La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006

Transcription

La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
ISBN 978-2-9161-9209-3 / 121-08558-L
Cet ouvrage présente les principaux résultats
français de l’enquête HBSC 2006, à laquelle plus de
CouvertureCRAYON_SanteEleve.indd1 1
Emmanuelle Godeau
Catherine Arnaud
Félix Navarro
20 €
La santé des élèves
de 11 à 15 ans
en France / 2006
Données françaises de l’enquête internationale
Health Behaviour in School-aged Children
Inpes
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
sept mille élèves, scolarisés dans 701 établissements de métropole, du CM2 à la première année de lycée, ont participé. Il offre
ainsi une véritable photographie des opinions et comportements
de santé des élèves de 11, 13 et 15 ans, permettant de mieux
appréhender les facteurs influençant la santé à la primo-adolescence. Au-delà des conduites d’essai et des comportements à
risque qui occupent bruyamment le devant de la scène et sont
relayés abondamment par les médias, cette période délicate et
complexe se révèle cruciale dans l’acquisition de connaissances
et de comportements de santé et de citoyenneté qui trouveront
un prolongement à l’âge adulte.
Par ses objectifs, la variété des sujets abordés, sa dimension
interdisciplinaire et le suivi de l’évolution temporelle des phénomènes observés qu’elle permet, l’enquête HBSC s’inscrit légitimement dans les principales sources d’information sur la santé
des jeunes. Menée tous les quatre ans sous l’égide du bureau
Europe de l’OMS, la présente version d’HBSC a concerné en
parallèle quarante et un pays ou régions d’Europe et d’Amérique
du Nord. Elle offre ainsi l’opportunité d’un large éventail de
comparaisons internationales.
Institut national de prévention et d’éducation pour la santé
42, boulevard de la libération
93203 Saint-Denis cedex — France
Sous la direction de
05/08/2008 08:15:15
La santé des élèves de 11 à 15 ans
en France / 2006
MEP_SanteEleve.indd 1
05/08/2008 09:03:37
MEP_SanteEleve.indd 2
05/08/2008 09:03:41
La santé des élèves de 11 à 15 ans
en France / 2006
Données françaises de l’enquête internationale
Health Behaviour in School-aged Children (HBSC)
Sous la direction de
Emmanuelle Godeau
Catherine Arnaud
Félix Navarro
Préface de
Philippe Lamoureux et Jean-Louis Nembrini
Avant-propos de
Marc Danzon
MEP_SanteEleve.indd 3
05/08/2008 09:03:41
Direction de la collection Philippe Lamoureux
Édition Anne-Sophie Mélard
Institut national de prévention
et d’éducation pour la santé
42, boulevard de la Libération
93203 Saint-Denis cedex France
L’Inpes autorise l’utilisation et la reproduction des résultats de cette enquête
sous réserve de la mention des sources et à l’exception des photos.
Pour nous citer : Godeau E., Arnaud C., Navarro F. (dir.) La santé des élèves de 11
à 15 ans en France / 2006. Saint-Denis : INPES, coll. Études santé, 2008 : 274 pages.
ISBN 978-2-9161-9203-3
MEP_SanteEleve.indd 4
05/08/2008 09:03:41
5
Les auteurs
Namanjeet Ahluwalia, épidémiologiste, nutritionniste,
chercheur Inserm, Inserm U558 – Université Paul Sabatier, Toulouse.
Catherine Arnaud, médecin épidémiologiste,
maître de conférences en santé publique, praticien hospitalier,
Inserm U558 – Université Paul Sabatier, Toulouse.
François Beck, statisticien, responsable du Département
observation et analyse des comportements de santé,
Direction des affaires scientifiques, Inpes.
Marie Dupuy, ingénieur en génie biochimique
et alimentaire, doctorante en épidémiologie,
Inserm U558 – Université Paul Sabatier, Toulouse.
Emmanuelle Godeau, médecin de santé publique, ethnologue,
investigatrice principale de l’enquête HBSC France,
Service médical du rectorat de Toulouse ; Inserm U558 – Université
Paul Sabatier, Toulouse ; Association pour le développement d’HBSC.
Hélène Grandjean, médecin épidémiologiste, directeur de recherche
Inserm, Inserm U558 – Université Paul Sabatier, Toulouse.
Eric Jansen, chargé d’études, statisticien,
Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).
Stéphane Legleye, statisticien, responsable des enquêtes,
OFDT, Inserm U669 – Université Paris-Sud et Paris Descartes,
UMR-S0669, Paris.
Olivier Le Nézet, statisticien d’enquête, OFDT.
Félix Navarro, médecin de santé publique, coordonnateur enquête
HBSC France, médecin conseiller du recteur de l’académie
de Toulouse ; Association pour le développement d’HBSC.
Mariane Sentenac, doctorante en épidémiologie,
Inserm U558 – Université Paul Sabatier, Toulouse.
Shawn Somerset, nutritionniste anthropologue,
maître de conférences en nutrition humaine, Université de Griffith
(Australie), chercheur accueilli à l’Inserm U558 en 2007.
Stanislas Spilka, statisticien d’enquêtes, OFDT.
Céline Vignes, statisticienne, épidémiologiste,
Inserm U558 – Université Paul Sabatier, Toulouse.
MEP_SanteEleve.indd 5
05/08/2008 09:03:42
6
MEP_SanteEleve.indd 6
05/08/2008 09:03:42
7
L’enquête HBSC, dans sa version 2005-2006,
a été réalisée par
Le Service médical du rectorat de Toulouse,
en collaboration avec l’Unité Inserm U558 (Toulouse)
En partenariat avec
Le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de
la Recherche (Direction générale de l’enseignement scolaire, Direction
de l’évaluation, de la prospective et de la performance)
L’Association pour le développement d’HBSC
Son financement a été assuré par
La Caisse nationale du régime social des indépendants (caisse nationale
RSI)
L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes)
L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT)
Les auteurs tiennent tout particulièrement
à remercier
Les infirmières et infirmiers, les médecins, les assistants sociaux et
assistantes sociales de l’Éducation nationale, ainsi que les enseignants,
les conseillers principaux d’éducation, les assistants d’éducation, etc.,
qui ont assuré la passation de l’enquête dans les classes.
Tous ceux qui, à différentes étapes, ont permis que cette enquête soit
menée à bien dans les meilleures conditions possibles : notamment
les conseillers techniques (médecins, infirmiers et assistants sociaux)
auprès des recteurs et des inspecteurs d’académie, ainsi que les directeurs et chefs d’établissement.
Amandine Cottarlorda, Vanessa Marquet, Vivien Roy, Mikala Dømgaard
et Thierry Thibaut, pour leurs contributions au moment de la gestion des
données de terrain, du contrôle des questionnaires et de la saisie informatique, ainsi que lors de la préparation des fichiers pour les analyses.
Enfin, à tous les élèves qui, avec sérieux et enthousiasme, des
plus petits aux plus grands et dans toute la France, ont participé à l’enquête, à leurs parents qui les ont autorisés à le faire :
un très grand merci !
MEP_SanteEleve.indd 7
05/08/2008 09:03:42
8
MEP_SanteEleve.indd 8
05/08/2008 09:03:42
9
Préface
L’enquête Health Behaviour in School-aged Children (HBSC), dont les
résultats sont présentés dans le présent rapport, est la quatrième et
la plus complète de cette série. Elle témoigne de la solidité du partenariat qui est désormais établi entre le ministère de l’Éducation
nationale et l’Institut national de prévention et d’éducation pour la
santé.
Elle permet d’établir des comparaisons internationales sur la tranche
d’âge des 11-15 ans, qui correspond à la période charnière de l’adolescence, mais aussi aux « années collège », souvent considérées
comme particulièrement sensibles pour les élèves.
L’intérêt majeur de cette enquête réside dans le fait qu’elle balaie
un spectre très large parmi les facteurs qui contribuent au « bienêtre » des adolescents. Certains des thèmes abordés sont particulièrement significatifs et les enseignements que l’on peut en tirer
encourageants, à quelques nuances près cependant qui doivent
nous alerter.
On y apprend par exemple que la majorité des élèves de notre pays
déclare aimer l’école et avoir envie d’y aller. Toutefois, la France
se situe parmi les dix pays dans lesquels l’altération du goût pour
l’école est la plus nette.
On y découvre également que la très grande majorité des élèves
perçoit sa santé comme très bonne. Mais, parmi les élèves porteurs
de handicap, près d’un élève sur cinq estime que sa situation entraîne
une restriction du bénéfice qu’il pourrait tirer de sa scolarisation.
MEP_SanteEleve.indd 9
05/08/2008 09:03:42
10
Il est donc essentiel que l’École poursuive les efforts déjà largement entrepris pour accueillir tous les élèves et créer les conditions
propices à l’acquisition de connaissances, de compétences et d’attitudes propres à les conduire vers des choix responsables dans leur
future vie d’adulte.
L’École doit redoubler de vigilance parce que les attentes de la
société à son égard sont légitimes. Cependant, la majeure partie
du temps de socialisation des adolescents se déroule en dehors du
cadre scolaire, avec leurs parents et leurs familles, avec d’autres
adultes, avec des amis ou encore à travers les médias.
C’est pourquoi il faut convoquer dans un effort conjoint de prévention, l’École, les parents et les familles, les collectivités locales, les
associations.
Ce n’est qu’au prix de cet effort de cohérence entre toutes les
personnes et institutions responsables directement ou indirectement de l’éducation des adolescents, que les messages de prévention pourront trouver toute leur efficacité et leur légitimité auprès
des jeunes.
Le Directeur général de l’Inpes
Le Directeur général
de l’Enseignement scolaire
Philippe Lamoureux
Jean-Louis Nembrini
MEP_SanteEleve.indd 10
05/08/2008 09:03:42
11
Avant-propos
L’enquête internationale Health Behaviour in School-aged Children
(HBSC) repose sur un réseau d’équipes de recherche issu d’une première association de chercheurs anglais, finlandais et norvégiens
qui, en 1980, décidèrent de mettre en place un protocole commun
pour travailler sur la santé des enfants et des adolescents dans une
perspective comparatiste. C’est en 1983, alors que l’Autriche et le
Danemark s’étaient également joints au projet, que le bureau Europe
de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a accordé son crédit à
l’enquête HBSC.
Ainsi, depuis un quart de siècle, l’OMS reconnaît l’intérêt de ce grand
projet et encourage l’adhésion d’un nombre croissant de pays de la
région Europe. En 2006, ce sont 40 pays ou régions1 qui, comme la
France, ont posé à leurs élèves de 11, 13 et 15 ans, des questions identiques sur leur santé et comportements de santé, leur école, leurs
relations avec les copains, avec leurs parents… bref leur vie d’adolescents. Que l’on imagine la richesse de ces données, issues des réponses de plus de 200 000 jeunes de l’Islande à la Turquie en passant
par le Groenland et Israël !
Grâce à l’enquête HBSC, l’OMS, l’Europe et chacun des pays ou
régions participants, disposent d’indicateurs fiables et comparables
1. Albanie, Allemagne, Angleterre, Autriche, Belgique (flamande et francophone), Bulgarie,
Canada, Croatie, Danemark, Écosse, Espagne, Estonie, États-Unis d’Amérique, ex-République
yougoslave de Macédoine, Fédération de Russie, Finlande, France, Grèce, Groenland, Hongrie,
Irlande, Islande, Israël, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Norvège, Pays-Bas, Pays
de Galles, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Slovénie, Suède, Suisse, Turquie
et Ukraine.
MEP_SanteEleve.indd 11
05/08/2008 09:03:42
12
pour mieux comprendre la santé et les déterminants de la santé
des futures générations et partant, œuvrer à protéger leur santé
future.
La France participe à l’enquête HBSC depuis 1994. En 1994 et 1998,
notre pays était représenté par les académies de Toulouse et de
Nancy-Metz. Depuis 2002, c’est toute la France métropolitaine qui
participe à l’enquête, permettant dès lors de disposer d’une « photographie » de l’état de santé des élèves français de 11, 13 et 15 ans, de
mieux comprendre les facteurs influençant cette santé, à la période
délicate et complexe de l’adolescence. Au-delà des comportements à
risque et des conduites d’essai qui occupent bruyamment le devant
de la scène et sont relayées abondamment par les médias, l’adolescence est aussi une période où s’acquièrent quantité de connaissances et de comportements de santé et de citoyenneté qui perdureront
à l’âge adulte.
Par ses objectifs, la variété des sujets abordés, sa dimension interdisciplinaire, la possibilité de suivre des évolutions dans le temps et
de les comparer d’un pays à l’autre, l’enquête HBSC s’inscrit légitiment, tant au niveau international que national, parmi les principales sources de compréhension de la santé et des comportements de
santé des adolescents.
Comme lors de l’enquête 2002, je tiens à renouveler mes remerciements à tous les jeunes des 41 pays ou régions, et plus particulièrement à mes jeunes compatriotes de Toulouse, pour nous avoir confié
leur parole, contribuant ainsi pleinement à l’amélioration de la santé
des jeunes d’aujourd’hui et de demain.
Directeur régional pour l’Europe
de l’Organisation mondiale de la santé
Marc Danzon
MEP_SanteEleve.indd 12
05/08/2008 09:03:43
13
Sommaire
17
l Méthodologie générale
Céline Vignes, Emmanuelle Godeau
32
l Statut socio-
économique des familles
Catherine Arnaud, Hélène Grandjean
Les jeunes vivent majoritairement dans des
milieux de niveau socio-économique intermédiaire ou élevé ; seuls 4,7 % vivent dans
des familles où il n’existe aucun revenu du
travail. En moyenne, deux tiers des élèves
estiment leur famille financièrement « très »
ou « plutôt à l’aise » ; à l’opposé, 5,8 % des
11 ans et 8,5 % des 15 ans considèrent leur
famille financièrement défavorisée. Selon
la Family Affluence Scale (Fas), 49,6 % des
familles se situent au niveau le plus élevé de
l’échelle, 38,2 % au niveau intermédiaire et
12,2 % au niveau le plus bas. On note une
évolution marquée depuis 2002 avec des
catégories socio-économiques défavorisées
proportionnellement en augmentation.
40 l Structure familiale
et relations dans la famille
Catherine Arnaud, Hélène Grandjean
Près des trois quarts des élèves interrogés
vivent dans une famille traditionnelle,
14,4 % dans une famille monoparentale avec
l’un ou l’autre de leurs parents biologiques
et 10,8 % dans une famille recomposée.
Seuls 10,1 % des élèves vivent uniquement
avec des adultes, sans frères ni sœurs à la
maison. Même s’il s’altère avec l’âge, le
niveau de communication avec les adultes
de la communauté familiale est globalement
bon, meilleur avec les mères et les sœurs
qu’avec les pères et les frères, chez les deux
sexes. À tous les âges, les garçons rapportent une plus grande facilité de communication avec les adultes que les filles.
MEP_SanteEleve.indd 13
48 l Relations avec les pairs
Catherine Arnaud, Emmanuelle Godeau
Globalement, les jeunes sont entourés d’amis
(moins de 1 % affirme n’avoir aucun véritable
ami, du même sexe ou du sexe opposé). Avec
l’âge, la proportion d’ami(e)s du sexe opposé
augmente, tout comme le temps passé avec
les pairs et la facilité à communiquer avec
eux. À tout âge, les garçons sortent plus que
les filles, qui sont à l’inverse plus nombreuses
à utiliser les moyens indirects de communication. Une communication facile avec le(la)
meilleur(e) ami(e) est rapportée fréquemment
quel que soit l’âge.
58 l Milieu scolaire
Emmanuelle Godeau, Félix Navarro, Céline Vignes
La majorité des élèves déclarent aimer l’école
et avoir envie d’y aller, les filles plus que les
garçons, à 11 ans plus qu’à 15. La perception des résultats scolaires est meilleure
chez les plus jeunes. Les trois quarts des
élèves déclarent ne pas être stressés par
leur travail scolaire, les garçons significativement moins que les filles. À âge égal, les
CM2 ont des réponses plus positives que
les sixièmes concernant l’école et le vécu
scolaire. Les différences entre lycéens selon
qu’ils sont scolarisés en lycée professionnel
ou dans les autres types de lycée sont nettement moins marquées.
74
l Santé et bien-être
Catherine Arnaud, Céline Vignes, Emmanuelle Godeau
La très grande majorité des élèves perçoivent leur santé comme « excellente » ou
« bonne » (87,2 %). Les élèves rapportent
un niveau élevé concernant la satisfaction
globale de leur vie, avec une médiane de près
de 7,5 sur 10 à l’échelle de Cantril. Cette satisfaction diminue avec l’âge, surtout chez les
05/08/2008 09:03:43
14
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
filles, et elle est inférieure chez ces dernières
par rapport aux garçons. De même, les filles
rapportent plus souvent un syndrome de
plainte (45,6 % vs 29,5 % chez les garçons),
d’autant qu’elles avancent en âge (40,5 % à
11 ans vs 52,5 % à 15 ans).
garçons. Un peu plus d’un jeune sur quatre
déclare consommer au moins une fois par
jour des boissons sucrées. Dans l’ensemble,
les jeunes qui prennent quotidiennement un
petit déjeuner ont de meilleures habitudes
alimentaires.
84 l Handicaps
et maladies chroniques
108 l Activité physique
Céline Vignes, Emmanuelle Godeau,
Mariane Sentenac, Catherine Arnaud
Namanjeet Ahluwalia, Marie Dupuy, Céline Vignes
Ce chapitre explore la situation de handicap
(dont les maladies chroniques), à travers les
perceptions des 15,8 % élèves en situation
de handicap scolarisés en milieu ordinaire
de notre échantillon. Près d’un de ces élèves
sur cinq estime que la situation de handicap
entraîne une restriction de sa participation
ou de sa présence à l’école ; néanmoins,
dans l’ensemble, elle ne change pas le vécu
scolaire ni la perception globale de la vie
de ces élèves même s’ils se perçoivent en
moins bonne santé.
et sédentarité
Les jeunes déclarent pratiquer une activité
physique (au moins une heure) en moyenne
un jour sur deux. Seulement 13,5 % d’entre
eux rapportent une activité physique quotidienne, cette proportion diminuant avec
l’âge et étant supérieure chez les garçons. Le
temps moyen passé devant un écran (télévision, ordinateur, jeux vidéo) est de 5,5 heures
par jour, il est plus élevé chez les 13-15 ans
et chez les garçons. Regarder la télévision
est l’activité sédentaire la plus fréquente :
un jeune sur deux la regarde plus de deux
heures par jour, plus souvent à 13-15 ans et
chez les garçons.
92 l Hygiène bucco-dentaire
Hélène Grandjean
118 l Image de soi et poids
Dans l’ensemble, l’hygiène dentaire des
adolescents français n’est pas mauvaise :
la grande majorité des filles et des garçons
déclarent se brosser les dents au moins une
fois par jour. Les filles et les jeunes de 15 ans
sont plus nombreux à le faire plus d’une fois
par jour.
Namanjeet Ahluwalia, Marie Dupuy,
Shawn Somerset, Céline Vignes
98 l Habitudes alimentaires
Namanjeet Ahluwalia, Shawn Somerset,
Marie Dupuy, Céline Vignes
Plus de la moitié des jeunes déclarent prendre
un petit déjeuner tous les jours, plus souvent
à 11 ans qu’à 15 ans, les garçons plus souvent
que les filles. Deux tiers des jeunes déclarent consommer des fruits ou des légumes
au moins une fois par jour, cette proportion
diminue avec l’âge et est plus faible chez les
MEP_SanteEleve.indd 14
Un peu plus de la moitié des jeunes jugent
leur corps « à peu près au bon poids ».
Environ 30 % s’estiment « trop gros » ou
déclarent faire ou devoir faire un régime, les
filles plus que les garçons. Cependant seulement 10,3 % des jeunes rapportent un poids
et une taille qui correspondent effectivement
à une surcharge pondérale. S’il y a une bonne
cohérence entre corpulence rapportée et
perçue chez les jeunes rapportant un poids
excessif, près d’un quart de ceux qui rapportent un poids normal ou insuffisant estiment
être « trop gros » ou déclarent faire ou avoir
besoin de faire un régime, en particulier les
filles.
05/08/2008 09:03:43
15
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2002
128 l Tabac ; alcool ; cannabis
et autres drogues illicites
Stéphane Legleye, Olivier Le Nézet,
Stanislas Spilka, Eric Janssen,
Emmanuelle Godeau, François Beck
132 l Tabac
L’expérimentation du tabac, en dépit d’une
baisse modeste depuis 2002, reste plutôt
courante à la primo-adolescence. Toutefois,
le tabagisme quotidien poursuit sa baisse,
confirmant une tendance notée entre 1998
et 2002. Entre 2002 et 2006, la consommation quotidienne à 15 ans est passée de
20 % à 14 %. Par ailleurs, la féminisation du
tabagisme à l’adolescence se confirme, avec
un tabagisme féminin légèrement plus tardif
que celui des garçons mais en revanche plus
fréquent à 15 ans.
leur vie). L’usage de cannabis chez les jeunes
adolescents semble stagner depuis 2002 :
29 % des élèves de 15 ans avaient déclaré en
avoir déjà fumé, contre 28 % en 2006.
Par ailleurs, si les expérimentations de
produits psychoactifs illicites ou détournés,
hors cannabis, se diffusent relativement vite
à l’adolescence, elles restent marginales au
début de cette période. À 15 ans, près d’un
élève sur dix dit avoir déjà pris, au cours des
douze derniers mois, une substance parmi
ecstasy, stimulants (amphétamines, speed),
héroïne (opium, morphine), médicaments
pour se droguer, cocaïne (crack, coke), colles
ou solvants respirés et LSD ; les produits à
inhaler restant largement en tête (5 %). La
poly-expérimentation est très rare.
164 l Vie sexuelle
Emmanuelle Godeau, Céline Vignes
140 l Alcool
L’alcool demeure la substance psychoactive
la plus largement consommée à la primoadolescence avec une nette augmentation
de sa consommation régulière entre 11 et
15 ans. Les préférences pour les types de
boissons alcoolisées varient tout au long
de l’adolescence au profit de la bière et
des alcools forts. Si peu de différences de
genre apparaissent concernant la diffusion
de l’alcool, en revanche, usage fréquent et
ivresse demeurent principalement masculins. L’ivresse alcoolique présente une forte
augmentation entre 2002 et 2006 puisque
désormais 41 % des élèves de 15 ans déclarent avoir déjà été ivres contre 30 % en
2002.
149 l Cannabis
et autres drogues illicites
Le cannabis est la première substance illicite
déclarée en France et son usage demeure
encore assez masculin. L’expérimentation
précoce est rare (seuls 5 % des élèves de
13 ans disent en avoir déjà fumé au cours de
MEP_SanteEleve.indd 15
Un peu plus d’un quart des répondants de
15 ans déclarent avoir déjà eu des rapports
sexuels ; les garçons plus que les filles. La
majorité des jeunes sexuellement actifs
déclarent avoir utilisé un préservatif lors
du dernier rapport sexuel (les garçons plus
que les filles). Le préservatif est le moyen de
contraception le plus déclaré (85,6 %), suivi
par la pilule et la pilule du lendemain.
172 l Violences
Félix Navarro, Emmanuelle Godeau, Céline Vignes
La majorité des élèves déclare ne pas avoir
été victime (ou auteur) de brimades ni de
violences à l’école. Les coups viennent en
tête, suivis des vols ; le racket est marginal
(0,9 %). Toutes les violences concernent
plus les garçons que les filles. Plus des deux
tiers des élèves déclarent ne pas avoir peur
de la violence. Chez les deux sexes, la peur
est plus marquée chez les victimes, mais elle
est toujours supérieure chez les filles. Près
des deux tiers des élèves ne déclarent aucune
bagarre au cours de l’année écoulée.
05/08/2008 09:03:43
16
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
19 1
l Annexes
223
l Résumés en anglais
l English summaries
193 l Questionnaire de l’enquête
247 l Résumés en espagnol
207
l Liste des tableaux
l Resúmenes en español
et des figures
212 l Liste des établissements
enquêtés
MEP_SanteEleve.indd 16
05/08/2008 09:03:43
17
Méthodologie
générale
Céline Vignes
Emmanuelle Godeau
QUESTIONNAIRE
Préparation internationale
Le questionnaire de l’enquête HBSC est
issu des travaux du réseau international de
chercheurs HBSC. Lors de chaque vague de
l’enquête, il est analysé et évalué afin d’être
amélioré sans pour autant hypothéquer le
suivi dans le temps de certains comportements. Les travaux scientifiques portant sur
la justification théorique, la validation ou le
développement de questions sont consignés
dans un protocole international, mis à jour
lors de chaque nouveau cycle de l’enquête.
Ce protocole fait référence pour tous les
chercheurs impliqués dans le réseau. Pour
des raisons de propriété intellectuelle, celui
de l’enquête 2006 n’est pas consultable par
les personnes extérieures. Toutefois, une
version abrégée est disponible sur demande
justifiée. Au total, le questionnaire international dans sa version 2006 se compose
MEP_SanteEleve.indd 17
de 121 items dits obligatoires (dont 18 ne
concernent que les 15 ans), regroupés en 53
questions, posées dans tous les pays participants (en dehors de certaines questions
sur les comportements à risque que certains
pays n’ont pu poser). De plus, 38 modules de
questions optionnelles ont été développés
et mis à la disposition des différents pays
pour construire un questionnaire national
répondant au mieux à leurs attentes et
projets de recherche. Les grandes thématiques explorées sont les suivantes : nutrition
et alimentation, activité physique, consommation de substances addictogènes, santé
sexuelle, violence et blessures, culture
familiale, culture des pairs, santé positive,
environnement scolaire, inégalités sociales.
Par ailleurs, chaque pays a eu la possibilité
d’ajouter des questions nationales de son
choix, à condition de ne pas perturber l’ordre
recommandé des questions, la cohérence
globale du questionnaire et la faisabilité de
sa passation.
05/08/2008 09:03:44
18
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
Préparation nationale
L’équipe HBSC-France a fait le choix de
compléter la partie obligatoire du questionnaire international par des questions optionnelles sur les consommations de substances
addictogènes (alcool, tabac pour l’ensemble
des élèves et substances illicites pour
les élèves de 15 ans), la violence scolaire,
l’environnement scolaire, la consommation médicamenteuse, le handicap et les
maladies chroniques, la nutrition et le mode
de transport maison/école.
Le questionnaire, composé de 62 questions
(70 pour les 15 ans), pouvant chacune
comporter un ou plusieurs items (soit au
total respectivement 125 et 144 items), a été
traduit de l’anglais en français, à l’aide d’un
guide spécifique pour la traduction rédigé
par les chercheurs des groupes thématiques
et l’équipe de coordination internationale
d’Édimbourg (Écosse), afin d’éviter les
approximations et de garantir au mieux les
comparaisons entre les différents pays. Ce
questionnaire en français a ensuite été retraduit en anglais par une scientifique anglaise
étrangère au réseau HBSC. La validité de
la traduction a été contrôlée par le centre
d’Édimbourg. Au terme de cette procédure,
quelques reformulations en français ont été
effectuées puis validées.
Dans cette nouvelle version, le questionnaire a été testé auprès de 110 élèves de la
région toulousaine issus de cinq classes de
niveaux et statuts différents. À l’issue du test,
quelques nouveaux ajustements de formulation ont été faits, privilégiant la compréhensibilité par les élèves plutôt que le style littéraire.
international [3]. Ont toutefois été effectuées les adaptations nécessaires liées aux
spécificités du système scolaire français,
notamment le nombre élevé de types de
classes dans lesquelles peuvent se trouver
des élèves de 11, 13 et 15 ans, contrepartie de
l’hétérogénéité de l’âge des élèves pour un
même niveau (cf. infra).
Population
ÉCHANTILLON
La population étudiée se compose d’élèves
âgés de 11,5 ans +/– 6 mois, de 13,5 ans
+/– 6 mois et de 15,5 ans +/– 6 mois, scolarisés
en 2005-2006 du CM2 à la première année de
lycée dans les établissements publics et privés
sous contrat de France métropolitaine.
Les critères d’exclusion peuvent ainsi être
résumés :
les établissements ne relevant pas du
ministère de l’Éducation nationale (mais
d’un autre ministère comme ceux de
l’agriculture ou de la santé) ;
les établissements privés hors contrat ;
les établissements situés dans les DOMTOM.
On notera donc que les élèves des
Établissements régionaux d’enseignement
adapté (Érea), des établissements expérimentaux, des collèges et lycées climatiques
appartiennent au champ de l’enquête (sous
réserve de remplir les conditions d’âge et
de formation suivie). Par contre, les élèves
relevant du Centre national d’enseignement
à distance (Cned), incarcérés, scolarisés à
l’hôpital ou à domicile n’en font pas partie.
Des critères d’exclusion opérationnels ont
été ajoutés :
les formations autres1 que : 6e, 6e Segpa2,
5e, 5e Segpa, 4e générale, 4e AES3, 4e Segpa,
L’échantillonnage a été effectué par le
service statistique du ministère de l’Éducation nationale (Direction de l’évaluation, de
la prospective et de la performance, DEPP)
[1, 2] en suivant les exigences du protocole
1. Par exemple : Unité pédagogique d’intégration, CAP, BEP, première et terminale générale, technologique ou professionnelle
2. Les Segpa, Sections d’enseignement général et professionnel
adapté, accueillent des élèves ayant des difficultés scolaires et ne
pouvant pas suivre le cursus ordinaire du collège.
3. L’objectif du dispositif d’aide et soutien (AES) en 4e est de préparer
les élèves à rejoindre un cursus de formation professionnelle.
MEP_SanteEleve.indd 18
05/08/2008 09:03:44
19
Méthodologie générale
3e générale, 3e d’insertion, 3e Segpa, 2de générale, 2de professionnelle, qui seraient susceptibles de scolariser des élèves des âges recherchés (dans une très faible proportion) ;
les divisions scolarisant moins de 5 élèves
répondant aux critères d’âge.
Ces critères d’exclusion opérationnels
conduisent à un défaut de couverture de
2,4 % des élèves (0,9 % du fait du type
de formation et 1,5 % du fait du nombre
d’élèves par classe).
isolée », commune de banlieue, commune
« centre d’une agglomération ») ;
niveau de scolarisation en sept catégories
(école élémentaire, 6e, 5e, 4e, 3e, 2de générale
et technologique, 2de professionnelle5).
Sur les 28 strates issues de ces croisements, des regroupements 6 ont dû être
effectués à cause d’un trop faible nombre
d’unités primaires dans les strates considérées. Ainsi, la stratification finale comprend
25 strates.
Taille
Impact du plan de sondage
sur l’interprétation des résultats
La taille requise de l’échantillon français est
de 10 434 élèves. Elle a été calculée dans
le but d’obtenir un intervalle de confiance
à 95 % de +/– 3 % autour d’une proportion égale à 50 % donnée par groupe d’âge
et par sexe, sous l’hypothèse d’un taux de
réponse de 80 %, estimé d’après l’enquête
2002. Notons que la taille d’échantillon
requise au niveau international est moindre,
car calculée afin d’obtenir un intervalle de
confiance à 95 % de +/– 3 % autour d’une
proportion de 50 % donnée par groupe
d’âge uniquement.
Échantillonnage
La méthode d’échantillonnage retenue est
celle du sondage par grappe (tous les élèves
du champ de l’enquête sont interrogés au
sein des grappes échantillonnées), comme
dans les autres pays. Dans le second degré,
les grappes sont des divisions ; dans le
premier degré, compte tenu des données
disponibles4, les grappes sont des écoles.
Ces grappes ont été échantillonnées par
sondage aléatoire simple stratifié (sélection
à probabilité égale et sans remplacement au
sein de chaque strate).
La stratification retenue est obtenue par
croisements des critères suivants :
type de commune Insee en quatre catégories (commune rurale, commune « ville
MEP_SanteEleve.indd 19
L’enquête HBSC étant basée sur un échantillon de répondants et non sur un recensement de la population, les proportions
obtenues sont des estimations des valeurs
réelles que l’on obtiendrait si l’on observait l’ensemble de cette population. Ces
estimations comportent par définition des
risques d’erreurs. Les erreurs d’échantillonnage peuvent être estimées en calculant la variance ou l’erreur standard d’une
estimation. Dans le cas d’un tirage aléatoire
simple, l’erreur standard se(p ) de l’estimateur p , basé sur un échantillon d’individus,
d’une proportion p inconnue dans la population se calcule ainsi :
p(1 – p)
se(p) =
n
où n est la taille de l’échantillon, supposée
très inférieure à celle de la population.
L’intervalle de confiance à 95 % pour la
proportion p est alors donné par la formule
suivante : p +/– 1,96 u se( p ), où la vraie
4. À cause d’un mouvement social des directeurs d’écoles,
le nombre d’élèves et le nombre de divisions dans les écoles
élémentaires n’étaient pas connus au moment du tirage de
l’échantillon.
5. Les Segpa, 4e d’aide et de soutien et 3e d’insertion, sont dans la
même strate que leurs équivalents du système général.
6. Ont été regroupées : les communes rurales et les communes
« ville isolée » pour la 2 de générale et technologique (soit
2 strates) ; les communes rurales, les communes « ville isolée »
et les communes de banlieue pour la 2de professionnelle (soit
3 strates).
05/08/2008 09:03:44
20
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
TABLEAU I
Effet plan pour différentes variables selon le groupe d’âge
Variable
Fumeur quotidien
Ivre deux fois ou plus
Consommation quotidienne de fruits et légumes
Au moins une heure d’activité physique au moins cinq jours
par semaine
Brimé durant les deux derniers mois
Blessé durant l’année passée
Aime l’école un peu ou beaucoup
Résultats scolaires bons ou très bons
Quatre soirées par semaine ou plus avec les amis
« E-communication » quotidienne avec les amis
Dialogue facile avec la mère
Santé perçue bonne ou excellente
11 ans
13 ans
15 ans
—*
—*
1,1
1,1
1,3
1,2
1,9
1,5
1,3
1,8
1,3
1,4
1,6
1,2
1,7
1,1
1,2
1,1
1,4
1,1
1,2
1,4
1,4
1,7
1,4
1,0
1,1
1,3
1,1
1,3
1,4
1,3
1,6
1,3
1,1
0,9
* L’effet plan n’est pas calculé pour la consommation quotidienne de tabac et les ivresses répétées dans le groupe des 11 ans du fait de faibles effectifs.
TABLEAU II
Intervalles de confiance à 95 % (tenant compte de la particularité du plan de sondage)
pour différentes proportions d’intérêt calculées par âge et par sexe
Proportion d’intérêt (%)
Intervalle de confiance à 95 %
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
] 3,6 ; 6,4 [
] 8,0 ; 12,0 [
] 12,7 ; 17,3 [
] 17,4 ; 22,6 [
] 22,2 ; 27,8 [
] 27,0 ; 33,0 [
] 31,9 ; 38,1 [
] 36,8 ; 43,2 [
] 41,8 ; 48,2 [
] 46,7 ; 53,3 [
proportion inconnue est remplacée par son
estimation p . Il y a 95 % de chances que
l’erreur soit inférieure à 1,96 x se(p ).
Cependant, nous avons signalé précédemment que l’enquête HBSC repose sur un plan
de sondage en grappes où l’unité primaire
est la classe et non l’élève lui-même, comme
cela aurait été le cas dans un plan simple.
Or, des enfants scolarisés dans une même
classe ont une plus grande probabilité de se
ressembler que des enfants pris au hasard.
MEP_SanteEleve.indd 20
Dès lors, les réponses des élèves ne peuvent
plus être supposées indépendantes. C’est
pourquoi les erreurs standard ont tendance
à être plus élevées dans le cas d’un plan de
sondage en grappes que dans celui d’un
plan simple.
D’autre part, notre plan de sondage
comprend également une stratification.
Laquelle, pour sa part, entraîne une diminution des erreurs standard.
05/08/2008 09:03:45
21
Méthodologie générale
Prendre en compte la complexité du
plan de sondage de l’enquête HBSC dans
le calcul des erreurs standard nécessite la
connaissance de l’effet plan. L’effet plan7 est
le rapport de la variance d’une variable dans
le cadre d’un plan de sondage « complexe »
et de la variance de cette même variable
dans le cadre d’un plan simple. Ainsi, il rend
compte des effets du plan de sondage sur la
précision des estimations.
Nous avons calculé l’effet plan sur un
certain nombre de variables [tableau I] et en
avons déduit, sous plusieurs hypothèses8,
les intervalles de confiance [tableau II] pour
quelques proportions d’intérêt calculées par
âge et par sexe. Comme ces intervalles ont
été calculés pour des sous-groupes d’élèves
par âge et par sexe, les estimations seront
de meilleure précision dans le cas de proportions calculées sur tous les élèves ou uniquement par âge ou uniquement par sexe.
Il convient de rappeler ici que le plan de
sondage n’a aucun effet sur la valeur de la
proportion estimée, mais seulement sur sa
précision (c’est-à-dire son erreur standard
et par conséquent sa variance et son intervalle de confiance). Dans les chapitres de
ce rapport, aucun intervalle de confiance
n’est donné. En revanche, l’effet du plan de
sondage est pris en compte dans les modélisations (cf. infra).
TERRAIN
Préparation globale
Une procédure d’information des responsables et d’implication des personnels de
l’Éducation nationale à plusieurs niveaux
a été retenue afin de garantir au mieux la
faisabilité de l’enquête. Les services compétents du ministère de l’Éducation nationale (DGESCO et DEPP), informés des
modalités de l’enquête et de son calendrier,
ont donné leur accord. Les chefs d’établissements ont été avertis par voie hiérarchique
MEP_SanteEleve.indd 21
de la classe tirée au sort9 dans leur établissement, ainsi que du nombre d’élèves du
« bon âge » dans cette classe. À tous les
niveaux, un dossier complet d’information a été fourni aux parties concernées. À
l’issue de cette procédure, les chefs d’établissement ont transmis au service médical
du rectorat de Toulouse une fiche récapitulative renseignée, visant à s’assurer que le
nombre estimé d’élèves dans la classe tirée
était bien valide (du fait des possibilités de
changement entre la rentrée et le moment
de l’enquête). L’enquête a été annulée dans
les classes où l’effectif d’élèves du bon âge
était inférieur à cinq. Dans le cas contraire,
les chefs d’établissement ont distribué
uniquement aux élèves concernés le formulaire destiné à informer les parents et à leur
donner la possibilité de refuser la participation de leur enfant.
Enquêteurs
Une information complète a été adressée aux
enquêteurs par voie hiérarchique. Chacun
d’entre eux a ainsi été destinataire d’un
« dossier enquêteur » comportant, outre
la présentation de l’enquête et le formulaire d’autorisation parentale pour information, une série d’instructions permettant
de conduire au mieux l’enquête en classe et
notamment de répondre de manière standardisée aux demandes de clarification des élèves
concernant telle ou telle question, ainsi qu’un
texte à lire aux élèves au début de la passation. L’enquêteur a également reçu le nombre
nécessaire de questionnaires et d’étiquettes
de confidentialité pour la classe dont il était
responsable ainsi qu’une enveloppe retour
pré-affranchie. Enfin, était jointe une fiche
7. Ou « design effect » pour les Anglo-Saxons.
8. Effet plan moyen de 1,3 et taille d’échantillon (selon le sexe et
l’âge) moyenne de 1 192.
9. Seuls 25 établissements ont eu 2 classes différentes tirées
au sort chez eux ; 2 classes du même établissement ont été
finalement enquêtées dans 14 cas seulement.
05/08/2008 09:03:45
22
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
synthétique (dite « fiche enquête classe »)
destinée à identifier la classe, à compter les
élèves absents et noter les motifs de leur
absence (maladie, voyage scolaire, refus des
parents ou de l’élève…), mais aussi à recueillir
une appréciation plus globale des conditions
de passation de l’enquête dans la classe.
Dans leur grande majorité, les enquêteurs
ont été des infirmièr(e)s ou des médecins
de l’Éducation nationale (82,5 %). En cas
d’impossibilité pour les personnels médicosociaux, des personnels de l’établissement
ont été désignés conjointement par l’équipe
HBSC et les chefs d’établissements. La
notion d’anonymat et de respect de la confidentialité a été systématiquement rappelée
lors des contacts.
L’enquête HBSC a pu être effectuée en
2006 grâce à 732 enquêteurs (dont 61
binômes), dont les fonctions sont décrites
dans le tableau suivant [tableau III] . La
plupart des enquêteurs (ou binômes) ont
procédé à la passation de l’enquête dans
une seule classe (94,2 %), certains dans
deux (5,5 %) voire trois (0,3 %) classes,
selon leurs disponibilités et leur secteur.
RETOUR
Au total, 904 classes de 879 établissements
ont été sollicitées. Parmi ces 904 classes,
15 ont refusé de participer à l’enquête ; 53
ont été écartées du fait d’effectifs d’élèves
du bon âge inférieurs à 5 dans le niveau
tiré au sort, 108 du fait de leur réponse trop
tardive et 13 du fait d’impossibilités diverses
[figure I]. L’enquête s’est donc finalement
déroulée dans 701 établissements, et plus
exactement dans 715 classes.
Les « fiches enquête classe » ont notamment permis de calculer les taux de refus
parentaux, de refus d’élèves et d’élèves
absents au moment de l’enquête [tableau IV].
La majorité des commentaires portés sur ces
fiches signalaient le sérieux des élèves et leur
intérêt pour l’enquête, leur agitation ayant été
TABLEAU III
Fonction des enquêteurs
Effectif
Fréquence (%)
Infirmiers, Infirmières
337
46,0
Médecins
Assistants sociaux, Assistantes sociales
Chefs d’établissement et adjoints
Personnel de l’établissement (CPE, surveillants, administratifs, etc.)
Divers
Total
267
19
61
38
10
732
36,5
2,6
8,3
5,2
1,4
100
TABLEAU IV
Répartition des élèves n’ayant pas participé à l’enquête selon le groupe d’âge
et la raison (en %)
11 ans
Refus parents
Refus élèves
Absences
Total
MEP_SanteEleve.indd 22
11,6
1,2
4,6
17,4
13 ans
15 ans
10,3
1,6
6,4
18,3
9,0
2,3
9,9
21,2
Total
10,4
1,7
6,9
18,9
05/08/2008 09:03:45
23
Méthodologie générale
FIGURE 1
Constitution de l’échantillon HBSC France 2006
Population source
2 116 349 élèves
échantillonnage
Échantillon initial
10 434 élèves
53 ( 5,9 %) effectifs insuffisants
904 classes
15 (1,7 %) refus établissements
13 (1,4 %) impossibilités diverses
108 (11,9 %) non-réponses au 19/07/06
participation
des établissements
soit au total
189 (20,9 %) classes exclues
Questionnaires envoyés
8 996 élèves
715 classes
932 (10,4 %) refus parentaux
149 (1,7 %) refus élèves
619 (6,9 %) absents
participation des élèves
soit au total
1700 (18,9 %) élèves n’ayant pas participé
Élèves ayant participé
n = 7 296
14 (0,2 %) questionnaires exclus
exclusion des questionnaires
mal remplis
Questionnaires saisis
n = 7 277
14 (0,2 %) élèves au sexe non renseigné
nettoyage des données
109 (1,5 %) élèves hors critères d’âge
123 (1,7 %) élèves exlus
Échantillon final
n = 7 154
MEP_SanteEleve.indd 23
05/08/2008 09:03:45
24
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
rarement déplorée. Notons également que le
plus fort absentéisme constaté à 15 ans est
pour partie explicable par des grèves dans
les lycées ayant eu lieu à la fin du printemps
2006.
L’enquête s’est déroulée entre le 20 mars et
le 20 juin 2006 (mars : 8,6 %, avril : 66,0 %,
mai : 19,8 %, juin : 5,6 %).
PROCÉDURES ET
DÉMARCHE QUALITÉ
Gestion du terrain
L’équipe de pilotage de l’enquête HBSC
appartenant à l’Éducation nationale, la
gestion du terrain et les interactions avec
les établissements en sont facilitées, ce
qui nous semble un gage de transparence
et de meilleure qualité des procédures
d’enquête.
Dans la mesure du possible, les opérations de gestion des envois, retour, contrôle
et compostage des questionnaires ont été
automatisées afin de minimiser les erreurs
humaines de manipulation d’un grand
nombre de documents.
Enquête de satisfaction
Des questionnaires de satisfaction et d’évaluation des procédures ont été envoyés à 665
établissements et 631 enquêteurs (classes
ayant retourné les questionnaires élèves
au 12 juin 2006). Finalement, 303 établissements et 276 enquêteurs ont renvoyé
leur questionnaire de satisfaction (taux de
réponse respectifs de 45,6 % et 43,7 %).
Interrogés sur les documents d’accompagnement de la mise en place de l’enquête,
les établissements comme les enquêteurs
se déclarent satisfaits ou très satisfaits dans
leur grande majorité, tant de la quantité
d’informations reçues, que de leur clarté ou
de leur intérêt [tableau V].
Concernant le dossier enquêteur, dans
leur immense majorité, les enquêteurs ont
été satisfaits ou très satisfaits de la quantité
et la clarté des instructions destinées aux
élèves, du texte qui leur a été lu et du guide
destiné à permettre de répondre aux interrogations des élèves de manière standardisée
[tableau VI]. Ce sont les instructions concernant la passation de l’enquête qui obtiennent les meilleures appréciations.
TABLEAU V
Opinion des établissements et des enquêteurs sur les documents de l’enquête
Quantité informations
Effectif
Fréquence (%)
Réponses des établissements
Pas du tout satisfaisant
Peu satisfaisant
Satisfaisant
Très satisfaisant
Total
Réponses des enquêteurs
Pas du tout satisfaisant
Peu satisfaisant
Satisfaisant
Très satisfaisant
Total
MEP_SanteEleve.indd 24
Effectif
Clarté
Fréquence (%)
Effectif
Intérêt
Fréquence (%)
3
2
182
91
278
1,1
0,7
65,5
32,7
100,0
4
13
179
78
274
1,5
4,7
65,3
28,5
100,0
5
6
190
73
274
1,8
2,2
69,4
26,6
100,0
0
6
164
99
269
0,0
2,2
61,0
36,8
100,0
0
14
167
87
268
0,0
5,2
62,3
32,5
100,0
1
7
172
85
265
0,4
2,6
64,9
32,1
100,0
05/08/2008 09:03:45
25
Méthodologie générale
TABLEAU VI
Opinion des enquêteurs sur les éléments du dossier enquêteur
Quantité informations
Effectif
Fréquence (%)
Instructions
0
Pas du tout satisfaisant
Peu satisfaisant
7
Satisfaisant
151
Très satisfaisant
112
Total
270
Texte de présentation aux élèves
Pas du tout satisfaisant
0
Peu satisfaisant
9
Satisfaisant
155
Très satisfaisant
104
Total
268
Guide de réponse aux élèves
Pas du tout satisfaisant
1
Peu satisfaisant
15
Satisfaisant
153
Très satisfaisant
93
Total
262
Clarté
Fréquence (%)
Effectif
Intérêt
Fréquence (%)
0,0
2,6
55,9
41,5
100,0
1
7
146
112
266
0,4
2,6
54,9
42,1
100,0
0,0
3,4
57,8
38,8
100,0
0
18
151
100
269
0,0
6,7
56,1
37,2
100,0
4
25
158
83
270
1,5
9,3
58,5
30,7
100,0
0,4
5,7
58,4
35,5
100,0
1
17
156
88
262
0,4
6,5
59,5
33,6
100,0
4
19
160
80
263
1,5
7,2
60,8
30,5
100,0
On notera que 35,6 % des établissements et 38,4 % des enquêteurs déclarent
ne pas avoir fait passer l’enquête aux élèves
n’ayant pas retourné la note d’information
aux parents, allant de ce fait contre les consignes de consentement passif (validées par
la Cnil10) et augmentant à tort le taux de
refus parentaux. La présentation de cette
procédure devra donc être clarifiée lors de la
prochaine vague de l’enquête.
Contrôle et validation
des données
De par son caractère international,
l’enquête HBSC fait l’objet d’un contrôle et
d’une validation centralisés des données de
l’ensemble des pays participants. Le centre
de gestion des données internationales
(NSD à Bergen, Norvège) applique pour cela
un programme standardisé de nettoyage
des données. Ce dernier se fait en plusieurs
étapes : recodage de certaines variables
(notamment pour certaines non-réponses et
MEP_SanteEleve.indd 25
Effectif
certaines réponses incohérentes), création
de nouvelles variables et exclusion standardisée des individus en dehors des bornes
d’âge. Concernant les âges, la procédure est
la suivante : dans un premier temps, exclusion de tous les élèves en dehors des bornes
d’âge à un an (par exemple, pour les élèves
du groupe d’âge des 11 ans : moins de 10 ans
et demi ou plus de 12 ans et demi). Dans un
deuxième temps, un tirage au sort permet
de ramener à 90 % la part d’élèves dans les
bornes d’âge à six mois (dans l’exemple :
plus de 11 ans et moins de 12 ans). Il existe
donc une tolérance limitée (10 %) concernant les enfants excédant les bornes d’âge
de six mois. Les autres ont été éliminés du
fichier de manière définitive.
Pour compléter le nettoyage international
des données, certaines variables ont fait
l’objet de recodages. C’est notamment le
cas pour les consommations de substances
[tableau VII]. Les règles de recodage utilisées
10. Commission nationale de l’informatique et des libertés.
05/08/2008 09:03:45
26
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
TABLEAU VII
Impact du recodage sur l’usage de tabac au cours de la vie
nb de non consommateurs
Avant recodage
nb de consommateurs
% de consommateurs
nb de non consommateurs
Après recodage
nb de consommateurs
% de consommateurs
% d’augmentation dû au recodage
sont celles adoptées dans de nombreuses
enquêtes étrangères [4].
Si un élève déclare avoir consommé plus
fréquemment au cours de l’année qu’au
cours de la vie, cette réponse est recodée en
« oui ». Il en va de même pour la consommation dans le mois et celle dans l’année
ou dans la vie. Si un adolescent ne répond
pas à une question sur sa consommation
dans la vie mais répond positivement dans
une période plus courte, il est reclassé en
« consommateur dans la vie ».
De même si un jeune donne un âge d’expérimentation à un produit mais ne déclare
aucun usage ou ne répond pas à la question
sur sa consommation au cours de la vie, il
est reclassé en « consommateur dans la
vie ». Pour l’alcool, ce même redressement
du niveau d’expérimentation a été effectué
à partir des questions renseignant les types
d’alcool consommés.
Pour le tabac, une question portant sur le
nombre de cigarettes fumées au cours des
trente derniers jours permet également de
redresser la prévalence tabagique lorsque la
réponse est manquante ou incohérente.
CARACTÉRISTIQUES
DE LA POPULATION
Les caractéristiques de la population étudiée
sont présentées dans les tableaux VIII à XIII
en termes de nombre d’établissements, de
classes puis d’élèves.
MEP_SanteEleve.indd 26
11 ans
13 ans
163
688
2323
7%
190
2298
8%
16 %
1730
28 %
708
1711
29 %
3%
15 ans
1181
1041
53 %
1212
1012
55 %
3%
Caractéristiques
des établissements
et des classes enquêtés
Des données sur le secteur public/privé et
le type d’établissement étaient disponibles
pour la population entière (pour le second
degré uniquement), aucune différence significative au seuil de 1 % n’a été observée entre la
population entière et notre échantillon final.
L’échantillon final a également été comparé
à l’échantillon initial quant au type de
commune, au statut public/privé, au classement en Zep11, à l’académie, au type d’établissement et de classe. L’échantillon final
contient significativement moins d’écoles
primaires (p = 0,005), de CM2 (p = 0,006)
et d’établissements en communes rurales
(p = 0,007). Ces résultats étaient attendus
de par le manque d’informations pour le
premier degré12, pour lequel le critère d’exclusion concernant le nombre d’élèves du bon
âge par division n’a pas pu être appliqué lors
du tirage mais seulement lors du terrain.
Caractéristiques
des élèves enquêtés
L’échantillon français de 2006 comporte
7 154 élèves, dont 3 558 garçons (soit 49,7 %)
11. Zone d’éducation prioritaire.
12. En lien avec un mouvement social des directeurs d’école
(cf. note 2).
05/08/2008 09:03:46
27
Méthodologie générale
TABLEAU VIII
Répartition des établissements enquêtés selon le type de commune d’implantation,
le secteur et la zone d’éducation
Effectif
Type de commune d’implantation
Rural
Centre ville isolé
Centre d’agglomération
Banlieue d’agglomération
Total
Secteur
Public
Privé
Total
Zone d’éducation
Non Zep
Zep
Total
Fréquence (%)
86
12,3
92
303
220
701
13,1
43,2
31,4
100,0
552
149
701
78,7
21,3
100,0
618
83
701
88,2
11,8
100,0
TABLEAU IX
Répartition des établissements enquêtés selon leur type
Effectif
École élémentaire
Collège
Lycée général et technologique
Lycée professionnel
Lycée polyvalent
Total
Fréquence (%)
110
15,7
505
72,1
47
17
22
701
6,7
2,4
3,1
100,0
TABLEAU X
Répartition des classes enquêtées selon leur type
CM2
6e *
5e *
4e *
3e *
2de générale et technologique
2de professionnelle
Total
Effectif
Fréquence (%)
110
15,4
136
19,0
126
133
131
65
14
715
17,6
18,6
18,3
9,1
2,0
100,0
* Les classes Segpa sont regroupées avec les classes générales du même niveau.
MEP_SanteEleve.indd 27
05/08/2008 09:03:46
28
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
TABLEAU XI
Caractéristiques des trois groupes d’âge
Effectif
Fréquence (en %)
Âge moyen (en années)
Âge médian (en années)
Écart-type (en années)
Âge minimum (en années) *
Âge maximum (en années) *
11 ans
13 ans
15 ans
2 501
2 427
2 226
35,0
33,9
31,1
11,59
11,58
0,31
10,58
12,50
13,60
13,58
0,30
12,58
14,50
15,58
15,58
0,31
14,58
16,50
* Seuls 10 % des élèves de chaque groupe d’âge (tirés au sort) sont compris dans un intervalle de plus de six mois et moins d’un an par rapport à l’âge
de référence (par exemple, pour le groupe d’âge des 11 ans, moins de 10 ans et demi mais plus de 10 ans ou plus de 11 ans et demi mais moins de 12 ans).
TABLEAU XII
Répartition des élèves selon le groupe d’âge et le type d’établissement (effectif et % colonne)
École élémentaire
Collège
Lycée général et technologique
Lycée professionnel
Lycée polyvalent
Total
11 ans
13 ans
885 (35,4)
1 616 (64,6)
1 (0,0)
2 426 (100,0)
2 501 (100,0)
2 427 (100,0)
15 ans
Total
1 177 (52,9)
674 (30,3)
105 (4,7)
270 (12,1)
2 226 (100,0)
886 (12,4)
5 219 (72,9)
674 (9,4)
105 (1,5)
270 (3,8)
7 154 (100,0)
TABLEAU XIII
Répartition des élèves selon le groupe d’âge et le type de classe (effectif et % colonne)
CM2
6e *
5e *
4e *
3e *
2de générale et technologique
2de professionnelle
Total
e
11 ans
13 ans
885 (35,4)
1 555 (62,2)
59 (2,3)
2 (0,1)
1 (0,0)
116 (4,8)
820 (33,8)
1 459 (60,1)
31 (1,3)
2 501 (100,0)
2 427 (100,0)
15 ans
Total
5 (0,2)
30 (1,4)
207 (9,3)
998 (44,8)
905 (40,7)
81 (3,6)
2 226 (100,0)
886 (12,4)
1 676 (23,4)
909 (12,7)
1 668 (23,3)
1 029 (14,4)
905 (12,7)
81 (1,1)
7 154 (100,0)
e
* Les Segpa, 4 d’aide et de soutien et 3 d’insertion sont regroupées avec leurs équivalents du système général.
TABLEAU XIV
Répartition des élèves selon le groupe d’âge et la situation scolaire (effectif et % colonne)
En retard
« À l’heure »
En avance
Total
MEP_SanteEleve.indd 28
11 ans
13 ans
15 ans
Total
372 (14,9)
2 025 (81,2)
98 (3,9)
2 495 (100,0)
598 (24,7)
1 747 (72,0)
81 (3,3)
2 426 (100,0)
894 (40,2)
1 288 (57,9)
42 (1,9)
2 224 (100,0)
1 864 (26,1)
5 060 (70,8)
221 (3,1)
7 145 (100,0)
05/08/2008 09:03:46
29
Méthodologie générale
et 3 596 filles (soit 50,3 %). Les élèves interrogés se répartissent assez équitablement
entre les trois classes d’âge, avec cependant une légère sur-représentation des plus
jeunes au détriment des plus âgés dont
nous avons signalé plus haut qu’elle pouvait
pour une part être expliquée par la grève
des lycéens observée au printemps 2006
[tableau XI].
La répartition des élèves de 13 et 15 ans
dans l’échantillon selon le type de classe a
été comparée avec son équivalent dans la
population entière (seuil de significativité
fixé à 1 %). Parmi les élèves de 13 ans, il y
a significativement moins de 4e que dans la
population totale (p < 0,001), en revanche il
n’y a aucune différence significative pour les
élèves de 15 ans.
Afin de donner un meilleur reflet de la
complexité et la spécificité du système
scolaire de notre pays, nous avons créé une
variable décrivant la situation scolaire de
l’élève (en retard/« à l’heure »/en avance)
en utilisant la définition de l’âge de l’Éducation nationale13.
Notons que globalement, les résultats
trouvés dans notre échantillon sont cohérents
avec les données existantes. En effet, le RERS
200614 (p. 104) fait état de 64 % d’élèves de
troisième « à l’heure » en 2005.
ANALYSE STATISTIQUE
DANS LE CADRE DES CHAPITRES
Les analyses statistiques menées dans le
cadre des différents chapitres de ce rapport
présentent des points communs développés
ci-après.
Les associations entre variables ont essentiellement été testées par un test du Khi²
de Pearson. Quand cela était nécessaire,
d’autres tests statiques ont été effectués :
un test exact de Fisher en cas d’effectifs
théoriques inférieurs à 5, un test de Khi² de
tendance linéaire en présence d’une relation
plutôt linéaire avec le groupe d’âge (varia-
MEP_SanteEleve.indd 29
tion à peu près constante entre 11 et 13 ans
et entre 13 et 15 ans). Dans d’autres cas, des
regroupements entre les deux groupes d’âge
les plus proches ont été réalisés (on teste dès
lors la différence de proportions entre 11 ans
et 13-15 ans ou entre 11-13 ans et 15 ans).
Le seuil de significativité a été fixé à 1 ‰
en raison de la taille de notre échantillon.
Cependant, certaines tendances non significatives à ce seuil mais jugées importantes
et trouvées significatives au seuil de 5 % ont
parfois été présentées.
Dans certains chapitres, des analyses
multivariées ont été effectuées pour étudier
les facteurs indépendamment associés à
certains comportements. Il s’agit de modèles
de régression logistique qui prennent en
compte les caractéristiques du plan de
sondage (stratification et tirage en grappes).
Pour chacune de ces analyses, les variables
introduites dans le modèle initial sont celles
qui étaient significativement associées à
la variable dépendante dans les analyses
bivariées au seuil de 20 %. La sélection de
modèle est effectuée par une procédure pasà-pas descendante avec un seuil de significativité de 5 %. Sauf mention contraire, les
modèles sont ajustés sur le sexe, le groupe
d’âge et le niveau socio-économique (échelle
Fas), ces variables jouant, dans notre population, un rôle majeur dans la plupart des
comportements étudiés. Les résultats des
analyses multivariées sont présentés sous la
forme d’odds ratio ajustés, avec leur intervalle de confiance à 95 %.
13. « L’âge d’un élève ou d’un étudiant est celui atteint au 1er janvier inclus dans l’année scolaire considérée » (RERS, 2007 p. 22).
Donc, pour l’année scolaire 2005/2006, il s’agit de l’âge millésime en prenant 2005 comme année de référence. Un élève âgé
de 10 ans au plus tard le 31/12/2005 (c’est-à-dire né en 1995) doit
être en CM2 pour l’année scolaire 2005/2006 s’il est à l’heure,
un élève de 11 ans en 6e, 12 ans en 5e, 13 ans en 4e, 14 ans en 3e et
15 ans en 2de.
14. Le Repères et références statistiques sur les enseignements
la formation et la recherche (RERS) est l’ouvrage de référence
qui apporte une information statistique détaillée sur tous les
domaines de l’Éducation nationale.
05/08/2008 09:03:46
30
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
Enfin, dans la mesure du possible, un
éclairage supplémentaire sera apporté aux
données présentées, d’une part grâce à
des comparaisons entre les résultats de la
présente enquête et ceux des précédentes,
particulièrement ceux de l’enquête 2002,
plus directement comparable car nationale
elle aussi [5, 6, 7], d’autre part grâce à des
comparaisons avec les données internatio-
Bibliographie
[1] Direction de l’évaluation, de la prospective
et de la performance (DEPP).
Repères et références statistiques
sur les enseignements, la formation et la recherche.
Édition 2006 (RERS 2006). 2006 : 367 p.
[2] Direction de l’évaluation, de la prospective
et de la performance (DEPP).
Repères et références statistiques
sur les enseignements, la formation et la recherche.
Édition 2007 (RERS 2007). 2007 : 416 p.
[3] Roberts C., Currie C., Samdal O., Currie D., Smith R., Maes L.
Measuring the health and health behaviours
of adolescents through cross-national survey research:
recent developments in the Health Behaviour
in School-aged Children (HBSC) study.
J Public Health. 2007 ; 15(3) : 179-186 (8).
[4] Bless R.
Inconsistences and non response.
European Society for Social Research on Drugs (ESSD),
2th annual ESSD conference, 26 to 28 september 2002.
Helsinki, Finland, 2002.
[5] Chan Chee C., Baudier F., Dressen C., Arènes J. (dir.)
Baromètre santé jeunes 94.
Vanves : CFES, coll. Baromètres santé, 1997 : 148 p.
MEP_SanteEleve.indd 30
nales [8, 9]. Notons que ces résultats sont
à interpréter avec prudence du fait de différences potentielles dans la structure des
échantillons. Afin d’éviter les répétitions,
les références bibliographiques complètes
concernant ces rapports ne sont citées que
dans ce chapitre.
[6] Godeau E., Dressen C., Navarro F. (dir.)
Les années collège. Enquête santé HBSC 1998
auprès des 11-15 ans en France.
Vanves : CFES, coll. Baromètres santé, 2000 : 118 p.
[7] Godeau E., Grandjean H., Navarro F. (dir.)
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France/2002.
Données françaises de l’enquête internationale Health
Behaviour in School-aged Children (HBSC).
Paris : Inpes, coll. Baromètres santé, 2005 : 284 p.
[8] Currie C., Roberts C., Morgan A., Smith R., Settertobulte W.,
Samdal O., et al. (Eds.)
Young people’s health in context. Health Behaviour
in School-aged Children (HBSC) study : international
report from the 2001-2002 survey.
Copenhagen : WHO Regional Office for Europe, WHO Policy
Series : HePCA n° 4, 2004.
[9] Currie C., Nic Gabhainn S., Godeau E., Roberts C., Smith R.,
Currie D., et al. (Eds.)
Inequalities in young people’s health : international
report from the HBSC 2005/06 survey.
Copenhagen : WHO Regional Office for Europe, WHO Policy
Series : HePCA n° 5, 2008.
05/08/2008 09:03:46
MEP_SanteEleve.indd 31
05/08/2008 09:03:46
32
L’essentiel
L’augmentation des inégalités de
santé dans les pays développés
constitue l’une des principales préoccupations de santé publique de ce
début de XXIe siècle. Bien que l’impact
des conditions de vie sur la santé
soit plus controversé chez les adolescents que pour d’autres tranches
d’âge, il importe d’être attentif à une
éventuelle répercussion de la situation socio-économique des familles
sur les comportements de santé et le
bien-être des jeunes.
Dans cette étude, l’évaluation du statut socio-économique, centrée sur le
statut social et les revenus familiaux,
repose sur des données déclaratives.
Les paramètres mesurés concernent
l’emploi des parents, la perception de
la richesse familiale et, en raison des
difficultés des élèves à rapporter le
niveau de revenus de leur famille, sur
des indices de privation matérielle et
de prospérité familiale (logement,
véhicules, biens de consommation).
L’ensemble des analyses montre
que les jeunes vivent majoritairement dans des milieux de niveau
socio-économique intermédiaire ou
élevé. Seuls 4,7 % des élèves vivent
dans des familles où il n’existe aucun
revenu provenant du travail. Dans
plus de deux cas sur trois, les deux
parents travaillent, avec cepen-
MEP_SanteEleve.indd 32
dant une activité professionnelle qui
concerne moins fréquemment les
mères (74,6 % des mères sont professionnellement actives) que les
pères (87,8 %). Néanmoins, la proportion des parents qui travaillent
est en diminution par rapport à l’enquête de 2002, cette évolution étant
particulièrement marquée pour les
pères.
La perception de la richesse familiale
correspond à une donnée subjective qui, de fait, varie avec l’âge de
l’élève répondant. En moyenne, deux
tiers des élèves estiment leur famille
financièrement « très » ou « plutôt
à l’aise ». À l’opposé, les jeunes qui
considèrent leur famille financièrement défavorisée sont 5,8 % à 11 ans
et, en proportion, significativement
plus nombreux à 15 ans (8,5 %).
Concernant les indicateurs de prospérité familiale mesurés, dans leur
grande majorité les élèves interrogés déclarent avoir une chambre
pour eux seuls (84,8 % à 15 ans),
disposer d’un ordinateur à la maison
(92,0 %), être partis en vacances
avec leur famille au moins une fois
dans l’année précédente (85,5 %).
Par ailleurs, ils déclarent que leur
famille possède au moins un véhicule
dans 96,4 % des cas. La combinaison de ces paramètres (Fas) montre
une répartition des familles telle que
49,6 % se situent au niveau le plus
élevé de l’échelle, 38,2 % au niveau
intermédiaire et 12,2 % au niveau
le plus bas. Cet indicateur place la
France au 11e rang des pays ayant participé à l’enquête 2006, si l’on classe
les pays de la plus faible (premier
rang) à la plus forte (dernier rang)
proportion des bas niveaux socioéconomiques à l’échelle Fas.
Enfin, une question complémentaire
explorait l’existence de situations de
très bas niveaux socio-économiques
puisqu’elle portait sur la fréquence
de sensation de faim au moment d’aller à l’école ou au coucher, en rapportant explicitement cette situation
à un manque de nourriture à la maison. Tous âges confondus, 4,3 % des
jeunes déclarent être « toujours » ou
« souvent » dans cette condition.
Ces analyses montrent une évolution marquée depuis 2002 avec des
catégories socio-économiques défavorisées proportionnellement en
augmentation. Bien que l’exploration
du statut socio-économique ne soit
que très imparfaite et que nombre
d’autres paramètres exercent une
influence sur les comportements de
santé, il convient de porter une attention vigilante à la santé des jeunes, en
particulier des plus défavorisés.
05/08/2008 09:03:46
33
Statut socio-économique
des familles
Catherine Arnaud
Hélène Grandjean
INTRODUCTION
L’augmentation des inégalités sociales de
santé dans les pays développés constitue
l’une des principales préoccupations de
santé publique du XXIe siècle. De multiples
travaux de recherche, en France comme
à l’étranger, ont documenté l’impact du
statut socio-économique de la famille sur
la santé de l’enfant. Ils ont invariablement
rapporté que les enfants vivant dans les
milieux socio-économiques les plus défavorisés présentaient davantage de problèmes
de santé comparativement aux enfants
issus de classes plus favorisées, et ce quel
que soit l’indicateur de santé retenu (mortalité, morbidité, santé perçue/déclarée,
qualité de vie, etc.) [1-4]. Ces écarts s’expriment également par un recours inégal à la
prévention et des trajectoires différenciées
dans le parcours de soins. Chez l’adolescent, l’importance des déterminants socioéconomiques sur les disparités de santé est
MEP_SanteEleve.indd 33
plus controversée [5-7]. En effet, la plupart
des inégalités de santé qui se révèlent à des
âges plus avancés reflètent des expositions
accumulées tout au long de la vie (tabac,
alimentation, expositions environnementales), qui ne s’expriment en général pas
sous une forme pathologique dans cette
tranche d’âge. En revanche, certaines études
ont retrouvé une influence du statut socioéconomique sur les pathologies chroniques, en particulier les plus sévères, ce qui
pourrait être une conséquence de désavantages sociaux présents dès le début de la vie
[8, 9].
Dans son document stratégique Santé 21 :
La Santé pour tous au 21e siècle [10], l’Organisation mondiale de la santé rappelle que
la pauvreté constitue le principal facteur
de risque en matière de santé. Or, 5 à 15 %
des enfants âgés de moins de 16 ans vivent
dans la pauvreté selon les standards des
05/08/2008 09:03:47
34
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
pays développés concernés [11] . On sait
par ailleurs que les différences relatives
entre statuts socio-économiques apparaissent plus pertinentes pour expliquer les
disparités de santé observées que les différences absolues de conditions de vie. En
effet, ce sont dans les pays où l’on observe
une moindre équité dans la distribution des
richesses que l’on retrouve les plus grandes
inégalités de santé, quel que soit le niveau
économique global du pays ou la part du
budget de l’État consacré à la santé [12].
Dans l’enquête HBSC, il est donc important d’étudier les différences de statut socioéconomique des familles (y compris leurs
évolutions dans le temps) car ce sont des
déterminants primordiaux des comportements de santé et de la santé des jeunes
mesurés dans cette enquête. Ce travail
permettra également d’améliorer notre
connaissance des mécanismes qui peuvent
conduire à ces inégalités de santé. Ce chapitre
présente les informations recueillies auprès
des jeunes concernant le statut socio-économique de leur famille.
MÉTHODES
Dans l’enquête HBSC, différentes mesures
du statut socio-économique centrées sur le
statut social et les revenus familiaux sont
enregistrées.
De la même manière que dans les enquêtes
précédentes, des informations sur l’emploi
des parents et sur la perception de la richesse
familiale, qui sont avant tout des mesures
du statut social, ont été recueillies. Il était
tout d’abord demandé aux adolescents de
préciser la profession et le lieu de travail de
leurs parents. Plus précisément, les questions
étaient posées sous la forme suivante : « Ton
père (ta mère) a-t-il (elle) un travail ? » « Oui/
Non/Je ne sais pas/Je n’ai pas de père (mère) ou
ne le (la) vois pas ». « Si oui, indique dans quel
type d’endroit il (elle) travaille et indique exactement le travail qu’il (elle) y fait ». Les réponses
des élèves ont été codées en cinq classes
selon une nomenclature de catégories socioprofessionnelles inspirée de celle utilisée
en Angleterre, pertinente pour les comparaisons internationales de l’enquête HBSC.
En outre, une vision synthétique du statut
de l’emploi dans la famille était obtenue en
combinant les informations sur le travail du
père et de la mère : « aucun/un seul/les deux
parents travaillent ». Un indicateur complémentaire mesurait la perception qu’avaient
MEP_SanteEleve.indd 34
les jeunes de la position socio-économique
de leur famille comparativement aux autres :
« Dans quelle mesure penses-tu que ta famille
est financièrement à l’aise ? ». Les réponses
étaient recueillies en cinq catégories, de
« très à l’aise » à « pas à l’aise du tout ».
En raison des difficultés pour les jeunes
de rapporter le niveau de revenus de leur
famille [13] , une mesure alternative de
l’aisance financière de la famille [14] leur a
été proposée. Conceptuellement, les informations recueillies concernent des indices
de privation matérielle et de prospérité
familiale et interrogent les jeunes sur des
indicateurs qu’ils connaissent : chambre
personnelle pour l’élève dans le logement
familial (« Est-ce que tu as une chambre pour
toi tout(e) seul(e) ? » « Non/Oui »), existence
d’une voiture (« Est-ce que ta famille a une
voiture (ou une camionnette) ? » « Non/Oui,
Une/Oui, Deux ou plus »), fréquence des
voyages dans le cadre de vacances familiales
(« Durant les douze derniers mois, combien de
fois as-tu voyagé avec ta famille pour partir en
vacances ? » « Jamais/Une fois/Deux fois/
Plus de deux fois ») et nombre d’ordinateurs
possédés par la famille (« Combien d’ordinateurs ta famille possède-t-elle ? » « Aucun/
Un/Deux/Plus de deux »). Les informations
05/08/2008 09:03:47
35
Statut socio-économique des familles
recueillies permettent de construire un
indicateur synthétique dénommé la Family
Affluence Scale [15] (Fas) à trois niveaux
(bas, intermédiaire, élevé) [16].
Une dernière question avait pour objectif
de mieux différencier les très bas niveaux
socio-économiques. Il était en effet demandé
aux élèves avec quelle fréquence il leur
arrivait d’aller à l’école ou au lit en ayant faim
par manque de nourriture à la maison. Plus
précisément, la question et les propositions
de réponse étaient les suivantes : « Certains
jeunes vont à l’école ou au lit en ayant faim parce
qu’il n’y a pas assez de nourriture à la maison.
Tous les combien cela t’arrive-t-il ? » « Toujours/
Souvent/Parfois/Jamais ». Les analyses réalisées à partir de la précédente enquête HBSC
ont montré que cet item n’était probablement
pas pertinent comme mesure globale des
très bas niveaux socio-économiques et de la
pauvreté d’un pays stricto sensu. En revanche,
au niveau individuel, cette question était
notamment très associée aux perceptions
négatives de la santé [17].
RÉSULTATS
ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE
DES PARENTS
L’une des interrogations sur l’évaluation du
statut socio-économique de la famille par
des questionnaires remplis par des élèves
est liée à leurs difficultés de restitution
d’une information précise sur la profession
exercée par leurs parents. Toutefois, dans
notre enquête, seules 1,5 % des réponses
se sont avérées totalement inexploitables. Cependant, compte tenu de l’imprécision avec laquelle les élèves peuvent, dans
certains cas, rapporter les informations
demandées et des difficultés de codage
des catégories socioprofessionnelles selon
l’Insee que cela entraîne, nous avons fait
le choix de nous intéresser principalement
aux niveaux extrêmes (catégories 1 et 5) et
de présenter les niveaux intermédiaires
regroupés (catégories 2 à 4).
Au total et indépendamment de l’âge
et du sexe, 4,7 % des jeunes vivent dans
des familles où aucun des deux parents ne
travaille. Les deux parents travaillent dans
67,0 % des cas et un seul parent dans 28,3 %
des situations (uniquement le père 20,7 %
ou uniquement la mère 7,6 %) [figure 1].
Globalement, la proportion de parents
économiquement actifs a diminué en
MEP_SanteEleve.indd 35
quatre ans, cette diminution étant particulièrement importante pour les pères (95,0 %
en 2002 et 87,8 % en 2006). L’activité professionnelle reste, comme en 2002, inférieure
chez les femmes : 74,6 % des mères sont
professionnellement actives (75,4 % en
2002). Pour les parents qui travaillent, la
répartition en catégories socioprofessionnelles définies par l’Insee selon les informations données par les élèves est possible
pour 78,4 % des pères et 65,2 % des mères
[tableau I].
FIGURE 1
Travail des parents, en fonction de l’âge
(en %)
100 %
3,6
5,1
5,4
80 %
26,8
28,9
29,3
69,6
66,0
65,3
11 ans
13 ans
60 %
40 %
20 %
0%
Les deux parents
Un seul parent
15 ans
Aucun
05/08/2008 09:03:47
36
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
TABLEAU I
Catégories socioprofessionnelles des parents
Catégories socioprofessionnelles
1 : élevées
2-4 : intermédiaires
5 : basses
Comparativement à l’enquête de 2002, la
proportion des parents exerçant une profession correspondant à la catégorie socioprofessionnelle la plus basse a largement
augmenté, ce taux étant multiplié par 1,5
pour les pères (23,9 % vs 16,0 % en 2002)
et par 2 pour les mères (32,5 % vs 16.9 %
en 2002). Il semble par ailleurs que le fossé
entre les hauts et les bas revenus, évalués ici
par les catégories socioprofessionnelles, se
soit élargi entre 2002 et 2006, surtout pour
les mères des jeunes interrogés, proportionnellement plus nombreuses dans la plus
haute catégorie socioprofessionnelle en
2006 (9,4 %) qu’en 2002 (5,9 %) au détriment des catégories intermédiaires.
Père (%)
Mère (%)
9,7
66,4
23,9
9,3
58,2
32,5
PERCEPTION
DE LA RICHESSE FAMILIALE
En moyenne deux élèves sur trois estiment
que leur famille est « très à l’aise » ou
« plutôt à l’aise » (65,4 %) et un élève sur
quatre (27,7 %) qu’elle est « moyennement
à l’aise » [figure 2]. Au total, 7 % d’entre eux
considèrent leur famille « très peu » ou « pas
du tout à l’aise », proportion en augmentation de deux points depuis 2002.
On remarque qu’il existe une augmentation significative avec l’âge de la proportion
de jeunes qui considèrent leur famille financièrement défavorisée. Ceux qui estiment
leur famille « très peu » ou « pas du tout à
FIGURE 2
Aisance financière de la famille, en fonction de l’âge (en %)
60 %
50,8
48,6
50 %
45,6
40 %
36,5
30 %
27,1
25,6
20,1
20 %
15,4
9,3
10 %
1,7
6,8
5,4
4,0
1,8
1,3
0%
MEP_SanteEleve.indd 36
15 ans
13 ans
11 ans
Pas du tout à l’aise
Très peu à l’aise
Moyennement à l’aise
Plutôt à l’aise
Très à l’aise
05/08/2008 09:03:47
37
Statut socio-économique des familles
l’aise » représentent 5,8 %, 6,7 % et 8,5 % de
la population étudiée, respectivement à 11,
13 et 15 ans.
INDICATEURS
DE PROSPÉRITÉ FAMILIALE
FIGURE 3
Fas (Family Affluence Scale),
en fonction de l’âge (en %)
100 %
12,0
12,6
12,2
38,5
36,4
39,7
49,5
51,0
48,1
80 %
Dans leur grande majorité, aussi bien les
filles que les garçons déclarent avoir une
chambre pour eux seuls. Ils sont significativement plus nombreux à pouvoir en disposer
à 15 ans (84,8 %) qu’à 11 ans (77,5 %). Parmi
les élèves interrogés, 96,4 % indiquent que
leur famille possède au moins une voiture,
68,3 % des familles en possédant deux ou
plus. Au total, 85,5 % des élèves déclarent
être partis en vacances avec leur famille au
moins une fois durant les douze derniers
mois. Globalement, plus de neuf jeunes sur
dix déclarent avoir au moins un ordinateur à
leur disposition à la maison. Cette proportion
ne varie pas avec l’âge. Elle est en revanche
en forte augmentation depuis la précédente
enquête (92 % en 2006 vs 82 % en 2002).
Dans notre population, l’analyse de l’indicateur synthétique construit à partir de ces
quatre items montre que, quel que soit l’âge,
12,3 % des familles se situent au plus bas
niveau de l’échelle Fas. Elles étaient 16 % en
2002. À l’opposé, la moitié des familles se
situent au niveau le plus élevé de la Fas. Le
graphique suivant [figure 3] donne la répartition des réponses à l’échelle Fas selon l’âge.
TRÈS BAS NIVEAUX
SOCIO-ÉCONOMIQUES
Tous âges confondus, 4,3 % de jeunes, filles
et garçons, déclarent aller régulièrement
« à l’école ou au lit en ayant faim parce qu’il
60 %
40 %
20 %
0%
11 ans
Fas 3 (élevé)
13 ans
Fas 2 (intermédiaire)
15 ans
Fas 1 (bas)
n’y a pas assez de nourriture à la maison » :
« toujours » (0,9 %) ou « souvent » (3,5 %).
Cette fréquence a plus que doublé depuis
la précédente enquête de 2002. Il n’est pas
surprenant que ce paramètre soit très lié aux
autres indicateurs économiques mesurés,
les élèves vivant dans des familles économiquement défavorisées étant plus nombreux
à déclarer ces situations. En effet, 6,9 %
des jeunes dont aucun des deux parents
ne travaille, 7,0 % de ceux issus de familles
classées dans le plus bas niveau à l’échelle
Fas et 9,9 % des jeunes qui estiment que
leur famille est « très peu » ou « pas du tout
financièrement à l’aise » ont déclaré avoir
déjà eu faim en raison d’un manque de
nourriture, proportions supérieures à celles
retrouvées chez les élèves dont les deux
parents travaillent (4,2 %) ou vivant dans
des familles relativement aisées (niveau 3
de l’échelle Fas : 3,8 % et familles financièrement perçues « très » ou « plutôt à l’aise » :
3,5 %).
DISCUSSION
Dans de nombreux pays, l’augmentation
des inégalités socio-économiques observée
MEP_SanteEleve.indd 37
ces dernières décennies a modifié les conditions de vie d’un grand nombre d’enfants et
05/08/2008 09:03:47
38
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
d’adolescents. La France ne semble pas
échapper à ces évolutions, nos résultats en
témoignent. En effet, si l’on s’appuie sur les
déclarations des élèves, les groupes socioéconomiques les plus bas ont proportionnellement fortement augmenté depuis la
précédente enquête HBSC en 2002, principalement au détriment des catégories intermédiaires. Ces résultats sont retrouvés pour
tous les indicateurs étudiés : la proportion
de parents économiquement actifs a fortement diminué en quatre ans (moins dix
points pour les pères), et pour les pères qui
travaillent, on retrouve une augmentation de
50 % de la proportion de ceux qui sont dans
les catégories d’emploi les plus basses ; une
augmentation de deux points de la proportion
des familles financièrement très défavorisées
selon l’appréciation des élèves ; un doublement de la fréquence des jeunes qui déclarent
un manque fréquent de nourriture suffisante
à la maison. Le seul indicateur qui ne suive
pas cette tendance est la Family Affluence
Scale établie à partir d’indicateurs objectifs de
prospérité matérielle familiale. Les changements rapides des profils de consommations
(par exemple la forte augmentation du taux
d’équipement des familles en ordinateurs
entre 2002 et 2006) et des habitudes de vie
des adolescents expliquent probablement le
décalage vers le haut (en moyenne de 4 %)
des catégories de cette échelle.
Il est souvent difficile de comparer les
indicateurs de statut socio-économique
entre différents pays. Dans l’enquête HBSC,
il existe notamment une absence d’homogénéité des modalités de classement des
professions. Les données de la Fas en
revanche permettent d’illustrer les différents
schémas d’inégalités de santé et de comparer
les pays participants. La situation de la France
par rapport aux autres pays de l’enquête n’a
quasiment pas varié entre les deux enquêtes :
10e rang en 2002 et 11e en 2006, quand on
classe les pays de la plus faible à la plus forte
proportion des bas niveaux à l’échelle Fas. La
MEP_SanteEleve.indd 38
pertinence de ces comparaisons a été soulignée par la forte corrélation de cet indicateur
au niveau national avec différents indicateurs macro-économiques et de santé des
populations [18]. La corrélation est cependant bien moindre avec d’autres indicateurs
socio-économiques clés, comme le travail
du père (de l’ordre de 0.3 sur les données
internationales et françaises 2006). Ces
valeurs semblent indiquer qu’il est nécessaire de disposer d’indicateurs complémentaires pour étudier au niveau international les inégalités socio-économiques
et leurs relations avec la santé des adolescents. La proportion de parents économiquement actifs pourrait constituer un
indicateur intéressant pour ces comparaisons. Par ailleurs, cette échelle, qui mesure
la prospérité matérielle familiale, n’explore
pas certains aspects des biens familiaux (par
exemple, qualité du logement, chauffage,
alimentation, etc.), qui ont des effets physiologiques plus directs sur la santé.
La tendance à la dégradation des différents
indicateurs de statut socio-économique des
familles rapportée ici doit conduire à s’interroger sur leur retentissement potentiel sur la
santé des adolescents et sur leurs comportements de santé. Dans cette tranche d’âge,
il semble en effet que le statut socio-économique de la famille soit nettement lié aux
indicateurs de santé, pour lesquels la culture
et les habitudes familiales peuvent avoir
une influence dès le plus jeune âge (santé
perçue, croissance, obésité), mais qu’il soit
moins fortement lié à certains comportements (tels que la consommation de tabac)
sur lesquels les normes des pairs et la désirabilité sociale exercent une influence très
puissante [19]. Dans l’ensemble, comme
le montrent les différents chapitres de cet
ouvrage, les indicateurs de santé des adolescents sont restés stables depuis la dernière
enquête. Des analyses par sous-groupes
seront cependant intéressantes à envisager.
05/08/2008 09:03:47
39
Statut socio-économique des familles
Bibliographie
[1]
[2]
[3]
[4]
[5]
[6]
[7]
[8]
[9]
[10]
Marmot M.
Social determinants of health inequalities.
Lancet 2005, 365 :1099-1104.
Reading R.
Poverty and the health of children and adolescents.
Arch Dis Child 1997, 76 :463-467.
Von Rueden U., Gosch A., Rajmil L., Bisegger C., RavensSieberer U.
Socioeconomic determinants of health related quality
of life in childhood and adolescence :
results from a European study.
J Epidemiol Community Health 2006, 60 :130-135.
Starfield B., Robertson J., Riley A.W.
Social class gradients and health in childhood.
Ambul Pediatr 2002, 2 :238-246.
Chen E., Martin A.D., Matthews K.A.
Socioeconomic status and health : do gradients differ
within childhood and adolescence ?
Soc Sci Med 2006, 62 :2161-2170.
Due P., Lynch J., Holstein B., Modvig J.
Socioeconomic health inequalities among a nationally
representative sample of Danish adolescents :
the role of different types of social relations.
J Epidemiol Community Health 2003, 57 :692-698.
Starfield B., Riley A.W., Witt W.P., Robertson J.
Social class gradients in health during adolescence.
J Epidemiol Community Health 2002, 56 :354-361.
Friestad C., Klepp K.I.
Socioeconomic status and health behaviour patterns
through adolescence : results from a prospective
cohort study in Norway.
Eur J Public Health 2006, 16:41-47.
Drukker M., Kaplan C., Schneiders J., Feron F.J., Van Os J.
The wider social environment and changes in selfreported quality of life in the transition from late
childhood to early adolescence : a cohort study.
BMC Public Health 2006, 6 :133.
Santé 21, Organisation Mondiale de la Santé.
Santé 21- La Santé pour tous au 21e siècle,
la politique cadre de la santé pour tous
pour la région européenne de l’OMS.
Paris : Lavoisier, 1999.
MEP_SanteEleve.indd 39
[11] Rainwater L., Smeeding T.M., Coder J.
[12]
[13]
[14]
[15]
[16]
[17]
[18]
[19]
Child poverty across states, nations and continents.
In Child Well-being, Child poverty and Child Policy in
Modern Nations. Edited by Smeeding KVaT. Bristol :
The Policy Press ; 2001 : 33-74.
Pickett K.E., Wilkinson R.G.
Child wellbeing and income inequality in rich societies :
ecological cross sectional study.
Bmj 2007, 335 :1080.
Lien N., Friestad C., Klepp K.I.
Adolescents’ proxy reports of parents’ socioeconomic
status : How valid are they ?
J Epidemiol Community Health 2001, 55 :731-737.
Woodroffe C., Glickman M., Baker M., Power C.
Children, teenagers and Health : the key data.
Buckingham ; 1993.
Wardle J., Robb K., Johnson F.
Assessing socioeconomic status in adolescents :
the validity of a home affluence scale.
J Epidemiol Community Health 2002, 56 :595-599.
Currie C., Molcho M., Boyce W., Holstein B., Torsheim T.,
Richter M.
Researching health inequalities in adolescents :
The development of the Health Behaviour
in School-Aged Children (HBSC) Family Affluence Scale.
Soc Sci Med 2008 ; 66(6) : 1429-36.
Molcho M., Nic Gabhainn S., Friel S., Kelleher C.
Food poverty among Irish school-children.
Presentation at HBSC annual meeting, Malta ; 2005.
Boyce W., Torsheim T., Currie C., Zambon A.
The Family Affluence Scale as a Measure of National
Wealth: Validation of an Adolescent Self-Report
Measure.
Social Indicators Research 2006, 78 :473-487.
West P., Sweeting H.
Evidence on equalisation in health in youth
from the West of Scotland.
Soc Sci Med 2004, 59(1) :13-27.
05/08/2008 09:03:48
40
L’essentiel
La famille constitue un cadre essentiel pour le développement physique,
social et émotionnel des jeunes, et
ce, quelle que soit leur configuration
de vie. Pour les jeunes adolescents,
les parents représentent la source de
soutien la plus importante. Des relations positives au sein de la famille
sont fortement corrélées à un niveau
de bien-être et d’estime de soi élevé,
une moindre fréquence des comportements à risque et une meilleure
adaptation au milieu scolaire.
Les questions posées dans l’enquête
HBSC avaient pour objectif de définir
le cadre de vie des élèves interrogés.
Ainsi, leurs réponses sont susceptibles d’éclairer notre connaissance
sur leur santé et leurs comportements de santé.
Les questions sur la structure et la
composition de la famille faisaient
explicitement état de la diversité
des situations familiales que peuvent rencontrer les jeunes dans
leurs vies. Près des trois quarts des
élèves interrogés vivent dans une
famille traditionnelle, 14,4 % dans
MEP_SanteEleve.indd 40
une famille monoparentale avec l’un
ou l’autre des parents biologiques
et 10,8 % dans une famille recomposée, les autres situations restant
exceptionnelles. Très majoritairement, les élèves déclarent vivre tout
le temps ou la plupart du temps à un
seul endroit. Environ la moitié seulement de ceux qui ne vivent pas simultanément avec leurs deux parents
vivent alternativement dans deux
logements différents. La composition de la famille est fort logiquement dépendante de sa structure, les
familles les plus nombreuses correspondant aux familles recomposées et
à l’opposé, les enfants uniques vivant
plus fréquemment dans des familles
monoparentales. Au total, 10,1 % des
élèves vivent uniquement avec des
adultes, sans frères ni sœurs à la
maison.
Pour explorer la qualité de la communication dans la famille, il était
demandé aux jeunes de s’exprimer
sur la facilité avec laquelle ils pouvaient parler de leurs véritables préoccupations. Dans plus de trois cas
sur quatre, ce dialogue est jugé facile
ou très facile avec les adultes de la
communauté familiale. Cependant,
cette proportion diminue avec l’âge,
diminution affectant plus le dialogue
avec le père que celui avec la mère,
qui reste l’interlocutrice privilégiée.
Dans les familles recomposées, le dialogue est jugé facile avec les beauxparents dans presque la moitié des
cas. La présence d’interlocuteurs
« supplémentaires » ne semble pas
affecter le dialogue avec les parents.
Enfin, dans tous les groupes d’âge,
les garçons plus que les filles rapportent une plus grande facilité de communication avec les adultes. Pour les
élèves qui ont au moins un frère ou
une sœur, le dialogue est jugé plus
facile avec une sœur aînée (71,3 %)
qu’avec un frère aîné (57,2 %). Si
les garçons parlent indifféremment
avec leur(s) frère(s) ou sœur(s), en
revanche, les filles déclarent parler
des choses qui les préoccupent plus
fréquemment avec leur(s) sœur(s)
qu’avec leur(s) frère(s).
05/08/2008 09:03:48
41
Structure familiale
et relations dans la famille
Catherine Arnaud
Hélène Grandjeau
INTRODUCTION
Si la famille constitue un cadre essentiel
pour le développement physique, social et
émotionnel de l’enfant, elle continue à jouer
un rôle primordial à l’adolescence. En effet,
la qualité des relations des enfants devenus
adolescents avec leurs parents influe fortement sur leur degré d’intégration sociale
et leur bien-être [1] . Dans cette période
d’incertitude qu’est souvent l’adolescence,
les jeunes font l’expérience d’une indépendance croissante mais sans nécessairement briser tous les liens avec leurs parents
[2] . La grande majorité continue d’avoir
le sentiment de faire partie de la famille
et d’en partager bon nombre de valeurs
et les parents restent pour eux une importante source de soutien au cours de cette
période.
Au cours du XXe siècle, l’évolution de la
société a radicalement modifié la vie dans la
famille. De nouvelles formes familiales sont
apparues. Si la structure familiale tradition-
MEP_SanteEleve.indd 41
nelle est encore prédominante en Europe
et en Amérique du Nord, il existe de très
importantes différences entre pays, notamment en termes de proportion de jeunes qui
vivent soit avec un seul parent soit dans des
familles reconstituées à des degrés divers
[3]. La France connait les mêmes grandes
tendances [4]. La définition de la famille
s’y est élargie. Du fait de ruptures d’unions
plus fréquentes, les familles monoparentales sont plus nombreuses. Les remises
en couple sont aussi plus courantes, ce qui
augmente le nombre de familles recomposées. Ainsi, de plus en plus de jeunes sont
amenés à vivre avec d’autres adultes que
leurs deux parents biologiques.
De nombreux travaux de recherche ont porté
sur l’effet de la structure familiale et des
changements de la composition de la famille
sur le bien-être des enfants [5, 6]. Si la plupart
de ces études rapportent que les adolescents vivant dans des familles monoparen-
05/08/2008 09:03:48
42
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
tales ou des familles recomposées ont un
bien-être émotionnel diminué comparativement à ceux qui vivent dans des familles
traditionnelles, la compréhension de l’effet
de ces changements familiaux sur la santé et
les comportements des jeunes reste incomplète [7]. De plus, la qualité des relations
à l’intérieur de la famille apparaît fortement corrélée aux paramètres de santé. Des
relations positives avec les parents et une
communication facile, en particulier avec la
mère, sont associées à une augmentation
des sentiments de bien-être et d’estime de
soi [8, 9], à une diminution de la fréquence
des comportements à risque pour la santé
[10-12] et à une meilleure adaptation au
milieu scolaire [13]. Les relations des pères
avec leurs enfants sont quantitativement et
qualitativement différentes, généralement
plus enjouées et/ou physiques, les pères
développant plus volontiers l’esprit de
compétitivité et d’indépendance (cf. rapport
HBSC international 2002). Plusieurs travaux
ont souligné l’importance de la qualité de
la relation avec le père quand celui-ci ne
réside pas dans la maison principale [14],
notamment pour les garçons et les plus
jeunes.
MÉTHODES
Les questions de l’enquête HBSC exploraient
les problématiques de la structure familiale
d’une part, et de la nature et de la qualité des
relations dans la famille d’autre part.
Compte tenu des évolutions de la structure
familiale évoquées plus haut, les questions
étaient précédées du texte suivant explicitant, notamment pour les plus jeunes, la
diversité des situations. « Toutes les familles
sont différentes (par exemple, tout le monde
ne vit pas avec ses deux parents, certains ne
vivent qu’avec un seul parent, d’autres ont
deux maisons ou vivent dans deux familles) et
nous aimerions avoir des informations sur la
tienne ». Afin de permettre aux élèves vivant
dans des situations complexes de les décrire
au mieux, les informations étaient successivement demandées pour la « maison où
tu vis tout le temps ou la plupart du temps »
puis pour « l’autre famille ou maison, comme
dans le cas de parents divorcés ou séparés ».
Les questions étaient libellées de la manière
suivante : « Coche les cases des personnes qui
y vivent avec toi » avec comme possibilités
de réponses pour les « Adultes : Mère/Père/
Belle-mère (partenaire, copine ou amie du
père)/Beau-père (partenaire, copain ou ami de
la mère)/Grand-mère/Grand-père/Je vis dans
MEP_SanteEleve.indd 42
une famille de placement ou dans un foyer/Je
vis avec quelqu’un d’autre ou dans un autre
endroit. Précise. » et pour les « Enfants : dis le
nombre de frères et sœurs qui vivent dans cette
maison (compte aussi tes demi-frères ou sœurs,
les autres enfants de tes parents, les enfants
adoptifs). Écris zéro (0) si tu n’en as pas.
Combien de frères ?/Combien de sœurs ? »
Ainsi, la plupart des types de situations
familiales (vivre dans une famille monoparentale, avec l’un ou l’autre parent biologique, ou dans une famille reconstituée avec
l’un des deux parents biologiques et son/sa
partenaire ou son conjoint/sa conjointe) ont
pu être prises en compte. Si la vie de l’élève
était partagée entre deux endroits, le temps
passé dans « l’autre famille/maison » devait
être indiqué : « Tous les combien y habitestu ? » « La moitié du temps/Régulièrement
mais moins de la moitié du temps/Parfois/
Presque jamais1. »
La deuxième série de questions était
relative à la communication dans la famille. Il
était demandé aux élèves s’il leur était « facile
1. Signalons que les enquêteurs avaient à leur disposition des
explications standardisées à fournir aux enfants à propos de ces
questions, notamment pour les élèves les plus jeunes et non
concernés par ce type de situation.
05/08/2008 09:03:48
43
Structure familiale et relations dans la famille
ou non de parler des choses qui [les] préoccupent vraiment (des choses importantes, graves,
etc.) avec les personnes suivantes ». La liste
des personnes proposées était : Père/Beaupère (partenaire, copain ou ami de la mère)/
Mère/Belle-mère (partenaire, copine ou amie
du père)/Frère(s) aîné(s)/Sœur(s) aînée(s)
avec comme possibilités de réponses : « Je
n’ai ou ne vois pas cette personne/Très difficile/
Difficile/Facile/Très facile ».
RÉSULTATS
STRUCTURE FAMILIALE
Sur l’ensemble de notre population, 73,4 %
des élèves vivent avec leurs deux parents,
14,4 % dans une famille monoparentale
et 10,8 % dans une famille recomposée,
les autres configurations étant tout à fait
minoritaires (1,4 %) [figure 1]. Cette répartition varie peu avec l’âge. On note toutefois une proportion légèrement plus élevée
de familles monoparentales ou recomposées à 15 ans (27,0 %) comparativement à
11 ans (23,2 % ; p < 0.01), au détriment des
familles traditionnelles.
Très majoritairement, les élèves interrogés
déclarent vivre tout le temps ou la plupart du
temps dans une seule maison. En effet, 13 %
de l’ensemble, soit environ la moitié de ceux
qui ne vivent pas avec leurs deux parents,
vivent alternativement dans deux endroits.
Parmi ceux-ci, 12,2 % ont déclaré vivre la
moitié du temps dans « l’autre maison »,
35,3 % y vivre régulièrement mais moins de
la moitié du temps, 28,5 % parfois et 24,0 %
presque jamais.
Pour ce qui concerne la fratrie, au total
10,1 % des élèves vivent sans frères ni sœurs
à la maison. Comme on pouvait s’y attendre,
la composition des familles est très dépendante de la structure familiale [tableau I].
Ainsi, les élèves interrogés n’ont ni frère ni
sœur dans 8,2 % des familles traditionnelles
et deux fois plus souvent dans les familles
monoparentales (17,8 %). Fort logiquement
encore, les familles de plus grande taille
FIGURE 1
Structure familiale (en %)
1,4
10,8
14,4
73,4
Famille monoparentale
Autres
Famille recomposée
Famille traditionnelle
TABLEAU I
Taille de la fratrie en fonction du type de structure familiale (en %)
Enfant unique
Famille traditionnelle (n = 5 107)
Famille monoparentale (n = 990)
Famille recomposée (n = 737)
Autre (n = 97)
Total (n = 6 931
MEP_SanteEleve.indd 43
8,2
17,8
11,4
17,5
10,1
Taille de la fratrie
Un frère
Deux frères
ou une sœur
ou sœurs
40,6
39,0
31,3
22,7
39,1
31,2
24,3
28,2
22,7
29,8
Trois ou plus frères
ou sœurs
20,0
18,9
29,1
37,1
21,0
05/08/2008 09:03:48
44
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
(quatre enfants et plus) sont plus fréquentes
parmi les familles recomposées (29,1 % vs
20,0 % dans les familles traditionnelles).
Par rapport à l’enquête HBSC de 2002, on
observe une légère diminution de la proportion de familles traditionnelles (73,4 %
en 2006 vs 78,6 % en 2002). La taille des
fratries n’a en revanche globalement pas
varié : 10,1 % des jeunes déclarent vivre
uniquement avec des adultes dans les deux
enquêtes.
COMMUNICATION
DANS LA FAMILLE
La proportion d’élèves ayant répondu qu’ils
« n’avaient pas ou ne voyaient pas » l’un de
leurs parents est plus importante pour les
pères (8,5 %) que pour les mères (3,0 %) ;
108 jeunes (1,6 % du total des élèves interrogés) n’ont ou ne voient ni leur mère ni leur
père.
Dans l’ensemble, la communication dans
la famille est jugée majoritairement « facile »
ou « très facile » : dans 77,0 % des cas avec
un adulte (quel qu’il soit, y compris les beauxparents le cas échéant) et dans 57,6 % des
cas avec un frère ou une sœur ainée quand
ils en ont. La qualité de la communication
avec les proches est toutefois très dépendante à la fois de l’âge et du sexe, que ce soit
avec les parents biologiques [figure 2] ou
avec les beaux-parents [figure 3] pour ceux
qui vivent dans des familles recomposées.
Nous considérons ici qu’il y a communication plutôt facile lorsque l’élève a répondu
pouvoir « facilement » ou « très facilement » « parler de choses qui [le] préoccupent vraiment ». Globalement, la fréquence
de communication plutôt facile diminue
régulièrement avec l’âge : les élèves sont en
effet 85,9 % à communiquer plutôt facilement avec un au moins de leurs parents
biologiques à 11 ans, 81,4 % à 13 ans et seule-
FIGURE 2
Proportion de jeunes ayant une communication « facile » ou « très facile »
avec leurs parents biologiques, en fonction de l’âge et du sexe (en %)
100 %
80 %
13,4
14,9
14,3
5,6
5,1
6,9
22,6
20,5
4,2
8,2
31,8
16,9
22,7
4,7
33,0
60 %
25,3
40,4
38,6
40 %
64,1
47,0
56,1
46,0
20 %
32,8
24,8
0%
Garçons
Filles
Garçons
11 ans
Père et mère
MEP_SanteEleve.indd 44
Filles
13 ans
Mère seulement
Garçons
Filles
15 ans
Père seulement
Ni père ni mère
05/08/2008 09:03:48
45
Structure familiale et relations dans la famille
FIGURE 3
Proportion de jeunes ayant une communication « facile » ou « très facile »
avec leurs beaux-parents, en fonction de l’âge et du sexe (en %)
70 %
61,1
60 %
57,2
53,8
52,1
50 %
45,8
44,8
42,9
42,2
41,1
39,8
37,9
40 %
30 %
26,8
20 %
10 %
0%
Garçons
Filles
Garçons
11 ans
Belle-mère
ment 73,9 % à 15 ans. Cette diminution avec
l’âge affecte davantage le dialogue avec le
père (dialogue plutôt facile pour 62,9 % des
11 ans et pour 43,6 % des 15 ans) que celui
avec la mère (dialogue plutôt facile pour
80,4 % des 11 ans et 66,2 % des 15 ans).
Dans l’ensemble, les garçons communiquent facilement plus fréquemment que
les filles, que ce soit avec leur père (56,3 %
des garçons de 15 ans vs 30,9 % des filles
du même âge) ou avec leur mère (70,9 %
des garçons de 15 ans vs 61,4 % des filles du
même âge).
Dans le cas de familles recomposées,
la communication avec les beaux-parents
est jugée « facile » ou « très facile » dans
environ 47 % des cas [figure 3]. La présence
de beaux-parents ne modifie pas la communication avec les parents biologiques : parmi
les jeunes vivant en familles recomposées,
70,1 % communiquent facilement avec
MEP_SanteEleve.indd 45
Filles
13 ans
Garçons
Filles
15 ans
Beau-père
leur mère et 53,5 % avec leur père. Dans les
familles traditionnelles, ils sont respectivement 75,3 % (dialogue facile avec la mère)
et 53,5 % (dialogue facile avec le père). De
manière générale, la qualité du dialogue
avec les adultes n’est pas significativement
modifiée par la composition et les conditions
de vie familiales. En effet, 76,9 % des jeunes
interrogés vivant dans des familles traditionnelles et 81,3 % des jeunes vivant en familles
recomposées déclarent parler facilement à
au moins un adulte.
Pour les jeunes qui ont des frères et sœurs,
le dialogue est plus facile avec la sœur aînée
(71,3 %) qu’avec le frère aîné (57,2 %).
Globalement, ces réponses ne varient pas
avec l’âge. Les garçons parlent aussi facilement à une sœur qu’à un frère aîné (69,5 %) ;
par contre, les filles parlent plus facilement
avec leur(s) sœur(s) aînée(s) (72,6 %)
qu’avec leur(s) frère(s) (44,8 %) aîné(s).
05/08/2008 09:03:48
46
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
DISCUSSION
Dans notre échantillon, près de trois quarts
des élèves vivent avec leurs deux parents
biologiques. Ce pourcentage situe la France
dans la moyenne des pays participant à
l’enquête HBSC 2006. Cependant, les écarts
en Europe sont conséquents : plus de 90 %
des élèves de Macédoine vivent dans des
familles traditionnelles alors qu’à l’opposé,
moins de six élèves sur dix vivent avec leurs
deux parents naturels en Roumanie (57,6 %),
aux États-Unis (56,9 %) et au Groenland
(53,3 %). Ces disparités géographiques
reflètent vraisemblablement l’influence de
facteurs culturels.
Nous avons observé une proportion un
peu plus grande de familles monoparentales,
comparativement à l’enquête précédemment réalisée en France en 2002 (14,4 % vs
11,0 %). Les enfants vivant dans ces familles
ne constituent probablement pas une population homogène en termes de fonctionnement
psychosocial ; cependant il est classique de
considérer que l’expérience des conflits
parentaux vécue par les jeunes peut avoir
des répercussions psychosociales, y compris
longtemps après la dissolution du couple
[15]. Ces relations mériteraient d’être explorées, en particulier chez les filles et chez les
élèves de 15 ans qui déclarent le plus de difficulté de communication avec les adultes qui
les entourent, même si l’on peut supposer
que la perception d’une moindre facilité à
communiquer avec ses parents ou d’autres
adultes fait partie du processus de distanciation en cours d’installation à cet âge.
Quelle que soit la configuration de vie des
jeunes, les parents constituent la plus
MEP_SanteEleve.indd 46
importante source de soutien social durant
les premières années de l’adolescence. La
qualité de la communication avec les parents
et leur capacité à comprendre les problèmes
et les préoccupations des adolescents ont
des effets régulateurs importants sur la santé
physique et psychologique de ces derniers.
Même si la majorité des jeunes rapportent
une facilité de communication familiale, la
figure 2 montre clairement que les proportions d’élèves qui trouvent « facile » ou
« très facile » de discuter avec leurs parents
des choses qui les préoccupent vraiment
diminuent régulièrement avec l’âge, cette
diminution étant particulièrement sensible
pour le père. Dans tous les pays participant
à l’enquête HBSC et dans tous les groupes
d’âge, les garçons plus que les filles rapportent une plus grande facilité de communication avec leur père. Les différences selon
le sexe sont moins marquées concernant la
facilité de communication avec les mères,
qui restent dans les familles l’interlocutrice
privilégiée.
En tout état de cause, il convient de
rappeler que ce n’est pas tant pour ellesmêmes que ces questions sur la composition de la famille et la qualité des relations
entre enfants et parents sont présentées
ici. Ces données servent plutôt à définir le
cadre de vie des élèves interrogés dans
notre enquête et elles permettent d’analyser plus en profondeur les liens entre cet
aspect contextuel et la santé des enfants et
des adolescents.
05/08/2008 09:03:49
47
Structure familiale et relations dans la famille
Bibliographie
[1]
[2]
[3]
[4]
[5]
[6]
[7]
[8]
Collins W., Steinberg L.
Adolescent development in interpersonal context.
In W Damon & N Eisenberg (Eds.), Handbook of child
psychology : Vol 4, Socioemotional processes
(pp 1003-1067), New York : Wiley, 2006.
Collins W., Laursen B.
Parent-adolescent relationships and influences.
In R Lerner & L Steinberg (Eds.), Handbook of adolescent
psychology (pp 331-361), New York : Wiley, 2004.
Cliquet R.
Major trends affecting families in the new millennium
-Western Europe and North America-.
In Families in the process of development. Major trends
affecting families. A background document. In United
Nations : Division for Social Policy and Development ; 2004.
Ined.
Histoires de familles, histoires familiales, les résultats
de l’enquête Famille
Étude de l’Histoire Familiale de 1999 ; 2004.
Brown S.L.
Family structure transitions and adolescent well-being.
Demography 2006, 43 : 447-461.
Griesbach D., Amos A., Currie C.
Adolescent smoking and family structure in Europe.
Soc Sci Med 2003, 56 : 41-52.
Sweeney M.M.
Stepfather families and the emotional well-being
of adolescents.
J Health Soc Behav 2007, 48 : 33-49.
Young J., Berenson K., Cohen P., Garcia J.
The role of parent and peer support in predicting
adolescent depression : a longitudinal community
study.
Journal of Research on Adolescence 2005, 15 : 407-423.
MEP_SanteEleve.indd 47
[9] Videon T.
[10]
[11]
[12]
[13]
[14]
[15]
Parent-Child Relations and Children’s Psychological
Well-Being : Do Dads Matter ?
Journal of Family Issues 2005, 26 : 55-78.
Bogard L.
Afluent adolescents, depression and drug use :
the role of adults in their lives.
Adolescence 2005, 40 : 281-306.
Andersen M., Leroux B., Marek P., et al.
Mothers’ attitudes and concerns about their children
smoking : Do they influence kids ?
Preventive Medicine 2002, 34 : 198-206.
Resnick M.D., Bearman P.S., Blum R.W., Bauman K.E.,
Harris K.M., Jones J., et al.
Protecting adolescents from harm. Findings
from the National Longitudinal Study
on Adolescent Health.
Jama 1997, 278 : 823-832.
Murberg T., Bru E.
School related stress and psychosomatic symptoms
among Norwiegan adolescents.
School Psychology International 2004, 25 :317-322.
Dunn J., Cheng H., O’Connor T.G., Bridges L.
Children’s perspectives on their relationships
with their nonresident fathers : influences, outcomes
and implications.
J Child Psychol Psychiatry 2004, 45 : 553-566.
Jablonska B., Lindberg L.
Risk behaviours, victimisation and mental distress
among adolescents in different family structures.
Soc Psychiatry Psychiatr Epidemiol 2007, 42 : 656-663.
05/08/2008 09:03:49
48
L’essentiel
Les amis représentent une ressource
clé dans la phase de transition que
constitue l’adolescence. Au sein de
leurs groupes, les jeunes partagent
des valeurs et des modèles comportementaux, bases d’une identité
sociale et culturelle. Appréhender la
nature et la qualité des relations avec
le groupe des pairs et la complexité
des interactions en jeu conduit à une
meilleure compréhension des déterminants des comportements de
santé des jeunes, sans toutefois que
l’on puisse affirmer si ces comportements sont essentiellement initiés
par l’appartenance au groupe, ou si à
l’opposé les jeunes choisissent prioritairement un groupe prônant des
attitudes similaires aux leurs. Les
analyses réalisées ici ont pour objet
de quantifier le degré d’exposition à
l’influence des pairs.
Dans notre population, les jeunes
interrogés sont entourés d’amis.
Seule une très faible minorité (moins
de 1 %) affirme n’avoir aucun véritable ami, que ce soit du même sexe ou
du sexe opposé. Plus de neuf élèves
MEP_SanteEleve.indd 48
sur dix déclarent trois amis ou plus.
Le temps passé avec eux augmente
significativement avec l’âge et il est
plus important chez les garçons que
chez les filles, que ce temps se situe
immédiatement après l’école (mesure
vraisemblable des occasions d’activité
physique, qu’elles soient organisées
ou non) ou en soirée (mesure rapportant plutôt des loisirs moins actifs,
voire moins structurés, et pour une
partie d’entre eux plus « à risque »).
Plus d’un tiers des garçons (35,6 %)
et plus d’une fille sur quatre (26,5 %)
disent passer du temps après la classe
avec leurs amis au moins quatre jours
par semaine. Par ailleurs, 16,2 % des
garçons et 8,4 % des filles déclarent passer au moins quatre soirées
par semaine avec leurs ami(e)s. Les
échanges avec les pairs, par téléphone, textos ou Internet, sont également d’autant plus fréquents que l’âge
des élèves augmente, et, à tout âge,
sont rapportés avec une plus grande
fréquence par les filles : 50,7 % des
filles et 38,4 % des garçons déclarent un usage quotidien de ces modes
de communication avec leurs amis
à l’âge de 15 ans. De manière générale, une communication facile avec
le(la) meilleur(e) ami(e) est rapportée fréquemment quel que soit l’âge.
À 15 ans, 89,1 % des jeunes rapportent pouvoir parler facilement avec
leur(e) meilleur(e) ami(e) de « choses qui les préoccupent vraiment ».
Cette expérience intime est certainement le témoin d’une bonne intégration sociale des jeunes et un facteur
prédictif d’une bonne santé psychologique. La communication est plus fréquemment jugée facile avec les amis
du même sexe, autant pour les filles
que pour les garçons.
Dans leur très grande majorité, les
jeunes interrogés dans cette enquête
déclarent un réseau social et amical
important. La communication avec les
amis passe très souvent par de nouveaux supports, Internet ou le téléphone, qui modifient sensiblement les
formes de socialisation. Cependant,
les élèves ont également des amis
« proches » avec qui la qualité de la
communication est soulignée.
05/08/2008 09:03:49
49
Relations
avec les pairs
Catherine Arnaud
Emmanuelle Godeau
INTRODUCTION
Entre 11 et 15 ans, le jeune adolescent va
progressivement s’éloigner de ses parents et
s’investir de plus en plus dans l’amitié et les
relations avec ses pairs. Or, l’amitié permet
de satisfaire à la fois le besoin de relation
proche, le besoin d’être aimé, mais aussi
celui d’être accepté dans un groupe voire de
développer un sentiment d’appartenance
[1] . Au sein de ce (voire ces) groupe(s),
le partage de normes, de valeurs et de
modèles comportementaux fournit à l’adolescent, dans son processus d’acquisition
d’indépendance vis-à-vis de sa famille, la
base d’une identité sociale et culturelle. Les
amis sont donc une ressource clé dans cette
phase de transition [2]. Il a été estimé qu’en
moyenne, les adolescents passent deux
fois plus de temps avec leurs amis qu’avec
leurs parents [3]. À cela, il semble maintenant indispensable d’ajouter le temps passé
indirectement avec les amis, tant la diffusion sans précédent des nouvelles technolo-
MEP_SanteEleve.indd 49
gies de communication (téléphonie mobile,
Internet) concerne les jeunes [4].
Dans ce chapitre, l’intégration sociale des
élèves sera donc abordée à travers plusieurs
dimensions complémentaires : nombre
d’amis ; évaluation du temps passé avec eux,
directement (après l’école ainsi que le soir)
ou indirectement (via le téléphone et les
communications électroniques), possibilité
de parler de « choses préoccupantes » avec
eux… Il convient de souligner que ces variables ne sont pas tant importantes en ellesmêmes que comme témoins du « degré
d’exposition » au groupe des pairs, en tant
que déterminant des comportements de
santé.
L’existence d’un lien entre ces derniers et
l’appartenance à un groupe donné semble
acquise ; en revanche, on ne peut affirmer
que les comportements de santé soient
exclusivement initiés par le groupe, ni que
les individus choisissent prioritairement un
05/08/2008 09:03:49
50
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
groupe prônant des attitudes similaires aux
leurs, ces deux hypothèses étant vraisemblablement vraies et dès lors complémentaires
[5, 6]. Par ailleurs l’influence du groupe des
pairs peut, quant à elle, être vue comme
positive ou négative selon la perspective
adoptée, témoignant de la complexité des
interactions en jeu. Les travaux ont été
plus nombreux pour souligner les risques
associés à l’appartenance à un groupe,
notamment en facilitant le passage de
conduites d’essai à des comportements à
risques. Par exemple, on a montré des liens
entre sorties nocturnes fréquentes avec les
amis et consommations excessives de tabac
et d’alcool [7, 8, 9]. À l’inverse, certains
facteurs protecteurs peuvent se développer
au sein même du groupe d’amis, tout particulièrement si les activités sont structurées
(clubs sportifs, artistiques, de loisir, etc.) :
pratique d’une activité physique, apprentissage de compétences sociales, partage
d’affects et d’informations, etc. Ainsi, des
analyses issues de l’enquête HBSC au
Canada ont montré que les élèves ayant une
bonne intégration sociale dans leur groupe
de pairs présentaient moins de symptômes
anxio-dépressifs, étaient moins vulnérables aux brimades, étaient proportionnellement plus nombreux à aimer l’école et à
bien s’entendre avec leurs parents [10]. Au
contraire, d’autres analyses menées également sur les données d’HBSC ont montré
que les adolescents solitaires ont une plus
mauvaise estime d’eux-mêmes, une appréciation de leur vie plutôt négative, des sentiments dépressifs plus fréquents et des
risques accrus d’être victimes de brimades
[11]. Il est particulièrement intéressant de
souligner ici qu’une même opposition se
retrouve pour ce qui concerne la communication indirecte avec les amis. Ainsi, à
un niveau intensif, elle est associée à une
estimation plutôt négative de sa santé, de
mauvaises habitudes de sommeil [12], des
fréquences plus importantes de violence et
d’hostilité [13], de troubles musculosquelettiques [14, 15], de surpoids et d’obésité [16].
Pour ce qui est des aspects plutôt positifs de
cet usage, signalons notamment des liens
avec une amélioration des capacités cognitives et des performances scolaires [17].
MÉTHODES
Dans la première question sur les pairs, il
était demandé aux élèves d’évaluer le nombre
de leurs amis : « À l’heure actuelle, combien
de vrais amis et vraies amies as-tu ? » avec,
comme options de réponse, « Aucun/Un/
Deux/Trois ou plus ». La question concernait
les amis au masculin et au féminin, permettant ainsi, connaissant le sexe du répondant,
d’analyser séparément les réponses pour
les amis du même sexe et du sexe opposé
et, par là même, de prendre en compte au
mieux l’effet du genre.
Les deux questions suivantes, présentes
dans l’enquête HBSC depuis de nombreuses
années, visaient à quantifier le degré d’exposition à l’influence des pairs : « Généralement,
MEP_SanteEleve.indd 50
combien de jours par semaine passes-tu du
temps avec tes ami(e)s juste après l’école ? »
avec comme possibilité des réponses de 0
à 6 jours ; et « Généralement, combien de
soirs par semaine passes-tu du temps avec tes
ami(e)s ? » avec comme réponses possibles de 0 à 7. On notera que la première
question, portant sur les moments partagés
après l’école, tend davantage à mesurer des
occasions d’activité physique, qu’elles soient
organisées ou non, tandis que la question
sur les soirs mesure vraisemblablement des
loisirs moins actifs, voire moins structurés, et
pour une partie d’entre eux plus « à risque ».
La question suivante, posée pour la
première fois en 2002 et légèrement adaptée
05/08/2008 09:03:49
51
Les relations avec les pairs
dans sa formulation en 2006, porte sur
les nouveaux modes de communication :
« Combien de jours par semaine passes-tu du
temps avec tes ami(e)s à parler au téléphone
ou à leur envoyer des messages (textos…) ou à
les contacter par Internet ? » Les possibilités
de réponse (« Rarement ou jamais/1 ou 2 jours
par semaine/3 ou 4 jours par semaine/5 ou 6
jours par semaine/Chaque jour ») avaient pour
objet de quantifier ces contacts et échanges.
Enfin, une dernière question, visant à
évaluer la facilité de communication, est
posée dans l’enquête HBSC depuis quatre
cycles de manière inchangée. Elle s’avère
un bon témoin de l’intégration sociale du
jeune : « Peux-tu parler des choses qui te
préoccupent vraiment (des choses importantes,
graves…) avec les personnes suivantes ? » La
liste des personnes proposées relevant de ce
chapitre était : « Meilleur(e) ami(e)/Ami(e)s
du sexe opposé/Ami(e)s du même sexe », et les
possibilités de réponse : « Je n’ai pas ou ne
vois pas cette personne/Très difficile/Difficile/
Facile/Très facile ».
RÉSULTATS
NOMBRE D’AMIS
Dans notre population, les jeunes interrogés déclarent être entourés d’amis.
En effet, 2,9 % ont un ami, 6,0 % deux et
90,4 % trois ou plus. Les garçons sont un
peu plus nombreux que les filles à avoir
trois amis ou plus (91,8 % vs 89,0 % pour
les filles). Seule une très faible minorité des
jeunes interrogés (0,7 %) affirme n’avoir
aucun véritable ami, que ce soit du même
sexe ou du sexe opposé. Chez les garçons
comme chez les filles, le nombre d’amis
varie avec l’âge. En effet, plus ils avancent
en âge, moins les jeunes déclarent n’avoir
aucun ami du sexe opposé. Ainsi, si 18,8 %
des filles de 11 ans déclarent n’avoir aucun
ami, elles ne sont plus que 10,8 % dans ce
cas à 15 ans. La même tendance est observée
chez les garçons : à 11 ans, 15,9 % déclarent
n’avoir aucune véritable amie. Ils ne sont
plus que 11,0 % et 9,3 % respectivement à
13 ans et à 15 ans. La liaison avec l’âge existe
également pour les amis du même sexe. Si
la répartition du nombre d’amis du même
sexe ne varie pas entre 11 et 13 ans, elle est
significativement modifiée à 15 ans, notamment chez les garçons qui sont moins
nombreux à 15 ans à déclarer avoir au moins
trois amis du même sexe qu’à 13 et 11 ans
MEP_SanteEleve.indd 51
(79,6 % vs 84,1 % et 85,5 % respectivement
à 13 et 11 ans).
CONTACTS AVEC LES PAIRS
Le temps passé avec les pairs augmente
significativement avec l’âge et est plus important chez les garçons que chez les filles, que
ce temps se situe immédiatement après
l’école ou en soirée [figure 1]. Les garçons
interrogés déclarent passer du temps après
l’école avec leurs amis en moyenne 2,9 jours
par semaine, alors ce temps est en moyenne
FIGURE 1
Nombre moyen de jours de sortie
par semaine, après l’école
(0-6 jours) ou en soirée (0-7 jours),
en fonction de l’âge et du sexe
3,5
3,0
3,0
2,5
2,4
2,0
1,5
2,1
1,0
0,5
0,0
3,2
2,6
2,5
1,6
1,9
1,3
1,3
1,2
0,8
11 ans
13 ans
Après l’école - Filles
Soirées - Filles
15 ans
Après l’école - Garçons
Soirées - Garçons
05/08/2008 09:03:49
52
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
de 2,4 jours par semaine pour les filles.
Plus d’un tiers des garçons (35,6 %) et plus
d’une fille sur quatre (26,5 %) disent passer
du temps après la classe avec leurs amis au
moins quatre jours par semaine. Pour ce qui
concerne la fréquence des contacts en soirée,
fort logiquement là encore, elle augmente
significativement avec l’âge, passant de
1,3 et 0,8 soirs par semaine en moyenne à
11 ans respectivement pour les garçons et
les filles, à 1,9 et 1,3 soirs à 15 ans respectivement pour les garçons et les filles. Quel
que soit l’âge, les garçons déclarent passer
au moins quatre soirées par semaine avec
leurs amis deux fois plus souvent (16,2 %)
que les filles (8,4 %).
À l’opposé, la proportion de jeunes déclarant ne jamais sortir avec leurs amis après
l’école ou en soirée est significativement
supérieure chez les filles et elle diminue
avec l’âge [figure 2]. Concernant les sorties
après la classe, c’est à 15 ans que l’écart de
comportement entre les sexes est le plus
important : en effet, les filles sont deux fois
plus nombreuses que les garçons à déclarer
ne jamais sortir après l’école à cet âge
(15,6 % vs 8,1 %) alors que le pourcentage
était sensiblement le même à 11 ans (24,9 %
chez les filles vs 23,5 % chez les garçons).
FIGURE 2
Proportion d’élèves déclarant
ne jamais passer de temps avec
leurs amis, après l’école ou en soirée,
en fonction de l’âge et du sexe (en %)
100 %
80 %
66,8
60 %
58,1
40 %
20 %
0%
24,9
23,5
11 ans
Après l’école - Filles
Soirées - Filles
MEP_SanteEleve.indd 52
52,0
44,0
17,2
12,0
13 ans
38,9
30,9
15,6
8,1
15 ans
Après l’école - Garçons
Soirées - Garçons
FIGURE 3
Communication par téléphone,
textos ou Internet, en fonction
de l’âge et du sexe (en %)
60 %
40 %
47,8
32,8
20 %
0%
17,0
38,2
38,4
24,7
20,5
11,3
11,0
11 ans
13 ans
Rarement ou jamais - Filles
Chaque jour - Filles
50,7
13,3
5,9
15 ans
Rarement ou jamais - Garçons
Chaque jour - Garçons
Pour les sorties en soirée, l’écart entre les
filles et les garçons est de l’ordre de 8 points
indépendamment de l’âge. À 15 ans, 38,9 %
des filles et 30,9 % des garçons déclarent ne
jamais passer du temps le soir avec leurs
amis.
Les échanges avec les pairs, par téléphone,
textos ou Internet, sont d’autant plus
fréquents que l’âge des élèves augmente,
et, à tout âge, sont rapportés avec une plus
grande fréquence par les filles [figure 3]. À
11 ans, 47,8 % des garçons et 32,8 % des
filles déclarent communiquer rarement
ou jamais par ces moyens. À l’opposé, ils
sont 38,4 % et 50,7 % respectivement pour
les garçons et les filles à déclarer un usage
quotidien de ces modes de communication avec leurs amis à l’âge de 15 ans. Ces
dernières fréquences ont très sensiblement
augmenté depuis l’enquête précédente
en 2002, témoignant de la diffusion très
rapide de ces technologies à tous les âges :
ainsi, à 11 ans, garçons et filles sont trois à
quatre fois plus nombreux qu’en 2002 à les
utiliser. À l’âge de 15 ans, cette proportion a
été multipliée par deux pour les deux sexes.
Ceci étant, le fait de ne communiquer que
rarement ou jamais avec ses amis par ces
moyens est très lié au statut socio-économique de la famille mesuré par l’échelle Fas.
05/08/2008 09:03:49
53
Les relations avec les pairs
leur meilleur(e) ami(e). L’écart entre les
sexes diminue considérablement à 15 ans
avec 89,1 % des jeunes de cet âge qui rapportent une communication plutôt facile avec
leur meilleur(e) ami(e).
La fréquence de communication plutôt
facile avec les amis de même sexe n’est
pas différente chez les filles et les garçons
et légèrement supérieure à 13 (79,8 %) et
15 ans (79,1 %) comparativement à 11 ans
(74,8 %). La communication avec le sexe
opposé apparaît moins facile, autant pour
les filles que pour les garçons. Ce sont cependant ces derniers qui déclarent la fréquence
de communication plutôt facile la plus élevée
avec des amis du sexe opposé. C’est également pour la communication avec les amis
du sexe opposé que la différence de comportement entre les sexes est la plus marquée,
même si elle s’estompe un peu avec l’âge.
En effet, à 11 ans, 30,5 % des filles et 54,4 %
des garçons déclarent parler plutôt facilement avec un ou des amis du sexe opposé ;
ces fréquences rapportées sont respective-
Ainsi, en moyenne 32,2 % des élèves vivant
dans des familles de bas niveau socioéconomique n’utilisent jamais les modes de
communication indirects avec leurs amis,
alors qu’ils sont 18,1 % dans ce cas parmi
ceux issus de niveaux socio-économiques
élevés (Fas 3).
QUALITÉ DE LA COMMUNICATION
AVEC LES PAIRS
Globalement, la qualité de la communication avec les pairs [figure 4] augmente
avec l’âge. Nous considérons ici qu’il y a
communication plutôt facile lorsque l’élève
a répondu pouvoir « facilement » ou « très
facilement » « parler de choses qui [le] préoccupent vraiment » avec ses amis. La fréquence
rapportée de communication plutôt facile
avec le (la) meilleur(e) ami(e) est très
élevée quel que soit l’âge et, à tout âge, est
supérieure chez les filles. Ainsi, 83,6 % des
filles et 77,3 % des garçons de 11 ans rapportent une communication plutôt facile avec
FIGURE 4
Fréquence de communication plutôt facile avec les pairs, en fonction de l’âge et du sexe
(en %)
100 %
90,7
83,6
80 %
77,3 76,0
73,7
90,1
88,1
83,2
80,6
78,8
79,5
78,7
69,6
62,6
60 %
57,7
54,4
42,3
40 %
30,5
20 %
0%
Garçons
Filles
11 ans
Filles
Garçons
13 ans
Meilleur(e) ami(e)
MEP_SanteEleve.indd 53
Garçons
Ami(e)s du même sexe
Filles
15 ans
Ami(e)s du sexe opposé
05/08/2008 09:03:50
54
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
ment de 57,7 % pour les filles et de 69,6 %
pour les garçons à 15 ans.
Les jeunes qui déclarent une communication plutôt facile avec leurs amis du même
sexe ou du sexe opposé sont également
ceux qui ont plus souvent trois amis ou plus.
Ainsi, parmi les jeunes qui déclarent avoir
une communication plutôt facile avec des
amis du même sexe, 82,4 % ont trois amis
ou plus du même sexe (vs 73,1 % de ceux qui
déclarent cette communication plutôt difficile). Les écarts sont encore plus prononcés
pour les amis du sexe opposé : 69,1 % des
jeunes qui déclarent une communication
facile ont au minimum trois amis, alors
qu’ils ne sont que 52,7 % à avoir le même
nombre d’amis du sexe opposé chez ceux
qui trouvent la communication avec ceux-ci
plutôt difficile.
Dans les cas où les jeunes déclarent une
communication plutôt facile avec leurs
pairs, les contacts sont en règle générale
plus nombreux après l’école, en soirée ou
par téléphone/textos/Internet [tableau I].
Si l’on s’intéresse par exemple au dialogue
avec le ou la meilleur(e) ami(e), la communication quotidienne par téléphone, textos
ou Internet concerne deux fois plus les
jeunes qui disent communiquer plutôt
facilement (33,4 %) que ceux qui déclarent
une communication plutôt difficile (16,2 %).
De même, dans le cas d’un dialogue plutôt
facile avec le(la) meilleur(e) ami(e), le
nombre moyen de sorties après l’école ou
en soirée est significativement plus élevé :
2,7 jours par semaine vs 2,1 jours pour ceux
qui ne communiquent pas facilement pour
les sorties après la classe et 1,4 jours (vs 1,1
jours) pour les sorties en soirée.
TABLEAU I
Qualité de la communication avec les pairs et modalités des échanges
Communication avec les pairs
Nombre moyen de jours
par semaine
De même sexe
De sexe opposé
plutôt facile
plutôt difficile
plutôt facile
plutôt difficile
2,7
1,4
4,0
2,2
1,0
3,1
3,0
1,7
4,4
2,3
1,0
3,5
Sorties après l’école
Sorties le soir
Communication par téléphone/textos/Internet
DISCUSSION
Dans leur très grande majorité, les jeunes
interrogés dans cette enquête déclarent un
réseau social et amical important. Dans une
récente enquête de l’OCDE, Regards sur l’Éducation, menée en 2005 auprès de 17 millions
d’adolescents dans 32 pays [18], les élèves
interrogés estiment que l’école est un lieu
où ils se font facilement des amis (82 %).
Nos résultats montrent que neuf élèves sur
dix ont trois amis ou plus. Ce réseau d’amis
proches place la France dans la moyenne
MEP_SanteEleve.indd 54
basse (26e place sur 41) des pays ayant participé à l’enquête HBSC 2006. Mais ce qui est
remarquable, ce sont les nouvelles façons
de se rapporter à ses pairs et de communiquer avec eux par Internet ou téléphone. En
effet, le téléphone mobile et Internet démultiplient les potentialités de communication des 11-15 ans. Ces nouveaux supports,
individualisés et personnalisés, modifient
sensiblement les formes de sociabilité et de
socialisation des adolescents [19]. Ils propo-
05/08/2008 09:03:50
55
Les relations avec les pairs
sent des modalités de liens quasi continus,
soutenus par des échanges brefs et fréquents.
Selon l’enquête Génération Internet : la place
et l’usage du web chez les jeunes, réalisée en
France en janvier 2006 par Médiamétrie,
60 % des 13-17 ans se connectent à Internet
quotidiennement. Des usages de la Toile
Internet, c’est celui dédié à la communication interpersonnelle qui marque surtout
le quotidien des adolescents qui traversent une période d’intense socialisation. Ce
web « communicationnel » prend de plus
en plus la forme de la messagerie instantanée qui est en passe de devenir le mode
de communication privilégié des jeunes.
Au Canada, quelque 44 % des adolescents
préfèrent cet outil pour communiquer avec
leurs amis (45 % choisissent le téléphone).
Le courriel et la messagerie instantanée y
sont utilisés quotidiennement par 57 % des
répondants de 12 à 17 ans et de façon hebdomadaire par 97 % d’entre eux [4].
Comparativement à ces études, les élèves
de l’enquête HBSC semblent un peu moins
nombreux à déclarer ces pratiques bien
qu’il soit difficile d’apprécier les écarts, les
questions posées n’abordant pas strictement les mêmes modes de communication.
Dans l’enquête HBSC 2002, nous avions
fait le constat surprenant que la France
était sensiblement en retard par rapport à
la moyenne des autres pays dans l’utilisation de ces moyens de communication. Ce
retard est en partie – mais en partie seulement – comblé, puisque la France se situe
en 2006 en fin de deuxième tiers des pays
par ordre de fréquence décroissante d’utilisation quotidienne de communication
électronique. Ainsi, pour le groupe les utilisant quotidiennement avec la plus grande
fréquence, une fille de 15 ans sur deux en
MEP_SanteEleve.indd 55
moyenne déclare discuter quotidiennement avec ses amis par téléphone, textos ou
Internet. En cohérence avec les résultats que
nous observons, dans tous les pays ayant
participé à l’enquête HBSC 2006, les filles
rapportent plus souvent ces pratiques quotidiennes que les garçons.
Les chercheurs qui travaillent sur les
relations des adolescents avec leurs pairs
s’accordent à considérer qu’avoir une
expérience intime satisfaisante avec un ami
au moins est l’un des facteurs qui prédit le
mieux une bonne santé psychologique [20].
Les adolescents peuvent clairement discriminer entre ce type de relations d’« amitié
proche », incluant une bonne communication, du soutien, de la confiance ou le sentiment de se sentir bien avec son (sa) ami(e)
et d’autres types de relations amicales. Ainsi,
la qualité de la communication apparaît
d’une grande importance [21]. Nous avons
observé que la qualité de la relation avec
le (la) meilleur(e) ami(e) était bonne voire
très bonne puisque près de 90 % des jeunes
de 15 ans disent pouvoir « facilement » ou
« très facilement » « parler de choses qui [les]
préoccupent vraiment » avec leur meilleur(e)
ami(e).
Ces éléments de cadrage, témoins du
degré d’exposition au groupe de pairs,
dont nous avons souligné en introduction qu’il est difficile de lui attribuer une
valence, et qui témoignent indiscutablement de la prégnance croissante des pairs
dans la période étudiée par notre enquête,
sont également à considérer comme déterminants des comportements de santé. Les
chapitres suivants permettront d’analyser
plus en détail ces pratiques.
05/08/2008 09:03:50
56
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
Bibliographie
[1]
[2]
[3]
[4]
[5]
[6]
[7]
[8]
[9]
[10]
[11]
Baumister R., Leary M. R.
The need to belong : Desire for interpersonal
attachments as a fundamental human motivation.
Psychological Bulletin, 1995 , 117 : 497-529.
Dolto F., Dolto C.
Paroles pour adolescents ou le complexe du homard.
Éditions Gallimard Jeunesse, 1999, réédition 2003.
Brown B. B.
Adolescents’ relationships with peers.
In Lerner R. M. & Steinberg L. (eds.), Handbook of
Adolescent Psychology, 2004, Wiley, New Jersey : 364-394.
Cauchy C.A.
Les enfants du cyberespace – La génération Internet.
Le devoir.com. Éditions du 20/21 août 2005.
www.ledevoir.com/2005/08/20/88697.html
Abrams D., Hogg M.A.
Social identification, self-categorization
and social influence.
In : Stroebe W., Hewstone M.R.C. (dir.) European Review
of Social Psychology, 1990 ; 1 : 195-228.
Hopkins N.
Peer group processes and adolescent health related
behaviour : More than ‘peer group pressure’ ?
Journal of Community & Applied Social Psychology, 1994 ;
4 : 329-345.
Arènes J., Gautier A.
Environnement et qualité de vie des jeunes.
In : Arènes J., Janvrin M.-P., Baudier F. (dir.) Baromètre
santé jeunes 97/98. Vanves : CFES, 1998.
Beck F., Legleye S., Peretti-Watel P.
Santé, mode de vie et usage de drogues à 18 ans,
Escapad 2001.
Paris : OFDT, 2002.
Currie C., Roberts C., Morgan A., Smith R., Settertobulte W.,
Samdal O., et al. (dir.)
Young people’s health in context. Health Behaviour
in School-aged Children (HBSC) study : international
report from the 2001-2002 survey.
Copenhagen, 2004, WHO Regional Office for Europe,
WHO Policy Series : HePCA n° 4.
King A.J.C., Boyce W.F., King M.A.
Trends in the health of Canadian youth.
Ottawa, Canada, 1999 : Health Canada.
Kuntsche E.N., Gmel G.
Emotional well-being and violence among social and
solitary risky single occasion drinkers in adolescence.
Addiction, 2004, 99 (3) : 331-339.
MEP_SanteEleve.indd 56
[12] Punamäki R.L., Wallenius M, Nygård CH, Saarni L, Rimpelä A.
Use of information and communication technology
(ICT) and perceived health in adolescence :
the role of sleeping habits and waking-time tiredness.
J Adolesc., 2007, 30(4):569-85.
[13] Kuntsche E.N.
Hostility among adolescents in Switzerland ?
Multivariate relations between excessive media use
and forms of violence.
J Adolesc Health, 2004, 34(3):230-6.
[14] Alexander L.M., Currie C.
Young people’s computer use : Implications for health
educations.
Health Education, 2004, 4 : 254-261.
[15] Hakala P.T., Rimpelä A.H., Saarni L.A., Salminen J.J.
Frequent computer-related activities increase the risk
of neck-shoulder and low back pain in adolescents.
Eur J Public Health, 2006, 16(5):536-41.
[16] Kautiainen S., Koivusilta L., Lintonen T., Virtanen S.M.,
Rimpelä A.
Use of information and communication technology
and prevalence of overweight and obesity among
adolescents.
Int J Obes (Lond), 2005, 29(8):925-33.
[17] Subrahmanian K., Greenfield P., Kraut R.
The impact of computer use on children’s
and adolescents’ development.
Applied Developmental Psychology, 2001, 22: 7-30.
[18] Regards sur l’éducation. Les indicateurs de l’OCDE
2007.
Paris : les éditions de l’OCDE, 2007.
En ligne : www.oecd.org/dataoecd/16/51/39308942.pdf
Publié en anglais sous le titre
Education at a Glance 2007. OECD Indicators.
En ligne : www.oecd.org/dataoecd/36/4/40701218.pdf
[19] Metton C.
Le rôle des nouveaux outils de communications
dans le renouvellement des formes de sociabilité
et de socialisation des préadolescents.
Premières rencontres « Jeunes et Société en Europe et
autour de la Méditerranée », Marseille 22-24 Octobre 2003.
[20] Schneider B.H.
Friends and enemies. Peer relations in childhood.
London, 2000, Arnold.
[21] Budowski W.M.
Peer relationships and development. Research findings
and theory.
OCDE, Séville, 2003.
05/08/2008 09:03:50
MEP_SanteEleve.indd 57
05/08/2008 09:03:50
58
L’essentiel
D’après diverses enquêtes internationales, les jeunes de France sont
parmi ceux qui passent le plus de
temps à l’école, avec des résultats
moyens en termes de performances et de vécu scolaires. L’enquête
HBSC 2006 permet de documenter
ce paradoxe, à travers de nombreuses questions sur la perception du
milieu scolaire par les élèves et sur
leur vécu scolaire.
Globalement, 65,3 % des élèves de
France déclarent aimer l’école, les
11 ans plus que leurs aînés (79,1 % vs
58,0 %) et les filles plus que les garçons (69,6 % vs 61,1 %). C’est entre
11 et 13 ans que la chute de ceux
déclarant aimer beaucoup l’école est
la plus forte, particulièrement chez
les filles. La perception des résultats scolaires est meilleure chez les
plus jeunes (11 ans : très bons/bons
60,8 % ; 15 ans : très bons/bons
36,2 %) et chez les filles (filles :
51,2 % ; garçons : 45,6 %). Les trois
quarts des élèves déclarent ne pas
être stressés par leur travail scolaire (aucun stress : 29,3 % ; peu de
stress : 47,5 %), les garçons sont
significativement moins stressés
que les filles (aucun/un peu 82,0 %
chez les garçons vs 71,5 % chez les
filles).
MEP_SanteEleve.indd 58
Près des deux tiers des élèves déclarent se sentir relativement autonomes dans l’organisation des activités
scolaires. Près de neuf élèves sur
dix déclarent percevoir un soutien
de leurs pairs plutôt élevé et presque autant de leurs enseignants. On
observe une chute des élèves déclarant percevoir un soutien élevé de
la part de leurs enseignants, plus
particulièrement entre 11 et 13 ans
(11 ans : 49,1 % ; 13 ans : 25,5 % ;
15 ans : 18,0 %). La proportion d’élèves « d’accord » ou « tout à fait
d’accord » avec le fait que le travail
scolaire soit fatigant et difficile est
faible (15,4 %) et elle augmente avec
l’âge (8,5 % à 11 ans ; 17,2 % à 13 ans
et 21,0 % à 15 ans).
Aimer l’école est également lié au
type d’établissement fréquenté :
42,0 % des écoliers l’aiment beaucoup, vs 19,0 % des collégiens et
14,9 % des lycéens. Chez les élèves d’école élémentaire, sont positivement associés au fait d’aimer
beaucoup l’école : se sentir autonome dans l’organisation des activités scolaires, se sentir soutenu par
ses enseignants et être une fille ;
et négativement : percevoir les exigences scolaires comme excessives.
Chez les collégiens, les éléments sui-
vants sont positivement associés
au fait d’aimer beaucoup l’école :
se sentir soutenu par ses enseignants, estimer ses résultats scolaires bons ou très bons, se sentir
autonome dans l’organisation des
activités scolaires, être une fille et
se sentir soutenu par les autres élèves ; et négativement : être plus âgé
et percevoir les exigences scolaires comme excessives. Enfin, chez
les lycéens, le fait de se sentir soutenu par ses enseignants favorise le
goût pour l’école alors que c’est l’inverse pour la perception des exigences scolaires comme excessives.
À âge égal, les CM2 ont des réponses plus positives que les sixièmes
concernant l’école et le vécu scolaire. Les différences entre lycéens
selon qu’ils sont scolarisés en lycée
professionnel ou dans les autres
types de lycée sont nettement moins
marquées.
Les tendances globales observées
parmi les élèves de France en 2006
ne se démarquent pas de celles relevées dans l’enquête HBSC 2002, ni de
celles de la plupart des autres pays
participants, hormis l’ampleur de
l’altération de l’appétence scolaire
constatée, qui pourrait dans notre
pays être liée à un « effet collège ».
05/08/2008 09:03:50
59
Milieu scolaire
Emmanuelle Godeau
Félix Navarro
Céline Vignes
INTRODUCTION
Au-delà de résultats propres au système
scolaire et aux élèves d’un pays donné, les
analyses comparatives internationales apportent un éclairage sur l’orientation voire l’efficacité des différentes politiques en matière
d’amélioration des perspectives économiques et sociales des membres de la société.
Elles participent également à la promotion d’une gestion efficace des systèmes
scolaires et sont susceptibles d’inciter les
pouvoirs publics à mobiliser des ressources
supplémentaires ou à en modifier la répartition. Elles peuvent également contribuer à
assurer le suivi des réformes éventuellement
engagées.
Selon un récent rapport de l’OCDE [1], la
France est, avec la Belgique, le pays dans
lequel les jeunes passent le plus grand
nombre d’années à l’école, 90 % des
enfants de 3 à 17 ans y étant scolarisés. De
plus, le volume horaire annuel obligatoire
auquel sont soumis nos élèves de 11 ans
MEP_SanteEleve.indd 59
est supérieur à celui de leurs homologues
des 19 pays de l’Union européenne (UE)
ayant participé à cette enquête (894 heures
en France pour 826 heures dans les autres
pays de l’UE) et cette différence est encore
plus marquée chez les jeunes de 15 ans, avec
1 042 heures (en cursus ordinaire) contre
seulement 892 heures en moyenne dans les
autres pays de l’UE. Et ce sans compter les
options, les leçons et les devoirs, dont on
sait qu’ils sont nombreux dans notre pays !
Pour autant, comparés aux autres pays de
l’OCDE ayant participé à l’enquête Pisa en
2000 et 2003, nos élèves de 15 ans ne sont
les meilleurs ni en lecture ni en mathématiques, même s’ils se situent au-dessus de
la moyenne ; en revanche, ils se classent
en tête pour le stress éprouvé face à un
devoir de maths [2]. Les constats concernant l’école primaire de notre pays ne sont
pas plus satisfaisants, avec des niveaux
de lecture à peine dans la moyenne [3] et
05/08/2008 09:03:51
60
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
surtout une incapacité à combler les différences de niveaux constatées entre élèves
à l’entrée au Cours préparatoire, le redoublement ne faisant qu’aggraver ces écarts
[4]. Un autre rapport international, visant
à comparer le bien-être des enfants dans 21
pays riches [5], fait ressortir que c’est dans
la dimension du bien-être scolaire que la
France est la plus mal classée (18e rang sur
21, devant l’Autriche, l’Italie et le Portugal),
alors qu’elle occupe un rang moyen (13e)
si l’on prend en compte l’ensemble des six
dimensions composant le bien-être mesuré
par cette étude1.
Par ailleurs, une enquête réalisée auprès
de plus de 200 parents d’adolescents et près
de 400 jeunes ayant contacté les services de
Fil santé jeunes, Jeunes violences écoute ou
Inter service parents entre juin et juillet 20072,
a montré que la réussite scolaire représente
le principal motif d’inquiétude pour les deux
tiers des parents, alors que le mal-être de
leurs enfants n’est cité que par à peine plus
du tiers d’entre eux. De plus, l’école représente le premier sujet de discussion familiale
pour les trois quarts des adultes de notre
pays et sept adolescents sur dix. Comment
expliquer dès lors la dissonance entre une
longue présence en milieu scolaire, un
intérêt parental des plus marqués pour la
scolarité de leurs enfants, des résultats très
moyens et un vécu scolaire plutôt négatif ?
L’enquête HBSC 2006 apporte un éclairage
sur ces constats en précisant le vécu et la
perception de l’école par les élèves en France
et en permettant des comparaisons avec
leurs camarades des autres pays participant
à l’enquête.
MÉTHODES
Les questions sur l’école visent à l’appréhender dans deux des dimensions qui
contribuent à la constituer en espace social
à part entière. L’adaptation à l’école est
mesurée par trois questions, alors que l’évaluation de l’école en tant qu’environnement
psychosocial repose sur quatre échelles
spécifiques. Chaque échelle se compose
de plusieurs items dont les réponses sont
recodées 3 et additionnées, pour obtenir
un score (allant de 0 à 8 pour l’autonomie
de l’élève, le soutien des enseignants, les
exigences scolaires et de 0 à 12 pour le
soutien des élèves). Dans les analyses
présentées, les scores sont regroupés en
trois modalités :
« score de niveau bas » (score compris
entre 0 et 3 et 0 et 5 pour le soutien des
élèves) ;
« score de niveau moyen » (respectivement entre 4 et 6 et 6 et 9) ;
« score de niveau élevé » (respectivement
entre 7 et 8 et 10 et 12).
MEP_SanteEleve.indd 60
ADAPTATION À L’ÉCOLE
Trois sous-dimensions complémentaires
permettent d’évaluer l’adaptation à l’école :
la satisfaction concernant celle-ci, les résultats perçus et le stress lié au travail scolaire.
Aimer l’école
Le vécu des élèves à l’école est directement
en lien avec leur estime de soi mais aussi
leurs comportements de santé, qui vont à
leur tour avoir une influence sur leur santé
actuelle et future ainsi que sur leur qualité
de vie [6-8]. En d’autres termes, une appréciation positive de l’école est une ressource
1. Niveau de vie perçu, santé et sécurité, éducation, relations avec
les amis et dans la famille, comportements de santé et comportements à risques, santé et bien-être perçus par les jeunes.
2. Enquête présentée au colloque de Fil santé jeune « Face à face –
Adolescents parents », lundi 22 octobre 2007.
3. Le codage est le suivant : « tout à fait d’accord » = 4, « d’accord » = 3, « ni d’accord ni pas d’accord » = 2, « pas d’accord » = 1,
« pas du tout d’accord » = 0.
05/08/2008 09:03:51
61
Milieu scolaire
pour la santé, alors qu’une appréciation
négative constitue un facteur de risque sur
ce plan. La satisfaction concernant l’école est
mesurée à l’identique depuis les premières
vagues de l’enquête HBSC : « Actuellement,
que penses-tu de l’école ? » avec comme
options de réponses : « Je l’aime beaucoup/
Je l’aime un peu/Je ne l’aime pas beaucoup/Je
ne l’aime pas du tout ».
L’ÉCOLE COMME ENVIRONNEMENT
PSYCHOSOCIAL
Résultats scolaires
Autonomie de l’élève
À l’adolescence, on a montré que les résultats scolaires perçus, en d’autres termes
l’efficience scolaire perçue par l’élève, étaient
davantage liés à la santé et au bien-être que
les résultats scolaires objectifs ne le sont
[9]. C’est pourquoi, depuis 1994, l’enquête
HBSC s’intéresse à cette perception, ce qui
permet par ailleurs d’analyser les liens avec
les perceptions de l’environnement scolaire
dans d’autres dimensions. Elle est mesurée
à travers la question suivante : « Selon toi,
que pense(nt) ton maître, ta maîtresse ou tes
professeurs de tes résultats scolaires comparés
à ceux de tes camarades ? » Les options de
réponse étaient : « Ils pensent que mes résultats sont : (très bons/bons/moyens/en dessous
de la moyenne) ».
La perception par l’élève de son autonomie
dans l’école et de son influence sur l’environnement scolaire dépend des règles et
cadres fournis aux activités qui se déroulent
au sein de l’établissement et de la classe,
ainsi que des responsabilités dont il s’y
sent investi. Deux questions constituaient
l’échelle mesurant l’autonomie de l’élève :
« Dans mon école, on tient compte des propositions des élèves pour organiser le temps de
la classe/Dans mon école, on tient compte
des propositions des élèves pour le choix des
activités à faire ». Pour chaque proposition,
les réponses possibles étaient : « Pas du
tout d’accord/Pas d’accord/Ni d’accord ni pas
d’accord/D’accord/Tout à fait d’accord ».
Pression scolaire
Dans une certaine mesure, le stress et la
pression entraînés par le travail scolaire
font partie de l’adaptation à l’école, et ce
d’autant que le stress est une composante
normale de la vie. Tout est question de
mesure. Un niveau élevé – ou persistant –
de stress scolaire est à considérer comme
facteur de risque pour la santé physique et
mentale des élèves qui en sont victimes [8,
10-13]. Le stress lié au travail scolaire a été
évalué grâce à la question suivante : « Es-tu
stressé(e) par le travail scolaire ? » Les possibilités de réponses étaient : « Pas du tout/Un
peu/Assez/Pas beaucoup ».
MEP_SanteEleve.indd 61
L’école comme environnement psychosocial
est ici appréhendée à travers l’autonomie de
l’élève, le soutien perçu par le répondant,
qu’il concerne les autres élèves ou les enseignants et les exigences scolaires perçues
comme excessives.
Soutien perçu
de la part des autres élèves
et des enseignants
Les relations sociales et le soutien social
sont des composantes fondamentales de
la vie humaine, à tout âge. Chez des élèves,
dont on sait qu’ils passent de longues heures
en milieu scolaire, surtout en France [1], le
soutien perçu de la part de leurs pairs et de
leurs enseignants apparaissent centraux
[14].
Le soutien par les autres élèves a été
mesuré grâce à trois questions, formant
une échelle : « Les élèves de ma classe ont du
plaisir à être ensemble/La plupart des élèves
de ma classe sont gentils et prêts à aider les
05/08/2008 09:03:51
62
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
autres/Les autres élèves m’acceptent comme
je suis ». Pour chacune de ces trois propositions, les élèves avaient le choix entre
cinq modalités de réponse : « Pas du tout
d’accord/Pas d’accord/Ni d’accord ni pas
d’accord/D’accord/Tout à fait d’accord ».
Le soutien par le corps enseignant a quant
à lui été mesuré par les deux questions
suivantes, qui seront aussi analysées
ensemble : « Mes enseignants traitent les
élèves de manière juste (équitable)/La plupart
de mes enseignants sont gentils », avec, là
encore, cinq possibilités de réponse : « Pas
du tout d’accord/Pas d’accord/Ni d’accord ni
pas d’accord/D’accord/Tout à fait d’accord ».
Exigences scolaires perçues
comme excessives
Dans une perspective inspirée des recherches sur le milieu du travail, et comme pour
ce qui est du stress, les exigences « profes-
sionnelles » imposées aux élèves en classe
concernant leur travail scolaire renvoient
directement à leur « métier d’élève ». Ce
n’est que quand elles sont perçues comme
excessives par les élèves que ces exigences
ont des liens négatifs avec leur santé
[15]. L’échelle des exigences scolaires est
construite à partir des deux propositions
suivantes : « Je trouve le travail scolaire difficile/Je trouve le travail scolaire fatigant » ;
avec cinq possibilités de réponse : « Pas du
tout d’accord/Pas d’accord/Ni d’accord ni pas
d’accord/D’accord/Tout à fait d’accord ».
Nous analyserons en détail ces différents
domaines, selon le genre et le groupe d’âge
des élèves. Considérant que la perception
qu’a un élève de son milieu scolaire est liée
à celui-ci, dans un deuxième temps nous
en comparerons les résultats selon le type
d’établissement fréquenté : école élémentaire, collège et lycée.
RÉSULTATS
AIMER L’ÉCOLE
RÉSULTATS SCOLAIRES
Globalement, près des deux tiers des élèves
de France déclarent aimer l’école (beaucoup
21,1 %, un peu 44,2 %), les onze ans plus
que leurs aînés (79,1 % vs 58,0 %) et les
filles plus que les garçons (69,6 % vs 61,1 %)
[figure 1].
La proportion d’élèves qui déclarent
aimer beaucoup l’école chute de façon très
marquée entre 11 et 15 ans dans les deux
sexes, passant de 28,5 % à 10,6 % chez les
garçons et surtout de 40,6 % à 12,8 % chez
les filles ; c’est entre 11 et 13 ans que la chute
est la plus forte. Dans le même temps, la
proportion de ceux qui n’aiment pas du tout
l’école augmente, là encore plus particulièrement chez les filles : de 3,4 % à 14,4 %
entre 11 et 15 ans, ces proportions passant
de 10,7 % à 17,1 % chez les garçons.
Globalement, la perception de leurs résultats scolaires par les élèves est meilleure
MEP_SanteEleve.indd 62
FIGURE 1
« Aimer l’école » :
proportion des « beaucoup »
et des « pas du tout », en fonction
de l’âge et du sexe (en %)
40 %
40,6
28,5
20 %
10,7
0%
3,4
11 ans
Garçons - aimer beaucoup l’école
Filles - aimer beaucoup l’école
13,2
18,7
16,7
9,6
13 ans
17,1
14,4
12,8
10,6
15 ans
Garçons - ne pas du tout aimer l’école
Filles - ne pas du tout aimer l’école
05/08/2008 09:03:51
63
Milieu scolaire
FIGURE 2
Appréciation de ses résultats scolaires, en fonction de l’âge et du sexe (en %)
100 %
5,3
6,7
12,5
16,6
80 %
20,1
19,6
44,4
43,7
35,5
36,7
30,0
36,4
37,0
40,2
60 %
40 %
64,7
57,0
50,5
43,2
20 %
0%
Garçons
Filles
Garçons
11 ans
Bons ou très bons
chez les plus jeunes (11 ans : très bons
18,8 %, bons 42,0 % ; 15 ans : très bons
7,9 %, bons 28,3 %) et chez les filles (filles :
très bons 14,4 %, bons 36,8 % ; garçons :
très bons 11,6 %, bons 34,0 %) [figure 2].
En contrepartie, la proportion des élèves
estimant leurs résultats inférieurs à la
moyenne de leur classe augmente avec
l’âge, chez les deux sexes. Chez les garçons,
c’est entre ceux de 11 et 13 ans que l’augmentation est la plus marquée (+ 9,9 points
vs + 3,5 points entre 13 et 15 ans), alors que
chez les filles, elle varie dans les mêmes
proportions entre celles de 11 et 13 ans et
entre celles de 13 et 15 ans (respectivement
+ 7,2 points et + 7,1 points). À quinze ans,
les différences entre sexes concernant
l’appréciation des résultats scolaires ne
sont plus significatives.
PRESSION SCOLAIRE
Les trois quarts des élèves déclarent ne pas
être stressés par leur travail scolaire (aucun
stress : 29,3 % ; peu de stress : 47,5 %). Tous
MEP_SanteEleve.indd 63
Filles
Garçons
13 ans
Moyens
Filles
15 ans
En-dessous de la moyenne
âges confondus, les garçons sont significativement moins stressés que les filles (82,0 %
d’élèves pas du tout ou un peu stressés chez
les garçons vs 71,5 % chez les filles). Chez les
garçons, c’est à 13 ans que le stress est le plus
élevé, alors que chez les filles, il augmente
régulièrement avec l’âge. Ce sont donc ainsi
les garçons de 11 ans qui déclarent le moins
de pression scolaire (beaucoup + assez :
15,7 %) et les filles de quinze ans qui en
déclarent le plus (37,3 %) [figure 3].
AUTONOMIE DE L’ÉLÈVE
Près des deux tiers des élèves déclarent se
sentir relativement autonomes dans l’organisation des activités scolaires (autonomie
élevée : 12,6 % ; moyenne : 50,1 %). Cette
tendance cache toutefois certaines disparités.
Ainsi les garçons sont significativement plus
nombreux à déclarer une autonomie élevée
(14,2 % vs 11,0 %), quoi que cette perception s’altère avec l’âge, plus particulièrement
entre 11 et 13 ans (autonomie élevée à 11 ans :
18,8 % vs 9,3 % à 13-15 ans) [figure 4].
05/08/2008 09:03:51
64
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
FIGURE 3
Stress lié au travail scolaire, en fonction de l’âge et du sexe (en %)
100 %
6,0
8,1
8,2
11,0
9,7
13,2
12,9
6,0
14,2
11,3
17,2
80 %
23,1
60 %
46,9
43,0
43,0
52,8
52,6
45,4
40 %
20 %
37,3
39,8
35,7
26,1
19,3
0%
Garçons
Filles
Garçons
Filles
11 ans
17,3
Garçons
13 ans
Pas du tout
Filles
15 ans
Un peu
Assez
Beaucoup
FIGURE 4
Autonomie perçue, en fonction de l’âge et du sexe (en %)
100 %
29,7
28,2
80 %
40,9
42,1
42,8
40,5
48,9
47,4
52,0
60 %
49,1
55,4
40 %
48,0
20 %
21,2
16,4
11,1
9,0
9,7
7,5
Filles
Garçons
Filles
Garçons
Filles
0%
Garçons
11 ans
13 ans
Niveau élevé
MEP_SanteEleve.indd 64
Niveau moyen
15 ans
Niveau bas
05/08/2008 09:03:51
65
Milieu scolaire
rences entre filles et garçons sont légèrement
plus marquées parmi les élèves qui déclarent un soutien faible (garçons : 16,4 % ;
filles 13,1 %). Mais c’est surtout la chute
des élèves déclarant percevoir un soutien
élevé de la part de leurs enseignants qui est
remarquable, plus particulièrement entre 11
et 13 ans (11 ans : 49,1 % ; 13 ans : 25,5 % ;
15 ans : 18,0 %), cette chute étant encore
plus marquée chez les filles [figure 6].
On notera que les différences de perceptions entre filles et garçons ne sont significatives dans aucun groupe d’âge pris
isolément.
SOUTIEN PERÇU
DE LA PART DES AUTRES ÉLÈVES
Dans leur grande majorité, les élèves de
notre pays déclarent percevoir un soutien
de leurs pairs plutôt élevé (élevé : 32,7 % ;
moyen : 55,2 %). Les différences entre filles
et garçons ne sont significatives qu’à 15 ans
au profit de ces derniers (élevé garçons :
32,1 % ; filles 27,7 %). Les proportions
d’élèves déclarant un soutien perçu élevé
diminuent avec l’âge (11 ans : 35,6 % ;
13 ans : 32,3 % ; 15 ans : 29,9 %), au profit
du soutien moyen [figure 5].
EXIGENCES SCOLAIRES
PERÇUES COMME EXCESSIVES
Tout confondu, la proportion d’élèves
« d’accord » ou « tout à fait d’accord » avec
le fait que le travail scolaire soit fatigant et
difficile n’est pas très élevée (15,4 %). Les
différences entre garçons et filles s’inversent entre 11 et 15 ans et ne sont pas significatives à 13 ans : les jeunes garçons de
11 ans perçoivent moins d’exigences excessives que les filles du même âge (11,0 % de
perception « élevée » chez les garçons vs
5,9 % chez les filles) ; alors que c’est l’inverse
à 15 ans. Globalement, on observe avec l’âge
SOUTIEN PERÇU
DE LA PART DES ENSEIGNANTS
Globalement, les élèves déclarent percevoir
un soutien de leurs enseignants assez élevé
(élevé : 31,3 % ; moyen : 54,0 %). Les difféFIGURE 5
Soutien perçu de la part des autres élèves, en fonction de l’âge et du sexe (en %)
100 %
12,0
10,6
12,4
51,4
55,0
53,4
13,6
9,6
55,9
58,3
30,5
32,1
Filles
Garçons
14,8
80 %
60 %
57,6
40 %
20 %
36,6
34,4
34,3
Filles
Garçons
27,7
0%
Garçons
11 ans
13 ans
Niveau élevé
MEP_SanteEleve.indd 65
Niveau intermédiaire
Filles
15 ans
Niveau faible
05/08/2008 09:03:52
66
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
FIGURE 6
Soutien perçu de la part des enseignants, en fonction de l’âge et du sexe (en %)
100 %
5,8
9,0
16,2
20,4
20,5
17,6
58,8
67,4
80 %
44,7
42,3
60 %
59,3
53,0
40 %
20 %
48,7
49,5
26,7
24,5
20,7
15,1
0%
Garçons
Filles
Garçons
11 ans
Filles
Garçons
13 ans
Niveau élevé
Filles
15 ans
Niveau moyen
Niveau bas
FIGURE 7
Exigences scolaires perçues comme excessives, en fonction de l’âge et du sexe (en %)
100 %
27,7
27,5
80 %
14,5
20,4
51,9
46,3
60 %
64,0
59,1
54,1
56,2
18,4
16,2
40 %
42,7
42,2
20 %
0%
11,0
5,9
Garçons
Filles
11 ans
Filles
Garçons
13 ans
Niveau élevé
MEP_SanteEleve.indd 66
Garçons
Niveau moyen
21,5
20,5
Filles
15 ans
Niveau bas
05/08/2008 09:03:52
67
Milieu scolaire
une augmentation des élèves qui se plaignent
d’exigences excessives (8,5 % à 11 ans ; 17,2 %
à 13 ans et 21,0 % à 15 ans) [figure 7].
COMPARAISONS SELON LE TYPE
D’ÉTABLISSEMENT FRÉQUENTÉ
Le fait d’aimer l’école est certes lié à l’âge
et au sexe des élèves, mais aussi au type
d’établissement fréquenté, l’école élémentaire arrivant en tête des suffrages. Ainsi,
42,0 % des écoliers déclarent aimer beaucoup
l’école, par opposition à 19,0 % des collégiens et 14,9 % des lycéens. C’est pourquoi
nous avons recherché, par des régressions
logistiques multivariées, les facteurs associés
au fait d’aimer l’école pour chacune des
populations fréquentant l’un des trois types
d’établissement scolaire. Dans aucun cas le
fait d’être scolarisé dans un établissement
situé en Zep n’a atteint le seuil de significativité pour entrer dans les modèles de départ,
qui ont été en revanche ajustés sur le niveau
socio-économique des familles (échelle Fas).
Facteurs associés au fait
de beaucoup aimer l’école
chez les élèves d’école
élémentaire
Les variables suivantes ont été introduites dans
le modèle : sexe, situation scolaire (en retard,
« à l’heure », en avance), soutien des autres
élèves, soutien des enseignants, exigences
scolaires excessives, autonomie dans les
activités scolaires, perception des résultats
scolaires, stress lié au travail scolaire, perception de sa vie, avoir été victime de brimades.
Le groupe d’âge n’a pas été inclus car tous les
enfants sauf un appartiennent au groupe des
11 ans. Dans le modèle final, quatre variables
sont restées significativement et indépendamment associées au fait d’aimer beaucoup
l’école chez les écoliers : se sentir autonome
dans l’organisation des activités scolaires, se
sentir soutenu par ses enseignants et être une
fille favorisent le goût pour l’école ; percevoir
les exigences scolaires comme excessives est
également lié au goût pour l’école mais par
une relation inverse [tableau I].
TABLEAU I
Modèle final de la régression logistique chez les écoliers,
où la variable dépendante est le fait de beaucoup aimer l’école (n = 734)
(modèle ajusté sur le niveau socio-économique — échelle Fas)
OR ajusté
Sexe
Garçons (n = 383)
Filles (n = 351)
Soutien des enseignants
Niveau faible (n = 49)
Niveau moyen (n = 257)
Niveau élevé (n = 428)
Exigences scolaires excessives
Niveau faible (n = 396)
Niveau moyen (n = 282)
Niveau élevé (n = 56)
Autonomie activités scolaires
Niveau faible (n = 203)
Niveau moyen (n = 363)
Niveau élevé (n = 168)
1,0
1,9***
IC à 95 %
1,4 – 2,6
1,0
1,5
2,9*
0,6 – 3,7
1,2 – 7,2
1,0
0,3***
0,1***
0,2 – 0,4
0,1 – 0,3
1,0
1,6*
3,2***
1,1 – 2,2
2,0 – 5,0
* p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001
MEP_SanteEleve.indd 67
05/08/2008 09:03:52
68
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
Facteurs associés
au fait d’aimer l’école
chez les collégiens
Les variables suivantes ont été introduites
dans ce modèle : groupe d’âge, sexe, situation scolaire (en retard, « à l’heure », en
avance), soutien des autres élèves, soutien
des enseignants, exigences scolaires excessives, autonomie dans les activités scolaires,
perception des résultats scolaires, stress lié
au travail scolaire, perception de sa vie, avoir
été victime de brimades. Finalement, sept
variables sont restées significativement et
indépendamment associées au fait d’aimer
beaucoup l’école chez les collégiens : se
sentir soutenu par ses enseignants, estimer
ses résultats scolaires comme bons ou très
bons, se sentir autonome dans l’organisation
des activités scolaires, être une fille et se sentir
soutenu par les autres élèves, qui favorisent
le goût pour l’école. Alors qu’être plus âgé
et percevoir les exigences scolaires comme
excessives sont significativement et indépendamment associées au goût pour l’école mais
par une relation inverse [tableau II].
Facteurs associés au fait d’aimer
l’école chez les lycéens
Sept variables ont été introduites dans ce
modèle (sexe, soutien des autres élèves,
soutien des enseignants, exigences scolaires
excessives, autonomie dans les activités
scolaires, perception des résultats scolaires,
stress lié au travail scolaire). L’âge n’a pas été
inclus car tous les lycéens de notre enquête
appartiennent au groupe des 15 ans4. Dans
le modèle final, seules deux variables sont
restées significativement et indépendamment associées au fait d’aimer beaucoup
l’école : le fait de se sentir soutenu par ses
enseignants qui favorise le goût pour l’école
alors que percevoir les exigences scolaires
comme excessives lui est lié par une relation
inverse [tableau III].
MEP_SanteEleve.indd 68
Le passage
en sixième
À 11 ans, les élèves scolarisés en France
le sont essentiellement en sixième ou en
CM2 (respectivement dans notre enquête
1 555 en 6e et 885 en CM2), ce qui permet de
comparer la perception de l’école qu’ont des
jeunes qui fréquentent ces deux types d’établissements, à âge égal5.
Dans le champ de l’adaptation à l’école,
les CM2 ont des réponses plus positives que
les sixièmes. Ainsi, ils sont plus nombreux
à déclarer aimer beaucoup l’école (42,0 %
vs 30,3 %) ainsi qu’à ne rapporter aucun
stress en lien avec le travail scolaire (35,0 %
vs 29,7 %). En revanche, on ne note pas de
différence significative pour leur perception
des résultats scolaires.
Dans leur appréhension de l’école comme
environnement psychosocial, là encore les
CM2 ont une vision plus positive que leurs
homologues du même âge scolarisés en
sixième : il sont plus nombreux à déclarer
un soutien élevé de la part de leurs enseignants (57,8 % vs 45,2 %) et de la part de
leurs camarades (42,6 % vs 33,0 %) ; ils
souscrivent moins au fait que les exigences
scolaires sont excessives (niveau bas
54,7 % vs 44,5 %) et tendent à se déclarer
plus autonomes par rapport aux activités
scolaires (23,1 % vs 17 %).
Le lycée professionnel
par rapport au lycée
Il nous a paru également intéressant de
comparer les lycéens dans leur vécu scolaire
selon qu’ils sont scolarisés en lycée professionnel (LP, n = 105) ou dans les autres types
4. Les lycéens scolarisés en 3e (deux classes de lycée professionnel), en Segpa (section d’enseignement général et professionnel
adapté) en Érea (établissement régional d’enseignement adapté),
au nombre de 63, ont été exclus de cette analyse.
5. Les élèves scolarisés en CM2 sont âgés en moyenne de
11,4 ans ; ceux scolarisés en sixième de 11,7 ans.
05/08/2008 09:03:52
69
Milieu scolaire
TABLEAU II
Modèle final de la régression logistique chez les collégiens,
où la variable dépendante est le fait de beaucoup aimer l’école (n = 4 684)
(modèle ajusté sur le niveau socio-économique — échelle Fas)
OR ajusté
Sexe
Garçons (n = 2 260)
Filles (n = 2 424)
Groupe d’âge
11 ans (n = 1 382)
13 ans (n = 2 189)
15 ans (n = 1 113)
Soutien des autres élèves
Niveau faible (n = 579)
Niveau moyen (n = 2 586)
Niveau élevé (n = 1 519)
Soutien des enseignants
Niveau faible (n = 717)
Niveau moyen (n = 2 569)
Niveau élevé (n = 1 398)
Exigences scolaires excessives
Niveau faible (n = 1 453)
Niveau moyen (n = 2 492)
Niveau élevé (n = 739)
Autonomie activités scolaires
Niveau faible (n = 1 768)
Niveau moyen (n = 2 354)
Niveau élevé (n = 562)
Résultats scolaires
En-dessous de la moyenne (n = 650)
Moyens (n = 1 746)
Bons ou très bons (n=2 288)
IC à 95 %
1,0
1,6***
1,4 – 1,9
1,0
0,7**
0,5***
0,6 – 0,9
0,4 – 0,7
1,0
1,2
1,5*
0,9 – 1,7
1,1 – 2,0
1,0
2,4***
5,7***
1,5 – 3,7
3,6 – 8,8
1,0
0,3***
0,1***
0,3 – 0,4
0,1 – 0,2
1,0
1,2
1,8***
1,0 – 1,4
1,4 – 2,4
1,0
1,0
2,1***
0,7 – 1,5
1,5 – 3,0
* p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001
TABLEAU III
Modèle final de la régression logistique chez les lycéens,
où la variable dépendante est le fait de beaucoup aimer l’école (n = 961)
(modèle ajusté sur le niveau socio-économique — échelle Fas)
OR ajusté
Sexe
Garçons (n = 452)
Filles (n = 509)
Soutien des enseignants
Niveau faible (n = 184)
Niveau moyen (n = 639)
Niveau élevé (n = 138)
Exigences scolaires excessives
Niveau faible (n = 152)
Niveau moyen (n = 612)
Niveau élevé (n=197)
IC à 95 %
1,0
1,3
0,9 – 2,0
1,0
1,9*
5,4***
1,0 – 3,6
2,6 – 11,5
1,0
0,3***
0,1***
0,2 – 0,5
0,0 – 0,2
* p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001
MEP_SanteEleve.indd 69
05/08/2008 09:03:52
70
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
de lycée dits lycées généraux et technologiques (LGT, n = 674).
Pour ce qui est de leurs appréciations sur
l’école, les lycéens de 15 ans, qu’ils soient en
LGT ou en LP se ressemblent plus que les
écoliers et les collégiens de 11 ans. En effet,
le stress concernant le travail scolaire est la
seule dimension dans laquelle ces lycéens
diffèrent vraiment les uns des autres : les
élèves du circuit professionnel rapportent
bien moins de stress que ceux du circuit
général ou technologique : ces derniers sont
24,3 % à ne rapporter aucun stress alors que
les lycéens de LP sont 43,8 % dans ce cas. On
note toutefois des tendances en cohérence
avec ce constat : moindre proportion d’élèves
déclarant des exigences scolaires excessives
en LP qu’en LGT (8,7 % vs 21,9 %) ; proportion supérieure d’élèves de LP à trouver
leurs résultats scolaires bons ou très bons
(55,8 % vs 39,9 %). Malgré ces résultats, les
jeunes de LP tendent à être plus nombreux
que ceux des autres types de lycées à ne pas
aimer l’école (19,2 % vs 7,5 %), sans qu’il soit
possible de déterminer si cette plus grande
aversion pour l’école est en lien avec le LP luimême ou si elle est une séquelle du rejet du
collège, nombre d’élèves qui s’orientent en
LP ayant eu des difficultés scolaires dans le
début du second cycle.
DISCUSSION
Une évaluation du vécu scolaire qui ne
reposerait que sur la perception globale qu’en
ont les élèves, mesurée par leurs réponses
à la question « Aimes-tu l’école ? », aboutirait à une conclusion relativement satisfaisante puisqu’ils sont dans notre pays près
des deux tiers à y répondre positivement.
Pour autant, ce constat doit être nuancé :
d’une part, ceux qui disent l’aimer seulement un peu sont deux fois plus nombreux
que ceux qui disent l’aimer beaucoup
(44,2 % vs 21,1 %), d’autre part, la dégradation avec l’âge est patente (79,1 % des
11 ans vs 56,0 % des 15 ans), enfin, persistent des différences liées au genre en la
défaveur des garçons qui aiment moins
l’école que les filles (61,1 % des garçons
vs 69,6 % des filles). Certes, les tendances
observées parmi les élèves de France ne se
démarquent pas dans leurs orientations de
celles de la grande majorité des autres pays
de l’enquête HBSC, ni de celles relevées
lors de l’enquête HBSC 2002 ; mais ce qui
distingue notre pays, c’est l’ampleur de
cette altération. Ainsi, pour ce qui est des
élèves qui déclarent aimer beaucoup l’école,
la France chute de la 22e place (sur 41) pour
MEP_SanteEleve.indd 70
les enfants de 11 ans à la 32 e place pour
ceux de 13 ans, ainsi d’ailleurs que pour les
jeunes de 15 ans. Elle se situe ainsi parmi les
10 pays dans lesquels cette dégradation est
la plus nette (avec un rapport supérieur à
deux entre les réponses des 11 et des 13 ans).
Certes, il existe des pays dans lesquels les
proportions d’élèves qui aiment l’école sont
bien plus faibles au départ. C’est le cas de
la République tchèque ou de l’Estonie où
seulement 15 % d’élèves de 11 ans disent
aimer beaucoup l’école. Toutefois, la dégradation liée à l’âge y est bien moindre que
chez nous (avec à peine moins de 10 %
d’élèves aimant beaucoup l’école à 13 et
15 ans). Mais il existe aussi des pays à forte
proportion d’amateurs d’école à tout âge :
La République de Macédoine et la Turquie
sont respectivement première et seconde
des 41 pays pour les élèves de 11 ans (avec
plus de sept élèves de cet âge sur dix qui
déclarent aimer beaucoup l’école) et elles
restent en tête à 13 ans (plus de cinq élèves
sur dix) ainsi qu’à 15 ans (plus de quatre
élèves sur dix). Le constat que nous faisons,
en France, d’une nette différence d’appétence scolaire entre écoliers et collégiens
05/08/2008 09:03:52
71
Milieu scolaire
du même âge (11 ans) donne à penser
que la structure même du collège pourrait
entrer pour une bonne part dans la dégradation observée. Ce n’est d’ailleurs pas une
surprise, puisque nous retrouvons ici les
résultats et les conclusions de l’enquête
HBSC 2002. Les mesures prises ces
dernières années pour assurer un lien entre
ces deux univers et tenter de minimiser
ainsi l’effet de rupture du passage en
sixième (rencontre entre enseignants des
deux niveaux, journées de découverte pour
les écoliers, etc.) ne semblent pas avoir
obtenu sur ce plan les effets escomptés,
puisqu’on observe une diminution de la
proportion des collégiens de 11 ans aimant
beaucoup l’école entre 2002 (32,9 %) et
2006 (30,3 %) alors qu’à l’inverse, les
proportions d’élèves de 11 ans scolarisés en
CM2 qui déclarent aimer beaucoup l’école
ont augmenté dans le même temps (39,8 %
en 2002 vs 42,0 % en 2006). Ainsi, au-delà
des mesures administratives déjà prises, il
ne semble plus possible de faire l’économie
d’une réflexion sur la vie au collège dans
toutes ses dimensions.
Qu’ils fréquentent l’école primaire, le
collège ou le lycée, trois composantes
restent associées de façon déterminante au
goût manifesté pour l’école par les élèves
de France : le sexe du répondant, sa perception du soutien des enseignants et le fait de
percevoir les exigences scolaires comme
excessives.
Entre l’école et le lycée, on observe une
diminution de l’influence du sexe sur le fait
d’aimer l’école, cependant, cette influence
reste marquée, y compris au lycée : les filles y
aiment toujours plus l’école que les garçons,
ce dont témoigne d’ailleurs leur réussite
accrue par rapport à leurs homologues du
sexe opposé du moins dans le secondaire6.
Les efforts développés depuis des années
pour assurer l’égalité des chances entre filles
et garçons, implicitement entendus comme
la valorisation des études scientifiques chez
MEP_SanteEleve.indd 71
les filles, ne semblent donc pas répondre
aux constats opérés auprès des collégiens
et des lycéens, au contraire ! Aussi l’adaptation (plus exactement la non-adaptation) du
système scolaire aux garçons – bien qu’ils
manifestent parfois assez bruyamment leur
mal-être – est une question qui reste regrettablement en suspens.
Le deuxième facteur associé (la place
du soutien perçu de la part des enseignants) devient largement prépondérante
dans le secondaire (surtout au collège) et
offre probablement une piste intéressante
pour améliorer l’appétence scolaire. Enfin,
l’importance relative des exigences scolaires
perçues comme excessives sur le goût pour
l’école ne se modifie pas avec la progression dans le système scolaire : que l’on soit
en école élémentaire, au collège ou au lycée,
on aime toujours plus l’école si on ne trouve
pas le travail scolaire difficile et fatigant.
On notera que l’autonomie perçue dans les
activités scolaires, qui est le premier facteur
influençant l’appétence scolaire chez les
écoliers, demeure un facteur indépendamment lié au fait d’aimer beaucoup l’école
chez les collégiens mais dans une moindre
proportion, pour finir par disparaître chez
les lycéens.
De tels constats, et tout particulièrement
ceux concernant le rôle prépondérant des
enseignants sur la motivation des élèves,
ne sont pas propres à la France [11, 15-17].
Mais, compte tenu des résultats relativement mauvais de la France en termes de
performances par rapport à d’autres pays
[2, 3] rapportés au temps passé en classe
[1] et aux inquiétudes concernant l’efficacité
de notre système scolaire, ces observations
méritent d’être rappelées, de même que doit
être réaffirmée l’importance de l’autonomie
6. En 2005, 82,3 % des filles ont obtenu le brevet et seulement
75,6 % des garçons. 68,4 % d’une génération de filles sont
aujourd’hui titulaires du bac, alors que les garçons ne sont que
56,9 %, soit un différentiel très accusé (11,5 %) (www.education.
gouv.fr/cid4006/egalite-des-filles-et-des-garçons.html).
05/08/2008 09:03:53
72
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
dans les activités scolaires pour les élèves
les plus jeunes, qui ne semble pourtant pas
toujours prise en compte dans notre école.
Pour finir, revenons sur la perception de
leurs résultats par les élèves, dont nous
avons rappelé qu’elle est liée à leur qualité
de vie et leur bien-être [9, 11], mais aussi très
directement à leur motivation à travailler
[17]. Pour les élèves de 11 et 13 ans, la France
se trouve parmi les cinq derniers pays interrogés dans l’enquête HBSC en 2006. À
15 ans, les jeunes français sont les avantderniers pour ce qui est de la proportion de
ceux qui estiment leurs résultats scolaires
bons ou très bons, avec un peu plus du
tiers d’entre eux qui sont dans ce cas, alors
qu’à l’autre bout du tableau, près de neuf
élèves de République de Macédoine sur dix
estiment que leurs résultats sont bons ou
très bons… À l’inverse – et peut-être parce
que ce sentiment chronique d’échec est
démobilisateur pour ce qui est du stress
lié au travail scolaire –, les élèves français
sont en bonne position, puisqu’à 11 ans ils
sont à la douzième place. Ce résultat s’améliore avec l’âge puisque, pour les élèves de
15 ans, la France occupe le cinquième rang.
Bibliographie
OCDE.
Regards sur l’éducation 2007.
2007, les indicateurs de l’OECD.
[2] Bourny G., Fumel S., Monnier A.L., Rocher T.
Les élèves de quinze ans — Premiers résultats
de l’évaluation internationale Pisa 2003.
Note évaluation, 04-12, DEP, ministère de l’Éducation
nationale, 2004.
[3] Mullis I.V.S., Martin M.O., Kennedy A.M. Foy P.
PIRLS 2006. International Report, IEA’s Progress
in International Reading Literacy Study in Primary
Schools in 40 Countries.
Chestnut Hill, MA : TIMSS & PIRLS International Study
Center, Boston College, 2007.
[4] Haut Conseil de l’éducation.
L’école primaire, bilan des résultats pour l’École 2007,
2007.
[1]
MEP_SanteEleve.indd 72
En d’autres termes, les jeunes de notre pays
sont non seulement globalement assez peu
stressés par le travail scolaire, mais en plus
leur stress augmente relativement moins
qu’ailleurs avec l’âge.
On le voit, l’image que les élèves nous
renvoient de leur vécu scolaire n’est pas
univoque mais demeure cohérente avec les
constats opérés par les autres enquêtes qui
le mesurent à travers des indicateurs variés.
L’instauration du socle commun des
connaissances à la rentrée 2006/20077 qui
a voulu prendre acte de certaines difficultés
de notre système scolaire et s’inspirer des
réussites de nos voisins européens, telles
qu’objectivées dans les enquêtes internationales Pisa [2] et PIRLS [3], devrait sans
doute modifier le vécu scolaire de nos
élèves. Il reste à voir si le prochain exercice
de l’enquête HBSC (2010) pourra déjà
mettre en évidence une amélioration de la
situation.
7. Décret n° 2006-830 du 11-7-2006, paru au JO du 12-7-2007.
[5] Innocenti report card 7.
An overview of well-being in rich countries
Unicef Innocenti Reasearch Centre, 2007.
[6] Due P., Lynch J., Holstein B.E. & Modvig J.
Socio-economic health inequalities among a nationally
representative sample of Danish adolescents :
the role of different types of social relations.
Journal of Epidemiology and Community Health 2003, 57,
692-698.
[7] Samdal O., Wold B., Klepp K.I. & Kannas L.
Students’ perceptions of school and their smoking
and alcohol use : A cross-national study.
Addiction Research 2000, 8 (2), 141-167.
[8] Torsheim T. & Wold B.
School-related stress, school support and somatic
complaints : A general population study.
Journal of Adolescent Research 2001a, 16 (3), 293-303.
05/08/2008 09:03:53
73
Milieu scolaire
[9] Suldo S.M., Riley K.N. & Shaffer E.J.
[10]
[11]
[12]
[13]
Academic correlates of children and adolescents’ life
satisfaction.
School Psychology International 2006, 27 (5), 567-582.
Torsheim T. & Wold B.
School-related stress, support and subjective health
complaints among early adolescents :
a multilevel approach.
Journal of Adolescence 2001b, 24, 701-713.
Vieno A., Santinello M., Galbiati E. & Mirandola M.
School setting, school climate and wellbeing in early
adolescence : A comprehensive model.
European Journal of School Psychology 2004, 2 (1-2),
219-238.
Ravens-Sieberer U., Kokonyei G. & Thomas C.
School and health.
In : Currie C. et al. (Eds.) Young people’s health
in context. Health Behaviour in School-aged Children
(HBSC) Study : International report from the 2001/2002
Survey. Copenhagen : World Health Organization (Europe),
2004. En ligne : www.euro.who.int/Document/e82923.pdf
[dernière consultation le 3/07/2008]
Samdal O., Nutbeam D., Wold B. & Kannas L.
Achieving health and educational goals through
schools : A study of the importance of school climate
and students’ satisfaction with school.
Health Education Research 1998, 13 (3), 383-397.
MEP_SanteEleve.indd 73
[14] Torsheim T., Wold B. & Samdal O.
The teacher and classmate support scale :
Factor structure, test-retest reliability and validity
in samples of 13- and 15-year old adolescents.
School Psychology International 2000, 21 (2), 195-212.
[15] Torsheim T., Aaroe L.E. & Wold B.
Sense of coherence and school-related stress
as predictors of subjective health complaints
in early adolescence : interactive, indirect
or direct relationships ?
Social Science & Medicine 2001c, 53, 603-614.
[16] Vieno A., Perkins D.D., Smith T.M., Santinello M.
Democratic school climate and sense of community
in schools : a multilevel analysis.
American Journal of Community Psychology, 2005,
36 (3/4) : 327-341.
[17] Urdan T., Schoenfelder E.
Classroom effects on student motivation :
goal structures, social relationships,
and competence beliefs.
Journal of school psychology 2006, 44 : 331-349.
05/08/2008 09:03:53
74
L’essentiel
L’Organisation mondiale de la santé
définit la santé comme la « mesure
dans laquelle un individu peut réaliser ses ambitions et satisfaire ses
besoins ». Les différentes définitions sous-tendant ce concept dans
la littérature ont conduit à utiliser
des instruments très variés pour le
mesurer.
En dépit de son caractère général,
la « santé perçue » apparaît comme
un indicateur pertinent de la mesure
de l’état de santé et, chez l’adolescent, cet indicateur est plus approprié que les mesures de morbidité ou
de mortalité. Dans notre enquête, la
très grande majorité des élèves perçoivent leur santé comme « excellente » (34,4 %) ou « bonne »
(52,8 %). Cependant, les filles rapportent des niveaux inférieurs aux
garçons et ces écarts augmentent
progressivement avec l’âge : elles
sont une sur cinq à 15 ans à juger
leur santé dégradée. Concernant la
satisfaction globale de leur vie, les
élèves rapportent un niveau élevé
puisque la médiane sur l’échelle de
Cantril se situe à près de 7,5 sur 10.
Les variations selon l’âge et le sexe
sont identiques à celles rapportées
précédemment. Les niveaux de bienêtre diminuent significativement
MEP_SanteEleve.indd 74
avec l’âge chez les filles : 86,1 % ont
une bonne perception globale de leur
vie (Cantril 6-10) à 11 ans et seules
77,1 % sont dans ce cas à 15 ans. Les
écarts observés entre les deux sexes
sont surtout prononcés à 15 ans, âge
auquel 85,7 % des garçons déclarent un niveau de satisfaction élevé
concernant leur vie.
Dans l’enquête HBSC, les jeunes
étaient également interrogés sur
leurs plaintes subjectives de santé,
somatiques et psychologiques. Trois
élèves sur quatre rapportent avoir
été irritables ou de mauvaise humeur
au moins une fois par mois au cours
des six derniers mois. Le mal de ventre, la nervosité, les troubles de l’endormissement et le mal de tête ont
concerné environ 60 % des élèves
à cette même fréquence. Plus d’un
élève sur dix déclare avoir du mal
à s’endormir chaque soir et éprouver de la nervosité tous les jours. On
sait par ailleurs que ces symptômes
tendent à ne pas être isolés. Aussi,
ils peuvent être regroupés en « syndrome de plainte », défini par le fait
de déclarer au moins deux symptômes plus d’une fois par semaine dans
les six mois précédant l’enquête. Ce
syndrome est plus fréquemment
rapporté par les filles (45,6 % vs
29,5 % chez les garçons), chez lesquelles il augmente fortement avec
l’âge, passant de 40,5 % à 11 ans à
52,5 % à 15 ans. Il existe par ailleurs
une forte association entre ce syndrome de plainte et une perception plutôt négative de la vie ou un
relatif bas niveau de satisfaction
personnelle.
On observe donc un paradoxe relatif
entre une très forte proportion d’élèves se déclarant en bonne santé et
satisfaits de leur vie et une symptomatologie, notamment celle du registre psychologique, rapportée avec
une grande fréquence. Il est probable que les adolescents sont capables d’en relativiser l’importance.
Par ailleurs, l’ensemble des paramètres de santé explorés ici est
fortement associé au niveau socioéconomique des familles. Aussi bien
chez les garçons que chez les filles,
une moins bonne santé déclarée,
un bas niveau de perception globale
de sa vie ou un syndrome de plainte
sont rapportés avec une plus grande
fréquence par les élèves déclarant
vivre dans des familles de plus faible
niveau socio-économique mesuré
par les différents indicateurs de
prospérité familiale disponibles dans
l’enquête HBSC.
05/08/2008 09:03:53
75
Santé et bien-être
Catherine Arnaud
Céline Vignes
Emmanuelle Godeau
INTRODUCTION
Dans la charte d’Ottawa, l’Organisation
mondiale de la santé définit la santé comme
la « mesure dans laquelle un groupe ou
un individu peut d’une part, réaliser ses
ambitions et satisfaire ses besoins et, d’autre
part, évoluer avec le milieu ou s’adapter
à celui-ci » [1]. La santé est donc perçue
comme une ressource de la vie quotidienne,
et non comme le but de la vie. La mesure
de ce concept positif, mettant en valeur les
ressources sociales et individuelles ainsi
que les capacités physiques, s’avère particulièrement pertinente chez les adolescents confrontés à de multiples défis liés
notamment à la transition vers l’âge adulte.
À cet âge, ils bénéficient, du moins dans
les sociétés développées, d’un niveau de
santé jusque-là inégalé [2]. Aussi, l’expression par les adolescents eux-mêmes d’une
santé dégradée prend une signification toute
particulière. Celle-ci peut en effet affecter la
réalisation de leur développement, l’acqui-
MEP_SanteEleve.indd 75
sition de leur autonomie et la réussite de
leur intégration sociale. Elle peut également
entraîner des effets négatifs à plus long
terme.
En dépit de son caractère général et de la
subjectivité dont elle semble relever, la « santé
perçue » apparaît comme un indicateur
pertinent de la mesure de l’état de santé. De
nombreux travaux ont montré que sa mesure
chez l’adolescent était prédictive de la santé
objective à l’âge adulte, même après prise
en compte des facteurs de risque connus,
démographiques, sociaux et médicaux [3,
4] . Différents auteurs ont rapporté une
association avec des symptômes d’anxiété
et de dépression ainsi que des liens avec
l’école (performances scolaires, expériences
positives à l’école, brimades) et la famille
(structure familiale et communication avec
les parents) [5, 6]. Sa mesure constitue donc
un indicateur de la santé de l’adolescent plus
approprié que les mesures de morbidité ou
05/08/2008 09:03:53
76
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
de mortalité. Dans l’enquête HBSC, l’évaluation de la santé perçue est complétée par
une mesure de satisfaction, définie comme
la perception globale de la vie [7]. Les recherches menées chez l’adulte ont validé la
mesure de ce concept par une échelle à un
seul item, dénommée échelle de Cantril [8].
Des adaptations mineures de la formulation et de la présentation y ont été apportées
afin de faciliter sa compréhension par des
élèves de 11 ans. La littérature scientifique
rapporte que le bien-être perçu est associé
à de nombreux comportements tels que la
consommation de substances psychoactives [9] ou l’exercice physique [10]. Chez
les adolescents, on a également pu montrer
qu’une expérience positive de l’école était
associée à des niveaux élevés de bien-être
[11].
L’enquête HBSC s’intéresse également
aux plaintes subjectives de santé. Les
plaintes psychosomatiques, d’autant plus si
elles sont multiples et fréquentes, peuvent
être conceptualisées comme une réponse à
des tensions psychosociales voire, pour ce
qui concerne la population étudiée ici, au
malaise général lié à la puberté. Sont explorés
ici les symptômes somatiques (maux de tête,
de ventre, etc.) et psychologiques (nervosité, irritabilité, sentiment de déprime, etc.)
les plus courants à l’adolescence, qualifiés
par Courtecuisse de « symptômes flous de
l’adolescence » [12], dont on sait d’autre
part qu’ils tendent à ne pas être isolés [13].
C’est pour appréhender ce phénomène
que, dans l’enquête HBSC, les symptômes
sont regroupés en « syndrome de plainte »,
défini par le fait de déclarer au moins deux
symptômes plus d’une fois par semaine
dans les six mois précédant l’enquête.
Malgré leur subjectivité, ces symptômes ont
un coût sociétal indiscutable (absentéisme,
consultations, consommations médicamenteuses, etc.) mais aussi personnel pour le
jeune concerné. Ainsi, on a pu montrer des
liens entre la présence de ces symptômes
et un vécu scolaire négatif [11, 14] ou de
mauvaises performances scolaires [15].
MÉTHODES
Depuis l’origine de l’enquête HBSC, la santé
perçue est mesurée par une question très
simple : « Dirais-tu que ta santé est » avec
quatre possibilités de réponse : « excellente », « bonne », « assez bonne » ou
« mauvaise » [3] . L’analyse des données
portera sur la « bonne santé perçue » qui
correspond aux deux catégories de réponse
« excellente » et « bonne » comparée aux
deux autres catégories de réponse, regroupées en « moins bonne santé perçue ». Les
élèves étaient également invités à exprimer
leur opinion sur la perception globale
de leur vie à l’aide de l’échelle de Cantril,
échelle graduée de 10 à 0, la valeur 10 représentant « la meilleure vie possible pour toi »
et la valeur 0 « la pire vie possible pour toi »
[8]. Il leur était demandé de répondre à la
MEP_SanteEleve.indd 76
question « Globalement, où dirais-tu que tu
te trouves sur l’échelle en ce moment ? » en
cochant la case correspondant le mieux à
leur situation actuelle. Cet item peut être
interprété comme un indicateur du bien-être
des élèves. Des scores supérieurs ou égaux
à 6 sont considérés comme correspondant à
des situations de « bonne qualité de vie ».
Les plaintes subjectives de santé ont
été recueillies grâce à la HBSC symptoms
checklist, mesure non-clinique de santé
mentale développée par des chercheurs du
réseau HBSC et présente dans l’enquête
depuis 1986 [13]. Elle explore les symptômes
somatiques et psychologiques les plus
courants à l’adolescence, à travers deux
questions dans la traduction française :
« Durant les six derniers mois, as-tu eu : mal
05/08/2008 09:03:53
77
Santé et bien-être
à la tête/mal au ventre/mal au dos/des difficultés à t’endormir des étourdissements ? »
et « Durant les six derniers mois, as-tu été :
déprimé(e)/irritable ou de mauvaise humeur/
nerveux(se) ? ». Pour chaque symptôme,
les réponses proposées étaient : « À peu
près chaque jour/Plusieurs fois par semaine/
À peu près une fois par semaine/À peu près
une fois par mois/Rarement ou jamais ». Les
symptômes seront ici analysés individuellement ainsi qu’à travers le « syndrome de
plainte », tel que défini plus haut.
RÉSULTATS
SANTÉ PERÇUE ET BIEN-ÊTRE
La très grande majorité des élèves perçoivent
leur santé comme « excellente » (34,4 %) ou
« bonne » (52,8 %). Cependant, la perception d’une mauvaise santé augmente significativement avec l’âge chez les filles : 12,6 %
perçoivent leur santé comme dégradée à
11 ans, 14,8 % à 13 ans et 20,8 % à 15 ans.
Cette évolution n’est pas retrouvée chez
les garçons qui sont 9,7 % en moyenne à
déclarer se sentir en « moins bonne santé ».
Les données recueillies montrent également
un risque plus élevé pour les filles de déclarer
se percevoir en « moins bonne santé » et ce,
indépendamment de l’âge [figure 1]. L’écart
est maximal à l’âge de 15 ans où plus d’un
quart des filles déclarent une santé perçue
dégradée alors que moins d’un dixième des
garçons du même âge déclarent une perception similaire. À noter que 1,8 % des élèves
déclarent leur santé « mauvaise ».
En général, les élèves rapportent un niveau
de satisfaction élevé concernant leur vie
puisque la médiane sur l’échelle de Cantril
se situe à près de 7,5, où 10 représente le
score maximal. Cependant, les niveaux de
bien-être diminuent significativement avec
l’avancée en âge, du moins chez les filles.
Elles sont en effet 86,1 % à avoir une bonne
FIGURE 1
Santé perçue, en fonction de l’âge et du sexe (en %)
100 %
21,1
27,8
80 %
41,5
37,1
38,7
39,4
60 %
58,1
57,4
40 %
48,1
50,3
51,9
8,2
11,2
8,3
2,2
Garçons
1,4
Filles
1,1
Garçons
51,5
20 %
0%
11 ans
1,8
Filles
18,0
8,1
1,0
Garçons
13 ans
Mauvaise
MEP_SanteEleve.indd 77
13,0
Assez bonne
2,8
Filles
15 ans
Bonne
Excellente
05/08/2008 09:03:53
78
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
perception globale de leur vie (Cantril 6-10)
à 11 ans et seules 77,1 % sont dans ce cas
à 15 ans. Les écarts observés entre les deux
sexes sont surtout prononcés pour les plus
âgés : à 15 ans, 85,7 % des garçons et 77,1 %
des filles déclarent un niveau élevé de satisfaction concernant leur vie [figure 2].
FIGURE 2
Perception globale de sa vie :
proportion d’élèves déclarant
un niveau élevé sur l’échelle de Cantril,
en fonction de l’âge et du sexe (en %)
100 %
87,4
86,8
86,1
80 %
85,7
82,6
77,1
60 %
40 %
20 %
0%
11 ans
13 ans
Filles
15 ans
Garçons
PLAINTES SUBJECTIVES
DE SANTÉ
Globalement, les « symptômes flous » de
l’adolescence sont assez fréquents chez les
élèves. Ainsi, trois élèves sur quatre (75,8 %)
rapportent avoir été irritables ou de mauvaise
humeur au moins une fois par mois au cours
des six derniers mois. Le mal de ventre, la
nervosité, les troubles de l’endormissement et le mal de tête ont concerné autour
de 60 % des élèves à cette même fréquence.
Seulement trois symptômes ont été rapportés
au moins une fois par mois au cours des six
derniers mois par moins de la moitié des
élèves : le mal de dos (46,3 %), le fait de se
sentir déprimé (46,2 %) et les étourdissements (30,2 %) [figure 3]. On notera que
plus d’un élève sur dix déclare avoir du mal à
s’endormir chaque soir (15,7 %) et éprouver
de la nervosité (10,4 %) tous les jours.
Si on s’intéresse aux symptômes rapportés
plus d’une fois par semaine, à âge donné, les
filles sont significativement plus nombreuses
que les garçons à en déclarer, à l’exception
FIGURE 3
Fréquence des symptômes subjectifs de santé (en %)
100 %
80 %
5,1
4,4
7,5
4,8
10,1
10,0
8,9
9,1
14,9
13,5
11,5
10,9
18,4
60 %
28,1
21,4
7,0
15,2
22,5
10,4
4,3
5,7
6,9
14,1
13,4
13,3
15,9
13,7
35,6
22,7
40 %
16,8
31,1
53,7
20 %
15,7
41,9
69,8
53,8
36,5
37,7
39,7
Nervosité
Insomnies
24,2
0%
Mal de tête
Mal de ventre
rarement ou jamais
MEP_SanteEleve.indd 78
Mal de dos
environ une fois par mois
Déprime
Irritabilité
environ une fois par semaine
plusieurs fois par semaine
Étourdissements
à peu près chaque jour
05/08/2008 09:03:53
79
Santé et bien-être
FIGURE 4
Proportion de garçons rapportant des symptômes plus d’une fois par semaine,
en fonction de l’âge (en %)
40 %
30 %
28,4
22,9 23,6
20 %
18,1 17,9 17,7
18,6
19,7
18,8
15,9
13,0
12,6
11,2
10,9
10 %
9,1 9,4
8,5 8,9
10,6
8,4 7,9
7,0 6,4
0%
Mal de tête
Mal de ventre
Mal de dos
Déprime
11 ans
de certains symptômes à 11 ans où les taux
sont superposables dans les deux sexes (se
sentir « déprimé », nervosité, difficultés
d’endormissement, étourdissements).
Chez les garçons [figure 4] , le mal de
dos augmente significativement entre 11 et
15 ans. À l’inverse, le mal de tête, le mal de
ventre et les troubles de l’endormissement
sont plus fréquents chez les garçons de
11 ans que chez leurs camarades plus âgés.
Les autres symptômes restent stables entre
11 et 15 ans dans la population masculine.
Les évolutions sont différentes chez les
filles [figure 5] pour lesquelles la plupart
des symptômes augmentent nettement
entre 11 et 15 ans : mal de dos, sentiment de
déprime, irritabilité, nervosité, étourdissements. Le mal de tête est plus élevé chez les
filles de 15 ans que chez leurs homologues
plus jeunes de 11 et 13 ans. En revanche, ni
les troubles de l’endormissement ni les maux
de ventre ne diffèrent significativement avec
l’âge dans la population féminine.
MEP_SanteEleve.indd 79
Irritabilité
13 ans
Nervosité
Insomnie
9,6
Étourdissements
15 ans
Le syndrome de plainte, défini par la
présence d’au moins deux symptômes plus
d’une fois par semaine (cf. supra), permet
de mieux apprécier la charge psychologique, voire le mal-être des adolescents
qu’il concerne. La prévalence du syndrome
de plainte est nettement supérieure chez
les filles (45,6 % vs 29,5 %) [figure 6], chez
lesquelles elle augmente fortement avec l’âge,
passant de 40,5 % à 11 ans à 52,5 % à 15 ans.
À l’inverse, chez les garçons, les prévalences
restent stables dans le temps. Ainsi l’écart
entre les sexes augmente avec l’âge.
LIENS ENTRE PLAINTES
SUBJECTIVES DE SANTÉ
ET BIEN-ÊTRE PERÇU
Comme on pouvait s’y attendre, la liaison
entre plaintes subjectives et niveau de bienêtre est forte, ceci quels que soient l’âge et
le sexe. Intéressons-nous par exemple aux
filles de 15 ans, qui sont celles qui formulent
05/08/2008 09:03:54
80
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
FIGURE 5
Proportion de filles rapportant des symptômes plus d’une fois par semaine,
en fonction de l’âge (en %)
40 %
35,6 36,0
35,1
31,8
30,6
30 %
27,9
27,5
24,4
23,4
21,9
20 %
18,9 18,6
24,8
22,9
21,3
20,5
18,8
18,6
18,3
16,0
13,6
12,1
11,7
10 %
8,3
0%
Mal de tête
Mal de ventre
Mal de dos
Déprime
11 ans
FIGURE 6
Prévalence du syndrome de plainte,
en fonction de l’âge et du sexe (en %)
100 %
Irritabilité
13 ans
Nervosité
Insomnies
Étourdissements
15 ans
des filles du même âge qui ne rapportent
pas ce syndrome de plainte expriment dans
le même temps une mauvaise santé perçue
ou un bas niveau de perception globale de
leur vie.
80 %
60 %
40 %
20 %
0%
52,5
40,5
44,6
30,8
28,3
29,2
11 ans
13 ans
15 ans
Garçons
Filles
avec la plus grande fréquence un syndrome
de plainte. Parmi ces jeunes filles déclarant
au moins deux symptômes plus d’une fois
par semaine, environ une sur trois rapporte
également une perception de santé dégradée
(« mauvaise » : 4,8 %, « assez bonne » :
25,6 %) ou un bas niveau de perception
globale de leur vie (score de Cantril inférieur
ou égal à 5 : 34,4 %). À l’inverse, seules 10 %
MEP_SanteEleve.indd 80
SANTÉ DÉCLARÉE
ET NIVEAU SOCIO-ÉCONOMIQUE
DES FAMILLES
Les paramètres de santé explorés dans ce
chapitre sont tous très fortement associés
au niveau socio-économique des familles.
Aussi bien chez les garçons que chez les
filles, une moins bonne santé déclarée, un
bas niveau de perception globale de sa vie ou
un syndrome de plainte sont rapportés avec
une plus grande fréquence par les élèves
déclarant vivre dans des familles de plus
faible niveau socio-économique. Ainsi, parmi
les élèves rapportant un score à l’échelle
Fas bas, 19,2 % déclarent leur santé « assez
bonne » ou « mauvaise », 25,0 % cotent la
05/08/2008 09:03:54
81
Santé et bien-être
perception globale de leur vie de manière
plutôt négative (Cantril 0-5), et 44,8 %
rapportent au moins deux symptômes plus
d’une fois par semaine. Chez les élèves dont
les familles sont situées au plus haut niveau
de l’échelle Fas, ces mêmes fréquences sont
significativement inférieures et respective-
ment de 9,9 % (santé perçue dégradée),
12,6 % (Cantril 0-5) et 34,7 % (syndrome de
plainte présent). Les mêmes relations sont
décrites avec les autres paramètres décrivant
le niveau socio-économique des familles, à
savoir la perception de la richesse familiale
et le travail des parents.
DISCUSSION
Par bien des aspects, l’enquête HBSC offre la
possibilité de décrire le bien-être des adolescents en rapportant leurs propres vues
et perspectives. De nombreux éléments,
présentés dans les différents chapitres de
ce rapport, concourent incontestablement à
ce bien-être. À titre d’exemple, on peut citer
l’aisance financière de la famille, le soutien
perçu à l’école, la qualité de la communication avec les parents ou la présence de
vrais amis à leur côté, informations sur
lesquelles les élèves expriment leur ressenti.
L’inclusion de questions portant sur le bienêtre subjectif a pour objectif de porter une
attention complémentaire et plus globale à
la perception qu’ils ont de leur propre santé.
Les différentes définitions sous-tendant ce
concept dans la littérature ont conduit à
utiliser des instruments très variés pour le
mesurer. Deux paramètres ont été plus particulièrement étudiés ici : la proportion des
jeunes évaluant leur propre santé comme
plutôt mauvaise et le niveau de satisfaction
globale concernant leur vie.
Les études portant sur la perception de leur
propre santé par les adolescents montrent
invariablement que les filles rapportent des
niveaux inférieurs aux garçons et que ces
écarts augmentent progressivement avec
l’âge [6, 16, 17] . Ces constatations sont
retrouvées dans la majorité des pays ayant
participé à l’enquête HBSC en 2006. À tous
les âges, une santé perçue comme « assez
bonne » ou « mauvaise » est rapportée plus
fréquemment par les filles comparative-
MEP_SanteEleve.indd 81
ment aux garçons, ces différences devenant
significatives dans la quasi totalité des pays
à l’âge de 15 ans. Ces différences n’apparaissent donc que peu liées aux contextes
culturels et sociaux nationaux. Selon un
rapport de l’Unicef 2007, elles pourraient
être davantage en lien avec les pressions
physiologiques et psychologiques survenant
en début de puberté [2]. Par exemple, les
filles pourraient être plus soucieuses de leur
image et plus sensibles à leur propre statut
physique et émotionnel, avec pour conséquence une expression plus fréquente d’un
mal-être [18]. Si la santé psychosociale a une
influence forte sur le bien-être et la satisfaction concernant sa vie, la situation socioéconomique de la famille est également
associée à ces paramètres dans la littérature [19-22]. Notre étude a mis en évidence
que les élèves classés comme appartenant
aux bas niveaux socio-économiques avaient
également tendance à rapporter un niveau
de santé plus dégradé. Les indicateurs de
prospérité familiale mesurés dans HBSC
sont également significativement associés à
la santé perçue et au niveau de satisfaction
de sa vie dans presque tous les pays.
Demeure un paradoxe, l’opposition entre
les taux élevés d’adolescents se déclarant
en bonne santé, estimant leur vie plutôt
bonne, et les prévalences observées concernant les symptômes flous. En effet, certains
de ces symptômes (essentiellement ceux du
registre psychologique) sont rapportés par
plus du quart des élèves plus d’une fois par
05/08/2008 09:03:54
82
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
semaine, ce qui semblerait témoigner que
les adolescents relativisent ces symptômes
qui peuvent dès lors apparaître comme des
marqueurs de l’adolescence [23]. Ajoutons
que la France est située parmi les dix pays où
les élèves rapportent le moins de symptômes
regroupés en syndrome de plainte. En
revanche, les évolutions avec le temps et
les différences entre sexes que nous observons sont de même nature que dans les
autres pays, témoignant sans doute d’une
certaine universalité du vécu physiologique
Bibliographie
[1]
[2]
[3]
[4]
[5]
[6]
[7]
World Health Organisation.
The Ottawa Charter for Health Promotion.
in WHO Regional Office for Europe. 1986, Copenhagen.
Unicef.
Child poverty in perspective : An overview
of child well-being in rich countries.
Innocenty Report Card 7, Editor. 2007 : Unicef Innocenti
Research Centre, Florence.
Idler E.L. Benyamini Y.
Self-rated health and mortality : a review
of twenty-seven community studies.
J Health Soc Behav, 1997, 38(1): 21-37.
Burstrom B. Fredlund P.
Self rated health : Is it as good a predictor
of subsequent mortality among adults in lower
as well as in higher social classes ?
J Epidemiol Community Health, 2001, 55(11): 836-40.
Torsheim T., Currie C., Boyce W., Kalnins I., Overpeck M.,
Haugland S.
Material deprivation and self-rated health:
a multilevel study of adolescents from 22 European
and North American countries.
Social Science & Medicine, Volume 59, Issue 1, July 2004,
Pages 1-12.
Torsheim T., Ravens-Sieberer U., Hetland J., Välimaa R.,
Danielson M., Overpeck M.
Cross-national variation of gender differences
in adolescent subjective health in Europe and North
America.
Social Science & Medicine, Vol 62 (4), 815-827
Diener E., Diener M.
Cross-cultural correlates of life satisfaction
and self-esteem.
Journal of Personality and Social Psychology, 1995, 68 :
653-662.
MEP_SanteEleve.indd 82
de l’adolescence. Cependant, le constat
que nous avions déjà fait dans l’enquête
HBSC précédente et que nous retrouvons
à l’identique en 2006, d’une forte association entre syndrome de plainte et perception
plutôt négative de la vie, appelle à porter une
attention particulière au devenir des élèves,
certes en minorité, qui déclarent de multiples plaintes et un relatif bas niveau de satisfaction personnelle.
[8] Cantril H.
[9]
[10]
[11]
[12]
[13]
[14]
The pattern of human concern.
1965 : Rutgers University Press.
Zullig K.J., Valois R.F., Huebner E.S., Oeltmann J.E.,
Drane J.W.
Relationship between perceived life satisfaction
and adolescents’ substance abuse.
J Adolesc Health, 2001, 29(4): 279-88.
Thome J., Espelage D.L.
Relations among exercise, coping, disordered eating,
and psychological health among college students.
Eat Behav, 2004. 5(4): p. 337-51.
Ravens-Sieberer U., Kokonyei G. & Thomas C.
School and health.
In : Currie C. et al. (Eds.) Young people’s health in
context. Health Behaviour in School-aged Children (HBSC)
Study : International report from the 2001/2002 Survey.
Copenhagen : World Health Organization (Europe),
2004. En ligne : www.euro.who.int/Document/e82923.pdf
[dernière consultation le 3/07/2008]
Courtecuisse V.
Les symptômes flous en médecine de l’adolescent
ou les ombres portées des langages.
1993, Brun D. (dir.) Pédiatrie et psychanalyse. Paris (PAU) :
42-49.
Haugland S., Wold B., Stevenson J., Aarø L.E.,
Woynarowska B.
Subjective health complaints in adolescence
– a cross-national comparison of prevalence
and dimensionality.
European Journal of Public Health, 11, (1): 4-10.
Torsheim T. and Wold B.
School-related stress, support, and subjective health
complaints among early adolescents :
a multilevel approach.
J Adolesc, 2001. 24(6): 701-13.
05/08/2008 09:03:54
83
Santé et bien-être
[15] Krilov L.R., Fisher M., Friedman S.B., Reitman D., Mandel F.S.
[16]
[17]
[18]
[19]
Course and outcome of chronic fatigue in children
and adolescents.
Pediatrics, 1998, 102(2 Pt 1): 360-6.
Sweeting H., West P.
Sex differences in health at ages 11, 13 and 15.
Soc Sci Med, 2003, 56(1): 31-9.
Tremblay S., Dahinten S., Kohen D.
Factors related to adolescents’ self-perceived health.
Health Rep, 2003, 14 Suppl : 7-16.
Piko, B.F. and Keresztes N.
Self-perceived health among early adolescents :
role of psychosocial factors.
Pediatr Int, 2007, 49(5): 577-83.
Piko, B.F.
Satisfaction with life, psychosocial health
and materialism among Hungarian youth.
J Health Psychol, 2006, 11(6): 827-31.
MEP_SanteEleve.indd 83
[20] Erginoz E., Alikasifoglu M., Ercan O., Uysal O., Ercan G.,
Albayrak Kaymak D., et al.
Perceived health status in a Turkish adolescent sample:
risk and protective factors.
Eur J Pediatr, 2004, 163(8): 485-94.
[21] Goodman E., Amick B.C., Rezendes M.O., Tarlov A.R.,
Rogers W.H., Kagan J.
Influences of gender and social class on adolescents’
perceptions of health.
Arch Pediatr Adolesc Med, 1997, 151(9): 899-904.
[22] Piko B., Fitzpatrick K.M.
Does class matter ? SES and psychosocial health
among Hungarian adolescents.
Soc Sci Med, 2001, 53(6): 817-30.
[23] Calfisch M, Guillenchmidt (de) C, Alvin P.
Les symptômes flous à l’adolescence.
Annales de pédiatrie, 1998, 45(5): 295-302.
05/08/2008 09:03:54
84
L’essentiel
L’enquête HBSC 2006 appréhende le
handicap selon les concepts définis
par l’OMS dans la Classification internationale du fonctionnement du handicap et de la santé (Cif) et repris
dans la loi française du 11 février
2005, c’est-à-dire comme résultant
des aspects négatifs de l’interaction entre une personne ayant un
problème de santé et l’environnement dans lequel elle vit. On parle
de situation de handicap, notion qui
inclut les maladies chroniques. On
s’intéresse également à la participation à la vie sociale, que la Cif définit comme « les problèmes qu’une
personne peut rencontrer dans son
implication dans une situation de vie
réelle ».
MEP_SanteEleve.indd 84
En reposant sur un auto-questionnaire, l’enquête HBSC apparaît
comme particulièrement pertinente
pour étudier ces notions, subjectives par essence. Cet atout constitue
également une faiblesse puisque ce
mode de recueil des données étant
incompatible avec les pathologies
et les déficiences les plus sévères,
notre échantillon a été restreint aux
élèves suivant une scolarisation individuelle en milieu ordinaire.
15,8 % des élèves interrogés se
déclarent porteurs d’un handicap ou
d’une maladie chronique diagnostiqués par un médecin, sans différence selon l’âge ou le sexe. Parmi
eux, 18,8 % considèrent que leur
handicap ou leur maladie chronique
entraîne une restriction de leur participation et de leur présence à l’école,
les filles plus que les garçons et ce
d’autant plus qu’elles sont âgées.
Pour autant le vécu scolaire des jeunes en situation de handicap ne diffère pas de celui de leurs homologues
valides, à l’exception de la pression
scolaire qu’ils ressentent davantage
(74,5 % vs 70,0 %). En revanche, ils
se perçoivent globalement en moins
bonne santé (santé perçue bonne ou
excellente : 75,8 % vs 89,4 %, syndrome de plainte 45,4 % vs 36,0 %),
mais les écarts concernant la perception globale de sa vie étant très faibles (81,1 % vs 84,8 %), ces enfants
semblent avoir de bonnes capacités à
relativiser leurs problèmes de santé.
05/08/2008 09:03:54
85
Handicaps
et maladies chroniques
Céline Vignes
Emmanuelle Godeau
Mariane Sentenac
Catherine Arnaud
INTRODUCTION
L’émergence d’une nouvelle conception du
handicap s’est traduite ces dernières années
par l’adoption par l’OMS en 2001 de la
Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (Cif ) [1].
Cette classification, centrée sur les conséquences du handicap et non plus sur ses
causes, conçoit le handicap comme résultant
des aspects négatifs de l’interaction entre
la personne ayant un problème de santé et
l’environnement dans lequel elle vit. Elle met
donc l’accent sur les situations de handicap
plutôt que sur les déficiences en ellesmêmes. De fait, une maladie chronique peut
être à l’origine de situations handicapantes
au même titre qu’un handicap moteur ou
sensoriel, par exemple. Cette conception du
handicap a été reprise dans la loi française
du 11 février 2005 1, qui propose pour la
première fois une définition : « constitue
un handicap, au sens de la présente loi, toute
limitation d’activité ou restriction de participa-
MEP_SanteEleve.indd 85
tion à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une
altération substantielle, durable ou définitive
d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un
polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant » (Art. L. 114).
Cette définition met donc l’accent sur
deux concepts novateurs : la situation de
handicap d’une part et la participation à
la vie sociale d’autre part, concept que la
Cif définit comme « les problèmes qu’une
personne peut rencontrer dans son implication dans une situation de vie réelle ». L’école
jouant un rôle fondamental dans la vie des
jeunes, c’est du volet scolaire de cette participation dont il sera question ici. La scolarisation en milieu ordinaire est posée comme
1. Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 « pour l’égalité des droits et
des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » publiée au Journal officiel du 12 février 2005.
05/08/2008 09:03:55
86
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
principe par la loi de 2005 qui stipule que
« tout enfant, tout adolescent présentant un
handicap ou un trouble invalidant de la santé
est inscrit dans l’école (…) la plus proche de
son domicile » (Art. L.112-1). Notons que l’on
parle ici de milieu scolaire ordinaire, donc
au sein de l’Éducation nationale, quels que
soient l’enseignement dispensé (ordinaire
ou adapté) et le type de scolarisation pratiquée (individuelle ou collective).
MÉTHODES
Les questions sur le handicap et les
maladies chroniques ont été proposées
pour la première fois dans l’enquête HBSC
2006 et choisies par treize pays, dont la
France.
La première question permet de mesurer
la prévalence des situations de handicap :
« Es-tu porteur d’une maladie chronique ou
d’un handicap (comme diabète, allergie ou
infirmité motrice cérébrale) ayant été diagnos-
tiqués par un docteur ? » (réponses possibles : « Oui/Non »).
Ensuite, les restrictions de participation
à la vie sociale sont abordées, pour ce qui
concerne le cadre scolaire uniquement, par
la question : « Est-ce que ta maladie chronique
ou ton handicap a des retentissements sur
ta présence et ta participation à l’école ? »
(réponses possibles : « Je n’ai pas de maladie
chronique ni de handicap/Oui/Non »).
RÉSULTATS
PRÉVALENCE DU HANDICAP
ET DES MALADIES CHRONIQUES
Au total, 1 124 élèves interrogés, soit 15,8 %
de notre population, déclarent être porteurs
d’un handicap ou d’une maladie chronique
diagnostiqués par un médecin. Ce taux ne
présente aucune différence significative en
fonction de l’âge et du sexe [tableau I].
SANTÉ
ET SITUATION DE HANDICAP
Afin de mieux cerner la santé des élèves se
déclarant porteurs d’un handicap ou d’une
maladie chronique, les réponses de ces
élèves ont été comparées à celles de leurs
homologues valides sur trois indicateurs : la
perception globale de sa vie, la santé perçue
et le syndrome de plainte2.
Bien que les trois indicateurs étudiés
soient généralement meilleurs chez les
élèves valides que chez ceux rapportant un
MEP_SanteEleve.indd 86
TABLEAU I
Prévalence du handicap
et des maladies chroniques,
en fonction de l’âge et du sexe (en %)
Garçons
Filles
11 ans
13 ans
15 ans
18,0
16,1
14,7
14,8
15,3
15,9
handicap ou une maladie chronique, une
large majorité de ces derniers ont cependant une bonne appréciation globale de
leur vie (81,1 %) et se perçoivent en bonne
santé (75,8 %). De plus, les différences entre
garçons et filles et les évolutions des différents indicateurs en fonction de l’âge sont
2. La perception de la vie est considérée comme bonne si le score
à l’échelle de Cantril est supérieur ou égal à 6 ; le syndrome de
plainte est considéré comme présent si au moins deux des symptômes suivants sont rapportés avec une fréquence de plus d’une
fois par semaine : mal de tête, mal de ventre, mal au dos, sentiment de déprime, irritabilité ou mauvaise humeur, nervosité,
insomnies d’endormissement, étourdissements (cf. chapitre
Santé et bien-être).
05/08/2008 09:03:55
87
Handicaps et maladies chroniques
dans l’ensemble comparables à celles observées chez les élèves valides : ils sont moins
bons chez les filles que chez les garçons et
tendent à se dégrader avec l’âge chez les
filles tandis qu’ils restent stables chez les
garçons [figures 1, 2, 3].
Les écarts entre les élèves se déclarant
porteurs d’un handicap ou d’une maladie
chronique et les autres élèves sont très
modérés en ce qui concerne la perception
globale de leur vie (significatifs seulement
chez les filles de 11 ans) mais plus importants pour le syndrome de plainte (significatifs chez les garçons et les filles de 11 et
15 ans) et plus encore pour la santé perçue
(significatifs dans tous les sous-groupes de
population considérés, avec des différences
encore plus grandes chez les filles).
PARTICIPATION
ET VIE À L’ÉCOLE
Globalement, 18,8 % des élèves se déclarant
en situation de handicap considèrent que
celle-ci entraîne une restriction de leur participation et de leur présence à l’école, les filles
un peu plus souvent que les garçons et ce
d’autant plus qu’elles sont âgées [figure 4].
FIGURE 1
FIGURE 2
Proportion d’élèves ayant
une bonne perception de leur vie,
en fonction de la présence ou non
d’un handicap, de l’âge et du sexe (en %)
Proportion d’élèves percevant
leur santé comme bonne ou excellente,
en fonction de la présence ou non
d’un handicap, de l’âge et du sexe (en %)
100 %
100 %
80 %
86,4
83,9
87,5
79,1
87,7 85,6
81,8
82,6
60 %
86,1
83,9
78,1
71,9
80 %
40 %
20 %
20 %
11 ans
13 ans
Garçons en situation de handicap
Garçons valides
15 ans
92,2
87,5
81,3
72,0
60 %
40 %
0%
91,7
89,8
81,1
75,5
0%
Filles en situation de handicap
Filles valides
11 ans
92,7
82,4
81,6
62,0
13 ans
Garçons en situation de handicap
Garçons valides
15 ans
Filles en situation de handicap
Filles valides
FIGURE 3
FIGURE 4
Proportion d’élèves présentant
le syndrome de plainte, en fonction
de la présence ou non d’un handicap,
de l’âge et du sexe (en %)
Restriction de participation scolaire
chez les élèves se déclarant porteurs
d’un handicap ou d’une maladie chronique,
en fonction de l’âge et du sexe (en %)
100 %
100 %
80 %
60 %
40 %
20 %
0%
80 %
65,1
50,8
39,1
38,2
28,3
11 ans
Garçons en situation de handicap
Garçons valides
MEP_SanteEleve.indd 87
48,9
43,9
32,5
27,4
13 ans
50,2
60 %
36,3
27,7
40 %
20 %
15 ans
Filles en situation de handicap
Filles valides
0%
21,4
15,8
11 ans
30,0
19,1
14,8
17,5
13 ans
Garçons
15 ans
Filles
05/08/2008 09:03:55
88
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
Afin d’étudier l’impact du handicap
sur le vécu scolaire, les élèves se déclarant porteurs d’un handicap ou d’une
maladie chronique ont été comparés à leurs
homologues valides sur six indicateurs du
vécu scolaire (goût pour l’école, perception
des résultats scolaires, pression scolaire,
soutien des autres élèves et des enseignants, exigences scolaires).
Le vécu scolaire des jeunes en situation de
handicap n’est pas significativement diffé-
rent de celui de leurs homologues valides à
l’exception de la pression scolaire. En effet, les
élèves se déclarant porteurs d’un handicap ou
d’une maladie chronique sont plus nombreux
que les autres à se dire stressés par le travail
scolaire (« assez » ou « beaucoup » : 27,6 % vs
22,6 % ; « un peu » : 46,9 % vs 47,5 % ; « pas
du tout » : 25,5 % vs 30,0 %). Toutefois, en
tenant compte du sexe et de l’âge, ces différences s’estompent légèrement et n’atteignent plus le seuil de significativité.
DISCUSSION
Jusqu’à une époque récente, la notion
classique du handicap renvoyait à une
déficience. En y associant les maladies
chroniques, l’Organisation mondiale de
la santé [1], ainsi que la loi française du
11 février 2005, ont élargi cette notion à celle
de situation de handicap, adoptant ainsi
l’approche non catégorielle du handicap
présente dans la littérature depuis les
années quatre-vingt [2]. Une telle approche
est notamment justifiée par l’existence de
nombreux points communs dans le vécu des
personnes présentant un handicap ou une
maladie chronique [3]. Les maladies chroniques sont donc incluses dans notre définition, des exemples précis (diabète, allergie)
en étant même donnés dans l’intitulé de la
question posée aux élèves.
Bien que la scolarisation en milieu
ordinaire soit posée comme principe dans la
loi de 2005, diverses modalités de scolarisation peuvent être envisagées en fonction des
besoins de l’enfant : individuelle (dans une
classe ordinaire, une Segpa ou un Érea3) ;
collective (dans une Clis ou une Upi4) ou
dans une unité d’enseignement d’un établissement médico-éducatif ou hospitalier. Ainsi,
lors de l’année scolaire 2005-2006, sur les
227 800 enfants handicapés scolarisés en
France dans le 1er et le 2nd degré, la très grande
majorité (151 500, soit 67 %) l’était en milieu
MEP_SanteEleve.indd 88
ordinaire (classe ordinaire : 42 %, Segpa :
3 %, Érea : 1 %, Clis/Upi : 21 %) [4, 5]5. Seuls
les jeunes dont le handicap ou la maladie
chronique était compatible avec une scolarisation individuelle en milieu ordinaire (classe
ordinaire, Segpa, Érea) sont présents dans
notre échantillon. Les modalités de passation de l’enquête HBSC (auto-questionnaire pendant une heure classe) ne sont en
effet pas adaptées à des élèves bénéficiant
d’autres modes de scolarisation et présentant, dans leur grande majorité, des pathologies et des déficiences plus sévères. D’autre
part, la scolarisation des jeunes porteurs
d’un handicap ou d’une maladie chronique se
heurte souvent à des difficultés [6], qui vont
croissant avec l’âge comme en témoigne la
diminution de la proportion d’élèves handicapés scolarisés en milieu ordinaire (74 % à
11 ans, 59 % à 12 ans et 46 % à 15 ans) [4, 5]
ou une enquête de la Drees6 [7].
3. Segpa : Section d’enseignement général et professionnel
adapté ; Érea : Établissement régional d’enseignement adapté. Il
est à rappeler que si ces structures peuvent accueillir des élèves
handicapés, elles ont été conçues pour des élèves en grande difficulté scolaire ou sociale.
4. Clis : Classe d’intégration scolaire (dans le premier degré) ;
Upi : Unité pédagogique d’intégration (dans le second degré).
5. Établissements médico-éducatifs et hospitaliers : population limitée aux enfants scolarisés toute l’année. Source : DEPP
(enquêtes n° 3, 12 et 32) et DGES.
6. Enquête menée en 2004-2005 auprès de CDES concernant les
trajectoires de vie de 2 556 enfants reconnus handicapés (trois
générations respectivement nées en 1986-87, 1991-92, 1996-97).
05/08/2008 09:03:55
89
Handicaps et maladies chroniques
La prévalence du handicap et des maladies
chroniques chez les élèves français est
estimée à 15,8 % dans notre échantillon. Il
existe en France peu de données comparables. Une enquête nationale sur les adolescents de 1993 [8], rapportait une prévalence
des handicaps et des maladies chroniques de 8,9 %, basée sur une population
et des méthodes proches de celle de notre
enquête (auto-questionnaire en classe
auprès d’élèves de 11 à 19 ans scolarisés
dans des établissements du second degré
de l’enseignement public). Ce taux inférieur
résulte probablement de l’augmentation de
la prévalence de certaines maladies chroniques, dont l’asthme et les allergies sévères,
et de la meilleure intégration scolaire des
jeunes handicapés. En effet, une enquête
plus récente, l’enquête décennale de santé
2002-2003 de l’Insee, retrouve un taux de
19,8 % à partir des réponses de parents
d’adolescents de 11 à 20 ans [9].
Il n’existe pas à l’heure actuelle de définition claire des « chronic health conditions7 »
dans l’enfance [10], ce qui explique les larges
différences des taux de prévalence rapportés
dans la littérature. En effet, une récente revue
systématique [11] de 64 articles rapporte des
taux compris entre 3,5 % et 35,3 % en population générale, avec de grandes différences
dans les concepts mesurés, l’opérationnalisation de la définition, le répondant (parent
ou enfant lui-même), le mode de recueil des
données (questionnaire, entretien, dossier
médical), le groupe d’âge étudié ou l’année
de l’étude. Avec un recueil par auto-questionnaires auprès de jeunes en classe, la prévalence oscille globalement entre 10 et 20 %
[12-15].
La présence d’une maladie chronique ou
d’un handicap n’est pas superposable avec
les limitations dans les activités quotidiennes
ou les restrictions de participation sociale,
que la Cif définit comme « les problèmes
qu’une personne peut rencontrer dans son
implication dans une situation de vie réelle ».
MEP_SanteEleve.indd 89
Par exemple, parmi les 30 % des élèves de
6-11 ans porteurs d’un handicap ou d’une
maladie chronique interrogés dans une
enquête canadienne, les limitations d’activités n’étaient présentes que pour 11,5 % des
enfants avec une maladie chronique et 23,1 %
de ceux avec un handicap [16]. De même,
dans notre enquête, alors que 15,8 % des
élèves se déclarent en situation de handicap,
seulement 3,0 % de l’ensemble des élèves
rapportent des restrictions de participation scolaire en lien avec un handicap ou
une maladie chronique. Ici encore, les
données de l’enquête décennale de santé
sont proches des nôtres avec une estimation
des limitations fonctionnelles d’activités de
plus de six mois de 3,9 % chez les 11-20 ans
[9]. Ces disparités ne sont pour autant pas
propres aux enfants, puisque le taux varie du
simple au double chez les Français de plus
de 20 ans dans l’enquête sur la santé et les
soins médicaux de 2002-2003 (Irdes) selon
que l’on considère la question « être gêné
ou handicapé dans la vie quotidienne » ou
« considérer avoir un handicap » [17].
Le handicap ou la maladie chronique
peuvent exercer une influence sur les tâches
développementales de l’adolescence, mais
la réciproque est vraie puisque les changements physiologiques et psychosociaux
peuvent également avoir un impact sur la
maladie à proprement parler ainsi que sur sa
gestion [18]. Le bien-être des jeunes porteurs
d’un handicap ou d’une maladie chronique
est en grande partie conditionné par la nature
et la sévérité de ceux-ci, les traitements qu’ils
requièrent ainsi que leurs complications
d’ordre psychologique ou social. Sont notamment évoqués des risques accrus de dépression, de mauvaise estime de soi, de désordres psychiatriques ou émotionnels. Dans
notre enquête, les élèves avec un handicap
7. Cette terminologie, sans véritable équivalent en français, désigne l’ensemble des situations de handicap : maladies chroniques
et déficiences.
05/08/2008 09:03:55
90
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
ou une maladie chronique se perçoivent
globalement en moins bonne santé que les
autres élèves, mais les écarts sont très faibles
quant à la perception globale de sa vie, ce qui
laisse penser que ces enfants ont de bonnes
capacités à relativiser leurs problèmes de
santé [19].
L’intérêt de l’enquête HBSC et la pertinence
de sa méthodologie pour étudier le domaine
du handicap et des maladies chroniques sont
doubles. Au-delà de l’atout que représente une
enquête généraliste pour comparer la santé,
le bien-être et le vécu, notamment scolaire,
des élèves en situation de handicap à ceux de
leurs homologues valides, une mesure par
Bibliographie
[1]
[2]
[3]
[4]
[5]
[6]
[7]
[8]
WHO
International Classification of Functioning, disability
and health.
2001 : Geneva, Switzerland : World Health Organization.
Stein R.E. Jessop D.J.
A noncategorical approach to chronic childhood illness.
Public Health Rep, 1982, 97(4): 354-62.
Perrin E.C., Newacheck P., Pless I.B., Drotar D., Gortmaker
S.L., Leventhal J., et al.
Issues involved in the definition and classification
of chronic health conditions.
Pediatrics, 1993, 91(4): 787-93.
Espagnol P., Prouchandy P.
La scolarisation des enfants et adolescents handicapés
Études et résultats, Drees (ministère de la Santé), 2007,
n° 564.
Espagnol P. Prouchandy P.
La scolarisation des enfants et adolescents handicapés.
Note d’information, DEPP (ministère de l’Éducation
nationale), 2007. n°07.23.
Vignes C., Godeau E., Bertozzi-Salamon A.I., Vignes M.,
Grandjean H., Arnaud C.
Scolarisation des adolescents atteints de cancer.
Bull Cancer, 2007, 94(4): 371-80.
Barreyre J.Y., Bouquet C., Fiacre P., Peintre C.,
Les trajectoires institutionnelles et scolaires
des enfants passés en CDES
Études et résultats, Drees (ministère de la Santé), 2007,
n° 580.
Choquet M., Ledoux S.
Adolescents : Enquête nationale.
1994, Inserm-Documentation Française : Paris.
MEP_SanteEleve.indd 90
auto-questionnaire, telle que celle qui a été
réalisée ici, apparaît particulièrement pertinente pour l’étude de la prévalence des situations de handicap. En effet cette notion, et
plus encore celle de restriction à la participation à la vie sociale, par essence subjectives,
ne peuvent véritablement être définies que
par la personne elle-même. Il n’en demeure
pas moins que d’autres modes d’enquête
sont nécessaires pour pouvoir comprendre
au mieux la complexité du paysage de la
scolarisation des enfants et des adolescents
en situation de handicap dans notre pays et
des facteurs qui y contribuent [20].
[9] Sommelet D.
[10]
[11]
[12]
[13]
[14]
[15]
[16]
Rapport de la mission sur l’amélioration de la santé
de l’enfant et de l’adolescent. L’enfant et l’adolescent :
un enjeu de société, une priorité du système de santé.
Paris, ministère des Solidarités de la Santé
et de la Famille, 2006.
Zylke J.W. DeAngelis C.D.
Pediatric chronic diseases-stealing childhood.
Jama, 2007, 297(24): 2765-6.
Van der Lee J.H., Mokkink L.B., Grootenhuis M.A.,
Heymans H.S, Offringa M.
Definitions and measurement of chronic health
conditions in childhood: a systematic review.
Jama, 2007, 297(24): 2741-51.
Suris J., Michaud P.-A., Viner R.
The adolescent with a chronic condition.
Part I : developmental issues.
Arch Dis Child, 2004, 89(10): 938-42.
Suris J., Parera N.
Sex, drugs and chronic illness : health behaviours
among chronically ill youth.
Eur J Public Health, 2005, 15(5): 484-8.
West P., Sweeting H.
Evidence on equalisation in health in youth
from the West of Scotland.
Soc Sci Med, 2004, 59(1): 13-27.
McCreary Centre Society.
Healthy Youth Development. Highlights from the 2003
Adolescent Health Survey III.
2004: Vancouver.
McDougall J., King G., De Wit D.J., Miller L.T., Hong S.,
Offord D.R., et al.
Chronic physical health conditions and disability among
Canadian school-aged children: a national profile.
Disabil Rehabil, 2004, 26(1): 35-45.
05/08/2008 09:03:56
91
Handicaps et maladies chroniques
[17] Cambois E., Robine J.-M.
L’incapacité et le handicap dans l’enquête santé
2002-2003 : diversité des approches et usages
des indicateurs.
Solidarité et santé, Drees, 2006. n° 2.
[18] Michaud P.-A., Suris J., Viner R.
The adolescent with a chronic condition. Epidemiology,
developmental issues and health care provision.
WHO, Editor. 2007.
[19] Yeo M., Sawyer S.
Chronic illness and disability.
Bmj, 2005, 330(7493): 721-3.
MEP_SanteEleve.indd 91
[20] Vignes C., Godeau E., Navarro F., Arnaud C.
Créative, une recherche-action sur les attitudes et
représentations sociales du handicap chez des élèves
de cinquième dans l’académie de Toulouse.
in Actes de la 2e université d’été du Réseau Inserm
de recherche sur la santé et les handicaps de l’enfant
en Haute-Garonne « Autonomie et apprentissages »,
Toulouse 5-6 juillet 2007, sous la direction de E. Godeau
et C. Arnaud, 2008, Éditions universitaires
du sud, Toulouse : 65-71.
05/08/2008 09:03:56
92
L’essentiel
Les affections bucco-dentaires sont
une pathologie fréquente dont les
conséquences sur la santé s’étendent
bien au-delà des simples caries. Leur
prévention passe par une hygiène
rigoureuse qui s’appuie sur une alimentation équilibrée et un brossage
des dents avec un dentifrice fluoré.
Dans ce chapitre, les pratiques d’hygiène bucco-dentaire des élèves sont
explorées par une seule question
portant sur la fréquence du brossage
dentaire.
Dans l’ensemble, l’hygiène buccodentaire des élèves de notre pays
peut être considérée comme satisfaisante : 66,9 % d’entre eux déclarent se brosser les dents plus d’une
fois par jour et seulement 5,7 % ne
se brossent pas les dents tous les
jours, surtout des garçons (7,9 % vs
3,7 % chez les filles). La fréquence
du brossage biquotidien témoigne
également d’une meilleure pratique
chez les filles que chez les garçons
(73,7 % vs 60,1 %).
MEP_SanteEleve.indd 92
Il existe une relation significative
entre le brossage au moins quotidien et la richesse familiale perçue :
69,1 % des élèves qui se perçoivent
« très » ou « plutôt à l’aise » se brossent les dents au moins une fois par
jour, alors qu’ils ne sont respectivement que 63,6 % et 59,4 % à en
faire autant chez ceux qui se perçoivent « moyennement à l’aise » ou
« pas du tout à l’aise ».
Enfin, les élèves déclarant jouir
d’une santé bonne ou excellente
sont plus nombreux à se brosser les
dents plus d’une fois par jour (88,1 %
vs 85,4 %), tout comme ceux qui
ont une perception globale de leur
vie plutôt positive (score supérieur
ou égal à 6 à l’échelle de Cantril)
(85,4 % vs 81,8 %).
La comparaison de ces résultats
avec ceux des enquêtes précédentes
témoigne d’une amélioration modérée des pratiques. En 1994, le taux
global de brossage biquotidien était
de 58,3 %, il est passé à 65,7 % en
1998, puis à 63,6 % en 2002 et se
trouve aujourd’hui à 66,9 %.
Cette amélioration est plus nette
pour les garçons que pour les filles.
L’écart entre les deux sexes se réduit
donc : en 1998, les garçons étaient
trois fois plus nombreux que les filles
à ne pas se brosser régulièrement les
dents, en 2006 ils ne sont plus que
deux fois plus nombreux.
Les comparaisons internationales
permettent de mesurer les progrès
qui sont encore possibles et témoignent de différences notables entre
pays. En 2006, les élèves de France
se situent au-dessus de la moyenne
pour les taux de brossage biquotidien, dans toutes les tranches d’âge.
Ils sont cependant encore loin des
résultats des pays les plus avancés,
tels la Suisse ou la Suède dont les taux
dépassent 80 %. On peut toutefois
noter que la progression des résultats
en France a été plus nette que pour
l’ensemble des pays ayant participé
aux enquêtes de 2002 et 2006.
05/08/2008 09:03:56
93
Hygiène bucco-dentaire
Hélène Grandjean
INTRODUCTION
Les affections bucco-dentaires sont une
pathologie fréquente, dont les conséquences sur la santé s’étendent bien audelà des simples caries [1]. Leur prévention passe par une hygiène rigoureuse qui
s’appuie sur une alimentation équilibrée et
un brossage des dents avec un dentifrice
fluoré [2, 3]. D’après les recommandations
établies depuis de nombreuses années, ce
brossage doit être effectué au minimum
deux fois par jour.
MÉTHODES
Les pratiques d’hygiène bucco-dentaire des
élèves sont explorées par une seule question,
identique depuis l’origine de l’enquête
HBSC : « Tous les combien te brosses-tu les
dents ? » Les modalités de réponse propo-
sées étaient : « Plus d’une fois par jour/Une
fois par jour/Au moins une fois par semaine
mais pas chaque jour/Moins d’une fois par
semaine/Jamais ».
RÉSULTATS
Dans l’ensemble, l’hygiène bucco-dentaire
des élèves peut être considérée comme satisfaisante. En effet, 66,9 % d’entre eux décla-
MEP_SanteEleve.indd 93
rent se brosser les dents plus d’une fois par
jour et seulement 5,7 % ne se brossent pas
les dents tous les jours [tableau I].
05/08/2008 09:03:56
94
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
TABLEAU I
Brossage des dents, en fonction de l’âge et du sexe (en %)
11 ans
Plus d’une fois par jour
Une fois par jour
Au moins une fois par semaine
Moins d’une fois par semaine
Jamais
13 ans
Filles
Garçons
Filles
Garçons
Filles
58,2
31,9
6,8
1,7
1,4
68,2
25,8
4,5
1,2
0,3
62,3
31,2
4,5
1,3
0,7
78,1
18,9
2,3
0,5
0,2
60,3
34,0
3,3
0,9
1,5
74,6
23,5
1,2
0,3
0,4
La proportion de ceux qui ne se brossent
pas les dents tous les jours diminue de
moitié avec l’âge. Elle est deux fois plus
élevée chez les garçons que chez les filles
(7,9 % vs 3,7 %) [figure 1].
La fréquence du brossage biquotidien témoigne également d’une meilleure
pratique chez les filles que chez les garçons
FIGURE 1
Brossage des dents : proportions
des « plus d’une fois par jour »
et des « pas tous les jours »,
en fonction de l’âge et du sexe (en %)
100 %
78,1
80 %
68,2
60 %
58,2
62,3
74,6
60,3
40 %
20 %
0%
15 ans
Garçons
9,9
6,5
5,7
6,0
1,9
3,0
11 ans
13 ans
15 ans
Garçons - plus d’une fois par jour
Garçons - pas tous les jours
Filles - plus d’une fois par jour
Filles - pas tous les jours
(73,7 % vs 60,1 %). Par contre, l’amélioration
des pratiques avec l’âge n’est pas continue
[figure 1]. Ce sont en effet les jeunes de 13 ans
qui ont la meilleure pratique, aussi bien chez
les garçons que chez les filles (tendance non
significative chez les garçons).
On note une relation significative entre le
brossage au moins quotidien et la richesse
familiale perçue. Ainsi, 69,1 % des élèves qui
se perçoivent « très » ou « plutôt à l’aise » se
brossent les dents au moins une fois par
jour, alors qu’ils ne sont respectivement
que 63,6 % et 59,4 % à en faire autant chez
ceux qui se perçoivent « moyennement à
l’aise » ou « pas du tout à l’aise ». Une même
tendance se retrouve selon les niveaux de
Fas.
Enfin, les élèves déclarant jouir d’une santé
bonne ou excellente sont plus nombreux à
se brosser les dents plus d’une fois par jour
(88,1 % vs 85,4 %), tout comme ceux qui ont
une bonne perception globale de leur vie
(score supérieur ou égal à 6 sur l’échelle de
Cantril) (85,4 % vs 81,8 %).
DISCUSSION
La comparaison de ces résultats avec ceux
des enquêtes précédentes témoigne d’une
amélioration modérée des pratiques. En
1994, le taux global de brossage bi-quotidien était de 58,3 %, il est passé à 65,7 %
en 1998, puis à 63,6 % en 2002 et se trouve
aujourd’hui à 66,9 % [figure 2].
MEP_SanteEleve.indd 94
L’évolution de la proportion d’élèves qui
déclarent se brosser les dents moins d’une
fois par jour a également régressé, passant
de 7,5 % en 1994 à 6,9 % en 1998 puis 6,6 %
en 2002 pour atteindre 5,7 % en 2006. Cette
amélioration est plus nette pour les garçons
que pour les filles [figure 2]. L’écart entre
05/08/2008 09:03:56
95
Hygiène bucco-dentaire
FIGURE 2
Évolution des proportions de brossage dentaire « plus d’une fois par jour »
et « pas tous les jours » depuis 1994, en fonction du sexe (en %)
100 %
80 %
60 %
74,8
71,0
55,7
55,9
10,7
3,5
1998
68,2
68,2
2002
65,9
50,3
73,7
60,1
40 %
20 %
0%
11,0
4,2
1994
Garçons — plus d’une fois par jour
Filles — plus d’une fois par jour
les deux sexes se réduit donc : en 1998, les
garçons étaient trois fois plus nombreux que
les filles à ne pas se brosser régulièrement
les dents, en 2006 ils ne sont plus que deux
fois plus nombreux.
Les comparaisons internationales permettent de mesurer les progrès qui sont encore
possibles et témoignent de différences
notables entre pays. En 2006, les élèves
français se situent au-dessus de la moyenne
pour les taux de brossage bi-quotidien, dans
toutes les tranches d’âge. Ils sont cependant
encore loin des résultats des pays les plus
avancés, comme la Suisse et la Suède dont
les taux dépassent 80 %. Plus précisément,
les élèves français de 11 ans sont au 19e rang
(sur 41) avec un taux de 63,1 % tandis que le
taux moyen est de 61,5 % avec des extrêmes
de 86,4 % (Suisse) et de 36,0 % (Malte) ;
ceux de 13 ans sont au 12e rang avec un taux
de 70,6 % pour un taux moyen de 61,9 % et
des extrêmes de 84,2 % (Suisse) et 29,7 %
(Turquie) ; et ceux de 15 ans sont au 18e rang
avec un taux de 67,0 % pour une moyenne de
63,9 % et des extrêmes de 83,6 % (Suisse) et
de 26,8 % (Malte). En 2002, sur un nombre
de 35 pays participants, les rangs des trois
classes d’âge étaient respectivement de 18,
15 et 14, avec des taux de 58,5 %, 64,4 % et
67,7 %, pour des moyennes de l’ordre de
60 % et des maxima, toujours en Suisse,
MEP_SanteEleve.indd 95
7,7
3,7
2006
Garçons — pas tous les jours
Filles — pas tous les jours
supérieurs à 80 %. La comparaison entre les
enquêtes successives est cependant à interpréter avec prudence puisque le nombre
de pays augmente entre les vagues successives de l’enquête. On peut toutefois noter
que la progression des résultats en France
a été plus nette que pour l’ensemble des
pays ayant participé aux enquêtes de 2002
et 2006. Cependant cette stagnation relative
de l’ensemble résulte vraisemblablement
de l’extension de l’enquête à des pays dans
lesquels les pratiques sont plus faibles. En
effet, il est intéressant de remarquer que la
Suisse, toujours en tête, a également vu ses
résultats encore progresser dans les groupes
d’âge 11 et 15 ans. L’association entre le
brossage dentaire et l’aisance familiale est
retrouvée dans la majorité des pays ayant
participé à l’enquête en 2006, comme en
2002 [4].
La situation globale de l’hygiène buccodentaire des jeunes peut donc être considérée, dans l’ensemble, comme satisfaisante. Cependant, des progrès sont encore
possibles. Le brossage régulier des dents est
aujourd’hui le principal moyen de prévention des affections bucco-dentaire et particulièrement des caries. Les campagnes d’éducation méritent dès lors d’être poursuivies,
sans doute avec une attention particulière
en direction des enfants issus des familles
05/08/2008 09:03:56
96
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
défavorisées, pour lesquels nous retrouvons
des taux inférieurs de brossage dentaire, en
cohérence avec les constats de la littérature
dans ce domaine. Cette préoccupation est
d’autant importante que les liens retrouvés
Bibliographie
Seymour G.J., Ford P.J., Cullinan M.P., Leishman S.,
Yamazaki K.
Relationship between periodontal infections
and systemic disease.
Clin Microbiol Infect. 2007 Oct ;13 Suppl 4:3-10.
[2] Selwitz R.H., Ismail A.I., Pitts N.B.
Dental caries.
Lancet. 2007 Jan 6 ;369(9555):51-9.
[1]
MEP_SanteEleve.indd 96
entre la santé perçue et le brossage dentaire
semblent étendre le sens de ce comportement au-delà de la santé bucco-dentaire.
[3] Marinho V.C., Higgins J.P., Sheiham A, Logan S.
Fluoride toothpastes for preventing dental caries
in children and adolescents.
Cochrane Database Syst Rev. 2003 ;(1):CD002278
[4] Maes L., Vereecken C., Vanobbergen J. & Honkala S.
Tooth brushing and social characteristics of families
in 32 countries.
International Dental Journal, 2006, 56: 159-167.
05/08/2008 09:03:56
MEP_SanteEleve.indd 97
05/08/2008 09:03:56
98
L’essentiel
Chez les jeunes, il est important
que les apports nutritionnels soient
adaptés aux besoins afin d’assurer une croissance optimale mais
aussi afin de prévenir la survenue de
maladies chroniques chez l’adulte.
Les habitudes alimentaires sont ici
étudiées à travers la régularité de
la prise du petit déjeuner et la fréquence de consommation de certains
types d’aliments.
Plus d’un jeune sur deux déclare
prendre un petit déjeuner tous les
jours, cette proportion étant plus
faible chez les plus âgés (66,8 % à
11 ans vs 48,7 % à 15 ans) et chez les
filles (61,0 % des garçons vs 54,9 %
des filles). Respectivement 31,5 % et
42,0 % des jeunes déclarent manger
au moins une fois par jour des fruits
et des légumes. Là encore, cette proportion diminue significativement
avec l’âge (36,8 % à 11 ans vs 26,3 %
à 15 ans pour les fruits et 47,6 % vs
36,1 % pour les légumes) et elle est
MEP_SanteEleve.indd 98
inférieure chez les garçons (29,5 %
des garçons vs 33,4 % des filles pour
les fruits et 39,0 % vs 45,0 % pour
les légumes).
Un peu plus d’un jeune sur quatre
déclare consommer au moins quotidiennement des sucreries ou des
boissons sucrées (respectivement
27,1 % et 26,6 %). Ces consommations augmentent avec l’âge (entre
11 et 15 ans de 21,4 % à 31,0 % pour
les sucreries et de 21,2 % à 30 %
pour les boissons sucrées) et sont
plus fréquentes chez les garçons que
chez les filles en particulier pour les
boissons sucrées. À peu près deux
tiers des adolescents déclarent
boire du lait au moins une fois par
jour. Concernant la consommation de
fromage ou d’autres produits laitiers,
les chiffres correspondants sont respectivement de 33,2 % et 63,7 %.
La consommation quotidienne de lait
diminue avec l’âge (67,8 % à 11 ans
vs 57,1 % à 15 ans) et elle est plus
fréquente chez les garçons (67,2 %
vs 57,6 %).
Les jeunes qui déclarent prendre un
petit déjeuner quotidiennement ont
de meilleures habitudes alimentaires
que les autres : ils sont plus nombreux à consommer quotidiennement
des fruits et des légumes (70,2 % vs
60,8 %) et à l’inverse moins nombreux à consommer sucreries ou
boissons sucrées quotidiennement
(19,6 % vs 24,8 % pour les sucreries
et 22,5 % vs 32,2 % pour les boissons sucrées). De même, les jeunes
déclarant manger quotidiennement
des fruits et légumes ont tendance
dans l’ensemble à consommer moins
de produits sucrés.
Globalement, les filles et les plus
jeunes semblent s’alimenter mieux
que les garçons et les plus âgés.
Des efforts en éducation nutritionnelle doivent être poursuivis afin de
s’adresser plus particulièrement à ce
public.
05/08/2008 09:03:56
99
Habitudes alimentaires
Namanjeet Ahluwalia
Shawn Somerset
Marie Dupuy
Céline Vignes
INTRODUCTION
Les besoins nutritionnels en énergie, macronutriments et micronutriments sont variables d’un individu à l’autre mais évoluent
également en fonction de l’âge. Ainsi, à
l’adolescence, les apports énergétiques et
nutritionnels doivent répondre non seulement aux besoins associés au métabolisme
de base, à la thermorégulation et à l’activité
physique mais également à ceux spécifiques
à la croissance. Par conséquent, la consommation d’aliments de haute qualité nutritionnelle prend toute son importance à cette
période de la vie. En effet, durant la puberté,
une alimentation équilibrée et adaptée aux
besoins favorise une croissance optimale et
à long terme pourrait participer à la prévention de maladies chroniques chez l’adulte
telles que les maladies cardio-vasculaires,
l’obésité, certaines formes de cancers, les
dyslipémies, le diabète de type II mais aussi
l’ostéoporose [1] . Les conduites alimentaires se rapportent à des comportements
MEP_SanteEleve.indd 99
complexes sujets à diverses influences :
métaboliques, psychologiques, sociales,
culturelles mais aussi environnementales [2]. Ainsi, les pratiques alimentaires
familiales orientent de manière forte la
consommation des enfants, de même que
la publicité peut influencer les choix alimentaires des jeunes, avec en particulier une
incitation à la consommation de boissons
sucrées et d’aliments à forte densité énergétique (produits gras et/ou sucrés) [3] .
Comme on le sait, le passage de l’enfance à
l’âge adulte est une période marquée par de
profonds changements incluant notamment
la survenue de modifications du mode de vie
(repas souvent pris hors du domicile voire
de l’établissement scolaire, fréquentation
des « fast-food », alimentation rapide, etc.).
De plus, concernant leurs pratiques alimentaires, les adolescents peuvent se montrer
sensibles à l’influence de leurs amis et de
la pression médiatique [4]. Il s’agit donc
05/08/2008 09:03:57
100
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
d’un âge où l’on peut craindre de voir s’installer une alimentation déstructurée (prise
irrégulière des repas, grignotage, etc.) et/
ou déséquilibrée (avec des apports généralement excessifs en énergie, en lipides et
en sucres) mais également des troubles
du comportement alimentaire. Ainsi, les
adolescents sont susceptibles de désordres
alimentaires pouvant donner lieu à une noncouverture de leurs besoins [1].
MÉTHODES
Les habitudes alimentaires des adolescents ont été analysées à travers deux types
de questions concernant d’une part la
fréquence à laquelle ils prennent leur petit
déjeuner pendant la semaine (du lundi au
vendredi) et le week-end, et d’autre part la
fréquence de consommation de certains
types d’aliments (fruits, légumes, sucreries,
boissons sucrées et produits laitiers).
La mesure des consommations alimentaires est relativement complexe surtout
lorsqu’elle concerne les enfants ou les
adolescents. Les méthodes d’évaluation
telles que le rappel des 24 h, le questionnaire de fréquence alimentaire et le carnet
alimentaire, bien que considérées comme les
méthodes de mesure de référence, n’étaient
pas adaptées à l’enquête HBSC pour différentes raisons. En effet, ces méthodes d’une
part nécessitent du temps et des moyens
financiers et humains, et d’autre part ne
sont pas adaptées au caractère généraliste de cette enquête qui ne permet pas
la présence des nombreuses et diverses
questions requises pour une étude complète
des comportements alimentaires. De plus, le
caractère international de l’étude empêchait
une évaluation détaillée du fait des différences qui existent d’un pays à l’autre tant au
niveau de la culture et des pratiques alimentaires que de la disponibilité des aliments.
Ces dernières années, de nombreux travaux
de recherche ont montré l’intérêt du petit
déjeuner sur la santé des jeunes : maintien
du poids corporel, cognition, performances
scolaires, etc. La fréquence à laquelle les
jeunes prennent le petit déjeuner a donc été
étudiée par le biais de la question suivante :
MEP_SanteEleve.indd 100
« Combien de fois par semaine prends-tu un
petit déjeuner ? » La notion de « repas »
pouvant différer d’un individu à l’autre, mais
aussi d’un pays à l’autre, il était précisé qu’une
prise alimentaire était considérée comme
un « petit déjeuner » si elle correspondait à
« plus qu’un bol de café ou de thé, de lait ou
qu’un verre de jus de fruit ». Il était demandé
aux adolescents de répondre séparément
pour la semaine et le week-end. Les différentes
réponses possibles pour la semaine étaient
les suivantes : « Je ne prends jamais de petit
déjeuner en semaine/Un jour/Deux jours/Trois
jours/Quatre jours/Cinq jours ». Concernant
le week-end, les possibilités de réponses
étaient : « Je ne prends jamais de petit déjeuner
le week-end/D’habitude, je ne prends un petit
déjeuner qu’un seul matin du week-end (le
samedi OU le dimanche)/D’habitude, je prends
un petit déjeuner les deux matins du week-end
(le samedi ET le dimanche) ».
Les habitudes alimentaires ont été
appréciées par une question portant sur la
fréquence de consommation de différents
aliments : « Combien de fois par semaine
manges-tu ou bois-tu les aliments suivants :
Fruits/Légumes/Sucreries (bonbons, chocolat)/
Coca, soda ou autre boisson contenant du
sucre/Lait écrémé ou demi-écrémé/Lait entier/
Fromage/Autres produits laitiers (yaourts,
crèmes dessert, boisson chocolatée, etc.) ? » Les
possibilités de réponse étaient les suivantes :
« Plusieurs fois par jour, tous les jours/Une fois
par jour, tous les jours/5-6 jours par semaine/2-4
jours par semaine/Une fois par semaine/Moins
d’une fois par semaine/Jamais ».
Le choix de cette liste d’aliments, non
exhaustive, a été réfléchi en fonction
05/08/2008 09:03:57
101
Habitudes alimentaires
laitiers est nécessaire pour atteindre les
apports nutritionnels conseillés en calcium
et permettre ainsi d’optimiser la minéralisation osseuse [5] et pourrait également jouer
un rôle dans le contrôle du poids corporel
[6]. À l’opposé, une consommation excessive de boissons sucrées ou de sucreries,
aliments riches en calories mais de faible
qualité nutritionnelle, semble mise en cause
dans l’obésité infantile [5].
des principaux besoins nutritionnels de
l’adolescence et de leur influence potentielle
sur la santé. En effet, une consommation
régulière et suffisante de fruits et légumes
contribue à couvrir les besoins en fibres,
vitamines, minéraux et antioxydants et participerait ainsi à la prévention de certaines
maladies chroniques, notamment les affections cardio-vasculaires et certaines formes
de cancers [5] . De même, durant l’adolescence, la consommation de produits
RÉSULTATS
à prendre un petit déjeuner tous les jours
(61 % vs 54,9 %). Cette différence selon le
sexe n’est significative que chez les plus
âgés (62,3 % vs 53,0 % à 13 ans et 54,1 %
vs 43,0 % à 15 ans). Parmi les jeunes ne
consommant jamais de petit déjeuner les
jours de semaine, un sur deux déclare en
prendre un le samedi et le dimanche.
PETIT DÉJEUNER
Plus de la moitié des adolescents déclarent prendre un petit déjeuner tous les jours
(semaine et week-end) [figure 1] . Cette
proportion diminue significativement avec
l’âge, passant de 66,8 % à 11 ans à 48,7 % à
15 ans. Globalement, les garçons sont significativement plus nombreux que les filles
FIGURE 1
Nombre de petits déjeuners par semaine, en fonction de l’âge et du sexe (en %)
2,7
100 %
1,4
3,2
80 %
5,2
4,0
8,5
3,1
1,3
1,9
3,4
2,8
5,5
5,1
7,1
8,2
8,9
3,1
4,8
5,8
4,7
4,6
8,0
5,4
5,8
9,7
9,3
8,9
8,1
4,2
6,3
3,9
4,5
7,9
10,5
9,1
60 %
4,9
7,6
14,8
5,6
6,5
8,8
8,9
40 %
66,1
67,5
62,3
54,1
53,0
43,0
20 %
0%
Garçons
Filles
Garçons
11 ans
7
MEP_SanteEleve.indd 101
Filles
Garçons
13 ans
6
5
4
Filles
15 ans
3
2
1
0
05/08/2008 09:03:57
102
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
HABITUDES ALIMENTAIRES
Les profils de consommation des jeunes
ont pu être déterminés à partir des données
relatives aux différents types d’aliments :
fruits, légumes, sucreries, boissons sucrées
et produits laitiers. La proportion de jeunes
qui déclarent manger au moins une fois par
jour des fruits est de 31,5 % et atteint 42,0 %
pour les légumes [figure 2]. Ces proportions
sont significativement différentes selon l’âge
(36,8 % à 11 ans vs 26,3 % à 15 ans pour les
fruits et 47,6 % vs 36,1 % pour les légumes)
et le sexe (29,5 % des garçons vs 33,4 % des
filles pour les fruits et 39,0 % vs 45,0 % pour
les légumes).
Afin d’étudier plus précisément la consommation de fruits et légumes, il a été décidé
d’effectuer un regroupement de variables
inspiré des recommandations de Janssen
2004 [7], à savoir une consommation de
fruits ou de légumes à la fréquence de « une
fois par semaine ou moins/2 à 4 jours par
semaine/5 à 6 jours par semaine/au moins
une fois par jour ». La proportion de jeunes
qui consomment des fruits ou des légumes
au moins une fois par jour est de 66,3 %.
Comme pour les consommations séparées,
on retrouve que cette proportion diminue
significativement avec l’âge et qu’elle est
plus faible chez les garçons [figure 3].
Consommer des sucreries et/ou des
boissons sucrées contribue fortement à un
apport excessif en calories et faible en nutriments. Or, on note qu’un nombre important
de jeunes déclarent prendre au moins une
fois par jour des sucreries ou des boissons
sucrées (respectivement 27,1 % et 26,6 %)
[figure 2] . Ces consommations augmentent avec l’âge, passant entre 11 et 15 ans
de 21,4 % à 31 % pour les sucreries et de
21,2 % à 30 % pour les boissons sucrées.
Dans l’ensemble, ces consommations sont
plus fréquentes chez les garçons que chez
les filles, en particulier pour les boissons
sucrées où la différence est plus marquée et
FIGURE 2
Profils de consommation (fruits, légumes, sucreries et boissons sucrées) (en %)
100 %
80 %
7,1
3,0
1,2
5,2
7,1
9,3
6,3
23,1
24,2
12,4
8,9
19,1
23,6
60 %
27,4
19,1
40 %
17,2
14,3
0%
Fruits
plusieurs fois par jour, tous les jours
2 à 4 jours par semaine
jamais
MEP_SanteEleve.indd 102
19,1
12,0
21,8
20 %
23,4
20,2
Légumes
11,9
9,3
13,0
10,9
14,1
15,7
Sucreries
Boissons sucrées
une fois par jour, tous les jours
une fois par semaine
5 à 6 jours par semaine
moins d’une fois par semaine
05/08/2008 09:03:57
103
Habitudes alimentaires
FIGURE 3
Consommation de fruits et légumes, en fonction de l’âge et du sexe (en %)
100 %
5,0
7,4
11,0
13,6
80 %
5,7
4,0
17,8
15,3
5,5
5,0
19,5
17,6
9,0
11,5
11,5
13,9
16,4
14,0
60 %
40 %
75,0
67,5
69,2
62,6
58,7
63,4
20 %
0%
Garçons
Filles
Garçons
11 ans
au moins une fois par jour
2 à 4 jours par semaine
persiste quel que soit l’âge (25,8 % vs 18,6 %
à 11 ans, 31,5 % vs 24,8 % à 13 ans et 34,7 %
vs 25,1 % à 15 ans).
Les profils de consommation de produits
laitiers par les jeunes sont présentés dans la
figure 4. Pratiquement deux tiers des adolescents déclarent prendre du lait au moins une
fois par jour, autant d’autres produits laitiers
(63,7 %) et deux fois moins du fromage
(33,2 %). La consommation de lait diminue
avec l’âge et ce, quel que soit le sexe :
67,8 % des jeunes boivent du lait quotidiennement à 11 ans contre 57,1 % à 15 ans. À
l’inverse des résultats concernant les fruits
et légumes et les produits sucrés, dans le
cas du lait, ce sont les garçons qui présentent les meilleures habitudes alimentaires
puisqu’ils en consomment plus fréquemment que les filles (67,2 % vs 57,6 %). Les
mêmes tendances de variation selon l’âge et
le sexe se retrouvent pour la consommation
de fromage ou d’autres produits laitiers.
Par ailleurs, nous avons étudié les liens
pouvant exister entre les différentes prati-
MEP_SanteEleve.indd 103
Filles
13 ans
Garçons
15 ans
Filles
5 à 6 jours par semaine
une fois par semaine au moins
ques alimentaires. Comme on pouvait s’y
attendre, les jeunes qui déclarent prendre
un petit déjeuner tous les jours ont de
meilleures habitudes alimentaires quel que
soit leur sexe ou leur âge. En effet, ils sont
plus nombreux à consommer quotidiennement des fruits et des légumes que ceux qui
déclarent sauter au moins un petit déjeuner
dans la semaine : 70,2 % vs 60,8 %. Ils sont
également moins nombreux à consommer
des sucreries ou des boissons sucrées tous
les jours : 24,5 % vs 30,7 % pour les sucreries et 22,5 % vs 32,2 % pour les boissons
sucrées. De même, la consommation
quotidienne de boissons sucrées est moins
fréquente chez les jeunes qui déclarent
manger des fruits et des légumes tous les
jours (23,9 % vs 32,0 %) ; ceci étant vérifié
quel que soit le sexe mais uniquement
chez les 13-15 ans. On retrouve un résultat
semblable pour la consommation quotidienne de sucreries mais cette tendance
est significative uniquement chez les filles
(25,2 % vs 30,8 %).
05/08/2008 09:03:57
104
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
FIGURE 4
Profils de consommation (produits laitiers) (en %)
100 %
11,6
1,6
80 %
5,4
13,0
2,7
0,9
2,3
5,4
13,3
14,6
10,8
14,4
8,2
60 %
21,9
27,6
30,7
40 %
14,6
19,2
20 %
31,6
36,1
14,0
0%
Lait
plusieurs fois par jour, tous les jours
2 à 4 jours par semaine
jamais
Fromage
une fois par jour, tous les jours
une fois par semaine
Autres produits laitiers
5 à 6 jours par semaine
moins d’une fois par semaine
DISCUSSION
Les résultats de l’enquête HBSC 2006 confirment la tendance précédemment observée
lors de l’enquête de 2002, à savoir que de
nombreux jeunes sautent le petit déjeuner.
Plus spécifiquement, par rapport à l’enquête
précédente, la proportion de jeunes prenant
un petit déjeuner tous les jours a diminué
(entre 50,8 et 74,0 % en 2002 selon l’âge
et le sexe vs entre 43,0 et 67,5 % en 2006).
Or, la majorité des études s’accordent à
dire que le petit déjeuner est indispensable
pour couvrir les besoins en nutriments et en
énergie de la journée et qu’il semble également améliorer les capacités de concentration, de mémorisation et d’apprentissage
à l’école [8, 9]. Par ailleurs, les jeunes ne
prenant pas de petit déjeuner ont tendance
à adopter une consommation plus importante d’aliments à forte densité calorique
durant le reste de la journée.
MEP_SanteEleve.indd 104
Comme le souligne le Programme national
nutrition-santé (PNNS), de nombreuses
études montrent que la consommation
de fruits et légumes chez les enfants et les
adolescents n’est pas suffisante alors que
ces aliments jouent un rôle clé dans l’équilibre alimentaire. En effet, ils constituent une
source importante de nutriments essentiels
pour un fonctionnement optimal de l’organisme en particulier en période de croissance [5]. De plus, de nombreux travaux de
recherche indiquent qu’une consommation
suffisante de fruits et légumes diminuerait le
risque d’apparition de certaines pathologies
à l’âge adulte. C’est pourquoi, il est recommandé d’adopter des pratiques alimentaires
saines dès l’enfance et l’adolescence et de les
maintenir à long terme afin d’en prolonger
les bénéfices à l’âge adulte [5]. On remarquera que la consommation quotidienne de
05/08/2008 09:03:57
105
Habitudes alimentaires
fruits et de légumes a légèrement diminué
par rapport à l’enquête de 2002 (de 34,3 %
à 31,5 % pour les fruits et de 43,4 % à 42 %
pour les légumes). Cependant, si on groupe
les consommations pour ces deux catégories d’aliments, deux tiers des jeunes déclarent consommer des fruits ou des légumes
au moins une fois par jour dans l’enquête
2006. Ces résultats, bien qu’ils puissent
être considérés comme relativement satisfaisants, ne permettent pas de déterminer si
les recommandations du PNNS, à savoir une
consommation d’au moins cinq fruits et/ou
légumes par jour, sont réellement atteintes.
Si l’on se réfère aux données issues du
Baromètre santé Nutrition 2002, 85,8 % des
jeunes de 12-17 ans déclarent une consommation de fruits et/ou légumes inférieure
ou égale à trois fois par jour et seulement
2 à 4 % des jeunes de 12 à 14 ans ont pris la
veille de l’enquête au moins cinq fruits et/ou
légumes [10]. De même, l’Étude nationale
nutrition-santé (ENNS) de 2006 montre
que seulement un quart des jeunes âgés
de 11 à 14 ans atteignent les recommandations [11]. Il est donc fort probable que cet
objectif du PNNS ne soit pas rempli en dépit
des messages de prévention et des recommandations délivrés dans un guide de nutrition destiné spécifiquement aux adolescents
et diffusé notamment dans les classes de
cinquième en septembre 20051.
La consommation de lait est relativement
satisfaisante puisqu’un peu plus de 60 %
des jeunes déclarent en boire au moins une
fois par jour. En revanche, la consommation
quotidienne d’aliments riches en « calories
vides » (sucreries et boissons sucrées) est
une pratique courante chez les jeunes. Par
rapport à 2002, cette consommation est
restée stable mais demeure toutefois assez
fréquente. Or, une forte consommation de
boissons sucrées pourrait avoir un impact
négatif sur la santé. En particulier, les sodas,
boissons riches en sucres simples mais aussi
en acide phosphorique, favoriseraient l’éro-
MEP_SanteEleve.indd 105
sion dentaire et entraîneraient un déséquilibre du bilan calcique [12] et par suite un
risque de déminéralisation osseuse. De
plus, une forte consommation de boissons
sucrées semble en lien avec l’augmentation
de la prévalence de l’obésité infantile [13].
Il est donc primordial d’insister auprès des
jeunes sur l’importance de boire de l’eau,
seule boisson indispensable. Il importe
également de souligner la présence, dans
l’environnement quotidien des adolescents,
de la publicité, largement promotrice d’aliments riches en graisses et/ou en sucres, et
son impact sur les choix alimentaires [4].
Dans l’ensemble, on retrouve les mêmes
tendances que dans l’enquête de 2002, à
savoir que les mauvaises habitudes alimentaires s’accentuent avec l’âge et concernent
plus particulièrement les garçons. En effet, les
résultats de l’enquête HBSC 2006 montrent
que les adolescentes, sans doute plus
attentives à leur silhouette, ont tendance à
consommer plus de fruits et légumes, moins
de produits sucrés mais également moins
de produits laitiers, qu’elles jugent probablement trop gras. Concernant ce dernier
point, les enquêtes alimentaires montrent
que les adolescents et en particulier les filles
ont des apports en calcium bien inférieurs
aux apports nutritionnels conseillés [1, 11,
14], ce qui peut compromettre l’acquisition
d’un capital osseux optimal. Or le meilleur
moyen de prévenir la perte osseuse liée à
l’âge, ainsi que le risque de fractures ostéoporotiques qui en résulte, semble justement
être l’acquisition d’un pic de masse osseuse
élevé à l’adolescence [1].
Si l’on compare nos résultats aux données
internationales, on constate que la France
fait plutôt partie des « bons élèves » au
niveau du petit déjeuner avec 58 % des
jeunes qui en prennent un quotidiennement,
1. « J’aime manger, j’aime bouger. Le guide nutrition pour les
ados », disponible sur www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/747.pdf
05/08/2008 09:03:58
106
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
la moyenne internationale se situant à 53 %.
Les pays dans lesquels la prise quotidienne
de petit déjeuner est la plus fréquente sont
les pays nordiques, à l’inverse cette proportion est faible en Roumanie et à Malte.
Concernant la consommation de fruits et
légumes, la France se situe dans la moyenne
supérieure pour les légumes et dans la
moyenne inférieure pour les fruits. Les résultats relatifs à la consommation de sucreries
et de boissons sucrées des jeunes Français
sont dans la moyenne internationale, les
pays nordiques affichant les consommations les plus faibles.
Ces résultats mettent en évidence certains
points critiques relatifs aux comportements alimentaires des adolescents dans
notre pays. Il conviendrait de renforcer les
messages de prévention correspondants
et de développer des actions adaptées en
tenant compte des spécificités observées
chez les filles et les garçons :
insister sur l’importance de prendre un
petit déjeuner ;
encourager une consommation régulière et
en quantité suffisante de fruits et légumes ;
réduire la consommation de produits
sucrés en insistant sur celle des boissons
sucrées ;
inciter les jeunes à consommer des
produits laitiers, en particulier les adolescentes.
Certains résultats sont relativement
encourageants mais il n’en demeure pas
moins que des modifications au niveau
des habitudes alimentaires des jeunes
sont nécessaires. Pour cela, il est essentiel d’identifier les facteurs susceptibles
d’influencer ces pratiques. À ce propos, de
récents travaux de recherche ont étudié les
interactions pouvant exister entre l’individu (sur le plan biologique et psychologique), l’environnement social (milieu
familial et entourage relationnel), physique
(milieu scolaire, restauration rapide, etc.) et
sociétal (normes socioculturelles, médias)
MEP_SanteEleve.indd 106
[15]. En se basant sur ce schéma, il semble
intéressant de délivrer diverses formes
de messages éducatifs sur l’alimentation
à destination des jeunes. Aussi, dans le
cadre du PNNS, en plus des campagnes
de communication destinées à l’ensemble
de la population, plusieurs objectifs sont
ciblés spécifiquement sur les jeunes avec
par exemple la création du guide nutrition
pour les adolescents J’aime manger, J’aime
bouger. De même, des actions complémentaires en milieu scolaire sont proposées et
concernent notamment l’amélioration de
l’offre alimentaire dans les établissements
scolaires, la mise en place d’actions pédagogiques dans le domaine de la nutrition ainsi
qu’une sensibilisation aux médias [16] .
Enfin, il semble essentiel de connaître la
perception de l’ensemble de ces messages
par les jeunes afin d’identifier et de lever les
obstacles à une alimentation équilibrée et
saine pour leur santé.
Bibliographie
[1]
[2]
[3]
[4]
[5]
Haut Comité de la santé publique.
Pour une politique nutritionnelle de santé publique
en France : enjeux et propositions.
Rennes : École nationale de santé publique 2000.
Expertise collective Inserm.
Obésité : Dépistage et prévention chez l’enfant.
Les éditions Inserm 2000 Paris.
Birch L.L., Fisher J.O.
Development of eating behaviours among children
and adolescents.
Pediatrics 1998 ;101:539-549.
World Health Organisation.
Nutrition in adolescence : issues and challenges
for the health sector : issues in adolescent health
and development.
WHO discussion papers on adolescence. WHO Library
Cataloguing-in-Publication Data 2005.
Ministère de la Santé et de la Protection sociale, Afssa,
Assurance maladie, InVS, Inpes.
Livret d’accompagnement du Guide nutrition
des enfants et ados pour tous les parents destiné
aux professionnels de santé.
PNNS 2001-2005 : 151 pages.
05/08/2008 09:03:58
107
Habitudes alimentaires
[6] Barba G., Russo P.
[7]
[8]
[9]
[10]
[11]
Dairy foods, dietary calcium and obesity :
A short review of the evidence.
Nutrition, Metabolism & Cardiovascular Diseases 2006 ;
16:445-451.
Janssen I., Katzmarzyk PT., Boyce W.F., King M.A., Pickett W.
Overweight and obesity in Canadian adolescents
and their associations with dietary habits
and physical activity patterns.
J Adolesc Health. 2004 Nov ;35(5):360-7.
Affenito S.G.
Breakfast : A missed opportunity.
Journal of the American Dietetic Association 2007 ; 107
(4):565-569.
Pollit E., Mathews R.
Breakfast and cognition : an integrative summary.
American Journal of clinical Nutrition 1998 ;67:S804-S813.
Guilbert P., Delamaire C., Oddoux K., Léon C., Gautier A.,
Arwidson P, et al.
Baromètre santé Nutrition 2002 : premiers résultats.
BEH 2003 n°18-19.
Unité de surveillance et d’épidémiologie nutritionnelle
(Usen).
Étude nationale nutrition santé (ENNS, 2006) –
Situation nutritionnelle en France en 2006
selon les indicateurs d’objectif et les repères
du Programme national nutrition-santé (PNNS).
Institut de veille sanitaire, Université de Paris 13,
Conservatoire national des arts et métiers, 2007. 74 p.
En ligne : www.invs.sante.fr.
MEP_SanteEleve.indd 107
[12] Martin A., coordinateur.
[13]
[14]
[15]
[16]
Apports nutritionnels conseillés pour la population
française.
Paris : Tec & Doc Lavoisier, 2001.
Ludwig D.S., Peterson K.E., Gortmaker S.L.
Relation between consumption of sugar-sweetened
drinks and childhood obesity : a prospective,
observational analysis.
Lancet, 2001 ;357:505-508.
Rolland-Cachera M.F., Bellisle F., Deheeger M.
Nutritional status and food intake in adolescents living
in Western Europe.
European Journal of Clinical Nutrition 2000 ;54(S1) :
S41-S46.
Story M., Neumark-Sztainer D., French S.A.
Individual and environmental influences
on adolescent eating behaviours.
J Am Diet Assoc 2002 ;102:S40-S51.
Hercberg S.
Résumé des propositions de stratégies (actions
et mesures) pour le PNNS 2 (2006-2008).
En ligne : www.sante.gouv.fr/htm/actu/rapport_pnss/
synth_rapport_pnns2.pdf
05/08/2008 09:03:58
108
L’essentiel
Les bienfaits de l’activité physique
sur le bien-être physique et psychologique sont bien connus. C’est
pourquoi, un style de vie actif est à
promouvoir auprès des jeunes afin
d’améliorer leur santé et leur qualité
de vie, à court comme à long terme.
Dans ce chapitre, le niveau d’activité
des jeunes a été évalué à travers deux
dimensions : la pratique d’activité
physique et la sédentarité (en terme
de temps passé devant un écran : télévision, jeux vidéo ou ordinateur).
En moyenne, les jeunes déclarent
pratiquer au moins une heure d’activité physique 3,7 jours par semaine.
Seulement 13,5 % des jeunes atteignent les recommandations actuelles
(au moins une heure d’activité physique tous les jours). Cette proportion
diminue avec l’âge (18,2 % à 11 ans,
12,3 % à 13 ans et 9,6 % à 15 ans) et
les garçons sont significativement
bien plus actifs que les filles (19,4 %
vs 7,6 %) à tout âge. Cela étant, un
tiers des jeunes déclare pratiquer
au moins une heure d’activité physique au moins cinq jours par semaine
avec les mêmes tendances selon
MEP_SanteEleve.indd 108
l’âge (39 %, 34 % et 26 % à respectivement 11, 13 et 15 ans) et le sexe
(41,8 % pour les garçons vs 25,1 %
pour les filles).
Plus de la moitié des jeunes déclarent pratiquer une activité sportive extrascolaire plusieurs fois par
semaine voire tous les jours ; pratique qui diminue significativement
avec l’âge (68,9 % à 11 ans, 64,1 %
à 13 ans et 54,3 % à 15 ans) et qui
est beaucoup plus répandue chez
les garçons (77,0 % vs 48,8 %). La
proportion de jeunes déclarant pratiquer une activité sportive extrascolaire au moins deux heures par
semaine est de 53,7 % ; elle diffère peu selon l’âge mais est plus
élevée chez les garçons (65,4 % vs
42,2 %). Cependant, à peu près un
jeune sur cinq ne fait pratiquement
jamais de sport.
Le temps moyen passé devant un
écran, de 5,5 heures par jour, est plus
élevé chez les garçons (6,1 vs 4,9 h/j)
et chez les 13-15 ans (4,88 h/j à 11 ans,
5,96 h/j à 13 ans et 5,68 h/j à 15 ans).
Très peu de jeunes suivent les recommandations internationales (pas
plus de 2 h/j de télévision et autres
médias), cette tendance s’accentuant
avec l’âge et chez les garçons. Une
proportion importante d’adolescents
a un niveau de sédentarité très élevé
(> 4 h/j) : 47,7 % à 11 ans, 63,3 % à
13 ans et 61,9 % à 15 ans. La télévision est l’activité sédentaire la plus
fréquente, suivie par les jeux vidéo
chez les plus jeunes et par l’ordinateur chez les plus âgés.
À peu près un jeune sur deux regarde
la télévision plus de 2 h/j. Cette proportion augmente avec l’âge passant
de 45,5 % à 11 ans à 55,8 % à 15 ans
et est plus élevée chez les garçons
(54,9 % vs 49,8 %). Chez les 1115 ans, le fait de regarder la télévision de manière intensive (> 4 h/j)
est relativement courant (14,3 à
19,4 %). Dans l’ensemble, les jeunes les plus actifs ne sont pas forcément ceux qui passent le moins de
temps devant un écran. En résumé,
les adolescents de notre pays sont
trop sédentaires avec en particulier
un usage trop important de la télévision ; même si la moitié d’entre eux
pratiquent un sport.
05/08/2008 09:03:58
109
Activité physique
et sédentarité
Namanjeet Ahluwalia
Marie Dupuy
Céline Vignes
INTRODUCTION
La pratique d’une activité physique est
bénéfique aussi bien pour la santé physique
que pour le bien-être psychologique. Chez
l’adulte, il est reconnu qu’une activité
physique régulière est associée à une réduction du risque d’apparition des maladies
cardio-vasculaires, de l’obésité, de certains
types de cancers, du diabète de type II, de
l’ostéoporose mais aussi de l’anxiété et de la
dépression [1]. Les effets d’une telle pratique
pendant l’enfance et/ou l’adolescence sont
moins bien étudiés mais l’activité physique
semble bénéfique pour un bon développement physique et psychologique et pourrait
également contribuer à améliorer les performances scolaires [2, 3].
Comme le rappelle le Plan national nutrition-santé (PNNS), l’adolescence est une
période déterminante pour l’apprentissage
et l’établissement d’un style de vie pouvant
se prolonger jusqu’à l’âge adulte [4]. C’est
pourquoi, une pratique régulière d’acti-
MEP_SanteEleve.indd 109
vité physique est à promouvoir auprès des
enfants et des adolescents dans la perspective qu’ils adoptent le plus tôt possible
des habitudes de vie qui soient bénéfiques
pour leur santé et leur qualité de vie à l’âge
adulte.
Il est bien établi qu’un manque d’activité
physique est un déterminant important de
l’obésité chez les enfants [5, 6]. En effet,
la pratique d’une activité physique, par la
dépense énergétique qu’elle occasionne, va
influencer l’équilibre de la balance énergétique et par conséquent contribuer au
maintien du poids corporel. Or, les modifications des conditions de vie ces dernières
décennies dans les pays occidentaux ont
favorisé la diminution de l’activité physique
[1, 7]. En particulier, plus de la moitié des
jeunes n’atteignent pas les seuils recommandés en termes d’activité physique [8].
Inverser cette tendance représente ainsi un
véritable enjeu de santé publique.
05/08/2008 09:03:58
110
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
Plusieurs travaux de recherche ont permis
d’identifier les déterminants de l’activité
physique chez les jeunes. Il s’agit principalement de facteurs psychosociaux et environnementaux : recherche de plaisir et de sensations, encouragement de la part des parents
et des amis, offre et accessibilité des équipements sportifs, etc. [8].
L’analyse du niveau d’activité d’un individu
nécessite la prise en compte de deux dimensions : d’une part, la pratique d’activité
physique en terme de durée, d’intensité et
de fréquence, et d’autre part, la sédentarité
c’est-à-dire le temps passé à des occupations inactives telles que la télévision,
l’ordinateur, etc. Pour chacune de ces deux
dimensions, des recommandations ont été
établies. De plus, il semble qu’une activité
physique d’intensité modérée mais régulière
soit préférable à une activité très intense
mais peu fréquente [4]. Selon les recommandations du PNNS, la tendance actuelle
serait donc d’encourager les adolescents à
bouger au quotidien en adoptant un style
de vie actif plutôt que de se contenter d’une
seule activité hebdomadaire de longue durée
et de haute intensité dans un club sportif.
Ainsi, chez les jeunes, la pratique d’une
activité physique d’une intensité au moins
modérée d’une heure par jour serait souhaitable sachant que « n’importe quelle activité
qui augmente la vitesse des battements du
cœur et fait se sentir essoufflé par moments »
[3, 9] est considérée comme telle. D’autre
part, concernant la sédentarité, l’American
Academy of Pediatrics recommande que les
jeunes ne passent pas plus de deux heures
par jour devant la télévision et autres médias
[10]. Il n’est pas surprenant que ces recommandations soient relativement strictes
étant donné le lien existant entre la sédentarité et la santé. En effet, de nombreuses
études ont montré qu’il existait une relation
positive entre le temps passé à des activités
sédentaires, en particulier la télévision et
l’obésité infantile [5, 6].
MÉTHODES
Dans l’enquête HBSC, le niveau d’activité physique des adolescents a été évalué
en tenant compte des recommandations
actuelles qui préconisent une activité
physique d’intensité au minimum modérée,
pratiquée à l’école et hors de l’école pendant
le temps libre, durant au moins soixante
minutes par jour [3, 9] . Des exemples
étaient donnés afin d’illustrer cette activité :
« Une activité physique est n’importe quelle
activité qui augmente la vitesse des battements du cœur et fait se sentir essoufflé(e)
par moments. On peut pratiquer une activité
physique en faisant du sport, en jouant avec
des amis à l’école ou non, ou bien en allant
à l’école en marchant. Quelques exemples
d’activité physique : courir, marcher vite, faire
du roller, faire du vélo, danser, faire du skate,
nager, faire du foot, du rugby, du basket ou du
MEP_SanteEleve.indd 110
surf ». « Pendant les 7 jours derniers, combien
de jours as-tu pratiqué une activité physique
pour un total de 60 minutes (1 heure) au moins
par jour ? ». Les élèves pouvaient choisir
comme réponse de 0 à 7 jours. On remarquera que cette question portait sur l’activité physique pendant la semaine précédant
l’enquête, ce qui ne garantit pas de l’absence
d’un effet éventuel d’une semaine précédente « atypique » mais évite les biais de
reconstruction d’une semaine « typique ».
Pour compléter cette mesure de l’activité physique globale, des questions spécifiques à la pratique d’une activité physique
extrascolaire « d’intensité vigoureuse »
(activité sportive) ont été ajoutées. Elles
portaient, d’une part, sur la fréquence : « En
dehors des heures d’école, combien de FOIS
par semaine fais-tu habituellement du sport
05/08/2008 09:03:58
111
Activité physique et sédentarité
pendant ton temps libre au point de transpirer
ou d’être essoufflé(e) ? » avec comme possibilités de réponses : « Chaque jour/4 à 6 fois
par semaine/2 à 3 fois par semaine/Une fois
par semaine/Une fois par mois/Moins d’une
fois par mois/Jamais » ; et d’autre part, sur la
durée : « En dehors des heures d’école, combien
d’HEURES par semaine fais-tu habituellement
du sport pendant ton temps libre au point
de transpirer ou d’être essoufflé(e) ? » ; les
réponses étaient échelonnées de la sorte :
« Aucune/Environ une demi-heure/Environ
une heure/Environ 2 à 3 heures/Environ 4 à
6 heures/7 heures ou plus ».
D’un autre côté, il est nécessaire de quantifier le niveau de sédentarité des jeunes.
Pour cela, trois types d’activités sédentaires
courantes à cet âge ont été étudiés par le
biais des questions suivantes : « Combien
d’heures par jour environ regardes-tu la télévision (y compris des films vidéo et des DVD)
pendant ton temps libre ? » ; « Combien
d’heures par jour environ joues-tu habituellement à des jeux sur un ordinateur ou sur une
console (Playstation, Xbox, Gamecube, etc.)
pendant ton temps libre ? » ; « Combien
d’heures par jour environ utilises-tu habituellement un ordinateur pour participer à des forums
de discussion (des « chats »), surfer sur Internet,
envoyer du courrier électronique (des courriels),
faire des devoirs pendant ton temps libre ? »
Les réponses proposées pour chacune de
ces questions étaient : « Aucune/Environ
une demi-heure par jour/Environ 1 heure
par jour/Environ 2 heures par jour/Environ
3 heures par jour/Environ 4 heures par jour/
Environ 5 heures par jour/Environ 6 heures par
jour/Environ 7 heures ou plus par jour ». Les
réponses étaient demandées séparément
pour la semaine (du lundi au vendredi) et le
week-end afin de prendre en compte d’éventuelles différences de comportement selon
le temps passé à l’école et par conséquent
le temps disponible pour les loisirs. Ceci
permettait ainsi d’obtenir une appréciation
du temps passé à des activités sédentaires
plus proche de la réalité.
Un item portant sur le mode de transport
utilisé pour effectuer le trajet entre le domicile
et l’école a été ajouté en 2006. Il comportait les
trois questions suivantes : « Habituellement,
combien de temps mets-tu pour aller de la
maison à l’école ? », avec comme possibilités de réponse : « Moins de 5 minutes/515 minutes/15-30 minutes/30 minutes à une
heure/Plus d’une heure ». « Lors d’un jour
ordinaire, est-ce que ta PRINCIPALE manière
d’ALLER à l’école est : ». « Lors d’un jour
ordinaire, est-ce que ta PRINCIPALE manière
de REVENIR de l’école est : ». Les élèves
pouvaient choisir leur réponse parmi les
suivantes : « La marche/Le vélo/Le bus, le
tramway, le métro, le train, le bateau/La voiture,
la moto ou le scooter/D’autres moyens ».
RÉSULTATS
ACTIVITÉ PHYSIQUE
Le nombre moyen de jours par semaine
où les jeunes déclarent pratiquer au moins
une heure d’activité physique est de 3,7. Ce
chiffre moyen est relativement stable avec
l’âge, passant de 4 jours à 11 ans à 3,3 jours
à 15 ans et est à peine plus élevé chez les
garçons (4,1 jours en moyenne pour les
garçons vs 3,3 jours pour les filles).
MEP_SanteEleve.indd 111
Seulement 13,5 % des adolescents déclarent un niveau d’activité physique satisfaisant les recommandations actuelles soit au
moins une heure par jour d’activité physique
d’intensité modérée tous les jours de la
semaine [figure 1]. Cette proportion diminue
significativement avec l’âge (18,2 % à 11 ans,
12,3 % à 13 ans et 9,6 % à 15 ans) et quel que
soit l’âge, les garçons sont significativement
plus actifs que les filles (19,4 % vs 7,6 %).
05/08/2008 09:03:58
112
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
FIGURE 1
Nombre de jours par semaine avec une pratique d’activité physique*
au moins une heure par jour, en fonction de l’âge et du sexe (en %)
100 %
3,2
4,6
6,0
1,7
3,3
7,7
4,9
8,2
6,1
10,6
7,0
16,5
80 %
47,9
44,9
60 %
54,4
52,9
62,0
58,8
40 %
22,0
24,4
20,6
19,7
20 %
19,4
23,9
12,3
0%
Garçons
Filles
14,1
5,4
Filles
Garçons
11 ans
chaque jour
12,9
19,9
13 ans
5-6 jours
2-4 jours
4,8
Filles
Garçons
15 ans
1 jour
jamais
* N’importe quelle activité qui augmente la vitesse des battements du cœur et fait se sentir essouflé (faire du sport, jouer avec des amis à l’école ou non,
aller à l’école en marchant, etc.)
Ces recommandations sont relativement
exigeantes mais on considère qu’une telle
pratique au moins cinq jours par semaine
peut déjà contribuer fortement à un bon état
de santé [11]. Les résultats correspondant à
cette autre définition sont un peu plus encourageants puisque un tiers des jeunes déclare
pratiquer au moins une heure d’activité
physique au moins cinq jours par semaine.
On retrouve là encore les mêmes tendances
selon l’âge (39 %, 34 % et 26 % à respectivement 11, 13 et 15 ans) et le sexe (41,8 % pour
les garçons vs 25,1 % pour les filles).
ACTIVITÉS SÉDENTAIRES
Afin de quantifier le temps moyen consacré à
des activités sédentaires, le nombre moyen
d’heures quotidiennes passées à regarder la
télévision, à jouer aux jeux vidéo ou à utiliser
un ordinateur a été calculé en considérant les
données relatives à la semaine et au week-
MEP_SanteEleve.indd 112
end [tableau I]. Toutes activités confondues,
le temps moyen dévolu à des activités sédentaires déclaré par les élèves est de 5,5 h/j,
ce temps étant plus élevé chez les garçons
(6,1 h/j vs 4,9 chez les filles). Par rapport aux
plus jeunes (11 ans), ce temps est sensiblement supérieur chez les 13-15 ans : 4,9 h/j à
11 ans, 6,0 h/j à 13 ans et 5,7 h/j à 15 ans.
Si l’on s’intéresse séparément aux différents types d’activités sédentaires, on
constate que les garçons passent plus
d’heures à regarder la télévision et plus
encore à jouer aux jeux vidéo que les filles
(2,8 vs 2,5 h/j pour la télévision et 2,0 vs
0,9 h/j pour les jeux vidéo) mais ce résultat
n’est pas retrouvé pour le temps passé devant
un ordinateur et ce quel que soit l’âge. La
télévision est l’activité qui contribue le plus
à la sédentarité, suivie des jeux vidéo chez
les plus jeunes et de l’ordinateur chez les
plus âgés. Concernant la télévision, environ
la moitié des jeunes déclarent regarder la
05/08/2008 09:03:58
113
Activité physique et sédentarité
TABLEAU I
Temps moyen journalier (en heures) consacré aux activités sédentaires,
en fonction de l’âge et du sexe
11 ans
Télévision
Jeux vidéo
Ordinateur
Toutes activités confondues
13 ans
Filles
Garçons
Filles
Garçons
Filles
2,52
2,04
0,99
5,42
2,31
1,09
0,98
4,32
2,94
2,31
1,57
6,71
2,65
1,09
1,61
5,29
2,82
1,69
1,78
6,23
2,64
0,57
1,90
5,09
télévision plus de 2 h/j. Cette proportion
augmente sensiblement avec l’âge passant
de 45,5 % à 11 ans à 55,8 % à 15 ans et est
plus élevée chez les garçons (54,9 % vs
49,8 % chez les filles). On remarque également que regarder la télévision de manière
intensive (plus de 4 h/j) est relativement
courant chez les jeunes interrogés (14,3 %
à 19,4 %).
Au total, une proportion importante d’adolescents a un niveau de sédentarité très élevé
(> 4 h/j) : 47,7 % à 11 ans, 63,3 % à 13 ans
et 61,9 % à 15 ans, là encore, cette pratique
est majoritairement masculine (63,7 % vs
51,2 %). À l’inverse, très peu de jeunes satisfont les recommandations internationales
qui préconisent de ne pas excéder 2 h/j de
télévision et autres médias. Cette situaFIGURE 2
Proportion de jeunes consacrant
deux heures par jour ou moins
aux activités sédentaires, en fonction
de l’âge et du sexe (en %)
30 %
25 %
26,1
20 %
18,7
15,8
15 %
12,7
8,8
10 %
7,8
5%
0%
11 ans
13 ans
Garçons
MEP_SanteEleve.indd 113
15 ans
Garçons
15 ans
Filles
tion s’accentue avec l’âge et elle est plus
marquée chez les garçons que chez les filles
[figure 2].
MODE DE TRANSPORT
POUR ALLER À L’ÉCOLE
Effectuer le trajet entre le domicile et l’école
à pied ou à vélo est un moyen de contribuer à un style de vie actif. Cependant, plus
d’un jeune sur deux n’utilise pas un mode
de transport actif pour aller à école, cette
proportion augmentant avec l’âge et étant
plus élevée chez les filles (60,6 % contre
56,7 % chez les garçons). Plus spécifiquement, si l’on étudie le temps consacré à un
mode de transport actif, seulement 7 % des
jeunes effectuent un trajet maison/école
d’au moins trente minutes par jour (allerretour en tout).
ACTIVITÉ SPORTIVE
Plus d’un jeune sur deux déclare pratiquer
une activité sportive extrascolaire quotidiennement ou plusieurs fois par semaine
[figure 3]. À l’inverse, à peu près un adolescent sur cinq semble très peu actif (déclarant faire du sport en dehors de l’école
moins d’une fois par semaine voire jamais).
La proportion d’inactifs augmente sensiblement avec l’âge passant de 14,5 % à 25,0 %
entre 11 et 15 ans. On constate encore
une fois que les filles sont beaucoup plus
inactives que les garçons, quel que soit l’âge
05/08/2008 09:03:59
114
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
FIGURE 3
Fréquence de pratique d’activité sportive* en dehors des heures d’école,
en fonction de l’âge et du sexe (en %)
100 %
4,7
4,0
11,5
3,9
4,3
11,0
8,9
12,6
80 %
12,9
5,0
7,1
11,8
16,8
18,2
20,1
22,3
24,5
60 %
54,9
57,7
24,9
54,9
40 %
46,2
43,5
33,2
20 %
25,4
11,0
0%
Garçons
Filles
21,6
16,1
7,4
Garçons
11 ans
Filles
3,5
Filles
Garçons
13 ans
15 ans
chaque jour
plusieurs fois par semaine
moins d’une fois par semaine
jamais
une fois par semaine
* Faire du sport pendant son temps libre au point de transpirer ou d’être essoufflé.
(20,4 % vs 8,7 % à 11 ans, 24,7 % vs 8,2 % à
13 ans et 38,3 % vs 12,1 % à 15 ans).
D’après les recommandations internationales, les adolescents doivent pratiquer au
moins une heure d’activité d’intensité vigoureuse par semaine [12] . Le pourcentage
de jeunes déclarant pratiquer une activité
sportive extrascolaire au moins deux heures
par semaine est de 53,7 % [figure 4]. Cette
proportion est supérieure chez les garçons
(65,4 % vs 42,2 %) alors qu’elle diffère peu
selon l’âge. Globalement, environ les trois
quarts des jeunes pratiquent du sport en
dehors de l’école à raison d’au moins une
heure par semaine.
au niveau recommandé ne sont pas moins
nombreux que les autres à passer 2 h/j ou
plus devant la télévision ou l’ordinateur. Il
est assez surprenant de constater qu’ils
sont même plus nombreux à jouer 2 h/j ou
FIGURE 4
Proportion de jeunes pratiquant
une activité sportive en dehors
de l’école deux heures par semaine
ou plus, en fonction de l’âge et du sexe
(en %)
80 %
62,6
40 %
LIEN ENTRE ACTIVITÉ PHYSIQUE
ET ACTIVITÉS SÉDENTAIRES
Contrairement à nos attentes, les jeunes
qui déclarent pratiquer une activité physique,
qu’elle soit « quotidienne » ou sportive,
MEP_SanteEleve.indd 114
68,1
65,6
60 %
41,1
46,3
38,8
20 %
0%
11 ans
13 ans
Garçons
15 ans
Filles
05/08/2008 09:03:59
115
Activité physique et sédentarité
plus à des jeux vidéo. Ainsi, globalement, il
ne semble pas que les jeunes les plus actifs
soient forcément ceux qui passent le moins
de temps devant un écran.
DISCUSSION
Le fait marquant de notre étude concernant
l’activité physique est que, en France, trop peu
de jeunes de 11-15 ans pratiquent une activité
physique aux niveaux de fréquence et d’intensité actuellement recommandés. Ce résultat
a également été observé dans l’enquête
HBSC précédente, dans le Baromètre santé
Nutrition 2002, mais aussi aux États-Unis et
plus largement dans la plupart des pays ayant
participé à l’enquête HBSC en 2002 comme
en 2006 [13, 14]. On remarque également
que le niveau d’activité physique diminue
avec l’âge et qu’il est plus faible chez les filles
que chez les garçons, tendance retrouvée
dans la plupart des études [8]. Cependant,
il est important de souligner une amélioration notable par rapport à l’enquête de 2002
en termes de pratique d’activité physique
au moins 1 h/j pendant au moins cinq jours
par semaine : 26,8 % en 2002 vs 41,8 % en
2006 chez les garçons et 12,1 % en 2002 vs
25,1 % en 2006 chez les filles. Il est possible
que cette amélioration soit en partie due aux
actions menées dans le cadre du PNNS mais
cette hypothèse nécessite d’être confirmée.
En 2006, une question supplémentaire a
permis d’étudier plus précisément la pratique
d’une activité physique extrascolaire d’intensité vigoureuse (activité sportive). Il est
intéressant de remarquer que, même si les
adolescents ne suivent pas les recommandations concernant l’activité physique globale
(1 h/j sur cinq ou sept jours par semaine), ils
sont plus nombreux à atteindre ces recommandations en ce qui concerne une activité
physique plus intense.
Des études récentes ont montré que les
adolescents allant à pied à l’école avaient
un niveau global d’activité physique quotidienne modérée à vigoureuse plus élevé que
MEP_SanteEleve.indd 115
ceux effectuant ce trajet en voiture, en car
ou en train [15]. C’est pourquoi nous avons
étudié les moyens de transports (actifs
ou pas) utilisés pour aller à l’école. Or on
constate que peu de jeunes vont « activement » à l’école (marche à pied ou vélo)
et pour les élèves concernés, cela ne représente pas un temps suffisant pour contribuer réellement à l’augmentation du niveau
d’activité physique quotidienne.
À l’inverse, une forte proportion de jeunes
consacre beaucoup de temps à des activités
sédentaires, constat comparable aux résultats rapportés dans l’enquête téléphonique
du Baromètre santé Nutrition 2002 en France
ainsi que dans d’autres pays [13, 14]. Pour
la majorité des élèves, c’est la télévision qui
contribue le plus à la sédentarité, suivie par
les jeux vidéo chez les plus jeunes et l’ordinateur chez les plus âgés. L’accès de plus
en plus facilité aux technologies multimédia
(Internet, « chat », « blog », téléchargement, consoles de jeux vidéo, jeux et réseaux
virtuels, etc.) contribue incontestablement
à cette évolution. Il est pourtant essentiel
d’insister sur l’impact négatif de telles pratiques sur l’équilibre des jeunes, tant sur le plan
physique que psychique. En effet, certaines
de ces pratiques favoriseraient l’isolement
et les comportements agressifs, contribuant
ainsi à réduire le cercle social des jeunes,
mais pourraient également avoir un retentissement sur les performances scolaires [10,
16]. De plus, l’existence d’un lien direct entre
télévision et obésité infantile est aujourd’hui
unanimement exprimée. En effet, le fait
de passer beaucoup de temps à regarder
la télévision participerait à la réduction du
temps disponible pour l’activité physique et
favoriserait aussi l’adoption de mauvaises
05/08/2008 09:03:59
116
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
habitudes alimentaires, la publicité incitant
notamment à la consommation de produits
à forte densité énergétique (produits gras
et/ou sucrés) [5]. Les questions concernant
les activités sédentaires ayant été modifiées
par rapport à l’enquête précédente, il n’est
pas possible d’effectuer des comparaisons
directes pour chacune des composantes
explorées. Cependant, certaines conclusions
peuvent être établies en ce qui concerne la
télévision. En effet, en 2002, une question
portait sur la télévision et les films vidéo et
dans l’enquête 2006, il s’agissait de la télévision, des films vidéo et des DVD, ce qui est
donc similaire. La proportion d’adolescents
qui déclare regarder plus de 4 h/j en moyenne
la télévision a significativement augmenté
sur la période étudiée : en 2006, environ
30 % des adolescents consacrent plus de
4 h/j à cette activité sédentaire, alors qu’ils
étaient environ 25 % en 2002). Nos résultats relatifs à un temps devant la télévision
2 h/j semblent similaires à ceux rapportés
par l’étude ENNS de 2006 [17], à savoir que
cette pratique concerne environ la moitié des
jeunes avec, comme on l’a dit précédemment,
de possibles conséquences sur la santé aussi
bien à court qu’à long terme [10, 18].
Par rapport aux autres pays participant à
l’enquête HBSC, la France est, après l’Italie et
la Suisse, le pays où la proportion de jeunes
qui regarde la télévision en moyenne plus
de 2 h/j est la plus faible : 62,3 % vs 69,6 %
pour la moyenne internationale. À l’inverse, la
France est avec la Suisse et la Russie, l’un des
pays où la proportion de jeunes pratiquant au
moins une heure d’activité physique quotidienne est la plus faible : 13,5 % vs 20,0 %
pour la moyenne de tous les pays d’HBSC.
En revanche, notre pays affiche de meilleurs
résultats au niveau de la pratique d’une activité
sportive (53,7 % des adolescents français en
pratiquent au moins 2 h par semaine avec une
moyenne internationale à 51,8 %).
En résumé, les adolescents de notre pays
doivent globalement améliorer leur pratique
MEP_SanteEleve.indd 116
d’activité physique, plus particulièrement
l’activité physique quotidienne, et réduire
le temps passé à des activités sédentaires.
Il apparaît donc comme souhaitable de
renforcer les messages existants élaborés
notamment dans le cadre du PNNS. Des
actions allant dans ce sens semblent déjà
avoir été amorcées lors de la rentrée scolaire
2007-2008 avec, par exemple, l’instauration d’une heure supplémentaire d’éducation physique et sportive à l’école primaire.
L’éducation des jeunes sur les bienfaits
d’une pratique régulière d’activité physique
est également un point important. Le
seul niveau d’action individuel ne saurait
répondre à l’importance de cette problématique, connaissant l’influence des facteurs
environnementaux sur le mode de vie des
individus [7]. L’amélioration de l’offre et
de l’accessibilité des structures et équipements sportifs, une politique des transports
urbains modifiée (aménagement de pistes
cyclables, etc.), la valorisation du sport
(plaisir perçu, effets bénéfiques sur la santé,
rencontre avec d’autres jeunes, etc.), l’augmentation et l’amélioration de la place de
l’activité physique en milieu scolaire… représentent autant de leviers d’action au niveau
de la collectivité [7]. Il pourrait également
être intéressant d’impliquer les sportifs de
haut-niveau car les jeunes sont particulièrement sensibles à l’image qu’ils véhiculent et les considèrent souvent comme des
modèles auxquels ils cherchent à ressembler. Concernant la sédentarité, il pourrait
également être intéressant de développer
des campagnes de prévention « choc »
sur le modèle de ce qui a déjà été fait avec
le tabac, en insistant sur les effets négatifs
sur la santé. Finalement, il est nécessaire
de rester vigilants et de trouver des moyens
d’inverser cette tendance afin que nos jeunes
abandonnent leur mode de vie plutôt sédentaire au profit d’un mode de vie plus actif.
05/08/2008 09:03:59
117
Activité physique et sédentarité
Bibliographie
[1]
[2]
[3]
[4]
[5]
[6]
[7]
[8]
[9]
[10]
World Health Organisation.
Physical activity and health in Europe : evidence
for action.
WHO Library Cataloguing in Publication Data, edited by
Nick Cavill, Sonja Kahlmeier and Francesca Racioppi, WHO
2006.
Riddoch C.
Relationships between physical activity and health
in young people.
In : Biddle S., Sallis J., Cavill N., eds. Young and active ?
Young people and health-enhancing physical activityevidence and implications. London, Health Education
Authority, 1998.
Strong W.B., Malina R.M., Blimkie C.J., Daniels S.R.,
Dishman R.K., Gutin B., et al.
Evidence based physical activity for school-age youth.
J Pediatr. 2005 ; 146(6) :732-7.
Ministère de la Santé et de la Protection sociale,
Afssa, Assurance maladie, InVS, Inpes.
Livret d’accompagnement du Guide nutrition
des enfants et ados pour tous les parents destiné
aux professionnels de santé.
PNNS 2001-2005 : 151 p.
Ebbeling C., Pawlak D., Ludwig D.
Childhood obesity : public-health crisis, common sense
cure.
Lancet 2002 ;360:473-82.
Must A., Tybor D.J.
Physical activity and sedentary behavior : a review
of longitudinal studies of weight and adiposity in youth.
Int J Obes (Lond). 2005 ;29(S2):S84-96.
Expertise collective Inserm.
Obésité, bilan et évaluation des programmes
de prévention et de prise en charge.
Les éditions Inserm, 2006 Paris.
Sallis J., Prochaska J., Taylor W.
A review of correlates of physical activity of children
and adolescents.
Med Sci Sports Exerc 2000 ;32(5):963-75.
Prochaska J., Sallis J., Long B.
A physical activity screening measure for use
with adolescents in primary care.
Archives of Paediatrics & Adolescent Medicine
2001 ;155:554-559.
American Academy of Pediatrics : Committee on public
education.
Children, adolescents, and television.
Pediatrics 2001 ;107:423-426.
MEP_SanteEleve.indd 117
[11] Biddle S., Sallis J., Cavill N.
[12]
[13]
[14]
[15]
[16]
[17]
[18]
Policy framework for young people and healthenhancing physical activity.
In : Biddle S., Sallis J., Cavill N., eds. Young and active ?
Young people and health-enhancing physical activityevidence and implications. London, Health Education
Authority, 1998.
Sallis J.F., Patrick K.
Physical activity guidelines for adolescents :
consensus statement.
Pediatric Exercice Science 1994 ; 6: 302-314.
Andersen R.E., Crespo C.J., Bartlett S.J., Cheskin L.J.,
Pratt M.
Relationship of physical activity and television
watching with body weight and level of fatness among
children : results from the Third National Health
and Nutrition Examination Survey.
JAMA 1998 ; 279:938-42.
Guilbert P., Delamaire C., Oddoux K., Léon C., Gautier A.,
Arwidson P., et al.
Baromètre santé Nutrition 2002 : premiers résultats.
BEH 2003, n° 18-19.
Alexander L.M., Inchley J., Todd J., Currie D., Cooper A.R.,
Currie C.
Association between child and adolescent television
viewing and adult health : a longitudinal birth cohort
study.
BMJ 2005 ;331:1061-2.
Jordan A.
The role of media in children’s development :
an ecological perspective.
J Dev Behav Pediatr 2004 ;25:196-206.
Unité de surveillance et d’épidémiologie nutritionnelle
(Usen).
Étude nationale nutrition santé (ENNS, 2006) –
Situation nutritionnelle en France en 2006
selon les indicateurs d’objectif et les repères
du Programme national nutrition santé (PNNS).
Institut de veille sanitaire, Université de Paris 13,
Conservatoire national des arts et métiers, 2007. 74 p.
En ligne : www.invs.sante.fr
Hancox R.J., Milne B.J., Poulton R.
The broader impact of walking to school among
adolescents: seven day accelerometry based study.
Lancet 2004 ;364:257-62.
05/08/2008 09:03:59
118
L’essentiel
Les transformations physiques qui
s’opèrent durant l’adolescence peuvent avoir des retentissements sur
l’image de soi des jeunes et par suite
sur leur estime de soi. Par ailleurs, la
prévalence du surpoids et de l’obésité
chez les jeunes ne cesse de croître.
Un peu plus de la moitié des jeunes
trouvent que leur corps est « à peu
près au bon poids ». Ils sont 30 % à
penser qu’ils sont « un peu » voire
« beaucoup trop gros », cette proportion étant plus élevée chez les
filles (37,3 % vs 22,6 %) et augmentant avec l’âge uniquement chez ces
dernières (31,7 % à 11 ans vs 43,7 % à
15 ans pour les filles et 22,7 % à 11 ans
vs 20,7 % à 15 ans pour les garçons).
Environ 30 % des jeunes semblent
insatisfaits de leur corps et déclarent avoir besoin de perdre du poids
ou faire un régime. Cette tendance
est plus fréquente chez les filles que
chez les garçons (37,9 % vs 21,5 %)
et augmente avec l’âge uniquement
chez les filles : 31,0 % à 11 ans, 37,5 %
à 13 ans et 46,2 % à 15 ans. Il semble
y avoir une bonne cohérence entre la
perception que les jeunes ont de leur
corps et leur comportement vis-à-vis
des régimes : 74,8 % et 94 % des jeunes qui déclarent être « un peu » ou
« beaucoup trop gros », considèrent
MEP_SanteEleve.indd 118
qu’ils ont besoin de perdre du poids
ou suivent déjà un régime. L’inverse
est également vérifié chez ceux qui
se trouvent « un peu » ou « beaucoup
trop maigre ». On observe que 10,3 %
des jeunes sont en surcharge pondérale, les garçons plus que les filles
(11,7 % vs 8,9 %) ; le surpoids étant
beaucoup plus fréquent que l’obésité
(8,7 % de surpoids et 1,6 % d’obésité). Globalement, la surcharge pondérale n’est pas significativement
différente selon l’âge mais son évolution diffère selon le sexe : elle a
tendance à augmenter chez les garçons (de 10,2 à 13,5 % entre 11 et
15 ans) et au contraire à diminuer
chez les filles (de 11,0 à 8,1 % entre
11 et 15 ans). La prévalence de la surcharge pondérale est restée stable
entre 2002 et 2006. Dans l’ensemble, il y a une bonne cohérence entre
la corpulence réelle des jeunes et la
perception qu’ils ont de leur corps :
76,8 % et 89,2 % des adolescents en
surpoids ou obèses se trouvent « un
peu » voire « beaucoup trop gros ».
Par contre, près d’un quart des jeunes ayant pourtant un poids normal
ou insuffisant sont insatisfaits de
leur corps qu’ils jugent trop gros, les
filles plus que les garçons (32,0 %
vs 15,8 %). De même, on trouve une
correspondance entre la corpulence
et la pratique de régime : 78,1 % et
84,6 % des jeunes en surpoids ou
obèses déclarent avoir besoin de perdre du poids ou faire déjà un régime.
Toutefois, pratiquement un quart des
jeunes de poids normal voire insuffisant déclare avoir besoin de perdre
du poids ou faire un régime, surtout
chez les filles (32,3 % vs 14,6 %).
Chez les garçons, les facteurs associés à un risque moindre de surcharge
pondérale sont : la prise quotidienne
d’un petit déjeuner et de fruits et
légumes ainsi que la pratique d’activité physique quotidienne ( 1 h/j
au moins cinq jours par semaine) et
sportive ( 2 h/semaine). Chez les
filles, on retrouve l’activité physique quotidienne et sportive avec, en
plus, une association inverse avec le
fait de regarder la télévision plus de
2 h/j. Chez les filles, ce risque diminue également avec l’âge et le statut
socio-économique. D’après les résultats de l’analyse multivariée, les facteurs associés au surpoids diffèrent
selon le sexe : statut socio-économique, activité physique, consommation de fruits et légumes et petit
déjeuner chez les garçons versus statut socio-économique, activité physique et télévision chez les filles.
05/08/2008 09:03:59
119
Image de soi et poids
Namanjeet Ahluwalia
Marie Dupuy
Shawn Somerset
Céline Vignes
INTRODUCTION
L’apparence physique prend beaucoup
d’importance à l’adolescence, période
caractérisée par de profonds changements
notamment au niveau du corps. À cet âge,
une mauvaise image de soi peut s’accompagner de conduites à risque (restriction
alimentaire, usage de produits dangereux,
sport à outrance, etc.) et affecter l’estime de
soi avec de possibles retentissements sur la
santé à court et plus long terme [1, 2]. La
valorisation voire le culte de la minceur dans
la société, le milieu familial ainsi que les
modèles véhiculés par les médias influencent fortement les adolescents [3] si bien
que pour la plupart d’entre eux, en particulier les filles, « minceur » est devenu
synonyme de « beauté ». La notion de poids
« normal » est ainsi fortement biaisée à
cet âge et le poids observé ne correspond
pas à celui effectivement nécessaire pour
assurer une santé optimale, c’est-à-dire
tenant compte de différents facteurs tels
MEP_SanteEleve.indd 119
que la taille, le niveau de pratique d’activité
physique, l’ossature, etc. Ainsi, la plupart
des adolescentes sont insatisfaites de leur
corps qu’elles jugent trop « gros » et s’engagent souvent dans un régime ou toute autre
méthode de contrôle du poids [4] . Les
garçons, au contraire, ont tendance à se
trouver « pas assez costauds » et cherchent
généralement à amplifier leur masse musculaire [5].
Parmi ces jeunes en quête d’un corps
idéal répondant aux critères de beauté
véhiculés dans les sociétés occidentales,
on rencontre une proportion croissante de
jeunes qui sont effectivement en situation
de surpoids ou d’obésité, évolution suffisamment remarquable pour que l’Organisation mondiale de la santé qualifie ce
phénomène « d’épidémie » [6]. La France
est loin d’être épargnée par cette hausse
puisque la prévalence de l’obésité infantile
(définie selon les références françaises par
05/08/2008 09:04:00
120
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
un IMC1 97e percentile) qui était de 6 %
en 1980, est passée à 10-12 % en 1995 pour
atteindre 16 % en 2000 [7]. Cette situation
est d’autant plus préoccupante que, comme
on le sait, l’obésité peut entraîner des répercussions sévères sur la santé et la qualité de
vie à court comme à long terme [8, 9].
L’adolescence est ainsi une période
durant laquelle se côtoient deux perceptions
du corps, l’une subjective, l’autre objective, aboutissant parfois à une situation
paradoxale : d’un côté, l’image de la minceur
est omniprésente dans les médias (et par
conséquent beaucoup d’adolescentes de
poids normal ou insuffisant se considèrent
à tort comme trop grosses) et d’un autre
côté le nombre de jeunes obèses ne cesse
de croître.
MÉTHODES
La perception que les jeunes ont de leur
corps ainsi que leur attitude face aux régimes
ou toute autre méthode visant un contrôle du
poids ont été étudiées dans l’enquête HBSC
par les deux questions suivantes : « Penses-tu
que ton corps est : », les différentes réponses
possibles étant « Beaucoup trop maigre/Un
peu trop maigre/À peu près au bon poids/Un
peu trop gros/Beaucoup trop gros », et « Pour
le moment, fais-tu un régime ou autre chose
pour perdre du poids ? », avec comme possibilités de réponses : « Non, mon poids est
bon/Non, mais j’ai besoin de perdre du poids/
Non, parce que j’ai besoin de grossir/Oui ».
Afin d’évaluer la corpulence des jeunes, il
leur a également été demandé d’indiquer leur
poids et leur taille : « Combien pèses-tu (sans
vêtements) ? » et « Combien mesures-tu (sans
chaussures) ? » Les réponses devaient être
données en kilogrammes pour le poids et en
mètres pour la taille. Il importe de souligner
que ces données anthropométriques correspondent à des données déclaratives, moins
fiables que des mesures standardisées. À
partir des informations recueillies, l’indice
de masse corporelle (IMC) a été calculé en
utilisant la formule standard : IMC = Poids
(kg)/Taille (m) au carré. Les prévalences du
surpoids et de l’obésité ont été déterminées
conformément aux valeurs seuils issues des
recommandations internationales de l’IOTF
(International Obesity Task Force) prenant
en compte les différences liées au sexe et
à l’âge [10]. Ces seuils sont déterminés de
telle sorte qu’ils atteignent les valeurs 25 et
30 kg/m² à 18 ans, correspondant respectivement au surpoids et à l’obésité chez
l’adulte, ce qui assure ainsi une continuité
entre les définitions retenues chez l’enfant
et celles de l’adulte [11].
RÉSULTATS
PERCEPTION DU CORPS
Un peu plus de la moitié des jeunes déclare
que leur corps est « à peu près au bon poids »
[figure 1]. Ils sont en revanche 30 % à se
trouver « un peu » voire « beaucoup trop
gros », cette proportion étant significativement plus élevée chez les filles que chez les
garçons (37,3 % vs 22,6 %). Globalement,
MEP_SanteEleve.indd 120
cette proportion augmente avec l’âge mais
cette tendance n’est réellement présente
que chez les filles (31,7 % à 11 ans vs 43,7 %
à 15 ans), aucune évolution marquée n’étant
observée chez les garçons (22,7 % à 11 ans
vs 20,7 % à 15 ans).
1. Indice de masse corporelle.
05/08/2008 09:04:00
121
Image de soi et poids
FIGURE 1
Image du corps, en fonction de l’âge et du sexe (en %)
100 %
2,5
2,0
5,2
20,2
1,6
5,8
22,0
26,5
80 %
6,0
19,2
31,5
37,7
60 %
59,8
63,1
61,1
54,1
40 %
51,8
47,0
20 %
12,1
0%
13,0
12,4
2,1
1,9
Garçons
9,4
1,8
Garçons
Filles
Filles
17,9
1,5
13 ans
11 ans
beaucoup trop maigre
un peu trop maigre
7,8
1,5
Garçons
1,5
Filles
15 ans
à peu près au bon poids
un peu trop gros
beaucoup trop gros
FIGURE 2
Régime, en fonction de l’âge et du sexe (en %)
100 %
8,7
6,4
11,8
11,7
80 %
18,4
13,9
15,7
14,1
5,6
19,2
25,8
27,8
60 %
67,5
69,3
68,8
40 %
59,2
54,0
46,8
20 %
0%
9,7
9,8
9,1
8,5
11,2
7,0
Garçons
Filles
Garçons
Filles
Garçons
Filles
11 ans
non, besoin de grossir
13 ans
non, poids bon
RÉGIME ET CONTRÔLE DU POIDS
Les comportements de contrôle du poids
ou de pratique de régimes en fonction
MEP_SanteEleve.indd 121
non, mais besoin de perdre du poids
15 ans
oui
du sexe et de l’âge sont présentés dans la
figure 2. Environ 30 % des jeunes déclarent
faire un régime ou du moins avoir besoin
de perdre du poids. Encore une fois, cette
05/08/2008 09:04:00
122
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
tendance est plus fréquente chez les filles
que chez les garçons (37,9 % vs 21,5 %).
Alors que le comportement des garçons
ne semble pas beaucoup évoluer entre 11
et 15 ans, celui des filles évolue clairement
avec l’âge : 31,0 % d’entre elles déclarent
faire un régime ou avoir besoin d’en faire un
à 11 ans, ce chiffre passant à 37,5 % à 13 ans
pour atteindre 46,2 % à 15 ans.
Il est intéressant de noter qu’il y a une
très bonne correspondance entre la perception que les jeunes ont de leur corps et leur
comportement vis-à-vis des régimes, ce qui
laisse penser que les jeunes ont répondu
de manière cohérente à ces deux questions
[tableau I]. Par exemple, 74,8 % et 94,0 %
des jeunes qui déclarent être « un peu trop
gros » ou « beaucoup trop gros », considèrent qu’ils ont besoin de perdre du poids ou
suivent déjà un régime.
1,6 % d’obésité). Globalement, il n’y a pas
d’évolution de la prévalence de la surcharge
pondérale en fonction de l’âge, avec cependant des différences entre les sexes : elle
tend à augmenter chez les garçons (passant
de 10,2 % à 13,5 % entre 11 et 15 ans) et à
l’inverse à diminuer chez les filles (11,0 %
à 11 ans vs 8,1 % à 15 ans). Si on analyse
séparément surpoids et obésité, on retrouve
cette même tendance pour le surpoids,
en revanche aucune évolution majeure en
fonction de l’âge n’est observée pour l’obésité quel que soit le sexe.
Il existe un lien entre la corpulence des
jeunes et la perception qu’ils ont de leur
corps [tableau II]. Globalement, les jeunes
semblent avoir une image de leur corps qui
FIGURE 3
Surpoids et obésité, d’après la taille
et le poids déclarés, en fonction de l’âge
et du sexe (en %)
SURPOIDS ET OBÉSITÉ
La figure 3 présente la prévalence du
surpoids et de l’obésité en fonction de l’âge
et du sexe. On constate que, d’après leurs
déclarations de taille et de poids, 10,3 % des
jeunes sont en surcharge pondérale (c’est-àdire surpoids ou obésité), cette proportion
étant significativement plus élevée chez les
garçons que chez les filles (11,7 % vs 8,9 %).
Conformément aux résultats généralement
observés, le surpoids est beaucoup plus
fréquent que l’obésité (8,7 % de surpoids et
20 %
15 %
12,0
10 %
9,2
7,0
9,2
8,4
5%
0%
2,2
0,8
13 ans
1,9
1,7
11 ans
garçons - surpoids
garçons - obésité
6,6
1,5
1,4
15 ans
filles - surpoids
filles - obésité
TABLEAU I
Régime, en fonction de l’image du corps (en %)
Image du corps
Beaucoup trop maigre (n = 123)
Un peu trop maigre (n = 851)
À peu près au bon poids (n = 3 976)
Un peu trop gros (n = 1840)
Beaucoup trop gros (n = 271)
MEP_SanteEleve.indd 122
Non, besoin
de grossir
69,1
50,5
3,4
0,3
0,4
Régime
Non, mais besoin
Non, poids bon de
perdre du poids
23,6
46,8
85,8
24,9
5,3
4,0
2,0
7,9
49,3
45,8
Oui
3,3
0,7
2,9
25,5
48,7
05/08/2008 09:04:00
123
Image de soi et poids
TABLEAU II
Image du corps et régime, en fonction de la corpulence (en %)
Corpulence
Poids normal ou
insuffisant
Surpoids
Obésité
(n = 5 912)
1,8
13,5
60,7
(n = 573)
0,3
0,5
22,3
(n = 102)
2,0
0,0
8,8
22,2
60,2
49,0
1,8
16,6
40,2
(n = 5 892)
(n = 571)
(n = 104)
Image du corps (n = 6 587)
Beaucoup trop maigre
Un peu trop maigre
À peu près au bon poids
Un peu trop gros
Beaucoup trop gros
Régime (n = 6 567)
Non, besoin de grossir
Non, poids bon
Non, mais besoin de perdre du poids
Oui
10,3
0,5
1,0
66,1
21,4
14,4
15,8
46,8
39,4
7,8
31,3
45,2
correspond à la réalité. Ainsi, 76,8 % et 89,2 %
des adolescents en surpoids ou obèses se
trouvent « un peu » voire « beaucoup trop
gros ». En revanche, il faut noter que près
d’un quart des jeunes ayant pourtant un
poids normal ou insuffisant sont insatisfaits
de leur corps qu’ils jugent trop gros, cette
tendance concernant deux fois plus les filles
que les garçons (32,0 % vs 15,8 %).
Par ailleurs, on constate aussi un lien
entre la corpulence et la pratique ou non
de régime [tableau II] . En effet, 78,1 %
et 84,6 % des jeunes respectivement en
surpoids ou obèses pensent avoir besoin
de perdre du poids ou disent faire déjà un
régime ; environ la moitié d’entre eux déclarent suivre effectivement un régime. À
l’opposé, parmi les jeunes ayant un poids
normal voire insuffisant, pratiquement un
sur quatre déclare suivre un régime bien
qu’il n’en ait pas besoin, en particulier chez
les filles (32,3 % vs 14,6 %).
FACTEURS ASSOCIÉS
À LA SURCHARGE PONDÉRALE
Afin d’étudier les facteurs associés à la
surcharge pondérale, une régression logistique multivariée a été effectuée pour
MEP_SanteEleve.indd 123
chaque sexe. Les variables introduites dans
le modèle initial étaient pour les garçons :
le classement en zone d’éducation prioritaire (Zep) de l’établissement scolaire
fréquenté, la prise quotidienne du petit
déjeuner, la consommation quotidienne de
fruits et légumes, l’activité physique ( 1 h/j
au moins 5 jours/semaine), l’activité sportive
( 2 h/semaine) et les jeux vidéo ( 2 h/j).
Pour les filles, les mêmes variables ont été
introduites dans le modèle initial, à deux
exceptions près : la consommation quotidienne de fruits et légumes a été supprimée
et la télévision ( 2 h/j) a été ajoutée. Par
ailleurs, la fréquence d’une surcharge pondérale pouvant être influencée par l’âge [12, 13]
et le statut socio-économique de la famille
(échelle Fas) [6], les modèles sont ajustés
sur ces deux variables.
Chez les garçons, des habitudes alimentaires saines (petit déjeuner et consommation de fruits et légumes quotidiens) et un
style de vie actif (activité physique quotidienne et sportive) diminuent la fréquence
de surcharge pondérale alors qu’être scolarisé dans un établissement classé en Zep
l’augmente [tableau III].
Chez les filles, on retrouve l’effet « protecteur » de l’activité physique et sportive et
05/08/2008 09:04:00
124
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
TABLEAU III
Modèle final d’une régression logistique chez les garçons, où la variable dépendante
est le fait d’être en surcharge pondérale (n = 3 058) (modèle ajusté sur l’âge
et le niveau socio-économique de la famille – échelle Fas)
Zep
Non (n = 2 740)
Oui (n = 318)
Petit déjeuner tous les jours
Non (n = 1 161)
Oui (n = 1 897)
Fruits et légumes tous les jours
Non (n = 1 114)
Oui (n = 1 944)
Activité physique ( 1 h/j au moins 5 jours/semaine)
Non (n = 1 757)
Oui (n = 1 301)
Activité sportive ( 2 h/semaine)
Non (n = 1 015)
Oui (n = 2 043)
OR ajusté
IC à 95 %
1,0
1,5*
1,1 – 2,1
1,0
0,8*
0,6 – 1,0
1,0
0,8*
0,6 – 1,0
1,0
0,7**
0,6 – 0,9
1,0
0,7**
0,6 – 0,9
* p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001
l’effet « délétère » de la sédentarité ; en
effet, le fait de regarder la télévision en
moyenne plus de 2 h/j est lié à une plus
grande fréquence de surcharge pondérale.
Les pratiques alimentaires (petit déjeuner
quotidien, consommation quotidienne de
fruits et légumes) ne sont pas en revanche
des facteurs indépendamment associés
à la surcharge pondérale chez les filles
contrairement à ce qui est retrouvé chez les
garçons. Il est important de souligner par
ailleurs que l’âge et le statut socio-économique de la famille (mesuré par l’échelle
Fas) sont signifi cativement associés à la
surcharge pondérale uniquement chez les
filles, la fréquence de la surcharge pondérale diminuant significativement avec l’âge
et étant plus élevée pour les élèves vivant
dans des familles de bas niveau socioéconomique [tableau IV].
DISCUSSION
Il n’est pas besoin de rappeler les complications liées à l’obésité infantile, aussi bien à
court qu’à long terme, largement documentées dans la littérature internationale : conséquences cardiovasculaires, métaboliques,
respiratoires, et psychologiques, mais aussi
persistance de l’obésité et augmentation de
la morbi-mortalité à l’âge adulte [8, 9]. Dans
ce contexte, il est satisfaisant de constater
que la fréquence de la surcharge pondérale
MEP_SanteEleve.indd 124
s’est stabilisée depuis la précédente enquête.
En effet, de 2002 à 2006, elle est passée de
11,6 % à 11,7 % chez les garçons et de 8,5 % à
8,9 % chez les filles. Il est possible que cette
stabilisation puisse être expliquée en partie
par les multiples actions entreprises dans la
dynamique du PNNS2 dont l’un des objectifs est précisément de stopper l’augmen2. Programme national nutrition-santé.
05/08/2008 09:04:01
125
Image de soi et poids
TABLEAU IV
Modèle final d’une régression logistique chez les filles, où la variable dépendante
est le fait d’être en surcharge pondérale (n = 3 146) (modèle ajusté sur l’âge
et le niveau socio-économique de la famille – échelle Fas)
Âge
11 ans (n = 1 009)
13 ans (n = 1 118)
15 ans (n = 1 019)
Niveau socio-économique (échelle Fas)
Élevé (n = 1 519)
Intermédiaire (n = 1 251)
Bas (n = 376)
Activité physique ( 1 h/j au moins 5 jours/semaine)
Non (n = 2 354)
Oui (n = 792)
Activité sportive ( 2 h/semaine)
Non (n = 1 784)
Oui (n = 1 362)
Télévision ( 2 h/j)
Non (n = 1 246)
Oui (n = 1 900)
OR ajusté
IC à 95 %
1,0
0,6**
0,6***
0,5 – 0,9
0,4 – 0,8
1,0
1,2
0,9 – 1,6
2,4***
1,7 – 3,3
1,0
0,7*
0,5 – 1,0
1,0
0,7*
0,6 – 1,0
1,0
1,8***
1,3 – 2,3
* p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001
tation de la prévalence de l’obésité infantile. Cependant, les prévalences que nous
retrouvons sont loin de pouvoir être considérées comme négligeables d’autant plus
qu’elles sont probablement sous-estimées
au vu du caractère déclaratif des données.
On constate, en effet, que nos estimations
sont légèrement inférieures à celles retrouvées dans d’autres études françaises pour
lesquelles les données étaient basées sur des
mesures effectives et non déclaratives. Par
exemple, les études réalisées par la Direction
de la recherche, des études, de l’évaluation
et des Statistiques (Drees) du ministère de
la Santé en CM2 (2001-2002) et en 3e (20002001) ont établi les chiffres suivants : 19,9 %
de surcharge pondérale (dont 4,1 % d’obésité) à 10-11 ans et 15,7 % (dont 3,3 % d’obésité) à 14-15 ans, sans différence marquée
selon le sexe [12]. De même, une autre étude
menée en 1998 dans trois départements
français a trouvé que 15,3 % des 10-18 ans
était en surpoids ou obèses, avec des diffé-
MEP_SanteEleve.indd 125
rences selon l’âge, les plus jeunes étant les
plus concernés par des fréquences élevées
(18,9 % des 10-12 ans vs 15,7 % chez les 1315 ans et 11,7 % chez les 16-17 ans) [13].
Enfin, dans la récente étude nationale représentative (ENNS 2006), menée sur un échantillon moins important que le nôtre (environ
500 sujets de 11-14 ans), les prévalences du
surpoids étaient également plus élevées
(25,3 % chez les garçons et 16,5 % chez les
filles) [14].
L’analyse multivariée a permis de mettre en
évidence les facteurs associés à la surcharge
pondérale dans notre population d’étude. Il
est intéressant de constater que ces facteurs
ne sont pas les mêmes chez les garçons
et les filles. En effet, si un effet « protecteur » de l’activité physique est retrouvé
pour les deux sexes, ce n’est le cas ni pour
les habitudes alimentaires (petit déjeuner
et consommation de fruits et légumes), qui
réduisent la fréquence de surcharge pondérale uniquement chez les garçons, ni pour la
05/08/2008 09:04:01
126
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
télévision, qui a un effet inverse seulement
chez les filles. Enfin, un statut socio-économique bas est associé à une fréquence plus
élevée de surpoids, obésité comprise, ce
statut étant appréhendé différemment selon
le sexe : fréquentation d’un établissement
localisé en Zep pour les garçons et richesse
familiale (Fas) pour les filles.
Ces résultats soulignent l’intérêt de
poursuivre les efforts de prévention en
développant des actions à différents niveaux :
information et éducation des jeunes, modification et amélioration de l’offre en matière
d’alimentation et d’activité physique notamment dans les établissements scolaires,
amélioration de la politique urbaine (transports, pistes cyclables et piétonnes, etc.)
[15]. C’est précisément le cas en France où,
comme on l’a vu dans les chapitres précédents, des actions allant dans ce sens sont
proposées dans le cadre du PNNS [16].
Notre étude permet par ailleurs de souligner l’insatisfaction relative de l’image corporelle, qui demeure très fréquente chez les
jeunes en particulier chez les filles et les plus
âgés. Concernant la proportion de jeunes
qui déclarent se trouver « un peu » voire
« beaucoup trop gros », on retrouve des résultats similaires à ceux de l’enquête de 2002,
avec une très légère hausse chez les filles.
Cette insatisfaction se traduit notamment
chez les filles par une pratique courante de
régimes pouvant entraîner des conséquences
négatives sur la santé physique et psychologique. À ce sujet, une récente étude française
chez les 11-13 ans a montré que les jeunes
qui perçoivent leur corps comme étant « trop
gros » ont un niveau d’anxiété supérieur et
une estime de soi inférieure à ceux qui se
considèrent « dans la moyenne » [2]. Au vu
des résultats de notre enquête concernant
la thématique des régimes, la mise en place
de mesures adaptées semble indispensable.
Ainsi, il pourrait être intéressant de tirer
des leçons des expériences réalisées dans
d’autres pays. Par exemple, un seuil d’IMC
MEP_SanteEleve.indd 126
minimum a été instauré pour les mannequins en Espagne ; de même, aux États-Unis,
des mannequins plus « enrobés » sont mis
en avant dans les publicités. Un travail sur
la « désidéalisation » de la minceur apparaît
également nécessaire. Il peut passer entre
autre par l’éducation et l’information des
jeunes sur les effets néfastes que peut
entraîner une insuffisance pondérale.
Par rapport aux données internationales,
la France se situe dans la moyenne concernant la perception du corps avec environ
30 % de jeunes déclarant se trouver un peu
voire beaucoup trop gros. Les pays où cette
insatisfaction est la plus fréquente sont
l’Allemagne, le Luxembourg et la Slovénie
avec des chiffres de l’ordre de 40 %. Par
ailleurs, la France se situe parmi les pays où
la pratique de régimes est la moins courante
(10,4 % vs 13,8 % pour la moyenne internationale), les États-Unis étant au contraire le
pays où cette pratique est la plus fréquente
(22,8 %). Concernant la prévalence de la
surcharge pondérale, la France se trouve
dans la moyenne inférieure. Les chiffres
les plus bas étant rencontrés dans les
pays Baltes et à l’inverse les prévalences
les plus élevées se retrouvant sans trop de
surprise aux États-Unis mais aussi à Malte
avec des chiffres proches de 30 % et dans
une seconde mesure au Canada (environ
20 %).
Autant l’insuffisance que l’excès de poids
peuvent être à l’origine de conséquences
sérieuses sur la santé, l’estime de soi ou
encore les performances scolaires des
jeunes. Des modifications à l’échelle de
la société ainsi que des changements au
niveau des mentalités semblent nécessaires
afin de réconcilier les jeunes avec leur image
corporelle et les aider à s’accepter tels qu’ils
sont. Dans cette situation paradoxale où se
côtoient, d’un côté, une augmentation du
nombre de jeunes en surpoids ou obèses,
et de l’autre, une proportion de plus en plus
importante de jeunes qui tente d’atteindre
05/08/2008 09:04:01
127
Image de soi et poids
un poids inférieur à la normale, il est nécessaire d’agir sans que cela se fasse au détriment de l’un ou de l’autre. Réussir à conci-
Bibliographie
[1]
[2]
[3]
[4]
[5]
[6]
[7]
[8]
[9]
Krowchuk D.P., Kreiter S.R., Woods C.R., Sinal S.H.,
Durant R.H.
Problem dieting behaviors among young adolescents.
Arch Pediatr Adolesc Med 1998 ; 152:884-8.
Laure P., Binsinger C., Ambard M.F., Girault S.
Perception de la corpulence, régime alimentaire,
estime de soi et anxiété chez les préadolescents.
Cah. Nutr. Diét. 2005 ; 40 :195-201.
Field A.E., Camargo C.A. Jr, Taylor C.B., Berkey C.S.,
Roberts S.B., Colditz G.A.
Peer, parent, and media influences on the development
of weight concerns and frequent dieting among
preadolescent and adolescent girls and boys.
Pediatrics 2001 ; 107(1):54-60.
Koff E., Rierdan J.
Perceptions of weight and attitudes toward eating
in early adolescents girls.
Journal of Adolescent Health 1991 ; 12:307-312.
Kilpatrick M., Ohannessian C., Bartholomew J.B.
Adolescent weight management and perceptions :
an analysis of the National Longitudinal Study
of Adolescent Health.
Journal of School Health 1999 ; 69:148-152.
World Health Organisation.
Obesity : Preventing and managing the global
epidemic. Report of WHO consultation on obesity.
Geneva : World Health Organisation, 1998.
Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé
(Anaes).
Prises en charge de l’obésité de l’enfant
et de l’adolescent.
Service des recommandations professionnelles,
septembre 2003.
Reilly J.J.
Descriptive epidemiology and health consequences
of childhood obesity.
Best Practice & Research Clinical Endocrinology
& Metabolism 2005 ; 19:327–341.
Lobstein T, Jackson-Each R.
Estimated burden of paediatric obesity
and co-morbidities in Europe. Part 2. Numbers
of children with indicators of obesity-related disease.
Int J Pediatr Obesity 2006 ; 1:33-41.
MEP_SanteEleve.indd 127
lier ces deux problématiques semble être le
défi à relever.
[10] Cole T.J., Bellizi M.C., Flegal K.M., Dietz W.H.
[11]
[12]
[13]
[14]
[15]
[16]
Establishing a standard definition for child overweight
and obesity worldwide : international survey.
BMJ 2000 ; 320 : 1-6.
Expertise collective Inserm.
Obésité: Dépistage et prévention chez l’enfant.
Les éditions Inserm 2000, Paris.
Drees (coord.)
L’état de santé de la population en France en 2006.
Nutrition et activité physique. Objectif 12 : Surpoids
et obésité chez l’enfant.
Usen, InVS, Paris 13, Cnam.
En ligne : www.sante.gouv.fr/drees/santepop2006/
santepop2006.htm
Feur E., Michaud C., Boucher J., Gerbouin-Rerolle P.,
Leynaud-Rouaud C., Chateil S., et al.
Obésité des adolescents dans trois départements
français : modes de vie, précarité et restauration
scolaire.
BEH n°18-19, 2003.
Unité de surveillance et d’épidémiologie nutritionnelle
(Usen).
Étude nationale nutrition santé (ENNS, 2006) –
Situation nutritionnelle en France en 2006
selon les indicateurs d’objectif et les repères
du Programme national nutrition santé (PNNS).
Institut de veille sanitaire, Université de Paris 13,
Conservatoire national des arts et métiers, 2007. 74 p.
En ligne : www.invs.sante.fr
Expertise collective Inserm.
Obésité, bilan et évaluation des programmes
de prévention et de prise en charge.
Les éditions Inserm 2006, Paris.
Hercberg S.
Résumé des propositions de stratégies (actions
et mesures) pour le PNNS 2 (2006-2008) :
En ligne : www.sante.gouv.fr/htm/actu/rapport_pnss/
synth_rapport_pnns2.pdf
05/08/2008 09:04:01
128
L’essentiel
Tabac
En dépit d’un fléchissement modeste
depuis 2002, l’expérimentation du
tabac reste plutôt courante avant
16 ans. En revanche, le tabagisme
quotidien à 15 ans a baissé entre
2002 et 2006 (passant de 20 % à
14 %) poursuivant une tendance déjà
enregistrée entre les exercices 1998
et 2002 de l’enquête. Toutefois, il
concerne encore une frange notable
quoique minoritaire des adolescents
et ce malgré les mesures de prévention, notamment l’interdiction de
vente aux moins de 16 ans en vigueur
depuis septembre 2004.
La féminisation du tabagisme à
l’adolescence est confirmée, avec
un tabagisme légèrement plus tardif que celui des garçons mais plus
fréquent à 15 ans. La relative stabilisation de l’expérimentation du tabagisme parmi les élèves de 15 ans
apparaît surprenante voire para-
MEP_SanteEleve.indd 128
doxale pour une population particulièrement visée par les actions de
prévention.
Au sein des 41 pays participant à l’enquête, les jeunes Français occupent
une place médiane quelle que soit la
fréquence considérée : pour l’usage
quotidien à 15 ans, ils occupent la
20e place, loin derrière les jeunes
Bulgares et Autrichiens par exemple, mais largement devant les jeunes Canadiens ou Américains. Cette
position médiane était déjà observée
à 16 ans au sein des pays européens.
Alcool
L’alcool demeure la substance psychoactive la plus largement consommée à la primo-adolescence. La
France se situe dans la deuxième
moitié des pays de l’échantillon
HBSC pour la consommation de
boissons alcoolisées et les niveaux
d’ivresse déclarés. La position fran-
çaise est médiane pour la plupart des
alcools (un peu en retrait pour
l’usage de bière). L’ivresse y est également assez peu répandue en comparaison avec les autres pays. C’est
en Europe du Nord que les niveaux
d’ivresse sont les plus élevés, observations congruentes avec celles faites en 2003 dans l’enquête Espad.
En 2002, 30 % des jeunes de 15 ans
déclaraient avoir connu un épisode
d’ivresse alcoolique au cours de leur
vie : ils sont désormais 41 %.
Bien qu’étant la substance psychoactive la plus précocement expérimentée,
l’alcool connaît une nette augmentation de sa consommation régulière
entre l’âge de 11 et 15 ans, pour atteindre un niveau certes inférieur à ce
qu’on observe en population adulte,
mais à peine inférieur à celui des jeunes de 17 ans en 2005. Ce constat
suggère que l’installation dans la
consommation régulière est précoce
et que la fréquence de consomma-
05/08/2008 09:04:01
129
tion d’alcool varie assez peu entre 15
et 17 ans. En revanche, les préférences
pour les types de boissons alcoolisées
varient tout au long de l’adolescence,
entre 11 et 15 ans, comme au-delà : le
portrait dressé à la fin de l’adolescence auprès des 17 ans montre que la
bière et les alcools forts prennent de
plus en plus de place avec l’avancée
en âge. Si peu de différences apparaissent concernant la diffusion de l’alcool
entre filles et garçons, en revanche,
usage fréquent et ivresse demeurent
principalement le fait des garçons.
L’enquête HBSC met également en
évidence plusieurs facteurs associés à la consommation alcoolique
et l’ivresse des adolescents de 11 à
15 ans : parcours scolaire chaotique, milieu social favorisé ou encore
vie dans une famille recomposée ou
monoparentale caractérisent en partie le « profil » du jeune consommateur. Par ailleurs, la fréquence de
consommation est très nettement
MEP_SanteEleve.indd 129
associée à celle des sorties amicales, confirmant des usages largement collectifs et inscrits dans un
cadre festif à cet âge.
Cannabis
Dans notre pays, le cannabis est la
première substance illicite que les
adolescents de 15 ans déclarent
consommer. La France occupe ainsi
la 6e place des pays participant à
l’enquête (les trois premières sont
occupées par le Canada, l’Espagne et
les États-Unis). Ce résultat confirme
des observations de l’enquête HBSC
2002 et de l’enquête Espad 2003
auprès des élèves de 16 ans.
Alors que la consommation de tabac
s’est féminisée, l’usage du cannabis demeure encore assez masculin. Son expérimentation précoce est
rare (seuls 5 % des élèves de 13 ans
disent en avoir déjà fumé au cours de
leur vie).
L’usage de cannabis chez les jeunes
adolescents semble stagner depuis
2002 : 29 % des élèves de 15 ans
avaient déclaré en avoir déjà fumé,
contre 28 % en 2006.
Le sex ratio mesuré pour l’expérimentation est stable depuis 2002,
aux alentours de 1,2. En revanche, le
sex ratio associé à l’usage de cannabis au cours des douze derniers mois
a diminué depuis 2002, passant de
1,4 à 1,1 en 2006. Il semblerait donc
que les comportements des garçons
et des filles aient convergé. Si l’analyse ne laisse pas entrevoir de lien
significatif entre le parcours scolaire
ou la fréquentation d’un établissement scolaire en Zone d’éducation
prioritaire (Zep) et la consommation de cannabis au cours des douze
derniers mois, parmi les 15 ans, elle
montre l’influence du milieu familial, qu’il s’agisse de la séparation parentale ou de la possession
d’un important capital économique
05/08/2008 09:04:01
130
familial. L’enquête HBSC confirme
que les pratiques atypiques (expérimentation de cannabis avant 14 ans
et usage régulier dès l’âge de 15 ans)
sont plus courantes en milieu défavorisé, tandis que les pratiques d’expérimentation apparaissent plus
courantes dans les milieux favorisés.
Cette tendance a déjà été observée
dans les enquêtes récentes sur les
usages de drogues.
Autres substances
L’enquête confirme que si les expérimentations de produits psychoactifs
illicites ou détournés, hors cannabis se diffusent relativement vite au
cours de l’adolescence, elles restent
marginales durant cette période.
À 15 ans, près d’un élève sur dix dit
avoir déjà pris, au cours des douze
derniers mois, une substance parmi
MEP_SanteEleve.indd 130
l’ecstasy, les stimulants (amphétamines, speed), l’héroïne (opium,
morphine), les médicaments pour
se droguer, la cocaïne (crack, coke),
les colles ou solvants respirés et le
LSD. Toutefois, les produits à inhaler
restent largement en tête (5 %). La
poly-expérimentation est très rare
puisqu’à peine 3 % des élèves ont
consommé au moins deux produits
au cours de cette période.
Entre 11 et 13 ans, l’expérimentation
de telles substances est difficilement
associable à un profil sociodémographique particulier. Il faut peutêtre voir dans cette imprédictibilité
apparente le signe que ces premiers
usages sont rares (moins de 2 %
des élèves sont concernés à 13 ans)
et le fait d’occasions dont la nature
est indépendante des déterminants
sociaux classiques. À 15 ans, les facteurs associés à ces consommations
sont l’appartenance à une famille
monoparentale, tandis que l’inscription de l’établissement scolaire
en Zep apparaît protectrice. Aucune
association significative n’existe
avec le sexe, le parcours scolaire ou
le niveau social de la famille.
Ces consommations de produits psychoactifs illicites sont beaucoup
plus fréquentes parmi ceux qui ont
une sociabilité intense et sortent
fréquemment le soir entre amis. En
revanche, elles ne sont pas liées à la
pratique d’une activité sportive. Par
ailleurs, elles apparaissent liées à
une dégradation de l’état général de
santé perçu. Ces résultats sont similaires à ceux observés par ailleurs
pour les usages des autres produits
psychoactifs, licites ou non.
05/08/2008 09:04:01
131
Tabac ; alcool ; cannabis
et autres drogues illicites
Stéphane Legleye
Olivier Le Nézet
Stanislas Spilka
Eric Janssen
Emmanuelle Godeau
François Beck
INTRODUCTION GÉNÉRALE
L’enquête HBSC montre que l’usage de
produits psychoactifs n’est pas la norme à
l’adolescence, loin de là : une très grande
majorité des élèves interrogés ne consomme
pas de drogues, licites ou illicites, et les expérimentations plutôt que les usages fréquents,
sont la règle. Elle permet néanmoins une
observation précise des niveaux d’usage et
d’expérimentation des principaux produits
psychoactifs dans la population des jeunes
adolescents. Un de ses intérêts majeurs est
de les interroger au moment même où ils
font leurs premières expériences avec les
drogues, et non pas de manière rétrospective.
En fournissant des mesures répétées dans
le temps de la diffusion des usages les plus
précoces dans la population, elle documente
les évolutions majeures auprès d’un public
particulièrement jeune.
Les acteurs de terrain de la toxicomanie
s’accordent en effet à souligner que l’engagement précoce dans une consommation
MEP_SanteEleve.indd 131
est l’un des signes à observer avec attention.
Sans négliger d’autres facteurs associés à
l’usage, leur précocité peut néanmoins servir
de signal d’une situation à risque, même si
elle doit être interprétée avec précaution. Il
est clair que l’enquête HBSC ne permet pas
de repérer les individus les plus exposés à
poursuivre une consommation qui pourrait
devenir problématique, mais elle fournit
des éléments utiles pour décrire la diffusion
globale des expérimentations au sein des
plus jeunes.
Les dernières mesures législatives et réglementaires mises en place dans la lutte contre
le tabagisme – notamment des plus jeunes –
rendent l’observation des évolutions d’usage
du tabac parmi la population adolescente
particulièrement intéressante et elles justifient de commencer ce chapitre par l’analyse de ce produit. En effet, si la consommation de tabac poursuit sa décroissance dans
l’ensemble de la population française, celle
05/08/2008 09:04:01
132
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
des plus jeunes doit encore se confirmer, en
particulier en ce qui concerne la baisse des
expérimentations. La deuxième partie de ce
chapitre aborde la consommation d’alcool
dont un certain nombre d’indicateurs suggèrent que les comportements d’usage chez
les plus jeunes sont peut être en train de se
modifier comme le montre par exemple le
phénomène des ivresses. Enfin, la dernière
partie présente les usages de cannabis qui
reste la première drogue illicite expérimentée
par les adolescents. Si les niveaux observés
semblent modestes, ils n’en demeurent
pas moins parmi les plus élevés au sein des
41 pays participant à l’enquête HBSC de
2006. Pour les drogues illicites autres que
le cannabis, les niveaux mesurés apparaissent extrêmement faibles et correspondent
vraisemblablement à des profils particuliers
que la taille de l’échantillon ne permet pas
d’appréhender avec précision. Les analyses
présentées sont donc moins nombreuses.
Par ailleurs, les difficultés liées à l’interrogation des plus jeunes sur les drogues illicites
qui comptent de nombreux produits qui leur
sont encore totalement inconnus, imposent
des précautions particulières dans l’interprétation de ces données.
Les descriptifs sont centrés sur les 15 ans,
auprès desquels le questionnement était
plus étoffé. Les analyses sont faites en tenant
compte du sexe, de la situation scolaire et
familiale. À chaque fois, quelques facteurs
associés tels que l’état de santé perçu ou
la sociabilité introduiront les premiers
éléments de discussion.
TABAC
INTRODUCTION
Depuis le début des années 2000, de
nombreuses mesures législatives et réglementaires ont été mises en place en France
comme dans la majorité des pays occidentaux
pour renforcer la lutte contre le tabagisme,
en particulier des plus jeunes adolescents :
hausses des prix fortes et répétées entre
janvier 2002 et janvier 2004, interdiction
de vente aux moins de 16 ans effective pour
sa part depuis septembre 2004, apposition
de nouveaux avertissements sanitaires sur
les paquets ou encore interdiction totale de
fumer dans les établissements scolaires…
Parallèlement, différentes enquêtes ont
montré une baisse importante de la prévalence tabagique parmi les jeunes Français [1,
2] depuis la fin des années 90. S’il est difficile
d’attribuer la part qui revient à telle ou telle
mesure dans la baisse effective du tabagisme,
force est de constater que globalement
l’objectif commun de ces différentes mesures
a été atteint. Toutefois, certaines études
MEP_SanteEleve.indd 132
montrent qu’un tabagisme « dur » persiste
parmi les collégiens [3]. L’observation des
comportements tabagiques des plus jeunes
demeure donc un enjeu important pour en
comprendre les motivations [4]. L’enquête
HBSC, en se focalisant sur les plus jeunes,
contribue pleinement, avec d’autres enquêtes
en population générale comme Espad [5]
ou Escapad [1], à mieux connaître cette
période particulièrement sensible où se font
les premières expérimentations de produits
psychoactifs et où s’acquièrent les habitudes
tabagiques. La précocité de l’expérimentation reste un facteur de risque important pour
l’installation durable dans la consommation
et la dépendance [6]. Ainsi, retarder l’âge
de l’expérimentation demeure aujourd’hui
un objectif majeur de santé publique.
L’autre enjeu important de la lutte contre le
tabagisme chez les adolescents réside dans
la prise de conscience des risques sanitaires
encourus. L’apparition tardive des premières
05/08/2008 09:04:02
133
Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites
conséquences médicales liées à l’usage de
tabac rend une partie des avertissements
et des messages de prévention inefficaces
auprès des jeunes, même s’ils reconnaissent
pourtant en avoir conscience.
Ce dernier exercice de l’enquête HBSC
permet dans un premier temps de réactualiser les niveaux d’usages tabagiques des plus
jeunes et d’offrir une mise en perspective
des mesures prises depuis 2002 pour lutter
contre le tabac, même s’il ne s’agit pas stricto
sensu d’une évaluation de ces dernières.
Par ailleurs, de nombreux facteurs
peuvent contribuer au tabagisme des
jeunes adolescents : l’enquête HBSC 2002
avait par exemple montré les corrélations
positives entre l’usage de tabac et les
comportements tabagiques des pairs ou
des parents. L’exercice 2006 prolonge cette
recherche des facteurs associés en explorant d’autres thématiques comme le niveau
social de l’élève ou son environnement
familial, son niveau scolaire ou encore sa
sociabilité et la perception de son état de
santé.
Pour finir, les données internationales de
l’enquête HBSC permettent de comparer la
consommation des jeunes Français à leurs
homologues des différents pays participant
à l’enquête.
MÉTHODES
Le tabagisme a été exploré à travers
plusieurs questions. Un premier module
contenant deux questions, présent depuis
les premières enquêtes HBSC, évalue l’expérimentation et le tabagisme actuel : « As-tu
déjà fumé du tabac (au moins une cigarette,
un cigare ou une pipe) ? » les réponses étant
« Oui/Non » et « Tous les combien fumestu actuellement ? » avec les modalités
« Chaque jour/Au moins une fois par semaine,
mais pas tous les jours/Moins d’une fois par
semaine/Je ne fume pas ». D’autre part, afin
de pouvoir comparer les données recueillies
auprès des 15 ans dans l’enquête HBSC
avec celles des élèves plus âgés collectées par l’enquête Espad notamment, la
question suivante a été ajoutée « Combien
as-tu fumé de cigarettes au cours des trente
derniers jours ? » les réponses possibles
étant « Aucune/Moins d’une cigarette par
semaine/Moins d’une cigarette par jour/1-5
cigarettes par jour/…/11-20 cigarettes par jour/
Plus de 20 cigarettes par jour ».
RÉSULTATS
DESCRIPTION DES USAGES
Niveaux de consommation
de tabac
L’expérimentation de tabac concerne plus
de la moitié des élèves de 15 ans [tableau I],
le niveau augmentant fortement entre 11 et
15 ans (passant de 8 % à 55 %). Les usages
plus fréquents sont quasi inexistants à
11 ans et restent relativement marginaux
MEP_SanteEleve.indd 133
parmi les élèves de 13 ans. En revanche, à
l’âge de 15 ans, un élève sur cinq déclare déjà
un usage hebdomadaire et ils sont pratiquement autant à dire fumer quotidiennement
(18 %). Les garçons expérimentent plus
précocement que les filles, mais celles-ci ont
rattrapé leur retard dès 13 ans, et le sex ratio
est en leur faveur à 15 ans. Si l’expérimentation des jeunes filles est plus tardive que celle
des garçons, elle se développe, en revanche,
dès l’âge de 13 ans. À 15 ans, la proportion
05/08/2008 09:04:02
134
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
TABLEAU I
Usages de tabac, en fonction de l’âge et du sexe (en %)
Expérimentation
Usage hebdomadaire
Usage quotidien
Âge d’expérimentation (année)2
11 ans
13 ans
15 ans
11 ans
13 ans
15 ans
11 ans
13 ans
15 ans
15 ans
Garçons
Filles
10
30
52
1
5
18
0
3
17
13,0
50
29
57
0
5
22
0
2
19
13,1
Sex ratio
1,9
1,1
0,9
1,7
0,9
0,8
4,0
1,4
0,9
***
*
*
Ensemble
8
29
55
1
5
20
0
2
18
13,1
Ratio 13/11
Ratio 15/131
3,8
1,9
***
***
8,9
4,0
***
***
10,8
8,3
***
***
* : p < 0,05 ; ** < 0,01 ; *** < 0,001.
1 : Ratio 13 ans/11 ans dans la ligne des 13 ans et ratio 15 ans/13 ans dans la ligne des 15 ans.
2 : 1 088 élèves âgés de 15 ans sur 1 212 expérimentateurs ont déclaré un âge d’expérimentation. Cette question modifiée en 2006, surévalue légèrement l’âge
moyen d’expérimentation, notamment par rapport à l’exercice 2002 car la première modalité de réponse qui propose « 11 ans ou moins » a été considérée égale
à 11 ans pour le calcul. En 2002, la question était ouverte : par conséquent, des âges inférieurs à 11 ans ont pu être renseignés.
de fumeurs hebdomadaires apparaît même
plus élevée parmi les filles que les garçons,
et, bien qu’elle soit non significative, la
tendance est la même pour la consommation quotidienne. Finalement, au-delà de ce
léger décalage temporel de l’expérimentation, à 15 ans, l’âge moyen d’expérimentation apparaît sensiblement le même pour les
filles et les garçons (respectivement 13,1 ans
et 13 ans), la plupart des jeunes fumant leur
première cigarette entre 12 et 15 ans.
La question concernant la consommation
de tabac au cours des trente derniers jours
permet de distinguer différentes catégories
de fumeurs en fonction de leur intensité de
consommation [figure 1]. Si la proportion
des « gros fumeurs » (plus de 10 cigarettes
par jour) n’est pas significativement plus
élevée parmi les garçons que parmi les filles,
néanmoins, à 15 ans les garçons tendent à
avoir un profil tabagique plus dur : ils déclarent plus souvent fumer que les filles plus
d’un paquet de cigarettes par jour (19 %
contre 11 %). À 11 et 13 ans, les proportions
d’usagers quotidiens étant très faibles, ils
n’ont pas été questionnés sur le nombre de
cigarettes fumées par jour.
MEP_SanteEleve.indd 134
La figure 2 retrace les carrières tabagiques
des élèves de 15 ans et traduit d’une part une
première relation mécanique simple qui veut
que plus un élève fume depuis longtemps
au moment où il est interrogé, plus il risque
de déclarer une consommation importante.
D’autre part, elle révèle également l’influence
de la précocité sur les usages de produits
FIGURE 1
Répartition selon le nombre de
cigarettes fumées par jour au cours
des trente derniers jours, parmi les
fumeurs quotidiens de 15 ans (en %)
100 %
19,2
80 %
11,3
17,7
16,4
60 %
25,6
27,7
40 %
20 %
36,7
45,3
0%
garçons
+ 20 cigarettes/jour
6-10 cigarettes/jour
filles
11-20 cigarettes/jour
1-5 cigarettes/jour
05/08/2008 09:04:02
135
Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites
psychoactifs. Pour le tabac, cette précocité
est un facteur de risque important pour l’installation durable dans la consommation et
la dépendance, bien que la distinction entre
les deux soit difficile à faire et nécessiterait
d’autres analyses. Ainsi, parmi les élèves
de 15 ans qui déclarent avoir expérimenté le
tabac avant l’âge de 12 ans, 20 % fument plus
de 10 cigarettes par jour lors de l’enquête.
Ils ne sont que 8 % dans ce cas parmi ceux
ayant fumé leur première cigarette à 14 ou
15 ans. Finalement, en termes d’intensité, les
fumeurs se répartissent en deux groupes :
ceux qui ont fumé leur première cigarette
avant 13 ans ou moins et qui présentent un
tabagisme plus intensif et, d’autre part, ceux
qui ont expérimenté le tabac après 13 ans et
qui ont un tabagisme plus modéré puisque
moins d’un tiers d’entre eux se déclarent
fumeurs quotidiens.
Conditions de vie
et usage de tabac
Il est possible, à l’aide de modèles logistiques, de comparer les usages tabagiques « toutes choses égales par ailleurs »
pour l’expérimentation et l’usage quotidien. Toutefois, compte tenu d’effectifs trop
faibles à 11 et 13 ans, il n’a pas été possible
FIGURE 2
Consommation de tabac des expérimentateurs à 15 ans,
selon l’âge à la première cigarette (en %)
100 %
8,1
8,8
19,6
7,9
15,7
19,4
80 %
24,2
30,7
24,2
22,4
15,5
60 %
19,4
14,0
12,9
13,6
47,2
46,9
40 %
57,0
20 %
0%
44,1
11 ans ou —
12 ans
48,5
13 ans
14 ans
15 ans
âge d'expérimentation
aucun usage au cours des 30 derniers jours
usage quotidien (< 10 cigarettes/jour)
MEP_SanteEleve.indd 135
usage au cours des 30 derniers jours mais non quotidien
usage quotidien (10 cigarettes ou +/jour)
05/08/2008 09:04:02
136
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
d’envisager une analyse multivariée pour le
tabagisme quotidien à ces âges.
Si à 11 ans il existe un fort lien entre
d’un côté le sexe et la situation familiale
et de l’autre l’expérimentation de tabac,
en revanche à 13 ans, le genre n’apparaît
plus lié au fait d’avoir déjà fumé au cours
de sa vie, alors que d’autres facteurs –
comme le redoublement ou la non-appartenance à une Zep – émergent : ainsi, par
exemple, les élèves qui ne sont pas scolarisés en zone d’éducation prioritaire
tendent à être proportionnellement plus
nombreux à déclarer un usage au cours de
la vie (31 % vs 21 %, cf. tableau II). À 15 ans,
les facteurs associés à l’expérimentation de
tabac sont sensiblement les mêmes qu’à
13 ans, à l’exception du sexe, les filles étant
à 15 ans plus souvent expérimentatrices
[tableau III]. À tous les âges, la composi-
tion de la structure familiale s’avère nettement liée à l’expérimentation et, pour les
15 ans, à l’usage quotidien : les élèves vivant
dans une famille traditionnelle se révèlent
moindres usagers que les élèves vivant en
famille monoparentale. Enfin, la consommation tabagique quotidienne parmi les
élèves âgés de 15 ans apparaît sensible au
redoublement avec plus d’un redoublant
sur cinq qui se déclare usager quotidien
contre un sur sept parmi les élèves n’ayant
pas de retard scolaire (23 % vs 14 %).
Les résultats contrôlant le sexe et les
facteurs sociodémographiques présentés
ci-dessous confirment l’influence de la
structure familiale dans tous les modèles
présentés. Les autres caractéristiques
comme le sexe, l’appartenance ou non à
TABLEAU II
Expérimentation de tabac à 11 ans et 13 ans
selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés)
Caractéristiques
Sexe
Zep
Redoublement
au cours de la vie4
Niveau social5
Situation familiale6
Modalités
Filles
Garçons
Non
Oui
Non
Oui
Favorisé
Moyen
Défavorisé
Traditionnelle
Recomposée
ou foyer
Monoparentale
Expérimentation à 11 ans
Expérimentation à 13 ans
%1
%1
11 ans %2 Test OR3 IC 95 % Test 13 ans %2 Test OR3 IC 95 % Test
49
51
91
9
85
15
21
48
32
77
5
1,0
10 *** 2,0 1,5-2,8 ***
8
1,0
6 ns 0,7 0,4-1,3 ns
7
1,0
9 ns 1,1 0,8-1,7 ns
6
1,0
8
1,3 0,8-2,0 ns
8 ns 1,2 0,8-1,9 ns
7
1,0
53
47
86
14
75
25
24
48
28
74
29
1,0
30 ns 1,1 0,9-1,3 ns
31
1,0
21 *** 0,6 0,4-0,8 ***
28
1,0
34 ** 1,4 1,1-1,7 **
30
1,0
30
0,9 0,7-1,2 ns
28 ns 0,8 0,6-1,0 ns
26
1,0
11
12
11
11
12
14
41
1,9 1,5-2,5 ***
33 *** 1,4 1,1-1,8 **
1,6 1,0-2,5
** 1,8 1,2-2,7
*
**
1 : Statistiques descriptives des caractéristiques sociodémographiques.
2 : Lecture : 34 % des jeunes de 13 ans qui ont déjà redoublé ont déjà fumé du tabac.
3 : Les OR dont l’intervalle de confiance à 95 % ne contient pas 1 sont signalés par des astérisques avec la convention suivante :
***, **, * ; test du Chi2 de Wald significatif au seuil 0,001, 0,01, 0,05. Par définition, pour chaque variable sociodémographique,
la catégorie de référence possède un OR de 1. Un OR supérieur à 1 indique une surconsommation relative par rapport
à la catégorie de référence pour l’indicateur considéré ; un OR inférieur à 1 indique une sous-consommation relative.
4 : Voir le chapitre Méthodes pour plus de détails.
5 : Évalué par la profession et catégorie sociale (PCS) la plus élevée du couple des parents. Il s’agit de la profession
des parents déclarée par les adolescents, ce qui peut entraîner des variations par rapport à la réalité
(méconnaissance du métier réellement exercé ou du poste occupé, difficulté à classer correctement le métier, etc.).
6 : Voir le chapitre Structure familiale et relations dans la famille pour plus de détails.
MEP_SanteEleve.indd 136
05/08/2008 09:04:02
137
Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites
TABLEAU III
Expérimentation et usage quotidien de tabac à 15 ans
selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés)
Caractéristiques
Sexe
Zep
Redoublement
au cours de la vie
Niveau social
Situation familiale
Modalités
Filles
Garçons
Non
Oui
Non
Oui
Favorisé
Moyen
Défavorisé
Traditionnelle
Recomposée ou
foyer
Monoparentale
%
15 ans %
49
51
91
9
60
40
23
48
29
73
57
52
56
44
51
60
56
56
52
52
13
67
14
59
Expérimentation
Test OR IC 95 %
1,0
* 0,8
1,0
** 0,6
1,0
*** 1,6
1,0
0,9
ns 0,7
1,0
Test
0,7 0,9
*
0,4 0,8
**
1,4 2,0 ***
0,7 1,1
0,6 0,9
ns
*
1,8 1,4 2,4 ***
*** 1,4 1,1 1,8
**
%
Usage quotidien
Test OR IC 95 %
19
17
18
13
14
23
15
19
17
15
1,0
ns 0,8
1,0
ns 0,6
1,0
*** 2,0
1,0
1,2
ns 0,9
1,0
28
23
Test
0,6-0,9
*
0,4-0,9
*
1,5-2,5
***
0,9-1,6
0,6-1,2
ns
ns
2,1
1,6-2,9
***
*** 1,7
1,3-2,3
***
NB : Les usagers quotidiens à 11 et 13 ans sont trop peu nombreux pour pouvoir être étudiés en détail notamment à travers une modélisation logistique.
une Zep ou encore le redoublement restent
également des facteurs associés à l’usage
même si subsistent quelques exceptions
comme pour le sexe, par exemple, qui ne
discrimine pas l’expérimentation à 13 ans.
Ce dernier point recoupe les constats faits
avec l’analyse précédente concernant la
diffusion du tabac : entre 13 et 15 ans, l’expérimentation de tabac était importante parmi
les garçons comme parmi les filles, ces
dernières rattrapant en quelque sorte leur
retard. L’expérimentation comme l’usage
quotidien s’avèrent significativement
plus fréquents parmi les élèves déclarant
vivre dans une famille monoparentale. Ce
dernier résultat peut s’interpréter en termes
d’opportunités de consommer : n’avoir
qu’un plutôt que deux parents au domicile
diminue en effet sans doute la capacité de
surveillance dont ce dernier dispose du
simple fait de sa présence.
Le lien entre Zep et moindre usage quotidien de tabac à 15 ans n’apparaît qu’une fois
les différents facteurs du modèle contrôlés.
Cet « effet Zep » reste délicat à interpréter :
il peut traduire des facteurs culturels ou
MEP_SanteEleve.indd 137
des liens particuliers entre les élèves et le
personnel encadrant et éducatif. Le rôle
du milieu social, caractérisé par la profession la plus élevée des parents, est difficile
d’interprétation. Toutes choses égales par
ailleurs, il n’est pas associé à l’expérimentation des élèves de 11 ans ou 13 ans, ni à
l’usage quotidien de ceux de 15 ans, mais,
comparativement aux jeunes des milieux
les plus aisés, l’expérimentation à 15 ans est
plus rare parmi les jeunes issus de milieux
modestes. Cette quasi absence de relation
avec l’expérimentation est assez naturelle,
dans la mesure où il est probable que le fait
d’essayer de fumer sa première cigarette soit
une décision indépendante des ressources
financières familiales et donc de celles de
l’élève (la première cigarette peut avoir
été donnée par un pair, prise à un adulte
ou achetée collectivement). Cette absence
de relation est plus surprenante dans le
cas de la consommation quotidienne, plus
onéreuse, d’autant qu’elle est par ailleurs
retrouvée dans d’autres études menées sur
des jeunes d’âges légèrement supérieurs
[2, 7, 8]. Néanmoins, la tendance, bien que
05/08/2008 09:04:02
138
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
non significative, reste la même que dans
celles-ci.
Santé, sociabilité
et usage de tabac
Il est enfin possible d’explorer les relations
entre certains éléments du mode de vie des
adolescents comme la pratique d’une activité
sportive ou les sorties vespérales entre pairs,
et l’usage de tabac. Des études portant sur
des populations plus âgées ont notamment
montré que le lien entre activité sportive
et consommation de produits psychoactifs pouvait se révéler contre-intuitif, une
activité sportive soutenue pouvant très bien
coexister avec des usages de drogues élevés
[9]. Pour le tabac toutefois, ce sont les moins
sportifs qui fument le plus ou qui présentent
le plus souvent des signes de dépendance.
L’enquête HBSC réaffirme cette relation
à 15 ans, puisque parmi les élèves de cet
âge les consommations sont d’autant plus
importantes que l’activité physique déclarée
est faible. Le lien avec la sociabilité, caractérisée ici par les sorties le soir avec des
amis apparaît particulièrement élevé : une
augmentation du nombre déclaré de sorties
le soir correspond à une augmentation de la
proportion d’usagers quotidiens [figure 3]
[10]. Le jugement porté sur son propre état
de santé apparaît négativement corrélé aux
usages de produits psychoactifs, en particulier de tabac. Or, les problèmes de santé liés
au tabagisme ne sont généralement perceptibles qu’après plusieurs années d’usage. Ce
résultat pourrait donc traduire l’existence
de consommations liées à des tensions ou
des anxiétés. Enfin, certains adolescents
ont probablement assimilé les discours de
santé publique qui associent consommation de produits psychoactifs et problèmes
de santé, ils pourraient dès lors se considérer en mauvaise santé uniquement parce
qu’ils fument, en dehors de toute pathologie
avérée.
MEP_SanteEleve.indd 138
Selon les résultats du modèle logistique
[tableau IV], les sorties en soirée avec des
amis restent fortement associées à une
consommation importante : « toutes choses
égales par ailleurs », les élèves déclarant
sortir au moins quatre fois par semaine s’avèrent nettement plus souvent usagers quotidiens (OR = 7,3) que ceux déclarant sortir
« jamais ou moins d’une fois par semaine ».
Outre les occasions de consommer que
représentent ces événements en partie
festifs, notons qu’ils se déroulent vraisemblablement hors de la présence d’adultes
et notamment de parents (l’enquête HBSC
de 2002 avait montré que la très grande
majorité des élèves n’était pas autorisée à
fumer chez eux : à 15 ans, par exemple, seuls
10 % des fumeurs déclaraient pouvoir le
faire). De même, les relations entre santé
perçue ou activité sportive et tabagisme sont
confirmées, une fois les facteurs associés ou
de confusion contrôlés.
FIGURE 3
Usage quotidien de tabac à 15 ans,
en fonction du sexe et de la fréquence
des sorties et de l’activité sportive (en %)
60 %
48,9
40 %
31,9
22,6
17,4
23,9
20 %
15,9
0%
18,8
17,8
15,6
8,9
6,6
jamais ou moins
d’1 fois par semaine
1 à 3 fois par semaine
4 fois par semaine
ou plus
activités sportives — garçons
activités sportives — filles
sorties en soirées avec ses amis — garçons
sorties en soirées avec ses amis — filles
05/08/2008 09:04:03
139
Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites
TABLEAU IV
Usage quotidien de tabac à 15 ans selon les sorties, l’activité sportive
et la santé perçue (% et OR ajustés)
Caractéristiques
Modalités
Filles
Sexe
Garçons
Non
Zep
Oui
Non
Redoublement
au cours de la vie Oui
Favorisé
Niveau social
Moyen
Défavorisé
Traditionnelle
Situation familiale Monoparentale élargie ou foyer
Monoparentale
Jamais ou moins d’1 fois par semaine
Activité sportive
1 à 3 fois par semaine
4 fois ou plus par semaine
Jamais ou moins d’1 fois par semaine
Sorties en soirée 1 à 3 fois par semaine
avec ses amis
4 fois par semaine ou plus
Excellente ou bonne
Santé perçue
Assez bonne ou mauvaise
%
15 ans
%
49
51
91
9
60
40
23
48
29
73
13
19
17
18
13
14
23
15
19
17
15
28
14
25
50
25
35
52
13
85
15
23
22
16
18
8
20
37
15
34
Test
ns
ns
***
ns
***
**
***
***
OR
1,0
0,8
1,0
0,5
1,0
1,6
1,0
1,1
0,8
1,0
2,2
1,6
1,0
0,7
0,7
1,0
3,2
7,3
1,0
2,5
IC 95 %
Test
0,6-1,1
ns
0,3-0,8
**
1,2-2,0
***
0,8-1,5
0,5-1,1
ns
ns
1,6-3,0
***
1,2-2,2
**
0,5-0,9
0,5-1,1
ns
*
2,3-4,4
4,9-10,9
***
***
1,9-3,4
***
DISCUSSION
L’expérimentation du tabac, en dépit d’une
baisse modeste depuis 2002, reste relativement courante avant l’âge de 16 ans. Malgré
les mesures de prévention, et notamment
l’interdiction de vente aux moins de 16 ans
en vigueur depuis septembre 2004 (précisons que l’interdiction de fumer dans les
lieux publics de 2007, étendue aux bars et
restaurants début 2008, est postérieure à
l’enquête), le tabagisme quotidien concerne
près d’un élève de 15 ans sur cinq en
2006. Pour cet exercice HBSC, la partie du
questionnaire concernant la consommation
de produits psychoactifs a été fortement
augmentée afin d’introduire des formulations de questions standardisées employées
dans d’autres enquêtes nationales et internationales. Si le gain en comparabilité avec
MEP_SanteEleve.indd 139
d’autres types d’enquêtes est important,
l’harmonisation a en contrepartie réduit
certaines possibilités d’étude d’évolutions
des consommations. Malgré tout, concernant le tabac, la question qui portait sur les
usages actuels, posée en France depuis 1994
a été conservée. Il apparaît alors clairement
que le tabagisme quotidien a nettement
baissé (14 % vs 20 %) entre 2002 et 2006,
poursuivant une tendance notée depuis
1998.
La féminisation du tabagisme à l’adolescence est confirmée, et se traduit aujourd’hui
par un tabagisme qui reste légèrement plus
tardif que celui des garçons mais qui s’avère
en revanche plus fréquent à 15 ans. Ce différentiel de diffusion se retrouve dans d’autres
enquêtes auprès des jeunes adolescents :
05/08/2008 09:04:03
140
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
l’enquête Espad 2003, par exemple, qui a
interrogé des scolaires âgés de 12 à 18 ans,
montre également une expérimentation
plus tardive parmi les filles dont les niveaux,
inférieurs à ceux des garçons avant l’âge de
13 ans, finissent par rattraper puis dépasser
ces derniers par la suite [11].
Ainsi, la relative stabilisation de l’expérimentation du tabagisme parmi les élèves
âgés de 15 ans apparaît surprenante voire
paradoxale pour une population particulièrement visée par les actions de prévention.
Il est possible que la faiblesse des effectifs
explique en partie l’absence de significativité statistique de la légère baisse constatée.
Entre les deux dernières enquêtes HBSC,
soit entre mars 2002 et mars 2006, le prix
du paquet de cigarette de la marque la plus
vendue a augmenté de près de 30 %. Il est
clair qu’un renchérissement du tabac est
un motif important d’arrêt de la consommation pour les fumeurs qui achètent très
souvent des cigarettes, donc les fumeurs
quotidiens, d’où peut-être la baisse plus
importante que nous constatons chez
les fumeurs quotidiens par rapport aux
expérimentateurs.
De plus, des analyses récentes portant
sur des données 2005 collectées auprès
d’adultes ou d’adolescents, montrent que
l’impact des hausses des prix sur la consommation est en partie transitoire à court
terme : les acheteurs qui subissent la hausse
des prix et n’arrivent pas à diminuer ou à
s’arrêter se tournent volontiers vers d’autres
produits moins taxés, plus économiques (le
tabac à rouler) et la contrebande [12, 13].
Aujourd’hui, le prix du paquet de la marque
la plus vendue est de près de 5,30 euros. Ce
prix, susceptible de grever de manière importante le budget des élèves de 15 ans, devrait
être un frein important à la consommation. Pour autant, des analyses ont montré
que les plus jeunes fumeurs ne semblaient
pas rencontrer de problèmes particuliers
d’accessibilité [14] malgré un prix élevé du
paquet de tabac et l’interdiction de vente aux
moins de 16 ans.
Au sein des 41 pays participant à l’enquête,
les jeunes Français occupent une place
médiane quel que soit l’indicateur considéré :
pour l’usage quotidien à 15 ans, ils occupent
la 20e place, loin derrière les jeunes Bulgares
et Autrichiens par exemple mais largement
devant les jeunes Canadiens ou Américains.
Cette position médiane était déjà observée à
16 ans au sein des pays européens [15].
Dans son ensemble, le tabagisme des
plus jeunes Français est clairement à la
baisse. Ceci confirme ainsi que les différentes mesures développées ces dernières
années pour sortir le tabac de son image
valorisante voire émancipatrice et limiter
le tabagisme des jeunes adolescents, ont
globalement entraîné un véritable changement de comportement. Il n’en demeure pas
moins qu’une partie des adolescents âgés de
15 ans fume encore quotidiennement ; les
dernières mesures n’apparaissent donc pas
encore suffisantes ou ne sont pas adaptées
pour cette frange minoritaire, mais importante à prendre en compte, de la population
adolescente.
ALCOOL
INTRODUCTION
L’alcool est la substance psychoactive la plus
largement consommée à la primo-adolescence. Malgré un contexte général de baisse
MEP_SanteEleve.indd 140
des consommations depuis de nombreuses
décennies en France, l’alcool demeure la
substance la plus précocement expérimentée
05/08/2008 09:04:03
141
Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites
et la plus répandue. Sa consommation est
solidement ancrée dans notre culture, aussi
bien sur un versant culinaire que festif.
Toutefois, elle est également responsable
d’un grand nombre de problèmes sanitaires
et sociaux à l’échelle de la population. À
la primo-adolescence, les consommations d’alcool restent épisodiques et sont
très exceptionnellement problématiques.
L’enquête HBSC permet de faire le point
sur les premières consommations d’alcool
au cours de la vie, ainsi que les premières
expériences d’ivresse. Elle permet également d’appréhender les préférences des
adolescents en termes de boissons alcoolisées et ainsi de fournir quelques éléments
de cadrage sur les contextes d’usage. Elle
ne permet en revanche pas de décrire précisément les intensités des ivresses ni leur
fréquence.
MÉTHODES
L’usage d’alcool a été exploré à travers
plusieurs questions. La première concernait la fréquence de consommation actuelle
de différents types de boissons alcoolisées
(bière, vin, alcools forts, prémix, etc.). La
suivante interrogeait les éventuelles ivresses
au cours de la vie « As-tu déjà consommé de
l’alcool au point d’être complètement ivre
(soûl, soûle) ? » les réponses possibles étant
« Non, jamais/Oui, une fois/…/Oui, 4 à 10
fois/Oui, plus de 10 fois ». Enfin, une dernière
question concernait l’âge d’expérimentation de l’ivresse et de l’usage. Ces questions
sont utilisées pour définir les expérimentations aux différents âges. De plus, comme
pour le tabac, une question supplémentaire
concernant l’usage et les ivresses au cours
des trente derniers jours a été intégrée au
questionnaire des plus âgés afin de pouvoir
évaluer la consommation mensuelle (au
moins 1 fois) et régulière (10 fois et plus au
cours du mois).
RÉSULTATS
DESCRIPTION DES USAGES
Niveaux des consommations
de boissons alcoolisées
et des ivresses
En 2006, parmi les élèves de 11 ans et
13 ans, l’alcool apparaît comme le produit
psychoactif le plus souvent expérimenté. À
ces jeunes âges, les élèves sont respectivement 59 % et 72 % à déclarer avoir déjà bu
de l’alcool au cours de leur vie [tableau V].
À 15 ans, l’alcool a été expérimenté par plus
de 4 jeunes sur 5 (84 %). La comparaison
des niveaux d’expérimentation entre les
différentes générations est statistiquement
significative (ratio de 1,2 entre 11 et 13 ans
MEP_SanteEleve.indd 141
comme entre 13 et 15 ans), mais cette élévation est proportionnellement plus faible que
pour d’autres substances, ce qui s’explique
mécaniquement par les niveaux élevés déjà
observés à 11 et 13 ans1. L’usage récent au
cours des trente derniers jours concerne la
majorité des adolescents de 15 ans (58 %),
tandis que l’usage régulier (au moins 10 fois
au cours du mois) est déclaré par 9 % des
jeunes de cette classe d’âge.
1. Les mesures sont effectuées sur des générations différentes
mais les effets observés sont proches de ceux que l’on pourrait
observer sur les mêmes individus interrogés plusieurs fois à des
âges différents. En effet, les élèves interrogés sont très jeunes,
d’âges proches et répondent au moment même de leur entrée
dans les consommations. Autrement dit, la hausse des niveaux
d’expérimentation est autant un effet âge, si ce n’est plus, qu’un
effet génération.
05/08/2008 09:04:03
142
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
TABLEAU V
Usages de boissons alcoolisées et ivresse déclarée en fonction de l’âge et du sexe (en %)
Expérimentation
Usage au cours des trente derniers jours
Usage régulier
Âge d’expérimentation (année)
Ivresse au cours de la vie
Ivresse au cours des trente derniers jours
Âge de la 1re ivresse (année)
11 ans
13 ans
15 ans
15 ans
15 ans
15 ans
11 ans
13 ans
15 ans
15 ans
15 ans
Garçons
(%)
Filles
(%)
64
74
84
60
11
13
9
17
44
20
14,0
54
71
83
57
5
13
4
14
38
12
14,1
Sex ratio
1,2
1,0
1,0
1,1
2,1
2,3
1,2
1,2
1,7
***
ns
ns
ns
***
***
***
ns
**
***
**
Ensemble
(%)
59
72
84
58
9
13
6
16
41
16
14,1
Ratio 13/111
Ratio 15/13
1,2
1,2
***
***
2,5
2,6
***
***
* : p < 0,05 ; ** : p < 0,01 ; *** : p < 0,001.
1 : Ratio 13 ans/11 ans dans la ligne des 13 ans et ratio 15 ans/13 ans dans la ligne des 15 ans.
Les garçons sont globalement plus
consommateurs de boissons alcoolisées
que les filles. Pour l’expérimentation, l’écart
entre les sexes est comblé dès l’âge de 13 ans,
mais la précocité masculine est confirmée
par la déclaration d’un âge moyen lors de
la première consommation d’alcool légèrement inférieur (13,3 ans contre 13,5 ans). À
15 ans, l’usage d’alcool au cours des trente
derniers jours est similaire pour les deux
sexes, mais l’usage régulier est deux fois
plus répandu parmi les garçons que parmi
les filles (sex ratio de 2,1).
À 11 ans, 6 % des jeunes disent avoir déjà
été ivres au cours de leur vie, cette proportion augmentant très vite avec l’âge des
élèves interrogés pour atteindre 41 % à
15 ans. L’ivresse est un comportement plus
répandu parmi les garçons, mais, à l’inverse
de ce qui est observé pour la consommation,
l’écart entre les sexes a tendance à diminuer
rapidement entre 11 et 13 ans : parmi les
élèves de 11 ans, le sex ratio vaut 2,3 contre
1,2 parmi les élèves plus âgés.
Au cours des trente derniers jours, 16 % des
jeunes de 15 ans disent avoir été ivres, les
garçons étant 1,7 fois plus nombreux que
les filles dans ce cas. Les garçons semblent
MEP_SanteEleve.indd 142
légèrement plus précoces que les filles pour
ce qui est de leur première ivresse (14,0 ans
en moyenne contre 14,1 ans), à travers leurs
déclarations à 15 ans.
Assez logiquement, tous les niveaux
de consommation des types de produits
augmentent en fonction de l’âge2 [figure 4]. Il
subsiste néanmoins des spécificités à chaque
âge. Près de la moitié des plus jeunes (45 %)
déclarent par exemple avoir bu du cidre.
Le vin (ou champagne) a pour sa part été
consommé par 28 % des 11 ans. Les autres
alcools (bière, prémix, alcool fort) apparaissent nettement moins consommés. Les
jeunes de 13 ans indiquent les mêmes préférences que leurs cadets en terme de types de
boissons alcoolisées consommées. Ils sont
néanmoins 3 fois plus nombreux en proportion à déclarer consommer des prémix et
des alcools forts et 2 fois plus nombreux à
déclarer consommer de la bière. À 15 ans, les
niveaux de consommation des types d’alcool
se resserrent autour de 50 %, entre 43 %
et 57 %. Le cidre demeure l’alcool le plus
2. Comme précédemment, il s’agit aussi d’un effet âge et
génération.
05/08/2008 09:04:03
143
Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites
FIGURE 4
Usage actuel1 par type
de boissons alcoolisées à 15 ans,
en fonction de l’âge (en %)
44,7
39,7
40 %
25
28,2
20 %
0%
57,0 53,6
52,7
52,0
43,9
43,4
55,3
60 %
11,7
9,0
15,8
5,2
11 ans
13 ans
Vin, champagne
Cidre
Autre alcool
Premix
15 ans
Bière
Alcool fort
Âge
L’intensité de la consommation d’alcool au
cours des trente derniers jours apparaît étroitement liée à l’âge d’expérimentation déclaré
par les adolescents de 15 ans [figure 5]. Ainsi,
les usagers réguliers représentent 27 % des
jeunes ayant expérimenté l’alcool à 11 ans et
moins, mais cette proportion ne s’élève qu’à
4 % parmi les jeunes l’ayant expérimenté
dans l’année de l’enquête. Parallèlement
les non-consommateurs dans le mois sont
nettement plus nombreux parmi les jeunes
les plus tardifs à avoir expérimenté l’alcool
que parmi les jeunes les plus « précoces »
(32 % contre 13 %).
1 : l’usage actuel signifie ici au moins un usage dans l’année.
consommé, devant le vin/champagne, les
prémix puis la bière.
La consommation de boissons alcoolisées se féminise avec l’âge, et ce quel que
soit le type d’alcool, comme en témoigne la
diminution des sex ratio entre 11 et 15 ans
[tableau VI]. Comme l’ont déjà montré les
enquêtes Espad et Escapad pour les jeunes
de 16 ou 17 ans, la bière et les alcools forts
apparaissent comme des produits principalement consommés par les garçons [1]. Les
prémix, qui sont principalement consommés
par les garçons à 11 ans (sex ratio de 2,5),
le sont tout autant par les filles à 15 ans. Ce
constat est à peu près le même pour le cidre
et le vin ou champagne, même si la différence entre les sexes à 11 ans s’avère moins
importante (sex ratio de 1,2).
TABLEAU VI
Sex ratio des types de boissons
alcoolisées consommées, en fonction
de l’âge
11 ans
Cidre
Vin/Champagne
Bière
Prémix
Alcools forts
Autre alcool
MEP_SanteEleve.indd 143
1,2
1,2
2,1
2,5
2,5
1,8
**
***
***
***
***
***
13 ans
15 ans
1,0 ns 1,0 ns
1,1 ** 1,1 ns
1,3 *** 1,3 ***
1,2 * 1,0 ns
1,4 *** 1,2 **
1,2 *** 1,1 ns
Conditions de vie
et usage d’alcool
Sur le plan familial et scolaire, l’expérimentation d’alcool apparaît liée à une situation favorable, illustrée ici par l’absence de
redoublement au cours de la scolarité, le fait
de fréquenter un établissement scolaire qui
n’est pas inscrit en zone d’éducation prioritaire et le fait d’appartenir à une famille plutôt
aisée sur le plan économique [tableaux VII,
VIII et IX]. Ces résultats sont vérifiés à tous
les âges, seule l’association avec le redoublement n’étant pas significative à 11 ans.
Les résultats sont similaires pour l’ivresse
alcoolique au cours de la vie : redoublement,
inscription de l’école en Zep et faiblesse du
niveau social familial sont liés à un niveau
inférieur d’ivresse au cours de la vie, mais ces
différences ne sont pas significatives à 11 ans.
Pour ce qui concerne l’ivresse, la situation
familiale semble jouer un rôle plus important, puisque le fait d’appartenir à une famille
monoparentale est associée à une prévalence
supérieure, ce qui n’était pas le cas pour
l’expérimentation de boissons alcoolisées.
À 15 ans, seul le redoublement semble
lié à l’usage régulier d’alcool, tandis que la
scolarisation en dehors d’une Zep et l’appartenance à une famille recomposée ou la vie
en foyer sont toujours liées à des ivresses au
05/08/2008 09:04:03
144
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
FIGURE 5
Consommation de boissons alcoolisées au cours des trente derniers jours
des expérimentateurs à 15 ans, en fonction de l’âge au premier verre (en %)
100 %
27,0
8,5
14,9
17,8
80 %
26,6
34,7
32,4
60 %
4,4
14,7
10 fois ou plus (usage régulier)
3 à 9 fois
1 ou 2 fois
jamais
49,5
31,6
40,4
40 %
33,3
33,8
28,3
20 %
0%
31,5
13,2
16,0
11 ans ou —
12 ans
24,6
17,2
13 ans
14 ans
15 ans
âge d’expérimentation
TABLEAU VII
Expérimentation de boissons alcoolisées et ivresse au cours de la vie à 11 ans
selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés)
Caractéristiques
Sexe
Zep
Redoublement
au cours de la vie
Niveau social5
Situation familiale6
Modalités
Filles
Garçons
Non
Oui
Non
Oui
Favorisé
Moyen
Défavorisé
Traditionnelle
Monoparentale
Recomposée
ou foyer
%1 Expérimentation de l’alcool à 11 ans Ivresse au cours de la vie à 11 ans
11 ans %2 test OR3 IC 95 % test % test OR3 IC 95 % test
49
51
91
9
85
15
21
48
32
77
11
54
64
61
43
59
57
65
61
52
59
61
12
55
***
***
ns
***
ns
1,0
1,5
1,0
0,5
1,0
1,1
1,0
0,9
0,6
1,0
1,2
1,3-1,8
***
0,4-0,7
***
0,8-1,4
ns
0,7-1,1
0,5-0,7
ns
***
0,9-1,5
ns
4
9
6
5
6
8
6
6
7
5
9
0,9 0,7-1,2
ns
9
1,0
*** 2,5
1,0
ns 0,8
1,0
ns 1,1
1,0
0,8
ns 0,9
1,0
1,7
*
1,8
1,8-3,6
***
0,4-1,5
ns
0,7-1,7
ns
0,5-1,3
0,6-1,5
ns
ns
1,0-2,8
*
1,1-2,8
*
1 : Statistiques descriptives des caractéristiques sociodémographiques.
2 : Lecture : 43 % des jeunes de 11 ans qui sont déjà scolarisés en Zep ont déjà expérimenté de l’alcool à 11 ans.
3 : Les OR dont l’intervalle de confiance à 95 % ne contient pas 1 sont signalés par des astérisques avec la convention suivante : ***, **, * ; test du Chi2 de Wald significatif au seuil 0,001, 0,01, 0,05. Par définition, pour chaque variable sociodémographique, la catégorie de référence possède un OR de 1. Un OR supérieur à 1 indique
une surconsommation relative par rapport à la catégorie de référence pour l’indicateur considéré ; un OR inférieur à 1 indique une sous-consommation relative.
4 : Voir le chapitre Méthodes pour plus de détails.
5 : Évalué par la profession et catégorie sociale (PCS) la plus élevée du couple des parents. Il s’agit de la profession des parents déclarée par les adolescents ce
qui peut entraîner des variations par rapport à la réalité (méconnaissance du métier réellement exercé ou du poste occupé, difficulté à classer correctement le
métier, etc.).
6 : Voir le chapitre Structure familiale et relations dans la famille pour plus de détails.
MEP_SanteEleve.indd 144
05/08/2008 09:04:04
145
Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites
TABLEAU VIII
Expérimentation de boissons alcoolisées et ivresse au cours de la vie à 13 ans
selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés)
Caractéristiques
Sexe
Zep
Redoublement
au cours de la vie
Niveau social
Situation familiale
Modalités
Filles
Garçons
Non
Oui
Non
Oui
Favorisé
Moyen
Défavorisé
Traditionnelle
Recomposée
ou foyer
Monoparentale
% Expérimentation de l’alcool à 13 ans Ivresse au cours de la vie à 13 ans
13 ans % test OR
IC 95 % test % test OR IC 95 % test
53
47
86
14
75
25
24
48
28
74
71
74
77
44
75
66
82
76
58
73
12
73
14
71
ns
***
***
***
ns
1,0
1,2
1,0
0,3
1,0
0,9
1,0
0,8
0,4
1,0
14
17
16
10
15
16
17
17
13
14
1,0-1,5
ns
0,2-0,4
***
0,7-1,1
ns
0,6-1,0
0,3-0,5
ns
***
1,3
0,9-1,7
ns
25
1,1
0,9-1,5
ns
17
1,0-1,5
ns
0,5-1,0
*
0,8-1,5
ns
0,7-1,3
0,5-0,9
ns
*
2,2
1,6-3,1
***
*** 1,3
1,0-1,8
ns
ns
**
ns
*
1,0
1,2
1,0
0,7
1,0
1,1
1,0
1,0
0,7
1,0
TABLEAU IX
Expérimentation de boissons alcoolisées et ivresse au cours de la vie à 15 ans
selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés)
Caractéristiques
Sexe
Zep
Redoublement
au cours de la vie
Niveau social
Situation familiale
Modalités
Filles
Garçons
Non
Oui
Non
Oui
Favorisé
Moyen
Défavorisé
Traditionnelle
Recomposée
ou foyer
Monoparentale
% Expérimentation de l’alcool à 15 ans Ivresse au cours de la vie à 15 ans
15 ans % test OR
IC 95 % test % test OR IC 95 % test
49
51
91
9
60
40
23
48
29
73
83
84
86
56
87
79
90
87
74
83
13
90
14
80
ns
***
***
***
**
cours du mois plus fréquentes. À cet âge, le
niveau social familial n’apparaît pas lié à ces
indicateurs [tableau X].
En contrôlant ces différents facteurs
ainsi que le sexe par le biais de régressions
logistiques, la plupart des liens repérés
précédemment se confirment. Ainsi, entre
11 et 15 ans, l’expérimentation d’alcool ou
d’ivresse restent liées à l’appartenance à
MEP_SanteEleve.indd 145
1,0
1,2
1,0
0,3
1,0
0,8
1,0
0,9
0,4
1,0
38
44
42
27
39
43
46
42
35
39
0,9-1,5
ns
0,2-0,4
***
0,6-1,0
*
0,6-1,2
0,3-0,6
ns
***
2,2
1,4-3,4
***
46
1,1
0,8-1,5
ns
46
1,0
1,3
1,0
*** 0,5
1,0
* 1,3
1,0
0,8
*** 0,6
1,0
**
*
1,1-1,5
**
0,4-0,7
***
1,1-1,6
**
0,7-1,0
0,5-0,8
ns
***
1,3
1,0-1,7
*
1,4
1,1-1,8
**
une famille aisée sur le plan économique,
ainsi qu’à une scolarisation réussie (pas
de redoublement) dans une école qui n’est
pas inscrite en zone d’éducation prioritaire.
À 15 ans, ces liens sont toujours marqués
pour l’usage régulier ou l’ivresse au cours du
mois précédant l’enquête.
Ainsi globalement, durant la primo-adolescence, la consommation de boissons alcoo-
05/08/2008 09:04:04
146
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
TABLEAU X
Usage régulier de boissons alcoolisées et ivresse au cours du mois précédent
à 15 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés)
Caractéristiques
Sexe
Zep
Redoublement
au cours de la vie
Niveau social
Situation familiale
Modalités
Filles
Garçons
Non
Oui
Non
Oui
Favorisé
Moyen
Défavorisé
Traditionnelle
Recomposée
ou foyer
Monoparentale
Usage régulier d’alcool à 15 ans
Ivresse au cours du mois à 15 ans
%
15 ans % test OR
IC 95 % test % test OR IC 95 % test
49
51
91
9
60
40
5
11
9
6
7
11
23
48
29
73
11
8
8
8
13
10
14
10
***
ns
**
ns
ns
1,0
2,2
1,0
0,7
1,0
1,6
1,6-3,0
***
0,4-1,2
ns
1,2-2,2
**
12
20
17
11
14
19
1,0
*** 1,8
1,0
* 0,6
1,0
** 1,4
1,0
0,8
0,7
1,0
1,4-2,3
***
0,3-0,9
*
1,1-1,8
**
0,6-1,1
0,5-1,0
ns
*
1,0
0,6
0,6
1,0
0,4-0,9
0,4-0,9
*
*
18
16
15
14
1,2
0,8-1,8
ns
21
1,5
1,1-2,1
**
1,3
0,8-1,9
ns
22
*** 1,7
1,3-2,3
***
ns
TABLEAU XI
Usage régulier de boissons alcoolisées à 15 ans selon les sorties, l’activité sportive
et la santé perçue (% et OR ajustés)
Caractéristiques
Sexe
Zep
Redoublement au cours de la vie
Niveau social
Situation familiale
Activité sportive
Sorties en soirée avec ses amis
Santé perçue
MEP_SanteEleve.indd 146
Modalités
Filles
Garçons
Non
Oui
Non
Oui
Favorisé
Moyen
Défavorisé
Traditionnelle
Recomposée ou foyer
Monoparentale
Jamais ou moins d’1 fois par
semaine
1 à 3 fois par semaine
4 fois ou plus par semaine
Jamais ou moins d’1 fois par
semaine
1 à 3 fois par semaine
4 fois par semaine ou plus
Excellente ou bonne
Assez bonne ou mauvaise
%
15 ans
%
49
51
91
9
60
40
23
48
29
73
13
14
5
11
9
6
7
11
11
8
8
8
10
10
25
7
50
25
8
12
Test
***
ns
**
ns
ns
OR
1,0
2,1
1,0
0,6
1,0
1,3
1,0
0,6
0,6
1,0
1,2
1,2
IC 95 %
Test
1,4-3,0
***
0,3-1,1
ns
0,9-1,9
ns
0,4-0,9
0,4-0,9
**
*
0,8-1,9
0,8-1,8
ns
ns
0,6-1,4
0,7-1,8
ns
ns
1,7-4,1
2,6-7,5
***
***
1,1-2,6
*
1,0
*
0,9
1,1
35
4
1,0
52
13
85
15
10
17
8
12
2,6
4,4
1,0
1,7
***
*
05/08/2008 09:04:04
147
Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites
lisées ainsi que l’ivresse qui peut en résulter
restent plus répandues dans les milieux
aisés que dans les milieux populaires, et plus
communes parmi les jeunes qui ne sont pas en
difficulté scolairement ou qui ne sont pas scolarisés dans des établissements réputés difficiles.
Ce résultat général vient confirmer les résultats
observés parmi les adolescents de 17 ans interrogés en 2005 dans l’enquête Escapad [1].
Santé, sociabilité et usage
de boissons alcoolisées
Il existe un lien fort entre la fréquence des
soirées entre amis et l’usage régulier de
boissons alcoolisées à 15 ans, aussi bien
parmi les filles que parmi les garçons. Si
les filles qui sortent peu ou moyennement
boivent nettement moins que leurs homologues masculins, celles qui sortent beaucoup
sont en revanche aussi nombreuses que les
garçons à boire régulièrement de l’alcool
(17 %). Ce lien est largement confirmé par
la modélisation logistique et le contrôle des
facteurs sociodémographiques afférants,
l’odds-ratio s’élevant à 4,4 pour les jeunes de
15 ans faisant état de fréquentes sorties entre
amis par rapport aux jeunes qui ne sortent
jamais [tableau XI]. Ce lien entre sociabilité
et consommation de boissons alcoolisées a
déjà été démontré parmi les adolescents de
17 ans lors de l’enquête Escapad [1].
Le lien entre pratique sportive et alcoolisation apparaît moins évident. Ce sont
les garçons qui font du sport modérément
qui présentent le niveau d’usage régulier
de boissons alcoolisées le plus faible. Les
adolescents faisant beaucoup de sport s’avèrent particulièrement consommateurs. Ce
résultat est analogue à celui qui a été observé
par ailleurs [9]. D’autres études ont montré
que l’activité sportive est plutôt de nature à
éloigner des usages, sauf lorsqu’elle offre
des opportunités d’isolement par rapport à
la surveillance des adultes [16, 17]. Chez les
filles, la tendance qui semble se dessiner sur
MEP_SanteEleve.indd 147
la figure 6 n’est pas statistiquement significative. Ces résultats rejoignent ceux d’études
antérieures qui montraient que certaines
disciplines particulièrement masculines,
telles que le football, le handball ou le rugby,
peuvent en outre devenir l’ultime bastion
de valeurs viriles et martiales qui s’avèrent
fréquemment associées à une sociabilité
alcoolisée [18]. La relation entre l’activité
sportive et les consommations de produits
psychoactifs doit donc être interprétée avec
prudence : son sens dépend ainsi de l’âge
des répondants, du type de sport pratiqué et
de son intensité [9]. Pour preuve, la régression logistique réalisée sur les données
HBSC annule le lien entre pratique sportive
et usage régulier de boissons alcoolisées.
Enfin la santé perçue est liée à une
consommation régulière de boissons alcoolisées, les jeunes jugeant leur santé excellente ou bonne buvant moins que les autres.
Ce résultat est confirmé par la modélisation
logistique [tableau XI].
FIGURE 6
Usage régulier de boissons alcoolisées
à 15 ans, en fonction du sexe,
de la fréquence des sorties
et de l’activité sportive (en %)
30 %
20 %
17,1
16,7
13,2
12,9
12,5
10,2
10 %
8,5
5,7
5,0
5,0
5,1
2,7
0%
jamais ou moins
1 ou 3 fois
4 fois par semaine
d’1 fois par semaine
par semaine
ou plus
activités sportives — garçons
activités sportives — filles
sorties en soirées avec ses amis — garçons
sorties en soirées avec ses amis — filles
05/08/2008 09:04:04
148
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
DISCUSSION
L’alcool demeure la substance psychoactive la plus largement consommée à la
primo-adolescence. Du point de vue de sa
consommation de boissons alcoolisées et
ses niveaux d’ivresse déclarés, la France se
situe dans la deuxième moitié des pays de
l’échantillon HBSC. La position française
reste ainsi médiane pour la plupart des
alcools, même si elle se trouve légèrement plus en retrait concernant l’usage de
bière. L’ivresse y est également assez peu
répandue en comparaison avec les autres
pays. C’est en Europe du Nord (Lettonie,
Danemark et Pays de Galles) que les
niveaux d’ivresse sont les plus élevés. Cette
cartographie recoupe très largement celle
observées en 2003 grâce à l’enquête Espad
[5, 15].
Il est délicat de dégager une tendance
sur la consommation de boissons alcoolisées entre l’enquête 2002 et l’enquête 2006,
certaines questions s’avérant différentes.
Néanmoins 30 % des jeunes de 15 ans
déclaraient avoir connu un épisode d’ivresse
alcoolique au cours de leur vie en 2002 : ils
sont désormais 41 % dans ce cas. Cette nette
augmentation coïncide avec l’évolution
constatée entre 2003 et 2005 dans l’enquête
Escapad [1]. Notons que l’ivresse alcoolique est un comportement plutôt répandu
parmi les jeunes générations et qu’elle
devient plus rare à l’âge adulte, bien que la
consommation régulière y soit notablement
plus répandue [19]. Les données d’HBSC ne
permettent toutefois pas de documenter la
récurrence des ivresses et donc de décrire
les signes d’une consommation problématique d’alcool.
L’enquête HBSC révèle que l’alcool,
substance psychoactive la plus précocement
expérimentée, connaît une nette augmentation de sa consommation régulière entre
MEP_SanteEleve.indd 148
l’âge de 11 ans et 15 ans pour atteindre un
niveau certes en deçà de ce qui est observé
en population adulte, mais à peine inférieur
à celui des jeunes de 17 ans. Ce constat
suggère que l’installation dans la consommation régulière est précoce et que la
fréquence de consommation de boissons
alcoolisées varie assez peu entre 15 et
17 ans. En revanche, les préférences pour
les types de boissons alcoolisées varient
tout au long de l’adolescence, entre 11 et
15 ans, mais également au-delà : le portrait
dressé à la fin de l’adolescence auprès des
17 ans montre au regard de ces résultats
que la bière et les alcools forts prennent de
plus en plus de place avec l’avancée en âge
[1]. Par ailleurs, peu de différences apparaissent concernant la diffusion de l’alcool entre
filles et garçons. L’usage fréquent demeure
en revanche le fait des garçons, tout comme
l’ivresse alcoolique.
Cette enquête permet également de
mettre en évidence un certain nombre de
facteurs associés à la consommation alcoolique et l’ivresse des adolescents de 11 à
15 ans. Un parcours scolaire chaotique, vivre
dans une famille recomposée ou monoparentale, mais également un milieu social
favorisé caractérisent en partie le « profil »
du jeune consommateur. La fréquentation
d’un établissement non inscrit en Zep est
également un facteur associé à la consommation d’alcool. Outre par des différences
culturelles, ce résultat pourrait s’expliquer
par le fait que l’encadrement scolaire est
plus important en Zep, ce qui augmente de
fait la surveillance. Par ailleurs, la fréquence
de consommation est très nettement
associée à la fréquence des sorties amicales
nocturnes, confirmant que les usages sont
très largement collectifs et inscrits dans le
cadre festif à ces jeunes âges.
05/08/2008 09:04:04
149
Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites
CANNABIS
INTRODUCTION
À 17 ans, la majorité des jeunes Français
déclare avoir déjà expérimenté le cannabis
[20], à 16 ans leurs niveaux de consommation au cours du mois sont parmi les plus
élevés en Europe [15]. Il en est de même à
15 ans, comme le confirme notre enquête,
la France se situant en 6e position parmi les
41 pays ou régions participants (en 2002,
la France se situait en 10e position parmi
les 32 pays ou régions participants pour ce
qui était de la consommation dans la vie
entière, et à la 8e place pour la consommation dans les douze mois précédents [21]).
Le cannabis est ainsi la première drogue
illicite communément consommée par les
adolescents [4].
MÉTHODES
Le questionnaire HBSC 2006 comprend
deux modules de questions sur les usages de
cannabis.
Le premier, posé aux seuls élèves de
15 ans, questionne directement la fréquence
de consommation au cours de différentes
périodes (la vie, les douze derniers mois
et les trente derniers jours) : « As-tu déjà
consommé du cannabis (haschich, joint, shit,
herbe, « H », marijuana) ? », avec sept
modalités de fréquence comme options de
réponse : « Jamais/1 ou 2 fois/3 à 5 fois/…/
40 fois ou plus ».
Le second module renseigne sur l’âge
d’initiation : « À quel âge as-tu fait les choses
suivantes pour la première fois ? – Fumer du
cannabis (joint, shit, herbe, « H », …) ». Six
modalités de réponses sont proposées à
l’adolescent : « Jamais/11 ans ou moins/
12 ans/13 ans/14 ans/15 ans ou plus ». Cette
question est utilisée pour déterminer le
niveau d’expérimentation des élèves de
11 ans et 13 ans pour lesquels le questionnaire ne comportait pas de question ad hoc
contrairement à celui des 15 ans (NB : est
considéré ici comme expérimentateur un
élève qui déclare un âge à cette question).
RÉSULTATS
DESCRIPTION DES USAGES
Niveaux de consommation
de cannabis
L’expérimentation du cannabis est très rare
chez les plus jeunes et ne concerne qu’un
jeune sur vingt à 13 ans. Tant parmi les filles
que parmi les garçons, les différents usages
atteignent des niveaux plus conséquents à
15 ans. Les usages réguliers de cannabis sont
en revanche peu fréquents à 15 ans, avec
MEP_SanteEleve.indd 149
moins de 5 % des jeunes interrogés, et sont
plutôt le fait des garçons, presque trois fois
plus nombreux que les filles [tableau XII].
Les élèves de 15 ans ont déclaré avoir
expérimenté le cannabis à 14 ans en
moyenne, l’écart entre les sexes n’étant pas
significatif. Cet âge moyen dissimule une
situation contrastée comme l’indique la
figure 7 qui montre que plus l’âge d’initiation au cannabis est précoce, plus grande
est la propension à en consommer régulièrement à 15 ans.
05/08/2008 09:04:05
150
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
TABLEAU XII
Usages de cannabis, en fonction de l’âge et du sexe (en %)
Garçons
Filles
1
5
30
23
14
5
14,0
1
4
25
20
11
2
14,1
11 ans
13 ans
15 ans
15 ans
15 ans
15 ans
15 ans
Expérimentation
Usage au cours des 12 derniers mois
Usage au cours des 30 derniers jours
Usage régulier
Âge d’expérimentation (année)3
Sex ratio1
2,2
1,3
1,2
1,1
1,1
1,3
2,7
ns
ns
*
ns
*
***
ns
Ratio 13/11
Ensemble Ratio
15/131,2
1
5
28
21
12
3
14,1
4,4
5,7
***
***
* : p < 0,05 ; ** < 0,01 ; *** < 0,001.
2 : Ratio 13 ans/11 ans dans la ligne des 13 ans et ratio 15 ans/13 ans dans la ligne des 15 ans.
3 : 578 élèves âgés de 15 ans sur 612 expérimentateurs ont déclaré un âge d’expérimentation. Cette question, modifiée en 2006, surévalue légèrement l’âge
moyen d’expérimentation, notamment par rapport à l’exercice 2002, car la première modalité de réponse qui propose « 11 ans ou moins » a été considérée égale
à 11 ans pour le calcul. En 2002, la question était ouverte : par conséquent, des âges inférieurs à 11 ans avaient pu être renseignés.
Un tiers des jeunes de 15 ans ayant expérimenté le cannabis avant l’âge de 12 ans
étaient classés comme usagers réguliers au
moment de l’enquête, ce rapport tombant
à un sur cinq lorsque le premier joint a été
fumé à 13 ans et un sur huit lorsque l’expérimentation a eu lieu à 14 ans [figure 7].
Inversement et fort logiquement, la part
des abstinents au cours des trente derniers
jours croît avec l’âge d’expérimentation. Le
FIGURE 7
Consommation de cannabis
au cours des trente derniers jours
des expérimentateurs à 15 ans
selon l’âge au premier joint (en %)
100 %
18,8
32,7
80 %
6,5
9,2
11,7
16,5
20,3
60 %
14,3
40 %
18,4
20 %
34,7
30,4
16,1
17,4
0%
12 ans ou —
43,5
13 ans
14 ans
âge d’expérimentation
10 fois ou plus (usage régulier)
MEP_SanteEleve.indd 150
53,9
55,7
3 à 9 fois
15 ans
1 ou 2 fois
jamais
lien entre précocité et passage à un usage
régulier, s’il est ici confirmé à 15 ans, apparaît
toutefois moins net que lorsqu’il est observé
à la fin de l’adolescence [4].
Conditions de vie
et usage de cannabis
À 11 ou 13 ans, l’expérimentation de
cannabis semble très peu liée aux caractéristiques sociodémographiques des individus :
à 11 ans, seule l’inscription de l’école en Zep,
tandis qu’à 13 ans, seule l’appartenance à
une famille monoparentale plutôt qu’une
famille traditionnelle ou recomposée sont
associés à une expérimentation un peu plus
fréquente. En particulier, le sexe, la scolarité
ou le niveau social de la famille semblent
largement indépendants de l’expérimentation de cannabis. En outre, il n’y a pas de
permanence des associations statistiques
entre 11 et 13 ans.
Les liens entre usage de cannabis et conditions de vie apparaissent ténus, en partie
à cause du nombre réduit d’expérimentateurs à 11 et 13 ans.L’effet Zep constaté
à 11 ans [tableau XIII] se dilue à 13 ans et
laisse place à l’influence du milieu familial :
comparé à ceux issus d’une famille tradition-
05/08/2008 09:04:05
151
Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites
jeunes issus de familles aisées sur le plan
économique, au sein des familles monoparentales plutôt que traditionnelles, mais
plus rare parmi les élèves dont l’établissement scolaire est inscrit en Zep, contrairement à ce qui est observé à 11 ans.
La consommation au cours des trente
derniers jours, nettement moins répandue,
ne s’avère en revanche liée qu’au sexe et à
la situation familiale : elle est un peu plus
courante parmi les garçons que les filles, et
parmi les jeunes issus de familles monoparentales que traditionnelles.
Ces résultats restent globalement vrais
dans les régressions logistiques multivariées : à 15 ans, l’expérimentation de
cannabis est plus fréquente parmi les élèves
issus de familles favorisées sur le plan
nelle, les jeunes de familles monoparentales
ont presque deux fois plus de risque d’avoir
expérimenté le cannabis au cours de leur
vie.
Cette absence relative de profil sociodémographique associé à l’expérimentation
s’explique en partie par la faiblesse des effectifs d’expérimentateurs au sein des plus
jeunes. Toutefois, il reste probable que l’expérimentation précoce soit relativement imprévisible et qu’elle pourrait plutôt être liée à des
facteurs irréductibles aux caractéristiques
individuelles ou familiales explorées ici.
À l’exception du redoublement, chacune
des variables étudiées ici apparaît associée
à l’expérimentation de cannabis à 15 ans.
L’expérimentation est ainsi plus fréquente
parmi les garçons que les filles, parmi les
TABLEAU XIII
Expérimentation de cannabis à 11 ans et 13 ans
selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés)
Caractéristiques
Modalités
Filles
Garçons
Non
Zep
Oui
Non
Redoublement
au cours de la vie Oui
Favorisé
Niveau social5
Moyen
Défavorisé
Traditionnelle
Situation
Recomposée
familiale6
ou foyer
Monoparentale
Sexe
11 ans
13 ans
%1
%1
11 ans %2 test OR3 IC 95 % test 13 ans % test OR3 IC 95 % test
49
51
91
9
85
15
21
48
32
77
1
1
1
3
1
1
1
1
2
1
11
2
12
0
ns
*
ns
ns
ns
1,0
2,1
1,0
3,0
1,0
1,2
1,0
1,1
1,6
1,0
53
47
86
14
75
25
24
48
28
74
4
5
5
4
5
5
5
5
4
4
ns
12
7
ns
14
7
0,9-5,0
ns
1,2-7,7
*
0,4-3,5
ns
0,3-3,4
0,5-5,3
ns
ns
1,2 0,4-3,7
0,3 0,0-2,1
ns
ns
ns
ns
*
1,0
1,3
1,0
1,0
1,0
1,1
1,0
1,0
0,6
1,0
0,9-1,9
ns
0,5-1,7
ns
0,7-1,8
ns
0,6-1,5
0,3-1,2
ns
ns
1,8 1,0-3,1
*
1,7 1,1-2,9
*
1 : Statistiques descriptives des caractéristiques sociodémographiques.
2 : Lecture : 34 % des jeunes de 13 ans qui ont déjà redoublé ont déjà fumé du tabac.
3 : Les OR dont l’intervalle de confiance à 95 % ne contient pas 1 sont signalés par des astérisques avec la convention suivante :
***, **, * ; test du Chi2 de Wald significatif au seuil 0,001, 0,01, 0,05. Par définition, pour chaque variable sociodémographique,
la catégorie de référence possède un OR de 1. Un OR supérieur à 1 indique une surconsommation relative par rapport
à la catégorie de référence pour l’indicateur considéré ; un OR inférieur à 1 indique une sous-consommation relative.
4 : Voir le chapitre Méthodes pour plus de détails.
5 : Évalué par la profession et la catégorie sociale la plus élevée du couple des parents. Il s’agit de la profession
des parents déclarée par les adolescents, ce qui peut entraîner des variations par rapport à la réalité (méconnaissance
du métier réellement exercé ou du poste occupé, difficulté à classer correctement le métier, etc.).
6 : Voir le chapitre Structure familiale et relations dans la famille pour plus de détails.
MEP_SanteEleve.indd 151
05/08/2008 09:04:05
152
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
économique ou bien monoparentales plutôt
que traditionnelles. En revanche, l’influence
apparemment protectrice de la localisation
en Zep de l’établissement scolaire n’est plus
significative. Les mêmes observations sont
valables pour la consommation au cours des
trente derniers jours [tableau XIV].
La composition du foyer parental et le
niveau économique de la famille sont donc
des éléments primordiaux pour rendre
compte des expérimentations de cannabis
durant la primo-adolescence. Sur le plan
scolaire, le redoublement ne semble pas
jouer de rôle sensible dans un sens ou dans
l’autre, mais le fait de fréquenter un établissement scolaire en Zep joue un rôle différent suivant l’âge et l’usage considérés. À
11 ans, l’inscription en Zep est associée à
une expérimentation un peu plus répandue,
alors que cet effet est nul à 13 ans et inversé
à 15 ans.
Le résultat concernant la famille monoparentale peut s’interpréter comme l’effet d’un
traumatisme lié à une perte ou une séparation parentale. Toutefois, indépendamment
de toute considération psychologique, il
peut aussi refléter une diminution relative
de la présence d’adultes au foyer et donc une
réduction des possibilités de surveillance
formelle ou informelle, ce qui peut accroître
les opportunités de consommer.
La relation positive entre le niveau social
de la famille et la consommation de cannabis
peut quant à elle s’interpréter simplement comme un effet financier, l’achat de
cannabis représentant un investissement
important pour ces adolescents à un âge où
ils sont encore financièrement dépendants,
leur budget étant le plus souvent restreint
à l’argent de poche. Néanmoins, cet effet
n’est sensible qu’à 15 ans : l’expérimentation, surtout parmi les plus jeunes, semble
davantage relever d’une opportunité et donc
ne pas dépendre de moyens économiques
particuliers.
Santé, sociabilité
et usage de cannabis
La sociabilité est illustrée ici par les sorties
entre amis et la pratique sportive. L’usage
de cannabis au cours du mois est très clairement lié à une vie sociale active, pour les
deux sexes [figure 8]. Le taux d’usagers au
TABLEAU XIV
Expérimentation et usage de cannabis au cours des trente derniers jours à 15 ans
selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés)
Caractéristiques
Sexe
Zep
Redoublement
au cours de la vie
Niveau social
Situation familiale
MEP_SanteEleve.indd 152
Modalités
Filles
Garçons
Non
Oui
Non
Oui
Favorisé
Moyen
Défavorisé
Traditionnelle
Recomposée
ou foyer
Monoparentale
%
15 ans %
49
51
91
9
60
40
23
48
29
73
25
30
28
21
27
28
32
28
23
25
13
36
14
31
Expérimentation
test OR
IC 95 %
*
*
ns
**
***
1,0
1,2
1,0
0,7
1,0
1,1
1,0
0,8
0,6
1,0
test
%
11
14
13
10
12
13
14
13
10
11
1,0-1,5
*
0,5-1,0
ns
0,9-1,4
ns
0,6-1,0
0,4-0,8
ns
***
1,7
1,3-2,2
***
17
1,4
1,1-1,8
*
17
Usage dans le mois
test OR IC 95 %
*
ns
ns
1,0
1,3
1,0
0,8
1,0
1,1
1,0
0,9
0,6
1,0
1,0-1,7
Test
*
0,5-1,3
0,9-1,5
0,6-1,2
0,4-0,9
*
1,8
1,3-2,6
***
*** 1,8
1,3-2,5
**
ns
05/08/2008 09:04:05
153
Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites
cours du mois varie du simple au double
(6 à 12 %) pour les jeunes filles ne sortant
pas ou peu comparées à celles sortant
modérément, et triple (6 à 17 %) dans le
cas des garçons. Si les filles sont en général
moins enclines à déclarer un usage récent
de cannabis que les garçons, elles sont en
revanche plus nombreuses à en faire usage
lorsqu’elles sortent fréquemment (respectivement 28 % et 22 %).
Les usages de cannabis n’apparaissent
pas liés aux pratiques sportives des garçons
de 15 ans, les niveaux restant identiques à
14 % quelle que soit la fréquence déclarée de
la pratique durant la semaine. Au contraire,
la consommation de cannabis en fonction
de la fréquence de leurs activités présente
un profil particulier chez les jeunes filles :
l’usage est plus répandu parmi celles ne
pratiquant pas de sport mais aussi parmi les
plus assidues. Cette différence de comportements entre garçons et filles peut sans doute
en partie s’expliquer par les modes de sociabilité différents des deux sexes. Les activités
sportives représentent le plus souvent une
circonstance qui est de nature à éloigner des
usages de substances psychoactives. Cela
dit, les activités sportives peuvent également, en particulier dans le cadre d’activités
se déroulant en dehors d’un club ou du cadre
scolaire, constituer un temps de sociabilité
propice aux consommations car généralement associé à un relâchement du contrôle
adulte. Généralement, ce type de sociabilité,
sous prétexte d’une pratique sportive entre
pairs, concerne nettement moins souvent
les filles que les garçons. Dès lors, parmi les
filles, l’activité sportive se retrouve mécaniquement plus souvent associée à des usages
que parmi les garçons [9, 17]. Le même type
d’interprétation vaut pour les soirées entre
amis, beaucoup plus fortement associées
aux usages de cannabis parmi les filles que
les garçons.
À 15 ans, il n’apparaît qu’un faible lien
statistique entre pratique sportive et usage
MEP_SanteEleve.indd 153
FIGURE 8
Usage de cannabis au cours du mois
à 15 ans, selon le sexe et la fréquence
des sorties et de l’activité sportive (en %)
30 %
28,1
21,7
20 %
16,9
14,3
13,9
10 %
6,0
14,3
13,6
12,0
12,6
8,0
4,6
0%
jamais ou moins
d’1 fois par semaine
1 à 3 fois
par semaine
4 fois par semaine
ou plus
activités sportives — garçons
activités sportives — filles
sorties en soirées avec ses amis — garçons
sorties en soirées avec ses amis — filles
de cannabis au cours du mois [tableau XV].
La pratique d’une activité sportive est
associée à une diminution de la consommation de cannabis.
L’usage de cannabis à 15 ans est très fortement lié à l’intensité de la vie sociale, mesurée
par la fréquence des sorties nocturnes. Un
rythme modéré de sorties vespérales multiplie les risques d’usage par trois ; des sorties
plus fréquentes les multiplient par plus de
six. On notera que le type de sorties envisagé
ici (en soirée avec des amis) renvoie à un
contexte vraisemblablement privé, souvent
libre de tout contrôle parental ou adulte,
et de ce fait plutôt favorable à l’usage de
substances psychoactives et à la transgression de l’interdit légal.
Enfin, la consommation récente de
cannabis est deux fois plus répandue
parmi les jeunes qui jugent avoir une santé
de moindre qualité que parmi ceux qui
s’estiment en bonne ou excellente santé.
Toutefois, du fait de la nature transversale de
notre enquête il est impossible de préciser
la nature de cette relation, en particulier de
05/08/2008 09:04:05
154
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
TABLEAU XV
Usage de cannabis au cours du mois à 15 ans selon les sorties, l’activité sportive
et la santé perçue (% et OR ajustés)
Caractéristiques
Sexe
Zep
Redoublement
au cours de la vie
Niveau social
Situation familiale
Activité sportive
Sorties en soirée
avec ses amis
Santé perçue
Modalités
%
15 ans
%
Filles
Garçons
Non
Oui
Non
Oui
Favorisé
Moyen
Défavorisé
Traditionnelle
Recomposée ou foyer
Monoparentale
Jamais ou moins d’1 fois par semaine
1 à 3 fois par semaine
4 fois ou plus par semaine
Jamais ou moins d’1 fois par semaine
1 à 3 fois par semaine
4 fois par semaine ou plus
Excellente ou bonne
Assez bonne ou mauvaise
49
51
91
9
60
40
23
48
29
73
13
14
25
50
25
35
52
13
85
15
11
14
13
10
12
13
14
13
10
11
17
17
14
11
13
5
14
24
11
21
savoir si ce sont les élèves en moins bonne
santé qui ont plus tendance à consommer
du cannabis, ou s’il s’agit de l’inverse, la
mauvaise santé étant une conséquence de
cet usage actuel.
Test
*
ns
ns
ns
***
ns
***
***
OR
1,0
1,5
1,0
0,7
1,0
0,9
1,0
0,8
0,6
1,0
1,7
1,9
1,0
0,6
0,6
1,0
3,2
6,1
1,0
2,1
IC 95 %
Test
1,1
2,0
**
0,4
1,1
ns
0,7
1,2
ns
0,6
0,4
1,1
0,8
ns
**
1,2
1,3
2,4
2,7
**
***
0,5
0,4
0,9
1,0
ns
*
2,2
3,9
4,5
9,6
***
***
1,5
2,9
***
Les résultats concernant l’association
entre sorties entre amis et perception de
son état de santé restent confirmés dans
une régression logistique [tableau XV].
DISCUSSION
Le cannabis est la première substance
illicite déclarée en France, pays qui fait
d’ailleurs partie des pays les plus consommateurs en Europe, selon les données
HBSC : à 15 ans, la France occupe la 6 e
place (les trois premières places sont
occupées par le Canada, l’Espagne et les
États-Unis). Ce résultat confirme des observations plus anciennes obtenues grâce à
l’exercice précédent d’HBSC et à l’enquête
Espad 2003 auprès des élèves de 16 ans [5,
11].
MEP_SanteEleve.indd 154
Alors que la consommation de tabac s’est
féminisée, l’usage du cannabis demeure
toujours plus marqué chez les garçons. Son
expérimentation précoce est rare (seuls 5 %
des élèves de 13 ans disent en avoir déjà fumé
au cours de leur vie) et est plus commune à
15 ans. Actuellement, son usage se généralise pour atteindre un pic vers 20 ans, puis
décroître sensiblement après 25 ans [22].
L’usage de cannabis chez les jeunes
adolescents semble stagner depuis 2002 :
la comparaison des derniers exercices des
05/08/2008 09:04:06
155
Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites
enquêtes HBSC montre que 29 % des élèves
de 15 ans avaient déclaré en avoir déjà fumé
en 2002, contre 28 % en 2006. D’autres
enquêtes permettent de mettre en perspective les résultats présentés : entre 2000 et
2005, l’expérimentation du cannabis a connu
une augmentation sensible en population
générale, et son usage concerne l’ensemble
des classes de la société française. Cette
tendance à la hausse n’est plus de mise
concernant les adolescents et jeunes
adultes, dont les niveaux d’expérimentation
stagnent depuis 2002. La proportion des
usages réguliers (au moins dix fois au cours
du mois écoulé) a pour sa part connu une
hausse entre 2000 et 2005 chez les jeunes
adultes (15-34 ans), l’enquête Escapad
permettant de montrer qu’à 17 ans, cette
hausse a surtout eu lieu entre 2000 et 2003
et qu’elle semble plafonner depuis [1].
Le sex ratio mesuré pour l’expérimentation
est stable depuis 2002, aux alentours de 1,2.
En revanche, le sex ratio associé à l’usage de
cannabis au cours des douze derniers mois
a diminué entre les deux exercices d’HBSC,
passant de 1,4 à 1,1 en 2006. Il semblerait
donc que les comportements des garçons et
des filles aient convergé depuis cette date.
L’analyse de la dernière enquête Escapad
produit un résultat similaire : l’écart entre les
garçons et les filles de 17 ans s’est maintenu
entre 2000 et 2005 pour l’usage au cours
des trente derniers jours (il vaut toujours
1,5), mais a baissé entre 2000 et 2005 pour
l’usage régulier (au moins 10 au cours des
trente derniers jours), passant de 2,8 sur
la période 2000-2002 à presque 2,4 sur la
période 2003-2005. La faiblesse des sex ratio
mesurés dans HBSC est partiellement due
MEP_SanteEleve.indd 155
aux indicateurs d’usages sur lesquels ils sont
calculés, ainsi qu’à l’âge des répondants.
Les écarts entre garçons et filles sont faibles
pour les usages peu fréquents comme ceux
étudiés dans HBSC et diminuent globalement avec l’âge des répondants (qui
conditionne en grande partie la fréquence
d’usage). Néanmoins, les résultats observés
dans HBSC et Escapad sont concordants :
les comportements de consommation de
cannabis des garçons et des filles semblent
avoir légèrement convergé depuis quelques
années.
L’analyse ne laisse pas entrevoir de lien
significatif entre le parcours scolaire ou la
fréquentation d’un établissement scolaire
en Zep et la consommation de cannabis au
cours des douze derniers mois, parmi les
15 ans. Toutefois, l’enquête Escapad [1] qui
interroge des adolescents un peu plus âgés,
a montré à plusieurs reprises l’existence
d’un lien important entre redoublement
ou situation scolaire dégradée (inscription dans une filière professionnalisante ou
sortie du système scolaire) et usage régulier
de cannabis. En revanche, les deux enquêtes
montrent toutes deux l’influence du milieu
familial, qu’il s’agisse de la séparation
parentale ou de la possession d’un important capital économique familial. L’enquête
HBSC confirme que les pratiques atypiques (expérimentation de cannabis avant
14 ans et usage régulier dès l’âge de 15 ans)
sont plus courantes en milieu défavorisé,
tandis que les pratiques d’expérimentation apparaissent plus courantes dans les
milieux favorisés. Cette tendance a déjà été
observée dans les enquêtes récentes sur les
usages de drogues.
05/08/2008 09:04:06
156
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
COMPLÉMENT : LES AUTRES DROGUES ILLICITES
MÉTHODES ET PRÉCAUTIONS D’INTERPRÉTATION
L’interrogation des plus jeunes sur les
produits psychoactifs pose de nombreux
problèmes méthodologiques et éthiques.
Les mesures peuvent en effet être entachées
d’imprécision du fait de la méconnaissance
des produits ou de problèmes de compréhension des questions, dont la formulation
a alors une importance cruciale [4]. Ceci
est particulièrement vrai pour les produits
rares ou ayant de nombreuses appellations.
Ces points et leur influence sur les niveaux
d’usage seront discutés à la fin du chapitre.
Les questions portant sur les drogues
illicites ont été adaptées à l’âge des élèves
interrogés, notamment pour les drogues
illicites autres que le cannabis. En effet, de
11 à 13 ans, une seule question générique
était posée, portant sur la consommation
d’un « autre produit » au cours de la vie,
dont la formulation était la suivante : « Si tu
as fait les choses suivantes, précise à quel âge
(Réponses : « jamais, à 11 ans ou moins, 12 ans,
13 ans, 14 ans, 15 ou plus ») : boire de l’alcool
(plus qu’un petit peu) ; être ivre (soûl, soûle) ;
fumer une cigarette (plus qu’une bouffée) ;
fumer du cannabis (joint, shit, herbe, « H »,
etc.) ; prendre une drogue autre que l’alcool, le
tabac ou le cannabis ».
À 15 ans, ce questionnement général se
doublait d’interrogations sur la consommation de sept substances spécifiques
au cours des douze derniers mois dont la
formulation était la suivante : « As-tu déjà
consommé une ou plusieurs de ces drogues
au cours des douze derniers mois (Réponses :
« jamais, 1 ou 2 fois, 3 à 5 fois, 6 à 9 fois, 10
à 19 fois, 20 à 39 fois, 40 fois ou plus ») ? :
ecstasy ; stimulants (amphétamines, speed) ;
héroïne, opium, morphine ; médicaments
pour te droguer ; cocaïne, crack, coke ; colles
ou solvants respirés ; LSD ; autre drogue,
laquelle ? ». Il subsiste donc une catégorie
« Autre drogue », dont la nature n’est pas
connue : les substances qu’elle recouvre
peuvent soit être d’autres drogues illicites
(comme les champignons hallucinogènes),
soit être des substances déjà citées mais
connues sous un autre nom, soit encore
être des produits non psychotropes, considérés à tort comme tels par les répondants.
Dans ce chapitre, nous avons donc pris
le parti, après une brève présentation des
niveaux d’expérimentation à 11 et 13 ans,
de ne présenter que les usages au cours
des douze derniers mois des substances
nommées, à 15 ans.
RÉSULTATS
DESCRIPTION DES USAGES
Niveaux de consommation
de drogues illicites autres
que le cannabis
À l’exclusion de celle de cannabis, l’expérimentation de drogues illicites s’avère rare,
mais progresse très vite avec l’âge des élèves
interrogés : la proportion d’expérimenta-
MEP_SanteEleve.indd 156
teurs est ainsi près de trois fois plus importante à 13 ans qu’à 11, et près de neuf fois
plus élevée à 15 ans qu’à 13 [tableau XVI].
L’usage au cours des douze derniers mois
s’élève à 10 % si l’on exclut la catégorie
résiduelle des « autres substances ». À
15 ans, l’analyse montre que la polyconsommation reste très rare : seulement 3 %
des élèves ont consommé au moins deux
produits au cours de cette période.
05/08/2008 09:04:06
157
Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites
TABLEAU XVI
Usages d’une drogue illicite autre que le cannabis, en fonction de l’âge et du sexe (en %)
Garçons
Filles
Sex ratio1
Ratio 13/11
Ratio 15/131,2
Ensemble
Expérimentation
11 ans
13 ans
1
2
1
2
1,3
1,4
ns
ns
1
2
Usage au cours des douze derniers mois
(hors « autre drogue »)5
15 ans
10
10
1,0
ns
10
2,8
***
* : p < 0,05 ; ** < 0,01 ; *** < 0,001.
2 : Ratio 13 ans/11 ans dans la ligne des 13 ans et ratio 15 ans/13 ans dans la ligne des 15 ans.
3 : Il s’agit de la mesurée tirée de la question concernant la prise d’une « drogue autre que l’alcool, le tabac ou le cannabis ».
4 : Au moins une consommation d’un produit parmi les suivants : ecstasy ; stimulants (amphétamines, speed) ; héroïne, opium, morphine ; médicaments pour te
droguer ; cocaïne, crack, coke ; colles ou solvants respirés ; LSD ; autre drogue.
5 : Cette mesure ne comprend que les réponses aux sept premières substances explicitement citées au point 4.
À tous ces âges, garçons et filles présentent les mêmes niveaux d’expérimentation.
La figure 9 montre que, parmi les sept
drogues illicites (à l’exception du cannabis)
ou détournées citées dans le questionnaire,
ce sont les produits à inhaler qui sont les
plus couramment consommés à 15 ans,
avec 5 % d’usagers. La consommation de
cocaïne et crack d’un côté et amphétamines
ou speed de l’autre est déclarée par près de
3 % des jeunes, celle de médicaments pour
se droguer par environ 2 %, mais l’ecstasy,
l’héroïne et le LSD se situent autour de la
barre des 1 %. Toutes ces déclarations sont
partagées par les garçons et les filles, sans
différence entre les sexes, à l’exception
notable des médicaments psychotropes
détournés, qui tendent à être plus communs
FIGURE 9
Usage des autres drogues au cours des douze derniers mois, à 15 ans en fonction du sexe (en %)
30 %
20 %
10 %
8,1
6,8
4,7 5,3
2,8 2,6
2,7
3,0
1,8
1,1
1,3 0,8
1,2 0,9
0,5 0,6
ecstasy
héroïne
LSD
0%
inhalants
cocaïne, crack
amphétamines,
speed
médicaments
garçons
MEP_SanteEleve.indd 157
autre drogue
filles
05/08/2008 09:04:06
158
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
parmi les filles (3 % vs 1 %). La majorité
des jeunes de 15 ans ayant consommé une
de ces sept substances n’en a pris qu’une
seule. Ainsi, 7 % des jeunes sont dans ce
cas de figure, alors qu’ils sont seulement
3 % à déclarer avoir consommé au moins
deux substances différentes. Le nombre
moyen de drogues illicites (hors cannabis)
ou détournées s’élève à 1,5, aussi bien parmi
les filles que parmi les garçons. Notons
enfin que la catégorie résiduelle des « autres
substances » est citée par 8 % des jeunes
de 15 ans interrogés, là aussi sans distinction entre les sexes. Étant donné l’ampleur
du niveau observé pour cette catégorie et la
difficulté à la décrire précisément, la suite
de l’analyse ne s’effectuera qu’à partir de
l’usage d’au moins une des sept drogues
explicitement nommées précédemment.
Cette analyse multivariée montre également
une relation importante entre ces données
d’usage et la zone de scolarisation de l’établissement scolaire analogue à celle qui a été
observée pour les substances étudiées dans
les chapitres précédents : la consommation
est plus faible en Zep qu’ailleurs, même en
contrôlant le parcours scolaire, la situation
familiale et le niveau social des parents.
Une analyse similaire [tableau XVII, partie
de droite] montre que la consommation d’un
stimulant (amphétamines, cocaïne, crack
ou ecstasy) au cours des douze derniers
mois est liée au redoublement au cours de
la vie mais pas à la situation familiale ni
au niveau économique de la famille ou à la
zone de scolarisation des élèves. Ce résultat
demeure vrai dans la régression logistique
multivariée.
Conditions de vie
et usage de drogues illicites
autres que le cannabis
Santé, sociabilité
et usage d’une drogue illicite
autre que le cannabis
Avant 15 ans, les niveaux d’expérimentation sont trop bas pour permettre la mise en
évidence d’associations significatives avec
les caractéristiques sociodémographiques
mobilisées pour l’analyse. À 15 ans, l’usage
au cours des douze derniers mois apparaît
plus fréquent parmi les élèves qui ne vivent
pas avec leurs deux parents biologiques, mais
dans une famille monoparentale. Dans un
modèle de régression logistique contrôlant
d’autres caractéristiques, ces résultats sont
confirmés [tableau XVII, partie de gauche].
La pratique d’une activité sportive ne s’avère
pas liée à la consommation d’une autre
drogue illicite que le cannabis, [tableau XVIII].
En revanche, elle apparaît fortement liée la
fréquence des soirées amicales ainsi qu’à
une dégradation de l’état de santé perçu. Ces
résultats restent vrais dans des régressions
logistiques lorsque l’on contrôle le sexe, l’inscription de l’établissement scolaire en Zep,
l’occurrence d’un redoublement au cours de
la scolarité, le milieu économique familial et
le type de famille.
DISCUSSION
L’enquête montre que les expérimentations de produits psychoactifs illicites ou
détournés, hors cannabis, se diffusent relativement vite au cours de l’adolescence, mais
leurs usages restent très marginaux durant
cette période.
MEP_SanteEleve.indd 158
À 15 ans, près d’un élève de 15 ans sur six
dit ainsi avoir déjà pris, au cours des douze
derniers mois une substance parmi l’ecstasy, les stimulants (amphétamines, speed),
l’héroïne (opium, morphine), les médicaments pour se droguer, la cocaïne (crack,
05/08/2008 09:04:06
159
Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites
TABLEAU XVII
Usage au cours des douze derniers mois d’une autre drogue que le cannabis ou de stimulants
à 15 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés)
%à
15 ans
Sexe
Zep
Redoublement
au cours de la vie
Niveau social
Situation familiale
Filles
Garçons
Non
Oui
Non
Oui
Favorisé
Moyen
Défavorisé
Traditionnelle
Recomposée
ou foyer
Monoparentale
Usage d’une drogue illicite
Usage de stimulants
hors cannabis1
(ecstasy, cocaïne, amphétamines)
% test OR
IC 95 % test % test OR IC 95 % test
49
51
91
9
60
40
23
48
29
73
10
10
10
5
9
10
10
11
9
8
13
13
14
13
ns
*
ns
ns
**
1,0
0,9
1,0
0,5
1,0
1,2
1,0
1,1
0,8
1,0
0,7-1,3
ns
0,2-0,9
*
0,9-1,6
ns
0,8-1,6
0,5-1,2
ns
ns
4
5
5
3
4
6
4
5
5
4
1,6
1,1-2,4
*
7
1,7
1,2-2,5
**
6
ns
ns
**
ns
ns
1,0
1,2
1,0
0,5
1,0
1,8
1,0
1,1
0,9
1,0
0,8-1,7
ns
0,2-1,3
ns
1,2-2,8
**
0,7-1,9
0,5-1,6
ns
ns
1,6
0,9-2,6
ns
1,6
0,9-2,7
ns
1 : Il s’agit de la consommation d’au moins un produit parmi : ecstasy ; stimulants (amphétamines, speed) ; héroïne, opium, morphine ; médicaments pour te
droguer ; cocaïne, crack, coke ; colles ou solvants respirés ; LSD.
TABLEAU XVIII
Usage au cours des douze derniers mois d’une drogue autre que le cannabis parmi les sept
citées1 à 15 ans selon les sorties, l’activité sportive et la santé perçue (% et OR ajustés)
Caractéristiques
Sexe
Zep
Redoublement
au cours de la vie
Niveau social
Situation familiale
Activité sportive
Sorties en soirée
avec ses amis
Santé perçue
Modalités
%
15 ans
%
Filles
Garçons
Non
Oui
Non
Oui
Favorisé
Moyen
Défavorisé
Traditionnelle
Recomposée ou foyer
Monoparentale
Jamais ou moins d’1 fois par semaine
1 à 3 fois par semaine
4 fois ou plus par semaine
Jamais ou moins d’1 fois par semaine
1 à 3 fois par semaine
4 fois par semaine ou plus
Excellente ou bonne
Assez bonne ou mauvaise
49
51
91
9
60
40
23
48
29
73
13
14
25
50
25
35
52
13
85
15
10
10
10
5
9
10
10
11
9
8
13
13
10
10
9
7
10
16
9
16
Test
ns
*
ns
ns
**
ns
***
***
OR
1,0
1,0
1,0
0,4
1,0
1,0
1,0
1,1
0,8
1,0
1,6
1,6
1,0
1,1
0,9
1,0
1,6
3,0
1,0
1,8
IC 95 %
Test
0,7-1,3
ns
0,2-1,8
*
0,7-1,4
ns
0,8-1,6
0,5-1,2
ns
ns
1,1-2,4
1,1-2,4
*
*
0,8-1,6
0,5-1,4
ns
ns
1,2-2,3
1,9-4,7
**
***
1,3-2,7
***
1 : Ecstasy ; stimulants (amphétamines, speed) ; héroïne, opium, morphine ; médicaments pour te droguer ; cocaïne, crack, coke ; colles ou solvants respirés ; LSD.
MEP_SanteEleve.indd 159
05/08/2008 09:04:06
160
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
coke), les colles ou solvants respirés et le LSD.
L’analyse détaillée montre que les niveaux de
consommation au cours des douze derniers
mois sont inférieurs à 5 % et qu’ils culminent pour les produits à inhaler : la cocaïne,
les amphétamines et les médicaments pris
dans le but de se droguer ont été déclarés par
moins de 3 % des jeunes de 15 ans, tandis
que l’ecstasy, l’héroïne et le LSD présentent
des niveaux avoisinant à peine les 1 %. Ces
usages sont dans la très grande majorité des
cas des expérimentations. La poly-expérimentation est très rare puisqu’à peine 3 %
des élèves ont consommé au moins deux
produits au cours de cette période.
Entre 11 et 13 ans, l’expérimentation de
telles substances est difficilement associable
à un profil sociodémographique particulier. Il
faut peut-être voir dans cette imprédictibilité
apparente le signe que ces premiers usages
sont rares (moins de 2 % des élèves sont
concernés à 13 ans) et sont le fait d’occasions dont la nature est indépendante des
déterminants sociaux classiques. À 15 ans,
les facteurs associés à ces consommations
sont l’appartenance à une famille monoparentale, recomposée, tandis que l’inscription de l’établissement scolaire en zone
d’éducation prioritaire apparaît protéger de
ces usages. Aucune association significative
n’est mise au jour avec le sexe, le parcours
scolaire ou le niveau social de la famille tel
qu’il peut être apprécié et renseigné par
l’enfant interrogé.
Ces consommations de produits psychoactifs illicites sont très nettement liées au mode
de vie des jeunes : elles sont beaucoup plus
fréquentes parmi ceux qui ont une sociabilité
intense et sortent fréquemment le soir entre
amis. En revanche, elles ne sont pas liées à la
pratique d’une activité sportive. Par ailleurs,
elles apparaissent liées à une dégradation
de l’état général de santé perçu. Ces résultats sont similaires à ceux observés pour les
usages des autres produits psychoactifs,
licites ou non.
MEP_SanteEleve.indd 160
Si l’analyse des liens entre usage de
produits et caractéristiques sociodémographiques ne pose pas de véritable problème,
l’appréciation de l’élévation des niveaux
d’usage en tant que telle doit être assortie
de nombreuses remarques méthodologiques. En effet, ceux-ci apparaissent singulièrement élevés relativement à ceux observés
l’année précédente (en 2005), et à un âge
plus élevé, 17 ans, dans l’enquête Escapad.
Ainsi, trois substances semblent 3 plus
consommées au cours des douze derniers
mois dans HBSC que dans Escapad : les
produits à inhaler (5 % vs 1,7 %) la cocaïne/
crack (3 % vs 1,9 %), l’héroïne (1 % vs 0,4 %).
Deux substances présentent des niveaux
très proches dans les deux enquêtes : le LSD
(1 % vs 0,8 %) et les amphétamines (2 % vs
1,6 %). Seule l’ecstasy apparaît un peu plus
fréquente à 17 ans dans Escapad (2,6 % vs
1 %). Ces comparaisons sont à prendre avec
prudence, pour plusieurs raisons.
D’abord, les années d’enquêtes, les
questions posées et les contextes d’interrogation, tout autant que les publics diffèrent
(élèves uniquement, d’écoles primaires,
de collèges et de lycée dans HBSC, jeunes
Français élèves mais aussi apprentis et jeunes
sortis du système scolaire dans Escapad), ce
qui rend la comparaison fragile.
Ensuite, la simple différence d’âge est
elle aussi susceptible d’induire un biais
dans l’interprétation de la mesure. En effet
si l’on s’accorde sur le fait que les expérimentations de produits psychoactifs s’étalent tout au long de l’adolescence, et ce
pour toutes les générations, il est probable
que les usages dans l’année soient plus
souvent des expérimentations pour les plus
jeunes (dans HBSC) que pour les plus vieux
(dans Escapad), qui ont eu plus de temps et
d’opportunités pour éventuellement renou-
3. La comparaison n’a pas fait l’objet d’un test statistique ici.
05/08/2008 09:04:07
161
Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites
veler leurs consommations4. Cela augmente
mécaniquement les niveaux dans HBSC.
Enfin, les questions ne sont pas tout
à fait les mêmes dans les deux enquêtes,
le questionnement retenu dans HBSC
ayant tendance à accroître les prévalences
mesurées pour les produits. La formulation retenue dans HBSC interroge en effet
souvent des groupements de produits et non
des substances individuelles. Par exemple,
ce sont les usages de « cocaïne, coke, crack »
qui sont visés dans HBSC, contre les usages
de cocaïne uniquement dans la plupart des
enquêtes, le crack étant interrogé à part, sa
prévalence au cours de la vie étant beaucoup
plus faible que celle de cocaïne (inférieure
à 0,7 % dans Escapad 2005, à 17 ans). Le
terme « crack » est très certainement largement inconnu des adolescents et pourrait
être pris pour une autre substance.
De plus, l’appellation « coke », entendue
comme un synonyme de cocaïne, est
susceptible d’introduire une confusion : son
Bibliographie
[1]
[2]
[3]
[4]
[5]
Legleye S., Beck F., Spilka S., Le Nézet O.
Drogues à l’adolescence en 2005 – Niveaux, contextes
d’usage et évolutions à 17 ans en France – Résultats
de la cinquième enquête nationale Escapad.
2007, OFDT : St Denis. p. 77.
Guilbert P. and Gautier A.
Baromètre santé 2005. Premiers résultats.
Coll. Baromètres santé. 2006, Saint-Denis : Inpes. 176 p.
Beck F., Legleye S., Peretti-Watel P., Spilka S.
Le tabagisme des adolescents : niveaux, tendances
et représentations, quels enseignements
pour la prévention ?
Revue des Maladies Respiratoires, 2006. 23(6) : p. 681-693.
Beck F., Godeau E., Legleye S., and Spilka S.
Drug consumptions by the young adolescents : 1.
Epidemiological data.
Med Sci (Paris), 2007. 23(12): p. 1162-8.
Hibell B., Andersson B., Bjarnason T., Ahlström S.,
Balakireva O., Kokkevi A., et al.
The Espad Report 2003. Alcohol and other drug use
among students in 35 European countries.
2004, CAN (Council for Information on Alcohol and other
Drugs): Stockholm. p. 355 p.
MEP_SanteEleve.indd 161
homophonie avec le diminutif familier d’un
célèbre soda est ainsi susceptible d’augmenter à la marge les réponses positives des
élèves les moins au fait des dénominations
des drogues. La même remarque peut être
faite pour le groupe « héroïne, morphine,
opium », ces substances, mal connues
pour les dernières, étant très différentes de
l’héroïne.
La signification des deux mesures pourrait
donc varier d’une enquête à l’autre. Le fait
que les produits à inhaler soient nettement
plus présents dans HBSC que dans Escapad
illustre par ailleurs leur abandon progressif
entre 15 et 17 ans.
4. Dans Escapad, la proportion d’expérimentateurs ayant poursuit leur usage dans les douze derniers mois s’élève à 49 % pour
les produits à inhaler, 74 % pour l’ecstasy, les amphétamines ou
le LSD, 76 % pour la cocaïne et 57 % pour l’héroïne. Une part non
négligeable des expérimentations a donc été renouvelée sur une
période de plus de douze mois, mais certains produits sont déjà
en passe d’être délaissés.
[6] Dewit D.J., Adalf E.M., Offord D.R., Ogborne A.C.
[7]
[8]
[9]
[10]
Age at first alcohol use : a risk factor
for the development of alcohol disorders.
Am J Psychiatry, 2000. 157(5): p. 745-50.
Beck F., Legleye S., Maillochon F., De Peretti G.
Le rôle du milieu social dans les usages de drogues
des hommes et des femmes.
In : France portrait social, Regards sur la parité, Insee,
Editor. 2008. p. 65-82.
Lassarre D.
Rapports à l’argent : représentations et conduites
économiques.
In : Filles et garçons jusqu’à l’adolescence, socialisations
différentielles, Y. Lemel and B. Roudet, Editors. 1999.
p. 223-248.
Peretti-Watel P., Beck F., and Legleye S.
Beyond the U-curve : the relationship between sport
and alcohol, cigarette and cannabis use in adolescents.
Addiction, 2001. 97(6): p. 707-716.
Hublet A., De Bacquer D., Boyce W., Godeau E., Schmid H.,
Vereecken C., et al.
Smoking in young people with asthma.
Journal of Public Health 2007: p. 1-7.
05/08/2008 09:04:07
162
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
[11] Choquet M., Beck F., Hassler C., Spilka S., Morin D.,
[12]
[13]
[14]
[15]
[16]
[17]
Legleye S.
Les substances psychoactives chez les collégiens
et lycéens : consommations en 2003 et évolutions
depuis dix ans.
Tendances, 2004(35): p. 6.
Legleye S., Beck F., and Peretti-Watel P.
Tabagisme en France. Impact des hausses de prix :
transitoire.
Revue du Praticien, 2007.
Legleye S., Spilka S., Beck F.
Le tabagisme des adolescents en France,
suite aux récentes hausses des prix.
BEH, 2006(21-22): p. 150-152.
Spilka, S., Le Nézet O., Beck F., Choquet M. et al.
Le tabagisme des adolescents suite à l’interdiction
de vente aux mineurs de moins de 16 ans.
BEH, 2008.
Spilka S., Hassler C., Morin D., Legleye S., Beck F.,
Choquet M.
Les consommations des adolescents : la France,
élève moyen de l’Europe.
Santé de l’homme (La), 2006(383): p. 43-46.
Beck F., Legleye S., Peretti-Watel P.
Pratique sportive et usages de substances
psychoactives, un lien qui dépasse le sens commun.
BEH, 2003. 15 : p. 81-82.
Beck F., Legleye S., Peretti-Watel P.
Sport et substances psychoactives : des relations
complexes.
In : Toxicomanies, P. Angel, et al., Editors. 2005, Masson :
Paris. p. 300-303.
MEP_SanteEleve.indd 162
[18] Dunning E., Maguire J.
Rôle des processus sociaux dans le sport, les relations
entre les sexes et le contrôle de la violence.
Sociologie et sociétés, 1995. XXVII(1): p. 117-137.
[19] Legleye S., Beck F.
Alcool : une baisse sensible des niveaux
de consommation.
In : Baromètre santé 2005, F. Beck, A. Gautier, and P.
Guilbert, Editors. 2007, Inpes : St Denis. p. 112-154.
[20] Beck F., Legleye S., Spilka S.
Les drogues à 17 ans : évolutions, contextes d’usages
et prises de risque.
Tendances, 2006(49): p. 4 p.
[21] Godeau E., Vignes C., Ter Bogt T., Nic Gabbhainn S. et al.
Consommation de cannabis par les élèves de 15 ans,
données issues de l’enquête internationale HBSC/OMS
dans 32 pays occidentaux.
Alcoologie et addictologie, 2006. 28(2): p. 135-142.
[22] Beck F., Legleye S., Spilka S.
Cannabis, cocaïne, ecstasy : entre expérimentation
et usage régulier
In : Baromètre santé 2005, F. Beck, A. Gautier,
and P. Guilbert, Editors. 2007, Inpes : St Denis. p. 168-221.
05/08/2008 09:04:07
MEP_SanteEleve.indd 163
05/08/2008 09:04:07
164
L’essentiel
L’activité sexuelle précoce, notamment quand elle est associée à un
usage inconstant, voire un non-usage
de la contraception et de la protection contre les infections sexuellement transmissibles, peut avoir des
conséquences négatives sur la santé
à moyen et long terme.
La sexualité a été abordée ici à partir
de questions sur les relations sexuelles, l’âge lors des premiers rapports
et l’usage d’un moyen de contraception lors du dernier rapport.
Globalement, 26,9 % des répondants
de 15 ans ont déclaré avoir déjà eu
des rapports sexuels, les garçons
significativement plus que les filles
(32,1 % vs 21,6 %).
La majorité des élèves sexuellement
initiés (90,8 %) peut être considérée comme protégée contre les grossesses non désirées lors du dernier
rapport sexuel (utilisation du préservatif et/ou de la pilule, seuls ou associés à une autre méthode efficace ou
non), sans différence notable entre
les sexes.
Le moyen de contraception le plus
déclaré est le préservatif (85,6 %) ;
suivi de la pilule (20,6 %), puis de
la pilule du lendemain (14,2 %). Le
MEP_SanteEleve.indd 164
retrait est cité par 6,6 % des répondants. L’association du préservatif
et de la pilule (protection duelle) est
déclarée par 15,5 % des répondants.
Enfin, 9,7 % des adolescents sexuellement initiés de notre population
déclarent n’avoir utilisé aucun mode
de contraception lors de leur dernier
rapport sexuel.
Environ un élève sexuellement initié
de 15 ans sur cinq (21,1 %) déclare
avoir eu son premier rapport à 13 ans
ou avant, les garçons étant plus
nombreux que les filles dans ce cas
(25,5 % vs 14,5 %).
Par rapport à l’enquête HBSC 2002,
le taux d’élèves de 15 ans déclarant
avoir déjà eu des rapports sexuels
est en légère augmentation (21,3 %
vs 26,9 %), ce qui place les jeunes
Français au-dessus de la moyenne
des pays ayant participé à l’enquête
HBSC en 2006 (22,6 %).
Les différences observées entre
filles et garçons restent dans le
même ordre de grandeur en 2006
qu’en 2002 : les garçons sont toujours plus nombreux que les filles
tant pour les taux de déclaration de
rapports sexuels que pour les rapports très précoces. De même, alors
que la question concernait le répondant et son (sa) partenaire, la déclaration d’usage du préservatif reste
plus élevée chez les garçons, alors
que celle de contraceptifs oraux de
mesure plus élevée chez les filles.
Les taux élevés de déclarations
d’usage du préservatif lors du dernier rapport (85,6 % en 2006 et
81,6 % en 2002) situent la France
parmi les pays d’HBSC les plus utilisateurs en 2006, comme en 2002.
Le recours à la pilule du lendemain
reste stable (14,2 % en 2006 vs
14,3 % en 2002), malgré la distribution de cette pilule par les infirmières scolaires et l’autorisation
de sa vente sans ordonnance dans
les pharmacies depuis 2002, qui
auraient pu laisser présager une
forte augmentation de cette modalité de contraception. En revanche,
et sûrement en lien avec ces particularités, la France demeure le pays
dans lequel l’usage de la pilule du
lendemain lors du dernier rapport
est le plus élevé parmi ceux ayant
posé la question dans l’enquête
HBSC 2006, comme c’était d’ailleurs
déjà le cas en 2002.
05/08/2008 09:04:07
165
Vie sexuelle
Emmanuelle Godeau
Céline Vignes
INTRODUCTION
Le développement de la sexualité à l’adolescence comprend des changements physiques liés à la puberté, mais aussi des évolutions psychologiques individuelles et des
événements interpersonnels. Les jeunes
ont à apprendre à se sentir à l’aise avec euxmêmes, à gérer leurs désirs et leurs pulsions,
à avoir des relations de bonne qualité avec les
autres, en d’autres termes, à avoir une sexualité adulte. Tous les adolescents éprouvent
des désirs et des sentiments liés à leur sexualité. Pour autant, ces sentiments s’expriment
différemment, à différents moments et dans
des scénarios variés, résultats d’interactions
complexes entre des influences culturelles,
familiales et personnelles qui encouragent
ou non l’expression directe de la sexualité. De
nombreux adolescents subliment ces désirs
et pulsions, d’autres se centrent sur des
modalités de la sexualité qui n’impliquent
pas la nécessité d’avoir des rapports sexuels,
d’autres enfin passent à l’acte. L’adolescence
MEP_SanteEleve.indd 165
est ainsi le temps des opportunités et de la
vulnérabilité.
L’activité sexuelle précoce, notamment
quand elle est associée à un usage inconstant, voire un non-usage de la contraception et de la protection contre les infections
sexuellement transmissibles, peut avoir des
conséquences négatives sur la santé à moyen
et long terme. Notamment du fait qu’elle
concerne des jeunes qui ne sont pas encore
prêts sur le plan développemental à assumer
les conséquences d’une telle activité sexuelle.
Même si les taux d’utilisation des préservatifs et de la contraception par les adolescents de France lors des premiers rapports
sont en constante augmentation, comme
en témoigne notamment leur augmentation
dans les versions successives de l’enquête
HBSC, la protection des jeunes n’est pas
parfaite, et les risques des premiers rapports
sont bien identifiés : infections sexuellement
transmissibles (IST), grossesses indési-
05/08/2008 09:04:07
166
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
rées, mais aussi conséquences psychiques
d’une première fois parfois regrettée [1, 2].
Si les taux d’IST sont très certainement sous
estimés puisque ces affections sont souvent
asymptomatiques, les taux d’interruption
volontaire de grossesse (IVG) sont connus
(9,6 IVG pour 1 000 jeunes filles âgées de 15
à 17 ans en 2003 en France [3]) et ne cessent
de progresser chez les toutes jeunes femmes
[ibid]. Parmi les facteurs pouvant expliquer les échecs de protection vis-à-vis des
grossesses indésirées et des IST, la précocité des premières relations sexuelles mérite
attention. En effet, il a été montré que celleci était corrélée à une moindre utilisation du
préservatif lors du premier rapport [4] et
qu’elle augmentait la durée d’exposition aux
risques (discontinuité de la contraception
ou de la protection contre les IST, probable
augmentation du nombre de partenaires par
effet cumulatif [5]). D’autre part, la gestion
d’une contraception orale peut s’avérer difficile chez les toutes jeunes filles (notamment
oublis fréquents [6]) ainsi que l’utilisation du
préservatif, tant sur les plans techniques que
relationnels [7]. De même, l’ambivalence
vis-à-vis d’un désir de grossesse peut être
moins bien contrôlée chez les adolescentes
que chez les adultes, en particulier dans un
contexte de difficultés familiales et sociales
entraînant une survalorisation du statut de
femme enceinte et de mère [8, 9]. Enfin,
l’initiation sexuelle précoce a été associée à
d’autres comportements à risque, tels que le
tabagisme (surtout pour les filles), l’ivresse,
l’usage du cannabis et les sorties nocturnes
fréquentes, mais aussi à des facteurs plus
contextuels notamment chez les filles, tel
le fait de vivre dans une famille recomposée
ou monoparentale [10, 11]. Pour conclure,
rappelons que l’adolescence en soi est une
période critique : si la prise de risque, dont
les rapports non protégés font partie, en est
constitutive, elle peut aussi être révélatrice
d’un mal-être profond et/ou d’une mauvaise
estime de soi plus problématiques [12].
MÉTHODES
La sexualité a été abordée à partir des
questions suivantes, issues de l’enquête
américaine Youth Risk Behavior Survey
(YRBS) [13].
La première visait à mesurer la proportion d’élèves de quinze ans ayant déjà eu des
relations sexuelles : « As-tu déjà eu des rapports
sexuels (on dit aussi « fait l’amour ») ? »
Réponses : « Oui » ou « Non ». La précision
entre parenthèses, rajoutée après une phase
pilote menée dans différents pays, puis en
France pour en valider la traduction, visait à
faire comprendre aux élèves que la question
portait sur une pénétration vaginale. En contrepartie, la question ainsi posée ne permet pas
d’appréhender d’autres pratiques sexuelles
qui pourraient représenter un risque particulier de transmission de maladies infectieuses.
Enfin, la dernière restriction à apporter à
MEP_SanteEleve.indd 166
l’interprétation de cette question est qu’elle
vise à évaluer la prévalence dans la vie entière
de l’élève et ne donne donc pas d’indication
sur la proportion de jeunes qui sont sexuellement actifs au moment de l’enquête (et donc
théoriquement à risque pour les grossesses
et les IST).
La deuxième question portait sur l’âge au
moment de cette première relation sexuelle :
« Quel âge avais-tu quand tu as eu des rapports
sexuels pour la première fois ? » Les possibilités de réponse étaient les suivantes : « Je
n’ai jamais eu de rapports sexuels/11 ans ou
moins/12 ans/13 ans/14 ans/15 ans ou plus ».
L’âge déclaré au premier rapport permet
notamment de repérer la population des
élèves s’engageant très précocement dans
les rapports sexuels, population considérée
comme particulièrement à risque pour les
05/08/2008 09:04:07
167
Vie sexuelle
relations sexuelles non protégées, avec
toutes leurs conséquences négatives.
La troisième question portait sur l’utilisation d’une contraception lors du dernier
rapport sexuel : « Lors de ton dernier rapport
sexuel, quelle(s) méthode(s) as-tu (ou ton/ta
partenaire) utilisée(s) pour prévenir la grossesse
(méthode de contraception) ? » Les possibilités de réponse étaient les suivantes : « Je
n’ai jamais eu de rapports sexuels (passe à la
question 42)/Aucune méthode n’a été utilisée
pour éviter une grossesse (passe à la question 42)/
Pilule contraceptive/Préservatifs/Retrait/Pilule
du lendemain/Une autre méthode/Je ne suis
pas sûr(e) ». Pour chacune de ces méthodes,
les options oui/non étaient proposées.
On notera donc que les questions utilisées ne permettent pas d’explorer le type
de sexualité (hétéro ou homosexualité),
les risques propres à l’homosexualité ne
sont donc pas pris en compte dans notre
enquête.
RÉSULTATS
EXPÉRIENCE
DES RAPPORTS SEXUELS
Les élèves n’ayant pas répondu (79 élèves,
3,5 %) ou ayant donné des réponses incohérentes sur leur sexualité (87 élèves, 3,9 %)
ont été exclus des analyses ci-après.
Globalement, 26,9 % des répondants de
quinze ans ont déclaré avoir déjà eu des
rapports sexuels, les garçons étant significativement plus nombreux que les filles dans
ce cas (32,1 % vs 21,6 %).
FIGURE 1
Proportion d’élèves de 15 ans
ayant utilisé le préservatif
et/ou la pilule lors du dernier rapport
sexuel, en fonction du sexe (en %)
100 %
92,0
18,5
80 %
60 %
40 %
74,0
MÉTHODES CONTRACEPTIVES
MEP_SanteEleve.indd 167
64,1
20 %
0%
La majorité des élèves sexuellement initiés
(90,8 %) peut être considérée comme
protégée contre les grossesses non désirées
lors du dernier rapport sexuel (utilisation
du préservatif et/ou de la pilule, seuls ou
associés à une autre méthode, efficace ou
non), sans différence notable entre les sexes
[figure 1].
Environ les deux tiers des élèves de
quinze ans sexuellement initiés (64,1 %) ont
déclaré n’avoir utilisé qu’une méthode de
contraception lors de leur dernier rapport, et
un sur cinq deux méthodes (20,8 %), sans
différence entre filles et garçons [figure 2].
Le moyen de contraception le plus déclaré
est le préservatif (85,6 %), qui tend à être
88,6
9,1
15,5
2,5
Garçons
préservatif
Filles
préservatif et pilule
pilule
Total
FIGURE 2
Nombre de méthodes contraceptives
utilisées lors du dernier rapport sexuel,
en fonction du sexe (en %)
100 %
10,5
8,6
65,2
62,4
24,3
29,0
80 %
60 %
40 %
20 %
0%
Garçons
Deux méthodes ou plus
Filles
Une méthode
Aucune
05/08/2008 09:04:07
168
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
plus déclaré par les garçons (89,5 % vs
79,6 % chez les filles) ; suivi de la pilule
(20,6 %), sans différence significative entre
les sexes, puis de la pilule du lendemain
(14,2 %), là encore sans différence significative entre les sexes. Le retrait est cité par
6,6 % des répondants.
Concernant les associations de contraceptifs les plus fréquentes, l’association
du préservatif et de la pilule arrive en tête :
15,5 % des adolescents sexuellement initiés
ont bénéficié d’une protection duelle, cette
proportion est la même chez les deux sexes.
Enfin, 9,7 % des adolescents sexuellement
initiés de notre population déclarent n’avoir
utilisé aucun mode de contraception lors de
leur dernier rapport sexuel, sans différence
significative entre sexes.
Si nous nous centrons maintenant sur ces
adolescents qui déclarent avoir des relations
sexuelles à 13 ans ou moins, très précocement
donc, on constate les tendances suivantes :
17,9 % des garçons très précoces ont déclaré
n’avoir pas utilisé de contraception lors de leur
dernier rapport alors qu’ils n’étaient que 8,1 %
chez ceux ayant eu leurs premiers rapports
plus tard, de même seuls 78,6 % des garçons
très précoces ont déclaré avoir utilisé un
préservatif lors de leur dernier rapport contre
93,1 % de leurs homologues ayant eu leur
premier rapport après 13 ans. En revanche, ces
différences sont très minimes chez les filles :
respectivement 9,4 % vs 8,5 % pour les non
protégées et 81,3 % vs 79,4 % pour les utilisatrices de préservatifs. La précocité de l’âge
au premier rapport n’a en revanche aucune
influence sur l’utilisation de la pilule.
ÂGE AU PREMIER RAPPORT
FIGURE 3
On rappellera que la prudence est de mise
concernant l’interprétation des réponses à
la question sur l’âge auquel les élèves ont
eu leur premier rapport sexuel (comme pour
les âges d’initiation aux consommations de
substances addictogènes également présentées dans ce rapport), puisque tous les sujets
n’ont pas encore expérimenté le comportement étudié. Quoiqu’il soit, près d’un répondant de 15 ans sur cinq (21,1 %) déclare avoir
eu son premier rapport à 13 ans ou avant, les
garçons étant plus nombreux que les filles
dans ce cas (25,5 % vs 14,5 %) [figure 3].
Âge au premier rapport sexuel,
en fonction du sexe (en %)
100 %
14,5
25,5
80 %
60 %
40,7
37,3
40 %
20 %
0%
44,8
37,3
Garçons
15 ans
Filles
14 ans
13 ans ou moins
DISCUSSION
Du fait de l’âge de la population concernée
par l’enquête HBSC, même dans la tranche
d’âge supérieure (groupe des 15 ans), les
constats opérés autour de l’activité sexuelle
sont forcément partiels, puisque d’après le
Baromètre santé jeunes de 1998 [14], l’âge
médian au premier rapport était dans notre
pays de 17,6 ans pour les filles et de 17,4
MEP_SanteEleve.indd 168
pour les garçons. Nos conclusions doivent
dès lors être interprétées avec précautions,
puisque ne portant que sur une frange plutôt
précoce de la population (ceux qui déclarent avoir eu des rapports sexuels à 15 ans
ou moins). Notre enquête permet toutefois
d’affirmer que plus du quart des élèves de
quinze ans interrogés déclarent avoir déjà eu
05/08/2008 09:04:08
169
Vie sexuelle
des rapports sexuels, ce qui est légèrement
plus élevé que le taux de la précédente vague
de l’enquête HBSC en 2002 (21,3 %). Ceci
place les jeunes Français au-dessus de la
moyenne des pays ayant participé à l’enquête
HBSC en 2006 (26,9 % en France vs 22,6 %
en moyenne dans les pays répondants). Ce
taux, calculé chez des élèves de 15 ans et
demi en moyenne, semble en cohérence
avec ceux du Baromètre santé 2000 [15] qui
rapporte respectivement 16,0 % et 14,7 %
de rapports chez les garçons et les filles de
15 ans, mais 41,9 % et 36,1 % chez ceux et
celles de 16 ans.
Environ un élève de 15 ans sur cinq déclare
avoir eu son premier rapport à 13 ans ou
avant, ce qui est un peu moins qu’observé
lors de la précédente vague (30,8 %) et situe
la France au niveau de la moyenne des autres
pays (21,1 % vs 20,6 %).
Les différences constatées entre filles
et garçons restent dans le même ordre
de grandeur en 2006 que lors de la vague
de 2002 : les garçons sont toujours plus
nombreux que les filles tant pour les taux
de déclaration de rapports sexuels que pour
les rapports très précoces, phénomène
observé dans d’autres enquêtes en France
[14, 16], dans le monde occidental [1, 4, 5,
17] et même plus largement [18, 19]. De
même nous retrouvons comme dans toutes
les enquêtes de ce type, des déclarations
d’usage de préservatifs supérieurs chez les
garçons, alors que les déclarations d’usage
de contraceptifs oraux sont plus élevés chez
les filles.
Les taux élevés de déclarations d’usage du
préservatif lors du dernier rapport (85,6 %
en 2006 et 81,6 % en 2002) situent la France
Bibliographie
[1]
Dickson N., Paul C., Herbison P., Silva P.
First sexual intercourse : age, coercion and later
regrets reported by a birth cohort.
BMJ 1998 ; 316 : 29-33.
MEP_SanteEleve.indd 169
parmi les pays d’HBSC les plus utilisateurs
en 2006, comme en 2002 [20, 21] . Ces
taux sont plus élevés que les taux d’utilisation moyens au dernier rapport déclarés
par les 15-25 ans par exemple dans le cadre
du Baromètre santé 2000 [15] (47,5 %),
mais proches de ceux déclarés dans cette
même enquête pour les premiers rapports
(81,6 %), ce qui est logique vu l’âge de
la population interrogée dans l’enquête
HBSC et la diminution d’usage du préservatif documentée entre premiers rapports et
derniers rapports. En tout état de cause, de
tels taux témoignent du fait que les campagnes de promotion des préservatifs envers
les jeunes sont entendues et, si l’on croit
leurs déclarations, efficaces, à la restriction des garçons précocement initiés, qui
semblent moindres utilisateurs.
Le recours à la pilule du lendemain reste
stable (14,2 % en 2006 vs 14,3 % en 2002),
proche de celui observé chez les moins de
25 ans interrogés dans le cadre du Baromètre
santé 2000 [15] (13,9 %), et ce malgré la
distribution de cette pilule par les infirmières scolaires (décret du 27 mars 2001) et
l’autorisation de sa vente sans ordonnance
dans les pharmacies depuis 2002, qui aurait
pu laisser penser à une forte augmentation de cette modalité de contraception. En
revanche, et sûrement en lien avec ces particularités, la France demeure le pays dans
lequel l’usage de pilule du lendemain lors
du dernier rapport est le plus élevé parmi
ceux ayant posé la question de cet usage
dans l’enquête HBSC 2006, comme c’était
d’ailleurs déjà le cas en 2002 [21].
[2] Le Gall D., Le Van C.
La première fois. Le passage à la sexualité adulte.
Paris : Payot & Rivages ; 2007.
[3] Vilain A.
Les interruptions volontaires de grossesse en 2003.
Drees, Études et Résultats 2005 ; n° 431.
05/08/2008 09:04:08
170
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
[4] Wellings K., Nanchahal K., Macdowall W., McManus S.,
[5]
[6]
[7]
[8]
[9]
[10]
[11]
[12]
[13]
Erens B., Mercer C.H., et al.
Sexual behaviour in Britain : early heterosexual
experience.
Lancet 2001 ; 358(9296): 1843-50.
Garriguet D.
Relations sexuelles précoces, Rapport sur la santé.
Statistiques Canada 2005 ; 16(3) :11-21.
Serfaty D.
Oral contraceptive compliance during adolescence.
Adolescent gynaecology and endocrinology 1997 ; 816 :
422-431.
Manning W., Longmore M., Giordano P.
The relationship context of contraceptive use at first
intercourse.
Family Planning Perspectives 2000 ; 32(3): 104-110.
Alvin P.
Contraception chez l’adolescente : le grand paradoxe.
Archives de pédiatrie 2006 ; 13 : 329-332.
Uzan M.
Rapport sur la prévention et la prise en charge
des grossesses des adolescentes
À l’attention du ministre de l’Emploi et de la Solidarité
et du Secrétaire d’État à la Santé, 1998.
H. Lagrange, B. Lhomond.
L’entrée dans la sexualité.
Paris : La découverte & Syros, 1997.
Godeau E., Vignes C., Duclos M., Navarro F., Cayla F.,
Grandjean H.
Facteurs associés à une initiation sexuelle précoce
chez les filles : données françaises de l’enquête
internationale Health Behaviour in School-aged
Children (HBSC)/OMS.
Gynécologie Obstétrique & Fertilité, 2008; 36(2) : 176-182.
Jeammet P.
La dimension psychique de la sexualité des adolescents
d’aujourd’hui.
Gynécologie Obstétrique et Fertilité 2005 ; 33 : 624-626.
Brener N.D., Kann L., Kinchen S.T., Grunbaum J., Whalen L.,
Eaton D., et al.
Methodology of the Youth Risk Behavior Surveillance
System.
Morbidity and Mortality Weekly Report 2004 ; 53 (RR-12) :
1-16.
MEP_SanteEleve.indd 170
[14] Arènes J., Janvrin M.-P., Baudier F. (dir.).
Baromètre santé jeunes 97/98.
Vanves : CFES, coll. « Baromètres », 1998.
[15] Guilbert P., Baudier F., Gautier A. (dir.).
Baromètre santé 2000. Volume 2 : Résultats.
Vanves : CFES, coll. « Baromètres » ; 2001.
[16] Guilbert P., Gautier A., Baudier F., Trugeon A. (dir.)
Baromètre santé 2000 : les comportements
des 12-25 ans – vol. 3.1 : synthèse des résultats
nationaux et régionaux.
Saint-Denis : Inpes, 2004.
[17] Teitler JO.
Trends in youth sexual initiation and fertility
in developed countries : 1960-1995.
The annals of the American Academy of Political and Social
Science 2002 ;580 : 134-152.
[18] Bozon M.
À quel âge les hommes et les femmes commencent-ils
leur vie sexuelle ? Comparaisons mondiales
et évolutions récentes.
Population et société 2003 ; 391 : 1-4.
[19] Wellings K., Collumbien M., Slaymaker E., Singh S.,
Hodges Z., Patel D., et al.,
Sexual behaviour in context: a global perspective.
Lancet 2006 ;368: 1706-28.
[20] Ross J., Godeau E., Dias S., Vignes C., Gross L.
Setting politics aside to collect cross-national data
on sexual health of adolescents.
SEICUS Report 2004 ; 32(4): 28-34.
[21] Godeau E., Nic Gabhainn S., Vignes C., Ross J., Boyce W.,
Todd J.
Contraceptive use by 15 year-old students at their last
sexual intercourse – Results from 24 countries.
Archives of Pediatrics and Adolescent Medicine ; 2008 ;
162(1): 66-73.
05/08/2008 09:04:08
MEP_SanteEleve.indd 171
05/08/2008 09:04:08
172
L’essentiel
La perception de la violence varie
dans le temps et l’espace, tout
comme ses modalités. Dans ce chapitre, violences et brimades sont envisagées à l’école ou ses alentours
(sentiment d’insécurité), à l’inverse
des bagarres en tout lieu.
La majorité des élèves déclare ne
pas avoir subi de brimades (65,8 %)
ou ne pas avoir brimé les autres
(62,6 %). De plus, quand les élèves
sont concernés par les brimades, il
s’agit le plus souvent d’une ou deux
fois au cours du bimestre.
Toutes choses égales par ailleurs,
l’avancée en âge ainsi qu’une bonne
qualité de vie diminuent la probabilité d’être brimé, alors que faible
soutien des autres élèves, pression
scolaire, syndrome de plainte, situation de handicap l’augmentent et, plus
encore, avoir été victime de violences
à l’école ou avoir soi-même brimé.
Toutes choses égales par ailleurs,
genre féminin, redoublement, faible
soutien des autres élèves, goût pour
l’école et bonne santé diminuent la
probabilité de participer à des brimades alors qu’avancée en âge, syndrome de plainte et surtout brimades
subies et bagarres augmentent cette
probabilité.
MEP_SanteEleve.indd 172
Un peu moins de la moitié des élèves
ne sont pas concernés par les brimades (46,4 %), les autres se répartissant entre ceux qui en subissent
sans y participer (16,3 %), qui y participent sans en subir (19,4 %) et
enfin, ceux qui sont à la fois auteurs
et victimes (17,9 %). Par rapport aux
autres pays participants en 2006, la
France se situe dans la moitié supérieure des pays où les élèves sont
les plus concernés par les brimades,
agies, subies ou les deux à la fois.
La majorité des élèves (80,1 %)
déclare n’avoir jamais subi de violence à l’école, quelle qu’elle soit.
Les victimes ne déclarent en général qu’un seul type de violence parmi
les quatre proposés. Les coups sont
le type le plus fréquent (11,4 %), puis
viennent les vols (6 %) et les autres
violences (5 %). Le racket est un
phénomène numériquement marginal (0,9 %).
Toutes choses égales par ailleurs,
sexe féminin, avancée en âge et
bonne santé sont protecteurs des
violences subies à l’école ; contrairement au goût pour l’école, à la pression scolaire, au syndrome de plainte,
au handicap et surtout aux brimades
subies et aux bagarres.
Sept élèves sur dix déclarent ne
jamais avoir peur de la violence à
l’école.
Toutes choses égales par ailleurs,
avancée en âge et redoublement
diminuent la probabilité d’avoir peur
de la violence à l’école alors que sexe
féminin, pression scolaire, syndrome
de plainte et situation de handicap
l’augmentent. Avoir été victime de
violences ou de brimades double la
probabilité d’avoir peur de la violence
à l’école alors que la participation aux
bagarres la diminue de 40 %.
Près des deux tiers des élèves ne
déclarent aucune bagarre au cours
de l’année écoulée (61,8 %). Toutes
choses égales par ailleurs, genre
féminin, avancée en âge, goût pour
l’école, pression scolaire, bonne qualité de vie et bonne santé diminuent
la probabilité d’avoir participé à des
bagarres alors qu’être scolarisé en
Zep, avoir redoublé et obtenir des
résultats inférieurs à la moyenne et
surtout avoir été victime de violences
ou participer à brimer d’autres élèves
l’augmentent. La France se situe dans
la moyenne et présente des schémas comportementaux par âge et par
sexe tout à fait superposables à ce
que l’on peut observer ailleurs.
05/08/2008 09:04:08
173
Violences
Félix Navarro
Emmanuelle Godeau
Céline Vignes
INTRODUCTION
La perception de la violence s’avère fort
variable dans le temps et dans l’espace et
ses modalités elles-mêmes sont tout aussi
contingentes, certaines de ses expressions
disparaissant1 alors que d’autres s’imposent, comme les incendies de véhicules qui
ont connu une extension rapide en quelques
années dans tous les milieux urbains.
Sur le plan de la santé publique, la
violence est maintenant reconnue comme
pouvant avoir un impact considérable sur
la santé – impact que les autorités jugent
d’ailleurs « souvent sous-estimé alors qu’il
concerne une large partie de la population »
(Loi n° 2004-806) – tout autant qu’elle peut
résulter d’un état pathologique tel qu’un
trouble du comportement [1].
Les brimades en milieu scolaire – l’une
des dimensions spécifiquement explorées
dans l’enquête HBSC – constituent une
facette de ce phénomène souvent négligée
en France. Pourtant, un lien a été établi
entre les brimades subies et la dépression,
MEP_SanteEleve.indd 173
l’anxiété voire le suicide [2]. De plus, les
enfants brimés tendent à être plus solitaires
et délaissés [3] ainsi qu’à déclarer plus de
« symptômes flous » [4] et d’usages de
substances psychoactives que les autres.
Les agresseurs, de leur côté, tout en partageant un certain nombre de caractéristiques psychiques et de comportements avec
leurs victimes, sont plus enclins, lorsqu’ils
parviennent à l’âge adulte, à manifester des
attitudes de violence, spécialement dans le
registre de l’abus et du harcèlement.
Dans ce chapitre, les violences et les
brimades (cf. infra) sont uniquement envisagées dans le milieu scolaire, cette approche
étant élargie « aux alentours de l’école » en
ce qui concerne le sentiment d’insécurité.
Concernant les bagarres, aucune référence
à l’école n’est mentionnée.
1. Ainsi en fut-il de la disparition « des bagarres à coups de lanternes, de bannières et de crucifix… » qui pouvaient résulter de
la compétition des processions entre paroisses à Paris, sous
l’ancien régime [5].
05/08/2008 09:04:08
174
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
MÉTHODES
Les brimades en milieu scolaire ont été
appréhendées par deux questions ; l’une
concernant celles subies par l’élève, l’autre
celles auxquelles il aurait participé. Le terme
de « brimade » étant peu usité des élèves et
risquant dès lors de ne pas être compris, une
courte explication était donnée en introduction : (« On dit qu’un(e) élève EST BRIMÉ(E)
lorsqu’un(e) autre élève ou un groupe d’élèves
lui disent ou lui font des choses méchantes ou
qui ne lui plaisent pas. On parle aussi de brimade
quand on se moque de manière répétée d’un(e)
élève d’une façon qui ne lui plaît pas, ou quand
on le (la) met délibérément de côté. Par contre,
si deux élèves de la même force se disputent ou se
battent, on ne peut pas dire que l’un d’eux (l’une
d’elle) est brimé(e). De même, on ne parle pas
de brimade quand on plaisante pour s’amuser
et de manière amicale ». On notera que cette
explication est la même dans tous les pays
participant à l’enquête HBSC afin de limiter
les effets d’une mauvaise compréhension du
terme liés notamment aux variations culturelles. Les deux questions sur les brimades
font partie de la version française d’HBSC
depuis la première réalisation de l’enquête
dans notre pays (1994), mais la définition
proposée aux élèves a été formulée de façon
plus restrictive à partir de la version 1998.
Les deux questions portaient sur une période
de deux mois : « Tous les combien as-tu été
brimé(e) à l’école ces deux derniers mois ? »,
« Tous les combien as-tu participé à brimer
un(e) ou des élèves ces deux derniers mois ? » et
offraient quatre possibilités de réponse : « Je
n’ai pas été brimé(e) à l’école ces deux derniers
mois » ou « Je n’ai pas participé à brimer un(e)
ou des élèves à l’école ces deux derniers mois »,
puis, pour chacune des deux questions, « Ce
n’est arrivé qu’une ou deux fois », « Deux ou
trois fois par mois », « Environ une fois par
semaine », « Plusieurs fois par semaine ».
Deux autres questions, présentes à l’identique depuis la première version française
MEP_SanteEleve.indd 174
d’HBSC, portaient directement sur les
violences2. L’une sur les violences subies
dans l’institution scolaire : « As-tu déjà été
victime de violence à l’intérieur de l’école »,
l’autre sur la peur de ces violences dans
l’institution et à ses abords : « As-tu peur de
la violence à l’école ou aux alentours ? ». La
première possibilité de réponse concernait
celles qui étaient négatives, « Non, jamais »
pour la première, « Non, pas vraiment » pour
la seconde, puis quatre situations identiques
étaient proposées tant en ce qui concerne
les violences subies : « Oui, j’ai été frappé »,
« Oui, on m’a volé mes affaires », « Oui, j’ai
été victime de racket », « Oui, d’une autre
manière » que celles craintes « Oui, j’ai peur
d’être frappé », « Oui, j’ai peur qu’on me vole
mes affaires », « Oui, j’ai peur du racket »,
« Oui, d’une autre forme de violence ». Dans
les deux cas, il était possible de cocher
plusieurs réponses.
Enfin, une question, introduite en 2002,
concernait les bagarres sans faire référence
au champ scolaire. Elle portait sur l’année
« Dans les douze derniers mois, combien de
fois as-tu participé à une bagarre ? » et pouvait
recevoir quatre réponses : « Je n’ai pas participé à une bagarre dans les douze derniers
mois », « Une fois », « Deux fois », « Trois
fois », « Quatre fois ou plus ».
2. Ces questions ne sont plus posées dans la version internationale de l’enquête HBSC.
05/08/2008 09:04:08
175
Violences
RÉSULTATS
BRIMADES
Dans une forte proportion, les élèves ne se
plaignent pas d’avoir subi des brimades
(65,8 %), tout comme ils déclarent ne pas avoir
participé à brimer d’autres élèves (62,6 %).
Élèves brimés
Parmi le tiers d’élèves qui se déclare victime
de brimades, le sexe est sans effet statistiquement significatif (35,1 % des filles vs
33,3 % des garçons). L’âge, au contraire,
joue un grand rôle, en particulier chez les
garçons parmi lesquels la proportion de
brimés chute de 39,1 % à 26,2 % entre 11 et
15 ans. Chez les filles, cette amélioration est
moins marquée (37,1 % vs 30,3 %).
Parmi les élèves brimés, 60,4 % ne l’ont
été qu’une ou deux fois au cours du bimestre
et 17,5 % de deux à trois fois par mois. Un peu
moins d’un quart des élèves brimés rapportent une fréquence au moins hebdomadaire
(22,1 % qui se répartissent en 10,0 % une
fois par semaine et 12,1 % plusieurs fois), ce
qui est singulièrement le cas des plus jeunes,
en particulier des filles (brimades au moins
hebdomadaires : 26,4 % des filles brimées
de 11 ans vs 14,3 % de celles de 15). Chez les
garçons, l’évolution est parallèle quoique
moins marquée (26,7 % à 11 ans vs 17,2 % à
15 ans). Au total, l’effet de l’âge - qui combine
une diminution de la proportion d’élèves
brimés et de la fréquence des brimades ramène, pour l’ensemble des élèves de
15 ans la proportion d’élèves très fréquemment brimés (plus d’une fois par semaine) à
2,4 % des garçons et 1,5 % des filles.
Facteurs associés
aux brimades subies
Afin d’étudier les facteurs associés au fait
d’avoir été victime de brimades, une régres-
MEP_SanteEleve.indd 175
sion logistique multivariée a été effectuée.
Les variables introduites dans le modèle
initial (variables associées en univarié au
seuil de 20 %) ont été : le sexe, le groupe
d’âge, la scolarisation en Zep, le redoublement, le soutien des autres élèves, les résultats scolaires, le goût pour l’école, le stress
lié au travail scolaire, la perception de sa
qualité de vie (échelle de Cantril), la santé
perçue, présenter un syndrome de plaintes,
se déclarer porteur d’un handicap ou d’une
maladie chronique, la violence subie à
l’école, les brimades agies et les bagarres. Le
modèle est ajusté sur le niveau socio-économique des familles (échelle Fas).
Le modèle final fait ressortir que l’avancée
en âge ainsi qu’une bonne perception de sa
propre qualité de vie diminuent la probabilité d’être victime de brimades, alors que
recevoir peu de soutien des autres élèves,
être stressé par le travail scolaire, présenter
un syndrome de plainte, souffrir d’un
handicap ou d’une maladie chronique l’augmentent [tableau I] et, plus encore, avoir été
victime de violences à l’école ou participer
à des brimades, ces deux derniers facteurs
faisant plus qu’en doubler la probabilité.
Toutes choses égales par ailleurs, le genre
est sans effet pour les brimades subies.
Élèves brimeurs
Les élèves brimeurs (37,4 % des élèves) se
recrutent préférentiellement parmi les plus
âgés (15 ans : 40,4 % vs 11 ans : 32,8 %) et les
garçons (41,2 % vs 33,6 %). Le croisement des
deux variables fait apparaître une nette différence de comportement entre le groupe où la
proportion de brimeurs est la plus faible, les
filles de 11 ans (29,3 %) et celui où elle est la
plus élevée, les garçons de 15 ans (45,8 %).
Dans leur majorité, les brimeurs n’ont participé à des brimades qu’une fois ou deux dans
le bimestre précédent (68,5 %), le tiers restant
05/08/2008 09:04:09
176
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
TABLEAU I
Modèle final d’une régression logistique où la variable dépendante est le fait d’avoir été victime
de brimades (n = 6 510) (modèle ajusté sur le niveau socio-économique – échelle Fas)
OR
Sexe
garçons
filles
Âge
11 ans
13 ans
15 ans
Faible soutien des autres élèves
non
oui
Stress lié au travail scolaire
non
oui
Bonne perception de sa vie (Cantril 6)
non
oui
Syndrome de plaintes
non
oui
Handicap ou maladie chronique
non
oui
Victime de violences
non
oui
Brimades agies
non
oui
IC à 95 %
1,0
1,0
ns
0,9
1,2
1,0
0,8
0,6
*
***
0,7
0,5
1,0
0,7
1,0
2,9
***
2,4
3,4
1,0
1,7
***
1,5
1,9
1,0
0,7
***
0,6
0,8
1,0
1,4
***
1,2
1,5
1,0
1,3
**
1,1
1,5
1,0
2,3
***
2,0
2,6
1,0
2,5
***
2,3
2,9
* p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001
se partageant à égalité entre ceux qui déclarent
deux à trois participations par mois (16,3 %)
et ceux qui avouent une fréquence au moins
hebdomadaire (15,2 %). Ces derniers sont
plutôt des garçons (18,4 % des brimeurs, soit
7,6 % de l’ensemble des garçons vs 11,3 % des
brimeuses, soit 3,8 % de l’ensemble des filles).
Facteurs associés
aux brimades agies
Une régression logistique multivariée a été
effectuée. Les variables introduites dans le
modèle initial (variables associées en univarié
MEP_SanteEleve.indd 176
au seuil de 20 %) ont été pour l’essentiel les
mêmes que celles du modèle des brimades
subies3. Le modèle est là aussi ajusté sur
le niveau socio-économique des familles
(échelle Fas).
Il ressort du modèle final que de nombreux
facteurs diminuent la probabilité de participer à des brimades (genre féminin, redou-
3. Le sexe, le groupe d’âge, la scolarisation en Zep, le redoublement, le soutien des autres élèves, les résultats scolaires, le goût
pour l’école, le stress lié au travail scolaire, la perception de sa vie
(échelle de Cantril), la santé perçue, se déclarer porteur d’un handicap ou d’une maladie chronique, la violence à l’école, les brimades subies et les bagarres.
05/08/2008 09:04:09
177
Violences
blement, faible soutien perçu de la part des
autres élèves, déclarer aimer beaucoup
l’école, s’estimer en bonne santé). Deux
facteurs font plus que doubler cette probabilité (avoir été victime de brimades et participer à des bagarres) et deux autres l’augmentent dans une moindre mesure (avancée
en âge, syndrome de plaintes) [tableau II].
Brimeurs et brimés
Au-delà de l’étude des populations de
victimes et d’agresseurs de manière
indépendante, les liens entre les deux situations (être auteur et victime de brimades)
méritent qu’on leur accorde une attention
particulière.
Un peu moins de la moitié des élèves
n’est jamais directement concernée par les
brimades (46,4 %) : ces élèves n’en subissent pas et n’y participent pas non plus.
Ce groupe, stable avec l’âge, tend à être
composé d’un peu plus de filles que de
garçons (48,1 % vs 44,7 %) [figure 1].
L’autre moitié des élèves se répartit de
façon à peu près équivalente entre ceux qui
TABLEAU II
Modèle final d’une régression logistique où la variable dépendante est le fait
d’avoir participé à brimer d’autres élèves (n = 6 501) (modèle ajusté
sur le niveau socio-économique – échelle Fas)
OR
Sexe
garçons
filles
Âge
11 ans
13 ans
15 ans
Redoublement
non
oui
Faible soutien des autres élèves
non
oui
Aimer beaucoup l’école
non
oui
Santé perçue bonne ou excellente
non
oui
Syndrome de plaintes
non
oui
Victime de brimades
non
oui
Bagarres
non
oui
IC à 95 %
1,0
0,8
**
0,8
0,9
1,0
1,4
1,6
***
***
1,2
1,4
1,6
1,9
1,0
0,8
*
0,7
1,0
1,0
0,8
***
0,6
0,9
1,0
0,7
***
0,6
0,8
1,0
0,8
*
0,7
1,0
1,0
1,3
***
1,2
1,5
1,0
2,6
***
2,3
2,9
1,0
2,2
***
1,9
2,5
* p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001
MEP_SanteEleve.indd 177
05/08/2008 09:04:09
178
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
FIGURE 1
Brimades subies et agies, en fonction de l’âge et du sexe (en %)
100 %
20,1
20,6
16,0
21,4
16,6
80 %
16,7
17,9
12,5
18,7
29,3
60 %
20,3
18,9
15,5
19,3
14,9
19,4
13,7
9,6
44,3
44,5
13 ans
15 ans
40 %
50,3
50,5
20 %
0%
45,1
11 ans
43,9
11 ans
Garçons
Ni brimeurs ni brimés
15 ans
Filles
Brimés non brimeurs
subissent des brimades mais n’y participent pas (16,3 %), ceux qui participent à des
brimades sans en subir (19,4 %) et enfin,
ceux qui sont à la fois auteurs et victimes de
brimades (17,9 %).
Le premier groupe (élèves brimés non
brimeurs) se recrute parmi les plus jeunes
(19,6 % des élèves de 11 ans vs 12,2 % de
ceux de 15 ans), avec une majorité féminine
(18,3 % vs 14,2 %).
Le groupe des élèves brimeurs non brimés
est constitué en quelque sorte en miroir :
majoritairement composé des plus grands
(24,4 % des élèves de 15 ans vs 14,2 % de
ceux de 11 ans) et plutôt de garçons (22,1 %
vs 16,8 % de filles).
Enfin, le groupe des élèves qui sont à la fois
brimeurs et brimés se trouve dans une situation intermédiaire : aucun lien avec le sexe ou
l’âge n’est significatif (19,1 % des garçons vs
16,8 % des filles ; 18,4 % des 11 ans, 19,2 %
des 13 ans et 16,1 % des 15 ans).
MEP_SanteEleve.indd 178
13 ans
Brimeurs non brimés
Brimeurs et brimés
VIOLENCES SUBIES À L’ÉCOLE
Quatre cinquièmes des élèves (80,1 %) déclarent n’avoir jamais subi de violence à l’école,
quelles qu’en soient les modalités. Ne pas
avoir subi de violence à l’école concerne un
peu plus les filles que les garçons (82,7 % vs
77,4 %) et l’âge joue un rôle protecteur tout
en écrasant les différences liées au genre. Si
à 11 ans l’écart entre les plaintes des filles et
des garçons est franc (20,1 % vs 29,9 %), il
ne l’est plus à 15 ans (14,8 % vs 15,7 %).
Les élèves qui se plaignent de violence ne
déclarent en général avoir subi qu’un seul
type de violence (17,0 % de l’ensemble des
élèves), bien plus rarement deux (2,6 %)
parmi les quatre propositions (coups, vol,
racket, autres). Ceux qui en rapportent trois
ou quatre sont l’exception (respectivement
0,3 %, et 0,1 %). Les plus jeunes semblent
un peu plus exposés aux violences multiples, puisque 4,0 % des enfants de 11 ans
05/08/2008 09:04:09
179
Violences
TABLEAU III
Violences subies à l’école, en fonction de l’âge et du sexe (en %)
Coups
Vols
Racket
Autres
11 ans
Garçons
13 ans
15 ans
11 ans
Filles
13 ans
15 ans
21,7
6,1
1,2
6,2
14,6
5,4
1,1
3,9
9,2
3,9
1,3
3,7
10,0
7,7
0,7
5,4
6,3
7,0
0,5
5,7
6,0
5,6
0,4
4,9
déclarent avoir subi deux formes de violence
ou plus, alors que cette proportion est deux
fois moindre chez les adolescents de 15 ans
(1,9 %).
Avoir été frappé
À tous les âges et dans les deux sexes, avoir
été frappé est la violence la plus fréquemment subie : 11,4 % des élèves la rapportent. Cependant elle concerne deux fois
plus les garçons que les filles (15,4 % vs
7,5 %). L’évolution avec l’âge est nette,
sa fréquence chutant de moitié entre 11 et
15 ans (15,9 % vs 7,6 %). Aux deux extrêmes,
nous trouvons donc les garçons de 11 ans,
dont plus du cinquième se plaint d’avoir été
frappé et les jeunes filles de 15 ans, presque
quatre fois moins nombreuses dans ce cas
[tableau III].
Vol
Le vol constitue le deuxième sujet de plainte,
6 % des élèves déclarant avoir été volés. Les
différences sont peu marquées entre les
genres et les âges. Aux deux extrêmes, nous
trouvons toutefois les filles de 11 ans et les
garçons de 15 ans [tableau III].
Autres formes de violence
Les autres formes de violences sont presque
aussi fréquentes que le vol, 5 % des élèves
en font état, sans différences selon le sexe
(5,3 % des filles vs 4,7 % des garçons).
MEP_SanteEleve.indd 179
Racket
Enfin, le racket est un phénomène numériquement marginal. Soixante et un élèves
de notre enquête déclarent en avoir été
victimes (soit 0,9 %). Il n’y a pas de différence en fonction de l’âge, mais les garçons
tendraient à être plus concernés que les filles
(1,2 % vs 0,5 %).
Facteurs associés
à la violence à l’école
Une régression logistique multivariée 4
met en lumière trois variables protectrices des violences subies à l’école (sexe
féminin, avancée en âge, bonne santé).
À l’inverse deux variables augmentent ce
risque de façon marquée (avoir été victime
de brimades et participer à des bagarres)
et quatre autres dans une moindre mesure
(aimer beaucoup l’école, être stressé par le
travail scolaire, présenter un syndrome de
plainte, être en situation de handicap ou de
maladie chronique) [tableau IV].
4. Les variables introduites dans le modèle initial (variables associées en univarié au seuil de 20 %) ont été : le sexe, le groupe
d’âge, la scolarisation en Zep, le redoublement, le soutien des
autres élèves, le goût pour l’école, le stress lié au travail scolaire,
la perception de sa vie (échelle de Cantril), la santé perçue, se
déclarer porteur d’un handicap ou d’une maladie chronique, la
peur de la violence à l’école, les brimades subies, les brimades
agies et les bagarres. Le modèle est ajusté sur le niveau socio-économique des familles (échelle Fas).
05/08/2008 09:04:09
180
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
TABLEAU IV
Modèle final d’une régression logistique où la variable dépendante est le fait
d’avoir été victime de violence à l’école (n = 6 506)
(modèle ajusté sur le niveau socio-économique – échelle Fas)
OR ajusté
Sexe
garçons
filles
Âge
11 ans
13 ans
15 ans
Faible soutien des autres élèves
non
oui
Aimer beaucoup l’école
non
oui
Stress lié au travail scolaire
non
oui
Santé perçue bonne ou excellente
non
oui
Syndrome de plainte
non
oui
Handicap ou maladie chronique
non
oui
Victime de brimades
non
oui
Bagarres
non
oui
IC à 95 %
1,0
0,7
***
0,6
0,8
1,0
0,7
0,6
***
***
0,6
0,5
0,9
0,7
1,8
***
1,5
2,1
1,0
1,4
***
1,2
1,7
1,0
1,3
***
1,1
1,5
1,0
0,7
***
0,6
0,9
1,0
1,5
***
1,3
1,8
1,0
1,3
**
1,1
1,5
1,0
2,3
***
2,0
2,6
1,0
2,0
***
1,8
2,3
1,0
* p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001
SENTIMENT D’INSÉCURITÉ
À L’ÉCOLE ET AUX ALENTOURS
Dans une forte proportion (70,0 %), les
élèves déclarent ne jamais éprouver quelque
peur de la violence, que ce soit à l’école ou
aux alentours. Bien qu’il soit massif, ce sentiment de tranquillité est loin de connaître une
répartition homogène dans notre population, tant il est fortement lié au genre (79,2 %
des garçons vs 61,0 % des filles) et à l’âge
MEP_SanteEleve.indd 180
(61,9 % des 11 ans, 78,4 % des 15 ans). De ce
fait il existe un fort contraste entre les deux
groupes extrêmes : alors que les filles de
11 ans sont à peine la moitié à n’avoir jamais
peur de la violence (50,5 %), les garçons de
15 ans sont, pour une majorité écrasante
dans ce cas (85,5 %) et ce n’est qu’à 15 ans
que les filles atteignent le niveau de confiance
des garçons de 11 ans [figure 2].
Ce schéma – prépondérance de la peur
chez les filles, diminution avec l’âge pour
05/08/2008 09:04:09
181
Violences
FIGURE 2
Ne pas avoir peur de la violence à l’école, en fonction de l’âge et du sexe (en %)
100 %
80 %
85,5
80,0
72,8
71,1
60 %
62,4
50,5
40 %
20 %
0%
11 ans
13 ans
Garçons
15 ans
Filles
TABLEAU V
Violences craintes à l’école, en fonction de l’âge et du sexe (en %)
Coups
Vols
Racket
Autres
11 ans
Garçons
13 ans
15 ans
11 ans
Filles
13 ans
15 ans
18,4
7,7
9,3
8,7
12,4
6,3
6,5
4,6
7,5
4,9
5,6
4,0
26,8
13,3
16,4
24,5
20,2
10,4
10,6
21,0
13,5
7,5
7,4
18,3
les deux sexes – se retrouve à l’identique,
quoique avec des nuances, dans les quatre
types de violence étudiés ici. Aux deux
extrêmes, on retrouve toujours le groupe
des fillettes de 11 ans et les garçons de 15,
parfois avec un écart assez considérable
[tableau V].
La peur des coups est la plus répandue,
quel que soit l’âge, et dans les deux sexes.
Les filles sont presque le double des garçons
dans ce cas (20,4 % vs 12,9 %). Avec l’âge,
cette peur chute notablement, de près de
deux tiers chez les garçons et de moitié chez
les filles.
La peur des « autres formes de violence »,
partagée par 13,7 % des élèves vient en
deuxième position après la peur d’être
frappé. Elle concerne quatre fois plus
souvent les filles que les garçons (21,4 % vs
5,9 %).
Subir le racket constitue la troisième
grande peur. Elle est éprouvée par 9,4 %
MEP_SanteEleve.indd 181
des élèves, avec là encore une suprématie
féminine (11,6 % vs 7,2 %) et une diminution
avec l’âge.
Enfin, la peur d’être volé concerne 8,4 %
des élèves (10,5 % des filles vs 6,4 % des
garçons) et diminue dans le temps de
manière significative seulement chez les
filles.
Violences subies
et craintes à l’école
Chez les garçons, à tous les âges, il y a davantage de jeunes qui déclarent avoir reçu des
coups que de jeunes qui craignent d’en
recevoir. Chez les filles, le rapport est strictement inverse. En revanche, pour les autres
types de violences analysés dans notre
enquête, on observe que les déclarations de
violences craintes sont supérieures à celles de
violences subies, la différence la plus élevée
s’observant pour le racket, suivi des autres
05/08/2008 09:04:10
182
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
FIGURE 3
Violences subies et craintes, en fonction du sexe (en %)
40 %
39,0
30 %
22,6
20,8
21,4
20,4
20 %
17,3
15,4
12,9
5,2
7,5
7,2
6,4
4,7
5,9
6,8
5,3
1,2
0%
violence
en général
coups
vol
racket
0,5
autre
violence
en général
Garçons
coups
vol
racket
autre
Filles
Subies
formes de violence. Dans tous les cas, les différences entre les peurs et le fait d’être victime
sont plus marquées chez les filles [figure 3].
Facteurs associés
à la peur de la violence à l’école
Une régression logistique multivariée5 fait
ressortir que l’avancée en âge et le redoublement diminuent la probabilité d’avoir peur de
la violence à l’école alors que le sexe féminin,
le stress lié au travail scolaire, présenter
un syndrome de plainte, un handicap ou
une maladie chronique, l’augmentent
[tableau VI]. Avoir été victime de violences
ou de brimades double la probabilité d’avoir
peur de la violence à l’école alors que la participation aux bagarres la diminue de 40 %.
BAGARRES
Dans l’ensemble, près des deux tiers des
élèves ne déclarent aucune bagarre au cours
MEP_SanteEleve.indd 182
11,6
10,5
10 %
Craintes
de l’année écoulée (61,8 %). Ce bilan global
masque cependant un très fort contraste
en fonction du genre ainsi que, dans une
bien moindre mesure et chez les garçons
seulement, de l’âge. Alors que les trois
quarts des filles affichent un comportement
pacifique (76,9 %), les garçons sont moins
de la moitié dans ce cas (46,4 %). Chez ces
derniers, 41,1 % seulement des 11 ans ne
se sont pas bagarrés dans l’année et il faut
attendre 15 ans pour que ce comportement
devienne, de peu, majoritaire (52,2 %).
Plus d’un garçon sur deux (53,6 %) et
près d’une fille sur quatre (23,1 %) ont donc
pris part à une ou des bagarres au cours
5. Les variables introduites dans le modèle initial (variables associées en univarié au seuil de 20 %) étaient : le sexe, le groupe d’âge,
la scolarisation en Zep, le redoublement, le soutien des autres élèves, les résultats scolaires, le goût pour l’école, le stress lié au travail scolaire, la perception de sa vie (échelle de Cantril), la santé
perçue, présenter un syndrome de plainte, se déclarer porteur d’un
handicap ou d’une maladie chronique, la violence à l’école, les brimades subies, les brimades agies et les bagarres. Le modèle est
ajusté sur le niveau socioéconomique des familles (échelle Fas).
05/08/2008 09:04:10
183
Violences
TABLEAU VI
Modèle final d’une régression logistique où la variable dépendante est le fait
d’avoir peur de la violence à l’école (n = 6 666)
(modèle ajusté sur le niveau socio-économique – échelle Fas)
OR
Sexe
garçons
filles
Âge
11 ans
13 ans
15 ans
Redoublement
non
oui
Stress lié au travail scolaire
non
oui
Syndrome de plainte
non
oui
Handicap ou maladie chronique
non
oui
Victime de violences
non
oui
Victime de brimades
non
oui
Bagarres
non
oui
IC à 95 %
1,0
2,0
***
1,8
2,3
1,0
0,6
0,4
***
***
0,5
0,4
0,7
0,5
0,8
**
0,7
1,0
1,0
1,8
***
1,5
2,0
1,0
1,4
***
1,2
1,6
1,0
1,3
***
1,1
1,5
1,0
2,0
***
1,7
2,3
1,0
1,7
***
1,5
1,9
***
0,5
0,7
1,0
1,0
0,6
* p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001
de l’année. Chez les filles, on note le plus
souvent une seule participation (51,7 %
des « bagarreuses ») ; alors que chez les
garçons la récidive est de règle. En effet, si
un gros tiers des « bagarreurs » (37,5 %)
n’a participé qu’à une unique bagarre dans
l’année passée, ils sont près d’un quart à
en avoir connu deux (23,8 %) et 12,0 % à
en avoir connu trois. Un quart compte à
son actif quatre bagarres ou plus (26,6 %
des bagarreurs vs 15,0 % des bagarreuses).
Ces « gros bagarreurs » ont tendance à
le rester : l’érosion, bien lente avec l’âge,
MEP_SanteEleve.indd 183
n’est pas significative (quatre bagarres ou
plus : 28,6 % à 11 ans vs 25,8 % à 15 ans
chez les garçons ; et chez les filles, 17,3 %
à 12,8 %). Rapportés à l’effectif global,
ces « gros bagarreurs » représentent tout
de même 14,3 % des garçons et 3,5 % des
filles.
Facteurs associés
aux bagarres
Afin d’étudier les facteurs associés au
fait d’avoir participé à des bagarres, une
05/08/2008 09:04:10
184
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
régression logistique multivariée a été
effectuée6.
Le modèle final met en évidence que
le genre féminin, l’avancée en âge, aimer
beaucoup l’école, être stressé par le travail
scolaire, avoir une bonne perception de sa
vie et s’estimer en bonne santé diminuent la
probabilité d’avoir participé à des bagarres
alors qu’être scolarisé en Zep, avoir redoublé
et obtenir des résultats inférieurs à la
moyenne l’augmentent [tableau VII]. Enfin,
avoir été victime de violences ou participer à
brimer d’autres élèves double la probabilité
d’avoir participé à des bagarres.
DISCUSSION
BAGARRES
Les bagarres apparaissent comme une
activité essentiellement masculine. Plus de
la moitié des garçons y ont été impliqués
au moins une fois dans l’année (53,6 %) et
c’est à 11 ans qu’elles sont le plus souvent
déclarées (58,9 %). Sur ce point, les enfants
d’aujourd’hui retrouvent ceux d’hier : « On
ne se bat bien et facilement qu’entre dix et
douze ans. Avant, on n’est pas de force. Après,
il faut des motifs pour s’écharper » disait
déjà Bertrand du Guesclin [in 6]. Ceci dit,
et même si nous enregistrons à la fois une
variation à la baisse, presque insensible
pour l’ensemble des garçons (53,6 % de
bagarreurs en 2006 contre 54 % en 2002)
mais marquée pour les plus âgés (47,8 %
en 2006 vs 55,1 % en 2002), les « motifs
de s’écharper » demeurent suffisamment
nombreux pour que, même à 15 ans, près de
la moitié d’entre eux continuent à se battre
au moins une fois dans l’année.
La proportion est moindre chez les filles
(23,1 %), mais elle est en légère progression par rapport à notre précédente enquête
(2002 : 21,1 %). Il semble donc se dessiner
sur ce plan un tassement des différences
de comportement observées entre filles et
garçons qui pourrait rejoindre celui antérieurement décrit dans d’autres domaines,
notamment ceux qui relèvent des comportements à risque. Quoiqu’il en soit, cette
augmentation chez les filles explique la
progression, certes modeste, du pourcentage
MEP_SanteEleve.indd 184
total d’élèves bagarreurs d’une enquête sur
l’autre (38,2 % en 2006 vs 37,4 % en 2002).
Pour ce qui est des comparaisons internationales, la France se situe dans la moyenne
et présente des schémas comportementaux
par âge et par sexe tout à fait superposables
à ce que l’on peut observer ailleurs.
VIOLENCES ET BRIMADES
SCOLAIRES
Voilà tout juste dix ans que l’expression
« violence à l’école » apparaissait pour la
première fois dans une circulaire ministérielle de l’éducation nationale [7]. Ce concept
récent, porté par un changement de paradigme
guère plus ancien7, a connu un succès médiatique fulgurant. Ce n’est pas pour autant qu’il
est clairement défini, bien au contraire. C’est
d’ailleurs peut-être dans ce flou, dans cette
possibilité offerte à tout un chacun de qualifier à son gré de « violent » tel ou tel comportement, que réside la clef son succès ! En tout
cas, la recherche d’une définition commune
se heurte, encore à ce jour, à l’une des principales conclusions « de la première réunion
6. Les variables introduites dans le modèle initial (variables associées en univarié au seuil de 20 %) étaient : le sexe, le groupe
d’âge, la scolarisation en Zep, le redoublement, le soutien des
autres élèves, les résultats scolaires, le goût pour l’école, le stress
lié au travail scolaire, la perception de sa vie (échelle de Cantril),
la santé perçue, présenter un syndrome de plainte, la violence à
l’école, les brimades subies et les brimades agies. Le modèle est
ajusté sur le niveau socio-économique des familles (échelle Fas).
7. On peut le dater de la publication, dans les Cahiers de la sécurité intérieure en 1994, des travaux, d’ailleurs bien antérieurs, de
Wilson et Kelling [8].
05/08/2008 09:04:10
185
Violences
TABLEAU VII
Modèle final d’une régression logistique où la variable dépendante est le fait
d’avoir participé à des bagarres (n = 6 561)
(modèle ajusté sur le niveau socio-économique — échelle Fas)
OR
Sexe
garçons
filles
Âge
11 ans
13 ans
15 ans
Zep
non
oui
Redoublement
non
oui
Résultats scolaires
bons ou très bons
moyens
en dessous de la moyenne
Aimer beaucoup l’école
non
oui
Stress lié au travail scolaire
non
oui
Bonne perception de sa vie (Échelle de Cantril 6)
non
oui
Santé perçue bonne ou excellente
non
oui
Syndrome de plaintes
non
oui
Victime de violences
non
oui
Brimades agies
non
oui
IC à 95 %
1,0
0,2
***
0,2
0,3
1,0
0,7
0,5
***
***
0,6
0,4
0,8
0,6
1,4
**
1,1
1,7
1,0
1,9
***
1,7
2,2
1,0
1,4
2,2
***
***
1,3
1,8
1,6
2,7
1,0
0,8
***
0,6
0,9
1,0
0,7
***
0,6
0,8
1,0
0,8
**
0,7
1,0
1,0
0,8
*
0,7
1,0
1,0
1,5
***
1,3
1,7
1,0
2,0
***
1,7
2,3
1,0
2,2
***
1,9
2,4
1,0
* p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001
européenne sur le sujet »8 : il n’y a pas de
consensus. Ni en Europe, ni en France où
« Le mot violence en est arrivé à désigner (…)
tout heurt, toute tension, tout rapport de force,
MEP_SanteEleve.indd 185
toute inégalité, toute hiérarchie.(…) les significations qui lui sont prêtées sont fluctuantes et
8. Safe(r) at school Utrecht en 1997 [in 9].
05/08/2008 09:04:10
186
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
extensibles à loisir. (…) il en est venu à désigner
les incidents les plus banals » [10]. Dans ce
contexte, le choix fait par HBSC, en partie
dicté par les différences d’appréciation
portées sur ces phénomènes dans différents
pays, a été de réserver les termes « violence
à l’école » à des violences survenues strictement à l’intérieur d’un établissement et
prêtant, pour l’essentiel, peu à interprétation de la part des élèves (par une référence
directe aux coups, au vol et au racket), tout
en laissant la porte ouverte à la subjectivité
de chacun (d’où la catégorie des violences
subies « d’une autre manière ») mais en les
différenciant du concept de « brimades »
pour lesquelles une définition proposée en
préalable inclue une série d’avanies relevant
plutôt de l’ordre de la vexation mais surtout
faisant apparaître la notion d’inégalité entre
les contrevenants. Ce choix ne règle, loin s’en
faut, ni la question de la définition, ni celles
des conceptions qui peuvent la sous-tendre,
mais au moins offre-t-il une certaine précision terminologique ainsi que, par la permanence d’une série de questions posées dans
des conditions méthodologiques superposables, la possibilité de disposer de points de
repère solides.
En ce qui concerne les violences à proprement parler, l’institution scolaire s’affirme
pour huit élèves sur dix comme un lieu d’une
grande sûreté : bien qu’ils y aient passé, en
moyenne, pendant une dizaine d’années,
l’essentiel de leur journée (hors périodes de
vacances), ils se sentent fondés à répondre
« Non, jamais » à la question « As-tu déjà été
victime de violence à l’intérieur de l’école ? ».
Ils sont encore sept sur dix à déclarer ne
pas éprouver de sentiment d’insécurité, ni à
l’école ni à ses alentours9. Les brimades font
davantage partie du quotidien des élèves.
Certes, les deux tiers d’entre eux s’en déclarent exempts (65,8 %) mais cette proportion
doit être relativisée par la période assez brève
sur laquelle portait la question (un bimestre).
La proportion d’élèves qui déclare avoir
MEP_SanteEleve.indd 186
participé à des brimades, quoiqu’en légère
hausse par rapport à la précédente enquête
HBSC (2006 : 37,4 % vs 2002 : 35,3 %), est
toujours très en recul par rapport à celle de
1998 (49,7 %). Cette diminution concerne
tous les âges (élève brimeurs : en 2006, à
15 ans : 40,4 % et à 11 ans : 32,8 %, vs 1998 :
51,0 % et 42,9 %). Or rappelons ici que
l’enquête HBSC de 1998 ne concernait que les
académies de Toulouse et Nancy, dont il est
pourtant difficile de penser, a priori, qu’elles
seraient plus particulièrement violentes que
le reste de la France…
Quoi qu’il en soit, par rapport aux autres
pays participants en 2006, la France se
situe dans la moitié supérieure des pays
où les élèves sont le plus concernés par les
brimades, qu’elles soient agies, subies ou
les deux à la fois.
Les violences subies sont majoritairement
rapportées par les plus jeunes. Entre les
âges extrêmes – quoique bien resserrés – de
l’enquête, elles chutent (de moitié pour les
coups : 15,9 % vs 7,6 % entre 11 et 15 ans),
ou pour le moins, elles s’érodent. Il en va
de même pour les brimades subies, qui
diminuent fortement avec les années chez
les garçons et s’estompent chez les filles.
L’évolution des réponses concernant
la violence en fonction de l’âge a quelque
chose de paradoxal. En effet, contrairement
aux questions portant sur les brimades,
elles ne comportaient pas de limite dans le
temps. Il eut été logique, comme cela a été
signalé dans les précédents rapports, que,
par le simple jeu du cumul, la proportion
d’élèves déclarant avoir subi des violences
augmente avec l’âge. Il n’en est rien. C’est
même l’inverse qui est observé : les grands
élèves, peut-être parce qu’ils prennent plus
de recul ou qu’ils les ont simplement oubliés,
ne rapportent pas des faits qu’ils n’auraient
certainement pas manqué de déclarer s’ils
9. Cette question ayant été calibrée plus largement pour inclure
l’environnement de l’école.
05/08/2008 09:04:10
187
Violences
avaient été appelés à renseigner le questionnaire lorsqu’ils avaient 11 ans. Cette observation apporte des indications plutôt rassurantes sur la gravité des faits motivant les
plaintes des plus jeunes, même s’il ne s’agit
pas de nier l’impact que ce vécu peut avoir
sur eux au moment où ils en sont victimes.
On notera par ailleurs que le sentiment
d’insécurité est majoritairement exprimé
par les filles, en particulier les plus jeunes,
alors même qu’elles subissent, dans les
faits, moins fréquemment de violences que
les garçons.
Ce constat d’ensemble, largement positif,
ne doit pas occulter l’existence d’une
minorité d’élèves qui endurent des violences
parfois très graves, comme le racket (0,9 %)
ou des brimades auxquelles une répétition
plus qu’hebdomadaire donne des allures de
véritable harcèlement (2,4 % des garçons et
1,5 % des filles). Plus généralement, les situations de violences et de brimades lourdes
ou répétées mériteraient certainement
un repérage et une prise en charge spécifique. D’autant plus que ces agressions ont
tendance à se concentrer préférentiellement
sur des élèves en situation de fragilité ; qu’ils
présentent un état de santé déficient (maladie
chronique ou handicap, symptômes flous
de l’adolescence), des difficultés scolaires
(pour les brimades) ou des conduites de
risque. Il faut cependant rappeler ici que les
élèves ne se répartissent pas de façon définitive en « victimes » et « auteurs » et qu’une
proportion non négligeable passe, suivant
les temps et les circonstances, d’un statut
à l’autre ; « victimes » et « auteurs » partageant des caractéristiques communes.
Pour conclure sur les violences et les
brimades en milieu scolaire, il nous semble
nécessaire de rappeler un point et d’en
éclaircir un autre. Un rappel tout d’abord :
si elles sont devenues récemment objet de
recherche, violences et brimades scolaires
constituent un phénomène ancien et ubiquitaire, attesté par de nombreux témoignages.
MEP_SanteEleve.indd 187
Deux autobiographies, parues alors que ces
pages étaient en cours de rédaction, viennent
y apporter leur pierre, l’une pour rappeler
que, dans un lycée parisien des plus chics en
1940/41, « Les injures et les verres d’eau volaient
en tous sens » à la cantine [11], l’autre que
dans une école danoise, un enfant pouvait
être soumis, durant toute sa scolarité, au
feu roulant du harcèlement et de la cruauté
scolaire jusque dans les années 60/70 [12].
Le deuxième point qu’il est nécessaire
d’éclaircir concerne l’évolution du phénomène. Réalisé quelques mois à peine après la
phase de terrain d’HBSC 2006, un sondage
TNS Sofres (septembre 2006) rapportait que
pour 73 % des parents d’élèves « la violence à
l’école a plutôt tendance à augmenter », sentiment partagé par 59 % et 48 % des chefs d’établissement interrogés. Les données d’HBSC
s’inscrivent en faux contre ce sentiment.
Globalement, avec des variations minimes,
la situation est très stable sur la période de
douze ans étudiée ici, et, si tendances évolutives il y a, elles sont à la baisse. Ainsi en est-il
des violences déclarées par les garçons, que
l’on s’intéresse aux coups, vols ou au racket,
qui diminuent lentement mais très régulièrement [figure 4]. Chez les filles, le constat
FIGURE 4
Évolution des taux de différentes
violences subies chez les garçons
depuis 1994 (en %)
20 %
18,9
17,1
15 %
16,7
15,4
10 %
7,4
7,1
5%
2,0
0%
1994
Victimes de coups
6,5
5,2
1,4
1998
1,8
2002
Victimes de vols
1,2
2006
Victimes de rackets
05/08/2008 09:04:10
188
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
FIGURE 5
FIGURE 6
Évolution des taux de différentes
violences subies chez les filles
depuis 1994 (en %)
Évolution des taux de victimes
de brimades, depuis 1994,
en fonction du sexe (en %)
20 %
60 %
53,4
50 %
15 %
40 %
10 %
5%
0%
51,3
7,8
7,4
6,9
5,1
6,2
6,5
0,7
0,5
0,9
1998
2002
1994
Victimes de coups
Victimes de vols
36,5
6,8
30 %
0,5
20 %
1994
1998
36,0
34,3
2002
35,1
33,3
2006
2006
Victimes de racket
est celui d’une grande stabilité sur la même
période [figure 5] . Quant aux brimades
[figure 6], à la chute enregistrée entre les
deux premières versions françaises d’HBSC
(1994 et 1998, probablement explicable
par les précisions apportées au libellé de la
question entre les deux versions) a succédé
une tendance orientée elle aussi à la baisse,
quoique modérée. Ce hiatus marqué entre
les résultats de la recension de faits, le vécu
déclaré par les intéressés et l’impression
générale dans la population tout comme
celle véhiculée dans les médias interroge.
L’absence de définition rigoureuse de la
notion de « violence à l’école », déjà soulignée, peut largement l’expliquer. L’extension
sémantique de cette notion, qui en est venue
à englober des ressentis qui relèvent en fait
de la simple « tension quotidienne » [13] ou
MEP_SanteEleve.indd 188
37,4
7,5
Garçons
Filles
du mauvais « climat scolaire » [14], a toutes
les chances d’être confondue avec une aggravation du phénomène « violence » lui-même.
S’ajoutent à cela l’émotion provoquée dans
le public par la médiatisation d’agressions
parfois gravissimes quoique fort rares, ainsi
que d’autres facteurs, dont certains relèvent
des jeux de pouvoir internes au milieu scolaire
[15]. Mais, et peut-être surtout, est-ce la difficulté pour le grand public d’appréhender un
phénomène qui « relève d’une épistémologie de la complexité » et dont l’appréciation implique de ce fait « la prise en compte
des multiples interactions entre les différents
acteurs de la société dont l’école fait partie »
[16] qui laisse le champ libre à toutes les
extrapolations voire tous les fantasmes.
05/08/2008 09:04:11
189
Violences
Bibliographie
[1]
[2]
[3]
[4]
[5]
[6]
[7]
[8]
Alvin P., Marcelli D.
Médecine de l’adolescent.
Masson, 2005.
Craig W.
The relationship among bullying, victimization,
depression, anxiety, and aggression in elementary
school children.
Personality and Individual Differences, 1998, 24, 123-130.
Nansel, T.R., Overpeck, M., Pilla, R.S., Ruan, W.J.,
Simons-Morton, B. & Scheidt, P.
Bullying behaviors among US youth : prevalence
and association with psychosocial adjustment.
Journal of American Medical Association, 2001, 285 (16),
2094-2100.
Due, P., Holstein, B.E, Lynch, J., Diderichsen, F.,
Nic Gabhainn, S., Scheidt, P., et al.
Bullying and symptoms among school-aged children :
international comparative cross sectional study
in 28 countries.
European Journal of Public Health, 2005, 15 (2), 128-132.
Nicolas J.
La rébellion française, mouvements populaires
et conscience sociale 1661/1789.
UH Seuil, 2002, p 453.
Vercel R.
Du Guesclin.
Éditions Albin Michel, 1941.
Fotinos G.
Le climat et le moral des personnels dans les lycées
et collèges (Enquête et étude portant
sur 1 346 personnels de direction).
In : Éducation à la santé et prévention des conduites
addictives, actes du colloque 2007, sous la direction
de Didier Jourdan, Presses universitaires du sud, 2008.
Blaya C.
Violences et maltraitances en milieu scolaire.
Armand Colin, 2006.
MEP_SanteEleve.indd 189
[9] Debarbieux E. et col.
[10]
[11]
[12]
[13]
[14]
[15]
[16]
La violence en milieu scolaire.
Paris ESF, 1999.
Boudou P., Dagorin J.
La violence des jeunes, un enjeu pour la politique
éducative ?
Cahiers de la sécurité, nouvelle série, n° 1 ; La violence
des mineurs, juillet-septembre 2007, Institut national
des hautes études de sécurité.
Bredin J.D.
Trop bien élevé.
Grasset 2007.
Romer K.
Cochon d’Allemand.
Les allusifs, 2007.
Charlot B.
Violences scolaires : représentations, pratiques
et normes.
In : Violences à l’école, état des savoirs, Armand Colin,
1997.
Fotinos, G.
Le climat scolaire dans les lycées et collèges.
Éditions de la MGEN, 2006
Reymond P.
Violence en milieu scolaire : une crise de l’école ?
Cahiers de la sécurité, nouvelle série, n° 1 ; La violence
des mineurs, juillet-septembre 2007, Institut national
des hautes études de sécurité.
Favre, D.
L’addiction aux comportements violents : comment
les comprendre et les prévenir dans le cadre
de l’école ?
In : Éducation à la santé et prévention des conduites
addictives, actes du colloque 2007, sous la direction
de Didier Jourdan, Presses universitaires du sud, 2008
05/08/2008 09:04:11
MEP_SanteEleve.indd 190
05/08/2008 09:04:11
191
ANNEXES
MEP_SanteEleve.indd 191
05/08/2008 09:04:11
192
MEP_SanteEleve.indd 192
05/08/2008 09:04:11
193
Questionnaire de l’enquête
UNE ENQUÊTE INTERNATIONALE
DE L’ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ
SUR LES MODES DE VIE ET LA SANTÉ DES ÉLÈVES
DE 11, 13 ET 15 ANS
Version pour les élèves de 11 à 13 ans
Bonjour,
Merci de nous aider à faire cette enquête !
En répondant à ce questionnaire, tu vas nous aider à mieux comprendre comment vivent les jeunes de
ton âge. Les mêmes questions seront posées dans 39 autres pays d’Europe et d’Amérique du nord.
Tes réponses ne seront lues que par les chercheurs responsables de l’enquête. Personne dans ton
établissement scolaire ni dans ta famille ne pourra lire ce que tu as écrit. Ce questionnaire est anonyme.
Tu ne dois donc pas écrire ton nom dessus. Après l’avoir rempli, tu le fermeras avec l’étiquette qui
t’a été distribuée, puis tu le mettras dans l’enveloppe commune, qui sera envoyée au centre de
recherche.
Comme ce questionnaire est le même dans les différents pays, il peut y avoir des questions qui te
paraissent inhabituelles. Prends ton temps pour bien lire chaque question, l’une après l’autre, et y
répondre le plus honnêtement possible. Nous sommes seulement intéressés par ce que toi tu vis et
penses. Il ne s’agit ni d’un test ni d’un contrôle, il n’y a ni bonnes ni mauvaises réponses.
Ce que tu dois savoir avant de commencer
x Utilise un stylo noir ou bleu foncé (surtout pas un crayon, un stylo brillant ou de couleur claire ni un
gros marqueur). Sinon, le scanner ne pourra pas lire tes réponses.
x Tu dois répondre aux questions dans l’ordre.
x Pour presque toutes les questions, tu auras à mettre une croix dans la case en face de la réponse qui
est la plus proche de ce que tu penses. Tu ne dois cocher qu’une seule case, sinon, nous ne pourrons pas
prendre en compte ta réponse. Par exemple :
Est-ce que tu as une chambre pour toi tout(e) seul(e) ?
1 : Non
2 … Oui
x Si tu t’es trompé(e), noircis complètement la case et coche la bonne case. Par exemple :
Est-ce que tu as une chambre pour toi tout(e) seul(e) ?
1 „ Non
Tu avais coché « Non » alors que tu voulais répondre « Oui ».
2 : Oui
x Si tu trouves une question difficile, choisis la réponse qui te semble vraie la plupart du temps.
x Tu peux ne pas répondre à une question si tu ne le veux pas.
Nous espérons que tu prendras plaisir à répondre à ce questionnaire !
Nous te remercions beaucoup de ta participation.
Docteurs Emmanuelle Godeau et Félix Navarro
MEP_SanteEleve.indd 193
05/08/2008 09:04:11
194
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
1
2
Es-tu une fille ou un garçon ?
1
Garçon
Fille
2
En quelle classe es-tu ?
CM2
2
sixième
3
cinquième
4
quatrième
5
autre, précise :
1
3
En quel mois es-tu né(e) ?
01 Janvier
02 Février
03 Mars
4
1990
1991
10 Octobre
11 Novembre
12 Décembre
1992
1993
1994
1995
1996
Combien de fois par semaine prends-tu un petit-déjeuner (plus qu’un bol de café ou de thé, de lait
ou qu’un verre de jus de fruit) ?
Coche une case pour les jours de semaine et une autre pour le week-end.
Semaine (du lundi au vendredi) :
1
Je ne prends jamais de petit-déjeuner
en semaine
2
Un jour
3
Deux jours
4
Trois jours
5
Quatre jours
6
Cinq jours
6
07 Juillet
08 Août
09 Septembre
En quelle année es-tu né(e) ?
1989
5
04 Avril
05 Mai
06 Juin
Week-end :
1
Je ne prends jamais de petit-déjeuner
le week-end
2
D’habitude, je ne prends un petit-déjeuner
qu’un seul matin du week-end (le samedi
OU le dimanche)
3
D’habitude, je prends un petit-déjeuner
les deux matins du week-end (le samedi
ET le dimanche)
Combien de fois par semaine manges-tu ou bois-tu les aliments suivants ?
Coche une case pour chaque ligne.
Jamais Moins d’une Une fois par 2-4 jours 5-6 jours Une fois par Plusieurs fois
fois par
semaine par semaine par semaine jour, tous par jour, tous
semaine
les jours
les jours
1
2
3
4
5
6
7
8
MEP_SanteEleve.indd 194
Fruits
Légumes
Sucreries (bonbons,
chocolat)
Coca, soda ou
autre boisson
contenant du sucre
Lait écrémé ou
demi-écrémé
Lait entier
Fromage
Autres produits
laitiers (yaourts,
crèmes dessert,
boisson
chocolatée, …)
05/08/2008 09:04:11
195
Questionnaire de l’enquête
7
Certains jeunes vont à l’école ou au lit en ayant faim parce qu’il n’y a pas assez de nourriture à la maison.
Tous les combien cela t’arrive-t-il ?
Toujours
1
2
Souvent
Parfois
3
4
Jamais
8
Tous les combien te brosses-tu les dents ?
1
Plus d’une fois par jour
2
Une fois par jour
3
Au moins une fois par semaine mais pas chaque jour
4
Moins d’une fois par semaine
5
Jamais
9
Pour le moment, fais-tu un régime ou autre chose pour perdre du poids ?
1
Non, mon poids est bon
2
Non, mais j’ai besoin de perdre du poids
3
Non, parce que j’ai besoin de grossir
4
Oui
Ton activité physique
Une activité physique est n’importe quelle activité qui augmente la vitesse des battements du cœur et fait se
sentir essoufflé(e) par moments.
On peut pratiquer une activité physique en faisant du sport, en jouant avec des amis à l’école ou non ou bien en
allant à l’école en marchant.
Quelques exemples d’activité physique: courir, marcher vite, faire du roller, faire du vélo, danser, faire du skate,
nager, faire du foot, du rugby, du basket ou du surf.
Pour la question suivante, additionne tout le temps que tu passes à faire une activité physique chaque jour.
10
Pendant les 7 derniers jours, combien de jours as-tu pratiqué une activité physique
pour un total de 60 minutes (1 heure) au moins par jour ?
0 jour
1
2
3
4
5
6
7 jours
11
As-tu déjà fumé du tabac (au moins une cigarette, un cigare ou une pipe) ?
1
Oui
2
Non
12
Tous les combien fumes-tu actuellement ?
1
Chaque jour
2
Au moins une fois par semaine, mais pas tous les jours
3
Moins d’une fois par semaine
4
Je ne fume pas
13
Actuellement, tous les combien bois-tu des boissons alcoolisées, par exemple bière, vin ou alcools forts ?
Essaye de compter même les fois où tu n’as bu que de petites quantités.
Coche une seule case pour chaque ligne
Jamais Rarement Chaque
mois
Chaque
semaine
Chaque
jour
1
2
3
Bière
Vin, champagne, sangria
Alcools forts (eau de vie, cocktail, whisky, vodka, pastis,
digestif…)
4 Prémix (bouteille ou canette contenant un mélange
de soda et l’alcool : Smirnoff Ice, Boomerang, Voodoo…)
5 Cidre
6 Autre boisson contenant de l’alcool
MEP_SanteEleve.indd 195
05/08/2008 09:04:12
196
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
14
15
As-tu déjà consommé de l’alcool au point d’être complètement ivre (soûl, soûle) ?
Non, jamais
1
Oui, une fois
2
Oui, 2 ou 3 fois
3
Oui, 4 à 10 fois
4
5
Oui, plus de 10 fois
Si tu as déjà fait les choses suivantes, précise à quel âge :
Coche une seule case pour chaque ligne.
1
2
3
4
5
Jamais
11 ans 12 ans
ou moins
13 ans
14 ans
Boire de l’alcool (plus qu’un petit peu)
Être ivre (soûl, soûle)
Fumer une cigarette (plus qu’une bouffée)
Fumer du cannabis (joint, shit, herbe, « H », …)
Prendre une drogue autre que le cannabis,
l’alcool et le tabac
16
Selon toi, comment ton maître, ta maîtresse ou tes professeurs trouvent tes résultats scolaires
comparés à ceux de tes camarades ?
Très bons
1
Bons
2
Moyens
3
En dessous de la moyenne
4
17
Actuellement, que penses-tu de l’école ?
Je l’aime beaucoup
1
Je l’aime un peu
2
Je ne l’aime pas beaucoup
3
4
Je ne l’aime pas du tout
18
Voici quelques phrases à propos de ton école. Indique à quel point tu es d’accord ou non
avec chacune d’entre elles.
Coche une seule case pour chaque ligne.
Tout à fait
d’accord
1
2
3
4
5
6
7
8
9
MEP_SanteEleve.indd 196
15 ans
ou plus
D’accord
Ni d’accord
ni pas
d’accord
Pas
d’accord
Pas du tout
d’accord
Les élèves de ma classe ont du plaisir à être
ensemble.
La plupart des élèves de ma classe sont
gentils et prêts à aider les autres.
Les autres élèves m’acceptent comme je suis.
Dans mon école, on tient compte des
propositions des élèves pour organiser
le temps de la classe.
Dans mon école, on tient compte
des propositions des élèves pour le choix
des activités à faire.
Mes enseignants traitent les élèves
de manière juste (équitable).
La plupart de mes enseignants
sont gentils.
Je trouve le travail scolaire difficile.
Je trouve le travail scolaire fatigant.
05/08/2008 09:04:12
197
Questionnaire de l’enquête
19
Es-tu stressé(e) par le travail scolaire ?
1
Pas du tout
2
Un peu
3
Assez
Beaucoup
4
20
Habituellement, combien de temps mets-tu pour aller de la maison à l’école ?
1
Moins de 5 minutes
5-15 minutes
2
3
15-30 minutes
4
30 minutes à une heure
5
Plus d’une heure
21
Lors d’un jour ordinaire, est-ce que ta PRINCIPALE manière d’ALLER à l’école est :
Coche une seule case
1
La marche
2
Le vélo
3
Le bus, le tramway, le métro, le train, le bateau
4
La voiture, la moto ou le scooter
5
D’ autres moyens
22
Lors d’un jour ordinaire, est-ce que ta PRINCIPALE manière de REVENIR de l’école est :
Coche une seule case
1
La marche
2
Le vélo
3
Le bus, le tramway, le métro, le train, le bateau
4
La voiture, la moto ou le scooter
5
D’ autres moyens
23
Dirais-tu que ta santé est :
1
Excellente
Bonne
2
3
Assez bonne
4
Mauvaise
24
Combien pèses-tu (sans vêtements) ?
|____|____|,|____| kilos
25
Combien mesures-tu (sans chaussures) ?
1,|____|____| mètres
26
Voici le dessin d’une échelle. Au sommet de l’échelle, « 10 » est la meilleure vie possible pour toi,
tout en bas, « 0 » est la pire vie possible pour toi.
Globalement, où dirais-tu que tu te trouves sur l’échelle en ce moment ?
Coche la case en face du nombre qui décrit au mieux où tu te trouves.
10 Meilleure vie possible
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
Pire vie possible
MEP_SanteEleve.indd 197
05/08/2008 09:04:12
198
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
27
Durant les six derniers mois, tous les combien as-tu eu ?
Coche une seule case pour chaque ligne.
Environ
Environ
A peu près Plusieurs
une fois
une fois
chaque jour
fois
par semaine par semaine par mois
1
2
3
4
5
28
Mal à la tête
Mal au ventre
Mal au dos
Des difficultés à t’endormir
Des étourdissements
Durant les six derniers mois, tous les combien as-tu été ?
Coche une seule case pour chaque ligne.
Environ
Environ
A peu près Plusieurs
une fois
une fois
chaque jour
fois
par semaine par semaine par mois
1
2
3
29
Rarement
ou jamais
Rarement
ou jamais
Déprimé(e)
Irritable ou de mauvaise humeur
Nerveux(se)
Le mois dernier, as-tu pris des médicaments pour soigner les troubles suivants :
Coche une seule case pour chaque ligne.
Non
1
2
3
4
5
Oui, une fois
Oui, plus d’une fois
Mal à la tête
Mal au ventre
Difficultés à t’endormir
Nervosité
Autre chose
30
Es-tu porteur d’une maladie chronique ou d’un handicap (comme diabète, allergie ou infirmité motrice
cérébrale) ayant été diagnostiqués par un docteur ?
1
Oui
2
Non
31
Prends-tu des médicaments dans le cadre de ta maladie chronique ou de ton handicap ?
1
Je n’ai pas de maladie chronique ni de handicap
2
Oui
3
Non
32
Est-ce que ta maladie chronique ou ton handicap a des retentissements sur ta présence
et ta participation à l’école ?
1
Je n’ai pas de maladie chronique ni de handicap
2
Oui
3
Non
33
Penses-tu que ton corps est :
1
Beaucoup trop maigre
2
Un peu trop maigre
3
À peu près au bon poids
4
Un peu trop gros
5
Beaucoup trop gros
♦ Cette question (34) ne concerne que les filles.
34
As-tu déjà eu tes règles ?
1
Non, je ne suis pas encore réglée
2
Oui, j’ai commencé à avoir mes règles à l’âge de :
|____|____| ans et |____|____| mois
MEP_SanteEleve.indd 198
05/08/2008 09:04:12
199
Questionnaire de l’enquête
Brimades
On dit qu’un(e) élève EST BRIMÉ(E) lorsqu’un(e) autre élève ou un groupe d’élèves lui disent ou lui font des choses
méchantes ou qui ne lui plaisent pas. On parle aussi de brimade quand on se moque de manière répétée
d’un(e) élève d’une façon qui ne lui plaît pas, ou quand on le (la) met délibérément de côté.
Par contre, si deux élèves de la même force se disputent ou se battent, on ne peut pas dire que l’un d’eux
(l’une d’elles) est brimé(e). De même, on ne parle pas de brimade quand on plaisante pour s’amuser
et de manière amicale.
35
Tous les combien as-tu été brimé(e) à l’école ces deux derniers mois ?
Je n’ai pas été brimé(e) à l’école ces deux derniers mois
1
Ce n’est arrivé qu’une ou deux fois
2
2 ou 3 fois par mois
3
Environ une fois par semaine
4
Plusieurs fois par semaine
5
36
Tous les combien as-tu participé à brimer un(e) ou des élèves ces deux derniers mois ?
Je n’ai pas participé à brimer un(e) ou des élèves à l’école ces deux derniers mois
1
Ce n’est arrivé qu’une ou deux fois
2
2 ou 3 fois par mois
3
Environ une fois par semaine
4
Plusieurs fois par semaine
5
37
As-tu déjà été victime de violence à l’intérieur de l’école ? Tu peux cocher plusieurs cases.
Non, jamais
1
Oui, j’ai été frappé(e)
2
Oui, on m’a volé mes affaires
3
Oui, j’ai été victime de racket
4
Oui, d’une autre manière
5
38
As-tu peur de la violence à l’école ou aux alentours ? Tu peux cocher plusieurs cases.
Non, pas vraiment
1
Oui, j’ai peur d’être frappé(e)
2
Oui, j’ai peur qu’on me vole mes affaires
3
Oui, j’ai peur du racket
4
Oui, d’une autre sorte de violence
5
39
Dans les 12 derniers mois, combien de fois as-tu participé à une bagarre ?
Je n’ai pas participé à une bagarre dans les 12 derniers mois
1
1 fois
2
2 fois
3
3 fois
4
5
4 fois ou plus
Blessures
Beaucoup de jeunes se font mal ou se blessent en faisant des activités comme du sport ou en se bagarrant
dans différents endroits comme la rue ou la maison. On parle également de blessure en cas d’intoxication
ou de brûlures. Mais les maladies comme la grippe ou la rougeole ne sont pas des blessures.
La question suivante porte sur des blessures que tu aurais pu avoir dans les 12 derniers mois.
MEP_SanteEleve.indd 199
05/08/2008 09:04:13
200
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
40
Dans les 12 derniers mois, combien de fois as-tu été blessé(e) au point d’être soigné(e)
par une infirmière ou un médecin ?
1
Je n’ai pas été blessé(e) lors des 12 derniers mois
2
1 fois
3
2 fois
4
3 fois
5
4 fois ou plus
Ta famille
Toutes les familles sont différentes (par exemple, tout le monde ne vit pas avec ses deux
parents, certains ne vivent qu’avec un seul parent, d’autres ont deux maisons ou vivent
dans deux familles) et nous aimerions avoir des renseignements sur la tienne.
Réponds à la question suivante pour la maison où tu vis tout le temps ou la plupart du temps.
Coche les cases des personnes qui y vivent avec toi.
41
1
2
3
4
5
6
7
8
42
Enfants :
Dis le nombre de frères et sœurs qui
vivent dans cette maison (compte aussi
tes demi-frères ou sœurs, les autres
enfants de tes parents, les enfants
adoptifs). Ecris zéro (0) si tu n’en as pas.
Ne te compte pas.
Combien de frères ? |____|
Combien de sœurs ? |____|
As-tu une autre famille ou une autre maison, comme dans le cas de parents divorcés ou séparés ?
1
Non, passe à la question 43.
2
Oui : Tous les combien y habites-tu ?
1
La moitié du temps
2
Régulièrement mais moins de la moitié du temps
3
Parfois
4
Presque jamais
Coche les cases des personnes qui y vivent avec toi.
1
2
3
4
5
6
7
8
43
Adultes :
Mère
Père
Belle-mère (partenaire, copine ou amie du père)
Beau-père (partenaire, copain ou ami de la mère)
Grand-mère
Grand-père
Je vis dans une famille de placement ou dans un
foyer
Je vis avec quelqu’un d’autre ou dans un autre
endroit. Précise :
...............................................................................................
Adultes :
Mère
Père
Belle-mère (partenaire, copine ou amie du père)
Beau-père (partenaire, copain ou ami de la mère)
Grand-mère
Grand-père
Je vis dans une famille de placement ou dans un
foyer
Je vis avec quelqu’un d’autre ou dans un autre
endroit. Précise :
...............................................................................................
Enfants :
Dis le nombre de frères et sœurs qui
vivent dans cette maison (compte aussi
tes demi-frères ou sœurs, les autres
enfants de tes parents, les enfants
adoptifs). Ecris zéro (0) si tu n’en as pas.
Ne te compte pas.
Combien de frères ? |____|
Combien de sœurs ? |____|
Dans quelle mesure penses-tu que ta famille est financièrement à l’aise ?
Ma famille est :
1
très à l’aise
2
plutôt à l’aise
3
moyennement à l’aise
4
très peu à l’aise
5
pas à l’aise du tout
MEP_SanteEleve.indd 200
05/08/2008 09:04:13
201
Questionnaire de l’enquête
44
44
Ton père a-t-il un travail ?
1
Oui
2
Non
3
Je ne sais pas
4
Je n’ai pas de père ou ne le vois pas
Si OUI, indique dans quel type d’endroit
ton père travaille (par exemple :
hôpital, banque, restaurant…)
...........................................................................................
Indique exactement le travail que ton père y fait
(par exemple : professeur, chauffeur de bus…)
...........................................................................................
Si NON, pourquoi ton père n’a-t-il pas de travail ?
(Coche la case qui décrit le mieux sa situation)
1
Il est malade, retraité ou étudiant
2
Il cherche du travail
3
Il s’occupe des autres
ou est à la maison à plein temps
4
Je ne sais pas
45
Ta mère a-t-elle un travail ?
1
Oui
2
Non
3
Je ne sais pas
4
Je n’ai pas de mère ou ne la vois pas
Si OUI, indique dans quel type d’endroit
ta mère travaille (par exemple :
hôpital, banque, restaurant…)
...........................................................................................
Indique exactement le travail que ta mère y fait
(par exemple : professeur, chauffeur de bus…)
...........................................................................................
Si NON, pourquoi ta mère n’a-t-elle pas de travail ?
(Coche la case qui décrit le mieux sa situation)
1
Elle est malade, retraitée ou étudiante
2
Elle cherche du travail
3
Elle s’occupe des autres
ou est à la maison à plein temps
4
Je ne sais pas
Est-il facile ou non pour toi de parler des choses qui te préoccupent vraiment (des choses importantes,
graves…) avec les personnes suivantes ?
Coche une seule case pour chaque ligne.
Très facile
1
2
3
4
5
6
7
8
9
46
Facile
Difficile
Très difficile Je n’ai pas
ou ne vois
pas cette
personne
Père
Beau-père (partenaire, copain ou ami
de la mère)
Mère
Belle-mère (partenaire, copine ou amie
du père)
Frère(s) aîné(s)
Sœur(s) aînée(s)
Meilleur(e) ami(e)
Ami(e)s du même sexe
Ami(e)s du sexe opposé
A l’heure actuelle, combien de vrais amis et vraies amies as-tu ?
Coche une case pour chaque colonne.
Amis :
1
2
3
4
47
Aucun
Un
Deux
Trois ou plus
Généralement, combien de jours par semaine passes-tu du temps avec tes ami(e)s juste après l’école ?
0 jour
48
1
2
3
4
5
6 jours
Généralement, combien de soirs par semaine sors-tu avec tes ami(e)s
0 jour
MEP_SanteEleve.indd 201
Amies :
Aucune
Une
Deux
Trois ou plus
1
2
3
4
1
2
3
4
5
6
7 jours
05/08/2008 09:04:13
202
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
49
Combien de jours par semaine passes-tu du temps avec tes ami(e)s à parler au téléphone,
à leur envoyer des messages (textos…) ou à les contacter par Internet ?
Rarement ou jamais
1
2
1 ou 2 jours par semaine
3 ou 4 jours par semaine
3
4
5 ou 6 jours par semaine
5
Chaque jour
50
Combien d’heures par jour environ regardes-tu habituellement la télévision (y compris des films vidéo
et des DVD) pendant ton temps libre ?
Coche une case pour les jours de semaine et une pour le week-end.
Semaine (du lundi au vendredi) :
Aucune
1
2
Environ une 1/2 h par jour
3
Environ 1 h par jour
Environ 2 h par jour
4
5
Environ 3 h par jour
6
Environ 4 h par jour
7
Environ 5 h par jour
8
Environ 6 h par jour
9
Environ 7 h ou plus par jour
51
Combien d’heures par jour environ joues-tu habituellement à des jeux sur un ordinateur
ou sur une console (Playstation, Xbox, Gamecube, etc.) pendant ton temps libre ?
Coche une case pour les jours de semaine et une pour le week-end.
Semaine (du lundi au vendredi) :
1
Aucune
2
Environ une 1/2 h par jour
3
Environ 1 h par jour
4
Environ 2 h par jour
5
Environ 3 h par jour
6
Environ 4 h par jour
7
Environ 5 h par jour
8
Environ 6 h par jour
9
Environ 7 h ou plus par jour
52
Week-end :
1
Aucune
2
Environ une 1/2 h par jour
3
Environ 1 h par jour
4
Environ 2 h par jour
5
Environ 3 h par jour
6
Environ 4 h par jour
7
Environ 5 h par jour
8
Environ 6 h par jour
9
Environ 7 h ou plus par jour
Combien d’heures par jour environ utilises-tu habituellement un ordinateur pour participer à des forums
de discussion (des « chats »), surfer sur internet, envoyer du courrier électronique (des e-mails),
faire des devoirs pendant ton temps libre ?
Coche une case pour la semaine et une pour le week-end.
Semaine (du lundi au vendredi) :
1
Aucune
2
Environ une 1/2 h par jour
3
Environ 1 h par jour
4
Environ 2 h par jour
5
Environ 3 h par jour
6
Environ 4 h par jour
7
Environ 5 h par jour
8
Environ 6 h par jour
9
Environ 7 h ou plus par jour
53
Week-end :
Aucune
1
2
Environ une 1/2 h par jour
3
Environ 1 h par jour
Environ 2 h par jour
4
5
Environ 3 h par jour
6
Environ 4 h par jour
7
Environ 5 h par jour
8
Environ 6 h par jour
9
Environ 7 h ou plus par jour
Week-end :
1
Aucune
2
Environ une 1/2 h par jour
3
Environ 1 h par jour
4
Environ 2 h par jour
5
Environ 3 h par jour
6
Environ 4 h par jour
7
Environ 5 h par jour
8
Environ 6 h par jour
9
Environ 7 h ou plus par jour
Combien d’ordinateurs ta famille possède-t-elle ?
Aucun
1
Un
2
Deux
3
4
Plus de deux
MEP_SanteEleve.indd 202
05/08/2008 09:04:13
203
Questionnaire de l’enquête
54
Est-ce que ta famille a une voiture (ou une camionnette) ?
Non
1
2
Oui, une
3
Oui, deux ou plus
55
Est-ce que tu as une chambre pour toi tout(e) seul(e) ?
1
Non
2
Oui
56
Durant les 12 derniers mois, combien de fois as-tu voyagé avec ta famille pour partir en vacances ?
1
Jamais
2
Une fois
3
Deux fois
4
Plus de deux fois
57
En dehors des heures d’école, combien de FOIS par semaine fais-tu habituellement du sport
pendant ton temps libre au point de transpirer ou d’être essoufflé(e) ?
1
Chaque jour
2
4 à 6 fois par semaine
3
2 à 3 fois par semaine
4
Une fois par semaine
5
Une fois par mois
6
Moins d’une fois par mois
7
Jamais
58
En dehors des heures d’école, combien d’HEURES par semaine fais-tu habituellement du sport
pendant ton temps libre au point de transpirer ou d’être essoufflé(e) ?
1
Aucune
2
Environ une demi heure
3
Environ 1 heure
4
Environ 2 à 3 heures
5
Environ 4 à 6 heures
6
7 heures ou plus
Handicap et maladie chronique grave
Avoir un handicap ou une maladie chronique grave fait qu’on est gêné dans sa vie de tous les jours, en général
depuis longtemps, par exemple pour marcher, parler, se servir de ses bras ou ses mains, voir, entendre, apprendre,
manger comme les autres ou faire les mêmes activités qu’eux.
Des exemples : infirmité motrice cérébrale, surdité, diabète, insuffisance rénale MAIS PAS porter des lunettes,
avoir une jambe cassée ou la grippe.
59
As-tu un handicap ou une maladie chronique grave diagnostiqués par un docteur ?
1
Non, passe à la question 60.
2
Oui, c’est : ..............................................................................................................................................................................................
Est-ce que, à cause de ce handicap ou de cette maladie, tu as des difficultés pour :
Tu peux cocher plusieurs cases.
1
Te déplacer
2
Parler
3
Prendre/tenir des objets
4
Voir (même avec tes lunettes)
5
Entendre
6
Apprendre
7
Manger comme les autres
MEP_SanteEleve.indd 203
05/08/2008 09:04:13
204
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
60
Est-ce que quelqu’un dans ta famille a un handicap ou une maladie chronique grave ?
1
Non, passe à la question 61.
2
Oui, c’est :
Tu peux cocher plusieurs cases.
Ton père ou ta mère
1
2
Ton frère ou ta sœur
3
Une autre personne : ………………………………………
61
Est-ce que tu connais un(e) jeune qui a un handicap ou une maladie chronique grave ?
1
Non, passe à la question 62 et imagine ce que tu pourrais faire avec un(e) tel(le) jeune.
2
Oui, c’est :
Tu peux cocher plusieurs cases.
1
Un(e) de tes vrai(e)s ami(e)s
Un(e) jeune dans tes loisirs
2
3
Un(e) élève de ta classe
4
Un(e) élève dans ton école dans une autre classe, une CLIS, une UPI ou une SEGPA
Le jeune que tu connais a :
Tu peux cocher plusieurs cases si la personne a plusieurs handicaps ou si tu connais plusieurs personnes.
1
Un handicap moteur (béquilles, fauteuil roulant, …)
2
Un handicap mental
3
Un handicap sensoriel (aveugle, sourd)
4
Une maladie chronique grave (diabète, insuffisance rénale, …)
5
Des graves difficultés d’apprentissage
62
Tous les combien fais ou ferais-tu les choses suivantes…
Attention : tu dois répondre d’abord pour un(e) jeune avec un handicap ou une maladie chronique grave (à gauche),
puis pour un(e) autre jeune (à droite)
… avec un(e) jeune avec un
handicap ou une maladie
chronique grave ?
souvent parfois jamais
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
63
… avec un(e)
autre jeune ?
souvent parfois
jamais
Passer du temps à la récréation
Étudier ou faire les devoirs
Écouter de la musique ou danser
Faire du sport
Jouer (jeux de société, ordinateur, console …)
Discuter
Parler au téléphoner, envoyer des messages
(textos…) ou se contacter sur Internet
Sortir (sandwicherie, en ville, en boum …)
Aller au cinéma, au théâtre, au concert
Faire des activités artistiques (musique,
théâtre, peinture …)
Ne rien faire de spécial, traîner ensemble
Autre : ……………………………………………………………………
Si tu le souhaites, tu peux maintenant écrire ce que tu penses de ce questionnaire.
......................................................................................................................................................................................................................
......................................................................................................................................................................................................................
......................................................................................................................................................................................................................
......................................................................................................................................................................................................................
Nous te remercions beaucoup pour ta collaboration.
Tu peux maintenant fermer ton questionnaire en collant l’étiquette qui t’a été donnée à l’emplacement indiqué en
pointillés sur le bord de la première page.
MEP_SanteEleve.indd 204
05/08/2008 09:04:14
205
Questions posées uniquement aux élèves de 15 ans
a
En quelle classe es-tu ?
cinquième
1
2
quatrième
troisième
3
4
seconde
autre, précise :
5
b
Combien as-tu fumé de cigarettes au cours des 30 derniers jours ?
1
Aucune
2
Moins d’une cigarette par semaine
Moins d’une cigarette par jour
3
4
1-5 cigarettes par jour
5
6-10 cigarettes par jour
11-20 cigarettes par jour
6
7
Plus de 20 cigarettes par jour
c
Combien de fois as-tu fait les choses suivantes au cours des 30 derniers jours ?
Coche une seule case pour chaque ligne.
Jamais
1
2
3
d
1 ou 2 fois
3 à 5 fois
6 à 9 fois 10 à 19 fois 20 à 39 fois
As-tu déjà consommé du cannabis (haschich, joint, shit, herbe, « H », marijuana)?
Coche une seule case pour chaque ligne.
Jamais 1 ou 2 fois 3 à 5 fois 6 à 9 fois
1
2
3
e
10 à
19 fois
20 à
39 fois
40 fois
ou plus
20 à
39 fois
40 fois
ou plus
Dans ta vie
Au cours des 12 derniers mois
Au cours des 30 derniers jours
As-tu déjà consommé une ou plusieurs de ces drogues au cours des 12 derniers mois ?
Coche une seule case pour chaque ligne.
Jamais 1 ou 2 fois 3 à 5 fois 6 à 9 fois
1
2
3
4
5
6
7
8
9
MEP_SanteEleve.indd 205
40 fois
ou plus
Fumer des cigarettes
Boire de l’alcool
Être ivre
10 à
19 fois
Ecstasy
Stimulants (amphétamines,
speed)
Héroïne, opium, morphine
Médicaments pour te droguer
Cocaïne, coke, crack
Colle ou solvants respirés
Baltok
LSD
Autre drogue. Laquelle ?
.............................................................
05/08/2008 09:04:14
206
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
f
A quel âge as-tu fait les choses suivantes pour la première fois?
S’il y a quelque chose que tu n’as pas fait, coche « jamais ».
Jamais
Coche une seule case pour chaque ligne.
1
2
3
4
5
11 ans 12 ans
ou moins
13 ans
14 ans
15 ans
ou plus
Boire de l’alcool (plus qu’un petit peu)
Être ivre (soûl, soûle)
Fumer une cigarette (plus qu’une bouffée)
Fumer du cannabis (joint, shit, herbe, « H », …)
Prendre une drogue autre que le cannabis,
l’alcool et le tabac
g
As-tu déjà eu des rapports sexuels (on dit aussi « fait l’amour ») ?
1
Oui
2
Non
h
Quel âge avais-tu quand tu as eu des rapports sexuels pour la première fois ?
1
Je n’ai jamais eu de rapports sexuels
2
11 ans ou moins
3
12 ans
13 ans
4
5
14 ans
6
15 ans ou plus
i
Lors de ton dernier rapport sexuel, quelle(s) méthode(s) as-tu (ou ton/ta partenaire) utilisée(s) pour
éviter une grossesse?
1
Je n’ai jamais eu de rapports sexuels
passe à la question 42
2
Aucune méthode n’a été utilisée pour éviter une grossesse
passe à la question 42
Oui
3
4
5
6
7
8
j
Non
Pilule contraceptive
Préservatifs
Retrait
Pilule du lendemain
Une autre méthode
Je ne suis pas sûr(e)
Lors de ton dernier rapport sexuel, as-tu (ou ton/ta partenaire) utilisé un préservatif ?
1
Je n’ai jamais eu de rapports sexuels
2
Oui
3
Non
MEP_SanteEleve.indd 206
05/08/2008 09:04:14
207
Liste des tableaux
et des figures
Méthodologie générale
20 Tableau I : Effet plan pour différentes varia-
bles selon le groupe d’âge
20 Tableau II : Intervalles de confiance à 95
22
22
24
25
26
27
27
27
%
(tenant compte de la particularité du plan
de sondage) pour différentes proportions
d’intérêt calculées par âge et par sexe
Tableau III : Fonction des enquêteurs
Tableau IV : Répartition des élèves n’ayant
pas participé à l’enquête selon le groupe
d’âge et la raison (en %)
Tableau V : Opinion des établissements
et des enquêteurs sur les documents de
l’enquête
Tableau VI : Opinion des enquêteurs sur
les éléments du dossier enquêteur
Tableau VII : Impact du recodage sur
l’usage de tabac au cours de la vie
Tableau VIII : Répartition des établissements enquêtés selon le type de commune
d’implantation, le secteur et la zone d’éducation
Tableau IX : Répartition des établissements
enquêtés selon leur type
Tableau X : Répartition des classes enquêtées selon leur type
MEP_SanteEleve.indd 207
: Caractéristiques des trois
groupes d’âge
28 Tableau XII : Répartition des élèves selon
le groupe d’âge et le type d’établissement
(effectif et % colonne)
28 Tableau XIII : Répartition des élèves selon
le groupe d’âge et le type de classe (effectif
et % colonne)
28 Tableau XIV : Répartition des élèves selon
le groupe d’âge et la situation scolaire
(effectif et % colonne)
28 Tableau XI
: Constitution de l’échantillon
HBSC France 2006
23 Figure 1
Statut socio-économique
des familles
: Catégories socioprofessionnelles des parents
36 Tableau I
35 Figure 1 : Travail des parents, en fonction
de l’âge (en %)
36 Figure 2 : Aisance financière de la famille,
en fonction de l’âge (en %)
37 Figure 3 : Fas (Family Affluence Scale), en
fonction de l’âge (en %)
05/08/2008 09:04:14
208
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
Structure familiale
et relations dans la famille
69 Tableau III : Modèle final de la régression
logistique chez les lycéens, où la variable
dépendante est le fait de beaucoup aimer
l’école (n = 961) (modèle ajusté sur le
niveau socio-économique — échelle
Fas)
43 Tableau I : Taille de la fratrie en fonction du
type de structure familiale (en %)
43 Figure 1 : Structure familiale (en %)
44 Figure 2 : Proportion de jeunes ayant
une communication « facile » ou « très
facile » avec leurs parents biologiques, en
fonction de l’âge et du sexe (en %)
45 Figure 3 : Proportion de jeunes ayant
une communication « facile » ou « très
facile » avec leurs beaux-parents, en
fonction de l’âge et du sexe (en %)
62 Figure 1 :
Relations avec les pairs
64
Qualité de la communication
avec les pairs et modalités des échanges
63
64
54 Tableau I :
65
51 Figure 1 : Nombre moyen de jours de sortie
par semaine, après l’école (0-6 jours) ou
en soirée (0-7 jours), en fonction de l’âge
et du sexe
52 Figure 2 : Proportion d’élèves déclarant ne
jamais passer de temps avec leurs amis,
après l’école ou en soirée, en fonction de
l’âge et du sexe (en %)
52 Figure 3 : Communication par téléphone,
textos ou Internet, en fonction de l’âge et
du sexe (en %)
53 Figure 4 : Fréquence de communication
plutôt facile avec les pairs, en fonction
de l’âge et du sexe (en %)
66
Milieu scolaire
78
Modèle final de la régression
logistique chez les écoliers, où la variable
dépendante est le fait de beaucoup aimer
l’école (n = 734) (modèle ajusté sur le
niveau socio-économique — échelle
Fas)
69 Tableau II : Modèle final de la régression
logistique chez les collégiens, où la variable
dépendante est le fait de beaucoup aimer
l’école (n = 4 684) (modèle ajusté sur le
niveau socio-économique — échelle Fas)
66
Santé et bien-être
77 Figure 1 :
78
67 Tableau I :
MEP_SanteEleve.indd 208
« Aimer l’école » : proportion
des « beaucoup » et des « pas du tout »,
en fonction de l’âge et du sexe (en %)
Figure 2 : Appréciation de ses résultats
scolaires, en fonction de l’âge et du sexe
(en %)
Figure 3 : Stress lié au travail scolaire, en
fonction de l’âge et du sexe (en %)
Figure 4 : Autonomie perçue, en fonction
de l’âge et du sexe (en %)
Figure 5 : Soutien perçu de la part des
autres élèves, en fonction de l’âge et du
sexe (en %)
Figure 6 : Soutien perçu de la part des
enseignants, en fonction de l’âge et du
sexe (en %)
Figure 7 : Exigences scolaires perçues
comme excessives, en fonction de l’âge
et du sexe (en %)
79
80
80
Santé perçue, en fonction de
l’âge et du sexe (en %)
Figure 2 : Perception globale de sa vie :
proportion d’élèves déclarant un niveau
élevé sur l’échelle de Cantril, en fonction
de l’âge et du sexe (en %)
Figure 3 : Fréquence des symptômes
subjectifs de santé (en %)
Figure 4 : Proportion de garçons rapportant des symptômes plus d’une fois par
semaine, en fonction de l’âge (en %)
Figure 5 : Proportion de filles rapportant des symptômes plus d’une fois par
semaine, en fonction de l’âge (en %)
Figure 6 : Prévalence du syndrome de
plainte, en fonction de l’âge et du sexe
(en %)
05/08/2008 09:04:14
209
Liste des tableaux et des figures
Handicap et maladies chroniques
86 Tableau I : Prévalence du handicap et des
maladies chroniques, en fonction de l’âge
et du sexe (en %)
87 Figure 1 :
Proportion d’élèves ayant une
bonne perception de leur vie, en fonction
de la présence ou non d’un handicap, de
l’âge et du sexe (en %)
87 Figure 2 : Proportion d’élèves percevant
leur santé comme bonne ou excellente,
en fonction de la présence ou non d’un
handicap, de l’âge et du sexe (en %)
87 Figure 3 : Proportion d’élèves présentant
le syndrome de plainte, en fonction de la
présence ou non d’un handicap, de l’âge
et du sexe (en %)
87 Figure 4 : Restriction de participation
scolaire chez les élèves se déclarant
porteurs d’un handicap ou d’une maladie
chronique, en fonction de l’âge et du sexe
(en %)
Hygiène bucco-dentaire
: Profils de consommation
(produits laitiers) (en %)
104 Figure 4
Activité physique
et sédentarité
113 Tableau I :
Temps moyen journalier (en
heures) consacré aux activités sédentaires, en fonction de l’âge et du sexe
112 Figure 1 :
Nombre de jours par semaine
avec une pratique d’activité physique* au
moins une heure par jour, en fonction de
l’âge et du sexe (en %)
113 Figure 2 : Proportion de jeunes consacrant deux heures par jour ou moins aux
activités sédentaires, en fonction de l’âge
et du sexe (en %)
114 Figure 3 : Fréquence de pratique d’activité
sportive* en dehors des heures d’école,
en fonction de l’âge et du sexe (en %)
114 Figure 4 : Proportion de jeunes pratiquant
une activité sportive en dehors de l’école
deux heures par semaine ou plus, en
fonction de l’âge et du sexe (en %)
94 Tableau I : Brossage des dents, en fonction
de l’âge et du sexe (en %)
: Brossage des dents : proportions des « plus d’une fois par jour » et
des « pas tous les jours », en fonction de
l’âge et du sexe (en %)
95 Figure 2 : Évolution des proportions de
brossage dentaire « plus d’une fois par
jour » et « pas tous les jours » depuis
1994, en fonction du sexe (en %)
94 Figure 1
Habitudes alimentaires
101 Figure 1 : Nombre de petits déjeuners par
semaine, en fonction de l’âge et du sexe
(en %)
102 Figure 2 : Profils de consommation (fruits,
légumes, sucreries et boissons sucrées)
(en %)
103 Figure 3 : Consommation de fruits et
légumes, en fonction de l’âge et du sexe
(en %)
MEP_SanteEleve.indd 209
Image de soi
et poids
122 Tableau I : Régime, en fonction de l’image
du corps (en %)
Image du corps et régime, en
fonction de la corpulence (en %)
124 Tableau III : Modèle final d’une régression
logistique chez les garçons, où la variable
dépendante est le fait d’être en surcharge
pondérale (n = 3 058) (modèle ajusté sur
l’âge et le niveau socio-économique de la
famille – échelle Fas)
125 Tableau IV : Modèle final d’une régression
logistique chez les filles, où la variable
dépendante est le fait d’être en surcharge
pondérale (n = 3 146) (modèle ajusté sur
l’âge et le niveau socio-économique de la
famille – échelle Fas)
123 Tableau II :
121 Figure 1 : Image du corps, en fonction de
l’âge et du sexe (en %)
05/08/2008 09:04:15
210
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
121 Figure 2 : Régime, en fonction de l’âge et
du sexe (en %)
122 Figure 3 : Surpoids et obésité, d’après la
taille et le poids déclarés, en fonction de
l’âge et du sexe (en %)
Tabac, alcool, cannabis
et autres drogues illicites
134 Tableau I : Usages de tabac, en fonction de
l’âge et du sexe (en %)
Expérimentation de tabac à
11 ans et 13 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR
ajustés)
137 Tableau III : Expérimentation et usage
quotidien de tabac à 15 ans selon quelques
caractéristiques sociodémographiques
(% et OR ajustés)
139 Tableau IV: Usage quotidien de tabac à
15 ans selon les sorties, l’activité sportive
et la santé perçue (% et OR ajustés)
142 Tableau V : Usages de boissons alcoolisées
et ivresse déclarée en fonction de l’âge et
du sexe (en %)
143 Tableau VI : Sex ratio des types de boissons
alcoolisées consommées, en fonction de
l’âge
144 Tableau VII : Expérimentation de boissons
alcoolisées et ivresse au cours de la vie
à 11 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR
ajustés)
145 Tableau VIII : Expérimentation de boissons
alcoolisées et ivresse au cours de la vie
à 13 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR
ajustés)
145 Tableau IX : Expérimentation de boissons
alcoolisées et ivresse au cours de la vie
à 15 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR
ajustés)
146 Tableau X : Usage régulier de boissons
alcoolisées et ivresse au cours du mois
précédent à 15 ans selon quelques caracté136 Tableau II :
MEP_SanteEleve.indd 210
ristiques sociodémographiques (% et OR
ajustés)
146 Tableau XI : Usage régulier de boissons
alcoolisées à 15 ans selon les sorties, l’activité sportive et la santé perçue (% et OR
ajustés)
150 Tableau XII : Usages de cannabis, en
fonction de l’âge et du sexe (en %)
151 Tableau XIII : Expérimentation de cannabis
à 11 ans et 13 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR
ajustés)
152 Tableau XIV : Expérimentation et usage
de cannabis au cours des trente derniers
jours à 15 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR
ajustés)
154 Tableau XV : Usage de cannabis au cours
du mois à 15 ans selon les sorties, l’activité sportive et la santé perçue (% et OR
ajustés)
157 Tableau XVI : Usages d’une autre drogue
illicite autre que le cannabis, en fonction
de l’âge et du sexe (en %)
159 Tableau XVII : Usage au cours des douze
derniers mois d’une autre drogue que le
cannabis ou de stimulants à 15 ans selon
quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés)
159 Tableau XVIII : Usage au cours des douze
derniers mois d’une drogue autre que le
cannabis parmi les sept citées à 15 ans
selon les sorties, l’activité sportive et la
santé perçue (% et OR ajustés)
134 Figure 1 :
Répartition selon le nombre de
cigarettes fumées par jour au cours des
trente derniers jours, parmi les fumeurs
quotidiens de 15 ans (en %)
135 Figure 2 : Consommation de tabac des
expérimentateurs à 15 ans, selon l’âge à
la première cigarette (en %)
138 Figure 3 : Usage quotidien de tabac à 15 ans,
en fonction du sexe et de la fréquence des
sorties et de l’activité sportive (en %)
05/08/2008 09:04:15
211
Liste des tableaux et des figures
143 Figure 4 : Usage actuel par type de boissons
177 Tableau II : Modèle final d’une régression
alcoolisées à 15 ans, en fonction de l’âge
(en %)
144 Figure 5 : Consommation de boissons
alcoolisées au cours des trente derniers
jours des expérimentateurs à 15 ans,
en fonction de l’âge au premier verre
(en %)
147 Figure 6 : Usage régulier de boissons
alcoolisées à 15 ans, en fonction du sexe
et de la fréquence des sorties et de l’activité sportive (en %)
150 Figure 7 : Consommation de cannabis au
cours des trente derniers jours des expérimentateurs à 15 ans selon l’âge au premier
joint (en %)
153 Figure 8 : Usage de cannabis au cours du
mois à 15 ans, selon le sexe et la fréquence
des sorties et de l’activité sportive (en
%)
157 Figure 9 : Usage des autres drogues au
cours des douze derniers mois, à 15 ans
en fonction du sexe (en %)
logistique où la variable dépendante est
le fait d’avoir participé à brimer d’autres
élèves (n = 6 501) (modèle ajusté sur le
niveau socio-économique – échelle Fas)
179 Tableau III : Violences subies à l’école, en
fonction de l’âge et du sexe (en %)
180 Tableau IV : Modèle final d’une régression
logistique où la variable dépendante est le
fait d’avoir été victime de violence à l’école
(n = 6 506) (modèle ajusté sur le niveau
socio-économique – échelle Fas)
181 Tableau V : Violences craintes à l’école, en
fonction de l’âge et du sexe (en %)
183 Tableau VI : Modèle final d’une régression
logistique où la variable dépendante est
le fait d’avoir peur de la violence à l’école
(n = 6 666) (modèle ajusté sur le niveau
socio-économique – échelle Fas)
185 Tableau VII : Modèle final d’une régression
logistique où la variable dépendante est
le fait d’avoir participé à des bagarres
(n = 6 561) (modèle ajusté sur le niveau
socio-économique – échelle Fas)
Vie sexuelle
167 Figure 1 :
Proportion d’élèves de 15 ans
ayant utilisé le préservatif et/ou la pilule
lors du dernier rapport sexuel, en fonction
du sexe (en %)
167 Figure 2 : Nombre de méthodes contraceptives utilisées lors du dernier rapport
sexuel, en fonction du sexe (en %)
168 Figure 3 : Âge au premier rapport sexuel,
en fonction du sexe (en %)
178 Figure 1
Violences
188
Modèle final d’une régression
logistique où la variable dépendante est
le fait d’avoir été victime de brimades
(n = 6 510) (modèle ajusté sur le niveau
socio-économique – échelle Fas)
181
182
187
176 Tableau I :
MEP_SanteEleve.indd 211
188
: Brimades subies et agies, en
fonction de l’âge et du sexe (en %)
Figure 2 : Ne pas avoir peur de la violence
à l’école, en fonction de l’âge et du sexe
(en %)
Figure 3 : Violences subies et craintes, en
fonction du sexe (en %)
Figure 4 : Évolution des taux de différentes
violences subies chez les garçons depuis
1994 (en %)
Figure 5 : Évolution des taux de différentes
violences subies chez les filles depuis
1994 (en %)
Figure 6 : Évolution des taux de victimes
de brimades, depuis 1994, en fonction du
sexe (en %)
05/08/2008 09:04:15
212
Liste des établissements
ayant participé à l’enquête
ACADÉMIE D’AIX-MARSEILLE
Collège Maria Borrely, 04004 Digne-les-Bains – Collège Vieux port, 13002 Marseille 2e –
Collège Chevreul Champavier, 13005 Marseille 5e – Lycée général Gan ami, 13006 Marseille
6e – Lycée technologique Rempart, 13007 Marseille 7e – Collège Grande Bastide, 13009
Marseille 9e – Collège Coin joli Sevigne, 13009 Marseille 9e – Collège Quartier des Caillols,
13012 Marseille 12e – Collège André Malraux, 13013 Marseille 13e – Collège Massenet, 13014
Marseille 14e – Collège Gibraltar, 13014 Marseille 14e – Lycée général et technologique Marie
Madeleine Fourcade, 13120 Gardanne – Collège Frédéric Mistral, 13200 Arles – Collège Thiers,
13232 Marseille 1er – Collège Joseph d’Arbaud, 13300 Salon-de-Provence – Collège Jules Ferry,
13326 Marseille 15e – Collège Campagne Fraissinet, 13352 Marseille 5e – Lycée polyvalent Denis
Diderot, 13388 Marseille 13e – Collège Jean Guehenno, 13410 Lambesc – Lycée professionnel
Frédéric Mistral, 13417 Marseille 8e – Collège Francoise Dolto, 13670 Saint-Andiol – Lycée
général et technologique St Joseph, 84000 Avignon – École élémentaire Persil-Pouzaraque,
84000 Avignon – Collège Jean Giono, 84106 Orange – Collège Arausio, 84106 Orange – École
primaire Henri Crevat, 84120 Pertuis – Segpa Collège Marcel Pagnol, 84122 Pertuis – Collège
Jules Verne, 84134 Le Pontet – Collège Jean Bouin, 84802 L’ Isle-Sur-La-Sorgue.
ACADÉMIE D’AMIENS
Collège Colbert Quentin, 02170 Le Nouvion-en-Thiérache – Collège Alexandre Dumas, 02190
Guignicourt – École élémentaire de Marest Centre, 02300 Marest-Dampcourt – Collège
Joseph Boury, 02470 Neuilly-Saint-Front – Lycée général et technologique Jeanne Hachette,
60009 Beauvais – Collège Jean-Jacques Rousseau, 60107 Creil – Collège Édouard Herriot,
60180 Nogent-sur-Oise – Collège André Malraux, 60200 Compiègne – Collège Bon Secours,
60309 Senlis – Lycée général et technologique Pierre d’Ailly, 60321 Compiègne – Collège
Jules Valles, 60340 Saint-Leu-d’esserent – Collège Jacques Yves Cousteau, 60600 BreuilLe-Vert – Lycée général et technologique Cassini, 60607 Clermont – Collège Jean Fernel,
60607 Clermont – Collège Émile Lambert, 60870 Villers-Saint-Paul – Collège Amiral Lejeune,
80000 Amiens – Collège Millevoye, 80100 Abbeville – Collège Victor Hugo, 80400 Ham –
École primaire, 80430 Liomer – Collège Jacques Brel, 80800 Villers-Bretonneux.
ACADÉMIE DE BESANÇON
Collège Victor Hugo, 25042 Besançon – Collège Saint Joseph, 25270 Levier – Collège
Jean Jaures, 25410 Saint-Vit – École primaire, 25470 Trévillers – Collège Notre Dame
MEP_SanteEleve.indd 212
05/08/2008 09:04:15
213
Liste des établissements ayant participé à l’enquête
de Mont Roland, 39108 Dole – Collège Jeanne d’Arc, 39303 Champagnole – Collège
Jules Grevy, 39800 Poligny – Collège Louis Pergaud, 70160 Faverney – Collège Jules
Jeanneney, 70190 Rioz – Collège Claude Mathy, 70300 Luxeuil-les-Bains – Collège Saint
Joseph, 70400 Héricourt – Collège Sainte Marie, 90006 Belfort – Collège Léonard
de Vinci, 90016 Belfort – Collège René Goscinny, 90300 Valdoie – École primaire,
90600 Grandvillars – École primaire, 90100 Lebetain.
ACADÉMIE DE BORDEAUX
Collège Anne Frank, 24000 Périgueux – Collège Bertran de Born, 24001 Périgueux – Collège
Jacques Prévert, 24108 Bergerac – Collège Leroi-Gourhan, 24260 Le Bugue – Collège Yvon
Delbos, 24290 Montignac – Collège Arnault de Mareuil, 24340 Mareuil – Collège Ste Marie
Grand Lebrun, 33021 Bordeaux – Collège Jacques Ellul, 33072 Bordeaux – Lycée Ste Marie de la
Bastide, 33100 Bordeaux – École primaire Marcel Sembat, 33130 Begles – Collège Hastignan,
33166 Saint-Médard-en-Jalles – Collège départemental (Segpa), 33240 Saint-André-deCubzac – Collège Emmanuel Dupaty, 33294 Blanquefort – Collège, 33380 Marcheprime – Lycée
général et technologique Jaufre Rudel, 33394 Blaye – École primaire, 33460 Margaux – Collège
André Lahaye, 33510 Andernos-les-Bains – Collège Montesquieu, 33650 La Brède – Collège
Rambaud, 33650 La Brède – Collège Pont de la Maye, 33884 Villenave-d’Ornon – École
primaire, 33910 Saint-Denis-De-Pile – Collège Jules Chambrelent, 33990 Hourtin – LP Lycée
des métiers Jean Garnier, 40110 Morcenx – Lycée professionnel Saint-Exupery, 40161 Parentisen-Born – Lycée professionnel Jean Cassaigne, 40280 Saint-Pierre-du-Mont – Collège,
40400 Tartas – École primaire, 40420 Garein – Collège Ducos du Hauron, 47000 Agen –
Collège, 47260 Castelmoron-sur-Lot – Lycée polyvalent Saint Cricq, 64015 Pau – Collège St
Amand, 64100 Bayonne – Lycée général et technologique Louis de Foix, 64103 Bayonne –
Collège Simin Palay, 64233 Lescar – Collège, 64410 Arzacq-Arraziguet – Collège Les Cinq
Monts, 64440 Laruns – École primaire Henri IV, 64800 Coarraze
ACADÉMIE DE CAEN
Collège Hastings, 14000 Caen – Collège Fernand Lechanteur, 14070 Caen – Collège
Michelet, 14107 Lisieux – Établissement expérimental CLE, 14200 Hérouville-Saint-Clair –
Collège Boris Vian, 14270 Mézidon-Canon – École élémentaire Paul Émile Victor, 14520 Porten-Bessin-Huppain – Collège Georges Lavalley, 50003 Saint-Lô – Collège Diderot, 50110
Tourlaville – Lycée général et technologique Charles Francois Lebrun, 50207 Coutances –
École primaire, 50390 Saint-Sauveur-Le-Vicomte – École primaire Sainte-Marie,
50420 Tessy-sur-Vire – Collège Jules Ferry, 50460 Querqueville – Collège Jean Monnet,
50570 Marigny – Collège Jean Racine, 61000 Alençon – Lycée polyvalent St Francois de
Sales, 61000 Alençon – École élémentaire Albert Camus, 61000 Alençon – École élémentaire Gustave Flaubert, 61120 Vimoutiers – École élémentaire, 61130 Saint-Cyr-La-Rosière –
Collège Henri Delivet, 61320 Carouges
ACADÉMIE DE CLERMONT-FERRAND
Collège Saint Joseph, 03304 Cusset – Collège Jeanne de la Treilhe, 15000 Aurillac – Collège
La Jordanne, 15005 Aurillac – Collège Saint Régis, 43000 Le Puy-en-Velay – Lycée général
MEP_SanteEleve.indd 213
05/08/2008 09:04:15
214
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
et technologique Léonard de Vinci, 43120 Monistrol-sur-Loire – Collège Jeanne d’Arc,
43140 Saint-Didier-en-Velay – Collège Le Sacré coeur, 43220 Dunières – Collège, 43250
Sainte-Florine – Collège Massillon, 63037 Clermont-Ferrand – Collège Jeanne d’Arc,
63037 Clermont-Ferrand – Collège Blaise Pascal, 63037 Clermont-Ferrand – Lycée professionnel Roger Claustres, 63039 Clermont-Ferrand – Collège Jean Vilar, 63201 Riom – Collège
, 63210 Rochefort-Montagne – Collège Anatole France, 63360 Gerzat – Collège Teilhard de
Chardin, 63402 Chamalieres – Lycée professionnel Francois Rabelais, 63570 Brassac-LesMines – Collège Saint Joseph, 63600 Ambert
ACADÉMIE DE CORSE
Collège Propriano, 20110 Propriano – Lycée polyvalent Porto Vecchio, 20137 Porto-Vecchio –
Collège Di Fiumorbu, 20243 Prunelli-Di-Fiumorbo
ACADÉMIE DE CRÉTEIL
Collège Beaumarchais, 77100 Meaux – École élémentaire, 77118 Balloy – École élémentaire,
77120 Beautheil – Lycée polyvalent André Malraux, 77130 Montereau-Fault-Yonne – Collège
Pierre de Montereau, 77130 Montereau-Fault-Yonne – Collège Vasco de Gama, 77140 SaintPierre-lès-Nemours – Collège Maria Callas, 77181 Courtry – Collège La Mailliere, 77185 Lognes –
Lycée général Libre, 77230 Juilly – Collège Condorcet, 77340 Pontault-Combault – Collège
Elsa Triolet, 77350 Le Mee-sur-Seine – Lycée polyvalent Henri BECQUEREL, 77370 Nangis –
Collège Les Aulnes, 77380 Combs-la-Ville – Collège Louis Braille, 77450 Esbly – Collège Le bois
de l’Enclume, 77470 Trilport – Collège Gasnier Guy-Sainte Bathilde, 77500 Chelles – Collège
Des Remparts, 77540 Rozay-en-Brie – Collège Eugène Delacroix, 77680 Roissy-en-Brie – Lycée
polyvalent Étienne Bezout, 77796 Nemours – Collège République, 93000 Bobigny – École
élémentaire Fabien, 93100 Montreuil – Collège Raymond Poincaré, 93120 La Courneuve –
Collège Aimé et Eugénie Cotton, 93151 Le Blanc-Mesnil – Collège Clos Saint Vincent,
93160 Noisy-le-Grand – Collège Léon Jouhaux, 93190 Livry-Gargan – Collège Jean Lurcat,
93200 Saint-Denis – Collège Jean de Beaumont, 93250 Villemomble – Collège Jean Moulin,
93300 Aubervilliers – Collège Rosa Luxemburg, 93300 Aubervilliers – Collège Éric tabarly,
93320 Les Pavillons-sous-Bois – Collège Michelet, 93400 Saint-Ouen – Lycée général Fenelon,
93410 Vaujours – Collège Henri IV, 93410 Vaujours – Collège Claude Debussy, 93606 AulnaySous-Bois – Collège Louis Issaurat, 94000 Créteil – Lycée général et technologique Pablo
Picasso, 94125 Fontenay-sous-Bois – Collège Jacques Offenbach, 94162 Saint-Mandé – Lycée
polyvalent Paul Doumer, 94170 Le Perreux-sur-Marne – Collège Georges Politzer, 94200 Ivrysur-Seine – Collège Romain Rolland, 94200 Ivry-sur-Seine – École élémentaire Belle Image,
94230 Cachan – Collège Eugène Chevreul, 94246 L’Hay-Les-Roses – Collège Antoine de SaintExupéry, 94307 Vincennes – Collège Danielle Casanova, 94400 Vitry-sur-Seine – Collège Jean
Perrin, 94400 Vitry-sur-Seine – Collège Molière, 94430 Chennevières-sur-Marne – Collège Elsa
Triolet, 94500 Champigny-sur-Marne – Collège Albert de Mun, 94736 Nogent-sur-Marne
ACADÉMIE DE DIJON
Collège Montchapet, 21000 Dijon – Collège Saint Joseph – Sainte Ursule, 21010 Dijon –
Lycée polyvalent Saint Joseph, 21010 Dijon – Lycée technologique Gustave Eiffel,
MEP_SanteEleve.indd 214
05/08/2008 09:04:15
215
Liste des établissements ayant participé à l’enquête
21074 Dijon – École primaire, 21130 Tréclun – Collège Du Saint Coeur, 21200 Beaune –
Collège Isle de Saone, 21270 Pontailler-sur-Saône – Collège Henri Morat, 21290 Récey-surOurce – École primaire, 58000 Sermoise-sur-Loire – Collège René Cassin, 58205 CosneCours-sur-Loire – Collège Paul Langevin, 58600 Fourchambault – Collège Notre Dame,
71000 Macon – Collège Saint-Dominique, 71100 Chalon-sur-Saône – Lycée professionnel
Francoise Dolto, 71307 Montceau-les-Mines – Collège Jacques Prévert, 71321 Chalon-surSaône – Collège Jean Vilar, 71321 Chalon-sur-Saône – Collège , 71370 Saint-Germain-DuPlain – Collège En Bagatelle, 71700 Tournus – Collège Les Épontots, 71710 Montcenis –
Collège Jean Bertin, 89015 Saint-Georges-sur-Baulche – Collège Montpezat, 89106
Sens – Collège André Malraux, 89108 Paron – École primaire, 89200 Thory
ACADÉMIE DE GRENOBLE
Collège Notre Dame, 07100 Annonay – Collège Les Perrieres, 07104 Annonay – École primaire
Sacré coeur, 07110 Largentière – Collège St Régis Europeen bil. privé, 07203 Aubenas – Collège
Albert Mercoyrol, 07350 Cruas – Collège Les 3 vallees, 07800 La Voulte-sur-Rhône – Collège
Paul Valéry, 26000 Valence – Collège Notre Dame des Champs, 26107 Romans-sur-Isère –
Collège Notre Dame, 26110 Nyons – École primaire Notre Dame, 26110 Nyons – Collège Jean
Perrin, 26130 Saint-Paul-Trois-Châteaux – Collège Benjamin Malossane, 26190 Saint-Jeanen-Royans – Collège Europa, 26200 Montélimar – Collège De Filles, 26330 Châteauneufde-Galaure – Collège Gerard Gaud, 26502 Bourg-Lès-Valence – Collège Francois Truffaut,
38081 L’ Isle-D’abeau – Collège Le Savouret, 38160 Saint-Marcellin – Collège Cl.et G. Grange,
38200 Seyssuel – Lycée général et technologique Saint Charles, 38217 Vienne – Collège lionel
Terray, 38240 Meylan – Lycée polyvalent Charles Pravaz, 38480 Le Pont-de-Beauvoisin –
Collège Henry Bordeaux, 73160 Cognin – Collège Ernest Perrier de la Bathie, 73400 Ugine –
Collège Notre Dame de la Villette, 73490 La Ravoire – Collège Pierre et Marie Curie,
73801 Montmélian – Lycée général et technologique Gabriel Faure, 74008 Annecy – Collège Le
Clergeon, 74150 Rumilly – Collège Jean-Jacques Rousseau, 74200 Thonon-les-Bains – Collège
Champagne, 74203 Thonon-les-Bains – Lycée général et technologique Charles Poncet,
74302 Cluses – Collège La Salle, 74371 Pringy – Collège Paul Émile Victor, 74380 CranvesSales – Collège Roger Frison Roche, 74401 Chamonix-Mont-Blanc – Collège Henri Corbet,
74430 Saint-Jean-D’Aulps – Collège Gaspard Monge, 74490 Saint-Jeoire – Collège Du
Parmelan, 74570 Groisy – Lycée général Sainte Marie, 74800 La Roche-sur-Foron
ACADÉMIE DE LILLE
Collège Carnot, 59002 Lille – Collège Notre-Dame de la Paix, 59009 Lille – Collège Henri
Matisse, 59010 Lille – École primaire Voltaire-Diderot, 59100 Roubaix – École primaire Jean
Jacob, 59116 Houplines – Collège Félicien Joly, 59124 Escaudain – Collège Paul Langevin,
59129 Avesnes-les-Aubert – École primaire, 59130 Lambersart – Collège Léon Blum,
59136 Wavrin – Collège Fenelon, 59140 Dunkerque – École primaire Catholique Nicolas
Barre, 59140 Dunkerque – Collège Voltaire, 59156 Lourches – École primaire Maurice
Fostier, 59164 Marpent – Collège Saint Exupery, 59264 Onnaing – Collège Emile Littre,
59282 Douchy-les-Mines – Collège Madame d’Epinay, 59300 Aulnoy-lez-Valenciennes –
Collège St Jean-Baptiste de la Salle, 59300 Valenciennes – Lycée professionnel Du Hainaut,
59322 Valenciennes – Collège Pierre de Ronsard, 59330 Hautmont – Collège Jean Rostand,
MEP_SanteEleve.indd 215
05/08/2008 09:04:15
216
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
59360 Le Cateau-Cambresis – Collège Saint Joseph, 59393 Wattrelos – Lycée technologique
Gustave Eiffel, 59427 Armentières – École primaire Jean Jaures, 59430 Saint-Pol-sur-Mer –
Collège Paul Éluard, 59436 Roncq – Collège André Canivez, 59508 Douai – Collège Eugène
Thomas, 59530 Le Quesnoy – École primaire Reine des Prés, 59550 Maroilles – Collège Jules
Verne (Épinette), 59601 Maubeuge – Collège Félix del Marle, 59620 Aulnoye-Aymeries –
Collège Voltaire, 59635 Wattignies – Collège Saint Adrien, 59653 Villeneuve-d’Ascq –
Collège Henri Dunant, 59660 Merville – École élémentaire Victor Hugo, 59660 Merville –
Collège De Marcq, 59700 Marcq-en-Barœul – Lycée général et technologique Alfred Kastler,
59723 Denain – École primaire d’application Pont de Pierre, 59820 Gravelines – École
primaire Léon Blum, 62110 Hénin-Beaumont – École primaire, 62124 Metz-en-Couture –
Collège Jacques Prévert, 62134 Heuchin – Collège Langevin-Wallon, 62160 Grenay –
Lycée général et technologique Albert Chatelet, 62165 Saint-Pol-sur-Ternoise – Collège
Saint Louis, 62165 Saint-Pol-sur-Ternoise – Collège Paul Langevin, 62200 Boulogne-surMer – Collège Saint Joseph de Navarin, 62200 Boulogne-sur-Mer – Collège Haffreingue
Chanlaire, 62200 Boulogne-sur-Mer – École primaire Georges Lapierre, 62300 Lens – Lycée
général et technologique Mariette, 62321 Boulogne-sur-Mer – Lycée général et technologique Voltaire, 62410 Wingles – École primaire Jean Jaurès, 62440 Harnes – Collège Jean
Moulin, 62480 Le Portel – Collège Romain Rolland, 62530 Hersin-Coupigny – Collège Louis
Pasteur, 62590 Oignies – Collège Saint Joseph, 62630 Etaples – Collège Claude Debussy,
62710 Courrieres – Collège Riaumont, 62800 Lievin – Collège Du Val du Gy, 62810 Avesnesle-Comte – Collège Sainte Jeanne d’Arc, 62840 Laventie – École primaire Jeanne d’Arc,
62840 Laventie – Collège Adulphe Delegorgue, 62970 Courcelles-Lès-Lens
ACADÉMIE DE LIMOGES
École primaire La Jaloustre, 19200 Ussel – Collège Bernard de Ventadour, 87039 Limoges –
École primaire, 87310 Saint-Laurent-sur-Gorre – Collège Bernard Palissy, 87400 SaintLéonard-de-Noblat
ACADÉMIE DE LYON
École primaire Les Lilas, 01000 Bourg-en-Bresse – Collège Saint Louis-Saint Pierre,
01001 Bourg-en-Bresse – Collège Louis Lumiere, 01108 Oyonnax – Collège Marcel Aymé,
01120 Dagneux – Collège De la Plaine de l’Ain, 01150 Leyment – Collège Henri Dunant,
01350 Culoz – Collège Saint Charles, 01400 Châtillon-sur-Chalaronne – Collège Jean
Compagnon, 01600 Reyrieux – Collège Sainte Marie, 42000 Saint-Étienne – Collège Notre
Dame d’Esperance, 42000 Saint-Étienne – Collège Albert Schweitzer, 42153 Riorges – Collège
Jacques Prévert, 42162 Andrézieux-Bouthéon – Lycée professionnel Carnot, 42300 Roanne –
École primaire St Julien, 42400 Saint-Chamond – Collège Jean Rostand, 42406 SaintChamond – École élémentaire Jaures-Rousseau, 42500 Le Chambon-Feugerolles –
Collège Massenet Fourneyron, 42502 Le Chambon-Feugerolles – Collège Montaigne,
42510 Balbigny – Lycée polyvalent Le Renouveau, 42530 Saint-Genest-Lerpt – École primaire
Mas, 42700 Firminy – Collège Waldeck-Rousseau, 42704 Firminy – École primaire Jeanne
d’Arc, 69150 Decines-Charpieu – Collège Saint Joseph, 69160 Tassin-la-Demi-Lune – Lycée
général et technologique René Cassin, 69173 Tarare – Collège La Xaviere, 69200 Vénissieux –
École primaire, 69220 Charentay – Collège Notre Dame des Minimes, 69322 Lyon 5e –
MEP_SanteEleve.indd 216
05/08/2008 09:04:15
217
Liste des établissements ayant participé à l’enquête
Collège Jean-Philippe Rameau, 69410 Champagne-au-Mont-D’Or – Collège Pierre Valdo,
69515 Vaulx-en-Velin – Lycée général Immaculee Conception, 69613 Villeurbanne – Lycée
professionnel des métiers Notre Dame, 69657 Villefranche-sur-Saône – Collège Notre Dame,
69700 Givors – Collège Martin Luther King, 69780 Mions – Lycée général et technologique
Condorcet, 69802 Saint-Priest – Collège Evariste Galois, 69882 Meyzieu
ACADÉMIE DE MONTPELLIER
Collège Cité, 11100 Narbonne – École primaire, 11160 Peyriac-Minervois – Collège Les
Fontanilles, 11494 Castelnaudary – École primaire, 11500 Castelreng – Collège Paul Valéry,
30150 Roquemaure – Collège Notre-Dame, 30300 Beaucaire – Collège, 30310 Vergèze –
Collège Sacré-Coeur, 30906 Nîmes – Collège Clémence Royer, 34000 Montpellier – Collège
Saint-francois-Régis, 34000 Montpellier – Collège Fontcarrade, 34070 Montpellier – Collège
Arthur Rimbaud, 34080 Montpellier – École élémentaire La Jasse, 34160 Beaulieu – Collège
Marcel Pagnol, 34410 Sérignan – Collège Basile Rouaix, 34460 Cessenon-sur-Orb – Collège
Via Domitia, 34560 Poussan – Collège Francois Villon, 34980 Saint-Gély-du-Fesc – Collège
Henri Bourrillon, 48002 Mende – Collège Marcel Pagnol, 66027 Perpignan – Lycée général
et technologique Pablo Picasso, 66028 Perpignan – Lycée général Saint-Louis-de-Gonzague,
66043 Perpignan – Collège Le Riberal, 66240 Saint-Estève – Collège François Mitterrand,
66350 Toulouges – Collège Notre-Dame-des-Anges, 66600 Espira-de-l’Agly – Collège
Cerdanya, 66760 Bourg-Madame
ACADÉMIE DE NANCY-METZ
Collège Guynemer, 54000 Nancy – Lycée général et technologique Frédéric Chopin,
54042 Nancy – Collège L’Assomption, 54150 Briey – Lycée général et technologique Louis
Majorelle, 54200 Toul – Collège Croix de Metz, 54201 Toul – Collège St Exupéry, 54210 SaintNicolas-de-Port – Collège Jacques Callot, 54230 Neuves-Maisons – Collège Jean Lurcat,
54390 Frouard – École élémentaire Albert Lebrun, 54640 Tucquegnieux – Segpa Cité scolaire
Alfred Kastler, 55700 Stenay – Lycée général et technologique Louis Vincent, 57000 Metz –
Lycée polyvalent Louis de Cormontaigne, 57010 Metz – Collège Jean Bauchez, 57050 Le
Ban-Saint-Martin – École primaire Langevin, 57070 Saint-Julien-Les-Metz – Collège Paul
Valéry, 57100 Thionville – Collège La Milliaire, 57100 Thionville – Collège Charlemagne,
57100 Thionville – Collège Hélène Boucher, 57100 Thionville – Lycée professionnel Henri
Nomine, 57215 Sarreguemines – École primaire Schuman 2, 57240 Knutange – Collège René
Cassin, 57310 Guénange – Collège, 57410 Rohrbach-Lès-Bitche – Collège Francois Rabelais,
57490 L’ Hôpital – Collège La Carriere, 57501 Saint-Avold – Collège Val de Sarre, 57520 Grosb
liederstroff – Collège Pierre Adt, 57612 Forbach – École primaire Pasteur, 57970 Yutz – Lycée
général Claude Gellee, 88021 Epinal – École primaire, 88130 Ubexy – Collège Elsa Triolet,
88152 Thaon-les-Vosges – Collège Louis Armand, 88194 Golbey – École primaire, 88240 Les
Voivres – École primaire, 88390 Darnieulles – Collège La Haie Griselle, 88407 Gérardmer
ACADÉMIE DE NANTES
Collège St Félix, 44001 Nantes – Collège Sacré-Coeur, 44100 Nantes – Collège Robert
Schuman, 44146 Châteaubriant – École primaire Jacques Prévert, 44190 Clisson – Collège
MEP_SanteEleve.indd 217
05/08/2008 09:04:15
218
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
St J. de Compostelle, 44200 Nantes – École primaire Ledru-Rollin, 44200 Nantes – Lycée
polyvalent St Joseph La Joliverie, 44232 Saint-Sébastien-sur-Loire – École primaire NotreDame, 44260 Savenay – Collège ND de Lourdes, 44300 Nantes – Collège Condorcet,
44310 Saint-Philbert-de-Grand-Lieu – Collège La Colinière, 44319 Nantes – Collège St Joseph,
44330 Vallet – Collège La Neustrie, 44340 Bouguenais – Collège Paul Doumer, 44390 Nortsur-Erdre – Collège Salvador Allende, 44400 Rèze – Collège Pont Rousseau, 44401 Rèze –
Collège St joseph, 44410 Herbignac – Collège St Augustin, 44440 Riaillé – Collège Gérard
Philipe, 44472 Carquefou – Collège Louise Michel, 44560 Paimboeuf – Collège Julien
Lambot, 44570 Trignac – Collège Ste Thérèse, 44600 Saint-Nazaire – Lycée général St
Louis, 44616 Saint-Nazaire – Collège La Reinetiere, 44980 Sainte-Luce-sur-Loire – Collège
La Madeleine La Retraite, 49000 Angers – Lycée général Urbain Mongazon, 49036 Angers –
Collège Jean Monnet, 49036 Angers – Collège St Charles, 49100 Angers – Collège St Joseph,
49120 Chemille – École élémentaire Raymond Renard, 49130 Les Pont-de-Cé – Collège St
Laud, 49130 Les Pont-de-Cé – Collège La Venaiserie, 49180 Saint-Barthélemy-D’anjou –
Lycée polyvalent Jeanne Delanoue, 49304 Cholet – École élémentaire Les Recollets,
49400 Saumur – Collège St Louis, 49400 Saumur – Collège Georges Gironde, 49500 Sègré –
Collège St Jb de la Salle, 53030 Laval – Collège St Joseph, 53170 Meslay-du-Maine – Collège
Le Grand Champ, 53290 Grez-en-Bouère – Collège St Joseph, 53500 Ernee – Collège La
Madeleine, 72000 Le Mans – Collège Leo Delibes, 72130 Fresnay-sur-Sarthe – Collège
Louis Cordelet, 72250 Parigne-L’évêque – Collège Alexandre Mauboussin, 72600 Mamers –
Collège Pierre Mendes France, 85120 La Chataigneraie – Collège, 85150 La Mothe-Achard –
Collège St Michel, 85290 Saint-Laurent-Sur-Sèvre – Collège Jules Ferry, 85602 Montaigu –
Lycée général et technologique ND de la Tourteliere, 85700 Pouzauges – Collège Antoine de
St Exupéry, 85703 Pouzauges – École primaire Ste-Thérèse, 85710 Châteauneuf
ACADÉMIE DE NICE
Collège Roland Garros, 06000 Nice – École primaire Saint Barthélémy 2, 06100 Nice – Collège
Les Mimosas, 06210 Mandelieu-la-Napoule – Collège Les Campelieres, 06250 Mougins –
École primaire Le Chateau, 06300 Nice – Collège Port Lympia, 06300 Nice – Collège La
Chenaie, 06371 Mouans-Sartoux – Collège René Cassin, 06690 Tourrette-Levens – Collège
Saint Exupery, 06700 Saint-Laurent-du-Var – Collège Peiresc, 83000 Toulon – Collège
Marcel Pagnol, 83000 Toulon – Collège Django Reinhardt, 83050 Toulon – Collège Maurice
Genevoix, 83100 Toulon – Collège La Guicharde, 83110 Sanary-sur-Mer – Collège Sainte
Jeanne d’Arc, 83170 Brignoles – Collège Frederic Joliot Curie, 83320 Carqueiranne – École
élémentaire Jean Jaures 2, 83390 Cuers – Collège Gustave Roux, 83407 Hyères – Collège
Jules Ferry, 83418 Hyères – Collège Marie Mauron, 83440 Fayence – Lycée général Sainte
Marie, 83501 La Seyne-sur-Mer – Collège André Léotard, 83600 Fréjus – Collège Joseph
d’Arbaud, 83670 Barjols
ACADÉMIE D’ORLÉANS-TOURS
École primaire Saint Ferdinand, 28000 Chartres – Lycée polyvalent Edouard Branly,
28100 Dreux – Collège Jean Racine, 28130 Maintenon – École primaire Empereurs,
28200 Châteaudun – Collège Anatole France, 28200 Châteaudun – École Roger Bellon,
28220 Autheuil – Collège Francois Rabelais, 28220 Cloyes-sur-le-Loir – Collège La Loge des
MEP_SanteEleve.indd 218
05/08/2008 09:04:16
219
Liste des établissements ayant participé à l’enquête
Bois, 28250 Senonches – Lycée professionnel Sully, 28404 Nogent-le-Rotrou – Collège Marcel
Pagnol, 28500 Vernouillet – Collège Jules Ferry, 28701 Auneau – Collège Vincent Rotinat,
36230 Neuvy-Saint-Sépulcre – Lycée professionnel Albert Bayet, 37058 Tours – Collège
Andre Bauchant, 37110 Chateau-Renault – Collège Le Champ de la Motte, 37130 Langeais –
Collège Choiseul, 37400 Amboise – Collège Patrick Baudry, 37800 Nouâtes – Collège
Alphonse Karr, 41170 Mondoubleau – Collège Marcel Carne, 41354 Vineuil – Collège Charles
Riviere, 45162 Olivet – Collège Léon Delagrange, 45170 Neuville-aux-Bois – Collège Robert
Schumann, 45209 Amilly – Collège Pierre Auguste Renoir, 45210 Ferrières-en-Gâtinais –
Collège Aristide Bruant, 45320 Courtenay – Collège Jacques de Tristan, 45370 Cléry-SaintAndré
ACADÉMIE DE PARIS
Collège Montgolfier, 75003 Paris 3e – Collège Montaigne, 75006 Paris 6e – Collège École
Alsacienne, 75006 Paris 6e – Lycée général Victor Duruy, 75007 Paris 7e – Lycée général
École Active Bilingue Etoile, 75008 Paris 8e – École primaire École A, 75011 Paris 11e –
Collège Saint-Pierre Fourier, 75012 Paris 12e – Collège Claude Monet, 75013 Paris 13e – École
primaire, 75013 Paris 13e – Collège Sainte-Anne, 75013 Paris 13e – École élémentaire École
Active Bilingue J.manuel, 75015 Paris 15e – Collège Modigliani, 75015 Paris 15e – Collège
Camille See, 75015 Paris 15e – Collège Blomet, 75015 Paris 15e – École élémentaire SaintLouis, 75018 Paris 18e – École primaire, 75019 Paris 19e – Collège La Tour, 75116 Paris 16e
ACADÉMIE DE POITIERS
Collège Enfant Jésus, 16110 La Rochefoucauld – Collège, 16140 Aigre – Collège Alfred
Renoleau, 16230 Mansle – Collège Jean Michaud, 16270 Roumazières-Loubert – Collège
Jean Guiton, 17026 Lagord – Collège Fabre d’Églantine, 17028 La Rochelle – École primaire
Jules Ferry, 17100 Saintes – Collège Samuel Dumenieu, 17130 Montendre – Collège Saint
Louis, 17250 Pont-l’Abbé-d’Arnoult – Collège André Dulin, 17290 Aigrefeuille-d’Aunis –
Collège Jean Zay, 79000 Niort – Collège Francois d’Assise, 79140 Cerizay – Lycée général
et technologique Maurice Genevoix, 79301 Bressuire – École primaire, 79330 SaintVarent – Collège Jean de la Fontaine, 79390 Thénezay – Collège Saint Gabriel-Notre Dame,
86108 Châtellerault – École primaire, 86140 Savigny-sous-Faye – Collège Camille Claudel,
86400 Civray
ACADÉMIE DE REIMS
École primaire d’application Jules Verne, 08000 Charleville-Mézières – Collège AttignyMachault, 08130 Attigny – École primaire Jean Jaurès, 08700 Nouzonville – Lycée général
St Francois de Sales, 10000 Troyes – Collège Paul Langevin, 10303 Sainte-Savine – École
primaire Aurillac, 10700 Arcis-sur-Aube – Collège Trois Fontaines, 51100 Reims – École
primaire Jean d’Aulan, 51100 Reims – École primaire Paul Bert, 51100 Reims – Collège Du
Mont d’Hor, 51220 Saint-Thierry – Collège Les Indes, 51308 Vitry-le-François – Collège Louis
Grignon, 51510 Fagnières – Collège Prieure de Binson, 51700 Chatillon-sur-Marne – Collège
Claude-Nicolas Ledoux, 51700 Dormans – Collège Jouffroy d’Abbans, 52270 DoulaincourtSaucourt
MEP_SanteEleve.indd 219
05/08/2008 09:04:16
220
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
ACADÉMIE DE RENNES
Collège St Charles, 22021 Saint-Brieuc – Collège Victor Vasarely, 22330 Collinee – Collège
Jules Ferry, 22390 Bourbriac – Collège St Stanislas, 22490 Plouer-sur-Rance – Lycée général
et technologique La Croix Rouge, 29229 Brest – Collège Estran Charles de Foucauld,
29287 Brest – École primaire Sainte Anne, 29550 Plonévez-Porzay – Collège Pierre Brossolette,
35171 Bruz – Collège St Joseph, 35190 Tinteniac – Collège Les Chalais, 35201 Rennes –
Collège Angele Vannier, 35460 Saint-Brice-en-Coglès – École élémentaire La Hodeyere,
35500 Vitré – Collège Montaigne, 56000 Vannes – Collège Le Sacré-Coeur, 56000 Vannes –
Collège St Julien, 56140 Malestroit – Collège Ste Anne, 56160 Guémené-sur-Scorff – Collège
Jean Rostand, 56190 Muzillac – Collège Jean-Loup Chretien, 56230 Questembert – Collège
Marcel Pagnol, 56240 Plouay – Collège Les Saints Anges, 56306 Pontivy – École primaire
St Guigner, 56330 Pluvigner – Collège Jean-Pierre Calloc’h, 56502 Locminé – Collège Joseph
Kerbellec, 56530 Quéven – Collège Sacré Coeur, 56801 Ploërmel – Collège St Joseph,
56854 Caudan
ACADÉMIE DE ROUEN
Collège Georges Politzer, 27025 Evreux – École primaire, 27150 Mouflaines – Collège Marc
Chagall, 27620 Gasny – École primaire Les Prés Verts, 27930 Normanville – Lycée général
et technologique Rey, 76000 Rouen – Collège Saint-Dominique, 76000 Rouen – Collège
Georges Braque, 76000 Rouen – Collège Saint-Joseph, 76072 Le Havre – Lycée général
et technologique Val De Seine, 76124 Le Grand-Quevilly – Collège Jean de la Varende,
76130 Mont-Saint-Aignan – École primaire Marie Lebreton, 76430 Tancarville – Collège Jehan
Le Povremoyne, 76460 Saint-Valéry-en-Caux – Collège Jean Cocteau, 76550 Offranville –
Collège Commandant Charcot, 76580 Le Trait – Collège Pablo Picasso, 76700 Harfleur –
Collège Jean Zay, 76770 Le Houlme
ACADÉMIE DE STRASBOURG
Collège Vauban, 67000 Strasbourg – Collège Esplanade, 67043 Strasbourg – Collège Notre
Dame de Sion, 67083 Strasbourg – Collège, 67170 Brumath – Collège Rouget de Lisle,
67300 Schiltigheim – Collège Des Racines et des Ailes, 67320 Drulingen – Collège Marechal
de Mac Mahon, 67360 Woerth – Collège Jean de la Fontaine, 67402 Geispolsheim – Collège
Léonard De Vinci, 67440 Marmoutier – Collège Les Sept Arpents, 67460 Souffelweyersh
eim – École primaire, 67630 Scheibenhard – Lycée professionnel Saint Joseph de Cluny,
68100 Mulhouse – Collège Frédéric Hartmann, 68140 Munster – Collège Les Menetriers,
68150 Ribeauville – Collège Victor Schoelcher, 68190 Ensisheim – Collège, 68200 Mulhouse –
Collège Emile Zola, 68260 Kingersheim – Lycée professionnel Charles Pointet, 68802 Thann
ACADÉMIE DE TOULOUSE
Lycée professionnel Jean Durroux, 09000 Ferrieres-Sur-Ariège – Collège Lakanal, 09008
Foix – École primaire Gpe de Ledar, 09200 Saint-Girons – Collège, 09201 Saint-Girons –
EREA, 12200 Villefranche-de-Rouergue – Collège Antonin Perbosc, 31190 Auterive – École
primaire, 31260 La Bastide-du-Salat – École primaire Fernand Becane, 31270 Villeneuve-
MEP_SanteEleve.indd 220
05/08/2008 09:04:16
221
Liste des établissements ayant participé à l’enquête
Tolosane – Collège Jacqueline Auriol, 31270 Villeneuve-Tolosane – École primaire SaintJoseph, 31290 Villefranche-de-Lauragais – Collège Emile Zola, 31400 Toulouse – École
primaire, 31590 Gauré – Collège Jean Gay, 31590 Verfeil – Collège Jacques Prévert,
31650 Saint-Orens-de-Gameville – Collège Jean Jaures, 31770 Colomiers – Collège Didier
Daurat, 31806 Saint-Gaudens – École primaire Sainte-Germaine, 32130 Samatan – Collège
Saint-Louis, 46170 Castelnau-Montratier – Collège Massey, 65000 Tarbes – École primaire
Jean-Marie Lordat, 65190 Tournay – LGT Lycée des métiers Louis Rascol, 81012 Albi – Collège
Jean Monnet, 81100 Castres – École primaire Eugenie de Guerin St-Charles, 81600 Gaillac –
Collège Jean Jaurès, 82001 Montauban – Collège Jean Lacaze, 82170 Grisolles – École
élémentaire Montebello, 82200 Moissac
ACADÉMIE DE VERSAILLES
Collège St Jean Hulst, 78008 Versailles – Collège St Erembert, 78100 Saint-Germain-enLaye – Lycée général et technologique Ste Thérèse, 78120 Rambouillet – Collège Jules
Verne, 78130 Les Mureaux – Collège St Exupéry, 78140 Vélizy-Villacoublay – Collège Alberto
Giacometti, 78180 Montigny-le-Bretonneux – École élémentaire, 78200 Boinvilliers – École
élémentaire Pierre Larousse, 78200 Buchelay – Lycée polyvalent Jean Rostand, 78200 Mantesla-Jolie – Collège Paul Eluard, 78280 Guyancourt – Collège La Fosse aux Dames, 78340 Les
Clayes-Sous-Bois – École élémentaire Francois Rabelais, 78370 Plaisir – Collège Arthur
Rimbaud, 78410 Aubergenville – Collège Notre-Dame, 78480 Verneuil-sur-Seine – Collège St
Louis/Ntre Dame du Bel Air, 78490 Montfort-L’amaury – École élémentaire Joliot Curie No2,
78500 Sartrouville – Collège Romain Rolland, 78503 Sartrouville – Lycée polyvalent Condorcet,
78520 Limay – École élémentaire, 78730 Rochefort-en-Yvelines – Collège Jean Monnet,
78810 Feucherolles – LPO Lycée des métiers Robert Doisneau, 91107 Corbeil-Essonnes –
Collège Olivier de Serres, 91170 Viry-Châtillon – Collège St Louis St Clément, 91170 ViryChâtillon – Collège Felix Esclangon, 91172 Viry-Châtillon – Collège Jean Moulin, 91240 SaintMichel-sur-Orge – Collège Camille Claudel, 91280 Saint-Pierre-du-Perray – Lycée polyvalent
Francisque Sarcey, 91410 Dourdan – Collège Émile Auvray, 91410 Dourdan – Collège Bellevue,
91560 Crosne – Collège Le Saussay, 91610 Ballancourt-sur-Essonne – Collège Paul Éluard,
91700 Sainte-Geneviève-des-Bois – Collège Jean Macé, 91706 Sainte-Geneviève-des-Bois –
Collège Olympe de Gouges, 91750 Champcueil – Lycée général et technologique Paul Langevin,
92150 Suresnes – Collège Descartes, 92163 Antony – Collège Notre Dame, 92190 Meudon –
Collège Henri Wallon, 92240 Malakoff – École primaire André Marsault, 92250 La GarenneColombes – Collège Sophie Barat, 92296 Chatenay-Malabry – Collège Notre-Dame,
92340 Bourg-la-Reine – Collège Georges Pompidou, 92390 Villeneuve-la-Garenne – Collège
Les Bruyères, 92400 Courbevoie – Collège Marcel Pagnol, 92500 Rueil-Malmaison – Collège
Voltaire, 92600 Asnières-sur-Seine – Collège Les Bouvets, 92800 Puteaux – Collège La
Bussie, 95038 Vauréal – Collège Antoine de St Exupéry, 95123 Ermont – École élémentaire
Verdun, 95150 Taverny – Collège Denis Diderot, 95170 Deuil-la-Barre – École élémentaire
Germaine Vie, 95190 Goussainville – Collège Anatole France, 95200 Sarcelles – Collège Victor
Hugo, 95200 Sarcelles – École élémentaire Jean Jaurès, 95220 Herblay – Lycée polyvalent
Jean Perrin, 95310 Saint-Ouen-l’Aumône – École élémentaire Jean Moulin, 95330 Domont –
Collège Aristide Briand, 95331 Domont – Collège St Stanislas, 95520 Osny – Collège Les
Coutures, 95620 Parmain – Collège Ste Apolline, 95800 Courdimanche – Collège Gabriel Peri,
95870 Bezons – Collège Georges Pompidou, 95880 Enghien-les-Bains.
MEP_SanteEleve.indd 221
05/08/2008 09:04:16
MEP_SanteEleve.indd 222
05/08/2008 09:04:16
223
Health of students
aged 11 to 15 years
in France / 2006
French data of the international
survey on Health Behaviour
in School-aged Children (HBSC)
Edited by
Emmanuelle Godeau
Catherine Arnaud
Félix Navarro
Preface by
Philippe Lamoureux and Jean-Louis Nembrini
Foreword by
Marc Danzon
MEP_SanteEleve.indd 223
05/08/2008 09:04:16
224
Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006
Abstracts
228 l 32 l Socio-economic
status of the family
231 l 48
Catherine Arnaud, Hélène Grandjean
Overall, young people are surrounded by
friends (less than 1% say they have no real
friend, whether of the same or opposite
sex). With age, the proportion of friends of
the opposite sex increases, as does the time
spent with peers and the ease of communication with them. At all ages, boys go out more
than girls, who conversely are more likely to
use indirect methods of communication.
Ease of communication with a best friend is
frequently reported whatever the age.
Young people mostly live in socio-economic
environments of an intermediate or high
level; only 4.7% live in families which
receive no income from work. On average,
two thirds of students judge their families
to be financially “very” or “quite” well-off,
5.8% of 11-year olds and 8.5% of 15-year olds
on the other hand consider their family to
be financially disadvantaged. According to
the Family Affluence Scale (Fas) 49.6% of
families lie within the highest level of the
scale, 38.2% within the intermediate level
and 12.2% within the lowest level. We note
a marked development since 2002, with
disadvantaged socio-economic categories
proportionally on the increase
230 l 40 l Family structure
and relationships
Catherine Arnaud, Hélène Grandjean
Nearly three-quarters of students questioned
live within a traditional family structure,
14.4% in a one-parent family with one or
other of their biological parents, and 10.8%
in a reconstituted family. Only 10.1% of
students live with adults only, without
brothers or sisters in the home. Even if this
changes with age, the level of communication with the adults of the family community is generally good, better with mothers
and sisters than with fathers and brothers,
for both genders. At all ages, boys report a
greater facility than girls of communication
with adults.
MEP_SanteEleve.indd 224
l Peer relationships
Catherine Arnaud, Emmanuelle Godeau
232 l 58
l School environment
Emmanuelle Godeau, Félix Navarro, Céline Vignes
The majority of students claim to like school
and are pleased to go there, girls more so than
boys, and at age 11 more so than at age 15. The
perception of the overall school experience
is better amongst younger students. Threequarters of students claim not to be stressed
by their schoolwork, boys being significantly
less stressed than girls. At the same age,
elementary school 11 year old students (‘CM2’)
give more positive responses than junior high
school 11 year old students (‘sixieme’) about
school and the school experience. The difference between senior high school students,
whether at vocational or other types of
secondary school, are much less pronounced.
234 l 74 l Health and well-being
Catherine Arnaud, Céline Vignes,
Emmanuelle Godeau
The overwhelming majority of students
perceive their health to be “excellent” or
“good” (87.2%). Students report a high level
with regard to their overall satisfaction with
life, with a median of nearly 7.5 out of 10 on the
Cantril scale. This satisfaction reduces with
05/08/2008 09:04:16
225
Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006
age, especially for girls, for whom the level is
lower than it is for boys. In the same way, girls
report more frequently to have complaint
syndrome (45.6% vs 29.5% for boys), and
this continues to hold true as they get older
(40.5% at age 11 vs 52.5% at age 15).
vegetables at least once a day; this proportion
decreases with age, and is smaller for boys.
A little more than one young person in four
claims to have soft drinks at least once a day.
Overall, young people who have breakfast on
a daily basis have better eating habits.
235 l 84 l Disability
and chronic illness
238 l 108 l Physical
and sedentary activity
Céline Vignes, Emmanuelle Godeau,
Mariane Sentenac, Catherine Arnaud
Namanjeet Ahluwalia, Marie Dupuy, Céline Vignes
In accordance with ICF and the law introduced on 11 February 2005, this chapter
explores the position of disability (including
chronic illness), through the perceptions of
the 15.8% of students in our sample who are
in chronic conditions and who are schooled
in a normal environment. Nearly one in five
of these students judge that their chronic
condition causes a restriction of their participation or attendance at school; nevertheless,
it doesn’t change the overall school experience, nor the overall perception of their lives
even though they perceive themselves to be
in less good health.
236 l 92
l Oral hygiene
Hélène Grandjean
Overall, dental hygiene of French adolescents is not bad: a large majority of girls and
boys claim to brush their teeth at least once
a day. Girls and 15-year olds are most likely to
do it more than once a day.
237 l 98
l Eating habits
Namanjeet Ahluwalia, Shawn Somerset,
Marie Dupuy, Céline Vignes
More than half of young people claim to eat
breakfast every day, more often at age 11 than
at age 15, and boys more than girls. Twothirds of young people claim to have fruit and
MEP_SanteEleve.indd 225
On average, young people claim to engage
in physical exercise of at least one hour’s
duration on every other day. Only 13.5%
report physical activity on a daily basis, this
proportion decreases with age and is higher
for boys. The average time spent in front of a
screen (television, computer, video games)
is 5.5 hrs per day, and is higher amongst 13-15
year olds, and with boys. Watching TV is the
most common sedentary activity, with one
young person in two watching TV more than
two hours a day, more often at ages 13-15,
and for boys.
239 l 118
l Self image and weight
Namanjeet Ahluwalia, Marie Dupuy,
Shawn Somerset, Céline Vignes
A little over half of young people judge their
body to be “about the right weight”. About
30% judge themselves to be “too fat” or claim
to be on, or in need of going on, a diet, girls
more so than boys. However, only 10.3% of
young people are characterized as overweight
based on their self-reported weight and
height. Although there is a good correlation
between actual and perceived corpulence for
young people who report excessive weight,
nearly one quarter who have normal weight
or who are underweight believe they are “too
fat” or claim to be on, or in need of going on,
a diet, particularly girls.
05/08/2008 09:04:16
226
Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006
240 l 128 l Tobacco ; alcohol ;
cannabis and other illicit
substances
Stéphane Legleye, Olivier Le Nézet, Stanislas Spilka,
Eric Janssen, Emmanuelle Godeau, François Beck
240 l 132
l Tobacco
Experimentation with tobacco, despite a
modest decrease since 2002, remains quite
common in early adolescence. However,
smoking on a daily basis continues to fall,
confirming the trend observed between
1998 and 2002. Between 2002 and 2006,
daily use at age 15 decreased from 20% to
14%. Elsewhere, the prevalence of smoking
amongst female adolescents continues to
hold true, with girls starting smoking later
than boys, but with more of them continuing
to smoke at age 15.
2002: 29% of students at age 15 claimed to
have already smoked it, as against 28% in
2006.
Elsewhere, although experimentation with
illicit or misused psychoactive substances,
besides cannabis, spread fairly quickly during
adolescence, it remains marginal at the
beginning of adolescence. At age 15, nearly
one student in ten says they have already
taken, during the course of the past twelve
months, one of the following substances :
ecstasy, stimulants (amphetamines, speed),
heroine (opium, morphine), medicine to get
high, cocaine (crack, coke), glue or solvents
and LSD ; inhaled products are the most
common (5%). Multi-experimentation is
very rare.
243 l 164
l Sexual health
Emmanuelle Godeau, Céline Vignes
240 l 140 l Alcohol
Alcohol remains the psychoactive substance
most widely used in adolescence with a
clear increase in regular consumption
between the ages of 11 and 15. Preferences
for different types of alcoholic drinks change
during adolescence, with beer and spirits
becoming more popular. Although few differences emerge between the genders with
regard to the spread of alcohol use, frequent
use and drunkenness are seen more often
amongst boys. Drunkenness shows a steep
rise between 2002 and 2006, as 44% and
30% respectively of 15-year olds claim to
have already been drunk.
241 l 149
l Cannabis and
other illicit drugs
In France, cannabis is the first illicit substance
claimed to have been taken, and its users
remain mostly male. Early experimentation is rare (only 5% of 13-year old students
said they had already smoked it during their
lifetime). Cannabis use amongst young
adolescents appears to have stagnated since
MEP_SanteEleve.indd 226
A little more than a quarter of respondents of
age 15 claim to have already had sexual intercourse, boys more so than girls. The majority
of sexually active young people claim to have
used a condom during their most recent
intercourse (boys more so than girls). The
condom is the method of contraception
most widely declared (85.6%), followed by
the pill and the morning-after pill.
244 l 172
l Violence
Félix Navarro, Emmanuelle Godeau, Céline Vignes
The majority of students claim not to have
been a victim (or perpetrator) of either
bullying or violence at school. Hitting comes
top, followed by theft; extorsion is marginal.
All types of violence are more common
amongst boys than girls. More than twothirds of students claim not to be in fear
of violence. For both genders, fear is more
pronounced amongst victims, but is always
higher amongst girls.
Nearly two-thirds of students claim not to
have been involved in a fight during the past
year.
05/08/2008 09:04:16
227
Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006
191 l Appendix
212 l List of schools surveyed
193 l Survey questionnaire
223 l Abstracts in English
207 l List of tables
and figures
247 l Abstracts in Spanish
MEP_SanteEleve.indd 227
05/08/2008 09:04:16
228
Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006
Socio-economic status
of the family
Catherine Arnaud
Hélène Grandjean
The increase of health inequalities in the
developed world represents one of the major
concerns in public health at the beginning of
the 21st century. Although the effect of living
conditions is less controversial for adolescents than for other age ranges, it is important to be aware of possible repercussions of
the socio-economic position of the family on
factors affecting the health and well-being of
young people.
In this study, the evaluation of socioeconomic status, focussing on social status
and family income, is based on declared
data. The measured parameters consist
of parental employment, the perception of
family wealth and, due to the difficulty of
pupils to declare the income level of their
family, of indications of material deprivation
and family prosperity (housing, vehicles,
consumer goods).
On the whole, the analysis shows that the
young people live mostly in an environment
of an intermediate or high socio-economic
level. Only 4.7% of pupils live in families
where none of their income stems from
MEP_SanteEleve.indd 228
employment. In more than two cases out of
three both parents are working, however the
mother is less frequently engaged in a profession than the father (74.6% for mothers
versus 87.8% for fathers). Nevertheless, the
proportion of parents who work is falling
compared with the 2002 survey, this development being particularly marked in the
case of fathers.
The perception of family wealth is based on
subjective data which varies according to the
age of the pupil questioned. On average, two
thirds of pupils judge their family to be “welloff” or “comfortable”. On the other hand,
the number of young people who consider
their family to be financially disadvantaged
reaches a level of 5.8% at 11 years old and
proportionally much higher at 15 years old
(8.5%).
As far as measured indicators of family
wealth are concerned, the vast majority of
pupils questioned claim to have a bedroom
of their own (84.8% at 15 years old), to have a
computer in the house (92.0%), and to have
been on a family holiday at least once in the
05/08/2008 09:04:17
229
Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006
preceding year (85.5%). Moreover, they claim
to have at least one family vehicle in 96.4%
of cases. The combination of these parameters (Fas) shows a distribution of 49.6% of
families at the very highest level on the scale,
38.2% at the intermediate level and 12.2% at
the lowest level. This indicator places France
in 11th place amongst the countries which took
part in the survey in 2006, when countries
are ranked from the smallest proportion (first
place) to the highest proportion (last place)
of people in the lower socio-economic levels
according to the Fas scale.
Finally, a supplementary question looked
at the existence of situations of very low
socio-economic levels, relating to the feeling
MEP_SanteEleve.indd 229
of being hungry on going to school in the
morning or going to bed, explicitly reporting
this situation as a lack of food in the home.
Taking all age groups together, 4.3% of young
people claim to be “always” or “often” in this
position.
This analysis shows a marked development since 2002, with an increase in the
number of students within socio-economically disadvantaged categories. Although
investigation of socio-economic status is
far from perfect and many other parameters
exert an influence on factors affecting health,
it is important to pay close attention to the
health of young people, particularly the most
disadvantaged.
05/08/2008 09:04:17
230
Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006
Family structure
and relationships
Catherine Arnaud
Hélène Grandjeau
The family represents an essential framework for the physical, social and emotional
development of young people, whatever the
family set-up might be. For young adolescents, parents represent the most important source of support. Positive relationships at the heart of the family are strongly
correlated with a high level of well-being and
self-esteem, a lower incidence of risk behaviour and of being well adjusted to the school
environment.
The objective of the questions in the HBSC
survey was to define the home environment
of the students who were interviewed. Their
answers therefore allow us to improve our
knowledge about their health and how their
behaviour affects health.
The questions on family structure and
composition highlighted the diversity of
family situations which young people can
encounter in their lives. Nearly three quarters
of students interviewed live within a traditional family structure, 14.4% in a one-parent
family with one or other of the biological
parents and 10.8% in a reconstituted family,
other situations being the exception. Most
often, students declare living all or most
of the time in one place. Only about half of
those who do not live with both parents live
alternately in two different homes. Family
composition is obviously highly dependent
MEP_SanteEleve.indd 230
on its structure, the largest families being
reconstituted families. Families with one
child only tented to be more often monoparental. In total, 10.1 % of students live
alone with adults, without brothers or sisters
in the home.
In order to look into the quality of communication within the family, the young people
were asked about the ease with which they
were able to talk about their major concerns.
In more than three cases out of four, such
dialogue with the adults of the family was
said to be easy or very easy. However, this
proportion reduces with age, a reduction
which affects dialogue with the father more
than with the mother, who remains the main
focal point for discussions. In reconstituted
families, dialogue is judged to be easy with
step-parents in nearly one half of cases. The
existence of ‘extra’ people to talk to does not
seem to affect dialogue with parents. Finally,
in all age groups, it is boys rather than girls
who claim to be more at ease in communicating with adults. For students who have at
least one brother or sister, dialogue is judged
to be easier with an older sister (71.3%)
than with an older brother (57.2%). If boys
are happy to talk with either brother(s) or
sister(s), girls claim to speak more often
about their concerns with their sister(s)
rather than their brother(s).
05/08/2008 09:04:17
231
Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006
Peer relationships
Catherine Arnaud
Emmanuelle Godeau
Friends represent a key resource in the
transition phase of adolescence. Within
their groups, young people share values and
behaviour models which form the basis of
a social and cultural identity. Understanding
the nature and quality of relationships
within the peer group, and the complexity
of the interactions at play, leads to a better
appreciation of the driving forces behind
the behaviour which affects the health of
young people, although it doesn’t enable us
to state whether this behaviour is a direct
result of group membership, or alternatively
if it is because young people tend to choose
groups who share their own attitudes. The
objective of this analysis is to quantify the
level of exposure to peer group influence.
In our group, the young people interviewed
are surrounded by friends. Only a very small
minority (less than 1%) claim to have no real
friend, whether of the same or opposite sex.
More than nine students out of ten reported
to have three or more friends. The time they
spend with them increases significantly with
age and is greater amongst boys than girls,
whether this time is spent directly after
school (a probable measure of periods of
physical activity, organized or unorganized)
or in the evening (a measure relating to less
active, less structured leisure pursuits and
for some more ‘risky’ activity). More than a
MEP_SanteEleve.indd 231
third of boys (35.6%) and more than one girl
in four (26.5%) say they spend time with their
friends after school at least four days a week.
In addition, 16.2% of boys and 8.4% of girls
claim to spend at least four evenings a week
with their friends. Peer group communication
by telephone, text messaging or Internet also
increases with age and, in all age groups, is
reported more often by girls: 50.7% of girls
and 38.4% of boys claim to use these modes
of communication with their best friend on
a daily basis by the age of fifteen. In general
terms, easy communication with a best friend
is reported by all age groups. At the age of 15,
89.1% of young people report being able to
speak easily with their best friend about ‘really
important things’. This intimate experience is
testament to the good social integration of
young people and is a predictive factor for
good psychological health. Communication
is most often judged to be easy with friends
of the same sex, for both girls and boys.
By an overwhelming majority, the young
people interviewed in this survey claim to
have a wide social network. Communication
with friends takes place very often via
new media, Internet or telephone, which
perceptibly alters methods of socialising.
However, the students also have ‘close’
friends with whom the emphasis is on
quality of communication.
05/08/2008 09:04:17
232
Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006
School environment
Emmanuelle Godeau
Félix Navarro
Céline Vignes
According to various international surveys,
the young people of France are amongst
those who spend most time at school, but
with only average results in the areas of
performance and personal experience. The
HBSC 2006 survey allows us to document
this paradox through numerous questions
about students’ perception of the school
environment and their personal experiences
in school.
Overall, 65.3% of French students claim
to like school, 11-year olds more than older
students (79.1% vs 58.0%) and girls more
than boys (69.6% vs 61.1%). It is between
11 and 13 years of age that the fall is most
marked in those claiming to like school a lot,
particularly amongst girls. The perception of
educational achievement is better amongst
younger students (11-year olds: very good or
good 60.8%; 15-year olds: very good or good
36.2%) and amongst girls (girls 51.2%; boys:
45.6%). Three-quarters of students claim
not to be stressed by schoolwork (no stress:
29.3%; little stress 47.5%), boys significantly
less than girls (none/a little 82.0% for boys
vs 71.5% for girls).
Nearly two-thirds of students claim to be
able to organize their school activities in a
relatively independent manner. Nearly nine
students out of ten claim to receive a fairly
high level of support from their peer group
MEP_SanteEleve.indd 232
which is nearly as much as that received from
the teachers. A drop in perceived teacher
support is particularly pronounced between
11 and 13 (11-year olds: 49.1%; 13-year olds;
25.5%; 15-year olds; 18.0%). The proportion of students who “agree” or “completely
agree” that school work is tiring and difficult is low (15.4%) but increases with age
(8.5% at age 11; 17.2% at age 13 and 21% at
age 15).
Liking school is closely linked to the
type of institution attended: 42% of
students attending a primary school like it
a lot, vs 19.0% of those attending a junior
high-school and 14.9% for senior highschool. The results from logistic regressions analysis were obtained for each type
of institution. For primary school students
who like school a lot, the factors of positive
association are: a feeling of independence
in organizing activities at school, a feeling
of being supported by teachers and being
a girl; and on the negative side, a perception of being stressed by schoolwork. For
junior high-school students who like school
a lot, factors of positive association are: a
feeling of support from teachers, a perception of good school achievement, a feeling
of independence in organizing school activities, being a girl and a feeling of support
from other students; and on the negative
05/08/2008 09:04:17
233
Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006
side, being older and a perception of being
stressed by schoolwork. Finally for senior
high-school students, feeling supported by
teachers gives a positive view of school while
the perception of being stressed by schoolwork gives a negative view.
At the same age, primary school 11 year
old students (‘CM2’) give more positive
responses than junior high-school 11 year old
students (‘sixieme’) about school and the
school experience. The difference between
MEP_SanteEleve.indd 233
senior high-school students, whether at
vocational or other types of secondary
school, is much less pronounced.
The overall trends observed amongst
French students in 2006 do not diverge from
those in the 2002 HBSC survey, nor from
those of most other participating countries,
except by the extent to which the students’
declared liking for school deteriorates,
which in our country might be put down to
the ‘college effect’.
05/08/2008 09:04:17
234
Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006
Health and well-being
Catherine Arnaud
Céline Vignes
Emmanuelle Godeau
The World Health Organisation defines
health as the ‘extent to which individuals
can realize their ambitions and satisfy their
needs’. The different definitions in the literature underpinning this concept have led us
to use many varied tools to measure it.
In spite of its very general nature, ‘perceived
health’ appears to be a very real indicator of
the state of health and, for adolescents, this
indicator is more relevant than measures
of morbidity or mortality. In our survey, the
overwhelming majority of students consider
their health to be ‘excellent’ (34.4%) or ‘good’
(52.8%). However, girls report lower levels
than boys, a trend which increases with age:
at age 15 one in five girls report a deterioration
in health. As far as overall satisfaction with life
is concerned, students report a high level with
a median on the Cantril scale around 7.5 out of
10. Variations according to age or gender are
the same as those reported previously. Levels
of well-being for girls reduce significantly with
age: 86.1% have a good overall perception of
their life at age 11 (Cantril 6-10) but only 77.1%
do so at age 15. Differences observed between
the two sexes are most pronounced at age 15,
where 85.7% of boys claim to have a high level
of satisfaction with life.
In the HBSC survey, young people were
also interviewed about their somatic and
psychological subjective health complaints.
Three students out of four report having
been irritable or in a bad mood at least once
during the course of the past six months.
Stomach-aches, nervous tension, trouble
in getting to sleep and headaches affected
MEP_SanteEleve.indd 234
60% of students at the same rate. More
than one student in ten claims to have difficulty getting to sleep every night and of
feeling some nervous tension each day. On
top of this, we know that these symptoms
are not an isolated tendency. They can also
be grouped within a ‘complaint syndrome’,
defined as having claimed to have experienced at least two of the symptoms more
than once per week in the six months
preceding the survey. This syndrome is more
often reported by girls than boys (45.6% vs
29.5%), and increases markedly with age for
girls, passing from 40.5% at age 11 to 52.5%
at age 15. In addition there is a strong link
between this complaint syndrome and a
somewhat negative perception of life or a
relatively low level of personal satisfaction.
We can therefore observe a relative paradox
between the high proportion of students
who claim to be in good health and to be
satisfied with life, and the frequent reports
of symptomatology, particular those of a
psychological nature. Adolescents would
seem to be able to keep the importance of
this in perspective.
On top of this, all the health parameters
looked at here are strongly associated with
the socio-economic level of the family. For
both boys and girls, a reduced level of health,
a low overall perception of life or a complaint
syndrome are reported more often by
students who claim to live in a family of a
lower socio-economic level, as measured
by the various family prosperity indicators
within the HBSC report.
05/08/2008 09:04:17
235
Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006
Disability and chronic illness
Céline Vignes
Emmanuelle Godeau
Mariane Sentenac
Catherine Arnaud
The 2006 HBSC survey understands disability
according to the concepts defined by the
WHO in the International Classification of
Functioning, Disability and Health (ICF)
which was adopted into French law on 11th
February 2005, that is to say as the negative
aspects of a person’s interaction with health
problems within the environment in which
they live. The notion of being disabled also
includes chronic illness. We also wish to
include the active participation in a social
life, which the ICF defines as ‘the problems
people may encounter during their involvement in a real life situation’.
Based on a self-questionnaire, the HBSC
survey seems to be particularly accurate to
examine these notions which are subjective
by their very nature. This strength is also a
weakness as this method of data collection is incompatible with the most severe
pathologies and diasbilities, so our sample
was therefore limited to disabled students
being included individually in an ordinary
environment.
MEP_SanteEleve.indd 235
15.8 % of students interviewed claimed
to be suffering from a disability or chronic
illness as diagnosed by a doctor, with no
variation according to age or sex. Amongst
these, 18.8% considered that their disability
or chronic illness restricts their participation and attendance at school, girls more
so than boys and increasingly so with age.
However, the overall school experience for
disabled young people is no different from
that of their able-bodied counterparts, with
the exception of feeling pressured at school
where they remain at a disadvantage (74.5%
vs 70.0%). On the other hand, they perceive
themselves overall to be in less good health
(good or excellent health perception: 75.8%
vs 89.4%, complaint syndrome 45.4% vs
36.0%), but with the differences in the
overall positive perception of their life being
very small (81.1% vs 84.8%), these children
seem to have the ability to keep their health
problems in perspective.
05/08/2008 09:04:17
236
Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006
Oral hygiene
Hélène Grandjean
Dental complaints are a frequent pathology,
the health implications of which go well
beyond that of simple tooth decay. Prevention
is centred on rigorous hygiene supported by
a balanced diet and tooth-brushing with a
fluoride paste. In this chapter, students’ oral
hygiene practices are explored by the single
question of the frequency with which they
brush their teeth.
On the whole, the oral hygiene of the
students in our country can be said to be
satisfactory: 66.9% of them claim to brush
their teeth more than once a day and only
5.7% don’t brush their teeth every day,
especially boys (7.9% vs 3.7% for girls). The
frequency of twice-daily brushing is also
more prevalent amongst girls than boys
(73.7% vs 60.1%).
There is a significant relationship between
brushing at least on a daily basis and
perceived family wealth : 69.1% of students
who perceive themselves as ‘well-off’ or ‘very
well-off’ brush their teeth at least once a day,
while only 63.6% and 59.4% respectively
do so for those who consider themselves
‘averagely well-off’ or ‘not at all well-off’.
Finally, students who claim to enjoy
good or excellent health are to be found
more frequently amongst those who brush
their teeth more than once a day (88.1% vs
MEP_SanteEleve.indd 236
85.4%), as is the case with those who have a
generally positive overall perception of their
life (score greater than 5 on the Cantril scale)
(85.4% vs 81.8%).
The comparison of these results with
those of previous surveys is testament to
a moderate improvement in oral hygiene
practices. In 1994, the overall rate of twicedaily brushing was 58.3%, becoming 65.7%
in 1998, then 63.6% in 2002 and it now
stands at 66.9%.
This improvement is higher for boys than
for girls. The difference between the two
sexes has therefore reduced: in 1998 boys
were three times as likely as girls not to
brush their teeth regularly, in 2006 they are
now only twice as likely.
International comparisons allow us to
measure the progress which can still be
made, and to highlight notable differences
between the countries. In 2006, French
students are above average for twice-daily
brushing in all age ranges. They is, however,
a long way from the results of the most
advanced countries such as Switzerland or
Sweden whose rates exceed 80%. We can
nevertheless take note that the progress of
results in France was greater than that of all
other countries taking part in the surveys of
2002 and 2006.
05/08/2008 09:04:17
237
Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006
Eating habits
Namanjeet Ahluwalia
Shawn Somerset
Marie Dupuy
Céline Vignes
It is important that young people have nutrition patterns appropriate to their needs
to ensure optimal growth and to prevent
chronic illness in adulthood. Eating habits
are examined here using the regularity of
eating breakfast and the frequency of intake
of certain foods and food groups.
More than one young person in two claims
to have breakfast every day, this proportion
being lower amongst older students (66.8%
at age 11 vs 48.7% at age 15) and amongst
girls (61.0% for boys and 54.9% for girls).
31.5% and 42.0% of young people claim
to eat fruit and vegetables, respectively, at
least once a day. Here again, this proportion
reduces significantly with age (36.8% at age
11 vs 26.3% at age 15 in the case of fruit, and
47.6% vs 36.1% for vegetables) and is lower
for boys (29.5 % for boys vs 33.4 % for girls
in the case of fruit and 39.0 % vs 45.0 % for
vegetables).
Approximately one young person in four
claims to have sweets or sugared drinks
daily (27.1% and 26.6% respectively). This
consumption increases with age (between
the ages of 11 and 15 years from 21.4% to
31.0% for sweets, and from 21.2% to 30% for
MEP_SanteEleve.indd 237
soft drinks) and is more common for boys
than for girls, particularly for sweetened
soft drinks. Nearly two-thirds of adolescents claim to drink milk at least once a
day. As far as the consumption of cheese
and other dairy products is concerned, the
corresponding figures are 33.2% and 63.7%,
respectively. The daily consumption of milk
reduces with age (67.8% at age 11 vs 57.1%
at age 15) and is more common in boys
(67.22% vs 57.6%).
Young people who claim to eat breakfast
on a daily basis have better eating habits
than the rest: they are more likely to eat fruit
and vegetables on a daily basis (70.22% vs
60.8%), and conversely less likely to have
sweets or sweetened soft drinks each day
(19.6% vs 24.8% for sweets and 22.5% vs
32.2% for soft drinks). In the same way,
young people who claim to eat fruit and
vegetables on a daily basis tend on the whole
to have fewer sugared products.
Overall, girls and younger students appear
to eat better than boys and older students.
Efforts in the area of nutritional education
should be pursued with the particular aim of
targeting this latter group.
05/08/2008 09:04:17
238
Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006
Physical activity
and sedentary behaviours
Namanjeet Ahluwalia
Marie Dupuy
Céline Vignes
The benefits of physical exercise on physical
and psychological well-being are well
known. An active lifestyle should therefore
be encouraged amongst young people to
improve their health and quality of life in the
short- as well as the long-term.
In this chapter, physical activity amongst
young people has been assessed in two ways:
physical exercise and sedentary lifestyles (i.e.
the time spent in front of a screen: television,
video games or computer).
On average, young people claim to engage
in physical activity lasting at least one hour
3.7 days per week. Only 13.5% of young
people reach current recommendations (at
least one hour of physical activity every day).
This proportion reduces with age (18.2% at
age 11, 12.3% at age 13 and 9.6% at age 15),
and boys are significantly more active than
girls (19.4% vs 7.6%) within all age groups.
That said, one-third of young people claim to
take at least one hour of physical activity at
least five days a week, with the same trends
according to age (39%, 34% and 26% at ages
11, 13 and 15 respectively), and sex (41.8% for
boys vs 25.1% for girls).
More than half of young people claim to
engage in vigorous physical activity such as
practicing sports outside of school, several
times a week or even every day; a practice
which reduces with age (68.9% at age 11,
64.1% at age 13 and 54.3% at age 15) and is
much more common amongst boys (77.0%
vs 48.8%). The proportion of young people
claiming to play sports outside of school for
MEP_SanteEleve.indd 238
at least two hours a week is 53.7%; this varies
little according to age but is higher amongst
boys (65.4% vs 42.2%). However, about one
young person in five do not play any sport
at all.
The average time of 5.5 hours a day spent in
front of a screen (television, computer, video
games) is higher amongst boys (6.1 vs 4.9
hrs/day) and amongst 13-15 year-olds (4.88
hrs/day at age 11, 5.96 hrs/day at age 13 and
5.68 hrs/day at age 15). Few young people
follow international recommendations (no
more than 2 hrs/day of television and other
media), this trend increasing with age and
amongst boys. A high proportion of adolescents have very high levels of sedentary
activity (> 4 hrs/day): 47.7% at age 11, 63.3%
at age 13 and 61.9% at age 15. Television is the
most common sedentary activity, followed
by video games amongst younger students
and the computer amongst older students.
Nearly one young person in two watches
television for more than 2 hrs/day. This
proportion increases with age, moving from
45.5% at age 11 to 55.8% at age 15, and is
higher amongst boys (54.9% vs 49.8%). For
11-15 year-olds, watching television extensively (> 4 hrs/day) is relatively common
(14.3% to 19.4%). Overall, the most active
young people are not necessarily those who
spend least time in front of a screen. In
conclusion, our country’s young people are
too sedentary with too much use of television in particular; even if half of them do play
sport.
05/08/2008 09:04:17
239
Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006
Self-image and weight
Namanjeet Ahluwalia
Marie Dupuy
Shawn Somerset
Céline Vignes
The physical changes which take place during
adolescence can affect young peoples’ selfimage and consequently their self-esteem., In
addition, there are ever-increasing numbers
of overweight and obese young people, that
constitute a public health problem.
Just over a half of young people feel their
weight is ‘just about right’. About 30% think
they are ‘a bit’ or ‘much too’ fat, this proportion being higher amongst girls (37.3% vs
22.6%) and increases with age only amongst
girls (31.7% at age 11, vs 43.7% at age 15 for
girls and 22.7% at age 11 vs 20.7% at age 15 for
boys). About 30% of young people seem to
be unhappy with their body and claim to need
to lose weight or to go on a diet. This trend
is more common amongst girls than boys
(37.9% vs 21.5%) and increases with age only
amongst girls: 31.0% at age 11, 37.5% at age
13 and 46.2% at age 15. There appears to be a
high correlation between body perception and
dietary behaviour: 74.8% and 94% of young
people who claim to be ‘a bit’ or ‘much too’
fat also think that they need to lose weight or
are already on a diet. The converse is equally
true amongst those who feel they are ‘a bit’ or
‘much too’ thin. We see that 10.3% of young
people carry excess weight, boys more so
than girls (11.7% vs 8.9%); being overweight
is more common than obesity (8.7% vs
1.6%). Overall, excess weight does not vary
significantly with age but develops differently according to sex: the trend increases in
boys (from 10.2% to 13.5% between ages 11
and 15) and conversely reduces in girls (from
11.0% to 8.1% between ages 11 and 15). The
prevalence of excess weight between 2002
MEP_SanteEleve.indd 239
and 2006 has remained stable. Overall, there
is a high correlation between young peoples’
perceived and real body weight: 76.8% and
89.2% of overweight or obese adolescents
feel they are ‘a bit’ or ‘much too’ fat. On
the other hand, nearly one-quarter of young
people having normal bodyweight or who are
underweight are unhappy with their bodies
and feel they are too fat, girls more so than
boys (32.0% vs 15.8%). In the same way, we
can see a connection between corpulence
and being on a diet: 78.1% and 84.6% of
overweight or obese young people claim to
need to lose weight or are already on a diet.
At the same time, nearly a quarter of young
people who have normal weight or who are
underweight claim to need to lose weight
or are already on a diet, especially girls
(32.3% vs 14.6%). Amongst boys, the
factors associated with a lower risk of
being overweight are: eating breakfast and
having fruit and vegetables on a daily basis,
practising some form of physical activity each
day ( 1 hr/day at least five days a week) and
playing a sport ( 2 hrs/week). Amongst
girls, there is a positive link between daily
physical and sporting activity and watching
television for more than 2 hrs/day. For girls,
this risk reduces both with age and socioeconomic status. According to the results
of multi-variate analyses, factors associated
with being overweight differ according to
sex: socio-economic status, physical activity,
consumption of fruit and vegetables and
eating breakfast for boys as against socioeconomic status, physical activity and television for girls.
05/08/2008 09:04:17
240
Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006
Tobacco ; alcohol ; cannabis
and other illicit substances
Stéphane Legleye
Olivier Le Nézet
Stanislas Spilka
Eric Janssen
Emmanuelle Godeau
François Beck
Tobacco
Despite a small drop since 2002, experimentation with tobacco has remained quite
common before the age of 16 years. On the
other hand, daily tobacco use at age 15 has
reduced between 2002 and 2006 (moving
from 20% to 14%) following the trend observed
since 1998. However, it involves a significant
though minority group of adolescents and
this in spite of prevention measures, notably
the prohibition of sale to under sixteens introduced in September 2004.
The more prevalent use of tobacco amongst
girls remains, girls starting later than boys
but more commonly at age 15. The relative
stability of tobacco use amongst 15 yearolds seems surprising and even paradoxical
amongst a group that has been particularly
targeted by anti-smoking measures.
Amongst the 41 countries participating
in the survey, young French people occupy
a mid-table position no matter which
frequency of use is looked at: for daily use
at age 15, they are in 20th place, far behind
that of young Bulgarians and Austrians for
example but way ahead of young Canadians
or Americans. This mid-table position
has already been observed for 16 year olds
amongst the countries of Europe.
Alcohol
Alcohol remains the most-consumed
psychoactive substance used in early adolescence. France is placed in the bottom half of
countries in the HBSC survey for consumption of alcoholic drinks and for declared
levels of drunkenness. France occupies a
mid-table position for most types of alcohol
(beer consumption has reduced slightly).
MEP_SanteEleve.indd 240
Drunkenness is equally quite rare in
comparison with other countries. Northern
European countries have the highest levels
of drunkenness, these observations being in
line with those of the 2003 Espad survey.
In 2002, 30% of young people at age 15
claimed to have been drunk at some time
during their life: this figure is now 41%. The
05/08/2008 09:04:18
241
Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006
Espad survey confirms this development
between 2003 and 2005. Although being
most often the first psychoactive substance
experimented with, alcohol has seen a clear
increase in regular consumption between
the ages of 11 and 15 years, reaching a level
which, although much less than that seen
amongst the adult population, is now only
slightly less than that of 17 year-olds in 2005.
This observation suggests the establishment of regular consumption at an early
age, and that the frequency of alcoholic drink
consumption varies little between 15 and
17 years of age. On the other hand, preference for different types of alcoholic drinks
varies throughout adolescence, between the
ages of 11 and 15 and beyond: the picture at
the end of adolescence at around 17 years
of age shows that beer and strong alcohol
become more popular with advancing age.
If few differences appear concerning the
spread of alcohol use amongst boys and
girls, frequent use and drunkenness are on
the other hand mostly found amongst boys.
The HBSC survey also highlights several
factors linked to alcohol consumption
and drunkenness amongst adolescents
between the ages of 11 and 15: troubled
school life, advantaged social background or
upbringing in a reconstituted or one-parent
family, all these are in part typical of the
‘profile’ of the young consumer. In addition,
frequency of consumption is very closely
linked to frequency of going out with friends,
confirming mainly collective use within the
context of having fun at this age.
Cannabis
In our country, cannabis is the first illicit
substance adolescents aged 15 claim to
use. France is in 6th place amongst the
countries taking part in the survey (the top
three are Canada, Spain and the USA). This
result confirms the observations of the 2002
HBSC survey and of the 2003 Espad survey
amongst 16 year-olds.
While tobacco use is most prevalent
amongst girls, use of cannabis is the domain
of boys. Early experimentation is rare (only 5%
of students at age 13 say they have ever smoked
it during their lives). Currently, cannabis use
is most widespread at around 20, and then
reduces significantly after age 25.
Cannabis use amongst young adolescents
appears to have stagnated since 2002: 29%
of students at age 15 claimed to have already
smoked it, as against 28% in 2006.
The sex ratio for experimentation
measured has remained stable since 2002 at
MEP_SanteEleve.indd 241
around 1.2. On the other hand, the sex ratio
of cannabis use in the last twelve months
has gone down since 2002, moving from
1.4 to 1.1 in 2006. It would appear therefore that the behaviour of boys and girls has
converged. If the analysis doesn’t reveal a
significant link between school career, or
attendance at an institution in an Education
Priority Zone (Zep), and cannabis consumption by 15 year-olds during the course of the
last twelve months, it does show the influence of family background, whether of
parental separation or of significant financial resources. The HBSC survey shows that
atypical practices (cannabis experimentation before the age of 14 and regular use after
15) are more common amongst those from
disadvantaged backgrounds. This trend has
already been observed in recent drug use
surveys.
05/08/2008 09:04:18
242
Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006
Other illicit substances
The survey confirms that even if experimentation with illicit or misused psychoactive products, apart from cannabis, spreads
fairly quickly over the course of adolescence,
they nevertheless remain marginal during
this period.
At age 15, nearly one student in ten claims to
have already taken one of the following within
the last twelve months: ecstasy, a stimulant
(amphetamines, speed), heroine (opium,
morphine), medicine to get high, cocaine
(crack, coke), glue or solvent and LSD. Multiexperimentation is very rare as hardly 3%
of students have taken at least two of these
products over the course of the period.
Between the ages of 11 and 13, it is difficult to link experimentation with these
substances to any particular socio-economic
profile. Perhaps it should be concluded from
this apparent unpredictability that first-time
MEP_SanteEleve.indd 242
use is rare (less than 2% of students at age
13) and results from situations which are not
governed by classic social factors. At age 15,
factors linked to use are commonly those of
belonging to a one-parent family, while the
educational institution being part of a Zep
appears to have a protective influence. No
significant link exists with sex, school career
or family social level.
Use of illicit psychoactive products is
much more common amongst those who
are highly sociable and frequently go out in
the evening with their friends. On the other
hand, this use is not linked with playing
sport. Moreover, use of illicit psychoactive
drugs appear to be linked with a perceived
general worsening of the state of health.
These results are similar to those observed
elsewhere for the use of other psychoactive
products, whether legal or illegal.
05/08/2008 09:04:18
243
Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006
Sexual health
Emmanuelle Godeau
Céline Vignes
Early sexual activity, particularly when use
of contraception and protection against
sexually transmitted diseases is inconsistent
or completely lacking can have a negative
impact on health in the medium- and longterm.
The theme of sexuality was approached
through questions about sexual relationships, the age of first sexual intercourse and
the use of contraception during the most
recent intercourse. Overall, 26.9% of those
questioned at age 15 claimed already to have
had intercourse, boys significantly more so
than girls (32.1% vs 21.6%).
The majority of sexually-active students
(90.8%) can be considered to have been
protected against unwanted pregnancy
during their most recent intercourse (use of
condom and/or the pill, on its own or with
another method, effective or not), without
notable differences between genders.
The most commonly declared method
of contraception is the condom (85.6%),
especially by boys (89.5% vs 79.6% for girls);
followed by the pill (20.6%), and then the
morning-after pill (14.2%), without significant
differences between genders. Withdrawal
is cited by 6.6% of those questioned. The
simultaneous use of the condom and the
pill (dual protection) was claimed by 15.5%
of those questioned. Finally, 9.7% of sexually
active adolescents within our group claim
not to have used any method of contraception during their most recent intercourse.
About one in fifteen sexually active 15 yearolds claim to have had their first intercourse
MEP_SanteEleve.indd 243
at 13 or earlier, boys more often than girls
(25.5% vs 14.5%).
In comparison to the 2002 HBSC survey,
the rate of 15 year-old students claiming
to have already had intercourse has risen
slightly (21.3% vs 26.9%), placing young
French people above the average (22.6%)
of countries who participated in the 2006
HBSC survey.
The differences observed between girls
and boys are of the same order in 2006 as in
2002: boys again claim higher figures than
girls, the same for rates of intercourse as for
intercourse at an early age and for the use
of condoms, while rates for the use of oral
contraception are higher amongst girls.
The high rate for the declared use of
condoms during the most recent intercourse (85.6% in 2006 and 81.6% in 2002)
gives France some of the highest use levels
amongst the participating countries, for
2006 as in 2002. Recourse to the use of the
morning-after pill remains constant (14.2%
in 2006 vs 14.3% in 2002), in spite of this
pill being handed out by school nurses
and being available in pharmacies without
prescription since 2002, which might have
led us to predict a sharp increase in this
form of contraception. Nevertheless, and
surely as a result of particular circumstances,
France remains the country with the highest
use of the morning-after pill amongst those
countries where this question was asked in
the 2006 HBSC survey, as was indeed the
case in 2002.
05/08/2008 09:04:18
244
Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006
Violence
Félix Navarro
Emmanuelle Godeau
Céline Vignes
The perception of violence varies according
to time and place, as does the form of
violence. In this chapter, violence and
bullying are viewed within the school or its
consequences (feelings of insecurity), as
opposed to fighting.
The majority of students declare never
to have been bullied (65.8%) nor to have
bullied anyone else (62.6%). Furthermore,
when students are victims of bullying, it
happens most often once or twice over a two
months period.
All else being equal, increased age and
having a good quality of life reduce the
probability of being bullied, while lack of
support from other students, pressure at
school, complaint syndrome, being disabled
increase that probability, as does, to a
greater extent, already having been a victim
of violence at school or having previously
been a bully.
Equally, being female, repeating a year,
poor peer support, liking school and good
health reduce the probability of taking part
in bullying while being older, complaint
syndrome and above all being a victim of
bullying and being involved in fights increase
this probability.
A little under half of students are not
affected by bullying (46.4%), the rest are
spread amongst those who are victims of
MEP_SanteEleve.indd 244
bullying without inflicting it (16.3%), those
who inflict it without being a victim, (19.4%)
and finally those who are both victim and
perpetrator at the same time (17.9%). In
comparison with the other countries taking
part in 2006, France is in the top half of
countries where students are more affected
by bullying, whether by being a bully, being
bullied or both at the same time.
The majority of students (80.1%) claim
never to have been a victim of violence of
any sort at school. Victims declare in general
to have experienced just one type of violence
amongst the four put forward. Being hit is
the most common (11.4%), then being robed
(6%) and other forms of violence (5%).
Extortion is a statistically marginal phenomenon (0.9%).
All else being equal, being female, being
older and having good health protect one
from being a victim of violence at school; as
opposed to liking school, pressure at school,
complaint syndrome, disability and above
all having already been a victim of bullying
or being involved in fights. Seven students
out of ten claim never to fear of violence at
school.
Equally, being older and repeating a year
reduce the probability of being in fear of
violence at school, while being female,
pressure at school, complaint syndrome and
05/08/2008 09:04:18
245
Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006
being disabled increase it. Having already
been a victim of violence or bullying doubles
the probability of being in fear of violence at
school, while having been involved in fights
reduces it by 40%.
Nearly two-thirds of students claim not
to have been involved in a fight during the
course of the past year (61.8%). All else
being equal, being female, being older, liking
school, pressure at school, good quality
MEP_SanteEleve.indd 245
of life and good health reduce the probability of having been involved in fights,
while attending school within a Zep, having
repeated a year, poor school achievement
and above all having already been a victim
of violence or inflicting bullying on other
students increase it. France is placed within
the average and has behaviour patterns
according to age and sex which are similar
to those in other countries.
05/08/2008 09:04:18
MEP_SanteEleve.indd 246
05/08/2008 09:04:18
247
La salud de los escolares
de 11 a 15 años
en Francia / 2006
Datos franceses de la encuesta
internacional Health Behaviour
in School-aged Children (HBSC)
Dirigida por
Emmanuelle Godeau
Catherine Arnaud
Félix Navarro
Prólogo de
Philippe Lamoureux y Jean-Louis Nembrini
Preámbulo de
Marc Danzon
MEP_SanteEleve.indd 247
05/08/2008 09:04:18
248
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
Sumario
252 l 32 l Estatus
socioeconómico de las familias
255 l 48
Catherine Arnaud, Hélène Grandjean
Catherine Arnaud, Emmanuelle Godeau
Los jóvenes viven mayoritariamente en
entornos de nivel socioeconómico intermedio o alto; solo el 4,7% vive en familias
en las que no existe ningún ingreso procedente del trabajo. Dos tercios de los escolares
consideran que su familia, financieramente,
está “muy acomodada” o “más bien acomodada”, en cambio, el 5,8% de los jóvenes
de 11 años y el 8,5% de los de 15 años considera a su familia financieramente desfavorecida. Según la escala de ingresos familiares
(Family affluence scale o Fas) el 49,6% de las
familias se sitúa en el nivel más alto, el 38,2%
en un nivel intermedio y el 12,2% en el nivel
más bajo. Se observa una marcada evolución
desde 2002 con un aumento de las categorías
socio-económicas desfavorecidas.
Globalmente, los jóvenes están rodeados
de amigos (menos del 1% afirma no tener
ningún verdadero amigo, sea de su mismo
sexo sea del sexo opuesto). Con la edad, la
proporción de amigo(a)s del sexo opuesto
aumenta, al igual que el tiempo pasado
con los compañeros y la facilidad para
comunicar con ellos. En cualquier edad, los
chicos salen más que las chicas, que, por el
contrario, utilizan más los medios indirectos
de comunicación. Frecuentemente se indica
una comunicación fácil con el(la) mejor
amigo(a) en cualquier edad.
254 l 40
l Estructura familiar y
relaciones dentro de la familia
Catherine Arnaud, Hélène Grandjean
Casi las tres cuartas partes de los escolares
interrogados viven en una familia tradicional, el 14,4% en una familia monoparental con uno de los dos padres biológicos
y el 10,8% en una familia recompuesta. Solo
el 10,1% de los escolares vive únicamente
con adultos, sin hermanos ni hermanas en
casa. Incluso aunque se altera con la edad, el
nivel de comunicación con los adultos de la
comunidad familiar es globalmente bueno,
mejor con las madres y hermanas que con
los padres y hermanos, en ambos sexos.
En todas las edades, los chicos indican una
mayor facilidad de comunicación con los
adultos que las chicas.
l Relaciones
con los compañeros
256 l 58
l Medio escolar
Emmanuelle Godeau, Félix Navarro, Céline Vignes
La mayoría de los escolares declara que les
gusta la escuela y que tiene ganas de asistir a
clases, las chicas más que los chicos, los de
11 años más que los de 15. La percepción de
los resultados escolares es mejor entre los
más jóvenes. Las tres cuartas partes de los
escolares declaran no estar estresados por
su trabajo escolar, Los chicos significativamente menos que las chicas. A edad identica,
en el último curso de primaria los alumnos
tienen respuestas más positivas acerca de
la escuela y de la experiencia escolar que
en primero de ESO. Las diferencias entre
los alumnos de primero de bachillerato y
los de ciclo formativo son mucho menos
importantes.
258 l 74
l Salud y bienestar
Catherine Arnaud, Céline Vignes,
Emmanuelle Godeau
La gran mayoría de los escolares percibe su
salud como “excelente” o “buena” (87,2%).
MEP_SanteEleve.indd 248
05/08/2008 09:04:18
249
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
Los escolares indican un alto nivel de satisfacción global de su vida, con un promedio
de casi 7,5 sobre 10 en la escala de Cantril.
Esta satisfacción disminuye con la edad,
sobre todo entre las chicas, y es inferior entre
estas últimas con respecto a los chicos. De
la misma manera las chicas presentan más
a menudo un “síndrome de quejas” (45,6%
vs. 29,5% entre los chicos), cuanto mayor es
su edad (40,5% a los 11 años vs. 52,5% a los
15 años).
260 l 84
l Discapacidad
y enfermedades crónicas
Céline Vignes, Emmanuelle Godeau,
Mariane Sentenac, Catherine Arnaud
Este capítulo explora la situación de disminución según la definicion que dan la Cif y
la ley del 11 de febrero de 2005, a través de
las respuestas del 15,8% de los escolares en
situación de discapacidad escolarizados en
entorno ordinario. Casi uno de cada cinco
de estos escolares estima que la situación de discapacidad acarrea una restricción de su participación o de su presencia
en la escuela; sin embargo ésta situacion
no cambia globalmente la vivencia escolar
ni la percepción global de la vida de estos
escolares incluso aunque se perciban globalmente con una salud menos buena.
261 l 92
l Higiene bucodental
Hélène Grandjean
En conjunto, la higiene dental de los adolescentes franceses no es mala: la gran mayoría
de las chicas y de los chicos declara cepillarse
los dientes al menos una vez al día. Son más
numerosas las chicas y los jóvenes de 15
años que lo hacen más de una vez al día.
MEP_SanteEleve.indd 249
262 l 98
l Hábitos alimenticios
Namanjeet Ahluwalia, Shawn Somerset,
Marie Dupuy, Céline Vignes
Más de la mitad de los jóvenes declara tomar
un desayuno cada día, más a menudo a los
11 años que a los 15 años, los chicos con mas
frecuencia que las chicas. Dos tercios de los
jóvenes declaran consumir frutas o verduras
al menos una vez al día, esta proporción
disminuye con la edad y es menor entre
los chicos. Algo más de uno de cada cuatro
jóvenes declara consumir al menos una vez
al día bebidas azucaradas. En conjunto, los
jóvenes que toman diariamente un desayuno
tienen mejores hábitos alimenticios.
263 l 108
l Actividad
física y sedentarismo
Namanjeet Ahluwalia, Marie Dupuy, Céline Vignes
Los jóvenes declaran practicar una actividad
física (al menos una hora) en un promedio
de uno de cada dos días. Solo el 13,5%
indica una actividad física diaria, disminuyendo esta proporción con la edad y siendo
superior entre los chicos. El tiempo medio
pasado delante de una pantalla (televisión,
ordenador, videojuegos) es de 5,5 horas al
día, es más alto a los 13-15 años y entre los
chicos. Mirar la televisión es la actividad
sedentaria más frecuente: uno de cada dos
jóvenes la ve más de dos horas al día, más
a menudo a los 13-15 años y los chicos mas
que las chicas.
264 l 118
l Imagen de sí mismo y
peso
Namanjeet Ahluwalia, Marie Dupuy,
Shawn Somerset, Céline Vignes
Algo más de la mitad de los jóvenes considera que su cuerpo está “al rededor de un
peso correcto”. Aproximadamente el 30%
05/08/2008 09:04:18
250
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
se considera “demasiado gordo” o declara
hacer o tener que hacer dieta, las chicas más
que los chicos. Sin embargo solo el 10,3%
de los jóvenes presenta un peso y una talla
que corresponde efectivamente a un exceso
de peso. Existe una buena coherencia entre
la corpulencia que presentan y la percibida
entre los jóvenes que sufren un exceso de
peso, en cambio casi un cuarto de los que
presentan un peso normal o insuficiente
considera estar “demasiado gordo” o declara
hacer o necesitar hacer dieta, en particular las
chicas.
266 l 128 l Tabaco ; alcohol ;
cannabis y otras drogas ilícitas
Stéphane Legleye, Olivier Le Nézet, Stanislas
Spilka, Eric Janssen, François Beck
266 l 132
l Tabaco
La experimentación con el tabaco, a pesar de
una modesta disminucion desde 2002, sigue
siendo bastante habitual en la primera adolescencia. En cambio, el tabaquismo cotidiano
sigue bajando, confirmando una tendencia
observada entre 1998 y 2002. Entre 2002 y
2006, el consumo cotidiano a los 15 años
ha pasado del 20% al 14%. Por otro lado, se
confirma la feminización del tabaquismo en
la adolescencia, con un tabaquismo femenino
ligeramente más tardío que el de los chicos
pero, por el contrario, más frecuente a los 15
años.
chicos. Las borracheras presentan un fuerte
aumento ya que más del 41% de los escolares
de 15 años declaran haberse emborrachado
en 2006 frente al 30% en 2002.
267 l 149
l Cannabis y otras drogas
ilícitas
El cannabis es la primera sustancia ilícita
declarada en Francia y su uso sigue siendo
bastante masculino. La experimentación
precoz es rara (solamente el 5% de los
escolares de 13 años dicen haberlo fumado
ya a lo largo de su vida). El consumo de
cannabis entre los jóvenes adolescentes
parece estancarse desde 2002: el 29% de
los alumnos de 15 años declaraba haberlo
fumado, frente al 28% en 2006.
Por otro lado, aunque la experimentación
de productos psicoactivos ilícitos o modificados, excepto el cannabis, se difunde con
relativa rapidez en la adolescencia, siguen
siendo marginales a esas edades. A los
15 años, casi uno de cada diez escolares
dice haber tomado ya, en los últimos doce
meses, una sustancia como éxtasis, estimulantes (anfetaminas, speed), heroína (opio,
morfina), medicamentos para drogarse,
cocaína (crack, coke) o LSD; siendo los
productos para inhalar (cola, disolventes)
los mas utilisados de esta lista (5%). La poliexperimentación es muy rara.
269 l 164
l Vida sexual
Emmanuelle Godeau, Céline Vignes
266 l 140 l Alcohol
El alcohol se ha convertido en la sustancia
psicoactiva más consumida en la primera
adolescencia con un claro aumento de su
consumo regular entre los 11 y los 15 años.
Las preferencias por los tipos de bebidas
alcohólicas varían durante toda la adolescencia en beneficio de la cerveza y de los
licores fuertes. Aunque hay pocas diferencias de género respecto a la difusión del
alcohol, al contrario el uso frecuente y las
borracheras se dan principalmente entre los
MEP_SanteEleve.indd 250
Algo más de un cuarto de los encuestados
de 15 años declara haber tenido ya relaciones
sexuales; los chicos más que las chicas.
La mayoría de los jóvenes sexualmente
activos declara haber utilizado un preservativo durante la última relación sexual (los
chicos más que las chicas). El preservativo
es el método anticonceptivo más declarado
(85,6%), seguido de la píldora y la píldora
del día después.
05/08/2008 09:04:18
251
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
270 l 172
l Violencias
191 l Anexos
Félix Navarro, Emmanuelle Godeau, Céline Vignes
La mayoría de los escolares declara no
haber sido víctima (o autor) de humillaciones ni de violencia en la escuela. Los
golpes constituyen la violencia sufrida con
mas frecuencia, seguidos de los robos; la
extorsión es marginal. Todas las violencias
afectan más a los chicos que a las chicas.
Más de dos tercios de los escolares declaran
no tener miedo a la violencia. En los dos
sexos, el miedo está más marcado entre
las víctimas anteriores, pero siempre es
superior en las chicas. Casi dos tercios de
los escolares no declaran ninguna pelea a lo
largo del año escolar.
MEP_SanteEleve.indd 251
193 l Cuestionario de la encuesta
207 l Lista de tablas
y de figuras
212 l Lista
de establecimientos encuestados
223 l Resúmenes en inglés
247 l Resúmenes en español
05/08/2008 09:04:19
252
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
Estatus socioeconómico
de las familias
Catherine Arnaud
Hélène Grandjean
El aumento de las desigualdades sanitarias en los países desarrollados constituye
una de las principales preocupaciones de la
sanidad pública en este principio del siglo
XXI. Aunque el impacto de las condiciones
de vida sobre la salud es más controvertido
entre los adolescentes que en otros grupos
de edad, es importante estar atento a una
posible incidencia de la situación socioeconómica de las familias en los comportamientos de salud y bienestar de los jóvenes.
En este estudio, la evaluación del estatus
socioeconómico, centrado en el nivel social y
los ingresos familiares, resulta de lo autodeclarado. Los parámetros medidos incluyen
el trabajo de los padres, la percepción de la
riqueza familiar y, dada la dificultad de los
alumnos para informar del nivel de ingresos
de su familia, los índices de privación
material y de prosperidad familiar (alojamiento, vehículos y bienes de consumo).
El conjunto de los análisis muestra que los
jóvenes viven mayoritariamente en medios
de nivel socioeconómico intermedio o alto.
MEP_SanteEleve.indd 252
Sólo el 4,7% de los alumnos vive en familias
donde no existe ningún ingreso proveniente
del trabajo. En más de dos casos de cada tres,
ambos padres trabajan, aunque la actividad
profesional es menos frecuente entre las
madres (de las que el 74,6% son profesionalmente activas) que entre los padres (87,8%).
De todos modos, la proporción de padres
que trabaja ha disminuido con respecto a la
encuesta de 2002, evolución que afecta más
a los padres que a las madres.
La percepción de la riqueza familiar
corresponde a un dato subjetivo que, de
hecho, varía con la edad del alumno que
responde. Una media de dos tercios de los
alumnos estima que su familia, financieramente, es «muy acomodada» o «más bien
acomodada». En cambio, los jóvenes que
consideran a su familia económicamente
desfavorecida son un 5,8% a los 11 años y,
proporcionalmente, mucho más numerosos
a los 15 años (8,5%).
Con respecto a los indicadores de prosperidad familiar medidos, en su gran mayoría
05/08/2008 09:04:19
253
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
los alumnos interrogados declaran tener
una habitación para ellos solos (84,8% a
los 15 años), disponer de un ordenador en
casa (92,0%) y haber salido de vacaciones
con su familia al menos una vez en el año
anterior (85,5%). Además, declaran que su
familia posee como mínimo un vehículo en
un 96,4% de los casos. De la combinación
de estos parámetros (Fas) resulta un reparto
de las familias entre un 49,6% que se sitúa
en el nivel más alto de la escala, un 38,2% en
un nivel intermedio y por fin un 12,2% en el
nivel más bajo. Este indicador sitúa a Francia
en el décimo lugar entre los países participantes en la encuesta de 2006, si se clasifica
a los países de la menor (primer puesto) a la
mayor (último puesto) proporción de niveles
socio-económicos bajos según la escala Fas
(escala de ingresos familiares).
Finalmente, una pregunta complementaria exploraba la existencia de situaciones
MEP_SanteEleve.indd 253
de niveles socio-económicos muy bajos,
pues abordaba la frecuencia de la sensación de hambre al levantarse o al acostarse,
relacionando explícitamente esta situación con una falta de alimentos en el hogar.
Combinando todas las edades, el 4,3% de
los jóvenes declara encontrarse «siempre» o
«a menudo» en esta situación.
Estos análisis muestran una marcada
evolución desde 2002, con un aumento de
las categorías socio-económicas desfavorecidas respeto a las otras. Aunque la exploración del estatus socio-económico sea muy
imperfecta y que hay otros muchos parámetros que ejercen una influencia en los
comportamientos sanitarios, es recomendable prestar una atención especial a la
salud de los jóvenes, en particular a la de los
más desfavorecidos.
05/08/2008 09:04:19
254
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
Estructura familiar
y relaciones dentro
de la familia
Catherine Arnaud
Hélène Grandjeau
Constituye la familia un marco esencial para
el desarrollo físico, social y emocional de
los jóvenes y eso cual sea su configuración.
Para los jóvenes adolescentes, los padres
representan la fuente de apoyo más importante. Las relaciones positivas en el seno de
la familia están muy correlacionadas con un
nivel de bienestar y de autoestima elevado,
una menor frecuencia de comportamientos
de riesgo y una mejor adaptación al medio
escolar.
Las preguntas de la encuesta HBSC
tenían por objetivo definir el entorno de los
escolares interrogados. Así, sus respuestas
son susceptibles de aclarar nuestro conocimiento sobre su salud y sus comportamientos de salud.
Las preguntas sobre la estructura y la
composición de la familia hacían referencia
explícita a la diversidad de situaciones
familiares que puede encontrar un jóven
en su vida. Casi tres cuartas partes de los
escolares interrogados viven en una familia
tradicional, 14,4% en una familia monoparental con uno de los dos padres biológicos
y el 10,8% en una familia recompuesta,
siendo excepcionales otras situaciones. Muy
mayoritariamente los escolares declaran vivir
todo el tiempo, o la mayor parte del tiempo,
en un lugar unico. Alrededor de la mitad de
los que no viven con los dos padres vive
alternativamente en dos hogares distintos.
La composición de la familia es muy dependiente, lógicamente, de su estructura: las
MEP_SanteEleve.indd 254
familias más numerosas corresponden a las
recompuestas y al contrario los hijos únicos
viven más a menudo en familias monoparentales. En total, el 10,1 % de los escolares
vive únicamente con adultos, sin hermanos
ni hermanas en casa.
Para explorar la calidad de la comunicación en la familia, se pidió a los jóvenes que
explicaran con qué facilidad podían hablar
de sus verdaderas preocupaciones. En más
de tres casos de cada cuatro este diálogo se
considera fácil o muy fácil con los adultos
de la comunidad familiar. No obstante, esta
proporción disminuye con la edad, disminución que afecta más al diálogo con el
padre que con la madre, la cual se mantiene
como interlocutor preferido. En las familias
recompuestas el diálogo con los padrastros se considera fácil en casi la mayoría
de los casos. La presencia de interlocutores «suplementarios» no parece afectar al
diálogo con los padres. Finalmente, en todos
los grupos de edad, los chicos indican una
mayor facilidad de comunicación con los
adultos que las chicas. Entre los escolares
que tienen un hermano o una hermana
como mínimo, el diálogo se considera más
fácil con una hermana mayor (71,3%) que
con un hermano mayor (57,2%). Mientras
los chicos hablan indistintamente con sus
hermanos o hermanas, las chicas declaran
hablar de las cosas que les preocupan con
más frecuencia con sus hermanas que con
sus hermanos.
05/08/2008 09:04:19
255
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
Relación con los compañeros
Catherine Arnaud
Emmanuelle Godeau
Los amigos representan un recurso clave
en la fase de transición que constituye la
adolescencia. En el seno de sus grupos, los
jóvenes comparten valores y modelos de
comportamiento basados en una identidad
social y cultural. Comprender la naturaleza
y la calidad de las relaciones con el grupo
de compañeros y la complejidad de las
interacciones en juego conduce a una mejor
comprensión de los determinantes de los
comportamientos de salud de los jóvenes,
sin que pueda afirmarse de todos modos
si se trata de comportamientos nacidos
esencialmente de la pertenencia al grupo
o si al contrario los jóvenes eligen prioritariamente un grupo que muestra actitudes
similares a las suyas. Los análisis aquí realizados tienen por objeto cuantificar el grado
de exposición a la influencia de los compañeros.
En nuestra población, los jóvenes interrogados viven rodeados de amigos. Sólo una
pequeña minoría (menos del 1%) afirma
no tener ningún verdadero amigo, sea de
su mismo sexo o del sexo opuesto. Más de
nueve escolares de cada diez declaran tres
amigos o más. El tiempo pasado con ellos
aumenta considerablemente con la edad y
es más importante entre los chicos que entre
las chicas, tiempo que se sitúa inmediatamente después de la escuela (y que mide
probablemente ocasiones de actividad
física, sean o no organizadas) o por la noche
(medida que informa más bien sobre los
ocios menos activos, es decir menos estructurados, y para una parte de ellos de más
riesgos). Más de un tercio de los chicos
MEP_SanteEleve.indd 255
(35,6%) y más de una chica de cada cuatro
(26,5%) dicen pasar un rato después de las
clases con sus amigos al menos cuatro días
a la semana. Además, el 16,2% de los chicos
y el 8,4% de las chicas declaran ver al menos
cuatro noches por semana a sus amigos(as).
Los intercambios con los compañeros, por
teléfono, SMS o Internet, son igualmente
más frecuentes a medida que aumenta la
edad de los escolares y a cualquier edad
son indicados con mayor frecuencia por las
chicas: el 50,7% de las chicas y el 38,4% de los
chicos declaran usar a diario estos modos de
comunicación con sus amigos a los 15 años.
De forma general, una comunicación fácil
con el (la) mejor amigo(a) es indicada con
frecuencia a cualquier edad. A los 15 años
el 89,1% de los jóvenes indica poder hablar
con facilidad con su mejor amigo(a) de las
«cosas que verdaderamente le preocupan».
Esta experiencia íntima es por supuesto el
testigo de una buena integración social de
los jóvenes y un factor predictivo de una
buena salud psicológica. La comunicación
se considera fácil con más frecuencia con
los amigos del mismo sexo, tanto entre las
chicas como entre los chicos.
En su gran mayoría, los jóvenes interrogados en esta encuesta declaran una
red social y de amistades importante.
La comunicación con los amigos pasa
a menudo por nuevos soportes, como
Internet o el teléfono, que modifican considerablemente las formas de socialización.
No obstante, los escolares tienen también
amigos «cercanos» y subrayan la calidad de
la comunicación con estos.
05/08/2008 09:04:19
256
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
Medio escolar
Emmanuelle Godeau
Félix Navarro
Céline Vignes
En relación con diversas encuestas internacionales, los jóvenes de Francia se encuentran entre los que pasan más tiempo en
la escuela, con resultados medios en
términos de rendimiento y de experiencias
escolares. La encuesta HBSC 2006 permite
documentar esta paradoja a través de
numerosas preguntas sobre la percepción
del medio escolar por parte de los alumnos
y sobre su experiencia escolar.
Globalmente, el 65,3% de los escolares
franceses declara que le gusta la escuela,
los de 11 años más que los mayores (79,1%
frente a 58,0%) y las chicas más que los
chicos (69,6% frente a 61,1%). Entre los 11 y
los 13 años disminuye notablemente la cifra
de los que declaran que les gusta mucho
la escuela, especialmente entre las chicas.
La percepción de los resultados escolares
es mejor entre los más jóvenes (11 años:
muy buenos/buenos 60,8%; 15 años: muy
buenos/buenos 36,2%) y entre las chicas
(chicas: 51,2%; chicos: 45,6%). Las tres
cuartas partes de los escolares declaran
MEP_SanteEleve.indd 256
no estar estresados por su trabajo escolar
(ningún estrés: 29,3%; poco estrés: 47,5%),
los chicos claramente menos que las chicas
(ninguno/poco 82,0% entre los chicos por
71,5% entre las chicas).
Casi dos tercios de los escolares declaran
sentirse relativamente autónomos en la
organización de las actividades escolares.
Casi nueve alumnos de cada diez declaran
percibir un apoyo mas bien fuerte de parte
de sus compañeros y casi igual de parte de
sus profesores. Se observa una disminución importante de la tasa de alumnos que
declara percibir un apoyo elevado por parte
de sus profesores, muy especialmente entre
los 11 y 13 años (11 años: 49,1%; 13 años:
25,5% y 15 años: 18,0%). La proporción de
alumnos «de acuerdo» o «totalmente de
acuerdo» con el hecho de que el trabajo
escolar es cansado y difícil es baja (15,4%)
y aumenta con la edad (8,5% a los 11 años;
17,2% a los 13 y 21,0% a los 15).
El gusto por la escuela también está
relacionado con el tipo de institución
05/08/2008 09:04:19
257
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
frecuentada: Al 42,0% de los alumnos de
primaria les gusta mucho la escuela, pero
solo al 19% de los de colegio y al 14,9% de
los de instituto. Se han realizado tres regresiones logísticas. Entre los alumnos de
la escuela primaria, están positivamente
asociados al hecho de gustarles mucho
la escuela el sentirse autónomos en la
organización de las actividades escolares,
el sentirse apoyados por los maestros y el
ser una chica; y negativamente, percibir
las exigencias escolares como excesivas.
Entre los alumnos de la escuela secundaria
están asociados positivamente al hecho
de gustarles mucho la escuela el sentirse
apoyados por los maestros, el estimar que
los resultados escolares son buenos o muy
buenos, el sentirse autónomos en la organización de las actividades escolares, el ser
una chica y el sentirse apoyados por los
demás alumnos; y negativamente, el ser
mayores y el percibir las exigencias escolares
como excesivas. Finalmente, en el insti-
MEP_SanteEleve.indd 257
tuto, el sentirse apoyado por los profesores
aumenta el gusto por la escuela, al revés
de lo que pasa con la percepción de que las
exigencias académicas son excesivas.
A edad identica, los alumnos que aún estan
en el ultimo curso de primaria («CM2»)
ofrecen respuestas mas positivas sobre la
escuela y la experiencia escolar que los ya
estan en primero de ESO («sixième»). Las
diferencias entre los alumnos de primero de
bachillerato y de primer año de cyclo formativo de misma edad son muchos menos
marcadas.
Las tendencias globales observadas
entre los escolares franceses en 2006 no
se separan mucho de las reveladas en la
encuesta HBSC de 2002, ni de las de la
mayoría de los demás países participantes,
excepto por la amplitud de la alteración de
la apetencia escolar observada, que podría
estar ligada a las caracteristicas del colegio
frances.
05/08/2008 09:04:19
258
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
Salud y bienestar
Catherine Arnaud
Céline Vignes
Emmanuelle Godeau
La Organización mundial de la salud define
la salud como el «estado en que una persona
puede realizar sus ambiciones y satisfacer
sus necesidades». Las distintas definiciones
basadas en este concepto han llevado a
utilizar instrumentos muy variados para
medirla en la literatura scientifica.
A pesar de su carácter general, la «salud
percibida» aparece como un indicador pertinente de la medición del estado de salud
y, entre los adolescentes, este indicador es
más apropiado que las medidas de morbilidad o mortalidad. En nuestra encuesta,
la gran mayoría de los escolares percibe su
salud como «excelente» (34,4%) o «buena»
(52,8%). No obstante, las chicas indican
unos niveles inferiores a los chicos y esta
diferencia aumenta con la edad: a los 15
años una de cada cinco considera su salud
deficiente. Respecto a la satisfacción global
de su vida, los escolares indican un nivel
elevado ya que el promedio en la escala de
Cantril se sitúa cerca de 7,5 sobre 10. Las
variaciones por edad y sexo son idénticas
MEP_SanteEleve.indd 258
a las señaladas anteriormente. Entre las
chicas, los niveles de bienestar disminuyen
significativamente con la edad: el 86,1%
tiene una buena percepción global de su
vida (Cantril 6-10) a los 11 años, mientras
que sólo el 77,1% se encuentra en este caso
a los 15. Las diferencias observadas entre
ambos sexos son especialmente pronunciadas a los 15 años, edad en la que el 85,7%
de los varones declara un nivel de satisfacción elevado respecto a su vida.
En la encuesta HBSC, los jóvenes fueron
también interrogados sobre sus quejas
subjetivas de salud, físicas y psicológicas.
Tres escolares de cada cuatro indican haber
estado irritables o de mal humor al menos
una vez al mes en el curso de los últimos seis
meses. El dolor de barriga, el nerviosismo,
los problemas de sueño y el dolor de cabeza
han afectado alrededor del 60% de los
escolarres con la misma frecuencia. Más de
un escolar de cada diez declaró tener dificultades para dormirse cada noche y sentirse
nervioso cada día. Se sabe además que
05/08/2008 09:04:19
259
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
estos síntomas tienden a no estar aislados.
Así, pueden agruparse en «tendencia a la
queja» o «síndrome de quejas», definido
por el hecho de declarar al menos dos
síntomas más de una vez a la semana en
los seis meses previos a la encuesta. Este
síndrome es indicado con más frecuencia
por las chicas (45,6% frente a 29,5% de los
chicos), entre las que aumenta considerablemente con la edad, pasando del 40,5% a los
11 años al 52,5% a los 15. Existe además una
fuerte asociación entre este «síndrome de
quejas» y una percepción más bien negativa
de la vida o un nivel relativamente bajo de
satisfacción personal.
Se observa pues una paradoja relativa
entre una fuerte proporción de jovenes que
se declara con buena salud y satisfechos
MEP_SanteEleve.indd 259
con su vida y una sintomatología, particularmente en el ámbito psicológico, indicada
con gran frecuencia. Es probable que los
adolescentes son capaces de relativizar la
importancia de esta ultima.
Además, el conjunto de los parámetros de
salud aquí explorados está muy asociado al
nivel socioeconómico de las familias. Con
más incidencia entre los chicos que entre las
chicas, una salud declarada menos buena,
un bajo nivel de percepción global de su vida
o un «síndrome de quejas» son indicados
con mayor frecuencia por los escolares que
declaran vivir en familias de nivel socioeconómico más bajo, medido por los distintos
indicadores de prosperidad familiar disponibles en la encuesta HBSC.
05/08/2008 09:04:19
260
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
Discapacidad y
enfermedades crónicas
Céline Vignes
Emmanuelle Godeau
Mariane Sentenac
Catherine Arnaud
La encuesta HBSC de 2006 entiende la
discapacidad según los conceptos definidos
por la OMS en la Clasificación internacional
del funcionamiento, la discapacidad y la
salud (Cif ) que queda reflejada en la ley
francesa del 11 de febrero de 2005, es decir,
como resultante de los aspectos negativos
de la interacción entre una persona que
tiene un problema de salud y el entorno en
el que vive. Se habla de situación de discapacidad, noción que incluye las enfermedades
crónicas. También se interesa por la participación en la vida social, que la CIF define
como «los problemas que puede encontrar
una persona en su implicación en una situación de la vida real».
Al basarse en un auto-cuestionario, la
encuesta HBSC aparece como particularmente pertinente para estudiar estas
nociones, subjetivas por definición. Esta
base constituye igualmente una debilidad,
pues este modo de obtención de datos es
incompatible con las patologías y deficiencias más graves, asi que nuestra muestra
se ha restringido a los alumnos que siguen
MEP_SanteEleve.indd 260
una escolarización individual en un medio
ordinario.
El 15,8 % de los escolares interrogados
declara tener una discapacidad o una enfermedad crónica diagnosticada por un médico,
sin diferencias de edad ni sexo. Entre ellos,
el 18,8 % considera que su discapacidad o su
enfermedad crónica comporta una restricción de su participación y de su presencia
en la escuela, más las chicas que los chicos y
aún más conforme crecen. En consecuencia,
la vivencia escolar de los jóvenes en situación de discapacidad no difiere de la de sus
homólogos no discapacitados, con excepción de la presión escolar que experimentan
en mayor medida (74,5% frente a 70,0%).
En cambio, se perciben globalmente con
una salud peor (salud percibida buena o
excelente: 75,8% frente a 89,4%, «síndrome
de quejas» 45,4% frente a 36,0%), pero dado
que las diferencias relativas a la percepción
global de su vida son leves (81,1% frente
a 84,8%), estos alumnos parecen tener
una buena capacidad para relativizar sus
problemas de salud.
05/08/2008 09:04:19
261
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
Higiene bucodental
Hélène Grandjean
Las afecciones bucodentales son una
patología frecuente cuyas consecuencias en
la salud van mucho más allá de las simples
caries. Su prevención pasa por una higiene
rigurosa que se apoya en una alimentación
equilibrada y el cepillado de los dientes con
un dentífrico fluorado. En este capítulo,
las prácticas de higiene bucodental de los
escolares se exploran con una sola pregunta
que aborda la frecuencia del cepillado
dental.
En conjunto, la higiene bucodental de
los escolares franceses puede considerarse
satisfactoria: el 66,9% declara cepillarse
los dientes más de una vez al día y sólo el
5,7% no lo hace a diario, especialmente los
chicos (7,9% frente al 3,7% de las chicas).
La frecuencia del cepillado dos veces al día
también muestra una mejor práctica entre
las chicas que entre los chicos (73,7% frente
a 60,1%).
Existe una relación significativa entre el
cepillado como mínimo diario y la riqueza
familiar observada: el 69,1% de los alumnos
que se perciben «muy» o «más bien acomodados» se cepilla los dientes no menos de
una vez al día, mientras que sólo son el 63,6
y el 59,4% entre los que se perciben como
«medianamente acomodados» o «nada
acomodados».
Finalmente, los escolares que declaran
gozar de una salud buena o excelente son
MEP_SanteEleve.indd 261
más numerosos en cepillarse los dientes
más de una vez al día (88,1% frente a 85,4%)
así como los que tienen una percepción
global de su vida más bien positiva (resultado superior a 5 en la escala de Cantril)
(85,4% a 81,8%).
La comparación de estos resultados con
los de las encuestas anteriores muestra una
moderada mejora de las prácticas. En 1994,
la tasa global del cepillado dos veces al día
era del 58,3%, pasó al 65,7% en 1998, al
63,6% en 2002 y ahora está en el 66,9%.
Esta mejora es mayor entre los chicos que
entre las chicas. La diferencia entre ambos
sexos se ha reducido pues: en 1998, no
cepillarse los dientes con regularidad era
tres veces más frecuente entre los chicos que
entre las chicas, en 2006 sólo es el doble.
Las comparaciones internacionales
permiten medir los avances que son aún
posibles y ofrecen diferencias notables entre
países. En 2006 los escolares franceses se
encuentran por encima de la media en los
niveles de cepillado dos veces al día, en
todos los grupos de edad. No obstante, aún
quedan lejos de los resultados de los países
más avanzados, como Suiza o Suecia, donde
las tasas superan el 80%. De todos modos,
puede observarse que la progresión de los
resultados en Francia ha sido más neta que
en el conjunto de los países participantes en
las encuestas de 2002 y 2006.
05/08/2008 09:04:19
262
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
Hábitos alimenticios
Namanjeet Ahluwalia
Shawn Somerset
Marie Dupuy
Céline Vignes
Es importante que las aportaciones nutritivas de los jóvenes estén adaptadas a sus
necesidades para asegurar un crecimiento
óptimo y también para prevenir la aparición
de enfermedades crónicas en la edad adulta.
Las costumbres alimenticias se estudian
aquí a través de la regularidad de la toma del
desayuno y de la frecuencia del consumo de
determinados tipos de alimentos.
Más de un joven de cada dos declara
tomarse el desayuno cada día, proporción mas baja entre los mayores (66,8%
a los 11 años y 48,7% a los 15) y las chicas
(61,0% de los chicos y 54,9% de las chicas).
Respectivamente, el 31,5 y el 42,0% de los
jóvenes declara comer frutas y verduras
una vez al día por lo menos. También aquí
la proporción disminuye significativamente
con la edad (36,8% a los 11 años y 26,3% a
los 15 para las frutas, y 47,6% frente a 36,1%
para las verduras) y es inferior entre los
chicos (29,5% frente a 33,4% para las frutas,
y 39,0% frente a 45,0% para las verduras).
Poco más de uno de cada cuatro jóvenes
declara consumir una vez al día como
mínimo golosinas o bebidas azucaradas
(27,1 y 26,6% respectivamente). Estos
consumos aumentan con la edad (entre 11 y
15 años del 21,4 al 31,0% para las golosinas
MEP_SanteEleve.indd 262
y 21,2 a 30% para las bebidas azucaradas)
y son más frecuentes entre los chicos que
entre las chicas, especialmente las bebidas
azucaradas. Casi dos tercios de los adolescentes declaran beber leche al menos una
vez al día. Respecto al consumo de queso
u otros productos lácteos, las cifras correspondientes son respectivamente 33,2 y
63,7%. El consumo diario de leche se reduce
con la edad (67,8% a los 11 años y 57,1% a
los 15) y es más frecuente entre los chicos
(67,2% frente a 57,6%).
Los jóvenes que declaran tomar el desayuno
a diario tienen hábitos alimenticios mejores
que los demás: son más numerosos los que
consumen frutas y verduras a diario (70,2%
frente a 60,8%) y, a la inversa, consumen
menos golosinas o bebidas azucaradas
diariamente (19,6% frente a 24,8% para
las golosinas y 22,5% frente a 32,2% para
las bebidas azucaradas). Igualmente, los
jóvenes que declaran comer a diario frutas y
verduras suelen consumir menos productos
azucarados. Globalmente, las chicas y los
más pequeños parecen alimentarse mejor
que los chicos y los mayores. Deben realizarse esfuerzos de educación nutricional
dirigidos particularmente a este público.
05/08/2008 09:04:20
263
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
Actividad física
y sedentarismo
Namanjeet Ahluwalia
Marie Dupuy
Céline Vignes
Los beneficios de la actividad física para el
bienestar físico y psicológico quedan bien
conocidos, por lo que debe promoverse un
estilo de vida activo entre los jóvenes para
mejorar su salud y su calidad de vida a corto
y largo plazo.
En este capítulo, el nivel de actividad de
los jóvenes ha sido evaluado mediante dos
dimensiones: la práctica de una actividad
física y el sedentarismo (en términos de
tiempo pasado delante de una pantalla:
televisión, videojuegos u ordenador).
Los jóvenes declaran practicar una media
de al menos una hora de actividad física
3,7 días a la semana. Sólo el 13,5 % de los
jóvenes llega a las recomendaciones actuales
(al menos una hora de actividad física cada
día). Esta proporción disminuye con la edad
(18,2% a los 11 años, 12,3% a los 13 y 9,6%
a los 15) y los chicos son claramente más
activos que las chicas (19,4 frente al 7,6%)
a todas las edades. En resumidas cuentas,
un tercio de los jóvenes declara practicar al
menos una hora de actividad física al menos
cinco horas a la semana, con las mismas
tendencias según la edad (39, 34 y 26% a los
11, 13 y 15 años) y el sexo (41,8% los chicos y
25,1% las chicas).
Más de la mitad de los jóvenes declara
practicar una actividad deportiva extraescolar varias veces a la semana, incluso
cada día, práctica que disminuye significativamente con la edad (68,9% a los 11 años,
64,1% a los 13 y a los 15) y está mucho más
extendida entre los varones (77,0% frente
a 48,8%). La proporción de jóvenes que
declara practicar una actividad deportiva
MEP_SanteEleve.indd 263
extraescolar al menos dos horas a lasemana
es del 53,7%, cifra que varía poco con la edad
pero que es más alta entre los chicos (65,4%
frente a 42,2%). No obstante, cerca de un
joven de cada cinco casi nunca practica
deporte.
El tiempo medio pasado delante de una
pantalla (5,5 horas diarias) es más alto entre
los chicos (6,1 frente a 4,9 h/d) y entre los
13 y 15 años (4,88 h/d a los 11 años, 5,96 h/
d a los 13 y 5,68 h/d a los 15). Muy pocos
jóvenes siguen las recomendaciones internacionales (no más de 2 h/d de actividades
sedentarias), tendencia que se acentúa con
la edad y entre los chicos. Una importante
proporción de adolescentes tiene un nivel
de sedentarismo muy alto (> 4 h/d): 47,7%
a los 11 años, 63,3% a los 13 y 61,9% a los 15.
La televisión es la actividad sedentaria más
frecuente, seguida por los vídeojuegos entre
los más pequeños y por el ordenador entre
los mayores.
Casi un joven de cada dos mira la televisión más de 2 h/d. Esta proporción aumenta
con la edad pasando de 45,5% a los 11 años
al 55,8% a los 15, y es más altà entre los
chicos (54,9% frente a 49,8%). De los 11 a
los 15 años es relativamente habitual (14,3
a 19,4%) ver la televisión de modo intensivo (> 4 h/d). En conjunto, los jóvenes más
activos no son necesariamente los que pasan
menos tiempo delante de una pantalla. En
resumen, los adolescentes franceses son
demasiado sedentarios, con una utilización
en particular demasiada importante de la
televisión, incluso a pesar que la mitad de
ellos practica algún deporte.
05/08/2008 09:04:20
264
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
Imagen de sí mismo y peso
Namanjeet Ahluwalia
Marie Dupuy
Shawn Somerset
Céline Vignes
Las transformaciones físicas que se
producen durante la adolescencia pueden
tener una resonancia en la imagen que
tienen los jóvenes de sí mismos y por ende
en su autoestima. Además, la incidencia del
sobrepeso y de la obesidad no deja de crecer
entre los jóvenes.
Algo más de la mitad de los jóvenes considera que su cuerpo tiene «más o menos
un peso correcto». El 30% piensa que está
entre «algo» y «demasiado gordo», proporción más elevada entre las chicas (37,3%
frente a 22,6%) que aumenta con la edad
únicamente entre éstas (31,7% a los 11 años
hasta 43,7% a los 15 para las chicas frente a
22,7% a los 11 años y 20,7% a los 15 entre los
chicos). Alrededor del 30% de los jóvenes
parece insatisfecho con su cuerpo y declara
necesitar perder peso o ponerse a dieta. Esta
tendencia es más frecuente entre las chicas
que entre los chicos (37,9% frente a 21,5%)
y aumenta con la edad únicamente entre
ellas: 31,0% a los 11 años, 37,5% a los 13 y
46,2% a los 15. Al parecer existe coherencia
MEP_SanteEleve.indd 264
entre la percepción que tienen los jóvenes
de su cuerpo y su comportamiento frente
a los regímenes: el 74,8% y el 94% respectivamente de los jóvenes que declara estar
«algo» o «demasiado gordo» considera que
necesita perder peso o ya sigue un régimen.
Lo mismo sucede, en sentido inverso, entre
los que se consideran «algo» o «demasiado
delgado». Se observa que el 10,3% de los
jóvenes tiene un exceso de peso, los chicos
más que las chicas (11,7% frente a 8,9%), con
mayor frecuencia de sobrepeso (8,7%) que
de obesidad (1,6%). Globalmente, el exceso
de peso no presenta diferencias significativas segun la edad, pero su evolución difiere
con el sexo: tiende a aumentar entre los
chicos (10,2 a 13,5% entre los 11 y 15 años)
y, en cambio, a disminuir entre las chicas
(11,0 a 8,1% entre los 11 y los 15 años). La
prevalencia del exceso de peso se mantuvo
estable entre 2002 y 2006. En conjunto,
hay una buena coherencia entre la corpulencia real de los jóvenes y la percepción que
tienen de su cuerpo: el 76,8% y el 89,2% de
05/08/2008 09:04:20
265
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
los adolescentes con sobrepeso u obesos se
considera «algo» o «demasiado gordo». En
cambio, casi una cuarta parte de los jóvenes
con un peso normal o insuficiente está
insatisfecha con su cuerpo, que encuentra
demasiado gordo, con más frecuencia
las chicas (32,0%) que los chicos (15,8%).
Igualmente, se encuentra una correspondencia entre la corpulencia y el seguimiento
de dietas: el 78,1% y 84,6% de los jóvenes
con sobrepeso u obesos declara necesitar
perder peso o estar ya a dieta. En cualquier
caso, prácticamente una cuarta parte de
los jóvenes con peso normal o insuficiente
declara necesitar perder peso o hacer dieta,
sobre todo las chicas (32,3% frente a 14,6%).
Entre los chicos, los factores asociados a
un menor riesgo de exceso de peso son:
MEP_SanteEleve.indd 265
el tomar a diario un desayuno, frutas y
verduras, así como la práctica cotidiana
de actividad física ( 1 h/d cinco días a la
semana como mínimo) y deportiva ( 2 h/
semana). Entre las chicas, destaca una
actividad física y deportiva cotidiana a la que
se añade la asociación negativa con el hecho
de mirar la televisión más de 2 h/d. Entre
las chicas, este riesgo disminuye también
con la edad y el estatus socio-económico.
Según los resultados del análisis de multivarianza, los factores asociados al sobrepeso
varían según el sexo: estatus socio-económico, actividad física, consumo de frutas y
verduras y desayuno entre los chicos frente
a estatus socio-económico, actividad física y
televisión entre las chicas.
05/08/2008 09:04:20
266
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
Tabaco ; alcohol ; cannabis
y otras sustancias
Stéphane Legleye
Olivier Le Nézet
Stanislas Spilka
Eric Janssen
Emmanuelle Godeau
François Beck
Tabaco
A pesar de una modesta disminucion desde
2002, la experimentación con el tabaco
sigue siendo bastante habitual antes de
los 16 años. En cambio, el tabaquismo
cotidiano a los 15 años ha bajado entre 2002
y 2006 (pasando del 20 al 14%), siguiendo la
tendencia observada desde 1998. De todos
modos, aún afecta a una franja notable,
aunque minoritaria, de los adolescentes
y esto a pesar de las medidas de prevención, especialmente la prohibición de venta
a los menores de 16 años, vigente desde
septiembre de 2004.
Se confirma la feminización del
tabaquismo en la adolescencia, con un
inicio ligeramente más tardío que entre los
chicos, pero más frecuente a los 15 años. La
relativa estabilización de la experimentación
con el tabaco entre los alumnos de 15 años
parece sorprendente, sino paradójica, para
una población especialmente blanco de las
campañas de prevención.
En el seno de los 41 países participantes
en la encuesta, los jóvenes franceses ocupan
un lugar intermedio en todas las frecuencias
consideradas: en el consumo cotidiano a los
15 años ocupan la 20ª posición, muy lejos
de los jóvenes búlgaros o austriacos, por
ejemplo, pero muy por delante de los jóvenes
canadienses o americanos. Esta posición
intermedia ya se había observado a los 16
años en el seno de los países europeos.
Alcohol
El alcohol se ha convertido en la sustancia
psicoactiva más consumida en la primera
adolescencia. Francia se sitúa en la segunda
mitad de los países de la muestra del HBSC
en consumo de bebidas alcohólicas y niveles
de borrachera declarados. La posición
MEP_SanteEleve.indd 266
francesa es mediana en la mayoría de
bebidas alcohólicas (con un cierto retroceso
del consumo de cerveza). Las borracheras
también son poco habituales en comparación con los demás países. Europa del Norte
encabeza los niveles de borracheras, obser-
05/08/2008 09:04:20
267
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
vación congruente con las de la encuesta
Espad de 2003 (Estudio europeo sobre el
alcohol y otras drogas).
En 2002, el 30% de los jóvenes de 15 años
declaraba haber tenido algún episodio de
borrachera a lo largo de su vida; ahora son el
41%. La encuesta Escapad (Encuesta sobre
salud y consumo durante el dia de preparacion a la defensa nacional) constata una
misma evolución entre 2003 y 2005. Aunque
sea la sustancia psicoactiva que se prueba
con más precocidad, el consumo regular
de alcohol tiene un considerable aumento
entre los 11 y los 15 años, hasta llegar a un
nivel sin duda inferior al de la población
adulta pero a penas inferior al de los jóvenes
de 17 años en 2005. Esta constante sugiere
que la habituación a un consumo regular es
precoz y que la frecuencia de consumo de
bebidas alcohólicas apenas varía entre los 15
y 17 años. En cambio, las preferencias sobre
los tipos de bebidas alcohólicas varían a lo
largo de la adolescencia, entre los 11 y 15
años, tal como sigue: la imagen obtenida al
final de la adolescencia, hacia los 17 años,
muestra que la cerveza y los alcooles fuertes
ganan terreno a medida que avanza la edad.
Si bien hay poca diferencia respecto a la
difusión del alcohol entre chicas y chicos, el
consumo frecuente y las borracheras se dan,
en cambio, principalmente entre los chicos.
La encuesta HBSC pone de manifiesto
distintos factores asociados al consumo
de alcohol y las borracheras de los adolescentes entre 11 y 15 años: trayectoria escolar
caótica, medio social acomodado o también
vida en una familia recompuesta o monoparental, caracterizan en parte el «perfil» del
joven consumidor. Además, la frecuencia
del consumo está claramente asociada a
las salidas con los amigos, confirmando el
consumo ampliamente colectivo e inscrito
en un marco festivo a esta edad.
Cannabis
En nuestro país, el cannabis es la primera
sustancia ilícita que declaran consumir los
adolescentes de 15 años. Francia ocupa así el
sexto sitio entre los países participantes en
la encuesta (los tres primeros son Canadá,
España y Estados Unidos). Este resultado
confirma las observaciones de la encuesta
HBSC 2002 y de la encuesta Espad 2003
entre los escolares de 16 años.
Mientras que el consumo de tabaco se ha
feminizado, el consumo de cannabis es aún
bastante masculino. Su consumo precoz es
raro (sólo el 5% de los escolares de 13 años
dice haberlo fumado a lo largo de su vida).
Actualmente, el consumo de cannabis se
extiende principalmente hacia los 20 años
y después disminuye considerablemente
pasados los 25.
MEP_SanteEleve.indd 267
El consumo de cannabis entre los jóvenes
adolescentes parece estancarse desde 2002:
el 29% de los alumnos de 15 años declaraba
haberlo fumado, frente al 28% en 2006.
La proporcion de sexo medida en la
experimentación es estable desde 2002, alrededor de 1,2. En cambio, la proporcion
de sexo asociada al consumo de cannabis
en los últimos doce meses ha disminuido
desde 2002, pasando de 1,4 a 1,1 en 2006.
Por lo visto los comportamientos de chicos
y chicas se han aproximado. El análisis no
deja entrever ningún vínculo significativo
entre la trayectoria escolar o la frecuentacion de un centro escolar en Zona de
Educación Prioritaria (Zep) y el consumo
de cannabis en los últimos doce meses, a
los 15 años, en cambio muestra la influencia
05/08/2008 09:04:20
268
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
del medio familiar, tratese de la separación
de los padres o de la posesión de un nivel
económico familiar elevado. La encuesta
HBSC confirma que las prácticas atípicas
(experimentación con cannabis antes de
los 14 años y consumo habitual a los 15) son
más habituales en medios desfavorecidos,
mientas que las prácticas de experimentación son más habituales entre los medios
acomodados. Esta tendencia ya había sido
observada en las encuestas recientes sobre
el consumo de drogas.
Otras sustancias
La encuesta confirma que aunque la experimentación con productos psicoactivos
ilícitos o modificados, exepto el cannabis, se
difunde con relativa rapidez a lo largo de la
adolescencia, se mantiene marginal durante
este período.
A los 15 años, casi un escolar de cada diez
dice haber tomado, en los últimos doce
meses, alguna sustancia como éxtasis,
estimulantes (anfetaminas, «speed»),
heroína (opio, morfina), medicinas usadas
como droga, cocaína («crack», «coke»),
LSD, aunque las que mas se destacan en
esta lista son las colas y disoluentes. La poliexperimentación es muy rara pues apenas el
3 % de los escolares ha consumido al menos
dos productos en el curso de este período.
Entre 11 y 13 años, la experimentación
de dichas sustancias difícilmente puede
asociarse a un perfil sociodemográfico particular. Quizás haga falta ver en este carácter
aparentemente impredecible el síntoma de
que estos primeros consumos son raros
MEP_SanteEleve.indd 268
(menos del 2% de los alumnos afectados a
los 13 años) y se producen en ocasiones cuya
naturaleza es independiente de los determinantes sociales clásicos. A los 15 años
los factores asociados a estos consumos
se vinculan a la pertenencia a una familia
monoparental, mientras que la inscripción
del centro escolar a una Zep parece protector.
No existe ninguna asociación significativa
con el sexo, la trayectoria escolar o el nivel
social de la familia.
Estos consumos de productos psicoactivos ilícitos son mucho más frecuentes
entre quienes tienen una sociabilidad
notable y salen con frecuencia de noche con
sus amigos. En cambio, no están vinculados
a la práctica de una actividad deportiva.
Además, aparecen ligados a una degradación de la salud percibida. Estos resultados
son similares a los observados también
respecto al consumo de otros productos
psicoactivos, lícitos o no.
05/08/2008 09:04:20
269
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
Vida sexual
Emmanuelle Godeau
Céline Vignes
La actividad sexual precoz, especialmente
asociada a una utilización inconstante,
incluso una no utilización, de la contracepción y de la protección frente a las infecciones de transmisión sexual, puede tener
consecuencias negativas sobre la salud a
medio y largo plazo.
La sexualidad se ha abordado aquí a partir
de preguntas sobre las relaciones sexuales,
la edad de las primeras relaciones y la utilización de un método de contracepción
durante la primera relación.
Globalmente, el 26,9% de los encuestados de 15 años ha declarado haber tenido
ya relaciones sexuales, los chicos claramente
más que las chicas (32,1% frente a 21,6%).
La mayoría de los alumnos (90,8%) sexualmente iniciados puede considerarse protegida contra los embarazos no deseados
durante la última relación sexual (utilización
de preservativo o píldora, solos o asociados
a otro método, eficaz o no), sin diferencia
notable entre los sexos.
El medio de contracepción más declarado es el preservativo (85,6%), seguido
de la píldora (20,6%) y de la píldora del día
después (14,2%). El 6,6% de los mencionados citó la marcha atrás. La asociación del
preservativo y de la píldora (protección doble)
es declarada por el 15,5% de los encuestados.
Finalmente, el 9,7% de los adolescentes
sexualmente iniciados de nuestra población
declaró no haber utilizado ningún modo de
contracepción en su última relación sexual.
Alrededor de uno de cada cinco (21,1%)
alumnos de 15 años sexualmente iniciado
declara haber tenido su primera relación
a los 13 años o antes, siendo en este caso
los chicos más numerosos que las chicas
(25,5% frente a 14,5%).
MEP_SanteEleve.indd 269
Con respeto a la encuesta HBSC de 2002,
la proporción de alumnos de 15 años que
declara haber tenido relaciones sexuales está
en ligero aumento (21,3% frente a 26,9%), lo
que sitúa a los jóvenes franceses por encima
de la media de los países participantes en la
encuesta HBSC de 2006 (22,6%).
Las diferencias observadas entre chicas
y chicos siguen sensiblemente similares en
2006 y en 2002: los chicos siguen siendo
más numerosos que las chicas tanto en
los niveles de declaración de relaciones
sexuales como de relaciones muy precoces.
Igualmente, y aunque la pregunta hacia
referencia al enquestado y a su pareja, la tasa
de declaracion de uso del preservativo queda
mas fuerte entre los chicos y la de contraceptivos orales más alta entre las chicas.
Los niveles elevados de declaración de
uso del preservativo en la última relación
(85,6% en 2006 y 81,6% en 2002) sitúan a
Francia entre los países del estudio HBSC
que más lo utilizan tanto en 2006, como en
2002. El recurso a la píldora del día siguiente
se mantiene estable (14,2% en 2006 frente
a 14,3% en 2002) a pesar de la distribución
de esta píldora por las enfermeras escolares
y de la autorización de su venta sin receta
en las farmacias desde 2002, lo que habrían
podido presagiar un fuerte aumento de este
modo de contracepción. En cambio, y probablemente debido a estas particularidades,
Francia es de lejos el país en el que la utilización de la píldora del día siguiente en la
última relación es la más elevada entre los
que han incluido la pregunta en la encuesta
HBSC de 2006 (14,1% frente al 6,5% de
media para dichos países), como ya lo era
en 2002.
05/08/2008 09:04:20
270
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
Violencias
Félix Navarro
Emmanuelle Godeau
Céline Vignes
La percepción de la violencia varía con el
tiempo y los lugares, igual que sus modalidades. En este capítulo, estudiamos violencias y humillaciones en la escuela y su
entorno (sentimiento de inseguridad) y las
peleas en cualquier sitio.
La mayoría de los escolares declara no
haber sufrido humillaciones (65,8%) ni haber
humillado a otros (62,6%). Los escolares
afectados por humillaciones suelen serlo
una o dos veces en el curso de un bimestre.
El crecer y la buena calidad de vida reducen
la probabilidad de ser humilliado, mientras
que el poco apoyo de los demás alumnos, la
presión escolar, la tendencia a quejarse, el
ser discapacitado la aumentan, y aún más
el haber sido ya víctima de violencia en la
escuela o de haber desempeñado un papel
de ofensor.
A igualdad con los demás factores, el
género femenino, el repetir curso, el recibir
poco apoyo de los compañeros, el gusto
por la escuela y la buena salud reducen la
MEP_SanteEleve.indd 270
probabilidad de participar en humillaciones,
mientras que una mayor edad, la tendencia
a lamentarse y, sobre todo, el haber sufrido
ya humillaciones o participado en peleas
aumentan esta probabilidad.
Poco menos de la mitad de los escolares
(46,4%) no está afectada por las humillaciones, el resto se reparte entre los que
las sufren sin participar en ellas (16,3%),
los que participan sin sufrirlas (19,4%) y,
finalmente, los que son a la vez ofensores
y ofendidos (17,9%). En relación con los
demás países participantes en 2006, Francia
se sitúa en la mitad superior de los países
donde los escolares están más afectados
por las humillaciones, ejercidas, sufridas o
ambas a la vez.
La mayoría de los escolares (80,1%)
declara no haber sufrido jamás violencia de
ningún tipo en la escuela. En general, las
víctimas sólo declaran un tipo de violencia
entre los cuatro propuestos. El tipo más
frecuente son los golpes (11,4%) seguidos
05/08/2008 09:04:20
271
La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006
por los robos (6%) y por las «otras violencias» (5%). La extorsión es un fenómeno
numéricamente marginal (0,9%).
A igualdad con los demás factores, el sexo
femenino, una mayor edad y una buena
salud son protectores frente a violencias
sufridas en la escuela; al contrario del gusto
por la escuela, de la presión escolar, de la
tendencia a la queja, del ser discapacitado y,
por encima de todo, de las humillaciones ya
sufridas y de las peleas.
Siete de cada diez alumnos declaran
no tener nunca miedo a la violencia en la
escuela.
A igualdad con los demás factores, una
edad mayor y el repetir un curso disminuyen
la probabilidad de temer la violencia en la
escuela, mientras que el sexo femenino,
la presión escolar, la tendencia a quejarse
y el ser discapacitado la aumentan. Haber
sido víctima de violencias o humillaciones
MEP_SanteEleve.indd 271
duplica la probabilidad de temer la violencia
en la escuela, mientras que la participación
en peleas la disminuye en un 40%.
Casi dos tercios de los escolares no
declaran ninguna pelea en el curso del año
escolar (61,8%). A igualdad con los demás
factores, el género femenino, una mayor
edad, el gusto por la escuela, la presión
escolar, la buena calidad de vida y la buena
salud disminuyen la probabilidad de haber
participado en peleas, mientras que estar
escolarizado en una Zep, haber repetido
u obtener resultados inferiores a la media
y, por encima de todo, haber sido víctima
de violencias o participar en humillaciones sobre otros escolares la aumentan.
Francia se sitúa en la media y presenta unos
esquemas de comportamiento por edad
y por sexo, plenamente superponibles a lo
que se puede observar en otros países.
05/08/2008 09:04:20
Publications sur la santé des jeunes
chez le même éditeur
C. Ferron, A. Laurent-Beq
Parler du sida avec les adolescents
1992, 156 p.
F. Baudier, C. Dressen, J. Arènes
Baromètre santé jeunes 94
1997, 148 p.
J. Arènes, M.-P. Janvrin, F. Baudier (dir.)
Baromètre santé jeunes 97/98
1998, 328 p.
E. Godeau, C. Dressen, F. Navarro (dir.)
Les années collège. Enquête santé HBSC 1998 auprès des 11-15 ans
en France
2000, 114 p.
CFES
Prévention primaire du suicide des jeunes.
Recommandations pour les actions régionales et locales
2001, 124 p.
En ligne : www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/508.pdf
P. Guilbert, F. Baudier, A. Gautier, A.-C. Goubert, P. Arwidson,
M.-P. Janvrin.
Baromètre santé 2000. Volume 1. Méthode
2001, 144 p.
MEP_SanteEleve.indd 272
05/08/2008 09:04:20
P. Guilbert, F. Baudier, A. Gautier (dir.)
Baromètre santé 2000. Volume 2. Résultats
2001, 474 p.
P. Guilbert, A. Gautier, F. Baudier, A. Trugeon (dir.)
Baromètre santé 2000. Les comportements des 12-25 ans. Volume 3.1 :
Synthèse des résultats nationaux et régionaux
2004, 216 p.
M.-C. Bournot, A. Bruandet, C. Declercq, P. Enderlin, F. Imbert,
F. Lelièvre, P. Lorenzo, A.-C. Paillas, A. Tallec, A. Trugeon
Baromètre santé 2000. Les comportements des 12-25 ans. Volume 3.2 :
Résultats régionaux
2004, 256 p.
E. Godeau, H. Grandjean, F. Navarro (dir.)
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France/2002. Données françaises
de l’enquête internationale Health Behaviour in School-aged Children
2005, 288 p.
S. Broussouloux, N. Houzelle-Marchal
Éducation à la santé en milieu scolaire. Choisir, élaborer
et développer un projet
2006, 140 p.
En ligne : www.inpes.sante.fr/esms/pdf/esms.pdf
M. Bantuelle, R. Demeulemeester (dir.)
Comportement à risque et santé : agir en milieu scolaire.
Programmes et stratégies efficaces
2008, 132 p.
En ligne : www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1086.pdf
MEP_SanteEleve.indd 273
05/08/2008 09:04:21
Conception graphique originale Scripta
Maquette et réalisation Desk
Photographie de couverture Fotolia children © diego cervo
Impression Fabrègue
Août 2008
MEP_SanteEleve.indd 274
05/08/2008 09:04:21
ISBN 978-2-9161-9209-3 / 121-08558-L
Cet ouvrage présente les principaux résultats
français de l’enquête HBSC 2006, à laquelle plus de
CouvertureCRAYON_SanteEleve.indd1 1
Emmanuelle Godeau
Catherine Arnaud
Félix Navarro
20 €
La santé des élèves
de 11 à 15 ans
en France / 2006
Données françaises de l’enquête internationale
Health Behaviour in School-aged Children
Inpes
La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
sept mille élèves, scolarisés dans 701 établissements de métropole, du CM2 à la première année de lycée, ont participé. Il offre
ainsi une véritable photographie des opinions et comportements
de santé des élèves de 11, 13 et 15 ans, permettant de mieux
appréhender les facteurs influençant la santé à la primo-adolescence. Au-delà des conduites d’essai et des comportements à
risque qui occupent bruyamment le devant de la scène et sont
relayés abondamment par les médias, cette période délicate et
complexe se révèle cruciale dans l’acquisition de connaissances
et de comportements de santé et de citoyenneté qui trouveront
un prolongement à l’âge adulte.
Par ses objectifs, la variété des sujets abordés, sa dimension
interdisciplinaire et le suivi de l’évolution temporelle des phénomènes observés qu’elle permet, l’enquête HBSC s’inscrit légitimement dans les principales sources d’information sur la santé
des jeunes. Menée tous les quatre ans sous l’égide du bureau
Europe de l’OMS, la présente version d’HBSC a concerné en
parallèle quarante et un pays ou régions d’Europe et d’Amérique
du Nord. Elle offre ainsi l’opportunité d’un large éventail de
comparaisons internationales.
Institut national de prévention et d’éducation pour la santé
42, boulevard de la libération
93203 Saint-Denis cedex — France
Sous la direction de
05/08/2008 08:15:15

Documents pareils