L` HYMNE à l` AMOUR
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L` HYMNE à l` AMOUR
ÉGLISE RÉFORMEE DE LANGUE FRANÇAISE EN ARGOVIE Bulletin d'information No 4/01, 1 juillet 2001 L’ HYMNE à l’ AMOUR Le 14 septembre 1949, Edith Piaf donnait en première au “Versailles” l‘hymne à l’amour dont elle avait écrit les paroles et Marguerite Monnod la musique. Une chanson qu’elle dédiait à Marcel Cerdan (champion du monde de boxe des poids moyens en 1948), son grand amour. Une chanson prémonitoire car, quelques semaines plus tard, le dernier couplet chantera sans relâche dans sa tête: Si un jour la vie t‘arrache à moi, Si tu meurs, que tu sois loin de moi Qu‘importe si tu m‘aimes, Car moi, je mourrai aussi... Marcel Cerdan s’était envolé d’Orly le 27 octobre pour rejoindre Edith. L‘avion n‘arrivera jamais à NewYork Dans la vie ce n’est pas exactement comme dans la chanson. Sur scène “Dieu réunit ceux qui s’aiment” mais dans la réalité il y a la mort d’un côté et la difficulté de survivre de l’autre. Edith Piaf, “la môme”, dit avant de chanter le soir même “Ce soir je chante pour Marcel Cerdan, à sa mémoire, rien que pour lui”. Pour elle, la vie s’arrêtait peut-être, mais pas la chanson. Elle chante ce soir-là l’hymne à l’amour en changeant le début: Le ciel bleu pour nous peut s‘écrouler, Et la terre peut bien s’effondrer... Edith Piaf, elle, a tenu le coup, le temps de plusieurs chansons, mais pas jusqu’au bout. Elle chantait quand on l’a vue s’enrouler dans le rideau de scène, au bord de l’évanouissement. Ce n’est qu’en octobre 1963 que “ceux qui s’aiment” seront réunis. Je me souviens d’une discussion, un soir lors d’un camp, ce devait être en 1964. Un pasteur me disait: “La chanson française est intelligente, mais athée”. Cela semblait tout dire, selon lui. Cette remarque m’a frappé et je ne l’ai pas oubliée. Entre temps j‘ai fait des études de théologie et souvent je pensais en écoutant certain professeur: “Sa théologie est intelligente, mais où est Dieu dans tout ça ?“ Alors, peut-être y a-t-il plus de présence de Dieu dans une chanson athée que dans certaines affirmations théologiques ? En préparant une prédication sur le dernier verset du Edith Piaf chapitre 17 de l’évangile de Jean “afin que l’amour dont tu m‘as aimé soit en eux et que je sois moi-même en eux”, j’ai laissé vagabonder mes pensées, pour être honnête comme toujours... Cet amour, comment le comprendre, comment le décrire ? Je n’ai pu m’empêcher de penser à « l’hymne à I‘amour”: Le ciel bleu sur nous peut s‘effondrer Et la terre peut bien s’écrouler Peu m‘importe si tu m‘aimes Je me fous du monde entier. (*) Oui Seigneur, que peut-il m‘arriver ? Peu importe puisque tu m’aimes... Jean-Pierre Vuilleumier (*) voir le texte entier de la chanson à la page centrale SUR TROIS NOTES … Ce n‘est qu‘un coin de poésie Dans le ciel des matins de pluie C’est un baiser un peu futile 1 Dans un tendre matin d’avril. C’est une bouteille à la mer, Une oasis dans le désert. Une chanson, c’est trois fois rien, Une chanson c’est du champagne, un frisson... Une chanson! à quoi ça sert une chanson ? Ça dure à peine une saison, une chanson, Ce n ‘est qu‘un point dans l’infini, Un petit bout de mélodie, Que l’on invente sur un piano Et qu‘on habille avec des mots. C’est un prénom sur une page Un jour, un mois, juste une image Et dans le fleuve d’aujourd’hui, C’est sûrement toute ma vie. C’est peu de chose, une chanson... Mais dis-moi ce que nous ferions S’il n‘y avait plus de chansons ? Texte d’après Charles Dumont Chanteur-compositeur La chanson est éternelle, dit-on couramment. Est-ce si sûr ? La chanson est, sous sa forme de chanson, étroitement liée à l’existence de l’homme sur cette planète. Rien de plus relatif que cette éternité ! Bien avant que la radio et toute la technique qui s’ensuivra ne nous la servent à domicile, la chanson tenait une place considérable dans la vie de l’homme de tous les jours. Il y a des chansons pour toutes les heures, pour toutes les humeurs, pour toutes les circonstances. Il y en a pour la cuisinière et le ministre, pour le juge et le malfaiteur, pour le savant et l’ignorant. Espèce de commentaire permanent à l’existence sous toutes ses formes, la chanson est partout chez elle. On chante à Noël, pour un baptême, pour un mariage, aux enterrements, à la gloire de Dieu. Pour sublimer le pays natal, on se fait tuer en criant “la victoire en chantant” et l’on vous chante un requiem quand vous êtes mort. Difficile de s‘y reconnaître dans ce pêle-mêle ! Le bébé, à qui l’on chante une berceuse pour l’endormir, ou simplement pour l’amuser, reconnaît la voix de sa maman, de son papa, voix qui furent la première impression sonore qui l‘accueillit à sa naissance. Il découvrira son corps en entendant chanter “Ainsi font, font, font les petites marionnettes”; il chantera des rondes, il dansera, il sautera sur le rythme de chansons traditionnelles ou nouvellement écrites. A l’école, sa mémoire se meublera de mélodies, de textes qui lui permettront, sur le chemin difficile de la vie, d’en raviver le souvenir. Un mot, une phrase, une expression, un regard, une couleur et la mélodie, longtemps enfouie, glissera sur les lèvres en un soupir joyeux ou mélancolique. Pourquoi ces chansons-souvenirs nous reviennentelles ainsi du fond des temps ? Peut-être parce que ces chansons renferment la vertu de sincérité, d’émotion vraie que l’âme reconnaît sur-le-champ. Ces mélodies au “timbre éternel” doivent leur prestige à leur vérité de sentiment. Chacun retrouve comme un écho de son propre cœur à l’écoute de ces chansons et se complaît dès lors à leurs vibrations. La chanson doit. - “devrait” serait plus indiqué - sans nul doute parler au cœur, à l’âme de chacun. Elle devrait pour cela nous élever, nous soulever, nous nourrir, nous soigner, nous éduquer, nous ennoblir, en un mot, nous faire grandir. Est-ce une utopie que tout cela ? Mais une chose est incontestable: que deviendrionsnous, pauvres humains, s’il n’y avait plus de chansons? Claudine Jean-Richard LA VIE EN CHANSONS Connaissez-vous Lynda Lemay ? Non ? Moi non plus jusqu’à une après-midi. il y a quelques semaines, où, à l’écoute de la radio Suisse Romande sur une route d’Argovie, j’entends une chanson hilarante “Les souliers verts”: l’histoire d’une femme qui découvre en rentrant chez elle des souliers verts, ce qui va entraîner toutes sortes de péripéties... J’étais plié de rire à mon volant (ce qui, je l’avoue, peut être assez 1 dangereux ). Ce qui m a plu tout de suite, c’est le formidable accent de cette chanteuse canadienne, sa vivacité, son humour pétillant et son talent pour raconter une histoire de vie en trois minutes de chansons. Je me suis donc précipité chez le disquaire et en suis ressorti avec deux disques qui m’ont d’abord surpris, puis enthousiasmé: surpris, car je m’attendais à ce que chaque chanson soit dans le style comique des “souliers verts”... Or Lynda Lemay (qui est auteur et compositrice) joue avec toute la palette des sentiments et des émotions, la drôlerie bien entendu, mais aussi la mélancolie, la tristesse, les regrets, voire les remords de conscience (dans la très belle chanson “La place au sous-sol” notamment, l’histoire d’une fille qui regrette après la mort de sa mère de ne pas l’avoir accueillie chez elle). Chaque chanson crée un univers en prenant sur le vif un moment de vie. Et ce qui change de tant de rengaines diffusées sur les ondes, c’est qu’il n’est pas seulement question d’amour sirupeux (au sirop d’érable ?). Linda Lemay évoque les relations émouvantes et difficiles parfois avec la génération qui nous précède (“Paul-Emile a des fleurs”), le bonheur d’être soi-même mère (“La marmaille” - “Comme si tu étais moi”), la violence possible dans la famille (“J’ai battu ma fille” - “Pourquoi tu restes?”), la solitude aussi, qui peut conduire à la tentation du suicide (“Les filles seules” - “Chaque fois que le train passe”). Il faut écouter les paroles, les laisser résonner en nous, y revenir pour y confronter nos propres expériences de vie et nos sentiments ambivalents. Mais, même avec les sujets 2 les plus graves, le fait que ces épreuves se transforment en chanson, permet de les dédramatiser, de les affronter et de les dépasser. Et l’écoute attentive peut conduire alors à un réel travail spirituel.. Et puis, il y a l’humour et le rire qui ne sont jamais loin, comme avec: LES MAUDITS FRANCAIS Ils parlent avec des mots précis Puis ils prononcent toutes leurs syllabes Ils passent leurs grand’ journées à table Ils ont des menus qu’on comprend pas Ils boivent de l’eau comme si c’était de l’eau Ils mangent du pain, puis du foie gras En trouvant le moyen d’ pas être gros Ils font des manifs aux quart d’heure A tous les maudits coins de rue Ils disent qu‘ils dînent quand ils soupent Et il est deux heures quand ils déjeunent Au petit matin ça sent le yaourt Ils connaissent pas les oeufs bacon En fin d’soirée, c’est plus choucroute Magret de canard ou escargots Tout se déroule bien jusqu‘à ce qu’on goûte à leur tête de veau Un bout d’paupière, un bout d’gencive Un bout d’oreille, un bout d’museau Pour des papilles gustatives de Québécois c’est un peu trop. (à lire avec l’accent du Québec !) Michel Cornuz RETROSPECTIVES allés boire un café. Après une petite balade, une partie du groupe est rentrée tandis que l’autre partie est allée visiter des aquariums. Vendredi, nous avons visité l’imposant Palais des Papes et avons pique-niqué en haut d’une petite colline avec une belle vue sur Avignon et son pont. Nous avions reçu le droit d’aller nous balader et de faire du lèche-vitrine pendant environ deux heures. Enfin nous sommes montés sur le pont d’Avignon. Nous avons dansé un peu au rythme du mistral qui soufflait à des vitesses infernales et plus tard nous sommes redescendus; il était déjà temps de rentrer. Le lendemain nous avons nettoyé la maison. Malheureusement cela a mené à de mauvaises aventures, mais bon, même cela a été surmonté. Nous avons quitté avec regret le soleil et la chaleur pour revenir au froid et à la pluie, même à la neige. Ça nous a fait un changement radical. Nous avons passé une belle semaine bien trop courte, mais nous ne pouvions rien changer: l’école attend. Nous voudrions remercier, au nom de tous les catéchumènes, Vonette, Anne-Chantal, Martin, Tony et naturellement Michel de nous avoir supportés pendant cette semaine. Nous tenons aussi à remercier la paroisse d’Avignon pour l’hébergement et la sympathie. Et bien sûr aussi la paroisse d’Argovie. MERCI Thomas Pollet & David Haemmerli Journée des enfants de la CERFSA AARAU, samedi 19 mai 2001 Camp des catéchumènes AVIGNON (avril 2001) “En voiture, Simone !“ Départ d’Aarau à 9.00 heures du matin, direction Avignon pour un long voyage d’environ huit heures. Arrivés à Avignon. nous avons rencontré le beau temps du sud. La maison était un peu plus froide, mais tout de même accueillante. Les douches par contre l’étaient moins, sauf pour les araignées La maison était super bien située, on avait quasi tout le temps du soleil, il y avait un magnifique et grand jardin et de belles promenades à faire. Le soir venu, nous sommes allés nous coucher bien fatigués, mais ayant encore la force de papoter un bon bout de temps, ce qui ne plaisait pas tellement aux moniteurs. Une fois (reposés ?) réveillés nous sommes partis pour aller visiter un aqueduc (le Pont du Gard) très impressionnant, non seulement par la grandeur mais aussi par la précision de la construction. Ensuite, après le pique-nique, nous avons visité le musée du désert et avons même vu la maison de Roland le Huguenot. Puis nous nous sommes promenés dans l’incontournable forêt de bambous. Après une visite bien bamboutée, nous sommes rentrés. Le lendemain, nous avons commencé la journée par une visite de la Tour de Constance et nous avons bien résisté au vent. Pour le pique-nique nous nous sommes installés au bord de la mer. Pendant que certains préféraient essayer de bronzer au soleil, les autres sont Plus de 40 enfants (et 22 adultes) ont participé à Aarau à la traditionnelle journée des Eglises de langue française en Suisse alémanique. Le thème en était: “Les moutons et les bergers”. Par une belle journée ensoleillée, les enfants ont visité la bergerie de la famille Blétry à Küttigen où Cosette Blétry leur a transmis sa passion pour les moutons. Du lait au beurre, de la laine fraîchement tondue au pull tricoté, aucun mystère n’est resté inexploré. Petits et grands ont essayé patiemment de carder ou de filer la laine avec des pommes de terre, des rouets de fortune ou de vrais rouets. Ce n’était pas facile d’exercer ces gestes ancestraux Nous remercions sincèrement Cosette pour ce moment exceptionnel qu’elle nous a fait partager. L’après-midi a été entrecoupé de bricolages, de chants, de jeux, de vidéos. Le culte a pris une allure un peu particulière où moutons, bergers, loups, chacals et même bouchers ont reconstitué la parabole de la brebis perdue. Nous remercions la paroisse alémanique d’Aarau qui nous a prêté la “Zwinglihaus”. Cette maison était magnifiquement adaptée à cette journée. 3 Nous remercions également les moniteurs, pasteurs et amis de Bâle, de Zurich et d’Argovie qui nous ont aidés à organiser cette journée inoubliable. Les enfants sont rentrés ravis. Le dernier petit bout de chou que nous avons ramené à la maison nous a dit: “Dites quand est-ce que vous m‘organiserez une nouvelle fête ?“ Eh bien rendez-vous est pris pour l’an prochain à Bâle. Anne-Chantal Mezger 4