RÉCITS 4 canoteurs attaqués par un ours polaire Mésaventure sur

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RÉCITS 4 canoteurs attaqués par un ours polaire Mésaventure sur
LE BULLETIN DE LA
FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE
VOLUME 28, NUMÉRO 3, MARS 2005
DU CANOT ET DU KAYAK
RÉCITS
4 canoteurs
attaqués par un
ours polaire
Mésaventure sur
la rivière des
Escoumins
Mars 2005
Volume 28, numéro 3
ÉDITEUR
Fédération québécoise
du canot et du kayak
Conseil d'administration de la Fédération
Daniel Gauvreau, président
Christian Drolet, vice-président
André Bleau, trésorier
Lucie Chénier, secrétaire
Administrateurs :
Jean Plamondon, Pierre Saint-Hilaire,
Patrick Daigle
Directeur général
Pierre Trudel
LE COURANT
RÉDACTEUR EN CHEF
Daniel Gauvreau
E-mail : [email protected]
Réception et publicité
Suzanne Lussier
(514) 252-3001
SOMMAIRE
Couverture - photo : Jasmin
Raymond. Le phare de Métissur-Mer. L’une des premières
tours en béton armé du Canada.
Achevé en 1909 par le Département de la Marine et de la Pêche pour les phares.
Page 3
Réflexion :
Kayakiste de mer à l’horizon !
Par Daniel Gauvreau
Page 4
Nouvelles de la Fédération.
Déménagement; nouvelles du Saguenay; la
formation dans les camps; mémoire; présence
à des événements; soutien au GAM.
Page 6
Reprographie
Regroupement Loisir Québec
ABONNEMENT
Publié quatre fois par année,
le Courant est le bulletin de la
Fédération québécoise du canot et du kayak, un
organisme sans but lucratif voué à la
promotion du canot et du kayak.
Les opinions, points de vue, annonces et
articles publiés dans ce bulletin n’engagent que
leurs auteurs. Aucune reproduction sans le consentement de l’éditeur et/ou de l'auteur.
FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE
DU CANOT ET DU KAYAK
4545, av. Pierre-De Coubertin
C.P. 1000, succursale M
Montréal, (Québec) H1V 3R2
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Fax : (514) 252-3091
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DÉPÔT LÉGAL
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISSN-0712-4570
Envoi de poste-publications
No. de Convention : 40069242
2 - LE COURANT / MARS 2005
La sortie annuelle.
Par Daniel Gravelle
Pages 7
L’avancement du Sentier maritime.
Par Émie Labrecque
La RBSE appuie le Sentier maritime.
Jean Létourneau
Page 8
La nuit de l’ours
Reproduit avec permission. Sélection, janvier 2004.
© 2004, Périodiques Reader’s Digest Canada Limitée,
Montréal, Québec.
Par Michael Geisterfer.
Page 11
Les vrais coureurs des bois du Canada.
Récit d’une mésaventure sur la rivière des
Escoumins en 1995.
Par Louis Sirois
du Club de canot Les Coureurs d’eau de Québec.
Pages 13 à 15
LE MONDE DES PAGAYEURS RÉCRÉATIFS.
Événements, petites annonces.
Bottin Internet.
Prochain numéro :
mai 2005.
Date de tombée :
1 mois avant.
Réflexion
KAYAKISTE DE MER,
À L’HORIZON
A
u cours des dernières années, dans cette page 3 du
Courant, je vous ai entretenu sur l’absence de
représentants du kayak de mer au sein de notre
organisme. Absence d’autant plus troublante que la demande
d’intégrer le kayak de mer à notre structure provenait du milieu
lui-même. Or, il semble que nous ayons fini par trouver les
kayakistes, mais pas où nous les cherchions au départ.
Il y a deux ans, c’est avec appréhension que nous avions
regroupé autour d’une même table à Québec, des représentants
de divers milieux : associations touristiques régionales, guides
et pourvoyeurs, écologistes, pratiquants, intervenants en
sécurité nautique, clubs de kayak.
Le ministre québécois de l’environnement venait de
lancer la Politique de l’eau, dans laquelle il identifiait la
Fédération pour porter le ballon du Sentier maritime du SaintLaurent. À l’occasion de quelques rencontres avec son cabinet,
nous avions senti que le projet lui tenait à cœur et il se faisait
insistant. Mais le ministre n’était pas du tout en mesure
d’appuyer sa demande d’un soutien financier qui pour nous,
allait de soi. Nous avions découvert que le ministère de
l’environnement est un peu « un ministère de pauvre ».
Malgré cela, nous avons décidé d’aller de l’avant, forts
du chemin parcouru en trente ans dans le développement des
parcours canotables à la grandeur du Québec. La Fédération est
un organisme voué au développement de la pratique : cela
signifie augmenter le nombre de pratiquants, leur donner tous les
moyens de pratiquer de façon responsable et sécuritaire. D’autre
part, pour pratiquer nos activités, il faut des lieux de pratique. Il
faut les développer, les aménager, les entretenir et les défendre
contre toute menace qui nuirait à l’accessibilité et à la qualité de
l’environnement.
La Fédération a joué ce rôle avec succès dans le domaine
du canotage récréatif au cours de ses 30 ans d’existence. Jouer le
même rôle en développant un parcours « kayakable » le long du
Saint-Laurent nous semblait tout à fait légitime et dans le sens de
notre mission.
Mais ce sont les clubs du canot et les canoteurs qui ont
fondé la Fédération. Ceux-ci ont toujours été très présents et
actifs dans les destinées de cet organisme. Rappelons que leur
idée était de se doter d’un organisme qui leur permettrait de
mieux pratiquer leur discipline. Du côté du kayak de mer, la
situation était différente : depuis que nous avons accepté les
kayakistes en 1998, nous n’avons jamais senti un engagement
massif de la base dans le fonctionnement de la Fédération.
Ceci, associé à l’absence de ressources financières
mettait un frein important à notre décision de répondre à
l’invitation du ministre de prendre la responsabilité du
développement du sentier maritime. Mais travailler à donner aux
kayakistes et à tous les Québécois un accès à leur fleuve,
demeurait pour nous un projet attrayant, un défi, un rêve…
C’est donc dans cet état d’esprit que, le 12 mars 2002 à
Québec, nous nous sommes proposés dans le rôle de
« coordonnateur » du développement du futur Sentier maritime.
Initiative qui fut bien accueillie par nos invités, sans qu’aucun
d’eux plus que nous mêmes ne sachions très bien quelle forme
précise allait prendre cette aventure. Ni d’où allaient venir les
argents nécessaires.
À la demande de l’Environnement, c’est du ministère du
Tourisme que vint l’aide financière. Ce ministère fut notre
partenaire dans l’élaboration du concept et du fonctionnement
du Sentier. Vu la nature différente de nos organismes, ce
partenariat ne se déroula pas sans… discussions. La plus
importante question étant : qui devrait coordonner le
développement du Sentier. Pour le ministère, ce devait être un
organisme indépendant; pour la Fédération, ce rôle lui revenait.
Au terme d’une rencontre où ce sujet fut discuté, les
représentants régionaux ont indiqué sans équivoque qu’ils
voulaient continuer à travailler dans les cadres de notre structure
(voir autre texte en page 7). Et bien, nous leur disons d’abord
merci pour cette confiance et cet appui.
Disons également que nous étudions actuellement la
façon de donner une voie officielle au sein de la Fédération au
groupe qui travaille au développement du Sentier. Nous sommes
un mouvement associatif, fondé sur le respect, la participation et
l’engagement de ses membres. Je l’ai déjà dit et je le répète : sans
la participation de la communauté, il n’y a pas de Fédération. Il
n’y a donc pas à craindre qu’un conseil d’administration de
canoteurs prenne des décisions non éclairées sur le
développement du SMSL : cela n’est pas dans nos façons de
faire.
Daniel Gauvreau
Président de la FQCK
LE COURANT / MARS 2005 - 3
NOUVELLES DE LA FÉDÉRATION
De Montréal
et d’ailleurs
La Fédération a déménagé
Les familiers du Stade économiseront dorénavant
des pas. En effet, un jeu de chaise musicale a
poussé la Fédération vers un autre local, situé à
parti pour occuper la Maison du Soccer à Laval.
La Fédération est-elle en route pour la Maison
des pagayeurs ?
Entre-temps, Suzanne et son équipe seront
heureux de vous accueillir à leur nouveau
comptoir avec leur sourire habituel.
Pascale Allen a décidé de ne pas renouveler son
contrat au poste d’agent de développement à la
formation. Elle quittera ses fonctions à la fin de
mars. Nous la remercions de tout le travail accompli
durant son passage parmi nous.
proximité de l’entrée, dans le corridor principal.
Donc, plus nécessaire de se rendre dans le coin
droit de la cafétéria pour venir visiter Suzanne,
Pascale ou Pierre.
Le gros voisin, le Camping caravaning a eu besoin
de plus d’espace contigu à ses bureaux actuels et
c’est ce qui a occasionné ce déménagement non
sollicité de notre part. Tout est déjà en place et le
Au cours des semaines qui viennent, la Fédération
embauche en vue de la saison d’été. Voir les
annonces en page 15 et surveiller aussi le site
Internet.
SAGUENAY
L’île aux Pitounes
Deux compétitions chrono totalement géniales ont
eu lieu au party fin de saison du club l’Aviron en
septembre 2004. C’était aux abords de la
Shipshaw au Saguenay, sections du pont et
canyon, site idéal pour le perfectionnement en
sauvetage en rivière, demandez-le à André Bleau
ou à Clément Vigneault.
La première compet, un circuit avec départ à l’île
aux Pitounes, avec manoeuvres en canot dans
le canyon, épreuves de noeuds, portage et
questions portant sur la connaissance était très
populaire. Beaucoup de plaisirs pour les
canoteurs, même si les Pitounes ne sont que de
simples billots de bois, vestige du dravage.
travail a été peu perturbé par ce déplacement. Il
n’y a aucun changement aux coordonnées de la
Fédération.
Après la salle Maisonneuve donc, n’oubliez pas
de vous arrêter à la porte 4.
Les « méchantes langues » du stade disent que
ce bureau est habituellement la dernière étape
avant la sortie : le Soccer qui occupait les lieux est
4 - LE COURANT / MARS 2005
La deuxième compet et non la moindre, les cibles
sous le pont (R2 et train de vagues). Les soloistes
devaient les toucher avec leur pagaie et dans
l’ordre. Mais les cibles ne l’étaient pas, histoire
d’apporter un peu de suspense! Un méchoui et
un feu musical étaient au rendez-vous au chalet
des Martel pour couronner cette excitante
journée. Bienvenue au Saguenay!
Isabelle Blackburn du club l’Aviron
QUÉBEC
Club Les Coureurs d’eau
Le club vient de passer le cap des 30 membres,
pas si mal pour un jeune Club de 6 mois
d’existence.
Pouvez-vous mettre à jour la liste des clubs
membres (Bottin Internet) dans le journal le
Courant, en incluant Les Coureurs d’eau. Le Club
de canot Les Coureurs d’eau de Québec est
membre corporatif depuis août 2004. Notre site
Internet est http://surf.to/coureursdeau.
Les brevets de camp
en canot
L’objectif: offrir aux enfants et aux adolescents une
formation reconnue pour la pratique du canot et
optimiser les méthodes d’enseignement, traçant
ainsi la voie à leur uniformisation pour l’ensemble
des camps du Québec.
Le dernier Courant faisait mention des prix
remportés par ce projet qui a vu le jour grâce à la
collaboration de quatre camps de vacances avec
la Fédération québécoise du canot et du kayak.
En effet, l’Association des camps du Québec a
remis aux camps Air-Eau-Bois, Kéno, Minogami
et Quatre-saisons le prix d’Excellence 2004 dans
la catégorie développement et le prix Coup de
chapeau des membres 2004. Ces deux prix
soulignent l’excellence d’un projet et la manière
significative avec laquelle des camps développent
des projets structurants et inspirants pour
l’ensemble des camps du Québec.
Chaque été près de 100 000 enfants fréquentent
les camps accrédités du Québec. Au moins la
moitié de ces jeunes pratique le canot. Il est
important que les campeurs, dès leur plus jeune
âge, aient accès à une pratique du canot reconnue
par la FQCK.
La première étape visait les enfants et les
adolescents qui s’inscrivent dans les camps
spécialisés en canot et en canot-camping. Les
quatre directeurs ont donc mis en commun leur
contenu d’enseignement. La FQCK a révisé,
bonifié et finalement homologué les cinq niveaux
d’enseignement proposés par les camps. Le 5e
niveau étant l’équivalent de l’actuel brevet niveau
1 en eau calme. Seuls les moniteurs de camp qui
suivent la formation de trois jours, donnée par
des formateurs de la FQCK, pourront émettre les
brevets camp en canot.
Les Brevets camp en canot ont fait naître le souscomité camp au sein de la FQCK. Le principal
mandat de ce sous-comité est d’implanter avec
beaucoup de rigueur, ce système de
reconnaissance à vie pour les jeunes qui
pratiquent le canot en camp de vacances et voire
même dans d’autres milieux d’enseignement du
canot.
21(soirée), 22, 23 et 24 mai 2005
La prochaine formation des moniteurs de camp a
lieu au Camp Air-Eau-Bois au nord de Gatineau
lors de la longue fin de semaine du mois de mai.
Deux journées sont consacrées pour leur
enseigner les niveaux 2 ou 3 en eau calme. La 3e
journée est dédiée à l’enseignement et aux
méthodes d’évaluation pour l’émission des Brevets
camp en canot.
Nous sommes à la recherche de formateurs pour
cette fin de semaine. Si vous intéressés, à vous
joindre à ceux qui reviennent, communiquer avec
Pascale Allen à la FQCK. Une fin de semaine qui
fut appréciée de tous.
Christian Drolet
Vice-président de la FQCK
La Fédération défend ses valeurs
et ses principes
Consultation sur le Plan de développement
durable du Québec.
Le ministre du développement durable, de
l’environnement et des parcs, M. Thomas Mulcair,
souhaite tout particulièrement recueillir les opinions
sur l’avant-projet de loi sur le développement
durable, un élément du projet de Plan de
développement durable. Cet avant-projet de loi
prévoit un ensemble de principes et de mesures
dont une stratégie de développement durable,
des indicateurs, des rapport annuels, l’instauration
d’un poste de commissaire au développement
durable, la création d’un fonds vert et l’introduction
d’un nouveau droit dans la Charte des droits et
libertés de la personne. Enfin, le ministre désire
également connaître les actions que les
personnes et les organismes seraient prêts à
mener afin de contribuer au développement
durable du Québec.
Info : http://
www.menv.gouv.qc.ca/developpement/20042007/enligne.htm.
Le Fédération participe en souscrivant à un
mémoire conjoint rédigé par les Organismes
nationaux de plein air, sous l’égide du Conseil
québécois du loisir (CQL). Le mémoire sera
présenté au ministre à Laval, le 21 avril par Daniel
Pouplot, président du secteur plein air au CQL et
PDG de la Fédération québécoise de la marche.
La Fédération est présente
aux événements suivants
Salon Grand Air
1er au 3 avril, Montréal
Festival Plein Air aventure & écotourisme
28 au 29 mai, Duchesnay
DANS LE CADRE DE LA
des Pêcheries et de l’Alimentation, de l’Emploi, de
la Solidarité sociale et de la Famille ainsi que le
ministère des Affaires municipales, du Sport et du
Loisir qui en assume le leadership. Il comprend,
outre une campagne médiatique, la création d’un
réseau d’activités organisées en collaboration
avec divers partenaires.
Info : http://www.vasy.gouv.qc.ca/site/
realisation.html
La Fédération remet
5 000 $ au GAM
Lors de sa réunion de février, le conseil
d’administration a autorisé l’octroi d’un montant
de 5 000 $ à même son Fonds de préservation
pour défrayer une partie de l’hypothèque
contractée par le GAM (Groupe accès
Montmorency) pour l’acquisition d’un terrain
en bordure de la rivière Montmorency.
Ce terrain acquis par le GAM est situé sur la
pointe aval de l’Île Enchanteresse à SainteBrigitte-de-Laval (région de Québec). Il servira
de point de sortie pour cette section d’eau vive
de la Montmorency qui, rappelons-le, est
privatisée sur l’ensemble de ses rives.
Rappelons que le GAM avait déjà acquis un
autre terrain en amont sur la riviève.
CAMPAGNE
VAS-Y, FAIS-LE POUR TOI!
Méga salon d’été /
Place de la Capitale
13 au 15 mai, Québec
Festival d’été de
Québec
7 au 17 juillet , Québec
La campagne Vas-y, fais-le pour toi! a été lancée
à grands frais de publicité par le gouvernement
du Québec. Elle durera cinq ans. Durant cette
période, nos membres, clubs et partenaires seront
invités pour participer avec la Fédération à divers
événements. Une bonne occasion de se faire
connaître et de recruter. Soyez attentif à
l’information que nous diffuserons.
Rappelons que cette campagne vise à ce que le
plus grand nombre possible de Québécoises et
de Québécois redécouvrent le plaisir de bouger
et de bien manger. Il s’agit d’un vaste programme
de promotion des saines habitudes de vie qui
mobilise plusieurs ministères : de la Santé et des
Services sociaux, de l’Éducation, de l’Agriculture,
Le Fonds de préservation est constitué de
sommes amassées par les membres et
sympathisants de la Fédération en vue de
soutenir des actions qui visent à préserver
l’accès aux plans d’eau. La perte d’accès aux
rives et à l’eau demeure l’une des principales
menaces à la pratique de nos activités.
Le conseil indique cependant que le montant
octroyé demeure exceptionnel dans la mesure
où le Fonds est encore loin d’une masse
financière critique qui lui assurera une stabilité.
Un tel don diminue le capital accumulé, ce qui
n’est pas un principe de « gestion normale »
d’un Fonds. Mais le conseil d’administration
veut donner un appui sans équivoque au GAM
et à toutes les personnes associées à ce projet
qui s’inscrit dans les valeurs et la mission de la
Fédération.
LE COURANT / MARS 2005 - 5
SORTIE ANNUELLE - 2005
24, 25 et 26 juin 2005
Embarcations de plaisance
Projet de réforme de la réglementation
fédérale
http://membres.lycos.fr/clubradisson/
La loi sur la marine marchande du Canada
(LMMC), de par les règlements qui en découlent,
crée des obligations à tout plaisancier dont les
kayakistes de mer et éventuellement, les canoteurs.
Le règlement qui nous concerne de plus près
actuellement est connu sous le non de Règlement
sur les petits bâtiments. Sans le savoir, vous
appliquez probablement déjà certaines dispositions
de ce règlement, dont celles qui définissent entre
autres, l’équipement de sécurité qui doit se trouver
à bord de chaque type d’embarcation de
plaisance, selon sa longueur.
Outa de belles rivières
Ouais!
Sachez également que, depuis décembre 2003,
la responsabilité des embarcations de plaisance
a été officiellement retirée à Pêches et Océans et
confiée à Transports Canada. Ce ministère est
également responsable de l’application des
règlements (sécurité) aux bâtiments qui naviguent
dans les eaux canadiennes.
En 2001, le gouvernement fédéral adoptait une
nouvelle loi sur la marine marchande. Il reste
maintenant à actualiser la centaine de règlements
qui en découlent . L’actuel Règlement sur les petits
bâtiments sera scindé en deux règlements
distincts : un sur les petits bâtiments (commerciaux)
et un sur les embarcations de plaisance, celui qui
nous concernera davantage. L’échéancier prévoit
que le Règlement sur les embarcations de
plaisance sera officiellement adopté par le
Parlement en novembre 2006.
La Fédération a participé à ces rencontres afin
d’éviter que les canots et les kayaks ne soient
obligés de s’équiper d’ancre et de cordage ou de
passerelle de débarquement…
Le Conseil consultatif maritime canadien
L’organisme chargé de cette réforme est le Conseil
consultatif maritime canadien (CCMC), une entité
coordonnée et présidée par des hauts
fonctionnaires du ministère des Transports
(sécurité et sûreté).
Le CCMC regroupe des expéditeurs
commerciaux, des pêcheurs, des plaisanciers, des
représentants syndicaux, d’autres ministères ainsi
Suite en page 10.
6 - LE COURANT / MARS
2005
L’Outaouais,
Le club de
canot
PierreRadisson vous invite
à la sortie de la
Fédé 2005 sur les
berges de la rivière
des Outaouais. Le grand rassemblement
aura lieu au Rocher Fendu sur l’île du
Grand Calumet. Entre cette île et la rive
ontarienne, on retrouve une trentaine
d’îles, formant un labyrinthe de canaux
donnant naissance à un ensemble de
sept rapides.
Le nom “Outaouais” provient
des Outaouaks, une tribu de la famille
des Algonquins. Cependant, le peuple
Kichesipirinis (peuple de la Grande
Rivière), nos Algonquins d’aujourd’hui,
avaient nommé cette rivière la Kichesipi
(Grande Rivière). Ceux-ci croyaient que
tout ce qui les entourait; l’eau, la terre
et les animaux avaient une âme. Peuple
nomade, ils revenaient l’été sur l’île
Morrison située en amont de l’île du
Grand Calumet, pour pêcher et contrôler
le commerce des fourrures. Le peuple
Kichesipirinis servait d’intermédiaire
entre les Français et les Hurons. C’était
un endroit stratégique pour eux. En aval
sur l`île du Grand Calumet, on retrouvait
des pierres de grande qualité qui
servaient à fabriquer des calumets de
paix.
Les
Kichesipirinis
s’y
rassemblaient pour des cérémonies
religieuses et pour sceller leurs accords
de paix.
Cependant, les rapides du
Rocher Fendu représentaient aussi un
obstacle. On devait emprunter les
sentiers de portage et on risquait souvent
une embuscade. Ce site a sa propre
légende racontée encore aujourd’hui. Un
célèbre coureur des bois, Jean Cadieux,
voulant sauver ses compagnons d’une
mort certaine,
incita les Iroquois
à le poursuivre
dans ces sentiers.
Pendant
ce
temps,
ses
compagnons de voyage descendirent les
rapides qui étaient, pour ainsi dire,
infranchissables à cette époque. Au bout
de leur périple et suite à la vente de leurs
fourrures, ils repassèrent par l’île du
Grand Calumet pour y trouver Jean
Cadieux mort, enterré sous un tas de
feuilles pour échapper aux Iroquois.
Juste avant sa mort, celui-ci avait luimême marqué sa tombe d’une croix. Un
monument fut érigé en son honneur à
Le monument de Jean Cadieux, que vous verrez
en juin... sans la neige.
deux kilomètres au sud de l’église, à
l’entrée du village de l’Île du Grand
Calumet. On peut encore imaginer de
nos jours la scène grâce à ce site.
C’est ici que nous nous
retrouverons en terre sacrée, sur la
grande rivière pour consolider nos
alliances et célébrer la vie, l’eau et la
terre. Nous n’aurons qu’à regarder et
nous verrons ce qui était, ce qui est et
ce qui sera.
Daniel Gravelle
KAYAK DE MER
L’avancement du Sentier
maritime du Saint-Laurent
Émie Labrecque
Afin de planifier l’inauguration des premières routes
bleues, une importante réunion du comité
provincial du Sentier maritime du Saint-Laurent a
eu lieu le 21 janvier 2005. Les représentants et
les chargés de projet des routes bleues ont discuté
différents thèmes, dont les modalités d’un mode
de gestion qui permettra d’intégrer les futurs
utilisateurs du Sentier. Différentes activités
d’inauguration ont également été suggérées lors
de cette réunion. Si vous désirez participer à
l’inauguration de la Route bleue du sud de
l’Estuaire, la date privilégiée par le comité de
développement est le 18 juin 2005. Profitez-en
pour vous planifier un petit séjour à Rivière-duLoup!
De nouveaux commanditaires
Afin de poursuivre les activités du Sentier maritime,
La Cordée a accordé un don de 10 000 $ par le
biais de leur programme Retour aux Sources.
Ce programme permet à l’entreprise de prendre
activement part au développement des
infrastructures de plein air au Québec en remettant
l’équivalent de 1% des revenus de vente des
produits de la gamme maison La Cordée sous
forme d’aide à l’aménagement, la restauration ou
l’entretien de refuges, sentiers, parois, portages,
etc. La Cordée désire ainsi apporter sa contribution
au monde du plein air et permettre aux nombreux
adeptes de bénéficier de meilleurs sites pour
pratiquer leurs activités favorites, maintenant et
dans l’avenir.1
La revue Géo Plein Air sera le média officiel du
Sentier maritime du Saint-Laurent pour les quatre
prochaines années tandis que le Bureau de
la sécurité nautique de Transports Canada
a confirmé son appui pour la première année.
Nous remercions ces généreux
commanditaires et nous vous invitons à parler
de ce projet à votre entourage afin que de
nouveaux commanditaires encouragent ces
efforts collectifs.
De nouvelles routes bleues
Un comité régional est formé pour mettre en
place la Route bleue Québec/ ChaudièreAppalaches. Le comité débutera d’abord par
la rive sud, en couvrant le secteur entre SaintVallier et Leclerville, puisque la Route bleue
du sud de l’Estuaire couvre déjà une partie
de la région de Chaudière-Appalaches. La
FQCK est l’organisme qui parrainera le comité
régional en présentant une demande de
subvention au programme Interactions
communautaires pour réaliser l’étude
de faisabilité. La région de Québec
sera visée lors d’une démarche
subséquente.
Le Comité ZIP Côte-Nord du Golfe
présente une demande de
subvention au programme
Interactions communautaires pour
réaliser l’étude de faisabilité de la
Route bleue Duplessis. Il débutera par
le secteur situé entre Baie-Trinité et
Natasquan puisque le territoire entre
Natasquan et Blanc-Sablon présente
plusieurs contraintes de navigation dues à
l’exposition et à l’éloignement des services.
Appel aux bénévoles
Toutes les personnes qui aimeraient
s’impliquer dans l’inauguration des deux
premières routes bleues, la promotion du
Sentier et dans la mise en place de nouvelles
initiatives sont invitées à contacter la FQCK
afin qu’on vous transmette les coordonnées
des promoteurs régionaux.
1 - h t t p : / / w w w. l a c o r d e e . c o m / f r /
renseignements/retoursources/
Appui de la RBSE
au Sentier maritime
du Saint-Laurent
Au nom du conseil d’administration de la Route Bleue
du Sud de l’Estuaire (RBSE), je tiens à manifester notre
appui à la FQCK dans ses démarches pour solliciter des
fonds dans le but de soutenir le développement et la
coordination du Sentier maritime du Saint-Laurent. Nous
considérons essentiel qu’une coordination bien organisée
vienne soutenir nos efforts et assurer un minimum d’uniformité
et de cohésion entre les différentes routes bleues.
C’est depuis le début de l’année 2001 qu’un groupe de
bénévoles, à l’origine du projet, a travaillé à rassembler les
différents intervenants régionaux autour du projet. Ces dix
amateurs de kayak ont tous été emballés par le concept et
leur enthousiasme a été appuyé par l’ATR du BSL qui les a
aidés financièrement dès le départ. Au cours des années
suivantes, beaucoup de démarches et d’efforts ont ensuite
permis de développer des partenariats qui à leur tour ont
permis de réaliser plusieurs études conduisant aujourd’hui, à
la veille du couronnement de nos efforts : l’inauguration de
notre Route bleue !
Notre comité de bénévoles a complété les démarches au
cours de l’été 2004 pour constituer un organisme à but non
lucratif : La Route bleue du sud de l’estuaire (RBSE). Notre
assemblée de fondation a eu lieu le 23 novembre dernier et
nous avons maintenant un conseil d’administration constitué
de 9 personnes. Quatre sous comités constitués de membres
du CA et de 21 bénévoles assurent le développement de
différents dossiers devant mener au début officiel des activités
au début de l’été, dont l’implantation du comité d’intendance,
pierre angulaire dans le succès des relations entre la RBSE
et les propriétaires qui nous auront prêté des accès à leur
terrains.
Avant de conclure, je me permets de faire une liste des
différents intervenants qui nous ont appuyés pour vous
démontrer la mobilisation qu’a pu susciter notre projet dans la
région: Association touristique régionale du BSL; les 8 CLD
des 8 MRC riveraines touchées par le projet; les 29
municipalités riveraines; les clubs de plein air; Le Maine
Island Trail Association (MITA); les offices de tourisme; le
comité ZIP du Sud de l’Estuaire; le Québec Maritime;
Développement économique Canada; le Conseil Régional
des Élus du Bas St-Laurent; Pêches & Océan Canada; La
fondation La Cordée; Conseil régional de l’environnement;
Réseau d’observation des Mammifères marins; les
commerces riverains (camping, gîtes, motels, etc.).
Espérant que les routes bleues du Québec pourront compter
sur l’appui de la FQCK, espérant que la FQCK saura assurer
le développement et la consolidation du réseau des routes
bleues, je réitère notre appui dans vos démarches de
financement.
Jean Létourneau
Président, RBSE
LE COURANT / MARS 2005 - 7
LA NUIT DE L’OURS
Alain et elle rampent jusqu’à la
petite fenêtre de plastique découpée à
l’avant de la tente... et se retrouvent nez
à nez avec un géant aux yeux de jais
dont le museau couvert d’une fourrure
soyeuse se fond dans une énorme
masse blanche.
Éric Fortier sursaute et s’assoit dans son sac
de couchage. Il est à peine 3h30, mais déjà,
la clarté de l’aube polaire traverse le nylon
de la tente que l’orthodontiste de 32 ans partage avec sa compagne de 33 ans, Anne
Dumouchel, qui est dentiste. Le léger choc
qui les a réveillés venait de l’extérieur. Le
souffle coupé, le couple se demande avec
angoisse qui peut bien être ce visiteur.
Par Michael Geisterfer
Reproduit avec permission. Sélection, janvier 2004.
© 2004, Périodiques Reader’s Digest Canada Limitée, Montréal, Québec.
La pression se répète. Éric appuie des deux mains sur la masse au
dehors. « Non, chuchote Anne. Tu pourrais le fâcher. » Tout à coup, l’ombre
d’une grosse patte se dessine au plafond. « C’est un ours », murmure-t-elle.
«Impossible », souffle Éric. Ils ont
minutieusement préparé leur descente
de la rivière Soper, sur l’île de Baffin, et
ont lu dans un guide du ministère du Développement économique et du Tourisme
des Territoires du Nord-Ouest que « les
ours blancs ne pénètrent pas dans la
vallée de la Soper. Ils se nourrissent de
phoque, qu’ils chassent le long du littoral.»
L’aventure a commencé en juillet
2001 pour les jeunes gens de Gatineau.
Deux bons amis sont du voyage : Alain
Parenteau, un pharmacien de 31 ans,
et Patricia Doyon, une orthophoniste de
25 ans. Alain a souvent accompagné
Éric et Anne dans leurs descentes en
canot dans les régions sauvages et désolées du sud du Bouclier canadien.
Patricia en est à sa deuxième expédition avec eux.
Jusqu’à présent, tout s’est passé
comme un charme. Un Twin Otter les a
8 - LE COURANT / MARS 2005
ils peuvent hurler à en perdre la voix,
personne ne les entendra.
pris à Iqaluit et les a déposés à la source
de la rivière, à une demi-heure de vol vers
le sud, avec leurs deux canots pliables,
quelques sacs étanches et les barils de
plastique contenant leurs provisions.
Descente le jour, campement sur les rives le soir: ils ont vécu ainsi cinq jours
exquis goûtant de longues heures de
silence absolu dans l’immensité nordique.
Pour leur dernière nuit, ils ont
choisi un affleurement rocheux au bord
de la chute par laquelle la rivière se déverse dans le vaste lac Soper, à trois
heures de canot du village de Kimmirut*.
Éric a pêché un omble chevalier qui leur
a fait un délicieux repas, et tout le monde
a convenu que c’était la conclusion parfaite d’un voyage parfait.
Les voilà pourtant face à un danger auquel leur longue expérience des
expéditions ne les a absolument pas
préparés. L’ours s’éloigne en direction
de la tente où dorment Alain et Patricia.
«Un ours, il y a un ours dehors !» crient
Éric et Anne à l’unisson. La clameur réveille Patricia. Un frisson d’horreur lui
parcourt l’échine: dans cet endroit reculé,
Séparés par l’épaisseur d’une pellicule plastique, l’ours et les humains se
jaugent pendant un instant long comme
l’éternité. L’animal a l’air plus curieux que
menaçant, mais, si loin de sa zone de
chasse habituelle, il doit avoir faim. Une
même prière traverse l’esprit des deux
campeurs: pourvu qu’il perde intérêt et
aille voir ailleurs. Au lieu de quoi l’ours
lève une patte et déchire le haut de la
tente de ses griffes acérées.
Patricia et Alain poussent un cri
d’effroi et se dégagent en hâte des lambeaux de nylon. La jeune femme tente
de fuir à quatre pattes lorsqu’une grosse
patte la happe et la jette à terre comme
si elle n’était qu’un saumon fraîchement
pêché.
En entendant son glapissement de douleur, Alain lâche un grognement de colère, espérant distraire l’ours et l’attirer
vers lui. Le truc marche... trop bien.
L’animal lui saute dessus et l’immobilise sous lui pour mieux le labourer de
ses griffes.
Alain se tord en tous sens, martèle la tête massive de ses pieds, mais
son bourreau esquive sans effort la plupart des coups. Cloué à terre sur le dos,
le jeune homme est totalement à la merci
du prédateur: Quelques morsures au cou
ou à la tête, et l’ours pourra a se repaître à loisir. Sentant sa fin proche, Alain
rassemble son courage.
De l’intérieur de leur tente, Anne
et Éric continuent de s’époumoner, essayer d’effrayer l’agresseur, mais quand
les cris de peur se convertissent en gémissements d’agonie, Éric n’y tient plus
et se précipite à l’extérieur.
RÉCIT
Il découvre Alain par terre sous
l’animal de 2,5 mètres. Tranchant la
corde d’arrimage de la tente, il jette sur
l’ours le gros rocher qui servait d’ancrage.
Malgré le sang qui coule de son dos et
imbibe son caleçon blanc, Patricia se
met à lancer les plus grosses pierres
qu’elle puisse soulever. Elles ricochent
sur le flanc blanc comme de vulgaires
cailloux, à se demander si l’ours ressent
quelque chose. Tout à coup, il se redresse... et marche sur Patricia.
A-t-il pensé que cette proie-là
serait plus facile? Toujours est-il qu’il
prend la jeune femme en chasse. Alain
se relève péniblement. Il a au cou et au
torse de profondes blessures qui saignent
abondamment.
Aucun être humain n’a jamais
battu un ours à la course, mais Patricia
n’a d’autre choix que de fuir, pieds nus
sur le roc couvert de mousse. Éric
s’élance derrière elle en vociférant, armé
du couteau de chasse qu’il garde à côté
de son oreiller quand il campe en forêt,
au cas où... Il ne pense qu’à une chose:
arrêter l’ours avant qu’il ne tue Patricia.
Elle trébuche, s’étale, n’a pas le temps
de se relever: l’ours est sur elle.
«Roule-toi en boule », entend-elle
crier. Elle replie ses genoux contre sa
poitrine pour protéger ses organes vitaux.
Les griffes déchirent sa chair, mais elle
ne ressent aucune douleur, seulement
le poids de son assaillant, une immense
tristesse et une formidable colère à la
pensée de ce que sera vraisemblablement sa fin.
Avec un hurlement sauvage, Éric
plonge sa lame de huit centimètres dans
l’épaisse fourrure du cou, une, deux, trois
fois. Soudain, l’ours se relève, lui jette
un regard intrigué et s’éloigne du camp
en longeant la rive.
Un silence hébété l’accompagne.
Patricia se remet sur pied, tremblant sur
ses jambes, et fixe d’un air ahuri sa tente
dévastée. Le sang coule des estafilades
qui sillonnent son cou et son dos. Alain
avance en boitant vers les canots dans
ses vêtements déchirés et ensanglantés. Anne s’arrache aux transes qui la
clouaient sur place et prend la direction
des opérations.
«Il faut sortir d’ici au plus vite,
lance-t-elle en passant une veste en
peau de mouton autour des épaules
d’Alain. L’ours pourrait revenir».
Éric et elle font monter les deux
blessés dans les canots, attachent les
embarcations et mettent à l’eau ce radeau improvisé. Aucun d’eux ne sait
quelle direction prendre, encore moins
s il y a un espoir qu’ils arrivent à bon
port.
Tout en fendant l’eau calme de sa
pagaie, Anne observe ses amis blessés.
Ramassée sur elle-même, Patricia fixe
le fond du canot d’un oeil morne. Alain
se tient le poignet et regarde sa montre:
il prend son pouls. Anne et Éric échangent un regard et appuient plus fort sur
leurs pagaies, luttant contre la fatigue
qui alourdit leurs bras.
Trois heures et près de huit kilomètres plus tard, grâce à leurs cartes,
ils trouvent le chemin de Kimmirut de
l’autre côté du lac. Anne reste avec les
blessés tandis qu’Éric court chercher de
l’aide au village inuit, trois kilomètres
plus loin.
Une heure plus tard, il est de retour en camion avec l’infirmière du village. Elle étouffe un cri en apercevant
Alain et Patricia. Peu après, une ambulance aérienne se pose au village et
emporte les blessés à Iqaluit.
L’un et l’autre souffrent de lacérations multiples. L’ours a raté de peu la
jugulaire d’Alain. Ses blessures au cou
et au torse nécessiteront plus de 50
points de suture; certains muscles, tranchés jusqu’à l’os, devront être reconstruits. Si l’attaque s’était produite à un
jour de trajet de Kimmirut plutôt qu’à la
toute fin du voyage, Alain aurait peut-être
succombé. Malgré tout, Patricia et lui
ont eu de la chance.
En circulant dans le village après
l’évacuation de leurs amis, Éric et Anne
ont croisé un groupe arrivé en canot une
journée avant eux. Ses membres avaient
vu un ours blanc dans le même secteur
et s’étaient réfugiés auprès d’une expédition plus nombreuse qui campait sur
la plate-forme où les quatre amis allaient
dresser leur campement le lendemain.
Alertés, les gardes du parc n’avaient pas
réussi à localiser l’animal.
Le couteau d’Éric trône
aujourd’hui dans une vitrine chez lui, à
Gatineau. Sa lame maculée de sang
mêlé de poils témoigne de l’expérience
la plus effrayante qu’il sera donné de vivre à son propriétaire - du moins, c’est
ce qu’il espère.
Le 9 décembre 2002 Mme Adrienne
ClarkSon, gouverneure générale du Canada, a décoré Éric Fortier de la Médaille
de la bravoure.
Nous désirons remercier les Périodiques
Reader’s Digest Canada Limitée, pour
nous avoir permis de reproduire ce texte
à l’intention de nos lecteurs.
Photos : http://www.nunavutparks.com
La rédaction
* Kimmirut (Le talon, faisant référence à
un affleurement rocheux dans la baie) est
encore connu sous le nom de Lake
Harbour. Population 440 (91 % inuite).
Ce petit village du sud de l’île de Baffin,
blotti entre baie et collines, est construit
près du lac Soper, à l’embouchure de la
rivière du même nom. Ses sculpteurs
produisent des pièces remarquables,
grâce à la couleur de la pierre autant qu’au
mérite artistique. Il est possible d’y visiter
une carrière de «pierre à savon».
Kimmirut sert de porte d’entrée ouest au
Parc territorial Katannilik.
Source :
http://www.destinationnunavut.com/
tourisme/adm_kim.htm
LE COURANT / MARS 2005 -
9
Tel un long ruban vert se déroulant sur
une toile de fond brune à texture rugueuse,
la rivière Soper (que les gens de la localité
appellent “Kuujuaq”) ondule à partir des
hauts plateaux de la péninsule Meta
Incognita, se déversant d’abord dans le
lac Soper et puis dans les eaux de
Pleasant Inlet sur le littoral sud de l’Île de
Baffin. Pendant des siècles, cette vallée
que l’on peut qualifier de verdoyante a été
utilisée par les Inuit de la côte à la fois
comme source de gibier et de petits fruits
et comme la route la plus directe et la plus
courte pour se rendre dans les autres
parties de l’île. De nos jours, cette vallée
revêt tout autant d’importance car elle
demeure un foyer d’activités pour les gens
de la localité.
La croissance du saule de l’Arctique dans
la vallée illustre la richesse créée par son
microclimat. On y trouve une végétation
dense à plusieurs endroits, et des arbres
atteignant 3,6 m de hauteur – un
phénomène unique à cette latitude. Au
début de l’été, des fleurs à profusion
tapissent la vallée et les pentes moins
élevées, et le lièvre de l’Arctique, le loup,
le renard et le caribou foisonnent.
Dans le contexte de l’Arctique, la Soper
possède un débit très imposant, ce qui la
rend navigable sur environ 50 km en
remontant vers l’intérieur. Donnant leur
apport à ce débit, la rivière Livingstone et
la rivière Joy sont deux tributaires qui
drainent des zones importantes au nord
et à l’ouest. Au total, ce système
hydrographique fluvial s’étend sur une
superficie de plus de 2 500 km2.
Avec une telle richesse patrimoniale tant
sur le plan humain que naturel, la vallée
de la rivière Soper offre aux visiteurs des
occasions
exceptionnelles
de
comprendre et d’apprécier les qualités qui
distinguent les rivières du patrimoine
canadien. Tout comme les générations
d’antan qui ont parcouru la vallée sur la
terre ferme, sur la neige, les visiteurs de
nos jours trouvent que la vallée est une
région très accessible et très agréable à
visiter.
INFO : http://www.chrs.ca/Rivers/Soper/
Soper-F_f.htm#7
Pour plus d’informations, voir le site
www.nunavutparks.com/on_the_land/
katannilik_park.cfm.
L’ours polaire
Au Nunavut, vous êtes au pays de l’ours
polaire. Ce dernier est l’un des plus gros
carnivores au monde. Il est puissant,
rapide et aussi agile sur la terre que dans
l’eau. La meilleure méthode de sécurité
consiste à les éviter.
Aire de distribution
Les ours polaires se retrouvent sur la
banquise, les côtes et les îles de l’Arctique
jusqu’au sud de la baie d’Hudson. Il se
tiennent sur la glace de l’océan et
s’aventurent à quelques kilomètres à
l’intérieur des terres. En été, ils voyagent
le long de la côte et se servent des pointes
et des anses rocailleuses pour se repérer.
On les a parfois aperçus à plus de 150
km de la côte.
INFOS : http://www.nunavutparks.com/
visitors_centre/polar_bear_safety.cfm
Le match
L’ours polaire
L’humain
Poids
Hauteur sur quatre pattes
Hauteur, sur deux pattes
Vitesse de marche
Vitesse de course
Dentition
de 500 à 750 kg
1,5 m
3,30 m
5 à 6 km/h
jusqu’à 50 km/h
42 canines
peut dévorer en
une seule fois un
phoque de 70 kg,
nageoires et os
compris.
70 kg
10 - LE COURANT / MARS 2005
1,70 m
3 à 6 km / h
15 km / h
4 canines
peut dévorer en une
seule fois un BigMac
de 500 g, emballage
non compris
Suite de la page 6
que d’autres paliers de gouvernement. Le Conseil
offre aux intervenants de la collectivité maritime
une tribune de consultation et de mise en commun
de l’information sur les questions de sécurité, de
navigation et de pollution marine. Le CVCMC se
réunit en conférence nationale deux fois l’an, au
printemps et à l’automne.
Des séances de consultation sur le projet de
règlement sur les embarcations de plaisance ont
été tenues dans toutes les régions au printemps
de 2004 et lors de la réunion nationale du Conseil
consultatif maritime canadien (CCMC) en mai
dernier, à Ottawa.
Pourquoi une réforme?
La Loi sur la marine marchande du Canada
(LMMC) est le principal instrument législatif traitant
de l’utilisation des bâtiments commerciaux et des
embarcations de plaisance en eaux canadiennes.
Plus de 100 règlements ont été pris en vertu de la
LMMC, qui est l’une des plus anciennes lois au
Canada.
Au fil des ans, un grand nombre de modifications
ad hoc ont été apportées à la Loi, de sorte que
cela a créé un instrument législatif difficile à utiliser
et qui nuit à la performance économique de
l’industrie maritime du Canada.
Des progrès décisifs ont été accomplis avec
l’adoption de la Loi de 2001 sur la marine
marchande du Canada (LMMC 2001), qui a reçu
la sanction royale le 1er novembre 2001. Cette
nouvelle loi est une version simplifiée et actualisée
de l’ancienne loi qui entrera en vigueur lorsque
les règlements d’application seront établis, ce qui
devrait se produire vers la fin de 2006.
Les travaux de réforme de la réglementation
comportent deux volets.
Volet I - les règlements qui ne sont pas conformes
à la nouvelle loi seront remaniés et leur nombre
sera réduit. En outre, de nouveaux règlements
requis en vertu de la LMMC 2001 seront établis.
Lorsque le volet I sera terminé, soit vers la fin de
2006, la nouvelle loi entrera en vigueur. Le volet
1 de la réforme suit actuellement son cours.
Volet II - après 2006, les règlements qui sont
conformes à la nouvelle loi seront mis à jour.
Récit : il y a dix ans, aux Escoumins
Les vrais coureurs des bois
du Canada
Voici l’histoire rocambolesque de deux coureurs des bois qui « connaissaient plein d’affaires sur les rivières et les
rapides ». Cela s’est passé sur la rivière des Escoumins en juin 1995. L’auteur et acteur de cette mésaventure, l’a
racontée plusieurs fois autour du feu ou pendant les longues navettes. Il y a un an, alors qu’il tentait de retrouver le
fil du récit pour des amis qui ne l’avaient pas encore entendu, il s’est rendu compte que, même avec l’aide de ses
comparses, il avait du mal à relier tous les morceaux de l’aventure et d’une série de gaffes monumentales
commises dans le rapide de l’échelle à poisson. Il s’est dit que, « avant de devenir complètement sénile et gaga, il
devait écrire tout ça, pour la postérité ».
Texte et photos : Louis Sirois
Club de canot Les Coureurs d’eau de Québec.
À la Saint-Jean-Baptiste, Guy Boulianne m’a proposé
de faire l’exploration d’une petite rivière de son coin de
pays, les Escoumins, sur la Côte nord. C’est là que la
rivière des Escoumins vient se jeter dans le fleuve.
Guy avait repéré sur des cartes topographiques une
section de 10 km qui semblait avoir un potentiel en
terme d’eau vive pour le canot et le kayak. Il proposa
donc à moi et Marta, une pyrénéenne arrivée au pays
depuis peu, de se joindre à lui pour découvrir cette
section jamais explorée par des pagayeurs. Marta
possédait déjà une certaine expérience en kayak de
rivière, alors c’était parfait pour elle.
− Je vais te montrer Marta, c’est quoi des coureurs des
bois du Canada. Guy et moi, on connaît plein d’affaires
sur les rivières et les rapides. Suis-nous, et t’auras pas
de problèmes. Tu vas voir, ça va être super le fun.
Bienvenue chez maman Guy Bou
Le vendredi, il était prévu de dormir à la maison familiale
de Guy aux Escoumins, et de faire la descente samedi.
La préparation a été assez simple : un petit coup d’œil
sur les cartes topographiques. Chaque petit trait en
travers de la rivière indiquait l’emplacement d’un rapide,
par contre aucune cote n’y apparaissait. Seule un «R»
pour indiquer un rapide et un «C» pour une chute. Il était
quand même possible d’évaluer la difficulté d’un rapide
par le calcul de la pente. C’est ainsi qu’on a pu évaluer,
avec assez de précision, la cotation de ces rapides.
Les coureurs des bois du Canada ne connaissaient
pas toutes ces techniques de savants calculs que Guy
et moi, bien sûr, maîtrisions très bien en plus de connaître
plein d’affaires sur les rivières et les rapides.
Comme équipement on avait tout ce qu’il a de plus
standard : matériel d’eau vive, vêtements isothermiques,
deux trousses de premiers soins, deux sacs à corde,
une trousse de traction en Z. On avait aussi de
l’équipement de camping, sans oublier le bœuf
bourguignon de Guy Bou.
Une petite escale à la maison familiale de Guy m’a
permis de rencontrer sa mère et deux de ses frères. Je
crois que lorsqu’ils sont réunis, ils jouent à un drôle de
jeu qui consiste à prendre la parole et à dire le plus de
mots possible avant de perdre le souffle. Lorsque l’un
des joueurs perd le souffle, un autre reprend la parole et
tente de marquer un point en dépassant le nombre de
mots dits par le joueur précédent. Quel match. A coté
de ça, le Super Bowl, c’est rien !
Une sortie touristique tranquille
Après qu’un habitant du coin nous ait donné quelques
détails rassurants sur le trajet et sur la chute à Pinel,
nous avons pris la route qui longe une bonne partie de
la section. On pouvait apercevoir la rivière de la voiture.
Eau vive, R1 et R2. La conclusion était évidente, la
dénivellation totale est forcément concentrée dans les
deux chutes. Ça va donc être super relax et, en plus,
y fait super beau.
− Bof ! Moi j’prends pas mon « wet » j’vais cuire, y fait
ben trop chaud !
− Ouais ! Moi non plus !
− On n’aura pas besoin de deux trousses de premiers
soins. J’vais prendre mon kit de traction en Z et mon
sac à corde.
− On n’aura pas besoin de deux sacs à corde, laisse
ça dans le char, et ça aussi, et ça, et ça…
Torse nu et en bermuda, le casque clipé dans les
ballounes, on part pour une petite sortie touristique prévue
tranquille, à part le portage des deux chutes. Jusqu’au
dîner : grosses vacances dans un décor magnifique,
R1-R2, ce qui permet à Marta de découvrir l’arrière
pays. Au loin, les montagnes semblent se refermer sur
la rivière.
LE COURANT / MARS 2005 -
11
L’Échelle à poisson
Quelques kilomètres après le dîner, la rivière commence à s’encaisser dans un joli petit canyon débutant
par un R4 d’environ 200 m. Guy a nommé ce rapide
l’Échelle à poisson en raison d’une série de marches
composant sa première moitié, faisant penser aux passes migratoires pour les saumons.
L’évaluation du rapide par deux coureurs des bois du
Canada qui connaissent plein d’affaires sur les rivières
et les rapides s’effectue assez aisément en marchant le
long de la rive droite jusqu’à un resserrement de la
rivière qui semble se terminer par une petite chute de
rien du tout.
On ne peut pas vraiment voir la chute de rien du tout, la
falaise sur la rive droite plonge directement dans la
rivière, interdisant l’approche par voie terrestre. Bof !
Ça va passer c’est sûr !
− Inquiète-toi pas Marta, on connaît plein d’affaires sur
les rivières et les rapides.
− Ouais ! On va passer par là, puis après on va
descendre la petite marche, puis
après on va tourner à gauche, puis
après…
La première étape de la descente
Je décide de passer le premier. Je
passe par là, puis après je descends
la petite marche, puis après je tourne
à gauche et puis après… bang ! dans
la barrière rocheuse. Mon canot est
plaqué contre une rangée de roche.
Comme il est stable, je vais prendre
une pause !
Guy s’élance à son tour. Descente
impeccable. Il passe toutes les
étapes. Il fait un arrêt beaucoup plus
bas sur la gauche, près de la paroi
rocheuse, en haut de la petite chute
de rien du tout. A Marta maintenant.
Elle amorce la descente, elle passe par là ; elle descend la petite marche ; elle tourne à gauche, descend
une autre petite marche et continue pour faire finalement
un arrêt dans un contre-courant derrière une grande
roche plate centre gauche de la rivière, plus bas par
rapport à ma position.
Guy Bou en bas de la petite chute : premier moment de panique
Guy reprend la descente vers la petite chute, passe
une petite marche, se fait monter en chandelle en
traversant un rouleau et retombe à l’envers juste en
haut de la petite chute. Guy tente de sortir de son kayak
pendant qu’il descend la petite chute. Une fois au bas
de la chute, la veine d’eau le plaque au fond. Après
quelques secondes de boum boum sur le casque, Guy
décide de sortir pour prendre une bouffée d’air. Marta et
moi, de notre position, tout ce que l’on a pu voir, c’est un
12 - LE COURANT / MARS 2005
kayak disparaître derrière une petite chute de rien du
tout et puis, rien du tout, pendant au moins un petit
moment.
Traduire par de maudites petites branches qui grafignent
les jambes au sang. Marta nous signale alors qu’elle
va avoir beaucoup de difficulté à reprendre la descente
à partir de sa position actuelle.
Guy est ressorti à la nage pour aller s’asseoir gentiment
sur une île de sable, histoire de récupérer un peu. Je lui
demande par signe si tout va bien et si Marta et moi
pouvons nous s’élancer à notre tour. Il semble nous
répondre quelque chose du genre, “attend un peu, ou
fous-moi la paix pour l’instant”. Un bon moment plus
tard, Guy nous fait savoir qu’il désire venir nous rejoindre
à pied, en passant par-dessus la falaise pour redescendre
au début du canyon. Je décide alors de rejoindre Marta
qui est plus bas. Je remonte dans mon canot qui s’était
coincé sur les roches et je saute la petite marche. Je
manque le virage à gauche et mon canot se fait prendre
solidement en cravate double, plaqué sur des gros
rochers.
Guy veut traverser sur la roche plate où se trouve
Marta pour voir comment résoudre l’impasse, mais
pour cela, il préfère prendre un kayak plutôt que de
prendre mon canot dépourvu de sa selle. On planifie
donc de traverser le kayak de Marta sur la rive droite
en le pendulant au bout de mon sac à corde. Une fois la
corde lancée, Marta attache son kayak au bout de la
corde et nous le ramenons de notre côté. Guy monte à
bord et rejoint Marta sur la roche plate pour examiner la
situation. Après quelques minutes d’analyse et de discussion avec Marta, Guy me fait savoir que Marta
préfère ne pas descendre le reste et surtout ne pas faire
la petite chute.
Mon canot en cravate
Et voilà mon canot stupidement gîté vers l’amont, avec
la rivière au complet qui semble s’engouffrer à l’intérieur.
Mais au moins, tout est stable pour l’instant! Je vais
Le super plan infaillible
Étant donné que Guy et moi on connaît plein d’affaires
sur les rivières et les rapides, on finit, après quelques
minutes de signes de sourd et muet et gesticulations de
toute sorte, à mettre au point un super
plan infaillible qui consiste à faire passer
Marta de sa roche plate jusqu’à la rive
droite. Je relance donc mon sac à corde
en direction de la roche plate et mes
deux amis l’attrapent. Guy remonte dans
son kayak et vient me rejoindre pour
m’assister dans l’opération. Le tout se
déroule bien et Marta est pendulé sur la
rive droite.
Après quelques discussions Marta
décide de faire la petite chute. Afin de
rejoindre son kayak resté en bas du
rapide, Guy se prépare à descendre la
petite chute à la nage étant donné qu’il
est impossible de la marcher sur la rive
droite. Je propose donc à Guy de
L’approche de l’échelle à poisson
descendre la chute en duo avec moi
dans mon canot. Il faut se hâter car
l’après-midi est déjà avancé. Alors je finis de ranger
attendre que Guy me rejoigne. Il pourra me donner un
mon sac à corde, et, pour aller plus rapidement, au lieu
coup de main pour sortir mon bateau de là.
de prendre mon temps à le replacer autour de mon
ceinturon, je le clipe dans le fond de mon canot pendant
La balade de Guy prend plus de temps que prévu,
que Guy prend place à l’avant. Et hop ! En direction de
j’entreprends donc d’essayer de dégager mon canot
la chute.
moi-même. Force par en haut, force de côté, puis de
l’autre côté, à la longue, il fini par bouger un peu. Le
Les seuils
canot tourne un peu sur lui-même, l’eau a soudainement
Soudain le canot se coince et s’immobilise. On débarque
moins d’emprise sur lui. Par contre elle s’engouffre
sur les rochers à gauche et on se met à brasser le canot
différemment dans le canot, ce qui a pour effet d’emporter
dans tous les sens. Il se dégage et descend au pied de
mon baril étanche qui n’était pas fixé pour résister à une
la chute, où il se coince de nouveau. Mais cette fois, il
telle pression. Un instant plus tard, la selle s’arrache et
est hors de portée.
est emportée par le courant. Finalement, je parviens à
À suivre...
dégager complètement le canot et à le ramener sur la
rive.
Nos aventuriers échapperont-ils aux griffes de la
Guy fini par me rejoindre après sa petite balade en forêt,
non sans quelques petites difficultés de nature horticole.
rivière? Reverront-ils la lumière du jour? C’est
ce que vous saurez en lisant le prochain numéro
du Courant, en kiosque dès le mois de mai.
LE MONDE DES
PAGAYEURS RÉCRÉATIFS
brèves, événements, livres, équipement
COMPÉTITION INTERNATIONALE
DE RECHERCHE ET SAUVETAGE
Halifax, 30 septembre - 1 octobre 2005
La compétition ISAR (nternational Search
and Rescue Competition) est un
événement annuel entre des équipes de
secouristes maritimes bénévoles du
Canada et des États-Unis mettant à
l’épreuve leurs connaissances et
expertise en recherche et sauvetage.
En 2005, la compétition se déroulera le
vendredi 30 septembre à la base de la
Garde côtière canadienne à Dartmouth,
Nouvelle Écosse et le 1er octobre sur le
quai historique de Halifax. L’hôtel officiel
est le Park Place Ramada Plaza de
Dartmouth, Nouvelle Écosse.
(Réservations: 1-800-561-3733).
Six équipes américaines et six équipes
canadiennes s’affronteront. Chaque
équipe comptera quatre membres, dont
l’un sera désigné capitaine. Trois
membres de chaque équipe, qui seront
choisis au hasard par les organisateurs
de la compétition le jeudi 29 septembre
2005, participeront aux six épreuves
précisées ci-dessous.
Chacune des épreuves de la
Compétition ISAR sera jugée selon les
normes canadiennes, par deux juges
(représentant la GCC et l’USCGA). Les
équipes canadienne et américaine qui
obtiendront le plus grand nombre de
points recevront respectivement le
trophée destiné à la meilleure équipe
canadienne et celui destiné à la meilleure
équipe américaine.
INFO: http://www.ccga-gcac.org/
isar2005/french/home/index.asp
XCENTRIK
OU L’HYGIÈNE RÉINVENTÉE
L’entreprise XCENTRIK lance un tout
nouveau produit, pratique et original : le
savon en feuilles. Offert en trois
fragrances : fruitée, brise d’été et fraîcheur
le savon XPRESS se présente dans un
boîtier de 50 feuilles. L’emballage se
glisse facilement dans une poche, un
sac à dos, un baril ou une trousse de
premiers soins. Pour l’utiliser, il suffit de
prendre une feuille de savon et de se
mouiller les mains avec de l’eau, de
mousser et de rincer. Biodégradable et
sans phosphate, chacune des feuilles
contient de l’aloes et des agents
hydratants qui aident à garder les mains
très douces.
Coût : environ 4 $ par boîtier de 50
feuilles
Disponible dans les pharmacies,
épiceries et certains grands magasins.
INFO : www.xcentrik.ca
20e siècle, témoignent des expéditions
de ces années déjà lointaines.
La Mauricie, paradis de lacs, de forêts
et de rivières était très prisée des riches
américains au tournant du 20e siècle et
jusqu’à la venue des ZECs en 1978.
L’histoire des clubs de chasse et pêche
et de leurs célèbres visiteurs, dont
Roosevelt et Rockefeller, vous est
racontée ainsi que l’histoire de leur
transformation en attraits touristiques
incontournables.
L’arrêt du flottage du bois sur la rivière
Saint-Maurice a permis aux gens de la
région de se réapproprier cette rivière et
a vu naître la pratique de nouveaux
sports nautiques, parfois extrêmes.
Alors que leurs parents pratiquaient
surtout la chasse et la pêche en forêt,
découvrez comment la nouvelle
génération se divertie dans cet immense
parc de jeux en plein air.
PRENDRE LE BOIS
Pour permettre aux enfants d’exercer leur
habileté, un jeu de chasse à l’orignal et
de pêche à la ligne leur est proposé.
Venez Prendre le bois dans la toute
nouvelle exposition du Musée québécois
de culture populaire. Cette expression
signifie autant le fait de fuir ou de travailler
dans le bois que de s’y rendre pour le
plaisir. Cette exposition démontre
l’importance de cette forme d’évasion
pour les Mauriciens mais aussi pour tous
les Québécois.
Prenez le bois dans cette exposition qui
sent presque la forêt…qui vous fera
sourire, vous émouvoir, vous souvenir,
vous évader… Au Musée québécois
de culture populaire, Centre-ville TroisRivières, du 18 mars 2005 au 14 janvier
2007. www.culturepop.qc.ca
Vous serez entraîné dans un décor
d’aventuriers. Ouvrez la porte d’une
tente et fouillez les sac-à-dos remplis
d’histoires d’expédition en canot. Vous
vous rendrez vite compte que la forêt
rend débrouillard. À la sortie de la tente,
d’anciens films de l’historien Albert
Tessier, datant de la première moitié du
FONDATION RIVIÈRES
Ottawa entend lutter contre les
changements climatiques par
l’harnachement des rivières
Montréal, le 4 mars 2005 ‘
La Fondation Rivières dénonce fortement
le nouveau programme fédéral
d’encouragement à «la production
d’énergie renouvelable» destiné à
favoriser notamment le développement
des petites centrales hydroélectriques.
Pour appuyer la réalisation de ces projets
énergétiques, le budget 2005 du
gouvernement fédéral prévoit l’octroi de
886 millions $ sur 15 ans, à commencer
par 97 millions $ au cours des cinq
prochaines années, à la réalisation de
tels projets. Le financement de cette
mesure est inclus dans les 2,3 milliards
$ sur cinq ans qui seront investis par
Ottawa afin de rejoindre les objectifs du
protocole de Kyoto.
Lisez la suite sur le site Internet à
l’adresse suivante: http://www.riversfoundation.org/html/
Communique_budget.pdf.
À lire: Voici un verbatime radio d’une
entrevue réalisée avec le ministre de
l’Environnement, M. Thomas Mulcair, à
propos de la rivière Magpie.
http://www.radio-canada.ca/url.asp’/
regions/est-quebec/nouvelles/200502/
28/006-magpie-mulcair.asp
Le DVD Long live a free Magpie, produit
par James McBeath et Lisa Utronki de
Breathe Productions, a remporté le prix
du meilleur film au National Paddling Film
Festival. Cet événement constitue le plus
important festival de canot, de kayak et
de rafting du monde. Ce film, qui présente
une récente expédition en kayak sur la
rivière Magpie, a ainsi devancé 200
autres productions provenant de différents
pays.
MÉMOIRES
Les derniers mémoires de Fondation
Rivières sur Internet.
Les rivières : un patrimoine collectif à
conserver. Janvier 2005.
Mémoire présenté à la Commission de
l’économie et du travail.
http://www.rivers-foundation.org/
Memoire/
memoire_fondation_rivieres.pdf
Mémoire présenté à la Commission de
l’aménagement du territoire. Dans le
cadre de l’étude du projet de loi no 62,
Loi sur les compétences municipales.
Mars 2005.
http://www.rivers-foundation.org/
Memoire/05_03_08_memoire_62.pdf
LE COURANT / MARS 2005 - 13
ÉVÉNEMENTS
Festival Vagues-en-Ville
23-24 avril
MESSAGE D’INTÉRÊT PUBLIC
Le QUINZEE : Y DORMIR EN TOUTE SÉCURITÉ
De plus en plus de personnes se voient
offrir, durant la saison hivernale, la
possibilité de vivre l’expérience de
dormir dans une hutte de neige,
communément appelée quinzee.
Pour que le séjour dans cet abri qui
s’apparente à un igloo soit des plus
sécuritaires, la Régie du bâtiment du
Québec recommande l’observation de
règles minimales de sécurité.
Résistance structurale
Si la qualité de la neige dans le GrandNord permet aux Inuits d’ériger des igloos
en toute sécurité, à l’aide de blocs de
neige, il n’en est pas de même sous nos
latitudes plus basses. Il faut donc
privilégier le quinzee.
Celui-ci est un amoncellement de neige
compressée dont on évide la partie
centrale (habitable) en prenant soin de
laisser une épaisseur de neige d’au moins
Mountain Equipment Co-op et
l’association Canadienne du canotage
récréatif sont fiers de présenter les films
gagnants du Water Walker Film Festival
Le festival a été créé en 1989 pour rendre
hommage à Bill Mason - grand
canoéiste, cinéaste, auteur, peintre et
écologiste qui a inspiré les Canadiens
dans leur découverte des lacs et rivières
canadiens.
14 - LE COURANT / MARS 2005
30 à 45 cm pour former la partie
supérieure. En raison de son diamètre
intérieur n’excédant pas 4 m, le quinzee
offre une bonne résistance structurale. Il
peut ainsi abriter de deux à quatre
personnes en toute sécurité.
Gaz toxique
Pour éviter que l’oxygène se transforme
en monoxyde de carbone (CO), il est
défendu d’utiliser des lanternes,
réchauds, appareils
catalytiques ou autres
à l’intérieur d’un
quinzee.
Froid
Le plancher est
légèrement plus élevé
que le haut de
l’ouverture utilisée pour
entrer dans le quinzee.
Refuge
Cela permet de
maintenir
une
température moins
froide à l’intérieur. Un
refuge chauffé et facilement accessible
doit être prévu à proximité du quinzee.
Le Festival Vagues-en-Ville tient sa 4e
édition les 23 et 24 avril prochains. Voici
l’adresse Internet de l’événement :
www.vagues-en-ville.com
route des fourrures en canot, de Jasper
à Montréal.
Une collaboration de : Club de canot et
plein air Les Coureurs d’eau, Aventures
Terre Sauvage, Club de plein air L’Aval,
Club de canoë-kayak Échohamock,
Société de Canotage de Québec
Louis Sirois
Président Club Les Coureurs d’eau,
Comité d’organisation du Festival
Vagues-en-Ville, (418) 527-3051,
[email protected]
http://www.jasperquebec2004.com/
P.S. – Nous sommes fiers de compter
parmi les membres de notre comité
d’organisation du Festival, Jean-Philippe
Bellefeuille, celui-là même qui a fait la
Voir article « Seul en canot, d’un océan
à l’autre » dans ESPACES, janvier 2005
page 12.
KABEC
Changement d’adresse
Merci à l’avance et bonne journée,
Championnats nord américains
de canot ouvert
Jonquière 15 - 17 juillet 2005
Un petit mot pour vous donner notre
adresse WEB - j’ai remarqué dans la
dernière édition du Courant que vous ne
l’aviez pas : www.kabec.org
Info : Fédération québécoise du kayak
d’eau vive - (514) 252-3099
Merci.
Nicolas Boyer, coordonnateur KABEC
Festival d’eau vive
de la Haute- Gatineau
26 - 28 août 2005
h t t p : / / w w w. r b q . g o u v. q c . c a /
dirGrandPublic/dirPensezSecurite/
quinzee.asp
Pour une pratique sécuritaire des loisirs
hivernaux, nous vous demandons de
bien vouloir transférer ce message à vos
membres et partenaires.
En célébrant les meilleurs films sur le
canot, le kayak, l’environnement et la
préservation des cours d’eau,
l’association Canadienne du canotage
récréatif veut souligner le travail important
de Bill Mason et continuer la
conscientisation du public concernant la
protection des régions de grande nature.
http://paddlingcanada.com/waterwalker/
Le mercredi 13 avril à 19h30.
Auditorium A-1510
Au Collège Ahuntsic
9155, rue St-Hubert, Montréal
Billets 8$, En vente au Comptoir de
services aux membres
Les billets seront 10$ à l’entrée.
Tu es adepte de canot kayak et tu
recherches une expérience de travail en
camp de vacances ?
Alors, le Camp Massawippi du Centre de réadaptation Mackay
pourrait avoir un emploi qui te permettrait de partager ta passion avec
ses campeurs. Notre colonie de vacances est conçue pour recevoir
des personnes âgées entre 6 et 30 ans, ayant une déficience physique,
ou des personnes sourdes ou malentendantes. Nous sommes situés
dans un domaine de 19 acres dans les Cantons de l’est, qui s’étend
tout au long du Lac Massawippi.
Nous sommes à la recherche d’un Moniteur de Canot
Kayak alors si tu es bilingue, attentionné et responsable,
en plus de vouloir passer un été inoubliable, fais nous
parvenir ton curriculum vitae sans tarder, par courriel :
[email protected], ou par télécopieur :
(514) 482-4536.
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RÉSERVE FAUNIQUE
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LA VÉRENDRYE
La fédération québécoise du
canot et du kayak est
présentement à la recherche
de personnel pour combler les
postes suivants :
Agent de bureau (temps plein)
Exigences requises :
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D’ÉTÉ
- autonomie
- bilinguisme
- entregent
- minutie
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- maîtrise des logiciels Word, Excel,
Internet
Vous êtes dynamique, vous aimez le travail
d’équipe et la vie de groupe?
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(saisonnier)
Vous rêvez de travailler dans un
environnement exceptionnel?
Exigences requises :
- bilinguisme
- connaissances en géographie et
dans le milieu du canot et du kayak
de mer
- disponibilité pour tout l’été (avril à
août)
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Date limite pour postuler : 24 mars 2005
Par courriel :
[email protected]
AVIS DE RECHERCHE
:
Avis de recherche sur Diane Bolduc
Nous recherchons notre courageuse
compagne d’aventure qui, en 1976, nous a
aidé et accompagné dans notre expédition en
canot de Schefferville à Fort Chimo.
Appelles-moi! Ruth Hazzard au 1 413 256
1721 ou [email protected].
PS: Je reviens encore faire du canot au
Québec.
LE COURANT / MARS 2005 - 15
Sortie annuelle 2005
Bottin Internet
24, 25 et 26 mai
OUTAOUAIS
Club Pierre-Radisson
VOTRE CONSEIL
D’ADMINISTRATION
Président : Daniel Gauvreau
[email protected]
Vice-président : Christian Drolet
[email protected]
Trésorier : André Bleau
[email protected]
Secrétaire : Lucie Chenier
[email protected]
Administrateurs :
Jean Plamondon
[email protected]
Pierre Saint-Hilaire
[email protected]
Patrick Daigle
[email protected]
Le Groupe d’accès à la
Montmorency (GAM) a acquis, au nom
de tous les amateurs de rivière, un
terrain qui permet d’accéder à la
rivière Montmorency. L’achat du
terrain a été fait au moyen de
contributions privées importantes des
membres du GAM. Maintenant que le
GAM est propriétaire, il faut entretenir
et aménager ce terrain.
Vos dons soutiendront les
actions du GAM. N’oubliez pas que ce
terrain est pour votre usage. Le Gam
peut émettre un reçu officiel de don
charitable pour toute somme de 10 $
et plus.
Devenez ami du GAM grâce à
une cotisation annuelle de 10 $. Une
contribution de 150 $ et plus vous
permet de devenir ami à vie du GAM.
FAITES PARVENIR VOS DONS À :
Groupe d’accès à la Montmorency
3667 rue Pélissier
Ste-Foy (Québec) G1X 3W9
LE COURANT / MARS 2004
Fédération québécoise
du canot et du kayak
www.canot-kayak.qc.ca
[email protected]
ORGANISMES MEMBRES
CLUBS DE CANOT
Kabec, Outaouais
*** www.kabec.org
Kaminak, Estrie
www.kaminak.qc.ca
La Cordelle, Rimouski
www.lacordelle.com
L’Aval, Université Laval, Québec
www.clublaval.qc.ca
L’Aviron, Saguenay
http://www.clubaviron.ca/
Les Aventuriers du Québec, Montréal
www.aventuriers.qc.ca
*** Les Coureurs d’eau, Québec
http://surf.to/coureursdeau
Les Pays d’en haut, Mtl / Laurentides
www.cccph.com
Les Portageurs, Montréal
www.portageurs.qc.ca
Pierre-Radisson, Outaouais
homepage.mac.com/pierreradisson
Rabaska, Québec
www.rabaska.qc.ca
KAYAK DE MER
Chinook, Montréal
www.chinook-kayak.com
COOP Kayaks des Îles
www.kayaksdesiles.com
Camp Kéno
www.campkeno.com
Camp Air-Eau-Bois
www.aireaubois.com/
Quatre Saisons
www.campqs.cam.org/
Festival d’eau vive
de la Haute-Gatineau
www.gatineau.org
Groupe Accès Montmorency (GAM)
http://site.voila.fr/gamontmorency
Les sites Internet étant en évolution constante, il est possible que certaines des adresses mentionnées dans le présent bottin ne
soient pas fonctionnelles. Veuillez noter que
nous effectuons les changements d’adresse
lorsque les responsables nous en font la
demande formelle.
*** nouveau/modifié
15-03-2005

Documents pareils