Le Monument aux Morts de Montchat

Transcription

Le Monument aux Morts de Montchat
Quelques données sur le
Monument aux Morts
de
Montchat
Brigitte et Maud Roy
Le Monument aux Morts de Montchat
Il s’agit du monument aux morts situé dans le square de l’Eglise, à proximité de celui de la
guerre de 1914-1918.
Il ne subsiste plus d’informations sur ce monument que ce soit au Comité du Souvenir de
Montchat, à la Mairie Centrale ou encore à la Mairie du 3e arrondissement. Des recherches
aux Archives municipales et à la Bibliothèque municipale n’ont apporté aucun renseignement.
Il n’y a donc aucun document officiel sur les personnes dont le nom est gravé sur ce
monument. Il est ainsi très difficile de connaître la raison pour laquelle le nom de ces
personnes se trouve sur le monument, voire impossible de manière officielle. D’autant plus
qu’il n’y a, pour la plupart, que l’initiale du prénom, ce qui signifie qu’au préalable, on ne sait
pas s’il s’agit d’un homme ou d’une femme.
Pour réaliser la mission, trouver quelques noms de personnes dont le parcours fut intéressant,
il a donc fallu procéder à une enquête pour tous les noms.
Il existe quatre sites internet, très précieux, qui permettent d’avoir des informations sur la
guerre 39-45:
-Mémoire des Hommes, SGA : est un site internet du ministère de la défense, il a été utilisé
pour retrouver les soldats de 39-40 et les combattants de la France Libre. Les recherches se
font nominativement.
-Archives départementales du Rhône, Fonds Montluc : concerne toutes les personnes qui ont
été internées par la milice ou les Allemands au Fort Montluc, entre 1942 et 1944. Les
recherches se font nominativement.
-FMD (fondation pour la mémoire de la déportation) : concerne les convois à destination de
tous les camps de concentration, les recherches se font nominativement.
-Mémorial de la SHOAH: concernent les personnes de confession juive ayant été
emprisonnées dans les camps de concentration et au camp de transit de Drancy. Les
recherches se font nominativement.
Aussi excellents que sont ces différents sites de recherche, il subsiste des lacunes. Ainsi,
certains sites mentionneront quelqu'un mais un autre site n’aura pas de réponse sur celui-ci.
Quelques sites sur les camps de concentration ont leur propre formulaire de recherche mais ils
n’ont pas été retenus la plupart du temps, car ils sont très complexes et donc peu pratiques.
D’autres sites internet ont été utilisés pour certaines recherches comme ceux des Archives
municipales de Lyon, de Saint-Etienne ceux des Archives départementales de la Dordogne,
des Bouches du Rhône, du Bas Rhin…
Comme il ne subsiste plus de données officielles sur ce Monument aux Morts, il a fallu
retracer toute son histoire et savoir qui étaient les personnes dont les noms sont gravés.
2
Ce monument émane d'une volonté de la Section de Montchat du Comité de Libération pour
honorer les Morts de la seconde guerre mondiale par la construction d'un Monument aux
Morts dans le "square public de l'Eglise de Montchat". Ce comité fit une demande en ce sens
à la mairie de Lyon qui fut acceptée par délibération du Conseil municipal le 23 octobre 1950.
Un peu plus tard, le 29 janvier 1951, une subvention de 10 000 francs fut allouée par la mairie
pour l'érection d'un Monument aux Morts de la guerre. Elle fut confiée au président de la
section de Montchat du Comité de Libération, Monsieur Estragnat. Les noms du sculpteur et
du graveur de ce monument n'ont pu être retrouvés.
Gravure des nom s sur le Monum ent
Résistants
Militaires
FFI
Juifs
Inconnus
Bombardement
Ce monument comporte cent-trente-six noms, il a pu être repéré quatre raisons pour lesquelles
ces noms ont été gravés. La première est celle de l'appartenance à la résistance (33%), la
seconde à l'armée (27%), la troisième au mouvement de libération militaire FFI (8%) et enfin
la quatrième celle de la confession juive ou notée comme telle (4%). Une personne est
décédée dans un bombardement dans la Drôme. Malgré des recherches poussées, la cause de
la mort reste inconnue pour 38 noms gravés sur le Monument, soit 28%, peut-être s'agit-il de
personnes qui sont mortes d'une balle perdue.
3
Les résistants.
Noms prénoms
Alliod Claude
Aubert Marcelle
Barallon Charles
Becker Georges
Bernard Clovis
Bernigaud Maurice
Boccon Gilbert
Bourdieu Pierre
Carbone Jean
Cavieux Pierre-Louis
Collodin Jean
Dumas Jean
Eskenazi Samuel
Eyraud Jean
Favier Jules
Flandin Maurice
Fructus Henri
Fulchiron Georges
Fulchiron Louise
Giguet
Gimenez José
Girard Laurent
Givre Lucienne
Gumpel Alfred
Imbert Maurice
Jeannolin-Curial
Charles
Julien Marcel
Kubler Georges
Lauraine Léopold
Laurent Georges
Lavrut Georges
Lebaud Henri
Legodec
Docteur Long
Merle Henri
Michon Louis
Pelletier Jean
Planche Gilbert
Poncet Denis
Rabatel René
Roussillon Claudius
Scarella André
Tilleman Constant
Tuberca René
Nés le
21/09/1889
22/12/1888
25/05/1910
21/06/1897
25/03/1921
28/10/1914
22/06/1910
Inconnu
18/01/1900
27/05/1906
23/11/1919
Lieu du décès
Camp de Dora
Camp de Romainville
Camp de Weimar
Fusillé par la Gestapo
Fusillé condamné à mort
Camp de Sandbostel
Camp de concentration
Fusillé à St-Genis-Laval
Camp
Camp de Mauthausen
Camp de Dora
Camp de Buchenwald
08/07/1896
01/02/1900
02/08/1924
Camp de Mauthausen
Fusillé à Thonon
Fusillé par les Allemands
17/01/1888
26/01/1889
07/11/1923
15/03/1905
10/06/1925
30/07/1911
03/03/1908
15/10/1912
18/02/1910
Camp de Dautmargen
Camp de Ravensbruck
Fusillé à Limonest
Camp de concentration
Camp de concentration
Camp de Ravensbruck
Camp de concentration
Camp de concentration
Camp de Dachau
08/09/1918
01/05/1913
03/05/1909
06/06/1909
23/01/1886
05/01/1926
02/07/1915
24/07/1906
12/06/1914
17/05/1906
Camp de Mauthausen
Camp d'Ellrich
Camp de Neuengamme
Fusillé à Communay
Dans le train pour Dachau
Fusillé à Porte-les-Valence
Camp de Bergen Belsen
Fusillé à Feyzin
Camp de concentration
Fusillé à Montluc
26/06/1918
29/07/1921
28/06/1923
04/12/1909
02/07/1923
12/01/1920
Camp de concentration
Camp de Mauthausen
Camp de Dachau
Plateau des Glières
Tué au combat
Camp de Dachau
Camp de Dachau
Emploi
Fourreur
Sans
Menuisier
Employé
Mouleur
Inspecteur de Police
Décès
26/04/1944
14/04/1944
12/12/1943
19/03/1944
01/02/1944
01/01/1945
Inconnu
Journaliste
Gardien de la Paix
Inconnu
Inconnu
20/08/1944
30/03/1944
24/02/1944
Après 11/1943
25/02/1945
1944
Août 1944
27/01/1944
21/02/1944
26/08/1944
Employé à l'OTL
Mécanicien
Gardien de la Paix
GMR
Cafetier
Cafetier
Chauffeur
Dactylo
Employé de banque
Inconnu
Service Social
Commissaire
Inconnu
Restaurant
Mercier
Tourneur
Medecin
Vérificateur
18/12/1944
17/02/1945
10/06/1944
1944
10/05/1945
01/03/1945
Après 08/1944
Après 01/1944
29/04/1945
13/05/1945
28/01/1945
31/12/1944
09/06/1944
02/07/1944
08/07/1944
15/04/1945
23/10/1943
Après 02/1944
30/07/1943
Après 06/1944
Après 05/1943
16/04/1945
03/02/1945
12/06/1944
27/03/1944
11/12/1944
Après 06/1944
4
Morts des résistants
2
2
13
Fusillés
Camps de concentration
Morts au combat
En partance pour un camp
27
Il a été trouvé pertinent de s'intéresser à la manière dont sont morts les quarante-quatre
résistants repérés sur le Monument aux Morts (certains morts inconnus sont peut-être aussi
des résistants). Quatre types de mort ont été décelés, il s'agit de la mort en camp de
concentration pour 60%, de fusillés pour 30%, de morts au combat pour 5% et pour la même
proportion de mourir dans un convoi pour un camp de concentration. Ce dernier cas pourrait
être rattaché à celle dans les camps de concentration, mais on ignore le destin de ces
personnes si elles étaient arrivées en camp. La mort en camp de concentration concerne la
plus grande proportion de résistants, hommes ou femmes. Mais un tiers sont morts fusillés,
cinq ont été tués à Montluc, dans la cour contre "le mur des fusillés". Huit autres sont morts à
Lyon, fusillés par la milice ou par la police Allemande. D'autres ont été abattus à l'extérieur de
la ville, comme à Saint-Genis-Laval, à Limonest, à Communay, à Portes-lès-Valence ou
encore à Feyzin comme le Docteur Long. Deux résistants sont morts au combat dont un
décédé durant la bataille du plateau des Glières en Isère. Deux "Morts pour la France" ont
succombé durant le trajet pour un camp de concentration, l'un pour Sachsenchausen et l'autre
pour Dachau.
Les cam ps de concentration
5
5
Mauthausen
Dachau
Dora
Ravensbruck
5
6
BergenBelsen
Autres camps
Inconnus
2
2
2
5
Vingt-neuf résistants sont morts en camp de concentration dont cinq demeurent inconnus car
cette information n'a pu être retrouvé. Les vingt-deux résistants restants ont été envoyés dans
dix camps, cinq sont morts à Dachau, cinq autres à Mauthausen, deux à Dora, deux à Bergen
Belsen et deux à Ravensbrück. Le terme autres camps concernent ceux du Fort de
Romainville, Buchenwald, Sandhostel, Neuengamme, Weimar, Ellrich et une prison en Italie.
Les deux "Morts pour la France" à Ravensbrück sont deux femmes, car il s'agissait plutôt d'un
camp pour femmes comme celui du Fort de Romainville. Le camp d'Auschwitz n'apparaît pas
comme lieu de décès de ces vingt-sept résistants ce qui ne sera pas le cas pour le groupe des
"Juifs" où cinq sur six sont morts dans ce camp de Pologne.
Camps de concentration
Bergen Belsen
Buchenwald
Dachau
Dora
Ellrich
Mauthausen
Neuengamme
Ravensbrück
Romainville (Fort de)
Sandbostel
Weimar
Pays
Allemagne (vers ville du même nom)
Allemagne (vers Weimar)
Allemagne (vers Munich)
Allemagne (vers Nordhausen)
Allemagne (vers Nordhausen)
Autriche (vers Gratz)
Allemagne (vers Hambourg)
Allemagne (vers Furstenberg)
France (vers Paris)
Allemagne (vers Bergen Belsen)
Allemagne (camp satellite dépendant de Buchenwald)
6
Le Monument aux Morts comporte également trente-sept soldats, un tableau a été réalisé à
leur sujet.
Noms prénoms
Amiet René
Baldin Marcel
Bourdet Louis
Briday Charles Jean
Canell Jean
Cloppas Charles
Cornier Jean-Louis
Devillon Luc
Duchamp Louis
Ducroux Jean
Fontanière Jean-Claude
Fournet Ludovic
Fromaget Georges
Gatto César Pierre
Gemple Marcel
Le Bellec Bernard
Lebayle Joseph
Leblanc Gabriel
Magnin Julien
Magnon Jean
Martin Valéry
Montchaud Adrien
Morel Albert Etienne
Pallet André
Payet Marius
Pradet Louis
Regnat Jean Joseph
Saulnier Marcel
Schaeffer Gabriel
Schiavazzi Georges
Serrayet Alexandre
Simon Charles
Soleilhac Fernand
Soudan Robert
Tholle Louis-Léon
Tramaux René
Nés le
22/12/1908
22/03/1923
11/08/1901
14/01/1907
01/07/1913
01/05/1906
23/10/1904
22/11/1924
04/11/1912
20/02/1911
30/05/1917
24/11/1910
26/06/1912
26/01/1920
11/06/1902
21/06/1911
21/04/1906
29/11/1911
02/07/1901
18/08/1906
28/01/1914
25/04/1910
20/03/1917
04/08/1918
29/03/1913
01/05/1925
13/03/1912
22/01/1907
11/12/1923
26/04/1912
03/10/1915
28/03/1909
13/11/1912
03/04/1921
14/05/1912
15/11/1903
Lieu du décès
Boulogne-sur-Mer (62)
Grasmagny (90)
Ponthion (51)
Ciry Salsogne (02)
Alma Algérie
Stalag Weimar (All.)
Orly (75)
Vescemont (90)
Chavignon (02)
Beauquesne (80)
Chavignon (02)
Rambouillet (78)
Anor (59)
Lyon 3e
Yoncq (08)
Bohm (All.)
Perlan (All.)
Saint-Fuxien (80)
Inconnu
Grisolles (02)
Meuss (Allemagne)
Haubourdin (59)
St-Jean-de-Maurienne (73)
Franconville
Vaubecourt
Obenheim (67)
Eppeville (80)
Lyon
Jebsheim (68)
Chacrisse (02)
Villers sur Semois (Bel.)
Lyon
Vierzy (02)
Calvi (Corse)
Vierzy (02)
(02)
Unité
189e RALT
Bon de marche
14e Rgt. Tir. Algériens
97e RIA 1e Cie
Militaire AIR
47e bat. Chasseurs Alpins
405e Rgt. d'Artillerie
11e RCU
97e RIA
56e Rgt. Infanterie
97e RIA
Inconnu
91e Gr. de Reconnaissance
Aviateur
Inconnu
329e Infanterie
58e RAD
56e Rgt. Infanterie
28e Rgt. Génie
20e Gr. Reconnaissance
9e RCU
11e Rgt. de Zouaves
99e RIA
26e Rgt. Infanterie
21e Rgt. Infanterie Col.
BM
140e Rgt. Infanterie
6e Rgt. du Génie
1er Rgt. Chasseurs Alpins
11e RCA
5e RCU
145e RR
99e RIA
Gr. Artillerie AJR
159e RIA
Inconnu
Décès
22/05/1940
24/11/1944
14/06/1940
08/06/1940
01/02/1945
23/08/1944
06/01/1940
22/11/1944
05/06/1940
07/06/1940
05/06/1940
20/05/1940
17/05/1940
21/03/1945
22/05/1940
24/10/1944
03/03/1945
06/06/1940
31/05/1940
08/06/1940
31/12/1944
28/05/1940
28/09/1939
09/06/1940
15/06/1940
10/01/1945
06/06/1940
15/01/1945
30/01/1945
08/06/1940
20/05/1940
16/03/1943
17/05/1940
25/04/1944
07/06/1940
08/06/1940
Il y a plusieurs types d'unités, avec notamment l'Infanterie, le Génie, l'Artillerie, l'Aviation.
L'Infanterie est de loin la plus représentée avec quatorze soldats, le Génie, l'Artillerie et
l'Aviation sont mentionnés deux fois. Pour l'Infanterie, on trouve des régiments typiquement
de Rhône Alpes, il s'agit des Régiments d'Infanterie Alpine qui sont originaires de Savoie. Ils
sont initialement affectés à la défense des fortifications savoyardes. A partir de 1940, ils sont
envoyés sur le front au nord est. Les soldats mentionnés dans ce tableau et appartenant à ce
type de régiment correspondent bien à ce fait de guerre, puisqu'on trouve Albert Morel qui est
mort à Saint-Jean-de-Maurienne le 28/09/1939 puis tous les autres qui sont décédés à partir du
17/05/1940 dans l'Aisne. Huit soldats de l'Infanterie, qu'elle soit Alpine ou non, sont décédés
dans l'Aisne au début du mois de juin, ils ont pris part au combat qui a eu comme issue la
prise de Soisson et de toute cette région par les Allemands. Plusieurs soldats sont morts dans
la Somme car il y eut d'intenses combats dans ce département du 5 au 7 juin 1940. On trouve
également dans ce tableau René Amiet qui est mort à Boulogne-sur-Mer dans le Pas de Calais
7
le 22/05/1940. Il est tombé à la prise de la citadelle de Boulogne assiégée par l'infanterie
allemande soutenue par les chars de la Panzer Division. Cette bataille s'est déroulée du 22 au
25 mai 1940, peu de temps avant la prise de Dunkerque. Ces nombreux morts, quel que soit le
lieu, prouvent, s'il le fallait de la violence des combats de cette guerre.
Il a été dénombré onze soldats des Forces Françaises de l'Intérieur.
Noms et prénoms
Barthélémy Lucien-Paul
Bonnoront Jacques
Chambon Pierre
Demarchi Clément
Dorigo Alfred
Faure Jean
Moulin Louis
Pilat Marcel
Rosset Georges
Segal Moise
Steele Raymond (Samuel)
Nés le
01/08/1924
14/06/1924
01/12/1918
06/06/1923
30/05/1919
09/07/1900
23/05/1922
20/09/1919
16/12/1925
15/02/1904
15/12/1917
Lieu du décès
5e ard. Lyon abattu au cours d'une mission
Tué au combat St-Nizier-du-Moucherotte (38)
Mort à Pusignan
Fusillé par les Allemands à Légna (39)
Mort à Pusignan (38)
Mort au combat à Gresse (38)
Mort au combat à Vénissieux
Mort au combat à la Balme de Thuy (74)
Mort au combat
Mort au cours de la Libération d'Oullins
Déporté à Mauthausen où il est mort
Décès
16/08/1944
15/06/1944
31/08/1944
15/04/1944
31/08/1944
04/07/1944
24/08/1944
26/01/1944
19/05/1944
29/08/1944
13/05/1945
Deux FFI, Pierre Chambon et Alfred Dorigo, sont morts à Pusignan le 31 août 1944. Il s'agit
d'une bataille qui a opposé d'abord quelques FTP rejoints par des FFI contre une colonne de
mille Allemands. Grâce au courage des FTP et FFI, la colonne est ralentie ce qui permet aux
Américains, venant du sud, d'arriver. Les alliés sont vainqueurs de la colonne allemande. Le
FFI Jacques Bonneront est mort à Saint-Nizier-Du-Moucherotte. A proximité de ce petit
village se trouvait un maquis qui fut attaqué par les Allemands du 13 au 15 juin 1944. Louis
Moulin est mort en combattant à Vénissieux, le 24 août 1944. Il s'agissait d'une attaque
organisée contre les armées allemandes qui gardaient l'usine Berliet, ce combat eut lieu devant
cette usine. Marcel Pilat est mort, le 26 janvier 1944, avec 12 autres camarades FFI à la
Balme de Thuy lorsque les Allemands ont pris le village afin de planifier la bataille du plateau
des Glières. Ils avaient incendié toutes les granges pour qu'aucun résistant ne puisse s'y
cacher. Moïse Ségal est mort durant la libération de la ville d'Oullins du 27 au 29 août 1944.
Six personnes ont leurs noms gravés sur le Monument aux Morts parce qu'ils étaient juifs.
Noms prénoms
Levy Joseph
Van Minden Victor
Van Minden Maximilienne
Wolff Augusta
Wolff Laimy (Emmi)
Wolff Richard
Nés le
28/05/1900
23/02/1881
15/08/1943
06/06/1901
23/06/1899
1910
Lieu du décès
Camp de Kaunas
Camp d'Auschwitz
Camp d'Auschwitz
Camp d'Auschwitz
Camp d'Auschwitz
Fusillé ?
Emploi
Ferblantier
Représentant
Sans
Sans
Sans
Décès
Après 05/1944
02/11/1943
10/10/1943
Après 07/1944
Après 07/1944
22/06/1944
Ces personnes habitaient toutes Montchat. Joseph Levy habitait 45 rue Julien, il a été déporté
dans le camp de Kaunas en Lituanie. Il est parti de Drancy par le convoi n°73 le 15/05/1944.
Il était né à Constantinople.
La famille Wolff (famille de l'actuel photographe de Montchat) habitait 26 rue du Capitaine.
Augusta Wolff a été arrêtée le 22/06/1944 et est arrivée à Drancy. Elle est partie de Drancy
avec Emmi Wolff pour Auschwitz par le convoi n°77 le 31/07/1944. Richard Wolff a peutêtre été fusillé le 18/08/1944 à Montluc au mur des fusillés. Augusta, Emmi et Richard Wolff
étaient nés à Dudweiler, Allemagne.
Les Van Minden auront leur paragraphe particulier.
8
Quelques exemples de "Morts pour la France"
résistants et juifs
Claude Alliod (28/09/1889-26/04/1944):
Né à Lyon 2e, fils de Félix Alliot, pelletier rue Sainte Hélène. Marié à Lyon 7e à Marthe
Buisson le 7 juin 1923. Il était sous-officier de réserve classe 1909. Il habitait au 15 de la
Charles Richard (plaque) et était fourreur, son magasin était situé au 100 cours Henri. Il était
militant communiste et est arrêté vers 17h45 le 7 juin 1943, par dénonciation anonyme, avec
son épouse et leur fille dans son magasin par la police allemande. La fille répondit à une
voisine qui s'inquiétait "Ce sont les Allemands qui nous arrêtent". Son épouse et sa fille furent
rapidement libérées. Claude Alliod, quant à lui, resta jusqu'en août 1943 à la prison de
Montluc. Puis il fut emmené le 7 août 1943, d'abord au camp de Buchenwald, puis à celui de
Dora et enfin à celui de Bergen-Belsen où il serait mort le 26 avril 1944. Pourtant, sur son
acte de naissance où il est tamponné Mort pour la France, le camp de son décès est Dora.
Mais sur le "Livre de Morts" en ligne, du camp de Dora, il n'y a pas de Claude Alliod. Il n'y a
pas ce genre de document pour le camp de Bergen-Belsen. Les recherches n'ont pu déterminer
le véritable lieu du décès de Claude Alliod.
Charles Costechareire (20/04/1932-24/07/1944):
Né à Lyon dans le 3e arrondissement, fils de Charles Costechareire employé de la compagnie
OTL. Il est le plus jeune dont le nom est inscrit sur le Monument aux Morts. Il habitait avec sa
famille au n°28 du cours Eugénie. Ses parents sont originaires de l'Ardèche, sa mère Ema
Soubeyrand, de Saint-Jean-Roure et son père venait de Desaignes. Il avait deux frères Louis et
René. Durant la guerre les enfants furent envoyés à la campagne dans la famille, les aînés en
Ardèche et le dernier dans la Drôme. Le petit Charles décède, à 12 ans, comme 26 autres
personnes, dans le bombardement de Chabeuil le 24 juillet 1944. Il s'agissait d'un
bombardement par les alliés de l'aéroport mais les avions étaient trop haut dans le ciel (3000
m) et les bombes n'atteignirent pas leur but. Un membre de cette famille, le cousin germain
d'Ema Soubeyrand, Henri Berger a son nom gravé sur le Monument aux Morts de la Première
Guerre Mondiale de Montchat, il est décédé. Le frère aîné du petit Charles, Louis né en 1928,
apprenti ébéniste formé à la SEPR entre en résistance à la fin de 1943. Il diffuse des tracts de
Forces unies de la jeunesse patriotique et quelques exemplaires de Franc-Tireur, Libération,
Combat... Arrêté quelques jours au mois de mars 1944, il part en Ardèche et prend contact
avec le maquis. Il revient à Lyon et intègre le Groupe Aurore, puis est envoyé sur la frontière
espagnole jusqu'à la fin de la guerre.
A noter, le nom Costechareire est mal orthographié sur le Monument aux Morts, il est écrit
Costecharreyre.
Jules Favier (08/07/1896-20/04/1944):
Né à la Chapelle-du-Chatelard dans l'Ain fils de Louis Favier né en 1865. Il était marié à
Simone Desmaris née le 7 avril 1906 à Malafretaz dans l'Ain. Jules Favier était employé à la
compagnie de l'OTL et militant communiste. Il habitait avec son épouse au 23 de la rue RouxSoignat déjà au début des années 1930. En 1936, ses parents Louis et Marie habitent avec
Jules et Simone. Il est arrêté, avec son épouse, par la police allemande le 8 décembre 1943 à
14h, ils sont conduits à Montluc. Le lendemain à 14h une perquisition est faite beaucoup
d'objets sont volés ainsi que les cartes d'alimentation. Les époux Favier sont tous les deux
accusés de complicité d'attentat. Ils quittent Montluc pour Compiègne au cours du mois de
janvier 1944, ils sont d'abord conduits à Compiègne puis Jules Favier est envoyé à
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Mauthausen où il décède dans un camp satellite, celui de Gusen le 20 avril 1944. Simone
Favier est envoyée à Ravensbrück où elle est libérée le 21 avril 1944, elle revient chez elle le
18 mai 1945. Il y a une plaque au n°23 de la rue Roux-Soignat en l'honneur de Jules Favier.
Georges Fulchiron (17/01/1888-18/12/1944):
Né à Lyon Ier, fils de Gabriel Fulchiron, comptable, habitant rue Royale. Marié à Louise
Julien le 12/11/1910. Il tenait un café avec son épouse (voir paragraphe suivant). Il a été arrêté
avec son épouse le 08/07/1944, il est conduit à Montluc. Il est séparé de sa femme pour être
conduit dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof où il décède le 18 décembre
1944. Il y a une plaque pour honorer les Fulchiron à l'angle des rues Charles Richard et
Docteur Long.
Louise Fulchiron (27/01/1889-17/02/1945):
Née à Caluire, fille de Charles Julien, employé, habitant rue Saint-Clair. Mariée le 12/11/1910
à Georges Fulchiron (voir paragraphe précédent). A cette époque, elle était confectionneuse.
Durant la guerre, elle tenait un café avec son mari au 95 cours du Docteur Long. Elle a été
arrêtée avec son mari le 08/07/1944, ils sont conduits à Montluc tous les deux où elle se
trouve dans la cellule n°21. Elle part dans le même train que son mari, le 11/08/1944. Le 18,
le train arrive à Rothau puis repart pour parvenir à Ravensbruck le 22 août. Louise Fulchiron
décède dans ce camp le 17 février 1945.
Lucienne Givre (20/07/1911-29/03/1945):
Née à Lyon 3e, fille d'Anthelme Givre employé à l'OTL, habitant rue Bonnand. La mère de
cette homme habitait cours Richard-Vitton au moment où Anthelme est né. Il y a son nom sur
le monument aux morts de 1914-1918 car il est décédé à Berthonval (Pas-de-Calais) le
22/04/1915. Il était soldat au 159e Régiment d'Infanterie. L'épouse d'Anthelme Givre,
Clémence Lapierre, était aussi de Montchat. Lucienne a un an lorsqu'elle perd sa mère en
décembre 1912 et 4 ans lorsque son père décède à la guerre. Elle est élevée par sa grand-mère
Marie Lafond-Pousson et sa tante Lucie Pousson qui travaille dans les établissements
Lumière. Lucienne devient dactylo dans une petite entreprise, Cursy, elle est communiste. Le
26 juillet 1943, Lucienne Givre et Lucie Pousson sont arrêtées, chez elles au 7 rue RouxSoignat, pour activités anti-allemandes et Lucie est même soupçonnée d'espionnage. Elles
sont conduites à Montluc. Lucie Pousson est transférée à l'hôpital de l'Antiquaille le 21
décembre 1943 très blessée et sera libérée le 28/03/1944. Lucienne Givre, quant à elle, part
pour Compiègne le 27/01/1944, puis pour Ravensbruck. Dans le camp, elle se lie d'amitié
avec d'autres militantes communistes notamment Catherine Roux (qui réchappera du camp et
écrira Triangle Rouge) et Jeannette L'Herminier (auteurs de dessins). Lucienne Givre décède
le 29 mars 1945 gazée avec deux cents autres femmes dont la mère supérieur du Couvent du
Pont du Jour. Une plaque a été fixée dans la rue Roux -Soignat à sa mémoire.
Georges Lavrut (23/01/1886-02/07/1944):
Né à Dijon en Côte d'Or, fils de François Eugène Lavrut, cafetier rue Mariotte, au cœur de
Dijon. Sur son acte de naissance, il est nommé Paul Georges et sur les actes d'archives ou sur
les sites internet on le trouve soit sous le prénom de Paul, soit sous celui de Georges. Il s'est
marié à Edith Flamand, née le 17 avril 1893 et fille d'Aristide Flamand boulanger, le 5 février
1917 à Dijon, Edith est morte à Lyon 3e le 13 novembre 1969. Georges Lavrut était mercier et
habitait 104 avenue Lacassagne (plaque commémorative). Il était membre du Parti Socialiste
(SFIO) puis durant la guerre du réseau Brutus. Ce réseau a été fondé en juillet 1941 à
Marseille par Pierre Fourcaud et Félix Gouin ainsi que par d'autres militants socialistes
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(Gaston Deferre fut à la tête du réseau à Marseille après 1942). Ce réseau existe à Lyon à
partir de 1942. Georges Lavrut est arrêté chez lui le 10 mai 1944 et emmené à Montluc pour
activité anti-allemande. Le même jour un autre membre du réseau Brutus est arrêté, il s'agit
d'Eugène Dargaud. Il est arrêté chez lui, rue Saint-Eusèbe pour "menée anti-allemande".
Eugène est né dans le 3e arrondissement, rue Boileau, et vice-président du PLVPB. Il est
militant de la S.F.I.O et continue dans la clandestinité à militer pendant la guerre. Il remplace
André Philip à la tête du parti socialiste clandestin. A partir du 10 mai 1944, le sort de
Georges Lavrut est lié à celui d'Eugène Dargaud. Il sont tous les deux emprisonnés à Montluc,
ils sont conduits dans le même train pour Compiègne le 19 juin 1944. Ils partent tous les deux
dans le train pour Dachau le 2 juillet 1944 et n'arriveront jamais à destination, ils décèdent
durant le trajet. Ce convoi du 2 juillet a été surnommé par les survivants le "convoi de la
mort" car moins de la moitié des 2300 prisonniers sont arrivés à Dachau.
Victor Van Minden (23/02/1881-02/11/1943) Maxime Blanche Eugénie
(15/08/1918 à Velaux, département des Bouches du Rhône-10/10/1943):
Né à Lyon 3e, au 142 avenue de Saxe, fils de Charles Philippe Van Minden, négociant. Le
grand-père Salomon Van Minden était né en Hollande (Dartrecht). Marié à Jeanne Léonie
Joseph Doré le 27/03/1912 à Vincennes, puis à Suzanne Yourde le 07/06/1919 à Paris 9e. Il
est représentant de commerce. Il a une fille surnommée Maxime qui est très malade, elle est
atteinte de la tuberculose et souffre de grandes douleurs ventrales. Il décide de partir à la
campagne selon les conseils d'un médecin, mais sa fille est trop malade et il la conduit à
l'Hôpital d'Ambérieu-en-Bugey, c'est là qu'ils seront arrêtés par la police allemande, le
27/08/1943. L'unique motif de leur arrestation est qu'ils sont de confession juive. Ils sont
conduits à Montluc où ils seront dans "l'Atelier". Sur place, le docteur Bacherach ausculte la
jeune fille qui a des crises très douloureuses au ventre et il en parle aux gardiens SS de
Montluc. Quelques jours après, le 29/09/1943, le médecin voit partir les Van Minden pour
"une destination inconnue" en convoi. La destination est le camp de Drancy. Victor et sa fille
font partie du convoi n°60 en date du 27/10/1943 pour Auschwitz. Ce convoi comprenait 564
hommes et 436 femmes, près de la moitié sont gazés à l'arrivée du train, le 10/10/1943, dont
Maxime Van Minden. Victor Van Minden est décédé le 02/11/1943.
Notes à propos des Van Minden.
Victor et sa fille ne sont pas les seuls de leur famille a avoir été déportés.
Ainsi, Marcel Philippe Van Minden, le frère aîné de Victor, (on peut trouver aussi De
Minden), né le 30/10/1879, qui habitait au 93 rue de Rome dans le 6e arrondissement de
Marseille, a été déporté d'abord à Drancy, puis à Auschwitz. Il a fait partie du convoi n°76
parti de Drancy le 30/06/1944 et arrivé le 02/07/1944. Il est mort le 05/07/1944.
Il y a aussi Aimée Marthe Van Minden née le 22/08/1887 à Lyon 3e, sœur cadette de Victor.
Elle s'est mariée avec Lucien Gonnetan le 27/09/1913. Elle était infirmière à la prison SaintJoseph. Il était mécanicien au journal le Progrès. Il a été arrêté le 15/06/1943 car il faisait de
faux papiers. Il est envoyé à la prison de Fresnes le 26/08/1943, il est partie de Compiègne
pour Güsen le 06/04/1944 où il est mort en mars 1945. Aimée Marthe Van Minden a été
arrêtée le 1er juillet 1943, pour acte de résistance, elle est transférée de Montluc à Fresnes le
21/10/1943 (elle était à Montluc au même moment que son frère et sa nièce). Aimée Marthe
Van Minden part à Ravensbrück mais elle est libérée le 09/04/1945 à la frontière GermanoSuisse par la Croix-Rouge.
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Les policiers du Monument aux Morts.
Quatre noms gravés sont ceux de policiers, il s'agit de Maurice Bernigaud qui était inspecteur
de police, de Pierre-Louis Cavieux qui était gardien de la paix, d'Henri Constant Fructus qui
était gardien de la paix Groupe Mobile de Réserve et de Georges Kubler, commissaire de
police. Trois d'entre eux ont fait partie du groupe de résistance Gallia, qui s'occupait de
renseignements militaires et policiers, c'est Maurice Bernigaud, Pierre-Louis Cavieux et
Georges Kubler. Ils furent tous les trois déportés dans des camps de concentration où ils
décédèrent, il s'agit de Sandbostel pour Maurice Bernigaud, du château d'Hartheim, camp
satellite de Mauthausen, pour Pierre-Louis Cavieux et d'Ellrich, camp satellite de Dora, pour
Georges Kubler. Henri Constant Fructus n'appartenait pas au réseau Gallia et n'a pas été
déporté mais arrêté, gardé en détention à Montluc et fusillé à la caserne de la Part-Dieu.
Pierre-Louis Cavieux a également été détenu à Montluc.
Maurice Bernigaud (28/10/1914-01/05/1945):
né à Lyon dans le 6e arrondissement, fils de Marie Victor Alphonse Bernigaud et de Claudine
Julia Charpenay. Il a d'abord épousé Yvonne Madeleine Berger de laquelle il a divorcé, puis il
a épousé, en secondes noces, Andrée Marie Louise Vibert avec qui il eut un fils, Robert.
Maurice Bernigaud fut d'abord pâtissier dans la ville de Bourgoin (Isère) et il devint
inspecteur de police régionale d'Etat de Lyon en 1941. Il habitait au numéro 71 de l'avenue
Lacassagne. C'est en mars 1943 qu'il rejoint le réseau Gallia, comme agent de renseignement
au PC Central à Lyon. Il est sous-lieutenant au Bureau Central de Renseignements et d'Action
(B.C.R.A., service de renseignements de la France Libre fondé en 1940 par le Général De
Gaulle) sous les ordres du commissaire Georges Kubler. Maurice Bernigaud est arrêté, avec
d'autres compagnons, le 25 février 1944 à Angoulème par la police de sécurité allemande
(Gestapo), lors d'une mission. Il est déporté le 4 juin 1944 au camp d'Oranienbourg
Sachsenhausen. Il est déplacé d'abord au camp de Bergen Belsen le 8 février 1945, puis dans
celui de Neuengamme le 25 février 1945 et de Sandbostel le 8 avril 1945. Il décède, après la
libération du camps par les forces britanniques, le 1er mai 1945.
Pierre-Louis Cavieux (18/01/1900-27/12/1944):
Né à Nurieux-Mornay (Ain), fils de Marie Alphonse Félix, meunier. Marié à Claudine Groby
(née à Montluel le 30/12/1900 elle fut arrêtée le 12/08/1944, détenue à Montluc, et libérée le
18/08/1944). Pierre-Louis Cavieux était père de 7 enfants. Il était gardien de la paix depuis
1928. Il habitait au numéro 26 de la rue Julie avec tous ses enfants dont l'aînée était née en
1926. Durant la guerre, il appartenait au réseau Gallia, il avait le surnom de Wimy. Il fut
arrêté par la police allemande au poste de police de l'Antiquaille le 24/02/1944 à 11h45. Il est
accusé d'appartenir à un mouvement de résistance et terrorisme mais également de détenir des
explosifs. Ses supérieurs s'étaient inquiétés pour lui et avaient souhaité le faire libérer en
invoquant des articles de lois. Il part pour le camp de Mauthausen le 06/04/1944. Il est gazé
au château d'Hartheim le 27/12/1944. Ce château dépendait du camp de Mauthausen et était
spécialisé dans la solution finale.
Henri Constant Fructus (02/08/1924-26/08/1944):
Né à Lyon 3e, fils d’Eugène Fructus (né le 15/08/1884 Chalamont, Ain, 22/03/1975, Trévoux,
Ain) et de Marie Augustine Tournery. Henry Constant est le benjamin de la famille, il a deux
sœurs plus âgées que lui, Jeanne, née en 1915 et Antoinette, née en 1920. Déjà en 1936, il
habitait avec ses parents au 36bis de la rue Constant. Il était Gardien de la paix Groupe
Mobile de Réserve (GMR). Les Gardiens de la paix GMR (créé en 1941 par l’Etat Vichyste)
avaient la tâche du maintien de l’ordre. Il s’agissait d’une force civile paramilitaire qui fut
engagée de plus en plus dans la répression de la Résistance.
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Henri Constant Fructus n'était pas membre du réseau Gallia. Il fut arrêté, conduit à Montluc
au cours du mois d’août 1944. Il a probablement été transporté de Montluc à la caserne de la
Part-Dieu avant la libération de la prison le 24 août 1944 car il fut fusillé par les Allemands le
26 août 1944 dans la caserne de la Part-Dieu, alors occupée par les Allemands.
Georges Kubler (01/05/1913-15/02/1945):
né à Chambéry, où il passe toute son enfance et son adolescence (son nom est gravé sur un
monument dédié aux Morts pour la France situé dans le lycée Vaugelas à Chambéry). Entre
1942 et 1944, il est chef de la section locale de police judiciaire et commissaire de police.
Parallèlement, il est très actif dans la Résistance et notamment au sein du réseau Gallia où il
porte le surnom de Bernard Flont. Il est arrêté par la Gestapo en août 1944. Il fait partie du
transport parti de Paris le 15 août 1944 en direction des camps de Buchenwald, le train
contenait 1654 hommes et 543 femmes. Il est conduit par la suite au camp de Dora, puis dans
celui d'Ellrich. Il est mort dans ce camp des suites des tortures et des privations qu'il a subies
le 15 février 1945. Une rue du 4e arrondissement de Lyon porte son nom, ainsi que le précise
une délibération du Conseil municipal de Lyon datant du 28 janvier 1952. Edouard Herriot
explique que cette dénomination permet d'honorer également toute la police lyonnaise qui
s'est engagée et souvent sacrifiée dans la Résistance.
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