Who are the those young people who do not participate

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Who are the those young people who do not participate
Pourquoi les jeunes citoyens se tiennent-ils à l’écart de la
politique ? 1
Valérie-Anne Mahéo
Coordinatrice de recherche
Département des sciences politiques
Université McGill
Montréal, Canada
[email protected]
Dietlind Stolle
Professeur adjoint
Département des sciences politiques
Université McGill
Montréal, Canada
[email protected]
Yves Dejaeghere
Moniteur de recherche
Centre de recherche politique
Université catholique de Louvain
Louvain, Belgique
[email protected]
Introduction
L’insuffisante participation des jeunes à la politique est un sujet omniprésent dans les
sciences sociales et les médias populaires. Depuis fort longtemps en fait, les jeunes font
l'objet de ce reproche par comparaison aux cohortes plus anciennes. Ils ont toujours été
décrits comme moins engagés et moins impliqués dans les processus décisionnels
publics. Par rapport aux groupes plus âgés, les jeunes semblent tout simplement prendre
davantage de distance eu égard à la politique ; cet effet lié au cycle de vie est aujourd’hui
largement documenté par les sciences sociales.
Récemment pourtant, une nouvelle observation a été faite. En fait, la jeune génération
actuelle est considérablement moins engagée que les générations précédentes au même
âge. Autrement dit, des effets générationnels viennent s'ajouter au fait que les jeunes
générations d’aujourd'hui sont dépeintes comme particulièrement désenchantées par les
processus politiques. Le déclin global de la participation politique dans de nombreuses
démocraties occidentales s'explique dans une large mesure par le désengagement
disproportionné de la jeune génération.
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En conséquence, les gouvernements et les ONG ont commencé ces dernières années à
réfléchir aux remèdes possibles à la maladie du désengagement des jeunes. Le sujet est
omniprésent dans la politique de jeunesse de nombreux pays occidentaux, depuis les
programmes de jeunesse et les campagnes publicitaires aux tournées de concerts
destinées à « stimuler la participation des électeurs ». Mais tout effort pour traiter le
problème doit se fonder sur des informations solides, afin que les stratégies et les
approches choisies soient les mieux adaptées possibles au traitement des « malades ». Cet
article, en tentant de favoriser la compréhension de cette situation, se veut être une
contribution à cet effort. A la différence de nombreuses études antérieures, nous ne nous
intéressons pas à la façon dont nous pourrions transformer des jeunes apparemment
apathiques en citoyens politiquement actifs. Nous avons plutôt choisi de nous concentrer
sur ceux qui font la sourde oreille pour examiner ce qui les maintient à l'écart de la vie
publique. Nous pensons que le groupe que forment ces jeunes est en fait plus diversifié
qu’il n’y paraît. Nous espérons ainsi découvrir les diverses raisons de leur
désengagement. Ces constats permettront de se détacher de l’approche sur-mesure d'une
politique unique destinée aux jeunes engagés.
Pour notre recherche, nous avons utilisé une combinaison de données d’enquêtes et
d’entretiens approfondis issus de l'Etude canadienne sur la jeunesse (Canadian Youth
Survey, CYS 2006). Grâce à ces deux types de données, nous avons pu étudier les
attitudes et les comportements politiques de jeunes Canadiens entre 15 et 20 ans, ainsi
que les divers facteurs susceptibles d'influer sur leur participation politique. L'association
de méthodes qualitatives et quantitatives nous a permis d’obtenir des réponses plus
informées à nos principales questions, et notamment sur le caractère systématique du
phénomène du désengagement des jeunes et la nature des obstacles qui empêchent leur
pleine participation. La diversité de leurs réponses nous a permis de développer une
typologie des différents types de désengagement.
Pertinence des politiques
Certains des facteurs qui incitent à l’engagement politique sont étudiés depuis plusieurs
décennies. Il a notamment été découvert que les ressources socio-économiques
individuelles influaient fortement sur l'engagement civil et politique. De plus, les
chercheurs ont observé que le sentiment individuel d'efficacité et un intérêt général pour
la politique avaient également des effets bénéfiques. Le problème, c’est que les
ressources, l'efficacité et l'intérêt politique sont des aspects difficiles à déterminer et à
influencer. Certains pensent que l'instruction civique pourrait aider à résoudre le
problème du désengagement. Aux USA, par exemple, l'instruction civique fait
couramment partie des programmes scolaires depuis des décennies. Depuis les années 90,
de nombreux pays en Europe, comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou la Belgique, ont
également rendu obligatoire l'instruction civique dans l'enseignement secondaire. Pour
autant, l’intégration de l'instruction civique dans les curricula n'est pas à elle seule une
solution, même si l’approche a évolué, depuis des cours magistraux sur le fonctionnement
des institutions démocratiques au profit de cours plus interactifs sur les problèmes
politiques et civiques. Par ailleurs, des recherches récentes sur le rôle de l'instruction
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civique soulignent l'importance d'une atmosphère d’ouverture au sein de la classe, ainsi
que l’efficacité de l'apprentissage par le service communautaire. Mais, même si ces
études mettent en évidence les bons résultats de ces nouveaux outils et approches
d'apprentissage, le problème du désengagement de la jeunesse reste fort et tend même à
s'aggraver.
Lors des récentes élections au Canada, par exemple, nous avons observé que moins de
25% des 18-20 ans étaient allés voter. Si ces habitudes de participation devaient persister
jusqu’à l’âge adulte, comme le suggèrent certains chercheurs, les perspectives
démocratiques seraient fort sinistres. La chute de la participation électorale des jeunes
pourrait inciter les responsables politiques à effacer de leurs promesses électorales toute
questions préoccupant la jeunesse. Certes, il est vrai que les jeunes privilégient de
nombreux autres modes d’engagement, créatifs et novateurs ; mais il n'en reste pas moins
que le processus électoral reste le mécanisme essentiel de la prise de décision politique
dans les démocraties. Pour l'instant, la recherche en sciences sociales manque toujours de
solutions à l'intérêt décroissant des jeunes pour la participation. Orienter les études
directement sur les jeunes désengagés pourrait donc être une voie d'investigation
prometteuse.
Non-participation
Trois approches principales expliquent le déclin de la participation des jeunes. Selon un
premier axe de réflexion, les jeunes ne seraient tout simplement plus intéressés par la
politique ; la jeunesse actuelle serait cynique et désengagée, avec une médiocre
connaissance de la politique. Ces arguments sont souvent étayés par des recherches qui
indiquent en effet que les jeunes ne sont pas véritablement intéressés par la politique et en
ont souvent une vision franchement négative. Mais les opposants à cette vision pessimiste
avancent que c'est essentiellement la politique parlementaire que les jeunes voient d'un
mauvais œil, alors qu'ils attachent beaucoup d'importance aux questions sociétales en
général et qu'ils ont même une attitude plus positive et concernée envers certaines
questions (comme les droits des homosexuels ou l'écologie) que les générations
précédentes. D'autres facteurs, comme la similitude entre les partis politiques, le ton de
plus en plus cynique des médias ou encore le sentiment d’absence de choix pour changer
les élites au pouvoir, ne sont pas suffisamment prépondérants pour expliquer pourquoi
précisément la jeune génération se détourne de la politique.
Un autre axe de réflexion, davantage ancré dans la recherche empirique, met notamment
en avant les ressources qui jouent un rôle conséquent dans la capacité individuelle à
participer. Il semblerait que, de plus en plus, les jeunes manquent de ces ressources, et
qu’ils soient moins en mesure de témoigner de savoir et d'efficacité en matière politique.
Pour autant, il n'apparaît pas clairement pourquoi ce serait un phénomène qui toucherait
particulièrement la jeune génération.
Un dernier groupe d'experts montre du doigt les changements structurels intervenus dans
la société. Selon eux, la jeune génération actuelle expérimente un cycle de vie différent
de celui des générations précédentes et qui empêche la participation à un âge précoce. De
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ce point de vue, les jeunes générations d'aujourd'hui pourraient en fait participer plus tard
dans leur vie. L'entrée dans l’âge adulte a en effet été retardée et les expériences associées
à une plus forte participation politique (exercice de la parentalité, accession à la propriété
et activité professionnelle) interviennent plus tard dans la vie.
Plutôt que de considérer ces hypothèses comme en rivalité, notre recherche les exploite
pour distinguer les différentes formes de non-engagement parmi les jeunes.
L’étude et les résultats
Nous avons d'abord utilisé les résultats de notre étude qualitative pour comprendre la
diversité qui caractérise les jeunes non engagés. Notre méthode d'échantillonnage
(sélection égale opérée parmi jeunes engagés et non engagés) nous a permis d'entrer en
contact avec les jeunes non actifs pour nos futurs entretiens. Nous nous sommes focalisés
sur les individus non actifs et avons analysé et trié leurs entretiens selon différentes
caractéristiques, qui nous ont amenés à dresser plusieurs profils du désengagement. Cette
typologie nous aidera à mieux comprendre les raisons de la non-participation des jeunes.
Notre principale question est donc celle-ci : pourquoi les jeunes ne participent-ils pas à la
vie politique ?
Les non-participants
Contrairement à ce qui est souvent avancé, peu de jeunes ne participent pas du tout à la
société et à la politique. En fait, nous avons constaté que seule une minorité des jeunes
interrogés n'étaient engagés dans aucune action participative. En fait, un assez grand
nombre d’entre eux rapportaient une seule action – par exemple, donner un peu d'argent à
une organisation, signer une pétition ou encore faire du bénévolat pendant une heure ou
deux. Néanmoins, aux fins d'une analyse claire, nous avons décidé que les jeunes
impliqués dans une ou deux actions seulement (exigeant peu de temps et d’effort)
figureraient dans le groupe des non engagés, aux côtés de ceux qui ne participent pas du
tout.
Caractéristiques de la non-participation
A présent, la question est de savoir pourquoi ces jeunes ne participent pas. Comme prévu,
nous avons obtenu lors des entretiens plusieurs explications, dont les plus fréquentes
étaient celles-ci : le manque de ressources nécessaires à la participation (intérêt,
connaissances, efficacité individuelle), le manque de mobilisation, le manque de temps et
des degrés élevés de critique ou de cynisme envers le système politique. Ces différentes
raisons nous ont amenés à distinguer trois types de désengagement, dont certains sont
profondément enracinées dans la non-participation alors que d'autres possèdent un
potentiel d'action. Nous avons ainsi fait la différence entre les désengagés critiques,
démunis et potentiels. Comme nous le verrons, les désengagés critiques, comme les
démunis (ceux qui manquent de ressources), ne sont pas susceptibles de participer du
tout, comparés à ceux qui manquent de temps et de mobilisation qui possèdent eux le
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potentiel pour revenir à la politique. Examinons à présent plus en profondeur ces
différents types et leurs explications respectives de la non-participation.
Les critiques, dont le groupe inclut les jeunes fortement critiques ou cyniques, semblent
être complètement étrangers à la politique et n'expriment donc aucun désir de participer.
Les individus les plus critiques, comparés aux plus cyniques, accordent néanmoins une
certaine importance au système politique et ressentent l’obligation de voter. Les démunis
apparaissent également installés dans un schéma de désengagement (à l'exception du
vote), parce qu'il leur manque les principales ressources nécessaires à la participation :
manque de connaissances politiques et sociétales, manque d'efficacité, etc. Seuls les
jeunes interrogés qui n'avaient simplement pas le temps ou les opportunités pour se
mobiliser tendaient à manifester un indubitable potentiel d'engagement dans un proche
avenir. Ceux-ci savent comment s'engager dans la société et estiment véritablement
important de le faire ; mais, pour l'instant, le temps et les opportunités ne favorisent pas
l'expression de ce potentiel.
Les découvertes au sujet de ces trois types de désengagement semblent suggérer que des
ressources politiques sont bien nécessaires à la participation, mais pas forcément
suffisantes. Avant de s'impliquer, une personne dotée des ressources nécessaires doit
encore disposer de temps libre (ou de la volonté de prendre le temps) et savoir comment
et où s'engager pour une cause. Cela confirme donc que les programmes d’instruction
civiques sont nécessaires, dans la mesure où ils apportent aux jeunes quelques
connaissances et compétences susceptibles de favoriser leur participation. Mais la
réponse à la non-participation des jeunes ne peut être apportée par la seule instruction
civique. Les désengagés potentiels, à qui semble tout simplement manquer le temps et les
opportunités d'engagement, auraient peut-être besoin d'être mis en contact avec des
opportunités concrètes – autrement dit, de rencontrer la bonne personne, le réseau adapté
ou l'organisation qui convient au bon moment. Pour ce faire, les organisations non
gouvernementales pourraient effectuer plus souvent des visites dans les écoles pour y
présenter leurs activités et, éventuellement, souligner que certaines actions ne sont pas
aussi consommatrices de temps que les jeunes le pensent.
Il est à présent important de comprendre comment ces types de non-participants se
répartissent dans la population des jeunes et quelles sont les variables comportementales
qui leur sont associées. L'analyse quantitative proposée dans la section suivante pourrait
apporter quelques réponses à cette question.
Analyse quantitative
Si nous voulons approfondir les causes du désengagement et ses conséquences pour la
démocratie, il nous faut d'abord distinguer les jeunes engagés des jeunes désengagés pour
brosser un tableau d’ensemble.
La première chose à noter est qu’il existe de fortes différences entre les jeunes engagés et
les autres. Par exemple, les jeunes femmes sont moins souvent non engagées ; d'une
manière générale, les jeunes non engagés ont moins de livres à la maison ; les
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francophones sont aussi moins engagés que les anglophones ; et ceux vivant dans les
zones urbaines sont également plus représentés parmi les jeunes désengagés. Au niveau
des attitudes politiques et sociales, on constate que, comparés aux jeunes engagés, les
autres ont moins confiance dans les institutions gouvernementales et leurs concitoyens,
lisent les informations moins souvent et manifestent un intérêt politique significativement
moindre. Il est intéressant de noter que la connaissance politique, la croyance que les
partis politiques représentent les jeunes et la confiance en des modèles de démocratie à
fort leadership ne distinguent pas significativement les jeunes engagés des autres. Ces
découvertes inattendues masquent en fait que le groupe des jeunes désengagés est plus
hétérogènes qu'on ne le pensait au départ. Lorsque l'on se penche sur les facteurs de
socialisation (comme l'école et les réseaux personnels), on observe que les réseaux
sociaux, quand ils sont homogènes, tendent à favoriser le désengagement et que tous les
facteurs inhérents à l'école comptent s'agissant de prévenir le désengagement (service
communautaire, orateurs invités et visites du gouvernement) – ce qui confirme que
l'instruction civique joue un rôle important dans l'incitation à l'engagement et dans les
orientations sociétales.
Les données provenant de l'analyse de nos entretiens ont mis en évidence qu'il y avait
peut-être différents types de jeunes désengagés que nous devions différencier aux plans
théorique et empirique. Nous nous intéressons donc à présent à ces trois types (les
critiques, les démunis et les potentiels – classification basée sur les intérêts et
connaissances politiques de ces jeunes) pour examiner leur profil et évaluer les
conséquences de leur désengagement pour la démocratie. Les démunis, que nous
définissons comme les jeunes avec un intérêt pour la politique faible voire inexistant et
des connaissances en la matière très réduites, représentent environ 25% des jeunes
désengagés de l'échantillon canadien. Un second groupe est formé des jeunes que nous
avons appelés les jeunes critiques, qui ont de solides connaissances politiques mais
affirment n'avoir aucun intérêt pour la question. Parmi les participants à nos entretiens de
même qu'à notre enquête, ceux-ci représentent une très faible part des jeunes désengagés
(seulement 9%). Enfin, le groupe des jeunes dits potentiels forment les deux tiers des
jeunes désengagés, et donc la majorité, dans notre étude canadienne.
Nous procédons de plus à des distinctions entre les semi-potentiels et les fortement
potentiels. Concernant les attitudes politiques, nous avons trouvé quelque confirmation
que les fortement potentiels s’apparentent aux jeunes engagés : ils lisent beaucoup plus
les informations que les autres jeunes désengagés et ne font ni plus ni moins confiance au
gouvernement que ces derniers. Les critiques et les démunis, en revanche, font moins
confiance aux institutions et les démunis ont davantage tendance à penser qu'un dirigeant
puissant est bon pour la démocratie – ce qui signale des attitudes démocratiques
différentes de celles des autres désengagés. Il n'y a aucune différence entre les principaux
types de désengagés eu égard à la confiance dans les individus et l'efficacité externe. Pour
ce qui est des facteurs de socialisation, nous avons observé qu'un environnement
politiquement diversifié est fortement lié et de façon positive avec le profil de potentiels,
par comparaison aux autres désengagés, tandis que l'homogénéité politique et socioéconomique favorise le type des démunis – indiquant qu'une certaine forme
d'homogénéité a des effets potentiellement démobilisateurs. Lorsque l'on examine l'avenir
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et les intentions de participation politique, on note qu'une fois de plus les démunis et les
critiques envisagent un investissement politique limité, tandis que les semi-potentiels, et
plus encore les fortement potentiels, prévoient de s’investir plus que les autres
désengagés. Cela indique clairement que le type des potentiels est très influencé par les
circonstances actuelles et qu’il envisage au moins de participer – même si c’est dans des
proportions moindres que les engagés. En résumé, la différence entre l’investissement
politique planifié des engagés et celui des potentiels est significative.
Conclusion
Nos analyses ont mis en évidence que les jeunes désengagés ne forment pas un groupe
homogène et, plus important encore, qu'une grande majorité d'entre eux semble avoir un
potentiel pour s'engager. Nous pensons donc que toute action politique déployée face au
désengagement devrait prendre en compte cette vision plus nuancée et être axée sur des
stratégies de mobilisation appropriées pour ramener ces différents groupes à la politique.
Les potentiels devraient être faciles à toucher si tant est qu’ils sont ciblés au moment
opportun et qu'on leur offre des opportunités d’engagement qui ne soient pas trop
consommatrices de temps.
Les démunis ont simplement besoin de davantage d'informations politiques – qui
pourraient leur être apportées avec efficacité au moyen d'initiatives d'instruction civique.
Toutefois, les attitudes cyniques et critiques envers la politique sont bien moins
répandues que nous ne le pensions au départ, du moins dans cet échantillon canadien.
Cela étant, amener ce groupe à l'action exigerait une réaction plus forte de la part du
système politique et des stratégies plus spécifiquement orientées sur les jeunes.
1
Cet article est un résumé de l’étude intitulée « Qui sont ces jeunes qui ne participent pas ? », présentée
lors de la conférence « Youth and Politics: Strange Bedfellows? Comparative Perspectives on Political
Socialization », organisée par le projet d’Etude comparative de la jeunesse de l’Université catholique de
Louvain (Belgique) du 3 au 4 juillet 2008 à Bruges, Belgique.
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