Les analyseurs de la qualité du réseau électrique

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Les analyseurs de la qualité du réseau électrique
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G uide d’achat
MESURE ÉLECTRIQUE
Les analyseurs
de la qualité
du réseau électrique
Chauvin Arnoux
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Qualimètre, perturbographe, oscilloperturbographe, analyseur de la qualité, analyseur de réseau, analyseur de puissance, etc. : la mesure de la qualité d’une installation ou d’un réseau électrique a beau être une des plus
simples qui soit, elle a beau être encadrée par des normes (du moins certains
paramètres, tels que les harmoniques et le flicker), elle a conduit au développement d’une multitude d’appareils dont les frontières sont souvent difficiles à cerner.
C
ela va bientôt faire un siècle que
l’électricité est présente dans
toutes les maisons. Le “produit”
est banalisé, mais il occupe toujours la une des journaux. Ces dernières
semaines, il a surtout été question du changement de statut d’EDF.Il y a quelques mois,
c’était l’entrée en vigueur à grande échelle
de la libéralisation du marché de l’électricité qui focalisait l’attention. Et depuis toujours, on a des débats passionnés sur la
manière de produire l’électricité (le nucléaire hier, les éoliennes aujourd’hui, le solaire
demain).
Curieusement, plus le temps avance, plus on
a l’impression que les choses se compliquent.
Par exemple, avec la généralisation des électroniques à découpage, le réseau électrique
est de plus en plus pollué.Autre “complication”, la libéralisation du marché de l’électricité pourrait se traduire par une augmen-
tation des pannes générales du réseau
(“black-out”) telles que celles qu’ont
connues récemment Etats-Unis. C’est la
conséquence de l’interconnexion des réseaux
des différents acteurs, mais sans doute aussi
à la limitation des surcapacités de production.
Contrôler la qualité de la livraison
Avec le nouveau contexte, le produit “électricité” devient un produit un peu comme
les autres, avec des tarifs modulés et des
garanties sur la qualité de la livraison. Les
exigences de qualité sont devenues beaucoup
plus fortes que par le passé.Tous les équipements présents dans les usines ou les
immeubles incorporent en effet des électroniques numériques, qui sont réputées être
sensibles aux micro-coupures, pics et creux
de tension, harmoniques et plus généralement aux perturbations.
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Pour être sûr de la qualité de la livraison du
produit “Electricité”, il faut le contrôler.
A quel endroit? Au point de livraison chez
l’industriel, c’est-à-dire en général à la sortie
du transformateur HT/MT.
Qui doit faire le contrôle? Là, c’est une affaire
En bref…
de confiance… ou de
contrat. EDF est souvent La déréglementation du
marché de l’électricité
amenée à installer à
amène de nouvelles exidemeure des appareils
gences au niveau du
de contrôle chez l’incontrôle de la qualité du
dustriel, il effectue des
courant
télérelevés des mesures La généralisation des élecet lui envoie des raptroniques à découpage
entraîne une pollution
ports. Dans beaucoup
accrue du réseau, et donc
d’autres cas, c’est l’indes perturbations. La
dustriel qui décide
mesure permet de circonsd’installer lui-même
crire le problème
l’appareil de contrôle.
Il existe une grande diverQue contrôle-t-on ? La
sité d’appareils d’analyse,
qualité de la tension. Il
aux frontières souvent mal
définies
s’agit de prouver la qualité de la tension, même Avant de choisir, il faut
d’abord cerner très précisi elle est bonne. Le
sément son besoin : mesufournisseur d’électricité
re ou analyse, poste fixe ou
ne peut pas garantir la
appareil portable, paraqualité du courant car
mètres importants à mesurer, etc.
celle-ci dépend de l’installation qui est en aval.
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Une norme, l’EN50160, donne les valeurs
minimum des différents paramètres qui servent à définir la qualité du réseau électrique.
Certains fournisseurs proposent à leurs clients
d’aller au-delà de ces minima.
Ce contrôle contractuel a conduit EDF à promouvoir une catégorie particulière d’appareils, les qualimètres. Ceux-ci sont apparus
il y a une quinzaine d’années et il s’agissait
alors d’appareils portables qui permettaient
de faire les mesures élémentaires. Aujourd’hui, on va beaucoup plus loin et le contrôle est permanent, réalisé avec des appareils
installés à demeure dans des racks. Par
exemple, l’Alptec 2000 d’Alpes Technologies
capable de calculer 500 paramètres toutes les
200 ms et mémorise en permanence plus
de 10 000 paramètres. Rappelons qu’Alpes
Fluke
Cet appareil est qualifié d’énergimètre.En fait,il mesure pratiquement tous les paramètres qui permettent de qualifier une installation électrique.
Technologies (représenté par GP Technologie) a été
homologué par EDF, ainsi que le Suisse LEM
(pour le QWave Power et le QWave Silver).
Ce dernier peut aussi se prévaloir d’être le
seul à être homologué par RTE (Réseau de
Transport d’Electricité). Ces homologations
sont évidemment très importantes pour les
constructeurs concernés, d’abord parce
qu’elles représentent des volumes de commandes importants, et ensuite parce qu’elles
sont un gage de sérieux (EDF et RTE imposent
des conditions très sévères). Cela ne veut pas
dire pour autant que les autres n’ont pas d’arguments à faire valoir. En effet, comme dans
tout appel d’offres, le choix d’EDF ne s’est pas
fait uniquement des critères techniques.
Les appareils en poste fixe ont de grosses
capacités mémoire mais ils ont peu de pos-
Dysfonctionnement des processus
Arrêts aléatoires d’équipements
de production
Arrêts des processus
Casse de matériels
Echauffement et bruits de matériels
Dysfonctionnements sur les
moteurs
Vibrations et bruits anormaux
sur les moteurs
Arrêts de moteurs
Dysfonctionnement de l’électronique
Dysfonctionnement de
l’électronique de puissance
Fonctionnement erratique
des protections
Déclenchements erratiques
des protections
Déclenchements d’arcs
Gêne sur les écrans
Gêne sur les radiocomm.
Perturbations informatiques
Destruction de cartes électroniques
Destruction de matériels informatiques
Papillotement de l’éclairage
Electrocution
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CEM
Excès d’énergie réactive
Variation de fréquence
Déséquilibre triphasé
Composante continue
Surtensions transitoires
Transitoires HF
Coupures longues
et très longues
Coupures brèves
Micro-coupures
Inter-harmoniques
Harmoniques
Sous-tension
Sous-tension
Craux de tension
SYMPTÔMES
Flicker
ORIGINES POSSIBLES
Harmoniques homopolaires
Symptômes des perturbations et causes possibles
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Source : Gimélec et Chauvin Arnoux
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sibilités d’affichage. L’affichage des données
se fait sur un PC à l’aide d’un logiciel spécialisé. Pascal Demuynck, responsable de la
gamme instruments portables de LEM,insiste sur cet aspect : « Notre logiciel est basé sur une base
de données : il n’y a pas de limites pour les enregistrements et on peut avoir immédiatement tous les renseignements relatifs à un critère sélectionné.Cela donne beaucoup de possibilités et une grande souplesse à l’exploitation.
Par exemple,si l’exploitant veut comparer des enregistre-
ments qui ont eu lieu à six mois ou un an d’intervalle,il
a immédiatement le résultat.S’il veut comparer les résultats fournis à un instant donné par des appareils installés
dans des endroits différents, il lui suffit de sélectionner le
paramètre auquel il s’intéresse,avec la date,et il a toutes
les indications désirées.L’utilisateur peut même superposer sur un même graphe les indications données par plusieurs appareils ». Contrairement à ce qui se passe dans l’univers de l’acquisition de données,
les logiciels sont en général dédiés aux appa-
reils fournis par le constructeur. Il existe bien
un format de fichier normalisé (PQDIF),
mais il est assez peu utilisé.
Pouvoir expliquer une anomalie
Les appareils à poste fixe ne sont pas seulement utilisés pour s’assurer de la qualité de
la fourniture du courant électrique. Ils servent aussi à expliquer les incidents qui ont pu
se produire dans une usine ou un bâtiment.
Appareils portables
Constructeur
Modèle
Caractéristiques principales
Alpes Technologies
Alptec 2000
Chauvin Arnoux
Qualistar CA8332
4U/4I – Ech. à 10,2 kHz/voie - EN 51160 - – Mesures de P, Q, R, S, PF, tan ϕ, etc. –
Mémoire de 32 Mo à 512 Mo – Pas d’écran - 37,6x13,2x38 cm
Tension P-N (600 V) – 3 I – éch. à 12,8 kHz – Paramètres EN51160 plus la puissance – Pst 2 Mo - Très compact (24x18x5,5 cm)
Idem CA 8332 mais 4 Mo de mémoire et enregistrement de transitoires pendant 80 ms
Tension P-N (500 V) – 4 I – éch. à 9,6 kHz – Option 10 voies analogiques et 2 E TOR Paramètres EN51160 plus la puissance – Pst et Plt - Harmonique rang 50 - Déclenchement sur
alarmes – Enregistrement de transitoires pendant 10 s – 10 Go sur disque dur – 36x30x15 cm
4U/4I – Ecran déporté 10’’ – Mesures paramètres EN50160, mesures de puissance, flicker Plt et Pst –
Acquisition transitoires (éch. 200 Kéch./s) – Extension 16 voies analogiques 20 Go – 31x34x6 cm
4U/4I – Ech. 12,8 kHz/16 bits – Tous paramètres, Flicker Pst et Plt, harmoniques U, I et W (rang 63)Norme IEC61000-4-30 Classe A- Mémoire 32 à 128 Mo – Ecran tactile – 30x6,4x20,3 cm
Idem précédent mais utilisable aussi pour réseaux 400 Hz – Analyse transitoires (Ech. 1 MHz/14 bits)
4U/5I – 6,4 Kéch./s sur 14 bits – Pas d’écran -Paramètres EN50160, puissance, énergie, PF
- Capture de transitoires130 µs – Stockage de 96 000 événements - 21,25x30 x7,5 cm
Idem modèle précédent mais 2 Méch/s et capture transitoires 500 ns
4U/4I – 200 kéch./s - Paramètres EN50160 plus énergie, transitoires, courant de démarrage IEC61000-4-30 – Visualisation 8 courbes simult.– Mémoire 50 vues d’écran - 25,6x16,9x6,4 cm
Analyseur de réseau mono/triphasé BT selon EN50160 – 2 Mo/1000 enregistrements de 63 paramètres
Testeur électrique (disjoncteur, terre, etc.) - Mesures grandeurs physiques – Ecran 128x128 pixels
3U/3I – Ech. à 10,24 kHz – Mesures d’harmoniques (rang 40), puissance, énergie, PF- Enregistreur
de perturbations – 24x18x11 cm
Idem Analyst 3Q, mais 3 ou 4I et mesure des paramètres définis par l’EN50160 Analyseur monophasé – Paramètres EN50160 Mémoire 3 Mo - 22,5x10,5x7,2 cm
3U/4I – Ech. 10,24 kHz - Pas d’écran – Logiciel pour visualiser paramètres EN50160 et puissance Mémoire 8 Mo - 28,2x21,6x7,4 cm Haut de gamme – 8 entrées tension/courant – Pas d’écran - Ech. jusqu’à 10 MHz sur 16 bits Mesures paramètres EN50160 puissance et énergie 3U/3I – Ech à 12,8 kHz – Afficheur 240x64 pixels – Paramètres EN50160 - Mesures de
puissance, énergie, harmoniques (rang 63), flicker – 128 Mo 3U/3I – Paramètres EN50160 plus puissance – Harmoniques rang 63 - Fonction oscilloscope – 2 Mo
Analyseur puissance modulaire – Jusqu’à 4U/4I – BP du CC à 2 MHz – 5 Méch./s – FFT et analyse
d’harmoniques jusqu’au rang 500 – Entrées pour capteurs de couple et vitesse (pour installation de
variateurs) – Mémoire de 100 Kéch à 4 Méch./voie – Ecran TFT 640x480 - 42,6x17,7x45 cm
Analyseur de puissance ultraprécis (précision de base : 0,02 % de la lecture) – Jusqu’à 4U/4I BP 0,1 Hz à 1 MHz – Harmoniques jusqu’au rang 50 – Ecran 640x480 Oscilloscope enregistreur 16 voies avec option analyse électrique – 10 Méch/s, mémoire 1Gpoints
Oscilloscope enregistreur 8 voies avec option analyse électrique – 2 Géch/s, mémoire 16 Mpoints
4U/4I (le double sur option) – Analyseur de puissance, plus (sur option) harmoniques et flicker Grande précision (0,03 %) – 3Méch./s – Fonction oscilloscope – 43,3x14,7x40 cm
Qualistar CA8332
Qualistar CA8332
Dewetron
(Dimelco)
Dranetz - BMI
(MB Electronique)
Fluke
PNA600
PX 4400
PX5
1650/01 et 03
1650/111 et 113
430
HT Italia
(Dimelco)
LEM
GSC57
Analyst 3P
Analyst 3Q
Analyst Q70
Memobox 808
Topas 1000
Megger
PA-9Plus
Metrel (Dimelco)
Yokogawa
(MB Electronique)
MI2192
PZ4000
WT3000
Zimmer
(Aeroflex)
DL750
DL7480
LMG500
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Bien des analyseurs de la
qualité du réseau électrique ont une face avant
aveugle.Les données,traitées et mémorisées en
interne,sont téléchargées
à intervalles réguliers
pour être visualisées à
l’aide d’un logiciel spécialisées.
Lem
Alpes Technologies
« Tous les industriels ont un jour ou l’autre des problèmes
de production,qui les oblige parfois à déclasser un lot,voire à le détruire.Tous cherchent ce qui a pu se passer. Et
une des causes possibles,c’est une perturbation importante au niveau de l’alimentation électrique.Certains industriels installent donc des appareils de contrôle à poste fixe,
afin de savoir si le problème ne vient pas du réseau »,
explique David Guillot, responsable “Applications Qualimétrie” à Enerdis (groupe Chauvin Arnoux). Il cite aussi un autre exemple,
quoique marginal. Certains exploitants de
réseaux électriques locaux sous-traitent l’entretien de leurs réseaux; afin de s’assurer que
la maintenance est bien assurée, ils installent
des analyseurs à poste fixe.
La plupart des industriels ne cherchent pas à
mesurer en permanence leur réseau électrique. Ils se contentent souvent de le contrôler pendant une semaine (c’est ce que prescrit l’EN50160) ou quelques semaines, un
peu plus si des problèmes sont mis en évidence. Dans ce cas, un appareil portable fera
l’affaire. Il en existe pas mal sur le marché,
tous capables de mesurer les paramètres spécifiés dans l’EN50160. « Au moment de l’achat
d’un appareil,il faut s’assurer que toutes les mesures sont
faites simultanément.Ce n’est en effet pas systématique »,
conseille M. Demuynck (LEM).
Quand il s’agit de rechercher des causes d’une
anomalie, la mesure de la qualité de la tension ne suffit évidemment pas. « Pour contrôler
le comportement d’une installation électrique,il faut obligatoirement s’intéresser au courant,qui est beaucoup plus
perturbé que la tension », rappelle M. Guillot. Un
paramètre important intervient ici : c’est l’analyse des perturbations, mise en œuvre sur
tous les perturbographe (voir notre article
sur le sujet dans ce même numéro).
Les instruments d’analyse électrique sont
également indispensables lorsque l’on veut
installer certains équipements sur un site
industriel, comme par exemple un transformateur, des équipements de rephasage, des
équipements d’éclairage ou un variateur de
vitesse sur un moteur, par exemple. D’un cas
à l’autre, on ne s’intéressera pas aux mêmes
paramètres. Pour certains d’entre eux, une
valeur absolue globale suffira, pour d’autres
il faudra une analyse détaillée du signal. Ici,
le choix des appareils n’est pas facile. Il faut
faire le tour de ce qui existe, ne pas trop s’attarder aux appellations des produits. Par
exemple, un analyseur de puissance électrique fait beaucoup plus que restituer les
signaux de puissance. Il faut aussi prendre
en compte les capacités d’enregistrement des
instruments, qui deviennent de plus en plus
importantes.
Lors du choix, il faut aussi savoir si on veut
faire toutes les analyses sur le site. Certains
instruments disposent de tout ce qu’il faut
pour cela, avec un écran graphique, une fonction oscillo et d’importantes capacités de
stockage. D’autres ont une face avant aveugle
et nécessitent un PC pour effectuer le traitement. D’autres encore ont un écran pour
visualiser les paramètres essentiels mais tirent
toute leur quintessence du logiciel de traitement sur PC qui leur est associé. Dans certains
cas, l’instrument est en quelque sorte un
frontal d’acquisition universel et c’est le logiciel qui en fait un contrôleur de puissance, un
perturbographe ou un analyseur de puissance (dans ce cas, le logiciel est modulaire
et le prix est établi module par module).
Vous trouverez dans les tableaux les principaux
équipements qui permettent de faire une analyse d’une installation électrique. Les caractéristiques sont extrêmement nombreuses,nous
nous en sommes tenus à quelques-unes d’entre
elles. Certaines, pourtant importantes, n’ont
pas été mentionnées, faute de place. Elles n’en
sont pas moins importantes. Les niveaux des
tensions et des courants d’entrée ont par
Appareils en rack et poste fixe
Constructeur
Modèle
Caractéristiques principales
Alpes Technologies
(GP Technologie)
Enerdis
(Chauvin Arnoux)
Alptec 2000
Deux versions en rack 12 et 19 pouces – 4U/4I – Ech. à 10,2 kHz/voie - EN 51160
– Mesures de P, Q, R, S, PF, tan ϕ, etc. – Mémoire de 32 Mo à 512 Mo En rack 19 pouces ou 1/2 rack (possibilité de mettre deux appareils côte à côte dans
un même rack) – 4U/4I – Ech. à 12,8 kHz – 4E/4S TOR, 4E/4S analogiques – 8 à 32 Mo
Rack 19 pouces – 4U/4I - Ech. à 12,8 kHz (1 MHz pour les transitoires) – 8 à 16 E TOR, 4 à 8 S TOR,
- 4E et 4 à 16 S analogiques – Mémoire de 8 à 64 Mo
Idem MAP 5200, mais éch. A 37,5 kHz
4U/5I – 6,4 Kéch./s sur 14 bits – Tous paramètres EN50160 plus puissance, énergie, PF Capture de transitoires130 µs – Stockage de 96 000 événements - 31,5x29,4x15,2 cm
Idem modèle précédent mais 2 Méch/s et capture transitoires 500 ns
3U/3I - Ech. à 10,2 kHz/voie - EN 51160 - – Mesures de P, Q, R, S, PF, cos ϕ, etc.
– Mémoire de 4 Mo à 20 Mo Rack 19 pouces - 3U/3I à 6U/6I (pour contrôler deux transfos) - EN 51160–
Mesures de P, Q, R, S, PF, cos ϕ, etc.– Mémoire de 4 Mo à 20 Mo Appareil pour le contrôle des réseaux de transport du courant électrique
MAP5000*
MAP 5200*
Fluke
MAP 6000*
1951/1952
LEM
1958/1959
QWave Power
QWave Silver
BEN 6000
*Mesures conformes à l’IEC 61000-4-30 – Logiciel NRG Center restituant les paramètres de base plus options pour l’analyse avancée (harmoniques, perturbations), le comptage, le management (envoi de messages d’alertes)
et la configuration personnalisée des vues d’écran.
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Des tarifs à la hausse
Yokogawa (MB Electronique)
Les analyseurs de puissance électrique affichent les formes d’ondes
avec une définition élevée. Ils apportent une aide précieuse dans de
nombreuses applications (pour par exemple installer un variateur
de vitesse).
exemple une incidence sur la facilité d’utilisation des instruments.
Pour les mesures électriques comme pour
toute mesure, le rôle du capteur est essentiel. Bien sûr, on dira qu’ici les shunts ou les
transformateurs de courant sont d’une grande simplicité. Hervé Mougeot, responsable
de projet “Power Quality” chez Lem invite
cependant à une certaine prudence : « Les
industriels se soucient trop peu du capteur. Même ceux
qui achètent des appareils haut de gamme n’utilisent pas
toujours le capteur le mieux adapté. Du coup, certaines
mesures sont faussées. C’est plus particulièrement le cas
des mesures de puissance car les capteurs utilisés introduisent un déphasage du courant.Nos appareilsTopas et Ben
corrigent le déphasage avant de faire le calcul de la puissance ». M. Mougeot évoque aussi les transformateurs de courant, dont la bande passante (1,5 kHz, valeur typique) est trop
limitée pour permettre de mesurer les harmoniques de rang élevé. Rappelons que le
capteur est la principale activité du constructeur suisse (les applications se situent à l’intérieur des équipements, comme les voitures
par exemple).
Des normes très suivies
La normalisation joue un rôle très important
dans la mesure électrique. La norme que l’on
rencontre le plus fréquemment dans les documentations est l’EN50160 du Cenelec. Celleci définit les paramètres qui permettent de
qualifier la tension délivrée par un réseau
électrique. Elle définit donc ce que l’on doit
mesurer. Les paramètres les plus courants sont
la tension efficace, les coupures, les creux de
tension, les surtensions, le flicker, la fréquence, les harmoniques (jusqu’au rang 40), le
déséquilibre du système triphasé.
Il existe ensuite un certain nombre de
normes qui indiquent la façon dont un paramètre doit être mesuré. Le gros intérêt de
ces normes est de permettre de comparer
des résultats de mesure, indépendamment
de la marque et du modèle d’appareil utilisé. Trois normes sont ici plus particulière-
Notre confrère L’Usine Nouvelle a publié
dans son numéro du 10 novembre dernier
un intéressant dossier sur l’ouverture du
métier de l’électricité. Depuis le 1er juillet
dernier, 3,5 millions de professionnels sont
désormais libres de choisir leur fournisseur
d’électricité. Sur les 19 000 sites qui ont
choisi de ne plus être au “tarif”, les deux
tiers ont quitté EDF et s’approvisionnent
désormais auprès de Electrabel, Snet-Endesa,
Poweo, Direct Energie, Gaz Electricité de Grenoble ou un des nombreux distributeurs
locaux.
Cette ouverture à la concurrence aurait dû
logiquement se traduire par une baisse des
tarifs. C’est tout le contraire qui s’est produit.
Le MWh, qui coûtait autour de 18 euros en
2000 à la fin du monopole EDF, coûtait
23 euros en mars 2003 et il continue d’évoluer à la hausse pour se situer autour des
34 euros aujourd’hui (pour certains profils
de consommation, il atteindrait les 55 euros
le MWh…). La tendance est la même en Allemagne. Si outre-Rhin, la hausse des prix peut
s’expliquer par la hausse du cours du pétrole
(62 % de l’électricité consommée est produite à partir de l’énergie fossile), elle est plus
difficile à justifier en France, où seulement
5,2 % de la production d’électricité est basée
sur des énergies fossiles (le nucléaire représentant 78 %). « Personne ne comprend »,
souligne notre confrère. Certains producteurs avancent comme argument que les
réglementations en matière de protection
de l’Environnement et les taxes ont augmenté les coûts. Ils soulignent aussi qu’avec les
prix pratiqués par le passé, ils n’avaient plus
les moyens d’amortir leurs investissements
et qu’un réajustement des prix était donc
nécessaire…
Les analyseurs de terrain gagnent en performance
mais aussi en convivialité.Le modèle présenté ici
réalise l’acquisition de transitoires,il teste des réseaux
50 Hz et 400 Hz et il est doté d’un écran tactile.
Dranetz (MB Electronique)
ment importantes.
L’IEC 61000-4-7 porte sur la mesure des
harmoniques. Cette norme a été publiée en
1993 et elle a été révisée en 2002. Désormais, les interharmoniques sont pris en
compte dans le calcul, ce qui n’était pas le
cas de la première version de la norme. La
version 1993 de la norme va être progressivement abandonnée (la date limite d’utilisation a été fixée au 1er octobre 2005). Rappelons que les harmoniques sont les
multiples de la fréquence du secteur (50 Hz).
Mais dans les installations, les électroniques
à découpage travaillent un peu à toutes les
fréquences et génèrent leurs propres harmoniques. Ces harmoniques se situent fatalement entre les harmoniques du secteur
(d’où le nom d’interharmoniques).
L’IEC 61000-4-15 concerne la mesure du
flicker (papillotement). Le flicker est mesuré à court terme et à long terme. Le flicker dit
de courte durée (ou Pst) est mesuré sur un
intervalle de temps de 10 minutes. Le flic-
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ker dit de longue durée (ou Plt) est quant à
lui calculé sur deux heures en utilisant
12 valeurs de flicker de courte durée.
L’IEC 61000-4-30 est une norme relativement récente (la première édition date de
février 2003) et elle porte sur la mesure de
la qualité de l’alimentation. Elle précise la
façon dont doivent être mesurés tous les
paramètres définis par l’EN 50160 mais elle
est indépendante de celle-ci (elle indique en
effet des méthodes de mesure, sans fixer des
seuils). Les effets des transducteurs placés
entre le réseau et l’appareil de mesure sont
pris en compte mais ne sont pas traités en
détail. Les précautions à prendre pour installer des instruments de mesure sur des circuits sous tension sont indiquées dans la norme. Enfin, la norme se décline en deux
versions, “A” et “B”, qui se différencient au
niveau de l’incertitude de mesure associée à
chaque paramètre mesuré (la version “A”
est la plus sévère).
Jean-François Peyrucat
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