Miser sur la viande de créneau Ces travailleurs venus d`a
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Miser sur la viande de créneau Ces travailleurs venus d`a
Ces travailleurs venus d’ailleurs Collaboration spéciale, La Terre de chez nous Au Québec, environ 8500 travailleurs étrangers sont à l’œuvre dans les champs, les fermes et les usines de transformation alimentaire. Il y a de plus en plus de travailleurs du Mexique et du Guatemala intéressés à venir travailler au Québec, et les employeurs sont plus nombreux à faire appel à eux. Cette année, ils seront plus de 800 à héberger ces travailleurs venus d’Amérique latine, souligne le directeur général de l’organisation FERME (Fondation des entreprises en recrutement de main-d’œuvre agricole étrangère), Denis Hamel. Si les producteurs maraîchers sont les plus nombreux à faire appel à l’organisme, de nouveaux besoins se font sentir, chez les producteurs laitiers, notamment. Arrivés pour la plupart au printemps, ils repartent graduellement à compter de la fin septembre et comme par les années passées, les producteurs s’assureront que ces travailleurs seront de retour chez eux à temps pour fêter Noël avec leur famille. D’autres travailleurs foulent cependant le sol québécois juste à temps pour la récolte des pommes et des canneberges. La gestion des arrivées et des départs s’avère complexe et demande toute une logistique. «Car il faut rappeler que ces travailleurs étrangers ne peuvent transiter par les États-Unis puisqu’ils ne possèdent pas de visa, précise le directeur général. Nous devons parfois prévoir des vols directs, des vols nolisés ou des vols interminables entre Montréal, Toronto, San José et Guatemala City.» Le mouvement incessant de travailleurs étrangers n’est pas sur le point de prendre fin, avec la pénurie de main-d’œuvre locale pour effectuer un travail essentiel qui contribue à nourrir le Québec. Les travailleurs étrangers effectuent un travail essentiel en agriculture. (Photo Archives/TCN) La récolte à l’ère du numérique Félix, six ans, est un passionné de tracteurs. Fils d’agriculteur, il aide parfois sa famille à la ferme. Il préfère cependant jouer à Farming Simulator, un jeu vidéo dans lequel il gère sa propre exploitation agricole et, surtout, dans lequel il peut conduire… de gros tracteurs! Outre Farming Simulator, il existe de plus en plus de jeux de simulation agricole, sur consoles, ordinateurs ou tablettes numériques. Si certains jeux agricoles ludoéducatifs séduisent petits et grands, des jeux de simulation plus sophistiqués comme Farming Simulator sont «trop compliqués pour que ce soit ludique et intéressant pour le commun des mortels», d’après un observateur de l’industrie des jeux vidéo. Ces jeux de simulation agricole, de plus en plus populaires, contribuent à démystifier et à valoriser la profession d’agriculteur. Les jeux de simulation agricole contribuent à démystifier la profession d’agriculteur. (Photo Archives/TCN) Collaboration spéciale, La Terre de chez nous Initié par son grand frère, Félix a vite attrapé la piqûre de ce jeu vidéo. Farming Simulator compte une centaine de machines, des tracteurs de marques calqués sur les vrais modèles comme Fendt, New Holland, John Deere, Deutz-Fahr, etc., en passant par une gamme de semoirs, d’épandeurs à fumier, de pulvérisateurs et d’autres machineries. Pour la professeure à la téléuniversité et spécialiste des jeux et simulations Louise Sauvé, rien ne vaut les témoignages pour donner le goût du métier. «C’est plus efficace qu’une simulation», estime-t-elle. Elle pense tout de même qu’un jeu de simulation bien conçu peut constituer un outil d’apprentissage très efficace, notamment pour des étudiants en agriculture. Une citrouille nouveau genre! Collaboration spéciale, La Terre de chez nous Mine de rien, le Québec est en train de préparer une petite révolution dans le domaine des citrouilles à haute valeur ajoutée. Le Québec évalue depuis quatre ans plusieurs cultivars afin de produire ici une huile qui se vend à prix d’or (d’où son surnom de green gold). Une huile vert foncé, aux multiples applications. Largement utilisée en cuisine par les Autrichiens pour son goût que l’on dit velouté et puissant, l’huile accompagne des pâtes, des salades et rehausse les soupes. Or, ce ne sont pas toutes les variétés qui permettent une production efficace d’huile. «Nous avons cultivé la variété autrichienne styriaca sous régie biologique avec des rendements très intéressants, similaires à ceux obtenus en Autriche. C’est une culture très intéressante», souligne Josée Boisclair, responsa- ble de ce projet de recherche à la Plateforme d’innovation en agriculture biologique installée à Saint-Bruno-de-Montarville, en Montérégie. Ce type de citrouilles se démarque par sa production de graines sans tégument, c’est-à-dire sans écale. Ce sont ces graines pressées qui libèrent une huile de qualité supérieure. Les citrouilles produisant des graines sans écales séduisent aussi les fabricants de barres tendres et les consommateurs. Il suffit de les sécher pour ensuite les vendre comme collation. Ce sont deux variétés de citrouilles de petite taille, développées aux États-Unis, qui ont retenu l’attention de la chercheuse. Les essais sur les cultivars snackjack et snakface ont démontré leur potentiel agronomique dans le climat québécois, et le potentiel économique serait également au rendez-vous. Les citrouilles cultivées pour leurs graines affichent une taille plus réduite que les variétés généralement employées à des fins décoratives. (Photo Archives/TCN) Miser sur la viande de créneau Collaboration spéciale, La Terre de chez nous Bœuf à l’herbe, agneau aux algues, porc au pâturage… Aux quatre coins du Québec, des éleveurs des secteurs dits traditionnels développent des produits de niche. Dans le secteur bovin, plusieurs producteurs se spécialisent dans le créneau du bœuf nature, élevé au pâturage, sans antibiotiques ni hormones de croissance. C’est notamment le cas du bœuf Vitalipré ou du Bœuf Gaspésie. D’autres jouent la carte du produit de proximité. Le site www.bœufquebec.com recense d’ailleurs près d’une trentaine d’éleveurs de bovins qui vendent directement à la ferme. Certains distribuent également leur viande dans les restaurants et les boucheries locales. La conquête du marché de détail peut toutefois se révéler ardue. Sébastien Angers et Guylaine Buecheli, des Viandes Rheintal, ont réussi le pari de voir leurs porcs et leurs bovins élevés au pâturage distribués dans plusieurs magasins IGA et quelques Metro. Les produits de ces jeunes agriculteurs de Sainte-Monique, dans le Centre-du-Québec, sont parvenus à se distinguer du lot grâce à une image de marque peaufinée et à une attention particulière portée à la qualité. «Le défi de la mise en marché, c’est là que les producteurs ont plus de misère. Il faut aller en magasin, établir le contact avec le client», explique Guylaine. Elle se rend ainsi sur place pour faire déguster les produits de l’entreprise. L’agricultrice constate que dans la négociation avec les chaînes, la question du prix demeure souvent épineuse. «Il faut tenir notre bout», assure-t-elle. À son avis, le secret réside dans le fait de trouver le bon créneau. «Le consommateur est prêt à payer et c’est lui qui a le dernier mot», insiste la jeune femme. Des producteurs font le pari de sortir des sentiers battus et d’offrir des produits de niche. (Photo Archives/TCN) Consultez cette édition électroniquement en allant sur notre site Web. HEBDO CONCEPT / JUILLET-AOÛT 2014 / PAGE 51