Demain, dès l`aube... Demain, dès l`aube, à l`heure où blanchit la

Demain, dès l'aube...
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo
C’est à la lecture de ce poème que j’ai eu envie de découvrir le dramaturge Victor Hugo. Je me
suis donc rendu au musée Victor Hugo de Villequier. Une bien belle demeure mais qui en réalité est
bien plus que cela. Cette bâtisse, c’est l’histoire d’un drame liant deux familles…
Un peu avant d’arriver à Villequier, j’aperçois un magnifique jardin avec des kiosques et des
petits chemins bâtis en bois. Non loin, une statue se découvre devant la lumière du soleil qui avait
daigné se montrer ce jour là. Intrigué, je décide de m’arrêter et de visiter ce petit parc. Sur les kiosques
on peut lire ce magnifique poème « Demain dés l’aube » mais c’est la statue qui retient le plus mon
attention. Visiblement il s’agit de Victor Hugo, les yeux rivés vers la Seine plongé dans une sorte de
désespoir presque palpable. Au pied de la Statue, une plaque ou l’on peut lire « O mon dieu l’herbe
verte pousse et les enfants meurent ». Au loin de magnifiques bords de Seine attirent mon attention par
leur beauté. L’endroit est indéniablement marqué, l’atmosphère est forte, chargée d’émotions.
Je décide donc de commencer à longer la Seine afin de me rendre au musée situé non loin. Le
décor est posé. Les rives de la Seine sont recouvertes d’un magnifique revêtement en bois. Plus
j’avance et plus je découvre des maisons anciennes et j’ai l’impression de remonter le temps à chaque
pas qui me rapproche du musée que je commence soudain à découvrir.
Une fois devant le musée, je me dis « Ah oui, C’est effectivement une maison ! ». Seule
l’inscription « Musée Victor Hugo » trahit le décor. Je franchis le portail presque nerveux, comme si
j’entrais chez quelqu’un. Le jardin est magnifique, j’aperçois une petite cabane au loin sur la droite et
m’imagine Victor Hugo prenant son petit déjeuner un jour d’été. Je me dirige vers la porte d’entrée et
je rentre.
La réceptionniste me donne un plan de visite, allume les lumières des pièces. La visite peut
alors commencer ! Visiblement je suis seul. Ce qui est impressionnant, c’est qu’on a réellement
l’impression que quelqu’un vit ici. On hésite à franchir les pièces, on se demande si on doit se
déchausser, on s’attend à ce que quelqu’un surgisse au bout du couloir, bref c’est une visite à vivre !
On découvre donc un intérieur avec toute son intimité. J’évite de toucher les meubles afin de ne
pas laisser de traces sur des matériaux qui semblent intemporels et je me vois dans les nombreux
miroirs disposés un peu partout dans les différentes pièces en me disant que Victor Hugo s’est
surement déjà vu dans l’un d’entre eux.
On découvre des écrits d’Hugo, de Vacquerie, des statuettes, un exemplaire des Misérables
ainsi que de nombreuses lettres écrites de la main de Victor Hugo notamment des échanges de
correspondances ainsi que des photographies d’époques, tout y est. Ici pas de doute, le temps s’est
arrêté.
Ainsi, je découvre le salon, le billard, les chambres qui possèdent chacune un thème de couleur
associé à des personnages importants pour Victor Hugo, le petit salon, et le petit couloir.
Décrit comme cela, on pourrait croire que la visite est vite pliée mais c’est sans compter sur la
superficie assez importante de la demeure et sur l’intérêt que chacun porte sur les documents
authentiques présent dans toutes les pièces de la maison.
Aussi je vous conseille de visiter le musée Victor Hugo qui en plus de vous proposer un
contenu riche est relativement accessible au niveau tarifaire. Comptez 4€ l’entrée. A cinquante
kilomètres du Havre et une quarantaine de Rouen, Villequier, petite commune de 800 habitants est
idéalement placée.
Je pense que certains d’entre vous connaissent l’histoire, mais il faut savoir qu’au delà de
l’évocation de l’amitié entre deux familles cette maison lie de nombreux destins dans un drame qui
résonne dans le poème « Demain, dés l’aube ».
Je repars en ayant des réponses et un ressenti particulier un peu comme si j’avais l’instant de
quelques heures effectué un retour vers le passé…
Qui a dit que les musées étaient des endroits ennuyeux ?
Guillaume Bettencourt - Commercial région Normandie