Le projet d`établissement est l`expression d`une dynamique d`équipe

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Le projet d`établissement est l`expression d`une dynamique d`équipe
PROJET PEDAGOGIQUE
Crèche collective – Maison de la Petite Enfance
Ce projet s’appuie sur les grands axes éducatifs validés par l’ensemble des
professionnelles petite enfance de la ville de Saint-Sébastien-sur-Loire.
Il est le fruit d’un long travail d’analyse de pratiques et de réflexion.
Ce guide nous aide à vivre au quotidien ensemble :
Enfants, Parents et Professionnelles.
I - PRIVILEGIER L’ACCUEIL PERSONNALISE DE L’ENFANT ET DE SA FAMILLE
L’enfant est un être unique en devenir qui ne peut grandir seul. Il a besoin d’évoluer dans un
climat de confiance auprès d’adultes qui lui assurent une attention et des soins personnalisés.
Il est important pour l’équipe de marquer la singularité de l’enfant au sein de la collectivité. Ainsi,
chaque enfant dispose de matériel individuel personnalisé par sa photo et son prénom :
- Au niveau du vestiaire : porte-manteau et casier personnalisé par symbole et prénom pour
les plus petits et prénom et photos pour les plus grands,
- Au niveau des dortoirs : lit nominatif personnalisé par une étiquette symbolisée (+/peluches choisies par les parents),
- Au niveau des salles de changes : casier et pochette nominatifs + photo de l’enfant,
- Boite serviette de table personnalisée par la photo de l’enfant.
- Pochette doudou personnalisé
Il arrive souvent que l’enfant s’approprie un objet personnel, (mouchoir, tétine, chiffon,
peluche…) qu’il transportera d’un lieu de vie à l’autre et qui l’accompagnera en permanence dans
ses déplacements. Cet objet lui apportera une sécurité intérieure supplémentaire dans les
moments de transition et de séparation (lien avec les parents et la maison).
A la crèche (sauf pour les sorties dans le jardin), le doudou et la tétine sont laissés en
permanence à la portée de l’enfant, avec l’accord des parents.
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Dans chaque lieu de vie, un panneau à hauteur d’enfant est dédié à l’affichage des « photos de
familles ». Chaque famille est invitée à apporter une photo (parents, grands-parents, frères et
sœurs, animal domestique…).
En grandissant, les enfants sont fiers de pointer du doigt la photo qui leur appartient : c’est un
repère important qui participe à la sécurité affective de l’enfant et à son besoin d’appartenance.
I.1/ L’adulte de référence
Personne qui individualise l’enfant au sein du groupe, elle est son porte-parole au sein de la
structure et représente un repère affectif.
Comme l’écrit Graciela Crespin : « Désigner un référent à l’arrivée de l’enfant dans une
institution permet de lutter contre l’effet d’anonymat que cette institution peut facilement
produire même si elle fait très bien son travail ».
La référente est l’interlocutrice privilégiée de l’enfant et de ses parents. Elle gère la période
« d’adaptation ».
Elle va porter un regard et une attention plus soutenus sur les enfants dont elle est
« référente » afin de faire un travail d’observation très pointu (recueil d’informations).
Ce positionnement permet à la « référente » d’avoir une bonne connaissance de l’enfant afin
d’être capable de décrypter d’éventuels signes d’inadaptation ou de mal-être. Elle est garante
de son accueil individualisé et de son sentiment de sécurité.
La « référente » assure en priorité les soins personnalisés (repas, changes, endormissement) afin
de favoriser la continuité de la prise en charge. En son absence, c’est une collègue de l’unité de
vie qui prend le relais.
Elle se situe en complémentarité des parents. Il ne s’agit pas en effet de les remplacer en leur
absence, encore moins de s’y substituer. La relation « référente »/enfant est privilégiée mais pas
exclusive.
L’adulte de référence doit adopter la juste place professionnelle sans engendrer une
dépendance affective, c’est-à-dire allant au-delà du besoin de l’enfant, ne lui laissant pas la
possibilité d’acquérir seul son autonomie au bon moment.
Petit à petit, en grandissant, l’enfant va créer autour de lui d’autres repères que celui de l’adulte
de référence : le groupe, le lieu d’accueil, deviennent familiers. Ainsi, petit à petit les enfants
vont aller spontanément sans « préférence » vers l’une ou l’autre professionnelle.
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I.2/ La période d’adaptation
« Pour supporter l’absence de la mère un bébé a besoin de s’appuyer
sur une relation qui soit stable. »
(Myriam DAVID, psychologue)
Temps unique pour un enfant unique, elle permet à chacun de faire connaissance dans un
« apprivoisement mutuel » : Enfant/ « référente »/parents
Elle est fondée sur l’écoute et à pour objectif de créer un climat de confiance.
La personne de référence contacte les parents par téléphone afin de planifier la période
d’adaptation. Des rendez-vous sont prévus à différents moments de la journée (temps de jeux,
repas, sieste, change…).
Ainsi, la professionnelle va prendre le temps nécessaire avec le(s) parent(s) afin de prendre
connaissance des « habitudes » de l’enfant, de ses rythmes, de ce qu’il aime ou au contraire de
ce qui le gêne. Elle va apprendre à percevoir l’expression des besoins de l’enfant, observer les
manifestations du désir de l’enfant et apprendre à les reconnaître dans différentes situations.
Ces premiers moments d’échanges privilégiés représentent une base solide basée sur la
confiance qui va s’instaurer, progressivement, avec les autres membres de l’équipe.
Cette adaptation est progressive, modulée en fonction de chaque enfant, de préférence en
présence des parents dans un premier temps.
Se préparer à se séparer, c’est prendre le temps de passer le relais à des professionnelles qui
sauront se montrer à l’écoute de l’enfant.
Un exemple de déroulement d’adaptation sur 7 jours :
Le 1er jour : Prise de contact d’environ 1 H – La fiche d’accueil est complétée avec les parents
(base d’échanges). Les outils de transmissions sont présentés (cahier de vie de l’enfant,
graphique, classeur du personnel, fiches de présence en vue de la facturation, ardoise d’activités,
panneaux d’affichage dans le hall d’accueil, tableau repas).
Le 2ème jour : L’enfant passe un petit temps d’éveil à la crèche en présence des parents.
Le 3ème jour : 1er repas à la crèche en présence des parents.
Le 4ème jour : repas donné par la référence en présence ou non des parents
Le 5ème jour : L’enfant est accueilli pour un temps seul.
Le 6ème jour : L’enfant est accueilli pour un temps seul avec une sieste
Le 7ème jour : L’enfant fait sa première « petite journée » comprenant un temps d’éveil, un repas
et une sieste.
Les modalités d’organisation de la période d’adaptation sont définies avec les parents au regard
de leurs disponibilités, du type de contrat et des besoins que manifestent l’enfant.
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I.3/ Les moments de transition
L’arrivée et le départ constituent des moments de transition pendant lesquels l’enfant vit une
séparation et des retrouvailles.
L’accueil du matin
De 7H30 à 8H30, l’accueil est commun à 2 unités de vie.
Il est important de verbaliser le départ des parents : d’où la nécessité de dire « au revoir »,
afin que l’enfant ne vive pas ce départ comme un abandon.
L’enfant instaure souvent un rituel qui se répète chaque jour lui permettant d’installer les
repères qui lui apportent une sécurité supplémentaire. Dans cette phase de transition, le
personnel doit savoir observer et s’adapter tous les jours à la situation du moment, telle qu’elle
se présente pour chaque enfant.
Le temps de regroupement du matin
A partir de la 2ème année, vers 9h30, les enfants sont invités à venir se réunir au niveau de
l’espace repos/lecture pour un petit temps de « regroupement » au cours duquel on prend le
temps de se poser pour se dire bonjour, chanter, raconter une histoire.
Une petite mascotte est utilisée comme support de communication. La professionnelle prend la
boite dans laquelle elle est « installée » (boite cartonnée décorée avec soin par les enfants qui
fait office de « lit » pour la mascotte).
Les enfants qui le souhaitent tapent sur la boite pour la réveiller. Lorsqu’elle en sort, elle
s’adresse individuellement à chaque enfant en le nommant. Certains enfants ont besoin de lui
faire un petit câlin.
Ce temps collectif donne aussi l’occasion de s’écouter : les enfants peuvent raconter un
événement qui leur est cher. On respecte celui qui s’exprime : on apprend en grandissant à
l’écouter.
Ce temps de regroupement ouvre ensuite sur une proposition d’activité avec les plus grands.
Un temps de transition au sommeil (Cf. partie II – 2 Le sommeil)
L’accueil du soir
Lors de ce temps d’échanges, les professionnelles doivent transmettre les éléments significatifs
de la journée de l’enfant et faire part de leurs observations. L’accompagnement et le soutien à la
parentalité est important pour l’équipe qui s’efforce au quotidien d’être à l’écoute des besoins
spécifiques de chaque famille. (Cf. partie I.4.2 Les transmissions orales)
A partir de 18h, l’accueil des familles est organisé en commun sur une unité de vie.
Il est demandé aux familles d’anticiper leur arrivée au moins 10 minutes avant l’horaire de
fermeture de la crèche afin de privilégier ce temps d’échange.
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I.4/ Les transmissions
I.4.1 Les outils de transmissions écrites

Au sein de l’établissement, inhérents au fonctionnement

La fiche d’accueil personnalisée qui est remplie avec les parents le 1er jour de
l’adaptation de l’enfant.

Le tableau d’informations au niveau du bureau des éducatrices (infos
stagiaires, info réunions, infos diverses qui concernent l’ensemble de l’équipe)

Le classeur de transmissions dans chaque unité de vie qui reprend les
informations
concernant
chaque
transmises par les parents et
enfant :
d’une
part
les
informations
d’autre part les éléments importants à
transmettre aux parents le soir.
C’est un outil de travail permettant le relais continu d’informations. Les parents
doivent sentir une cohésion, une continuité au niveau de la prise en charge de leur
enfant.

Le cahier de transmission dans chaque unité de vie qui permet de transmettre
les éléments d’information relatifs à l’organisation du service (demandes
spécifiques des parents, informations en lien avec le projet pédagogique,
changement de planning…).

Les protocoles santé, hygiène et sécurité qui sont répertoriés dans un classeur
rouge situé dans chaque unité de vie et dans le bureau de la responsable. Chaque
membre de l’équipe doit prendre connaissance de ces protocoles et les valider
(signature de chaque professionnelle).

Le tableau de suivi des régimes alimentaires spécifiques à chaque enfant
affiché dans l’espace repas de chaque unité de vie qui doit être actualisé
régulièrement au regard des informations transmises par les parents par le biais
de la « fiche diversification alimentaire »…


Le tableau de suivi du développement psycho-moteur de l’enfant de 10
semaines à 3 ans. Ce tableau n’est qu’un guide sur lequel la « référente » va
s’appuyer pour réaliser des temps d’observation (également utilisé comme outil
d’informations lors des consultations médicales).
Le classeur « Prescriptions médicales ». Toute prise de médicaments doit
s’appuyer sur une ordonnance médicale fournie par les parents. Une photocopie
est réalisée et insérée dans ce classeur. La puéricultrice doit validée l’ordonnance
avant de déléguer l’administration du médicament à une auxiliaire de puériculture.
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
En lien avec les familles

Un tableau Velléda pour les informations communes aux 4 unités de vie (situés
dans hall d’entrée).

Le graphique tant que l’enfant n’est pas « calé » sur une sieste et plus longtemps
si les parents le souhaitent.

Une fiche de « suivi diversification alimentaire », insérée avec le graphique qui
doit être complétée régulièrement par les parents dès lors qu’un aliment nouveau
est proposé au domicile.
I.4.2 Les transmissions orales avec les parents
Les échanges entre parents et professionnelles sont essentielles.
Les parents doivent sentir que leur enfant est reconnu et considéré au milieu du groupe.
L’observation fine des professionnelles doit permettre de transmettre un maximum de
détails sur le déroulement de la journée de l’enfant.
Le lien qui se crée entre les professionnelles et les parents à travers les transmissions est
essentiel. Quand la confiance est installée un autre travail peut commencer (cette confiance a un
impact énorme sur le bien-être de l’enfant qui sent alors une complicité se créer autour de lui).
On ne peut parler de transmissions sans parler de l’accueil que l’on offre aux parents.
Il est important pour l’équipe que les parents rentrent dans un lieu convivial, où règne une
ambiance chaleureuse et détendue. Les familles ne doivent pas se sentir jugées.
L’équipe fait régulièrement de l’analyse de pratique afin d’affiner son positionnement avec
toujours la volonté d’être à l’ECOUTE et d’adopter une attitude empathique afin de favoriser les
échanges d’informations nécessaires à la prise en charge individualisée de l’enfant.
Par ailleurs, il est important pour l’équipe de ne pas parler « sur l’enfant » mais de l’associer à
l’échange en racontant avec lui les événements de la journée.
Ces temps de transmissions, d’échanges sont particulièrement importants pour l’équipe car ils
permettent de prendre connaissance d’un certain nombre d’éléments en lien direct avec le vécu
de l’enfant et de sa famille.
La responsable Puéricultrice et son adjointe ainsi que les 2 éducatrices de jeunes enfants se
tiennent à la disposition des parents pour tout problème, difficulté ou questionnement qui
demande une attention particulière.
Une réunion de rentrée à destination des parents a lieu chaque année début octobre afin de
présenter le projet de vie de la crèche (réunion commune à deux unités de vie).
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I.4.3 Les transmissions orales entre les professionnelles

Lors des « croisements » d’équipes (du matin, de coupé, du soir). Ces transmissions
doivent s’appuyer sur les informations inscrites sur le classeur. Dans la mesure où les
informations importantes sont notées, les transmissions orales sont le plus souvent
relativement brèves, ce qui permet de prendre rapidement en charge les enfants.

Lors des temps de réunion institutionnels :
 Réunion hebdomadaire de 14h à 15h sur chaque unité de vie (sur le temps de
sieste d’un grand nombre d’enfants)
 Unité de vie 1 : le jeudi
 Unité de vie 2 : le mardi
 Unité de vie 3 : le vendredi
 Unité de vie 4 : le lundi

Réunion mensuelle en présence des équipes de 2 unités de vie

Réunion trimestrielle avec l’ensemble du personnel de l’établissement
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II - RESPECTER LE RYTHME ET LES BESOINS PERSONNALISES DE L’ENFANT
II.1/ Les repas
Le temps du repas doit être un moment de plaisir partagé.
L’alimentation joue un rôle primordial non seulement dans la construction physique de l’enfant
mais également dans l’établissement de la relation affective avec l’adulte. Les professionnelles
doivent veiller à créer une ambiance agréable et calme.
Le bébé est un individu qui ressent le besoin de s’alimenter selon son propre rythme. Pour lui, la
faim est une réalité intense et immédiate. L’équipe répond de façon adaptée à la demande de
l’enfant et non en fonction d’horaires strictement définis à l’avance. Ainsi, un enfant qui dort,
n’est jamais réveillé parce que c’est l’heure du repas.
L’équipe souhaite PROMOUVOIR L’ALLAITEMENT MATERNEL. Les mamans qui souhaitent
poursuivre l’allaitement sont guidées et accompagnées afin de concilier la poursuite de
l’allaitement avec l’accueil en crèche.  Cf. document : « guide de l’allaitement maternel au sein
de la crèche».
Il arrive parfois que l’enfant mange différemment à la maison et à la crèche : un enfant peut, par
exemple, accepter le biberon à la maison et le refuser à la crèche.
Au fur et à mesure de l’introduction d’aliments nouveaux par les parents, l’enfant va s’acheminer
vers une alimentation de plus en plus diversifiée.
Les informations apportées par les parents (fiche suivi « diversification alimentaire ») d’une
part, et les observations des professionnelles d’autre part, précèdent toute modification
alimentaire : aucune initiative de changement n’est prise sans en avoir informé les parents au
préalable.
L’enfant mange sur les genoux de l’adulte tant qu’il ne vient pas spontanément, à son initiative,
s’installer à la table et/ou qu’il ne manifeste pas le besoin d’autonomie pour la prise de repas.
Tout ce qui est proposé à l’enfant est nommé : la verbalisation autour du repas fait partie
intégrante du projet de l’équipe. Les aliments ne sont pas mélangés dans l’assiette et sont
toujours présentés dans un souci de variété et de couleurs.
Le jeune enfant expérimente l’auto-alimentation d’abord avec ses doigts, puis en portant luimême sa cuillère à la bouche. L’aide de l’adulte ne doit pas déposséder l’enfant de sa propre
initiative mais lui apporter l’attention particulière dont il a encore besoin. Le besoin de
s’alimenter seul, de toucher les aliments doit être évalué régulièrement afin d’éviter les
frustrations. L’enfant va ainsi progressivement devenir de plus en plus autonome pour manger
avec un camarade, puis deux, puis trois… C’est l’enfant qui nous guide à travers l’évolution de ses
capacités.
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Organisation pour les 2-3 ans
A 11h30, les enfants vont se laver les mains au lavabo dans la salle de change avant de se rendre
au niveau de l’espace repas qui est commun à 2 unités de vie. Chaque table reçoit un groupe de
5 ou 6 enfants, réunis autour de deux professionnelles qui les accompagnent tout au long du repas
en respectant leur autonomie : mettre sa serviette, se servir seul dans le plat (petit à petit
amener l’enfant à prendre conscience des quantités), se verser à boire, se laver le visage et les
mains avec le gant de toilette, mettre le gant dans le bac de linge sale, ranger sa serviette dans
sa boite….
L’adulte, attentif aux interactions, est aussi à l’écoute des demandes individuelles. Le refus,
le manque d’appétit, les « accidents » à table (assiette ou verre renversé) ne sont pas à
dramatiser afin d’éviter l’instauration d’un rapport de force adulte-enfant.
Ce plaisir passe par le respect de soi et des autres :

le respect de la place que souhaite occuper l’enfant à table. A côté de qui ? avec quelle
professionnelle ? Sur quelle chaise ?
Il peut arriver que ce choix ne soit pas toujours possible, les professionnelles sont alors
amenées à verbaliser auprès de l’enfant la raison pour laquelle son choix ne peut être
respecté (place déjà occupée par un autre enfant installé avant lui, binômes qui
engendrent de l’agitation…).

Si un enfant manifeste un refus d’aller s’installer à table :
Au regard du contexte collectif, le personnel est amené à solliciter l’enfant à venir
s’asseoir avec les autres enfants. En cas de refus, il peut être nécessaire d’aller le
chercher. Dans cette situation précise le refus de l’enfant ne peut être
respecté notamment parce qu’un enfant qui resterait dans la pièce encouragerait les
autres enfants à se lever de table pour aller le rejoindre. Cela deviendrait vite
« perturbateur » pour le bon déroulement du repas.
Dans cette situation la professionnelle adopte un ton ferme auprès de
l’enfant : « j’entends ton refus de manger, tu n’en as peut-être pas besoin, par contre, je
ne peux pas te laisser jouer alors que les copains sont installés à table. Ce n’est plus le
moment de jouer, c’est le moment de se poser à table, même si tu refuses de manger ».

Si un enfant refuse un plat : son refus est respecté sans toutefois lui donner la
possibilité de choisir autre chose : le plat refusé n’est donc pas remplacé sauf en cas
d’indication justifiée et discutée en équipe.

Le respect du goût de l’enfant : en cas de refus d’un aliment, l’adulte en dépose une
toute petite quantité dans l’assiette en vue de l’encourager à goûter. En revanche, la
professionnelle n’imposera jamais à l’enfant de le manger.
Si un enfant manifeste de façon récurrente des signes de néophobie vis à vis d’un type
d’alimentation (les crudités ou les fruits
par exemple), le personnel arrêtera
momentanément de proposer à l’enfant de goûter.

Le respect de l’appétit : il est important de proposer des petites quantités à l’enfant
qui peut, selon sa faim, se servir à nouveau.
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
Un climat calme et serein basé sur le respect. Pendant le repas, il est demandé aux
enfants de ne pas s’agiter, chanter, crier, de ne pas taper sur la table avec leurs
couverts, de ne pas se lever, de ne pas gêner leurs voisins de table.
Par la même, les professionnelles doivent veiller à ne pas discuter entre elles afin de
rester disponibles et à l’écoute des enfants.

Le respect de l’autonomie : il est tout à fait normal qu’au début l’enfant mange un peu
« salement ». Le personnel se doit d’adopter une attitude tolérante et bienveillante afin
d’encourager les efforts de l’enfant.
Ce repas pris en commun ouvre également sur :
 des expériences de socialisation :
o attendre son tour,
o partager, échanger, respecter l’autre…
 des expériences en termes d’hygiène de vie :
o hygiène/transmission des microbes : éducation à l’importance du lavage
des mains.
o Hygiène alimentaire : sensibilisation à des notions simples de base
d’équilibre alimentaire.
II.2/ Le sommeil
« Dormir…c’est grandir ».
Pour l’équipe : le sommeil de l’enfant est très important ; Il est réparateur, autant que
constructeur.
Pour certains enfants, le lit devient le royaume du doudou et de la rêverie. Pour d’autres, chaque
endormissement peut être source d’angoisse. Le sommeil s’inscrit dans l’histoire de chacun.
Selon la place qu’on lui accorde il deviendra redoutable ou plaisir.
Dormir c’est parvenir à un « lâcher prise »
Le rôle de la professionnelle est d’accompagner l’enfant vers ce « lâcher prise »
Le respect du rythme de sommeil est fondamental : c’est une période de repos de l’organisme,
nécessaire pour récupérer les facultés physiques et mentales. Les besoins de sommeil sont
différents d’un enfant à l’autre.
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Il est important de connaître les différentes phases de sommeil :
 l’endormissement,
 le sommeil lent : réparateur de la fatigue physique,
 le sommeil rapide : réparateur de la fatigue nerveuse, important pour l’équilibre
psychologique de l’enfant,
 la phase intermédiaire : dispositif d’éveil.
Pour les bébés : 1 chambre de 6 lits, attenante à chaque lieu de vie.
Pour les plus grands : 1 chambre de 12 lits (6 lits de repos pour les moyens et 6 couchettes pour
les grands), attenante à chaque lieu de vie. Ces lits bas permettent de respecter la motricité
libre de l’enfant qui peut ainsi se coucher et se lever de façon autonome.
Toutes les chambres sont équipées de vitrage transparent avec store vénitien afin de permettre
une surveillance visuelle continue des enfants. Une surveillance auditive est également assurée
via un système d’interphone.
Chaque enfant a sa place précise dans sa chambre ; cela le sécurise de retrouver son petit coin
mais aussi de savoir qui dort à coté de lui. Il est important d’instaurer un climat de confiance et
de sécurité. Nous ne créons pas l’obscurité complète dans les chambres d’une part afin de
garantir la surveillance visuelle de l’enfant et d’autre part afin que l’enfant tout petit différencie
le rythme jour/nuit.
Un temps de transition au sommeil est organisé pour les plus grands : un adulte reste disponible
au niveau du coin calme (lecture, musique, éventuellement petits exercices de respiration)
pendant que l’autre personne se détache au niveau de la salle de changes. Ce temps doit
transitionnel au sommeil doit être organisé de façon à créer une atmosphère calme et détendue.
L’objectif est de favoriser l’apaisement des enfants, de préparer le sommeil : c’est un trait
d’union entre veille et sommeil.
Il est donc important que les adultes qui accompagnent ce temps d’endormissement soient
calmes et disponibles.
Les plus grands (ceux qui ne font plus qu’une sieste en début d’après-midi) sont couchés vers
12h45-13h00. Une professionnelle les accompagne dans la chambre en chantant une petite
comptine qui permet de ritualiser ce coucher « Doucement, doucement, doucement s’en va le jour,
doucement, doucement, à pas de velours… ».
La notion de calme et de silence doit être associée à cet espace repos. Ainsi, dès que les
enfants passent dans le « dortoir des grands », les professionnelles verbalisent explicitement
l’importance de ne pas réveiller les « copains », afin de les sensibiliser sur la notion de respect du
sommeil.
Quelque soit l’âge des enfants, il est important de personnaliser le plus possible le coucher :
une caresse sur la tête, un petit massage au niveau du dos, un petit jeu de coucou avec le doudou,
l’évocation d’un moment de plaisir vécu dans la matinée ou l’évocation de l’arrivée de maman juste
après la sieste… Chaque enfant a besoin d’une attention qui lui confirme la présence et la
reconnaissance de l’adulte.
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Même si certains enfants ne dorment pas toujours, l’équipe considère que ce temps calme, de
détente est néanmoins nécessaire dans un contexte collectif. Un enfant qui ne s’est toujours
pas endormi au bout de ¾ d’heure - 1 heure et qui ne manifeste pas de signes de fatigue a la
possibilité de se lever.
L’équipe ne réveille jamais un enfant qui dort. Toutefois, à la demande explicite de certains
parents, il peut arriver de limiter un temps de sieste trop long lorsque l’heure d’endormissement
du soir devient compliquée à gérer pour eux.
Un enfant qui vient de se réveiller n’est pas systématiquement levé. Le personnel doit veiller à
respecter ce besoin de temps de transition. Réveil…se réveiller. Sortir du sommeil. Reprendre
contact avec le monde extérieur. Cette transition sommeil/réveil calme/retour au
groupe contribue à l’équilibre psychologique de l’enfant.
« Le réveil est un moment fragile, c’est une continuité au sommeil
et non un recommencement à la vie de groupe ! »
(Christine Schuhl)
Lorsqu’un enfant refuse d’aller se coucher, faut-il lui laisser le libre choix ? Peut-on considérer
qu’un enfant qui dit «non » au sommeil n’en a pas besoin ?
L’équipe essaye toujours d’amener l’enfant qui est parfois émotionnellement sous tensions, à
se poser, à se reposer.
L’observation et l’échange avec les parents vont alors être très importants : la professionnelle
va pouvoir dire «j’ai observé ce matin que tel enfant présentait des signes de fatigue : succession
de crises d’opposition, pleurs, papillonnage, besoin de la tétine, agressivité auprès de ses pairs »,
« j’ai observé que tel enfant pleure beaucoup à partir de 17h lorsqu’il ne fait pas de sieste… ».
II.3/ Le temps de change et l’acquisition de la propreté
Le temps de change – un temps privilégié pour communiquer
Il est important que l’enfant puisse anticiper ce moment. Les professionnelles verbalisent auprès
de l’enfant leur intention concernant le change.
C’est un des rares moments dans la journée de crèche pendant lequel l’adulte est tout seul avec
l’enfant  relation privilégiée de communication, d’échanges.
L’adulte prend soin d’être à l’écoute des manifestations verbales et non verbales de l’enfant.
Pendant ce temps de change, la professionnelle doit tout mettre en œuvre pour favoriser un
climat de sécurité : l’enfant doit se sentir contenu.
A défaut de cette relation sécurisante, ce moment privilégié peut être source d’angoisse pour
l’enfant qui peut alors manifester par des pleurs durant chaque change.
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Le change ne doit donc pas se limiter à une simple manipulation ayant pour seul objectif
l’hygiène de l’enfant.
La professionnelle doit rester attentive à travers ce soin intime à la douceur de ses gestes, à la
verbalisation, la disponibilité à l’enfant (présence réelle dans l’échange pas seulement physique,
anticipation des mouvements de l’enfant).
Petit à petit, l’observation de la motricité de l’enfant va ouvrir sur la coopération afin de
respecter l’autonomie de l’enfant (pas d’enfant manipulé comme un objet). Dès que les capacités
motrices de l’enfant le permettent, le change est réalisé en position debout. Pour cela, un plan de
déshabillage surélevé permet d’être à hauteur de l’enfant afin de favoriser une bonne
communication en face à face visuel.
L’enfant est encouragé à aller chercher ses affaires dans son casier personnel prévu à sa
hauteur afin de favoriser son autonomie.
Dans le respect des besoins de l’enfant, les soins d’hygiène ne sont jamais réalisés par les
stagiaires présents sur de courtes durées (durée inférieure à 3 semaines auprès de l’enfant).
Acquisition de la propreté :
Il est important d’échanger avec les parents sur les conditions favorables à cette acquisition.
De la documentation peut-être transmise afin de nourrir ces échanges.
Cette acquisition se fait au rythme de l’enfant et en lien avec la maison. Le parent doit
informer le personnel de ce qu’il fait à la maison. Si l’enfant ne semble pas prêt, l’équipe doit en
parler avec les parents et expliquer à l’enfant ce qui se passe.
Les repères pour l’équipe qui montrent que l’enfant est prêt pour être propre
active et volontaire de l’enfant.
L’enfant informe l’adulte lorsque sa couche doit être changée ;
 participation
-
Il a la capacité de retenir ses sphincters sur une courte période (couche sèche) ;
-
Il demande à l’adulte d’aller aux toilettes.
L’équipe demande aux parents, d’accompagner leur enfant dans cette démarche d’autonomie en
l’habillant avec des vêtements faciles à retirer (privilégier les pantalons avec ceinture élastique).
Toute situation de régression ou « d’accident » ne sera jamais humiliante pour l’enfant mais
au contraire l’adulte devra le soutenir par son attitude rassurante et continuer à lui
témoigner sa confiance.
Autonomie : les enfants sont dans un premier temps accompagnés aux toilettes puis ils se
dirigent petit à petit de façon autonome. Ils ont la possibilité de tirer la chasse-d’eau. Par
contre, il doit être expliqué aux enfants que « ce n’est pas un jeu » (c’est l’occasion de les
sensibiliser, tout petits, que l’eau est un bien précieux.)
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III – FAVORISER L’EVEIL ET LA DECOUVERTE DES POTENTIALITES DE
L’ENFANT ET PROMOUVOIR SON BIEN-ETRE PSYCHO AFFECTIF
III.1/ L’accueil organisé en section d’âges mélangés
Le choix de l’équipe pédagogique s’est tourné vers une organisation en multi âges : les enfants de
10 semaines à 3 ans sont regroupés ensemble au sein d’une même pièce. Ce choix de
fonctionnement repose essentiellement sur des avantages cognitifs et relationnels :

Expose les enfants à une variété de relations avec les autres en raison de leurs
différents niveaux de développement : davantage d’expériences interactives et de
contacts qu’un groupe d’âge identique.

Permet aux tous petits de voir les plus grands évoluer : d’être dans une ambiance plutôt
stimulante ; ils y retrouvent de grands frères et de grandes sœurs. Ils ont des
«modèles-enfants» à imiter ; des stimulateurs qui leurs présentent des jeux plus
avancés, des capacités vers lesquelles tendre.

Valorise les plus grands  Notion de responsabilité : il est valorisant pour les plus
grands d’être un exemple ; ils développent des capacités de communication, font des
efforts de langage pour se faire comprendre des plus petits.

Diminue l’agressivité : moins de cris, moins d’intervention de l’adulte que sur les « gros »
groupes de moyens et de grands.

Facilite l’accueil des enfants porteurs d’un handicap ou présentant un retard ;
l’appartenance à un groupe n’étant pas conditionné par l’âge : l’enfant va évoluer à son
rythme, sans que l’échéance de passage dans un autre groupe vienne rappeler le handicap.
Les compétences de l’enfant sont fondues dans celles du groupe et les professionnelles
adaptent ainsi plus facilement l’accueil de l’enfant.

Permet de réunir les fratries au sein de la même unité de vie.

Possibilité de décloisonner les groupes à certains moments de la journée afin de
respecter les besoins spécifiques de chaque âge et de chaque enfant : proposition
d’activités « dirigées » pour les plus grands au sein des salles d’activités afin de
respecter le calme pour les bébés et/ou de « libérer » de l’espace pour les moyens qui
ont besoin de bouger. Mais aussi possibilité pour les plus grands qui ne souhaitent pas
« FAIRE », « d’ETRE » au calme avec les bébés parce qu’ils ont besoin d’être apaisés,
« câlinés ». Les activités ne sont pas organisées en fonction de l’âge mais des besoins
manifestés par les enfants ; cela sous-entend pour l’équipe des qualités d’écoute et
d’observation.
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III.2/ L’aménagement de l’espace et la place de l’Activité
Le jeu de l’enfant revêt tout son caractère spontané car l’accès aux espaces de jeu et au
matériel s’avère libre. En favorisant le jeu autonome de l’enfant, on lui permet de faire des choix,
on respecte son « élan créateur » en le laissant prendre des initiatives et faire ses propres
expériences. Cette démarche pédagogique centrée sur l’intérêt et la motivation de l’enfant
renforce son estime.
Les objectifs prioritaires de l’équipe :

Développer les sensations sources de plaisir en tenant compte de l’individualité de
l’enfant,

Développer l’autonomie de l’enfant,

Développer l’imagination et la créativité,

Développer la socialisation, les échanges (enfant/adulte – enfant avec ses pairs),
L’activité autonome chez le bébé
« Motricité libre » : un concept pédagogique essentiel pour l’équipe
Le nourrisson est toujours posé sur le dos sur une surface plane et ferme tant qu’il ne sait pas,
de lui-même, se tourner sur le ventre. Cette position sur le dos est celle qui permet le plus de
détente (absence de tension pour soutenir sa tête) et le plus de possibilités d’activités propres à
son âge (tourner sa tête, mouvoir ses jambes et ses pieds, ses bras et ses mains, bouger son
tronc).
Petit à petit, l’enfant va essayer de se tourner sur le côté puis se retourner sur le dos, puis
dos/ventre. Plus tard, il va découvrir qu’il peut ramper, puis marcher à quatre pattes jusqu’à se
mettre assis puis enfin en position debout (Cf. document « Se mouvoir en liberté » extrait du
livre d’E. PIKLER)
En laissant l’enfant se mouvoir selon ses capacités et à son rythme, il va développer
harmonieusement son corps et le muscler pour accéder au fur et à mesure à des mouvements plus
complexes jusqu’à la station debout et la marche.
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Il est autonome car il peut prendre et quitter une position de lui-même, sans l’intervention
d’un adulte.
Il est essentiel pour l’équipe que le développement de ces différentes étapes motrices soit
fondé sur l’initiative propre de l’enfant. Un enfant n’est jamais mis dans une position qu’il ne
sait déjà prendre de lui-même. Chaque étape est importante et prépare la suivante.
L’enfant prend confiance en lui, en ses propres ressources
L’activité libérée n’existe pas sans le sentiment d’être porté par la présence de l’adulte.
Les professionnelles sont attentives à accompagner l’enfant dans ses acquisitions, le conforter
dans ses capacités et reconnaître ses avancées. Elles sont garantes du bien-être de l’enfant : par
leurs paroles rassurantes ; Elles sécurisent et gratifient l’enfant dans ses apprentissages, tout
en préservant sa capacité à jouer seul.
La présence d’objets tels que hochets de différentes tailles, couleurs, livres en tissu, petites
maracas, boites, cubes, morceaux de tissus de différentes matières, petites bassines,
couvercles, etc. sont posés autour de l’enfant afin de stimuler son éveil. Il faut néanmoins veiller
à ne pas trop en mettre afin de laisser suffisamment d’espace pour favoriser la liberté motrice
de l’enfant.
Le transat n’est utilisé que sur un temps cours de digestion. Sinon, PAS DE TRANSAT qui
inhibent les possibilités motrices du jeune enfant : si ce dernier laisse tomber un jouet au sol, il
lui sera impossible sans l’intervention de l’adulte de le récupérer.
Pour permettre l’acquisition progressive des différents stades moteurs, l’aménagement de
l’espace doit évoluer au rythme de l’évolution des enfants.
Dès que les bébés commencent à se déplacer, des modules de motricité (podium, marche,
rampe…) sont installés afin de multiplier les expériences motrices.
L’activité autonome chez les plus grands
Libre choix des activités dans un espace réfléchi, cohérent et rassurant
avec accessibilité d’un certain nombre de jeux.
L’enfant existe par le jeu, il ne joue pas pour apprendre mais apprend parce qu’il joue.
Chaque espace de jeu a sa spécificité dans laquelle l’enfant doit pouvoir retrouver les mêmes
jeux d'un jour à l'autre et se créer des repères.
 Espace moteur avec la structure motrice,
 Espace de jeux symboliques, imitation (Coin dinette/poupées/déguisements),
 Espace jeux manipulation aménagé avec meuble tiroirs laissant à l’enfant la possibilité de
choisir ses jouets en libre accès (animaux, voitures, jeux de construction…),
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 Espace bébés entouré de barrières basses afin d’assurer leur sécurité physique vis-à-vis
des autres enfants,
 Espace dédié au repas des bébés et des moyens (fauteuil confort + tables basses avec
chaises),
 Espace repas des grands,
 Espace « cocoon/repos-lecture-musique» aménagé sur un tapis avec banquette.
Quelques règles inhérentes à ces espaces :
 Sur la structure motrice :
Les enfants ne doivent pas grimper avec des jouets dans les mains type dînette, voitures ou
autres jouets en plastique dur ni se pousser sur la structure. Ils doivent apprendre à
attendre leur tour pour monter et descendre.
 Au niveau de « l’espace cocoon » :
Les enfants ne peuvent y pratiquer des jeux moteurs  c'est un coin calme sur lequel
l’enfant doit pouvoir compter pour se ressourcer. Il sert aussi de coin de « regroupement » le
matin et avant la sieste et est utilisé pour les ateliers lecture et écoute musicale. La consigne
donnée aux enfants est de respecter cet espace (pas d’agitation ni déménagement des
banquettes enfants). Symboliquement, il est installé près de « l’espace bébés » afin d’induire
le calme.
 Au niveau de « l’espace bébés » :
Les enfants qui veulent venir se poser avec les bébés doivent rester tranquilles et respecter
les bébés. Si la présence d’un enfant engendre un risque pour les bébés (agitation, gestes
maladroits), les professionnelles doivent rapidement mettre l’enfant hors de cet espace
« protégé ».
Ces règles sont expliquées aux enfants autant de fois que nécessaire et sont régulièrement
évaluées en équipe afin d’apporter de la cohérence : un cadre sécurisant dans un espace de
vie sécurisé.
L’aménagement de l’espace doit permettre d’offrir une diversité d'activités représentées par
des objets et des jouets en nombre suffisant, afin que les enfants puissent les utiliser en même
temps, à plusieurs, et partager entre eux des moments d'échange, d'imitation.
Le jouet, objet de désir, est néanmoins souvent à l’origine de « conflits » entre enfants. L’adulte
présent essaie toujours dans un premier temps de laisser les enfants gérer entre eux la
situation. Cependant, lorsque le conflit s’exprime trop violemment tant physiquement
qu’émotionnellement, l’adulte intervient afin de protéger les enfants et mettre des mots sur la
situation vécue et sur les sentiments ressentis.
La « dispute » d’enfants autour de mêmes jouets est une réaction naturelle. Le rôle des
professionnelles est de l’amener à comprendre que « l’autre » existe et qu’il a des désirs
contraires parfois.
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L'adulte ne doit pas interférer de façon directe dans le jeu (sauf si l'enfant est en situation
difficile : disputes, ennui...), mais maintenir les conditions optimales pour l'activité auto-induite,
commenter les progrès et favoriser la prise de conscience.
Quelques soient les situations, il est particulièrement important pour l’équipe de savoir écouter
l’état émotionnel de l’enfant, de le respecter, et de le verbaliser.
Il est également important de favoriser les activités qui permettent une grande dépense
d’énergie. Une grande place doit donc être laissée à des espaces « moteurs » favorisant les
grands déplacements de motricité globale (grimper, sauter, courir, se déplacer sur des porteurs
ou tricycles...).
 La salle de réunion ainsi que la salle des assistantes maternelles sont utilisées selon un
planning. Les enfants profitent de ces grands espaces favorables aux
grands
déplacements sources de beaucoup de plaisir (traverser le long couloir d’accès, faire du
porteur, du tricycle, danser, lancer et shooter dans un ballon, pousser des cerceaux,
utiliser les blocs de motricité de l’espace des assistantes maternelles …).
 L’espace jardin est largement utilisé, le plus souvent possible et en toute saison, afin de
permettre aux enfants de prendre l’air et dépenser leur énergie (pas de limites sonores,
espace où l’on est pas « confiné »). Cet espace de découvertes ouvre sur des expériences
différentes liées à la nature qu’il est important de prendre en compte afin de répondre
au mieux aux besoins des enfants (« activité piscine » l’été, activités « jardinage »).
Les activités dirigées : proposées mais jamais imposées
Ces activités demandent la participation d’une ou deux professionnelles qui vont gérer
l'organisation et le bon déroulement.
Néanmoins, il est important que parallèlement une autre professionnelle reste disponible
pour répondre dans de bonnes conditions aux besoins des enfants (change, pleurs, contact
rassurant).
Les propositions d’activités viennent des adultes mais aussi des enfants qui parfois en expriment
le désir. Exemples d’activités proposées :


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Peinture au sol, à la main, au pinceau…
Jeux d'eau,
Pâte à modeler, pâte à sel, manipulation d’argile,
Collage, découpage…
Manipulation de graines, pâtes...
Ateliers musique et lecture,
Laçage, colliers de grosses perles,
Atelier construction….
Atelier abaques, jeux de tris,
Atelier puzzles…
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Ces activités sont essentiellement organisées avec les enfants à partir de 2 ans au sein des
espaces dédiés :
 Salle jeux d’eau,
 Salle activités artistiques,
 Salle musique qui peut également être utilisée pour les ateliers lecture avec les
plus grands,
 Espace repas des grands qui est aussi utilisé afin de permettre aux plus grands de
réaliser des activités au calme, sans être « dérangés » par les plus petits
(activités puzzles, constructions, abaques…). Cet espace est également investi
pour réaliser des ateliers cuisine (confection de gâteaux avec les enfants).
Ces espaces permettent de décloisonner les groupes au sein d’un contexte de vie organisé en
multi-âges. Cette ouverture sur plusieurs espaces permet de respecter à la fois le rythme
et les besoins spécifiques de chaque enfant (besoin de calme, besoin de bouger, besoin de
construire…).
Chaque enfant est libre ou non de participer aux activités.
Il n'y a aucune recherche de résultat, les consignes sont peu nombreuses et laissent beaucoup de
souplesse.
L’enfant n’est jamais « dirigé ». L’adulte peut à la demande de l’enfant l’aider, le guider sans faire
à sa place.
III.3/ L’éveil culturel
L’éveil culturel s’inscrit dans le projet d’accueil afin de sensibiliser les enfants à la découverte
des différentes cultures (musique, chant, danse, dessin, peinture, cuisine…).
La mixité culturelle des familles apporte une richesse dans les échanges. Ainsi, les familles qui le
souhaitent sont invitées à partager leur culture à travers la musique, les chansons, l’art culinaire,
la langue (petit lexique des mots utilisés par leur enfant).
Chaque année, l’équipe réfléchit à un thème qui sera d’une part un fil conducteur en termes
d’anticipation et d’organisation des actions menées (activités, animations, sorties…), et d’autre
part un trait d’union entre Parents – Enfants et Professionnelles.
Exemples de thèmes :
 La Ferme
 Le Cirque
 les Arts Plastiques
 La Musique
 La Nature
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Une année ponctuée par des temps forts…
La semaine du Goût
L’objectif est de sensibiliser les enfants à la « dégustation », « prendre le temps de voir, de
sentir, de toucher, goûter ». C’est également l’occasion de parcourir le monde des saveurs, des
couleurs, des cultures…
Chaque année, l’équipe s’appuie donc sur ce thème pour développer chez les plus grands des
connaissances cognitives en lien avec l’alimentation (saveurs et couleurs, pays et saveurs, les
saveurs autour de la pomme, des agrumes, des herbes aromatiques…).
La fête de noël
A l’occasion des fêtes de Noël, un échange convivial avec les familles est organisé par l’équipe
autour d’un spectacle ou d’une animation musicale ponctué par un goûter confectionné avec les
enfants.
Les anniversaires
L’anniversaire de l’enfant est toujours fêté par un gâteau personnalisé. C’est un moment de
partage et de reconnaissance pour l’enfant et sa famille.
L’année est également rythmée par d’autres moments « festifs » tels que Mardi-gras, carnaval,
halloween… Ces moments de fête sont source de joie, d’échanges et de plaisir autour d’activités
en lien avec l’événement.
Les Partenariats pédagogiques
Chaque semaine, un musicien anime un atelier d’éveil musical au sein de l’unité de vie, d’une durée
d’1/2 heure.
Chaque mois, un atelier lecture est réalisé en lien avec la médiathèque de la Ville.
Les sorties à l’extérieur de la crèche
Différentes sorties peuvent être organisées (médiathèque, marché, école de musique …).
Les promenades stimulent l’éveil de l’enfant par la découverte du monde extérieur…
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