’à Fischenthal, puis c’est le retour à la maison par le Tösstal. Cette étape de 92 km est la plus longue du tour. Je pars très tôt de Thusis le lendemain matin car on annon ce une journée chaude. Je me dirige vers Rothenbrunnen et j’ai hâte de découvrir la piste cyclable qu’on appelle «Polenweg». La route fermée à la circulation motorisée fut taillée dans la roche pendant la deuxième guerre mondiale par des Polonais internés, d‘où son nom. Même si elle n’est pas goudronnée, elle est praticable pour l’instant. Je n’aurais jamais pensé qu’une route se trouve là-haut car C’est étonnant de voyager ainsi, découvrir de nouveaux horizons et vivre de nouvelles expériences. Et ce qu’il y a de plus beau, c’est qu’il est encore possible de faire un tel voyage après 40 ans dans un fauteuil roulant et à l’âge de 60 et plus. Je suis impatient de vivre une nouvelle aventure avec mon engin! René Kägi www.rsverlag.ch Ensuite, c’est l’étape royale par le col du Lukmanier, que j’attaque avec des batteries complètement chargées. Les moteurs-roues ronronnent silencieusement et me permet tent d’aller plus haut, toujours plus haut, dans un imposant décor alpin et par un temps idéal. Arrivé sans problème au sommet du col qui culmine à 2000 m d’altitude, je peux commencer la descente dans la vallée. Après quel ques kilomètres, je quitte la route du col pour suivre les panneaux indicateurs rouges de la piste cyclable qui me conduisent sur des chemins peu fréquentés au-dessus de la vallée et à travers des forêts et de charmants villages. Ce paysage m’accompagne jusqu’à Biasca où nous passons la nuit. Le lendemain, départ pour Gordola, le long du Ticino, notre véritable objectif, où nous restons quelques jours pour faire des excursions dans les magnifiques vallées tessinoises malgré la chaleur. 21 · Paracontact 1/2014 Pour tétras et accompagnateurs Nous sommes au début du mois de novembre et une quinzième personne s’inscrit au cours d’introduction pour l’accompagnement tétra. Cela semble normal en soi, mais c’est surprenant étant donné que le cours a lieu seulement fin octobre 2014. Beaucoup s’intéres sent à cet accompagnement qui les séduit, mais tous ne réalisent pas ce que cela suppose, raison pour laquelle nous proposons des cours d’introduction dont le but est d’expliquer ce que nous attendons de nos bénévoles et de les connaître personnellement. Entre 2012 et 2013, une centaine de personnes ont suivi un tel cours. La question des personnes accompagnantes est complexe. Sans elles, les semaines de soulagement pour tétraplégi ques ne fonctionneraient pas, nous en sommes conscients et ressentons douloureusement les annulations de dernière minute qui nous parviennent de soignants. Sans un remplacement, un tétraplégique ne peut pas partir en voyage. Nous avons certes quelques 200 adresses de personnes ayant voyagé avec nous ces dernières années ou ayant suivi le cours requis pour prendre la relève, mais il est toujours difficile de trou ver quelqu’un au pied levé. De nombreux bénévoles tra vaillent et offrent une semaine de leur vacances pour cet engagement. D’autres ne peuvent pas se libérer pour des raisons familiales, parce qu’ils sont déjà en route ou qu’ils nous ont déjà accompagnés 2 à 3 fois pendant l’année. Nous mettons alors tout en œuvre pour que le tétraplégique ne doive pas renoncer au voyage. Jusqu’à présent, nous avons pu éviter de telles situations, mais parfois très difficilement. n Les inscriptions fixes La situation a commencé à se détériorer ces dernières années en raison des inscriptions dites «fixes». Autrefois, l’ASP recherchait une personne accompagnante pour chaque participant aux vacances. Dans la plupart des cas, cela se passait bien, mais il pouvait arriver que le courant ne passe pas entre l’accompagnant et le tétraplégique. C’est frustrant: comment faire en sorte que le tétraplégique puisse profiter pleinement de ses vacances aux côtés de la personne accompagnante qui, elle, désire se consacrer totale ment à son engagement. Nous avons donc introduit voici quelques années une nouvelle disposition qui permet au tétraplégique de s’inscrire définitivement avec l’accompa 22 · Paracontact 1/2014 gnateur, à la condition que nous connaissions cette personne accompagnante et qu’elle ait suivi un cours d’intro duction chez nous. La solution a fait ses preuves surtout que les tétras peuvent désormais passer leurs vacances avec une personne qu’ils connaissent. De fait, les tétras et les accompagnants font généralement connaissance lors de nos voyages. Cela signifie que ces inscriptions fixes commencent à être regroupées et qu’il n’y a presque plus de places pour les nouveaux intéressés. Et nous ne trouvons pas de personne de remplacement possédant éventuellement déjà une certaine expérience du degré de handicap du participant. Biére à gogo Un certain Michael Jackson, pas la défunte pop-star évidemment, mais l’expert en bière et écrivain anglais aurait dit: «Celui qui n’accorde aucune importance à la bière qu’il boit, n’en accorde probablement pas davantage au pain qu’il mange.» Nous avons donc décidé de nous laisser entraîner par Martin Tschanz de «Lerchu Bier» sur la piste du mystère du brassage de bière. Martin Tschanz a créé la marque «Lerchu Bier», du nom de son quartier «Lerchenfeld», au début de 2013. À une époque, presque chaque localité avait sa propre brasserie avec sa propre bière. Martin Tschanz y prend goût en mai 2012 lors d’un cours de brassage. Après quelques essais qui furent très fructueux, il suit un deuxième cours. La fabrication de bière augmente rapidement comme les stocks qui passent des 40 bouteilles à bouchon du début, à des fûts de 20 l (keg). Les nombreuses matières premières sont utilisées de manière bien ciblée pour ses propres créations. «Lerchu Bier» est aujourd’hui une petite, mais très bonne brasserie arti sanale. Nous avons d’une part l’immense chance de compter sur des bénévoles qui sont très appréciés et se tiennent à disposition jusqu’à 4 fois par an et plus. Cela ne va pas de soi. D’autre part, ces «groupements» empêchent l’échange d’expériences. Nous serions confrontés à un problème si un ou plusieurs de ses aides de longue date manquaient tout à coup à l’appel pour un certain temps ou définitive ment. Tous admettent qu’il faut rafraîchir les équipes, mais comment satisfaire tout le monde? n Chance pour les «nouveaux» Les tétraplégiques souhaitent connaître la personne qui les assiste. Aussi devons-nous offrir une plateforme qui leur permettra de connaître cette aide avant le voyage. Nous organisons donc pour la première fois une «Bourse de con tacts», le matin du 9 novembre lors de la Rencontre photos, offrant aux tétraplégiques et aux personnes accompagnan tes la possibilité de faire plus ample connaissance. Les nou veaux soignants se présentent et les tétraplégiques peuvent parler avec eux dans une atmosphère détendue. Cela pour rait bien être l’occasion de former de nouveaux groupements. Pourquoi ne pas essayer? Soucieux que cette rencontre soit l’occasion d’échanges riches et fructueux, nous invitons donc nos «nouveaux» bénévoles et nos participants aux voyages à prendre note de cette date. Les détails suivront. Gabi Bucher Pendant le cours, Martin Tschanz nous montre comment naît la bière et quelles sont les matières premières qui la composent. Les participants créent eux-mêmes la magie. 20 l de bière seront brassés et à la fin du cours, chacun se rendra compte de la fascination qu’exerce le brassage de sa propre bière. On pourra d’ailleurs se faire sa propre idée lors de la Rollivision qui aura lieu le 5 avril au CSP Nottwil où Martin Tschanz tiendra un stand. Pour en savoir plus sur ses bières, allez sur www.lerchubier.ch. n Dates des cours Samedi 17 mai à Thoune, Lerchenfeldstrasse 23 Samedi 30 août au CSP Nottwil (Terrasse GZI) Durée 9 h 00 à 15 h 00 env. avec pause de midi CoûtsCHF 100.– café et croissants/ repas de midi/bière pendant le cours et bière brassée soi-même, selon le nombre de participants, inclus Participants minimum 4 maximum 6 Inscription jusqu’au 17 avril pour Thoune jusqu’au 30 juillet pour Nottwil 23 · Paracontact 1/2014 Culture et loisirs Culture et loisirs «Bourse de contacts» Cours de photo Pour la quatrième fois déjà, nous pouvons compter sur les compétences du photographe Werner Morelli. Dans ce cours pour appareils reflex numé riques, il vous conduira à la photographie paysagiste. Les paysages font partie des thèmes préférés de photographie. Pour bien photographier un paysage, le défi consiste à saisir l’atmosphère particulière et la composition de l’image. Dans ce cours, vous apprenez à répartir la surface de façon délibérée, en suivant par exemple la règle d’or, ou le jeu des surfaces et l’emplacement de l’horizon, lequel horizon joue un rôle très particulier. Les photos sont ensuite retravaillées au photoshop. Nous pouvons vous proposer ce cours à un prix abordable grâce à la société Hollister qui renouvelle son par rainage. Date Samedi 10 mai 2014 Durée 9 h 00 à 17 h 00 Lieu CSP Nottwil Coûts Prix spécial grâce au sponsoring CHF 230.– (au lieu de CHF 350.–) Repas de midi et documentation du cours inclus Participants minimum 6 maximum 8 Photographe Werner Morelli, Airolo www.wmorelli.ch n Infos et inscriptions Association suisse des paraplégiques Culture et loisirs Téléphone 041 939 54 24 E-Mail [email protected] Culture et loisirs Culture et loisirs Namibie – Un voyage photo en fauteuil roulant Je suis une passionnée de la photographie, et les voya ges photo sont un rêve pour moi. Étant donné que les voyages photo professionnels proposés ne peuvent pas se faire en fauteuil roulant, j’ai donc décidé d’en organiser un moi-même. Mon but: la Namibie! Et c’est avec mon compagnon (tétraplégique) et une collègue que nous nous envolons pour Windhoek, où devait commencer le voyage. parce qu’un troupeau de zèbres se trouvait sur la piste, sans compter les nombreux oryxs (sorte de gazelles) qui croisaient notre route. Je ne pourrais jamais oublier les cheetahs que nous rencontrâmes à Okonjima aux premiers rayons du soleil. Nous observâmes une maman léopard allaitant ses petits et regardâmes sa progéniture jouer sous la lumière dorée. On imagine beaucoup de choses en planifiant un tel voya ge, il y a les espoirs et les rêves. Mais ce que nous avons vécu pendant ces 16 jours, a dépassé toutes nos attentes. Il était clair que nous voulions surtout photographier, le reste du voyage était secondaire. La dernière étape du voyage s’arrêtait à Sossousvlei, la plus belle région du désert de Namibie avec ses dunes rouges. Le jeu d’ombre et de lumière était fascinant. Pour voir ce spectacle d’en haut en hélicoptère et au lever du soleil, nous partîmes à 6 heures du matin. L’un des plus n Au royaume des animaux Photographier signifie s’immerger dans la lumière et jouer avec elle, détecter les couleurs et les formes, jouer avec elles et combiner le tout. Cela n’est possible que si l’on se fie totalement à la situation. Nous nous levions chaque jour entre 4 et 5 heures du matin et étions déjà en pleine nature sauvage avant 6 heures pour découvrir les animaux et le paysage dès les premiers rayons du soleil. Et ce que nous voyions était extraordinaire. Un monde où la nature joue le premier rôle, où les animaux se déplacent librement, un monde de paysages sauvages sur des centaines de kilomètres. L’homme n’y est qu’un visiteur – il se barricade dans son environnement – car les territoires libres appartiennent aux animaux. On voit rarement des routes goudronnées ou des panneaux indicateurs. Nous parcourûmes 3600 km, la plupart du temps sur des pistes au milieu de la pampa. Nous dûmes souvent nous arrêter Harbor. L’aventure fut merveilleuse. Ces dunes jaunes atteignant plusieurs centaines de mètres de haut sont les plus hautes du monde et se jettent directement dans l’océan. Il y avait là des motifs photographiques à n’en plus finir, avec l’océan comme toile de fond. Nous étions fatigués après ces 16 jours, car nous n’avions pas trouvé suffisamment de temps pour dormir. De nombreux itinéraires étaient accessibles en fauteuil roulant, mais cela ne représentait qu’une infime partie des trajets et nous en faisions peu de cas. On finit toujours pas réussir en faisant preuve de souplesse. Nous voyagions à bord d’un minibus accompagné de Marius, un Namibien. On a du mal à croire qu’on peut rouler quelques centaines de kilomètres sans rencontrer un Etosha était impressionnant, avec ses girafes, ses éléphants, ses rhinocéros et le paysage d’un blanc éclatant – le sol poussiéreux argilo-calcaire colore les buissons de blanc. À la lumière éclatante du soleil, c’est d’une beauté incomparable. Puis le voyage se poursuivit vers le Sud. Swakop mund et son littoral fut l’étape suivante. Nous réservâmes une excursion en jeep à travers les dunes de Sandwich beaux moments dans cette région. Le soleil levant caressait les dunes laissant les longues ombres dessiner des contours précis. Le moment idéal pour faire des photos uniques, comme on n’a que rarement l’occasion d’en faire. Ce furent des vacances de rêve. Je pus faire tout ce qui avait de l’importance pour moi: jouir d’une nature intacte et la fixer sur la pellicule sous toutes ses facettes. Faire de la photo prend du temps – beaucoup de temps. Nous visitâmes maints endroits jusqu’à ce que les conditions de luminosité et la perspective soient optimales. Et c’est exac tement ce que ce pays nous permit de vivre très inten sément. Faire de la photo consiste à voir, avec toutes les conséquences que cela comporte. 24 · Paracontact 1/2014 n De la nature pure 25 · Paracontact 1/2014 seul feu ou panneau de signalisation et sans croiser d’au tres véhicules. C’est aussi ça la Namibie – grande, vaste, en grande partie déserte. J’aime la nature intacte, loin de la terrible civilisation et de la foule – c’est aussi la raison pour laquelle ce voyage me toucha profondément et me poursuit aujourd’hui encore. Je rentrai avec 12 000 photos et il en restera quelque 400 lorsque j’aurai terminé les développements. Quelquesunes sont déjà disponibles sur mon site http://home.fotocommunity.de/ursula. La prochaine destination est déjà dans mon viseur – en 2015, j’irai visiter l’Islande avec mon appareil photo. Ursula Zürcher Êtes-vous partant? Qui ose gagne Cette année, Joëlle Philibert, jeune artiste aventurière, épanouie et pleine de vie réalisera l’un de ces plus grand rêve: faire le tour de l’Europe au volant de son véhicule qu’elle conduit d’une seule main. En effet, Joëlle, paraplégique suite à un accident de naissance, n’a que sa main droite de valide. À la force de ce bras et de son envie d’explorer, elle traversera vingt cinq pays tout en réalisant différents défis. Son bus, «Goldorak» comme elle aime l’appeler est un van Mercedes Viano équipé du système Joysteer pour la con duite à une main. Avec lui, Joëlle partira sur les routes européennes dès le 15 mars 2014. Son voyage sera divisé en cinq étapes qui dureront chacune entre quatre et huit semaines. Après chaque étape, Joëlle fera une pause pour se reposer, elle, ainsi que Goldorak. Le premier défi de ce tour d’Europe a été la réussite du per mis de conduire et les transformations du véhicule. L’AI la décourageant par une lettre lui stipulant qu’elle n’avait pas à conduire seule, Joëlle a trouvé du soutien auprès de sa famille, de ses proches, du Centre suisse des paraplégi ques, du service Orthotec et surtout de Monsieur Bolliger. Au niveau financier, l’AI n’accepta de participer que pour la rampe, mais heureusement la Fondation suisse pour paraplégiques lui apporta une aide bien plus estimable. n Symbole de liberté «Goldorak» est un bijou de technologies par son système de conduite mais c’est aussi un symbole de liberté. La banquette arrière se transforme en couchette confortable, et 26 · Paracontact 1/2014 l’option du toit Westfalia le combine en mini-camper, extrêmement utile pour reposer sa conductrice ou effectuer un sondage lorsqu’elle en a besoin. Installée dans la campagne proche de Lausanne où elle a grandi, Joëlle – graphiste de formation – vit tout sauf au ralenti. La preuve, en juin 2013, elle s’est lancée sur une piste de BMX solidement arrimée sur le dos du vice-champion du monde Eric Breuils grâce à un sac à dos spécialement conçu pour la porter. Puis en août, c’est sur le dos de Derek Wedge, champion du monde 2013 de Red Bull Crashed Ice qu’elle dévalait une piste de Down hill (vélo de descente tout terrain) du coté de Cran Montana en Valais. Les vidéos de ces deux aventures sont à regarder sur le site www.jo-z.ch. Après le coup d’envoi donné le 26 janvier 2013, Sport suisse en fauteuil roulant propose cette année aux sportifs en fauteuil roulant d’un certain âge deux manifestations dédiées aux «seniors». Ces rencontres auront lieu à Nottwil, au début de l’été et à l’automne. Les discussions lors du lancement de cette activité début 2013 et les échos obtenus par la suite ont montré que les personnes concernées souhaitaient fortement qu’une manifestation de ce type se tienne régulièrement à Nottwil, car cela correspondait à un besoin de leur part. n Les sensations fortes n Deux manifestations par an La découverte de ces sensations de vitesse, l’enivrement et l’adrénaline lui ont confirmé qu’elle aimait dépasser ses craintes, mais pas à n’importe quel prix: «Ma vie est bien trop précieuse pour que je fasse équipe avec des têtes brûlées. Je cherche des sensations, pas à revenir en morceaux.» Joëlle, qui rêve de glisse, de parapente, de nager avec des dauphins ou encore de spéléologie, tient donc à rencontrer personnellement les experts qui l’accompagneront. «C’est important que la confiance s’établisse.» SSFR s’est fait l’écho de ce besoin et l’a intégré dans la planification de son offre de sport pour tous. C’est pourquoi deux sessions de «sport en fauteuil roulant des seniors» ont été inscrites au calendrier de cette année para lympique, le 1er juin et le 8 novembre 2014. Même si les activités cardinales de ces journées resteront sportives, la convivialité entre participants ne sera pas pour autant négligée. Parallèlement à la publication habituelle du programme, tous les membres ayant été conviés l’an passé au coup d’envoi seront à nouveau avisés par courrier. Cela devrait permettre de contacter le maximum de personnes intéressées et de membres de l’ASP restés jeunes grâce au sport. Cette activité s’adresse à toutes les personnes en fauteuil roulant de 50 ans et plus ainsi qu’à leurs partenaires. Pour que tous soient logés à la même enseigne, des fauteuils roulants seront mis à disposition des partenaires. Les grandes orientations du programme ont été définies pour les deux rencontres et les détails seront arrêtés en février, si bien que le programme définitif pourra être publié au mois de mars sous www.rollstuhlsport.ch. Afin de donner envie d’aventures à tout un chacun, handicapés ou valides, Joëlle aimerait pouvoir prolonger son défi en tournant un documentaire sur son voyage. Pour présenter son projet de reportage, Joëlle a publié sur Inter net une vidéo de promotion, réalisée par des professionnels de l’image et sponsorisée par le Groupe G. Dentan. «C’est pour moi un atout en terme de crédibilité. Par la suite, j’imagine présenter le documentaire dans des conférences et qui sait, peut-être donner envie à tous de dépasser leurs limites et de réaliser leurs rêves.» Vous pouvez aussi la suivre tout au long de son aventure sur son blog www.jo-z.ch/blog. Oser, c’est l’important pour vivre. Joëlle Philibert et l’adresse que la chance entreront en ligne de compte. Et c’est bien le caractère récréatif des épreuves qui sera mis à l’honneur, plus que l’âpreté de la compétition livrée. L’après-midi sera placé sous le signe du jeu, puisque différentes disciplines sportives pratiquées en équipe seront proposées. Là encore, c’est le plaisir de jouer ensemble qui doit primer sur l’obsession de la «victoire» à tout prix. En novembre se déroulera la seconde session qui s’inscrit dans le programme SSFR «sport pour tous». En cette saison, le temps ne se prêtera guère aux activités de plein air et c’est pourquoi nous utiliserons les infrastructures sportives du Centre suisse des paraplégiques. Vous pourrez découvrir, sous la houlette de moniteurs compétents, différents sports, qu’il s’agisse de disciplines bien établies ou moins connues, voire de nouveaux sports. Les activités sportives qui seront proposées ne sont pas encore définitivement arrêtées. Celles-ci seront communiquées au plus tard en mars, dans l’invitation adressée par écrit. Les participants pourront s’essayer à au moins trois sports différents. n Convivialité La nouvelle possibilité de «sport en fauteuil roulant des seniors» proposée par SSFR fait également la part belle à l’échange entre participants. C’est pourquoi le prix du cours, qui s’élève à CHF 60.–, comprend, outre le repas de midi, également un repas en commun le soir, qui viendra clôturer cette journée. Nous espérons que de nombreux membres de l’ASP mettront à profit cette opportunité pour renouer avec d’anciennes connaissances et pour approfondir ces relations par une pratique commune du sport. n En plein air et en salle Au début de l’été, par un temps que nous espérons beau et chaud, une compétition comprenant différentes étapes vous sera proposée. Pour le résultat final, tant la tactique 27 · Paracontact 1/2014 Sport suisse en fauteuil roulant se réjouit d’ores et déjà de vos nombreuses inscriptions. Thomas Hurni Sport suisse en fauteuil roulant Culture et loisirs Fit à 50 ans et plus Une saison réussie ... parfait, car tout petit L’hiver a bien commencé à Sörenberg. Jamais encore il n’y avait eu autant de skieurs en mono et dualski lors d’une ouverture de saison qu’en ce début d’hiver 2013/2014. Durant le week-end du 21/22 décembre, les nombreux skieurs étaient très agréablement surpris de trouver d’aussi bonnes conditions sur les pistes en dépit du manque de neige. Il y avait même un peu de soleil. En début de saison, le soleil étant relativement bas, il ne pointe son nez que vers midi à Sörenberg. Vers 3 heures, il disparaît de nouveau derrière les montagnes, mais les skieurs en monoski et dualski s’en souciaient guère. Ils s’étaient inscrits très tôt pour le premier cours et le suivant, profitant ainsi du rabais de CHF 10.– pour inscription anticipée, maintenant ils savouraient la glisse. Actreen® Mini est le mini cathéter pour femme, immédiatement prêt à l‘emploi. Disponible en option en tant que set avec poche intégrée. gulièrement aux journées d’initiation, nous avons tenu compte pour la planification des cours ou des stages de trois jours, de la date des vacances scolaires des cantons alémaniques. En effet, l’objectif de l’ASP est de faire profi ter un maximum de membres du panel de cours proposés et subventionnés par l’ASP avec des forfaits d’une journée comprenant les leçons privées, le repas, la carte de ski et le matériel. Le nombre élevé de participants aux cours prouve que cette planification a atteint cet objectif. Les cours privés qui sont pris en dehors du cours d’une journée, sont beaucoup plus chers du fait des coûts fixes et ne com prennent ni le repas ni les remonte-pentes. n Guide pour les parents et les proches Beaucoup de parents ont profité de la possibilité de suivre la formation de «guide pour les parents et les proches», qui a été lancée au début de cette saison et continuera d’être proposée à l’avenir. Une fois que les enfants ont participé à diverses journées d’initiation, les parents peuvent s’inscrire avec leurs enfants pour trois jours de formation. Un expert de l’équipe des professeurs de sport de neige de Sörenberg sont sur les pistes pour enseigner aux parents comment guider en toute sécurité leur enfant en mono ou dualskibob sur la piste. Actreen® MiniCath ■ discret ■ immédiatement prêt à l’emploi OP2129_12.13 Actreen® MiniSet ■ poids minime ■ dispositif anti-reflux intégré B. Braun Medical SA | OPM | Seesatz 17 | 6204 Sempach | Tél. 0848 83 00 33 | Fax 0800 83 00 32 | [email protected] | www.bbraun.ch Tous les équipements de monoskibob Praschberger, que l’Association suisse des paraplégiques a acquis au fil des ans afin de pouvoir disposer d’un matériel de qualité pour les cours de ski, avaient été transportés à Nottwil durant l’été. La société Orthotec les a soigneusement remis à neuf et a effectué les ajustements nécessaires. Ils sont maintenant aux normes. Chaque équipement a été testé, entretenu et de nouveaux sièges ont remplacé les anciens. Les moniteurs de ski qui participent chaque année à un cours de perfectionnement une semaine avant l’ouverture de la saison étaient enthousiasmés par ces adaptations. La saison pouvait donc commencer dans de bonnes conditions. À la demande de nombreux participants qui assistent ré29 · Paracontact 1/2014 Vous souhaitez déjà organiser votre saison 2014/15 et skier avec nous? Alors réservez d’ores et déjà les 20/21 décembre 2014. Nous serons alors heureux de vous dire: «Bienvenue à l’ouverture de la saison!» Fabienne Thali Sport suisse en fauteuil roulant Actreen® Mini Wings For Life World Run pour les débutants et tous les autres Bouger, s’amuser, sentir battre son cœur, apprendre de nouveaux mouvements, ressentir la vitesse, maî triser la balle? Tu aimerais depuis longtemps pouvoir découvrir de nouveaux sports et faire de nouvelles rencontres? Que tu sois débutant ou non, le camp d’entraînement polysportif t’en offre l’opportunité. Tu seras des nôtres? n Recruter de nouveaux espoirs Après divers ajustements visant à renforcer la promotion de la relève, Sport suisse en fauteuil roulant (SSFR) optimise en 2014 un autre aspect important, la prospection des jeunes talents. impensables. Les pôles de prêt de matériel sont dispersés un peu partout, et même lorsqu’on a la chance de trouver le matériel recherché, il est peu probable qu’il soit adapté aux besoins physiques de l’utilisateur. Dans un contexte aussi déplorable, il devient illusoire d’espérer pratiquer la moindre minute de sport. Le départ de «Wings for Life World Run», l’une des plus grandes courses au niveau mondial, sera donné le 4 mai 2014 dans une quarantaine de pays des cinq continents. Le plus célèbre marathonien suisse, Viktor Röthlin, sera parmi les coureurs. L’acteur Gregory B. Waldis sera également sur la ligne de départ en tant qu’ambassadeur, tout comme l’athlète en fauteuil roulant Marcel Hug qui soutient activement le projet en faveur de la recherche sur la moelle épinière. L’effort relativement important que doivent fournir les per sonnes désireuses de pratiquer un sport pour trouver des possibilités de s’initier ou de participer à des activités spor tives, constitue un obstacle supplémentaire. Les personnes en fauteuil roulant étant une minorité, les offres qui leur sont destinées sont loin d’être abondantes. Cette disproportion entre l’effort et les résultats ne contribue guère à faire naître de la première expérience sportive – si tant est qu’il y en ait une – une passion durable. Champion d’Europe de marathon et détenteur du record de Suisse, Röthlin sait comment courir vite sur de longues distances. 2014 marquera la dernière année de sa carrière en tant qu’athlète professionnel et le marathon des championnats d’Europe d’athlétisme à Zurich représente son dernier grand objectif sportif. Le 4 mai, il prendra part à la «Wings for Life World Run». «Au lieu de m’entraîner à la maison, ce jour-là, je ferai mon entraînement habi tuel, mais à Olten et pour rai ainsi me rendre utile», déclare Röthlin. n Nouvelle offre attrayante n Une approche laborieuse C’est un sujet récurrent et chaque discipline sportive se demande régulièrement comment assurer la relève. À l’inverse, il est parfois difficile pour des personnes intéressées par une discipline de savoir où et comment elles peuvent s’initier. S’il n’existe pas de recette globale, on constate ce pendant que cette question revient souvent dans les con versations car il est rare qu’une personne en fauteuil roulant entre «comme ça» dans le monde du sport. Ce qui est déjà relativement compliqué pour les piétons, l’est encore plus pour les paralysés médullaires, du fait notamment du manque d’équipements sportifs. Sans matériel approprié, certaines activités sportives restent dans la plupart des cas Tous les renseignements et les modalités d’inscription seront publiés dans le prochain GoAhead, sur notre site www.spv.ch et au sein des clubs en fauteuil roulant. Nous nous réjouissons de ta participation! 30 · Paracontact 1/2014 Soucieux d’améliorer cette situation, SSFR s’est efforcé de compléter son programme en offrant un camp d’entraînement polysportif pour les débutants et les autres. Le but de cette rencontre, qui se tiendra pour la première fois du 5 au 11 octobre 2014 à Nottwil, est de faire découvrir un large éventail de sports et d’en apprendre la pratique sous la direction d’experts. L’expérience et les contacts ainsi établis, devraient permettre de décider si l’un de ces sports pourrait être pratiqué régulièrement à l’avenir. Deux blocs, de trois jours chacun, sont proposés aux participants qui sont libres d’aller à l’un ou aux deux blocs. Chaque bloc permet d’essayer plusieurs disciplines, mais l’une d’entre elle est pratiquée plus intensément. Parallèlement aux activités sportives, l’accent est aussi mis sur l’échange mutuel entre les participants. L’inscription est ouverte à tous, indépendamment de la forme physique. L’événement est destiné aux novices sans connaissances préalables des sports choisis. Il est prévu à l’avenir d’organiser ce camp d’entraîne ment multisports une fois par an. Martin Wenger Viktor Röthlin Un événement de ce genre est nouveau dans l’histoire du sport. Ouvert à tous, il ré unit aussi bien des joggeurs Gregory B. Waldis amateurs que des athlètes professionnels. Ni ligne d’ar rivée fixe ni distance prédéfinie, chacun peut courir aux côtés de Röthlin et récolter ainsi des fonds pour la recher che sur le traitement des lésions de la moelle épinière. après le départ, les voitures officielles se lancent – à une vitesse donnée – à la poursuite des participants. Dès qu’une voiture dépasse un coureur, il doit s’arrêter et il est ramené sur les lieux du départ. À la fin, un classement est établi pour la Suisse et l’ensemble des pays. Le 4 mai 2014 à 12 h 00, des milliers de coureurs prendront simultanément le départ de cette course, disputée en même temps dans 40 pays du globe, dans des conditions météo et une luminosité différentes. Ainsi, en Californie les participants s’élanceront à 3 h du matin, heure locale, alors que ceux de Taiwan ne commenceront qu’à 18 h 00. Les recettes seront intégralement reversées à la Fondation «Wings for Life» qui finance la recherche pour le traitement des lésions de la moelle épinière. n Courir pour ceux qui ne peuvent plus le faire Selon les estimations, environ 3 millions de personnes seraient atteintes de lésions de la moelle épinière dans le monde. Chaque année, 130 000 nouveaux cas de paralysies médullaires sont recensés – à cause, principalement, d’accidents de la circulation. Les progrès de la recherche reposent essentiellement sur des initiatives privées. En tant qu’organisation à but non lucratif Wings for Life dépend du soutien et des dons pour pouvoir financer cette recher che. Elle garantit que 100 % des montants reçus sont octroyés à des projets de recherche. n Inscription Jusqu’au dimanche 20 avril 2014, 14 h 00 sur www.wingsforlifeworldrun.com (Itinéraire non accessible en fauteuil roulant). Frais d’inscription: CHF 45.–. n Des ambassadeurs qui courent pour une bonne cause «Nous sommes très heureux que Viktor soutienne la Wings for Life World Run», déclare le directeur de course Corsin Caluori, «car ce coureur d’exception est célèbre bien audelà de l’univers sportif.» Il y aura d’autres ambassadeurs comme notamment l’athlète en fauteuil roulant Marcel Hug et l’acteur Gregory B. Waldis. Hug, qui a remporté le marathon de New York le 7 novembre 2013, s’enthousias me déjà: «Les concurrents ne sont pas de simples participants à une épreuve sportive mondiale, ils courent pour ceux qui justement ne peuvent plus le faire.» n Une course pour le moins inhabituelle C’est une première: il n’y a pas de ligne d’arrivée classique, mais une «Catcher Car» derrière les coureurs. Trente minutes 31 · Paracontact 1/2014 n La fondation Wings for Life Wings for Life est une fondation à but non lucratif, reconnue par l’État et dont la mission est de trouver un remède aux lésions de la moelle épinière. Depuis sa création en 2004, Wings for Life a déjà fi nancé 82 projets internationaux de recherche dans les universités et instituts de renom. Ses cofondateurs sont Dietrich Mateschitz, fondateur de Red Bull, et Heinz Kinigadner, deux fois champion du monde de motocross, dont le fils a eu en 2003, un tragique accident le laissant tétraplégique. Sport suisse en fauteuil roulant Sport suisse en fauteuil roulant Camp polysportif dans le trafic routier Nos membres se font constamment l’écho de situations vécues dans le trafic routier avec le handbike. Nous aimerions faire la lumière sur ce thème avec quelques informations et règles afin d’éviter tout incident à l’avenir. Le handbike est soumis à la loi sur la circulation routière (LCR) et ses ordonnances. L’art. 43, al. 2 stipule: Le trottoir est réservé aux piétons, la piste cyclable aux cyclistes. Le Conseil fédéral peut prévoir des exceptions. Concernant les chaises d’invalides, l’ordonnance sur les règles de la circulation routière précise dans l’article 43a1: 1. Les chaises d’invalides peuvent être utilisées sur les aires de circulation affectées aux piétons. Les dispositions rela tives aux piétons s’appliquent par analogie. Les conducteurs de chaises d’invalides doivent adapter en permanence leur vitesse et leur conduite aux circonstances. DENTSPLY IH SA Rue Galilée 6, CEI3, Y-Parc, 1400 Yverdon-les-Bains. Tél. 021 620 02 40. Fax 021 620 02 41. www.lofric.ch © 2013 Wellspect HealthCare, a DENTSPLY International Company. All rights reserved. 75891-CHFR-1312 2. Les chaises d’invalides peuvent être utilisées sur les aires de circulation affectées aux véhicules en mouvement. Les dispositions relatives aux cyclistes s’appliquent par analo gie. Quand elles circulent sur la chaussée ou sur une piste cyclable, les chaises d’invalides doivent, de nuit et lorsque les conditions de visibilités sont mauvaises, être munies de deux feux bien visibles, blanc à l’avant et rouge à l’arrière. Il est donc clair que toute personne circulant en hand bike sur le trottoir doit respecter les règles applicables aux piétons, et le handbi keur utilisant la chaussée se conforme aux règles applicables aux cyclistes. Des accidents se produisent encore régulièrement qui pourraient être évités en prenant certaines mesures de précaution. Les règles générales de la circulation routière doivent être respectées. Quelques autres règles de base permettent d’améliorer la sécurité sur les routes: 1.Un grand fanion ou une marque doivent dans tous les cas être fixés sur le bike. 2.Un miroir fixé sur le casque ou directement sur le bike permet au conducteur de voir ce qui se passe derrière lui. 3.Munir le handbike de deux feux bien visibles, blanc à l’avant et rouge à l’arrière, et les enclencher. De nuit, 33 · Paracontact 1/2014 et lorsque les conditions de visibilité sont mauvaises, cet éclairage doit impérativement être allumé. 4.Des objets réfléchissants tels que bandes, réflecteurs, catadioptres sont utiles. 5.Porter des habits clairs, lu mineux, si possible des vê tements de sport réfléchissants. 6.Toujours anticiper et prévoir pour les autres usagers de la route. On évitera ainsi des incidents. La campagne «Cherchez le regard» menée par l’Automobile Club de Suisse (ACS), RoadCross Suisse et le Conseil suisse de la sécurité routière donne des conseils très utiles sur www.cherchez-le-regard.ch. 7.Choisir le trajet de manière à utiliser de préférence les routes secondaires et les pistes cyclables. Ne pas s’entraîner pendant les heures de grand trafic. 8.Connaître les parcours d’entraînement et repérer les endroits critiques. On tiendra compte du fait que ces derniers peuvent changer au cours de la saison – chan tiers, maïs, cultures, haies, murs, etc. 9.Tenir compte des panneaux indicateurs pour cyclistes. 10.Assurer les jambes et les pieds sur le repose-pieds pour éviter tout risque de chute. Il est également important de pouvoir se libérer soi-même en cas de chute et de placer son téléphone portable de manière à pouvoir l’utiliser en cas d’urgence. 11.Porter un casque pour se protéger contre de graves blessures à la tête. 12.Rouler en file indienne et se tenir le plus à droite possible. 13.Circuler correctement dans un rond-point: en quittant le rond-point à la première sortie, rouler toujours à droite avec le handbike. En quittant le rond-point seulement à la deuxième, troisième ou quatrième sortie, rouler au milieu du rond-point pour des raisons de sécurité afin de ne pas être dépassé par les autres véhicules. 14.Renoncer à la musique pendant l’entraînement – les oreilles perçoivent aussi les dangers! Des mesures de précaution appropriées et le respect d’autrui permettent d’éviter des accidents. Nous vous souhaitons beaucoup de plaisir et une bonne route sur votre bike. Heinz Frei et Marina Fuchs Sport suisse en fauteuil roulant Handbikeurs sous le signe du sport ParAthletics 2014 Sport de haut niveau L’élite présente aux ParAthletics des 16, 18 et 21 mai 2014 à Nottwil, vous fera vivre du grand spectacle où les athlètes excellent dans les nombreuses disciplines d’athlétisme, réalisent des performances impressionnantes et font naître de grandes émotions. Sur la ligne de départ, il y aura des athlètes en fauteuil roulant ainsi que pour la première fois, des athlètes amputés ou atteints d’un handicap visuel, mental ou de nanisme. n Les ParAthletics 2014 s’inscrivent dans l’IPC Athletics Grand Prix Les ParAthletics 2014, dans lesquels les Championnats suisses d’athlétisme en fauteuil roulant sont intégrés, font partie cette année d’une série de neuf courses internationales du Comité international paralympique IPC. Lancé en 2013, l’«IPC Athletics Grand Prix» a immédiatement remporté un grand succès. C’est donc un honneur pour Nottwil d’avoir été choisi pour accueillir ces rencontres qui réunissent des athlètes amputés ou atteints d’un handicap visuel, mental ou de nanisme. Les ParAthletics 2014 gagnent ainsi en popularité, ce qui motivera encore plus, les meilleurs athlètes de la planète à venir à Nottwil. Des com pétitions IPC Athletics Grand Prix auront également lieu à Dubaï UAE, Beijing CHN, São Paulo BRA, Arizona USA, Grosseto ITA, Berlin GER, Tunis TUN et Birmingham GBR. Le 21 mai, la rencontre Daniela Jutzeler Mémorial viendra compléter les ParAthletics 2014. Ce sera également la vingtième célébration de l’anniversaire de la mort de l’athlète de haut niveau, décédée lors d’un accident de la route. Les ParAthletics 2014 comprennent donc les Championnats suisses d’athlétisme en fauteuil roulant, le Grand Prix d’athlétisme IPC, et le Daniela Jutzeler Mémorial. Le comité d’organisation présidé par Samuel Lanz compte sur quel que 300 participants au total. n Cooly fait une escale à Nottwil Une invitée spéciale et ambassadrice de renom sera présente: «Cooly», la mascotte du CM de hockey 2009 à Berne et à Zurich, viendra divertir le public de Nottwil. Un peu 34 · Paracontact 1/2014 farfelue, la vachette culte séduit toujours et captive petits et grands. Elle fait rire, donne l’accolade, pose pour les photos, se balance sur les barrières, saute dans les escaliers, bref, elle ne fait jamais de vacheries, mais des âneries à longueur de temps. En 2014, «Cooly» a un programme extrêmement chargé. Le moment phare de l’année sera pour elle le Championnat d’Europe d’athlétisme à Zurich. Mais jusqu’à cet événement du mois d’août, elle participera à environ 150 opéra tions en Suisse et dans les pays voisins. Le CO est fier d’avoir pu faire venir cette ambassadrice du CE aux ParAthletics 2014. n Programme Les compétitions débutent le vendredi 16 mai 2014 à 16 h 00 avec le 200 m messieurs, puis le javelot et le saut en hauteur. La journée s’achève avec la course de 10 000 m. Le samedi 17 mai, les joutes se dérouleront de 9 h 00 à 19 h 30 environ. En plus du lancer de disque et de poids, il y aura d’autres épreuves comme le 100 m ou le 800 m. Le diman che 18 mai, les athlètes s’affronteront à nouveau dans plusieurs disciplines et le relais 4 × 100 m dames et messieurs marquera la fin des compétitions. Le programme détaillé ainsi que les horaires exacts des ParAthletics 2014 et du Daniela Jutzeler Mémorial du 21 mai, figurent sur le site www.roll stuhlsportevents.ch. Le 15e marathon international en fauteuil roulant aura lieu le dimanche 25 mai 2014 autour du lac de Sempach. Cette année, la compétition régionale dédiée aux enfants et adolescents, «De schnöuscht Schänker», comprenez «le plus rapide de Schenkon», tout comme la course «Swiss Inline Tour» qui se tient après le marathon en fauteuil roulant, sertissent la fête du sport de Schenkon. n «Le plus rapide de Schenkon», petit frère de l’événement Dans la matinée, les enfants et les jeunes de Schenkon tenteront de remporter ce titre à l’issue du sprint «De schnöuscht Schänker». Cette joyeuse rencontre appartient désormais à la tradition puisque pour la deuxième fois, elle sera partenaire du marathon en fauteuil roulant. n «Swiss Skate Tour», une première Le 25 mai 2014 sera assurément «Un dimanche placé sous le signe du sport» à Schenkon. Le marathon en fauteuil roulant, moment fort de cette 15e édition, permettra cette année encore aux handbikeurs de prendre le départ aux côtés des athlètes en fauteuil roulant. «Le concept de départ en masse pour les coureurs de handbike a déjà fait ses preuves l’an dernier et il est également très intéressant pour les spectateurs», explique Roger Getzmann, chef Sport de compétition à Sport suisse en fauteuil roulant. Rendue possible par la fermeture totale de la route cantonale autour du lac de Sempach, cette formule sera reprise en 2014. Des courses absolument palpitantes sont donc garanties, dès que les 250 athlètes attendus s’élanceront sur ce parcours extrêmement rapide sur les rives du lac de Sempach. Il y a fort à parier qu’en attendant les résultats des athlètes suisses de haut niveau Edith Wolf-Hunkeler et Marcel Hug, le public retiendra son souffle. Ces derniè res années, ces deux grands sportifs ont toujours brillé lors de leur «course à domicile». Le départ du marathon en fauteuil roulant sera donné par son organisateur, le Club de ski de Schenkon, à 13 heures au centre du village. Pour la première fois, la course «Swiss Skate Tour» profitera des avantages de l’infrastructure et de la route bloquée pour patiner sur les traces des marathoniens en fauteuil roulant, le 25 mai dès 16 heures. Quelque 500 patineurs offriront un spectacle d’un nouveau genre autour du lac de Sempach. n Un programme complet en plein centre de Schenkon Un tel événement mérite d’être agrémenté d’un programme festif en parallèle des compétitions. Ainsi, le village de Schenkon sera placé non seulement sous le signe du sport, mais également sous celui de la musique et du divertissement. Plusieurs formations musicales joueront tout au long de la journée sur la place des fêtes, petits et grands pourront choisir parmi de nombreuses attractions pour s’amuser, jouer ou tester son adresse. À 16 heures, le musicien Ueli Schmezer donnera un concert pour les enfants, et il va sans dire qu’il y aura aussi des stands-restaurants avec toute une variété de spécialités. Patrick Tepper CO Marathon en fauteuil roulant Schenkon n Para+Cycling Knutwil, déjà le samedi 24 mai 2014 Le Veloclub Sursee organise la veille du marathon en fauteuil roulant, le contre-la-montre de paracyclisme UCI pour la catégorie P1 à Bad Knutwil. Pour les athlètes de handbike, c’est l’occasion idéale de participer à deux compétitions, durant le même weekend et dans la même région, avec des concurrents appartenant à l’élite internationale. Les épreuves commen ceront à partir de 12 heures à Bad Knutwil et là aussi, tout sera prévu pour divertir le public. Le comité d’organisation attend les ParAthletics 2014 avec impatience et espère que vous viendrez nombreux pour encourager les athlètes de toutes vos cordes vocales, pour que nous vivions tous, de grands moments d’émotions dans les «arènes sportives de Nottwil». Norbert Kopp CO ParAthletics 2014 35 · Paracontact 1/2014 Sport suisse en fauteuil roulant Sport suisse en fauteuil roulant Schenkon avec qualité … de vie Le 24.04.2013, le Conseil de fondation de la FSP a définitivement approuvé le crédit de construction en vue de l’agrandissement et de la rénovation de l’atelier de transformation de véhicules d’Orthotec et il a validé le «master plan» (plan directeur) correspondant à l’avant-projet de construction pour l’expansion du site. Le projet de construction, planifié et réa lisé par le centre CSO, répond à la volonté d’offrir aux clients des solutions optimales et de faire face tant à la demande croissante qu’aux futurs besoins de mobilité individuelle. la salle commune. Les travaux de modernisation s’achevèrent avec l’aménagement de la zone de réception de la clientèle et des bureaux. Tout au long de la phase de construction, le travail continua malgré le bruit et la poussière. Un véritable défi pour les collaborateurs. Aujourd’hui, l’atelier est moderne, spacieux et parfaitement équipé pour assurer la transformation des véhicules de nos clients de manière précise et en fonction de leurs besoins – de la planification à la réalisation. des véhicules s’étendaient sur une surface de 390 m². Afin de mieux répondre aux besoins des conducteurs en fauteuil roulant, un pas important a été franchi pour étendre la gamme de prestations et optimiser l’activité. Les anciens bâtiments qui n’offraient qu’une superficie de 150 m², per mettaient d’avoir seulement six postes de travail, relative ment exigus. Les zones normalement dédiées à la circulation étaient souvent encombrées d’outils et de matériel. Grâce à la nouvelle halle, le secteur de la transformation des véhi cules dispose aujourd’hui d’une surface de travail de 512 m² ainsi que d’installations modernes. Les espaces de passage En été 1989, l’atelier de transformation de véhicules avait emménagé dans l’Eybachstrasse 6 à Nottwil. Un quart des locaux étaient alors utilisés par une autre société, mais cinq ans plus tard, Orthotec occupait toute la halle, car au fil des ans, l’activité avait pris de l’essor. Le besoin d’espace augmentait en même temps que la demande en véhicules adaptés. En 2010, un petit atelier supplémentaire était loué sur la route principale à Nottwil. Cela permit de créer deux emplois et de gagner du temps pour la planification de l’agrandissement. Après une intense phase de planification, les travaux commencèrent au printemps 2013. Dès l’automne, la nouvelle halle comptait 12 postes Stefan Baumann Directeur Orthotec SA Véhicules adaptés 36 · Paracontact 1/2014 De même, la zone entourant l’édifice a été entièrement mo difiée. Devant la nouvelle halle, il est prévu d’y aménager des espaces de stationnement accessibles en fauteuil roulant et protégés des intempéries. Un grand auvent abritera les parkings réservés aux personnes en fauteuil roulant et l’accès à la nouvelle halle. Naturellement, l’endroit est entièrement accessible en fauteuil roulant. Le parking qui se trouvait en face du bâtiment a dû céder la place à la nouvelle halle. D’autres possibilités de sta tionnement ont été créées sur un terrain adjacent dans la Eybachstrasse. Auparavant, l’accès à la propriété de Huber, voisin d’Orthotec Véhicules adaptés se faisait par la cour d’Orthotec. Avec la nouvelle halle ce passage n’est plus pos sible. Avant le début des travaux, un accès a été ouvert par le jardin de la propriété Huber. Par ailleurs, la crèche «Paradiesli» se trouve dans le même bâtiment. L’accès longe la nouvelle halle et les travaux d’agrandissement ont été l’oc casion de rendre le chemin accessible en fauteuil roulant. En parallèle, une filiale a été créée à Cugy VD. En six mois, des locaux appropriés ont été trouvés, les bases juridiques ont été définies et l’atelier a été aménagé. Nos clients de Romandie peuvent maintenant bénéficier d’un conseil pro fessionnel dans leur région. Notre collaborateur, ClaudeAlain Montandon a travaillé durant 18 mois à Nottwil pour acquérir les connaissances nécessaires à la transformation des véhicules avant d’assumer la direction de la filiale de Cugy VD. de travail et sept élévateurs. Débuta ensuite la rénovation du garage existant. Aujourd’hui la chambre de soudage et de ponçage est équipée d’un système moderne d’aspiration-ventilation, le nouvel entrepôt dispose de rayonnages en hauteur et d’un chariot élévateur et deux salles de réunion supplémentaires permettent d’accueillir nos clients en assurant la confidentialité des entretiens. L’agrandissement de l’atelier se traduisant également par un plus grand nombre d’employés, il fallut adapter la taille des pièces annexes telles que les vestiaires, les pièces d’eau et desservis par une entrée principale spacieuse, nouvellement conçue et dotée de portes automatiques. De nouveaux ves tiaires et sanitaires ont été aménagés pour les collaborateurs. Là encore, cette zone dédiée au personnel est spacieu se et adaptée à d’éventuelles augmentations d’effectifs. n Achèvement des travaux Depuis novembre 2013, le département Véhicules adaptés d’Orthotec SA dispose, à l’emplacement de l’ancien garage, d’une nouvelle halle, vaste et sans piliers, idéale pour la transformation des véhicules. D’une superficie de 630 m², la nouvelle halle est une extension moderne et spacieuse du bâtiment existant. Elle abrite douze postes de travail pour l’adaptation des véhicules et un grand entrepôt permettant de stocker le matériel. Auparavant, les bureaux et les locaux annexes de l’ancien atelier de transformation sont généreusement proportionnés et permettent aux per sonnes en fauteuil roulant de circuler, même lorsque toute l’équipe travaille. L’activité peut battre son plein dans des conditions optimales, tant du point de vue technique, que de la productivité ou du confort des clients. Il y a suffisam ment de place pour les outils et matériaux dans le nouveau magasin et un espace a également été prévu pour conseiller les automobilistes en fauteuil roulant. Le gain d’espace dans l’ancien bâtiment a permis d’aménager d’autres salles de réunion pour les entretiens. Trois salles permettent aux personnes en fauteuil roulant de dis cuter avec les spécialistes d’Orthotec, d’examiner les mesures d’adaptation, et de bénéficier d’un conseil personna lisé, dans le calme et la discrétion. Une fois encore, l’espace et le confort, n’ont pas été oubliés. Jusqu’à présent, le service administratif travaillait dans l’exiguïté. Grâce à l’espace qui a pu être libéré dans la partie existante du bâtiment, la superficie et l’aménagement des bureaux ont été modifiés. Il a également été prévu de conserver des possibilités d’agrandir à nouveau l’espace des bureaux en cas de besoin. La réception et les bureaux sont 37 · Paracontact 1/2014 n Étapes des travaux d’agrandissement de la halle – Dépôt du dossier le 15 mars 2013 – Obtention du permis de construire mi-mai 2013 – Lancement des travaux, début juillet 2013 – Emménagement dans la nouvelle halle, début novembre 2013 – Rénovation des pièces du bâtiment existant, de novembre 2013 jusqu’à fin janvier 2014 n Quelques chiffres Extension de la halle – Surface au sol de la halle sans pilier: 630 m² – Dimensions du bâtiment, 28,30 m × 22,90 m – Hauteur intérieure 4,0 m, extérieure 5,0 m – Fondation avec 42 poteaux en acier de 20,0 m de longueur – 12 parkings pour les véhicules adaptés – Nouvelle halle conforme aux standards Minergie Simon Cazin Construire sans obstacles Construire sans obstacles Mobilité rime Éclairages et informations Un homme de parole Nous avons franchi la barrière de rösti. Rolf Rytz est un homme de parole, 100 % loyal et sur lequel on peut toujours compter. Arbitre expert en athlétisme, il forme avec Silvia Paris, Chikha Benallal et Roger Getzmann, une équipe de juges-arbitres en athlétisme en fauteuil roulant. Depuis janvier 2014, il est également membre de la CT d’athlétisme. Depuis plusieurs années, j’accompagne toujours Rolf aux séries de courses. Mais comme il est concentré sur sa tâche d’arbitre, nous n’avons malheureusement jamais la possibilité d’entretenir de longues conversations. Nos échanges se limitent à des remarques importantes et à des commentaires «intelligents» qu’il annonce toujours par un: «Là, je dois encore ajouter quelque chose.» Hélas, le manque de temps ne nous autorise jamais à poursuivre. J’étais donc très heureuse que la rédaction de cet article me donne l’occasion de discuter plus longuement avec lui. n Un juge-arbitre passionné Journée portes ouvertes – 3 mai 2014 à Cugy VD Le samedi, 3 mai 2014, de 10.00 à 17.00 heures, Orthotec a le plaisir d’inviter tous les intéressés à visiter la nouvelle filiale Véhicules adaptés à Cugy. Profitez de tout ce que la journée vous offrira : musique, délices culinaires et plus d’une surprise. Orthotec SA | Véhicules adaptés | Chemin des Dailles 12 | CH-1053 Cugy VD T +41 21 711 52 52 | [email protected] | www.orthotec.ch Une entreprise de la Fondation suisse pour paraplégiques 38 · Paracontact 1/2014 Comme la plupart des juges-arbitres, Rolf est passé de l’athlétisme à l’athlétisme en fauteuil roulant. Il a lui-même fait du sport avant de suivre une formation de juge-arbitre et arbitre expert auprès de Swiss Athle tics. Son voisin de rue depuis 16 ans, Ruedi Anderegg, lui ayant donné le «goût» du sport en fauteuil roulant, il a décidé en 2002, de faire une autre formation afin d’obtenir le diplôme de «juge-arbitre en athlétisme en fauteuil roulant». Il ne l’a jamais regretté. En l’écoutant parler de son «boulot d’appoint», on comprend immédiatement qu’il a le «feu sacré». D’ailleurs cette passion est partagée, et la collaboration entre les juges-arbitres est excellente. Ils forment une solide équipe, et chacun est irremplaçable. En outre, dans le sport en fauteuil roulant, les juges-arbitres sont reconnus et très bien acceptés par les athlètes. Lorsqu’une décision est prise, c’est une parole donnée, elle fait foi et sera respectée, la plupart du temps sans commentaire. L’atmosphère des compétitions est très conviviale. Souvent les athlètes en fauteuil roulant lui adresse un «salut» ou un sourire et il s’est même lié d’amitié avec certains d’entre eux. De plus, il apprécie beaucoup la coopération avec Chikha Benallal, la cheffe des juges-arbitres pour l’athlétisme en fauteuil roulant. Ils sont sur la même longueur d’onde, se comprennent à demi-mot – et même souvent sans mots – bref, ils forment une équipe soudée. 39 · Paracontact 1/2014 n Unihockeyphile Quand il s’agit d’œuvrer pour le sport, Rolf a plus d’une corde à son arc. Sa deuxième passion sportive est l’uni hockey. Au sein du SV Wiler Ersigen, il assume de nombreu ses tâches pour l’équipe en ligue nationale A, U21, U18, U16. Comme il lui consacre quelque 300 heures par saison, la salle de sport est sa deuxième maison. Il faut dire qu’auparavant, il jouait lui-même au unihockey et fut pendant des années en charge des juniors. Son fils a aussi joué parmi les juniors du SV Wiler-Ersigen, et ses résultats étaient très bons avant que ses problèmes de genou, d’une part et ses études, d’autre part, ne l’obligent à abandonner son «rêve». Cela n’a pas empêché Rolf de continuer à assumer ses fonctions. Il en est maintenant à sa 8e saison et l’un des moments forts de son parcours fut certainement le Championnat du monde d’unihockey 2012 à Berne, pendant lequel il travailla toute une semaine. n Le sens de la famille Malgré ses nombreuses occupations, la famille reste pour Rolf une priorité. Marié à Erika depuis 35 ans, il a deux fils, Philippe et Marco. Sa femme se montre très compréhensive face à ses absences fréquentes, ce qu’il estime profon dément. En contrepartie, le couple s’aménage des plages de loisirs à deux pour faire des randonnées, de la marche nordique ou se détendre dans un centre de bien-être. L’an dernier, ils ont ainsi passé deux semaines en Autriche, le pays natal d’Erika. À Salzbourg, ils ont logé chez Thomas Geierspichler, un athlète autrichien en fauteuil roulant. C’est justement l’une de ces amitiés nouées dans le cadre de ses fonctions d’arbitre. Et ce sont exactement ces moments précieux ainsi qu’une vie quotidienne équilibrée qui motivent Rolf à consacrer autant d’heures au sport. Rolf, nous tenons à te remercier de tes efforts inlassables. Nous savons que nous pouvons compter sur toi. Nous te souhaitons joie et satisfaction dans l’exercice de tes fonctions en faveur du sport en fauteuil roulant et de l’uni hockey, ainsi que beaucoup de bonheur en famille. Marina Fuchs Éclairages et informations Mobile, actif, indépendant 16 Rollivision e Samedi, 5 avril 2014, 10 à 17 heures Centre suisse des paraplégiques de Nottwil Exposition spéciale Technique Orthopéd iq ue Foire pour personnes en fauteuil roulant | mobile actif | indépendant La foire Rollivision de Nottwil fait partie intégrante de l’univers du fauteuil roulant depuis de nombreu ses années. L’espace dégagé et lumineux qu’offre le Centre suisse des paraplégiques permet d’y créer une ambiance familiale, invite à déambuler parmi les nou veautés du marché des moyens auxiliaires et sera sans nul doute l’occasion de retrouver une connaissance. n Le Copain Nous aurons le plaisir d’accueillir l’Association de chiens d’assistance Le Copain et la Fondation école suisse pour chiens d’aveugles qui vous montreront tout ce que nos amis à quatre pattes savent faire. Démonstrations dans le gymnase 11 h 00, 14 h 00, 15 h 30 Cette année encore, nous avons concocté un programme qui ne manquera pas de vous intéresser: n Vieillir en fauteuil roulant C’est un sujet important qui touche de plus en plus de gens, puisque grâce aux progrès de la médecine, le vieillis sement concerne l’ensemble de la population, même les personnes ayant un handicap physique. Quels sont les défis pour le futur? Après la présentation suivie d’une discus sion, vous connaitrez l’état d’avancement du projet, les mesures prises et envisagées ainsi que les moyens qui permettront aux personnes âgées concernées de vivre en bénéficiant d’un maximum d’autonomie. n Vive la France – Restaurant avec service à table et animation musicale Intervenants Daniel Joggi, directeur de projet Regula Kraft, collaboratrice de projet «Ageing» Qui ne connaît pas la musette aux accords nostalgiques qui nous rappelle immédiatement Paris? Savourez les spécialités françaises au son de l’accordéon de Konrad Bläsi, un joueur talentueux qui a découvert cet instrument à l’âge de 6 ans. Salle de tir à l’arc 10 h 30, 14 h 30, 15 h 00 Salle de tir à l’arc 11 h 30 – 14 h 00 n L’habit fait l’homme – n Dégustation de vins – Que diriez-vous d’un nouveau style de vêtements? Fabienne Thali, consultante en style et mode, vous donne des con seils vestimentaires et vous confie des astuces sur les couleurs, les motifs, les coupes, les compositions et les accessoires qui vous mettent en valeur. Arrêtez-vous sur notre stand pour «boire les mots» de l’œnologue lucernois Mathias Brunner qui, en collaboration avec Fischer Weine Sursee, vous présentera sa production régionale. Le vignoble de Hitzkirch est connu pour ses vins minéraux, croquants, structurés et vifs, qu’ils soient rouges ou blancs. Chez Brunner, les vins sont de très grande qualité. Des classiques issus d’assemblages sont amoureusement élevés en fût. Dégustez un verre de vin pour vous détendre après la visite de l’exposition. Les couleurs font les gens Les vins lucernois 10 h 30 – 16 h 00 n Mouler des lapins en chocolat www.rollivision.ch À l’approche de Pâques, tous les visiteurs, petits et grands, pourront faire leur propre lapin de Pâques et le décorer à la Rollivision. 41 · Paracontact 1/2014 Nous nous réjouissons de vous accueillir samedi 5 avril 2014 à Nottwil Orthotec SA, Nottwil de l’année 2013 n Elisabeth Mettler-Kiener Née le 28 décembre 1951 Paralysée depuis 1971 Profession téléphoniste, employée de bureau et conseillère VEROFIT Loisirs danse, ski de fond, handbike, jardinage, jass Les natures combatives maîtrisent souvent plus facilement les situations difficiles. Ceci est certainement vrai pour Elisabeth Mettler-Kiener qui fut confrontée au diagnostic de paralysie médullaire alors qu’elle avait à peine 20 ans. L’inconcevable se produisit alors qu’elle était en pleine for mation professionnelle d’hôtellerie. Parce que la danse l’ap pelait, la native de Bâle-Campagne s’échappa par la fenêtre du 1er étage de l’école en dépit de l’interdiction de sorties pour les élèves. En grimpant vers l’extérieur, elle accrocha, fut précipitée dans le vide et se fractura plusieurs vertè bres dorsales. Pendant qu’elle était alitée au Centre pour paraplégiques de Bâle, elle entendit des visiteurs parler d’elle: «… elle dépendra toujours d’aide – que se passera-t-il lorsque ses pa rents ne seront plus là…?» Ces mots réveillèrent son esprit de battante. Elle s’entraîna avec pugnacité pendant les heu res de thérapie, dans le fauteuil roulant, avec l’appareil locomoteur, aux barres et aux escaliers, dans la piscine et en plein air. Elle ne s’avoua jamais vaincue. Bregy trouva un travail dans une banque où il reprit con fiance en lui. Mais le poste ne pouvant le satisfaire à long terme, il décida en 1989 de mettre sur pied dans le Haut- Valais, avec le service social pour handicapés (Emera) et la Croix-Rouge, le service de taxi Kleeblatt. Il s’occupait de la centrale téléphonique et organisait le travail des 52 chauf feurs bénévoles. S’il manquait un chauffeur, il prenait luimême le volant. Ils jettent des ponts entre les personnes atteintes, donnent l’exemple et du courage aux patients récemment blessés. Mais ils ont aussi bien maîtrisé leur propre vie et rayonnent de satisfaction et d’é nergie. La tétraplégique Elisabeth Mettler-Kiener et le tétraplégique Rolland Bregy ont reçu la distinction de paralysé médullaire 2013 de la Fondation suisse pour paraplégiques (FSP). La FSP a rendu hommage à l’occasion du traditionnel concert de l’Avent à deux personnes en fauteuil roulant qui se sont distinguées par des accomplissements extraordinaires – que ce soit dans le domaine professionnel, sportif, artistique, économique ou pour le bien public. Ils ont été élus par un jury renommé, composé de cinq personnes. partement 1 pièce accessible en fauteuil roulant. Après presque une année d’hospitalisation, elle vivait pour la pre mière fois dans ses propres murs. Très sociable, Elisabeth refusait l’isolement social et se mit donc au sport. Après ses succès en athlétisme avec l’or aux 200 et 400 m aux Jeux paralympiques de Toronto en 1976, elle découvrit sa passion pour le tennis de table. Elle remporta au total six médailles d’or: aux Paralympics de Arnhem en 1980, d’Aylesbury en 1984 et de Séoul en 1988. L’entraide et l’encouragement s’inscrivaient dans le programme sport en fauteuil roulant-activité physique. Elle s’engagea donc tout naturellement à communiquer expé rience et connaissances, découvertes et savoir-faire. Aujourd’hui encore elle présente des exposés et conférences. n Rolland Bregy Né le Paralysé Profession Loisirs 24 décembre 1957 depuis 1982 dessinateur en bâtiment/formateur peindre, jouer de l’harmonica, lire Rolland Bregy sait s’exprimer. Pas seulement par des paroles et des actes, mais aussi par des couleurs et des sons. Comme musicien, il s’adresse aux visiteurs du CSP dans le film «Tag für Tag» présenté au cours des visites. Il est émou vant de l’entendre parler en toute sincérité du réveil après La jeune Elisabeth Mettler comprit rapidement que l’acti vité professionnelle était la première étape vers l’autonomie. Elle dut abandonner son rêve de devenir manager d’hôtel et se reconvertit dans le métier de téléphoniste. Elle ne perdit pas sa motivation lorsque ses nombreuses candidatures étaient refusées ou restaient sans réponse. Après le refus de l’hôpital Merian Iselin, elle se présenta personnel lement à l’hôpital: «Me voici, j’ai besoin d’un emploi, j’aime travailler et j’aimerais être ici.» Résultat: un contrat pour un poste à 50 %. Peu après, elle trouva également un ap42 · Paracontact 1/2014 Après l’échec de son premier mariage, elle retrouva le bonheur en 1992 avec Remo Mettler, paraplégique. On les ren contre souvent en hiver faisant du ski de fond ou du ski avec leur fils Marco. Et ils sont aussi en forme sur la piste de danse – notamment lorsqu’il y a du Rock’n’roll. Elisabeth Mettler prit aussi sa vie professionnelle en main. Dans le pénitencier de Zoug, elle assuma des tâches de res ponsabilité dans l’administration et la comptabilité. Sa devise «tout va mieux avec le sourire» lui permet de respecter ses nombreux engagements. Elle a toujours été très vite intégrée et n’a jamais eu le sentiment d’être exclue, déclare-t-elle après l’impressionnant éloge de Guido A. Zäch. n Loisirs et inspiration Issu d’une famille nombreuse, Rolland Bregy est un homme qui recherche la convivialité. Il connut son épouse Rafaela lors d’un mariage. Peu de temps après, ils firent un long pé riple à travers la Nouvelle-Zélande et se marièrent en 1992. Et c’était aussi son épouse qui le soutenait toujours dans ses multiples activités créatives. Le logo du fauteuil roulant dynamique le fit connaître tant au niveau national qu’international. En revanche, ces magnifiques peintures qui firent l’admiration de tous lors du concert de l’Avent sont moins connues. Rolland Bregy est passionné de musique! Il joue de l’harmo nica depuis de nombreuses années dans le groupe Aabusizz- Müüsig. Mais sa dernière passion est la littérature. En 2013, il publia avec son ami Charly Imberdorf le livre «Lerne Liebe Leben». Thomas Troger en retint un passage dans son éloge. n Le bonheur retrouvé n Une extrême volonté d’autonomie Six ans plus tard, il retourna à son premier métier de dessi nateur en bâtiment et suivit une formation complémentaire comme dessinateur CAD. Son ancien maître profession nel lui proposa un poste de formateur d’apprentis dans le dessin en bâtiment à l’Ecole professionnelle du Haut-Valais. Pendant plus de 15 ans, il prépara les jeunes à la vie active. Rolland Bregy ne s’engageait pas seulement profes sionnellement pour les compagnons d’infortune. En 1985, il fonda avec des collègues en fauteuil roulant le club en fauteuil roulant du Haut-Valais où il resta pendant longtemps au sein du comité en se chargeant du département Culture et société. un accident de moto et de la perte de sensation somatique à partir de la poitrine, de l’obligation d’apprendre à gérer la vessie et les intestins et des modes de vie totalement différents. n S’engager pour les autres Le dessinateur en bâtiment du Haut-Valais avait 25 ans au moment de l’accident. Après la rééducation, Rolland 43 · Paracontact 1/2014 Il attache beaucoup d’importance à sa devise: «Porter le regard vers le haut de temps à autre et être reconnaissant pour tout ce que je peux encore faire, remercier d’être celui que je suis et d’être en forme. Ces réflexions me don nent le courage de m’accepter en tant que paralysé.» L’Association suisse des paraplégiques félicite sincèrement les deux paralysés médullaires de l’année 2013. Evelyn Schmid Éclairages et informations Éclairages et informations Paralysés médullaires Regroupement Sonde hydrophile à usage unique En tant que client, vous pourrez profiter de la fusion des deux hôtels de la Fondation suisse pour paraplégiques et des avantages qu’elle crée en termes d’infrastructure sur le campus de Nottwil: Désormais, vous pouvez faire toutes vos réservations de salle de réunion ou de séminaire, d’installations sportives, de chambres d’hôtel, de services de restauration, et ce, pour toutes sortes d’occasions via un portail d’accès unique. Depuis le 1er janvier 2014, l’Hôtel pour séminaires du lac de Sempach s’occupe du portail pour l’ensemble du Groupe suisse pour paraplégiques. Sécurité V Qualité de vie Simplicité La recommandation du champion Christoph Kunz des hôtels du GSP + n Des interlocuteurs de qualité La coopération étroite entre Remo Fehlmann (au centre), directeur de l’Hôtel pour séminaires du lac de Sempach, Jean-Luc Rohner (à gauche), chef de l’hôtellerie du Centre suisse des paraplégiques, et Ursina Müller (à droite), cheffe de la coordination des réunions, vous garantit des conseils personnalisés et des prestations de qualité. La solution parfaite People First. n Réductions pour les paralysés médullaires Les personnes en fauteuil roulant, les membres des CFR, les membres des CT de l’ASP et d’autres personnes du groupe bénéficient de rabais parfois conséquents. Ces offres attractives visent à favoriser les contacts entre les personnes en fauteuil roulant et les piétons. n Un, deux, trois, réservé! Pour les salles de réunion ou de séminaire, pour les installations sportives, pour les manifestations en tout genre ainsi que les chambres d’hôtel ou les services de restauration sur le campus de Nottwil: VaPro Plus Sonde hydrophile à usage unique avec manipulation « no touch » et sac collecteur intégré VaPro Sonde hydrophile à usage unique avec manipulation « no touch » Hollister Bernstrasse . 388 . CH-8953 Dietikon . www.hollister.ch . [email protected] . Numéro gratuit 0 800 / 55 38 39 Hôtel pour séminaires du lac de Sempach Une entreprise de la Fondation suisse pour paraplégiques Kantonsstrasse 46, 6207 Nottwil Tél. +41 41 939 23 23, Mail [email protected] 45 · Paracontact 1/2014 Au pays des randonnées Au printemps, la nature s’éveille après une longue trêve hivernale et avec elle, le désir de sortir au grand air à travers champs et forêts. Le site en allemand www.wanderland.ch (sentiers sans obstacle), vous propose toute une variété de sentiers de randonnée intéressants, avec des parcours à visionner sur une carte d’accès et une galerie photo. Chaque itinéraire indique la longueur, la durée, le dénivelé et les conditions physiques requises pour les personnes en fauteuil roulant. D’autres informations générales permettant par exemple d’arriver sur les lieux et d’en repartir sans obstacles, de trouver un parking accessible en fauteuil roulant, etc. simplifient l’organisation des randonnées et en augmentent le plaisir. Tous les sentiers accessibles qui sont publiés sur ce website ont été testés. Les critères d’estimation ont été développés par des organisations de personnes handicapées et par la Fédération Suisse de Tourisme pédestre. Les sentiers sont classifiés d’après le même système que les pistes de ski (en bleu, rouge et noir). Pour les sentiers noirs, il faut prévoir un engin de traction avec lequel les promeneurs en fauteuil roulant pourront monter des pentes allant jusqu’à 20 %. n Suggestions de randonnées www.swisstractours.ch, www.myswitzerland.com (excursions pour les handicapés), www.wandersite.ch, www.wheelchair.ch Les guides «Excursions sans entraves», «Handicapguide (Vol. 2 et 3)» vous aideront aussi. Ces ouvrages fournis sent aux personnes à mobilité réduite ainsi qu’à leurs familles, de précieuses idées d’excursion sans obstacle en Suisse, complétées par des renseignements très utiles sur les moyens de transport, les restaurants accessi bles, etc. La nouveauté du volume 3 réside dans l’évaluation des visites sur une échelle de quatre niveaux de difficulté, qui indique les exigences techniques ainsi que le mode de locomotion à prévoir. Pia Bohren Éclairages et informations VaPro/VaPro Plus Éclairages et informations Saviez-vous, Care at home que … n l’ASP bénéficiera en 2014 d’un partenaire-sponsor sup- n les CS de ski alpin se dérouleront du 22 au 23 mars plémentaire, la Banque Valiant? Les accords ont pu être prolongés avec les autres sociétés qui nous sponsorisent. Nous remercions sincèrement tous nos partenaires et sponsors de leur confiance et de leur aimable coopération. 2014 à Obersaxen? Vous pourrez y voir les stars des Jeux paralympiques et les applaudir. n notre département Culture et loisirs a besoin, pour ses cours de sensibilisation dans les écoles, de fauteuils roulants qui ne sont plus utilisés? Si vous avez un fauteuil roulant en état de fonctionnement que vous pour riez nous donner gratuitement, merci de nous contacter par e-mail à [email protected] ou par tél. 041 939 54 24. n en tant que paralysé médullaire membre de l’ASP, vous pouvez bénéficier d’un rabais de flotte lors de l’achat d’une voiture? En 2013, nous avons examiné 73 deman des de rabais de flotte (89 en 2012). De plus, nous avons remis 154 Eurokey (124 en 2012) permettant d’accéder aux équipements publics destinés aux personnes à mobilité réduite, tels que les toilettes et les monte-escaliers. n pour alléger la charge de travail des clubs en fauteuil roulant, l’ASP s’occupe des envois de leur correspondance avec les membres? En 2013, elle a géré les expéditions de 16 clubs en fauteuil roulant suisses sur les 27 existants. Les coûts des 68 envois sont pris en charge par l’ASP. « Poursuivre un objectif et l’atteindre – ça me rend fort. » n lors des Credit Suisse Sports Awards du 15 décembre, Marcel Hug a été élu Sportif handicapé de l’année 2013? Le Thurgovien ayant gagné six médailles aux derniers championnats du monde d’athlétisme (5 × or et 1 × argent), il a entre autres été récompensé pour ces victoires. DAVID SCHERER 17 ans, sportif en fauteuil roulant n l’ASP propose un cours de préparation à la retraite à tous ceux qui cesseront bientôt leur activité professionnelle? Ce séminaire se tiendra le vendredi 23 mai 2014 à Nottwil et en allemand. Il permettra de mieux préparer sa retraite, d’être informé des questions d’assurance et des conséquences financières à prévoir. I nfos et inscriptions par e-mail à [email protected] ou par téléphone 041 939 54 24. n pendant vos vacances à Lanzarote, vous pouvez profiter des services de Cura Vital? Cette société allemande propose des soins et des moyens auxiliaires de location tels que scooters, sièges de douche ou déambulateurs. Le personnel soignant vient dans votre hôtel ou appartement et s’occupe du travail à faire. Il est également possible d’avoir un accompagnement con tinu. Plus d’infos sur www.curavital.es. n nous avons récemment réédité nos feuillets pratiques? Ils vous renseignent sur les réductions et vous donnent des idées ou des conseils pratiques pour les problèmes les plus courants. Vous trouverez ces feuillets sur notre site www.spv.ch dans la rubrique publications. n la galerie de vidéos du site www.spv.ch contient des films (en allemand) sur le maniement du fauteuil rou lant? Nous avons rassemblé des clips pouvant intéresser les personnes en fauteuil roulant et celles qui les accompagnent. Il est utile de voir comment les autres font face aux obstacles. n Christoph Kunz a remporté pour la 3e fois la petite boule de cristal? Il a de nouveau remporté la Coupe du monde en slalom géant. n les inscriptions pour le Kids Camp seront closes le 30 mai 2014? Les enfants et les ados pourront faire du sport en s’amusant durant le week-end du 21 au 22 juin 2014 à Nottwil. 46 · Paracontact 1/2014 n Jeux paralympiques d’hiver 2014 à Sotchi: Résumés quotidiens Du 10 au 14 mars 2014, la radio-télévision suisse de langue allemande présente chaque jour un magazine spécial sur les Jeux paralym piques de Sotchi. Une émission de 25 minutes sera diffusée sur la SFR tous les soirs à 19 h 00. L’équipe envoyée sur le terrain relate les événements de l’équipe de Suisse, présente des stars internationales, explique les différentes disciplines ainsi que leurs règles, et répond à des questions spécifiques sur le sport des athlètes handicapés. Les émissions alémaniques des deux week-ends «Sport aktuell» et «Sport Panorama» offrent aussi des reportages en image. SafetyCat Active est un système de sondage innovant garantissant aux personnes actives une liberté, une mobilité et une sécurité optimales. SAFETYCAT® ACTIVE une vie active grâce à notre dernière innovation SafetyCat Active est le premier système fourni prêt à l’emploi dans un emballage moderne. Optez pour la dernière innovation de Teleflex. Distribué par : Grabenhofstrasse · 6010 Kriens · Téléphone 041 3602764 Fax 041 3602718 · [email protected] · www.expirion.ch Des aides pour enfants, pour tous les jours ou même pour séniors: une réadaptation complète de la même source! Designed for people in motion ! www.SunriseMedical.ch rejoignez-nous sur Facebook www.sopur.me Sunrise Medical SA Lückhalde 14 CH-3074 Muri/Berne Fon +41 (0) 31 958 3838 Fax +41 (0) 31 958 3848 [email protected]