Napalm

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Napalm
KIM
NICK UT 1972
Phan Thị Kim Phúc connue aussi sous le nom de Kim Phuc (née en 1963) est célèbre pour avoir
été prise en photo, hurlant de douleur après avoir été brûlée vive lors de la Guerre du Vietnam.
Elle apparaît sur une célèbre photo prise le 8 juin 1972, la montrant à l'âge d'environ neuf ans
courant, de face, nue sur une route après avoir été grièvement brûlée, suite à une attaque au napalm
sur le village de Trang Bang.
Elle a été transportée à l'hôpital de Saïgon par Huỳnh Công Út, plus connu sous le nom de Nick Ut,
photographe de l'agence Associated Press à l'origine de la photographie (World Press Photo 1972).
Il a été diagnostiqué que ses brûlures étaient si sévères qu'elle n'aurait pas dû survivre sans une prise
en charge immédiate. Néanmoins après 14 mois d'hospitalisation et 17 interventions chirurgicales,
elle a pu être sauvée.
Nick Ut, qui a obtenu la même année le prix Pulitzer pour cette photographie, est resté en contact
avec Kim Phuc par la suite.
Il existe également une vidéo, beaucoup moins diffusée, filmée par le cameraman britannique Alan
Downes d'ITN (Independent Television News), qui montre les événements juste avant et juste après
la prise de cette photographie.
La parution de la photographie a été retardée jusqu'au 12 juin 1972 au motif qu'elle mettait en scène
la nudité frontale d'enfants, nudité absolument taboue pour la presse américaine.
Après un débat au sein de l'agence de presse et une série de décisions individuelles, il a été
finalement décidé de la publier en raison de son intérêt journalistique exceptionnel, mais en évitant
de faire un gros plan sur l'enfant brûlée.
La véracité de ces événements et l'authenticité de la photographie, souvent présentée comme celle
d'une petite fille hurlant simplement de terreur (alors qu'elle hurlait de douleur, après avoir été
brûlée vive), avaient été mises en doute dès le 12 juin 1972, en particulier par le président américain
Richard Nixon,ce qui a entraîné de nombreuses réactions, y compris de la victime, et celle du
photographe Nick Ut qui devait déclarer que « la photographie était aussi authentique que la guerre
du Viêt Nam elle-même ».
Considérée comme un témoignage vivant des horreurs de la guerre et symbole du pacifisme, Kim
Phúc a été nommée Ambassadrice de Bonne Volonté (Goodwill Ambassador) de l'UNESCO le 10
novembre 1997.
Kim Phuc, brûlée au napalm - Nick Ut
Les images paisibles d’enfants heureux sont légion.
Il en est malheureusement beaucoup d’autres, mettant en scène des enfants victimes des pires
atrocités.
Celle de Kim Phuc, la petite Vietnamienne de 9 ans, est probablement celle qui a le plus fortement
et le plus durablement marqué les mémoires.
Le 8 juin 1972, le photographe Nick Ut est sur la route menant au village de Tran Bang, tenu depuis
3 jours par les troupes du Nord-Vietnam et assiégé par les Sud-Vietnamiens.
La plupart des habitants du village ont déjà fui les lieux et se tiennent sur la route, à quelques
kilomètres, dans l’espoir de retourner chez eux après la fin des combats. Alors que tout indiquait
qu’il n’y avait plus un Nord-Vietnamien dans le village, l’armée sud-vietnamienne décide
néanmoins de bombarder le village au napalm.
Sur la route, aux avant-postes, se tient une petite armada de soldats, de photographes, cameramen et
autres journalistes, tous dans l’attente du « spectacle » annoncé...
Sitôt après l’attaque, ces témoins « privilégiés » voient s’échapper et courir vers eux des rescapés,
pour la plupart grièvement brûlés.
Kim Phuc, la petite fille, est nue car elle s’est débarrassée de ses vêtements en feu.
Tous crient atrocement. Après avoir dépassé les témoins, ils s’arrêtent enfin. Certains tentent
maladroitement de leur venir en aide. Nick Ut, parlant le vietnamien, est le seul journaliste à
pouvoir communiquer avec eux. Avec son chauffeur, dans son minibus maintenant bondé, il
transporte Kim et des membres de sa famille vers un hôpital – à une heure de route – et insistera
personnellement auprès du personnel médical pour que la petite soit prise en charge.
(En temps de guerre, les hôpitaux, débordés, privilégient les
soins aux personnes qui ont le plus de chances de s’en sortir. Et
Kim ne faisait sans doute pas partie de cette catégorie.)
Kim Phuc, après 14 mois de soins et 17 opérations chirurgicales, s’en est sortie.
Elle vit maintenant au Canada avec ses 2 enfants. Elle a été nommée Ambassadrice de Bonne
Volonté (Goodwill Ambassador) de l’UNESCO en 1997. Nick Ut n’avait jamais raconté
qu’il avait sauvé cette petite fille.
Ce n’est que 28 ans plus tard que Kim Phuc, devant la reine d’Angleterre, a rapporté qu’il lui avait
sauvé la vie.
La photo ne paraitra que le 12 juin dans le New York Times. Sa parution ne fut pas retardée par des
problèmes techniques (on disposait déjà de moyens de transmission, à
l’époque).
Cela peut nous paraître surréaliste aujourd’hui, mais de très vives discussions se sont engagées entre
rédacteurs pour savoir si on avait le droit de publier la photo d’une personne nue !
Finalement, entrevoyant tout de même l’importance de cette photo, il fut décidé de la publier, non
sans obtenir la garantie de ne pas en faire un agrandissement. Il paraîtrait même que l’on a flouté
légèrement la région pubienne de la petite fille.
Cette image a eu un grand impact et a prétendument permis d’accélérer la fin de la guerre du
Vietnam.
Il faut relativiser son importance dans ce cadre, ne serait-ce que parce qu’elle arrive à un moment
où la fin de la guerre est en vue.
Mais sa très grande force iconique vient de sa propagation. Elle a été utilisée, récupérée et
décontextualisée par d’innombrables mouvements idéologiques, politiques ou religieux.
Et ceci, dans les projets éditoriaux les plus divers. (Dans ce registre, Le Cri
d’Edward Munch, n’a qu’à bien se tenir !)
La photo la plus médiatisée représente le cadrage choisi par les journalistes lors de sa
parution dans le New-york Times.
Le cadrage initial n'était pas le même. Nick Ut avait pris la photo en plan plus large.
La version adoptée pour la parution dans le New-York Times est très forte du point de vue
dramatique et bien centrée sur le sujet.
Mais on peut trouver d’autres cadrages, ainsi que d’autres photos de la scène qui racontent autant
d’autres histoires.
Par exemple, si on élargit le cadre, on voit à droite un photographe.
Il s’agit de David Burnett, qui un instant plus tard, a saisi cette image : D’autres images encore,
font voir l’armada de journalistes et pourraient raconter une autre histoire.
l’histoire par exemple d’une petite fille qui serait victime de l’acharnement de la presse et de sa
passivité face à ses souffrances. (C’est du statut des photographes de guerre dont
il est en question ici. )
NICK UT
Nick Ut (de son vrai nom Huynh Cong Ut) est né en 1951 au Vietnam.
En 1966, il n'a que 16 ans, il entre à l’agence internationale Associated Press à Saigon et couvre
les dernières années de la guerre du Viet Nam.
Après le conflit, il continue de travailler pour Associated Press à Tokyo, puis à Los Angeles.
Sa photographie « Brûlés au Napalm » a été couronnée de nombreux prix dont le prix Pulitzer et fut
lauréat du World Press Photo en 1972.
Au moment où Nick Ut prend la photo , son frère ainé Huynh Thanh My photographe chez AP aussi
vient d'être tué.
Le fait que Nick Ut ait travaillé ce jour là à Trang Bang pour Associated Presse est le fruit d’un
triste concours de circonstances.
« Nick n’a pu prendre cette photo que parce que son frère est mort » raconte Marc Wiese.
Nick Ut était en effet entré à l’agence AP pour remplacer son frère Huynh Cong La qui avait été
mortellement blessé en 1965 alors qu’il était en mission dans le delta du Mékong.
...
Une enfant hurle en courant sur une route, les bras écartés. Elle est nue. Derrière elle
s’élèvent d’épais nuages noirs. Autour d’elle, d’autres enfants pleurent. À quelques mètres
derrière eux, des soldates en armes courent, eux aussi. Tous fuient devant le feu qui embrase
leur village.
© AKG/AP/Huynh Cong Ut / WDR
C'est La photo de Nick Ut qui a boulversée le monde : la petite Kim nue et brulée du napalm en
train de s'en fuir de son village au Trang Bang/Vietnam du Sud, en 1972
Ce cliché de la guerre du Viêtnam, pris en 1972 dans le sud du pays, à Trang Bang, a fait le tour de
la planète. Quand le jeune photographe Nick Ut Cong Huynh croise le chemin de Kim Phuc, elle
vient d’échapper à une attaque au napalm lancée par l’aviation sud-vietnamienne.
( Pour la plupart de nos contemporains, la photo est mise en relation avec une attaque américaine.
Or, c’est l’aviation sud-vietnamienne qui, le 8 juin 1972, a largué des bombes au napalm sur Trang
Bang, croyant que s’y trouvaient des soldats nord-vietnamiens)
La fillette au centre ( Celle qui sera ensuite connue dans le monde entier sous le nom de KIM ) est
largement brulée.
Nick UT qui est le seul à parler le vietnamien la sauvera mais avant de procéder à son sauvetage
Nick UT accomplit sa mission et en bon photographe de presse qui couvre la guerre il déclenche
l'obturateur.
La fillette a neuf ans et son dos est en feu.
Ces premiers mots à l'adresse de Nick Ut seront : « Je veux de l'eau, j'ai chaud ! J'ai chaud ! »
Nick Ut la conduira à l'hopital.
Aujourd'hui grâce à lui , Kim vit encore.
« Cette photo a donné un visage aux victimes anonymes »
Pour cette photographie, Nick Ut a obtenu le prix Pulitzer.
Elle a été reproduite à des millions d’exemplaires ; à elle seule, elle a révélé l’horreur de la guerre
du Viêtnam. Pourquoi elle plutôt qu’une autre ?
A-t-elle influencé l’issue de la guerre, comme certains experts le prétendent ?
La petite fille brûlée au napalm
Le cri de ces enfants résonne jusqu’ici. Souffrance, cauchemar, douleur.
Mais ou sont les parents ? Nulle part. Partout. Ailleurs.
Il y a trois plans dans cette photo.
I/ Les enfants, devant, terrifiés seuls et fragiles. Des blessures ouvertes qui se lisent sur leurs
yeux…fermés.
II/ Viennent ensuite les soldats, qui paraissent si tranquilles. Bardés et cachés par leurs casques, ils
marchent si sûr d’eux. L’assurance des adultes ? Mais comment être si sûr de soi lorsque le chaos
sévit quelques mètres derrière ?
III/ L'arrière-plan est envahi de fumée qui bouche l'horizon …
Cette fumée noire et provocante menace de tout dévaster sur son passage
Comment la photo d'une petite fille est devenue le symbole de la cruauté et de l'absurdité de la
guerre ?
Pour le documentariste Marc Wiese, une chose est sûre : la petite Kim Phuc a donné un visage
aux innombrables victimes anonymes.
Ce qui fascine Marc Wiese, ce sont les histoires dans l’histoire.
N’est-ce pas un incroyable hasard que les protagonistes de son film, qui tous se trouvaient au même
endroit au même moment, soient toujours restés amis ?
Le seul fait que Nick Ut ait travaillé ce jour là à Trang Bang pour Associated Presse est le fruit du
hasard , nous l'avons déjà dit.
Nick n’a pu prendre cette photo que parce que son frère est mort et qu'il l'a remplacé dans cette
mission ce jour-là ainsi que je l'ai écrit plus haut.
Si la photo a eu un tel impact dans le monde entier, c’est parce qu’elle allie une prise optimale à un
cadrage idéal.
Le cliché d’origine montrait à droite les autres photographes en train de travailler.
En coupant cette partie, c'est à dire en la recadrant la petite fille était mise au centre.
L’enfant qui hurle arrive face à l’observateur et le force à réagir.
Le corps entier de Kim Phuc communique sa douleur, raconte une histoire.
Gerhard Paul compare l’impact de la photo de Nick Ut au tableau très connu « le Cri » d’Edvard
Munch.
On peut comparer aussi la bouche ouverte de l'enfant à celle des personnages de « Guernica « qui
raconte aussi la brutalité de la guerre.
Dans « Guernica » les animaux et les hommes ont aussi la bouche béante ouverte sur un cri d'effroi,
d'horreur de stupeur devant la violence des armes et des bombes.
Même horreur dans l'expression du visage bouleversé et bouche ouverte sur un cri que l'on imagine
d'une violence inoui.
Il ajoute que l’effet de la photo se trouve renforcé du fait qu’elle représente des enfants : « Dès que
des enfants sont en jeu, l’émotion est décuplée ».
Et les volutes noires, à l’arrière-plan, laissent présumer du pire.
Ils sont porteurs de désespoir, d'un sentiment de désolation et racontent la destruction d'un village
défiguré par la guerre et la barbarie des hommes
Un arrière plan très inquiétant , au ciel lourd et obscur qui comme dans le tableau « Champ de Blé
» de Van Gogh ( que celui -peint avant de se suicider) raconte le malheur des hommes et leur folie.
Denise Chong :
« La fille de la photo ».
Belfond 2001
Un jour, Kim Phuc fait le choix de raconter son histoire, « ce sera son gagne-pain » écrit Denise
Chong. Mais très vite elle devient la cible des journalistes qui la harcèlent, l’appellent, sonnent à sa
porte jour et nuit.
Ce livre est aussi l’histoire du Viêtnam et de la guerre du Viêtnam.
FIN

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