De la Gestion Différenciée au Développement Durable

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De la Gestion Différenciée au Développement Durable
Thierry CHARMARTY
Conseil Général de la Dordogne
Service Espaces Verts
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la Gestion Différenciée ?
> Fondée sur une diversification de la vocation des espaces, la Gestion
Différenciée concilie un entretien environnemental adapté des espaces verts selon leurs
caractéristiques et leurs usages, les moyens humains ainsi que le matériel disponible.
> Il est important de définir le bon entretien au bon endroit.
> Si certains espaces (édifices, places, parcs historiques, etc.) nécessitent un
traitement horticole, d'autres peuvent bénéficier d'un caractère plus authentique grâce à
l'adoption de modes de gestion basés sur des techniques adaptées, qui favorisent un
entretien moins contraignant et plus respectueux de l'environnement. (Espaces naturels,
dépendances vertes routières, etc…)
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Jardin de prestige
Le jardinier maîtrise l’espace,
lieu de création, d’expression
et d’imagination
Entretien intensif
Jardin Naturel
Le jardinier observe et
accompagne la nature
Entretien extensif
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Les objectifs
1 / Proposer un palette de paysages et de milieux aux usagers en
variant les formes paysagères, depuis les jardins jusqu’aux espaces
champêtres et sauvages.
Sont ainsi valorisés les haies bocagères, les prairies humides, les mares, les
bois , etc,..
2/ Stopper progressivement toutes les nuisances environnementales
entraînées par une gestion horticole intensive notamment diminuer voir
supprimer la pollution par les produits de traitement, notamment les
pesticides, et pratiquer une gestion extensive dans la mesure du nécessaire
3 / Rechercher un mode de gestion économe des ressources
naturelles comme l’eau, l’énergie, le sols, et le recyclage des déchets de toutes
origines.
4 / Préserver et enrichir les espaces naturels et favoriser les espèces
indigènes, pour favoriser une diversité adaptée.
10 ha de Parcs et jardins
1000 ha d’espaces naturels
10 000 arbres d’alignement
4 centres de Vacances
38 collèges
17 km de voie verte
Parc matériel de
250 machines
250 m² de serre
1 équipe de techniciens
50 jardiniers
10 apprentis
Comment mettre en place la Gestion
Différenciée ?
> Classification appropriée des espaces selon leur
situation, leur taille, leur image, leur intérêt écologique, leur
usage ainsi que l'attente sociale qu'ils suscitent.
Cette classification permet de définir les objectifs de gestion
pour chaque site, avec en face l'évaluation des moyens
nécessaires et disponibles affectés à l'entretien (moyens
humains, matériels, financiers, etc.), en privilégiant des
actions qui soient respectueuses de l'environnement et qui
favorisent l'embellissement du cadre de vie et des paysages.
ENTRETIEN CLASSE 2
Surface enherbée :
> gazon de graminées en équilibre avec une flore herbacée rase
(pâquerette, achillée, trèfle, etc.)
> Tonte rotative "mulching" hauteur 6 à 8 cm
> Finition tonte (débroussaillage de toutes les zones inaccessibles à la
tondeuse)
> Fréquence : 15 à 20 fois/an de avril à novembre – 1 tonte/ semaine
> Ramassage des feuilles (automne) 3fois/an
ENTRETIEN CLASSE 2
Massif arbustif en forme libre
> Massif laissé en forme libre mais dont le développement est maitrisé
(pas de débordement dans les allées)
> Taille au sécateur 1 à 2 fois/an Printemps et automne
> Enlèvement bois mort
> Mulchage par réutilisation des déchets de taille sur place en couvre
sol
> Eclaircie et recépage des arbustes (tous les 3 à 5 ans en fonction
des essences).
ENTRETIEN CLASSE 2
Haie naturelle
> Aspect sauvage, type haie bocagère
> Laisser fruits et graines pour la nourriture des oiseaux
> Régénération par recépage
> Mulchage si nécessaire
Surfaces minérales
Cheminement de petites surfaces
perméables
> Désherbage manuel/thermique ou
mécanique
> Ramassage des feuilles mortes (autant
que nécessaire)
> Réparation mineur de la surface
Grande surface perméable (parking)
> Enherbement systémique
> Tonte (autant que nécessaire). Les
plantes érigées ne sont pas acceptées
> Ramassage des feuilles (automne)
Surface imperméable (enrobés)
> Ramassage des feuilles
> Désherbage systématique de l'herbe (désherbage manuel )
Aire de jeux
> Contrôle quotidien
> Consigne dans la main courante
> Entretien du sol : ramassage des papiers, ratissage des graviers, etc.
> Entretien courant des jeux (petites réparations)
> Contrôle annuel par organisme agréé
ENTRETIEN EXTENSIF (classe 4)
Surface enherbée :
> Prairie naturelle : formation herbacée d'origine naturelle
> Fauchage printanier : tondo broyeur pour le maintien des
cheminements et des zones anti feu (5fois/an)
> Prairie : Fauchage printanier avec exportation : Fenaison par
agriculteurs
> Prairie : Pâturage 1 fois/an (fin mai/début juin)
ENTRETIEN EXTENSIF (classe 4)
Boisement aménagé :
> Maîtrise de la dynamique naturelle
> Débroussaillement le long des cheminements (travaux pare feu) 2 fois/an
> Mise en sécurité des zones accessibles (élagage, abattage, arbres morts)
Exemple : cheminement autant que nécessaire
> Plan de gestion forestier
Il serait toutefois réducteur de limiter les choix d’entretien des espaces
verts à leurs seuls aspects techniques et économiques.
L’élargissement des missions démontre une implication de plus en plus forte
des services concernés dans le domaine social comme dans le domaine culturel.
La gestion différenciée ou optimisée des espaces verts s’inscrit ainsi dans la
logique du développement durable selon 4 axes majeurs :
l’environnement
le social
l’économique
le culturel
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> ENJEU ENVIRONNEMENTAL OU ECOLOGIQUE
Préserver et enrichir la biodiversité :
A une époque où un certain nombre d’espèces disparaissent ou sont
menacées, l’intérêt de préserver et d’enrichir la biodiversité de la faune et de la
flore parait essentiel.
L’exemple des continuités végétales à travers le tissu urbain est édifiant :
les réseaux verts constituent de véritables << corridors >>, permettant à la nature de
pénétrer au cœur de la ville tout en facilitant l’échange et la préservation du
patrimoine génétique végétal et animal.
Reliés entre eux, des espaces peu intéressants prennent une véritable << valeur
ajoutée écologique >>.
> TRAME VERTE
> TRAME BLEUE
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Sur les Routes Départementales
4500 hectares de Dépendances
vertes Routières
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Abris à insectes
Une généralisation sur l’ensemble
des parcs et jardins du
département
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Prairie ou jachère fleurie. Que ce soit
pour les abeilles, les papillons ou les
couleurs……….
Un fauchage par an contre
10 tontes auparavant
Verger conservatoire avec
préparation d’une futur prairie
mellifère
Attention : Seule les espèces
indigènes sont acceptées
Le jardinier observe et prend des
initiatives.
Des chemins se dessinent de façon
aléatoire pour relier des zones de
repos et permettre la découverte du
site.
Gérer les ressources naturelles :
> l’eau
Dans les années 70, le développement des surfaces
gazonnées et la généralisation des systèmes d’arrosage intégrés ont augmenté de
manière significative les consommations d’eau des services espaces verts.
Comme toute ressource naturelle, qu’elle soit issue de la
nappe phréatique ou des cours d’eau, l’eau doit être utilisée sans gaspillage.
Les avancées technologiques de ces dernières années
permettent d’optimiser les apports d’eau et de réaliser des économies très
importantes, notamment grâce à la gestion centralisée de l’arrosage (arrosage de
nuit, sondes hygrométriques...).
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Récupération de l’eau de pluie
Sensibiliser les enfants lors de la
réalisation de jardins écoles
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Privilégier les Arbustes et plantes
vivaces pour le fleurissement
Economie d’eau
Economie de main d’œuvre
Intérêt toute l’année
Intégrer un arrosage par diffusion
Systématiser les paillis (copeaux
de bois, chanvre, coquilles de noix,)
pour limiter l’évaporation
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Limiter l’emploi des bacs et
suspensions
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Pour les gazons de prestige nécessitant
l’irrigation
> Privilégier l’arrosage intégré
automatique avec sonde hygrométrique,
pluviomètre relié à un calcul ETP
> Consommation d’eau divisée par
deux par rapport à un arrosage
manuel
> les déchets verts
Autrefois brûlés ou mis en décharge, les déchets verts
représentent un gisement de matières végétales intéressant, transformable en
compost. Traité ce compost peut suffire à couvrir les besoins en amendements
organiques pour la création ou l’entretien des espaces verts à une époque où la
France importe la plupart des amendements organiques qui lui sont nécessaires.
Réfléchir aux moyens de les réduire ou les recycler in situ
fait partie intégrante des missions des services espaces verts.
« Le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas »
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Quelques exemples pour limiter les déchets:
> LES DECHETS DE TONTE
> LES DECHETS LIGNEUX
> LES ACHATS ECO-RESPONSABLES
> LES DECHETS DE TONTE
Le choix de la semence est primordiale. Elle doit être adaptée au
climat, au sol, à l'exposition mais aussi à croissance limitée, ce qui
réduit le nombre de tonte.
> LES DECHETS DE TONTE
Le ramassage du gazon qui se limite à des espaces précis et
restreints (5 sites sur le Département).
La tonte "mulching" qui se généralise et permet de retraiter
les déchets sur place : (Gain de temps à la tonte, pas de transport de déchets,
du matériel moins encombrant).
> LES DECHETS DE TONTE
Broyage ou pâturage ou fenaison des prairies 1 fois/an
Favorise la biodiversité,
Valorise le déchet
En 2011, 34 hectares ont été exploités par des agriculteurs par conventions
LES DECHETS LIGNEUX
Le choix des essences tient
compte du développement du végétal
(arbres/arbustes) ce qui minimise les
interventions de taille et donc les
déchets.
Les agents de travaux sont
formés à la taille raisonnée
(mieux tailler/moins tailler).
LES DECHETS LIGNEUX
Le mur végétal est banni.
LES DECHETS LIGNEUX
Le bois non valorisable en bois d'œuvre (ex. abattage d'arbres
malades, tronc noueux, bois souillé) est stocké puis broyé en plaquettes par
un prestataire. (Plan Bois Energie)
LES DECHETS LIGNEUX
Tous les déchets de tailles inférieurs à 10 cm de diamètre sont
broyés ce qui réduit le volume/10.
- réduction du coût de transport,
- gain de productivité sur chantier,
- revalorisation des déchets immédiatement.
Les broyats sont utilisés en paillage sur plantation après stockage ou réemploi
immédiat.
Plusieurs avantages du paillage :
> Limite la pousse des adventices,
> Limite l'évaporation donc l'irrigation,
> Améliore les qualités physio
chimiques du sol,
> Participe au bon développement et
au bon état sanitaire des végétaux
LES DECHETS LIGNEUX
Le recyclage sur site
Limite le transport et permet un
réutilisation in situ
LES DECHETS LIGNEUX
Plateforme de compostage pour les
grandes quantités :
> Revalorisation des déchets pour
l’ensemble de nos sites
> Connaissance de la provenance des
déchets
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LES ACHATS ECO-RESPONSABLE
Toile de paillage biodégradable qui
remplace les toiles en polyéthylène et toiles
tissées.
Godets biodégradables ou privilégier les
plantations en racines nues ou en mottes
pour ne plus utiliser de contenants PVC.
Utiliser dans les aménagements des
matériaux locaux et recyclables comme le
bois (Robinier, Douglas, Châtaignier) qui
seront broyés puis compostés en fin de vie.
Limiter les pollutions :
Une remise en question des pratiques, être à l’écoute des changements et
oser modifier son organisation de travail s’avère indispensable pour ne plus parler de
« phyto »,engrais et autre produits chimiques.
Les services espaces verts restent attentifs à la recherche de solutions
alternatives aux intrants et traitements chimiques :
- Binage, sarclage, …..
- Protection Biologique Intégrée (traitements préventifs,
pièges à phéromones)
- Pratiques culturales de compensation (mulch, plantation de
vivaces, BRF)
- Choix de végétaux adaptés au climat non sensibles aux
maladies
- Désherbage thermique, manuel, mécanique, etc…
aux nuisances sonores :
- Matériel espaces verts électroportatif
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> ENJEU ECONOMIQUE
La connaissance des surfaces à entretenir et la définition des interventions a
y pratiquer a permis :
L’optimisation des moyens humains, matériels et financiers, essentielle pour
faire face à l’évolution des surfaces et aux restrictions de main d’œuvre et budgétaire.
La Mécanisation :
Le matériel est :
mieux dimensionné.
professionnel
mutualisé pour limiter l’inactivité de certaines machines
La conception de certains espaces a été par ailleurs simplifiée afin de
mécaniser au mieux l’entretien. (exemple : Eliminer les bordures saillantes)
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Maîtrise des temps de travaux :
La définition de ratios d’entretien par type de site, par tâche… constitue
autant d’informations essentielles pour analyser l’activité d’un service et en tirer
d’éventuels enseignements sur les modes d’organisation, les choix de matériels,
d’équipements, etc…
Un logiciel de suivi d’activité permet d’évaluer si le matériel et la
main d’œuvre affectés à un site sont bien en rapport avec le résultat attendu.
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Maîtrise des coûts de fournitures :
La maîtrise des coûts de fournitures est également devenue une priorité pour
continuer à assumer l’entretien des espaces verts malgré les budgets de fonctionnement
bloqués, voire réduits : le contrôle de l’utilisation de l’eau, des produits, des carburants et
la recherche d’économies de consommations par des démarches « qualité » permettent de
réduire sensiblement les dépenses de fonctionnement.
- Groupement des commandes de fournitures courantes
- Choix de produits locaux
- Gestion de stock rigoureuse
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> ENJEU SOCIAL
Actions sociales ou éducatives :
JOURNEE NATURE
JARDIN ECOLE
ACCUEIL DES PMR
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> ENJEU CULTUREL
La dimension culturelle de l’entretien des espaces verts englobe la
conservation et la valorisation du patrimoine qu’il soit végétal (les collections, la
diversité des espèces végétales) ou historique (conserver ou restaurer les jardins
botaniques, protéger les arbres remarquables), tout en veillant à la maîtrise et à la
transmission du savoir-faire et de l’art du jardinier (tradition et modernité).
Jardin des châteaux de Bourdeilles
Jardin Ephémère à l’ECFM
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CONCLUSION
De plus en plus conscient de la fragilité de l’environnement, le public est aujourd’hui
prêt à admettre des pratiques d’entretien différentes si elles sont expliquées et
motivées.
On peut résumer la gestion différenciée :
-
A du bon sens
Beaucoup de communication
Concertation
De l’énergie positive
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Et surtout des jardiniers motivés et volontaires malgré l’ampleur de la tâche
MERCI

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