Proposer de l`Activité Physique Adaptée aux personnes lésées
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Proposer de l`Activité Physique Adaptée aux personnes lésées
Proposer de l’Activité Physique Adaptée aux personnes lésées médullaires. La réputation des bienfaits de l’activité physique auprès des personnes valides et à besoin spécifiques n’est plus à démontrer dans notre société actuelle. Des slogans présents dans notre quotidien tels que « Manger bouger » en sont les témoins. Néanmoins en fonction des particularités des personnes certaines précautions et adaptations liées aux activités physiques seront à prendre en compte afin de permettre une réalisation optimale de la pratique. Cet article se propose de faire le postulat de l’Activité Physique Adaptée auprès des personnes lésées médullaires. Les lésés médullaires et les conséquences de la lésion : Les personnes lésées médullaires, souffrent d’une atteinte de la moelle épinière. La lésion médullaire génère un déficit neurologique plus ou moins important selon le niveau lésionnel touché. Une atteinte au niveau dorsale, lombaire ou sacrée entraîne une paraplégie, c'est-à-dire une paralysie des membres inférieurs, du tronc et des organes pelviens. Une atteinte au niveau cervical entraine une tétraplégie, c'est-à-dire une paralysie des quatre membres (Désert, 2002). Le niveau lésionnel est définit par un examen neurologique de la motricité et de la sensibilité des quatre membres et du tronc, le score American Spinal Injury Association (ASIA). L’étiologie traumatique est la plus fréquente représentant 70 à 80% des lésions médullaires totales. Ces traumatismes peuvent être dus à des accidents de la voie publique, des accidents de travail, de plongeon ou surviennent au cours de la pratique sportive. La lésion médullaire peut être d’origine médicale (principalement : tumorale, infectieuse et vasculaire)Les trois quart des blessés sont des hommes âgés de 15 à 35 ans. En France on estime que 50 000 personnes sont atteintes d’une tétraplégie ou d’une paralysie avec une incidence annuelle des lésions traumatiques de l’ordre de 1 200 nouveaux cas par an (Désert, 2002 ; Seuret, 2011 ; HAS, 2007). La paraplégie et la tétraplégie sont les conséquences motrices les plus visibles de la lésion. Selon le niveau de l’atteinte, des troubles sensitifs, respiratoires, vésicaux sphinctériens, intestinaux, neurovégétatifs, génito-sexuels peuvent être présents (Désert, 2002 ; Theisen, 2006). Les risques de complications orthopédiques, cutanées telle que des escarres et des infections urinaires sont élevées. Différents facteurs liées à la lésion à savoir : les conséquences cardio-vasculaires, respiratoires et motrices, mais également l’alitement précédant la phase de rééducation aboutissant à un déconditionnement à l’effort de la personne lésée médullaire. Des conséquences psychologiques s’ajoutent à ces effets physiologiques délétères. La personne peut subir une crise identitaire, une dévalorisation de soi et de son corps devenu handicapé. Toutes ces conséquences, d’ordres physiques et psychologiques sont à prendre en considération dès la phase de rééducation. Elles ont comme principales répercussions : une diminution de l’indépendance fonctionnelle, une perte de l’autonomie dans les actes de la vie quotidienne, le travail, les loisirs, les tâches domestiques, le sport, etc. (Barbin et al., 1999 ; Theisen, 2006). L’un des objectifs de la rééducation va être d’aider, d’accompagner la personne dans cette réinsertion, la rendre la plus autonome et indépendante possible dans sa vie quotidienne (HAS, 2007). La rééducation devra permettre à la personne de s’approprier son corps handicapé. L’activité physique adaptée : un projet inscrit dans la rééducation mais également dans le projet de vie : « Les Activités Physiques Adaptées forment l’ensemble des mises en situations motrices, de type organisé ou spontané, visant à mettre en valeur les demandes personnelles, l’identité individuelle et sociale, le plaisir et les capacités d’actions et adaptatives des personnes afin qu’elles construisent leur propre projet ». L’activité physique adaptée encadrée par un enseignant en APA, fait partie intégrante du parcours de soins et est recommandée dés le début de la rééducation. (Albert & al 2012). La pratique d’APA en centre de rééducation ne se limite pas à la mise en place de réentraînement à l’effort sur un ergo cycle. Bien que ce type de réentraînement ai permis de mettre en évidence les bénéfices d’une activité physiques chez les personnes lésées médullaires. La pratique d’une activité physique améliore les capacités physiques et impact positivement sur la force musculaire, celle-ci agissant sur : les déplacements sen fauteuil roulant, les transferts, l’équilibre assis, l’endurance et la souplesse, ainsi que les capacités cardio-vasculaire. La pratique d’APA permet notamment d’optimiser l’autonomie, l’indépendance fonctionnelle et la gestion des tâches quotidiennes. Chez les lésés médullaires, l’activité physique diminue la prévalence de pathologies spécifiques telles que l’escarre et les infections urinaires. La pratique à également comme objectif d’accompagner la personne dans l’appropriation de son corps handicapé, de s’investir corporellement et recouvrer un corps comme source de plaisir. La pratique d’activité physique est également un support offrant à la personne des connaissances concernant l’entretien de ses capacités, l’éducation à la santé et l’accès à un style de vie actif et le plus autonome possible et en répondant à son projet de vie. La pratique d’APA au cours de la rééducation et par la suite favorise les rencontres et les échanges entres pairs et avec des valides. L’investissement dans une pratique permet d’éviter l’isolement social. Plus l’activité physique est associée tôt à la rééducation dans l’optique d’être poursuivie par la suite, plus elle est efficace dans l’optimisation des capacités fonctionnelles du lésé médullaire et de son autonomie. Le programme d’APA qui est proposé à la personne se doit de répondre à ses besoins, à ses attentes et se doit d’être en adéquation avec son projet de vie. Pour cela, l’enseignant en APA se doit de construire un programme personnalisé en tenant compte notamment : des possibilités de la personne, des facteurs limitant potentiels mais aussi des motivations et du projet de vie de la personne. Les possibilités de pratiques en centre de rééducation ou à l’extérieur, restent essentiellement dépendantes du niveau de l’atteinte lésionnelle. Même si toutes les activités ne sont pas envisageables dans les mois faisant suite au traumatisme, il est important pour l’enseignant en APA d’informer la personne et son entourage de ce qui est de l’ordre du possible. Il convient également d’informer et de conseiller la personne des aides humaines et techniques existantes qui pourront lui permettre ou lui faciliter l’accès à certaines activités. Des pratiques telles que le kayak de mer, la plongée, le ski ne sont parfois pas envisagée par les personnes lésées médullaires de part la présence du fauteuil. Ces pratiques sont pourtant possible et permette à la personne de profiter à nouveau de certains environnements qu’elle considérait inaccessibles, comme la mer, la montagne. Le basket-ball, le quadrugby, le footfauteuil ou encore le hockey sont des activités où la place du collectif a toute son importance. Elles introduisent notamment la notion d’appartenance à un groupe. Elles permettent à la personne de mettre ses capacités au service d’un collectif mais s’avèrent également être un environnement où la personne doit accepter sa différence. La pratique avec des personnes valides en est une bonne illustration. Les activités duelles comme le tennis de table, le badminton, l’escrime, le tir à l’arc permettent à la personne de se mesurer à autrui et à soi, d’être confronter à la victoire mais aussi à l’échec. La natation et la pratique en milieu aquatique peuvent être considérées comme libératrices et source d’expériences singulières. La personne va être en situation d’apesanteur, pouvant accentuer les sensations propre au milieu aquatique qui sont : la légèreté et les possibilités de mobilité des membres paralysés. Les contre indications et facteurs limitant l’accès à la pratique : La pratique d’APA durant la période de rééducation se fait sur prescription médicale. Le médecin peut identifier certaines contre-indications et facteurs limitant. Des facteurs médicaux peuvent retarder l’accès à la pratique. Les plus fréquents sont : la non consolidation osseuse suite à une ostéosynthèse rachidienne, l’hypotension, les troubles urino-sphinctériens et l’escarre. Pour la poursuite de l’activité à la sortie la personne devra prendre connaissance des contre-indications lui étant attribuées. Dès lors que la prescription médicale est définie, la personne lésée médullaire aura la possibilité de se renseigner auprès de professionnels en Activités Physiques Adaptées afin de pouvoir établir et connaître les diverses pratiques lui étant accessibles, ainsi que le matériel et les adaptations techniques nécessaires à ses choix de pratique. Le professionnel en APA pourra informer et orienter la personne lésée médullaire auprès de divers lieux de pratique lui étant réservé. La pratique d’activités physiques n’est pas sans risque. Il est important que la personne et son entourage en prenne conscience. Les précautions à prendre : Dès le commencement de la pratique et durant l’ensemble de celle-ci, certaines précautions seront à prendre en compte afin de favoriser une pratique optimale. La personne lésée médullaire devra rester vigilante et à l’écoute, de son corps et de ses sensations, dans l’optique d’éviter les risques liés à la pratique d’activité physique tels que : - la survenue d’une escarre due à un excès de transpiration ou un mauvais positionnement ; - l’usure prématurée des articulations due à une sur-sollicitation des membres supérieurs, notamment des épaules ; - une hyper-réflexie autonome peut survenir lors d’une pratique trop intensive ; - des troubles de la thermorégulation tels que l’hypothermie ou l’hyperthermie ; - une infection urinaire peut se manifester plus fréquemment suite à une pratique en milieu aquatique. Conclusion Différents points sont à prendre en compte concernant la pratique d’Activités Physiques Adaptées auprès des personnes lésées médullaires. Il en sera de même pour d’autres pathologies. Comme énoncer plus haut, l’activité physique présente de nombreux bienfaits pour la santé dès lors quelle est adaptée à la personne (aussi bien pour les personnes valides que les personnes à besoins spécifiques). Néanmoins les impacts bénéfiques sur la santé sont également engendrer par des facteurs autres que l’activité physique tels que : une alimentation équilibrée par exemple. Ainsi le slogan « Manger Bouger » présent dans les mentalités actuelles de notre société, prône le style de vie actif en alliant d’une part l’alimentation saine et la pratique d’activité physique d’autre part. Auneau Claire Claude Elodie Bartot Marion