Messe d`ouverture - pèlerinage diocésain à Lourdes 2015

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Messe d`ouverture - pèlerinage diocésain à Lourdes 2015
Messe d’ouverture Pèlerinage diocésain à Lourdes -­‐ Samedi 4 juillet 2015 -­‐ Première lecture : Is 61, 9-­‐11 Evangile : Jn 15, 9-­‐12 Laissons-­‐nous saisir par la foi de Marie ! « Leurs descendants seront connus parmi les nations, et leur postérité, au milieu des peuples. Qui les verra pourra reconnaître la descendance bénie du Seigneur. Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. » (Is 61, 9-­‐10). La parole du livre d’Isaïe que nous venons d’entendre est une parole de consolation que Dieu adresse à chacun d’entre nous au début de ce pèlerinage. Nous sommes les enfants de Marie. Marie est notre mère. Nous sommes les bénéficiaires de la bénédiction que Dieu ne cesse de donner à son peuple, de génération en génération, ce peuple rassemblé par le fils de Marie. A Lourdes, nous expérimentons comment Marie nous enfante, nous donne de naître et de renaître dans cette confiance irréductible de croyants. Nous sommes comme saisis dans le grand flux des pèlerins de Lourdes, ce peuple de pèlerins qui nous entraîne devant la grotte avec une humble confiance, une confiance que rien ne peut ébranler. Cette confiance est plongée dans la foi de Marie, dans la conviction de Marie : « Dieu élève les humbles et il comble de biens les affamés. » (Lc 1, 52b-­‐53a). Etre enfanté par Marie, c’est recevoir un lien nouveau, toujours renouvelé, plus intime, avec son fils Jésus. La joie de Marie est de donner son fils pour que nous devenions les frères et sœurs du Christ, pour que nous devenions ses amis, ses disciples. Marie veut nous greffer à la joie profonde qu’elle a elle-­‐même reçue. Quelle est cette joie ? La joie de connaître la bonté de Dieu. La joie de connaître sa miséricorde. Oui, « il élève les humbles et comble les affamés. » C’est ce que Marie a vu concrètement dans les actes et les paroles de Jésus jour après jour. Là est le vrai motif de sa joie. Bien sûr, comme toute mère, elle était fière de son fils. Mais au-­‐delà de cette fierté naturelle, c’est le regard de foi de cette femme qui nous intéresse. Sa foi a su découvrir ce que Dieu réalisait à travers la personne de son fils. C’est-­‐à-­‐dire que Dieu accomplissait en lui la promesse faite au peuple d’Israël. Elle a compris aussi que le salut était pour tous les peuples. A Lourdes, nous sommes les beaux témoins de ce salut qui est reçu dans le monde entier. Pour le comprendre, il suffit de se mettre au pied de la grotte et de deviner les nationalités de ceux qui viennent y prier avec confiance. Laissons-­‐nous saisir par la foi de Marie. Cette foi qui jaillit en un fleuve immense de louange, d’exaltation et de jubilation. En voyant le visage de Jésus, Marie a reçu la révélation de l’amour de Dieu le Père et elle veut nous donner son fils pour que lui-­‐même nous conduise à son Père. Comme le pape François a pu le montrer avec force dans son exhortation « La joie de l’Evangile », lorsqu’on a découvert l’amour et la miséricorde de Dieu, lorsqu’on a été touché par cet amour, on ne peut se taire. On devient naturellement un disciple missionnaire. Mes amis, devenons les uns pour les autres des disciples missionnaires, des témoins de l’amour de Dieu par notre charité et par nos paroles réconfortantes. Marie est habitée par ce même dynamisme. Comblée de joie, elle nous donne son fils, la source de la joie. Que dit-­‐elle à chacun d’entre nous au seuil de ce pèlerinage ? Elle nous invite avec force à être pleinement confiants envers son fils. Plus encore, à être obéissants envers ses paroles et ses commandements. Comme il ya deux mille ans, aux serviteurs de Cana, elle nous dit à chacun : « Tout ce qu’il vous dira, faites-­‐le.» (Jn 2, 5b). Qu’est-­‐ce que le Christ nous a dit aujourd’hui à travers l’Evangile que nous venons d’entendre ? « Mon commandement, le voici : aimez-­‐vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » (Jn 15, 12). Mes frères et sœurs, tout au long de ce pèlerinage, mettons en œuvre ce commandement. Et que chacun le vive selon son état, sa condition. A vous, les catéchumènes et les néophytes, bienvenue à Lourdes ! Laissez-­‐vous entraîner dans le flux de la confiance mariale et de la prière. A vous, pèlerins valides, portez-­‐nous tous dans votre prière, portez le diocèse de Meaux devant le Seigneur et devenez des disciples missionnaires plongés dans la joie de l’Evangile pour être remplis de zèle à votre retour en Seine-­‐et-­‐Marne. A vous, frères et sœurs malades et handicapés, je donne la même mission de la prière. Devenez de beaux disciples missionnaires. Si je m’adresse à vous tout spécialement, c’est que je sais que le Seigneur écoutera vos prières avec beaucoup de proximité et d’attention. Confortez-­‐nous tous par votre foi et votre sourire. A vous, les jeunes, et vous êtes nombreux dans des services différents – le service de l’autel, le service de l’hospitalité, le service de la musique – donnez le beau témoignage de la bénédiction de Dieu, génération après génération. Et secouez-­‐nous par votre enthousiasme, par votre joie de croire, par votre joie de servir. A vous, frères et sœurs de l’hospitalité, donnez le beau témoignage du service. Faites-­‐nous comprendre que l’identité d’un croyant, c’est de servir. Chers frères et sœurs, diacres et prêtres, mettez-­‐vous au service du peuple de Dieu. Ne ménagez pas votre peine. Soyez les signes de la bonté de Dieu. Un mot pour les séminaristes. Vous êtes quatre parmi nous. (Francesco devait être avec nous, mais il n’est pas venu car sa grand-­‐mère est décédée il y a quelques jours.) Merci de votre présence, merci d’avoir entendu l’appel du Seigneur. Votre présence est un beau signe de joie et d’action de grâce. Vous êtes en formation : laissez-­‐vous enseigner par ce que vous voyez, laissez-­‐vous enseigner par la foi du peuple de Dieu. Avancez devant l’autel et regardez ce peuple. Je vous le redis avec insistance : laissez-­‐vous éduquer sa foi. Ici, vous êtes devant sa grande diversité – diversité des âges, diversité des situations. Nous avons, comme en miniature, le diocèse de Meaux. C’est ce peuple que vous êtes amenés à servir. Ensemble, nous pouvons dire avec beaucoup de cœur : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon sauveur. » (Lc 1, 46-­‐47). Amen. + Jean-­‐Yves Nahmias Evêque de Meaux