OBSERVATOIRE DES PRIX: Prix de février 2014 31 Mars 2014

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OBSERVATOIRE DES PRIX: Prix de février 2014 31 Mars 2014
OBSERVATOIRE DES PRIX: Prix de février 2014
31 Mars 2014
MESSAGES CLES

En Afrique de l’Ouest, les récoltes des céréales étaient moyennes dans le Sahel en 2013/14 et l’offre sur les marchés
était meilleure dans la région en Février. Les déficits de productions à l’Est du Niger et au Nord du Tchad ont résulté en
des augmentations atypiques de prix. Des achats institutionnels ont débuté au Niger et au Mali à des niveaux normaux
et au-dessus de la moyenne au Mali en février. Les importations du riz des marchés internationaux ont contribué à une
bonne disponibilité alimentaire dans les pays côtiers. (Pages 3-5).

En Afrique de l’Est, les prix du sorgho ont continué à augmenter atypiquement au Soudan et sud Soudan. Les prix du
maïs ont baissé au Kenya et au Sud de l’Ouganda avec des récentes récoltes. Les prix du maïs sont restés atypiquement
stables en Tanzanie dû aux stocks importants, des récentes récoltes en Ouganda et aux exportations au Soudan du Sud.
Les effets des conflits localisés, la dévaluation des monnaies locales, et des niveaux élevés de l’inflation donnent une
tendance à la hausse des prix dans certaines régions. (Pages 5-8).

En Afrique du Sud, les prix du maïs ont augmenté avec la période de soudure. Les prix sont restés au-dessus de leur
niveau de 2013 et la moyenne quinquennale due à une offre régionale limitée ainsi qu’une forte exportation et
demande institutionnelle. Les prix des denrées ont continué d’augmenter anormalement en Zambie et au Zimbabwe.
Le riz, le manioc et le haricot ont renforcé la disponibilité alimentaire dans toute la région. (Pages 8-11).

En Haïti, les prix du haricot local noir et le maïs ont été stables dû généralement au bon approvisionnement des
marchés. En Amérique Centrale, les prix du maïs sont restés stables ou en baisse grâce à une récolte moyenne. Les prix
locaux et importés sont restés stables à travers toute la région. Les prix du café à l’exportation ont augmenté
légèrement en janvier 2014, après avoir connu une baisse considérable en 2013.(Pages 11-13).
En Afghanistan et au Tadjikistan, les Schéma 1. Indices des prix régionaux de FEWS NET et indices des prix
prix de la farine de blé sont restés alimentaires de la FAO, Janvier 2009 – Février 2014
stables en février grâce à la
300
disponibilité des récentes récoltes
au-dessus de la moyenne et la
disponibilité des importations à bas
250
prix du Kazakhstan (Pages 13-14).
200
150
East Africa
Central America
Southern Africa
Central Asia
Jan-14
Oct-13
Jul-13
Apr-13
Jan-13
Oct-12
Jul-12
Apr-12
Jan-12
Oct-11
Jul-11
Apr-11
Jan-11
Oct-10
Jul-10
Apr-10
Jan-10
Oct-09
100
Jul-09
Les prix Internationaux du riz sont
restés stables ou en baisse en février
2014. Les prix du maïs ont été stables
avec la reconstitution des stocks
mondiaux. Les prix du blé sont restés
stables
après
avoir
variés
considérablement en 2013 avec la
surproduction dans les pays de la
mer noire. Les prix du pétrole brut
ont été stables (Pages 2-3)
Apr-09

Jan-09

West Africa (Sahel)
FAO Food Price index
Sources: FAO et FEWS NET.
Le Réseau des systèmes d’alerte précoce contre la famine (FEWS NET) surveille les tendances en matière de prix des produits alimentaires de
base dans les pays vulnérables à l’insécurité alimentaire. L’Observatoire des prix fournit une mise à jour des tendances dans certains centres
urbains sélectionnés. Les tendances des prix pour les principaux marchés de référence et les produits sont disponibles dans les Annexes 1 et 2
de l’Observatoire des prix. FEWS NET remercie les organisations partenaires, les ministères de l’Agriculture, les systèmes nationaux
d’information des marchés, le Réseau régional de renseignements agricoles, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
(FAO), le Programme alimentaire mondial (PAM) et les autres partenaires pour leur aide relative aux données sur les prix.
FEWS NET
[email protected]
www.fews.net
FEWS NET is a USAID-funded activity. The content of this report does not necessarily reflect
the view of the United States Agency for International Development or the United States
Government
Mars 2014
OBSERVATOIRE DES PRIX
MARCHES INTERNATIONAUX
Situation courante
Jan-14
Jul-13
Oct-13
Jan-13
Apr-13
Oct-12
Jul-12
Apr-12
Jan-12
Oct-11
Jul-11
Jan-11
Apr-11
Jul-10
Oct-10
Jan-10
Apr-10
Oct-09
Jul-09
Apr-09
Schéma 2 Prix alimentaires sur certains marchés de référence
Les prix du riz sur des marchés internationaux, Janvier 2009 – Février 2014
internationaux
de
référence 700
USD/MT
continuent de baisser ou sont restés
stables entre décembre 2013 et 600
janvier 2014. Les estimations de la 500
production globale pour 2012/13 et
2013/14 pourraient surpasser le 400
record des récoltes de 2011/12 ; la
300
proportion des stocks à l’utilisation est
actuellement à son niveau le plus 200
élevé dans une décennie (InterRice).
100
Les exportations de riz de l’Inde, le
plus grand exportateur mondial du riz
pour la troisième année de suite, sont
No. 2 U.S. Yellow. Maize
Grade 1 Wheat, Rouen, France
arrivées à des niveaux record en 2013,
No. 2 U.S. Hard Red Wheat
A1 Super Broken Rice, Bangkok, Thailand
5% broken rice, Hanoi, Vietnam
suivant la levée de l’interdiction de
l’exportation sur le riz non-basmati en Sources: FAO et la Banque Mondiale
2011(Foreign Agricultural Service,
FAS). Les prix à l’exportation du riz thaïlandais ont baissé considérablement dans les années 2013 du fait d’un
important stock report et la dépréciation du Baht. Les récentes sècheresses aux Etats Unis donnent des doutes pour
une bonne production de 2014 conduisant à une hausse des prix locaux.
Jan-09


Les prix du maïs sur les marchés internationaux de référence sont restés stables entre Décembre et Janvier ;
toutefois ils sont en baisse de 30 pourcent par rapport à leurs niveaux de janvier 2013. . Les stocks mondiaux de maïs
pourraient augmenter et atteindre leurs niveaux les plus élevés dans une décade grâce aux récoltes record aux EtatsUnis et aux importants stocks dans d’autres pays exportateurs en Amérique du Sud et en Europe (International Grains
Council, IGC).

Les prix à l’exportation du blé sont restés stables entre janvier et février après avoir varié considérablement au cours
de l’année précédente dû à l’incertitude sur les productions dans les pays exportateurs. La production globale de blé
en 2013/14 est prévue pour atteindre les niveaux records et les stocks de fin de saison pourraient augmenter en
2013/14 comparée à leurs niveaux respectives de 2012/13 (United States Department of Agriculture, USDA).

Les niveaux de production mondiale en soja et en huile de palme sont attendus pour atteindre les niveaux record ou
près des records en 2013/14 (FAS). Cependant, Les prix du Soja et l’huile de Soja ont augmenté entre Décembre et
janvier dus à une réduction de la production estimée dans les principaux pays exportateurs et une forte demande pour
l’importation. (FAS). Les prix d’exportation de l’arachide et l’huile sont en baisse en 2013 en réponse à la hausse du
rendement et aux larges stocks dans les pays exportateurs clés.

Les prix Internationaux du pétrole brut étaient stables entre janvier et février (Banque Mondiale). Cependant, les prix
du carburant ont continué d’augmenter dans des pays importateurs du fait de la dépréciation de la monnaie locale visà-vis du dollar américain et les changements de politiques locales du prix du carburant.
Perspectives
Les prix Internationaux du riz sont prévus pour baisser en 2014 grâce à la production mondiale et les stocks report à
un niveau record ou près du record. Cependant, en janvier, plusieurs pays évoquent des préoccupations à
l’organisation Mondiale du commerce(OMC) à propos des effets secondaires du programme du riz de l’Inde sur des
surplus exportables et la concurrence internationale (Oryza). L’instabilité des politiques en Thaïlande, couplée aux
contraintes sur le financement du riz par le gouvernement et le bas prix au producteur pourraient décourager les
producteurs thaïlandais à produire du riz (Oryza and InterRice). Toutes ces difficultés pourraient affecter la production
et le commerce pour les prochaines saisons dans les pays exportateurs conduisant à une hausse des prix.
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
Les récoltes courantes suggèrent que les prix du maïs seront stables en 2014. L’évolution des prix internationaux du
maïs dans les mois suivants dépendra de comment les marchés vont répondre aux nouvelles informations sur la saison
2013/14 de l’Hémisphère Sud.

Les prix internationaux du blé peuvent décliner avec le changement de la demande vers un maïs moins cher;
L’instabilité macroéconomique récente au Kazakhstan et en Argentine pourrait perturber les exportations à partir deux
pays.

Les prix mondiaux de soja et l’huile de soja pourraient augmenter dans les mois à venir dépendant de l’ampleur à
laquelle les producteurs Argentins retiendront leurs stocks avec les récentes incertitudes macroéconomiques
(USDA). Les prix mondiaux de l’arachide resteront plus bas que leurs niveaux respectifs de 2013 dûs à une production
accrue et une demande stable.

Les prix Internationaux du pétrole brut sont attendus pour baisser légèrement du fait de l’augmentation de la
production dans les pays exportateurs non-traditionnels (Banque Mondiale).
Les tendances des prix des aliments de base dans tous les pays de FEWS NET varieront considérablement dans les mois à
venir en réponse aux conditions des marchés locaux et régionaux; Les tendances du marché international joueront un rôle
limité dans la plupart des pays (Figure 1). Les tendances des prix du carburant dans les pays de FEWS NET dépendront des
conditions du marché international, l’évolution, des taux de change de la monnaie locale avec le dollar américain, et la
détermination et la mise en œuvre des politiques locales d’importation et de prix de l’essence.
L’AFRIQUE DE L’OUEST
Situation actuelle
Les résultats définitifs des enquêtes agricoles publiés par le CILSS en mars 2014, confirment de bonnes disponibilités
céréalières en Afrique de l’Ouest où la production définitive est en hausse de 11 pourcent par rapport à la moyenne
quinquennale. La production de maïs connait la plus grande augmentation avec une hausse de 20 pourcent par rapport à la
moyenne quinquennale et les stocks disponibles sont dessus de la moyenne tant au niveau des commerçants qu’au niveau
des ménages. Par contre, la production du mil est en baisse de 20 pourcent par rapport à la moyenne quinquennale. Pour
les cultures pluviales de rente (arachide et niébé), il est noté une augmentation de la production de respectivement 35
pourcent et de 9 pourcent par rapport à la moyenne des 5 ans. Cependant, des baisses importantes sont enregistrées au
Sénégal, au Ghana et en Gambie en ce qui concerne l’arachide.
D’une manière générale, les marchés fonctionnent normalement et les flux sont réguliers entre les marchés des zones
excédentaires et les marchés des zones déficitaires, à la faveur de bons différentiels de prix. Les différentiels de prix entre
les marchés (Kano et Damassak) du Nigeria et le Tchad (Ndjamena et celui du Niger(Diffa), du Burkina Faso(Ouagadougou)
vers le Niger(Niamey) de plus de 50FCFA/Kg encourage les flux de mil entre ces pays. Ainsi, L’offre des différents produits
est actuellement suffisante sur les marchés qui sont approvisionnés aussi bien par les commerçants que par les producteurs
avec plusieurs produits diversifiés. Ce comportement quelque part atypique notamment en ce qui concerne les producteurs
pourrait s’expliquer par la prolongation des récoltes de sorgho jusqu’en février mais aussi par une anticipation par les
différents acteurs d’un comportement stable du marché jusqu’à la soudure. Les disponibilités céréalières satisfaisantes
annoncées plus haut, ont été renforcées par de bonnes récoltes de cultures de contre saison ayant favorisé une
diversification de l’offre alimentaire excepté dans les zones de déficit du Niger, du Mali et du Tchad. Selon le CILSS, Le
bassin Centre est actuellement le principal fournisseur de céréales dans la région avec un surplus commercialisable de plus
de 2500000 tonnes de céréales sèches essentiellement le maïs. En considérant les pays, le Nigéria et le Burkina Faso sont
les principaux fournisseurs de mil et de sorgho dans la région avec respectivement 70 pourcent et 24 pourcent des volumes
commercialisés. Toutefois, dans certaines régions au nord Mali, au centre-ouest du Tchad, en Centrafrique, au nord-est du
Nigeria et du sud est du Niger, les flux continuent à être perturbés à cause de l’insécurité civile résiduelle au nord Mali, de
la crise centrafricaine et du conflit de Boko Haram au Nigeria. Ces perturbations de flux affectent particulièrement le
commerce du bétail affectant du coup les revenus et l’accès aux céréales des populations.
A la faveur d’une offre diversifiée, la demande s’est exprimée sur une gamme étendue de produits alimentaires avec
moins de pression sur un produit spécifique. Globalement, cette demande continue à être calme et discrète sur les
Marchés malgré les déficits localement important au Sahel et les appels d’offre institutionnels en cours pour la
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reconstitution des stocks nationaux de sécurité alimentaire (75000 tonnes au Niger). Cela peut s’expliquer par le fait que la
demande des ménages déficitaires sur les marchés est encore
faible car ils disposent des stocks qu’ils consomment actuellement
ou ils font recours à une plus forte consommation des produits de
contre saisons (tubercules, légumes) qui sont en quantité
suffisante sur les marchés et à bas prix.
Schéma 3.
l’Ouest
Tendances des Prix en Afrique de
Maize: Nominal retail prices in Bol, Chad
350
300
250
XAF/kg
Comme conséquence du jeu actuellement en cours entre l’offre
et la demande, les prix épousent des tendances diverses selon
les produits et les bassins de commercialisation. Globalement,
les prix du maïs, céréale dont les disponibilités sont les plus
importantes dans la région, sont stables dans les bassins ouest et
est. Ils sont en baisse dans le bassin centre. Cela est la résultante
d’une demande encore faible suite à une bonne de production de
maïs dans la région et une non substitution effective de la
demande déficitaire du mil sur le maïs. Par conséquent, les prix
sont en baisse environ 6 pourcent au Burkina et stables au Mali
par rapport au mois passé sur la plupart des marchés.
200
150
100
50
0
OCT
NOV
DEC
JAN
FEB MAR APR MAY JUN
5-year average 2008/09-2012/13
JUL
2012/13
AUG SEP
2013/14
Maize: Nominal retail prices in Malanville, Benin
300
250
En ce qui concerne le bétail, la demande des pays côtiers est
stable par rapport au mois passé. Cependant l’offre du bétail est
importante compte tenu de la stratégie de déstockage des
éleveurs pour faire face aux difficultés alimentaires futures En
effet, les conditions d’alimentation des animaux sont en
dégradation dans les zones de déficit fourrager au sahel
notamment au Niger, Mali, Tchad. Les prix des petits ruminants
sont en baisse sur la plupart des marchés par rapport au mois
passé. Toutefois, malgré les baisses constatées, les termes de
l’échange bétail/céréales sont encore favorables aux éleveurs.
XOF/kg
200
150
100
50
0
OCT
NOV
DEC
JAN
FEB MAR APR MAY JUN
5-year average 2008/09-2012/13
JUL
2012/13
AUG SEP
2013/14
Millet: Nominal retail prices in Gao, Mali
500
400
XOF/kg
Une hausse des prix du sorgho et du mil est observée par
rapport à la moyenne quinquennale particulièrement dans le
bassin Est. La demande de plus en plus forte des ménages
déficitaires pour ces céréales est les causes de cette
augmentation. Pour les produits de rente (arachide et niébé), les
prix de l’arachide coque sont en légère hausse de 6 pourcent par
rapport au mois passé sur les marchés au Sénégal suite à une
faible reprise de la collecte.
300
200
100
0
OCT
NOV
DEC
JAN
FEB MAR APR MAY JUN
5-year average 2008/09-2012/13
2012/13
JUL
AUG SEP
2013/14
Bassin Est (Nigeria, Benin, Niger et Tchad), l’approvionnement
des marchés est jugé bon dans le bassin Est excepté au Tchad ou
Note : les chiffres suivent l’année de commercialisation
il est moyen. La demande en produits est faible par rapport à la
dans chaque pays.
Sources: FEWS NET, OMA, ONASA, et la Banque
normale. Les prix sont stables ou en baisse dans la région sauf au
Mondiale.
Tchad ou les prix sont en hausse ou les stocks des ménages en
épuisement dans la zone sahélienne et la pression de la demande
institutionnelle sur les marches des zones excédentaires. Les flux sont normaux entre les pays sauf l’axe Nigeria Niger et
Nigeria RCA et Cameroun à cause des conflits.
Nigeria : les prix des céréales sont en baisse sur la plupart des marchés dus à un bon approvisionnement des marchés. En
effet, la bonne production des cultures pluviales a fait que les niveaux des stocks commerçants et stocks paysans sont audessus de celle de l’année dernière mais sont proches de la moyenne. Les industriels et grands commerçants ont
commencé à reconstituer leurs stocks. Les prix des céréales sont en baisse par rapport à l’année passée mais restent
supérieurs à la moyenne quinquennale. Le Nigeria reste le premier exportateur de mil dans la région avec 88 pourcent des
transactions dans la sous-région. Les prix des céréales sont en baisse par rapport à l’année passée mais restent supérieurs à
la moyenne des 5 ans.
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Benin, les prix sont restés stables ou à la baisse pour les céréales, au regard du bon niveau de l’offre des produits
agricoles et la demande jugée globalement faible. Cependant on note une hausse des prix de l’igname de 33 pourcent par
rapport au mois passé et 30 pourcent par rapport à la moyenne.
Niger, les marchés sont approvisionnés par les stocks commerçants. La demande des ménages déficitaires est stable suite
à bonne production des cultures horticoles et le faible influence de la demande institutionnelle annoncée en début de
l’année sur les marchés locaux. Ainsi, les prix sont restés stables sur la plupart des marchés. Cependant comparée à la
même période de 2013, des hausses de plus de 20 pourcent sont observées sur les marchés de Téra (23.9 pourcent), de
Ouilla (20.1 pourcent) et de Nguigmi (21 pourcent) pour le mil. Ces hausses sont dues à une faible offre de céréale dans ces
localités (déficit de production, inondation).
Tchad, les récoltes des cultures de décrue en cours ont permis d’approvisionner les différents marchés. Cependant, la
demande est en hausse tant au niveau des ménages dont les stocks sont faibles qu’au niveau des institutions. En effet,
l’ONASA a initié des opérations d’achats sur certains marchés dans les zones excédentaires (Abéché, Mayo-Kebbi,). Par
conséquent, les prix sont en hausse comparée à la moyenne des 5 ans de 26 pourcent à Moundou pour le sorgho et 20
pourcent pour le maïs à N’Djamena; comparés au mois dernier, le prix du sorgho est en hausse de 23 pourcent à
N’Djamena. Cependant, Grace aux opérations de vente des céréales à prix modérés de 37403,6 tonnes , des baisses des
prix du maïs de 27 et 13 pourcent par rapport au mois passé sont observés respectivement sur les marchés de Moussoro
et Bol. Les prix du bétail sont en baisse sur tous les marchés réduisant les revenus des éleveurs. En effet, l’offre de bétail est
relativement importante sur les marchés à cause de la réduction des flux vers la RCA, le Nigeria, le Cameroun et la Lybie
cette année en raison de la dégradation de la situation sécuritaire dans certains de ces pays.
Bassin Centre (Burkina, Mali), Bassin Ouest (Sénégal, Mauritanie) les marchés sont bien approvisionnés grâce à une
bonne production et les importations de riz. Les flux sont en baisse entre les différents pays par rapport à la normale à
cause d’un différentiel de prix assez minime entre les pays (Burkina-Mali).
Burkina, la disponibilité des céréales est satisfaisante grâce à une bonne production céréalière et un stock important des
commerçants. On note également des flux rentrant de maïs du Ghana et la Cote D’ivoire qui augmente l’offre sur les
marchés. En effet les stocks commerçants (CIC-B) sont de 20 pourcent en dessus de la normal. La demande des ménages
pauvres est en hausse suite à l’épuisement de leurs stocks. Toutefois, les prix des céréales restent globalement stables par
rapport au mois passée grâce un bon approvisionnement des marchés. Par rapport à l’année passée à la même période, des
baisses de prix sont notées et par rapport à la moyenne quinquennale, le prix du maïs enregistre une baisse de 7 pourcent,
par contre celui du mil est en hausse de 7 pourcent et celui du sorgho reste stable.
Mali, le fonctionnement des marchés est normal. Le bon niveau des stocks commerçants a permis un approvisionnement
satisfaisant des marchés. La demande reste faible par rapport à une année normale. Cependant, la reprise des flux vers la
Mauritanie et les achats de l’OPAM ont fait augmenter la demande surtout auprès des commerçants. Comparés au mois
passé les prix sont stables, par rapport à l’année passée, les prix sont soit similaires ou à la baisse notamment sur les
marchés du Nord du pays. Toutefois, les prix sont à la hausse légèrement (5 et 18 pourcent) comparée à la moyenne
quinquennale sur la plupart des marchés.
Mauritanie, les marchés sont bien approvisionnés en produits importés notamment le riz. L’offre saisonnière en céréales
traditionnelles est faible par rapport en une année moyenne du fait de l’échec des cultures de décrue. La demande est
également faible à modérée selon les produits et les espaces d’échanges .On note une hausse des prix de 19 pourcent du
sorgho par rapport au mois passé et du blé de 14 pourcent sur le marché d’Abdel Bagrou suite à l’arrêt de boutique de
solidarité. La hausse des prix des céréales est minime sur la plupart des marchés par rapport 2013 grâce à la présence des
boutiques de solidarité BS. Les prix des céréales sont en hausse sur tous les céréales par rapport à la moyenne
quinquennale. Les prix des animaux sont en baisse par rapport au mois passé. Les prix des animaux sont en hausse sur les
marchés par rapport à la moyenne quinquennale et l’année passée.
Sénégal: Les offres importantes de céréales traditionnelles et la poursuite régulière des importations de riz assurent une
bonne disponibilité des produits agricoles sur les marchés. Les importations de riz sont de 128000 tonnes pour le mois de
février. Par conséquent le prix du riz a connu une baisse sur les marchés de 13 pourcent par rapport à l’année passée et une
stabilité par rapport au mois passé. Les prix des céréales locales sont en baisse dans l’ensemble par rapport au mois passé.
La baisse est plus accentuée à Kaolack avec environ 12 pourcent de baisse à cause du bon approvisionnement des marchés.
Par rapport à 2013, la baisse est de 5 à 18 pourcent à la même période. Ces prix restent néanmoins supérieurs de 3
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pourcent à Kaolack et de 23 pourcent à Dakar par rapport à la moyenne pour le mil. Une légère hausse des prix de
l’arachide en janvier suite à la reprise des achats sur certains points de collecte.
Perspectives :
Les bons stocks des commerçants vont permettre un approvisionnement suffisant des marchés sur les prochains mois.
Les flux longs du Nigeria du Bénin, du Ghana, du Burkina Faso et du Mali vers le Niger vont augmenter à partir d’avril pour
assurer un approvisionnement régulier des marchés déficitaires du Niger. Il en est de même entre le Burkina Faso, la Côte
d’Ivoire et le Mali et les zones déficitaires de la Mauritanie et du Sénégal. Par ailleurs, les importations de riz et de blé à
partir du marché international seront normales en fonction de la demande de chaque pays.
Cependant, la demande céréalière des ménages va augmenter plus vite que l’offre avec l’épuisement progressif de leur
stock. Ainsi la hausse saisonnière des prix sera plus ou moins prononcée à partir d’avril selon les bassins.
Dans le bassin ouest, les prix des céréales sèches vont continuer à suivre la même tendance et le même niveau qu’en
2012/13. Dans le bassin central, le prix des céréales sèches aura un niveau inférieur à celui de 2013 avec une évolution
similaire aux moyennes saisonnières. Dans le bassin est, les prix seront en hausse progressive sur les marchés à partir d’avril
mais en gardant un niveau similaire à celui de 2013 sauf au Tchad et les zones de déficit du Niger où ils seront nettement
plus élevés.
La dégradation de l’embonpoint du bétail va continuer jusqu’en juin conformément aux tendances habituelles. La valeur
marchande du bétail sera globalement en baisse mais toujours selon les tendances saisonnières habituelles. Vu les
perspectives d’évolution du prix des céréales, les termes de l’échanges en perspectives seront probablement meilleures
que ceux de 2013.
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