Fiche de Lecture

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Fiche de Lecture
Fiche de Lecture
Jack London
Croc Blanc
I. Analyse des Personnages
1-Croc Blanc : Croc-Blanc est un chien-loup gris. Né à l’état sauvage d’une mère chienne
appelée Kichë et d’un père loup, il va très vite être confronté au monde des hommes, qui
pénètrent de plus en plus loin sur le territoire des loups dans le grand Nord canadien afin de
découvrir de l’or. Très agile, il est cependant capturé par les Indiens alors qu’il n’est encore
qu’un chiot. Les Indiens, qui vivent en harmonie avec la nature qui les entoure, vont peu à peu
l’apprivoiser mais il gardera son allure et son comportement de loup sauvage. Plus tard, CrocBlanc sera maltraité par son second maître et dressé pour les combats de chiens qui rapportent
de l’argent à des hommes peu scrupuleux. Cela le rendra agressif et mauvais, jusqu‘à ce que
deux hommes le sauvent et lui montrent la douceur et la patience. Il va alors apprendre que la
vie peut être plus douce, et va porter de l’affection à un homme pour la première fois, homme
qu’il considèrera comme un « dieu » : « Croc-Blanc n'était plus le louveteau, issu du Wild
farouche, qui s'était donné Castor-Gris pour seigneur, et dont l'argile était prête à prendre la
forme qu'on lui destinerait. Il avait été formé et durci dans la haine; il était devenu un être de
fer, de prudence et de ruse. Il lui fallait, maintenant, refluer tout entier sous la pression d'une
puissance nouvelle qui était l'Amour »ch. 20
2-Henry : Henry est un des deux mushers qui possèdent un traîneau et une meute de chiens. Il
traverse le Grand Nord avec Bill afin de ramener la dépouille d’un de leurs amis à Mc Gurry :
« Devant les chiens, sur de larges raquettes, peinait un homme et, derrière le traîneau, un
autre homme. Dans la boîte qui était sur le traîneau, en gisait un troisième dont le souci était
fini. »p.2 Bientôt suivis par une meute de loup, ils vont perdre plusieurs chiens, et faire la
rencontre de Kichë, une louve rousse qui ne craint pas l’homme. Affaibli et resté seul après la
mort de Bill, dévoré par les loups, il s’entoure d’un cercle de feu et sera finalement sauvé par
des trappeurs.
3-Bill : Bill traverse le Grand Nord avec Henry, mais lorsqu’il s’aperçoit qu’ils sont suivis par
les loups, et que ceux-ci s’attaquent à leur dernier chien, il décide d’aller les affronter. Mais
épuisé et affaibli, il se fait dévorer.
4-Castor Gris : Castor Gris est un des Indiens en route pour la chasse qui recueille la louve et
son seul petit et les nomme Kichë et Croc Blanc. Il leur apprend à vivre au contact de
l’homme sans avoir peur, mais bien vite, les Indiens se mettent à les humilier, à les battre. La
haine force Croc-Blanc à devenir agressif et farouche. Castor-Gris décide de migrer vers le
Nord et Croc-Blanc devient son chef d’attelage. Ils semblent très liés, mais quelques années
plus tard, Castor-Gris croise la route d’un homme blanc peu scrupuleux qui va vouloir acheter
Croc-Blanc à tout prix. Castor-Gris refuse au début, mais se laisse convaincre, car l’homme
lui vend du whisky à bas prix.
5-Beauty Smith : Il s’agit de l’homme qui achète Croc-Blanc à Castor-Gris. Il est d’une
extrême cruauté, vil et cupide, il organise des combats de chiens à mort pour se faire de
l’argent. C’est un piteux chercheur d’or, très dur, qui va faire de Croc blanc un monstre
assoiffé de sang et de violence. Le portrait de cet homme monstrueux est une caricature, un «
jeu de massacre ». Tout est agrandi, exagéré, pour inspirer le dégoût, certes, mais aussi pour
faire sourire le lecteur, comme en témoignent les figures de style qui soulignent la
disharmonie de tout son être : sa mâchoire « avait l’air de reposer directement sur la poitrine
», : « la nature ne l’avait pas gâté », « tête d’épingle »…
6-Weedon Scott : Weedon s’occupe de l’inspection des mines d’or. Lui et un de ses amis
sauvent la vie de Croc-Blanc lors d’un combat de chiens, le protègent de Beauty Smith en le
recueillant. Weedon devient son troisième maître, et décide d’en faire un chien d’attelage.
Avec de la confiance et beaucoup de patience et d’amour, un lien très fort se tisse entre
l’homme et le chien-loup. Weedon est un homme bon, patient et il fera de Croc-blanc un
chien-loup bon et sans agressivité : « Weedon Scott s'était donné pour tâche de réhabiliter
Croc-Blanc, ou plutôt de réhabiliter l'humanité du tort qu'elle lui avait fait. C'était pour Scott
une affaire de conscience. La dette de l'homme envers l'animal devait être payée. » ch.20 Il
finira par emmener Croc-Blanc avec lui en Californie, où ils commenceront une nouvelle vie.
7-Collie : Collie est la chienne du domaine agricole de Californie. Croc-Blanc et elle auront
des petits à la fin du roman.
II. Analyse des axes de lecture
1-Le naturalisme
Jack London fut un des représentants du naturalisme, qui est un style d’écriture dans lequel
les personnages sont façonnés par leur environnement, par l’endroit dans lequel ils vivent ou
survivent. Il y a donc parfois une part de cruauté, car la nature est parfois sans pitié pour les
hommes ou les animaux. Le destin de l’homme est donc forgé par cette nature qui l’entoure.
La nature serait comme un entrelacement de roues et l’homme serait un petit engrenage pris
dans ces roues.
2-La survie des plus forts
Pour Jack London, le monde est une jungle dans laquelle seuls les plus forts et les plus rusés
peuvent s’en sortir. On retrouve ici une forme de Darwinisme, qui prône la survie du plus fort.
En effet à cette époque, seuls les hommes les plus forts résistaient au froid du grand Nord, se
battaient pour trouver quelques pépites d’or ou tuer quelques animaux afin de gagner leur vie.
On retrouve aussi ce thème chez les animaux : le père de Croc-Blanc est tué par un lynx au
cours d’un combat, et Croc Blanc frôle la mort lorsqu’il se retrouve face au bouledogue lors
du combat de chiens. Il y a toujours quelqu’un de plus fort que nous, et la lutte est souvent
inégale : « Dans des conditions extrêmes, le plus fort ou le plus adapté est celui qui s’en sort
le mieux, quitte parfois à n’avoir aucuns scrupules : Ceux-ci se classaient à leur tour en deux
espèces ceux qui, comme lui-même et sa mère, tuaient et mangeaient; ceux qui ne savaient
pas tuer ou tuaient faiblement. De là surgissait la loi suprême. La viande vivait sur la viande,
la vie sur la vie. Il y avait les mangeurs et les mangés. La loi était Mange ou soit mangé.
Sans se la formuler, sans la raisonner ni même y penser, le louveteau vivait cette loi. » ch.8
3- Le romantisme
Les écrits de Jack London, que ce soit Croc blanc, L’appel de la forêt ou autres, sont souvent
teintés de romantisme : on y retrouve l’importance de la nature, des sentiments, d’un idéal de
paix et d’harmonie entre les hommes et entre les hommes et la nature. Cette dernière, le Wild,
ou le Grand Nord apparaît comme une entité à part entière, une force qui peut aider ou
détruire les hommes, être source de vie ou de mort. Il veut aussi dénoncer l’injustice de la
société, l’inhumanité des hommes, qui se détruisent et détruisent le monde qui les entoure.
4-L’écriture de Croc Blanc
La focalisation principale du livre est faite sur les animaux, et en particulier du point de vue
de Croc Blanc : il est un être dont on suit les pensées, les réflexions et les apprentissages : « il
comprenait », « il avait mésestimé », « il apprit », « il découvrit »… Le récit est basé sur
l’expérience de Jack London dans le Grand Nord, lors de la ruée vers l’or du Klondike. Il y a
observé différents types de comportements selon les groupes rencontrés : les pionniers rustres
et brutaux, les Indiens vivant en harmonie avec la nature, les trappeurs, les ingénieurs des
mines éduqués… L’auteur a su illustrer précisément chaque petit détail, chaque pensée de
Croc blanc, de manière à ce que le lecteur ait l’impression de vivre au côté du chien-loup,
presque de voir le monde à travers ses yeux et de ressentir lui-même les émotions positives ou
négatives.