Plan de rapprochement en matière de formation professionnelle et

Transcription

Plan de rapprochement en matière de formation professionnelle et
L’action professionnelle
Plan de rapprochement en matière
de formation professionnelle et
technique
Le 12 juin dernier, le MELS rendait
public son Plan de rapprochement
en matière de formation professionnelle et technique, financé à
hauteur de 26 millions de dollars
pour trois années. Deux ans après
le Forum sur l’avenir de l’enseignement collégial, le réseau saute dans
le train de la régionalisation. Bref Les modalités
regard sur les objectifs, les modal- du rapproités et le financement de cette invi- chement
Parmi les
tation au partenariat.
Éric Beauchesne
Conseiller au bureau exécutif
de la FEC
Les objectifs
Selon ses promoteurs, le Plan de rapprochement vise à faciliter la qualification, la diplômation et l’intégration d’une main-d’œuvre
issue des formations professionnelle et technique à un marché du travail en pénurie de
personnel qualifié. Ce plan est présenté comme une voie de solution aux problèmes de
baisse démographique et de déclin des programmes de formation notamment en région.
Finalement, il se veut un incitatif à la poursuite des parcours de formation des diplômées et diplômés du niveau secondaire au
niveau collégial par l’établissement de passerelles et la reconnaissance des acquis.
Trois « chantiers » reposant sur
une stratégie partenariale
Le Plan de rapprochement s’articule
autour de trois axes qui visent le rapprochement interordres entre les établissements et
la concertation régionale ; entre les programmes, l’organisation de la formation, l’organisation des services et le milieu du travail.
Ces « chantiers » touchent donc les infrastructures, les services et l’organisation pédagogique, dans un contexte où figurent les
4
En cours d’élaboration au début de 2007, les balises ministérielles visent la mise en oeuvre du Plan de rapprochement en
matière de formations professionnelle et technique en identifiant les acteurs et leur rôle.
Les balises ministérielles pour l’élaboration des plans régionaux
d’aménagement de l’offre de formation constituent à la fois une
suite et un complément au Plan de rapprochement, en permettant
d’ajouter à sa dimension régionale des mesures nationales visant à
assurer la cohérence d’ensemble du dispositif et son équité. Si, au
niveau local, les tables interordres apparaissent comme les acteurs
principaux, c’est au Comité national des programmes d’études professionnels et techniques (CNPEPT) qu’est dévolu ce rôle au niveau
national.
Le CNPEPT et les autres acteurs
moyens proposés
par le MELS à
l’initiative des
régions, on
retrouve notamment le
partage d’infrastructures
et de services,
les autorisations provisoires de
programme,
les autorisations partagées
d’enseigneIllustration
: Alain Re
no
ment, le regroupement d’élèves
dans des troncs communs de programmes
apparentés, l’établissement de passerelles
entre les programmes d’études, la modulation
des programmes, l’alternance travail-études,
l’utilisation pédagogique des nouvelles technologies et la consolidation des services
régionaux de reconnaissance des acquis. Les
partenaires pourront développer des pôles
d’expertise régionaux, des créneaux d’excellence et des formations « permettant d’apporter une réponse rapide à des besoins
ponctuels »1. En effet, le Plan cite en exemple des projets pilotes déjà implantés dans
quatre régions : Lanaudière, Centre-duQuébec, Montérégie et Saguenay-Lac-SaintJean.
Créé en 1997, le CNPEPT est un comité paritaire chargé
de l’élaboration et de la révision des programmes professionnels et techniques ainsi que de leur répartition sur le territoire.
En 2006, la Plan de rapprochement y ajoute le mandat de proposer au ministre des balises générales communes, d’examiner
les plans d’aménagement de l’offre proposés par les instances
régionales, de faire le suivi de la mise en œuvre du Plan et de
produire un bilan des résultats. S’il revient au ministre de choisir les interventions’accorder les budgets, le CNPEPT doit
d’abord émettre un avis de conformité sur les projets.
D’autres collaborations sont aussi sollicitées. Le Secteur de la
formation professionnelle et technique et de la formation continue
(FPTFC), en collaboration avec Emploi-Québec, mettra à la disposition des tables interordres et des directions régionales du
MELS, un système régional de veille des besoins de formation et
des portraits de la formation dans chacune des régions. Le Comité
de liaison entre l’enseignement secondaire et l’enseignement collégial
(CLESEC) pourra procéder à des analyses complémentaires requises
par les projets. Des contributions seront recherchées auprès d’autres
partenaires, notamment des entreprises ou ministères, particulièrement aux fins de financement des projets. Le MELS répondra aux
demandes qui lui sont adressées en matière d’assouplissements requis pour les rapprochements recherchés.
Les balises du plan régional d’aménagement
de la formation
1.
2.
3.
4.
Le financement
acteurs de la gouvernance régionale et du
milieu du travail.
Les tables régionales interordres sont la
plaque tournante de ces différentes actions
de rapprochement, car y siègent les représentantes et représentants des commissions
scolaires et des collèges. Ces tables ont à
charge d’assurer l’accessibilité et la viabilité
de la formation en région et d’optimiser
l’utilisation des ressources disponibles sur le
territoire, notamment par le partage d’expertises et le regroupement de services.
Chaque table interordres préparera un plan
régional d’aménagement de l’offre de formation respectant les balises ministérielles en
cours d’élaboration.
Balises pour l’élaboration des plans
régionaux d’aménagement de l’offre
de formation
L’investissement consenti de 26 millions
de dollars sur trois années est ponctuel, chaque région devant élaborer un fonds régional
de développement par la régionalisation
d’éléments de financement et par la génération d’économies. Un budget transitoire de
démarrage de 15 millions sur trois ans est
attribué aux tables interordres. De plus,
6 millions seront injectés dans le développement de services de reconnaissance des acquis ; 1,5 million pour la création de modes
d’organisation facilitant le passage en continuité de la formation professionnelle à la formation technique ; 1,7 million sera versé au
projet Cégeps en réseaux ; 1,2 million soutiendra les projets pilotes régionaux et 400 000 dollars soutiendront le rapprochement avec le
milieu du travail.
Le Plan ajoute peu de nouveautés en ce
qui concerne les objectifs poursuivis, qu’il
livre une offre très diversifiée – sinon
baroque – de modalités d’application et
surtout qu’il balise et finance les initiatives.
Le MELS se fait ici le facilitateur de l’initiative
des partenaires régionaux de l’éducation, en
facilitant une concertation qu’il n’a pas jugé
bon, jusqu’ici, d’étendre aux enseignants, professionnels ou employés du soutien.
1
Plan de rapprochement en matière de formation
professionnelle et technique. MELS, juin 2006.
Celles-ci sont au nombre de quatre :
Une approche régionale comprenant la concertation des organismes, la consultation des partenaires et la complémentarité des
ressources de formation disponibles.
La réponse aux besoins du marché du travail selon le profil socioéconomique, les perspectives et priorités de développement
de la région et du Québec, notamment par l’adéquation entre la
formation et l’emploi, l’intégration de la formation continue et
des services de formation aux entreprises et en entreprise.
Le potentiel de recrutement d’élèves, d’étudiantes et d’étudiants jeunes et adultes en considérant les perspectives démographiques, les perspectives socioéconomiques et l’attraction de
la formation.
La faisabilité économique par l’utilisation optimale des ressources.
> QUELQUES ENJEUX <
Le plan de rapprochement et les balises ministérielles, bien
qu’ils avancent des propositions intéressantes en matière de formation professionnelle et technique, ne sont pas sans soulever des
enjeux qu’il nous faudra prendre en compte :
• L’absence du personnel syndiqué de l’éducation, notamment les
enseignantes et enseignants, dans les lieux de pouvoir centraux
dont les tables régionales interordres ;
• Le risque de morcellement du réseau par une spécialisation
régionale des formations qui entraverait leur transférabilité ;
• La nature ponctuelle du financement annoncé et la recherche
d’économies ;
• L’impact sur les conditions de travail du développement de projets pédagogiques de durée limitée, notamment la précarité ;
• La valeur et la pérennité du diplôme émis ;
• La régionalisation des mécanismes de reconnaissance des acquis ;
• L’impact sur la formation générale de la recherche de fluidité
dans les parcours interordres ;
• L’apparition de nouvelles structures organisationelles interordres et leur impact sur les conditions de travail ;
• La stimulation de la compétition entre établissements et le développement d’un marché de l’éducation ;
• La difficulté pour les syndicats de dresser le portrait d’ensemble
d’initiatives issues de la diversité régionale.
Lors de la dernière rencontre du Comité vigilance de la FEC ,
les déléguées et délégués présents ont convenu que la fédération
devait développer une position d'ensemble et poser les jalons d’un
plan permettant d’orienter nos interventions en matière de rapprochement des formations professionnelle et technique.
Bulletin d’information de la Fédération des enseignantes et enseignants de CEGEP (CSQ) Édition N° 17 —Hiver 2007
B O I S - D E -B O U L O G N E , D R U M M O N D V I L L E , G É R A L D -G O D I N , L E N N O X V I L L E , M ATA N E , S A I N T E -F O Y, V I C T O R I AV I L L E