octobre 2007

Transcription

octobre 2007
Pharma-News
Octobre 2007
Le journal de l'équipe officinale
Numéro 48
Sommaire
Editorial :
Nouveautés :
Deux questions
JANUVIA°
ANGELIQ°
VALPROAT SANDOZ°
GABAPENTINE SANDOZ°/MEPHA°
1er d’une nouvelle classe
d’antidiabétiques
Porte-t-il bien son nom ?
Générique du DEPAKINE°
Génériques du NEURONTIN°
Pharmacovigilance : Ulcérations buccales sous biphosphonates pas facile d’y penser !
Pour en savoir plus : Grippe 2007
L’obésité
Aide-mémoire utile
2ème volet : les traitements non
médicamenteux
En bref :
Anti-poux – RELOVA° DOLO – NICORETTE° - PULMEX° FENISTIL° - CLINDAMYCINE 1% SPIRIG° - DESOREN° 20/30 GYSELLE° 20/30
Tests :
Le corrigé du 46 et le test du 47. Plus simple et plus intéressant !
L’image du mois :
Faut-il craindre le retour de la grippe aviaire ?
Editorial
Vous avez des questions ?
Il n’y a jamais de question bête, dit-on. Une équipe d’assistantes valaisannes nous a demandé
des précisions par rapport au traitement des poux. Bravo ! Ceci nous a poussés à creuser un
peu les informations contradictoires reçues en août et septembre, essentiellement par les
firmes. Nous saluons cette initiative partie de St-Maurice et y avons répondu directement.
Vous trouverez un résumé de notre avis dans la rubrique En bref.
D’autre part, vous serez certainement heureuses de constater la simplification de notre
questionnaire. Le but ? Vous faire revoir les points essentiels du dernier PN et non vous
obliger à relire l’entier du texte pour dénicher des subtilités. Les questions étant plus simples,
nous vous suggérons de tenter d’y répondre d’abord de tête, puis de contrôler en vous aidant
du texte du numéro précédent.
Toutes à vos gommes et crayons, il s’agit maintenant de faire un carton ! Bonne lecture !
Pierre Bossert
Caroline Menétrey
Marie-Thérèse Guanter Germanier
Caroline Mir
Martine Ruggli
Christophe Rossier
Marie-Laure Savoia Bossert
Nouveautés
.
JANUVIA° (sitagliptine)
JANUVIA°
est
un
nouvel
antidiabétique pour traiter le diabète
de type 2 :
• Dans les situations où le
régime, une augmentation
de
l'activité
physique et une réduction
de poids ne permettent
plus de diminuer suffisamment la glycémie, il peut être utilisé en monothérapie.
• Il peut aussi être utilisé en association avec la metformine chez les patients pour
qui la metformine ou un autre antidiabétique oral seul ne permettent plus d'obtenir
un contrôle suffisant de la glycémie 1.
Attention : les caisses-maladie ne remboursent ce médicament que si d’autres traitements
oraux ont échoué ou que le patient ne les supporte pas.
1
Compendium 2007
© Pharma-News
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Numéro 48, octobre 2007
Pour mémoire, il existe plusieurs classes d’antidiabétiques oraux :
• les biguanides (dont le seul représentant est la metformine GLUCOPHAGE°)
• les sulfonylurées (DAONIL°, AMARYL°, DIAMICRON°…)
• les glinides (NOVONORM°, STARLIX°)
• les glitazones (ACTOS°, AVANDIA°)
• les inhibiteurs de la DPP-IV dont JANUVIA° est le premier représentant . Il sera
bientôt suivi par un deuxième, le GALVUS°.
2 3
Encadré ,
Pour aller plus loin…
Le JANUVIA° fait partie d’une nouvelle classe
d’antidiabétiques, les inhibiteurs de la DPP-IV.
La DPP-IV est une enzyme impliquée dans la
métabolisation des incrétines, hormones libérées
au niveau de l’estomac et de l’intestin en présence
d’aliments 2. La production de ces incrétines
stimule les cellules bêta du pancréas, ce qui
augmente la production de l’insuline et sa
libération…. En inhibant la DPP-IV, la
sitagliptine stoppe la destruction de ces hormones,
donc renforce leur action : plus d’insuline sera
produite, permettant une meilleure régulation de la
glycémie 3.
Le JANUVIA° est commercialisé à des dosages
de 25, 50 et 100 mg. La dose efficace est de 100
mg par jour donnée en une fois pendant ou en
dehors des repas. Les dosages plus faibles sont
réservés aux personnes souffrant d’insuffisance
rénale modérée à sévère chez qui la dose doit être
adaptée 1.
Encadré
4
Quelle place va prendre le JANUVIA° dans le
traitement du diabète ? La metformine est le
traitement de premier choix chez les patients
diabétiques 2 en surpoids 5. Comme celle-ci est
le traitement per os le plus efficace pour faire
baisser la HbA1c, la sitagliptine ne va vraisemHbA1c
blablement pas remettre en question ce choix. La
L’HbA1c est l’abréviation de l’hémoglobine
sitagliptine semble par contre avoir un avantage sur
glyquée. Elle est le meilleur test pour
les sulfonylurées : elle n’entraîne pas de prise de
contrôler au long cours la prise en charge du
poids (mais pas non plus de perte de poids bénéfique
diabète, car elle reflète le niveau de glycémie
pendant les 2 à 3 derniers mois. Les valeurs
comme la metformine) et ne cause presque pas
6
idéales d’HbA1c sont de 5 à 7% 4.
d’hypoglycémie . Peut-être va-t-elle aussi être une
alternative aux glitazones (AVANDIA° et ACTOS°)
à l’heure où on parle beaucoup de leurs risques cardiovasculaires. Pour l’instant, il y a très
peu d’études avec la sitagliptine et dans celles-ci, qui n'ont pas été poursuivies plus d'une
année, elle ne diminue que modestement les valeurs de HbA1c 7.
Par ailleurs, sa sécurité à long terme n’est pas encore assurée : les DPP-IV se trouvent en effet
aussi en dehors du tractus gastro-intestinal; la sitagliptine peut donc agir ailleurs en
provoquant des effets dans d’autres tissus. Peut-être est-ce la cause des pharyngites, sinusites
et autres infections respiratoires parfois décrites sous JANUVIA° 8. De plus la sitagliptine
n’est pas complètement spécifique des DPP-IV et pourrait donc inhiber d’autres membres de
la famille des DPP en provoquant d’autres effets secondaires 7. A suivre car pour l’instant on
n’a pas assez de recul. Jusqu’à présent, il n’y a pas d’interactions majeures à signaler.
En résumé, JANUVIA° représente une option supplémentaire de traitement du diabète du
type 2 qui semble prometteuse. Comme son efficacité est assez limitée, elle devrait plutôt être
utilisée en association avec d’autres antidiabétiques oraux. Un seul bémol : la sécurité à long
terme de ce médicament n’est pas encore assurée.
2
Pharmacist’s letter 2004 ; # 200705
Lancet 2006;368 :1696-1705
4
JAMA 2006 ; 295 (14) :1688-1697
5
BMJ 2006;333:1200-1204
6
Diabetes Care 2006; 29(12):2632-2637, 2638-2643
7
N Engl J of M 2007 ; 356 : 437-440
8
The Lancet : 369 : 269
3
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JANUVIA° - A retenir pour le conseil :
JANUVIA° est un antidiabétique oral pour le traitement du diabète de type 2 d’un
mécanisme d’action nouveau
prise de 100 mg une fois par jour, sauf en cas d’insuffisance rénale où le dosage sera
adapté à la baisse
peu d’effets secondaires, si ce n’est parfois au niveau respiratoire (infections)
pas d’interaction majeure
encore quelques doutes sur la sécurité à long terme
ANGELIQ° (drospirénone + estradiol)
ANGELIQ° est un nouveau traitement hormonal
substitutif de la ménopause (THM). C’est une
association contenant 1 mg d’estradiol et 2 mg de
drospirénone, un nouveau progestatif utilisé jusque
là combiné à l’éthinylestradiol dans les
contraceptifs oraux YASMIN° et YASMINELLE°
(dosé à 3 mg).
Il existe déjà de nombreuses spécialités pour la
ménopause à base d’estradiol. Un progestatif (ici la
drospirénone) est associé pour éviter un cancer de
l’endomètre dû aux estrogènes chez les femmes qui
ont toujours leur utérus .
Il est prouvé qu’une dose de 1 mg d’estradiol diminue les
Pour plus de détails sur la
symptômes de la ménopause du type bouffées de chaleur et
ménopause et ses traitements, se
augmente la densité minérale osseuse 9.
référer au PSP traitant de la
10 11 12 13
ménopause (PN N°44, mai 2007)
Encadré , , ,
Une association orale, continue et à dose fixe comme
ANGELIQ°,
Pour aller plus loin…
ne provoque en principe pas de saignements,
La composante progestative d’ANGELIQ°, la
mais il peut y en avoir pendant les premiers
drospirénone, est un dérivé de la spironolactone, douée
mois de traitement (chez une patiente sur cinq
d’une
activité
antiandrogène
et
après six mois et sur dix après deux ans) 9,12.
antiminéralocorticoïde 10. Cette dernière favorise
l’élimination du sodium, ce qui pourrait diminuer la
Les effets secondaires sont les mêmes que
rétention d’eau et permettre une légère perte de poids
ceux des autres associations, avec surtout des
9,11,12
. Elle pourrait également diminuer un peu la
douleurs dans les seins (chez près d’une
tension artérielle des femmes hypertendues (2 mmHg
après trois mois de traitement) 11,12,13. Mais l’activité
femme sur cinq) et des maux de tête 9,11,12. Ne
antiminéralocorticoïde
peut
aussi
diminuer
pas oublier les effets secondaires rares mais
l’élimination du potassium et provoquer une
graves de nature cardio-vasculaire et de
hyperkaliémie (= quantité trop élevée de potassium
dans le sang) 9. Lors d’un traitement avec un
cancer du sein, possibles avec tous ces
antihypertenseur (qui peut lui aussi provoquer une
traitements hormonaux substitutifs de la
hyperkaliémie) et un AINS (anti-inflammatoire), il
ménopause 9,12.
faudrait surveiller le taux de potassium 9,10.
9
La Revue Prescrire, Octobre 2006 ; 26 (276) : p.651-652
Martindale, The Complete Drug Reference, 34th edition
11
Climacteric 2004 ; 7 :p.189-196
12
Compendium Suisse des Médicaments 2007, Documed SA
13
Courrier Bayer (Schering), mai 2007
10
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Les contre-indications (cancer du sein, maladie grave du foie ou du rein, maladies thromboemboliques) et les précautions (surveillance lors d’épilepsie, asthme, migraine) sont les
mêmes qu’avec les autres THM.
ANGELIQ°, indiqué chez les femmes ménopausées depuis au moins une année et ayant
encore leur utérus, se prend 1 fois par jour en continu, de préférence toujours à la même
heure 12.
ANGELIQ° n’a pas été comparé à d’autres associations existantes. Les éventuels avantages
en termes de diminution de la tension artérielle et de perte de poids ne semblent pas assez
importants par rapport au risque supplémentaire d’hyperkaliémie 9. Le traitement de référence
est en général celui qui a été le plus étudié ; dans ce cas, c’est l’association estradiol +
noréthistérone comme progestatif (KLIOGEST°, ACTIVELLE°) 9.
ANGELIQ° - A retenir pour le conseil :
association estroprogestative pour le traitement hormonal des femmes ménopausées
depuis au moins un an ayant encore leur utérus
douleurs dans les seins et maux de tête sont les effets secondaires principaux
à cause d’un risque d’hyperkaliémie, surveiller le taux de potassium lors de traitement
antihypertenseur concomitant, surtout si couplé avec un AINS
VALPROAT SANDOZ° (acide valproïque/valproate sodique)
La gamme des génériques continue à
s’élargir : voici un générique de la
DEPAKINE CHRONO° commercialisé aux
mêmes dosages que celle-ci, c'est-à-dire 300
mg et 500 mg. Le VALPROAT SANDOZ°
est aussi une forme retard 14.
Encadré
14
Remarque :
Le VALPROAT SANDOZ° (tout comme
la DEPAKINE CHRONO°) contient en
fait deux susbstances, l’acide valproïque et
le valproate sodique; on exprime la teneur
totale en valproate sodique 14. Pour
simplifier, nous n’allons donc parler dans
le texte que de valproate sodique
Cet antiépileptique représente le premier choix de
traitement dans les épilepsies généralisées et un
des choix de traitement dans les autres sortes d’épilepsie. Il peut être utilisé en monothérapie
ou en association avec d’autres antiépileptiques 15.
Il faut savoir que le valproate sodique est aussi utilisé dans le traitement du trouble bipolaire
(trouble de l’humeur important avec alternance de phases maniaques et de phases
dépressives) 16. Si la DEPAKINE CHRONO° possède cette indication officiellement, ce n’est
pas le cas du VALPROAT SANDOZ°.
La posologie des antiépileptiques est très variable : elle
dépend de l’âge, du poids du patient, ainsi que de la
Pour en savoir plus sur l’épilepsie,
voir le PN n°42, mars 2007, pp.13-15
14
Compendium 2007
La Revue Prescrire 2006 ; 26 (274) : 501-1
16
NICE 2006: “Bipolar disorder… primary and secondary care”
15
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réponse clinique au médicament. Le VALPROAT SANDOZ° ne fait pas exception à cette
règle. Bien que considéré comme bioéquivalent à la DEPAKINE CHRONO°, le VALPROAT
SANDOZ° peut entraîner une réponse clinique différente chez un patient donné. Il est donc
impératif d’agir avec prudence lors de substitution générique : une discussion avec le patient
et le médecin s’impose pour être sûr que l’état du patient est stable et que cette substitution ne
risque pas de provoquer une crise d’épilepsie. Une substitution générique est aussi délicate
lorsque le VALPROAT SANDOZ° est utilisé dans le traitement du trouble bipolaire puisqu’il
ne possède pas cette indication officielle.
Les principaux effets secondaires du valproate sodique sont digestifs (nausées, vomissements,
diarrhées, surtout en début de traitement) ainsi que métaboliques (prise de poids) 17. Le
valproate sodique peut aussi provoquer des hépatites ou des pancréatites qui peuvent être
mortelles 17. C’est pourquoi on recommande de faire un bilan des enzymes hépatiques au
début et durant les six premiers mois du traitement. Les patients doivent être informés que
s’ils souffrent d’une douleur abdominale aiguë, il est impératif de prendre contact avec
leur médecin 14! Les troubles neurologiques (ataxie (manque de coordination des
mouvements), tremblements, sédation) sont généralement dus à une augmentation trop rapide
des doses en début de traitement 17.
VALPROAT SANDOZ° - A retenir pour le conseil :
antiépileptique, générique de la DEPAKINE CHRONO°
indication officielle seulement dans le traitement de l’épilepsie
posologie variable et individuelle
bilan des enzymes hépatiques souhaitable lors des six premiers mois de traitement
expliquer aux patients que s’ils souffrent de douleurs abdominales aiguës, ils doivent
contacter un médecin
prudence lors de substitution générique
GABAPENTINE SANDOZ° , GABAPENTINE MEPHA° (gabapentine)
Après GABANTINE°, voici deux nouveaux
génériques
de
l’anti-épileptique
NEURONTIN°. La gabapentine a deux
indications principales que nous allons traiter
séparément 18:
1) Indication : EPILEPSIE
La gabapentine fait partie des nouveaux
anti-épileptiques, comme LAMICTAL°
(lamotrigine) et TOPAMAX° (topiramate),
et est indiquée en monothérapie ou en
association chez l’adulte et l'enfant dès 12 ans. Elle est aussi efficace, mais mieux
tolérée, que la carbamazépine (TEGRETOL°), un ancien antiépileptique bien étudié 19,20.
La posologie journalière recommandée est de 900 à 1200 mg répartis en trois prises.
17
La Revue Prescrire 2005 ; 25 (261) : 363-366
Compendium Suisse des Médicaments 2007, Documed SA
19
La Revue Prescrire, octobre 1999 ; 19 (199) : p. 655-658
20
www.chups.jusieu.fr
18
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Elle est augmentée progressivement sur trois jours. Si le dosage n’est pas assez efficace, il
peut être doublé ( = 2400 mg / jour) 18.
La gabapentine est aussi utilisée en association
chez l’enfant dès l’âge de 3 ans. Le traitement de
référence est la carbamazépine (TEGRETOL°) en
monothérapie 21. En complément du traitement
habituel, la gabapentine a une efficacité modeste
et peut provoquer des troubles du comportement
21
. La posologie est progressive sur trois jours
jusqu’à 30 à 40 mg/kg/jour 18.
2) Indication : DOULEURS NEUROPATHIQUES
Encadré :
22,23,24
La gabapentine diminue les douleurs
neuropathiques diabétiques et postherpétiques, comme d’anciens antiépileptiques (TEGRETOL°, TRILEPTAL°,
PHENYTOIN° ou RIVOTRIL°) ou le
récent LYRICA° (prégabaline).
Les douleurs neuropathiques :
Les douleurs neuropathiques touchent environ 40'000
personnes en Suisse. Par définition, elles font suite à
une lésion du système nerveux 22. Parmi toutes ces
douleurs, on trouve :
- les douleurs postzostériennes (ou
postherpétiques) qui persistent après la fin de l’éruption
d’un zona. Elles sont peu soulagées par les antidouleurs
classiques tels que le paracétamol (avec ou sans
codéine) ou les AINS et durent des mois, voire des
années 24,
- les douleurs neuropathiques
diabétiques. Elles sont dépendantes de l’ancienneté du
diabète et de l’hyperglycémie. Le traitement de premier
choix est un meilleur contrôle de la glycémie 23.
Les antalgiques classiques sont peu
efficaces pour soulager les douleurs
neuropathiques. Les traitements sont les
antidépresseurs
de
la
classe
des
imipraminiques avec l’amitriptyline comme
référence (SAROTEN°, TRYPTIZOL°)
Les douleurs neuropathiques sont spontanées et
ainsi
que
le
TOFRANIL°
et
surviennent au repos, sans stimulus : à un fond
25,26
. Les antidépresseurs
l’ANAFRANIL°
douloureux permanent (décrit parfois comme une
brûlure) s’ajoutent des accès subits de douleurs
semblent plus actifs sur le fond douloureux
fulgurantes ressemblant à des décharges électriques.
permanent, les douleurs diffuses ou
Parfois, les sensations douloureuses augmentent
27
profondes . Par rapport à l’amitriptyline,
(abaissement du seuil de la douleur) ou diminuent
(hyposensibilité) 22. Il est important de reconnaître ces
la gabapentine semble avoir la même
douleurs neuropathiques, car une prise en charge
efficacité 28.
tardive augmente le risque qu’elles deviennent
Lorsque la douleur est plus localisée et
chroniques 22.
survient avec des lancées, les antiépileptiques sont plus efficaces 27, la carbamazépine (TEGRETOL°) étant la
référence 25,26. La gabapentine semble tout aussi active dans cette indication avec moins
d’effets secondaires et peu d’interactions 27.
Sa posologie est progressive sur trois jours jusqu’à 900 mg par jour en trois prises. Elle
peut être augmentée par paliers jusqu’à 3600 mg après trois semaines 18.
21
La Revue Prescrire, novembre 2001 ; 21 (222) : p. 734-735
Médecine et Hygiène, Revue Médicale Suisse ; n° 3043
23
La Revue Prescrire, novembre 2003 ; 23 (244) : p. 760-766
24
La Revue Prescrire, avril 2002 ; 22 (227) : p. 245-247
25
La Revue Prescrire, novembre 2003 ; 23 (244) : p. 760-766
26
La Revue Prescrire, avril 2002 ; 22 (227) : p. 245-247
27
Médecine et Hygiène, Revue Médicale Suisse ; n° 3043
28
CHUV, Bulletin d’information CPM N°4-2005
22
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Quelques effets secondaires de la gabapentine 18,19,21,25,26: fatigue, vertiges, œdèmes des
membres inférieurs, troubles du comportement avec idées suicidaires survenant
brutalement 29. Rendre attentifs les patients qui conduisent, d’autant plus si ils consomment de
l’alcool 18!
La gabapentine est presque dépourvue d’interactions. A cause d’un risque de diminution de
son efficacité, il faut attendre deux heures après la prise d’un anti-acide du type RENNIE° ou
ALUCOL° 18. La gabapentine n’est pas indiquée lors de la grossesse ni de l’allaitement.
Les génériques de la gabapentine permettent pour l’instant une économie de 25% par rapport
au NEURONTIN°. Ils pourraient être utiles chez
l’adulte à l’instauration d’un traitement, mais une
substitution pour un traitement épileptique n’est
pas conseillée; en effet, chez cette catégorie de
personnes, une substitution générique n’est en
général pas recommandée 30.
La gabapentine reste plus chère et pas plus
efficace que les traitements de référence. Mais sa
bonne tolérance et son faible risque d’interaction
peuvent être utiles.
GABAPENTINE SANDOZ°, GABAPENTINE MEPHA° - A retenir pour le conseil :
29
30
génériques du NEURONTIN°
indiqués dès 3 ans lors d’épilepsie et pour soulager les douleurs neuropathiques de
l’adulte
instauration et arrêt du traitement doivent être progressifs
effets secondaires de type sédatif surtout, mais aussi une labilité émotionnelle, des
œdèmes des membres inférieurs et, chez l’enfant, des troubles du comportement
contre-indiqué pendant la grossesse et l’allaitement
pas d’interaction importante
Pharmavista 04.01.2006 « Gabapentine : attention aux effets secondaires »
La Revue Prescrire, décembre 2002 ; 22 (234) : SUPPLEMENT ENSEMBLE
© Pharma-News
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Numéro 48, octobre 2007
Pharmacovigilance
ULCÉRATIONS BUCCALES SOUS BIPHOSPHONATES :
Importance du conseil lors de la délivrance du produit !
Les
biphosphonates
(FOSAMAX°
et
FOSAMAX° 70,
ALENDRON-MEPHA°
70,
DIDRONEL°, BONDRONAT°, BONVIVA° et
ACTONEL° 31) sont indiqués dans le traitement de
l’ostéoporose. Ils se caractérisent par un mode
d’emploi très précis à suivre scrupuleusement : ceci
permettra au médicament d’être pleinement efficace
et minimisera le risque d’effets secondaires 31,32.
Ces instructions pour une bonne
prise du comprimé sont détaillées
dans l’article sur ALENDRONMEPHA° 70 dans le Pharma-News
n°47 de septembre 2007.
Toutes ces spécialités sont connues pour exposer à des
irritations, voire à des ulcérations de l’œsophage, de
l’estomac et de la bouche (langue, palais, lèvre) 31. Des cas de nécrose de la mâchoire avec
parfois une mise à nu de l’os ont même été observés 33. Les lésions buccales (aphtes) peuvent
perturber le port de prothèses dentaires ou l’ingestion de nourriture 31,32.
Rappelons-nous que c’est en pharmacie que les patients vont en premier
venir se plaindre de ces troubles, sans forcément faire le lien avec la
prise de biphosphonates. A nous de garder en tête que ce genre de
lésions est un effet secondaire classique de cette classe de médicaments
et notamment de l’acide alendronique, contenu dans FOSAMAX° et
ALENDRON-MEPHA° 70, qui semble être le plus agressif de tous 31.
La plupart des arrêts de traitement aux biphosphonates surviennent à la
suite d’effets secondaires graves. Ceux-ci sont, dans une grande
majorité des cas, évitables car dus à une mauvaise compréhension du
mode de prise des comprimés 31: il ne faut donc pas hésiter à répéter les
principes de base suivants à chaque dispensation :
• Le séjour du comprimé dans la bouche doit être aussi court que possible: il ne faut
donc ni le sucer, ni le laisser fondre, ni le croquer, mais l’avaler rapidement avec un
grand verre d’eau du robinet 31.
• Pour favoriser le passage direct du comprimé jusqu’à l’estomac et éviter tout arrêt
dans l’œsophage, on avalera le comprimé en position debout, bien droite, et on ne se
recouchera pas pendant les 30 minutes qui suivent 31,34.
Ce n’est qu’en vérifiant que le patient a bien compris le sens de ces instructions et les risques
qu’il prend s’il ne les suit pas scrupuleusement que le traitement pourra être efficace et que ce
type d’effets secondaires pourra être minimisé.
31
Rev. Prescrire 2007 ; 27 (283), Mai 2007, p.358
Rev. Prescrire 2006 ; 26 (277); Novembre 2006, p.747
33
Rev. Prescrire 2004 ; 24 (256), Décembre 2004, p.833
34
Compendium Suisse des Médicaments, Documed , 2007
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ULCÉRATIONS BUCCALES SOUS BIPHOSPHONATES - A retenir pour le conseil :
effets secondaires principaux : ulcères buccaux, oesophagiens et gastriques
insister lors de la délivrance sur les instructions de prise des comprimés
le comprimé doit être avalé rapidement, avec un verre d’eau du robinet
ne jamais sucer, laisser fondre ou croquer le comprimé
rester debout ou assis pendant 30 minutes
vérifier que le patient a compris le sens de ces instructions
Pour en savoir plus…
GRIPPE 2007 : PRÉVENTION ET VACCINATION - petit aide-mémoire
Chaque année, dès le mois d’octobre, a lieu en
officine la dispensation des vaccins contre la grippe
saisonnière. Celle-ci s’accompagne de nombreuses
questions venant des patients. Pour vous aider,
voici un aide-mémoire utile.
Chaque année en Suisse, 300’000 personnes
contractent la grippe saisonnière (1 habitant sur 25)
et 400 à 1000 personnes en meurent 35. La
vaccination est donc importante, surtout pour les
groupes à risque.
A qui la vaccination est elle recommandée 35?
à toute personne âgée de 65 ans ou plus,
aux pensionnaires d'un établissement
médico-social ou de soins,
aux adultes et enfants souffrant de maladies
chroniques : affection cardiaque ou
pulmonaire, maladies du métabolisme
(diabète ou insuffisance rénale),
à toute personne souffrant d’une
immunosuppression par maladie ou suite à
un traitement,
aux adultes et enfants nécessitant une surveillance médicale régulière ou ayant été
hospitalisés durant l'année précédente ,
☺Pour ces personnes, la vaccination est remboursée par les caisses maladie. ☺
au personnel médical ou soignant des cabinets médicaux, hôpitaux, services de soins à
domicile, etc, et aux personnes en contact avec un sujet à risque,
depuis 2005, l’OFSP recommande également la vaccination aux professionnels en
contact avec de la volaille et des oiseaux sauvages (vétérinaires, éleveurs) 35.
Pour le personnel médical, la vaccination n'est pas remboursée par les caisses, mais parfois
offerte par l'employeur. De plus, la vaccination anti-grippale aurait un rapport coût-bénéfice
favorable également pour la population adulte en bonne santé, notamment en diminuant les
35
www.grippe.ch
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absences au travail lors d'épidémie. De ce fait, de plus en plus d'entreprises l'offrent à leur
personnel 35.
A qui la vaccination n’est-elle pas recommandée ?
aux personnes allergies aux œufs car ceux-ci entrent dans la fabrication des vaccins,
aux bébés de moins de 6 mois,
aux patients qui présentent des signes infectieux au moment de l’injection (ex.: toux
aigüe, infection urinaire, fièvre, même modérée),
aux femmes enceintes dans le premier trimestre de grossesse : on préfère attendre le
second trimestre pour la vaccination, même si le vaccin est sans risque pour le fœtus
car le virus est inactivé 35,37
Quelle est la meilleure période pour se vacciner ?
Elle s'étend de mi-octobre à mi-novembre. La vaccination est cependant possible en dehors de
cette période automnale 37. La protection du vaccin commence 8 à 10 jours après l’injection et
se développe totalement en quatre semaines. Elle est maximale pendant les quatre mois qui
suivent le vaccin.
Faut-il vraiment se faire vacciner chaque année ? 35,36
Oui, c’est important pour que la protection soit optimale. Le virus de la grippe change
régulièrement (c’est ce qu’on appelle des mutations), c'est pourquoi le vaccin doit être adapté
chaque année. Sa composition est décidée sur la base de l’étude des souches qui circulent
dans le monde. Le vaccin de cette année est donc différent de celui de l’année passée car il est
plus adapté aux virus actifs en 2007.
Y–a-t-il des différences entre les vaccins ? 35,37
Les vaccins disponibles sur le marché contiennent tous
les mêmes souches de virus mais diffèrent par leur
composition (antigènes / fragments de virus / etc).
L’essentiel à retenir est que tous ont une efficacité
comparable et que tous sont « inactivés », c'est-à-dire
qu’ils ne contiennent pas de virus vivant. Tous se font
par injection intra-musculaire dans le bras (muscle
deltoïde), du côté opposé à la main dominante, c'est-àdire à gauche chez les droitiers. Tous ont été cultivés sur
des œufs de poules et contiennent des extraits de
protéines d’œuf dans leur composition 37. Chez les sujets
présentant des réactions fortes suite à l’injection, comme
les patients jeunes notamment, certains spécialistes
conseillent d'utiliser le vaccin INFLUVAC°, généralement mieux toléré (c’est le seul vaccin
de type subunit-ne contenant que de antigènes de surface-sur le marché) 35.
36
37
www.bag.admin.ch
Compendium Suisse des Médicaments 2007, Documed SA
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Numéro 48, octobre 2007
Le vaccin contre la grippe est-il efficace contre la grippe aviaire ?
Non. Le vaccin contre
la grippe saisonnière
ne donne aucune
protection contre la
grippe aviaire. Si on le
recommande
aux
vétérinaires et aux
éleveurs de volaille,
c'est seulement pour
éviter que les deux
virus ne se rencontrent
et ne se "combinent"
pour donner un virus
qui
aurait
la
contagiosité de celui
de la grippe humaine
et la virulence de celui
de la grippe aviaire.
Quels sont les effets secondaires principaux du vaccin ? 35,37
Un patient sur trois souffre de douleurs et de rougeurs passagères au site d’injection. Des
réactions telles que légère fièvre ou douleurs musculaires apparaissent parfois, surtout chez
les enfants. On peut réduire ces effets avec du paracétamol.
Peut-on être vacciné contre la grippe et quand même l’avoir le même hiver ?
Cela arrive, surtout chez les personnes âgées qui ne développent pas toujours une immunité
suffisante après la vaccination. Cependant, il a été prouvé que, dans ces cas, la grippe est de
moindre gravité 35. Il arrive aussi que, pendant l'hiver, apparaisse un nouveau virus de la
grippe qui n'avait pas encore été prévu lors de la fabrication du vaccin.
Notons cependant que les personnes qui pensent avoir la "grippe" après le vaccin souffrent en
fait souvent d'autres infections. De nombreux autres micro-organismes circulent en hiver et
causent des "refroidissements" qui peuvent facilement être confondus avec la grippe (voir
notre article à ce sujet dans le prochain PN de novembre). Même en étant vacciné contre la
grippe, un refroidissement est toujours possible !
Existe-t-il des moyens complémentaires pour se protéger contre la grippe ? 35
Il n'existe pour l'instant aucune preuve scientifique que d'autres moyens de prévention tels que
la consommation de vitamine C, les «vaccins buccaux» ou les thérapies alternatives soient
efficaces contre la grippe. Nous conseillons aux personnes qui souhaitent avoir recours aux
thérapies et moyens préventifs alternatifs de les associer à l'utilisation du vaccin par injection.
GRIPPE 2007 : PRÉVENTION ET VACCINATION – A retenir pour le conseil :
la meilleure période pour se faire vacciner va de mi-octobre à mi-novembre
la vaccination est vivement conseillée pour tous les patients à risque (personnes âgées,
immunosupprimées, fragilisées, etc.) et pour leur entourage
le virus se modifie chaque année → le vaccin est différent chaque année
il protège contre le virus de la grippe mais pas contre les refroidissements
il ne protège pas contre la grippe aviaire
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Numéro 48, octobre 2007
OBÉSITÉ : LES TRAITEMENTS NON MÉDICAMENTEUX
La société moderne favorise d'un côté la surconsommation d'aliments riches en calories et de
l'autre induit une faible dépense énergétique.. Il s'ensuit un excès calorique avec pour
conséquence une prise pondérale 40.
Comme nous l'avons vu dans notre article précédent (PN 47, septembre 2007), l'obésité
expose à un risque accru de diabète, d'hypertension, d'hypercholestérolémie, de divers
cancers, d'accidents cardio-vasculaires, d'arthrose du genou, d'apnée du sommeil, etc.
Dès lors, faut-il envisager systématiquement une perte de poids en cas de surpoids ou
d'obésité?
A l'heure actuelle, il n'y a pas de preuves que des régimes visant à faire maigrir un patient en
simple surpoids et en bonne santé, apportent un réel bénéfice pour sa santé future. Par contre,
chez les patients obèses (IMC > 35 kg/m2), une perte de poids associée à une augmentation de
l'exercice physique diminuent les risques de complications et parfois la mortalité, à plus ou
moins long terme 38.
Les moyens non médicamenteux d'amaigrissement proposés sont variés : éducation
alimentaire, régimes hypocaloriques, régimes dissociés, jeûne, etc. La question est de savoir
quels sont les moyens les mieux évalués pour obtenir une réduction pondérale et surtout son
maintien à long terme, sans effets indésirables graves.
Différents types de régimes
La perte d'un kilo de tissu
graisseux correspond à un déficit
de 7000-8000 calories. Tous les
programmes
d'amaigrissement
doivent tenir compte de cette
évidence. Il n'y a pas de régime
miracle 39 !
Actuellement, il est confirmé que le
régime le plus efficace est une
restriction calorique quotidienne
modérée avec, pour but, une perte de
poids d'environ 5 kg au bout de la
première année 41. Ce type de régime se base sur les habitudes alimentaires de chacun. Une
moindre consommation, voire une suppression, des aliments à forte densité calorique –
graisses, hydrates de carbone, alcool – permet de conserver une ration alimentaire équilibrée
en nutriments 40. Le régime est d'autant plus efficace si on lui adjoint une augmentation de
l'activité physique. Celle-ci est très importante pour un maintien durable de la perte de poids.
Ces mesures diététiques sont encore améliorées avec l'apport d'un soutien psychologique
personnalisé (thérapie comportementale) 41.
D'autres types de régimes sont beaucoup plus restrictifs et surtout souvent très déséquilibrés.
Outre la restriction calorique, ils présentent d'autres caractéristiques comme un choix
alimentaire unilatéral (consommation d'un seul aliment), des combinaisons interdites ou
encore l'achat de produits spécifiques. Ils sont généralement attrayants car ils ne demandent
38
La Revue Prescrire, mars 2007, 281, 197-200
pharmActuel, avril 2007
40
La Revue médicale suisse, 2005, 3012, V. Di Vetta, M. Clarisse, V. Giusti
41
La Revue Prescrire, avril 2007, 282, 275-280
39
© Pharma-News
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Numéro 48, octobre 2007
pas une remise en question du comportement alimentaire. Ils permettent en principe une perte
de poids rapide sans trop d'efforts. Malheureusement, ces régimes tiennent peu compte du
maintien à long terme du poids perdu.
Certains de ces régimes sont même dangereux (déséquilibre nutritionnel), d'autres sont
monotones ou peu compatibles avec une vie sociale 40.
Carencé en vit. et
minéraux
xx
xx
xx
xx
xx
xx
xx
xx
(x)
(x)
xx
xx
xx
xx
xx
(x)
(x)
xx
xx
xx
x
xx
xx
xx
x
xx
x
Régimes hypocaloriques
(x)
xx
(x)
x
variés (Mayo, selon signe
astrologique, etc.)
Régimes dissociés
(x)
x
(x)
(x)
(Montignac, Shelton)
Produits spécifiques:
(x)
xx
xx
(x)
Modifast°, Minvitin°,
Herbalife°
Régimes accompagnés de
(x)
(x)
(x)
conseil comportementaux
(Weight Watchers)
Régimes accompagnés de
Alimentation (hypocalorique)
conseils comportementaux
équilibrée; suivi proposé en tenant
dans une optique de santé
compte de la situation médicale du
(spécialistes de
patient; pluridisciplinarité
l'alimentation)
xx : fortement ; x : sensiblement ; (x) : parfois, ou si les recommandations ne sont pas suivies
Les personnes désirant maigrir tendent à
renouveler ou alterner régulièrement certains de
ces régimes, parfois coûteux, pendant des
années.
Le
patient
obèse
perd
et
reprend
progressivement du poids (syndrome du yo-yo),
accroît ses troubles du comportement
alimentaire (anorexie, boulimie) et finalement
risque
de
développer
des
problèmes
psychologiques, comme un état dépressif 40.
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Monotone
Peu compatible
avec vie sociale
Alimentation presque dépourvue
de glucides. Pas de farineux, de
fruits et de produits sucrés. Les
lipides sont autorisés.
Programmes alimentaires sur
plusieurs semaines proposant
environ 1000-1500kcal/jour
Manger de tout mais pas au même
temps
Consommation de produits en
poudre, barre, potages à la place
d'un ou plusieurs repas
Alimentation hypocalorique
équilibrée; suivi proposé
Sans modif.
comportementale
Monorégimes:
- Ananas
- Pommes de terre
Régimes cétogènes
(PSMF: épargne des
protéines, Protiline°)
Jeûne avec apport de boissons peu
énergétiques (eau, bouillon, tisanes
ou jus de citron)
Consommation exclusive d'un ou
de quelques aliments
Limité en
glucides
Cures de jeûne
Cure de jus de citron
Description
Carencé en
protéines
Divers types de régimes
Carencé en fibres
Quel qu'il soit, il ne faut pas perdre de vue qu'un régime amaigrissant est un traitement
ponctuel appliqué à une maladie chronique : l'obésité! Un changement durable du
comportement alimentaire et de l'activité physique est donc à préconiser dans tous les cas.
xx
(x)
Quelques aliments riches en calories 41:
Apéritifs : chips, cacahuètes, pistaches, olives, etc.
Entrées : quiches, tartes, charcuterie, foie gras, avocats,
etc.
Plats : viandes et poissons en sauce, frites, friture, etc.
Fromages
Restauration rapide : hot-dogs, hamburger, etc.
Desserts : crèmes, chocolat, viennoiseries, glaces, etc.
Boissons : alcool, sodas, jus de fruit, etc.
Numéro 48, octobre 2007
En général, les régimes modérément hypocaloriques équilibrés amènent à une perte pondérale
de 5 à 10% du poids initial pendant les premiers mois de traitement. Celle-ci est difficilement
maintenue par la suite.
Les régimes les plus restrictifs (moins de 1000 kcal/jour) provoquent un amaigrissement
beaucoup plus important et rapide, jusqu'à 20% du poids initial, mais impliquent pour la
plupart un déséquilibre nutritionnel et une reprise pondérale rapide.
Environ 80% des patients reprennent déjà du poids le
mois suivant la diète ; seuls 1% parviennent à
maintenir le poids obtenu un an plus tard et 50% ne
parviennent jamais à la fin du programme fixé 40.
Conclusion
Divers moyens non médicamenteux peuvent aider les
patients obèses à maigrir. Du fait du manque
d'efficacité des régimes à long terme, il vaut mieux
renoncer à des directives contraignantes et adopter
une prise en charge comportementale et diététique.
L'attitude recommandée actuellement est 40 :
1. Amélioration de l'hygiène de vie en
rééquilibrant l'alimentation afin d'intégrer de
nouvelles habitudes alimentaires
2. Activité physique adaptée et régulière
3. Prise en charge multidisciplinaire. L'approche
psychologique et sociale, l'évaluation et le
traitement des troubles du comportement
alimentaire sont impératifs.
Bien qu'il semble utile d'encourager les patients en surpoids à
ne pas augmenter leur poids, inciter répétitivement les
patients à maigrir pourrait être considéré comme du
harcèlement ou un avilissement. Les résultats obtenus, aussi
bien au niveau de la perte pondérale, que de la prévention des
complications à long terme, ne justifient pas d'être trop
insistant 41.
Association
suisse
des
diététicien/nes diplômé/es (ASDD):
http://www.svde-asdd.ch
Association
suisse
de
psychothérapie cognitive (ASPCo):
http://www.aspco.ch
OBÉSITÉ: TRAITEMENTS NON MÉDICAMENTEUX – A retenir pour le conseil :
en cas d'obésité, une perte de poids associée à l'exercice physique diminue les risques
de complications
le meilleur régime est une restriction calorique quotidienne modérée
il est impératif de changer les habitudes alimentaires pour maintenir la perte de poids à
long terme
les régimes trop restrictifs impliquent généralement un déséquilibre alimentaire et une
rapide reprise de poids (effet yo-yo)
la prise en charge de l'obésité doit être multidisciplinaire
© Pharma-News
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Numéro 48, octobre 2007
En bref
Anti-poux
Comme mentionné dans notre éditorial, les officines suisses ont reçu cet été un courrier
troublant émanant de la maison Mislin+Balthasar AG. En effet, outre le fait qu'il présentait
leur produit comme 100% efficace pour le traitement et la prévention des pédiculoses, ce
tableau remettait en cause tout ce que nous croyions savoir sur le traitement des poux et
prétendait même que "bon nombre de produits n'ont plus le droit d'être commercialisés du fait
de la résistance quasi-totale des poux à grande échelle, de leur piètre efficacité avérée et de
leurs composants toxiques". Bigre !
Nous laisserons la maison Mislin+Balthasar AG se débrouiller avec toutes les firmes
concurrentes qui ont déjà annoncé des poursuites en justice pour ce document qu'elles
contestent évidemment. Pour notre part, nous nous bornerons à renvoyer nos lectrices et
lecteurs aux quelques articles que nous avons écrits sur la question. Aucune nouvelle donnée
solide ne nous fait remettre en cause nos recommandations (cf. PN N°18, octobre 2004,
pp. 8-10) :
Pas de traitement préventif !
Traitement curatif de 1er choix : LOXAZOL° (temps de pose 30 minutes)
2e choix : PRIODERM° (temps de pose plusieurs heures)
3e choix : HEDRIN°, seul traitement "naturel" qui semble avoir montré une réelle
efficacité (cf. PN N°39, novembre 2006, p.8).
RELOVA° DOLO
Après VIFENAC° 25, voici une forme effervescente de comprimés de diclofénac à 25 mg.
Notre évaluation de ce produit n'a pas changé (cf. PN N°38, octobre 2006, pp.2-3) : le
diclofénac, même à 25 mg, est un analgésique de 3e choix après le paracétamol (PANADOL°,
DAFALGAN°, etc...), puis l'ibuprofène (ALGIFOR°, DOLO-SPEDIFEN°, DISMENOL°,
etc). Il est notamment à déconseiller aux femmes enceintes, aux diabétiques et aux patients
hypertendus.
NICORETTE° FRESHFRUIT
Voici un nouvel arôme pour les gommes à mâcher NICORETTE°.
Rappelons que, si une aide médicamenteuse s'avère nécessaire pour arrêter de fumer, les
substituts à la nicotine constituent un traitement de 1er choix 42. Pour plus de détails sur le
sevrage tabagique, voir notre article du PN N° 25, juin 2005, pp. 7-11.
PULMEX° PATCH REFROIDISSANT
Il s'agit d'un patch composé en majeure partie d'eau qui, au contact de la peau, s'évapore et
provoque ainsi une sensation de fraîcheur. Cela semble donc surtout un produit de confort qui
pourrait soulager un peu lors de fièvre. Il faut vivre avec son temps, mais on notera tout de
même que cette solution est bien plus onéreuse que la bonne vieille lavette mouillée de nos
grands-mères...
42
Idée-force Prescrire, "Sevrage tabagique", juin 2006
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Numéro 48, octobre 2007
Notons au passage l'étude imparable que nous sert le fabricant : celle-ci démontrerait que les
mamans ont "une forte envie" d'utiliser ce patch. Comme argument scientifique, on a vu
mieux !
FENISTIL° gouttes sans alcool
Nous saluons la mise sur le marché de cette nouvelle formule sans alcool, pour ce
médicament très utilisé par les parents.
Attention toutefois, seul le flacon à 20 ml (le plus vendu) est concerné par ce changement.
Celui à 50 ml contient toujours de l'alcool.
CLINDAMYCINE 1% SPIRIG°
Selon Spirig, ce produit est le premier générique du DALACINE° T. Il ne semble cependant
pas enregistré comme tel auprès de l'OFSP, selon la liste de génériques que nous avons
consultée sur son site à fin septembre, et le droit de substitution ne s'applique peut-être pas
dans ce cas-là.
Toujours est-il que c'est pour le médecin une alternative économique dans les cas où il
voudrait prescrire un antibiotique topique dans le traitement de l'acné. Pour mémoire (voir
notre article sur ce sujet dans le PN N°28, octobre 2005, pp.12-14), les antibiotiques topiques
devraient être réservés aux acnés à forte composante inflammatoire.
DESOREN° 20, DESOREN° 30 / GYSELLE° 20, GYSELLE° 30
Depuis quelque temps, les génériques de pilules contraceptives se multiplient. Si les portesmonnaie des clientes concernées en seront soulagés, cela induit aussi un risque de se tromper
de générique quand il y a des similitudes dans leurs noms.
Ainsi, le DESOREN° 20 ou 30 sont les génériques du couple MERCILON°/MARVELON°
alors que GYSELLE° 20 ou 30 sont les génériques des MELODEN°/GYNERA°.
Il convient donc d'être très attentif lors du remplacement des pilules originales par des
génériques. Nous vous suggérons fortement d’utiliser l’informatique à disposition pour créer
des avertissements article ou des textes rattachés pour ne pas vous tromper.
Note de l'éditeur
Les avis exprimés dans le Pharma-News reflètent l'opinion de leurs auteurs en fonction des
données disponibles au moment de la rédaction et n'engagent en aucune manière le CAP.
Résultats du test de lecture du PN 46 – Réponses correctes
1) c
2) c
© Pharma-News
3) a+d
4) b
5) a+d
6) c+d
page 17
7) b+d
8) a+c
9) b+d
10) a+d
Numéro 48, octobre 2007
TEST DE LECTURE
Pharma-News N° 47
Cochez la ou les réponses correctes.
1) Qu’est-ce que COMPETACT°?
a) Une association à doses fixes de deux antidiabétiques oraux
b) Un générique du GLUCOPHAGE°
c) Un médicament monosubstance issu d’une nouvelle famille d’antidiabétiques oraux, les
glitazones
d) Un médicament qui réunit dans un comprimé de l’ACTOS° et du GLUCOPPHAGE°
2) A quelle grande famille appartient EPROTAN° et quelle est son action ?
a) C’est un diurétique qui permet de diminuer la pression artérielle en augmentant
l’excrétion urinaire
b) C’est un antagoniste de l’angiotensine II qui provoque une vasodilatation et donc traite
l’hypertension
c) A la famille des IECA : il est vasodilatateur, donc hypotenseur
d) A la famille des sartans, il bloque le récepteur à l’angiotensine II et ainsi diminue la
pression artérielle
3) Peut-on donner des gouttes de VI-DE 3° aux nourrissons bien qu’elles contiennent de
l’alcool ?
a) Cela dépend du poids du bébé et de la dose prescrite
b) Oui car la quantité d’alcool contenue dans une dose quotidienne de VI-DE 3° est si faible
que le risque est négligeable
c) Oui mais de préférence diluées dans du lait pour diminuer la sensation de brûlure sur la
langue
d) Il est préférable de commander la spécialité française ou allemande qui est une solution
huileuse
4) De quel médicament original ALENDRON MEPHA° est-il le générique et quelle est son
indication ?
a) De l’ ACTONEL°, pour le traitement de l’ostéoporose chez la femme après la ménopause
b) Du FOSAMAX°, pour le traitement des troubles de la ménopause
c) D’ ACTOS°, pour le traitement du diabète de type 2
d) Du FOSAMAX°, pour le traitement de l’ostéoporose chez la femme après la ménopause
5) Quels sont les effets secondaires préoccupant de l’ACOMPLIA° dont il faut absolument
informer les patients et leur entourage ?
a) Troubles du comportement alimentaire
b) Céphalées et vertiges
c) Convulsions
d) Dépressions et troubles de l’humeur
6) Quelles sont les mesures d’hygiène à respecter en plus du port d’un masque respiratoire en cas
de pandémie de grippe aviaire ?
a) Ne sortir de chez soi qu’en cas d’absolue nécessité et éviter au maximum le contact avec
d’autres personnes
b) Se laver les mains régulièrement avec du savon et utiliser des mouchoirs en papier à usage
unique
c) Garder une distance d’au moins un mètre avec les personnes et renoncer aux embrassades
ou poignées de main
d) Se désinfecter les mains régulièrement avec une solution alcoolique
7) Quels sont les conseils importants à donner lors de la délivrance de l’ALENDRON MEPHA°?
a) Avaler le comprimé 30 minutes avant tout autre aliment, boisson ou médicament avec un
grand verre d’eau du robinet
b) Avaler le comprimé 30 minutes après le petit déjeuner avec un grand verre de n’importe
quelle boisson excepté le café et le thé
© Pharma-News
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Numéro 48, octobre 2007
c)
Avaler le comprimé en position debout ou éventuellement assise bien droite juste avant
d’aller se coucher
d) Avaler le comprimé en position debout ou éventuellement assise bien droite et rester dans
cette position les 30 minutes qui suivent la prise du comprimé
8) Pourquoi prescrit-on de la vitamine D à tous les nourrissons ?
a) Parce qu’on ne peut pas en rajouter dans les laits en poudre et que le lait maternel n’en
contient pas
b) Parce que c’est une vitamine particulièrement importante pour la digestion tant que le
nourrisson n’absorbe que du lait
c) Les nourrissons en ont particulièrement besoin car ils ont une croissance très rapide
d) L’apport par le lait (maternel ou artificiel) et la synthèse cutanée grâce à la lumière du
soleil sont insuffisants pour couvrir leurs besoins
9) Pourquoi faut-il lutter contre l’obésité ?
a) Car l’obésité constitue un risque majeur pour la santé à cause des nombreuses maladies
qui lui sont associées
b) Parce que les personnes obèses sont mal dans leur peau et rencontrent des difficultés
vestimentaires
c) Parce que ses complications représentent plus d’un tiers des dépenses totales du système
de santé dans les pays industrialisés
d) Parce qu’elle diminue la fécondité et indirectement le taux de natalité dans les pays
industrialisés
10) Pourquoi l’OFSP recommande-t-il l’achat de 50 masques par personne en prévision d’une
pandémie de grippe aviaire ?
a) Car la pandémie pourrait durer entre 6 et 12 semaines et dans certaines situations une
personne aurait besoin d’un masque par jour
b) Pour pouvoir changer de masque après chaque éternuement ou accès de toux
c) Parce qu’en Suisse on n’est jamais trop prudent!
Ce test est à renvoyer une fois par assistant(e) en pharmacie par fax au N°
022/363.00.85 avant le 25 octobre 2007.
Nom :
Prénom :
Signature :
Adresse professionnelle :
N° de tél. professionnel :
Timbre de la pharmacie :
Rappel : 90% de réponses justes sur 10 numéros = attestation de formation continue ; 5 bons de 200.- seront
tirés au sort parmi les meilleurs questionnaires.
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Numéro 48, octobre 2007