Le mythe de la fin du monde, l`origine biblique

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Le mythe de la fin du monde, l'origine biblique transfigurée
Le « mythe » autour de la fin du monde, du jugement dernier est un thème des plus présents
dans notre civilisation. Depuis des siècles, on l'illustre et le retranscrit à travers bon nombre de
supports et de différentes manières. Mais ce mythe inquiétant et en fait une interprétation d'une
croyance originelle bien moins catastrophique qu'on voudrait le faire croire.
La fin du monde telle qu'on la visualise aujourd'hui est celle qui s'inspire directement des écrits
bibliques. Il s'agit en particulier de deux passages précis, celui de la Thora dans la Genèse
avec le Déluge et l'Arche de Noé ainsi que celle qui se situe la fin de la Bible chrétienne,
l'Apocalypse selon St jean. Il y est annoncé l'ultime combat entre Dieu et le Diable, qui
permettrait selon les écrits: «aux hommes bons de vivre en harmonie sur la Terre». Ce chapitre
se divise en deux parties. C'est la seconde qui sera la plus fructueuse en termes de
représentations. Elle semble être celle qui est véhiculée avec le plus d'intérêt dans notre
imaginaire. Elle est intitulée : «Visions prophétiques». On y découvre l'Armagédon et entre
autres choses, les chevaliers de l'Apocalypse. Ces deux images fortes avant d'être
réinterprétées, étaient une véritable source d'inspiration pour les arts. Les expressionnistes
allemands s'étaient servis de ce mythe de l'apocalypse comme d'un mode de pensée mêlant
provocation et révolution. Ils l'ont perçu comme une nouvelle façon d’agir, de penser, de se
comporter et de créer. Bien loin de l'image actuelle.
Paradoxalement au fait que ce passage biblique symbolique et ésotérique ait eu du mal dans
un premier temps, à être représenté et illustré, il semblerait désormais être omniprésent. Il
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nourrit même un certain imaginaire collectif. On trouve ce thème partout, dans les livres, les
films et même récemment dans les publicités. Ce mythe et cette croyance autour de la fin du
monde sont même devenus un sujet rentable.
Mais l'utilisation de cette source reste le plus souvent rattachée à une sorte de crainte
universelle, une crainte de la peur bien ancrée au sein de notre culture.
Loin du synonyme d'espoir et de révélation tel qu'il est véhiculé dans la bible («apocalypse»
étant la transcription du terme grec « apokalupsis » signifiant une mise à nu, une révélation);
désormais cette image apocalyptique nourrit essentiellement les angoisses. Cette thématique
de la peur est d'ailleurs particulièrement visible au travers des productions cinématographiques.
On se sert des images fortes (chevaliers de l'apocalypse, l'ange muni de sa faux, le déluge)
présentes dans ces passages bibliques tout en les utilisant pour véhiculer la crainte. Il est donc
question de la mort, de la destruction de l'espèce humaine, au travers de catastrophes
naturelles,(Le jour d'après, 2012) d'explosion de la terre (Armagédon) ou encore d'armées
d'anges qui viendraient punir l'homme de ses péchés ( Légion : l'armée des anges, Les rivières
pourpres II). On ne peut que remarquer l'importance de l'apport biblique au sein de ces
différentes représentations. Ce mythe a été totalement réinterprété et a influencé notre manière
d'appréhender et de visualiser la fin du monde, si fin du monde il y a...
Des mythes de l’Antiquité aux évangiles, puis plus récemment à travers les différents médias
(presse, publicité, cinéma), l’imaginaire occidental a été largement façonné par les récits et
particulièrement les mythes bibliques. En plus d'avoir été mal interprété, ce mythe à même fini
par être totalement transfiguré. Dans son utilisation actuelle, le mot «apocalypse» a pris une
coloration négative. Il est devenu synonyme de catastrophe, de ruine ou encore de malheur. Le
terme d'apocalypse à son origine ne se voulait que porteur d'espérance et nullement messager
de destruction. Ces différents supports démontrent l'utilisation pessimiste du mythe et de la
croyance de l'apocalypse, au sein d'un imaginaire collectif non modifiable. Or l'apocalypse selon
St Jean n'est ni pessimiste ni déterministe et encore moins fataliste. Dès lors on confond
aisément la fin du monde « celle de l'humanité » et l'apocalypse. On peut donc se demander si
la peur apocalyptique n'aurait pas une fonction sociale ? Cela pourrait expliquer pourquoi les
médias s'en sont emparés de manière aussi abusive. Le succès de cette idée catastrophique
de l'apocalypse est révélatrice des angoisses contemporaines. Être témoin de cette fin du
monde par le biais de publicités, d'articles ou encore de films, prépare psychologiquement au
pire. L'homme relativise ses angoisses qui deviennent du même coup futiles, face à un
phénomène d'une telle ampleur. On se nourrit de cette peur, pour se rassurer et se
déculpabiliser.
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