Lire l`article complet

Transcription

Lire l`article complet
I
N T E R N E T
La Lettre d’ORL
Les nouveaux sites de courrier électronique
R. Marianowski*
otre prestataire d’accès à Internet vous a offert une boîte
aux lettres, mais il peut être avantageux d’adopter une
autre adresse pour votre courrier ! Pourquoi changer
d’adresse électronique ? Généralement, les possibilités offertes
par les sites de mail sont souvent plus intéressantes que celles
d’un fournisseur d’accès à Internet (FAI). Par exemple, si vous
décidez de changer de prestataire, celui-ci fermera votre boîte
aux lettres, et vous perdrez votre adresse ! Avec un webmail,
vous disposez d’une adresse électronique permanente. Autre
inconvénient d’une messagerie chez votre FAI : votre boîte est
automatiquement paramétrée pour votre ordinateur, et lui seul.
Et si vous utilisez un autre poste au cours de vos déplacements,
vous devez vous connecter sur le site de votre prestataire, puis
saisir des codes quelque peu barbares... et au passage effacer les
paramètres de la personne qui vous a prêté son micro.
Les webmails sont la cible des régies de publicitaires. Les fonctions de filtrage de courrier revêtent donc une importance particulière. Vous apprécierez aussi de pouvoir importer dans votre
webmail le carnet d’adresses que vous aviez créé avec votre logiciel de messagerie. En ce qui concerne la rapidité, il existe des
écarts importants d’un site à l’autre. Il faut en tenir compte, surtout lorsque la boîte aux lettres vous impose de lancer votre navigateur ou d’effectuer plusieurs manipulations avant que vous
puissiez consulter votre courrier. Quant à la capacité des boîtes,
elle varie d’un facteur 10 : de 2 Mo pour Hotmail (la messagerie de MSN) à 20 Mo pour iFrance. Si l’on reçoit beaucoup d’emails, ou si l’on relève son courrier de loin en loin, une faible
capacité provoque des saturations qui bloquent la réception de
nouveaux messages. Face à une telle variété, la gratuité de ces
services permet heureusement d’essayer avant d’adopter... voire
d’exploiter plusieurs boîtes !
Voici cinq sites de courrier : www.netcourrier.com, www.ifrance.
com, www.yahoo.fr, www. hotmail.com, www.caramail.com.
V
NetCourrier
Rapide, et avec des possibilités d’accès sans équivalent, NetCourrier peut remplacer toutes les autres messageries. Et devenir l’unique adresse pour celui qui ne veut pas se lier à un fournisseur d’accès.
Ce webmail se caractérise d’abord par les multiples possibilités de
consultation des e-mails. Il n’en manque aucune. En plus de l’accès
* Service ORL, hôpital Morvan, 8, avenue Foch, 29609 Brest Cedex.
par un navigateur, on
peut relever sa boîte
sur son ordinateur
avec un logiciel de
messagerie classique
ou encore par téléphone, sur un site
WAP, par fax ou par
Minitel. NetCourrier
se situe parmi les
meilleurs en ce qui
concerne la facilité d’utilisation, l’assistance en ligne, la capacité
de la boîte (10 Mo) et la richesse fonctionnelle. Il est possible
d’importer sur le site un carnet d’adresses créé avec Outlook Express
ou Messenger. Il permet l’envoi d’un message protégé en recommandé : le destinataire reçoit une notification et doit se rendre, à
l’aide de son navigateur, sur le site de NetCourrier. Il est invité à
donner un mot de passe, fourni préalablement par l’expéditeur. Ce
dernier est averti que l’e-mail a bien été lu. Les prestations ne sont
cependant pas parfaites. La vitesse est bonne en moyenne, mais elle
fluctue. Par ailleurs, les éléments accessoires des e-mails (images
de fond, animations, séquences sonores) ne sont pas affichés, mais
placés dans des fichiers annexes. Les caractéristiques (capacité de
la boîte : 10 Mo ; taille maximale d’un courrier : 5 Mo ; accès : par
messagerie et par navigateur) sont très intéressantes.
iFrance pour gérer des courriers volumineux
La boîte de 20 Mo est la caractéristique essentielle de ce service
de messagerie. Tous ceux qui échangent fréquemment de lourds
fichiers apprécieront. Sur beaucoup de webmails, l’utilisateur dispose d’un espace de stockage réduit. C’est l’un des plus importants défauts de ces services. S’il s’agit d’échanger des fichiers
volumineux, en particulier des images, et surtout des photographies, de nombreux services de messagerie sont inutilisables. À
moins de consulter sa boîte très souvent pour la vider. La taille
maximale d’un courrier, avec ses pièces jointes, est de 5 Mo. Les
utilisateurs d’un accès à haut débit, qui ne craignent pas les téléchargements lourds, seront probablement intéressés par ces caractéristiques. La consultation avec un logiciel de messagerie classique est possible. Les e-mails peuvent être écoutés par téléphone
ou lus depuis un Minitel. Globalement, les performances sont
bonnes. Le service d’iFrance est un des rares à restituer parfaitement un courrier incluant une image de fond, un accompagnement
La Lettre d’ORL : http://www.vivactis-media.com
10
La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no 267 - novembre 2001
I
N T E R N E T
sonore et une animation. L’interface est très simple, aisée à comprendre et à utiliser. La gestion du carnet d’adresses est pratique.
Le principal reproche à formuler concerne la rapidité. L’accès par
haut débit sera donc le bienvenu pour profiter de ce webmail.
L’impossibilité d’importer un carnet d’adresses déjà créé sur un
autre micro reste un handicap.
www.yahoo.fr
Première en rapidité et en régularité, la messagerie de Yahoo ! offre
une assez large palette de services. De plus, elle est facile à utiliser, l’aide en ligne est suffisante et le carnet d’adresses pratique.
On peut importer un carnet d’adresses créé avec Messenger. De
nombreux renseignements sont demandés à l’inscription. Heureusement, le filtrage des e-mails permet de limiter les courriers publicitaires. Capacité de la boîte : 6 Mo. Taille maximale d’un courrier : 1,5 Mo. Accès : par logiciel de messagerie et par navigateur.
www.hotmail.com
Dommage que la messagerie de Microsoft ait limité la capacité des
boîtes à 2 Mo. Car, dans l’ensemble, les fonctions sont nombreuses
et l’interface est bien conçue. L’accès par un logiciel de messagerie est possible. Cependant, il n’est pas prévu d’importer un carnet d’adresses. Hotmail affiche également une inquiétante liste
d’avertissements. Enfin, cette messagerie pèche par sa lenteur.
www.caramail.com
C’est la paresse de la connexion, parfois à la limite du supportable,
qui est le principal défaut de Caramail. L’ensemble des fonctions
est pourtant séduisant. La Caramallette, dossier permettant de stocker des fichiers afin de les envoyer plus rapidement, est une bonne
idée. La consultation des e-mails peut se faire sur un site WAP ou
par Minitel. La capacité de la boîte est de 10 Mo. L’interface, bien
conçue, présente en permanence, à gauche, les menus disponibles.
Avec un accès par logiciel de messagerie et une connexion accélérée, Caramail se situerait parmi les meilleurs...
À bientôt, et bon surf !
● La téléchirurgie transatlantique
Le 7 septembre dernier, à New York, le Pr Marescaux a réalisé une cholécystectomie
sur une patiente hospitalisée à Strasbourg. Une première mondiale pour la robotique et
les communications à haut débit. L’intervention chirurgicale a duré 45 minutes et la
patiente, âgée de 68 ans, se porte bien. Les 7 000 km qui séparaient le chirurgien de sa
malade, à Strasbourg, ne sont plus un obstacle à la téléchirurgie.
Baptisée Opération Lindenbergh, en souvenir du premier vol sans escale de New York
à Paris (1927), cette première intervention chirurgicale transatlantique chez l’homme
a mobilisé les équipes de l’Institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif (Ircad), plusieurs entités du groupe France Telecom, la société américaine Computer Motion, spécialisée dans la robotique chirurgicale de pointe, et le Pr Marescaux, qui
était à l’initiative de ce projet. Les instruments ont été fixés sur le bras du robot dont le
Pr Marescaux commandait les mouvements depuis la console Zeus, à New York. Le
robot comportait 3 bras, 2 pour manipuler les instruments selon les mouvements des
mains du chirurgien sur les joystics, le troisième pour déplacer l’endoscope commandé
par sa voix. Selon la société Computer Motion, chaque articulation des bras robotisés
comportait de multiples sécurités et les signaux étaient vérifiés plus de 1 000 fois par
seconde. Le Pr Joël Leroy supervisait l’opération sur place. En cas de problème, il
n’aurait eu qu’à actionner une pédale pour arrêter le robot. France Telecom a assuré
une transmission multiservice combinant 5 types de connexion : la transmission des
commandes du robot et des données transitant entre les deux micro-ordinateurs qui
contrôlaient les machines de chaque côté de l’Atlantique ; la transmission de la voix du
chirurgien pilotant le robot et dialoguant avec ses collègues de Strasbourg ; la visioconférence restituant l’ambiance des salles ; la transmission des images vidéo à haut
débit. S’y ajoutait la liaison à 10 Mbit/s, qui a été transportée sur le territoire français
par les réseaux terrestres en fibre optique et à travers l’Atlantique par une fibre optique
sous-marine sécurisée. Durant l’opération, un ingénieur avait la responsabilité totale
du débit et pouvait voir sur son PC portable, tous les 500 km, une éventuelle perte de
vitesse du signal. Dans ce cas, France Telecom avait prévu de basculer en moins d’une
demi-seconde sur une deuxième ligne sécurisée de façon à ce que l’opération puisse
tout de même se dérouler.
Après l’avènement de la chirurgie mini-invasive, en 1988, puis celui de la chirurgie assistée par ordinateur, en 1996, la chirurgie à distance marquerait une nouvelle évolution de
la chirurgie. Le défi a été, pour France Telecom, d’ordre technologique, de sécurité et
de fiabilité. Il fallait sécuriser les liaisons et résoudre le problème de la transmission
vidéo de haute qualité. Cette intervention ne pouvait avoir lieu que s’il y avait un délai
de réponse suffisamment court pour sécuriser le geste chirurgical. Le délai moyen obtenu
a été de 0,15 seconde, un décalage incompressible lié au codage-décodage de la vidéo
et à la transmission du signal. Cette opération aura nécessité deux ans et demi de préparation, mobilisé 80 personnes et coûté plus d’un million de dollars (honoraires du chirurgien non compris). Mais, tous les partenaires en sont convaincus, le coût du robot
(évalué à 1 million de dollars) et des transmissions à haut débit vont baisser lorsque les
applications entreront dans une phase industrielle. Il n’y a plus de limite à une intervention chirurgicale à distance, sauf celle de la faisabilité de l’opération par la chirurgie
assistée par ordinateur. Cela offre également des possibilités en termes de télé-enseignement, qui permettront aux chirurgiens peu expérimentés d’être assistés par un senior.
La Lettre d’ORL : http://www.vivactis-media.com
La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no 267 - novembre 2001
11