Les mythes américains au cinéma et en littérature
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Les mythes américains au cinéma et en littérature
UNIVERSITE PARIS IV – SORBONNE Ecole doctorale III – Littératures françaises et comparées CELLF 19e-21e siècles Les mythes américains au cinéma et en littérature Une dynamique artistique et anthropologique pour le Québec ? Anaïs DELIEUVIN Thèse pour obtenir le grade de docteur de l’Université Paris-Sorbonne en littérature française et comparée Présentée et soutenue publiquement le 8 janvier 2016 Directeur de thèse Mme Beïda CHIKHI, Université Paris-Sorbonne Jury Mme Beïda CHIKHI, Université Paris-Sorbonne Mme Marina GEAT, Université de Rome III M. Marc GONTARD, Université de Haute Bretagne, Rennes M. Antony SORON, Université Paris-Sorbonne 1 De nos jours, les mythes américains sont souvent appréhendés aussi bien au cinéma qu’en littérature. Ces deux domaines d’étude permettent en effet une plus large exploitation artistique. Les mythes comme vecteurs d’idées et de construction littéraire s’expriment dans toutes leurs implications au sein d’un corpus moderne. Ils nous entraînent ainsi dans une dynamique artistique fondée sur une explication anthropologique fiable. Au sein d’un corpus québécois, ils délimitent un espace uni par la notion d’américanité, qui rend plus aisée leur interprétation sociétale et littéraire en reliant les différents espaces et épisodes historiques qui les concernent. Les mythes américains ne sont donc plus étudiés d’après un singulier réducteur où l’on évoquerait le mythe américain dans son sens strict mais comme une mythologie faste et polymorphe confrontant plusieurs images du continent nord-américain. Cet aspect est éclairé par l’évolution de sa mythocritique. Au XIXe siècle, le mythe américain est plus ou moins uniforme. Le Québec se différencie timidement de la mythologie des États-Unis naissants, qu’il juge trop assertive. La mythologie québécoise reste éloignée des mythes antiques, portés par des héros épiques, prônant, en ce qui la concerne, la sédentarité et le quotidien. Le mythe québécois peine à développer son originalité avant la Révolution tranquille. C’est à partir du milieu du XXe siècle que le pluriel des mythes américains trouve son expression la plus convaincante. La fracture entre le Québec primitif et le Québec moderne impose, et jusqu’à aujourd’hui, une comparaison incessante avec les États-Unis. Auteur de la Révolution tranquille, Jacques Godbout, dont l’œuvre constitue le fil rouge de notre étude, affirme dès les prémices de l’américanité moderne : « Le Québec est un mythe américain, c’est-à-dire un espace que l’imaginaire peut transformer chaque jour. »1 Dans cet espace, qui n’est plus à nommer mais à définir, le mythe intervient pour clarifier l’histoire littéraire du Québec. Le mythe privilégié demeure celui qui fonde la société québécoise et l’inscrit dans le monde des Arts et des Lettres. En ce sens, le mythe québécois se rapproche des définitions de Barthes et de Lévi-Strauss. Le premier concède davantage de poids à la fondation littéraire du mythe et le second apporte plus de considération à la portée sociétale d’un tel fondement littéraire. Mythologies de Barthes et « La structure des mythes », issu de L’Anthropologie structurale de Lévi-Strauss nous ont aidée à composer nos deux définitions du mythe fondateur. Tous deux rappellent l’importance de l’Histoire au sein de la 1 Jacques Godbout, L’Écran du bonheur, p. 33. 4 volonté fondatrice des mythologues. Le lien entre Histoire et mythe est millénaire. Il offre une complexité littéraire au mythe car il le confronte à la dimension de réel auquel le mythe ne prétend pourtant pas répondre. Toutefois, la prégnance de l’Histoire dans les mythes fondateurs interroge ce paradoxe d’Histoire mythologique comme socle d’une société artistique viable. Barthes stipule donc dans Mythologies : « Lointaine ou non, la mythologie ne peut avoir qu’un fondement historique, car le mythe est une parole choisie par l’histoire : il ne saurait surgir de la ‘’nature’’ des choses. »2 L’anthropologue Claude Lévi-Strauss relaye l’importance du temps passé comme fondement du discours mythique. Il commente ainsi la forme de ce discours où la narration contribue à l’acte fondateur : Un mythe se rapporte toujours à des événements passés : « avant la création du monde », ou « pendant les premiers âges », en tout cas, « il y a longtemps ». Mais la valeur intrinsèque attribuée au mythe provient de ce que les évènements, censés se dérouler à un moment du temps, forment aussi une structure permanente3. Nos lectures québécoises permettent de croiser ces deux définitions au sein d’une mythologie moderne, relative à la visée à la fois symbolique et politique de la Révolution tranquille. La fondation par la littérature relève d’une utopie à laquelle de nombreux auteurs participent avec un souci commun, celui du poids de la parole du mythologue. En effet, les mythologues sont souvent fictifs et le narrateur-personnage se fait le porte-voix de « l’auteur tranquille ». Dans cette perspective mythologique, l’énonciation joue un très grand rôle. Elle est sans cesse rapportée à l’origine même du terme « mythe ». Les paroles émises par les mythologues portent en elles toute la dimension fondatrice de cette nouvelle littérature des années 1960. Le projet national se confond avec sa mise en œuvre au sein de propos mythologiques mis en scène par des mythologues de fortune. La littérature québécoise procède à d’immenses mises en abyme autour du rôle de l’écrivain dans la société. L’idéologie de certains mythes est à peine dissimulée. L’effervescence de cette période prolifique permet la création d’œuvres originales rompant avec la littérature québécoise d’antan où les idées n’étaient plus en adéquation avec la réalité moderne du XXe siècle. Si l’acte fondateur de cette nouvelle littérature est largement mis en avant, c’est pour mieux servir de point de rupture avec une histoire littéraire peu glorieuse. Le mythe québécois des années 1960 veut faire entrer son pays dans la modernité. Jacques Godbout entend donner un nouveau souffle à l’art québécois : 2 Roland Barthes, Mythologies, Éditions du Seuil, coll. « Points essais », [1957], 1970, p.182 Claude Lévi-Strauss, « La structure des mythes » in L’Anthropologie structurale, Plon, coll. « Agora », [1958], 1974, p. 239 3 5 Les sociétés vivent de mythes, autant que d’oxygène. Les nations créent leurs mythes pour mieux se reconnaître. Les peuples inventent des mythes aux dimensions de leurs rêves, à mesure que meurent ceux d’hier.4 Des mythocritiques québécois comme Jean Morency indiquent une différence d’un siècle entre l’établissement du mythe américain aux États-Unis et le mythe québécois dont l’émergence est due à la Révolution tranquille. Notre travail ne repose pas sur une étude comparative. L’écart entre les différents mythes américains s’explique autant par l’Histoire du Québec que par son histoire littéraire. Les États-Unis n’offrent qu’un miroir opaque à l’exploration de l’originalité du mythe québécois. L’existence de courants strictement étatsuniens oblige les auteurs post-Révolution à s’expliquer sur ces manques. Ils sont à la base d’exploration mythique historique. Ainsi, les mythes américains n’opèrent pas au même moment sur le continent mais s’observent de loin, parfois après plusieurs décennies de différences. Notre questionnement repose donc principalement sur l’émergence d’une mythologie québécoise revendiquant son américanité sans toutefois se confondre avec celle de son voisin étatsunien. De ce fait, la forme du mythe ainsi que sa valeur fondatrice prend en compte l’historicité du continent. La littérature dite américaine n’est convoquée que pour expliquer la démarche originale du Québec, même si des convergences existent au XIXe siècle, notamment dans le désir d’offrir une littérature nationale se distinguant des littératures européennes, qu’elles soient britanniques ou françaises, leur portée n’a pas eu le même impact. *** Le corpus se compose principalement d’œuvres québécoises. Les romans historiques de Gaspé ou d’Antonine Maillet consolident le socle d’une littérature nationale tout en reconnaissant que leurs récits appartiennent au mythe. Des auteurs comme Anne Hébert ou Gabrielle Roy constituent un entre-deux mythologique où le lyrisme de leur prose dégage des images à la frontière du réel et du fantasmagorique. Les mythologues les plus absolus demeurent ceux qui émergent pendant la Révolution tranquille comme Jacques Godbout que nous avons déjà cité, mais aussi Jacques Poulin, et Denys Arcand pour le cinéma. Ces derniers figurent comme les mythologues les plus féroces. Ils souhaitent fonder un Art québécois reflétant la société qui évolue sous leurs yeux. Notre corpus couvre toute la période de la Révolution tranquille jusqu’à son bilan, suite au deuxième échec du référendum 4 Jacques Godbout, Le Réformiste, p. 91 6 d’Indépendance. Nous interrompons l’étude des mythes fondateurs du Québec à la fin des années 2000. Si les romans et essais de Jacques Godbout constituent notre fil rouge dans l’étude des mythes américains comme source de dynamisme artistique et anthropologique pour le Québec, c’est aussi parce que sa personnalité et son travail polyvalent nous offrent un regard acéré et des comparaisons efficientes des différentes périodes qui jalonnent l’évolution mythologique du Québec. Les nuances de définitions qui existent entre Roland Barthes et Claude Lévi-Strauss confortent le mythe dans une forme littéraire souple dont l’adaptation au support cinématographique est aisée. Les confrontations entre les mythes littéraires et cinématographiques sont donc légitimes. Les films de fiction ou documentaire qui composent notre corpus interrogent la place du narrateur-mythologue. L’énonciation se retrouve alors au centre des discussions formelles du mythe et de son adaptation au cinéma. Grâce à cette souplesse mythique, nous pouvons introduire la notion de chronotope de Mikhaïl Bakhtine. En effet, dans Esthétique et théorie du roman5, Bakhtine explique que le héros dépend aussi bien du cadre spatio-temporel que de l’interaction entre les différents personnages avec qui il fait l’action. Un chronotope en particulier, celui du seuil, participe à l’immersion du mythe dans le genre romanesque. Le thème du destin participe au récit initiatique que composent très souvent les mythes fondateurs. Le héros mythique est donc un héros narratif particulier inscrit au sein d’un chronotope également particulier. Mikhaïl Bakhtine ne propose pas de définition mythologique. La notion de chronotope suffit à proposer une insertion du mythe dans le genre romanesque. Roland Barthes conçoit cette immersion et favorise les échanges que les réécritures peuvent provoquer entre les mythes primitifs et modernes. Le chronotope du seuil initié par Bakhtine participe à ces réécritures mythologiques : « En littérature, le chronotope du seuil est toujours métaphorique et symbolique, parfois sous une forme explicite, mais plus souvent implicite. » 6 La portée « métaphorique et symbolique » du récit, ancré dans ce dernier chronotope, ressemble beaucoup à la définition sémiologique et anthropologique du mythe. Les mythologues modernes ont donc à leur portée la possibilité de dissimuler le mythe fondateur au sein de leur narration. De cette façon, le rapport entre le réel et sa représentation conjugue les préceptes littéraires mais aussi mythologiques. Nous confirmons ainsi l’idée que Barthes et Lévi-Strauss conçoivent d’emblée dans leurs définitions : le mythe appartient d’abord à la Littérature avant de peindre une société idéale ou supposée réelle. 5 6 Mikhaïl Bakhtine, Esthétique et théorie du roman, Gallimard, coll. « tel », [1978], 2006 Idem, p. 389 7 *** Notre analyse s’est organisée en trois temps. D’abord nous avons tenté de définir le mythe au Québec, puis nous étudions la construction du mythe américain au fil des siècles, enfin nous interrogeons une possible représentation québécoise à travers l’usage du mythe. La définition conceptuelle du mythe compose notre premier chapitre. Les confrontations des différentes définitions qu’elles soient sémiologiques, anthropologiques ou narratives constituent un support théorique intéressant pour comprendre l’importance des mythes fondateurs au Québec. La volonté des mythologues repose sur le pouvoir énonciatif que possède le mythe dans son essence. Demeure la question de son implication dans la Littérature nationale. Fonder un mythe national suppose un porte-parole puissant dont la Voix porte haut. La collectivité est la première visée. Dans cette perspective critique, la définition de Roland Barthes correspond le mieux à la dimension littéraire que souhaitent les auteurs québécois. La dimension anthropologique intervient logiquement dans le projet de littérature nationale. Les créations narratives du XIXe et du XXe siècle disent beaucoup de la société québécoise et de son évolution fulgurante. Imbriquer ces deux notions ne peut se faire qu’au moyen d’un concept souple, ouvert sur une littérature symbolique. C’est pourquoi Mikhaïl Bakhtine conclut cette quête conceptuelle du mythe. En effet, son concept du chronotope du seuil permet une meilleure diffusion des mythes fondateurs. Au-delà des héros ethnographes, l’idée que le mythe s’écrit dans l’instant imprègne toute la littérature de la Révolution tranquille. La dimension initiatique de ces types de récits met en abyme la construction du Québec et de son histoire littéraire. La contemporanéité de l’énonciation des mythologues québécois demeure une véritable originalité dans l’étude des mythes américains. Décrire et comprendre la construction des mythes américains du XVIe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle constitue les préoccupations de notre deuxième chapitre. Il s’agit d’une partie plus ou moins chronologique car il nous fallait revenir à la construction du mythe pour déterminer l’originalité mythologique du Québec. Nous examinons le Nouveau Monde et les premiers récits des explorateurs pour discerner le faux du vrai. Le rapport entre réalité et fiction ne quitte jamais nos interprétations des mythes, mêmes primitifs. Nous profitons ainsi de cette partie pour imposer le XVIe siècle comme l’origine de cette nouvelle mythologie, celle de l’Amérique en pleine installation. Nous étudions les différents archétypes issus pour la plupart de la mythologie biblique. En effet, peu s’inspirent de la réalité historique. Plusieurs 8 mythes primitifs inscrits dans le cycle de la littérature du terroir interviennent à partir du XVIe siècle. De cette confrontation entre les différentes mythologies américaines naissantes, nous poursuivons notre étude des mythes par l’intermédiaire de la notion d’américanité. Cette partie apporte des précisions sur la définition du mythe américain et précise certains mythes strictement québécois au centre de nos préoccupations conceptuelles. Enfin, l’espace nordique offre aux mythologues américains toutes sortes de clichés vivaces. Ces stéréotypes s’étendent du mythe des grands espaces avec la dichotomie entre ville et campagne jusqu’à l’exploration de ces espaces par le genre du road trip. Ce deuxième chapitre a pour objectif de parcourir les différents mythes qui se sont établis sur le continent nord-américain au cours des siècles. Sans céder à une description formellement diachronique, nous parcourons plusieurs grands thèmes mythiques établis les uns après les autres ou les uns par rapport aux autres. En somme, nous commençons notre interrogation du mythe américain à travers les différents clichés largement véhiculés dans la littérature et le cinéma. Le Québec et les images qu’il crée de lui-même sont convoqués au sein de ce dernier chapitre. Puisant nos références dans une littérature plus récente (nous ne remontons pas audelà du XVIIIe siècle), nous dressons le constat d’une littérature pathétique où la nostalgie d’un âge d’or engouffre toute une génération d’auteurs dans une profonde mélancolie. Dans le même temps, la littérature du terroir souhaite décrire la réalité québécoise par excellence. Le XIXe siècle efface la modernité du Québec et de Montréal. L’évolution des mentalités littéraires et cinématographiques intervient au moment de la Révolution tranquille. Cette révolution laboure les littératures du terroir pour faire éclore un nouvel imaginaire. Le personnage de l’anti-héros apparaît et ses balbutiements offrent un regard neuf au Québec. Sa voix supporte également une énonciation originale qui sert la déconstruction mythique. Ce dernier point est essentiel dans la configuration mythologique du Québec du XXe siècle. Les mythes mis à jour poursuivent leur cheminement au-delà des images stéréotypées. Convoqués sous le prisme de la critique implicite car fictive, le mythe américain se singularise grâce à la voix du mythologue québécois, qu’il soit cinéaste ou écrivain. Le symbolisme refusé par les anthropologues trouve un lieu d’entente au Québec. Le symbolisme mythologique permet de passer le relais aux héritiers de la Révolution tranquille. Prenant en compte tout le travail de déconstruction, les auteurs québécois continuent d’interroger la présence du Québec dans le monde des Lettres. La mythologie n’est pourtant pas uniquement un prétexte littéraire. Les mythes américains permettent de préciser le regard québécois sur une américanité désormais pleinement définie. Les particularités du Québec, inhérentes à son Histoire et à sa géographie, 9 obligent ses auteurs à déployer des images plus personnelles. L’énonciation tient donc un rôle primordial. De fait, la forme d’un concept mythique s’affirme davantage dans les littératures du XXe siècle. Par comparaison, les mythes américains permettent aussi une représentation québécoise plus fidèle à ce qu’elle a été au cours des derniers siècles. Cette nouvelle image est liée à une fracture culturelle salutaire pour le monde des arts québécois. L’auteur Jacques Godbout n’y est pas étranger. Au sein de ce chapitre, les auteurs « tranquilles » sont davantage convoqués sans toutefois oublier l’importance des premiers auteurs porteurs d’une volonté de littérature nationale au Québec. Il est alors plus facile de percevoir l’émergence d’une mythologie strictement québécoise. Le concept mythique révèle des mythes qui n’ont pas la vocation d’idéaliser le Québec. Contrairement aux mythes américains du XIX e siècle, les mythes québécois veulent se confondre dans une réalité contemporaine. Cela donne lieu à un portrait plus mesuré qu’autrefois. Les mythologues prennent du recul avec les mythes antérieurs. L’intérêt de cette conception du mythe est de toujours produire une image fidèle. En passant d’abord par l’image stéréotypée, le mythe ne construit plus de clichés fabuleux. *** Ce travail est loin d’être exhaustif. Il n’offre qu’une vision partielle du mythe québécois, celle des auteurs de la Révolution tranquille représentés par la voix de Jacques Godbout. Il nous semble que cette étude permet d’ouvrir un champ d’analyses aux mythes particuliers qu’offrent les différentes Amériques, sans qu’il soit nécessairement question de frontière linguistique dans la pensée du mythe. Le Québec a fondé sa littérature en la mettant en scène pendant près de quatre décennies avant de proposer un regard rétrospectif et plus ouvert à la fin des années 1980, sur les États-Unis dont l’Histoire est commune à celle du Québec. L’histoire littéraire du Québec débute bien avant la Révolution tranquille mais c’est elle qui provoque la modernité littéraire dont le pays a besoin au milieu du XXe siècle. Le mythe québécois est une parole semée au gré des romans dont les « auteurs tranquilles » ont été des porte-voix convaincus. Désormais, ces mythologues cèdent la parole aux nouvelles générations. 10