Lire l`article complet
Transcription
Lire l`article complet
fiche technique Diagnostic et suivi de la leucémie myéloïde chronique traitée par imatinib C. Roche-Lestienne*, C. Preudhomme* F i c h e à d é t a c h e r e t à a r c h i ve r L a leucémie myéloïde chronique (LMC) est un syndrome myéloprolifératif dont l’incidence annuelle est d’environ un nouveau cas pour 100 000 habitants. Son étiologie est inconnue et, sur le plan clinique, elle est caractérisée, en l’absence de traitement, par trois phases successives : une phase chronique qui est de loin la plus longue, suivie d’une phase d’accélération plus ou moins apparente et enfin d’une évolution vers la phase blastique. Sur le plan biologique, ce syndrome myéloprolifératif est caractérisé par la présence du chromosome Philadelphie – identifié pour la première fois en 1960 –, dont la conséquence est la production d’un ARN messager chimérique suivie de celle d’une protéine chimérique Bcr-Abl (figure 1, page 111). Cette production de Bcr-Abl a de nombreuses conséquences sur le plan cellulaire, mais quatre d’entre elles sont particulièrement importantes : • augmentation de la prolifération cellulaire ; • diminution de l’adhésion cellulaire au niveau du cytosquelette médullaire ; • diminution de l’apoptose ; • augmentation de l’instabilité génomique. Ce dernier point est particulièrement important dans le cadre de la progression de la maladie. L’identification de cette anomalie moléculaire spécifique a permis depuis de nombreuses années un diagnostic et un suivi très précis de cette hémopathie maligne, et, depuis maintenant une petite dizaine d’années, un traitement spécifique a été mis au point grâce aux inhibiteurs de la tyrosine kinase dirigés spécifiquement contre cette cible. Dans cet article seront évoqués le diagnostic et le suivi biologique de la LMC à l’ère des thérapeutiques ciblées. * CHRU de Lille. diagnostic ✔ Hémogramme Dans sa formule classique, l’hémogramme est souvent très évocateur, car on note une hyperleucocytose franche constituée d’une polynucléose neutrophile associée à une myélémie ainsi qu’à une blastose le plus souvent inférieure à 5 %. Dans la majorité des cas, cette hyperleucocytose associe une basophilie et une éosinophilie sanguines. Dans 50 % des cas, on note une thrombocytose associée, et l’anémie est également possible. Un certain nombre de paramètres de l’hémogramme tels que le nombre de plaquettes ou le pourcentage de myéloblastes, complétés par l’âge et la mesure de la taille de la rate (en centimètres) permettent de calculer le score de Sokal (inférieur à 0,8 = score faible ; de 0,8 à 1,2 = score intermédiaire ; supérieur à 1,2 = score élevé) [encadré]. Ce critère de pronostic au diagnostic demeure probablement important lors du traitement par un inhibiteur de la tyrosine kinase, en particulier par l’imatinib. Si l’hémogramme typique est souvent évocateur de LMC, il ne suffit pas à lui seul à affirmer le diagnostic et doit être étayé par un certain nombre d’examens complémentaires. ✔ Myélogramme Le myélogramme demeure indispensable pour apprécier le nombre de blastes médullaires, ce qui permet de déterminer de manière précise la phase de la maladie (phase chronique, phase accélérée ou phase blastique), et, le plus souvent, pour réaliser un caryotype standard, même si, en cas de forte myélémie, celui-ci peut être réalisé sur le sang. Enfin, en cas d’absence de réarrangement de BcrAbl, le myélogramme permet d’orienter le diagnostic de manière plus précise vers un autre syndrome myéloprolifératif. ✔ Cytogénétique Le caryotype standard demeure un examen clé dans la prise en charge diagnostique de la LMC. Dans la majorité des cas, il permet d’affirmer le diagnostic par la mise en évidence de la translocation équilibrée t(9;22) (q22;q11) [figure 2]. Dans 5 à 10 % des cas, il pourra s’agir d’une translocation plus complexe impliquant 3 ou 4 chromosomes. Le caryotype permet également de mettre en évidence des anomalies cytogénétiques surajoutées, rares au diagnostic mais pouvant être beaucoup plus fréquentes au cours de l’évolution de la maladie. Les anomalies les plus fréquentes sont : • une duplication du chromosome Philadelphie ; • une trisomie 8 ; • une trisomie 19 ; • une anomalie du bras court du chromosome 17 (en particulier l’isochrome 17). Toutes ces anomalies surajoutées sont des facteurs de mauvais pronostic. Le caryotype standard peut être complété par une analyse en FISH (fluorescent in situ hybridization) sur plaque métaphasique ou sur noyau en interphase (figures 3 et 4). Cet examen est particulièrement important en cas d’absence de détection du chromosome Philadelphie en cytogénétique standard Encadré. Calcul du score de Sokal. Risque relatif : 0,0016 (âge en années – 43,4) + 0,0345 (taille de la rate en cm – 7,51) + 0,188 ([plaquettes en G/l/700] au carré – 0,563) + 0,0887 (pourcentage de myéloblastes – 2,10) Correspondances en Onco-hématologie - Vol. II - n° 2 - avril-mai-juin 2007 109 alors que le tableau clinique est évocateur. En effet, dans 3 à 5 % des cas, il est possible de détecter une fusion Bcr-Abl par technique FISH alors que la cytogénétique standard conclut à l’absence de chromosome Philadelphie (détection d’un Philadelphie masqué). Enfin, dans 10 à 15 % des cas, on peut détecter une délétion du bras long du chromosome 9 grâce à la technique FISH. Cette anomalie, de pronostic péjoratif lors d’un traitement par interféron + aracytine, est de pronostic plus controversé actuellement avec les traitements utilisant un inhibiteur de la tyrosine kinase. ✔ Biologie moléculaire La biologie moléculaire permet de mettre en évidence la présence d’un transcrit Bcr-Abl (figure 1). De nombreux types ont été rapportés, mais les transcrits b2a2 et b3a2 sont majoritairement les plus fréquents (> 99 % des cas). Toutefois, une recherche de transcrit Bcr-Abl en première intention dans le cadre d’un syndrome myéloprolifératif doit comporter l’ensemble des transcrits chimériques impliquant les différents points de cassure rapportés à ce jour. Pour cela, les techniques qualitatives sont probablement plus recommandables que les techniques de PCR en temps réel. Les examens cités précédemment permettent également de définir si le patient est en phase accélérée ou aiguë de la maladie, selon les critères suivants définis par les recommandations de L’European Leukemia Net : • Phase accélérée de la maladie : blastose dans le sang ou la moelle comprise entre 15 et 25 %, ou blastes + promyélocytes dans le sang ou la moelle > 30 % avec blastes < 30 %, ou basophilie sanguine ≥ 20 %, ou thrombopénie persistante < 100 G/l non liée au traitement ; • Crise blastique : blastose sanguine médullaire ≥ 30 % ou atteinte extramédullaire. Il est à noter que la biopsie ostéo-médullaire ne fait pas partie du bilan standard du diagnostic de la LMC et qu’elle doit être réservée à des formes tout à fait exceptionnelles où le diagnostic ne peut être réalisé ni sur le sang ni sur la moelle osseuse. 110 Place de la biologie moléculaire dans le suivi des patients atteints de LMC La technique de quantification du transcrit de fusion Bcr-Abl (RQ-PCR) permet d’établir précisément et avec une grande sensibilité la cinétique de la maladie résiduelle : elle devient ainsi la technique de référence pour le suivi des patients, notamment pour ceux ayant obtenu une rémission cytogénétique complète (RCyC). Il est maintenant admis que l’amplitude de la réponse moléculaire à partir du diagnostic représente un facteur pronostique important. En effet, pour les patients en RCyC, l’obtention d’une réponse moléculaire majeure (RMM) après 18 mois de traitement par imatinib mesylate (IM) [Glivec®] devient l’objectif thérapeutique à atteindre, puisque cette réponse moléculaire s’associe à une survie globale et à une survie sans progression de 98 % et 100 % respectivement à 5 ans (essai IRIS) [1] (figure 5). En biologie, la définition de la RMM correspond à des critères méthodologiques rigoureux, ainsi qu’à l’expression des résultats sur une échelle standardisée (International Scale [IS]). La technique de RQ-PCR permet également d’évaluer de manière précoce l’efficacité du traitement, puisqu’une absence de décroissance du taux de transcrits Bcr-Abl dès les premiers mois signe une résistance primaire. De même, une augmentation du taux de transcrits Bcr-Abl (sans consensus sur l’amplitude de cette augmentation) précède toujours une perte de la réponse au traitement pour les patients ayant obtenu une réponse hématologique et/ou cytogénétique, caractérisant ainsi une résistance secondaire. Dans ce dernier cas, l’augmentation de la maladie résiduelle est fréquemment associée à l’émergence de mutations ponctuelles dans le domaine kinase de c-Abl, certaines participant à la résistance au traitement par IM (2, 3). C’est pourquoi la recherche de ces mutations est préconisée en cas de résistance à l’IM. ✔ Standardisation de la RQ-PCR Le principal souci pour un laboratoire est de permettre une analyse aussi précise et sensible que possible. Or, les différentes techniques de quantification de Bcr-Abl ne garantissent pas toutes la même fiabilité et la même sensibilité. Des étapes de contrôle de qualité sont nécessaires, aussi bien pour s’assurer de la qualité de l’ARN quantifié que pour garantir la reproductibilité et la sensibilité de la technique utilisée. Actuellement, une harmonisation des techniques de RQ-PCR est possible grâce aux recommandations publiées par l’European Program Against Cancer (EAC) [4] ainsi que par T. Hughes et al., (5). Ces recommandations insistent principalement sur : • les étapes préanalytiques (garantissant la qualité de l’échantillon), • le choix du gène de référence (qui doit avoir un taux d’expression et une stabilité similaires à ceux du gène cible Bcr-Abl), • le choix des séquences des amorces, des sondes et des enzymes utilisées pour la rétrotranscription et la quantification, • la conception de la gamme de calibration, • le calcul d’un index de qualité de l’ARN, • le choix des contrôles internes, • le choix du mode d’expression des résultats. ✔ Définition de la RMM et échelle internationale (IS) Une définition rigoureuse de la RMM implique, en plus d’une méthode de quantification standardisée, un mode d’expression commun et harmonisé entre les différents laboratoires. En effet, la RMM correspond à une valeur très faible de maladie résiduelle, équivalente à une diminution de Bcr-Abl supérieure ou égale à 3 log par rapport à une valeur de base établie dans le cadre de l’essai IRIS, égale à la valeur médiane du taux de transcrits Bcr-Abl de 30 patients au diagnostic. Afin de permettre une harmonisation du mode d’expression et du calcul de la RMM, la valeur de base médiane de l’IRIS correspond à un taux de Bcr-Abl de 100 % sur l’échelle standardisée internationale IS. Ainsi, une RMM équivalant à une diminution de 3 log correspond à un taux de Bcr-Abl inférieur ou égal à 0,1 % sur cette même échelle. L’harmonisation de l’expression des résultats sur l’IS nécessite que chaque laboratoire puisse définir la valeur de sa ligne de base au diagnostic en calculant la valeur moyenne de Bcr-Abl à partir de 30 échantillons (au moins) au diagnostic. Ensuite, chaque laboratoire devra calculer son facteur de conversion afin d’ajuster cette valeur médiane à la valeur de 100 % de l’IS (5). Correspondances en Onco-hématologie - Vol. II - n° 2 - avril-mai-juin 2007 F i c h e à d é t a c h e r e t à a r c h i ve r fiche technique fiche technique Chromosome 22 Chromosome 9 1b e1 5’ 1a Bcr 3’ 5’ Abl µ-bcr a2 a3 3’ e19 a11 e1a2 p190Bcr-Abl b2a2 p210Bcr-Abl F i c h e à d é t a c h e r e t à a r c h i ve r b3a2 e19a2 p230Bcr-Abl Figure 1. Au cours de la translocation équilibrée t(9;22)(q34;q11), les points de cassures surviennent au sein des gènes BCR (chromosome 22) et ABL (chromosome 9). Selon la région de BCR concernée par ces cassures (m-bcr ou M-bcr ou µ-bcr), la fusion entre ces deux gènes conduit à la formation de différents transcrits de fusion pouvant être mis en évidence par RT-PCR (d’après Fardel S et al. NEJM 1999;341:16472). 1 6 13 19 2 3 7 8 14 15 20 4 9 21 Figure 4. FISH : t(9;22)(q34;q11) sur noyau (à gauche) ou sur plaque métaphasique (à droite). Le signal jaune témoigne de la fusion des deux gènes. 5 10 11 12 16 17 18 22 Figure 3. FISH : témoin sur noyau (à gauche) ou sur plaque métaphasique (à droite). Chaque gène apparaît séparément : 9q34 en rouge ; 22q11 en vert. x y Figure 2. Caryotype médullaire montrant la présence de la t(9;22)(q34;q11). Chaque chromosome dérivé de la translocation est signalé par une flèche rouge : le dérivé du chromosome 9 présente un gain en position terminale du bras long, et le dérivé du chromosome 22 est raccourci (chromosome Philadelphie). 4VSWJFTBOTQSPHSFTTJPO e1’ m-bcr e2’ b1 M-bcr b5 "CTFODFEF3$Z3hNPJTEFUSBJUFNFOUO 3nEVDUJPOEVUBVYEF#$3"#-<MPHO 3nEVDUJPOEVUBVYEF#$3"#-=MPHO .PJTEFQVJTMFEnCVUEVUSBJUFNFOU Figure 5. Valeur pronostique de la maladie résiduelle dans le projet IRIS (d’après [1]). Les articles publiés dans Correspondances en Onco-hématologie le sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs. Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction par tous procédés réservés pour tous pays. DaTeBe SAS – © décembre 2006 Imprimé en France – POINT 44, 94500 Champigny-sur-Marne – Dépôt légal à parution Ce numéro est routé avec un supplément de 8 pages intitulé “Actualités sur la GvH chronique à l’EBMT”. Correspondances en Onco-hématologie - Vol. II - n° 2 - avril-mai-juin 2007 111 fiche technique ✔ Conduite à tenir devant une absence ou une perte de réponse moléculaire Dans tous les cas, une recherche des causes de résistance doit être effectuée. Une fois exclus les éventuels problèmes d’observance du patient ou d’interactions médicamenteuses (par dosage plasmatique d’IM), la recherche de mutations ponctuelles dans c-Abl doit être réalisée de manière systématique, ces mutations constituant le mécanisme de résistance secondaire le plus fréquent, et leur présence étant associée à une importante notion de risque (6). La détection de mutations par séquençage doit être interprétée dans le cadre d’un contexte clinique précis. En effet, in vivo, certaines mutations représentent un facteur de mauvais pronostic, notamment la mutation T315I et les mutations situées dans la boucle P (acides aminés 248 à 255) [2]. En revanche, des mutations situées dans d’autres régions (comme la mutation M351T, par exemple) peuvent conduire à une adaptation thérapeutique (7). Le séquençage des produits de RT-PCR présente une sensibilité de 20 %. La recherche des mutations par des techniques présentant une meilleure sensibilité n’a pas encore été corrélée à un bénéfice supérieur pour les patients. ■ Références 1. Hughes TP, Kaeda J, Branford S et al. International Randomized Study of Interferon versus STI571 (IRIS) Study Group. Frequency of major molecular responses to imatinib or interferon alfa plus cytarabine in newly diagnosed chronic myeloid leukemia. N Engl J Med 2003;349:1423-32. 2. Nicolini FE, Corm S, Le QH et al. Mutation status and clinical outcome of 89 imatinib mesylate-resis- tant chronic myelogenous leukemia patients: a retrospective analysis from the French intergroup of CML (Fi(phi)-LMC Group). Leukemia 2006;20:1061-6. 3. Roche-Lestienne C, Soenen-Cornu V, GrardelDuflos N et al. Several types of mutations of the Abl gene can be found in chronic myeloid leukemia patients resistant to STI571, and they can pre-exist to the onset of blood 2002;100:1014-8. 4. Gabert J, Beillard E, Van der Velden VH et al. Standardization and quality control studies of “realtime” quantitative reverse transcriptase polymerase chain reaction of fusion gene transcripts for residual disease detection in leukemia, a Europe Against Cancer program. Leukemia 2003;17:2318-57. 5. Hughes T, Deininger M, Hochhaus A et al. Monitoring CML patients responding to treatment with tyrosine kinase inhibitors: review and recommendations for harmonizing current methodology for detecting Bcr-Abl transcripts and kinase domain mutations and for expressing results. Blood 2006;108:28-37. 6. Soverini S, Martinelli G, Rosti G et al. Abl mutations in late chronic phase chronic myeloid leukemia patients with up-front cytogenetic resistance to imatinib are associated with a greater likelihood of progression to blast crisis and a shorter survival: a study of the GIMEMA Working Party on Chronic Myeloid Leukemia. J Clin Oncol 2005;23:4100-9. 7. Brandford S, Rudzki Z, Walsh S et al. Detection of Bcr-Abl mutations in patients with CML treated with imatinib is virtually always accompanied by clinical resistance, and mutations in the ATP phosphate-binding loop (P-loop) are associated with a poor prognosis. Blood 2003;102(1):276-83. Tableau. Définition de l’échec ou de la réponse sub-optimale au traitement par imatinib. Suivi Échec Réponse suboptimale Diagnostic - Score de Sokal élevé - Del(9q) - Anomalies chromosomiques additionnelles Ph+ 3 mois - Absence de réponse hématologique 6 mois - Réponse hématologique partielle - Absence de réponse cytogénétique partielle - Absence de réponse cytogénétique (Ph ≥ 95 %) (Ph ≥ 35 %) 12 mois - Absence de réponse cytogénétique partielle - Absence de réponse cytogénétique complète 18 mois - Absence de réponse cytogénétique complète - Absence de réponse moléculaire majeure À tout moment - Perte de la réponse hématologique complète - Perte de la réponse cytogénétique complète - Détection de mutations - Présence d’anomalies chromosomiques additionnelles Ph+ - Perte de la réponse moléculaire majeure - Détection de mutations 112 Signal d’alarme - Réponse hématologique partielle - Absence de réponse moléculaire majeure (Bcr-Abl/Abl ≥ 0,1 %) - Augmentation du taux de transcrits Bcr-Abl - Présence d’anomalies chromosomiques additionnelles Ph- Correspondances en Onco-hématologie - Vol. II - n° 2 - avril-mai-juin 2007 F i c h e à d é t a c h e r e t à a r c h i ve r ✔ Fréquence des analyses de RQ-PCR Au moment du diagnostic de la LMC, et bien que cela ne soit pas essentiel, la RQ-PCR devrait préférablement être réalisée en plus de l’examen cytogénétique, avant tout traitement, pour évaluer la charge tumorale initiale du patient et contribuer à établir la valeur de la ligne de base du laboratoire. Après la mise en place du traitement, la RQ-PCR doit être réalisée de manière trimestrielle, ou plus fréquemment (mensuellement, par exemple) en cas de résistance primaire ou secondaire. Le suivi moléculaire doit être également réalisé de manière plus fréquente en cas de réponse suboptimale, c’est-à-dire en cas de diminution du taux de Bcr-Abl n’atteignant pas la RMM après 18 mois de traitement. L’absence de RMM après 12 mois correspond également à un signal d’alarme, nécessitant une surveillance accrue. Associés à des données cytogénétiques et hématologiques, les résultats de RQ-PCR permettent de définir de manière stricte l’échec ou la réponse sous-optimale au traitement. Les définitions de ces réponses sont reprises dans le tableau.