La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
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La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006
ISBN 978-2-9161-9209-3 / 121-08558-L Cet ouvrage présente les principaux résultats français de l’enquête HBSC 2006, à laquelle plus de CouvertureCRAYON_SanteEleve.indd1 1 Emmanuelle Godeau Catherine Arnaud Félix Navarro 20 € La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 Données françaises de l’enquête internationale Health Behaviour in School-aged Children Inpes La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 sept mille élèves, scolarisés dans 701 établissements de métropole, du CM2 à la première année de lycée, ont participé. Il offre ainsi une véritable photographie des opinions et comportements de santé des élèves de 11, 13 et 15 ans, permettant de mieux appréhender les facteurs influençant la santé à la primo-adolescence. Au-delà des conduites d’essai et des comportements à risque qui occupent bruyamment le devant de la scène et sont relayés abondamment par les médias, cette période délicate et complexe se révèle cruciale dans l’acquisition de connaissances et de comportements de santé et de citoyenneté qui trouveront un prolongement à l’âge adulte. Par ses objectifs, la variété des sujets abordés, sa dimension interdisciplinaire et le suivi de l’évolution temporelle des phénomènes observés qu’elle permet, l’enquête HBSC s’inscrit légitimement dans les principales sources d’information sur la santé des jeunes. Menée tous les quatre ans sous l’égide du bureau Europe de l’OMS, la présente version d’HBSC a concerné en parallèle quarante et un pays ou régions d’Europe et d’Amérique du Nord. Elle offre ainsi l’opportunité d’un large éventail de comparaisons internationales. Institut national de prévention et d’éducation pour la santé 42, boulevard de la libération 93203 Saint-Denis cedex — France Sous la direction de 05/08/2008 08:15:15 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 MEP_SanteEleve.indd 1 05/08/2008 09:03:37 MEP_SanteEleve.indd 2 05/08/2008 09:03:41 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 Données françaises de l’enquête internationale Health Behaviour in School-aged Children (HBSC) Sous la direction de Emmanuelle Godeau Catherine Arnaud Félix Navarro Préface de Philippe Lamoureux et Jean-Louis Nembrini Avant-propos de Marc Danzon MEP_SanteEleve.indd 3 05/08/2008 09:03:41 Direction de la collection Philippe Lamoureux Édition Anne-Sophie Mélard Institut national de prévention et d’éducation pour la santé 42, boulevard de la Libération 93203 Saint-Denis cedex France L’Inpes autorise l’utilisation et la reproduction des résultats de cette enquête sous réserve de la mention des sources et à l’exception des photos. Pour nous citer : Godeau E., Arnaud C., Navarro F. (dir.) La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006. Saint-Denis : INPES, coll. Études santé, 2008 : 274 pages. ISBN 978-2-9161-9203-3 MEP_SanteEleve.indd 4 05/08/2008 09:03:41 5 Les auteurs Namanjeet Ahluwalia, épidémiologiste, nutritionniste, chercheur Inserm, Inserm U558 – Université Paul Sabatier, Toulouse. Catherine Arnaud, médecin épidémiologiste, maître de conférences en santé publique, praticien hospitalier, Inserm U558 – Université Paul Sabatier, Toulouse. François Beck, statisticien, responsable du Département observation et analyse des comportements de santé, Direction des affaires scientifiques, Inpes. Marie Dupuy, ingénieur en génie biochimique et alimentaire, doctorante en épidémiologie, Inserm U558 – Université Paul Sabatier, Toulouse. Emmanuelle Godeau, médecin de santé publique, ethnologue, investigatrice principale de l’enquête HBSC France, Service médical du rectorat de Toulouse ; Inserm U558 – Université Paul Sabatier, Toulouse ; Association pour le développement d’HBSC. Hélène Grandjean, médecin épidémiologiste, directeur de recherche Inserm, Inserm U558 – Université Paul Sabatier, Toulouse. Eric Jansen, chargé d’études, statisticien, Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Stéphane Legleye, statisticien, responsable des enquêtes, OFDT, Inserm U669 – Université Paris-Sud et Paris Descartes, UMR-S0669, Paris. Olivier Le Nézet, statisticien d’enquête, OFDT. Félix Navarro, médecin de santé publique, coordonnateur enquête HBSC France, médecin conseiller du recteur de l’académie de Toulouse ; Association pour le développement d’HBSC. Mariane Sentenac, doctorante en épidémiologie, Inserm U558 – Université Paul Sabatier, Toulouse. Shawn Somerset, nutritionniste anthropologue, maître de conférences en nutrition humaine, Université de Griffith (Australie), chercheur accueilli à l’Inserm U558 en 2007. Stanislas Spilka, statisticien d’enquêtes, OFDT. Céline Vignes, statisticienne, épidémiologiste, Inserm U558 – Université Paul Sabatier, Toulouse. MEP_SanteEleve.indd 5 05/08/2008 09:03:42 6 MEP_SanteEleve.indd 6 05/08/2008 09:03:42 7 L’enquête HBSC, dans sa version 2005-2006, a été réalisée par Le Service médical du rectorat de Toulouse, en collaboration avec l’Unité Inserm U558 (Toulouse) En partenariat avec Le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (Direction générale de l’enseignement scolaire, Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance) L’Association pour le développement d’HBSC Son financement a été assuré par La Caisse nationale du régime social des indépendants (caisse nationale RSI) L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) Les auteurs tiennent tout particulièrement à remercier Les infirmières et infirmiers, les médecins, les assistants sociaux et assistantes sociales de l’Éducation nationale, ainsi que les enseignants, les conseillers principaux d’éducation, les assistants d’éducation, etc., qui ont assuré la passation de l’enquête dans les classes. Tous ceux qui, à différentes étapes, ont permis que cette enquête soit menée à bien dans les meilleures conditions possibles : notamment les conseillers techniques (médecins, infirmiers et assistants sociaux) auprès des recteurs et des inspecteurs d’académie, ainsi que les directeurs et chefs d’établissement. Amandine Cottarlorda, Vanessa Marquet, Vivien Roy, Mikala Dømgaard et Thierry Thibaut, pour leurs contributions au moment de la gestion des données de terrain, du contrôle des questionnaires et de la saisie informatique, ainsi que lors de la préparation des fichiers pour les analyses. Enfin, à tous les élèves qui, avec sérieux et enthousiasme, des plus petits aux plus grands et dans toute la France, ont participé à l’enquête, à leurs parents qui les ont autorisés à le faire : un très grand merci ! MEP_SanteEleve.indd 7 05/08/2008 09:03:42 8 MEP_SanteEleve.indd 8 05/08/2008 09:03:42 9 Préface L’enquête Health Behaviour in School-aged Children (HBSC), dont les résultats sont présentés dans le présent rapport, est la quatrième et la plus complète de cette série. Elle témoigne de la solidité du partenariat qui est désormais établi entre le ministère de l’Éducation nationale et l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé. Elle permet d’établir des comparaisons internationales sur la tranche d’âge des 11-15 ans, qui correspond à la période charnière de l’adolescence, mais aussi aux « années collège », souvent considérées comme particulièrement sensibles pour les élèves. L’intérêt majeur de cette enquête réside dans le fait qu’elle balaie un spectre très large parmi les facteurs qui contribuent au « bienêtre » des adolescents. Certains des thèmes abordés sont particulièrement significatifs et les enseignements que l’on peut en tirer encourageants, à quelques nuances près cependant qui doivent nous alerter. On y apprend par exemple que la majorité des élèves de notre pays déclare aimer l’école et avoir envie d’y aller. Toutefois, la France se situe parmi les dix pays dans lesquels l’altération du goût pour l’école est la plus nette. On y découvre également que la très grande majorité des élèves perçoit sa santé comme très bonne. Mais, parmi les élèves porteurs de handicap, près d’un élève sur cinq estime que sa situation entraîne une restriction du bénéfice qu’il pourrait tirer de sa scolarisation. MEP_SanteEleve.indd 9 05/08/2008 09:03:42 10 Il est donc essentiel que l’École poursuive les efforts déjà largement entrepris pour accueillir tous les élèves et créer les conditions propices à l’acquisition de connaissances, de compétences et d’attitudes propres à les conduire vers des choix responsables dans leur future vie d’adulte. L’École doit redoubler de vigilance parce que les attentes de la société à son égard sont légitimes. Cependant, la majeure partie du temps de socialisation des adolescents se déroule en dehors du cadre scolaire, avec leurs parents et leurs familles, avec d’autres adultes, avec des amis ou encore à travers les médias. C’est pourquoi il faut convoquer dans un effort conjoint de prévention, l’École, les parents et les familles, les collectivités locales, les associations. Ce n’est qu’au prix de cet effort de cohérence entre toutes les personnes et institutions responsables directement ou indirectement de l’éducation des adolescents, que les messages de prévention pourront trouver toute leur efficacité et leur légitimité auprès des jeunes. Le Directeur général de l’Inpes Le Directeur général de l’Enseignement scolaire Philippe Lamoureux Jean-Louis Nembrini MEP_SanteEleve.indd 10 05/08/2008 09:03:42 11 Avant-propos L’enquête internationale Health Behaviour in School-aged Children (HBSC) repose sur un réseau d’équipes de recherche issu d’une première association de chercheurs anglais, finlandais et norvégiens qui, en 1980, décidèrent de mettre en place un protocole commun pour travailler sur la santé des enfants et des adolescents dans une perspective comparatiste. C’est en 1983, alors que l’Autriche et le Danemark s’étaient également joints au projet, que le bureau Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a accordé son crédit à l’enquête HBSC. Ainsi, depuis un quart de siècle, l’OMS reconnaît l’intérêt de ce grand projet et encourage l’adhésion d’un nombre croissant de pays de la région Europe. En 2006, ce sont 40 pays ou régions1 qui, comme la France, ont posé à leurs élèves de 11, 13 et 15 ans, des questions identiques sur leur santé et comportements de santé, leur école, leurs relations avec les copains, avec leurs parents… bref leur vie d’adolescents. Que l’on imagine la richesse de ces données, issues des réponses de plus de 200 000 jeunes de l’Islande à la Turquie en passant par le Groenland et Israël ! Grâce à l’enquête HBSC, l’OMS, l’Europe et chacun des pays ou régions participants, disposent d’indicateurs fiables et comparables 1. Albanie, Allemagne, Angleterre, Autriche, Belgique (flamande et francophone), Bulgarie, Canada, Croatie, Danemark, Écosse, Espagne, Estonie, États-Unis d’Amérique, ex-République yougoslave de Macédoine, Fédération de Russie, Finlande, France, Grèce, Groenland, Hongrie, Irlande, Islande, Israël, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Norvège, Pays-Bas, Pays de Galles, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Slovénie, Suède, Suisse, Turquie et Ukraine. MEP_SanteEleve.indd 11 05/08/2008 09:03:42 12 pour mieux comprendre la santé et les déterminants de la santé des futures générations et partant, œuvrer à protéger leur santé future. La France participe à l’enquête HBSC depuis 1994. En 1994 et 1998, notre pays était représenté par les académies de Toulouse et de Nancy-Metz. Depuis 2002, c’est toute la France métropolitaine qui participe à l’enquête, permettant dès lors de disposer d’une « photographie » de l’état de santé des élèves français de 11, 13 et 15 ans, de mieux comprendre les facteurs influençant cette santé, à la période délicate et complexe de l’adolescence. Au-delà des comportements à risque et des conduites d’essai qui occupent bruyamment le devant de la scène et sont relayées abondamment par les médias, l’adolescence est aussi une période où s’acquièrent quantité de connaissances et de comportements de santé et de citoyenneté qui perdureront à l’âge adulte. Par ses objectifs, la variété des sujets abordés, sa dimension interdisciplinaire, la possibilité de suivre des évolutions dans le temps et de les comparer d’un pays à l’autre, l’enquête HBSC s’inscrit légitiment, tant au niveau international que national, parmi les principales sources de compréhension de la santé et des comportements de santé des adolescents. Comme lors de l’enquête 2002, je tiens à renouveler mes remerciements à tous les jeunes des 41 pays ou régions, et plus particulièrement à mes jeunes compatriotes de Toulouse, pour nous avoir confié leur parole, contribuant ainsi pleinement à l’amélioration de la santé des jeunes d’aujourd’hui et de demain. Directeur régional pour l’Europe de l’Organisation mondiale de la santé Marc Danzon MEP_SanteEleve.indd 12 05/08/2008 09:03:43 13 Sommaire 17 l Méthodologie générale Céline Vignes, Emmanuelle Godeau 32 l Statut socio- économique des familles Catherine Arnaud, Hélène Grandjean Les jeunes vivent majoritairement dans des milieux de niveau socio-économique intermédiaire ou élevé ; seuls 4,7 % vivent dans des familles où il n’existe aucun revenu du travail. En moyenne, deux tiers des élèves estiment leur famille financièrement « très » ou « plutôt à l’aise » ; à l’opposé, 5,8 % des 11 ans et 8,5 % des 15 ans considèrent leur famille financièrement défavorisée. Selon la Family Affluence Scale (Fas), 49,6 % des familles se situent au niveau le plus élevé de l’échelle, 38,2 % au niveau intermédiaire et 12,2 % au niveau le plus bas. On note une évolution marquée depuis 2002 avec des catégories socio-économiques défavorisées proportionnellement en augmentation. 40 l Structure familiale et relations dans la famille Catherine Arnaud, Hélène Grandjean Près des trois quarts des élèves interrogés vivent dans une famille traditionnelle, 14,4 % dans une famille monoparentale avec l’un ou l’autre de leurs parents biologiques et 10,8 % dans une famille recomposée. Seuls 10,1 % des élèves vivent uniquement avec des adultes, sans frères ni sœurs à la maison. Même s’il s’altère avec l’âge, le niveau de communication avec les adultes de la communauté familiale est globalement bon, meilleur avec les mères et les sœurs qu’avec les pères et les frères, chez les deux sexes. À tous les âges, les garçons rapportent une plus grande facilité de communication avec les adultes que les filles. MEP_SanteEleve.indd 13 48 l Relations avec les pairs Catherine Arnaud, Emmanuelle Godeau Globalement, les jeunes sont entourés d’amis (moins de 1 % affirme n’avoir aucun véritable ami, du même sexe ou du sexe opposé). Avec l’âge, la proportion d’ami(e)s du sexe opposé augmente, tout comme le temps passé avec les pairs et la facilité à communiquer avec eux. À tout âge, les garçons sortent plus que les filles, qui sont à l’inverse plus nombreuses à utiliser les moyens indirects de communication. Une communication facile avec le(la) meilleur(e) ami(e) est rapportée fréquemment quel que soit l’âge. 58 l Milieu scolaire Emmanuelle Godeau, Félix Navarro, Céline Vignes La majorité des élèves déclarent aimer l’école et avoir envie d’y aller, les filles plus que les garçons, à 11 ans plus qu’à 15. La perception des résultats scolaires est meilleure chez les plus jeunes. Les trois quarts des élèves déclarent ne pas être stressés par leur travail scolaire, les garçons significativement moins que les filles. À âge égal, les CM2 ont des réponses plus positives que les sixièmes concernant l’école et le vécu scolaire. Les différences entre lycéens selon qu’ils sont scolarisés en lycée professionnel ou dans les autres types de lycée sont nettement moins marquées. 74 l Santé et bien-être Catherine Arnaud, Céline Vignes, Emmanuelle Godeau La très grande majorité des élèves perçoivent leur santé comme « excellente » ou « bonne » (87,2 %). Les élèves rapportent un niveau élevé concernant la satisfaction globale de leur vie, avec une médiane de près de 7,5 sur 10 à l’échelle de Cantril. Cette satisfaction diminue avec l’âge, surtout chez les 05/08/2008 09:03:43 14 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 filles, et elle est inférieure chez ces dernières par rapport aux garçons. De même, les filles rapportent plus souvent un syndrome de plainte (45,6 % vs 29,5 % chez les garçons), d’autant qu’elles avancent en âge (40,5 % à 11 ans vs 52,5 % à 15 ans). garçons. Un peu plus d’un jeune sur quatre déclare consommer au moins une fois par jour des boissons sucrées. Dans l’ensemble, les jeunes qui prennent quotidiennement un petit déjeuner ont de meilleures habitudes alimentaires. 84 l Handicaps et maladies chroniques 108 l Activité physique Céline Vignes, Emmanuelle Godeau, Mariane Sentenac, Catherine Arnaud Namanjeet Ahluwalia, Marie Dupuy, Céline Vignes Ce chapitre explore la situation de handicap (dont les maladies chroniques), à travers les perceptions des 15,8 % élèves en situation de handicap scolarisés en milieu ordinaire de notre échantillon. Près d’un de ces élèves sur cinq estime que la situation de handicap entraîne une restriction de sa participation ou de sa présence à l’école ; néanmoins, dans l’ensemble, elle ne change pas le vécu scolaire ni la perception globale de la vie de ces élèves même s’ils se perçoivent en moins bonne santé. et sédentarité Les jeunes déclarent pratiquer une activité physique (au moins une heure) en moyenne un jour sur deux. Seulement 13,5 % d’entre eux rapportent une activité physique quotidienne, cette proportion diminuant avec l’âge et étant supérieure chez les garçons. Le temps moyen passé devant un écran (télévision, ordinateur, jeux vidéo) est de 5,5 heures par jour, il est plus élevé chez les 13-15 ans et chez les garçons. Regarder la télévision est l’activité sédentaire la plus fréquente : un jeune sur deux la regarde plus de deux heures par jour, plus souvent à 13-15 ans et chez les garçons. 92 l Hygiène bucco-dentaire Hélène Grandjean 118 l Image de soi et poids Dans l’ensemble, l’hygiène dentaire des adolescents français n’est pas mauvaise : la grande majorité des filles et des garçons déclarent se brosser les dents au moins une fois par jour. Les filles et les jeunes de 15 ans sont plus nombreux à le faire plus d’une fois par jour. Namanjeet Ahluwalia, Marie Dupuy, Shawn Somerset, Céline Vignes 98 l Habitudes alimentaires Namanjeet Ahluwalia, Shawn Somerset, Marie Dupuy, Céline Vignes Plus de la moitié des jeunes déclarent prendre un petit déjeuner tous les jours, plus souvent à 11 ans qu’à 15 ans, les garçons plus souvent que les filles. Deux tiers des jeunes déclarent consommer des fruits ou des légumes au moins une fois par jour, cette proportion diminue avec l’âge et est plus faible chez les MEP_SanteEleve.indd 14 Un peu plus de la moitié des jeunes jugent leur corps « à peu près au bon poids ». Environ 30 % s’estiment « trop gros » ou déclarent faire ou devoir faire un régime, les filles plus que les garçons. Cependant seulement 10,3 % des jeunes rapportent un poids et une taille qui correspondent effectivement à une surcharge pondérale. S’il y a une bonne cohérence entre corpulence rapportée et perçue chez les jeunes rapportant un poids excessif, près d’un quart de ceux qui rapportent un poids normal ou insuffisant estiment être « trop gros » ou déclarent faire ou avoir besoin de faire un régime, en particulier les filles. 05/08/2008 09:03:43 15 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2002 128 l Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites Stéphane Legleye, Olivier Le Nézet, Stanislas Spilka, Eric Janssen, Emmanuelle Godeau, François Beck 132 l Tabac L’expérimentation du tabac, en dépit d’une baisse modeste depuis 2002, reste plutôt courante à la primo-adolescence. Toutefois, le tabagisme quotidien poursuit sa baisse, confirmant une tendance notée entre 1998 et 2002. Entre 2002 et 2006, la consommation quotidienne à 15 ans est passée de 20 % à 14 %. Par ailleurs, la féminisation du tabagisme à l’adolescence se confirme, avec un tabagisme féminin légèrement plus tardif que celui des garçons mais en revanche plus fréquent à 15 ans. leur vie). L’usage de cannabis chez les jeunes adolescents semble stagner depuis 2002 : 29 % des élèves de 15 ans avaient déclaré en avoir déjà fumé, contre 28 % en 2006. Par ailleurs, si les expérimentations de produits psychoactifs illicites ou détournés, hors cannabis, se diffusent relativement vite à l’adolescence, elles restent marginales au début de cette période. À 15 ans, près d’un élève sur dix dit avoir déjà pris, au cours des douze derniers mois, une substance parmi ecstasy, stimulants (amphétamines, speed), héroïne (opium, morphine), médicaments pour se droguer, cocaïne (crack, coke), colles ou solvants respirés et LSD ; les produits à inhaler restant largement en tête (5 %). La poly-expérimentation est très rare. 164 l Vie sexuelle Emmanuelle Godeau, Céline Vignes 140 l Alcool L’alcool demeure la substance psychoactive la plus largement consommée à la primoadolescence avec une nette augmentation de sa consommation régulière entre 11 et 15 ans. Les préférences pour les types de boissons alcoolisées varient tout au long de l’adolescence au profit de la bière et des alcools forts. Si peu de différences de genre apparaissent concernant la diffusion de l’alcool, en revanche, usage fréquent et ivresse demeurent principalement masculins. L’ivresse alcoolique présente une forte augmentation entre 2002 et 2006 puisque désormais 41 % des élèves de 15 ans déclarent avoir déjà été ivres contre 30 % en 2002. 149 l Cannabis et autres drogues illicites Le cannabis est la première substance illicite déclarée en France et son usage demeure encore assez masculin. L’expérimentation précoce est rare (seuls 5 % des élèves de 13 ans disent en avoir déjà fumé au cours de MEP_SanteEleve.indd 15 Un peu plus d’un quart des répondants de 15 ans déclarent avoir déjà eu des rapports sexuels ; les garçons plus que les filles. La majorité des jeunes sexuellement actifs déclarent avoir utilisé un préservatif lors du dernier rapport sexuel (les garçons plus que les filles). Le préservatif est le moyen de contraception le plus déclaré (85,6 %), suivi par la pilule et la pilule du lendemain. 172 l Violences Félix Navarro, Emmanuelle Godeau, Céline Vignes La majorité des élèves déclare ne pas avoir été victime (ou auteur) de brimades ni de violences à l’école. Les coups viennent en tête, suivis des vols ; le racket est marginal (0,9 %). Toutes les violences concernent plus les garçons que les filles. Plus des deux tiers des élèves déclarent ne pas avoir peur de la violence. Chez les deux sexes, la peur est plus marquée chez les victimes, mais elle est toujours supérieure chez les filles. Près des deux tiers des élèves ne déclarent aucune bagarre au cours de l’année écoulée. 05/08/2008 09:03:43 16 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 19 1 l Annexes 223 l Résumés en anglais l English summaries 193 l Questionnaire de l’enquête 247 l Résumés en espagnol 207 l Liste des tableaux l Resúmenes en español et des figures 212 l Liste des établissements enquêtés MEP_SanteEleve.indd 16 05/08/2008 09:03:43 17 Méthodologie générale Céline Vignes Emmanuelle Godeau QUESTIONNAIRE Préparation internationale Le questionnaire de l’enquête HBSC est issu des travaux du réseau international de chercheurs HBSC. Lors de chaque vague de l’enquête, il est analysé et évalué afin d’être amélioré sans pour autant hypothéquer le suivi dans le temps de certains comportements. Les travaux scientifiques portant sur la justification théorique, la validation ou le développement de questions sont consignés dans un protocole international, mis à jour lors de chaque nouveau cycle de l’enquête. Ce protocole fait référence pour tous les chercheurs impliqués dans le réseau. Pour des raisons de propriété intellectuelle, celui de l’enquête 2006 n’est pas consultable par les personnes extérieures. Toutefois, une version abrégée est disponible sur demande justifiée. Au total, le questionnaire international dans sa version 2006 se compose MEP_SanteEleve.indd 17 de 121 items dits obligatoires (dont 18 ne concernent que les 15 ans), regroupés en 53 questions, posées dans tous les pays participants (en dehors de certaines questions sur les comportements à risque que certains pays n’ont pu poser). De plus, 38 modules de questions optionnelles ont été développés et mis à la disposition des différents pays pour construire un questionnaire national répondant au mieux à leurs attentes et projets de recherche. Les grandes thématiques explorées sont les suivantes : nutrition et alimentation, activité physique, consommation de substances addictogènes, santé sexuelle, violence et blessures, culture familiale, culture des pairs, santé positive, environnement scolaire, inégalités sociales. Par ailleurs, chaque pays a eu la possibilité d’ajouter des questions nationales de son choix, à condition de ne pas perturber l’ordre recommandé des questions, la cohérence globale du questionnaire et la faisabilité de sa passation. 05/08/2008 09:03:44 18 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 Préparation nationale L’équipe HBSC-France a fait le choix de compléter la partie obligatoire du questionnaire international par des questions optionnelles sur les consommations de substances addictogènes (alcool, tabac pour l’ensemble des élèves et substances illicites pour les élèves de 15 ans), la violence scolaire, l’environnement scolaire, la consommation médicamenteuse, le handicap et les maladies chroniques, la nutrition et le mode de transport maison/école. Le questionnaire, composé de 62 questions (70 pour les 15 ans), pouvant chacune comporter un ou plusieurs items (soit au total respectivement 125 et 144 items), a été traduit de l’anglais en français, à l’aide d’un guide spécifique pour la traduction rédigé par les chercheurs des groupes thématiques et l’équipe de coordination internationale d’Édimbourg (Écosse), afin d’éviter les approximations et de garantir au mieux les comparaisons entre les différents pays. Ce questionnaire en français a ensuite été retraduit en anglais par une scientifique anglaise étrangère au réseau HBSC. La validité de la traduction a été contrôlée par le centre d’Édimbourg. Au terme de cette procédure, quelques reformulations en français ont été effectuées puis validées. Dans cette nouvelle version, le questionnaire a été testé auprès de 110 élèves de la région toulousaine issus de cinq classes de niveaux et statuts différents. À l’issue du test, quelques nouveaux ajustements de formulation ont été faits, privilégiant la compréhensibilité par les élèves plutôt que le style littéraire. international [3]. Ont toutefois été effectuées les adaptations nécessaires liées aux spécificités du système scolaire français, notamment le nombre élevé de types de classes dans lesquelles peuvent se trouver des élèves de 11, 13 et 15 ans, contrepartie de l’hétérogénéité de l’âge des élèves pour un même niveau (cf. infra). Population ÉCHANTILLON La population étudiée se compose d’élèves âgés de 11,5 ans +/– 6 mois, de 13,5 ans +/– 6 mois et de 15,5 ans +/– 6 mois, scolarisés en 2005-2006 du CM2 à la première année de lycée dans les établissements publics et privés sous contrat de France métropolitaine. Les critères d’exclusion peuvent ainsi être résumés : les établissements ne relevant pas du ministère de l’Éducation nationale (mais d’un autre ministère comme ceux de l’agriculture ou de la santé) ; les établissements privés hors contrat ; les établissements situés dans les DOMTOM. On notera donc que les élèves des Établissements régionaux d’enseignement adapté (Érea), des établissements expérimentaux, des collèges et lycées climatiques appartiennent au champ de l’enquête (sous réserve de remplir les conditions d’âge et de formation suivie). Par contre, les élèves relevant du Centre national d’enseignement à distance (Cned), incarcérés, scolarisés à l’hôpital ou à domicile n’en font pas partie. Des critères d’exclusion opérationnels ont été ajoutés : les formations autres1 que : 6e, 6e Segpa2, 5e, 5e Segpa, 4e générale, 4e AES3, 4e Segpa, L’échantillonnage a été effectué par le service statistique du ministère de l’Éducation nationale (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance, DEPP) [1, 2] en suivant les exigences du protocole 1. Par exemple : Unité pédagogique d’intégration, CAP, BEP, première et terminale générale, technologique ou professionnelle 2. Les Segpa, Sections d’enseignement général et professionnel adapté, accueillent des élèves ayant des difficultés scolaires et ne pouvant pas suivre le cursus ordinaire du collège. 3. L’objectif du dispositif d’aide et soutien (AES) en 4e est de préparer les élèves à rejoindre un cursus de formation professionnelle. MEP_SanteEleve.indd 18 05/08/2008 09:03:44 19 Méthodologie générale 3e générale, 3e d’insertion, 3e Segpa, 2de générale, 2de professionnelle, qui seraient susceptibles de scolariser des élèves des âges recherchés (dans une très faible proportion) ; les divisions scolarisant moins de 5 élèves répondant aux critères d’âge. Ces critères d’exclusion opérationnels conduisent à un défaut de couverture de 2,4 % des élèves (0,9 % du fait du type de formation et 1,5 % du fait du nombre d’élèves par classe). isolée », commune de banlieue, commune « centre d’une agglomération ») ; niveau de scolarisation en sept catégories (école élémentaire, 6e, 5e, 4e, 3e, 2de générale et technologique, 2de professionnelle5). Sur les 28 strates issues de ces croisements, des regroupements 6 ont dû être effectués à cause d’un trop faible nombre d’unités primaires dans les strates considérées. Ainsi, la stratification finale comprend 25 strates. Taille Impact du plan de sondage sur l’interprétation des résultats La taille requise de l’échantillon français est de 10 434 élèves. Elle a été calculée dans le but d’obtenir un intervalle de confiance à 95 % de +/– 3 % autour d’une proportion égale à 50 % donnée par groupe d’âge et par sexe, sous l’hypothèse d’un taux de réponse de 80 %, estimé d’après l’enquête 2002. Notons que la taille d’échantillon requise au niveau international est moindre, car calculée afin d’obtenir un intervalle de confiance à 95 % de +/– 3 % autour d’une proportion de 50 % donnée par groupe d’âge uniquement. Échantillonnage La méthode d’échantillonnage retenue est celle du sondage par grappe (tous les élèves du champ de l’enquête sont interrogés au sein des grappes échantillonnées), comme dans les autres pays. Dans le second degré, les grappes sont des divisions ; dans le premier degré, compte tenu des données disponibles4, les grappes sont des écoles. Ces grappes ont été échantillonnées par sondage aléatoire simple stratifié (sélection à probabilité égale et sans remplacement au sein de chaque strate). La stratification retenue est obtenue par croisements des critères suivants : type de commune Insee en quatre catégories (commune rurale, commune « ville MEP_SanteEleve.indd 19 L’enquête HBSC étant basée sur un échantillon de répondants et non sur un recensement de la population, les proportions obtenues sont des estimations des valeurs réelles que l’on obtiendrait si l’on observait l’ensemble de cette population. Ces estimations comportent par définition des risques d’erreurs. Les erreurs d’échantillonnage peuvent être estimées en calculant la variance ou l’erreur standard d’une estimation. Dans le cas d’un tirage aléatoire simple, l’erreur standard se(p ) de l’estimateur p , basé sur un échantillon d’individus, d’une proportion p inconnue dans la population se calcule ainsi : p(1 – p) se(p) = n où n est la taille de l’échantillon, supposée très inférieure à celle de la population. L’intervalle de confiance à 95 % pour la proportion p est alors donné par la formule suivante : p +/– 1,96 u se( p ), où la vraie 4. À cause d’un mouvement social des directeurs d’écoles, le nombre d’élèves et le nombre de divisions dans les écoles élémentaires n’étaient pas connus au moment du tirage de l’échantillon. 5. Les Segpa, 4e d’aide et de soutien et 3e d’insertion, sont dans la même strate que leurs équivalents du système général. 6. Ont été regroupées : les communes rurales et les communes « ville isolée » pour la 2 de générale et technologique (soit 2 strates) ; les communes rurales, les communes « ville isolée » et les communes de banlieue pour la 2de professionnelle (soit 3 strates). 05/08/2008 09:03:44 20 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 TABLEAU I Effet plan pour différentes variables selon le groupe d’âge Variable Fumeur quotidien Ivre deux fois ou plus Consommation quotidienne de fruits et légumes Au moins une heure d’activité physique au moins cinq jours par semaine Brimé durant les deux derniers mois Blessé durant l’année passée Aime l’école un peu ou beaucoup Résultats scolaires bons ou très bons Quatre soirées par semaine ou plus avec les amis « E-communication » quotidienne avec les amis Dialogue facile avec la mère Santé perçue bonne ou excellente 11 ans 13 ans 15 ans —* —* 1,1 1,1 1,3 1,2 1,9 1,5 1,3 1,8 1,3 1,4 1,6 1,2 1,7 1,1 1,2 1,1 1,4 1,1 1,2 1,4 1,4 1,7 1,4 1,0 1,1 1,3 1,1 1,3 1,4 1,3 1,6 1,3 1,1 0,9 * L’effet plan n’est pas calculé pour la consommation quotidienne de tabac et les ivresses répétées dans le groupe des 11 ans du fait de faibles effectifs. TABLEAU II Intervalles de confiance à 95 % (tenant compte de la particularité du plan de sondage) pour différentes proportions d’intérêt calculées par âge et par sexe Proportion d’intérêt (%) Intervalle de confiance à 95 % 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 ] 3,6 ; 6,4 [ ] 8,0 ; 12,0 [ ] 12,7 ; 17,3 [ ] 17,4 ; 22,6 [ ] 22,2 ; 27,8 [ ] 27,0 ; 33,0 [ ] 31,9 ; 38,1 [ ] 36,8 ; 43,2 [ ] 41,8 ; 48,2 [ ] 46,7 ; 53,3 [ proportion inconnue est remplacée par son estimation p . Il y a 95 % de chances que l’erreur soit inférieure à 1,96 x se(p ). Cependant, nous avons signalé précédemment que l’enquête HBSC repose sur un plan de sondage en grappes où l’unité primaire est la classe et non l’élève lui-même, comme cela aurait été le cas dans un plan simple. Or, des enfants scolarisés dans une même classe ont une plus grande probabilité de se ressembler que des enfants pris au hasard. MEP_SanteEleve.indd 20 Dès lors, les réponses des élèves ne peuvent plus être supposées indépendantes. C’est pourquoi les erreurs standard ont tendance à être plus élevées dans le cas d’un plan de sondage en grappes que dans celui d’un plan simple. D’autre part, notre plan de sondage comprend également une stratification. Laquelle, pour sa part, entraîne une diminution des erreurs standard. 05/08/2008 09:03:45 21 Méthodologie générale Prendre en compte la complexité du plan de sondage de l’enquête HBSC dans le calcul des erreurs standard nécessite la connaissance de l’effet plan. L’effet plan7 est le rapport de la variance d’une variable dans le cadre d’un plan de sondage « complexe » et de la variance de cette même variable dans le cadre d’un plan simple. Ainsi, il rend compte des effets du plan de sondage sur la précision des estimations. Nous avons calculé l’effet plan sur un certain nombre de variables [tableau I] et en avons déduit, sous plusieurs hypothèses8, les intervalles de confiance [tableau II] pour quelques proportions d’intérêt calculées par âge et par sexe. Comme ces intervalles ont été calculés pour des sous-groupes d’élèves par âge et par sexe, les estimations seront de meilleure précision dans le cas de proportions calculées sur tous les élèves ou uniquement par âge ou uniquement par sexe. Il convient de rappeler ici que le plan de sondage n’a aucun effet sur la valeur de la proportion estimée, mais seulement sur sa précision (c’est-à-dire son erreur standard et par conséquent sa variance et son intervalle de confiance). Dans les chapitres de ce rapport, aucun intervalle de confiance n’est donné. En revanche, l’effet du plan de sondage est pris en compte dans les modélisations (cf. infra). TERRAIN Préparation globale Une procédure d’information des responsables et d’implication des personnels de l’Éducation nationale à plusieurs niveaux a été retenue afin de garantir au mieux la faisabilité de l’enquête. Les services compétents du ministère de l’Éducation nationale (DGESCO et DEPP), informés des modalités de l’enquête et de son calendrier, ont donné leur accord. Les chefs d’établissements ont été avertis par voie hiérarchique MEP_SanteEleve.indd 21 de la classe tirée au sort9 dans leur établissement, ainsi que du nombre d’élèves du « bon âge » dans cette classe. À tous les niveaux, un dossier complet d’information a été fourni aux parties concernées. À l’issue de cette procédure, les chefs d’établissement ont transmis au service médical du rectorat de Toulouse une fiche récapitulative renseignée, visant à s’assurer que le nombre estimé d’élèves dans la classe tirée était bien valide (du fait des possibilités de changement entre la rentrée et le moment de l’enquête). L’enquête a été annulée dans les classes où l’effectif d’élèves du bon âge était inférieur à cinq. Dans le cas contraire, les chefs d’établissement ont distribué uniquement aux élèves concernés le formulaire destiné à informer les parents et à leur donner la possibilité de refuser la participation de leur enfant. Enquêteurs Une information complète a été adressée aux enquêteurs par voie hiérarchique. Chacun d’entre eux a ainsi été destinataire d’un « dossier enquêteur » comportant, outre la présentation de l’enquête et le formulaire d’autorisation parentale pour information, une série d’instructions permettant de conduire au mieux l’enquête en classe et notamment de répondre de manière standardisée aux demandes de clarification des élèves concernant telle ou telle question, ainsi qu’un texte à lire aux élèves au début de la passation. L’enquêteur a également reçu le nombre nécessaire de questionnaires et d’étiquettes de confidentialité pour la classe dont il était responsable ainsi qu’une enveloppe retour pré-affranchie. Enfin, était jointe une fiche 7. Ou « design effect » pour les Anglo-Saxons. 8. Effet plan moyen de 1,3 et taille d’échantillon (selon le sexe et l’âge) moyenne de 1 192. 9. Seuls 25 établissements ont eu 2 classes différentes tirées au sort chez eux ; 2 classes du même établissement ont été finalement enquêtées dans 14 cas seulement. 05/08/2008 09:03:45 22 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 synthétique (dite « fiche enquête classe ») destinée à identifier la classe, à compter les élèves absents et noter les motifs de leur absence (maladie, voyage scolaire, refus des parents ou de l’élève…), mais aussi à recueillir une appréciation plus globale des conditions de passation de l’enquête dans la classe. Dans leur grande majorité, les enquêteurs ont été des infirmièr(e)s ou des médecins de l’Éducation nationale (82,5 %). En cas d’impossibilité pour les personnels médicosociaux, des personnels de l’établissement ont été désignés conjointement par l’équipe HBSC et les chefs d’établissements. La notion d’anonymat et de respect de la confidentialité a été systématiquement rappelée lors des contacts. L’enquête HBSC a pu être effectuée en 2006 grâce à 732 enquêteurs (dont 61 binômes), dont les fonctions sont décrites dans le tableau suivant [tableau III] . La plupart des enquêteurs (ou binômes) ont procédé à la passation de l’enquête dans une seule classe (94,2 %), certains dans deux (5,5 %) voire trois (0,3 %) classes, selon leurs disponibilités et leur secteur. RETOUR Au total, 904 classes de 879 établissements ont été sollicitées. Parmi ces 904 classes, 15 ont refusé de participer à l’enquête ; 53 ont été écartées du fait d’effectifs d’élèves du bon âge inférieurs à 5 dans le niveau tiré au sort, 108 du fait de leur réponse trop tardive et 13 du fait d’impossibilités diverses [figure I]. L’enquête s’est donc finalement déroulée dans 701 établissements, et plus exactement dans 715 classes. Les « fiches enquête classe » ont notamment permis de calculer les taux de refus parentaux, de refus d’élèves et d’élèves absents au moment de l’enquête [tableau IV]. La majorité des commentaires portés sur ces fiches signalaient le sérieux des élèves et leur intérêt pour l’enquête, leur agitation ayant été TABLEAU III Fonction des enquêteurs Effectif Fréquence (%) Infirmiers, Infirmières 337 46,0 Médecins Assistants sociaux, Assistantes sociales Chefs d’établissement et adjoints Personnel de l’établissement (CPE, surveillants, administratifs, etc.) Divers Total 267 19 61 38 10 732 36,5 2,6 8,3 5,2 1,4 100 TABLEAU IV Répartition des élèves n’ayant pas participé à l’enquête selon le groupe d’âge et la raison (en %) 11 ans Refus parents Refus élèves Absences Total MEP_SanteEleve.indd 22 11,6 1,2 4,6 17,4 13 ans 15 ans 10,3 1,6 6,4 18,3 9,0 2,3 9,9 21,2 Total 10,4 1,7 6,9 18,9 05/08/2008 09:03:45 23 Méthodologie générale FIGURE 1 Constitution de l’échantillon HBSC France 2006 Population source 2 116 349 élèves échantillonnage Échantillon initial 10 434 élèves 53 ( 5,9 %) effectifs insuffisants 904 classes 15 (1,7 %) refus établissements 13 (1,4 %) impossibilités diverses 108 (11,9 %) non-réponses au 19/07/06 participation des établissements soit au total 189 (20,9 %) classes exclues Questionnaires envoyés 8 996 élèves 715 classes 932 (10,4 %) refus parentaux 149 (1,7 %) refus élèves 619 (6,9 %) absents participation des élèves soit au total 1700 (18,9 %) élèves n’ayant pas participé Élèves ayant participé n = 7 296 14 (0,2 %) questionnaires exclus exclusion des questionnaires mal remplis Questionnaires saisis n = 7 277 14 (0,2 %) élèves au sexe non renseigné nettoyage des données 109 (1,5 %) élèves hors critères d’âge 123 (1,7 %) élèves exlus Échantillon final n = 7 154 MEP_SanteEleve.indd 23 05/08/2008 09:03:45 24 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 rarement déplorée. Notons également que le plus fort absentéisme constaté à 15 ans est pour partie explicable par des grèves dans les lycées ayant eu lieu à la fin du printemps 2006. L’enquête s’est déroulée entre le 20 mars et le 20 juin 2006 (mars : 8,6 %, avril : 66,0 %, mai : 19,8 %, juin : 5,6 %). PROCÉDURES ET DÉMARCHE QUALITÉ Gestion du terrain L’équipe de pilotage de l’enquête HBSC appartenant à l’Éducation nationale, la gestion du terrain et les interactions avec les établissements en sont facilitées, ce qui nous semble un gage de transparence et de meilleure qualité des procédures d’enquête. Dans la mesure du possible, les opérations de gestion des envois, retour, contrôle et compostage des questionnaires ont été automatisées afin de minimiser les erreurs humaines de manipulation d’un grand nombre de documents. Enquête de satisfaction Des questionnaires de satisfaction et d’évaluation des procédures ont été envoyés à 665 établissements et 631 enquêteurs (classes ayant retourné les questionnaires élèves au 12 juin 2006). Finalement, 303 établissements et 276 enquêteurs ont renvoyé leur questionnaire de satisfaction (taux de réponse respectifs de 45,6 % et 43,7 %). Interrogés sur les documents d’accompagnement de la mise en place de l’enquête, les établissements comme les enquêteurs se déclarent satisfaits ou très satisfaits dans leur grande majorité, tant de la quantité d’informations reçues, que de leur clarté ou de leur intérêt [tableau V]. Concernant le dossier enquêteur, dans leur immense majorité, les enquêteurs ont été satisfaits ou très satisfaits de la quantité et la clarté des instructions destinées aux élèves, du texte qui leur a été lu et du guide destiné à permettre de répondre aux interrogations des élèves de manière standardisée [tableau VI]. Ce sont les instructions concernant la passation de l’enquête qui obtiennent les meilleures appréciations. TABLEAU V Opinion des établissements et des enquêteurs sur les documents de l’enquête Quantité informations Effectif Fréquence (%) Réponses des établissements Pas du tout satisfaisant Peu satisfaisant Satisfaisant Très satisfaisant Total Réponses des enquêteurs Pas du tout satisfaisant Peu satisfaisant Satisfaisant Très satisfaisant Total MEP_SanteEleve.indd 24 Effectif Clarté Fréquence (%) Effectif Intérêt Fréquence (%) 3 2 182 91 278 1,1 0,7 65,5 32,7 100,0 4 13 179 78 274 1,5 4,7 65,3 28,5 100,0 5 6 190 73 274 1,8 2,2 69,4 26,6 100,0 0 6 164 99 269 0,0 2,2 61,0 36,8 100,0 0 14 167 87 268 0,0 5,2 62,3 32,5 100,0 1 7 172 85 265 0,4 2,6 64,9 32,1 100,0 05/08/2008 09:03:45 25 Méthodologie générale TABLEAU VI Opinion des enquêteurs sur les éléments du dossier enquêteur Quantité informations Effectif Fréquence (%) Instructions 0 Pas du tout satisfaisant Peu satisfaisant 7 Satisfaisant 151 Très satisfaisant 112 Total 270 Texte de présentation aux élèves Pas du tout satisfaisant 0 Peu satisfaisant 9 Satisfaisant 155 Très satisfaisant 104 Total 268 Guide de réponse aux élèves Pas du tout satisfaisant 1 Peu satisfaisant 15 Satisfaisant 153 Très satisfaisant 93 Total 262 Clarté Fréquence (%) Effectif Intérêt Fréquence (%) 0,0 2,6 55,9 41,5 100,0 1 7 146 112 266 0,4 2,6 54,9 42,1 100,0 0,0 3,4 57,8 38,8 100,0 0 18 151 100 269 0,0 6,7 56,1 37,2 100,0 4 25 158 83 270 1,5 9,3 58,5 30,7 100,0 0,4 5,7 58,4 35,5 100,0 1 17 156 88 262 0,4 6,5 59,5 33,6 100,0 4 19 160 80 263 1,5 7,2 60,8 30,5 100,0 On notera que 35,6 % des établissements et 38,4 % des enquêteurs déclarent ne pas avoir fait passer l’enquête aux élèves n’ayant pas retourné la note d’information aux parents, allant de ce fait contre les consignes de consentement passif (validées par la Cnil10) et augmentant à tort le taux de refus parentaux. La présentation de cette procédure devra donc être clarifiée lors de la prochaine vague de l’enquête. Contrôle et validation des données De par son caractère international, l’enquête HBSC fait l’objet d’un contrôle et d’une validation centralisés des données de l’ensemble des pays participants. Le centre de gestion des données internationales (NSD à Bergen, Norvège) applique pour cela un programme standardisé de nettoyage des données. Ce dernier se fait en plusieurs étapes : recodage de certaines variables (notamment pour certaines non-réponses et MEP_SanteEleve.indd 25 Effectif certaines réponses incohérentes), création de nouvelles variables et exclusion standardisée des individus en dehors des bornes d’âge. Concernant les âges, la procédure est la suivante : dans un premier temps, exclusion de tous les élèves en dehors des bornes d’âge à un an (par exemple, pour les élèves du groupe d’âge des 11 ans : moins de 10 ans et demi ou plus de 12 ans et demi). Dans un deuxième temps, un tirage au sort permet de ramener à 90 % la part d’élèves dans les bornes d’âge à six mois (dans l’exemple : plus de 11 ans et moins de 12 ans). Il existe donc une tolérance limitée (10 %) concernant les enfants excédant les bornes d’âge de six mois. Les autres ont été éliminés du fichier de manière définitive. Pour compléter le nettoyage international des données, certaines variables ont fait l’objet de recodages. C’est notamment le cas pour les consommations de substances [tableau VII]. Les règles de recodage utilisées 10. Commission nationale de l’informatique et des libertés. 05/08/2008 09:03:45 26 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 TABLEAU VII Impact du recodage sur l’usage de tabac au cours de la vie nb de non consommateurs Avant recodage nb de consommateurs % de consommateurs nb de non consommateurs Après recodage nb de consommateurs % de consommateurs % d’augmentation dû au recodage sont celles adoptées dans de nombreuses enquêtes étrangères [4]. Si un élève déclare avoir consommé plus fréquemment au cours de l’année qu’au cours de la vie, cette réponse est recodée en « oui ». Il en va de même pour la consommation dans le mois et celle dans l’année ou dans la vie. Si un adolescent ne répond pas à une question sur sa consommation dans la vie mais répond positivement dans une période plus courte, il est reclassé en « consommateur dans la vie ». De même si un jeune donne un âge d’expérimentation à un produit mais ne déclare aucun usage ou ne répond pas à la question sur sa consommation au cours de la vie, il est reclassé en « consommateur dans la vie ». Pour l’alcool, ce même redressement du niveau d’expérimentation a été effectué à partir des questions renseignant les types d’alcool consommés. Pour le tabac, une question portant sur le nombre de cigarettes fumées au cours des trente derniers jours permet également de redresser la prévalence tabagique lorsque la réponse est manquante ou incohérente. CARACTÉRISTIQUES DE LA POPULATION Les caractéristiques de la population étudiée sont présentées dans les tableaux VIII à XIII en termes de nombre d’établissements, de classes puis d’élèves. MEP_SanteEleve.indd 26 11 ans 13 ans 163 688 2323 7% 190 2298 8% 16 % 1730 28 % 708 1711 29 % 3% 15 ans 1181 1041 53 % 1212 1012 55 % 3% Caractéristiques des établissements et des classes enquêtés Des données sur le secteur public/privé et le type d’établissement étaient disponibles pour la population entière (pour le second degré uniquement), aucune différence significative au seuil de 1 % n’a été observée entre la population entière et notre échantillon final. L’échantillon final a également été comparé à l’échantillon initial quant au type de commune, au statut public/privé, au classement en Zep11, à l’académie, au type d’établissement et de classe. L’échantillon final contient significativement moins d’écoles primaires (p = 0,005), de CM2 (p = 0,006) et d’établissements en communes rurales (p = 0,007). Ces résultats étaient attendus de par le manque d’informations pour le premier degré12, pour lequel le critère d’exclusion concernant le nombre d’élèves du bon âge par division n’a pas pu être appliqué lors du tirage mais seulement lors du terrain. Caractéristiques des élèves enquêtés L’échantillon français de 2006 comporte 7 154 élèves, dont 3 558 garçons (soit 49,7 %) 11. Zone d’éducation prioritaire. 12. En lien avec un mouvement social des directeurs d’école (cf. note 2). 05/08/2008 09:03:46 27 Méthodologie générale TABLEAU VIII Répartition des établissements enquêtés selon le type de commune d’implantation, le secteur et la zone d’éducation Effectif Type de commune d’implantation Rural Centre ville isolé Centre d’agglomération Banlieue d’agglomération Total Secteur Public Privé Total Zone d’éducation Non Zep Zep Total Fréquence (%) 86 12,3 92 303 220 701 13,1 43,2 31,4 100,0 552 149 701 78,7 21,3 100,0 618 83 701 88,2 11,8 100,0 TABLEAU IX Répartition des établissements enquêtés selon leur type Effectif École élémentaire Collège Lycée général et technologique Lycée professionnel Lycée polyvalent Total Fréquence (%) 110 15,7 505 72,1 47 17 22 701 6,7 2,4 3,1 100,0 TABLEAU X Répartition des classes enquêtées selon leur type CM2 6e * 5e * 4e * 3e * 2de générale et technologique 2de professionnelle Total Effectif Fréquence (%) 110 15,4 136 19,0 126 133 131 65 14 715 17,6 18,6 18,3 9,1 2,0 100,0 * Les classes Segpa sont regroupées avec les classes générales du même niveau. MEP_SanteEleve.indd 27 05/08/2008 09:03:46 28 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 TABLEAU XI Caractéristiques des trois groupes d’âge Effectif Fréquence (en %) Âge moyen (en années) Âge médian (en années) Écart-type (en années) Âge minimum (en années) * Âge maximum (en années) * 11 ans 13 ans 15 ans 2 501 2 427 2 226 35,0 33,9 31,1 11,59 11,58 0,31 10,58 12,50 13,60 13,58 0,30 12,58 14,50 15,58 15,58 0,31 14,58 16,50 * Seuls 10 % des élèves de chaque groupe d’âge (tirés au sort) sont compris dans un intervalle de plus de six mois et moins d’un an par rapport à l’âge de référence (par exemple, pour le groupe d’âge des 11 ans, moins de 10 ans et demi mais plus de 10 ans ou plus de 11 ans et demi mais moins de 12 ans). TABLEAU XII Répartition des élèves selon le groupe d’âge et le type d’établissement (effectif et % colonne) École élémentaire Collège Lycée général et technologique Lycée professionnel Lycée polyvalent Total 11 ans 13 ans 885 (35,4) 1 616 (64,6) 1 (0,0) 2 426 (100,0) 2 501 (100,0) 2 427 (100,0) 15 ans Total 1 177 (52,9) 674 (30,3) 105 (4,7) 270 (12,1) 2 226 (100,0) 886 (12,4) 5 219 (72,9) 674 (9,4) 105 (1,5) 270 (3,8) 7 154 (100,0) TABLEAU XIII Répartition des élèves selon le groupe d’âge et le type de classe (effectif et % colonne) CM2 6e * 5e * 4e * 3e * 2de générale et technologique 2de professionnelle Total e 11 ans 13 ans 885 (35,4) 1 555 (62,2) 59 (2,3) 2 (0,1) 1 (0,0) 116 (4,8) 820 (33,8) 1 459 (60,1) 31 (1,3) 2 501 (100,0) 2 427 (100,0) 15 ans Total 5 (0,2) 30 (1,4) 207 (9,3) 998 (44,8) 905 (40,7) 81 (3,6) 2 226 (100,0) 886 (12,4) 1 676 (23,4) 909 (12,7) 1 668 (23,3) 1 029 (14,4) 905 (12,7) 81 (1,1) 7 154 (100,0) e * Les Segpa, 4 d’aide et de soutien et 3 d’insertion sont regroupées avec leurs équivalents du système général. TABLEAU XIV Répartition des élèves selon le groupe d’âge et la situation scolaire (effectif et % colonne) En retard « À l’heure » En avance Total MEP_SanteEleve.indd 28 11 ans 13 ans 15 ans Total 372 (14,9) 2 025 (81,2) 98 (3,9) 2 495 (100,0) 598 (24,7) 1 747 (72,0) 81 (3,3) 2 426 (100,0) 894 (40,2) 1 288 (57,9) 42 (1,9) 2 224 (100,0) 1 864 (26,1) 5 060 (70,8) 221 (3,1) 7 145 (100,0) 05/08/2008 09:03:46 29 Méthodologie générale et 3 596 filles (soit 50,3 %). Les élèves interrogés se répartissent assez équitablement entre les trois classes d’âge, avec cependant une légère sur-représentation des plus jeunes au détriment des plus âgés dont nous avons signalé plus haut qu’elle pouvait pour une part être expliquée par la grève des lycéens observée au printemps 2006 [tableau XI]. La répartition des élèves de 13 et 15 ans dans l’échantillon selon le type de classe a été comparée avec son équivalent dans la population entière (seuil de significativité fixé à 1 %). Parmi les élèves de 13 ans, il y a significativement moins de 4e que dans la population totale (p < 0,001), en revanche il n’y a aucune différence significative pour les élèves de 15 ans. Afin de donner un meilleur reflet de la complexité et la spécificité du système scolaire de notre pays, nous avons créé une variable décrivant la situation scolaire de l’élève (en retard/« à l’heure »/en avance) en utilisant la définition de l’âge de l’Éducation nationale13. Notons que globalement, les résultats trouvés dans notre échantillon sont cohérents avec les données existantes. En effet, le RERS 200614 (p. 104) fait état de 64 % d’élèves de troisième « à l’heure » en 2005. ANALYSE STATISTIQUE DANS LE CADRE DES CHAPITRES Les analyses statistiques menées dans le cadre des différents chapitres de ce rapport présentent des points communs développés ci-après. Les associations entre variables ont essentiellement été testées par un test du Khi² de Pearson. Quand cela était nécessaire, d’autres tests statiques ont été effectués : un test exact de Fisher en cas d’effectifs théoriques inférieurs à 5, un test de Khi² de tendance linéaire en présence d’une relation plutôt linéaire avec le groupe d’âge (varia- MEP_SanteEleve.indd 29 tion à peu près constante entre 11 et 13 ans et entre 13 et 15 ans). Dans d’autres cas, des regroupements entre les deux groupes d’âge les plus proches ont été réalisés (on teste dès lors la différence de proportions entre 11 ans et 13-15 ans ou entre 11-13 ans et 15 ans). Le seuil de significativité a été fixé à 1 ‰ en raison de la taille de notre échantillon. Cependant, certaines tendances non significatives à ce seuil mais jugées importantes et trouvées significatives au seuil de 5 % ont parfois été présentées. Dans certains chapitres, des analyses multivariées ont été effectuées pour étudier les facteurs indépendamment associés à certains comportements. Il s’agit de modèles de régression logistique qui prennent en compte les caractéristiques du plan de sondage (stratification et tirage en grappes). Pour chacune de ces analyses, les variables introduites dans le modèle initial sont celles qui étaient significativement associées à la variable dépendante dans les analyses bivariées au seuil de 20 %. La sélection de modèle est effectuée par une procédure pasà-pas descendante avec un seuil de significativité de 5 %. Sauf mention contraire, les modèles sont ajustés sur le sexe, le groupe d’âge et le niveau socio-économique (échelle Fas), ces variables jouant, dans notre population, un rôle majeur dans la plupart des comportements étudiés. Les résultats des analyses multivariées sont présentés sous la forme d’odds ratio ajustés, avec leur intervalle de confiance à 95 %. 13. « L’âge d’un élève ou d’un étudiant est celui atteint au 1er janvier inclus dans l’année scolaire considérée » (RERS, 2007 p. 22). Donc, pour l’année scolaire 2005/2006, il s’agit de l’âge millésime en prenant 2005 comme année de référence. Un élève âgé de 10 ans au plus tard le 31/12/2005 (c’est-à-dire né en 1995) doit être en CM2 pour l’année scolaire 2005/2006 s’il est à l’heure, un élève de 11 ans en 6e, 12 ans en 5e, 13 ans en 4e, 14 ans en 3e et 15 ans en 2de. 14. Le Repères et références statistiques sur les enseignements la formation et la recherche (RERS) est l’ouvrage de référence qui apporte une information statistique détaillée sur tous les domaines de l’Éducation nationale. 05/08/2008 09:03:46 30 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 Enfin, dans la mesure du possible, un éclairage supplémentaire sera apporté aux données présentées, d’une part grâce à des comparaisons entre les résultats de la présente enquête et ceux des précédentes, particulièrement ceux de l’enquête 2002, plus directement comparable car nationale elle aussi [5, 6, 7], d’autre part grâce à des comparaisons avec les données internatio- Bibliographie [1] Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP). Repères et références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche. Édition 2006 (RERS 2006). 2006 : 367 p. [2] Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP). Repères et références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche. Édition 2007 (RERS 2007). 2007 : 416 p. [3] Roberts C., Currie C., Samdal O., Currie D., Smith R., Maes L. Measuring the health and health behaviours of adolescents through cross-national survey research: recent developments in the Health Behaviour in School-aged Children (HBSC) study. J Public Health. 2007 ; 15(3) : 179-186 (8). [4] Bless R. Inconsistences and non response. European Society for Social Research on Drugs (ESSD), 2th annual ESSD conference, 26 to 28 september 2002. Helsinki, Finland, 2002. [5] Chan Chee C., Baudier F., Dressen C., Arènes J. (dir.) Baromètre santé jeunes 94. Vanves : CFES, coll. Baromètres santé, 1997 : 148 p. MEP_SanteEleve.indd 30 nales [8, 9]. Notons que ces résultats sont à interpréter avec prudence du fait de différences potentielles dans la structure des échantillons. Afin d’éviter les répétitions, les références bibliographiques complètes concernant ces rapports ne sont citées que dans ce chapitre. [6] Godeau E., Dressen C., Navarro F. (dir.) Les années collège. Enquête santé HBSC 1998 auprès des 11-15 ans en France. Vanves : CFES, coll. Baromètres santé, 2000 : 118 p. [7] Godeau E., Grandjean H., Navarro F. (dir.) La santé des élèves de 11 à 15 ans en France/2002. Données françaises de l’enquête internationale Health Behaviour in School-aged Children (HBSC). Paris : Inpes, coll. Baromètres santé, 2005 : 284 p. [8] Currie C., Roberts C., Morgan A., Smith R., Settertobulte W., Samdal O., et al. (Eds.) Young people’s health in context. Health Behaviour in School-aged Children (HBSC) study : international report from the 2001-2002 survey. Copenhagen : WHO Regional Office for Europe, WHO Policy Series : HePCA n° 4, 2004. [9] Currie C., Nic Gabhainn S., Godeau E., Roberts C., Smith R., Currie D., et al. (Eds.) Inequalities in young people’s health : international report from the HBSC 2005/06 survey. Copenhagen : WHO Regional Office for Europe, WHO Policy Series : HePCA n° 5, 2008. 05/08/2008 09:03:46 MEP_SanteEleve.indd 31 05/08/2008 09:03:46 32 L’essentiel L’augmentation des inégalités de santé dans les pays développés constitue l’une des principales préoccupations de santé publique de ce début de XXIe siècle. Bien que l’impact des conditions de vie sur la santé soit plus controversé chez les adolescents que pour d’autres tranches d’âge, il importe d’être attentif à une éventuelle répercussion de la situation socio-économique des familles sur les comportements de santé et le bien-être des jeunes. Dans cette étude, l’évaluation du statut socio-économique, centrée sur le statut social et les revenus familiaux, repose sur des données déclaratives. Les paramètres mesurés concernent l’emploi des parents, la perception de la richesse familiale et, en raison des difficultés des élèves à rapporter le niveau de revenus de leur famille, sur des indices de privation matérielle et de prospérité familiale (logement, véhicules, biens de consommation). L’ensemble des analyses montre que les jeunes vivent majoritairement dans des milieux de niveau socio-économique intermédiaire ou élevé. Seuls 4,7 % des élèves vivent dans des familles où il n’existe aucun revenu provenant du travail. Dans plus de deux cas sur trois, les deux parents travaillent, avec cepen- MEP_SanteEleve.indd 32 dant une activité professionnelle qui concerne moins fréquemment les mères (74,6 % des mères sont professionnellement actives) que les pères (87,8 %). Néanmoins, la proportion des parents qui travaillent est en diminution par rapport à l’enquête de 2002, cette évolution étant particulièrement marquée pour les pères. La perception de la richesse familiale correspond à une donnée subjective qui, de fait, varie avec l’âge de l’élève répondant. En moyenne, deux tiers des élèves estiment leur famille financièrement « très » ou « plutôt à l’aise ». À l’opposé, les jeunes qui considèrent leur famille financièrement défavorisée sont 5,8 % à 11 ans et, en proportion, significativement plus nombreux à 15 ans (8,5 %). Concernant les indicateurs de prospérité familiale mesurés, dans leur grande majorité les élèves interrogés déclarent avoir une chambre pour eux seuls (84,8 % à 15 ans), disposer d’un ordinateur à la maison (92,0 %), être partis en vacances avec leur famille au moins une fois dans l’année précédente (85,5 %). Par ailleurs, ils déclarent que leur famille possède au moins un véhicule dans 96,4 % des cas. La combinaison de ces paramètres (Fas) montre une répartition des familles telle que 49,6 % se situent au niveau le plus élevé de l’échelle, 38,2 % au niveau intermédiaire et 12,2 % au niveau le plus bas. Cet indicateur place la France au 11e rang des pays ayant participé à l’enquête 2006, si l’on classe les pays de la plus faible (premier rang) à la plus forte (dernier rang) proportion des bas niveaux socioéconomiques à l’échelle Fas. Enfin, une question complémentaire explorait l’existence de situations de très bas niveaux socio-économiques puisqu’elle portait sur la fréquence de sensation de faim au moment d’aller à l’école ou au coucher, en rapportant explicitement cette situation à un manque de nourriture à la maison. Tous âges confondus, 4,3 % des jeunes déclarent être « toujours » ou « souvent » dans cette condition. Ces analyses montrent une évolution marquée depuis 2002 avec des catégories socio-économiques défavorisées proportionnellement en augmentation. Bien que l’exploration du statut socio-économique ne soit que très imparfaite et que nombre d’autres paramètres exercent une influence sur les comportements de santé, il convient de porter une attention vigilante à la santé des jeunes, en particulier des plus défavorisés. 05/08/2008 09:03:46 33 Statut socio-économique des familles Catherine Arnaud Hélène Grandjean INTRODUCTION L’augmentation des inégalités sociales de santé dans les pays développés constitue l’une des principales préoccupations de santé publique du XXIe siècle. De multiples travaux de recherche, en France comme à l’étranger, ont documenté l’impact du statut socio-économique de la famille sur la santé de l’enfant. Ils ont invariablement rapporté que les enfants vivant dans les milieux socio-économiques les plus défavorisés présentaient davantage de problèmes de santé comparativement aux enfants issus de classes plus favorisées, et ce quel que soit l’indicateur de santé retenu (mortalité, morbidité, santé perçue/déclarée, qualité de vie, etc.) [1-4]. Ces écarts s’expriment également par un recours inégal à la prévention et des trajectoires différenciées dans le parcours de soins. Chez l’adolescent, l’importance des déterminants socioéconomiques sur les disparités de santé est MEP_SanteEleve.indd 33 plus controversée [5-7]. En effet, la plupart des inégalités de santé qui se révèlent à des âges plus avancés reflètent des expositions accumulées tout au long de la vie (tabac, alimentation, expositions environnementales), qui ne s’expriment en général pas sous une forme pathologique dans cette tranche d’âge. En revanche, certaines études ont retrouvé une influence du statut socioéconomique sur les pathologies chroniques, en particulier les plus sévères, ce qui pourrait être une conséquence de désavantages sociaux présents dès le début de la vie [8, 9]. Dans son document stratégique Santé 21 : La Santé pour tous au 21e siècle [10], l’Organisation mondiale de la santé rappelle que la pauvreté constitue le principal facteur de risque en matière de santé. Or, 5 à 15 % des enfants âgés de moins de 16 ans vivent dans la pauvreté selon les standards des 05/08/2008 09:03:47 34 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 pays développés concernés [11] . On sait par ailleurs que les différences relatives entre statuts socio-économiques apparaissent plus pertinentes pour expliquer les disparités de santé observées que les différences absolues de conditions de vie. En effet, ce sont dans les pays où l’on observe une moindre équité dans la distribution des richesses que l’on retrouve les plus grandes inégalités de santé, quel que soit le niveau économique global du pays ou la part du budget de l’État consacré à la santé [12]. Dans l’enquête HBSC, il est donc important d’étudier les différences de statut socioéconomique des familles (y compris leurs évolutions dans le temps) car ce sont des déterminants primordiaux des comportements de santé et de la santé des jeunes mesurés dans cette enquête. Ce travail permettra également d’améliorer notre connaissance des mécanismes qui peuvent conduire à ces inégalités de santé. Ce chapitre présente les informations recueillies auprès des jeunes concernant le statut socio-économique de leur famille. MÉTHODES Dans l’enquête HBSC, différentes mesures du statut socio-économique centrées sur le statut social et les revenus familiaux sont enregistrées. De la même manière que dans les enquêtes précédentes, des informations sur l’emploi des parents et sur la perception de la richesse familiale, qui sont avant tout des mesures du statut social, ont été recueillies. Il était tout d’abord demandé aux adolescents de préciser la profession et le lieu de travail de leurs parents. Plus précisément, les questions étaient posées sous la forme suivante : « Ton père (ta mère) a-t-il (elle) un travail ? » « Oui/ Non/Je ne sais pas/Je n’ai pas de père (mère) ou ne le (la) vois pas ». « Si oui, indique dans quel type d’endroit il (elle) travaille et indique exactement le travail qu’il (elle) y fait ». Les réponses des élèves ont été codées en cinq classes selon une nomenclature de catégories socioprofessionnelles inspirée de celle utilisée en Angleterre, pertinente pour les comparaisons internationales de l’enquête HBSC. En outre, une vision synthétique du statut de l’emploi dans la famille était obtenue en combinant les informations sur le travail du père et de la mère : « aucun/un seul/les deux parents travaillent ». Un indicateur complémentaire mesurait la perception qu’avaient MEP_SanteEleve.indd 34 les jeunes de la position socio-économique de leur famille comparativement aux autres : « Dans quelle mesure penses-tu que ta famille est financièrement à l’aise ? ». Les réponses étaient recueillies en cinq catégories, de « très à l’aise » à « pas à l’aise du tout ». En raison des difficultés pour les jeunes de rapporter le niveau de revenus de leur famille [13] , une mesure alternative de l’aisance financière de la famille [14] leur a été proposée. Conceptuellement, les informations recueillies concernent des indices de privation matérielle et de prospérité familiale et interrogent les jeunes sur des indicateurs qu’ils connaissent : chambre personnelle pour l’élève dans le logement familial (« Est-ce que tu as une chambre pour toi tout(e) seul(e) ? » « Non/Oui »), existence d’une voiture (« Est-ce que ta famille a une voiture (ou une camionnette) ? » « Non/Oui, Une/Oui, Deux ou plus »), fréquence des voyages dans le cadre de vacances familiales (« Durant les douze derniers mois, combien de fois as-tu voyagé avec ta famille pour partir en vacances ? » « Jamais/Une fois/Deux fois/ Plus de deux fois ») et nombre d’ordinateurs possédés par la famille (« Combien d’ordinateurs ta famille possède-t-elle ? » « Aucun/ Un/Deux/Plus de deux »). Les informations 05/08/2008 09:03:47 35 Statut socio-économique des familles recueillies permettent de construire un indicateur synthétique dénommé la Family Affluence Scale [15] (Fas) à trois niveaux (bas, intermédiaire, élevé) [16]. Une dernière question avait pour objectif de mieux différencier les très bas niveaux socio-économiques. Il était en effet demandé aux élèves avec quelle fréquence il leur arrivait d’aller à l’école ou au lit en ayant faim par manque de nourriture à la maison. Plus précisément, la question et les propositions de réponse étaient les suivantes : « Certains jeunes vont à l’école ou au lit en ayant faim parce qu’il n’y a pas assez de nourriture à la maison. Tous les combien cela t’arrive-t-il ? » « Toujours/ Souvent/Parfois/Jamais ». Les analyses réalisées à partir de la précédente enquête HBSC ont montré que cet item n’était probablement pas pertinent comme mesure globale des très bas niveaux socio-économiques et de la pauvreté d’un pays stricto sensu. En revanche, au niveau individuel, cette question était notamment très associée aux perceptions négatives de la santé [17]. RÉSULTATS ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE DES PARENTS L’une des interrogations sur l’évaluation du statut socio-économique de la famille par des questionnaires remplis par des élèves est liée à leurs difficultés de restitution d’une information précise sur la profession exercée par leurs parents. Toutefois, dans notre enquête, seules 1,5 % des réponses se sont avérées totalement inexploitables. Cependant, compte tenu de l’imprécision avec laquelle les élèves peuvent, dans certains cas, rapporter les informations demandées et des difficultés de codage des catégories socioprofessionnelles selon l’Insee que cela entraîne, nous avons fait le choix de nous intéresser principalement aux niveaux extrêmes (catégories 1 et 5) et de présenter les niveaux intermédiaires regroupés (catégories 2 à 4). Au total et indépendamment de l’âge et du sexe, 4,7 % des jeunes vivent dans des familles où aucun des deux parents ne travaille. Les deux parents travaillent dans 67,0 % des cas et un seul parent dans 28,3 % des situations (uniquement le père 20,7 % ou uniquement la mère 7,6 %) [figure 1]. Globalement, la proportion de parents économiquement actifs a diminué en MEP_SanteEleve.indd 35 quatre ans, cette diminution étant particulièrement importante pour les pères (95,0 % en 2002 et 87,8 % en 2006). L’activité professionnelle reste, comme en 2002, inférieure chez les femmes : 74,6 % des mères sont professionnellement actives (75,4 % en 2002). Pour les parents qui travaillent, la répartition en catégories socioprofessionnelles définies par l’Insee selon les informations données par les élèves est possible pour 78,4 % des pères et 65,2 % des mères [tableau I]. FIGURE 1 Travail des parents, en fonction de l’âge (en %) 100 % 3,6 5,1 5,4 80 % 26,8 28,9 29,3 69,6 66,0 65,3 11 ans 13 ans 60 % 40 % 20 % 0% Les deux parents Un seul parent 15 ans Aucun 05/08/2008 09:03:47 36 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 TABLEAU I Catégories socioprofessionnelles des parents Catégories socioprofessionnelles 1 : élevées 2-4 : intermédiaires 5 : basses Comparativement à l’enquête de 2002, la proportion des parents exerçant une profession correspondant à la catégorie socioprofessionnelle la plus basse a largement augmenté, ce taux étant multiplié par 1,5 pour les pères (23,9 % vs 16,0 % en 2002) et par 2 pour les mères (32,5 % vs 16.9 % en 2002). Il semble par ailleurs que le fossé entre les hauts et les bas revenus, évalués ici par les catégories socioprofessionnelles, se soit élargi entre 2002 et 2006, surtout pour les mères des jeunes interrogés, proportionnellement plus nombreuses dans la plus haute catégorie socioprofessionnelle en 2006 (9,4 %) qu’en 2002 (5,9 %) au détriment des catégories intermédiaires. Père (%) Mère (%) 9,7 66,4 23,9 9,3 58,2 32,5 PERCEPTION DE LA RICHESSE FAMILIALE En moyenne deux élèves sur trois estiment que leur famille est « très à l’aise » ou « plutôt à l’aise » (65,4 %) et un élève sur quatre (27,7 %) qu’elle est « moyennement à l’aise » [figure 2]. Au total, 7 % d’entre eux considèrent leur famille « très peu » ou « pas du tout à l’aise », proportion en augmentation de deux points depuis 2002. On remarque qu’il existe une augmentation significative avec l’âge de la proportion de jeunes qui considèrent leur famille financièrement défavorisée. Ceux qui estiment leur famille « très peu » ou « pas du tout à FIGURE 2 Aisance financière de la famille, en fonction de l’âge (en %) 60 % 50,8 48,6 50 % 45,6 40 % 36,5 30 % 27,1 25,6 20,1 20 % 15,4 9,3 10 % 1,7 6,8 5,4 4,0 1,8 1,3 0% MEP_SanteEleve.indd 36 15 ans 13 ans 11 ans Pas du tout à l’aise Très peu à l’aise Moyennement à l’aise Plutôt à l’aise Très à l’aise 05/08/2008 09:03:47 37 Statut socio-économique des familles l’aise » représentent 5,8 %, 6,7 % et 8,5 % de la population étudiée, respectivement à 11, 13 et 15 ans. INDICATEURS DE PROSPÉRITÉ FAMILIALE FIGURE 3 Fas (Family Affluence Scale), en fonction de l’âge (en %) 100 % 12,0 12,6 12,2 38,5 36,4 39,7 49,5 51,0 48,1 80 % Dans leur grande majorité, aussi bien les filles que les garçons déclarent avoir une chambre pour eux seuls. Ils sont significativement plus nombreux à pouvoir en disposer à 15 ans (84,8 %) qu’à 11 ans (77,5 %). Parmi les élèves interrogés, 96,4 % indiquent que leur famille possède au moins une voiture, 68,3 % des familles en possédant deux ou plus. Au total, 85,5 % des élèves déclarent être partis en vacances avec leur famille au moins une fois durant les douze derniers mois. Globalement, plus de neuf jeunes sur dix déclarent avoir au moins un ordinateur à leur disposition à la maison. Cette proportion ne varie pas avec l’âge. Elle est en revanche en forte augmentation depuis la précédente enquête (92 % en 2006 vs 82 % en 2002). Dans notre population, l’analyse de l’indicateur synthétique construit à partir de ces quatre items montre que, quel que soit l’âge, 12,3 % des familles se situent au plus bas niveau de l’échelle Fas. Elles étaient 16 % en 2002. À l’opposé, la moitié des familles se situent au niveau le plus élevé de la Fas. Le graphique suivant [figure 3] donne la répartition des réponses à l’échelle Fas selon l’âge. TRÈS BAS NIVEAUX SOCIO-ÉCONOMIQUES Tous âges confondus, 4,3 % de jeunes, filles et garçons, déclarent aller régulièrement « à l’école ou au lit en ayant faim parce qu’il 60 % 40 % 20 % 0% 11 ans Fas 3 (élevé) 13 ans Fas 2 (intermédiaire) 15 ans Fas 1 (bas) n’y a pas assez de nourriture à la maison » : « toujours » (0,9 %) ou « souvent » (3,5 %). Cette fréquence a plus que doublé depuis la précédente enquête de 2002. Il n’est pas surprenant que ce paramètre soit très lié aux autres indicateurs économiques mesurés, les élèves vivant dans des familles économiquement défavorisées étant plus nombreux à déclarer ces situations. En effet, 6,9 % des jeunes dont aucun des deux parents ne travaille, 7,0 % de ceux issus de familles classées dans le plus bas niveau à l’échelle Fas et 9,9 % des jeunes qui estiment que leur famille est « très peu » ou « pas du tout financièrement à l’aise » ont déclaré avoir déjà eu faim en raison d’un manque de nourriture, proportions supérieures à celles retrouvées chez les élèves dont les deux parents travaillent (4,2 %) ou vivant dans des familles relativement aisées (niveau 3 de l’échelle Fas : 3,8 % et familles financièrement perçues « très » ou « plutôt à l’aise » : 3,5 %). DISCUSSION Dans de nombreux pays, l’augmentation des inégalités socio-économiques observée MEP_SanteEleve.indd 37 ces dernières décennies a modifié les conditions de vie d’un grand nombre d’enfants et 05/08/2008 09:03:47 38 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 d’adolescents. La France ne semble pas échapper à ces évolutions, nos résultats en témoignent. En effet, si l’on s’appuie sur les déclarations des élèves, les groupes socioéconomiques les plus bas ont proportionnellement fortement augmenté depuis la précédente enquête HBSC en 2002, principalement au détriment des catégories intermédiaires. Ces résultats sont retrouvés pour tous les indicateurs étudiés : la proportion de parents économiquement actifs a fortement diminué en quatre ans (moins dix points pour les pères), et pour les pères qui travaillent, on retrouve une augmentation de 50 % de la proportion de ceux qui sont dans les catégories d’emploi les plus basses ; une augmentation de deux points de la proportion des familles financièrement très défavorisées selon l’appréciation des élèves ; un doublement de la fréquence des jeunes qui déclarent un manque fréquent de nourriture suffisante à la maison. Le seul indicateur qui ne suive pas cette tendance est la Family Affluence Scale établie à partir d’indicateurs objectifs de prospérité matérielle familiale. Les changements rapides des profils de consommations (par exemple la forte augmentation du taux d’équipement des familles en ordinateurs entre 2002 et 2006) et des habitudes de vie des adolescents expliquent probablement le décalage vers le haut (en moyenne de 4 %) des catégories de cette échelle. Il est souvent difficile de comparer les indicateurs de statut socio-économique entre différents pays. Dans l’enquête HBSC, il existe notamment une absence d’homogénéité des modalités de classement des professions. Les données de la Fas en revanche permettent d’illustrer les différents schémas d’inégalités de santé et de comparer les pays participants. La situation de la France par rapport aux autres pays de l’enquête n’a quasiment pas varié entre les deux enquêtes : 10e rang en 2002 et 11e en 2006, quand on classe les pays de la plus faible à la plus forte proportion des bas niveaux à l’échelle Fas. La MEP_SanteEleve.indd 38 pertinence de ces comparaisons a été soulignée par la forte corrélation de cet indicateur au niveau national avec différents indicateurs macro-économiques et de santé des populations [18]. La corrélation est cependant bien moindre avec d’autres indicateurs socio-économiques clés, comme le travail du père (de l’ordre de 0.3 sur les données internationales et françaises 2006). Ces valeurs semblent indiquer qu’il est nécessaire de disposer d’indicateurs complémentaires pour étudier au niveau international les inégalités socio-économiques et leurs relations avec la santé des adolescents. La proportion de parents économiquement actifs pourrait constituer un indicateur intéressant pour ces comparaisons. Par ailleurs, cette échelle, qui mesure la prospérité matérielle familiale, n’explore pas certains aspects des biens familiaux (par exemple, qualité du logement, chauffage, alimentation, etc.), qui ont des effets physiologiques plus directs sur la santé. La tendance à la dégradation des différents indicateurs de statut socio-économique des familles rapportée ici doit conduire à s’interroger sur leur retentissement potentiel sur la santé des adolescents et sur leurs comportements de santé. Dans cette tranche d’âge, il semble en effet que le statut socio-économique de la famille soit nettement lié aux indicateurs de santé, pour lesquels la culture et les habitudes familiales peuvent avoir une influence dès le plus jeune âge (santé perçue, croissance, obésité), mais qu’il soit moins fortement lié à certains comportements (tels que la consommation de tabac) sur lesquels les normes des pairs et la désirabilité sociale exercent une influence très puissante [19]. Dans l’ensemble, comme le montrent les différents chapitres de cet ouvrage, les indicateurs de santé des adolescents sont restés stables depuis la dernière enquête. Des analyses par sous-groupes seront cependant intéressantes à envisager. 05/08/2008 09:03:47 39 Statut socio-économique des familles Bibliographie [1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] [9] [10] Marmot M. Social determinants of health inequalities. Lancet 2005, 365 :1099-1104. Reading R. Poverty and the health of children and adolescents. Arch Dis Child 1997, 76 :463-467. Von Rueden U., Gosch A., Rajmil L., Bisegger C., RavensSieberer U. Socioeconomic determinants of health related quality of life in childhood and adolescence : results from a European study. J Epidemiol Community Health 2006, 60 :130-135. Starfield B., Robertson J., Riley A.W. Social class gradients and health in childhood. Ambul Pediatr 2002, 2 :238-246. Chen E., Martin A.D., Matthews K.A. Socioeconomic status and health : do gradients differ within childhood and adolescence ? Soc Sci Med 2006, 62 :2161-2170. Due P., Lynch J., Holstein B., Modvig J. 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Des relations positives au sein de la famille sont fortement corrélées à un niveau de bien-être et d’estime de soi élevé, une moindre fréquence des comportements à risque et une meilleure adaptation au milieu scolaire. Les questions posées dans l’enquête HBSC avaient pour objectif de définir le cadre de vie des élèves interrogés. Ainsi, leurs réponses sont susceptibles d’éclairer notre connaissance sur leur santé et leurs comportements de santé. Les questions sur la structure et la composition de la famille faisaient explicitement état de la diversité des situations familiales que peuvent rencontrer les jeunes dans leurs vies. Près des trois quarts des élèves interrogés vivent dans une famille traditionnelle, 14,4 % dans MEP_SanteEleve.indd 40 une famille monoparentale avec l’un ou l’autre des parents biologiques et 10,8 % dans une famille recomposée, les autres situations restant exceptionnelles. Très majoritairement, les élèves déclarent vivre tout le temps ou la plupart du temps à un seul endroit. Environ la moitié seulement de ceux qui ne vivent pas simultanément avec leurs deux parents vivent alternativement dans deux logements différents. La composition de la famille est fort logiquement dépendante de sa structure, les familles les plus nombreuses correspondant aux familles recomposées et à l’opposé, les enfants uniques vivant plus fréquemment dans des familles monoparentales. Au total, 10,1 % des élèves vivent uniquement avec des adultes, sans frères ni sœurs à la maison. Pour explorer la qualité de la communication dans la famille, il était demandé aux jeunes de s’exprimer sur la facilité avec laquelle ils pouvaient parler de leurs véritables préoccupations. Dans plus de trois cas sur quatre, ce dialogue est jugé facile ou très facile avec les adultes de la communauté familiale. Cependant, cette proportion diminue avec l’âge, diminution affectant plus le dialogue avec le père que celui avec la mère, qui reste l’interlocutrice privilégiée. Dans les familles recomposées, le dialogue est jugé facile avec les beauxparents dans presque la moitié des cas. La présence d’interlocuteurs « supplémentaires » ne semble pas affecter le dialogue avec les parents. Enfin, dans tous les groupes d’âge, les garçons plus que les filles rapportent une plus grande facilité de communication avec les adultes. Pour les élèves qui ont au moins un frère ou une sœur, le dialogue est jugé plus facile avec une sœur aînée (71,3 %) qu’avec un frère aîné (57,2 %). Si les garçons parlent indifféremment avec leur(s) frère(s) ou sœur(s), en revanche, les filles déclarent parler des choses qui les préoccupent plus fréquemment avec leur(s) sœur(s) qu’avec leur(s) frère(s). 05/08/2008 09:03:48 41 Structure familiale et relations dans la famille Catherine Arnaud Hélène Grandjeau INTRODUCTION Si la famille constitue un cadre essentiel pour le développement physique, social et émotionnel de l’enfant, elle continue à jouer un rôle primordial à l’adolescence. En effet, la qualité des relations des enfants devenus adolescents avec leurs parents influe fortement sur leur degré d’intégration sociale et leur bien-être [1] . Dans cette période d’incertitude qu’est souvent l’adolescence, les jeunes font l’expérience d’une indépendance croissante mais sans nécessairement briser tous les liens avec leurs parents [2] . La grande majorité continue d’avoir le sentiment de faire partie de la famille et d’en partager bon nombre de valeurs et les parents restent pour eux une importante source de soutien au cours de cette période. Au cours du XXe siècle, l’évolution de la société a radicalement modifié la vie dans la famille. De nouvelles formes familiales sont apparues. Si la structure familiale tradition- MEP_SanteEleve.indd 41 nelle est encore prédominante en Europe et en Amérique du Nord, il existe de très importantes différences entre pays, notamment en termes de proportion de jeunes qui vivent soit avec un seul parent soit dans des familles reconstituées à des degrés divers [3]. La France connait les mêmes grandes tendances [4]. La définition de la famille s’y est élargie. Du fait de ruptures d’unions plus fréquentes, les familles monoparentales sont plus nombreuses. Les remises en couple sont aussi plus courantes, ce qui augmente le nombre de familles recomposées. Ainsi, de plus en plus de jeunes sont amenés à vivre avec d’autres adultes que leurs deux parents biologiques. De nombreux travaux de recherche ont porté sur l’effet de la structure familiale et des changements de la composition de la famille sur le bien-être des enfants [5, 6]. Si la plupart de ces études rapportent que les adolescents vivant dans des familles monoparen- 05/08/2008 09:03:48 42 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 tales ou des familles recomposées ont un bien-être émotionnel diminué comparativement à ceux qui vivent dans des familles traditionnelles, la compréhension de l’effet de ces changements familiaux sur la santé et les comportements des jeunes reste incomplète [7]. De plus, la qualité des relations à l’intérieur de la famille apparaît fortement corrélée aux paramètres de santé. Des relations positives avec les parents et une communication facile, en particulier avec la mère, sont associées à une augmentation des sentiments de bien-être et d’estime de soi [8, 9], à une diminution de la fréquence des comportements à risque pour la santé [10-12] et à une meilleure adaptation au milieu scolaire [13]. Les relations des pères avec leurs enfants sont quantitativement et qualitativement différentes, généralement plus enjouées et/ou physiques, les pères développant plus volontiers l’esprit de compétitivité et d’indépendance (cf. rapport HBSC international 2002). Plusieurs travaux ont souligné l’importance de la qualité de la relation avec le père quand celui-ci ne réside pas dans la maison principale [14], notamment pour les garçons et les plus jeunes. MÉTHODES Les questions de l’enquête HBSC exploraient les problématiques de la structure familiale d’une part, et de la nature et de la qualité des relations dans la famille d’autre part. Compte tenu des évolutions de la structure familiale évoquées plus haut, les questions étaient précédées du texte suivant explicitant, notamment pour les plus jeunes, la diversité des situations. « Toutes les familles sont différentes (par exemple, tout le monde ne vit pas avec ses deux parents, certains ne vivent qu’avec un seul parent, d’autres ont deux maisons ou vivent dans deux familles) et nous aimerions avoir des informations sur la tienne ». Afin de permettre aux élèves vivant dans des situations complexes de les décrire au mieux, les informations étaient successivement demandées pour la « maison où tu vis tout le temps ou la plupart du temps » puis pour « l’autre famille ou maison, comme dans le cas de parents divorcés ou séparés ». Les questions étaient libellées de la manière suivante : « Coche les cases des personnes qui y vivent avec toi » avec comme possibilités de réponses pour les « Adultes : Mère/Père/ Belle-mère (partenaire, copine ou amie du père)/Beau-père (partenaire, copain ou ami de la mère)/Grand-mère/Grand-père/Je vis dans MEP_SanteEleve.indd 42 une famille de placement ou dans un foyer/Je vis avec quelqu’un d’autre ou dans un autre endroit. Précise. » et pour les « Enfants : dis le nombre de frères et sœurs qui vivent dans cette maison (compte aussi tes demi-frères ou sœurs, les autres enfants de tes parents, les enfants adoptifs). Écris zéro (0) si tu n’en as pas. Combien de frères ?/Combien de sœurs ? » Ainsi, la plupart des types de situations familiales (vivre dans une famille monoparentale, avec l’un ou l’autre parent biologique, ou dans une famille reconstituée avec l’un des deux parents biologiques et son/sa partenaire ou son conjoint/sa conjointe) ont pu être prises en compte. Si la vie de l’élève était partagée entre deux endroits, le temps passé dans « l’autre famille/maison » devait être indiqué : « Tous les combien y habitestu ? » « La moitié du temps/Régulièrement mais moins de la moitié du temps/Parfois/ Presque jamais1. » La deuxième série de questions était relative à la communication dans la famille. Il était demandé aux élèves s’il leur était « facile 1. Signalons que les enquêteurs avaient à leur disposition des explications standardisées à fournir aux enfants à propos de ces questions, notamment pour les élèves les plus jeunes et non concernés par ce type de situation. 05/08/2008 09:03:48 43 Structure familiale et relations dans la famille ou non de parler des choses qui [les] préoccupent vraiment (des choses importantes, graves, etc.) avec les personnes suivantes ». La liste des personnes proposées était : Père/Beaupère (partenaire, copain ou ami de la mère)/ Mère/Belle-mère (partenaire, copine ou amie du père)/Frère(s) aîné(s)/Sœur(s) aînée(s) avec comme possibilités de réponses : « Je n’ai ou ne vois pas cette personne/Très difficile/ Difficile/Facile/Très facile ». RÉSULTATS STRUCTURE FAMILIALE Sur l’ensemble de notre population, 73,4 % des élèves vivent avec leurs deux parents, 14,4 % dans une famille monoparentale et 10,8 % dans une famille recomposée, les autres configurations étant tout à fait minoritaires (1,4 %) [figure 1]. Cette répartition varie peu avec l’âge. On note toutefois une proportion légèrement plus élevée de familles monoparentales ou recomposées à 15 ans (27,0 %) comparativement à 11 ans (23,2 % ; p < 0.01), au détriment des familles traditionnelles. Très majoritairement, les élèves interrogés déclarent vivre tout le temps ou la plupart du temps dans une seule maison. En effet, 13 % de l’ensemble, soit environ la moitié de ceux qui ne vivent pas avec leurs deux parents, vivent alternativement dans deux endroits. Parmi ceux-ci, 12,2 % ont déclaré vivre la moitié du temps dans « l’autre maison », 35,3 % y vivre régulièrement mais moins de la moitié du temps, 28,5 % parfois et 24,0 % presque jamais. Pour ce qui concerne la fratrie, au total 10,1 % des élèves vivent sans frères ni sœurs à la maison. Comme on pouvait s’y attendre, la composition des familles est très dépendante de la structure familiale [tableau I]. Ainsi, les élèves interrogés n’ont ni frère ni sœur dans 8,2 % des familles traditionnelles et deux fois plus souvent dans les familles monoparentales (17,8 %). Fort logiquement encore, les familles de plus grande taille FIGURE 1 Structure familiale (en %) 1,4 10,8 14,4 73,4 Famille monoparentale Autres Famille recomposée Famille traditionnelle TABLEAU I Taille de la fratrie en fonction du type de structure familiale (en %) Enfant unique Famille traditionnelle (n = 5 107) Famille monoparentale (n = 990) Famille recomposée (n = 737) Autre (n = 97) Total (n = 6 931 MEP_SanteEleve.indd 43 8,2 17,8 11,4 17,5 10,1 Taille de la fratrie Un frère Deux frères ou une sœur ou sœurs 40,6 39,0 31,3 22,7 39,1 31,2 24,3 28,2 22,7 29,8 Trois ou plus frères ou sœurs 20,0 18,9 29,1 37,1 21,0 05/08/2008 09:03:48 44 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 (quatre enfants et plus) sont plus fréquentes parmi les familles recomposées (29,1 % vs 20,0 % dans les familles traditionnelles). Par rapport à l’enquête HBSC de 2002, on observe une légère diminution de la proportion de familles traditionnelles (73,4 % en 2006 vs 78,6 % en 2002). La taille des fratries n’a en revanche globalement pas varié : 10,1 % des jeunes déclarent vivre uniquement avec des adultes dans les deux enquêtes. COMMUNICATION DANS LA FAMILLE La proportion d’élèves ayant répondu qu’ils « n’avaient pas ou ne voyaient pas » l’un de leurs parents est plus importante pour les pères (8,5 %) que pour les mères (3,0 %) ; 108 jeunes (1,6 % du total des élèves interrogés) n’ont ou ne voient ni leur mère ni leur père. Dans l’ensemble, la communication dans la famille est jugée majoritairement « facile » ou « très facile » : dans 77,0 % des cas avec un adulte (quel qu’il soit, y compris les beauxparents le cas échéant) et dans 57,6 % des cas avec un frère ou une sœur ainée quand ils en ont. La qualité de la communication avec les proches est toutefois très dépendante à la fois de l’âge et du sexe, que ce soit avec les parents biologiques [figure 2] ou avec les beaux-parents [figure 3] pour ceux qui vivent dans des familles recomposées. Nous considérons ici qu’il y a communication plutôt facile lorsque l’élève a répondu pouvoir « facilement » ou « très facilement » « parler de choses qui [le] préoccupent vraiment ». Globalement, la fréquence de communication plutôt facile diminue régulièrement avec l’âge : les élèves sont en effet 85,9 % à communiquer plutôt facilement avec un au moins de leurs parents biologiques à 11 ans, 81,4 % à 13 ans et seule- FIGURE 2 Proportion de jeunes ayant une communication « facile » ou « très facile » avec leurs parents biologiques, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 100 % 80 % 13,4 14,9 14,3 5,6 5,1 6,9 22,6 20,5 4,2 8,2 31,8 16,9 22,7 4,7 33,0 60 % 25,3 40,4 38,6 40 % 64,1 47,0 56,1 46,0 20 % 32,8 24,8 0% Garçons Filles Garçons 11 ans Père et mère MEP_SanteEleve.indd 44 Filles 13 ans Mère seulement Garçons Filles 15 ans Père seulement Ni père ni mère 05/08/2008 09:03:48 45 Structure familiale et relations dans la famille FIGURE 3 Proportion de jeunes ayant une communication « facile » ou « très facile » avec leurs beaux-parents, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 70 % 61,1 60 % 57,2 53,8 52,1 50 % 45,8 44,8 42,9 42,2 41,1 39,8 37,9 40 % 30 % 26,8 20 % 10 % 0% Garçons Filles Garçons 11 ans Belle-mère ment 73,9 % à 15 ans. Cette diminution avec l’âge affecte davantage le dialogue avec le père (dialogue plutôt facile pour 62,9 % des 11 ans et pour 43,6 % des 15 ans) que celui avec la mère (dialogue plutôt facile pour 80,4 % des 11 ans et 66,2 % des 15 ans). Dans l’ensemble, les garçons communiquent facilement plus fréquemment que les filles, que ce soit avec leur père (56,3 % des garçons de 15 ans vs 30,9 % des filles du même âge) ou avec leur mère (70,9 % des garçons de 15 ans vs 61,4 % des filles du même âge). Dans le cas de familles recomposées, la communication avec les beaux-parents est jugée « facile » ou « très facile » dans environ 47 % des cas [figure 3]. La présence de beaux-parents ne modifie pas la communication avec les parents biologiques : parmi les jeunes vivant en familles recomposées, 70,1 % communiquent facilement avec MEP_SanteEleve.indd 45 Filles 13 ans Garçons Filles 15 ans Beau-père leur mère et 53,5 % avec leur père. Dans les familles traditionnelles, ils sont respectivement 75,3 % (dialogue facile avec la mère) et 53,5 % (dialogue facile avec le père). De manière générale, la qualité du dialogue avec les adultes n’est pas significativement modifiée par la composition et les conditions de vie familiales. En effet, 76,9 % des jeunes interrogés vivant dans des familles traditionnelles et 81,3 % des jeunes vivant en familles recomposées déclarent parler facilement à au moins un adulte. Pour les jeunes qui ont des frères et sœurs, le dialogue est plus facile avec la sœur aînée (71,3 %) qu’avec le frère aîné (57,2 %). Globalement, ces réponses ne varient pas avec l’âge. Les garçons parlent aussi facilement à une sœur qu’à un frère aîné (69,5 %) ; par contre, les filles parlent plus facilement avec leur(s) sœur(s) aînée(s) (72,6 %) qu’avec leur(s) frère(s) (44,8 %) aîné(s). 05/08/2008 09:03:48 46 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 DISCUSSION Dans notre échantillon, près de trois quarts des élèves vivent avec leurs deux parents biologiques. Ce pourcentage situe la France dans la moyenne des pays participant à l’enquête HBSC 2006. Cependant, les écarts en Europe sont conséquents : plus de 90 % des élèves de Macédoine vivent dans des familles traditionnelles alors qu’à l’opposé, moins de six élèves sur dix vivent avec leurs deux parents naturels en Roumanie (57,6 %), aux États-Unis (56,9 %) et au Groenland (53,3 %). Ces disparités géographiques reflètent vraisemblablement l’influence de facteurs culturels. Nous avons observé une proportion un peu plus grande de familles monoparentales, comparativement à l’enquête précédemment réalisée en France en 2002 (14,4 % vs 11,0 %). Les enfants vivant dans ces familles ne constituent probablement pas une population homogène en termes de fonctionnement psychosocial ; cependant il est classique de considérer que l’expérience des conflits parentaux vécue par les jeunes peut avoir des répercussions psychosociales, y compris longtemps après la dissolution du couple [15]. Ces relations mériteraient d’être explorées, en particulier chez les filles et chez les élèves de 15 ans qui déclarent le plus de difficulté de communication avec les adultes qui les entourent, même si l’on peut supposer que la perception d’une moindre facilité à communiquer avec ses parents ou d’autres adultes fait partie du processus de distanciation en cours d’installation à cet âge. Quelle que soit la configuration de vie des jeunes, les parents constituent la plus MEP_SanteEleve.indd 46 importante source de soutien social durant les premières années de l’adolescence. La qualité de la communication avec les parents et leur capacité à comprendre les problèmes et les préoccupations des adolescents ont des effets régulateurs importants sur la santé physique et psychologique de ces derniers. Même si la majorité des jeunes rapportent une facilité de communication familiale, la figure 2 montre clairement que les proportions d’élèves qui trouvent « facile » ou « très facile » de discuter avec leurs parents des choses qui les préoccupent vraiment diminuent régulièrement avec l’âge, cette diminution étant particulièrement sensible pour le père. Dans tous les pays participant à l’enquête HBSC et dans tous les groupes d’âge, les garçons plus que les filles rapportent une plus grande facilité de communication avec leur père. Les différences selon le sexe sont moins marquées concernant la facilité de communication avec les mères, qui restent dans les familles l’interlocutrice privilégiée. En tout état de cause, il convient de rappeler que ce n’est pas tant pour ellesmêmes que ces questions sur la composition de la famille et la qualité des relations entre enfants et parents sont présentées ici. Ces données servent plutôt à définir le cadre de vie des élèves interrogés dans notre enquête et elles permettent d’analyser plus en profondeur les liens entre cet aspect contextuel et la santé des enfants et des adolescents. 05/08/2008 09:03:49 47 Structure familiale et relations dans la famille Bibliographie [1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] Collins W., Steinberg L. Adolescent development in interpersonal context. In W Damon & N Eisenberg (Eds.), Handbook of child psychology : Vol 4, Socioemotional processes (pp 1003-1067), New York : Wiley, 2006. Collins W., Laursen B. 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Appréhender la nature et la qualité des relations avec le groupe des pairs et la complexité des interactions en jeu conduit à une meilleure compréhension des déterminants des comportements de santé des jeunes, sans toutefois que l’on puisse affirmer si ces comportements sont essentiellement initiés par l’appartenance au groupe, ou si à l’opposé les jeunes choisissent prioritairement un groupe prônant des attitudes similaires aux leurs. Les analyses réalisées ici ont pour objet de quantifier le degré d’exposition à l’influence des pairs. Dans notre population, les jeunes interrogés sont entourés d’amis. Seule une très faible minorité (moins de 1 %) affirme n’avoir aucun véritable ami, que ce soit du même sexe ou du sexe opposé. Plus de neuf élèves MEP_SanteEleve.indd 48 sur dix déclarent trois amis ou plus. Le temps passé avec eux augmente significativement avec l’âge et il est plus important chez les garçons que chez les filles, que ce temps se situe immédiatement après l’école (mesure vraisemblable des occasions d’activité physique, qu’elles soient organisées ou non) ou en soirée (mesure rapportant plutôt des loisirs moins actifs, voire moins structurés, et pour une partie d’entre eux plus « à risque »). Plus d’un tiers des garçons (35,6 %) et plus d’une fille sur quatre (26,5 %) disent passer du temps après la classe avec leurs amis au moins quatre jours par semaine. Par ailleurs, 16,2 % des garçons et 8,4 % des filles déclarent passer au moins quatre soirées par semaine avec leurs ami(e)s. Les échanges avec les pairs, par téléphone, textos ou Internet, sont également d’autant plus fréquents que l’âge des élèves augmente, et, à tout âge, sont rapportés avec une plus grande fréquence par les filles : 50,7 % des filles et 38,4 % des garçons déclarent un usage quotidien de ces modes de communication avec leurs amis à l’âge de 15 ans. De manière générale, une communication facile avec le(la) meilleur(e) ami(e) est rapportée fréquemment quel que soit l’âge. À 15 ans, 89,1 % des jeunes rapportent pouvoir parler facilement avec leur(e) meilleur(e) ami(e) de « choses qui les préoccupent vraiment ». Cette expérience intime est certainement le témoin d’une bonne intégration sociale des jeunes et un facteur prédictif d’une bonne santé psychologique. La communication est plus fréquemment jugée facile avec les amis du même sexe, autant pour les filles que pour les garçons. Dans leur très grande majorité, les jeunes interrogés dans cette enquête déclarent un réseau social et amical important. La communication avec les amis passe très souvent par de nouveaux supports, Internet ou le téléphone, qui modifient sensiblement les formes de socialisation. Cependant, les élèves ont également des amis « proches » avec qui la qualité de la communication est soulignée. 05/08/2008 09:03:49 49 Relations avec les pairs Catherine Arnaud Emmanuelle Godeau INTRODUCTION Entre 11 et 15 ans, le jeune adolescent va progressivement s’éloigner de ses parents et s’investir de plus en plus dans l’amitié et les relations avec ses pairs. Or, l’amitié permet de satisfaire à la fois le besoin de relation proche, le besoin d’être aimé, mais aussi celui d’être accepté dans un groupe voire de développer un sentiment d’appartenance [1] . Au sein de ce (voire ces) groupe(s), le partage de normes, de valeurs et de modèles comportementaux fournit à l’adolescent, dans son processus d’acquisition d’indépendance vis-à-vis de sa famille, la base d’une identité sociale et culturelle. Les amis sont donc une ressource clé dans cette phase de transition [2]. Il a été estimé qu’en moyenne, les adolescents passent deux fois plus de temps avec leurs amis qu’avec leurs parents [3]. À cela, il semble maintenant indispensable d’ajouter le temps passé indirectement avec les amis, tant la diffusion sans précédent des nouvelles technolo- MEP_SanteEleve.indd 49 gies de communication (téléphonie mobile, Internet) concerne les jeunes [4]. Dans ce chapitre, l’intégration sociale des élèves sera donc abordée à travers plusieurs dimensions complémentaires : nombre d’amis ; évaluation du temps passé avec eux, directement (après l’école ainsi que le soir) ou indirectement (via le téléphone et les communications électroniques), possibilité de parler de « choses préoccupantes » avec eux… Il convient de souligner que ces variables ne sont pas tant importantes en ellesmêmes que comme témoins du « degré d’exposition » au groupe des pairs, en tant que déterminant des comportements de santé. L’existence d’un lien entre ces derniers et l’appartenance à un groupe donné semble acquise ; en revanche, on ne peut affirmer que les comportements de santé soient exclusivement initiés par le groupe, ni que les individus choisissent prioritairement un 05/08/2008 09:03:49 50 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 groupe prônant des attitudes similaires aux leurs, ces deux hypothèses étant vraisemblablement vraies et dès lors complémentaires [5, 6]. Par ailleurs l’influence du groupe des pairs peut, quant à elle, être vue comme positive ou négative selon la perspective adoptée, témoignant de la complexité des interactions en jeu. Les travaux ont été plus nombreux pour souligner les risques associés à l’appartenance à un groupe, notamment en facilitant le passage de conduites d’essai à des comportements à risques. Par exemple, on a montré des liens entre sorties nocturnes fréquentes avec les amis et consommations excessives de tabac et d’alcool [7, 8, 9]. À l’inverse, certains facteurs protecteurs peuvent se développer au sein même du groupe d’amis, tout particulièrement si les activités sont structurées (clubs sportifs, artistiques, de loisir, etc.) : pratique d’une activité physique, apprentissage de compétences sociales, partage d’affects et d’informations, etc. Ainsi, des analyses issues de l’enquête HBSC au Canada ont montré que les élèves ayant une bonne intégration sociale dans leur groupe de pairs présentaient moins de symptômes anxio-dépressifs, étaient moins vulnérables aux brimades, étaient proportionnellement plus nombreux à aimer l’école et à bien s’entendre avec leurs parents [10]. Au contraire, d’autres analyses menées également sur les données d’HBSC ont montré que les adolescents solitaires ont une plus mauvaise estime d’eux-mêmes, une appréciation de leur vie plutôt négative, des sentiments dépressifs plus fréquents et des risques accrus d’être victimes de brimades [11]. Il est particulièrement intéressant de souligner ici qu’une même opposition se retrouve pour ce qui concerne la communication indirecte avec les amis. Ainsi, à un niveau intensif, elle est associée à une estimation plutôt négative de sa santé, de mauvaises habitudes de sommeil [12], des fréquences plus importantes de violence et d’hostilité [13], de troubles musculosquelettiques [14, 15], de surpoids et d’obésité [16]. Pour ce qui est des aspects plutôt positifs de cet usage, signalons notamment des liens avec une amélioration des capacités cognitives et des performances scolaires [17]. MÉTHODES Dans la première question sur les pairs, il était demandé aux élèves d’évaluer le nombre de leurs amis : « À l’heure actuelle, combien de vrais amis et vraies amies as-tu ? » avec, comme options de réponse, « Aucun/Un/ Deux/Trois ou plus ». La question concernait les amis au masculin et au féminin, permettant ainsi, connaissant le sexe du répondant, d’analyser séparément les réponses pour les amis du même sexe et du sexe opposé et, par là même, de prendre en compte au mieux l’effet du genre. Les deux questions suivantes, présentes dans l’enquête HBSC depuis de nombreuses années, visaient à quantifier le degré d’exposition à l’influence des pairs : « Généralement, MEP_SanteEleve.indd 50 combien de jours par semaine passes-tu du temps avec tes ami(e)s juste après l’école ? » avec comme possibilité des réponses de 0 à 6 jours ; et « Généralement, combien de soirs par semaine passes-tu du temps avec tes ami(e)s ? » avec comme réponses possibles de 0 à 7. On notera que la première question, portant sur les moments partagés après l’école, tend davantage à mesurer des occasions d’activité physique, qu’elles soient organisées ou non, tandis que la question sur les soirs mesure vraisemblablement des loisirs moins actifs, voire moins structurés, et pour une partie d’entre eux plus « à risque ». La question suivante, posée pour la première fois en 2002 et légèrement adaptée 05/08/2008 09:03:49 51 Les relations avec les pairs dans sa formulation en 2006, porte sur les nouveaux modes de communication : « Combien de jours par semaine passes-tu du temps avec tes ami(e)s à parler au téléphone ou à leur envoyer des messages (textos…) ou à les contacter par Internet ? » Les possibilités de réponse (« Rarement ou jamais/1 ou 2 jours par semaine/3 ou 4 jours par semaine/5 ou 6 jours par semaine/Chaque jour ») avaient pour objet de quantifier ces contacts et échanges. Enfin, une dernière question, visant à évaluer la facilité de communication, est posée dans l’enquête HBSC depuis quatre cycles de manière inchangée. Elle s’avère un bon témoin de l’intégration sociale du jeune : « Peux-tu parler des choses qui te préoccupent vraiment (des choses importantes, graves…) avec les personnes suivantes ? » La liste des personnes proposées relevant de ce chapitre était : « Meilleur(e) ami(e)/Ami(e)s du sexe opposé/Ami(e)s du même sexe », et les possibilités de réponse : « Je n’ai pas ou ne vois pas cette personne/Très difficile/Difficile/ Facile/Très facile ». RÉSULTATS NOMBRE D’AMIS Dans notre population, les jeunes interrogés déclarent être entourés d’amis. En effet, 2,9 % ont un ami, 6,0 % deux et 90,4 % trois ou plus. Les garçons sont un peu plus nombreux que les filles à avoir trois amis ou plus (91,8 % vs 89,0 % pour les filles). Seule une très faible minorité des jeunes interrogés (0,7 %) affirme n’avoir aucun véritable ami, que ce soit du même sexe ou du sexe opposé. Chez les garçons comme chez les filles, le nombre d’amis varie avec l’âge. En effet, plus ils avancent en âge, moins les jeunes déclarent n’avoir aucun ami du sexe opposé. Ainsi, si 18,8 % des filles de 11 ans déclarent n’avoir aucun ami, elles ne sont plus que 10,8 % dans ce cas à 15 ans. La même tendance est observée chez les garçons : à 11 ans, 15,9 % déclarent n’avoir aucune véritable amie. Ils ne sont plus que 11,0 % et 9,3 % respectivement à 13 ans et à 15 ans. La liaison avec l’âge existe également pour les amis du même sexe. Si la répartition du nombre d’amis du même sexe ne varie pas entre 11 et 13 ans, elle est significativement modifiée à 15 ans, notamment chez les garçons qui sont moins nombreux à 15 ans à déclarer avoir au moins trois amis du même sexe qu’à 13 et 11 ans MEP_SanteEleve.indd 51 (79,6 % vs 84,1 % et 85,5 % respectivement à 13 et 11 ans). CONTACTS AVEC LES PAIRS Le temps passé avec les pairs augmente significativement avec l’âge et est plus important chez les garçons que chez les filles, que ce temps se situe immédiatement après l’école ou en soirée [figure 1]. Les garçons interrogés déclarent passer du temps après l’école avec leurs amis en moyenne 2,9 jours par semaine, alors ce temps est en moyenne FIGURE 1 Nombre moyen de jours de sortie par semaine, après l’école (0-6 jours) ou en soirée (0-7 jours), en fonction de l’âge et du sexe 3,5 3,0 3,0 2,5 2,4 2,0 1,5 2,1 1,0 0,5 0,0 3,2 2,6 2,5 1,6 1,9 1,3 1,3 1,2 0,8 11 ans 13 ans Après l’école - Filles Soirées - Filles 15 ans Après l’école - Garçons Soirées - Garçons 05/08/2008 09:03:49 52 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 de 2,4 jours par semaine pour les filles. Plus d’un tiers des garçons (35,6 %) et plus d’une fille sur quatre (26,5 %) disent passer du temps après la classe avec leurs amis au moins quatre jours par semaine. Pour ce qui concerne la fréquence des contacts en soirée, fort logiquement là encore, elle augmente significativement avec l’âge, passant de 1,3 et 0,8 soirs par semaine en moyenne à 11 ans respectivement pour les garçons et les filles, à 1,9 et 1,3 soirs à 15 ans respectivement pour les garçons et les filles. Quel que soit l’âge, les garçons déclarent passer au moins quatre soirées par semaine avec leurs amis deux fois plus souvent (16,2 %) que les filles (8,4 %). À l’opposé, la proportion de jeunes déclarant ne jamais sortir avec leurs amis après l’école ou en soirée est significativement supérieure chez les filles et elle diminue avec l’âge [figure 2]. Concernant les sorties après la classe, c’est à 15 ans que l’écart de comportement entre les sexes est le plus important : en effet, les filles sont deux fois plus nombreuses que les garçons à déclarer ne jamais sortir après l’école à cet âge (15,6 % vs 8,1 %) alors que le pourcentage était sensiblement le même à 11 ans (24,9 % chez les filles vs 23,5 % chez les garçons). FIGURE 2 Proportion d’élèves déclarant ne jamais passer de temps avec leurs amis, après l’école ou en soirée, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 100 % 80 % 66,8 60 % 58,1 40 % 20 % 0% 24,9 23,5 11 ans Après l’école - Filles Soirées - Filles MEP_SanteEleve.indd 52 52,0 44,0 17,2 12,0 13 ans 38,9 30,9 15,6 8,1 15 ans Après l’école - Garçons Soirées - Garçons FIGURE 3 Communication par téléphone, textos ou Internet, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 60 % 40 % 47,8 32,8 20 % 0% 17,0 38,2 38,4 24,7 20,5 11,3 11,0 11 ans 13 ans Rarement ou jamais - Filles Chaque jour - Filles 50,7 13,3 5,9 15 ans Rarement ou jamais - Garçons Chaque jour - Garçons Pour les sorties en soirée, l’écart entre les filles et les garçons est de l’ordre de 8 points indépendamment de l’âge. À 15 ans, 38,9 % des filles et 30,9 % des garçons déclarent ne jamais passer du temps le soir avec leurs amis. Les échanges avec les pairs, par téléphone, textos ou Internet, sont d’autant plus fréquents que l’âge des élèves augmente, et, à tout âge, sont rapportés avec une plus grande fréquence par les filles [figure 3]. À 11 ans, 47,8 % des garçons et 32,8 % des filles déclarent communiquer rarement ou jamais par ces moyens. À l’opposé, ils sont 38,4 % et 50,7 % respectivement pour les garçons et les filles à déclarer un usage quotidien de ces modes de communication avec leurs amis à l’âge de 15 ans. Ces dernières fréquences ont très sensiblement augmenté depuis l’enquête précédente en 2002, témoignant de la diffusion très rapide de ces technologies à tous les âges : ainsi, à 11 ans, garçons et filles sont trois à quatre fois plus nombreux qu’en 2002 à les utiliser. À l’âge de 15 ans, cette proportion a été multipliée par deux pour les deux sexes. Ceci étant, le fait de ne communiquer que rarement ou jamais avec ses amis par ces moyens est très lié au statut socio-économique de la famille mesuré par l’échelle Fas. 05/08/2008 09:03:49 53 Les relations avec les pairs leur meilleur(e) ami(e). L’écart entre les sexes diminue considérablement à 15 ans avec 89,1 % des jeunes de cet âge qui rapportent une communication plutôt facile avec leur meilleur(e) ami(e). La fréquence de communication plutôt facile avec les amis de même sexe n’est pas différente chez les filles et les garçons et légèrement supérieure à 13 (79,8 %) et 15 ans (79,1 %) comparativement à 11 ans (74,8 %). La communication avec le sexe opposé apparaît moins facile, autant pour les filles que pour les garçons. Ce sont cependant ces derniers qui déclarent la fréquence de communication plutôt facile la plus élevée avec des amis du sexe opposé. C’est également pour la communication avec les amis du sexe opposé que la différence de comportement entre les sexes est la plus marquée, même si elle s’estompe un peu avec l’âge. En effet, à 11 ans, 30,5 % des filles et 54,4 % des garçons déclarent parler plutôt facilement avec un ou des amis du sexe opposé ; ces fréquences rapportées sont respective- Ainsi, en moyenne 32,2 % des élèves vivant dans des familles de bas niveau socioéconomique n’utilisent jamais les modes de communication indirects avec leurs amis, alors qu’ils sont 18,1 % dans ce cas parmi ceux issus de niveaux socio-économiques élevés (Fas 3). QUALITÉ DE LA COMMUNICATION AVEC LES PAIRS Globalement, la qualité de la communication avec les pairs [figure 4] augmente avec l’âge. Nous considérons ici qu’il y a communication plutôt facile lorsque l’élève a répondu pouvoir « facilement » ou « très facilement » « parler de choses qui [le] préoccupent vraiment » avec ses amis. La fréquence rapportée de communication plutôt facile avec le (la) meilleur(e) ami(e) est très élevée quel que soit l’âge et, à tout âge, est supérieure chez les filles. Ainsi, 83,6 % des filles et 77,3 % des garçons de 11 ans rapportent une communication plutôt facile avec FIGURE 4 Fréquence de communication plutôt facile avec les pairs, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 100 % 90,7 83,6 80 % 77,3 76,0 73,7 90,1 88,1 83,2 80,6 78,8 79,5 78,7 69,6 62,6 60 % 57,7 54,4 42,3 40 % 30,5 20 % 0% Garçons Filles 11 ans Filles Garçons 13 ans Meilleur(e) ami(e) MEP_SanteEleve.indd 53 Garçons Ami(e)s du même sexe Filles 15 ans Ami(e)s du sexe opposé 05/08/2008 09:03:50 54 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 ment de 57,7 % pour les filles et de 69,6 % pour les garçons à 15 ans. Les jeunes qui déclarent une communication plutôt facile avec leurs amis du même sexe ou du sexe opposé sont également ceux qui ont plus souvent trois amis ou plus. Ainsi, parmi les jeunes qui déclarent avoir une communication plutôt facile avec des amis du même sexe, 82,4 % ont trois amis ou plus du même sexe (vs 73,1 % de ceux qui déclarent cette communication plutôt difficile). Les écarts sont encore plus prononcés pour les amis du sexe opposé : 69,1 % des jeunes qui déclarent une communication facile ont au minimum trois amis, alors qu’ils ne sont que 52,7 % à avoir le même nombre d’amis du sexe opposé chez ceux qui trouvent la communication avec ceux-ci plutôt difficile. Dans les cas où les jeunes déclarent une communication plutôt facile avec leurs pairs, les contacts sont en règle générale plus nombreux après l’école, en soirée ou par téléphone/textos/Internet [tableau I]. Si l’on s’intéresse par exemple au dialogue avec le ou la meilleur(e) ami(e), la communication quotidienne par téléphone, textos ou Internet concerne deux fois plus les jeunes qui disent communiquer plutôt facilement (33,4 %) que ceux qui déclarent une communication plutôt difficile (16,2 %). De même, dans le cas d’un dialogue plutôt facile avec le(la) meilleur(e) ami(e), le nombre moyen de sorties après l’école ou en soirée est significativement plus élevé : 2,7 jours par semaine vs 2,1 jours pour ceux qui ne communiquent pas facilement pour les sorties après la classe et 1,4 jours (vs 1,1 jours) pour les sorties en soirée. TABLEAU I Qualité de la communication avec les pairs et modalités des échanges Communication avec les pairs Nombre moyen de jours par semaine De même sexe De sexe opposé plutôt facile plutôt difficile plutôt facile plutôt difficile 2,7 1,4 4,0 2,2 1,0 3,1 3,0 1,7 4,4 2,3 1,0 3,5 Sorties après l’école Sorties le soir Communication par téléphone/textos/Internet DISCUSSION Dans leur très grande majorité, les jeunes interrogés dans cette enquête déclarent un réseau social et amical important. Dans une récente enquête de l’OCDE, Regards sur l’Éducation, menée en 2005 auprès de 17 millions d’adolescents dans 32 pays [18], les élèves interrogés estiment que l’école est un lieu où ils se font facilement des amis (82 %). Nos résultats montrent que neuf élèves sur dix ont trois amis ou plus. Ce réseau d’amis proches place la France dans la moyenne MEP_SanteEleve.indd 54 basse (26e place sur 41) des pays ayant participé à l’enquête HBSC 2006. Mais ce qui est remarquable, ce sont les nouvelles façons de se rapporter à ses pairs et de communiquer avec eux par Internet ou téléphone. En effet, le téléphone mobile et Internet démultiplient les potentialités de communication des 11-15 ans. Ces nouveaux supports, individualisés et personnalisés, modifient sensiblement les formes de sociabilité et de socialisation des adolescents [19]. Ils propo- 05/08/2008 09:03:50 55 Les relations avec les pairs sent des modalités de liens quasi continus, soutenus par des échanges brefs et fréquents. Selon l’enquête Génération Internet : la place et l’usage du web chez les jeunes, réalisée en France en janvier 2006 par Médiamétrie, 60 % des 13-17 ans se connectent à Internet quotidiennement. Des usages de la Toile Internet, c’est celui dédié à la communication interpersonnelle qui marque surtout le quotidien des adolescents qui traversent une période d’intense socialisation. Ce web « communicationnel » prend de plus en plus la forme de la messagerie instantanée qui est en passe de devenir le mode de communication privilégié des jeunes. Au Canada, quelque 44 % des adolescents préfèrent cet outil pour communiquer avec leurs amis (45 % choisissent le téléphone). Le courriel et la messagerie instantanée y sont utilisés quotidiennement par 57 % des répondants de 12 à 17 ans et de façon hebdomadaire par 97 % d’entre eux [4]. Comparativement à ces études, les élèves de l’enquête HBSC semblent un peu moins nombreux à déclarer ces pratiques bien qu’il soit difficile d’apprécier les écarts, les questions posées n’abordant pas strictement les mêmes modes de communication. Dans l’enquête HBSC 2002, nous avions fait le constat surprenant que la France était sensiblement en retard par rapport à la moyenne des autres pays dans l’utilisation de ces moyens de communication. Ce retard est en partie – mais en partie seulement – comblé, puisque la France se situe en 2006 en fin de deuxième tiers des pays par ordre de fréquence décroissante d’utilisation quotidienne de communication électronique. Ainsi, pour le groupe les utilisant quotidiennement avec la plus grande fréquence, une fille de 15 ans sur deux en MEP_SanteEleve.indd 55 moyenne déclare discuter quotidiennement avec ses amis par téléphone, textos ou Internet. En cohérence avec les résultats que nous observons, dans tous les pays ayant participé à l’enquête HBSC 2006, les filles rapportent plus souvent ces pratiques quotidiennes que les garçons. Les chercheurs qui travaillent sur les relations des adolescents avec leurs pairs s’accordent à considérer qu’avoir une expérience intime satisfaisante avec un ami au moins est l’un des facteurs qui prédit le mieux une bonne santé psychologique [20]. Les adolescents peuvent clairement discriminer entre ce type de relations d’« amitié proche », incluant une bonne communication, du soutien, de la confiance ou le sentiment de se sentir bien avec son (sa) ami(e) et d’autres types de relations amicales. Ainsi, la qualité de la communication apparaît d’une grande importance [21]. Nous avons observé que la qualité de la relation avec le (la) meilleur(e) ami(e) était bonne voire très bonne puisque près de 90 % des jeunes de 15 ans disent pouvoir « facilement » ou « très facilement » « parler de choses qui [les] préoccupent vraiment » avec leur meilleur(e) ami(e). Ces éléments de cadrage, témoins du degré d’exposition au groupe de pairs, dont nous avons souligné en introduction qu’il est difficile de lui attribuer une valence, et qui témoignent indiscutablement de la prégnance croissante des pairs dans la période étudiée par notre enquête, sont également à considérer comme déterminants des comportements de santé. Les chapitres suivants permettront d’analyser plus en détail ces pratiques. 05/08/2008 09:03:50 56 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 Bibliographie [1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] [9] [10] [11] Baumister R., Leary M. R. The need to belong : Desire for interpersonal attachments as a fundamental human motivation. Psychological Bulletin, 1995 , 117 : 497-529. Dolto F., Dolto C. Paroles pour adolescents ou le complexe du homard. Éditions Gallimard Jeunesse, 1999, réédition 2003. Brown B. B. Adolescents’ relationships with peers. In Lerner R. M. & Steinberg L. (eds.), Handbook of Adolescent Psychology, 2004, Wiley, New Jersey : 364-394. Cauchy C.A. Les enfants du cyberespace – La génération Internet. Le devoir.com. Éditions du 20/21 août 2005. www.ledevoir.com/2005/08/20/88697.html Abrams D., Hogg M.A. Social identification, self-categorization and social influence. In : Stroebe W., Hewstone M.R.C. (dir.) European Review of Social Psychology, 1990 ; 1 : 195-228. Hopkins N. 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La perception des résultats scolaires est meilleure chez les plus jeunes (11 ans : très bons/bons 60,8 % ; 15 ans : très bons/bons 36,2 %) et chez les filles (filles : 51,2 % ; garçons : 45,6 %). Les trois quarts des élèves déclarent ne pas être stressés par leur travail scolaire (aucun stress : 29,3 % ; peu de stress : 47,5 %), les garçons sont significativement moins stressés que les filles (aucun/un peu 82,0 % chez les garçons vs 71,5 % chez les filles). MEP_SanteEleve.indd 58 Près des deux tiers des élèves déclarent se sentir relativement autonomes dans l’organisation des activités scolaires. Près de neuf élèves sur dix déclarent percevoir un soutien de leurs pairs plutôt élevé et presque autant de leurs enseignants. On observe une chute des élèves déclarant percevoir un soutien élevé de la part de leurs enseignants, plus particulièrement entre 11 et 13 ans (11 ans : 49,1 % ; 13 ans : 25,5 % ; 15 ans : 18,0 %). La proportion d’élèves « d’accord » ou « tout à fait d’accord » avec le fait que le travail scolaire soit fatigant et difficile est faible (15,4 %) et elle augmente avec l’âge (8,5 % à 11 ans ; 17,2 % à 13 ans et 21,0 % à 15 ans). Aimer l’école est également lié au type d’établissement fréquenté : 42,0 % des écoliers l’aiment beaucoup, vs 19,0 % des collégiens et 14,9 % des lycéens. Chez les élèves d’école élémentaire, sont positivement associés au fait d’aimer beaucoup l’école : se sentir autonome dans l’organisation des activités scolaires, se sentir soutenu par ses enseignants et être une fille ; et négativement : percevoir les exigences scolaires comme excessives. Chez les collégiens, les éléments sui- vants sont positivement associés au fait d’aimer beaucoup l’école : se sentir soutenu par ses enseignants, estimer ses résultats scolaires bons ou très bons, se sentir autonome dans l’organisation des activités scolaires, être une fille et se sentir soutenu par les autres élèves ; et négativement : être plus âgé et percevoir les exigences scolaires comme excessives. Enfin, chez les lycéens, le fait de se sentir soutenu par ses enseignants favorise le goût pour l’école alors que c’est l’inverse pour la perception des exigences scolaires comme excessives. À âge égal, les CM2 ont des réponses plus positives que les sixièmes concernant l’école et le vécu scolaire. Les différences entre lycéens selon qu’ils sont scolarisés en lycée professionnel ou dans les autres types de lycée sont nettement moins marquées. Les tendances globales observées parmi les élèves de France en 2006 ne se démarquent pas de celles relevées dans l’enquête HBSC 2002, ni de celles de la plupart des autres pays participants, hormis l’ampleur de l’altération de l’appétence scolaire constatée, qui pourrait dans notre pays être liée à un « effet collège ». 05/08/2008 09:03:50 59 Milieu scolaire Emmanuelle Godeau Félix Navarro Céline Vignes INTRODUCTION Au-delà de résultats propres au système scolaire et aux élèves d’un pays donné, les analyses comparatives internationales apportent un éclairage sur l’orientation voire l’efficacité des différentes politiques en matière d’amélioration des perspectives économiques et sociales des membres de la société. Elles participent également à la promotion d’une gestion efficace des systèmes scolaires et sont susceptibles d’inciter les pouvoirs publics à mobiliser des ressources supplémentaires ou à en modifier la répartition. Elles peuvent également contribuer à assurer le suivi des réformes éventuellement engagées. Selon un récent rapport de l’OCDE [1], la France est, avec la Belgique, le pays dans lequel les jeunes passent le plus grand nombre d’années à l’école, 90 % des enfants de 3 à 17 ans y étant scolarisés. De plus, le volume horaire annuel obligatoire auquel sont soumis nos élèves de 11 ans MEP_SanteEleve.indd 59 est supérieur à celui de leurs homologues des 19 pays de l’Union européenne (UE) ayant participé à cette enquête (894 heures en France pour 826 heures dans les autres pays de l’UE) et cette différence est encore plus marquée chez les jeunes de 15 ans, avec 1 042 heures (en cursus ordinaire) contre seulement 892 heures en moyenne dans les autres pays de l’UE. Et ce sans compter les options, les leçons et les devoirs, dont on sait qu’ils sont nombreux dans notre pays ! Pour autant, comparés aux autres pays de l’OCDE ayant participé à l’enquête Pisa en 2000 et 2003, nos élèves de 15 ans ne sont les meilleurs ni en lecture ni en mathématiques, même s’ils se situent au-dessus de la moyenne ; en revanche, ils se classent en tête pour le stress éprouvé face à un devoir de maths [2]. Les constats concernant l’école primaire de notre pays ne sont pas plus satisfaisants, avec des niveaux de lecture à peine dans la moyenne [3] et 05/08/2008 09:03:51 60 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 surtout une incapacité à combler les différences de niveaux constatées entre élèves à l’entrée au Cours préparatoire, le redoublement ne faisant qu’aggraver ces écarts [4]. Un autre rapport international, visant à comparer le bien-être des enfants dans 21 pays riches [5], fait ressortir que c’est dans la dimension du bien-être scolaire que la France est la plus mal classée (18e rang sur 21, devant l’Autriche, l’Italie et le Portugal), alors qu’elle occupe un rang moyen (13e) si l’on prend en compte l’ensemble des six dimensions composant le bien-être mesuré par cette étude1. Par ailleurs, une enquête réalisée auprès de plus de 200 parents d’adolescents et près de 400 jeunes ayant contacté les services de Fil santé jeunes, Jeunes violences écoute ou Inter service parents entre juin et juillet 20072, a montré que la réussite scolaire représente le principal motif d’inquiétude pour les deux tiers des parents, alors que le mal-être de leurs enfants n’est cité que par à peine plus du tiers d’entre eux. De plus, l’école représente le premier sujet de discussion familiale pour les trois quarts des adultes de notre pays et sept adolescents sur dix. Comment expliquer dès lors la dissonance entre une longue présence en milieu scolaire, un intérêt parental des plus marqués pour la scolarité de leurs enfants, des résultats très moyens et un vécu scolaire plutôt négatif ? L’enquête HBSC 2006 apporte un éclairage sur ces constats en précisant le vécu et la perception de l’école par les élèves en France et en permettant des comparaisons avec leurs camarades des autres pays participant à l’enquête. MÉTHODES Les questions sur l’école visent à l’appréhender dans deux des dimensions qui contribuent à la constituer en espace social à part entière. L’adaptation à l’école est mesurée par trois questions, alors que l’évaluation de l’école en tant qu’environnement psychosocial repose sur quatre échelles spécifiques. Chaque échelle se compose de plusieurs items dont les réponses sont recodées 3 et additionnées, pour obtenir un score (allant de 0 à 8 pour l’autonomie de l’élève, le soutien des enseignants, les exigences scolaires et de 0 à 12 pour le soutien des élèves). Dans les analyses présentées, les scores sont regroupés en trois modalités : « score de niveau bas » (score compris entre 0 et 3 et 0 et 5 pour le soutien des élèves) ; « score de niveau moyen » (respectivement entre 4 et 6 et 6 et 9) ; « score de niveau élevé » (respectivement entre 7 et 8 et 10 et 12). MEP_SanteEleve.indd 60 ADAPTATION À L’ÉCOLE Trois sous-dimensions complémentaires permettent d’évaluer l’adaptation à l’école : la satisfaction concernant celle-ci, les résultats perçus et le stress lié au travail scolaire. Aimer l’école Le vécu des élèves à l’école est directement en lien avec leur estime de soi mais aussi leurs comportements de santé, qui vont à leur tour avoir une influence sur leur santé actuelle et future ainsi que sur leur qualité de vie [6-8]. En d’autres termes, une appréciation positive de l’école est une ressource 1. Niveau de vie perçu, santé et sécurité, éducation, relations avec les amis et dans la famille, comportements de santé et comportements à risques, santé et bien-être perçus par les jeunes. 2. Enquête présentée au colloque de Fil santé jeune « Face à face – Adolescents parents », lundi 22 octobre 2007. 3. Le codage est le suivant : « tout à fait d’accord » = 4, « d’accord » = 3, « ni d’accord ni pas d’accord » = 2, « pas d’accord » = 1, « pas du tout d’accord » = 0. 05/08/2008 09:03:51 61 Milieu scolaire pour la santé, alors qu’une appréciation négative constitue un facteur de risque sur ce plan. La satisfaction concernant l’école est mesurée à l’identique depuis les premières vagues de l’enquête HBSC : « Actuellement, que penses-tu de l’école ? » avec comme options de réponses : « Je l’aime beaucoup/ Je l’aime un peu/Je ne l’aime pas beaucoup/Je ne l’aime pas du tout ». L’ÉCOLE COMME ENVIRONNEMENT PSYCHOSOCIAL Résultats scolaires Autonomie de l’élève À l’adolescence, on a montré que les résultats scolaires perçus, en d’autres termes l’efficience scolaire perçue par l’élève, étaient davantage liés à la santé et au bien-être que les résultats scolaires objectifs ne le sont [9]. C’est pourquoi, depuis 1994, l’enquête HBSC s’intéresse à cette perception, ce qui permet par ailleurs d’analyser les liens avec les perceptions de l’environnement scolaire dans d’autres dimensions. Elle est mesurée à travers la question suivante : « Selon toi, que pense(nt) ton maître, ta maîtresse ou tes professeurs de tes résultats scolaires comparés à ceux de tes camarades ? » Les options de réponse étaient : « Ils pensent que mes résultats sont : (très bons/bons/moyens/en dessous de la moyenne) ». La perception par l’élève de son autonomie dans l’école et de son influence sur l’environnement scolaire dépend des règles et cadres fournis aux activités qui se déroulent au sein de l’établissement et de la classe, ainsi que des responsabilités dont il s’y sent investi. Deux questions constituaient l’échelle mesurant l’autonomie de l’élève : « Dans mon école, on tient compte des propositions des élèves pour organiser le temps de la classe/Dans mon école, on tient compte des propositions des élèves pour le choix des activités à faire ». Pour chaque proposition, les réponses possibles étaient : « Pas du tout d’accord/Pas d’accord/Ni d’accord ni pas d’accord/D’accord/Tout à fait d’accord ». Pression scolaire Dans une certaine mesure, le stress et la pression entraînés par le travail scolaire font partie de l’adaptation à l’école, et ce d’autant que le stress est une composante normale de la vie. Tout est question de mesure. Un niveau élevé – ou persistant – de stress scolaire est à considérer comme facteur de risque pour la santé physique et mentale des élèves qui en sont victimes [8, 10-13]. Le stress lié au travail scolaire a été évalué grâce à la question suivante : « Es-tu stressé(e) par le travail scolaire ? » Les possibilités de réponses étaient : « Pas du tout/Un peu/Assez/Pas beaucoup ». MEP_SanteEleve.indd 61 L’école comme environnement psychosocial est ici appréhendée à travers l’autonomie de l’élève, le soutien perçu par le répondant, qu’il concerne les autres élèves ou les enseignants et les exigences scolaires perçues comme excessives. Soutien perçu de la part des autres élèves et des enseignants Les relations sociales et le soutien social sont des composantes fondamentales de la vie humaine, à tout âge. Chez des élèves, dont on sait qu’ils passent de longues heures en milieu scolaire, surtout en France [1], le soutien perçu de la part de leurs pairs et de leurs enseignants apparaissent centraux [14]. Le soutien par les autres élèves a été mesuré grâce à trois questions, formant une échelle : « Les élèves de ma classe ont du plaisir à être ensemble/La plupart des élèves de ma classe sont gentils et prêts à aider les 05/08/2008 09:03:51 62 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 autres/Les autres élèves m’acceptent comme je suis ». Pour chacune de ces trois propositions, les élèves avaient le choix entre cinq modalités de réponse : « Pas du tout d’accord/Pas d’accord/Ni d’accord ni pas d’accord/D’accord/Tout à fait d’accord ». Le soutien par le corps enseignant a quant à lui été mesuré par les deux questions suivantes, qui seront aussi analysées ensemble : « Mes enseignants traitent les élèves de manière juste (équitable)/La plupart de mes enseignants sont gentils », avec, là encore, cinq possibilités de réponse : « Pas du tout d’accord/Pas d’accord/Ni d’accord ni pas d’accord/D’accord/Tout à fait d’accord ». Exigences scolaires perçues comme excessives Dans une perspective inspirée des recherches sur le milieu du travail, et comme pour ce qui est du stress, les exigences « profes- sionnelles » imposées aux élèves en classe concernant leur travail scolaire renvoient directement à leur « métier d’élève ». Ce n’est que quand elles sont perçues comme excessives par les élèves que ces exigences ont des liens négatifs avec leur santé [15]. L’échelle des exigences scolaires est construite à partir des deux propositions suivantes : « Je trouve le travail scolaire difficile/Je trouve le travail scolaire fatigant » ; avec cinq possibilités de réponse : « Pas du tout d’accord/Pas d’accord/Ni d’accord ni pas d’accord/D’accord/Tout à fait d’accord ». Nous analyserons en détail ces différents domaines, selon le genre et le groupe d’âge des élèves. Considérant que la perception qu’a un élève de son milieu scolaire est liée à celui-ci, dans un deuxième temps nous en comparerons les résultats selon le type d’établissement fréquenté : école élémentaire, collège et lycée. RÉSULTATS AIMER L’ÉCOLE RÉSULTATS SCOLAIRES Globalement, près des deux tiers des élèves de France déclarent aimer l’école (beaucoup 21,1 %, un peu 44,2 %), les onze ans plus que leurs aînés (79,1 % vs 58,0 %) et les filles plus que les garçons (69,6 % vs 61,1 %) [figure 1]. La proportion d’élèves qui déclarent aimer beaucoup l’école chute de façon très marquée entre 11 et 15 ans dans les deux sexes, passant de 28,5 % à 10,6 % chez les garçons et surtout de 40,6 % à 12,8 % chez les filles ; c’est entre 11 et 13 ans que la chute est la plus forte. Dans le même temps, la proportion de ceux qui n’aiment pas du tout l’école augmente, là encore plus particulièrement chez les filles : de 3,4 % à 14,4 % entre 11 et 15 ans, ces proportions passant de 10,7 % à 17,1 % chez les garçons. Globalement, la perception de leurs résultats scolaires par les élèves est meilleure MEP_SanteEleve.indd 62 FIGURE 1 « Aimer l’école » : proportion des « beaucoup » et des « pas du tout », en fonction de l’âge et du sexe (en %) 40 % 40,6 28,5 20 % 10,7 0% 3,4 11 ans Garçons - aimer beaucoup l’école Filles - aimer beaucoup l’école 13,2 18,7 16,7 9,6 13 ans 17,1 14,4 12,8 10,6 15 ans Garçons - ne pas du tout aimer l’école Filles - ne pas du tout aimer l’école 05/08/2008 09:03:51 63 Milieu scolaire FIGURE 2 Appréciation de ses résultats scolaires, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 100 % 5,3 6,7 12,5 16,6 80 % 20,1 19,6 44,4 43,7 35,5 36,7 30,0 36,4 37,0 40,2 60 % 40 % 64,7 57,0 50,5 43,2 20 % 0% Garçons Filles Garçons 11 ans Bons ou très bons chez les plus jeunes (11 ans : très bons 18,8 %, bons 42,0 % ; 15 ans : très bons 7,9 %, bons 28,3 %) et chez les filles (filles : très bons 14,4 %, bons 36,8 % ; garçons : très bons 11,6 %, bons 34,0 %) [figure 2]. En contrepartie, la proportion des élèves estimant leurs résultats inférieurs à la moyenne de leur classe augmente avec l’âge, chez les deux sexes. Chez les garçons, c’est entre ceux de 11 et 13 ans que l’augmentation est la plus marquée (+ 9,9 points vs + 3,5 points entre 13 et 15 ans), alors que chez les filles, elle varie dans les mêmes proportions entre celles de 11 et 13 ans et entre celles de 13 et 15 ans (respectivement + 7,2 points et + 7,1 points). À quinze ans, les différences entre sexes concernant l’appréciation des résultats scolaires ne sont plus significatives. PRESSION SCOLAIRE Les trois quarts des élèves déclarent ne pas être stressés par leur travail scolaire (aucun stress : 29,3 % ; peu de stress : 47,5 %). Tous MEP_SanteEleve.indd 63 Filles Garçons 13 ans Moyens Filles 15 ans En-dessous de la moyenne âges confondus, les garçons sont significativement moins stressés que les filles (82,0 % d’élèves pas du tout ou un peu stressés chez les garçons vs 71,5 % chez les filles). Chez les garçons, c’est à 13 ans que le stress est le plus élevé, alors que chez les filles, il augmente régulièrement avec l’âge. Ce sont donc ainsi les garçons de 11 ans qui déclarent le moins de pression scolaire (beaucoup + assez : 15,7 %) et les filles de quinze ans qui en déclarent le plus (37,3 %) [figure 3]. AUTONOMIE DE L’ÉLÈVE Près des deux tiers des élèves déclarent se sentir relativement autonomes dans l’organisation des activités scolaires (autonomie élevée : 12,6 % ; moyenne : 50,1 %). Cette tendance cache toutefois certaines disparités. Ainsi les garçons sont significativement plus nombreux à déclarer une autonomie élevée (14,2 % vs 11,0 %), quoi que cette perception s’altère avec l’âge, plus particulièrement entre 11 et 13 ans (autonomie élevée à 11 ans : 18,8 % vs 9,3 % à 13-15 ans) [figure 4]. 05/08/2008 09:03:51 64 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 FIGURE 3 Stress lié au travail scolaire, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 100 % 6,0 8,1 8,2 11,0 9,7 13,2 12,9 6,0 14,2 11,3 17,2 80 % 23,1 60 % 46,9 43,0 43,0 52,8 52,6 45,4 40 % 20 % 37,3 39,8 35,7 26,1 19,3 0% Garçons Filles Garçons Filles 11 ans 17,3 Garçons 13 ans Pas du tout Filles 15 ans Un peu Assez Beaucoup FIGURE 4 Autonomie perçue, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 100 % 29,7 28,2 80 % 40,9 42,1 42,8 40,5 48,9 47,4 52,0 60 % 49,1 55,4 40 % 48,0 20 % 21,2 16,4 11,1 9,0 9,7 7,5 Filles Garçons Filles Garçons Filles 0% Garçons 11 ans 13 ans Niveau élevé MEP_SanteEleve.indd 64 Niveau moyen 15 ans Niveau bas 05/08/2008 09:03:51 65 Milieu scolaire rences entre filles et garçons sont légèrement plus marquées parmi les élèves qui déclarent un soutien faible (garçons : 16,4 % ; filles 13,1 %). Mais c’est surtout la chute des élèves déclarant percevoir un soutien élevé de la part de leurs enseignants qui est remarquable, plus particulièrement entre 11 et 13 ans (11 ans : 49,1 % ; 13 ans : 25,5 % ; 15 ans : 18,0 %), cette chute étant encore plus marquée chez les filles [figure 6]. On notera que les différences de perceptions entre filles et garçons ne sont significatives dans aucun groupe d’âge pris isolément. SOUTIEN PERÇU DE LA PART DES AUTRES ÉLÈVES Dans leur grande majorité, les élèves de notre pays déclarent percevoir un soutien de leurs pairs plutôt élevé (élevé : 32,7 % ; moyen : 55,2 %). Les différences entre filles et garçons ne sont significatives qu’à 15 ans au profit de ces derniers (élevé garçons : 32,1 % ; filles 27,7 %). Les proportions d’élèves déclarant un soutien perçu élevé diminuent avec l’âge (11 ans : 35,6 % ; 13 ans : 32,3 % ; 15 ans : 29,9 %), au profit du soutien moyen [figure 5]. EXIGENCES SCOLAIRES PERÇUES COMME EXCESSIVES Tout confondu, la proportion d’élèves « d’accord » ou « tout à fait d’accord » avec le fait que le travail scolaire soit fatigant et difficile n’est pas très élevée (15,4 %). Les différences entre garçons et filles s’inversent entre 11 et 15 ans et ne sont pas significatives à 13 ans : les jeunes garçons de 11 ans perçoivent moins d’exigences excessives que les filles du même âge (11,0 % de perception « élevée » chez les garçons vs 5,9 % chez les filles) ; alors que c’est l’inverse à 15 ans. Globalement, on observe avec l’âge SOUTIEN PERÇU DE LA PART DES ENSEIGNANTS Globalement, les élèves déclarent percevoir un soutien de leurs enseignants assez élevé (élevé : 31,3 % ; moyen : 54,0 %). Les difféFIGURE 5 Soutien perçu de la part des autres élèves, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 100 % 12,0 10,6 12,4 51,4 55,0 53,4 13,6 9,6 55,9 58,3 30,5 32,1 Filles Garçons 14,8 80 % 60 % 57,6 40 % 20 % 36,6 34,4 34,3 Filles Garçons 27,7 0% Garçons 11 ans 13 ans Niveau élevé MEP_SanteEleve.indd 65 Niveau intermédiaire Filles 15 ans Niveau faible 05/08/2008 09:03:52 66 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 FIGURE 6 Soutien perçu de la part des enseignants, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 100 % 5,8 9,0 16,2 20,4 20,5 17,6 58,8 67,4 80 % 44,7 42,3 60 % 59,3 53,0 40 % 20 % 48,7 49,5 26,7 24,5 20,7 15,1 0% Garçons Filles Garçons 11 ans Filles Garçons 13 ans Niveau élevé Filles 15 ans Niveau moyen Niveau bas FIGURE 7 Exigences scolaires perçues comme excessives, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 100 % 27,7 27,5 80 % 14,5 20,4 51,9 46,3 60 % 64,0 59,1 54,1 56,2 18,4 16,2 40 % 42,7 42,2 20 % 0% 11,0 5,9 Garçons Filles 11 ans Filles Garçons 13 ans Niveau élevé MEP_SanteEleve.indd 66 Garçons Niveau moyen 21,5 20,5 Filles 15 ans Niveau bas 05/08/2008 09:03:52 67 Milieu scolaire une augmentation des élèves qui se plaignent d’exigences excessives (8,5 % à 11 ans ; 17,2 % à 13 ans et 21,0 % à 15 ans) [figure 7]. COMPARAISONS SELON LE TYPE D’ÉTABLISSEMENT FRÉQUENTÉ Le fait d’aimer l’école est certes lié à l’âge et au sexe des élèves, mais aussi au type d’établissement fréquenté, l’école élémentaire arrivant en tête des suffrages. Ainsi, 42,0 % des écoliers déclarent aimer beaucoup l’école, par opposition à 19,0 % des collégiens et 14,9 % des lycéens. C’est pourquoi nous avons recherché, par des régressions logistiques multivariées, les facteurs associés au fait d’aimer l’école pour chacune des populations fréquentant l’un des trois types d’établissement scolaire. Dans aucun cas le fait d’être scolarisé dans un établissement situé en Zep n’a atteint le seuil de significativité pour entrer dans les modèles de départ, qui ont été en revanche ajustés sur le niveau socio-économique des familles (échelle Fas). Facteurs associés au fait de beaucoup aimer l’école chez les élèves d’école élémentaire Les variables suivantes ont été introduites dans le modèle : sexe, situation scolaire (en retard, « à l’heure », en avance), soutien des autres élèves, soutien des enseignants, exigences scolaires excessives, autonomie dans les activités scolaires, perception des résultats scolaires, stress lié au travail scolaire, perception de sa vie, avoir été victime de brimades. Le groupe d’âge n’a pas été inclus car tous les enfants sauf un appartiennent au groupe des 11 ans. Dans le modèle final, quatre variables sont restées significativement et indépendamment associées au fait d’aimer beaucoup l’école chez les écoliers : se sentir autonome dans l’organisation des activités scolaires, se sentir soutenu par ses enseignants et être une fille favorisent le goût pour l’école ; percevoir les exigences scolaires comme excessives est également lié au goût pour l’école mais par une relation inverse [tableau I]. TABLEAU I Modèle final de la régression logistique chez les écoliers, où la variable dépendante est le fait de beaucoup aimer l’école (n = 734) (modèle ajusté sur le niveau socio-économique — échelle Fas) OR ajusté Sexe Garçons (n = 383) Filles (n = 351) Soutien des enseignants Niveau faible (n = 49) Niveau moyen (n = 257) Niveau élevé (n = 428) Exigences scolaires excessives Niveau faible (n = 396) Niveau moyen (n = 282) Niveau élevé (n = 56) Autonomie activités scolaires Niveau faible (n = 203) Niveau moyen (n = 363) Niveau élevé (n = 168) 1,0 1,9*** IC à 95 % 1,4 – 2,6 1,0 1,5 2,9* 0,6 – 3,7 1,2 – 7,2 1,0 0,3*** 0,1*** 0,2 – 0,4 0,1 – 0,3 1,0 1,6* 3,2*** 1,1 – 2,2 2,0 – 5,0 * p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001 MEP_SanteEleve.indd 67 05/08/2008 09:03:52 68 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 Facteurs associés au fait d’aimer l’école chez les collégiens Les variables suivantes ont été introduites dans ce modèle : groupe d’âge, sexe, situation scolaire (en retard, « à l’heure », en avance), soutien des autres élèves, soutien des enseignants, exigences scolaires excessives, autonomie dans les activités scolaires, perception des résultats scolaires, stress lié au travail scolaire, perception de sa vie, avoir été victime de brimades. Finalement, sept variables sont restées significativement et indépendamment associées au fait d’aimer beaucoup l’école chez les collégiens : se sentir soutenu par ses enseignants, estimer ses résultats scolaires comme bons ou très bons, se sentir autonome dans l’organisation des activités scolaires, être une fille et se sentir soutenu par les autres élèves, qui favorisent le goût pour l’école. Alors qu’être plus âgé et percevoir les exigences scolaires comme excessives sont significativement et indépendamment associées au goût pour l’école mais par une relation inverse [tableau II]. Facteurs associés au fait d’aimer l’école chez les lycéens Sept variables ont été introduites dans ce modèle (sexe, soutien des autres élèves, soutien des enseignants, exigences scolaires excessives, autonomie dans les activités scolaires, perception des résultats scolaires, stress lié au travail scolaire). L’âge n’a pas été inclus car tous les lycéens de notre enquête appartiennent au groupe des 15 ans4. Dans le modèle final, seules deux variables sont restées significativement et indépendamment associées au fait d’aimer beaucoup l’école : le fait de se sentir soutenu par ses enseignants qui favorise le goût pour l’école alors que percevoir les exigences scolaires comme excessives lui est lié par une relation inverse [tableau III]. MEP_SanteEleve.indd 68 Le passage en sixième À 11 ans, les élèves scolarisés en France le sont essentiellement en sixième ou en CM2 (respectivement dans notre enquête 1 555 en 6e et 885 en CM2), ce qui permet de comparer la perception de l’école qu’ont des jeunes qui fréquentent ces deux types d’établissements, à âge égal5. Dans le champ de l’adaptation à l’école, les CM2 ont des réponses plus positives que les sixièmes. Ainsi, ils sont plus nombreux à déclarer aimer beaucoup l’école (42,0 % vs 30,3 %) ainsi qu’à ne rapporter aucun stress en lien avec le travail scolaire (35,0 % vs 29,7 %). En revanche, on ne note pas de différence significative pour leur perception des résultats scolaires. Dans leur appréhension de l’école comme environnement psychosocial, là encore les CM2 ont une vision plus positive que leurs homologues du même âge scolarisés en sixième : il sont plus nombreux à déclarer un soutien élevé de la part de leurs enseignants (57,8 % vs 45,2 %) et de la part de leurs camarades (42,6 % vs 33,0 %) ; ils souscrivent moins au fait que les exigences scolaires sont excessives (niveau bas 54,7 % vs 44,5 %) et tendent à se déclarer plus autonomes par rapport aux activités scolaires (23,1 % vs 17 %). Le lycée professionnel par rapport au lycée Il nous a paru également intéressant de comparer les lycéens dans leur vécu scolaire selon qu’ils sont scolarisés en lycée professionnel (LP, n = 105) ou dans les autres types 4. Les lycéens scolarisés en 3e (deux classes de lycée professionnel), en Segpa (section d’enseignement général et professionnel adapté) en Érea (établissement régional d’enseignement adapté), au nombre de 63, ont été exclus de cette analyse. 5. Les élèves scolarisés en CM2 sont âgés en moyenne de 11,4 ans ; ceux scolarisés en sixième de 11,7 ans. 05/08/2008 09:03:52 69 Milieu scolaire TABLEAU II Modèle final de la régression logistique chez les collégiens, où la variable dépendante est le fait de beaucoup aimer l’école (n = 4 684) (modèle ajusté sur le niveau socio-économique — échelle Fas) OR ajusté Sexe Garçons (n = 2 260) Filles (n = 2 424) Groupe d’âge 11 ans (n = 1 382) 13 ans (n = 2 189) 15 ans (n = 1 113) Soutien des autres élèves Niveau faible (n = 579) Niveau moyen (n = 2 586) Niveau élevé (n = 1 519) Soutien des enseignants Niveau faible (n = 717) Niveau moyen (n = 2 569) Niveau élevé (n = 1 398) Exigences scolaires excessives Niveau faible (n = 1 453) Niveau moyen (n = 2 492) Niveau élevé (n = 739) Autonomie activités scolaires Niveau faible (n = 1 768) Niveau moyen (n = 2 354) Niveau élevé (n = 562) Résultats scolaires En-dessous de la moyenne (n = 650) Moyens (n = 1 746) Bons ou très bons (n=2 288) IC à 95 % 1,0 1,6*** 1,4 – 1,9 1,0 0,7** 0,5*** 0,6 – 0,9 0,4 – 0,7 1,0 1,2 1,5* 0,9 – 1,7 1,1 – 2,0 1,0 2,4*** 5,7*** 1,5 – 3,7 3,6 – 8,8 1,0 0,3*** 0,1*** 0,3 – 0,4 0,1 – 0,2 1,0 1,2 1,8*** 1,0 – 1,4 1,4 – 2,4 1,0 1,0 2,1*** 0,7 – 1,5 1,5 – 3,0 * p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001 TABLEAU III Modèle final de la régression logistique chez les lycéens, où la variable dépendante est le fait de beaucoup aimer l’école (n = 961) (modèle ajusté sur le niveau socio-économique — échelle Fas) OR ajusté Sexe Garçons (n = 452) Filles (n = 509) Soutien des enseignants Niveau faible (n = 184) Niveau moyen (n = 639) Niveau élevé (n = 138) Exigences scolaires excessives Niveau faible (n = 152) Niveau moyen (n = 612) Niveau élevé (n=197) IC à 95 % 1,0 1,3 0,9 – 2,0 1,0 1,9* 5,4*** 1,0 – 3,6 2,6 – 11,5 1,0 0,3*** 0,1*** 0,2 – 0,5 0,0 – 0,2 * p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001 MEP_SanteEleve.indd 69 05/08/2008 09:03:52 70 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 de lycée dits lycées généraux et technologiques (LGT, n = 674). Pour ce qui est de leurs appréciations sur l’école, les lycéens de 15 ans, qu’ils soient en LGT ou en LP se ressemblent plus que les écoliers et les collégiens de 11 ans. En effet, le stress concernant le travail scolaire est la seule dimension dans laquelle ces lycéens diffèrent vraiment les uns des autres : les élèves du circuit professionnel rapportent bien moins de stress que ceux du circuit général ou technologique : ces derniers sont 24,3 % à ne rapporter aucun stress alors que les lycéens de LP sont 43,8 % dans ce cas. On note toutefois des tendances en cohérence avec ce constat : moindre proportion d’élèves déclarant des exigences scolaires excessives en LP qu’en LGT (8,7 % vs 21,9 %) ; proportion supérieure d’élèves de LP à trouver leurs résultats scolaires bons ou très bons (55,8 % vs 39,9 %). Malgré ces résultats, les jeunes de LP tendent à être plus nombreux que ceux des autres types de lycées à ne pas aimer l’école (19,2 % vs 7,5 %), sans qu’il soit possible de déterminer si cette plus grande aversion pour l’école est en lien avec le LP luimême ou si elle est une séquelle du rejet du collège, nombre d’élèves qui s’orientent en LP ayant eu des difficultés scolaires dans le début du second cycle. DISCUSSION Une évaluation du vécu scolaire qui ne reposerait que sur la perception globale qu’en ont les élèves, mesurée par leurs réponses à la question « Aimes-tu l’école ? », aboutirait à une conclusion relativement satisfaisante puisqu’ils sont dans notre pays près des deux tiers à y répondre positivement. Pour autant, ce constat doit être nuancé : d’une part, ceux qui disent l’aimer seulement un peu sont deux fois plus nombreux que ceux qui disent l’aimer beaucoup (44,2 % vs 21,1 %), d’autre part, la dégradation avec l’âge est patente (79,1 % des 11 ans vs 56,0 % des 15 ans), enfin, persistent des différences liées au genre en la défaveur des garçons qui aiment moins l’école que les filles (61,1 % des garçons vs 69,6 % des filles). Certes, les tendances observées parmi les élèves de France ne se démarquent pas dans leurs orientations de celles de la grande majorité des autres pays de l’enquête HBSC, ni de celles relevées lors de l’enquête HBSC 2002 ; mais ce qui distingue notre pays, c’est l’ampleur de cette altération. Ainsi, pour ce qui est des élèves qui déclarent aimer beaucoup l’école, la France chute de la 22e place (sur 41) pour MEP_SanteEleve.indd 70 les enfants de 11 ans à la 32 e place pour ceux de 13 ans, ainsi d’ailleurs que pour les jeunes de 15 ans. Elle se situe ainsi parmi les 10 pays dans lesquels cette dégradation est la plus nette (avec un rapport supérieur à deux entre les réponses des 11 et des 13 ans). Certes, il existe des pays dans lesquels les proportions d’élèves qui aiment l’école sont bien plus faibles au départ. C’est le cas de la République tchèque ou de l’Estonie où seulement 15 % d’élèves de 11 ans disent aimer beaucoup l’école. Toutefois, la dégradation liée à l’âge y est bien moindre que chez nous (avec à peine moins de 10 % d’élèves aimant beaucoup l’école à 13 et 15 ans). Mais il existe aussi des pays à forte proportion d’amateurs d’école à tout âge : La République de Macédoine et la Turquie sont respectivement première et seconde des 41 pays pour les élèves de 11 ans (avec plus de sept élèves de cet âge sur dix qui déclarent aimer beaucoup l’école) et elles restent en tête à 13 ans (plus de cinq élèves sur dix) ainsi qu’à 15 ans (plus de quatre élèves sur dix). Le constat que nous faisons, en France, d’une nette différence d’appétence scolaire entre écoliers et collégiens 05/08/2008 09:03:52 71 Milieu scolaire du même âge (11 ans) donne à penser que la structure même du collège pourrait entrer pour une bonne part dans la dégradation observée. Ce n’est d’ailleurs pas une surprise, puisque nous retrouvons ici les résultats et les conclusions de l’enquête HBSC 2002. Les mesures prises ces dernières années pour assurer un lien entre ces deux univers et tenter de minimiser ainsi l’effet de rupture du passage en sixième (rencontre entre enseignants des deux niveaux, journées de découverte pour les écoliers, etc.) ne semblent pas avoir obtenu sur ce plan les effets escomptés, puisqu’on observe une diminution de la proportion des collégiens de 11 ans aimant beaucoup l’école entre 2002 (32,9 %) et 2006 (30,3 %) alors qu’à l’inverse, les proportions d’élèves de 11 ans scolarisés en CM2 qui déclarent aimer beaucoup l’école ont augmenté dans le même temps (39,8 % en 2002 vs 42,0 % en 2006). Ainsi, au-delà des mesures administratives déjà prises, il ne semble plus possible de faire l’économie d’une réflexion sur la vie au collège dans toutes ses dimensions. Qu’ils fréquentent l’école primaire, le collège ou le lycée, trois composantes restent associées de façon déterminante au goût manifesté pour l’école par les élèves de France : le sexe du répondant, sa perception du soutien des enseignants et le fait de percevoir les exigences scolaires comme excessives. Entre l’école et le lycée, on observe une diminution de l’influence du sexe sur le fait d’aimer l’école, cependant, cette influence reste marquée, y compris au lycée : les filles y aiment toujours plus l’école que les garçons, ce dont témoigne d’ailleurs leur réussite accrue par rapport à leurs homologues du sexe opposé du moins dans le secondaire6. Les efforts développés depuis des années pour assurer l’égalité des chances entre filles et garçons, implicitement entendus comme la valorisation des études scientifiques chez MEP_SanteEleve.indd 71 les filles, ne semblent donc pas répondre aux constats opérés auprès des collégiens et des lycéens, au contraire ! Aussi l’adaptation (plus exactement la non-adaptation) du système scolaire aux garçons – bien qu’ils manifestent parfois assez bruyamment leur mal-être – est une question qui reste regrettablement en suspens. Le deuxième facteur associé (la place du soutien perçu de la part des enseignants) devient largement prépondérante dans le secondaire (surtout au collège) et offre probablement une piste intéressante pour améliorer l’appétence scolaire. Enfin, l’importance relative des exigences scolaires perçues comme excessives sur le goût pour l’école ne se modifie pas avec la progression dans le système scolaire : que l’on soit en école élémentaire, au collège ou au lycée, on aime toujours plus l’école si on ne trouve pas le travail scolaire difficile et fatigant. On notera que l’autonomie perçue dans les activités scolaires, qui est le premier facteur influençant l’appétence scolaire chez les écoliers, demeure un facteur indépendamment lié au fait d’aimer beaucoup l’école chez les collégiens mais dans une moindre proportion, pour finir par disparaître chez les lycéens. De tels constats, et tout particulièrement ceux concernant le rôle prépondérant des enseignants sur la motivation des élèves, ne sont pas propres à la France [11, 15-17]. Mais, compte tenu des résultats relativement mauvais de la France en termes de performances par rapport à d’autres pays [2, 3] rapportés au temps passé en classe [1] et aux inquiétudes concernant l’efficacité de notre système scolaire, ces observations méritent d’être rappelées, de même que doit être réaffirmée l’importance de l’autonomie 6. En 2005, 82,3 % des filles ont obtenu le brevet et seulement 75,6 % des garçons. 68,4 % d’une génération de filles sont aujourd’hui titulaires du bac, alors que les garçons ne sont que 56,9 %, soit un différentiel très accusé (11,5 %) (www.education. gouv.fr/cid4006/egalite-des-filles-et-des-garçons.html). 05/08/2008 09:03:53 72 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 dans les activités scolaires pour les élèves les plus jeunes, qui ne semble pourtant pas toujours prise en compte dans notre école. Pour finir, revenons sur la perception de leurs résultats par les élèves, dont nous avons rappelé qu’elle est liée à leur qualité de vie et leur bien-être [9, 11], mais aussi très directement à leur motivation à travailler [17]. Pour les élèves de 11 et 13 ans, la France se trouve parmi les cinq derniers pays interrogés dans l’enquête HBSC en 2006. À 15 ans, les jeunes français sont les avantderniers pour ce qui est de la proportion de ceux qui estiment leurs résultats scolaires bons ou très bons, avec un peu plus du tiers d’entre eux qui sont dans ce cas, alors qu’à l’autre bout du tableau, près de neuf élèves de République de Macédoine sur dix estiment que leurs résultats sont bons ou très bons… À l’inverse – et peut-être parce que ce sentiment chronique d’échec est démobilisateur pour ce qui est du stress lié au travail scolaire –, les élèves français sont en bonne position, puisqu’à 11 ans ils sont à la douzième place. Ce résultat s’améliore avec l’âge puisque, pour les élèves de 15 ans, la France occupe le cinquième rang. Bibliographie OCDE. Regards sur l’éducation 2007. 2007, les indicateurs de l’OECD. [2] Bourny G., Fumel S., Monnier A.L., Rocher T. Les élèves de quinze ans — Premiers résultats de l’évaluation internationale Pisa 2003. Note évaluation, 04-12, DEP, ministère de l’Éducation nationale, 2004. [3] Mullis I.V.S., Martin M.O., Kennedy A.M. Foy P. PIRLS 2006. International Report, IEA’s Progress in International Reading Literacy Study in Primary Schools in 40 Countries. Chestnut Hill, MA : TIMSS & PIRLS International Study Center, Boston College, 2007. [4] Haut Conseil de l’éducation. L’école primaire, bilan des résultats pour l’École 2007, 2007. [1] MEP_SanteEleve.indd 72 En d’autres termes, les jeunes de notre pays sont non seulement globalement assez peu stressés par le travail scolaire, mais en plus leur stress augmente relativement moins qu’ailleurs avec l’âge. On le voit, l’image que les élèves nous renvoient de leur vécu scolaire n’est pas univoque mais demeure cohérente avec les constats opérés par les autres enquêtes qui le mesurent à travers des indicateurs variés. L’instauration du socle commun des connaissances à la rentrée 2006/20077 qui a voulu prendre acte de certaines difficultés de notre système scolaire et s’inspirer des réussites de nos voisins européens, telles qu’objectivées dans les enquêtes internationales Pisa [2] et PIRLS [3], devrait sans doute modifier le vécu scolaire de nos élèves. Il reste à voir si le prochain exercice de l’enquête HBSC (2010) pourra déjà mettre en évidence une amélioration de la situation. 7. Décret n° 2006-830 du 11-7-2006, paru au JO du 12-7-2007. [5] Innocenti report card 7. An overview of well-being in rich countries Unicef Innocenti Reasearch Centre, 2007. [6] Due P., Lynch J., Holstein B.E. & Modvig J. Socio-economic health inequalities among a nationally representative sample of Danish adolescents : the role of different types of social relations. Journal of Epidemiology and Community Health 2003, 57, 692-698. [7] Samdal O., Wold B., Klepp K.I. & Kannas L. Students’ perceptions of school and their smoking and alcohol use : A cross-national study. Addiction Research 2000, 8 (2), 141-167. [8] Torsheim T. & Wold B. School-related stress, school support and somatic complaints : A general population study. Journal of Adolescent Research 2001a, 16 (3), 293-303. 05/08/2008 09:03:53 73 Milieu scolaire [9] Suldo S.M., Riley K.N. & Shaffer E.J. [10] [11] [12] [13] Academic correlates of children and adolescents’ life satisfaction. School Psychology International 2006, 27 (5), 567-582. Torsheim T. & Wold B. School-related stress, support and subjective health complaints among early adolescents : a multilevel approach. Journal of Adolescence 2001b, 24, 701-713. Vieno A., Santinello M., Galbiati E. & Mirandola M. School setting, school climate and wellbeing in early adolescence : A comprehensive model. European Journal of School Psychology 2004, 2 (1-2), 219-238. Ravens-Sieberer U., Kokonyei G. & Thomas C. School and health. In : Currie C. et al. (Eds.) Young people’s health in context. Health Behaviour in School-aged Children (HBSC) Study : International report from the 2001/2002 Survey. Copenhagen : World Health Organization (Europe), 2004. En ligne : www.euro.who.int/Document/e82923.pdf [dernière consultation le 3/07/2008] Samdal O., Nutbeam D., Wold B. & Kannas L. Achieving health and educational goals through schools : A study of the importance of school climate and students’ satisfaction with school. Health Education Research 1998, 13 (3), 383-397. MEP_SanteEleve.indd 73 [14] Torsheim T., Wold B. & Samdal O. The teacher and classmate support scale : Factor structure, test-retest reliability and validity in samples of 13- and 15-year old adolescents. School Psychology International 2000, 21 (2), 195-212. [15] Torsheim T., Aaroe L.E. & Wold B. Sense of coherence and school-related stress as predictors of subjective health complaints in early adolescence : interactive, indirect or direct relationships ? Social Science & Medicine 2001c, 53, 603-614. [16] Vieno A., Perkins D.D., Smith T.M., Santinello M. Democratic school climate and sense of community in schools : a multilevel analysis. American Journal of Community Psychology, 2005, 36 (3/4) : 327-341. [17] Urdan T., Schoenfelder E. Classroom effects on student motivation : goal structures, social relationships, and competence beliefs. Journal of school psychology 2006, 44 : 331-349. 05/08/2008 09:03:53 74 L’essentiel L’Organisation mondiale de la santé définit la santé comme la « mesure dans laquelle un individu peut réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins ». Les différentes définitions sous-tendant ce concept dans la littérature ont conduit à utiliser des instruments très variés pour le mesurer. En dépit de son caractère général, la « santé perçue » apparaît comme un indicateur pertinent de la mesure de l’état de santé et, chez l’adolescent, cet indicateur est plus approprié que les mesures de morbidité ou de mortalité. Dans notre enquête, la très grande majorité des élèves perçoivent leur santé comme « excellente » (34,4 %) ou « bonne » (52,8 %). Cependant, les filles rapportent des niveaux inférieurs aux garçons et ces écarts augmentent progressivement avec l’âge : elles sont une sur cinq à 15 ans à juger leur santé dégradée. Concernant la satisfaction globale de leur vie, les élèves rapportent un niveau élevé puisque la médiane sur l’échelle de Cantril se situe à près de 7,5 sur 10. Les variations selon l’âge et le sexe sont identiques à celles rapportées précédemment. Les niveaux de bienêtre diminuent significativement MEP_SanteEleve.indd 74 avec l’âge chez les filles : 86,1 % ont une bonne perception globale de leur vie (Cantril 6-10) à 11 ans et seules 77,1 % sont dans ce cas à 15 ans. Les écarts observés entre les deux sexes sont surtout prononcés à 15 ans, âge auquel 85,7 % des garçons déclarent un niveau de satisfaction élevé concernant leur vie. Dans l’enquête HBSC, les jeunes étaient également interrogés sur leurs plaintes subjectives de santé, somatiques et psychologiques. Trois élèves sur quatre rapportent avoir été irritables ou de mauvaise humeur au moins une fois par mois au cours des six derniers mois. Le mal de ventre, la nervosité, les troubles de l’endormissement et le mal de tête ont concerné environ 60 % des élèves à cette même fréquence. Plus d’un élève sur dix déclare avoir du mal à s’endormir chaque soir et éprouver de la nervosité tous les jours. On sait par ailleurs que ces symptômes tendent à ne pas être isolés. Aussi, ils peuvent être regroupés en « syndrome de plainte », défini par le fait de déclarer au moins deux symptômes plus d’une fois par semaine dans les six mois précédant l’enquête. Ce syndrome est plus fréquemment rapporté par les filles (45,6 % vs 29,5 % chez les garçons), chez lesquelles il augmente fortement avec l’âge, passant de 40,5 % à 11 ans à 52,5 % à 15 ans. Il existe par ailleurs une forte association entre ce syndrome de plainte et une perception plutôt négative de la vie ou un relatif bas niveau de satisfaction personnelle. On observe donc un paradoxe relatif entre une très forte proportion d’élèves se déclarant en bonne santé et satisfaits de leur vie et une symptomatologie, notamment celle du registre psychologique, rapportée avec une grande fréquence. Il est probable que les adolescents sont capables d’en relativiser l’importance. Par ailleurs, l’ensemble des paramètres de santé explorés ici est fortement associé au niveau socioéconomique des familles. Aussi bien chez les garçons que chez les filles, une moins bonne santé déclarée, un bas niveau de perception globale de sa vie ou un syndrome de plainte sont rapportés avec une plus grande fréquence par les élèves déclarant vivre dans des familles de plus faible niveau socio-économique mesuré par les différents indicateurs de prospérité familiale disponibles dans l’enquête HBSC. 05/08/2008 09:03:53 75 Santé et bien-être Catherine Arnaud Céline Vignes Emmanuelle Godeau INTRODUCTION Dans la charte d’Ottawa, l’Organisation mondiale de la santé définit la santé comme la « mesure dans laquelle un groupe ou un individu peut d’une part, réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins et, d’autre part, évoluer avec le milieu ou s’adapter à celui-ci » [1]. La santé est donc perçue comme une ressource de la vie quotidienne, et non comme le but de la vie. La mesure de ce concept positif, mettant en valeur les ressources sociales et individuelles ainsi que les capacités physiques, s’avère particulièrement pertinente chez les adolescents confrontés à de multiples défis liés notamment à la transition vers l’âge adulte. À cet âge, ils bénéficient, du moins dans les sociétés développées, d’un niveau de santé jusque-là inégalé [2]. Aussi, l’expression par les adolescents eux-mêmes d’une santé dégradée prend une signification toute particulière. Celle-ci peut en effet affecter la réalisation de leur développement, l’acqui- MEP_SanteEleve.indd 75 sition de leur autonomie et la réussite de leur intégration sociale. Elle peut également entraîner des effets négatifs à plus long terme. En dépit de son caractère général et de la subjectivité dont elle semble relever, la « santé perçue » apparaît comme un indicateur pertinent de la mesure de l’état de santé. De nombreux travaux ont montré que sa mesure chez l’adolescent était prédictive de la santé objective à l’âge adulte, même après prise en compte des facteurs de risque connus, démographiques, sociaux et médicaux [3, 4] . Différents auteurs ont rapporté une association avec des symptômes d’anxiété et de dépression ainsi que des liens avec l’école (performances scolaires, expériences positives à l’école, brimades) et la famille (structure familiale et communication avec les parents) [5, 6]. Sa mesure constitue donc un indicateur de la santé de l’adolescent plus approprié que les mesures de morbidité ou 05/08/2008 09:03:53 76 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 de mortalité. Dans l’enquête HBSC, l’évaluation de la santé perçue est complétée par une mesure de satisfaction, définie comme la perception globale de la vie [7]. Les recherches menées chez l’adulte ont validé la mesure de ce concept par une échelle à un seul item, dénommée échelle de Cantril [8]. Des adaptations mineures de la formulation et de la présentation y ont été apportées afin de faciliter sa compréhension par des élèves de 11 ans. La littérature scientifique rapporte que le bien-être perçu est associé à de nombreux comportements tels que la consommation de substances psychoactives [9] ou l’exercice physique [10]. Chez les adolescents, on a également pu montrer qu’une expérience positive de l’école était associée à des niveaux élevés de bien-être [11]. L’enquête HBSC s’intéresse également aux plaintes subjectives de santé. Les plaintes psychosomatiques, d’autant plus si elles sont multiples et fréquentes, peuvent être conceptualisées comme une réponse à des tensions psychosociales voire, pour ce qui concerne la population étudiée ici, au malaise général lié à la puberté. Sont explorés ici les symptômes somatiques (maux de tête, de ventre, etc.) et psychologiques (nervosité, irritabilité, sentiment de déprime, etc.) les plus courants à l’adolescence, qualifiés par Courtecuisse de « symptômes flous de l’adolescence » [12], dont on sait d’autre part qu’ils tendent à ne pas être isolés [13]. C’est pour appréhender ce phénomène que, dans l’enquête HBSC, les symptômes sont regroupés en « syndrome de plainte », défini par le fait de déclarer au moins deux symptômes plus d’une fois par semaine dans les six mois précédant l’enquête. Malgré leur subjectivité, ces symptômes ont un coût sociétal indiscutable (absentéisme, consultations, consommations médicamenteuses, etc.) mais aussi personnel pour le jeune concerné. Ainsi, on a pu montrer des liens entre la présence de ces symptômes et un vécu scolaire négatif [11, 14] ou de mauvaises performances scolaires [15]. MÉTHODES Depuis l’origine de l’enquête HBSC, la santé perçue est mesurée par une question très simple : « Dirais-tu que ta santé est » avec quatre possibilités de réponse : « excellente », « bonne », « assez bonne » ou « mauvaise » [3] . L’analyse des données portera sur la « bonne santé perçue » qui correspond aux deux catégories de réponse « excellente » et « bonne » comparée aux deux autres catégories de réponse, regroupées en « moins bonne santé perçue ». Les élèves étaient également invités à exprimer leur opinion sur la perception globale de leur vie à l’aide de l’échelle de Cantril, échelle graduée de 10 à 0, la valeur 10 représentant « la meilleure vie possible pour toi » et la valeur 0 « la pire vie possible pour toi » [8]. Il leur était demandé de répondre à la MEP_SanteEleve.indd 76 question « Globalement, où dirais-tu que tu te trouves sur l’échelle en ce moment ? » en cochant la case correspondant le mieux à leur situation actuelle. Cet item peut être interprété comme un indicateur du bien-être des élèves. Des scores supérieurs ou égaux à 6 sont considérés comme correspondant à des situations de « bonne qualité de vie ». Les plaintes subjectives de santé ont été recueillies grâce à la HBSC symptoms checklist, mesure non-clinique de santé mentale développée par des chercheurs du réseau HBSC et présente dans l’enquête depuis 1986 [13]. Elle explore les symptômes somatiques et psychologiques les plus courants à l’adolescence, à travers deux questions dans la traduction française : « Durant les six derniers mois, as-tu eu : mal 05/08/2008 09:03:53 77 Santé et bien-être à la tête/mal au ventre/mal au dos/des difficultés à t’endormir des étourdissements ? » et « Durant les six derniers mois, as-tu été : déprimé(e)/irritable ou de mauvaise humeur/ nerveux(se) ? ». Pour chaque symptôme, les réponses proposées étaient : « À peu près chaque jour/Plusieurs fois par semaine/ À peu près une fois par semaine/À peu près une fois par mois/Rarement ou jamais ». Les symptômes seront ici analysés individuellement ainsi qu’à travers le « syndrome de plainte », tel que défini plus haut. RÉSULTATS SANTÉ PERÇUE ET BIEN-ÊTRE La très grande majorité des élèves perçoivent leur santé comme « excellente » (34,4 %) ou « bonne » (52,8 %). Cependant, la perception d’une mauvaise santé augmente significativement avec l’âge chez les filles : 12,6 % perçoivent leur santé comme dégradée à 11 ans, 14,8 % à 13 ans et 20,8 % à 15 ans. Cette évolution n’est pas retrouvée chez les garçons qui sont 9,7 % en moyenne à déclarer se sentir en « moins bonne santé ». Les données recueillies montrent également un risque plus élevé pour les filles de déclarer se percevoir en « moins bonne santé » et ce, indépendamment de l’âge [figure 1]. L’écart est maximal à l’âge de 15 ans où plus d’un quart des filles déclarent une santé perçue dégradée alors que moins d’un dixième des garçons du même âge déclarent une perception similaire. À noter que 1,8 % des élèves déclarent leur santé « mauvaise ». En général, les élèves rapportent un niveau de satisfaction élevé concernant leur vie puisque la médiane sur l’échelle de Cantril se situe à près de 7,5, où 10 représente le score maximal. Cependant, les niveaux de bien-être diminuent significativement avec l’avancée en âge, du moins chez les filles. Elles sont en effet 86,1 % à avoir une bonne FIGURE 1 Santé perçue, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 100 % 21,1 27,8 80 % 41,5 37,1 38,7 39,4 60 % 58,1 57,4 40 % 48,1 50,3 51,9 8,2 11,2 8,3 2,2 Garçons 1,4 Filles 1,1 Garçons 51,5 20 % 0% 11 ans 1,8 Filles 18,0 8,1 1,0 Garçons 13 ans Mauvaise MEP_SanteEleve.indd 77 13,0 Assez bonne 2,8 Filles 15 ans Bonne Excellente 05/08/2008 09:03:53 78 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 perception globale de leur vie (Cantril 6-10) à 11 ans et seules 77,1 % sont dans ce cas à 15 ans. Les écarts observés entre les deux sexes sont surtout prononcés pour les plus âgés : à 15 ans, 85,7 % des garçons et 77,1 % des filles déclarent un niveau élevé de satisfaction concernant leur vie [figure 2]. FIGURE 2 Perception globale de sa vie : proportion d’élèves déclarant un niveau élevé sur l’échelle de Cantril, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 100 % 87,4 86,8 86,1 80 % 85,7 82,6 77,1 60 % 40 % 20 % 0% 11 ans 13 ans Filles 15 ans Garçons PLAINTES SUBJECTIVES DE SANTÉ Globalement, les « symptômes flous » de l’adolescence sont assez fréquents chez les élèves. Ainsi, trois élèves sur quatre (75,8 %) rapportent avoir été irritables ou de mauvaise humeur au moins une fois par mois au cours des six derniers mois. Le mal de ventre, la nervosité, les troubles de l’endormissement et le mal de tête ont concerné autour de 60 % des élèves à cette même fréquence. Seulement trois symptômes ont été rapportés au moins une fois par mois au cours des six derniers mois par moins de la moitié des élèves : le mal de dos (46,3 %), le fait de se sentir déprimé (46,2 %) et les étourdissements (30,2 %) [figure 3]. On notera que plus d’un élève sur dix déclare avoir du mal à s’endormir chaque soir (15,7 %) et éprouver de la nervosité (10,4 %) tous les jours. Si on s’intéresse aux symptômes rapportés plus d’une fois par semaine, à âge donné, les filles sont significativement plus nombreuses que les garçons à en déclarer, à l’exception FIGURE 3 Fréquence des symptômes subjectifs de santé (en %) 100 % 80 % 5,1 4,4 7,5 4,8 10,1 10,0 8,9 9,1 14,9 13,5 11,5 10,9 18,4 60 % 28,1 21,4 7,0 15,2 22,5 10,4 4,3 5,7 6,9 14,1 13,4 13,3 15,9 13,7 35,6 22,7 40 % 16,8 31,1 53,7 20 % 15,7 41,9 69,8 53,8 36,5 37,7 39,7 Nervosité Insomnies 24,2 0% Mal de tête Mal de ventre rarement ou jamais MEP_SanteEleve.indd 78 Mal de dos environ une fois par mois Déprime Irritabilité environ une fois par semaine plusieurs fois par semaine Étourdissements à peu près chaque jour 05/08/2008 09:03:53 79 Santé et bien-être FIGURE 4 Proportion de garçons rapportant des symptômes plus d’une fois par semaine, en fonction de l’âge (en %) 40 % 30 % 28,4 22,9 23,6 20 % 18,1 17,9 17,7 18,6 19,7 18,8 15,9 13,0 12,6 11,2 10,9 10 % 9,1 9,4 8,5 8,9 10,6 8,4 7,9 7,0 6,4 0% Mal de tête Mal de ventre Mal de dos Déprime 11 ans de certains symptômes à 11 ans où les taux sont superposables dans les deux sexes (se sentir « déprimé », nervosité, difficultés d’endormissement, étourdissements). Chez les garçons [figure 4] , le mal de dos augmente significativement entre 11 et 15 ans. À l’inverse, le mal de tête, le mal de ventre et les troubles de l’endormissement sont plus fréquents chez les garçons de 11 ans que chez leurs camarades plus âgés. Les autres symptômes restent stables entre 11 et 15 ans dans la population masculine. Les évolutions sont différentes chez les filles [figure 5] pour lesquelles la plupart des symptômes augmentent nettement entre 11 et 15 ans : mal de dos, sentiment de déprime, irritabilité, nervosité, étourdissements. Le mal de tête est plus élevé chez les filles de 15 ans que chez leurs homologues plus jeunes de 11 et 13 ans. En revanche, ni les troubles de l’endormissement ni les maux de ventre ne diffèrent significativement avec l’âge dans la population féminine. MEP_SanteEleve.indd 79 Irritabilité 13 ans Nervosité Insomnie 9,6 Étourdissements 15 ans Le syndrome de plainte, défini par la présence d’au moins deux symptômes plus d’une fois par semaine (cf. supra), permet de mieux apprécier la charge psychologique, voire le mal-être des adolescents qu’il concerne. La prévalence du syndrome de plainte est nettement supérieure chez les filles (45,6 % vs 29,5 %) [figure 6], chez lesquelles elle augmente fortement avec l’âge, passant de 40,5 % à 11 ans à 52,5 % à 15 ans. À l’inverse, chez les garçons, les prévalences restent stables dans le temps. Ainsi l’écart entre les sexes augmente avec l’âge. LIENS ENTRE PLAINTES SUBJECTIVES DE SANTÉ ET BIEN-ÊTRE PERÇU Comme on pouvait s’y attendre, la liaison entre plaintes subjectives et niveau de bienêtre est forte, ceci quels que soient l’âge et le sexe. Intéressons-nous par exemple aux filles de 15 ans, qui sont celles qui formulent 05/08/2008 09:03:54 80 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 FIGURE 5 Proportion de filles rapportant des symptômes plus d’une fois par semaine, en fonction de l’âge (en %) 40 % 35,6 36,0 35,1 31,8 30,6 30 % 27,9 27,5 24,4 23,4 21,9 20 % 18,9 18,6 24,8 22,9 21,3 20,5 18,8 18,6 18,3 16,0 13,6 12,1 11,7 10 % 8,3 0% Mal de tête Mal de ventre Mal de dos Déprime 11 ans FIGURE 6 Prévalence du syndrome de plainte, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 100 % Irritabilité 13 ans Nervosité Insomnies Étourdissements 15 ans des filles du même âge qui ne rapportent pas ce syndrome de plainte expriment dans le même temps une mauvaise santé perçue ou un bas niveau de perception globale de leur vie. 80 % 60 % 40 % 20 % 0% 52,5 40,5 44,6 30,8 28,3 29,2 11 ans 13 ans 15 ans Garçons Filles avec la plus grande fréquence un syndrome de plainte. Parmi ces jeunes filles déclarant au moins deux symptômes plus d’une fois par semaine, environ une sur trois rapporte également une perception de santé dégradée (« mauvaise » : 4,8 %, « assez bonne » : 25,6 %) ou un bas niveau de perception globale de leur vie (score de Cantril inférieur ou égal à 5 : 34,4 %). À l’inverse, seules 10 % MEP_SanteEleve.indd 80 SANTÉ DÉCLARÉE ET NIVEAU SOCIO-ÉCONOMIQUE DES FAMILLES Les paramètres de santé explorés dans ce chapitre sont tous très fortement associés au niveau socio-économique des familles. Aussi bien chez les garçons que chez les filles, une moins bonne santé déclarée, un bas niveau de perception globale de sa vie ou un syndrome de plainte sont rapportés avec une plus grande fréquence par les élèves déclarant vivre dans des familles de plus faible niveau socio-économique. Ainsi, parmi les élèves rapportant un score à l’échelle Fas bas, 19,2 % déclarent leur santé « assez bonne » ou « mauvaise », 25,0 % cotent la 05/08/2008 09:03:54 81 Santé et bien-être perception globale de leur vie de manière plutôt négative (Cantril 0-5), et 44,8 % rapportent au moins deux symptômes plus d’une fois par semaine. Chez les élèves dont les familles sont situées au plus haut niveau de l’échelle Fas, ces mêmes fréquences sont significativement inférieures et respective- ment de 9,9 % (santé perçue dégradée), 12,6 % (Cantril 0-5) et 34,7 % (syndrome de plainte présent). Les mêmes relations sont décrites avec les autres paramètres décrivant le niveau socio-économique des familles, à savoir la perception de la richesse familiale et le travail des parents. DISCUSSION Par bien des aspects, l’enquête HBSC offre la possibilité de décrire le bien-être des adolescents en rapportant leurs propres vues et perspectives. De nombreux éléments, présentés dans les différents chapitres de ce rapport, concourent incontestablement à ce bien-être. À titre d’exemple, on peut citer l’aisance financière de la famille, le soutien perçu à l’école, la qualité de la communication avec les parents ou la présence de vrais amis à leur côté, informations sur lesquelles les élèves expriment leur ressenti. L’inclusion de questions portant sur le bienêtre subjectif a pour objectif de porter une attention complémentaire et plus globale à la perception qu’ils ont de leur propre santé. Les différentes définitions sous-tendant ce concept dans la littérature ont conduit à utiliser des instruments très variés pour le mesurer. Deux paramètres ont été plus particulièrement étudiés ici : la proportion des jeunes évaluant leur propre santé comme plutôt mauvaise et le niveau de satisfaction globale concernant leur vie. Les études portant sur la perception de leur propre santé par les adolescents montrent invariablement que les filles rapportent des niveaux inférieurs aux garçons et que ces écarts augmentent progressivement avec l’âge [6, 16, 17] . Ces constatations sont retrouvées dans la majorité des pays ayant participé à l’enquête HBSC en 2006. À tous les âges, une santé perçue comme « assez bonne » ou « mauvaise » est rapportée plus fréquemment par les filles comparative- MEP_SanteEleve.indd 81 ment aux garçons, ces différences devenant significatives dans la quasi totalité des pays à l’âge de 15 ans. Ces différences n’apparaissent donc que peu liées aux contextes culturels et sociaux nationaux. Selon un rapport de l’Unicef 2007, elles pourraient être davantage en lien avec les pressions physiologiques et psychologiques survenant en début de puberté [2]. Par exemple, les filles pourraient être plus soucieuses de leur image et plus sensibles à leur propre statut physique et émotionnel, avec pour conséquence une expression plus fréquente d’un mal-être [18]. Si la santé psychosociale a une influence forte sur le bien-être et la satisfaction concernant sa vie, la situation socioéconomique de la famille est également associée à ces paramètres dans la littérature [19-22]. Notre étude a mis en évidence que les élèves classés comme appartenant aux bas niveaux socio-économiques avaient également tendance à rapporter un niveau de santé plus dégradé. Les indicateurs de prospérité familiale mesurés dans HBSC sont également significativement associés à la santé perçue et au niveau de satisfaction de sa vie dans presque tous les pays. Demeure un paradoxe, l’opposition entre les taux élevés d’adolescents se déclarant en bonne santé, estimant leur vie plutôt bonne, et les prévalences observées concernant les symptômes flous. En effet, certains de ces symptômes (essentiellement ceux du registre psychologique) sont rapportés par plus du quart des élèves plus d’une fois par 05/08/2008 09:03:54 82 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 semaine, ce qui semblerait témoigner que les adolescents relativisent ces symptômes qui peuvent dès lors apparaître comme des marqueurs de l’adolescence [23]. Ajoutons que la France est située parmi les dix pays où les élèves rapportent le moins de symptômes regroupés en syndrome de plainte. En revanche, les évolutions avec le temps et les différences entre sexes que nous observons sont de même nature que dans les autres pays, témoignant sans doute d’une certaine universalité du vécu physiologique Bibliographie [1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] World Health Organisation. The Ottawa Charter for Health Promotion. in WHO Regional Office for Europe. 1986, Copenhagen. Unicef. Child poverty in perspective : An overview of child well-being in rich countries. Innocenty Report Card 7, Editor. 2007 : Unicef Innocenti Research Centre, Florence. Idler E.L. Benyamini Y. Self-rated health and mortality : a review of twenty-seven community studies. J Health Soc Behav, 1997, 38(1): 21-37. Burstrom B. Fredlund P. Self rated health : Is it as good a predictor of subsequent mortality among adults in lower as well as in higher social classes ? J Epidemiol Community Health, 2001, 55(11): 836-40. Torsheim T., Currie C., Boyce W., Kalnins I., Overpeck M., Haugland S. Material deprivation and self-rated health: a multilevel study of adolescents from 22 European and North American countries. Social Science & Medicine, Volume 59, Issue 1, July 2004, Pages 1-12. Torsheim T., Ravens-Sieberer U., Hetland J., Välimaa R., Danielson M., Overpeck M. Cross-national variation of gender differences in adolescent subjective health in Europe and North America. Social Science & Medicine, Vol 62 (4), 815-827 Diener E., Diener M. Cross-cultural correlates of life satisfaction and self-esteem. Journal of Personality and Social Psychology, 1995, 68 : 653-662. MEP_SanteEleve.indd 82 de l’adolescence. Cependant, le constat que nous avions déjà fait dans l’enquête HBSC précédente et que nous retrouvons à l’identique en 2006, d’une forte association entre syndrome de plainte et perception plutôt négative de la vie, appelle à porter une attention particulière au devenir des élèves, certes en minorité, qui déclarent de multiples plaintes et un relatif bas niveau de satisfaction personnelle. [8] Cantril H. [9] [10] [11] [12] [13] [14] The pattern of human concern. 1965 : Rutgers University Press. Zullig K.J., Valois R.F., Huebner E.S., Oeltmann J.E., Drane J.W. Relationship between perceived life satisfaction and adolescents’ substance abuse. J Adolesc Health, 2001, 29(4): 279-88. Thome J., Espelage D.L. Relations among exercise, coping, disordered eating, and psychological health among college students. 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J Adolesc, 2001. 24(6): 701-13. 05/08/2008 09:03:54 83 Santé et bien-être [15] Krilov L.R., Fisher M., Friedman S.B., Reitman D., Mandel F.S. [16] [17] [18] [19] Course and outcome of chronic fatigue in children and adolescents. Pediatrics, 1998, 102(2 Pt 1): 360-6. Sweeting H., West P. Sex differences in health at ages 11, 13 and 15. Soc Sci Med, 2003, 56(1): 31-9. Tremblay S., Dahinten S., Kohen D. Factors related to adolescents’ self-perceived health. Health Rep, 2003, 14 Suppl : 7-16. Piko, B.F. and Keresztes N. Self-perceived health among early adolescents : role of psychosocial factors. Pediatr Int, 2007, 49(5): 577-83. Piko, B.F. Satisfaction with life, psychosocial health and materialism among Hungarian youth. J Health Psychol, 2006, 11(6): 827-31. MEP_SanteEleve.indd 83 [20] Erginoz E., Alikasifoglu M., Ercan O., Uysal O., Ercan G., Albayrak Kaymak D., et al. Perceived health status in a Turkish adolescent sample: risk and protective factors. Eur J Pediatr, 2004, 163(8): 485-94. [21] Goodman E., Amick B.C., Rezendes M.O., Tarlov A.R., Rogers W.H., Kagan J. Influences of gender and social class on adolescents’ perceptions of health. Arch Pediatr Adolesc Med, 1997, 151(9): 899-904. [22] Piko B., Fitzpatrick K.M. Does class matter ? SES and psychosocial health among Hungarian adolescents. Soc Sci Med, 2001, 53(6): 817-30. [23] Calfisch M, Guillenchmidt (de) C, Alvin P. Les symptômes flous à l’adolescence. Annales de pédiatrie, 1998, 45(5): 295-302. 05/08/2008 09:03:54 84 L’essentiel L’enquête HBSC 2006 appréhende le handicap selon les concepts définis par l’OMS dans la Classification internationale du fonctionnement du handicap et de la santé (Cif) et repris dans la loi française du 11 février 2005, c’est-à-dire comme résultant des aspects négatifs de l’interaction entre une personne ayant un problème de santé et l’environnement dans lequel elle vit. On parle de situation de handicap, notion qui inclut les maladies chroniques. On s’intéresse également à la participation à la vie sociale, que la Cif définit comme « les problèmes qu’une personne peut rencontrer dans son implication dans une situation de vie réelle ». MEP_SanteEleve.indd 84 En reposant sur un auto-questionnaire, l’enquête HBSC apparaît comme particulièrement pertinente pour étudier ces notions, subjectives par essence. Cet atout constitue également une faiblesse puisque ce mode de recueil des données étant incompatible avec les pathologies et les déficiences les plus sévères, notre échantillon a été restreint aux élèves suivant une scolarisation individuelle en milieu ordinaire. 15,8 % des élèves interrogés se déclarent porteurs d’un handicap ou d’une maladie chronique diagnostiqués par un médecin, sans différence selon l’âge ou le sexe. Parmi eux, 18,8 % considèrent que leur handicap ou leur maladie chronique entraîne une restriction de leur participation et de leur présence à l’école, les filles plus que les garçons et ce d’autant plus qu’elles sont âgées. Pour autant le vécu scolaire des jeunes en situation de handicap ne diffère pas de celui de leurs homologues valides, à l’exception de la pression scolaire qu’ils ressentent davantage (74,5 % vs 70,0 %). En revanche, ils se perçoivent globalement en moins bonne santé (santé perçue bonne ou excellente : 75,8 % vs 89,4 %, syndrome de plainte 45,4 % vs 36,0 %), mais les écarts concernant la perception globale de sa vie étant très faibles (81,1 % vs 84,8 %), ces enfants semblent avoir de bonnes capacités à relativiser leurs problèmes de santé. 05/08/2008 09:03:54 85 Handicaps et maladies chroniques Céline Vignes Emmanuelle Godeau Mariane Sentenac Catherine Arnaud INTRODUCTION L’émergence d’une nouvelle conception du handicap s’est traduite ces dernières années par l’adoption par l’OMS en 2001 de la Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (Cif ) [1]. Cette classification, centrée sur les conséquences du handicap et non plus sur ses causes, conçoit le handicap comme résultant des aspects négatifs de l’interaction entre la personne ayant un problème de santé et l’environnement dans lequel elle vit. Elle met donc l’accent sur les situations de handicap plutôt que sur les déficiences en ellesmêmes. De fait, une maladie chronique peut être à l’origine de situations handicapantes au même titre qu’un handicap moteur ou sensoriel, par exemple. Cette conception du handicap a été reprise dans la loi française du 11 février 2005 1, qui propose pour la première fois une définition : « constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participa- MEP_SanteEleve.indd 85 tion à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant » (Art. L. 114). Cette définition met donc l’accent sur deux concepts novateurs : la situation de handicap d’une part et la participation à la vie sociale d’autre part, concept que la Cif définit comme « les problèmes qu’une personne peut rencontrer dans son implication dans une situation de vie réelle ». L’école jouant un rôle fondamental dans la vie des jeunes, c’est du volet scolaire de cette participation dont il sera question ici. La scolarisation en milieu ordinaire est posée comme 1. Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » publiée au Journal officiel du 12 février 2005. 05/08/2008 09:03:55 86 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 principe par la loi de 2005 qui stipule que « tout enfant, tout adolescent présentant un handicap ou un trouble invalidant de la santé est inscrit dans l’école (…) la plus proche de son domicile » (Art. L.112-1). Notons que l’on parle ici de milieu scolaire ordinaire, donc au sein de l’Éducation nationale, quels que soient l’enseignement dispensé (ordinaire ou adapté) et le type de scolarisation pratiquée (individuelle ou collective). MÉTHODES Les questions sur le handicap et les maladies chroniques ont été proposées pour la première fois dans l’enquête HBSC 2006 et choisies par treize pays, dont la France. La première question permet de mesurer la prévalence des situations de handicap : « Es-tu porteur d’une maladie chronique ou d’un handicap (comme diabète, allergie ou infirmité motrice cérébrale) ayant été diagnos- tiqués par un docteur ? » (réponses possibles : « Oui/Non »). Ensuite, les restrictions de participation à la vie sociale sont abordées, pour ce qui concerne le cadre scolaire uniquement, par la question : « Est-ce que ta maladie chronique ou ton handicap a des retentissements sur ta présence et ta participation à l’école ? » (réponses possibles : « Je n’ai pas de maladie chronique ni de handicap/Oui/Non »). RÉSULTATS PRÉVALENCE DU HANDICAP ET DES MALADIES CHRONIQUES Au total, 1 124 élèves interrogés, soit 15,8 % de notre population, déclarent être porteurs d’un handicap ou d’une maladie chronique diagnostiqués par un médecin. Ce taux ne présente aucune différence significative en fonction de l’âge et du sexe [tableau I]. SANTÉ ET SITUATION DE HANDICAP Afin de mieux cerner la santé des élèves se déclarant porteurs d’un handicap ou d’une maladie chronique, les réponses de ces élèves ont été comparées à celles de leurs homologues valides sur trois indicateurs : la perception globale de sa vie, la santé perçue et le syndrome de plainte2. Bien que les trois indicateurs étudiés soient généralement meilleurs chez les élèves valides que chez ceux rapportant un MEP_SanteEleve.indd 86 TABLEAU I Prévalence du handicap et des maladies chroniques, en fonction de l’âge et du sexe (en %) Garçons Filles 11 ans 13 ans 15 ans 18,0 16,1 14,7 14,8 15,3 15,9 handicap ou une maladie chronique, une large majorité de ces derniers ont cependant une bonne appréciation globale de leur vie (81,1 %) et se perçoivent en bonne santé (75,8 %). De plus, les différences entre garçons et filles et les évolutions des différents indicateurs en fonction de l’âge sont 2. La perception de la vie est considérée comme bonne si le score à l’échelle de Cantril est supérieur ou égal à 6 ; le syndrome de plainte est considéré comme présent si au moins deux des symptômes suivants sont rapportés avec une fréquence de plus d’une fois par semaine : mal de tête, mal de ventre, mal au dos, sentiment de déprime, irritabilité ou mauvaise humeur, nervosité, insomnies d’endormissement, étourdissements (cf. chapitre Santé et bien-être). 05/08/2008 09:03:55 87 Handicaps et maladies chroniques dans l’ensemble comparables à celles observées chez les élèves valides : ils sont moins bons chez les filles que chez les garçons et tendent à se dégrader avec l’âge chez les filles tandis qu’ils restent stables chez les garçons [figures 1, 2, 3]. Les écarts entre les élèves se déclarant porteurs d’un handicap ou d’une maladie chronique et les autres élèves sont très modérés en ce qui concerne la perception globale de leur vie (significatifs seulement chez les filles de 11 ans) mais plus importants pour le syndrome de plainte (significatifs chez les garçons et les filles de 11 et 15 ans) et plus encore pour la santé perçue (significatifs dans tous les sous-groupes de population considérés, avec des différences encore plus grandes chez les filles). PARTICIPATION ET VIE À L’ÉCOLE Globalement, 18,8 % des élèves se déclarant en situation de handicap considèrent que celle-ci entraîne une restriction de leur participation et de leur présence à l’école, les filles un peu plus souvent que les garçons et ce d’autant plus qu’elles sont âgées [figure 4]. FIGURE 1 FIGURE 2 Proportion d’élèves ayant une bonne perception de leur vie, en fonction de la présence ou non d’un handicap, de l’âge et du sexe (en %) Proportion d’élèves percevant leur santé comme bonne ou excellente, en fonction de la présence ou non d’un handicap, de l’âge et du sexe (en %) 100 % 100 % 80 % 86,4 83,9 87,5 79,1 87,7 85,6 81,8 82,6 60 % 86,1 83,9 78,1 71,9 80 % 40 % 20 % 20 % 11 ans 13 ans Garçons en situation de handicap Garçons valides 15 ans 92,2 87,5 81,3 72,0 60 % 40 % 0% 91,7 89,8 81,1 75,5 0% Filles en situation de handicap Filles valides 11 ans 92,7 82,4 81,6 62,0 13 ans Garçons en situation de handicap Garçons valides 15 ans Filles en situation de handicap Filles valides FIGURE 3 FIGURE 4 Proportion d’élèves présentant le syndrome de plainte, en fonction de la présence ou non d’un handicap, de l’âge et du sexe (en %) Restriction de participation scolaire chez les élèves se déclarant porteurs d’un handicap ou d’une maladie chronique, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 100 % 100 % 80 % 60 % 40 % 20 % 0% 80 % 65,1 50,8 39,1 38,2 28,3 11 ans Garçons en situation de handicap Garçons valides MEP_SanteEleve.indd 87 48,9 43,9 32,5 27,4 13 ans 50,2 60 % 36,3 27,7 40 % 20 % 15 ans Filles en situation de handicap Filles valides 0% 21,4 15,8 11 ans 30,0 19,1 14,8 17,5 13 ans Garçons 15 ans Filles 05/08/2008 09:03:55 88 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 Afin d’étudier l’impact du handicap sur le vécu scolaire, les élèves se déclarant porteurs d’un handicap ou d’une maladie chronique ont été comparés à leurs homologues valides sur six indicateurs du vécu scolaire (goût pour l’école, perception des résultats scolaires, pression scolaire, soutien des autres élèves et des enseignants, exigences scolaires). Le vécu scolaire des jeunes en situation de handicap n’est pas significativement diffé- rent de celui de leurs homologues valides à l’exception de la pression scolaire. En effet, les élèves se déclarant porteurs d’un handicap ou d’une maladie chronique sont plus nombreux que les autres à se dire stressés par le travail scolaire (« assez » ou « beaucoup » : 27,6 % vs 22,6 % ; « un peu » : 46,9 % vs 47,5 % ; « pas du tout » : 25,5 % vs 30,0 %). Toutefois, en tenant compte du sexe et de l’âge, ces différences s’estompent légèrement et n’atteignent plus le seuil de significativité. DISCUSSION Jusqu’à une époque récente, la notion classique du handicap renvoyait à une déficience. En y associant les maladies chroniques, l’Organisation mondiale de la santé [1], ainsi que la loi française du 11 février 2005, ont élargi cette notion à celle de situation de handicap, adoptant ainsi l’approche non catégorielle du handicap présente dans la littérature depuis les années quatre-vingt [2]. Une telle approche est notamment justifiée par l’existence de nombreux points communs dans le vécu des personnes présentant un handicap ou une maladie chronique [3]. Les maladies chroniques sont donc incluses dans notre définition, des exemples précis (diabète, allergie) en étant même donnés dans l’intitulé de la question posée aux élèves. Bien que la scolarisation en milieu ordinaire soit posée comme principe dans la loi de 2005, diverses modalités de scolarisation peuvent être envisagées en fonction des besoins de l’enfant : individuelle (dans une classe ordinaire, une Segpa ou un Érea3) ; collective (dans une Clis ou une Upi4) ou dans une unité d’enseignement d’un établissement médico-éducatif ou hospitalier. Ainsi, lors de l’année scolaire 2005-2006, sur les 227 800 enfants handicapés scolarisés en France dans le 1er et le 2nd degré, la très grande majorité (151 500, soit 67 %) l’était en milieu MEP_SanteEleve.indd 88 ordinaire (classe ordinaire : 42 %, Segpa : 3 %, Érea : 1 %, Clis/Upi : 21 %) [4, 5]5. Seuls les jeunes dont le handicap ou la maladie chronique était compatible avec une scolarisation individuelle en milieu ordinaire (classe ordinaire, Segpa, Érea) sont présents dans notre échantillon. Les modalités de passation de l’enquête HBSC (auto-questionnaire pendant une heure classe) ne sont en effet pas adaptées à des élèves bénéficiant d’autres modes de scolarisation et présentant, dans leur grande majorité, des pathologies et des déficiences plus sévères. D’autre part, la scolarisation des jeunes porteurs d’un handicap ou d’une maladie chronique se heurte souvent à des difficultés [6], qui vont croissant avec l’âge comme en témoigne la diminution de la proportion d’élèves handicapés scolarisés en milieu ordinaire (74 % à 11 ans, 59 % à 12 ans et 46 % à 15 ans) [4, 5] ou une enquête de la Drees6 [7]. 3. Segpa : Section d’enseignement général et professionnel adapté ; Érea : Établissement régional d’enseignement adapté. Il est à rappeler que si ces structures peuvent accueillir des élèves handicapés, elles ont été conçues pour des élèves en grande difficulté scolaire ou sociale. 4. Clis : Classe d’intégration scolaire (dans le premier degré) ; Upi : Unité pédagogique d’intégration (dans le second degré). 5. Établissements médico-éducatifs et hospitaliers : population limitée aux enfants scolarisés toute l’année. Source : DEPP (enquêtes n° 3, 12 et 32) et DGES. 6. Enquête menée en 2004-2005 auprès de CDES concernant les trajectoires de vie de 2 556 enfants reconnus handicapés (trois générations respectivement nées en 1986-87, 1991-92, 1996-97). 05/08/2008 09:03:55 89 Handicaps et maladies chroniques La prévalence du handicap et des maladies chroniques chez les élèves français est estimée à 15,8 % dans notre échantillon. Il existe en France peu de données comparables. Une enquête nationale sur les adolescents de 1993 [8], rapportait une prévalence des handicaps et des maladies chroniques de 8,9 %, basée sur une population et des méthodes proches de celle de notre enquête (auto-questionnaire en classe auprès d’élèves de 11 à 19 ans scolarisés dans des établissements du second degré de l’enseignement public). Ce taux inférieur résulte probablement de l’augmentation de la prévalence de certaines maladies chroniques, dont l’asthme et les allergies sévères, et de la meilleure intégration scolaire des jeunes handicapés. En effet, une enquête plus récente, l’enquête décennale de santé 2002-2003 de l’Insee, retrouve un taux de 19,8 % à partir des réponses de parents d’adolescents de 11 à 20 ans [9]. Il n’existe pas à l’heure actuelle de définition claire des « chronic health conditions7 » dans l’enfance [10], ce qui explique les larges différences des taux de prévalence rapportés dans la littérature. En effet, une récente revue systématique [11] de 64 articles rapporte des taux compris entre 3,5 % et 35,3 % en population générale, avec de grandes différences dans les concepts mesurés, l’opérationnalisation de la définition, le répondant (parent ou enfant lui-même), le mode de recueil des données (questionnaire, entretien, dossier médical), le groupe d’âge étudié ou l’année de l’étude. Avec un recueil par auto-questionnaires auprès de jeunes en classe, la prévalence oscille globalement entre 10 et 20 % [12-15]. La présence d’une maladie chronique ou d’un handicap n’est pas superposable avec les limitations dans les activités quotidiennes ou les restrictions de participation sociale, que la Cif définit comme « les problèmes qu’une personne peut rencontrer dans son implication dans une situation de vie réelle ». MEP_SanteEleve.indd 89 Par exemple, parmi les 30 % des élèves de 6-11 ans porteurs d’un handicap ou d’une maladie chronique interrogés dans une enquête canadienne, les limitations d’activités n’étaient présentes que pour 11,5 % des enfants avec une maladie chronique et 23,1 % de ceux avec un handicap [16]. De même, dans notre enquête, alors que 15,8 % des élèves se déclarent en situation de handicap, seulement 3,0 % de l’ensemble des élèves rapportent des restrictions de participation scolaire en lien avec un handicap ou une maladie chronique. Ici encore, les données de l’enquête décennale de santé sont proches des nôtres avec une estimation des limitations fonctionnelles d’activités de plus de six mois de 3,9 % chez les 11-20 ans [9]. Ces disparités ne sont pour autant pas propres aux enfants, puisque le taux varie du simple au double chez les Français de plus de 20 ans dans l’enquête sur la santé et les soins médicaux de 2002-2003 (Irdes) selon que l’on considère la question « être gêné ou handicapé dans la vie quotidienne » ou « considérer avoir un handicap » [17]. Le handicap ou la maladie chronique peuvent exercer une influence sur les tâches développementales de l’adolescence, mais la réciproque est vraie puisque les changements physiologiques et psychosociaux peuvent également avoir un impact sur la maladie à proprement parler ainsi que sur sa gestion [18]. Le bien-être des jeunes porteurs d’un handicap ou d’une maladie chronique est en grande partie conditionné par la nature et la sévérité de ceux-ci, les traitements qu’ils requièrent ainsi que leurs complications d’ordre psychologique ou social. Sont notamment évoqués des risques accrus de dépression, de mauvaise estime de soi, de désordres psychiatriques ou émotionnels. Dans notre enquête, les élèves avec un handicap 7. Cette terminologie, sans véritable équivalent en français, désigne l’ensemble des situations de handicap : maladies chroniques et déficiences. 05/08/2008 09:03:55 90 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 ou une maladie chronique se perçoivent globalement en moins bonne santé que les autres élèves, mais les écarts sont très faibles quant à la perception globale de sa vie, ce qui laisse penser que ces enfants ont de bonnes capacités à relativiser leurs problèmes de santé [19]. L’intérêt de l’enquête HBSC et la pertinence de sa méthodologie pour étudier le domaine du handicap et des maladies chroniques sont doubles. Au-delà de l’atout que représente une enquête généraliste pour comparer la santé, le bien-être et le vécu, notamment scolaire, des élèves en situation de handicap à ceux de leurs homologues valides, une mesure par Bibliographie [1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] WHO International Classification of Functioning, disability and health. 2001 : Geneva, Switzerland : World Health Organization. Stein R.E. Jessop D.J. A noncategorical approach to chronic childhood illness. Public Health Rep, 1982, 97(4): 354-62. Perrin E.C., Newacheck P., Pless I.B., Drotar D., Gortmaker S.L., Leventhal J., et al. Issues involved in the definition and classification of chronic health conditions. Pediatrics, 1993, 91(4): 787-93. Espagnol P., Prouchandy P. La scolarisation des enfants et adolescents handicapés Études et résultats, Drees (ministère de la Santé), 2007, n° 564. Espagnol P. Prouchandy P. La scolarisation des enfants et adolescents handicapés. Note d’information, DEPP (ministère de l’Éducation nationale), 2007. n°07.23. Vignes C., Godeau E., Bertozzi-Salamon A.I., Vignes M., Grandjean H., Arnaud C. Scolarisation des adolescents atteints de cancer. Bull Cancer, 2007, 94(4): 371-80. Barreyre J.Y., Bouquet C., Fiacre P., Peintre C., Les trajectoires institutionnelles et scolaires des enfants passés en CDES Études et résultats, Drees (ministère de la Santé), 2007, n° 580. Choquet M., Ledoux S. Adolescents : Enquête nationale. 1994, Inserm-Documentation Française : Paris. MEP_SanteEleve.indd 90 auto-questionnaire, telle que celle qui a été réalisée ici, apparaît particulièrement pertinente pour l’étude de la prévalence des situations de handicap. En effet cette notion, et plus encore celle de restriction à la participation à la vie sociale, par essence subjectives, ne peuvent véritablement être définies que par la personne elle-même. Il n’en demeure pas moins que d’autres modes d’enquête sont nécessaires pour pouvoir comprendre au mieux la complexité du paysage de la scolarisation des enfants et des adolescents en situation de handicap dans notre pays et des facteurs qui y contribuent [20]. [9] Sommelet D. [10] [11] [12] [13] [14] [15] [16] Rapport de la mission sur l’amélioration de la santé de l’enfant et de l’adolescent. L’enfant et l’adolescent : un enjeu de société, une priorité du système de santé. Paris, ministère des Solidarités de la Santé et de la Famille, 2006. Zylke J.W. DeAngelis C.D. Pediatric chronic diseases-stealing childhood. Jama, 2007, 297(24): 2765-6. Van der Lee J.H., Mokkink L.B., Grootenhuis M.A., Heymans H.S, Offringa M. Definitions and measurement of chronic health conditions in childhood: a systematic review. Jama, 2007, 297(24): 2741-51. Suris J., Michaud P.-A., Viner R. The adolescent with a chronic condition. Part I : developmental issues. Arch Dis Child, 2004, 89(10): 938-42. 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WHO, Editor. 2007. [19] Yeo M., Sawyer S. Chronic illness and disability. Bmj, 2005, 330(7493): 721-3. MEP_SanteEleve.indd 91 [20] Vignes C., Godeau E., Navarro F., Arnaud C. Créative, une recherche-action sur les attitudes et représentations sociales du handicap chez des élèves de cinquième dans l’académie de Toulouse. in Actes de la 2e université d’été du Réseau Inserm de recherche sur la santé et les handicaps de l’enfant en Haute-Garonne « Autonomie et apprentissages », Toulouse 5-6 juillet 2007, sous la direction de E. Godeau et C. Arnaud, 2008, Éditions universitaires du sud, Toulouse : 65-71. 05/08/2008 09:03:56 92 L’essentiel Les affections bucco-dentaires sont une pathologie fréquente dont les conséquences sur la santé s’étendent bien au-delà des simples caries. Leur prévention passe par une hygiène rigoureuse qui s’appuie sur une alimentation équilibrée et un brossage des dents avec un dentifrice fluoré. Dans ce chapitre, les pratiques d’hygiène bucco-dentaire des élèves sont explorées par une seule question portant sur la fréquence du brossage dentaire. Dans l’ensemble, l’hygiène buccodentaire des élèves de notre pays peut être considérée comme satisfaisante : 66,9 % d’entre eux déclarent se brosser les dents plus d’une fois par jour et seulement 5,7 % ne se brossent pas les dents tous les jours, surtout des garçons (7,9 % vs 3,7 % chez les filles). La fréquence du brossage biquotidien témoigne également d’une meilleure pratique chez les filles que chez les garçons (73,7 % vs 60,1 %). MEP_SanteEleve.indd 92 Il existe une relation significative entre le brossage au moins quotidien et la richesse familiale perçue : 69,1 % des élèves qui se perçoivent « très » ou « plutôt à l’aise » se brossent les dents au moins une fois par jour, alors qu’ils ne sont respectivement que 63,6 % et 59,4 % à en faire autant chez ceux qui se perçoivent « moyennement à l’aise » ou « pas du tout à l’aise ». Enfin, les élèves déclarant jouir d’une santé bonne ou excellente sont plus nombreux à se brosser les dents plus d’une fois par jour (88,1 % vs 85,4 %), tout comme ceux qui ont une perception globale de leur vie plutôt positive (score supérieur ou égal à 6 à l’échelle de Cantril) (85,4 % vs 81,8 %). La comparaison de ces résultats avec ceux des enquêtes précédentes témoigne d’une amélioration modérée des pratiques. En 1994, le taux global de brossage biquotidien était de 58,3 %, il est passé à 65,7 % en 1998, puis à 63,6 % en 2002 et se trouve aujourd’hui à 66,9 %. Cette amélioration est plus nette pour les garçons que pour les filles. L’écart entre les deux sexes se réduit donc : en 1998, les garçons étaient trois fois plus nombreux que les filles à ne pas se brosser régulièrement les dents, en 2006 ils ne sont plus que deux fois plus nombreux. Les comparaisons internationales permettent de mesurer les progrès qui sont encore possibles et témoignent de différences notables entre pays. En 2006, les élèves de France se situent au-dessus de la moyenne pour les taux de brossage biquotidien, dans toutes les tranches d’âge. Ils sont cependant encore loin des résultats des pays les plus avancés, tels la Suisse ou la Suède dont les taux dépassent 80 %. On peut toutefois noter que la progression des résultats en France a été plus nette que pour l’ensemble des pays ayant participé aux enquêtes de 2002 et 2006. 05/08/2008 09:03:56 93 Hygiène bucco-dentaire Hélène Grandjean INTRODUCTION Les affections bucco-dentaires sont une pathologie fréquente, dont les conséquences sur la santé s’étendent bien audelà des simples caries [1]. Leur prévention passe par une hygiène rigoureuse qui s’appuie sur une alimentation équilibrée et un brossage des dents avec un dentifrice fluoré [2, 3]. D’après les recommandations établies depuis de nombreuses années, ce brossage doit être effectué au minimum deux fois par jour. MÉTHODES Les pratiques d’hygiène bucco-dentaire des élèves sont explorées par une seule question, identique depuis l’origine de l’enquête HBSC : « Tous les combien te brosses-tu les dents ? » Les modalités de réponse propo- sées étaient : « Plus d’une fois par jour/Une fois par jour/Au moins une fois par semaine mais pas chaque jour/Moins d’une fois par semaine/Jamais ». RÉSULTATS Dans l’ensemble, l’hygiène bucco-dentaire des élèves peut être considérée comme satisfaisante. En effet, 66,9 % d’entre eux décla- MEP_SanteEleve.indd 93 rent se brosser les dents plus d’une fois par jour et seulement 5,7 % ne se brossent pas les dents tous les jours [tableau I]. 05/08/2008 09:03:56 94 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 TABLEAU I Brossage des dents, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 11 ans Plus d’une fois par jour Une fois par jour Au moins une fois par semaine Moins d’une fois par semaine Jamais 13 ans Filles Garçons Filles Garçons Filles 58,2 31,9 6,8 1,7 1,4 68,2 25,8 4,5 1,2 0,3 62,3 31,2 4,5 1,3 0,7 78,1 18,9 2,3 0,5 0,2 60,3 34,0 3,3 0,9 1,5 74,6 23,5 1,2 0,3 0,4 La proportion de ceux qui ne se brossent pas les dents tous les jours diminue de moitié avec l’âge. Elle est deux fois plus élevée chez les garçons que chez les filles (7,9 % vs 3,7 %) [figure 1]. La fréquence du brossage biquotidien témoigne également d’une meilleure pratique chez les filles que chez les garçons FIGURE 1 Brossage des dents : proportions des « plus d’une fois par jour » et des « pas tous les jours », en fonction de l’âge et du sexe (en %) 100 % 78,1 80 % 68,2 60 % 58,2 62,3 74,6 60,3 40 % 20 % 0% 15 ans Garçons 9,9 6,5 5,7 6,0 1,9 3,0 11 ans 13 ans 15 ans Garçons - plus d’une fois par jour Garçons - pas tous les jours Filles - plus d’une fois par jour Filles - pas tous les jours (73,7 % vs 60,1 %). Par contre, l’amélioration des pratiques avec l’âge n’est pas continue [figure 1]. Ce sont en effet les jeunes de 13 ans qui ont la meilleure pratique, aussi bien chez les garçons que chez les filles (tendance non significative chez les garçons). On note une relation significative entre le brossage au moins quotidien et la richesse familiale perçue. Ainsi, 69,1 % des élèves qui se perçoivent « très » ou « plutôt à l’aise » se brossent les dents au moins une fois par jour, alors qu’ils ne sont respectivement que 63,6 % et 59,4 % à en faire autant chez ceux qui se perçoivent « moyennement à l’aise » ou « pas du tout à l’aise ». Une même tendance se retrouve selon les niveaux de Fas. Enfin, les élèves déclarant jouir d’une santé bonne ou excellente sont plus nombreux à se brosser les dents plus d’une fois par jour (88,1 % vs 85,4 %), tout comme ceux qui ont une bonne perception globale de leur vie (score supérieur ou égal à 6 sur l’échelle de Cantril) (85,4 % vs 81,8 %). DISCUSSION La comparaison de ces résultats avec ceux des enquêtes précédentes témoigne d’une amélioration modérée des pratiques. En 1994, le taux global de brossage bi-quotidien était de 58,3 %, il est passé à 65,7 % en 1998, puis à 63,6 % en 2002 et se trouve aujourd’hui à 66,9 % [figure 2]. MEP_SanteEleve.indd 94 L’évolution de la proportion d’élèves qui déclarent se brosser les dents moins d’une fois par jour a également régressé, passant de 7,5 % en 1994 à 6,9 % en 1998 puis 6,6 % en 2002 pour atteindre 5,7 % en 2006. Cette amélioration est plus nette pour les garçons que pour les filles [figure 2]. L’écart entre 05/08/2008 09:03:56 95 Hygiène bucco-dentaire FIGURE 2 Évolution des proportions de brossage dentaire « plus d’une fois par jour » et « pas tous les jours » depuis 1994, en fonction du sexe (en %) 100 % 80 % 60 % 74,8 71,0 55,7 55,9 10,7 3,5 1998 68,2 68,2 2002 65,9 50,3 73,7 60,1 40 % 20 % 0% 11,0 4,2 1994 Garçons — plus d’une fois par jour Filles — plus d’une fois par jour les deux sexes se réduit donc : en 1998, les garçons étaient trois fois plus nombreux que les filles à ne pas se brosser régulièrement les dents, en 2006 ils ne sont plus que deux fois plus nombreux. Les comparaisons internationales permettent de mesurer les progrès qui sont encore possibles et témoignent de différences notables entre pays. En 2006, les élèves français se situent au-dessus de la moyenne pour les taux de brossage bi-quotidien, dans toutes les tranches d’âge. Ils sont cependant encore loin des résultats des pays les plus avancés, comme la Suisse et la Suède dont les taux dépassent 80 %. Plus précisément, les élèves français de 11 ans sont au 19e rang (sur 41) avec un taux de 63,1 % tandis que le taux moyen est de 61,5 % avec des extrêmes de 86,4 % (Suisse) et de 36,0 % (Malte) ; ceux de 13 ans sont au 12e rang avec un taux de 70,6 % pour un taux moyen de 61,9 % et des extrêmes de 84,2 % (Suisse) et 29,7 % (Turquie) ; et ceux de 15 ans sont au 18e rang avec un taux de 67,0 % pour une moyenne de 63,9 % et des extrêmes de 83,6 % (Suisse) et de 26,8 % (Malte). En 2002, sur un nombre de 35 pays participants, les rangs des trois classes d’âge étaient respectivement de 18, 15 et 14, avec des taux de 58,5 %, 64,4 % et 67,7 %, pour des moyennes de l’ordre de 60 % et des maxima, toujours en Suisse, MEP_SanteEleve.indd 95 7,7 3,7 2006 Garçons — pas tous les jours Filles — pas tous les jours supérieurs à 80 %. La comparaison entre les enquêtes successives est cependant à interpréter avec prudence puisque le nombre de pays augmente entre les vagues successives de l’enquête. On peut toutefois noter que la progression des résultats en France a été plus nette que pour l’ensemble des pays ayant participé aux enquêtes de 2002 et 2006. Cependant cette stagnation relative de l’ensemble résulte vraisemblablement de l’extension de l’enquête à des pays dans lesquels les pratiques sont plus faibles. En effet, il est intéressant de remarquer que la Suisse, toujours en tête, a également vu ses résultats encore progresser dans les groupes d’âge 11 et 15 ans. L’association entre le brossage dentaire et l’aisance familiale est retrouvée dans la majorité des pays ayant participé à l’enquête en 2006, comme en 2002 [4]. La situation globale de l’hygiène buccodentaire des jeunes peut donc être considérée, dans l’ensemble, comme satisfaisante. Cependant, des progrès sont encore possibles. Le brossage régulier des dents est aujourd’hui le principal moyen de prévention des affections bucco-dentaire et particulièrement des caries. Les campagnes d’éducation méritent dès lors d’être poursuivies, sans doute avec une attention particulière en direction des enfants issus des familles 05/08/2008 09:03:56 96 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 défavorisées, pour lesquels nous retrouvons des taux inférieurs de brossage dentaire, en cohérence avec les constats de la littérature dans ce domaine. Cette préoccupation est d’autant importante que les liens retrouvés Bibliographie Seymour G.J., Ford P.J., Cullinan M.P., Leishman S., Yamazaki K. 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International Dental Journal, 2006, 56: 159-167. 05/08/2008 09:03:56 MEP_SanteEleve.indd 97 05/08/2008 09:03:56 98 L’essentiel Chez les jeunes, il est important que les apports nutritionnels soient adaptés aux besoins afin d’assurer une croissance optimale mais aussi afin de prévenir la survenue de maladies chroniques chez l’adulte. Les habitudes alimentaires sont ici étudiées à travers la régularité de la prise du petit déjeuner et la fréquence de consommation de certains types d’aliments. Plus d’un jeune sur deux déclare prendre un petit déjeuner tous les jours, cette proportion étant plus faible chez les plus âgés (66,8 % à 11 ans vs 48,7 % à 15 ans) et chez les filles (61,0 % des garçons vs 54,9 % des filles). Respectivement 31,5 % et 42,0 % des jeunes déclarent manger au moins une fois par jour des fruits et des légumes. Là encore, cette proportion diminue significativement avec l’âge (36,8 % à 11 ans vs 26,3 % à 15 ans pour les fruits et 47,6 % vs 36,1 % pour les légumes) et elle est MEP_SanteEleve.indd 98 inférieure chez les garçons (29,5 % des garçons vs 33,4 % des filles pour les fruits et 39,0 % vs 45,0 % pour les légumes). Un peu plus d’un jeune sur quatre déclare consommer au moins quotidiennement des sucreries ou des boissons sucrées (respectivement 27,1 % et 26,6 %). Ces consommations augmentent avec l’âge (entre 11 et 15 ans de 21,4 % à 31,0 % pour les sucreries et de 21,2 % à 30 % pour les boissons sucrées) et sont plus fréquentes chez les garçons que chez les filles en particulier pour les boissons sucrées. À peu près deux tiers des adolescents déclarent boire du lait au moins une fois par jour. Concernant la consommation de fromage ou d’autres produits laitiers, les chiffres correspondants sont respectivement de 33,2 % et 63,7 %. La consommation quotidienne de lait diminue avec l’âge (67,8 % à 11 ans vs 57,1 % à 15 ans) et elle est plus fréquente chez les garçons (67,2 % vs 57,6 %). Les jeunes qui déclarent prendre un petit déjeuner quotidiennement ont de meilleures habitudes alimentaires que les autres : ils sont plus nombreux à consommer quotidiennement des fruits et des légumes (70,2 % vs 60,8 %) et à l’inverse moins nombreux à consommer sucreries ou boissons sucrées quotidiennement (19,6 % vs 24,8 % pour les sucreries et 22,5 % vs 32,2 % pour les boissons sucrées). De même, les jeunes déclarant manger quotidiennement des fruits et légumes ont tendance dans l’ensemble à consommer moins de produits sucrés. Globalement, les filles et les plus jeunes semblent s’alimenter mieux que les garçons et les plus âgés. Des efforts en éducation nutritionnelle doivent être poursuivis afin de s’adresser plus particulièrement à ce public. 05/08/2008 09:03:56 99 Habitudes alimentaires Namanjeet Ahluwalia Shawn Somerset Marie Dupuy Céline Vignes INTRODUCTION Les besoins nutritionnels en énergie, macronutriments et micronutriments sont variables d’un individu à l’autre mais évoluent également en fonction de l’âge. Ainsi, à l’adolescence, les apports énergétiques et nutritionnels doivent répondre non seulement aux besoins associés au métabolisme de base, à la thermorégulation et à l’activité physique mais également à ceux spécifiques à la croissance. Par conséquent, la consommation d’aliments de haute qualité nutritionnelle prend toute son importance à cette période de la vie. En effet, durant la puberté, une alimentation équilibrée et adaptée aux besoins favorise une croissance optimale et à long terme pourrait participer à la prévention de maladies chroniques chez l’adulte telles que les maladies cardio-vasculaires, l’obésité, certaines formes de cancers, les dyslipémies, le diabète de type II mais aussi l’ostéoporose [1] . Les conduites alimentaires se rapportent à des comportements MEP_SanteEleve.indd 99 complexes sujets à diverses influences : métaboliques, psychologiques, sociales, culturelles mais aussi environnementales [2]. Ainsi, les pratiques alimentaires familiales orientent de manière forte la consommation des enfants, de même que la publicité peut influencer les choix alimentaires des jeunes, avec en particulier une incitation à la consommation de boissons sucrées et d’aliments à forte densité énergétique (produits gras et/ou sucrés) [3] . Comme on le sait, le passage de l’enfance à l’âge adulte est une période marquée par de profonds changements incluant notamment la survenue de modifications du mode de vie (repas souvent pris hors du domicile voire de l’établissement scolaire, fréquentation des « fast-food », alimentation rapide, etc.). De plus, concernant leurs pratiques alimentaires, les adolescents peuvent se montrer sensibles à l’influence de leurs amis et de la pression médiatique [4]. Il s’agit donc 05/08/2008 09:03:57 100 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 d’un âge où l’on peut craindre de voir s’installer une alimentation déstructurée (prise irrégulière des repas, grignotage, etc.) et/ ou déséquilibrée (avec des apports généralement excessifs en énergie, en lipides et en sucres) mais également des troubles du comportement alimentaire. Ainsi, les adolescents sont susceptibles de désordres alimentaires pouvant donner lieu à une noncouverture de leurs besoins [1]. MÉTHODES Les habitudes alimentaires des adolescents ont été analysées à travers deux types de questions concernant d’une part la fréquence à laquelle ils prennent leur petit déjeuner pendant la semaine (du lundi au vendredi) et le week-end, et d’autre part la fréquence de consommation de certains types d’aliments (fruits, légumes, sucreries, boissons sucrées et produits laitiers). La mesure des consommations alimentaires est relativement complexe surtout lorsqu’elle concerne les enfants ou les adolescents. Les méthodes d’évaluation telles que le rappel des 24 h, le questionnaire de fréquence alimentaire et le carnet alimentaire, bien que considérées comme les méthodes de mesure de référence, n’étaient pas adaptées à l’enquête HBSC pour différentes raisons. En effet, ces méthodes d’une part nécessitent du temps et des moyens financiers et humains, et d’autre part ne sont pas adaptées au caractère généraliste de cette enquête qui ne permet pas la présence des nombreuses et diverses questions requises pour une étude complète des comportements alimentaires. De plus, le caractère international de l’étude empêchait une évaluation détaillée du fait des différences qui existent d’un pays à l’autre tant au niveau de la culture et des pratiques alimentaires que de la disponibilité des aliments. Ces dernières années, de nombreux travaux de recherche ont montré l’intérêt du petit déjeuner sur la santé des jeunes : maintien du poids corporel, cognition, performances scolaires, etc. La fréquence à laquelle les jeunes prennent le petit déjeuner a donc été étudiée par le biais de la question suivante : MEP_SanteEleve.indd 100 « Combien de fois par semaine prends-tu un petit déjeuner ? » La notion de « repas » pouvant différer d’un individu à l’autre, mais aussi d’un pays à l’autre, il était précisé qu’une prise alimentaire était considérée comme un « petit déjeuner » si elle correspondait à « plus qu’un bol de café ou de thé, de lait ou qu’un verre de jus de fruit ». Il était demandé aux adolescents de répondre séparément pour la semaine et le week-end. Les différentes réponses possibles pour la semaine étaient les suivantes : « Je ne prends jamais de petit déjeuner en semaine/Un jour/Deux jours/Trois jours/Quatre jours/Cinq jours ». Concernant le week-end, les possibilités de réponses étaient : « Je ne prends jamais de petit déjeuner le week-end/D’habitude, je ne prends un petit déjeuner qu’un seul matin du week-end (le samedi OU le dimanche)/D’habitude, je prends un petit déjeuner les deux matins du week-end (le samedi ET le dimanche) ». Les habitudes alimentaires ont été appréciées par une question portant sur la fréquence de consommation de différents aliments : « Combien de fois par semaine manges-tu ou bois-tu les aliments suivants : Fruits/Légumes/Sucreries (bonbons, chocolat)/ Coca, soda ou autre boisson contenant du sucre/Lait écrémé ou demi-écrémé/Lait entier/ Fromage/Autres produits laitiers (yaourts, crèmes dessert, boisson chocolatée, etc.) ? » Les possibilités de réponse étaient les suivantes : « Plusieurs fois par jour, tous les jours/Une fois par jour, tous les jours/5-6 jours par semaine/2-4 jours par semaine/Une fois par semaine/Moins d’une fois par semaine/Jamais ». Le choix de cette liste d’aliments, non exhaustive, a été réfléchi en fonction 05/08/2008 09:03:57 101 Habitudes alimentaires laitiers est nécessaire pour atteindre les apports nutritionnels conseillés en calcium et permettre ainsi d’optimiser la minéralisation osseuse [5] et pourrait également jouer un rôle dans le contrôle du poids corporel [6]. À l’opposé, une consommation excessive de boissons sucrées ou de sucreries, aliments riches en calories mais de faible qualité nutritionnelle, semble mise en cause dans l’obésité infantile [5]. des principaux besoins nutritionnels de l’adolescence et de leur influence potentielle sur la santé. En effet, une consommation régulière et suffisante de fruits et légumes contribue à couvrir les besoins en fibres, vitamines, minéraux et antioxydants et participerait ainsi à la prévention de certaines maladies chroniques, notamment les affections cardio-vasculaires et certaines formes de cancers [5] . De même, durant l’adolescence, la consommation de produits RÉSULTATS à prendre un petit déjeuner tous les jours (61 % vs 54,9 %). Cette différence selon le sexe n’est significative que chez les plus âgés (62,3 % vs 53,0 % à 13 ans et 54,1 % vs 43,0 % à 15 ans). Parmi les jeunes ne consommant jamais de petit déjeuner les jours de semaine, un sur deux déclare en prendre un le samedi et le dimanche. PETIT DÉJEUNER Plus de la moitié des adolescents déclarent prendre un petit déjeuner tous les jours (semaine et week-end) [figure 1] . Cette proportion diminue significativement avec l’âge, passant de 66,8 % à 11 ans à 48,7 % à 15 ans. Globalement, les garçons sont significativement plus nombreux que les filles FIGURE 1 Nombre de petits déjeuners par semaine, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 2,7 100 % 1,4 3,2 80 % 5,2 4,0 8,5 3,1 1,3 1,9 3,4 2,8 5,5 5,1 7,1 8,2 8,9 3,1 4,8 5,8 4,7 4,6 8,0 5,4 5,8 9,7 9,3 8,9 8,1 4,2 6,3 3,9 4,5 7,9 10,5 9,1 60 % 4,9 7,6 14,8 5,6 6,5 8,8 8,9 40 % 66,1 67,5 62,3 54,1 53,0 43,0 20 % 0% Garçons Filles Garçons 11 ans 7 MEP_SanteEleve.indd 101 Filles Garçons 13 ans 6 5 4 Filles 15 ans 3 2 1 0 05/08/2008 09:03:57 102 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 HABITUDES ALIMENTAIRES Les profils de consommation des jeunes ont pu être déterminés à partir des données relatives aux différents types d’aliments : fruits, légumes, sucreries, boissons sucrées et produits laitiers. La proportion de jeunes qui déclarent manger au moins une fois par jour des fruits est de 31,5 % et atteint 42,0 % pour les légumes [figure 2]. Ces proportions sont significativement différentes selon l’âge (36,8 % à 11 ans vs 26,3 % à 15 ans pour les fruits et 47,6 % vs 36,1 % pour les légumes) et le sexe (29,5 % des garçons vs 33,4 % des filles pour les fruits et 39,0 % vs 45,0 % pour les légumes). Afin d’étudier plus précisément la consommation de fruits et légumes, il a été décidé d’effectuer un regroupement de variables inspiré des recommandations de Janssen 2004 [7], à savoir une consommation de fruits ou de légumes à la fréquence de « une fois par semaine ou moins/2 à 4 jours par semaine/5 à 6 jours par semaine/au moins une fois par jour ». La proportion de jeunes qui consomment des fruits ou des légumes au moins une fois par jour est de 66,3 %. Comme pour les consommations séparées, on retrouve que cette proportion diminue significativement avec l’âge et qu’elle est plus faible chez les garçons [figure 3]. Consommer des sucreries et/ou des boissons sucrées contribue fortement à un apport excessif en calories et faible en nutriments. Or, on note qu’un nombre important de jeunes déclarent prendre au moins une fois par jour des sucreries ou des boissons sucrées (respectivement 27,1 % et 26,6 %) [figure 2] . Ces consommations augmentent avec l’âge, passant entre 11 et 15 ans de 21,4 % à 31 % pour les sucreries et de 21,2 % à 30 % pour les boissons sucrées. Dans l’ensemble, ces consommations sont plus fréquentes chez les garçons que chez les filles, en particulier pour les boissons sucrées où la différence est plus marquée et FIGURE 2 Profils de consommation (fruits, légumes, sucreries et boissons sucrées) (en %) 100 % 80 % 7,1 3,0 1,2 5,2 7,1 9,3 6,3 23,1 24,2 12,4 8,9 19,1 23,6 60 % 27,4 19,1 40 % 17,2 14,3 0% Fruits plusieurs fois par jour, tous les jours 2 à 4 jours par semaine jamais MEP_SanteEleve.indd 102 19,1 12,0 21,8 20 % 23,4 20,2 Légumes 11,9 9,3 13,0 10,9 14,1 15,7 Sucreries Boissons sucrées une fois par jour, tous les jours une fois par semaine 5 à 6 jours par semaine moins d’une fois par semaine 05/08/2008 09:03:57 103 Habitudes alimentaires FIGURE 3 Consommation de fruits et légumes, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 100 % 5,0 7,4 11,0 13,6 80 % 5,7 4,0 17,8 15,3 5,5 5,0 19,5 17,6 9,0 11,5 11,5 13,9 16,4 14,0 60 % 40 % 75,0 67,5 69,2 62,6 58,7 63,4 20 % 0% Garçons Filles Garçons 11 ans au moins une fois par jour 2 à 4 jours par semaine persiste quel que soit l’âge (25,8 % vs 18,6 % à 11 ans, 31,5 % vs 24,8 % à 13 ans et 34,7 % vs 25,1 % à 15 ans). Les profils de consommation de produits laitiers par les jeunes sont présentés dans la figure 4. Pratiquement deux tiers des adolescents déclarent prendre du lait au moins une fois par jour, autant d’autres produits laitiers (63,7 %) et deux fois moins du fromage (33,2 %). La consommation de lait diminue avec l’âge et ce, quel que soit le sexe : 67,8 % des jeunes boivent du lait quotidiennement à 11 ans contre 57,1 % à 15 ans. À l’inverse des résultats concernant les fruits et légumes et les produits sucrés, dans le cas du lait, ce sont les garçons qui présentent les meilleures habitudes alimentaires puisqu’ils en consomment plus fréquemment que les filles (67,2 % vs 57,6 %). Les mêmes tendances de variation selon l’âge et le sexe se retrouvent pour la consommation de fromage ou d’autres produits laitiers. Par ailleurs, nous avons étudié les liens pouvant exister entre les différentes prati- MEP_SanteEleve.indd 103 Filles 13 ans Garçons 15 ans Filles 5 à 6 jours par semaine une fois par semaine au moins ques alimentaires. Comme on pouvait s’y attendre, les jeunes qui déclarent prendre un petit déjeuner tous les jours ont de meilleures habitudes alimentaires quel que soit leur sexe ou leur âge. En effet, ils sont plus nombreux à consommer quotidiennement des fruits et des légumes que ceux qui déclarent sauter au moins un petit déjeuner dans la semaine : 70,2 % vs 60,8 %. Ils sont également moins nombreux à consommer des sucreries ou des boissons sucrées tous les jours : 24,5 % vs 30,7 % pour les sucreries et 22,5 % vs 32,2 % pour les boissons sucrées. De même, la consommation quotidienne de boissons sucrées est moins fréquente chez les jeunes qui déclarent manger des fruits et des légumes tous les jours (23,9 % vs 32,0 %) ; ceci étant vérifié quel que soit le sexe mais uniquement chez les 13-15 ans. On retrouve un résultat semblable pour la consommation quotidienne de sucreries mais cette tendance est significative uniquement chez les filles (25,2 % vs 30,8 %). 05/08/2008 09:03:57 104 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 FIGURE 4 Profils de consommation (produits laitiers) (en %) 100 % 11,6 1,6 80 % 5,4 13,0 2,7 0,9 2,3 5,4 13,3 14,6 10,8 14,4 8,2 60 % 21,9 27,6 30,7 40 % 14,6 19,2 20 % 31,6 36,1 14,0 0% Lait plusieurs fois par jour, tous les jours 2 à 4 jours par semaine jamais Fromage une fois par jour, tous les jours une fois par semaine Autres produits laitiers 5 à 6 jours par semaine moins d’une fois par semaine DISCUSSION Les résultats de l’enquête HBSC 2006 confirment la tendance précédemment observée lors de l’enquête de 2002, à savoir que de nombreux jeunes sautent le petit déjeuner. Plus spécifiquement, par rapport à l’enquête précédente, la proportion de jeunes prenant un petit déjeuner tous les jours a diminué (entre 50,8 et 74,0 % en 2002 selon l’âge et le sexe vs entre 43,0 et 67,5 % en 2006). Or, la majorité des études s’accordent à dire que le petit déjeuner est indispensable pour couvrir les besoins en nutriments et en énergie de la journée et qu’il semble également améliorer les capacités de concentration, de mémorisation et d’apprentissage à l’école [8, 9]. Par ailleurs, les jeunes ne prenant pas de petit déjeuner ont tendance à adopter une consommation plus importante d’aliments à forte densité calorique durant le reste de la journée. MEP_SanteEleve.indd 104 Comme le souligne le Programme national nutrition-santé (PNNS), de nombreuses études montrent que la consommation de fruits et légumes chez les enfants et les adolescents n’est pas suffisante alors que ces aliments jouent un rôle clé dans l’équilibre alimentaire. En effet, ils constituent une source importante de nutriments essentiels pour un fonctionnement optimal de l’organisme en particulier en période de croissance [5]. De plus, de nombreux travaux de recherche indiquent qu’une consommation suffisante de fruits et légumes diminuerait le risque d’apparition de certaines pathologies à l’âge adulte. C’est pourquoi, il est recommandé d’adopter des pratiques alimentaires saines dès l’enfance et l’adolescence et de les maintenir à long terme afin d’en prolonger les bénéfices à l’âge adulte [5]. On remarquera que la consommation quotidienne de 05/08/2008 09:03:57 105 Habitudes alimentaires fruits et de légumes a légèrement diminué par rapport à l’enquête de 2002 (de 34,3 % à 31,5 % pour les fruits et de 43,4 % à 42 % pour les légumes). Cependant, si on groupe les consommations pour ces deux catégories d’aliments, deux tiers des jeunes déclarent consommer des fruits ou des légumes au moins une fois par jour dans l’enquête 2006. Ces résultats, bien qu’ils puissent être considérés comme relativement satisfaisants, ne permettent pas de déterminer si les recommandations du PNNS, à savoir une consommation d’au moins cinq fruits et/ou légumes par jour, sont réellement atteintes. Si l’on se réfère aux données issues du Baromètre santé Nutrition 2002, 85,8 % des jeunes de 12-17 ans déclarent une consommation de fruits et/ou légumes inférieure ou égale à trois fois par jour et seulement 2 à 4 % des jeunes de 12 à 14 ans ont pris la veille de l’enquête au moins cinq fruits et/ou légumes [10]. De même, l’Étude nationale nutrition-santé (ENNS) de 2006 montre que seulement un quart des jeunes âgés de 11 à 14 ans atteignent les recommandations [11]. Il est donc fort probable que cet objectif du PNNS ne soit pas rempli en dépit des messages de prévention et des recommandations délivrés dans un guide de nutrition destiné spécifiquement aux adolescents et diffusé notamment dans les classes de cinquième en septembre 20051. La consommation de lait est relativement satisfaisante puisqu’un peu plus de 60 % des jeunes déclarent en boire au moins une fois par jour. En revanche, la consommation quotidienne d’aliments riches en « calories vides » (sucreries et boissons sucrées) est une pratique courante chez les jeunes. Par rapport à 2002, cette consommation est restée stable mais demeure toutefois assez fréquente. Or, une forte consommation de boissons sucrées pourrait avoir un impact négatif sur la santé. En particulier, les sodas, boissons riches en sucres simples mais aussi en acide phosphorique, favoriseraient l’éro- MEP_SanteEleve.indd 105 sion dentaire et entraîneraient un déséquilibre du bilan calcique [12] et par suite un risque de déminéralisation osseuse. De plus, une forte consommation de boissons sucrées semble en lien avec l’augmentation de la prévalence de l’obésité infantile [13]. Il est donc primordial d’insister auprès des jeunes sur l’importance de boire de l’eau, seule boisson indispensable. Il importe également de souligner la présence, dans l’environnement quotidien des adolescents, de la publicité, largement promotrice d’aliments riches en graisses et/ou en sucres, et son impact sur les choix alimentaires [4]. Dans l’ensemble, on retrouve les mêmes tendances que dans l’enquête de 2002, à savoir que les mauvaises habitudes alimentaires s’accentuent avec l’âge et concernent plus particulièrement les garçons. En effet, les résultats de l’enquête HBSC 2006 montrent que les adolescentes, sans doute plus attentives à leur silhouette, ont tendance à consommer plus de fruits et légumes, moins de produits sucrés mais également moins de produits laitiers, qu’elles jugent probablement trop gras. Concernant ce dernier point, les enquêtes alimentaires montrent que les adolescents et en particulier les filles ont des apports en calcium bien inférieurs aux apports nutritionnels conseillés [1, 11, 14], ce qui peut compromettre l’acquisition d’un capital osseux optimal. Or le meilleur moyen de prévenir la perte osseuse liée à l’âge, ainsi que le risque de fractures ostéoporotiques qui en résulte, semble justement être l’acquisition d’un pic de masse osseuse élevé à l’adolescence [1]. Si l’on compare nos résultats aux données internationales, on constate que la France fait plutôt partie des « bons élèves » au niveau du petit déjeuner avec 58 % des jeunes qui en prennent un quotidiennement, 1. « J’aime manger, j’aime bouger. Le guide nutrition pour les ados », disponible sur www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/747.pdf 05/08/2008 09:03:58 106 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 la moyenne internationale se situant à 53 %. Les pays dans lesquels la prise quotidienne de petit déjeuner est la plus fréquente sont les pays nordiques, à l’inverse cette proportion est faible en Roumanie et à Malte. Concernant la consommation de fruits et légumes, la France se situe dans la moyenne supérieure pour les légumes et dans la moyenne inférieure pour les fruits. Les résultats relatifs à la consommation de sucreries et de boissons sucrées des jeunes Français sont dans la moyenne internationale, les pays nordiques affichant les consommations les plus faibles. Ces résultats mettent en évidence certains points critiques relatifs aux comportements alimentaires des adolescents dans notre pays. Il conviendrait de renforcer les messages de prévention correspondants et de développer des actions adaptées en tenant compte des spécificités observées chez les filles et les garçons : insister sur l’importance de prendre un petit déjeuner ; encourager une consommation régulière et en quantité suffisante de fruits et légumes ; réduire la consommation de produits sucrés en insistant sur celle des boissons sucrées ; inciter les jeunes à consommer des produits laitiers, en particulier les adolescentes. Certains résultats sont relativement encourageants mais il n’en demeure pas moins que des modifications au niveau des habitudes alimentaires des jeunes sont nécessaires. Pour cela, il est essentiel d’identifier les facteurs susceptibles d’influencer ces pratiques. À ce propos, de récents travaux de recherche ont étudié les interactions pouvant exister entre l’individu (sur le plan biologique et psychologique), l’environnement social (milieu familial et entourage relationnel), physique (milieu scolaire, restauration rapide, etc.) et sociétal (normes socioculturelles, médias) MEP_SanteEleve.indd 106 [15]. En se basant sur ce schéma, il semble intéressant de délivrer diverses formes de messages éducatifs sur l’alimentation à destination des jeunes. Aussi, dans le cadre du PNNS, en plus des campagnes de communication destinées à l’ensemble de la population, plusieurs objectifs sont ciblés spécifiquement sur les jeunes avec par exemple la création du guide nutrition pour les adolescents J’aime manger, J’aime bouger. De même, des actions complémentaires en milieu scolaire sont proposées et concernent notamment l’amélioration de l’offre alimentaire dans les établissements scolaires, la mise en place d’actions pédagogiques dans le domaine de la nutrition ainsi qu’une sensibilisation aux médias [16] . Enfin, il semble essentiel de connaître la perception de l’ensemble de ces messages par les jeunes afin d’identifier et de lever les obstacles à une alimentation équilibrée et saine pour leur santé. Bibliographie [1] [2] [3] [4] [5] Haut Comité de la santé publique. Pour une politique nutritionnelle de santé publique en France : enjeux et propositions. Rennes : École nationale de santé publique 2000. Expertise collective Inserm. Obésité : Dépistage et prévention chez l’enfant. Les éditions Inserm 2000 Paris. Birch L.L., Fisher J.O. Development of eating behaviours among children and adolescents. Pediatrics 1998 ;101:539-549. World Health Organisation. 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Dans ce chapitre, le niveau d’activité des jeunes a été évalué à travers deux dimensions : la pratique d’activité physique et la sédentarité (en terme de temps passé devant un écran : télévision, jeux vidéo ou ordinateur). En moyenne, les jeunes déclarent pratiquer au moins une heure d’activité physique 3,7 jours par semaine. Seulement 13,5 % des jeunes atteignent les recommandations actuelles (au moins une heure d’activité physique tous les jours). Cette proportion diminue avec l’âge (18,2 % à 11 ans, 12,3 % à 13 ans et 9,6 % à 15 ans) et les garçons sont significativement bien plus actifs que les filles (19,4 % vs 7,6 %) à tout âge. Cela étant, un tiers des jeunes déclare pratiquer au moins une heure d’activité physique au moins cinq jours par semaine avec les mêmes tendances selon MEP_SanteEleve.indd 108 l’âge (39 %, 34 % et 26 % à respectivement 11, 13 et 15 ans) et le sexe (41,8 % pour les garçons vs 25,1 % pour les filles). Plus de la moitié des jeunes déclarent pratiquer une activité sportive extrascolaire plusieurs fois par semaine voire tous les jours ; pratique qui diminue significativement avec l’âge (68,9 % à 11 ans, 64,1 % à 13 ans et 54,3 % à 15 ans) et qui est beaucoup plus répandue chez les garçons (77,0 % vs 48,8 %). La proportion de jeunes déclarant pratiquer une activité sportive extrascolaire au moins deux heures par semaine est de 53,7 % ; elle diffère peu selon l’âge mais est plus élevée chez les garçons (65,4 % vs 42,2 %). Cependant, à peu près un jeune sur cinq ne fait pratiquement jamais de sport. Le temps moyen passé devant un écran, de 5,5 heures par jour, est plus élevé chez les garçons (6,1 vs 4,9 h/j) et chez les 13-15 ans (4,88 h/j à 11 ans, 5,96 h/j à 13 ans et 5,68 h/j à 15 ans). Très peu de jeunes suivent les recommandations internationales (pas plus de 2 h/j de télévision et autres médias), cette tendance s’accentuant avec l’âge et chez les garçons. Une proportion importante d’adolescents a un niveau de sédentarité très élevé (> 4 h/j) : 47,7 % à 11 ans, 63,3 % à 13 ans et 61,9 % à 15 ans. La télévision est l’activité sédentaire la plus fréquente, suivie par les jeux vidéo chez les plus jeunes et par l’ordinateur chez les plus âgés. À peu près un jeune sur deux regarde la télévision plus de 2 h/j. Cette proportion augmente avec l’âge passant de 45,5 % à 11 ans à 55,8 % à 15 ans et est plus élevée chez les garçons (54,9 % vs 49,8 %). Chez les 1115 ans, le fait de regarder la télévision de manière intensive (> 4 h/j) est relativement courant (14,3 à 19,4 %). Dans l’ensemble, les jeunes les plus actifs ne sont pas forcément ceux qui passent le moins de temps devant un écran. En résumé, les adolescents de notre pays sont trop sédentaires avec en particulier un usage trop important de la télévision ; même si la moitié d’entre eux pratiquent un sport. 05/08/2008 09:03:58 109 Activité physique et sédentarité Namanjeet Ahluwalia Marie Dupuy Céline Vignes INTRODUCTION La pratique d’une activité physique est bénéfique aussi bien pour la santé physique que pour le bien-être psychologique. Chez l’adulte, il est reconnu qu’une activité physique régulière est associée à une réduction du risque d’apparition des maladies cardio-vasculaires, de l’obésité, de certains types de cancers, du diabète de type II, de l’ostéoporose mais aussi de l’anxiété et de la dépression [1]. Les effets d’une telle pratique pendant l’enfance et/ou l’adolescence sont moins bien étudiés mais l’activité physique semble bénéfique pour un bon développement physique et psychologique et pourrait également contribuer à améliorer les performances scolaires [2, 3]. Comme le rappelle le Plan national nutrition-santé (PNNS), l’adolescence est une période déterminante pour l’apprentissage et l’établissement d’un style de vie pouvant se prolonger jusqu’à l’âge adulte [4]. C’est pourquoi, une pratique régulière d’acti- MEP_SanteEleve.indd 109 vité physique est à promouvoir auprès des enfants et des adolescents dans la perspective qu’ils adoptent le plus tôt possible des habitudes de vie qui soient bénéfiques pour leur santé et leur qualité de vie à l’âge adulte. Il est bien établi qu’un manque d’activité physique est un déterminant important de l’obésité chez les enfants [5, 6]. En effet, la pratique d’une activité physique, par la dépense énergétique qu’elle occasionne, va influencer l’équilibre de la balance énergétique et par conséquent contribuer au maintien du poids corporel. Or, les modifications des conditions de vie ces dernières décennies dans les pays occidentaux ont favorisé la diminution de l’activité physique [1, 7]. En particulier, plus de la moitié des jeunes n’atteignent pas les seuils recommandés en termes d’activité physique [8]. Inverser cette tendance représente ainsi un véritable enjeu de santé publique. 05/08/2008 09:03:58 110 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 Plusieurs travaux de recherche ont permis d’identifier les déterminants de l’activité physique chez les jeunes. Il s’agit principalement de facteurs psychosociaux et environnementaux : recherche de plaisir et de sensations, encouragement de la part des parents et des amis, offre et accessibilité des équipements sportifs, etc. [8]. L’analyse du niveau d’activité d’un individu nécessite la prise en compte de deux dimensions : d’une part, la pratique d’activité physique en terme de durée, d’intensité et de fréquence, et d’autre part, la sédentarité c’est-à-dire le temps passé à des occupations inactives telles que la télévision, l’ordinateur, etc. Pour chacune de ces deux dimensions, des recommandations ont été établies. De plus, il semble qu’une activité physique d’intensité modérée mais régulière soit préférable à une activité très intense mais peu fréquente [4]. Selon les recommandations du PNNS, la tendance actuelle serait donc d’encourager les adolescents à bouger au quotidien en adoptant un style de vie actif plutôt que de se contenter d’une seule activité hebdomadaire de longue durée et de haute intensité dans un club sportif. Ainsi, chez les jeunes, la pratique d’une activité physique d’une intensité au moins modérée d’une heure par jour serait souhaitable sachant que « n’importe quelle activité qui augmente la vitesse des battements du cœur et fait se sentir essoufflé par moments » [3, 9] est considérée comme telle. D’autre part, concernant la sédentarité, l’American Academy of Pediatrics recommande que les jeunes ne passent pas plus de deux heures par jour devant la télévision et autres médias [10]. Il n’est pas surprenant que ces recommandations soient relativement strictes étant donné le lien existant entre la sédentarité et la santé. En effet, de nombreuses études ont montré qu’il existait une relation positive entre le temps passé à des activités sédentaires, en particulier la télévision et l’obésité infantile [5, 6]. MÉTHODES Dans l’enquête HBSC, le niveau d’activité physique des adolescents a été évalué en tenant compte des recommandations actuelles qui préconisent une activité physique d’intensité au minimum modérée, pratiquée à l’école et hors de l’école pendant le temps libre, durant au moins soixante minutes par jour [3, 9] . Des exemples étaient donnés afin d’illustrer cette activité : « Une activité physique est n’importe quelle activité qui augmente la vitesse des battements du cœur et fait se sentir essoufflé(e) par moments. On peut pratiquer une activité physique en faisant du sport, en jouant avec des amis à l’école ou non, ou bien en allant à l’école en marchant. Quelques exemples d’activité physique : courir, marcher vite, faire du roller, faire du vélo, danser, faire du skate, nager, faire du foot, du rugby, du basket ou du MEP_SanteEleve.indd 110 surf ». « Pendant les 7 jours derniers, combien de jours as-tu pratiqué une activité physique pour un total de 60 minutes (1 heure) au moins par jour ? ». Les élèves pouvaient choisir comme réponse de 0 à 7 jours. On remarquera que cette question portait sur l’activité physique pendant la semaine précédant l’enquête, ce qui ne garantit pas de l’absence d’un effet éventuel d’une semaine précédente « atypique » mais évite les biais de reconstruction d’une semaine « typique ». Pour compléter cette mesure de l’activité physique globale, des questions spécifiques à la pratique d’une activité physique extrascolaire « d’intensité vigoureuse » (activité sportive) ont été ajoutées. Elles portaient, d’une part, sur la fréquence : « En dehors des heures d’école, combien de FOIS par semaine fais-tu habituellement du sport 05/08/2008 09:03:58 111 Activité physique et sédentarité pendant ton temps libre au point de transpirer ou d’être essoufflé(e) ? » avec comme possibilités de réponses : « Chaque jour/4 à 6 fois par semaine/2 à 3 fois par semaine/Une fois par semaine/Une fois par mois/Moins d’une fois par mois/Jamais » ; et d’autre part, sur la durée : « En dehors des heures d’école, combien d’HEURES par semaine fais-tu habituellement du sport pendant ton temps libre au point de transpirer ou d’être essoufflé(e) ? » ; les réponses étaient échelonnées de la sorte : « Aucune/Environ une demi-heure/Environ une heure/Environ 2 à 3 heures/Environ 4 à 6 heures/7 heures ou plus ». D’un autre côté, il est nécessaire de quantifier le niveau de sédentarité des jeunes. Pour cela, trois types d’activités sédentaires courantes à cet âge ont été étudiés par le biais des questions suivantes : « Combien d’heures par jour environ regardes-tu la télévision (y compris des films vidéo et des DVD) pendant ton temps libre ? » ; « Combien d’heures par jour environ joues-tu habituellement à des jeux sur un ordinateur ou sur une console (Playstation, Xbox, Gamecube, etc.) pendant ton temps libre ? » ; « Combien d’heures par jour environ utilises-tu habituellement un ordinateur pour participer à des forums de discussion (des « chats »), surfer sur Internet, envoyer du courrier électronique (des courriels), faire des devoirs pendant ton temps libre ? » Les réponses proposées pour chacune de ces questions étaient : « Aucune/Environ une demi-heure par jour/Environ 1 heure par jour/Environ 2 heures par jour/Environ 3 heures par jour/Environ 4 heures par jour/ Environ 5 heures par jour/Environ 6 heures par jour/Environ 7 heures ou plus par jour ». Les réponses étaient demandées séparément pour la semaine (du lundi au vendredi) et le week-end afin de prendre en compte d’éventuelles différences de comportement selon le temps passé à l’école et par conséquent le temps disponible pour les loisirs. Ceci permettait ainsi d’obtenir une appréciation du temps passé à des activités sédentaires plus proche de la réalité. Un item portant sur le mode de transport utilisé pour effectuer le trajet entre le domicile et l’école a été ajouté en 2006. Il comportait les trois questions suivantes : « Habituellement, combien de temps mets-tu pour aller de la maison à l’école ? », avec comme possibilités de réponse : « Moins de 5 minutes/515 minutes/15-30 minutes/30 minutes à une heure/Plus d’une heure ». « Lors d’un jour ordinaire, est-ce que ta PRINCIPALE manière d’ALLER à l’école est : ». « Lors d’un jour ordinaire, est-ce que ta PRINCIPALE manière de REVENIR de l’école est : ». Les élèves pouvaient choisir leur réponse parmi les suivantes : « La marche/Le vélo/Le bus, le tramway, le métro, le train, le bateau/La voiture, la moto ou le scooter/D’autres moyens ». RÉSULTATS ACTIVITÉ PHYSIQUE Le nombre moyen de jours par semaine où les jeunes déclarent pratiquer au moins une heure d’activité physique est de 3,7. Ce chiffre moyen est relativement stable avec l’âge, passant de 4 jours à 11 ans à 3,3 jours à 15 ans et est à peine plus élevé chez les garçons (4,1 jours en moyenne pour les garçons vs 3,3 jours pour les filles). MEP_SanteEleve.indd 111 Seulement 13,5 % des adolescents déclarent un niveau d’activité physique satisfaisant les recommandations actuelles soit au moins une heure par jour d’activité physique d’intensité modérée tous les jours de la semaine [figure 1]. Cette proportion diminue significativement avec l’âge (18,2 % à 11 ans, 12,3 % à 13 ans et 9,6 % à 15 ans) et quel que soit l’âge, les garçons sont significativement plus actifs que les filles (19,4 % vs 7,6 %). 05/08/2008 09:03:58 112 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 FIGURE 1 Nombre de jours par semaine avec une pratique d’activité physique* au moins une heure par jour, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 100 % 3,2 4,6 6,0 1,7 3,3 7,7 4,9 8,2 6,1 10,6 7,0 16,5 80 % 47,9 44,9 60 % 54,4 52,9 62,0 58,8 40 % 22,0 24,4 20,6 19,7 20 % 19,4 23,9 12,3 0% Garçons Filles 14,1 5,4 Filles Garçons 11 ans chaque jour 12,9 19,9 13 ans 5-6 jours 2-4 jours 4,8 Filles Garçons 15 ans 1 jour jamais * N’importe quelle activité qui augmente la vitesse des battements du cœur et fait se sentir essouflé (faire du sport, jouer avec des amis à l’école ou non, aller à l’école en marchant, etc.) Ces recommandations sont relativement exigeantes mais on considère qu’une telle pratique au moins cinq jours par semaine peut déjà contribuer fortement à un bon état de santé [11]. Les résultats correspondant à cette autre définition sont un peu plus encourageants puisque un tiers des jeunes déclare pratiquer au moins une heure d’activité physique au moins cinq jours par semaine. On retrouve là encore les mêmes tendances selon l’âge (39 %, 34 % et 26 % à respectivement 11, 13 et 15 ans) et le sexe (41,8 % pour les garçons vs 25,1 % pour les filles). ACTIVITÉS SÉDENTAIRES Afin de quantifier le temps moyen consacré à des activités sédentaires, le nombre moyen d’heures quotidiennes passées à regarder la télévision, à jouer aux jeux vidéo ou à utiliser un ordinateur a été calculé en considérant les données relatives à la semaine et au week- MEP_SanteEleve.indd 112 end [tableau I]. Toutes activités confondues, le temps moyen dévolu à des activités sédentaires déclaré par les élèves est de 5,5 h/j, ce temps étant plus élevé chez les garçons (6,1 h/j vs 4,9 chez les filles). Par rapport aux plus jeunes (11 ans), ce temps est sensiblement supérieur chez les 13-15 ans : 4,9 h/j à 11 ans, 6,0 h/j à 13 ans et 5,7 h/j à 15 ans. Si l’on s’intéresse séparément aux différents types d’activités sédentaires, on constate que les garçons passent plus d’heures à regarder la télévision et plus encore à jouer aux jeux vidéo que les filles (2,8 vs 2,5 h/j pour la télévision et 2,0 vs 0,9 h/j pour les jeux vidéo) mais ce résultat n’est pas retrouvé pour le temps passé devant un ordinateur et ce quel que soit l’âge. La télévision est l’activité qui contribue le plus à la sédentarité, suivie des jeux vidéo chez les plus jeunes et de l’ordinateur chez les plus âgés. Concernant la télévision, environ la moitié des jeunes déclarent regarder la 05/08/2008 09:03:58 113 Activité physique et sédentarité TABLEAU I Temps moyen journalier (en heures) consacré aux activités sédentaires, en fonction de l’âge et du sexe 11 ans Télévision Jeux vidéo Ordinateur Toutes activités confondues 13 ans Filles Garçons Filles Garçons Filles 2,52 2,04 0,99 5,42 2,31 1,09 0,98 4,32 2,94 2,31 1,57 6,71 2,65 1,09 1,61 5,29 2,82 1,69 1,78 6,23 2,64 0,57 1,90 5,09 télévision plus de 2 h/j. Cette proportion augmente sensiblement avec l’âge passant de 45,5 % à 11 ans à 55,8 % à 15 ans et est plus élevée chez les garçons (54,9 % vs 49,8 % chez les filles). On remarque également que regarder la télévision de manière intensive (plus de 4 h/j) est relativement courant chez les jeunes interrogés (14,3 % à 19,4 %). Au total, une proportion importante d’adolescents a un niveau de sédentarité très élevé (> 4 h/j) : 47,7 % à 11 ans, 63,3 % à 13 ans et 61,9 % à 15 ans, là encore, cette pratique est majoritairement masculine (63,7 % vs 51,2 %). À l’inverse, très peu de jeunes satisfont les recommandations internationales qui préconisent de ne pas excéder 2 h/j de télévision et autres médias. Cette situaFIGURE 2 Proportion de jeunes consacrant deux heures par jour ou moins aux activités sédentaires, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 30 % 25 % 26,1 20 % 18,7 15,8 15 % 12,7 8,8 10 % 7,8 5% 0% 11 ans 13 ans Garçons MEP_SanteEleve.indd 113 15 ans Garçons 15 ans Filles tion s’accentue avec l’âge et elle est plus marquée chez les garçons que chez les filles [figure 2]. MODE DE TRANSPORT POUR ALLER À L’ÉCOLE Effectuer le trajet entre le domicile et l’école à pied ou à vélo est un moyen de contribuer à un style de vie actif. Cependant, plus d’un jeune sur deux n’utilise pas un mode de transport actif pour aller à école, cette proportion augmentant avec l’âge et étant plus élevée chez les filles (60,6 % contre 56,7 % chez les garçons). Plus spécifiquement, si l’on étudie le temps consacré à un mode de transport actif, seulement 7 % des jeunes effectuent un trajet maison/école d’au moins trente minutes par jour (allerretour en tout). ACTIVITÉ SPORTIVE Plus d’un jeune sur deux déclare pratiquer une activité sportive extrascolaire quotidiennement ou plusieurs fois par semaine [figure 3]. À l’inverse, à peu près un adolescent sur cinq semble très peu actif (déclarant faire du sport en dehors de l’école moins d’une fois par semaine voire jamais). La proportion d’inactifs augmente sensiblement avec l’âge passant de 14,5 % à 25,0 % entre 11 et 15 ans. On constate encore une fois que les filles sont beaucoup plus inactives que les garçons, quel que soit l’âge 05/08/2008 09:03:59 114 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 FIGURE 3 Fréquence de pratique d’activité sportive* en dehors des heures d’école, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 100 % 4,7 4,0 11,5 3,9 4,3 11,0 8,9 12,6 80 % 12,9 5,0 7,1 11,8 16,8 18,2 20,1 22,3 24,5 60 % 54,9 57,7 24,9 54,9 40 % 46,2 43,5 33,2 20 % 25,4 11,0 0% Garçons Filles 21,6 16,1 7,4 Garçons 11 ans Filles 3,5 Filles Garçons 13 ans 15 ans chaque jour plusieurs fois par semaine moins d’une fois par semaine jamais une fois par semaine * Faire du sport pendant son temps libre au point de transpirer ou d’être essoufflé. (20,4 % vs 8,7 % à 11 ans, 24,7 % vs 8,2 % à 13 ans et 38,3 % vs 12,1 % à 15 ans). D’après les recommandations internationales, les adolescents doivent pratiquer au moins une heure d’activité d’intensité vigoureuse par semaine [12] . Le pourcentage de jeunes déclarant pratiquer une activité sportive extrascolaire au moins deux heures par semaine est de 53,7 % [figure 4]. Cette proportion est supérieure chez les garçons (65,4 % vs 42,2 %) alors qu’elle diffère peu selon l’âge. Globalement, environ les trois quarts des jeunes pratiquent du sport en dehors de l’école à raison d’au moins une heure par semaine. au niveau recommandé ne sont pas moins nombreux que les autres à passer 2 h/j ou plus devant la télévision ou l’ordinateur. Il est assez surprenant de constater qu’ils sont même plus nombreux à jouer 2 h/j ou FIGURE 4 Proportion de jeunes pratiquant une activité sportive en dehors de l’école deux heures par semaine ou plus, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 80 % 62,6 40 % LIEN ENTRE ACTIVITÉ PHYSIQUE ET ACTIVITÉS SÉDENTAIRES Contrairement à nos attentes, les jeunes qui déclarent pratiquer une activité physique, qu’elle soit « quotidienne » ou sportive, MEP_SanteEleve.indd 114 68,1 65,6 60 % 41,1 46,3 38,8 20 % 0% 11 ans 13 ans Garçons 15 ans Filles 05/08/2008 09:03:59 115 Activité physique et sédentarité plus à des jeux vidéo. Ainsi, globalement, il ne semble pas que les jeunes les plus actifs soient forcément ceux qui passent le moins de temps devant un écran. DISCUSSION Le fait marquant de notre étude concernant l’activité physique est que, en France, trop peu de jeunes de 11-15 ans pratiquent une activité physique aux niveaux de fréquence et d’intensité actuellement recommandés. Ce résultat a également été observé dans l’enquête HBSC précédente, dans le Baromètre santé Nutrition 2002, mais aussi aux États-Unis et plus largement dans la plupart des pays ayant participé à l’enquête HBSC en 2002 comme en 2006 [13, 14]. On remarque également que le niveau d’activité physique diminue avec l’âge et qu’il est plus faible chez les filles que chez les garçons, tendance retrouvée dans la plupart des études [8]. Cependant, il est important de souligner une amélioration notable par rapport à l’enquête de 2002 en termes de pratique d’activité physique au moins 1 h/j pendant au moins cinq jours par semaine : 26,8 % en 2002 vs 41,8 % en 2006 chez les garçons et 12,1 % en 2002 vs 25,1 % en 2006 chez les filles. Il est possible que cette amélioration soit en partie due aux actions menées dans le cadre du PNNS mais cette hypothèse nécessite d’être confirmée. En 2006, une question supplémentaire a permis d’étudier plus précisément la pratique d’une activité physique extrascolaire d’intensité vigoureuse (activité sportive). Il est intéressant de remarquer que, même si les adolescents ne suivent pas les recommandations concernant l’activité physique globale (1 h/j sur cinq ou sept jours par semaine), ils sont plus nombreux à atteindre ces recommandations en ce qui concerne une activité physique plus intense. Des études récentes ont montré que les adolescents allant à pied à l’école avaient un niveau global d’activité physique quotidienne modérée à vigoureuse plus élevé que MEP_SanteEleve.indd 115 ceux effectuant ce trajet en voiture, en car ou en train [15]. C’est pourquoi nous avons étudié les moyens de transports (actifs ou pas) utilisés pour aller à l’école. Or on constate que peu de jeunes vont « activement » à l’école (marche à pied ou vélo) et pour les élèves concernés, cela ne représente pas un temps suffisant pour contribuer réellement à l’augmentation du niveau d’activité physique quotidienne. À l’inverse, une forte proportion de jeunes consacre beaucoup de temps à des activités sédentaires, constat comparable aux résultats rapportés dans l’enquête téléphonique du Baromètre santé Nutrition 2002 en France ainsi que dans d’autres pays [13, 14]. Pour la majorité des élèves, c’est la télévision qui contribue le plus à la sédentarité, suivie par les jeux vidéo chez les plus jeunes et l’ordinateur chez les plus âgés. L’accès de plus en plus facilité aux technologies multimédia (Internet, « chat », « blog », téléchargement, consoles de jeux vidéo, jeux et réseaux virtuels, etc.) contribue incontestablement à cette évolution. Il est pourtant essentiel d’insister sur l’impact négatif de telles pratiques sur l’équilibre des jeunes, tant sur le plan physique que psychique. En effet, certaines de ces pratiques favoriseraient l’isolement et les comportements agressifs, contribuant ainsi à réduire le cercle social des jeunes, mais pourraient également avoir un retentissement sur les performances scolaires [10, 16]. De plus, l’existence d’un lien direct entre télévision et obésité infantile est aujourd’hui unanimement exprimée. En effet, le fait de passer beaucoup de temps à regarder la télévision participerait à la réduction du temps disponible pour l’activité physique et favoriserait aussi l’adoption de mauvaises 05/08/2008 09:03:59 116 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 habitudes alimentaires, la publicité incitant notamment à la consommation de produits à forte densité énergétique (produits gras et/ou sucrés) [5]. Les questions concernant les activités sédentaires ayant été modifiées par rapport à l’enquête précédente, il n’est pas possible d’effectuer des comparaisons directes pour chacune des composantes explorées. Cependant, certaines conclusions peuvent être établies en ce qui concerne la télévision. En effet, en 2002, une question portait sur la télévision et les films vidéo et dans l’enquête 2006, il s’agissait de la télévision, des films vidéo et des DVD, ce qui est donc similaire. La proportion d’adolescents qui déclare regarder plus de 4 h/j en moyenne la télévision a significativement augmenté sur la période étudiée : en 2006, environ 30 % des adolescents consacrent plus de 4 h/j à cette activité sédentaire, alors qu’ils étaient environ 25 % en 2002). Nos résultats relatifs à un temps devant la télévision 2 h/j semblent similaires à ceux rapportés par l’étude ENNS de 2006 [17], à savoir que cette pratique concerne environ la moitié des jeunes avec, comme on l’a dit précédemment, de possibles conséquences sur la santé aussi bien à court qu’à long terme [10, 18]. Par rapport aux autres pays participant à l’enquête HBSC, la France est, après l’Italie et la Suisse, le pays où la proportion de jeunes qui regarde la télévision en moyenne plus de 2 h/j est la plus faible : 62,3 % vs 69,6 % pour la moyenne internationale. À l’inverse, la France est avec la Suisse et la Russie, l’un des pays où la proportion de jeunes pratiquant au moins une heure d’activité physique quotidienne est la plus faible : 13,5 % vs 20,0 % pour la moyenne de tous les pays d’HBSC. En revanche, notre pays affiche de meilleurs résultats au niveau de la pratique d’une activité sportive (53,7 % des adolescents français en pratiquent au moins 2 h par semaine avec une moyenne internationale à 51,8 %). En résumé, les adolescents de notre pays doivent globalement améliorer leur pratique MEP_SanteEleve.indd 116 d’activité physique, plus particulièrement l’activité physique quotidienne, et réduire le temps passé à des activités sédentaires. Il apparaît donc comme souhaitable de renforcer les messages existants élaborés notamment dans le cadre du PNNS. Des actions allant dans ce sens semblent déjà avoir été amorcées lors de la rentrée scolaire 2007-2008 avec, par exemple, l’instauration d’une heure supplémentaire d’éducation physique et sportive à l’école primaire. L’éducation des jeunes sur les bienfaits d’une pratique régulière d’activité physique est également un point important. Le seul niveau d’action individuel ne saurait répondre à l’importance de cette problématique, connaissant l’influence des facteurs environnementaux sur le mode de vie des individus [7]. L’amélioration de l’offre et de l’accessibilité des structures et équipements sportifs, une politique des transports urbains modifiée (aménagement de pistes cyclables, etc.), la valorisation du sport (plaisir perçu, effets bénéfiques sur la santé, rencontre avec d’autres jeunes, etc.), l’augmentation et l’amélioration de la place de l’activité physique en milieu scolaire… représentent autant de leviers d’action au niveau de la collectivité [7]. Il pourrait également être intéressant d’impliquer les sportifs de haut-niveau car les jeunes sont particulièrement sensibles à l’image qu’ils véhiculent et les considèrent souvent comme des modèles auxquels ils cherchent à ressembler. Concernant la sédentarité, il pourrait également être intéressant de développer des campagnes de prévention « choc » sur le modèle de ce qui a déjà été fait avec le tabac, en insistant sur les effets négatifs sur la santé. Finalement, il est nécessaire de rester vigilants et de trouver des moyens d’inverser cette tendance afin que nos jeunes abandonnent leur mode de vie plutôt sédentaire au profit d’un mode de vie plus actif. 05/08/2008 09:03:59 117 Activité physique et sédentarité Bibliographie [1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] [9] [10] World Health Organisation. Physical activity and health in Europe : evidence for action. WHO Library Cataloguing in Publication Data, edited by Nick Cavill, Sonja Kahlmeier and Francesca Racioppi, WHO 2006. Riddoch C. Relationships between physical activity and health in young people. In : Biddle S., Sallis J., Cavill N., eds. Young and active ? Young people and health-enhancing physical activityevidence and implications. 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Environ 30 % des jeunes semblent insatisfaits de leur corps et déclarent avoir besoin de perdre du poids ou faire un régime. Cette tendance est plus fréquente chez les filles que chez les garçons (37,9 % vs 21,5 %) et augmente avec l’âge uniquement chez les filles : 31,0 % à 11 ans, 37,5 % à 13 ans et 46,2 % à 15 ans. Il semble y avoir une bonne cohérence entre la perception que les jeunes ont de leur corps et leur comportement vis-à-vis des régimes : 74,8 % et 94 % des jeunes qui déclarent être « un peu » ou « beaucoup trop gros », considèrent MEP_SanteEleve.indd 118 qu’ils ont besoin de perdre du poids ou suivent déjà un régime. L’inverse est également vérifié chez ceux qui se trouvent « un peu » ou « beaucoup trop maigre ». On observe que 10,3 % des jeunes sont en surcharge pondérale, les garçons plus que les filles (11,7 % vs 8,9 %) ; le surpoids étant beaucoup plus fréquent que l’obésité (8,7 % de surpoids et 1,6 % d’obésité). Globalement, la surcharge pondérale n’est pas significativement différente selon l’âge mais son évolution diffère selon le sexe : elle a tendance à augmenter chez les garçons (de 10,2 à 13,5 % entre 11 et 15 ans) et au contraire à diminuer chez les filles (de 11,0 à 8,1 % entre 11 et 15 ans). La prévalence de la surcharge pondérale est restée stable entre 2002 et 2006. Dans l’ensemble, il y a une bonne cohérence entre la corpulence réelle des jeunes et la perception qu’ils ont de leur corps : 76,8 % et 89,2 % des adolescents en surpoids ou obèses se trouvent « un peu » voire « beaucoup trop gros ». Par contre, près d’un quart des jeunes ayant pourtant un poids normal ou insuffisant sont insatisfaits de leur corps qu’ils jugent trop gros, les filles plus que les garçons (32,0 % vs 15,8 %). De même, on trouve une correspondance entre la corpulence et la pratique de régime : 78,1 % et 84,6 % des jeunes en surpoids ou obèses déclarent avoir besoin de perdre du poids ou faire déjà un régime. Toutefois, pratiquement un quart des jeunes de poids normal voire insuffisant déclare avoir besoin de perdre du poids ou faire un régime, surtout chez les filles (32,3 % vs 14,6 %). Chez les garçons, les facteurs associés à un risque moindre de surcharge pondérale sont : la prise quotidienne d’un petit déjeuner et de fruits et légumes ainsi que la pratique d’activité physique quotidienne ( 1 h/j au moins cinq jours par semaine) et sportive ( 2 h/semaine). Chez les filles, on retrouve l’activité physique quotidienne et sportive avec, en plus, une association inverse avec le fait de regarder la télévision plus de 2 h/j. Chez les filles, ce risque diminue également avec l’âge et le statut socio-économique. D’après les résultats de l’analyse multivariée, les facteurs associés au surpoids diffèrent selon le sexe : statut socio-économique, activité physique, consommation de fruits et légumes et petit déjeuner chez les garçons versus statut socio-économique, activité physique et télévision chez les filles. 05/08/2008 09:03:59 119 Image de soi et poids Namanjeet Ahluwalia Marie Dupuy Shawn Somerset Céline Vignes INTRODUCTION L’apparence physique prend beaucoup d’importance à l’adolescence, période caractérisée par de profonds changements notamment au niveau du corps. À cet âge, une mauvaise image de soi peut s’accompagner de conduites à risque (restriction alimentaire, usage de produits dangereux, sport à outrance, etc.) et affecter l’estime de soi avec de possibles retentissements sur la santé à court et plus long terme [1, 2]. La valorisation voire le culte de la minceur dans la société, le milieu familial ainsi que les modèles véhiculés par les médias influencent fortement les adolescents [3] si bien que pour la plupart d’entre eux, en particulier les filles, « minceur » est devenu synonyme de « beauté ». La notion de poids « normal » est ainsi fortement biaisée à cet âge et le poids observé ne correspond pas à celui effectivement nécessaire pour assurer une santé optimale, c’est-à-dire tenant compte de différents facteurs tels MEP_SanteEleve.indd 119 que la taille, le niveau de pratique d’activité physique, l’ossature, etc. Ainsi, la plupart des adolescentes sont insatisfaites de leur corps qu’elles jugent trop « gros » et s’engagent souvent dans un régime ou toute autre méthode de contrôle du poids [4] . Les garçons, au contraire, ont tendance à se trouver « pas assez costauds » et cherchent généralement à amplifier leur masse musculaire [5]. Parmi ces jeunes en quête d’un corps idéal répondant aux critères de beauté véhiculés dans les sociétés occidentales, on rencontre une proportion croissante de jeunes qui sont effectivement en situation de surpoids ou d’obésité, évolution suffisamment remarquable pour que l’Organisation mondiale de la santé qualifie ce phénomène « d’épidémie » [6]. La France est loin d’être épargnée par cette hausse puisque la prévalence de l’obésité infantile (définie selon les références françaises par 05/08/2008 09:04:00 120 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 un IMC1 97e percentile) qui était de 6 % en 1980, est passée à 10-12 % en 1995 pour atteindre 16 % en 2000 [7]. Cette situation est d’autant plus préoccupante que, comme on le sait, l’obésité peut entraîner des répercussions sévères sur la santé et la qualité de vie à court comme à long terme [8, 9]. L’adolescence est ainsi une période durant laquelle se côtoient deux perceptions du corps, l’une subjective, l’autre objective, aboutissant parfois à une situation paradoxale : d’un côté, l’image de la minceur est omniprésente dans les médias (et par conséquent beaucoup d’adolescentes de poids normal ou insuffisant se considèrent à tort comme trop grosses) et d’un autre côté le nombre de jeunes obèses ne cesse de croître. MÉTHODES La perception que les jeunes ont de leur corps ainsi que leur attitude face aux régimes ou toute autre méthode visant un contrôle du poids ont été étudiées dans l’enquête HBSC par les deux questions suivantes : « Penses-tu que ton corps est : », les différentes réponses possibles étant « Beaucoup trop maigre/Un peu trop maigre/À peu près au bon poids/Un peu trop gros/Beaucoup trop gros », et « Pour le moment, fais-tu un régime ou autre chose pour perdre du poids ? », avec comme possibilités de réponses : « Non, mon poids est bon/Non, mais j’ai besoin de perdre du poids/ Non, parce que j’ai besoin de grossir/Oui ». Afin d’évaluer la corpulence des jeunes, il leur a également été demandé d’indiquer leur poids et leur taille : « Combien pèses-tu (sans vêtements) ? » et « Combien mesures-tu (sans chaussures) ? » Les réponses devaient être données en kilogrammes pour le poids et en mètres pour la taille. Il importe de souligner que ces données anthropométriques correspondent à des données déclaratives, moins fiables que des mesures standardisées. À partir des informations recueillies, l’indice de masse corporelle (IMC) a été calculé en utilisant la formule standard : IMC = Poids (kg)/Taille (m) au carré. Les prévalences du surpoids et de l’obésité ont été déterminées conformément aux valeurs seuils issues des recommandations internationales de l’IOTF (International Obesity Task Force) prenant en compte les différences liées au sexe et à l’âge [10]. Ces seuils sont déterminés de telle sorte qu’ils atteignent les valeurs 25 et 30 kg/m² à 18 ans, correspondant respectivement au surpoids et à l’obésité chez l’adulte, ce qui assure ainsi une continuité entre les définitions retenues chez l’enfant et celles de l’adulte [11]. RÉSULTATS PERCEPTION DU CORPS Un peu plus de la moitié des jeunes déclare que leur corps est « à peu près au bon poids » [figure 1]. Ils sont en revanche 30 % à se trouver « un peu » voire « beaucoup trop gros », cette proportion étant significativement plus élevée chez les filles que chez les garçons (37,3 % vs 22,6 %). Globalement, MEP_SanteEleve.indd 120 cette proportion augmente avec l’âge mais cette tendance n’est réellement présente que chez les filles (31,7 % à 11 ans vs 43,7 % à 15 ans), aucune évolution marquée n’étant observée chez les garçons (22,7 % à 11 ans vs 20,7 % à 15 ans). 1. Indice de masse corporelle. 05/08/2008 09:04:00 121 Image de soi et poids FIGURE 1 Image du corps, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 100 % 2,5 2,0 5,2 20,2 1,6 5,8 22,0 26,5 80 % 6,0 19,2 31,5 37,7 60 % 59,8 63,1 61,1 54,1 40 % 51,8 47,0 20 % 12,1 0% 13,0 12,4 2,1 1,9 Garçons 9,4 1,8 Garçons Filles Filles 17,9 1,5 13 ans 11 ans beaucoup trop maigre un peu trop maigre 7,8 1,5 Garçons 1,5 Filles 15 ans à peu près au bon poids un peu trop gros beaucoup trop gros FIGURE 2 Régime, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 100 % 8,7 6,4 11,8 11,7 80 % 18,4 13,9 15,7 14,1 5,6 19,2 25,8 27,8 60 % 67,5 69,3 68,8 40 % 59,2 54,0 46,8 20 % 0% 9,7 9,8 9,1 8,5 11,2 7,0 Garçons Filles Garçons Filles Garçons Filles 11 ans non, besoin de grossir 13 ans non, poids bon RÉGIME ET CONTRÔLE DU POIDS Les comportements de contrôle du poids ou de pratique de régimes en fonction MEP_SanteEleve.indd 121 non, mais besoin de perdre du poids 15 ans oui du sexe et de l’âge sont présentés dans la figure 2. Environ 30 % des jeunes déclarent faire un régime ou du moins avoir besoin de perdre du poids. Encore une fois, cette 05/08/2008 09:04:00 122 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 tendance est plus fréquente chez les filles que chez les garçons (37,9 % vs 21,5 %). Alors que le comportement des garçons ne semble pas beaucoup évoluer entre 11 et 15 ans, celui des filles évolue clairement avec l’âge : 31,0 % d’entre elles déclarent faire un régime ou avoir besoin d’en faire un à 11 ans, ce chiffre passant à 37,5 % à 13 ans pour atteindre 46,2 % à 15 ans. Il est intéressant de noter qu’il y a une très bonne correspondance entre la perception que les jeunes ont de leur corps et leur comportement vis-à-vis des régimes, ce qui laisse penser que les jeunes ont répondu de manière cohérente à ces deux questions [tableau I]. Par exemple, 74,8 % et 94,0 % des jeunes qui déclarent être « un peu trop gros » ou « beaucoup trop gros », considèrent qu’ils ont besoin de perdre du poids ou suivent déjà un régime. 1,6 % d’obésité). Globalement, il n’y a pas d’évolution de la prévalence de la surcharge pondérale en fonction de l’âge, avec cependant des différences entre les sexes : elle tend à augmenter chez les garçons (passant de 10,2 % à 13,5 % entre 11 et 15 ans) et à l’inverse à diminuer chez les filles (11,0 % à 11 ans vs 8,1 % à 15 ans). Si on analyse séparément surpoids et obésité, on retrouve cette même tendance pour le surpoids, en revanche aucune évolution majeure en fonction de l’âge n’est observée pour l’obésité quel que soit le sexe. Il existe un lien entre la corpulence des jeunes et la perception qu’ils ont de leur corps [tableau II]. Globalement, les jeunes semblent avoir une image de leur corps qui FIGURE 3 Surpoids et obésité, d’après la taille et le poids déclarés, en fonction de l’âge et du sexe (en %) SURPOIDS ET OBÉSITÉ La figure 3 présente la prévalence du surpoids et de l’obésité en fonction de l’âge et du sexe. On constate que, d’après leurs déclarations de taille et de poids, 10,3 % des jeunes sont en surcharge pondérale (c’est-àdire surpoids ou obésité), cette proportion étant significativement plus élevée chez les garçons que chez les filles (11,7 % vs 8,9 %). Conformément aux résultats généralement observés, le surpoids est beaucoup plus fréquent que l’obésité (8,7 % de surpoids et 20 % 15 % 12,0 10 % 9,2 7,0 9,2 8,4 5% 0% 2,2 0,8 13 ans 1,9 1,7 11 ans garçons - surpoids garçons - obésité 6,6 1,5 1,4 15 ans filles - surpoids filles - obésité TABLEAU I Régime, en fonction de l’image du corps (en %) Image du corps Beaucoup trop maigre (n = 123) Un peu trop maigre (n = 851) À peu près au bon poids (n = 3 976) Un peu trop gros (n = 1840) Beaucoup trop gros (n = 271) MEP_SanteEleve.indd 122 Non, besoin de grossir 69,1 50,5 3,4 0,3 0,4 Régime Non, mais besoin Non, poids bon de perdre du poids 23,6 46,8 85,8 24,9 5,3 4,0 2,0 7,9 49,3 45,8 Oui 3,3 0,7 2,9 25,5 48,7 05/08/2008 09:04:00 123 Image de soi et poids TABLEAU II Image du corps et régime, en fonction de la corpulence (en %) Corpulence Poids normal ou insuffisant Surpoids Obésité (n = 5 912) 1,8 13,5 60,7 (n = 573) 0,3 0,5 22,3 (n = 102) 2,0 0,0 8,8 22,2 60,2 49,0 1,8 16,6 40,2 (n = 5 892) (n = 571) (n = 104) Image du corps (n = 6 587) Beaucoup trop maigre Un peu trop maigre À peu près au bon poids Un peu trop gros Beaucoup trop gros Régime (n = 6 567) Non, besoin de grossir Non, poids bon Non, mais besoin de perdre du poids Oui 10,3 0,5 1,0 66,1 21,4 14,4 15,8 46,8 39,4 7,8 31,3 45,2 correspond à la réalité. Ainsi, 76,8 % et 89,2 % des adolescents en surpoids ou obèses se trouvent « un peu » voire « beaucoup trop gros ». En revanche, il faut noter que près d’un quart des jeunes ayant pourtant un poids normal ou insuffisant sont insatisfaits de leur corps qu’ils jugent trop gros, cette tendance concernant deux fois plus les filles que les garçons (32,0 % vs 15,8 %). Par ailleurs, on constate aussi un lien entre la corpulence et la pratique ou non de régime [tableau II] . En effet, 78,1 % et 84,6 % des jeunes respectivement en surpoids ou obèses pensent avoir besoin de perdre du poids ou disent faire déjà un régime ; environ la moitié d’entre eux déclarent suivre effectivement un régime. À l’opposé, parmi les jeunes ayant un poids normal voire insuffisant, pratiquement un sur quatre déclare suivre un régime bien qu’il n’en ait pas besoin, en particulier chez les filles (32,3 % vs 14,6 %). FACTEURS ASSOCIÉS À LA SURCHARGE PONDÉRALE Afin d’étudier les facteurs associés à la surcharge pondérale, une régression logistique multivariée a été effectuée pour MEP_SanteEleve.indd 123 chaque sexe. Les variables introduites dans le modèle initial étaient pour les garçons : le classement en zone d’éducation prioritaire (Zep) de l’établissement scolaire fréquenté, la prise quotidienne du petit déjeuner, la consommation quotidienne de fruits et légumes, l’activité physique ( 1 h/j au moins 5 jours/semaine), l’activité sportive ( 2 h/semaine) et les jeux vidéo ( 2 h/j). Pour les filles, les mêmes variables ont été introduites dans le modèle initial, à deux exceptions près : la consommation quotidienne de fruits et légumes a été supprimée et la télévision ( 2 h/j) a été ajoutée. Par ailleurs, la fréquence d’une surcharge pondérale pouvant être influencée par l’âge [12, 13] et le statut socio-économique de la famille (échelle Fas) [6], les modèles sont ajustés sur ces deux variables. Chez les garçons, des habitudes alimentaires saines (petit déjeuner et consommation de fruits et légumes quotidiens) et un style de vie actif (activité physique quotidienne et sportive) diminuent la fréquence de surcharge pondérale alors qu’être scolarisé dans un établissement classé en Zep l’augmente [tableau III]. Chez les filles, on retrouve l’effet « protecteur » de l’activité physique et sportive et 05/08/2008 09:04:00 124 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 TABLEAU III Modèle final d’une régression logistique chez les garçons, où la variable dépendante est le fait d’être en surcharge pondérale (n = 3 058) (modèle ajusté sur l’âge et le niveau socio-économique de la famille – échelle Fas) Zep Non (n = 2 740) Oui (n = 318) Petit déjeuner tous les jours Non (n = 1 161) Oui (n = 1 897) Fruits et légumes tous les jours Non (n = 1 114) Oui (n = 1 944) Activité physique ( 1 h/j au moins 5 jours/semaine) Non (n = 1 757) Oui (n = 1 301) Activité sportive ( 2 h/semaine) Non (n = 1 015) Oui (n = 2 043) OR ajusté IC à 95 % 1,0 1,5* 1,1 – 2,1 1,0 0,8* 0,6 – 1,0 1,0 0,8* 0,6 – 1,0 1,0 0,7** 0,6 – 0,9 1,0 0,7** 0,6 – 0,9 * p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001 l’effet « délétère » de la sédentarité ; en effet, le fait de regarder la télévision en moyenne plus de 2 h/j est lié à une plus grande fréquence de surcharge pondérale. Les pratiques alimentaires (petit déjeuner quotidien, consommation quotidienne de fruits et légumes) ne sont pas en revanche des facteurs indépendamment associés à la surcharge pondérale chez les filles contrairement à ce qui est retrouvé chez les garçons. Il est important de souligner par ailleurs que l’âge et le statut socio-économique de la famille (mesuré par l’échelle Fas) sont signifi cativement associés à la surcharge pondérale uniquement chez les filles, la fréquence de la surcharge pondérale diminuant significativement avec l’âge et étant plus élevée pour les élèves vivant dans des familles de bas niveau socioéconomique [tableau IV]. DISCUSSION Il n’est pas besoin de rappeler les complications liées à l’obésité infantile, aussi bien à court qu’à long terme, largement documentées dans la littérature internationale : conséquences cardiovasculaires, métaboliques, respiratoires, et psychologiques, mais aussi persistance de l’obésité et augmentation de la morbi-mortalité à l’âge adulte [8, 9]. Dans ce contexte, il est satisfaisant de constater que la fréquence de la surcharge pondérale MEP_SanteEleve.indd 124 s’est stabilisée depuis la précédente enquête. En effet, de 2002 à 2006, elle est passée de 11,6 % à 11,7 % chez les garçons et de 8,5 % à 8,9 % chez les filles. Il est possible que cette stabilisation puisse être expliquée en partie par les multiples actions entreprises dans la dynamique du PNNS2 dont l’un des objectifs est précisément de stopper l’augmen2. Programme national nutrition-santé. 05/08/2008 09:04:01 125 Image de soi et poids TABLEAU IV Modèle final d’une régression logistique chez les filles, où la variable dépendante est le fait d’être en surcharge pondérale (n = 3 146) (modèle ajusté sur l’âge et le niveau socio-économique de la famille – échelle Fas) Âge 11 ans (n = 1 009) 13 ans (n = 1 118) 15 ans (n = 1 019) Niveau socio-économique (échelle Fas) Élevé (n = 1 519) Intermédiaire (n = 1 251) Bas (n = 376) Activité physique ( 1 h/j au moins 5 jours/semaine) Non (n = 2 354) Oui (n = 792) Activité sportive ( 2 h/semaine) Non (n = 1 784) Oui (n = 1 362) Télévision ( 2 h/j) Non (n = 1 246) Oui (n = 1 900) OR ajusté IC à 95 % 1,0 0,6** 0,6*** 0,5 – 0,9 0,4 – 0,8 1,0 1,2 0,9 – 1,6 2,4*** 1,7 – 3,3 1,0 0,7* 0,5 – 1,0 1,0 0,7* 0,6 – 1,0 1,0 1,8*** 1,3 – 2,3 * p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001 tation de la prévalence de l’obésité infantile. Cependant, les prévalences que nous retrouvons sont loin de pouvoir être considérées comme négligeables d’autant plus qu’elles sont probablement sous-estimées au vu du caractère déclaratif des données. On constate, en effet, que nos estimations sont légèrement inférieures à celles retrouvées dans d’autres études françaises pour lesquelles les données étaient basées sur des mesures effectives et non déclaratives. Par exemple, les études réalisées par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des Statistiques (Drees) du ministère de la Santé en CM2 (2001-2002) et en 3e (20002001) ont établi les chiffres suivants : 19,9 % de surcharge pondérale (dont 4,1 % d’obésité) à 10-11 ans et 15,7 % (dont 3,3 % d’obésité) à 14-15 ans, sans différence marquée selon le sexe [12]. De même, une autre étude menée en 1998 dans trois départements français a trouvé que 15,3 % des 10-18 ans était en surpoids ou obèses, avec des diffé- MEP_SanteEleve.indd 125 rences selon l’âge, les plus jeunes étant les plus concernés par des fréquences élevées (18,9 % des 10-12 ans vs 15,7 % chez les 1315 ans et 11,7 % chez les 16-17 ans) [13]. Enfin, dans la récente étude nationale représentative (ENNS 2006), menée sur un échantillon moins important que le nôtre (environ 500 sujets de 11-14 ans), les prévalences du surpoids étaient également plus élevées (25,3 % chez les garçons et 16,5 % chez les filles) [14]. L’analyse multivariée a permis de mettre en évidence les facteurs associés à la surcharge pondérale dans notre population d’étude. Il est intéressant de constater que ces facteurs ne sont pas les mêmes chez les garçons et les filles. En effet, si un effet « protecteur » de l’activité physique est retrouvé pour les deux sexes, ce n’est le cas ni pour les habitudes alimentaires (petit déjeuner et consommation de fruits et légumes), qui réduisent la fréquence de surcharge pondérale uniquement chez les garçons, ni pour la 05/08/2008 09:04:01 126 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 télévision, qui a un effet inverse seulement chez les filles. Enfin, un statut socio-économique bas est associé à une fréquence plus élevée de surpoids, obésité comprise, ce statut étant appréhendé différemment selon le sexe : fréquentation d’un établissement localisé en Zep pour les garçons et richesse familiale (Fas) pour les filles. Ces résultats soulignent l’intérêt de poursuivre les efforts de prévention en développant des actions à différents niveaux : information et éducation des jeunes, modification et amélioration de l’offre en matière d’alimentation et d’activité physique notamment dans les établissements scolaires, amélioration de la politique urbaine (transports, pistes cyclables et piétonnes, etc.) [15]. C’est précisément le cas en France où, comme on l’a vu dans les chapitres précédents, des actions allant dans ce sens sont proposées dans le cadre du PNNS [16]. Notre étude permet par ailleurs de souligner l’insatisfaction relative de l’image corporelle, qui demeure très fréquente chez les jeunes en particulier chez les filles et les plus âgés. Concernant la proportion de jeunes qui déclarent se trouver « un peu » voire « beaucoup trop gros », on retrouve des résultats similaires à ceux de l’enquête de 2002, avec une très légère hausse chez les filles. Cette insatisfaction se traduit notamment chez les filles par une pratique courante de régimes pouvant entraîner des conséquences négatives sur la santé physique et psychologique. À ce sujet, une récente étude française chez les 11-13 ans a montré que les jeunes qui perçoivent leur corps comme étant « trop gros » ont un niveau d’anxiété supérieur et une estime de soi inférieure à ceux qui se considèrent « dans la moyenne » [2]. Au vu des résultats de notre enquête concernant la thématique des régimes, la mise en place de mesures adaptées semble indispensable. Ainsi, il pourrait être intéressant de tirer des leçons des expériences réalisées dans d’autres pays. Par exemple, un seuil d’IMC MEP_SanteEleve.indd 126 minimum a été instauré pour les mannequins en Espagne ; de même, aux États-Unis, des mannequins plus « enrobés » sont mis en avant dans les publicités. Un travail sur la « désidéalisation » de la minceur apparaît également nécessaire. Il peut passer entre autre par l’éducation et l’information des jeunes sur les effets néfastes que peut entraîner une insuffisance pondérale. Par rapport aux données internationales, la France se situe dans la moyenne concernant la perception du corps avec environ 30 % de jeunes déclarant se trouver un peu voire beaucoup trop gros. Les pays où cette insatisfaction est la plus fréquente sont l’Allemagne, le Luxembourg et la Slovénie avec des chiffres de l’ordre de 40 %. Par ailleurs, la France se situe parmi les pays où la pratique de régimes est la moins courante (10,4 % vs 13,8 % pour la moyenne internationale), les États-Unis étant au contraire le pays où cette pratique est la plus fréquente (22,8 %). Concernant la prévalence de la surcharge pondérale, la France se trouve dans la moyenne inférieure. Les chiffres les plus bas étant rencontrés dans les pays Baltes et à l’inverse les prévalences les plus élevées se retrouvant sans trop de surprise aux États-Unis mais aussi à Malte avec des chiffres proches de 30 % et dans une seconde mesure au Canada (environ 20 %). Autant l’insuffisance que l’excès de poids peuvent être à l’origine de conséquences sérieuses sur la santé, l’estime de soi ou encore les performances scolaires des jeunes. Des modifications à l’échelle de la société ainsi que des changements au niveau des mentalités semblent nécessaires afin de réconcilier les jeunes avec leur image corporelle et les aider à s’accepter tels qu’ils sont. Dans cette situation paradoxale où se côtoient, d’un côté, une augmentation du nombre de jeunes en surpoids ou obèses, et de l’autre, une proportion de plus en plus importante de jeunes qui tente d’atteindre 05/08/2008 09:04:01 127 Image de soi et poids un poids inférieur à la normale, il est nécessaire d’agir sans que cela se fasse au détriment de l’un ou de l’autre. Réussir à conci- Bibliographie [1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] [9] Krowchuk D.P., Kreiter S.R., Woods C.R., Sinal S.H., Durant R.H. Problem dieting behaviors among young adolescents. Arch Pediatr Adolesc Med 1998 ; 152:884-8. Laure P., Binsinger C., Ambard M.F., Girault S. Perception de la corpulence, régime alimentaire, estime de soi et anxiété chez les préadolescents. Cah. Nutr. Diét. 2005 ; 40 :195-201. Field A.E., Camargo C.A. Jr, Taylor C.B., Berkey C.S., Roberts S.B., Colditz G.A. 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Résumé des propositions de stratégies (actions et mesures) pour le PNNS 2 (2006-2008) : En ligne : www.sante.gouv.fr/htm/actu/rapport_pnss/ synth_rapport_pnns2.pdf 05/08/2008 09:04:01 128 L’essentiel Tabac En dépit d’un fléchissement modeste depuis 2002, l’expérimentation du tabac reste plutôt courante avant 16 ans. En revanche, le tabagisme quotidien à 15 ans a baissé entre 2002 et 2006 (passant de 20 % à 14 %) poursuivant une tendance déjà enregistrée entre les exercices 1998 et 2002 de l’enquête. Toutefois, il concerne encore une frange notable quoique minoritaire des adolescents et ce malgré les mesures de prévention, notamment l’interdiction de vente aux moins de 16 ans en vigueur depuis septembre 2004. La féminisation du tabagisme à l’adolescence est confirmée, avec un tabagisme légèrement plus tardif que celui des garçons mais plus fréquent à 15 ans. La relative stabilisation de l’expérimentation du tabagisme parmi les élèves de 15 ans apparaît surprenante voire para- MEP_SanteEleve.indd 128 doxale pour une population particulièrement visée par les actions de prévention. Au sein des 41 pays participant à l’enquête, les jeunes Français occupent une place médiane quelle que soit la fréquence considérée : pour l’usage quotidien à 15 ans, ils occupent la 20e place, loin derrière les jeunes Bulgares et Autrichiens par exemple, mais largement devant les jeunes Canadiens ou Américains. Cette position médiane était déjà observée à 16 ans au sein des pays européens. Alcool L’alcool demeure la substance psychoactive la plus largement consommée à la primo-adolescence. La France se situe dans la deuxième moitié des pays de l’échantillon HBSC pour la consommation de boissons alcoolisées et les niveaux d’ivresse déclarés. La position fran- çaise est médiane pour la plupart des alcools (un peu en retrait pour l’usage de bière). L’ivresse y est également assez peu répandue en comparaison avec les autres pays. C’est en Europe du Nord que les niveaux d’ivresse sont les plus élevés, observations congruentes avec celles faites en 2003 dans l’enquête Espad. En 2002, 30 % des jeunes de 15 ans déclaraient avoir connu un épisode d’ivresse alcoolique au cours de leur vie : ils sont désormais 41 %. Bien qu’étant la substance psychoactive la plus précocement expérimentée, l’alcool connaît une nette augmentation de sa consommation régulière entre l’âge de 11 et 15 ans, pour atteindre un niveau certes inférieur à ce qu’on observe en population adulte, mais à peine inférieur à celui des jeunes de 17 ans en 2005. Ce constat suggère que l’installation dans la consommation régulière est précoce et que la fréquence de consomma- 05/08/2008 09:04:01 129 tion d’alcool varie assez peu entre 15 et 17 ans. En revanche, les préférences pour les types de boissons alcoolisées varient tout au long de l’adolescence, entre 11 et 15 ans, comme au-delà : le portrait dressé à la fin de l’adolescence auprès des 17 ans montre que la bière et les alcools forts prennent de plus en plus de place avec l’avancée en âge. Si peu de différences apparaissent concernant la diffusion de l’alcool entre filles et garçons, en revanche, usage fréquent et ivresse demeurent principalement le fait des garçons. L’enquête HBSC met également en évidence plusieurs facteurs associés à la consommation alcoolique et l’ivresse des adolescents de 11 à 15 ans : parcours scolaire chaotique, milieu social favorisé ou encore vie dans une famille recomposée ou monoparentale caractérisent en partie le « profil » du jeune consommateur. Par ailleurs, la fréquence de consommation est très nettement MEP_SanteEleve.indd 129 associée à celle des sorties amicales, confirmant des usages largement collectifs et inscrits dans un cadre festif à cet âge. Cannabis Dans notre pays, le cannabis est la première substance illicite que les adolescents de 15 ans déclarent consommer. La France occupe ainsi la 6e place des pays participant à l’enquête (les trois premières sont occupées par le Canada, l’Espagne et les États-Unis). Ce résultat confirme des observations de l’enquête HBSC 2002 et de l’enquête Espad 2003 auprès des élèves de 16 ans. Alors que la consommation de tabac s’est féminisée, l’usage du cannabis demeure encore assez masculin. Son expérimentation précoce est rare (seuls 5 % des élèves de 13 ans disent en avoir déjà fumé au cours de leur vie). L’usage de cannabis chez les jeunes adolescents semble stagner depuis 2002 : 29 % des élèves de 15 ans avaient déclaré en avoir déjà fumé, contre 28 % en 2006. Le sex ratio mesuré pour l’expérimentation est stable depuis 2002, aux alentours de 1,2. En revanche, le sex ratio associé à l’usage de cannabis au cours des douze derniers mois a diminué depuis 2002, passant de 1,4 à 1,1 en 2006. Il semblerait donc que les comportements des garçons et des filles aient convergé. Si l’analyse ne laisse pas entrevoir de lien significatif entre le parcours scolaire ou la fréquentation d’un établissement scolaire en Zone d’éducation prioritaire (Zep) et la consommation de cannabis au cours des douze derniers mois, parmi les 15 ans, elle montre l’influence du milieu familial, qu’il s’agisse de la séparation parentale ou de la possession d’un important capital économique 05/08/2008 09:04:01 130 familial. L’enquête HBSC confirme que les pratiques atypiques (expérimentation de cannabis avant 14 ans et usage régulier dès l’âge de 15 ans) sont plus courantes en milieu défavorisé, tandis que les pratiques d’expérimentation apparaissent plus courantes dans les milieux favorisés. Cette tendance a déjà été observée dans les enquêtes récentes sur les usages de drogues. Autres substances L’enquête confirme que si les expérimentations de produits psychoactifs illicites ou détournés, hors cannabis se diffusent relativement vite au cours de l’adolescence, elles restent marginales durant cette période. À 15 ans, près d’un élève sur dix dit avoir déjà pris, au cours des douze derniers mois, une substance parmi MEP_SanteEleve.indd 130 l’ecstasy, les stimulants (amphétamines, speed), l’héroïne (opium, morphine), les médicaments pour se droguer, la cocaïne (crack, coke), les colles ou solvants respirés et le LSD. Toutefois, les produits à inhaler restent largement en tête (5 %). La poly-expérimentation est très rare puisqu’à peine 3 % des élèves ont consommé au moins deux produits au cours de cette période. Entre 11 et 13 ans, l’expérimentation de telles substances est difficilement associable à un profil sociodémographique particulier. Il faut peutêtre voir dans cette imprédictibilité apparente le signe que ces premiers usages sont rares (moins de 2 % des élèves sont concernés à 13 ans) et le fait d’occasions dont la nature est indépendante des déterminants sociaux classiques. À 15 ans, les facteurs associés à ces consommations sont l’appartenance à une famille monoparentale, tandis que l’inscription de l’établissement scolaire en Zep apparaît protectrice. Aucune association significative n’existe avec le sexe, le parcours scolaire ou le niveau social de la famille. Ces consommations de produits psychoactifs illicites sont beaucoup plus fréquentes parmi ceux qui ont une sociabilité intense et sortent fréquemment le soir entre amis. En revanche, elles ne sont pas liées à la pratique d’une activité sportive. Par ailleurs, elles apparaissent liées à une dégradation de l’état général de santé perçu. Ces résultats sont similaires à ceux observés par ailleurs pour les usages des autres produits psychoactifs, licites ou non. 05/08/2008 09:04:01 131 Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites Stéphane Legleye Olivier Le Nézet Stanislas Spilka Eric Janssen Emmanuelle Godeau François Beck INTRODUCTION GÉNÉRALE L’enquête HBSC montre que l’usage de produits psychoactifs n’est pas la norme à l’adolescence, loin de là : une très grande majorité des élèves interrogés ne consomme pas de drogues, licites ou illicites, et les expérimentations plutôt que les usages fréquents, sont la règle. Elle permet néanmoins une observation précise des niveaux d’usage et d’expérimentation des principaux produits psychoactifs dans la population des jeunes adolescents. Un de ses intérêts majeurs est de les interroger au moment même où ils font leurs premières expériences avec les drogues, et non pas de manière rétrospective. En fournissant des mesures répétées dans le temps de la diffusion des usages les plus précoces dans la population, elle documente les évolutions majeures auprès d’un public particulièrement jeune. Les acteurs de terrain de la toxicomanie s’accordent en effet à souligner que l’engagement précoce dans une consommation MEP_SanteEleve.indd 131 est l’un des signes à observer avec attention. Sans négliger d’autres facteurs associés à l’usage, leur précocité peut néanmoins servir de signal d’une situation à risque, même si elle doit être interprétée avec précaution. Il est clair que l’enquête HBSC ne permet pas de repérer les individus les plus exposés à poursuivre une consommation qui pourrait devenir problématique, mais elle fournit des éléments utiles pour décrire la diffusion globale des expérimentations au sein des plus jeunes. Les dernières mesures législatives et réglementaires mises en place dans la lutte contre le tabagisme – notamment des plus jeunes – rendent l’observation des évolutions d’usage du tabac parmi la population adolescente particulièrement intéressante et elles justifient de commencer ce chapitre par l’analyse de ce produit. En effet, si la consommation de tabac poursuit sa décroissance dans l’ensemble de la population française, celle 05/08/2008 09:04:01 132 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 des plus jeunes doit encore se confirmer, en particulier en ce qui concerne la baisse des expérimentations. La deuxième partie de ce chapitre aborde la consommation d’alcool dont un certain nombre d’indicateurs suggèrent que les comportements d’usage chez les plus jeunes sont peut être en train de se modifier comme le montre par exemple le phénomène des ivresses. Enfin, la dernière partie présente les usages de cannabis qui reste la première drogue illicite expérimentée par les adolescents. Si les niveaux observés semblent modestes, ils n’en demeurent pas moins parmi les plus élevés au sein des 41 pays participant à l’enquête HBSC de 2006. Pour les drogues illicites autres que le cannabis, les niveaux mesurés apparaissent extrêmement faibles et correspondent vraisemblablement à des profils particuliers que la taille de l’échantillon ne permet pas d’appréhender avec précision. Les analyses présentées sont donc moins nombreuses. Par ailleurs, les difficultés liées à l’interrogation des plus jeunes sur les drogues illicites qui comptent de nombreux produits qui leur sont encore totalement inconnus, imposent des précautions particulières dans l’interprétation de ces données. Les descriptifs sont centrés sur les 15 ans, auprès desquels le questionnement était plus étoffé. Les analyses sont faites en tenant compte du sexe, de la situation scolaire et familiale. À chaque fois, quelques facteurs associés tels que l’état de santé perçu ou la sociabilité introduiront les premiers éléments de discussion. TABAC INTRODUCTION Depuis le début des années 2000, de nombreuses mesures législatives et réglementaires ont été mises en place en France comme dans la majorité des pays occidentaux pour renforcer la lutte contre le tabagisme, en particulier des plus jeunes adolescents : hausses des prix fortes et répétées entre janvier 2002 et janvier 2004, interdiction de vente aux moins de 16 ans effective pour sa part depuis septembre 2004, apposition de nouveaux avertissements sanitaires sur les paquets ou encore interdiction totale de fumer dans les établissements scolaires… Parallèlement, différentes enquêtes ont montré une baisse importante de la prévalence tabagique parmi les jeunes Français [1, 2] depuis la fin des années 90. S’il est difficile d’attribuer la part qui revient à telle ou telle mesure dans la baisse effective du tabagisme, force est de constater que globalement l’objectif commun de ces différentes mesures a été atteint. Toutefois, certaines études MEP_SanteEleve.indd 132 montrent qu’un tabagisme « dur » persiste parmi les collégiens [3]. L’observation des comportements tabagiques des plus jeunes demeure donc un enjeu important pour en comprendre les motivations [4]. L’enquête HBSC, en se focalisant sur les plus jeunes, contribue pleinement, avec d’autres enquêtes en population générale comme Espad [5] ou Escapad [1], à mieux connaître cette période particulièrement sensible où se font les premières expérimentations de produits psychoactifs et où s’acquièrent les habitudes tabagiques. La précocité de l’expérimentation reste un facteur de risque important pour l’installation durable dans la consommation et la dépendance [6]. Ainsi, retarder l’âge de l’expérimentation demeure aujourd’hui un objectif majeur de santé publique. L’autre enjeu important de la lutte contre le tabagisme chez les adolescents réside dans la prise de conscience des risques sanitaires encourus. L’apparition tardive des premières 05/08/2008 09:04:02 133 Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites conséquences médicales liées à l’usage de tabac rend une partie des avertissements et des messages de prévention inefficaces auprès des jeunes, même s’ils reconnaissent pourtant en avoir conscience. Ce dernier exercice de l’enquête HBSC permet dans un premier temps de réactualiser les niveaux d’usages tabagiques des plus jeunes et d’offrir une mise en perspective des mesures prises depuis 2002 pour lutter contre le tabac, même s’il ne s’agit pas stricto sensu d’une évaluation de ces dernières. Par ailleurs, de nombreux facteurs peuvent contribuer au tabagisme des jeunes adolescents : l’enquête HBSC 2002 avait par exemple montré les corrélations positives entre l’usage de tabac et les comportements tabagiques des pairs ou des parents. L’exercice 2006 prolonge cette recherche des facteurs associés en explorant d’autres thématiques comme le niveau social de l’élève ou son environnement familial, son niveau scolaire ou encore sa sociabilité et la perception de son état de santé. Pour finir, les données internationales de l’enquête HBSC permettent de comparer la consommation des jeunes Français à leurs homologues des différents pays participant à l’enquête. MÉTHODES Le tabagisme a été exploré à travers plusieurs questions. Un premier module contenant deux questions, présent depuis les premières enquêtes HBSC, évalue l’expérimentation et le tabagisme actuel : « As-tu déjà fumé du tabac (au moins une cigarette, un cigare ou une pipe) ? » les réponses étant « Oui/Non » et « Tous les combien fumestu actuellement ? » avec les modalités « Chaque jour/Au moins une fois par semaine, mais pas tous les jours/Moins d’une fois par semaine/Je ne fume pas ». D’autre part, afin de pouvoir comparer les données recueillies auprès des 15 ans dans l’enquête HBSC avec celles des élèves plus âgés collectées par l’enquête Espad notamment, la question suivante a été ajoutée « Combien as-tu fumé de cigarettes au cours des trente derniers jours ? » les réponses possibles étant « Aucune/Moins d’une cigarette par semaine/Moins d’une cigarette par jour/1-5 cigarettes par jour/…/11-20 cigarettes par jour/ Plus de 20 cigarettes par jour ». RÉSULTATS DESCRIPTION DES USAGES Niveaux de consommation de tabac L’expérimentation de tabac concerne plus de la moitié des élèves de 15 ans [tableau I], le niveau augmentant fortement entre 11 et 15 ans (passant de 8 % à 55 %). Les usages plus fréquents sont quasi inexistants à 11 ans et restent relativement marginaux MEP_SanteEleve.indd 133 parmi les élèves de 13 ans. En revanche, à l’âge de 15 ans, un élève sur cinq déclare déjà un usage hebdomadaire et ils sont pratiquement autant à dire fumer quotidiennement (18 %). Les garçons expérimentent plus précocement que les filles, mais celles-ci ont rattrapé leur retard dès 13 ans, et le sex ratio est en leur faveur à 15 ans. Si l’expérimentation des jeunes filles est plus tardive que celle des garçons, elle se développe, en revanche, dès l’âge de 13 ans. À 15 ans, la proportion 05/08/2008 09:04:02 134 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 TABLEAU I Usages de tabac, en fonction de l’âge et du sexe (en %) Expérimentation Usage hebdomadaire Usage quotidien Âge d’expérimentation (année)2 11 ans 13 ans 15 ans 11 ans 13 ans 15 ans 11 ans 13 ans 15 ans 15 ans Garçons Filles 10 30 52 1 5 18 0 3 17 13,0 50 29 57 0 5 22 0 2 19 13,1 Sex ratio 1,9 1,1 0,9 1,7 0,9 0,8 4,0 1,4 0,9 *** * * Ensemble 8 29 55 1 5 20 0 2 18 13,1 Ratio 13/11 Ratio 15/131 3,8 1,9 *** *** 8,9 4,0 *** *** 10,8 8,3 *** *** * : p < 0,05 ; ** < 0,01 ; *** < 0,001. 1 : Ratio 13 ans/11 ans dans la ligne des 13 ans et ratio 15 ans/13 ans dans la ligne des 15 ans. 2 : 1 088 élèves âgés de 15 ans sur 1 212 expérimentateurs ont déclaré un âge d’expérimentation. Cette question modifiée en 2006, surévalue légèrement l’âge moyen d’expérimentation, notamment par rapport à l’exercice 2002 car la première modalité de réponse qui propose « 11 ans ou moins » a été considérée égale à 11 ans pour le calcul. En 2002, la question était ouverte : par conséquent, des âges inférieurs à 11 ans ont pu être renseignés. de fumeurs hebdomadaires apparaît même plus élevée parmi les filles que les garçons, et, bien qu’elle soit non significative, la tendance est la même pour la consommation quotidienne. Finalement, au-delà de ce léger décalage temporel de l’expérimentation, à 15 ans, l’âge moyen d’expérimentation apparaît sensiblement le même pour les filles et les garçons (respectivement 13,1 ans et 13 ans), la plupart des jeunes fumant leur première cigarette entre 12 et 15 ans. La question concernant la consommation de tabac au cours des trente derniers jours permet de distinguer différentes catégories de fumeurs en fonction de leur intensité de consommation [figure 1]. Si la proportion des « gros fumeurs » (plus de 10 cigarettes par jour) n’est pas significativement plus élevée parmi les garçons que parmi les filles, néanmoins, à 15 ans les garçons tendent à avoir un profil tabagique plus dur : ils déclarent plus souvent fumer que les filles plus d’un paquet de cigarettes par jour (19 % contre 11 %). À 11 et 13 ans, les proportions d’usagers quotidiens étant très faibles, ils n’ont pas été questionnés sur le nombre de cigarettes fumées par jour. MEP_SanteEleve.indd 134 La figure 2 retrace les carrières tabagiques des élèves de 15 ans et traduit d’une part une première relation mécanique simple qui veut que plus un élève fume depuis longtemps au moment où il est interrogé, plus il risque de déclarer une consommation importante. D’autre part, elle révèle également l’influence de la précocité sur les usages de produits FIGURE 1 Répartition selon le nombre de cigarettes fumées par jour au cours des trente derniers jours, parmi les fumeurs quotidiens de 15 ans (en %) 100 % 19,2 80 % 11,3 17,7 16,4 60 % 25,6 27,7 40 % 20 % 36,7 45,3 0% garçons + 20 cigarettes/jour 6-10 cigarettes/jour filles 11-20 cigarettes/jour 1-5 cigarettes/jour 05/08/2008 09:04:02 135 Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites psychoactifs. Pour le tabac, cette précocité est un facteur de risque important pour l’installation durable dans la consommation et la dépendance, bien que la distinction entre les deux soit difficile à faire et nécessiterait d’autres analyses. Ainsi, parmi les élèves de 15 ans qui déclarent avoir expérimenté le tabac avant l’âge de 12 ans, 20 % fument plus de 10 cigarettes par jour lors de l’enquête. Ils ne sont que 8 % dans ce cas parmi ceux ayant fumé leur première cigarette à 14 ou 15 ans. Finalement, en termes d’intensité, les fumeurs se répartissent en deux groupes : ceux qui ont fumé leur première cigarette avant 13 ans ou moins et qui présentent un tabagisme plus intensif et, d’autre part, ceux qui ont expérimenté le tabac après 13 ans et qui ont un tabagisme plus modéré puisque moins d’un tiers d’entre eux se déclarent fumeurs quotidiens. Conditions de vie et usage de tabac Il est possible, à l’aide de modèles logistiques, de comparer les usages tabagiques « toutes choses égales par ailleurs » pour l’expérimentation et l’usage quotidien. Toutefois, compte tenu d’effectifs trop faibles à 11 et 13 ans, il n’a pas été possible FIGURE 2 Consommation de tabac des expérimentateurs à 15 ans, selon l’âge à la première cigarette (en %) 100 % 8,1 8,8 19,6 7,9 15,7 19,4 80 % 24,2 30,7 24,2 22,4 15,5 60 % 19,4 14,0 12,9 13,6 47,2 46,9 40 % 57,0 20 % 0% 44,1 11 ans ou — 12 ans 48,5 13 ans 14 ans 15 ans âge d'expérimentation aucun usage au cours des 30 derniers jours usage quotidien (< 10 cigarettes/jour) MEP_SanteEleve.indd 135 usage au cours des 30 derniers jours mais non quotidien usage quotidien (10 cigarettes ou +/jour) 05/08/2008 09:04:02 136 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 d’envisager une analyse multivariée pour le tabagisme quotidien à ces âges. Si à 11 ans il existe un fort lien entre d’un côté le sexe et la situation familiale et de l’autre l’expérimentation de tabac, en revanche à 13 ans, le genre n’apparaît plus lié au fait d’avoir déjà fumé au cours de sa vie, alors que d’autres facteurs – comme le redoublement ou la non-appartenance à une Zep – émergent : ainsi, par exemple, les élèves qui ne sont pas scolarisés en zone d’éducation prioritaire tendent à être proportionnellement plus nombreux à déclarer un usage au cours de la vie (31 % vs 21 %, cf. tableau II). À 15 ans, les facteurs associés à l’expérimentation de tabac sont sensiblement les mêmes qu’à 13 ans, à l’exception du sexe, les filles étant à 15 ans plus souvent expérimentatrices [tableau III]. À tous les âges, la composi- tion de la structure familiale s’avère nettement liée à l’expérimentation et, pour les 15 ans, à l’usage quotidien : les élèves vivant dans une famille traditionnelle se révèlent moindres usagers que les élèves vivant en famille monoparentale. Enfin, la consommation tabagique quotidienne parmi les élèves âgés de 15 ans apparaît sensible au redoublement avec plus d’un redoublant sur cinq qui se déclare usager quotidien contre un sur sept parmi les élèves n’ayant pas de retard scolaire (23 % vs 14 %). Les résultats contrôlant le sexe et les facteurs sociodémographiques présentés ci-dessous confirment l’influence de la structure familiale dans tous les modèles présentés. Les autres caractéristiques comme le sexe, l’appartenance ou non à TABLEAU II Expérimentation de tabac à 11 ans et 13 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés) Caractéristiques Sexe Zep Redoublement au cours de la vie4 Niveau social5 Situation familiale6 Modalités Filles Garçons Non Oui Non Oui Favorisé Moyen Défavorisé Traditionnelle Recomposée ou foyer Monoparentale Expérimentation à 11 ans Expérimentation à 13 ans %1 %1 11 ans %2 Test OR3 IC 95 % Test 13 ans %2 Test OR3 IC 95 % Test 49 51 91 9 85 15 21 48 32 77 5 1,0 10 *** 2,0 1,5-2,8 *** 8 1,0 6 ns 0,7 0,4-1,3 ns 7 1,0 9 ns 1,1 0,8-1,7 ns 6 1,0 8 1,3 0,8-2,0 ns 8 ns 1,2 0,8-1,9 ns 7 1,0 53 47 86 14 75 25 24 48 28 74 29 1,0 30 ns 1,1 0,9-1,3 ns 31 1,0 21 *** 0,6 0,4-0,8 *** 28 1,0 34 ** 1,4 1,1-1,7 ** 30 1,0 30 0,9 0,7-1,2 ns 28 ns 0,8 0,6-1,0 ns 26 1,0 11 12 11 11 12 14 41 1,9 1,5-2,5 *** 33 *** 1,4 1,1-1,8 ** 1,6 1,0-2,5 ** 1,8 1,2-2,7 * ** 1 : Statistiques descriptives des caractéristiques sociodémographiques. 2 : Lecture : 34 % des jeunes de 13 ans qui ont déjà redoublé ont déjà fumé du tabac. 3 : Les OR dont l’intervalle de confiance à 95 % ne contient pas 1 sont signalés par des astérisques avec la convention suivante : ***, **, * ; test du Chi2 de Wald significatif au seuil 0,001, 0,01, 0,05. Par définition, pour chaque variable sociodémographique, la catégorie de référence possède un OR de 1. Un OR supérieur à 1 indique une surconsommation relative par rapport à la catégorie de référence pour l’indicateur considéré ; un OR inférieur à 1 indique une sous-consommation relative. 4 : Voir le chapitre Méthodes pour plus de détails. 5 : Évalué par la profession et catégorie sociale (PCS) la plus élevée du couple des parents. Il s’agit de la profession des parents déclarée par les adolescents, ce qui peut entraîner des variations par rapport à la réalité (méconnaissance du métier réellement exercé ou du poste occupé, difficulté à classer correctement le métier, etc.). 6 : Voir le chapitre Structure familiale et relations dans la famille pour plus de détails. MEP_SanteEleve.indd 136 05/08/2008 09:04:02 137 Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites TABLEAU III Expérimentation et usage quotidien de tabac à 15 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés) Caractéristiques Sexe Zep Redoublement au cours de la vie Niveau social Situation familiale Modalités Filles Garçons Non Oui Non Oui Favorisé Moyen Défavorisé Traditionnelle Recomposée ou foyer Monoparentale % 15 ans % 49 51 91 9 60 40 23 48 29 73 57 52 56 44 51 60 56 56 52 52 13 67 14 59 Expérimentation Test OR IC 95 % 1,0 * 0,8 1,0 ** 0,6 1,0 *** 1,6 1,0 0,9 ns 0,7 1,0 Test 0,7 0,9 * 0,4 0,8 ** 1,4 2,0 *** 0,7 1,1 0,6 0,9 ns * 1,8 1,4 2,4 *** *** 1,4 1,1 1,8 ** % Usage quotidien Test OR IC 95 % 19 17 18 13 14 23 15 19 17 15 1,0 ns 0,8 1,0 ns 0,6 1,0 *** 2,0 1,0 1,2 ns 0,9 1,0 28 23 Test 0,6-0,9 * 0,4-0,9 * 1,5-2,5 *** 0,9-1,6 0,6-1,2 ns ns 2,1 1,6-2,9 *** *** 1,7 1,3-2,3 *** NB : Les usagers quotidiens à 11 et 13 ans sont trop peu nombreux pour pouvoir être étudiés en détail notamment à travers une modélisation logistique. une Zep ou encore le redoublement restent également des facteurs associés à l’usage même si subsistent quelques exceptions comme pour le sexe, par exemple, qui ne discrimine pas l’expérimentation à 13 ans. Ce dernier point recoupe les constats faits avec l’analyse précédente concernant la diffusion du tabac : entre 13 et 15 ans, l’expérimentation de tabac était importante parmi les garçons comme parmi les filles, ces dernières rattrapant en quelque sorte leur retard. L’expérimentation comme l’usage quotidien s’avèrent significativement plus fréquents parmi les élèves déclarant vivre dans une famille monoparentale. Ce dernier résultat peut s’interpréter en termes d’opportunités de consommer : n’avoir qu’un plutôt que deux parents au domicile diminue en effet sans doute la capacité de surveillance dont ce dernier dispose du simple fait de sa présence. Le lien entre Zep et moindre usage quotidien de tabac à 15 ans n’apparaît qu’une fois les différents facteurs du modèle contrôlés. Cet « effet Zep » reste délicat à interpréter : il peut traduire des facteurs culturels ou MEP_SanteEleve.indd 137 des liens particuliers entre les élèves et le personnel encadrant et éducatif. Le rôle du milieu social, caractérisé par la profession la plus élevée des parents, est difficile d’interprétation. Toutes choses égales par ailleurs, il n’est pas associé à l’expérimentation des élèves de 11 ans ou 13 ans, ni à l’usage quotidien de ceux de 15 ans, mais, comparativement aux jeunes des milieux les plus aisés, l’expérimentation à 15 ans est plus rare parmi les jeunes issus de milieux modestes. Cette quasi absence de relation avec l’expérimentation est assez naturelle, dans la mesure où il est probable que le fait d’essayer de fumer sa première cigarette soit une décision indépendante des ressources financières familiales et donc de celles de l’élève (la première cigarette peut avoir été donnée par un pair, prise à un adulte ou achetée collectivement). Cette absence de relation est plus surprenante dans le cas de la consommation quotidienne, plus onéreuse, d’autant qu’elle est par ailleurs retrouvée dans d’autres études menées sur des jeunes d’âges légèrement supérieurs [2, 7, 8]. Néanmoins, la tendance, bien que 05/08/2008 09:04:02 138 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 non significative, reste la même que dans celles-ci. Santé, sociabilité et usage de tabac Il est enfin possible d’explorer les relations entre certains éléments du mode de vie des adolescents comme la pratique d’une activité sportive ou les sorties vespérales entre pairs, et l’usage de tabac. Des études portant sur des populations plus âgées ont notamment montré que le lien entre activité sportive et consommation de produits psychoactifs pouvait se révéler contre-intuitif, une activité sportive soutenue pouvant très bien coexister avec des usages de drogues élevés [9]. Pour le tabac toutefois, ce sont les moins sportifs qui fument le plus ou qui présentent le plus souvent des signes de dépendance. L’enquête HBSC réaffirme cette relation à 15 ans, puisque parmi les élèves de cet âge les consommations sont d’autant plus importantes que l’activité physique déclarée est faible. Le lien avec la sociabilité, caractérisée ici par les sorties le soir avec des amis apparaît particulièrement élevé : une augmentation du nombre déclaré de sorties le soir correspond à une augmentation de la proportion d’usagers quotidiens [figure 3] [10]. Le jugement porté sur son propre état de santé apparaît négativement corrélé aux usages de produits psychoactifs, en particulier de tabac. Or, les problèmes de santé liés au tabagisme ne sont généralement perceptibles qu’après plusieurs années d’usage. Ce résultat pourrait donc traduire l’existence de consommations liées à des tensions ou des anxiétés. Enfin, certains adolescents ont probablement assimilé les discours de santé publique qui associent consommation de produits psychoactifs et problèmes de santé, ils pourraient dès lors se considérer en mauvaise santé uniquement parce qu’ils fument, en dehors de toute pathologie avérée. MEP_SanteEleve.indd 138 Selon les résultats du modèle logistique [tableau IV], les sorties en soirée avec des amis restent fortement associées à une consommation importante : « toutes choses égales par ailleurs », les élèves déclarant sortir au moins quatre fois par semaine s’avèrent nettement plus souvent usagers quotidiens (OR = 7,3) que ceux déclarant sortir « jamais ou moins d’une fois par semaine ». Outre les occasions de consommer que représentent ces événements en partie festifs, notons qu’ils se déroulent vraisemblablement hors de la présence d’adultes et notamment de parents (l’enquête HBSC de 2002 avait montré que la très grande majorité des élèves n’était pas autorisée à fumer chez eux : à 15 ans, par exemple, seuls 10 % des fumeurs déclaraient pouvoir le faire). De même, les relations entre santé perçue ou activité sportive et tabagisme sont confirmées, une fois les facteurs associés ou de confusion contrôlés. FIGURE 3 Usage quotidien de tabac à 15 ans, en fonction du sexe et de la fréquence des sorties et de l’activité sportive (en %) 60 % 48,9 40 % 31,9 22,6 17,4 23,9 20 % 15,9 0% 18,8 17,8 15,6 8,9 6,6 jamais ou moins d’1 fois par semaine 1 à 3 fois par semaine 4 fois par semaine ou plus activités sportives — garçons activités sportives — filles sorties en soirées avec ses amis — garçons sorties en soirées avec ses amis — filles 05/08/2008 09:04:03 139 Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites TABLEAU IV Usage quotidien de tabac à 15 ans selon les sorties, l’activité sportive et la santé perçue (% et OR ajustés) Caractéristiques Modalités Filles Sexe Garçons Non Zep Oui Non Redoublement au cours de la vie Oui Favorisé Niveau social Moyen Défavorisé Traditionnelle Situation familiale Monoparentale élargie ou foyer Monoparentale Jamais ou moins d’1 fois par semaine Activité sportive 1 à 3 fois par semaine 4 fois ou plus par semaine Jamais ou moins d’1 fois par semaine Sorties en soirée 1 à 3 fois par semaine avec ses amis 4 fois par semaine ou plus Excellente ou bonne Santé perçue Assez bonne ou mauvaise % 15 ans % 49 51 91 9 60 40 23 48 29 73 13 19 17 18 13 14 23 15 19 17 15 28 14 25 50 25 35 52 13 85 15 23 22 16 18 8 20 37 15 34 Test ns ns *** ns *** ** *** *** OR 1,0 0,8 1,0 0,5 1,0 1,6 1,0 1,1 0,8 1,0 2,2 1,6 1,0 0,7 0,7 1,0 3,2 7,3 1,0 2,5 IC 95 % Test 0,6-1,1 ns 0,3-0,8 ** 1,2-2,0 *** 0,8-1,5 0,5-1,1 ns ns 1,6-3,0 *** 1,2-2,2 ** 0,5-0,9 0,5-1,1 ns * 2,3-4,4 4,9-10,9 *** *** 1,9-3,4 *** DISCUSSION L’expérimentation du tabac, en dépit d’une baisse modeste depuis 2002, reste relativement courante avant l’âge de 16 ans. Malgré les mesures de prévention, et notamment l’interdiction de vente aux moins de 16 ans en vigueur depuis septembre 2004 (précisons que l’interdiction de fumer dans les lieux publics de 2007, étendue aux bars et restaurants début 2008, est postérieure à l’enquête), le tabagisme quotidien concerne près d’un élève de 15 ans sur cinq en 2006. Pour cet exercice HBSC, la partie du questionnaire concernant la consommation de produits psychoactifs a été fortement augmentée afin d’introduire des formulations de questions standardisées employées dans d’autres enquêtes nationales et internationales. Si le gain en comparabilité avec MEP_SanteEleve.indd 139 d’autres types d’enquêtes est important, l’harmonisation a en contrepartie réduit certaines possibilités d’étude d’évolutions des consommations. Malgré tout, concernant le tabac, la question qui portait sur les usages actuels, posée en France depuis 1994 a été conservée. Il apparaît alors clairement que le tabagisme quotidien a nettement baissé (14 % vs 20 %) entre 2002 et 2006, poursuivant une tendance notée depuis 1998. La féminisation du tabagisme à l’adolescence est confirmée, et se traduit aujourd’hui par un tabagisme qui reste légèrement plus tardif que celui des garçons mais qui s’avère en revanche plus fréquent à 15 ans. Ce différentiel de diffusion se retrouve dans d’autres enquêtes auprès des jeunes adolescents : 05/08/2008 09:04:03 140 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 l’enquête Espad 2003, par exemple, qui a interrogé des scolaires âgés de 12 à 18 ans, montre également une expérimentation plus tardive parmi les filles dont les niveaux, inférieurs à ceux des garçons avant l’âge de 13 ans, finissent par rattraper puis dépasser ces derniers par la suite [11]. Ainsi, la relative stabilisation de l’expérimentation du tabagisme parmi les élèves âgés de 15 ans apparaît surprenante voire paradoxale pour une population particulièrement visée par les actions de prévention. Il est possible que la faiblesse des effectifs explique en partie l’absence de significativité statistique de la légère baisse constatée. Entre les deux dernières enquêtes HBSC, soit entre mars 2002 et mars 2006, le prix du paquet de cigarette de la marque la plus vendue a augmenté de près de 30 %. Il est clair qu’un renchérissement du tabac est un motif important d’arrêt de la consommation pour les fumeurs qui achètent très souvent des cigarettes, donc les fumeurs quotidiens, d’où peut-être la baisse plus importante que nous constatons chez les fumeurs quotidiens par rapport aux expérimentateurs. De plus, des analyses récentes portant sur des données 2005 collectées auprès d’adultes ou d’adolescents, montrent que l’impact des hausses des prix sur la consommation est en partie transitoire à court terme : les acheteurs qui subissent la hausse des prix et n’arrivent pas à diminuer ou à s’arrêter se tournent volontiers vers d’autres produits moins taxés, plus économiques (le tabac à rouler) et la contrebande [12, 13]. Aujourd’hui, le prix du paquet de la marque la plus vendue est de près de 5,30 euros. Ce prix, susceptible de grever de manière importante le budget des élèves de 15 ans, devrait être un frein important à la consommation. Pour autant, des analyses ont montré que les plus jeunes fumeurs ne semblaient pas rencontrer de problèmes particuliers d’accessibilité [14] malgré un prix élevé du paquet de tabac et l’interdiction de vente aux moins de 16 ans. Au sein des 41 pays participant à l’enquête, les jeunes Français occupent une place médiane quel que soit l’indicateur considéré : pour l’usage quotidien à 15 ans, ils occupent la 20e place, loin derrière les jeunes Bulgares et Autrichiens par exemple mais largement devant les jeunes Canadiens ou Américains. Cette position médiane était déjà observée à 16 ans au sein des pays européens [15]. Dans son ensemble, le tabagisme des plus jeunes Français est clairement à la baisse. Ceci confirme ainsi que les différentes mesures développées ces dernières années pour sortir le tabac de son image valorisante voire émancipatrice et limiter le tabagisme des jeunes adolescents, ont globalement entraîné un véritable changement de comportement. Il n’en demeure pas moins qu’une partie des adolescents âgés de 15 ans fume encore quotidiennement ; les dernières mesures n’apparaissent donc pas encore suffisantes ou ne sont pas adaptées pour cette frange minoritaire, mais importante à prendre en compte, de la population adolescente. ALCOOL INTRODUCTION L’alcool est la substance psychoactive la plus largement consommée à la primo-adolescence. Malgré un contexte général de baisse MEP_SanteEleve.indd 140 des consommations depuis de nombreuses décennies en France, l’alcool demeure la substance la plus précocement expérimentée 05/08/2008 09:04:03 141 Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites et la plus répandue. Sa consommation est solidement ancrée dans notre culture, aussi bien sur un versant culinaire que festif. Toutefois, elle est également responsable d’un grand nombre de problèmes sanitaires et sociaux à l’échelle de la population. À la primo-adolescence, les consommations d’alcool restent épisodiques et sont très exceptionnellement problématiques. L’enquête HBSC permet de faire le point sur les premières consommations d’alcool au cours de la vie, ainsi que les premières expériences d’ivresse. Elle permet également d’appréhender les préférences des adolescents en termes de boissons alcoolisées et ainsi de fournir quelques éléments de cadrage sur les contextes d’usage. Elle ne permet en revanche pas de décrire précisément les intensités des ivresses ni leur fréquence. MÉTHODES L’usage d’alcool a été exploré à travers plusieurs questions. La première concernait la fréquence de consommation actuelle de différents types de boissons alcoolisées (bière, vin, alcools forts, prémix, etc.). La suivante interrogeait les éventuelles ivresses au cours de la vie « As-tu déjà consommé de l’alcool au point d’être complètement ivre (soûl, soûle) ? » les réponses possibles étant « Non, jamais/Oui, une fois/…/Oui, 4 à 10 fois/Oui, plus de 10 fois ». Enfin, une dernière question concernait l’âge d’expérimentation de l’ivresse et de l’usage. Ces questions sont utilisées pour définir les expérimentations aux différents âges. De plus, comme pour le tabac, une question supplémentaire concernant l’usage et les ivresses au cours des trente derniers jours a été intégrée au questionnaire des plus âgés afin de pouvoir évaluer la consommation mensuelle (au moins 1 fois) et régulière (10 fois et plus au cours du mois). RÉSULTATS DESCRIPTION DES USAGES Niveaux des consommations de boissons alcoolisées et des ivresses En 2006, parmi les élèves de 11 ans et 13 ans, l’alcool apparaît comme le produit psychoactif le plus souvent expérimenté. À ces jeunes âges, les élèves sont respectivement 59 % et 72 % à déclarer avoir déjà bu de l’alcool au cours de leur vie [tableau V]. À 15 ans, l’alcool a été expérimenté par plus de 4 jeunes sur 5 (84 %). La comparaison des niveaux d’expérimentation entre les différentes générations est statistiquement significative (ratio de 1,2 entre 11 et 13 ans MEP_SanteEleve.indd 141 comme entre 13 et 15 ans), mais cette élévation est proportionnellement plus faible que pour d’autres substances, ce qui s’explique mécaniquement par les niveaux élevés déjà observés à 11 et 13 ans1. L’usage récent au cours des trente derniers jours concerne la majorité des adolescents de 15 ans (58 %), tandis que l’usage régulier (au moins 10 fois au cours du mois) est déclaré par 9 % des jeunes de cette classe d’âge. 1. Les mesures sont effectuées sur des générations différentes mais les effets observés sont proches de ceux que l’on pourrait observer sur les mêmes individus interrogés plusieurs fois à des âges différents. En effet, les élèves interrogés sont très jeunes, d’âges proches et répondent au moment même de leur entrée dans les consommations. Autrement dit, la hausse des niveaux d’expérimentation est autant un effet âge, si ce n’est plus, qu’un effet génération. 05/08/2008 09:04:03 142 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 TABLEAU V Usages de boissons alcoolisées et ivresse déclarée en fonction de l’âge et du sexe (en %) Expérimentation Usage au cours des trente derniers jours Usage régulier Âge d’expérimentation (année) Ivresse au cours de la vie Ivresse au cours des trente derniers jours Âge de la 1re ivresse (année) 11 ans 13 ans 15 ans 15 ans 15 ans 15 ans 11 ans 13 ans 15 ans 15 ans 15 ans Garçons (%) Filles (%) 64 74 84 60 11 13 9 17 44 20 14,0 54 71 83 57 5 13 4 14 38 12 14,1 Sex ratio 1,2 1,0 1,0 1,1 2,1 2,3 1,2 1,2 1,7 *** ns ns ns *** *** *** ns ** *** ** Ensemble (%) 59 72 84 58 9 13 6 16 41 16 14,1 Ratio 13/111 Ratio 15/13 1,2 1,2 *** *** 2,5 2,6 *** *** * : p < 0,05 ; ** : p < 0,01 ; *** : p < 0,001. 1 : Ratio 13 ans/11 ans dans la ligne des 13 ans et ratio 15 ans/13 ans dans la ligne des 15 ans. Les garçons sont globalement plus consommateurs de boissons alcoolisées que les filles. Pour l’expérimentation, l’écart entre les sexes est comblé dès l’âge de 13 ans, mais la précocité masculine est confirmée par la déclaration d’un âge moyen lors de la première consommation d’alcool légèrement inférieur (13,3 ans contre 13,5 ans). À 15 ans, l’usage d’alcool au cours des trente derniers jours est similaire pour les deux sexes, mais l’usage régulier est deux fois plus répandu parmi les garçons que parmi les filles (sex ratio de 2,1). À 11 ans, 6 % des jeunes disent avoir déjà été ivres au cours de leur vie, cette proportion augmentant très vite avec l’âge des élèves interrogés pour atteindre 41 % à 15 ans. L’ivresse est un comportement plus répandu parmi les garçons, mais, à l’inverse de ce qui est observé pour la consommation, l’écart entre les sexes a tendance à diminuer rapidement entre 11 et 13 ans : parmi les élèves de 11 ans, le sex ratio vaut 2,3 contre 1,2 parmi les élèves plus âgés. Au cours des trente derniers jours, 16 % des jeunes de 15 ans disent avoir été ivres, les garçons étant 1,7 fois plus nombreux que les filles dans ce cas. Les garçons semblent MEP_SanteEleve.indd 142 légèrement plus précoces que les filles pour ce qui est de leur première ivresse (14,0 ans en moyenne contre 14,1 ans), à travers leurs déclarations à 15 ans. Assez logiquement, tous les niveaux de consommation des types de produits augmentent en fonction de l’âge2 [figure 4]. Il subsiste néanmoins des spécificités à chaque âge. Près de la moitié des plus jeunes (45 %) déclarent par exemple avoir bu du cidre. Le vin (ou champagne) a pour sa part été consommé par 28 % des 11 ans. Les autres alcools (bière, prémix, alcool fort) apparaissent nettement moins consommés. Les jeunes de 13 ans indiquent les mêmes préférences que leurs cadets en terme de types de boissons alcoolisées consommées. Ils sont néanmoins 3 fois plus nombreux en proportion à déclarer consommer des prémix et des alcools forts et 2 fois plus nombreux à déclarer consommer de la bière. À 15 ans, les niveaux de consommation des types d’alcool se resserrent autour de 50 %, entre 43 % et 57 %. Le cidre demeure l’alcool le plus 2. Comme précédemment, il s’agit aussi d’un effet âge et génération. 05/08/2008 09:04:03 143 Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites FIGURE 4 Usage actuel1 par type de boissons alcoolisées à 15 ans, en fonction de l’âge (en %) 44,7 39,7 40 % 25 28,2 20 % 0% 57,0 53,6 52,7 52,0 43,9 43,4 55,3 60 % 11,7 9,0 15,8 5,2 11 ans 13 ans Vin, champagne Cidre Autre alcool Premix 15 ans Bière Alcool fort Âge L’intensité de la consommation d’alcool au cours des trente derniers jours apparaît étroitement liée à l’âge d’expérimentation déclaré par les adolescents de 15 ans [figure 5]. Ainsi, les usagers réguliers représentent 27 % des jeunes ayant expérimenté l’alcool à 11 ans et moins, mais cette proportion ne s’élève qu’à 4 % parmi les jeunes l’ayant expérimenté dans l’année de l’enquête. Parallèlement les non-consommateurs dans le mois sont nettement plus nombreux parmi les jeunes les plus tardifs à avoir expérimenté l’alcool que parmi les jeunes les plus « précoces » (32 % contre 13 %). 1 : l’usage actuel signifie ici au moins un usage dans l’année. consommé, devant le vin/champagne, les prémix puis la bière. La consommation de boissons alcoolisées se féminise avec l’âge, et ce quel que soit le type d’alcool, comme en témoigne la diminution des sex ratio entre 11 et 15 ans [tableau VI]. Comme l’ont déjà montré les enquêtes Espad et Escapad pour les jeunes de 16 ou 17 ans, la bière et les alcools forts apparaissent comme des produits principalement consommés par les garçons [1]. Les prémix, qui sont principalement consommés par les garçons à 11 ans (sex ratio de 2,5), le sont tout autant par les filles à 15 ans. Ce constat est à peu près le même pour le cidre et le vin ou champagne, même si la différence entre les sexes à 11 ans s’avère moins importante (sex ratio de 1,2). TABLEAU VI Sex ratio des types de boissons alcoolisées consommées, en fonction de l’âge 11 ans Cidre Vin/Champagne Bière Prémix Alcools forts Autre alcool MEP_SanteEleve.indd 143 1,2 1,2 2,1 2,5 2,5 1,8 ** *** *** *** *** *** 13 ans 15 ans 1,0 ns 1,0 ns 1,1 ** 1,1 ns 1,3 *** 1,3 *** 1,2 * 1,0 ns 1,4 *** 1,2 ** 1,2 *** 1,1 ns Conditions de vie et usage d’alcool Sur le plan familial et scolaire, l’expérimentation d’alcool apparaît liée à une situation favorable, illustrée ici par l’absence de redoublement au cours de la scolarité, le fait de fréquenter un établissement scolaire qui n’est pas inscrit en zone d’éducation prioritaire et le fait d’appartenir à une famille plutôt aisée sur le plan économique [tableaux VII, VIII et IX]. Ces résultats sont vérifiés à tous les âges, seule l’association avec le redoublement n’étant pas significative à 11 ans. Les résultats sont similaires pour l’ivresse alcoolique au cours de la vie : redoublement, inscription de l’école en Zep et faiblesse du niveau social familial sont liés à un niveau inférieur d’ivresse au cours de la vie, mais ces différences ne sont pas significatives à 11 ans. Pour ce qui concerne l’ivresse, la situation familiale semble jouer un rôle plus important, puisque le fait d’appartenir à une famille monoparentale est associée à une prévalence supérieure, ce qui n’était pas le cas pour l’expérimentation de boissons alcoolisées. À 15 ans, seul le redoublement semble lié à l’usage régulier d’alcool, tandis que la scolarisation en dehors d’une Zep et l’appartenance à une famille recomposée ou la vie en foyer sont toujours liées à des ivresses au 05/08/2008 09:04:03 144 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 FIGURE 5 Consommation de boissons alcoolisées au cours des trente derniers jours des expérimentateurs à 15 ans, en fonction de l’âge au premier verre (en %) 100 % 27,0 8,5 14,9 17,8 80 % 26,6 34,7 32,4 60 % 4,4 14,7 10 fois ou plus (usage régulier) 3 à 9 fois 1 ou 2 fois jamais 49,5 31,6 40,4 40 % 33,3 33,8 28,3 20 % 0% 31,5 13,2 16,0 11 ans ou — 12 ans 24,6 17,2 13 ans 14 ans 15 ans âge d’expérimentation TABLEAU VII Expérimentation de boissons alcoolisées et ivresse au cours de la vie à 11 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés) Caractéristiques Sexe Zep Redoublement au cours de la vie Niveau social5 Situation familiale6 Modalités Filles Garçons Non Oui Non Oui Favorisé Moyen Défavorisé Traditionnelle Monoparentale Recomposée ou foyer %1 Expérimentation de l’alcool à 11 ans Ivresse au cours de la vie à 11 ans 11 ans %2 test OR3 IC 95 % test % test OR3 IC 95 % test 49 51 91 9 85 15 21 48 32 77 11 54 64 61 43 59 57 65 61 52 59 61 12 55 *** *** ns *** ns 1,0 1,5 1,0 0,5 1,0 1,1 1,0 0,9 0,6 1,0 1,2 1,3-1,8 *** 0,4-0,7 *** 0,8-1,4 ns 0,7-1,1 0,5-0,7 ns *** 0,9-1,5 ns 4 9 6 5 6 8 6 6 7 5 9 0,9 0,7-1,2 ns 9 1,0 *** 2,5 1,0 ns 0,8 1,0 ns 1,1 1,0 0,8 ns 0,9 1,0 1,7 * 1,8 1,8-3,6 *** 0,4-1,5 ns 0,7-1,7 ns 0,5-1,3 0,6-1,5 ns ns 1,0-2,8 * 1,1-2,8 * 1 : Statistiques descriptives des caractéristiques sociodémographiques. 2 : Lecture : 43 % des jeunes de 11 ans qui sont déjà scolarisés en Zep ont déjà expérimenté de l’alcool à 11 ans. 3 : Les OR dont l’intervalle de confiance à 95 % ne contient pas 1 sont signalés par des astérisques avec la convention suivante : ***, **, * ; test du Chi2 de Wald significatif au seuil 0,001, 0,01, 0,05. Par définition, pour chaque variable sociodémographique, la catégorie de référence possède un OR de 1. Un OR supérieur à 1 indique une surconsommation relative par rapport à la catégorie de référence pour l’indicateur considéré ; un OR inférieur à 1 indique une sous-consommation relative. 4 : Voir le chapitre Méthodes pour plus de détails. 5 : Évalué par la profession et catégorie sociale (PCS) la plus élevée du couple des parents. Il s’agit de la profession des parents déclarée par les adolescents ce qui peut entraîner des variations par rapport à la réalité (méconnaissance du métier réellement exercé ou du poste occupé, difficulté à classer correctement le métier, etc.). 6 : Voir le chapitre Structure familiale et relations dans la famille pour plus de détails. MEP_SanteEleve.indd 144 05/08/2008 09:04:04 145 Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites TABLEAU VIII Expérimentation de boissons alcoolisées et ivresse au cours de la vie à 13 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés) Caractéristiques Sexe Zep Redoublement au cours de la vie Niveau social Situation familiale Modalités Filles Garçons Non Oui Non Oui Favorisé Moyen Défavorisé Traditionnelle Recomposée ou foyer Monoparentale % Expérimentation de l’alcool à 13 ans Ivresse au cours de la vie à 13 ans 13 ans % test OR IC 95 % test % test OR IC 95 % test 53 47 86 14 75 25 24 48 28 74 71 74 77 44 75 66 82 76 58 73 12 73 14 71 ns *** *** *** ns 1,0 1,2 1,0 0,3 1,0 0,9 1,0 0,8 0,4 1,0 14 17 16 10 15 16 17 17 13 14 1,0-1,5 ns 0,2-0,4 *** 0,7-1,1 ns 0,6-1,0 0,3-0,5 ns *** 1,3 0,9-1,7 ns 25 1,1 0,9-1,5 ns 17 1,0-1,5 ns 0,5-1,0 * 0,8-1,5 ns 0,7-1,3 0,5-0,9 ns * 2,2 1,6-3,1 *** *** 1,3 1,0-1,8 ns ns ** ns * 1,0 1,2 1,0 0,7 1,0 1,1 1,0 1,0 0,7 1,0 TABLEAU IX Expérimentation de boissons alcoolisées et ivresse au cours de la vie à 15 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés) Caractéristiques Sexe Zep Redoublement au cours de la vie Niveau social Situation familiale Modalités Filles Garçons Non Oui Non Oui Favorisé Moyen Défavorisé Traditionnelle Recomposée ou foyer Monoparentale % Expérimentation de l’alcool à 15 ans Ivresse au cours de la vie à 15 ans 15 ans % test OR IC 95 % test % test OR IC 95 % test 49 51 91 9 60 40 23 48 29 73 83 84 86 56 87 79 90 87 74 83 13 90 14 80 ns *** *** *** ** cours du mois plus fréquentes. À cet âge, le niveau social familial n’apparaît pas lié à ces indicateurs [tableau X]. En contrôlant ces différents facteurs ainsi que le sexe par le biais de régressions logistiques, la plupart des liens repérés précédemment se confirment. Ainsi, entre 11 et 15 ans, l’expérimentation d’alcool ou d’ivresse restent liées à l’appartenance à MEP_SanteEleve.indd 145 1,0 1,2 1,0 0,3 1,0 0,8 1,0 0,9 0,4 1,0 38 44 42 27 39 43 46 42 35 39 0,9-1,5 ns 0,2-0,4 *** 0,6-1,0 * 0,6-1,2 0,3-0,6 ns *** 2,2 1,4-3,4 *** 46 1,1 0,8-1,5 ns 46 1,0 1,3 1,0 *** 0,5 1,0 * 1,3 1,0 0,8 *** 0,6 1,0 ** * 1,1-1,5 ** 0,4-0,7 *** 1,1-1,6 ** 0,7-1,0 0,5-0,8 ns *** 1,3 1,0-1,7 * 1,4 1,1-1,8 ** une famille aisée sur le plan économique, ainsi qu’à une scolarisation réussie (pas de redoublement) dans une école qui n’est pas inscrite en zone d’éducation prioritaire. À 15 ans, ces liens sont toujours marqués pour l’usage régulier ou l’ivresse au cours du mois précédant l’enquête. Ainsi globalement, durant la primo-adolescence, la consommation de boissons alcoo- 05/08/2008 09:04:04 146 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 TABLEAU X Usage régulier de boissons alcoolisées et ivresse au cours du mois précédent à 15 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés) Caractéristiques Sexe Zep Redoublement au cours de la vie Niveau social Situation familiale Modalités Filles Garçons Non Oui Non Oui Favorisé Moyen Défavorisé Traditionnelle Recomposée ou foyer Monoparentale Usage régulier d’alcool à 15 ans Ivresse au cours du mois à 15 ans % 15 ans % test OR IC 95 % test % test OR IC 95 % test 49 51 91 9 60 40 5 11 9 6 7 11 23 48 29 73 11 8 8 8 13 10 14 10 *** ns ** ns ns 1,0 2,2 1,0 0,7 1,0 1,6 1,6-3,0 *** 0,4-1,2 ns 1,2-2,2 ** 12 20 17 11 14 19 1,0 *** 1,8 1,0 * 0,6 1,0 ** 1,4 1,0 0,8 0,7 1,0 1,4-2,3 *** 0,3-0,9 * 1,1-1,8 ** 0,6-1,1 0,5-1,0 ns * 1,0 0,6 0,6 1,0 0,4-0,9 0,4-0,9 * * 18 16 15 14 1,2 0,8-1,8 ns 21 1,5 1,1-2,1 ** 1,3 0,8-1,9 ns 22 *** 1,7 1,3-2,3 *** ns TABLEAU XI Usage régulier de boissons alcoolisées à 15 ans selon les sorties, l’activité sportive et la santé perçue (% et OR ajustés) Caractéristiques Sexe Zep Redoublement au cours de la vie Niveau social Situation familiale Activité sportive Sorties en soirée avec ses amis Santé perçue MEP_SanteEleve.indd 146 Modalités Filles Garçons Non Oui Non Oui Favorisé Moyen Défavorisé Traditionnelle Recomposée ou foyer Monoparentale Jamais ou moins d’1 fois par semaine 1 à 3 fois par semaine 4 fois ou plus par semaine Jamais ou moins d’1 fois par semaine 1 à 3 fois par semaine 4 fois par semaine ou plus Excellente ou bonne Assez bonne ou mauvaise % 15 ans % 49 51 91 9 60 40 23 48 29 73 13 14 5 11 9 6 7 11 11 8 8 8 10 10 25 7 50 25 8 12 Test *** ns ** ns ns OR 1,0 2,1 1,0 0,6 1,0 1,3 1,0 0,6 0,6 1,0 1,2 1,2 IC 95 % Test 1,4-3,0 *** 0,3-1,1 ns 0,9-1,9 ns 0,4-0,9 0,4-0,9 ** * 0,8-1,9 0,8-1,8 ns ns 0,6-1,4 0,7-1,8 ns ns 1,7-4,1 2,6-7,5 *** *** 1,1-2,6 * 1,0 * 0,9 1,1 35 4 1,0 52 13 85 15 10 17 8 12 2,6 4,4 1,0 1,7 *** * 05/08/2008 09:04:04 147 Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites lisées ainsi que l’ivresse qui peut en résulter restent plus répandues dans les milieux aisés que dans les milieux populaires, et plus communes parmi les jeunes qui ne sont pas en difficulté scolairement ou qui ne sont pas scolarisés dans des établissements réputés difficiles. Ce résultat général vient confirmer les résultats observés parmi les adolescents de 17 ans interrogés en 2005 dans l’enquête Escapad [1]. Santé, sociabilité et usage de boissons alcoolisées Il existe un lien fort entre la fréquence des soirées entre amis et l’usage régulier de boissons alcoolisées à 15 ans, aussi bien parmi les filles que parmi les garçons. Si les filles qui sortent peu ou moyennement boivent nettement moins que leurs homologues masculins, celles qui sortent beaucoup sont en revanche aussi nombreuses que les garçons à boire régulièrement de l’alcool (17 %). Ce lien est largement confirmé par la modélisation logistique et le contrôle des facteurs sociodémographiques afférants, l’odds-ratio s’élevant à 4,4 pour les jeunes de 15 ans faisant état de fréquentes sorties entre amis par rapport aux jeunes qui ne sortent jamais [tableau XI]. Ce lien entre sociabilité et consommation de boissons alcoolisées a déjà été démontré parmi les adolescents de 17 ans lors de l’enquête Escapad [1]. Le lien entre pratique sportive et alcoolisation apparaît moins évident. Ce sont les garçons qui font du sport modérément qui présentent le niveau d’usage régulier de boissons alcoolisées le plus faible. Les adolescents faisant beaucoup de sport s’avèrent particulièrement consommateurs. Ce résultat est analogue à celui qui a été observé par ailleurs [9]. D’autres études ont montré que l’activité sportive est plutôt de nature à éloigner des usages, sauf lorsqu’elle offre des opportunités d’isolement par rapport à la surveillance des adultes [16, 17]. Chez les filles, la tendance qui semble se dessiner sur MEP_SanteEleve.indd 147 la figure 6 n’est pas statistiquement significative. Ces résultats rejoignent ceux d’études antérieures qui montraient que certaines disciplines particulièrement masculines, telles que le football, le handball ou le rugby, peuvent en outre devenir l’ultime bastion de valeurs viriles et martiales qui s’avèrent fréquemment associées à une sociabilité alcoolisée [18]. La relation entre l’activité sportive et les consommations de produits psychoactifs doit donc être interprétée avec prudence : son sens dépend ainsi de l’âge des répondants, du type de sport pratiqué et de son intensité [9]. Pour preuve, la régression logistique réalisée sur les données HBSC annule le lien entre pratique sportive et usage régulier de boissons alcoolisées. Enfin la santé perçue est liée à une consommation régulière de boissons alcoolisées, les jeunes jugeant leur santé excellente ou bonne buvant moins que les autres. Ce résultat est confirmé par la modélisation logistique [tableau XI]. FIGURE 6 Usage régulier de boissons alcoolisées à 15 ans, en fonction du sexe, de la fréquence des sorties et de l’activité sportive (en %) 30 % 20 % 17,1 16,7 13,2 12,9 12,5 10,2 10 % 8,5 5,7 5,0 5,0 5,1 2,7 0% jamais ou moins 1 ou 3 fois 4 fois par semaine d’1 fois par semaine par semaine ou plus activités sportives — garçons activités sportives — filles sorties en soirées avec ses amis — garçons sorties en soirées avec ses amis — filles 05/08/2008 09:04:04 148 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 DISCUSSION L’alcool demeure la substance psychoactive la plus largement consommée à la primo-adolescence. Du point de vue de sa consommation de boissons alcoolisées et ses niveaux d’ivresse déclarés, la France se situe dans la deuxième moitié des pays de l’échantillon HBSC. La position française reste ainsi médiane pour la plupart des alcools, même si elle se trouve légèrement plus en retrait concernant l’usage de bière. L’ivresse y est également assez peu répandue en comparaison avec les autres pays. C’est en Europe du Nord (Lettonie, Danemark et Pays de Galles) que les niveaux d’ivresse sont les plus élevés. Cette cartographie recoupe très largement celle observées en 2003 grâce à l’enquête Espad [5, 15]. Il est délicat de dégager une tendance sur la consommation de boissons alcoolisées entre l’enquête 2002 et l’enquête 2006, certaines questions s’avérant différentes. Néanmoins 30 % des jeunes de 15 ans déclaraient avoir connu un épisode d’ivresse alcoolique au cours de leur vie en 2002 : ils sont désormais 41 % dans ce cas. Cette nette augmentation coïncide avec l’évolution constatée entre 2003 et 2005 dans l’enquête Escapad [1]. Notons que l’ivresse alcoolique est un comportement plutôt répandu parmi les jeunes générations et qu’elle devient plus rare à l’âge adulte, bien que la consommation régulière y soit notablement plus répandue [19]. Les données d’HBSC ne permettent toutefois pas de documenter la récurrence des ivresses et donc de décrire les signes d’une consommation problématique d’alcool. L’enquête HBSC révèle que l’alcool, substance psychoactive la plus précocement expérimentée, connaît une nette augmentation de sa consommation régulière entre MEP_SanteEleve.indd 148 l’âge de 11 ans et 15 ans pour atteindre un niveau certes en deçà de ce qui est observé en population adulte, mais à peine inférieur à celui des jeunes de 17 ans. Ce constat suggère que l’installation dans la consommation régulière est précoce et que la fréquence de consommation de boissons alcoolisées varie assez peu entre 15 et 17 ans. En revanche, les préférences pour les types de boissons alcoolisées varient tout au long de l’adolescence, entre 11 et 15 ans, mais également au-delà : le portrait dressé à la fin de l’adolescence auprès des 17 ans montre au regard de ces résultats que la bière et les alcools forts prennent de plus en plus de place avec l’avancée en âge [1]. Par ailleurs, peu de différences apparaissent concernant la diffusion de l’alcool entre filles et garçons. L’usage fréquent demeure en revanche le fait des garçons, tout comme l’ivresse alcoolique. Cette enquête permet également de mettre en évidence un certain nombre de facteurs associés à la consommation alcoolique et l’ivresse des adolescents de 11 à 15 ans. Un parcours scolaire chaotique, vivre dans une famille recomposée ou monoparentale, mais également un milieu social favorisé caractérisent en partie le « profil » du jeune consommateur. La fréquentation d’un établissement non inscrit en Zep est également un facteur associé à la consommation d’alcool. Outre par des différences culturelles, ce résultat pourrait s’expliquer par le fait que l’encadrement scolaire est plus important en Zep, ce qui augmente de fait la surveillance. Par ailleurs, la fréquence de consommation est très nettement associée à la fréquence des sorties amicales nocturnes, confirmant que les usages sont très largement collectifs et inscrits dans le cadre festif à ces jeunes âges. 05/08/2008 09:04:04 149 Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites CANNABIS INTRODUCTION À 17 ans, la majorité des jeunes Français déclare avoir déjà expérimenté le cannabis [20], à 16 ans leurs niveaux de consommation au cours du mois sont parmi les plus élevés en Europe [15]. Il en est de même à 15 ans, comme le confirme notre enquête, la France se situant en 6e position parmi les 41 pays ou régions participants (en 2002, la France se situait en 10e position parmi les 32 pays ou régions participants pour ce qui était de la consommation dans la vie entière, et à la 8e place pour la consommation dans les douze mois précédents [21]). Le cannabis est ainsi la première drogue illicite communément consommée par les adolescents [4]. MÉTHODES Le questionnaire HBSC 2006 comprend deux modules de questions sur les usages de cannabis. Le premier, posé aux seuls élèves de 15 ans, questionne directement la fréquence de consommation au cours de différentes périodes (la vie, les douze derniers mois et les trente derniers jours) : « As-tu déjà consommé du cannabis (haschich, joint, shit, herbe, « H », marijuana) ? », avec sept modalités de fréquence comme options de réponse : « Jamais/1 ou 2 fois/3 à 5 fois/…/ 40 fois ou plus ». Le second module renseigne sur l’âge d’initiation : « À quel âge as-tu fait les choses suivantes pour la première fois ? – Fumer du cannabis (joint, shit, herbe, « H », …) ». Six modalités de réponses sont proposées à l’adolescent : « Jamais/11 ans ou moins/ 12 ans/13 ans/14 ans/15 ans ou plus ». Cette question est utilisée pour déterminer le niveau d’expérimentation des élèves de 11 ans et 13 ans pour lesquels le questionnaire ne comportait pas de question ad hoc contrairement à celui des 15 ans (NB : est considéré ici comme expérimentateur un élève qui déclare un âge à cette question). RÉSULTATS DESCRIPTION DES USAGES Niveaux de consommation de cannabis L’expérimentation du cannabis est très rare chez les plus jeunes et ne concerne qu’un jeune sur vingt à 13 ans. Tant parmi les filles que parmi les garçons, les différents usages atteignent des niveaux plus conséquents à 15 ans. Les usages réguliers de cannabis sont en revanche peu fréquents à 15 ans, avec MEP_SanteEleve.indd 149 moins de 5 % des jeunes interrogés, et sont plutôt le fait des garçons, presque trois fois plus nombreux que les filles [tableau XII]. Les élèves de 15 ans ont déclaré avoir expérimenté le cannabis à 14 ans en moyenne, l’écart entre les sexes n’étant pas significatif. Cet âge moyen dissimule une situation contrastée comme l’indique la figure 7 qui montre que plus l’âge d’initiation au cannabis est précoce, plus grande est la propension à en consommer régulièrement à 15 ans. 05/08/2008 09:04:05 150 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 TABLEAU XII Usages de cannabis, en fonction de l’âge et du sexe (en %) Garçons Filles 1 5 30 23 14 5 14,0 1 4 25 20 11 2 14,1 11 ans 13 ans 15 ans 15 ans 15 ans 15 ans 15 ans Expérimentation Usage au cours des 12 derniers mois Usage au cours des 30 derniers jours Usage régulier Âge d’expérimentation (année)3 Sex ratio1 2,2 1,3 1,2 1,1 1,1 1,3 2,7 ns ns * ns * *** ns Ratio 13/11 Ensemble Ratio 15/131,2 1 5 28 21 12 3 14,1 4,4 5,7 *** *** * : p < 0,05 ; ** < 0,01 ; *** < 0,001. 2 : Ratio 13 ans/11 ans dans la ligne des 13 ans et ratio 15 ans/13 ans dans la ligne des 15 ans. 3 : 578 élèves âgés de 15 ans sur 612 expérimentateurs ont déclaré un âge d’expérimentation. Cette question, modifiée en 2006, surévalue légèrement l’âge moyen d’expérimentation, notamment par rapport à l’exercice 2002, car la première modalité de réponse qui propose « 11 ans ou moins » a été considérée égale à 11 ans pour le calcul. En 2002, la question était ouverte : par conséquent, des âges inférieurs à 11 ans avaient pu être renseignés. Un tiers des jeunes de 15 ans ayant expérimenté le cannabis avant l’âge de 12 ans étaient classés comme usagers réguliers au moment de l’enquête, ce rapport tombant à un sur cinq lorsque le premier joint a été fumé à 13 ans et un sur huit lorsque l’expérimentation a eu lieu à 14 ans [figure 7]. Inversement et fort logiquement, la part des abstinents au cours des trente derniers jours croît avec l’âge d’expérimentation. Le FIGURE 7 Consommation de cannabis au cours des trente derniers jours des expérimentateurs à 15 ans selon l’âge au premier joint (en %) 100 % 18,8 32,7 80 % 6,5 9,2 11,7 16,5 20,3 60 % 14,3 40 % 18,4 20 % 34,7 30,4 16,1 17,4 0% 12 ans ou — 43,5 13 ans 14 ans âge d’expérimentation 10 fois ou plus (usage régulier) MEP_SanteEleve.indd 150 53,9 55,7 3 à 9 fois 15 ans 1 ou 2 fois jamais lien entre précocité et passage à un usage régulier, s’il est ici confirmé à 15 ans, apparaît toutefois moins net que lorsqu’il est observé à la fin de l’adolescence [4]. Conditions de vie et usage de cannabis À 11 ou 13 ans, l’expérimentation de cannabis semble très peu liée aux caractéristiques sociodémographiques des individus : à 11 ans, seule l’inscription de l’école en Zep, tandis qu’à 13 ans, seule l’appartenance à une famille monoparentale plutôt qu’une famille traditionnelle ou recomposée sont associés à une expérimentation un peu plus fréquente. En particulier, le sexe, la scolarité ou le niveau social de la famille semblent largement indépendants de l’expérimentation de cannabis. En outre, il n’y a pas de permanence des associations statistiques entre 11 et 13 ans. Les liens entre usage de cannabis et conditions de vie apparaissent ténus, en partie à cause du nombre réduit d’expérimentateurs à 11 et 13 ans.L’effet Zep constaté à 11 ans [tableau XIII] se dilue à 13 ans et laisse place à l’influence du milieu familial : comparé à ceux issus d’une famille tradition- 05/08/2008 09:04:05 151 Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites jeunes issus de familles aisées sur le plan économique, au sein des familles monoparentales plutôt que traditionnelles, mais plus rare parmi les élèves dont l’établissement scolaire est inscrit en Zep, contrairement à ce qui est observé à 11 ans. La consommation au cours des trente derniers jours, nettement moins répandue, ne s’avère en revanche liée qu’au sexe et à la situation familiale : elle est un peu plus courante parmi les garçons que les filles, et parmi les jeunes issus de familles monoparentales que traditionnelles. Ces résultats restent globalement vrais dans les régressions logistiques multivariées : à 15 ans, l’expérimentation de cannabis est plus fréquente parmi les élèves issus de familles favorisées sur le plan nelle, les jeunes de familles monoparentales ont presque deux fois plus de risque d’avoir expérimenté le cannabis au cours de leur vie. Cette absence relative de profil sociodémographique associé à l’expérimentation s’explique en partie par la faiblesse des effectifs d’expérimentateurs au sein des plus jeunes. Toutefois, il reste probable que l’expérimentation précoce soit relativement imprévisible et qu’elle pourrait plutôt être liée à des facteurs irréductibles aux caractéristiques individuelles ou familiales explorées ici. À l’exception du redoublement, chacune des variables étudiées ici apparaît associée à l’expérimentation de cannabis à 15 ans. L’expérimentation est ainsi plus fréquente parmi les garçons que les filles, parmi les TABLEAU XIII Expérimentation de cannabis à 11 ans et 13 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés) Caractéristiques Modalités Filles Garçons Non Zep Oui Non Redoublement au cours de la vie Oui Favorisé Niveau social5 Moyen Défavorisé Traditionnelle Situation Recomposée familiale6 ou foyer Monoparentale Sexe 11 ans 13 ans %1 %1 11 ans %2 test OR3 IC 95 % test 13 ans % test OR3 IC 95 % test 49 51 91 9 85 15 21 48 32 77 1 1 1 3 1 1 1 1 2 1 11 2 12 0 ns * ns ns ns 1,0 2,1 1,0 3,0 1,0 1,2 1,0 1,1 1,6 1,0 53 47 86 14 75 25 24 48 28 74 4 5 5 4 5 5 5 5 4 4 ns 12 7 ns 14 7 0,9-5,0 ns 1,2-7,7 * 0,4-3,5 ns 0,3-3,4 0,5-5,3 ns ns 1,2 0,4-3,7 0,3 0,0-2,1 ns ns ns ns * 1,0 1,3 1,0 1,0 1,0 1,1 1,0 1,0 0,6 1,0 0,9-1,9 ns 0,5-1,7 ns 0,7-1,8 ns 0,6-1,5 0,3-1,2 ns ns 1,8 1,0-3,1 * 1,7 1,1-2,9 * 1 : Statistiques descriptives des caractéristiques sociodémographiques. 2 : Lecture : 34 % des jeunes de 13 ans qui ont déjà redoublé ont déjà fumé du tabac. 3 : Les OR dont l’intervalle de confiance à 95 % ne contient pas 1 sont signalés par des astérisques avec la convention suivante : ***, **, * ; test du Chi2 de Wald significatif au seuil 0,001, 0,01, 0,05. Par définition, pour chaque variable sociodémographique, la catégorie de référence possède un OR de 1. Un OR supérieur à 1 indique une surconsommation relative par rapport à la catégorie de référence pour l’indicateur considéré ; un OR inférieur à 1 indique une sous-consommation relative. 4 : Voir le chapitre Méthodes pour plus de détails. 5 : Évalué par la profession et la catégorie sociale la plus élevée du couple des parents. Il s’agit de la profession des parents déclarée par les adolescents, ce qui peut entraîner des variations par rapport à la réalité (méconnaissance du métier réellement exercé ou du poste occupé, difficulté à classer correctement le métier, etc.). 6 : Voir le chapitre Structure familiale et relations dans la famille pour plus de détails. MEP_SanteEleve.indd 151 05/08/2008 09:04:05 152 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 économique ou bien monoparentales plutôt que traditionnelles. En revanche, l’influence apparemment protectrice de la localisation en Zep de l’établissement scolaire n’est plus significative. Les mêmes observations sont valables pour la consommation au cours des trente derniers jours [tableau XIV]. La composition du foyer parental et le niveau économique de la famille sont donc des éléments primordiaux pour rendre compte des expérimentations de cannabis durant la primo-adolescence. Sur le plan scolaire, le redoublement ne semble pas jouer de rôle sensible dans un sens ou dans l’autre, mais le fait de fréquenter un établissement scolaire en Zep joue un rôle différent suivant l’âge et l’usage considérés. À 11 ans, l’inscription en Zep est associée à une expérimentation un peu plus répandue, alors que cet effet est nul à 13 ans et inversé à 15 ans. Le résultat concernant la famille monoparentale peut s’interpréter comme l’effet d’un traumatisme lié à une perte ou une séparation parentale. Toutefois, indépendamment de toute considération psychologique, il peut aussi refléter une diminution relative de la présence d’adultes au foyer et donc une réduction des possibilités de surveillance formelle ou informelle, ce qui peut accroître les opportunités de consommer. La relation positive entre le niveau social de la famille et la consommation de cannabis peut quant à elle s’interpréter simplement comme un effet financier, l’achat de cannabis représentant un investissement important pour ces adolescents à un âge où ils sont encore financièrement dépendants, leur budget étant le plus souvent restreint à l’argent de poche. Néanmoins, cet effet n’est sensible qu’à 15 ans : l’expérimentation, surtout parmi les plus jeunes, semble davantage relever d’une opportunité et donc ne pas dépendre de moyens économiques particuliers. Santé, sociabilité et usage de cannabis La sociabilité est illustrée ici par les sorties entre amis et la pratique sportive. L’usage de cannabis au cours du mois est très clairement lié à une vie sociale active, pour les deux sexes [figure 8]. Le taux d’usagers au TABLEAU XIV Expérimentation et usage de cannabis au cours des trente derniers jours à 15 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés) Caractéristiques Sexe Zep Redoublement au cours de la vie Niveau social Situation familiale MEP_SanteEleve.indd 152 Modalités Filles Garçons Non Oui Non Oui Favorisé Moyen Défavorisé Traditionnelle Recomposée ou foyer Monoparentale % 15 ans % 49 51 91 9 60 40 23 48 29 73 25 30 28 21 27 28 32 28 23 25 13 36 14 31 Expérimentation test OR IC 95 % * * ns ** *** 1,0 1,2 1,0 0,7 1,0 1,1 1,0 0,8 0,6 1,0 test % 11 14 13 10 12 13 14 13 10 11 1,0-1,5 * 0,5-1,0 ns 0,9-1,4 ns 0,6-1,0 0,4-0,8 ns *** 1,7 1,3-2,2 *** 17 1,4 1,1-1,8 * 17 Usage dans le mois test OR IC 95 % * ns ns 1,0 1,3 1,0 0,8 1,0 1,1 1,0 0,9 0,6 1,0 1,0-1,7 Test * 0,5-1,3 0,9-1,5 0,6-1,2 0,4-0,9 * 1,8 1,3-2,6 *** *** 1,8 1,3-2,5 ** ns 05/08/2008 09:04:05 153 Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites cours du mois varie du simple au double (6 à 12 %) pour les jeunes filles ne sortant pas ou peu comparées à celles sortant modérément, et triple (6 à 17 %) dans le cas des garçons. Si les filles sont en général moins enclines à déclarer un usage récent de cannabis que les garçons, elles sont en revanche plus nombreuses à en faire usage lorsqu’elles sortent fréquemment (respectivement 28 % et 22 %). Les usages de cannabis n’apparaissent pas liés aux pratiques sportives des garçons de 15 ans, les niveaux restant identiques à 14 % quelle que soit la fréquence déclarée de la pratique durant la semaine. Au contraire, la consommation de cannabis en fonction de la fréquence de leurs activités présente un profil particulier chez les jeunes filles : l’usage est plus répandu parmi celles ne pratiquant pas de sport mais aussi parmi les plus assidues. Cette différence de comportements entre garçons et filles peut sans doute en partie s’expliquer par les modes de sociabilité différents des deux sexes. Les activités sportives représentent le plus souvent une circonstance qui est de nature à éloigner des usages de substances psychoactives. Cela dit, les activités sportives peuvent également, en particulier dans le cadre d’activités se déroulant en dehors d’un club ou du cadre scolaire, constituer un temps de sociabilité propice aux consommations car généralement associé à un relâchement du contrôle adulte. Généralement, ce type de sociabilité, sous prétexte d’une pratique sportive entre pairs, concerne nettement moins souvent les filles que les garçons. Dès lors, parmi les filles, l’activité sportive se retrouve mécaniquement plus souvent associée à des usages que parmi les garçons [9, 17]. Le même type d’interprétation vaut pour les soirées entre amis, beaucoup plus fortement associées aux usages de cannabis parmi les filles que les garçons. À 15 ans, il n’apparaît qu’un faible lien statistique entre pratique sportive et usage MEP_SanteEleve.indd 153 FIGURE 8 Usage de cannabis au cours du mois à 15 ans, selon le sexe et la fréquence des sorties et de l’activité sportive (en %) 30 % 28,1 21,7 20 % 16,9 14,3 13,9 10 % 6,0 14,3 13,6 12,0 12,6 8,0 4,6 0% jamais ou moins d’1 fois par semaine 1 à 3 fois par semaine 4 fois par semaine ou plus activités sportives — garçons activités sportives — filles sorties en soirées avec ses amis — garçons sorties en soirées avec ses amis — filles de cannabis au cours du mois [tableau XV]. La pratique d’une activité sportive est associée à une diminution de la consommation de cannabis. L’usage de cannabis à 15 ans est très fortement lié à l’intensité de la vie sociale, mesurée par la fréquence des sorties nocturnes. Un rythme modéré de sorties vespérales multiplie les risques d’usage par trois ; des sorties plus fréquentes les multiplient par plus de six. On notera que le type de sorties envisagé ici (en soirée avec des amis) renvoie à un contexte vraisemblablement privé, souvent libre de tout contrôle parental ou adulte, et de ce fait plutôt favorable à l’usage de substances psychoactives et à la transgression de l’interdit légal. Enfin, la consommation récente de cannabis est deux fois plus répandue parmi les jeunes qui jugent avoir une santé de moindre qualité que parmi ceux qui s’estiment en bonne ou excellente santé. Toutefois, du fait de la nature transversale de notre enquête il est impossible de préciser la nature de cette relation, en particulier de 05/08/2008 09:04:05 154 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 TABLEAU XV Usage de cannabis au cours du mois à 15 ans selon les sorties, l’activité sportive et la santé perçue (% et OR ajustés) Caractéristiques Sexe Zep Redoublement au cours de la vie Niveau social Situation familiale Activité sportive Sorties en soirée avec ses amis Santé perçue Modalités % 15 ans % Filles Garçons Non Oui Non Oui Favorisé Moyen Défavorisé Traditionnelle Recomposée ou foyer Monoparentale Jamais ou moins d’1 fois par semaine 1 à 3 fois par semaine 4 fois ou plus par semaine Jamais ou moins d’1 fois par semaine 1 à 3 fois par semaine 4 fois par semaine ou plus Excellente ou bonne Assez bonne ou mauvaise 49 51 91 9 60 40 23 48 29 73 13 14 25 50 25 35 52 13 85 15 11 14 13 10 12 13 14 13 10 11 17 17 14 11 13 5 14 24 11 21 savoir si ce sont les élèves en moins bonne santé qui ont plus tendance à consommer du cannabis, ou s’il s’agit de l’inverse, la mauvaise santé étant une conséquence de cet usage actuel. Test * ns ns ns *** ns *** *** OR 1,0 1,5 1,0 0,7 1,0 0,9 1,0 0,8 0,6 1,0 1,7 1,9 1,0 0,6 0,6 1,0 3,2 6,1 1,0 2,1 IC 95 % Test 1,1 2,0 ** 0,4 1,1 ns 0,7 1,2 ns 0,6 0,4 1,1 0,8 ns ** 1,2 1,3 2,4 2,7 ** *** 0,5 0,4 0,9 1,0 ns * 2,2 3,9 4,5 9,6 *** *** 1,5 2,9 *** Les résultats concernant l’association entre sorties entre amis et perception de son état de santé restent confirmés dans une régression logistique [tableau XV]. DISCUSSION Le cannabis est la première substance illicite déclarée en France, pays qui fait d’ailleurs partie des pays les plus consommateurs en Europe, selon les données HBSC : à 15 ans, la France occupe la 6 e place (les trois premières places sont occupées par le Canada, l’Espagne et les États-Unis). Ce résultat confirme des observations plus anciennes obtenues grâce à l’exercice précédent d’HBSC et à l’enquête Espad 2003 auprès des élèves de 16 ans [5, 11]. MEP_SanteEleve.indd 154 Alors que la consommation de tabac s’est féminisée, l’usage du cannabis demeure toujours plus marqué chez les garçons. Son expérimentation précoce est rare (seuls 5 % des élèves de 13 ans disent en avoir déjà fumé au cours de leur vie) et est plus commune à 15 ans. Actuellement, son usage se généralise pour atteindre un pic vers 20 ans, puis décroître sensiblement après 25 ans [22]. L’usage de cannabis chez les jeunes adolescents semble stagner depuis 2002 : la comparaison des derniers exercices des 05/08/2008 09:04:06 155 Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites enquêtes HBSC montre que 29 % des élèves de 15 ans avaient déclaré en avoir déjà fumé en 2002, contre 28 % en 2006. D’autres enquêtes permettent de mettre en perspective les résultats présentés : entre 2000 et 2005, l’expérimentation du cannabis a connu une augmentation sensible en population générale, et son usage concerne l’ensemble des classes de la société française. Cette tendance à la hausse n’est plus de mise concernant les adolescents et jeunes adultes, dont les niveaux d’expérimentation stagnent depuis 2002. La proportion des usages réguliers (au moins dix fois au cours du mois écoulé) a pour sa part connu une hausse entre 2000 et 2005 chez les jeunes adultes (15-34 ans), l’enquête Escapad permettant de montrer qu’à 17 ans, cette hausse a surtout eu lieu entre 2000 et 2003 et qu’elle semble plafonner depuis [1]. Le sex ratio mesuré pour l’expérimentation est stable depuis 2002, aux alentours de 1,2. En revanche, le sex ratio associé à l’usage de cannabis au cours des douze derniers mois a diminué entre les deux exercices d’HBSC, passant de 1,4 à 1,1 en 2006. Il semblerait donc que les comportements des garçons et des filles aient convergé depuis cette date. L’analyse de la dernière enquête Escapad produit un résultat similaire : l’écart entre les garçons et les filles de 17 ans s’est maintenu entre 2000 et 2005 pour l’usage au cours des trente derniers jours (il vaut toujours 1,5), mais a baissé entre 2000 et 2005 pour l’usage régulier (au moins 10 au cours des trente derniers jours), passant de 2,8 sur la période 2000-2002 à presque 2,4 sur la période 2003-2005. La faiblesse des sex ratio mesurés dans HBSC est partiellement due MEP_SanteEleve.indd 155 aux indicateurs d’usages sur lesquels ils sont calculés, ainsi qu’à l’âge des répondants. Les écarts entre garçons et filles sont faibles pour les usages peu fréquents comme ceux étudiés dans HBSC et diminuent globalement avec l’âge des répondants (qui conditionne en grande partie la fréquence d’usage). Néanmoins, les résultats observés dans HBSC et Escapad sont concordants : les comportements de consommation de cannabis des garçons et des filles semblent avoir légèrement convergé depuis quelques années. L’analyse ne laisse pas entrevoir de lien significatif entre le parcours scolaire ou la fréquentation d’un établissement scolaire en Zep et la consommation de cannabis au cours des douze derniers mois, parmi les 15 ans. Toutefois, l’enquête Escapad [1] qui interroge des adolescents un peu plus âgés, a montré à plusieurs reprises l’existence d’un lien important entre redoublement ou situation scolaire dégradée (inscription dans une filière professionnalisante ou sortie du système scolaire) et usage régulier de cannabis. En revanche, les deux enquêtes montrent toutes deux l’influence du milieu familial, qu’il s’agisse de la séparation parentale ou de la possession d’un important capital économique familial. L’enquête HBSC confirme que les pratiques atypiques (expérimentation de cannabis avant 14 ans et usage régulier dès l’âge de 15 ans) sont plus courantes en milieu défavorisé, tandis que les pratiques d’expérimentation apparaissent plus courantes dans les milieux favorisés. Cette tendance a déjà été observée dans les enquêtes récentes sur les usages de drogues. 05/08/2008 09:04:06 156 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 COMPLÉMENT : LES AUTRES DROGUES ILLICITES MÉTHODES ET PRÉCAUTIONS D’INTERPRÉTATION L’interrogation des plus jeunes sur les produits psychoactifs pose de nombreux problèmes méthodologiques et éthiques. Les mesures peuvent en effet être entachées d’imprécision du fait de la méconnaissance des produits ou de problèmes de compréhension des questions, dont la formulation a alors une importance cruciale [4]. Ceci est particulièrement vrai pour les produits rares ou ayant de nombreuses appellations. Ces points et leur influence sur les niveaux d’usage seront discutés à la fin du chapitre. Les questions portant sur les drogues illicites ont été adaptées à l’âge des élèves interrogés, notamment pour les drogues illicites autres que le cannabis. En effet, de 11 à 13 ans, une seule question générique était posée, portant sur la consommation d’un « autre produit » au cours de la vie, dont la formulation était la suivante : « Si tu as fait les choses suivantes, précise à quel âge (Réponses : « jamais, à 11 ans ou moins, 12 ans, 13 ans, 14 ans, 15 ou plus ») : boire de l’alcool (plus qu’un petit peu) ; être ivre (soûl, soûle) ; fumer une cigarette (plus qu’une bouffée) ; fumer du cannabis (joint, shit, herbe, « H », etc.) ; prendre une drogue autre que l’alcool, le tabac ou le cannabis ». À 15 ans, ce questionnement général se doublait d’interrogations sur la consommation de sept substances spécifiques au cours des douze derniers mois dont la formulation était la suivante : « As-tu déjà consommé une ou plusieurs de ces drogues au cours des douze derniers mois (Réponses : « jamais, 1 ou 2 fois, 3 à 5 fois, 6 à 9 fois, 10 à 19 fois, 20 à 39 fois, 40 fois ou plus ») ? : ecstasy ; stimulants (amphétamines, speed) ; héroïne, opium, morphine ; médicaments pour te droguer ; cocaïne, crack, coke ; colles ou solvants respirés ; LSD ; autre drogue, laquelle ? ». Il subsiste donc une catégorie « Autre drogue », dont la nature n’est pas connue : les substances qu’elle recouvre peuvent soit être d’autres drogues illicites (comme les champignons hallucinogènes), soit être des substances déjà citées mais connues sous un autre nom, soit encore être des produits non psychotropes, considérés à tort comme tels par les répondants. Dans ce chapitre, nous avons donc pris le parti, après une brève présentation des niveaux d’expérimentation à 11 et 13 ans, de ne présenter que les usages au cours des douze derniers mois des substances nommées, à 15 ans. RÉSULTATS DESCRIPTION DES USAGES Niveaux de consommation de drogues illicites autres que le cannabis À l’exclusion de celle de cannabis, l’expérimentation de drogues illicites s’avère rare, mais progresse très vite avec l’âge des élèves interrogés : la proportion d’expérimenta- MEP_SanteEleve.indd 156 teurs est ainsi près de trois fois plus importante à 13 ans qu’à 11, et près de neuf fois plus élevée à 15 ans qu’à 13 [tableau XVI]. L’usage au cours des douze derniers mois s’élève à 10 % si l’on exclut la catégorie résiduelle des « autres substances ». À 15 ans, l’analyse montre que la polyconsommation reste très rare : seulement 3 % des élèves ont consommé au moins deux produits au cours de cette période. 05/08/2008 09:04:06 157 Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites TABLEAU XVI Usages d’une drogue illicite autre que le cannabis, en fonction de l’âge et du sexe (en %) Garçons Filles Sex ratio1 Ratio 13/11 Ratio 15/131,2 Ensemble Expérimentation 11 ans 13 ans 1 2 1 2 1,3 1,4 ns ns 1 2 Usage au cours des douze derniers mois (hors « autre drogue »)5 15 ans 10 10 1,0 ns 10 2,8 *** * : p < 0,05 ; ** < 0,01 ; *** < 0,001. 2 : Ratio 13 ans/11 ans dans la ligne des 13 ans et ratio 15 ans/13 ans dans la ligne des 15 ans. 3 : Il s’agit de la mesurée tirée de la question concernant la prise d’une « drogue autre que l’alcool, le tabac ou le cannabis ». 4 : Au moins une consommation d’un produit parmi les suivants : ecstasy ; stimulants (amphétamines, speed) ; héroïne, opium, morphine ; médicaments pour te droguer ; cocaïne, crack, coke ; colles ou solvants respirés ; LSD ; autre drogue. 5 : Cette mesure ne comprend que les réponses aux sept premières substances explicitement citées au point 4. À tous ces âges, garçons et filles présentent les mêmes niveaux d’expérimentation. La figure 9 montre que, parmi les sept drogues illicites (à l’exception du cannabis) ou détournées citées dans le questionnaire, ce sont les produits à inhaler qui sont les plus couramment consommés à 15 ans, avec 5 % d’usagers. La consommation de cocaïne et crack d’un côté et amphétamines ou speed de l’autre est déclarée par près de 3 % des jeunes, celle de médicaments pour se droguer par environ 2 %, mais l’ecstasy, l’héroïne et le LSD se situent autour de la barre des 1 %. Toutes ces déclarations sont partagées par les garçons et les filles, sans différence entre les sexes, à l’exception notable des médicaments psychotropes détournés, qui tendent à être plus communs FIGURE 9 Usage des autres drogues au cours des douze derniers mois, à 15 ans en fonction du sexe (en %) 30 % 20 % 10 % 8,1 6,8 4,7 5,3 2,8 2,6 2,7 3,0 1,8 1,1 1,3 0,8 1,2 0,9 0,5 0,6 ecstasy héroïne LSD 0% inhalants cocaïne, crack amphétamines, speed médicaments garçons MEP_SanteEleve.indd 157 autre drogue filles 05/08/2008 09:04:06 158 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 parmi les filles (3 % vs 1 %). La majorité des jeunes de 15 ans ayant consommé une de ces sept substances n’en a pris qu’une seule. Ainsi, 7 % des jeunes sont dans ce cas de figure, alors qu’ils sont seulement 3 % à déclarer avoir consommé au moins deux substances différentes. Le nombre moyen de drogues illicites (hors cannabis) ou détournées s’élève à 1,5, aussi bien parmi les filles que parmi les garçons. Notons enfin que la catégorie résiduelle des « autres substances » est citée par 8 % des jeunes de 15 ans interrogés, là aussi sans distinction entre les sexes. Étant donné l’ampleur du niveau observé pour cette catégorie et la difficulté à la décrire précisément, la suite de l’analyse ne s’effectuera qu’à partir de l’usage d’au moins une des sept drogues explicitement nommées précédemment. Cette analyse multivariée montre également une relation importante entre ces données d’usage et la zone de scolarisation de l’établissement scolaire analogue à celle qui a été observée pour les substances étudiées dans les chapitres précédents : la consommation est plus faible en Zep qu’ailleurs, même en contrôlant le parcours scolaire, la situation familiale et le niveau social des parents. Une analyse similaire [tableau XVII, partie de droite] montre que la consommation d’un stimulant (amphétamines, cocaïne, crack ou ecstasy) au cours des douze derniers mois est liée au redoublement au cours de la vie mais pas à la situation familiale ni au niveau économique de la famille ou à la zone de scolarisation des élèves. Ce résultat demeure vrai dans la régression logistique multivariée. Conditions de vie et usage de drogues illicites autres que le cannabis Santé, sociabilité et usage d’une drogue illicite autre que le cannabis Avant 15 ans, les niveaux d’expérimentation sont trop bas pour permettre la mise en évidence d’associations significatives avec les caractéristiques sociodémographiques mobilisées pour l’analyse. À 15 ans, l’usage au cours des douze derniers mois apparaît plus fréquent parmi les élèves qui ne vivent pas avec leurs deux parents biologiques, mais dans une famille monoparentale. Dans un modèle de régression logistique contrôlant d’autres caractéristiques, ces résultats sont confirmés [tableau XVII, partie de gauche]. La pratique d’une activité sportive ne s’avère pas liée à la consommation d’une autre drogue illicite que le cannabis, [tableau XVIII]. En revanche, elle apparaît fortement liée la fréquence des soirées amicales ainsi qu’à une dégradation de l’état de santé perçu. Ces résultats restent vrais dans des régressions logistiques lorsque l’on contrôle le sexe, l’inscription de l’établissement scolaire en Zep, l’occurrence d’un redoublement au cours de la scolarité, le milieu économique familial et le type de famille. DISCUSSION L’enquête montre que les expérimentations de produits psychoactifs illicites ou détournés, hors cannabis, se diffusent relativement vite au cours de l’adolescence, mais leurs usages restent très marginaux durant cette période. MEP_SanteEleve.indd 158 À 15 ans, près d’un élève de 15 ans sur six dit ainsi avoir déjà pris, au cours des douze derniers mois une substance parmi l’ecstasy, les stimulants (amphétamines, speed), l’héroïne (opium, morphine), les médicaments pour se droguer, la cocaïne (crack, 05/08/2008 09:04:06 159 Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites TABLEAU XVII Usage au cours des douze derniers mois d’une autre drogue que le cannabis ou de stimulants à 15 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés) %à 15 ans Sexe Zep Redoublement au cours de la vie Niveau social Situation familiale Filles Garçons Non Oui Non Oui Favorisé Moyen Défavorisé Traditionnelle Recomposée ou foyer Monoparentale Usage d’une drogue illicite Usage de stimulants hors cannabis1 (ecstasy, cocaïne, amphétamines) % test OR IC 95 % test % test OR IC 95 % test 49 51 91 9 60 40 23 48 29 73 10 10 10 5 9 10 10 11 9 8 13 13 14 13 ns * ns ns ** 1,0 0,9 1,0 0,5 1,0 1,2 1,0 1,1 0,8 1,0 0,7-1,3 ns 0,2-0,9 * 0,9-1,6 ns 0,8-1,6 0,5-1,2 ns ns 4 5 5 3 4 6 4 5 5 4 1,6 1,1-2,4 * 7 1,7 1,2-2,5 ** 6 ns ns ** ns ns 1,0 1,2 1,0 0,5 1,0 1,8 1,0 1,1 0,9 1,0 0,8-1,7 ns 0,2-1,3 ns 1,2-2,8 ** 0,7-1,9 0,5-1,6 ns ns 1,6 0,9-2,6 ns 1,6 0,9-2,7 ns 1 : Il s’agit de la consommation d’au moins un produit parmi : ecstasy ; stimulants (amphétamines, speed) ; héroïne, opium, morphine ; médicaments pour te droguer ; cocaïne, crack, coke ; colles ou solvants respirés ; LSD. TABLEAU XVIII Usage au cours des douze derniers mois d’une drogue autre que le cannabis parmi les sept citées1 à 15 ans selon les sorties, l’activité sportive et la santé perçue (% et OR ajustés) Caractéristiques Sexe Zep Redoublement au cours de la vie Niveau social Situation familiale Activité sportive Sorties en soirée avec ses amis Santé perçue Modalités % 15 ans % Filles Garçons Non Oui Non Oui Favorisé Moyen Défavorisé Traditionnelle Recomposée ou foyer Monoparentale Jamais ou moins d’1 fois par semaine 1 à 3 fois par semaine 4 fois ou plus par semaine Jamais ou moins d’1 fois par semaine 1 à 3 fois par semaine 4 fois par semaine ou plus Excellente ou bonne Assez bonne ou mauvaise 49 51 91 9 60 40 23 48 29 73 13 14 25 50 25 35 52 13 85 15 10 10 10 5 9 10 10 11 9 8 13 13 10 10 9 7 10 16 9 16 Test ns * ns ns ** ns *** *** OR 1,0 1,0 1,0 0,4 1,0 1,0 1,0 1,1 0,8 1,0 1,6 1,6 1,0 1,1 0,9 1,0 1,6 3,0 1,0 1,8 IC 95 % Test 0,7-1,3 ns 0,2-1,8 * 0,7-1,4 ns 0,8-1,6 0,5-1,2 ns ns 1,1-2,4 1,1-2,4 * * 0,8-1,6 0,5-1,4 ns ns 1,2-2,3 1,9-4,7 ** *** 1,3-2,7 *** 1 : Ecstasy ; stimulants (amphétamines, speed) ; héroïne, opium, morphine ; médicaments pour te droguer ; cocaïne, crack, coke ; colles ou solvants respirés ; LSD. MEP_SanteEleve.indd 159 05/08/2008 09:04:06 160 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 coke), les colles ou solvants respirés et le LSD. L’analyse détaillée montre que les niveaux de consommation au cours des douze derniers mois sont inférieurs à 5 % et qu’ils culminent pour les produits à inhaler : la cocaïne, les amphétamines et les médicaments pris dans le but de se droguer ont été déclarés par moins de 3 % des jeunes de 15 ans, tandis que l’ecstasy, l’héroïne et le LSD présentent des niveaux avoisinant à peine les 1 %. Ces usages sont dans la très grande majorité des cas des expérimentations. La poly-expérimentation est très rare puisqu’à peine 3 % des élèves ont consommé au moins deux produits au cours de cette période. Entre 11 et 13 ans, l’expérimentation de telles substances est difficilement associable à un profil sociodémographique particulier. Il faut peut-être voir dans cette imprédictibilité apparente le signe que ces premiers usages sont rares (moins de 2 % des élèves sont concernés à 13 ans) et sont le fait d’occasions dont la nature est indépendante des déterminants sociaux classiques. À 15 ans, les facteurs associés à ces consommations sont l’appartenance à une famille monoparentale, recomposée, tandis que l’inscription de l’établissement scolaire en zone d’éducation prioritaire apparaît protéger de ces usages. Aucune association significative n’est mise au jour avec le sexe, le parcours scolaire ou le niveau social de la famille tel qu’il peut être apprécié et renseigné par l’enfant interrogé. Ces consommations de produits psychoactifs illicites sont très nettement liées au mode de vie des jeunes : elles sont beaucoup plus fréquentes parmi ceux qui ont une sociabilité intense et sortent fréquemment le soir entre amis. En revanche, elles ne sont pas liées à la pratique d’une activité sportive. Par ailleurs, elles apparaissent liées à une dégradation de l’état général de santé perçu. Ces résultats sont similaires à ceux observés pour les usages des autres produits psychoactifs, licites ou non. MEP_SanteEleve.indd 160 Si l’analyse des liens entre usage de produits et caractéristiques sociodémographiques ne pose pas de véritable problème, l’appréciation de l’élévation des niveaux d’usage en tant que telle doit être assortie de nombreuses remarques méthodologiques. En effet, ceux-ci apparaissent singulièrement élevés relativement à ceux observés l’année précédente (en 2005), et à un âge plus élevé, 17 ans, dans l’enquête Escapad. Ainsi, trois substances semblent 3 plus consommées au cours des douze derniers mois dans HBSC que dans Escapad : les produits à inhaler (5 % vs 1,7 %) la cocaïne/ crack (3 % vs 1,9 %), l’héroïne (1 % vs 0,4 %). Deux substances présentent des niveaux très proches dans les deux enquêtes : le LSD (1 % vs 0,8 %) et les amphétamines (2 % vs 1,6 %). Seule l’ecstasy apparaît un peu plus fréquente à 17 ans dans Escapad (2,6 % vs 1 %). Ces comparaisons sont à prendre avec prudence, pour plusieurs raisons. D’abord, les années d’enquêtes, les questions posées et les contextes d’interrogation, tout autant que les publics diffèrent (élèves uniquement, d’écoles primaires, de collèges et de lycée dans HBSC, jeunes Français élèves mais aussi apprentis et jeunes sortis du système scolaire dans Escapad), ce qui rend la comparaison fragile. Ensuite, la simple différence d’âge est elle aussi susceptible d’induire un biais dans l’interprétation de la mesure. En effet si l’on s’accorde sur le fait que les expérimentations de produits psychoactifs s’étalent tout au long de l’adolescence, et ce pour toutes les générations, il est probable que les usages dans l’année soient plus souvent des expérimentations pour les plus jeunes (dans HBSC) que pour les plus vieux (dans Escapad), qui ont eu plus de temps et d’opportunités pour éventuellement renou- 3. La comparaison n’a pas fait l’objet d’un test statistique ici. 05/08/2008 09:04:07 161 Tabac ; alcool ; cannabis et autres drogues illicites veler leurs consommations4. Cela augmente mécaniquement les niveaux dans HBSC. Enfin, les questions ne sont pas tout à fait les mêmes dans les deux enquêtes, le questionnement retenu dans HBSC ayant tendance à accroître les prévalences mesurées pour les produits. La formulation retenue dans HBSC interroge en effet souvent des groupements de produits et non des substances individuelles. Par exemple, ce sont les usages de « cocaïne, coke, crack » qui sont visés dans HBSC, contre les usages de cocaïne uniquement dans la plupart des enquêtes, le crack étant interrogé à part, sa prévalence au cours de la vie étant beaucoup plus faible que celle de cocaïne (inférieure à 0,7 % dans Escapad 2005, à 17 ans). Le terme « crack » est très certainement largement inconnu des adolescents et pourrait être pris pour une autre substance. De plus, l’appellation « coke », entendue comme un synonyme de cocaïne, est susceptible d’introduire une confusion : son Bibliographie [1] [2] [3] [4] [5] Legleye S., Beck F., Spilka S., Le Nézet O. Drogues à l’adolescence en 2005 – Niveaux, contextes d’usage et évolutions à 17 ans en France – Résultats de la cinquième enquête nationale Escapad. 2007, OFDT : St Denis. p. 77. Guilbert P. and Gautier A. Baromètre santé 2005. Premiers résultats. Coll. Baromètres santé. 2006, Saint-Denis : Inpes. 176 p. Beck F., Legleye S., Peretti-Watel P., Spilka S. 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La signification des deux mesures pourrait donc varier d’une enquête à l’autre. Le fait que les produits à inhaler soient nettement plus présents dans HBSC que dans Escapad illustre par ailleurs leur abandon progressif entre 15 et 17 ans. 4. Dans Escapad, la proportion d’expérimentateurs ayant poursuit leur usage dans les douze derniers mois s’élève à 49 % pour les produits à inhaler, 74 % pour l’ecstasy, les amphétamines ou le LSD, 76 % pour la cocaïne et 57 % pour l’héroïne. Une part non négligeable des expérimentations a donc été renouvelée sur une période de plus de douze mois, mais certains produits sont déjà en passe d’être délaissés. [6] Dewit D.J., Adalf E.M., Offord D.R., Ogborne A.C. [7] [8] [9] [10] Age at first alcohol use : a risk factor for the development of alcohol disorders. Am J Psychiatry, 2000. 157(5): p. 745-50. Beck F., Legleye S., Maillochon F., De Peretti G. Le rôle du milieu social dans les usages de drogues des hommes et des femmes. 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La majorité des élèves sexuellement initiés (90,8 %) peut être considérée comme protégée contre les grossesses non désirées lors du dernier rapport sexuel (utilisation du préservatif et/ou de la pilule, seuls ou associés à une autre méthode efficace ou non), sans différence notable entre les sexes. Le moyen de contraception le plus déclaré est le préservatif (85,6 %) ; suivi de la pilule (20,6 %), puis de la pilule du lendemain (14,2 %). Le MEP_SanteEleve.indd 164 retrait est cité par 6,6 % des répondants. L’association du préservatif et de la pilule (protection duelle) est déclarée par 15,5 % des répondants. Enfin, 9,7 % des adolescents sexuellement initiés de notre population déclarent n’avoir utilisé aucun mode de contraception lors de leur dernier rapport sexuel. Environ un élève sexuellement initié de 15 ans sur cinq (21,1 %) déclare avoir eu son premier rapport à 13 ans ou avant, les garçons étant plus nombreux que les filles dans ce cas (25,5 % vs 14,5 %). Par rapport à l’enquête HBSC 2002, le taux d’élèves de 15 ans déclarant avoir déjà eu des rapports sexuels est en légère augmentation (21,3 % vs 26,9 %), ce qui place les jeunes Français au-dessus de la moyenne des pays ayant participé à l’enquête HBSC en 2006 (22,6 %). Les différences observées entre filles et garçons restent dans le même ordre de grandeur en 2006 qu’en 2002 : les garçons sont toujours plus nombreux que les filles tant pour les taux de déclaration de rapports sexuels que pour les rapports très précoces. De même, alors que la question concernait le répondant et son (sa) partenaire, la déclaration d’usage du préservatif reste plus élevée chez les garçons, alors que celle de contraceptifs oraux de mesure plus élevée chez les filles. Les taux élevés de déclarations d’usage du préservatif lors du dernier rapport (85,6 % en 2006 et 81,6 % en 2002) situent la France parmi les pays d’HBSC les plus utilisateurs en 2006, comme en 2002. Le recours à la pilule du lendemain reste stable (14,2 % en 2006 vs 14,3 % en 2002), malgré la distribution de cette pilule par les infirmières scolaires et l’autorisation de sa vente sans ordonnance dans les pharmacies depuis 2002, qui auraient pu laisser présager une forte augmentation de cette modalité de contraception. En revanche, et sûrement en lien avec ces particularités, la France demeure le pays dans lequel l’usage de la pilule du lendemain lors du dernier rapport est le plus élevé parmi ceux ayant posé la question dans l’enquête HBSC 2006, comme c’était d’ailleurs déjà le cas en 2002. 05/08/2008 09:04:07 165 Vie sexuelle Emmanuelle Godeau Céline Vignes INTRODUCTION Le développement de la sexualité à l’adolescence comprend des changements physiques liés à la puberté, mais aussi des évolutions psychologiques individuelles et des événements interpersonnels. Les jeunes ont à apprendre à se sentir à l’aise avec euxmêmes, à gérer leurs désirs et leurs pulsions, à avoir des relations de bonne qualité avec les autres, en d’autres termes, à avoir une sexualité adulte. Tous les adolescents éprouvent des désirs et des sentiments liés à leur sexualité. Pour autant, ces sentiments s’expriment différemment, à différents moments et dans des scénarios variés, résultats d’interactions complexes entre des influences culturelles, familiales et personnelles qui encouragent ou non l’expression directe de la sexualité. De nombreux adolescents subliment ces désirs et pulsions, d’autres se centrent sur des modalités de la sexualité qui n’impliquent pas la nécessité d’avoir des rapports sexuels, d’autres enfin passent à l’acte. L’adolescence MEP_SanteEleve.indd 165 est ainsi le temps des opportunités et de la vulnérabilité. L’activité sexuelle précoce, notamment quand elle est associée à un usage inconstant, voire un non-usage de la contraception et de la protection contre les infections sexuellement transmissibles, peut avoir des conséquences négatives sur la santé à moyen et long terme. Notamment du fait qu’elle concerne des jeunes qui ne sont pas encore prêts sur le plan développemental à assumer les conséquences d’une telle activité sexuelle. Même si les taux d’utilisation des préservatifs et de la contraception par les adolescents de France lors des premiers rapports sont en constante augmentation, comme en témoigne notamment leur augmentation dans les versions successives de l’enquête HBSC, la protection des jeunes n’est pas parfaite, et les risques des premiers rapports sont bien identifiés : infections sexuellement transmissibles (IST), grossesses indési- 05/08/2008 09:04:07 166 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 rées, mais aussi conséquences psychiques d’une première fois parfois regrettée [1, 2]. Si les taux d’IST sont très certainement sous estimés puisque ces affections sont souvent asymptomatiques, les taux d’interruption volontaire de grossesse (IVG) sont connus (9,6 IVG pour 1 000 jeunes filles âgées de 15 à 17 ans en 2003 en France [3]) et ne cessent de progresser chez les toutes jeunes femmes [ibid]. Parmi les facteurs pouvant expliquer les échecs de protection vis-à-vis des grossesses indésirées et des IST, la précocité des premières relations sexuelles mérite attention. En effet, il a été montré que celleci était corrélée à une moindre utilisation du préservatif lors du premier rapport [4] et qu’elle augmentait la durée d’exposition aux risques (discontinuité de la contraception ou de la protection contre les IST, probable augmentation du nombre de partenaires par effet cumulatif [5]). D’autre part, la gestion d’une contraception orale peut s’avérer difficile chez les toutes jeunes filles (notamment oublis fréquents [6]) ainsi que l’utilisation du préservatif, tant sur les plans techniques que relationnels [7]. De même, l’ambivalence vis-à-vis d’un désir de grossesse peut être moins bien contrôlée chez les adolescentes que chez les adultes, en particulier dans un contexte de difficultés familiales et sociales entraînant une survalorisation du statut de femme enceinte et de mère [8, 9]. Enfin, l’initiation sexuelle précoce a été associée à d’autres comportements à risque, tels que le tabagisme (surtout pour les filles), l’ivresse, l’usage du cannabis et les sorties nocturnes fréquentes, mais aussi à des facteurs plus contextuels notamment chez les filles, tel le fait de vivre dans une famille recomposée ou monoparentale [10, 11]. Pour conclure, rappelons que l’adolescence en soi est une période critique : si la prise de risque, dont les rapports non protégés font partie, en est constitutive, elle peut aussi être révélatrice d’un mal-être profond et/ou d’une mauvaise estime de soi plus problématiques [12]. MÉTHODES La sexualité a été abordée à partir des questions suivantes, issues de l’enquête américaine Youth Risk Behavior Survey (YRBS) [13]. La première visait à mesurer la proportion d’élèves de quinze ans ayant déjà eu des relations sexuelles : « As-tu déjà eu des rapports sexuels (on dit aussi « fait l’amour ») ? » Réponses : « Oui » ou « Non ». La précision entre parenthèses, rajoutée après une phase pilote menée dans différents pays, puis en France pour en valider la traduction, visait à faire comprendre aux élèves que la question portait sur une pénétration vaginale. En contrepartie, la question ainsi posée ne permet pas d’appréhender d’autres pratiques sexuelles qui pourraient représenter un risque particulier de transmission de maladies infectieuses. Enfin, la dernière restriction à apporter à MEP_SanteEleve.indd 166 l’interprétation de cette question est qu’elle vise à évaluer la prévalence dans la vie entière de l’élève et ne donne donc pas d’indication sur la proportion de jeunes qui sont sexuellement actifs au moment de l’enquête (et donc théoriquement à risque pour les grossesses et les IST). La deuxième question portait sur l’âge au moment de cette première relation sexuelle : « Quel âge avais-tu quand tu as eu des rapports sexuels pour la première fois ? » Les possibilités de réponse étaient les suivantes : « Je n’ai jamais eu de rapports sexuels/11 ans ou moins/12 ans/13 ans/14 ans/15 ans ou plus ». L’âge déclaré au premier rapport permet notamment de repérer la population des élèves s’engageant très précocement dans les rapports sexuels, population considérée comme particulièrement à risque pour les 05/08/2008 09:04:07 167 Vie sexuelle relations sexuelles non protégées, avec toutes leurs conséquences négatives. La troisième question portait sur l’utilisation d’une contraception lors du dernier rapport sexuel : « Lors de ton dernier rapport sexuel, quelle(s) méthode(s) as-tu (ou ton/ta partenaire) utilisée(s) pour prévenir la grossesse (méthode de contraception) ? » Les possibilités de réponse étaient les suivantes : « Je n’ai jamais eu de rapports sexuels (passe à la question 42)/Aucune méthode n’a été utilisée pour éviter une grossesse (passe à la question 42)/ Pilule contraceptive/Préservatifs/Retrait/Pilule du lendemain/Une autre méthode/Je ne suis pas sûr(e) ». Pour chacune de ces méthodes, les options oui/non étaient proposées. On notera donc que les questions utilisées ne permettent pas d’explorer le type de sexualité (hétéro ou homosexualité), les risques propres à l’homosexualité ne sont donc pas pris en compte dans notre enquête. RÉSULTATS EXPÉRIENCE DES RAPPORTS SEXUELS Les élèves n’ayant pas répondu (79 élèves, 3,5 %) ou ayant donné des réponses incohérentes sur leur sexualité (87 élèves, 3,9 %) ont été exclus des analyses ci-après. Globalement, 26,9 % des répondants de quinze ans ont déclaré avoir déjà eu des rapports sexuels, les garçons étant significativement plus nombreux que les filles dans ce cas (32,1 % vs 21,6 %). FIGURE 1 Proportion d’élèves de 15 ans ayant utilisé le préservatif et/ou la pilule lors du dernier rapport sexuel, en fonction du sexe (en %) 100 % 92,0 18,5 80 % 60 % 40 % 74,0 MÉTHODES CONTRACEPTIVES MEP_SanteEleve.indd 167 64,1 20 % 0% La majorité des élèves sexuellement initiés (90,8 %) peut être considérée comme protégée contre les grossesses non désirées lors du dernier rapport sexuel (utilisation du préservatif et/ou de la pilule, seuls ou associés à une autre méthode, efficace ou non), sans différence notable entre les sexes [figure 1]. Environ les deux tiers des élèves de quinze ans sexuellement initiés (64,1 %) ont déclaré n’avoir utilisé qu’une méthode de contraception lors de leur dernier rapport, et un sur cinq deux méthodes (20,8 %), sans différence entre filles et garçons [figure 2]. Le moyen de contraception le plus déclaré est le préservatif (85,6 %), qui tend à être 88,6 9,1 15,5 2,5 Garçons préservatif Filles préservatif et pilule pilule Total FIGURE 2 Nombre de méthodes contraceptives utilisées lors du dernier rapport sexuel, en fonction du sexe (en %) 100 % 10,5 8,6 65,2 62,4 24,3 29,0 80 % 60 % 40 % 20 % 0% Garçons Deux méthodes ou plus Filles Une méthode Aucune 05/08/2008 09:04:07 168 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 plus déclaré par les garçons (89,5 % vs 79,6 % chez les filles) ; suivi de la pilule (20,6 %), sans différence significative entre les sexes, puis de la pilule du lendemain (14,2 %), là encore sans différence significative entre les sexes. Le retrait est cité par 6,6 % des répondants. Concernant les associations de contraceptifs les plus fréquentes, l’association du préservatif et de la pilule arrive en tête : 15,5 % des adolescents sexuellement initiés ont bénéficié d’une protection duelle, cette proportion est la même chez les deux sexes. Enfin, 9,7 % des adolescents sexuellement initiés de notre population déclarent n’avoir utilisé aucun mode de contraception lors de leur dernier rapport sexuel, sans différence significative entre sexes. Si nous nous centrons maintenant sur ces adolescents qui déclarent avoir des relations sexuelles à 13 ans ou moins, très précocement donc, on constate les tendances suivantes : 17,9 % des garçons très précoces ont déclaré n’avoir pas utilisé de contraception lors de leur dernier rapport alors qu’ils n’étaient que 8,1 % chez ceux ayant eu leurs premiers rapports plus tard, de même seuls 78,6 % des garçons très précoces ont déclaré avoir utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport contre 93,1 % de leurs homologues ayant eu leur premier rapport après 13 ans. En revanche, ces différences sont très minimes chez les filles : respectivement 9,4 % vs 8,5 % pour les non protégées et 81,3 % vs 79,4 % pour les utilisatrices de préservatifs. La précocité de l’âge au premier rapport n’a en revanche aucune influence sur l’utilisation de la pilule. ÂGE AU PREMIER RAPPORT FIGURE 3 On rappellera que la prudence est de mise concernant l’interprétation des réponses à la question sur l’âge auquel les élèves ont eu leur premier rapport sexuel (comme pour les âges d’initiation aux consommations de substances addictogènes également présentées dans ce rapport), puisque tous les sujets n’ont pas encore expérimenté le comportement étudié. Quoiqu’il soit, près d’un répondant de 15 ans sur cinq (21,1 %) déclare avoir eu son premier rapport à 13 ans ou avant, les garçons étant plus nombreux que les filles dans ce cas (25,5 % vs 14,5 %) [figure 3]. Âge au premier rapport sexuel, en fonction du sexe (en %) 100 % 14,5 25,5 80 % 60 % 40,7 37,3 40 % 20 % 0% 44,8 37,3 Garçons 15 ans Filles 14 ans 13 ans ou moins DISCUSSION Du fait de l’âge de la population concernée par l’enquête HBSC, même dans la tranche d’âge supérieure (groupe des 15 ans), les constats opérés autour de l’activité sexuelle sont forcément partiels, puisque d’après le Baromètre santé jeunes de 1998 [14], l’âge médian au premier rapport était dans notre pays de 17,6 ans pour les filles et de 17,4 MEP_SanteEleve.indd 168 pour les garçons. Nos conclusions doivent dès lors être interprétées avec précautions, puisque ne portant que sur une frange plutôt précoce de la population (ceux qui déclarent avoir eu des rapports sexuels à 15 ans ou moins). Notre enquête permet toutefois d’affirmer que plus du quart des élèves de quinze ans interrogés déclarent avoir déjà eu 05/08/2008 09:04:08 169 Vie sexuelle des rapports sexuels, ce qui est légèrement plus élevé que le taux de la précédente vague de l’enquête HBSC en 2002 (21,3 %). Ceci place les jeunes Français au-dessus de la moyenne des pays ayant participé à l’enquête HBSC en 2006 (26,9 % en France vs 22,6 % en moyenne dans les pays répondants). Ce taux, calculé chez des élèves de 15 ans et demi en moyenne, semble en cohérence avec ceux du Baromètre santé 2000 [15] qui rapporte respectivement 16,0 % et 14,7 % de rapports chez les garçons et les filles de 15 ans, mais 41,9 % et 36,1 % chez ceux et celles de 16 ans. Environ un élève de 15 ans sur cinq déclare avoir eu son premier rapport à 13 ans ou avant, ce qui est un peu moins qu’observé lors de la précédente vague (30,8 %) et situe la France au niveau de la moyenne des autres pays (21,1 % vs 20,6 %). Les différences constatées entre filles et garçons restent dans le même ordre de grandeur en 2006 que lors de la vague de 2002 : les garçons sont toujours plus nombreux que les filles tant pour les taux de déclaration de rapports sexuels que pour les rapports très précoces, phénomène observé dans d’autres enquêtes en France [14, 16], dans le monde occidental [1, 4, 5, 17] et même plus largement [18, 19]. De même nous retrouvons comme dans toutes les enquêtes de ce type, des déclarations d’usage de préservatifs supérieurs chez les garçons, alors que les déclarations d’usage de contraceptifs oraux sont plus élevés chez les filles. Les taux élevés de déclarations d’usage du préservatif lors du dernier rapport (85,6 % en 2006 et 81,6 % en 2002) situent la France Bibliographie [1] Dickson N., Paul C., Herbison P., Silva P. First sexual intercourse : age, coercion and later regrets reported by a birth cohort. BMJ 1998 ; 316 : 29-33. MEP_SanteEleve.indd 169 parmi les pays d’HBSC les plus utilisateurs en 2006, comme en 2002 [20, 21] . Ces taux sont plus élevés que les taux d’utilisation moyens au dernier rapport déclarés par les 15-25 ans par exemple dans le cadre du Baromètre santé 2000 [15] (47,5 %), mais proches de ceux déclarés dans cette même enquête pour les premiers rapports (81,6 %), ce qui est logique vu l’âge de la population interrogée dans l’enquête HBSC et la diminution d’usage du préservatif documentée entre premiers rapports et derniers rapports. En tout état de cause, de tels taux témoignent du fait que les campagnes de promotion des préservatifs envers les jeunes sont entendues et, si l’on croit leurs déclarations, efficaces, à la restriction des garçons précocement initiés, qui semblent moindres utilisateurs. Le recours à la pilule du lendemain reste stable (14,2 % en 2006 vs 14,3 % en 2002), proche de celui observé chez les moins de 25 ans interrogés dans le cadre du Baromètre santé 2000 [15] (13,9 %), et ce malgré la distribution de cette pilule par les infirmières scolaires (décret du 27 mars 2001) et l’autorisation de sa vente sans ordonnance dans les pharmacies depuis 2002, qui aurait pu laisser penser à une forte augmentation de cette modalité de contraception. En revanche, et sûrement en lien avec ces particularités, la France demeure le pays dans lequel l’usage de pilule du lendemain lors du dernier rapport est le plus élevé parmi ceux ayant posé la question de cet usage dans l’enquête HBSC 2006, comme c’était d’ailleurs déjà le cas en 2002 [21]. [2] Le Gall D., Le Van C. La première fois. Le passage à la sexualité adulte. Paris : Payot & Rivages ; 2007. [3] Vilain A. Les interruptions volontaires de grossesse en 2003. 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Toutes choses égales par ailleurs, l’avancée en âge ainsi qu’une bonne qualité de vie diminuent la probabilité d’être brimé, alors que faible soutien des autres élèves, pression scolaire, syndrome de plainte, situation de handicap l’augmentent et, plus encore, avoir été victime de violences à l’école ou avoir soi-même brimé. Toutes choses égales par ailleurs, genre féminin, redoublement, faible soutien des autres élèves, goût pour l’école et bonne santé diminuent la probabilité de participer à des brimades alors qu’avancée en âge, syndrome de plainte et surtout brimades subies et bagarres augmentent cette probabilité. MEP_SanteEleve.indd 172 Un peu moins de la moitié des élèves ne sont pas concernés par les brimades (46,4 %), les autres se répartissant entre ceux qui en subissent sans y participer (16,3 %), qui y participent sans en subir (19,4 %) et enfin, ceux qui sont à la fois auteurs et victimes (17,9 %). Par rapport aux autres pays participants en 2006, la France se situe dans la moitié supérieure des pays où les élèves sont les plus concernés par les brimades, agies, subies ou les deux à la fois. La majorité des élèves (80,1 %) déclare n’avoir jamais subi de violence à l’école, quelle qu’elle soit. Les victimes ne déclarent en général qu’un seul type de violence parmi les quatre proposés. Les coups sont le type le plus fréquent (11,4 %), puis viennent les vols (6 %) et les autres violences (5 %). Le racket est un phénomène numériquement marginal (0,9 %). Toutes choses égales par ailleurs, sexe féminin, avancée en âge et bonne santé sont protecteurs des violences subies à l’école ; contrairement au goût pour l’école, à la pression scolaire, au syndrome de plainte, au handicap et surtout aux brimades subies et aux bagarres. Sept élèves sur dix déclarent ne jamais avoir peur de la violence à l’école. Toutes choses égales par ailleurs, avancée en âge et redoublement diminuent la probabilité d’avoir peur de la violence à l’école alors que sexe féminin, pression scolaire, syndrome de plainte et situation de handicap l’augmentent. Avoir été victime de violences ou de brimades double la probabilité d’avoir peur de la violence à l’école alors que la participation aux bagarres la diminue de 40 %. Près des deux tiers des élèves ne déclarent aucune bagarre au cours de l’année écoulée (61,8 %). Toutes choses égales par ailleurs, genre féminin, avancée en âge, goût pour l’école, pression scolaire, bonne qualité de vie et bonne santé diminuent la probabilité d’avoir participé à des bagarres alors qu’être scolarisé en Zep, avoir redoublé et obtenir des résultats inférieurs à la moyenne et surtout avoir été victime de violences ou participer à brimer d’autres élèves l’augmentent. La France se situe dans la moyenne et présente des schémas comportementaux par âge et par sexe tout à fait superposables à ce que l’on peut observer ailleurs. 05/08/2008 09:04:08 173 Violences Félix Navarro Emmanuelle Godeau Céline Vignes INTRODUCTION La perception de la violence s’avère fort variable dans le temps et dans l’espace et ses modalités elles-mêmes sont tout aussi contingentes, certaines de ses expressions disparaissant1 alors que d’autres s’imposent, comme les incendies de véhicules qui ont connu une extension rapide en quelques années dans tous les milieux urbains. Sur le plan de la santé publique, la violence est maintenant reconnue comme pouvant avoir un impact considérable sur la santé – impact que les autorités jugent d’ailleurs « souvent sous-estimé alors qu’il concerne une large partie de la population » (Loi n° 2004-806) – tout autant qu’elle peut résulter d’un état pathologique tel qu’un trouble du comportement [1]. Les brimades en milieu scolaire – l’une des dimensions spécifiquement explorées dans l’enquête HBSC – constituent une facette de ce phénomène souvent négligée en France. Pourtant, un lien a été établi entre les brimades subies et la dépression, MEP_SanteEleve.indd 173 l’anxiété voire le suicide [2]. De plus, les enfants brimés tendent à être plus solitaires et délaissés [3] ainsi qu’à déclarer plus de « symptômes flous » [4] et d’usages de substances psychoactives que les autres. Les agresseurs, de leur côté, tout en partageant un certain nombre de caractéristiques psychiques et de comportements avec leurs victimes, sont plus enclins, lorsqu’ils parviennent à l’âge adulte, à manifester des attitudes de violence, spécialement dans le registre de l’abus et du harcèlement. Dans ce chapitre, les violences et les brimades (cf. infra) sont uniquement envisagées dans le milieu scolaire, cette approche étant élargie « aux alentours de l’école » en ce qui concerne le sentiment d’insécurité. Concernant les bagarres, aucune référence à l’école n’est mentionnée. 1. Ainsi en fut-il de la disparition « des bagarres à coups de lanternes, de bannières et de crucifix… » qui pouvaient résulter de la compétition des processions entre paroisses à Paris, sous l’ancien régime [5]. 05/08/2008 09:04:08 174 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 MÉTHODES Les brimades en milieu scolaire ont été appréhendées par deux questions ; l’une concernant celles subies par l’élève, l’autre celles auxquelles il aurait participé. Le terme de « brimade » étant peu usité des élèves et risquant dès lors de ne pas être compris, une courte explication était donnée en introduction : (« On dit qu’un(e) élève EST BRIMÉ(E) lorsqu’un(e) autre élève ou un groupe d’élèves lui disent ou lui font des choses méchantes ou qui ne lui plaisent pas. On parle aussi de brimade quand on se moque de manière répétée d’un(e) élève d’une façon qui ne lui plaît pas, ou quand on le (la) met délibérément de côté. Par contre, si deux élèves de la même force se disputent ou se battent, on ne peut pas dire que l’un d’eux (l’une d’elle) est brimé(e). De même, on ne parle pas de brimade quand on plaisante pour s’amuser et de manière amicale ». On notera que cette explication est la même dans tous les pays participant à l’enquête HBSC afin de limiter les effets d’une mauvaise compréhension du terme liés notamment aux variations culturelles. Les deux questions sur les brimades font partie de la version française d’HBSC depuis la première réalisation de l’enquête dans notre pays (1994), mais la définition proposée aux élèves a été formulée de façon plus restrictive à partir de la version 1998. Les deux questions portaient sur une période de deux mois : « Tous les combien as-tu été brimé(e) à l’école ces deux derniers mois ? », « Tous les combien as-tu participé à brimer un(e) ou des élèves ces deux derniers mois ? » et offraient quatre possibilités de réponse : « Je n’ai pas été brimé(e) à l’école ces deux derniers mois » ou « Je n’ai pas participé à brimer un(e) ou des élèves à l’école ces deux derniers mois », puis, pour chacune des deux questions, « Ce n’est arrivé qu’une ou deux fois », « Deux ou trois fois par mois », « Environ une fois par semaine », « Plusieurs fois par semaine ». Deux autres questions, présentes à l’identique depuis la première version française MEP_SanteEleve.indd 174 d’HBSC, portaient directement sur les violences2. L’une sur les violences subies dans l’institution scolaire : « As-tu déjà été victime de violence à l’intérieur de l’école », l’autre sur la peur de ces violences dans l’institution et à ses abords : « As-tu peur de la violence à l’école ou aux alentours ? ». La première possibilité de réponse concernait celles qui étaient négatives, « Non, jamais » pour la première, « Non, pas vraiment » pour la seconde, puis quatre situations identiques étaient proposées tant en ce qui concerne les violences subies : « Oui, j’ai été frappé », « Oui, on m’a volé mes affaires », « Oui, j’ai été victime de racket », « Oui, d’une autre manière » que celles craintes « Oui, j’ai peur d’être frappé », « Oui, j’ai peur qu’on me vole mes affaires », « Oui, j’ai peur du racket », « Oui, d’une autre forme de violence ». Dans les deux cas, il était possible de cocher plusieurs réponses. Enfin, une question, introduite en 2002, concernait les bagarres sans faire référence au champ scolaire. Elle portait sur l’année « Dans les douze derniers mois, combien de fois as-tu participé à une bagarre ? » et pouvait recevoir quatre réponses : « Je n’ai pas participé à une bagarre dans les douze derniers mois », « Une fois », « Deux fois », « Trois fois », « Quatre fois ou plus ». 2. Ces questions ne sont plus posées dans la version internationale de l’enquête HBSC. 05/08/2008 09:04:08 175 Violences RÉSULTATS BRIMADES Dans une forte proportion, les élèves ne se plaignent pas d’avoir subi des brimades (65,8 %), tout comme ils déclarent ne pas avoir participé à brimer d’autres élèves (62,6 %). Élèves brimés Parmi le tiers d’élèves qui se déclare victime de brimades, le sexe est sans effet statistiquement significatif (35,1 % des filles vs 33,3 % des garçons). L’âge, au contraire, joue un grand rôle, en particulier chez les garçons parmi lesquels la proportion de brimés chute de 39,1 % à 26,2 % entre 11 et 15 ans. Chez les filles, cette amélioration est moins marquée (37,1 % vs 30,3 %). Parmi les élèves brimés, 60,4 % ne l’ont été qu’une ou deux fois au cours du bimestre et 17,5 % de deux à trois fois par mois. Un peu moins d’un quart des élèves brimés rapportent une fréquence au moins hebdomadaire (22,1 % qui se répartissent en 10,0 % une fois par semaine et 12,1 % plusieurs fois), ce qui est singulièrement le cas des plus jeunes, en particulier des filles (brimades au moins hebdomadaires : 26,4 % des filles brimées de 11 ans vs 14,3 % de celles de 15). Chez les garçons, l’évolution est parallèle quoique moins marquée (26,7 % à 11 ans vs 17,2 % à 15 ans). Au total, l’effet de l’âge - qui combine une diminution de la proportion d’élèves brimés et de la fréquence des brimades ramène, pour l’ensemble des élèves de 15 ans la proportion d’élèves très fréquemment brimés (plus d’une fois par semaine) à 2,4 % des garçons et 1,5 % des filles. Facteurs associés aux brimades subies Afin d’étudier les facteurs associés au fait d’avoir été victime de brimades, une régres- MEP_SanteEleve.indd 175 sion logistique multivariée a été effectuée. Les variables introduites dans le modèle initial (variables associées en univarié au seuil de 20 %) ont été : le sexe, le groupe d’âge, la scolarisation en Zep, le redoublement, le soutien des autres élèves, les résultats scolaires, le goût pour l’école, le stress lié au travail scolaire, la perception de sa qualité de vie (échelle de Cantril), la santé perçue, présenter un syndrome de plaintes, se déclarer porteur d’un handicap ou d’une maladie chronique, la violence subie à l’école, les brimades agies et les bagarres. Le modèle est ajusté sur le niveau socio-économique des familles (échelle Fas). Le modèle final fait ressortir que l’avancée en âge ainsi qu’une bonne perception de sa propre qualité de vie diminuent la probabilité d’être victime de brimades, alors que recevoir peu de soutien des autres élèves, être stressé par le travail scolaire, présenter un syndrome de plainte, souffrir d’un handicap ou d’une maladie chronique l’augmentent [tableau I] et, plus encore, avoir été victime de violences à l’école ou participer à des brimades, ces deux derniers facteurs faisant plus qu’en doubler la probabilité. Toutes choses égales par ailleurs, le genre est sans effet pour les brimades subies. Élèves brimeurs Les élèves brimeurs (37,4 % des élèves) se recrutent préférentiellement parmi les plus âgés (15 ans : 40,4 % vs 11 ans : 32,8 %) et les garçons (41,2 % vs 33,6 %). Le croisement des deux variables fait apparaître une nette différence de comportement entre le groupe où la proportion de brimeurs est la plus faible, les filles de 11 ans (29,3 %) et celui où elle est la plus élevée, les garçons de 15 ans (45,8 %). Dans leur majorité, les brimeurs n’ont participé à des brimades qu’une fois ou deux dans le bimestre précédent (68,5 %), le tiers restant 05/08/2008 09:04:09 176 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 TABLEAU I Modèle final d’une régression logistique où la variable dépendante est le fait d’avoir été victime de brimades (n = 6 510) (modèle ajusté sur le niveau socio-économique – échelle Fas) OR Sexe garçons filles Âge 11 ans 13 ans 15 ans Faible soutien des autres élèves non oui Stress lié au travail scolaire non oui Bonne perception de sa vie (Cantril 6) non oui Syndrome de plaintes non oui Handicap ou maladie chronique non oui Victime de violences non oui Brimades agies non oui IC à 95 % 1,0 1,0 ns 0,9 1,2 1,0 0,8 0,6 * *** 0,7 0,5 1,0 0,7 1,0 2,9 *** 2,4 3,4 1,0 1,7 *** 1,5 1,9 1,0 0,7 *** 0,6 0,8 1,0 1,4 *** 1,2 1,5 1,0 1,3 ** 1,1 1,5 1,0 2,3 *** 2,0 2,6 1,0 2,5 *** 2,3 2,9 * p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001 se partageant à égalité entre ceux qui déclarent deux à trois participations par mois (16,3 %) et ceux qui avouent une fréquence au moins hebdomadaire (15,2 %). Ces derniers sont plutôt des garçons (18,4 % des brimeurs, soit 7,6 % de l’ensemble des garçons vs 11,3 % des brimeuses, soit 3,8 % de l’ensemble des filles). Facteurs associés aux brimades agies Une régression logistique multivariée a été effectuée. Les variables introduites dans le modèle initial (variables associées en univarié MEP_SanteEleve.indd 176 au seuil de 20 %) ont été pour l’essentiel les mêmes que celles du modèle des brimades subies3. Le modèle est là aussi ajusté sur le niveau socio-économique des familles (échelle Fas). Il ressort du modèle final que de nombreux facteurs diminuent la probabilité de participer à des brimades (genre féminin, redou- 3. Le sexe, le groupe d’âge, la scolarisation en Zep, le redoublement, le soutien des autres élèves, les résultats scolaires, le goût pour l’école, le stress lié au travail scolaire, la perception de sa vie (échelle de Cantril), la santé perçue, se déclarer porteur d’un handicap ou d’une maladie chronique, la violence à l’école, les brimades subies et les bagarres. 05/08/2008 09:04:09 177 Violences blement, faible soutien perçu de la part des autres élèves, déclarer aimer beaucoup l’école, s’estimer en bonne santé). Deux facteurs font plus que doubler cette probabilité (avoir été victime de brimades et participer à des bagarres) et deux autres l’augmentent dans une moindre mesure (avancée en âge, syndrome de plaintes) [tableau II]. Brimeurs et brimés Au-delà de l’étude des populations de victimes et d’agresseurs de manière indépendante, les liens entre les deux situations (être auteur et victime de brimades) méritent qu’on leur accorde une attention particulière. Un peu moins de la moitié des élèves n’est jamais directement concernée par les brimades (46,4 %) : ces élèves n’en subissent pas et n’y participent pas non plus. Ce groupe, stable avec l’âge, tend à être composé d’un peu plus de filles que de garçons (48,1 % vs 44,7 %) [figure 1]. L’autre moitié des élèves se répartit de façon à peu près équivalente entre ceux qui TABLEAU II Modèle final d’une régression logistique où la variable dépendante est le fait d’avoir participé à brimer d’autres élèves (n = 6 501) (modèle ajusté sur le niveau socio-économique – échelle Fas) OR Sexe garçons filles Âge 11 ans 13 ans 15 ans Redoublement non oui Faible soutien des autres élèves non oui Aimer beaucoup l’école non oui Santé perçue bonne ou excellente non oui Syndrome de plaintes non oui Victime de brimades non oui Bagarres non oui IC à 95 % 1,0 0,8 ** 0,8 0,9 1,0 1,4 1,6 *** *** 1,2 1,4 1,6 1,9 1,0 0,8 * 0,7 1,0 1,0 0,8 *** 0,6 0,9 1,0 0,7 *** 0,6 0,8 1,0 0,8 * 0,7 1,0 1,0 1,3 *** 1,2 1,5 1,0 2,6 *** 2,3 2,9 1,0 2,2 *** 1,9 2,5 * p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001 MEP_SanteEleve.indd 177 05/08/2008 09:04:09 178 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 FIGURE 1 Brimades subies et agies, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 100 % 20,1 20,6 16,0 21,4 16,6 80 % 16,7 17,9 12,5 18,7 29,3 60 % 20,3 18,9 15,5 19,3 14,9 19,4 13,7 9,6 44,3 44,5 13 ans 15 ans 40 % 50,3 50,5 20 % 0% 45,1 11 ans 43,9 11 ans Garçons Ni brimeurs ni brimés 15 ans Filles Brimés non brimeurs subissent des brimades mais n’y participent pas (16,3 %), ceux qui participent à des brimades sans en subir (19,4 %) et enfin, ceux qui sont à la fois auteurs et victimes de brimades (17,9 %). Le premier groupe (élèves brimés non brimeurs) se recrute parmi les plus jeunes (19,6 % des élèves de 11 ans vs 12,2 % de ceux de 15 ans), avec une majorité féminine (18,3 % vs 14,2 %). Le groupe des élèves brimeurs non brimés est constitué en quelque sorte en miroir : majoritairement composé des plus grands (24,4 % des élèves de 15 ans vs 14,2 % de ceux de 11 ans) et plutôt de garçons (22,1 % vs 16,8 % de filles). Enfin, le groupe des élèves qui sont à la fois brimeurs et brimés se trouve dans une situation intermédiaire : aucun lien avec le sexe ou l’âge n’est significatif (19,1 % des garçons vs 16,8 % des filles ; 18,4 % des 11 ans, 19,2 % des 13 ans et 16,1 % des 15 ans). MEP_SanteEleve.indd 178 13 ans Brimeurs non brimés Brimeurs et brimés VIOLENCES SUBIES À L’ÉCOLE Quatre cinquièmes des élèves (80,1 %) déclarent n’avoir jamais subi de violence à l’école, quelles qu’en soient les modalités. Ne pas avoir subi de violence à l’école concerne un peu plus les filles que les garçons (82,7 % vs 77,4 %) et l’âge joue un rôle protecteur tout en écrasant les différences liées au genre. Si à 11 ans l’écart entre les plaintes des filles et des garçons est franc (20,1 % vs 29,9 %), il ne l’est plus à 15 ans (14,8 % vs 15,7 %). Les élèves qui se plaignent de violence ne déclarent en général avoir subi qu’un seul type de violence (17,0 % de l’ensemble des élèves), bien plus rarement deux (2,6 %) parmi les quatre propositions (coups, vol, racket, autres). Ceux qui en rapportent trois ou quatre sont l’exception (respectivement 0,3 %, et 0,1 %). Les plus jeunes semblent un peu plus exposés aux violences multiples, puisque 4,0 % des enfants de 11 ans 05/08/2008 09:04:09 179 Violences TABLEAU III Violences subies à l’école, en fonction de l’âge et du sexe (en %) Coups Vols Racket Autres 11 ans Garçons 13 ans 15 ans 11 ans Filles 13 ans 15 ans 21,7 6,1 1,2 6,2 14,6 5,4 1,1 3,9 9,2 3,9 1,3 3,7 10,0 7,7 0,7 5,4 6,3 7,0 0,5 5,7 6,0 5,6 0,4 4,9 déclarent avoir subi deux formes de violence ou plus, alors que cette proportion est deux fois moindre chez les adolescents de 15 ans (1,9 %). Avoir été frappé À tous les âges et dans les deux sexes, avoir été frappé est la violence la plus fréquemment subie : 11,4 % des élèves la rapportent. Cependant elle concerne deux fois plus les garçons que les filles (15,4 % vs 7,5 %). L’évolution avec l’âge est nette, sa fréquence chutant de moitié entre 11 et 15 ans (15,9 % vs 7,6 %). Aux deux extrêmes, nous trouvons donc les garçons de 11 ans, dont plus du cinquième se plaint d’avoir été frappé et les jeunes filles de 15 ans, presque quatre fois moins nombreuses dans ce cas [tableau III]. Vol Le vol constitue le deuxième sujet de plainte, 6 % des élèves déclarant avoir été volés. Les différences sont peu marquées entre les genres et les âges. Aux deux extrêmes, nous trouvons toutefois les filles de 11 ans et les garçons de 15 ans [tableau III]. Autres formes de violence Les autres formes de violences sont presque aussi fréquentes que le vol, 5 % des élèves en font état, sans différences selon le sexe (5,3 % des filles vs 4,7 % des garçons). MEP_SanteEleve.indd 179 Racket Enfin, le racket est un phénomène numériquement marginal. Soixante et un élèves de notre enquête déclarent en avoir été victimes (soit 0,9 %). Il n’y a pas de différence en fonction de l’âge, mais les garçons tendraient à être plus concernés que les filles (1,2 % vs 0,5 %). Facteurs associés à la violence à l’école Une régression logistique multivariée 4 met en lumière trois variables protectrices des violences subies à l’école (sexe féminin, avancée en âge, bonne santé). À l’inverse deux variables augmentent ce risque de façon marquée (avoir été victime de brimades et participer à des bagarres) et quatre autres dans une moindre mesure (aimer beaucoup l’école, être stressé par le travail scolaire, présenter un syndrome de plainte, être en situation de handicap ou de maladie chronique) [tableau IV]. 4. Les variables introduites dans le modèle initial (variables associées en univarié au seuil de 20 %) ont été : le sexe, le groupe d’âge, la scolarisation en Zep, le redoublement, le soutien des autres élèves, le goût pour l’école, le stress lié au travail scolaire, la perception de sa vie (échelle de Cantril), la santé perçue, se déclarer porteur d’un handicap ou d’une maladie chronique, la peur de la violence à l’école, les brimades subies, les brimades agies et les bagarres. Le modèle est ajusté sur le niveau socio-économique des familles (échelle Fas). 05/08/2008 09:04:09 180 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 TABLEAU IV Modèle final d’une régression logistique où la variable dépendante est le fait d’avoir été victime de violence à l’école (n = 6 506) (modèle ajusté sur le niveau socio-économique – échelle Fas) OR ajusté Sexe garçons filles Âge 11 ans 13 ans 15 ans Faible soutien des autres élèves non oui Aimer beaucoup l’école non oui Stress lié au travail scolaire non oui Santé perçue bonne ou excellente non oui Syndrome de plainte non oui Handicap ou maladie chronique non oui Victime de brimades non oui Bagarres non oui IC à 95 % 1,0 0,7 *** 0,6 0,8 1,0 0,7 0,6 *** *** 0,6 0,5 0,9 0,7 1,8 *** 1,5 2,1 1,0 1,4 *** 1,2 1,7 1,0 1,3 *** 1,1 1,5 1,0 0,7 *** 0,6 0,9 1,0 1,5 *** 1,3 1,8 1,0 1,3 ** 1,1 1,5 1,0 2,3 *** 2,0 2,6 1,0 2,0 *** 1,8 2,3 1,0 * p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001 SENTIMENT D’INSÉCURITÉ À L’ÉCOLE ET AUX ALENTOURS Dans une forte proportion (70,0 %), les élèves déclarent ne jamais éprouver quelque peur de la violence, que ce soit à l’école ou aux alentours. Bien qu’il soit massif, ce sentiment de tranquillité est loin de connaître une répartition homogène dans notre population, tant il est fortement lié au genre (79,2 % des garçons vs 61,0 % des filles) et à l’âge MEP_SanteEleve.indd 180 (61,9 % des 11 ans, 78,4 % des 15 ans). De ce fait il existe un fort contraste entre les deux groupes extrêmes : alors que les filles de 11 ans sont à peine la moitié à n’avoir jamais peur de la violence (50,5 %), les garçons de 15 ans sont, pour une majorité écrasante dans ce cas (85,5 %) et ce n’est qu’à 15 ans que les filles atteignent le niveau de confiance des garçons de 11 ans [figure 2]. Ce schéma – prépondérance de la peur chez les filles, diminution avec l’âge pour 05/08/2008 09:04:09 181 Violences FIGURE 2 Ne pas avoir peur de la violence à l’école, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 100 % 80 % 85,5 80,0 72,8 71,1 60 % 62,4 50,5 40 % 20 % 0% 11 ans 13 ans Garçons 15 ans Filles TABLEAU V Violences craintes à l’école, en fonction de l’âge et du sexe (en %) Coups Vols Racket Autres 11 ans Garçons 13 ans 15 ans 11 ans Filles 13 ans 15 ans 18,4 7,7 9,3 8,7 12,4 6,3 6,5 4,6 7,5 4,9 5,6 4,0 26,8 13,3 16,4 24,5 20,2 10,4 10,6 21,0 13,5 7,5 7,4 18,3 les deux sexes – se retrouve à l’identique, quoique avec des nuances, dans les quatre types de violence étudiés ici. Aux deux extrêmes, on retrouve toujours le groupe des fillettes de 11 ans et les garçons de 15, parfois avec un écart assez considérable [tableau V]. La peur des coups est la plus répandue, quel que soit l’âge, et dans les deux sexes. Les filles sont presque le double des garçons dans ce cas (20,4 % vs 12,9 %). Avec l’âge, cette peur chute notablement, de près de deux tiers chez les garçons et de moitié chez les filles. La peur des « autres formes de violence », partagée par 13,7 % des élèves vient en deuxième position après la peur d’être frappé. Elle concerne quatre fois plus souvent les filles que les garçons (21,4 % vs 5,9 %). Subir le racket constitue la troisième grande peur. Elle est éprouvée par 9,4 % MEP_SanteEleve.indd 181 des élèves, avec là encore une suprématie féminine (11,6 % vs 7,2 %) et une diminution avec l’âge. Enfin, la peur d’être volé concerne 8,4 % des élèves (10,5 % des filles vs 6,4 % des garçons) et diminue dans le temps de manière significative seulement chez les filles. Violences subies et craintes à l’école Chez les garçons, à tous les âges, il y a davantage de jeunes qui déclarent avoir reçu des coups que de jeunes qui craignent d’en recevoir. Chez les filles, le rapport est strictement inverse. En revanche, pour les autres types de violences analysés dans notre enquête, on observe que les déclarations de violences craintes sont supérieures à celles de violences subies, la différence la plus élevée s’observant pour le racket, suivi des autres 05/08/2008 09:04:10 182 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 FIGURE 3 Violences subies et craintes, en fonction du sexe (en %) 40 % 39,0 30 % 22,6 20,8 21,4 20,4 20 % 17,3 15,4 12,9 5,2 7,5 7,2 6,4 4,7 5,9 6,8 5,3 1,2 0% violence en général coups vol racket 0,5 autre violence en général Garçons coups vol racket autre Filles Subies formes de violence. Dans tous les cas, les différences entre les peurs et le fait d’être victime sont plus marquées chez les filles [figure 3]. Facteurs associés à la peur de la violence à l’école Une régression logistique multivariée5 fait ressortir que l’avancée en âge et le redoublement diminuent la probabilité d’avoir peur de la violence à l’école alors que le sexe féminin, le stress lié au travail scolaire, présenter un syndrome de plainte, un handicap ou une maladie chronique, l’augmentent [tableau VI]. Avoir été victime de violences ou de brimades double la probabilité d’avoir peur de la violence à l’école alors que la participation aux bagarres la diminue de 40 %. BAGARRES Dans l’ensemble, près des deux tiers des élèves ne déclarent aucune bagarre au cours MEP_SanteEleve.indd 182 11,6 10,5 10 % Craintes de l’année écoulée (61,8 %). Ce bilan global masque cependant un très fort contraste en fonction du genre ainsi que, dans une bien moindre mesure et chez les garçons seulement, de l’âge. Alors que les trois quarts des filles affichent un comportement pacifique (76,9 %), les garçons sont moins de la moitié dans ce cas (46,4 %). Chez ces derniers, 41,1 % seulement des 11 ans ne se sont pas bagarrés dans l’année et il faut attendre 15 ans pour que ce comportement devienne, de peu, majoritaire (52,2 %). Plus d’un garçon sur deux (53,6 %) et près d’une fille sur quatre (23,1 %) ont donc pris part à une ou des bagarres au cours 5. Les variables introduites dans le modèle initial (variables associées en univarié au seuil de 20 %) étaient : le sexe, le groupe d’âge, la scolarisation en Zep, le redoublement, le soutien des autres élèves, les résultats scolaires, le goût pour l’école, le stress lié au travail scolaire, la perception de sa vie (échelle de Cantril), la santé perçue, présenter un syndrome de plainte, se déclarer porteur d’un handicap ou d’une maladie chronique, la violence à l’école, les brimades subies, les brimades agies et les bagarres. Le modèle est ajusté sur le niveau socioéconomique des familles (échelle Fas). 05/08/2008 09:04:10 183 Violences TABLEAU VI Modèle final d’une régression logistique où la variable dépendante est le fait d’avoir peur de la violence à l’école (n = 6 666) (modèle ajusté sur le niveau socio-économique – échelle Fas) OR Sexe garçons filles Âge 11 ans 13 ans 15 ans Redoublement non oui Stress lié au travail scolaire non oui Syndrome de plainte non oui Handicap ou maladie chronique non oui Victime de violences non oui Victime de brimades non oui Bagarres non oui IC à 95 % 1,0 2,0 *** 1,8 2,3 1,0 0,6 0,4 *** *** 0,5 0,4 0,7 0,5 0,8 ** 0,7 1,0 1,0 1,8 *** 1,5 2,0 1,0 1,4 *** 1,2 1,6 1,0 1,3 *** 1,1 1,5 1,0 2,0 *** 1,7 2,3 1,0 1,7 *** 1,5 1,9 *** 0,5 0,7 1,0 1,0 0,6 * p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001 de l’année. Chez les filles, on note le plus souvent une seule participation (51,7 % des « bagarreuses ») ; alors que chez les garçons la récidive est de règle. En effet, si un gros tiers des « bagarreurs » (37,5 %) n’a participé qu’à une unique bagarre dans l’année passée, ils sont près d’un quart à en avoir connu deux (23,8 %) et 12,0 % à en avoir connu trois. Un quart compte à son actif quatre bagarres ou plus (26,6 % des bagarreurs vs 15,0 % des bagarreuses). Ces « gros bagarreurs » ont tendance à le rester : l’érosion, bien lente avec l’âge, MEP_SanteEleve.indd 183 n’est pas significative (quatre bagarres ou plus : 28,6 % à 11 ans vs 25,8 % à 15 ans chez les garçons ; et chez les filles, 17,3 % à 12,8 %). Rapportés à l’effectif global, ces « gros bagarreurs » représentent tout de même 14,3 % des garçons et 3,5 % des filles. Facteurs associés aux bagarres Afin d’étudier les facteurs associés au fait d’avoir participé à des bagarres, une 05/08/2008 09:04:10 184 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 régression logistique multivariée a été effectuée6. Le modèle final met en évidence que le genre féminin, l’avancée en âge, aimer beaucoup l’école, être stressé par le travail scolaire, avoir une bonne perception de sa vie et s’estimer en bonne santé diminuent la probabilité d’avoir participé à des bagarres alors qu’être scolarisé en Zep, avoir redoublé et obtenir des résultats inférieurs à la moyenne l’augmentent [tableau VII]. Enfin, avoir été victime de violences ou participer à brimer d’autres élèves double la probabilité d’avoir participé à des bagarres. DISCUSSION BAGARRES Les bagarres apparaissent comme une activité essentiellement masculine. Plus de la moitié des garçons y ont été impliqués au moins une fois dans l’année (53,6 %) et c’est à 11 ans qu’elles sont le plus souvent déclarées (58,9 %). Sur ce point, les enfants d’aujourd’hui retrouvent ceux d’hier : « On ne se bat bien et facilement qu’entre dix et douze ans. Avant, on n’est pas de force. Après, il faut des motifs pour s’écharper » disait déjà Bertrand du Guesclin [in 6]. Ceci dit, et même si nous enregistrons à la fois une variation à la baisse, presque insensible pour l’ensemble des garçons (53,6 % de bagarreurs en 2006 contre 54 % en 2002) mais marquée pour les plus âgés (47,8 % en 2006 vs 55,1 % en 2002), les « motifs de s’écharper » demeurent suffisamment nombreux pour que, même à 15 ans, près de la moitié d’entre eux continuent à se battre au moins une fois dans l’année. La proportion est moindre chez les filles (23,1 %), mais elle est en légère progression par rapport à notre précédente enquête (2002 : 21,1 %). Il semble donc se dessiner sur ce plan un tassement des différences de comportement observées entre filles et garçons qui pourrait rejoindre celui antérieurement décrit dans d’autres domaines, notamment ceux qui relèvent des comportements à risque. Quoiqu’il en soit, cette augmentation chez les filles explique la progression, certes modeste, du pourcentage MEP_SanteEleve.indd 184 total d’élèves bagarreurs d’une enquête sur l’autre (38,2 % en 2006 vs 37,4 % en 2002). Pour ce qui est des comparaisons internationales, la France se situe dans la moyenne et présente des schémas comportementaux par âge et par sexe tout à fait superposables à ce que l’on peut observer ailleurs. VIOLENCES ET BRIMADES SCOLAIRES Voilà tout juste dix ans que l’expression « violence à l’école » apparaissait pour la première fois dans une circulaire ministérielle de l’éducation nationale [7]. Ce concept récent, porté par un changement de paradigme guère plus ancien7, a connu un succès médiatique fulgurant. Ce n’est pas pour autant qu’il est clairement défini, bien au contraire. C’est d’ailleurs peut-être dans ce flou, dans cette possibilité offerte à tout un chacun de qualifier à son gré de « violent » tel ou tel comportement, que réside la clef son succès ! En tout cas, la recherche d’une définition commune se heurte, encore à ce jour, à l’une des principales conclusions « de la première réunion 6. Les variables introduites dans le modèle initial (variables associées en univarié au seuil de 20 %) étaient : le sexe, le groupe d’âge, la scolarisation en Zep, le redoublement, le soutien des autres élèves, les résultats scolaires, le goût pour l’école, le stress lié au travail scolaire, la perception de sa vie (échelle de Cantril), la santé perçue, présenter un syndrome de plainte, la violence à l’école, les brimades subies et les brimades agies. Le modèle est ajusté sur le niveau socio-économique des familles (échelle Fas). 7. On peut le dater de la publication, dans les Cahiers de la sécurité intérieure en 1994, des travaux, d’ailleurs bien antérieurs, de Wilson et Kelling [8]. 05/08/2008 09:04:10 185 Violences TABLEAU VII Modèle final d’une régression logistique où la variable dépendante est le fait d’avoir participé à des bagarres (n = 6 561) (modèle ajusté sur le niveau socio-économique — échelle Fas) OR Sexe garçons filles Âge 11 ans 13 ans 15 ans Zep non oui Redoublement non oui Résultats scolaires bons ou très bons moyens en dessous de la moyenne Aimer beaucoup l’école non oui Stress lié au travail scolaire non oui Bonne perception de sa vie (Échelle de Cantril 6) non oui Santé perçue bonne ou excellente non oui Syndrome de plaintes non oui Victime de violences non oui Brimades agies non oui IC à 95 % 1,0 0,2 *** 0,2 0,3 1,0 0,7 0,5 *** *** 0,6 0,4 0,8 0,6 1,4 ** 1,1 1,7 1,0 1,9 *** 1,7 2,2 1,0 1,4 2,2 *** *** 1,3 1,8 1,6 2,7 1,0 0,8 *** 0,6 0,9 1,0 0,7 *** 0,6 0,8 1,0 0,8 ** 0,7 1,0 1,0 0,8 * 0,7 1,0 1,0 1,5 *** 1,3 1,7 1,0 2,0 *** 1,7 2,3 1,0 2,2 *** 1,9 2,4 1,0 * p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001 européenne sur le sujet »8 : il n’y a pas de consensus. Ni en Europe, ni en France où « Le mot violence en est arrivé à désigner (…) tout heurt, toute tension, tout rapport de force, MEP_SanteEleve.indd 185 toute inégalité, toute hiérarchie.(…) les significations qui lui sont prêtées sont fluctuantes et 8. Safe(r) at school Utrecht en 1997 [in 9]. 05/08/2008 09:04:10 186 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 extensibles à loisir. (…) il en est venu à désigner les incidents les plus banals » [10]. Dans ce contexte, le choix fait par HBSC, en partie dicté par les différences d’appréciation portées sur ces phénomènes dans différents pays, a été de réserver les termes « violence à l’école » à des violences survenues strictement à l’intérieur d’un établissement et prêtant, pour l’essentiel, peu à interprétation de la part des élèves (par une référence directe aux coups, au vol et au racket), tout en laissant la porte ouverte à la subjectivité de chacun (d’où la catégorie des violences subies « d’une autre manière ») mais en les différenciant du concept de « brimades » pour lesquelles une définition proposée en préalable inclue une série d’avanies relevant plutôt de l’ordre de la vexation mais surtout faisant apparaître la notion d’inégalité entre les contrevenants. Ce choix ne règle, loin s’en faut, ni la question de la définition, ni celles des conceptions qui peuvent la sous-tendre, mais au moins offre-t-il une certaine précision terminologique ainsi que, par la permanence d’une série de questions posées dans des conditions méthodologiques superposables, la possibilité de disposer de points de repère solides. En ce qui concerne les violences à proprement parler, l’institution scolaire s’affirme pour huit élèves sur dix comme un lieu d’une grande sûreté : bien qu’ils y aient passé, en moyenne, pendant une dizaine d’années, l’essentiel de leur journée (hors périodes de vacances), ils se sentent fondés à répondre « Non, jamais » à la question « As-tu déjà été victime de violence à l’intérieur de l’école ? ». Ils sont encore sept sur dix à déclarer ne pas éprouver de sentiment d’insécurité, ni à l’école ni à ses alentours9. Les brimades font davantage partie du quotidien des élèves. Certes, les deux tiers d’entre eux s’en déclarent exempts (65,8 %) mais cette proportion doit être relativisée par la période assez brève sur laquelle portait la question (un bimestre). La proportion d’élèves qui déclare avoir MEP_SanteEleve.indd 186 participé à des brimades, quoiqu’en légère hausse par rapport à la précédente enquête HBSC (2006 : 37,4 % vs 2002 : 35,3 %), est toujours très en recul par rapport à celle de 1998 (49,7 %). Cette diminution concerne tous les âges (élève brimeurs : en 2006, à 15 ans : 40,4 % et à 11 ans : 32,8 %, vs 1998 : 51,0 % et 42,9 %). Or rappelons ici que l’enquête HBSC de 1998 ne concernait que les académies de Toulouse et Nancy, dont il est pourtant difficile de penser, a priori, qu’elles seraient plus particulièrement violentes que le reste de la France… Quoi qu’il en soit, par rapport aux autres pays participants en 2006, la France se situe dans la moitié supérieure des pays où les élèves sont le plus concernés par les brimades, qu’elles soient agies, subies ou les deux à la fois. Les violences subies sont majoritairement rapportées par les plus jeunes. Entre les âges extrêmes – quoique bien resserrés – de l’enquête, elles chutent (de moitié pour les coups : 15,9 % vs 7,6 % entre 11 et 15 ans), ou pour le moins, elles s’érodent. Il en va de même pour les brimades subies, qui diminuent fortement avec les années chez les garçons et s’estompent chez les filles. L’évolution des réponses concernant la violence en fonction de l’âge a quelque chose de paradoxal. En effet, contrairement aux questions portant sur les brimades, elles ne comportaient pas de limite dans le temps. Il eut été logique, comme cela a été signalé dans les précédents rapports, que, par le simple jeu du cumul, la proportion d’élèves déclarant avoir subi des violences augmente avec l’âge. Il n’en est rien. C’est même l’inverse qui est observé : les grands élèves, peut-être parce qu’ils prennent plus de recul ou qu’ils les ont simplement oubliés, ne rapportent pas des faits qu’ils n’auraient certainement pas manqué de déclarer s’ils 9. Cette question ayant été calibrée plus largement pour inclure l’environnement de l’école. 05/08/2008 09:04:10 187 Violences avaient été appelés à renseigner le questionnaire lorsqu’ils avaient 11 ans. Cette observation apporte des indications plutôt rassurantes sur la gravité des faits motivant les plaintes des plus jeunes, même s’il ne s’agit pas de nier l’impact que ce vécu peut avoir sur eux au moment où ils en sont victimes. On notera par ailleurs que le sentiment d’insécurité est majoritairement exprimé par les filles, en particulier les plus jeunes, alors même qu’elles subissent, dans les faits, moins fréquemment de violences que les garçons. Ce constat d’ensemble, largement positif, ne doit pas occulter l’existence d’une minorité d’élèves qui endurent des violences parfois très graves, comme le racket (0,9 %) ou des brimades auxquelles une répétition plus qu’hebdomadaire donne des allures de véritable harcèlement (2,4 % des garçons et 1,5 % des filles). Plus généralement, les situations de violences et de brimades lourdes ou répétées mériteraient certainement un repérage et une prise en charge spécifique. D’autant plus que ces agressions ont tendance à se concentrer préférentiellement sur des élèves en situation de fragilité ; qu’ils présentent un état de santé déficient (maladie chronique ou handicap, symptômes flous de l’adolescence), des difficultés scolaires (pour les brimades) ou des conduites de risque. Il faut cependant rappeler ici que les élèves ne se répartissent pas de façon définitive en « victimes » et « auteurs » et qu’une proportion non négligeable passe, suivant les temps et les circonstances, d’un statut à l’autre ; « victimes » et « auteurs » partageant des caractéristiques communes. Pour conclure sur les violences et les brimades en milieu scolaire, il nous semble nécessaire de rappeler un point et d’en éclaircir un autre. Un rappel tout d’abord : si elles sont devenues récemment objet de recherche, violences et brimades scolaires constituent un phénomène ancien et ubiquitaire, attesté par de nombreux témoignages. MEP_SanteEleve.indd 187 Deux autobiographies, parues alors que ces pages étaient en cours de rédaction, viennent y apporter leur pierre, l’une pour rappeler que, dans un lycée parisien des plus chics en 1940/41, « Les injures et les verres d’eau volaient en tous sens » à la cantine [11], l’autre que dans une école danoise, un enfant pouvait être soumis, durant toute sa scolarité, au feu roulant du harcèlement et de la cruauté scolaire jusque dans les années 60/70 [12]. Le deuxième point qu’il est nécessaire d’éclaircir concerne l’évolution du phénomène. Réalisé quelques mois à peine après la phase de terrain d’HBSC 2006, un sondage TNS Sofres (septembre 2006) rapportait que pour 73 % des parents d’élèves « la violence à l’école a plutôt tendance à augmenter », sentiment partagé par 59 % et 48 % des chefs d’établissement interrogés. Les données d’HBSC s’inscrivent en faux contre ce sentiment. Globalement, avec des variations minimes, la situation est très stable sur la période de douze ans étudiée ici, et, si tendances évolutives il y a, elles sont à la baisse. Ainsi en est-il des violences déclarées par les garçons, que l’on s’intéresse aux coups, vols ou au racket, qui diminuent lentement mais très régulièrement [figure 4]. Chez les filles, le constat FIGURE 4 Évolution des taux de différentes violences subies chez les garçons depuis 1994 (en %) 20 % 18,9 17,1 15 % 16,7 15,4 10 % 7,4 7,1 5% 2,0 0% 1994 Victimes de coups 6,5 5,2 1,4 1998 1,8 2002 Victimes de vols 1,2 2006 Victimes de rackets 05/08/2008 09:04:10 188 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 FIGURE 5 FIGURE 6 Évolution des taux de différentes violences subies chez les filles depuis 1994 (en %) Évolution des taux de victimes de brimades, depuis 1994, en fonction du sexe (en %) 20 % 60 % 53,4 50 % 15 % 40 % 10 % 5% 0% 51,3 7,8 7,4 6,9 5,1 6,2 6,5 0,7 0,5 0,9 1998 2002 1994 Victimes de coups Victimes de vols 36,5 6,8 30 % 0,5 20 % 1994 1998 36,0 34,3 2002 35,1 33,3 2006 2006 Victimes de racket est celui d’une grande stabilité sur la même période [figure 5] . Quant aux brimades [figure 6], à la chute enregistrée entre les deux premières versions françaises d’HBSC (1994 et 1998, probablement explicable par les précisions apportées au libellé de la question entre les deux versions) a succédé une tendance orientée elle aussi à la baisse, quoique modérée. Ce hiatus marqué entre les résultats de la recension de faits, le vécu déclaré par les intéressés et l’impression générale dans la population tout comme celle véhiculée dans les médias interroge. L’absence de définition rigoureuse de la notion de « violence à l’école », déjà soulignée, peut largement l’expliquer. L’extension sémantique de cette notion, qui en est venue à englober des ressentis qui relèvent en fait de la simple « tension quotidienne » [13] ou MEP_SanteEleve.indd 188 37,4 7,5 Garçons Filles du mauvais « climat scolaire » [14], a toutes les chances d’être confondue avec une aggravation du phénomène « violence » lui-même. S’ajoutent à cela l’émotion provoquée dans le public par la médiatisation d’agressions parfois gravissimes quoique fort rares, ainsi que d’autres facteurs, dont certains relèvent des jeux de pouvoir internes au milieu scolaire [15]. Mais, et peut-être surtout, est-ce la difficulté pour le grand public d’appréhender un phénomène qui « relève d’une épistémologie de la complexité » et dont l’appréciation implique de ce fait « la prise en compte des multiples interactions entre les différents acteurs de la société dont l’école fait partie » [16] qui laisse le champ libre à toutes les extrapolations voire tous les fantasmes. 05/08/2008 09:04:11 189 Violences Bibliographie [1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] Alvin P., Marcelli D. Médecine de l’adolescent. Masson, 2005. Craig W. The relationship among bullying, victimization, depression, anxiety, and aggression in elementary school children. Personality and Individual Differences, 1998, 24, 123-130. 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Personne dans ton établissement scolaire ni dans ta famille ne pourra lire ce que tu as écrit. Ce questionnaire est anonyme. Tu ne dois donc pas écrire ton nom dessus. Après l’avoir rempli, tu le fermeras avec l’étiquette qui t’a été distribuée, puis tu le mettras dans l’enveloppe commune, qui sera envoyée au centre de recherche. Comme ce questionnaire est le même dans les différents pays, il peut y avoir des questions qui te paraissent inhabituelles. Prends ton temps pour bien lire chaque question, l’une après l’autre, et y répondre le plus honnêtement possible. Nous sommes seulement intéressés par ce que toi tu vis et penses. Il ne s’agit ni d’un test ni d’un contrôle, il n’y a ni bonnes ni mauvaises réponses. Ce que tu dois savoir avant de commencer x Utilise un stylo noir ou bleu foncé (surtout pas un crayon, un stylo brillant ou de couleur claire ni un gros marqueur). Sinon, le scanner ne pourra pas lire tes réponses. x Tu dois répondre aux questions dans l’ordre. x Pour presque toutes les questions, tu auras à mettre une croix dans la case en face de la réponse qui est la plus proche de ce que tu penses. Tu ne dois cocher qu’une seule case, sinon, nous ne pourrons pas prendre en compte ta réponse. Par exemple : Est-ce que tu as une chambre pour toi tout(e) seul(e) ? 1 : Non 2 Oui x Si tu t’es trompé(e), noircis complètement la case et coche la bonne case. Par exemple : Est-ce que tu as une chambre pour toi tout(e) seul(e) ? 1 Non Tu avais coché « Non » alors que tu voulais répondre « Oui ». 2 : Oui x Si tu trouves une question difficile, choisis la réponse qui te semble vraie la plupart du temps. x Tu peux ne pas répondre à une question si tu ne le veux pas. Nous espérons que tu prendras plaisir à répondre à ce questionnaire ! Nous te remercions beaucoup de ta participation. Docteurs Emmanuelle Godeau et Félix Navarro MEP_SanteEleve.indd 193 05/08/2008 09:04:11 194 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 1 2 Es-tu une fille ou un garçon ? 1 Garçon Fille 2 En quelle classe es-tu ? CM2 2 sixième 3 cinquième 4 quatrième 5 autre, précise : 1 3 En quel mois es-tu né(e) ? 01 Janvier 02 Février 03 Mars 4 1990 1991 10 Octobre 11 Novembre 12 Décembre 1992 1993 1994 1995 1996 Combien de fois par semaine prends-tu un petit-déjeuner (plus qu’un bol de café ou de thé, de lait ou qu’un verre de jus de fruit) ? Coche une case pour les jours de semaine et une autre pour le week-end. Semaine (du lundi au vendredi) : 1 Je ne prends jamais de petit-déjeuner en semaine 2 Un jour 3 Deux jours 4 Trois jours 5 Quatre jours 6 Cinq jours 6 07 Juillet 08 Août 09 Septembre En quelle année es-tu né(e) ? 1989 5 04 Avril 05 Mai 06 Juin Week-end : 1 Je ne prends jamais de petit-déjeuner le week-end 2 D’habitude, je ne prends un petit-déjeuner qu’un seul matin du week-end (le samedi OU le dimanche) 3 D’habitude, je prends un petit-déjeuner les deux matins du week-end (le samedi ET le dimanche) Combien de fois par semaine manges-tu ou bois-tu les aliments suivants ? Coche une case pour chaque ligne. Jamais Moins d’une Une fois par 2-4 jours 5-6 jours Une fois par Plusieurs fois fois par semaine par semaine par semaine jour, tous par jour, tous semaine les jours les jours 1 2 3 4 5 6 7 8 MEP_SanteEleve.indd 194 Fruits Légumes Sucreries (bonbons, chocolat) Coca, soda ou autre boisson contenant du sucre Lait écrémé ou demi-écrémé Lait entier Fromage Autres produits laitiers (yaourts, crèmes dessert, boisson chocolatée, …) 05/08/2008 09:04:11 195 Questionnaire de l’enquête 7 Certains jeunes vont à l’école ou au lit en ayant faim parce qu’il n’y a pas assez de nourriture à la maison. Tous les combien cela t’arrive-t-il ? Toujours 1 2 Souvent Parfois 3 4 Jamais 8 Tous les combien te brosses-tu les dents ? 1 Plus d’une fois par jour 2 Une fois par jour 3 Au moins une fois par semaine mais pas chaque jour 4 Moins d’une fois par semaine 5 Jamais 9 Pour le moment, fais-tu un régime ou autre chose pour perdre du poids ? 1 Non, mon poids est bon 2 Non, mais j’ai besoin de perdre du poids 3 Non, parce que j’ai besoin de grossir 4 Oui Ton activité physique Une activité physique est n’importe quelle activité qui augmente la vitesse des battements du cœur et fait se sentir essoufflé(e) par moments. On peut pratiquer une activité physique en faisant du sport, en jouant avec des amis à l’école ou non ou bien en allant à l’école en marchant. Quelques exemples d’activité physique: courir, marcher vite, faire du roller, faire du vélo, danser, faire du skate, nager, faire du foot, du rugby, du basket ou du surf. Pour la question suivante, additionne tout le temps que tu passes à faire une activité physique chaque jour. 10 Pendant les 7 derniers jours, combien de jours as-tu pratiqué une activité physique pour un total de 60 minutes (1 heure) au moins par jour ? 0 jour 1 2 3 4 5 6 7 jours 11 As-tu déjà fumé du tabac (au moins une cigarette, un cigare ou une pipe) ? 1 Oui 2 Non 12 Tous les combien fumes-tu actuellement ? 1 Chaque jour 2 Au moins une fois par semaine, mais pas tous les jours 3 Moins d’une fois par semaine 4 Je ne fume pas 13 Actuellement, tous les combien bois-tu des boissons alcoolisées, par exemple bière, vin ou alcools forts ? Essaye de compter même les fois où tu n’as bu que de petites quantités. Coche une seule case pour chaque ligne Jamais Rarement Chaque mois Chaque semaine Chaque jour 1 2 3 Bière Vin, champagne, sangria Alcools forts (eau de vie, cocktail, whisky, vodka, pastis, digestif…) 4 Prémix (bouteille ou canette contenant un mélange de soda et l’alcool : Smirnoff Ice, Boomerang, Voodoo…) 5 Cidre 6 Autre boisson contenant de l’alcool MEP_SanteEleve.indd 195 05/08/2008 09:04:12 196 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 14 15 As-tu déjà consommé de l’alcool au point d’être complètement ivre (soûl, soûle) ? Non, jamais 1 Oui, une fois 2 Oui, 2 ou 3 fois 3 Oui, 4 à 10 fois 4 5 Oui, plus de 10 fois Si tu as déjà fait les choses suivantes, précise à quel âge : Coche une seule case pour chaque ligne. 1 2 3 4 5 Jamais 11 ans 12 ans ou moins 13 ans 14 ans Boire de l’alcool (plus qu’un petit peu) Être ivre (soûl, soûle) Fumer une cigarette (plus qu’une bouffée) Fumer du cannabis (joint, shit, herbe, « H », …) Prendre une drogue autre que le cannabis, l’alcool et le tabac 16 Selon toi, comment ton maître, ta maîtresse ou tes professeurs trouvent tes résultats scolaires comparés à ceux de tes camarades ? Très bons 1 Bons 2 Moyens 3 En dessous de la moyenne 4 17 Actuellement, que penses-tu de l’école ? Je l’aime beaucoup 1 Je l’aime un peu 2 Je ne l’aime pas beaucoup 3 4 Je ne l’aime pas du tout 18 Voici quelques phrases à propos de ton école. Indique à quel point tu es d’accord ou non avec chacune d’entre elles. Coche une seule case pour chaque ligne. Tout à fait d’accord 1 2 3 4 5 6 7 8 9 MEP_SanteEleve.indd 196 15 ans ou plus D’accord Ni d’accord ni pas d’accord Pas d’accord Pas du tout d’accord Les élèves de ma classe ont du plaisir à être ensemble. La plupart des élèves de ma classe sont gentils et prêts à aider les autres. Les autres élèves m’acceptent comme je suis. Dans mon école, on tient compte des propositions des élèves pour organiser le temps de la classe. Dans mon école, on tient compte des propositions des élèves pour le choix des activités à faire. Mes enseignants traitent les élèves de manière juste (équitable). La plupart de mes enseignants sont gentils. Je trouve le travail scolaire difficile. Je trouve le travail scolaire fatigant. 05/08/2008 09:04:12 197 Questionnaire de l’enquête 19 Es-tu stressé(e) par le travail scolaire ? 1 Pas du tout 2 Un peu 3 Assez Beaucoup 4 20 Habituellement, combien de temps mets-tu pour aller de la maison à l’école ? 1 Moins de 5 minutes 5-15 minutes 2 3 15-30 minutes 4 30 minutes à une heure 5 Plus d’une heure 21 Lors d’un jour ordinaire, est-ce que ta PRINCIPALE manière d’ALLER à l’école est : Coche une seule case 1 La marche 2 Le vélo 3 Le bus, le tramway, le métro, le train, le bateau 4 La voiture, la moto ou le scooter 5 D’ autres moyens 22 Lors d’un jour ordinaire, est-ce que ta PRINCIPALE manière de REVENIR de l’école est : Coche une seule case 1 La marche 2 Le vélo 3 Le bus, le tramway, le métro, le train, le bateau 4 La voiture, la moto ou le scooter 5 D’ autres moyens 23 Dirais-tu que ta santé est : 1 Excellente Bonne 2 3 Assez bonne 4 Mauvaise 24 Combien pèses-tu (sans vêtements) ? |____|____|,|____| kilos 25 Combien mesures-tu (sans chaussures) ? 1,|____|____| mètres 26 Voici le dessin d’une échelle. Au sommet de l’échelle, « 10 » est la meilleure vie possible pour toi, tout en bas, « 0 » est la pire vie possible pour toi. Globalement, où dirais-tu que tu te trouves sur l’échelle en ce moment ? Coche la case en face du nombre qui décrit au mieux où tu te trouves. 10 Meilleure vie possible 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 Pire vie possible MEP_SanteEleve.indd 197 05/08/2008 09:04:12 198 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 27 Durant les six derniers mois, tous les combien as-tu eu ? Coche une seule case pour chaque ligne. Environ Environ A peu près Plusieurs une fois une fois chaque jour fois par semaine par semaine par mois 1 2 3 4 5 28 Mal à la tête Mal au ventre Mal au dos Des difficultés à t’endormir Des étourdissements Durant les six derniers mois, tous les combien as-tu été ? Coche une seule case pour chaque ligne. Environ Environ A peu près Plusieurs une fois une fois chaque jour fois par semaine par semaine par mois 1 2 3 29 Rarement ou jamais Rarement ou jamais Déprimé(e) Irritable ou de mauvaise humeur Nerveux(se) Le mois dernier, as-tu pris des médicaments pour soigner les troubles suivants : Coche une seule case pour chaque ligne. Non 1 2 3 4 5 Oui, une fois Oui, plus d’une fois Mal à la tête Mal au ventre Difficultés à t’endormir Nervosité Autre chose 30 Es-tu porteur d’une maladie chronique ou d’un handicap (comme diabète, allergie ou infirmité motrice cérébrale) ayant été diagnostiqués par un docteur ? 1 Oui 2 Non 31 Prends-tu des médicaments dans le cadre de ta maladie chronique ou de ton handicap ? 1 Je n’ai pas de maladie chronique ni de handicap 2 Oui 3 Non 32 Est-ce que ta maladie chronique ou ton handicap a des retentissements sur ta présence et ta participation à l’école ? 1 Je n’ai pas de maladie chronique ni de handicap 2 Oui 3 Non 33 Penses-tu que ton corps est : 1 Beaucoup trop maigre 2 Un peu trop maigre 3 À peu près au bon poids 4 Un peu trop gros 5 Beaucoup trop gros ♦ Cette question (34) ne concerne que les filles. 34 As-tu déjà eu tes règles ? 1 Non, je ne suis pas encore réglée 2 Oui, j’ai commencé à avoir mes règles à l’âge de : |____|____| ans et |____|____| mois MEP_SanteEleve.indd 198 05/08/2008 09:04:12 199 Questionnaire de l’enquête Brimades On dit qu’un(e) élève EST BRIMÉ(E) lorsqu’un(e) autre élève ou un groupe d’élèves lui disent ou lui font des choses méchantes ou qui ne lui plaisent pas. On parle aussi de brimade quand on se moque de manière répétée d’un(e) élève d’une façon qui ne lui plaît pas, ou quand on le (la) met délibérément de côté. Par contre, si deux élèves de la même force se disputent ou se battent, on ne peut pas dire que l’un d’eux (l’une d’elles) est brimé(e). De même, on ne parle pas de brimade quand on plaisante pour s’amuser et de manière amicale. 35 Tous les combien as-tu été brimé(e) à l’école ces deux derniers mois ? Je n’ai pas été brimé(e) à l’école ces deux derniers mois 1 Ce n’est arrivé qu’une ou deux fois 2 2 ou 3 fois par mois 3 Environ une fois par semaine 4 Plusieurs fois par semaine 5 36 Tous les combien as-tu participé à brimer un(e) ou des élèves ces deux derniers mois ? Je n’ai pas participé à brimer un(e) ou des élèves à l’école ces deux derniers mois 1 Ce n’est arrivé qu’une ou deux fois 2 2 ou 3 fois par mois 3 Environ une fois par semaine 4 Plusieurs fois par semaine 5 37 As-tu déjà été victime de violence à l’intérieur de l’école ? Tu peux cocher plusieurs cases. Non, jamais 1 Oui, j’ai été frappé(e) 2 Oui, on m’a volé mes affaires 3 Oui, j’ai été victime de racket 4 Oui, d’une autre manière 5 38 As-tu peur de la violence à l’école ou aux alentours ? Tu peux cocher plusieurs cases. Non, pas vraiment 1 Oui, j’ai peur d’être frappé(e) 2 Oui, j’ai peur qu’on me vole mes affaires 3 Oui, j’ai peur du racket 4 Oui, d’une autre sorte de violence 5 39 Dans les 12 derniers mois, combien de fois as-tu participé à une bagarre ? Je n’ai pas participé à une bagarre dans les 12 derniers mois 1 1 fois 2 2 fois 3 3 fois 4 5 4 fois ou plus Blessures Beaucoup de jeunes se font mal ou se blessent en faisant des activités comme du sport ou en se bagarrant dans différents endroits comme la rue ou la maison. On parle également de blessure en cas d’intoxication ou de brûlures. Mais les maladies comme la grippe ou la rougeole ne sont pas des blessures. La question suivante porte sur des blessures que tu aurais pu avoir dans les 12 derniers mois. MEP_SanteEleve.indd 199 05/08/2008 09:04:13 200 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 40 Dans les 12 derniers mois, combien de fois as-tu été blessé(e) au point d’être soigné(e) par une infirmière ou un médecin ? 1 Je n’ai pas été blessé(e) lors des 12 derniers mois 2 1 fois 3 2 fois 4 3 fois 5 4 fois ou plus Ta famille Toutes les familles sont différentes (par exemple, tout le monde ne vit pas avec ses deux parents, certains ne vivent qu’avec un seul parent, d’autres ont deux maisons ou vivent dans deux familles) et nous aimerions avoir des renseignements sur la tienne. Réponds à la question suivante pour la maison où tu vis tout le temps ou la plupart du temps. Coche les cases des personnes qui y vivent avec toi. 41 1 2 3 4 5 6 7 8 42 Enfants : Dis le nombre de frères et sœurs qui vivent dans cette maison (compte aussi tes demi-frères ou sœurs, les autres enfants de tes parents, les enfants adoptifs). Ecris zéro (0) si tu n’en as pas. Ne te compte pas. Combien de frères ? |____| Combien de sœurs ? |____| As-tu une autre famille ou une autre maison, comme dans le cas de parents divorcés ou séparés ? 1 Non, passe à la question 43. 2 Oui : Tous les combien y habites-tu ? 1 La moitié du temps 2 Régulièrement mais moins de la moitié du temps 3 Parfois 4 Presque jamais Coche les cases des personnes qui y vivent avec toi. 1 2 3 4 5 6 7 8 43 Adultes : Mère Père Belle-mère (partenaire, copine ou amie du père) Beau-père (partenaire, copain ou ami de la mère) Grand-mère Grand-père Je vis dans une famille de placement ou dans un foyer Je vis avec quelqu’un d’autre ou dans un autre endroit. Précise : ............................................................................................... Adultes : Mère Père Belle-mère (partenaire, copine ou amie du père) Beau-père (partenaire, copain ou ami de la mère) Grand-mère Grand-père Je vis dans une famille de placement ou dans un foyer Je vis avec quelqu’un d’autre ou dans un autre endroit. Précise : ............................................................................................... Enfants : Dis le nombre de frères et sœurs qui vivent dans cette maison (compte aussi tes demi-frères ou sœurs, les autres enfants de tes parents, les enfants adoptifs). Ecris zéro (0) si tu n’en as pas. Ne te compte pas. Combien de frères ? |____| Combien de sœurs ? |____| Dans quelle mesure penses-tu que ta famille est financièrement à l’aise ? Ma famille est : 1 très à l’aise 2 plutôt à l’aise 3 moyennement à l’aise 4 très peu à l’aise 5 pas à l’aise du tout MEP_SanteEleve.indd 200 05/08/2008 09:04:13 201 Questionnaire de l’enquête 44 44 Ton père a-t-il un travail ? 1 Oui 2 Non 3 Je ne sais pas 4 Je n’ai pas de père ou ne le vois pas Si OUI, indique dans quel type d’endroit ton père travaille (par exemple : hôpital, banque, restaurant…) ........................................................................................... Indique exactement le travail que ton père y fait (par exemple : professeur, chauffeur de bus…) ........................................................................................... Si NON, pourquoi ton père n’a-t-il pas de travail ? (Coche la case qui décrit le mieux sa situation) 1 Il est malade, retraité ou étudiant 2 Il cherche du travail 3 Il s’occupe des autres ou est à la maison à plein temps 4 Je ne sais pas 45 Ta mère a-t-elle un travail ? 1 Oui 2 Non 3 Je ne sais pas 4 Je n’ai pas de mère ou ne la vois pas Si OUI, indique dans quel type d’endroit ta mère travaille (par exemple : hôpital, banque, restaurant…) ........................................................................................... Indique exactement le travail que ta mère y fait (par exemple : professeur, chauffeur de bus…) ........................................................................................... Si NON, pourquoi ta mère n’a-t-elle pas de travail ? (Coche la case qui décrit le mieux sa situation) 1 Elle est malade, retraitée ou étudiante 2 Elle cherche du travail 3 Elle s’occupe des autres ou est à la maison à plein temps 4 Je ne sais pas Est-il facile ou non pour toi de parler des choses qui te préoccupent vraiment (des choses importantes, graves…) avec les personnes suivantes ? Coche une seule case pour chaque ligne. Très facile 1 2 3 4 5 6 7 8 9 46 Facile Difficile Très difficile Je n’ai pas ou ne vois pas cette personne Père Beau-père (partenaire, copain ou ami de la mère) Mère Belle-mère (partenaire, copine ou amie du père) Frère(s) aîné(s) Sœur(s) aînée(s) Meilleur(e) ami(e) Ami(e)s du même sexe Ami(e)s du sexe opposé A l’heure actuelle, combien de vrais amis et vraies amies as-tu ? Coche une case pour chaque colonne. Amis : 1 2 3 4 47 Aucun Un Deux Trois ou plus Généralement, combien de jours par semaine passes-tu du temps avec tes ami(e)s juste après l’école ? 0 jour 48 1 2 3 4 5 6 jours Généralement, combien de soirs par semaine sors-tu avec tes ami(e)s 0 jour MEP_SanteEleve.indd 201 Amies : Aucune Une Deux Trois ou plus 1 2 3 4 1 2 3 4 5 6 7 jours 05/08/2008 09:04:13 202 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 49 Combien de jours par semaine passes-tu du temps avec tes ami(e)s à parler au téléphone, à leur envoyer des messages (textos…) ou à les contacter par Internet ? Rarement ou jamais 1 2 1 ou 2 jours par semaine 3 ou 4 jours par semaine 3 4 5 ou 6 jours par semaine 5 Chaque jour 50 Combien d’heures par jour environ regardes-tu habituellement la télévision (y compris des films vidéo et des DVD) pendant ton temps libre ? Coche une case pour les jours de semaine et une pour le week-end. Semaine (du lundi au vendredi) : Aucune 1 2 Environ une 1/2 h par jour 3 Environ 1 h par jour Environ 2 h par jour 4 5 Environ 3 h par jour 6 Environ 4 h par jour 7 Environ 5 h par jour 8 Environ 6 h par jour 9 Environ 7 h ou plus par jour 51 Combien d’heures par jour environ joues-tu habituellement à des jeux sur un ordinateur ou sur une console (Playstation, Xbox, Gamecube, etc.) pendant ton temps libre ? Coche une case pour les jours de semaine et une pour le week-end. Semaine (du lundi au vendredi) : 1 Aucune 2 Environ une 1/2 h par jour 3 Environ 1 h par jour 4 Environ 2 h par jour 5 Environ 3 h par jour 6 Environ 4 h par jour 7 Environ 5 h par jour 8 Environ 6 h par jour 9 Environ 7 h ou plus par jour 52 Week-end : 1 Aucune 2 Environ une 1/2 h par jour 3 Environ 1 h par jour 4 Environ 2 h par jour 5 Environ 3 h par jour 6 Environ 4 h par jour 7 Environ 5 h par jour 8 Environ 6 h par jour 9 Environ 7 h ou plus par jour Combien d’heures par jour environ utilises-tu habituellement un ordinateur pour participer à des forums de discussion (des « chats »), surfer sur internet, envoyer du courrier électronique (des e-mails), faire des devoirs pendant ton temps libre ? Coche une case pour la semaine et une pour le week-end. Semaine (du lundi au vendredi) : 1 Aucune 2 Environ une 1/2 h par jour 3 Environ 1 h par jour 4 Environ 2 h par jour 5 Environ 3 h par jour 6 Environ 4 h par jour 7 Environ 5 h par jour 8 Environ 6 h par jour 9 Environ 7 h ou plus par jour 53 Week-end : Aucune 1 2 Environ une 1/2 h par jour 3 Environ 1 h par jour Environ 2 h par jour 4 5 Environ 3 h par jour 6 Environ 4 h par jour 7 Environ 5 h par jour 8 Environ 6 h par jour 9 Environ 7 h ou plus par jour Week-end : 1 Aucune 2 Environ une 1/2 h par jour 3 Environ 1 h par jour 4 Environ 2 h par jour 5 Environ 3 h par jour 6 Environ 4 h par jour 7 Environ 5 h par jour 8 Environ 6 h par jour 9 Environ 7 h ou plus par jour Combien d’ordinateurs ta famille possède-t-elle ? Aucun 1 Un 2 Deux 3 4 Plus de deux MEP_SanteEleve.indd 202 05/08/2008 09:04:13 203 Questionnaire de l’enquête 54 Est-ce que ta famille a une voiture (ou une camionnette) ? Non 1 2 Oui, une 3 Oui, deux ou plus 55 Est-ce que tu as une chambre pour toi tout(e) seul(e) ? 1 Non 2 Oui 56 Durant les 12 derniers mois, combien de fois as-tu voyagé avec ta famille pour partir en vacances ? 1 Jamais 2 Une fois 3 Deux fois 4 Plus de deux fois 57 En dehors des heures d’école, combien de FOIS par semaine fais-tu habituellement du sport pendant ton temps libre au point de transpirer ou d’être essoufflé(e) ? 1 Chaque jour 2 4 à 6 fois par semaine 3 2 à 3 fois par semaine 4 Une fois par semaine 5 Une fois par mois 6 Moins d’une fois par mois 7 Jamais 58 En dehors des heures d’école, combien d’HEURES par semaine fais-tu habituellement du sport pendant ton temps libre au point de transpirer ou d’être essoufflé(e) ? 1 Aucune 2 Environ une demi heure 3 Environ 1 heure 4 Environ 2 à 3 heures 5 Environ 4 à 6 heures 6 7 heures ou plus Handicap et maladie chronique grave Avoir un handicap ou une maladie chronique grave fait qu’on est gêné dans sa vie de tous les jours, en général depuis longtemps, par exemple pour marcher, parler, se servir de ses bras ou ses mains, voir, entendre, apprendre, manger comme les autres ou faire les mêmes activités qu’eux. Des exemples : infirmité motrice cérébrale, surdité, diabète, insuffisance rénale MAIS PAS porter des lunettes, avoir une jambe cassée ou la grippe. 59 As-tu un handicap ou une maladie chronique grave diagnostiqués par un docteur ? 1 Non, passe à la question 60. 2 Oui, c’est : .............................................................................................................................................................................................. Est-ce que, à cause de ce handicap ou de cette maladie, tu as des difficultés pour : Tu peux cocher plusieurs cases. 1 Te déplacer 2 Parler 3 Prendre/tenir des objets 4 Voir (même avec tes lunettes) 5 Entendre 6 Apprendre 7 Manger comme les autres MEP_SanteEleve.indd 203 05/08/2008 09:04:13 204 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 60 Est-ce que quelqu’un dans ta famille a un handicap ou une maladie chronique grave ? 1 Non, passe à la question 61. 2 Oui, c’est : Tu peux cocher plusieurs cases. Ton père ou ta mère 1 2 Ton frère ou ta sœur 3 Une autre personne : ……………………………………… 61 Est-ce que tu connais un(e) jeune qui a un handicap ou une maladie chronique grave ? 1 Non, passe à la question 62 et imagine ce que tu pourrais faire avec un(e) tel(le) jeune. 2 Oui, c’est : Tu peux cocher plusieurs cases. 1 Un(e) de tes vrai(e)s ami(e)s Un(e) jeune dans tes loisirs 2 3 Un(e) élève de ta classe 4 Un(e) élève dans ton école dans une autre classe, une CLIS, une UPI ou une SEGPA Le jeune que tu connais a : Tu peux cocher plusieurs cases si la personne a plusieurs handicaps ou si tu connais plusieurs personnes. 1 Un handicap moteur (béquilles, fauteuil roulant, …) 2 Un handicap mental 3 Un handicap sensoriel (aveugle, sourd) 4 Une maladie chronique grave (diabète, insuffisance rénale, …) 5 Des graves difficultés d’apprentissage 62 Tous les combien fais ou ferais-tu les choses suivantes… Attention : tu dois répondre d’abord pour un(e) jeune avec un handicap ou une maladie chronique grave (à gauche), puis pour un(e) autre jeune (à droite) … avec un(e) jeune avec un handicap ou une maladie chronique grave ? souvent parfois jamais 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 63 … avec un(e) autre jeune ? souvent parfois jamais Passer du temps à la récréation Étudier ou faire les devoirs Écouter de la musique ou danser Faire du sport Jouer (jeux de société, ordinateur, console …) Discuter Parler au téléphoner, envoyer des messages (textos…) ou se contacter sur Internet Sortir (sandwicherie, en ville, en boum …) Aller au cinéma, au théâtre, au concert Faire des activités artistiques (musique, théâtre, peinture …) Ne rien faire de spécial, traîner ensemble Autre : …………………………………………………………………… Si tu le souhaites, tu peux maintenant écrire ce que tu penses de ce questionnaire. ...................................................................................................................................................................................................................... ...................................................................................................................................................................................................................... ...................................................................................................................................................................................................................... ...................................................................................................................................................................................................................... Nous te remercions beaucoup pour ta collaboration. Tu peux maintenant fermer ton questionnaire en collant l’étiquette qui t’a été donnée à l’emplacement indiqué en pointillés sur le bord de la première page. MEP_SanteEleve.indd 204 05/08/2008 09:04:14 205 Questions posées uniquement aux élèves de 15 ans a En quelle classe es-tu ? cinquième 1 2 quatrième troisième 3 4 seconde autre, précise : 5 b Combien as-tu fumé de cigarettes au cours des 30 derniers jours ? 1 Aucune 2 Moins d’une cigarette par semaine Moins d’une cigarette par jour 3 4 1-5 cigarettes par jour 5 6-10 cigarettes par jour 11-20 cigarettes par jour 6 7 Plus de 20 cigarettes par jour c Combien de fois as-tu fait les choses suivantes au cours des 30 derniers jours ? Coche une seule case pour chaque ligne. Jamais 1 2 3 d 1 ou 2 fois 3 à 5 fois 6 à 9 fois 10 à 19 fois 20 à 39 fois As-tu déjà consommé du cannabis (haschich, joint, shit, herbe, « H », marijuana)? Coche une seule case pour chaque ligne. Jamais 1 ou 2 fois 3 à 5 fois 6 à 9 fois 1 2 3 e 10 à 19 fois 20 à 39 fois 40 fois ou plus 20 à 39 fois 40 fois ou plus Dans ta vie Au cours des 12 derniers mois Au cours des 30 derniers jours As-tu déjà consommé une ou plusieurs de ces drogues au cours des 12 derniers mois ? Coche une seule case pour chaque ligne. Jamais 1 ou 2 fois 3 à 5 fois 6 à 9 fois 1 2 3 4 5 6 7 8 9 MEP_SanteEleve.indd 205 40 fois ou plus Fumer des cigarettes Boire de l’alcool Être ivre 10 à 19 fois Ecstasy Stimulants (amphétamines, speed) Héroïne, opium, morphine Médicaments pour te droguer Cocaïne, coke, crack Colle ou solvants respirés Baltok LSD Autre drogue. Laquelle ? ............................................................. 05/08/2008 09:04:14 206 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 f A quel âge as-tu fait les choses suivantes pour la première fois? S’il y a quelque chose que tu n’as pas fait, coche « jamais ». Jamais Coche une seule case pour chaque ligne. 1 2 3 4 5 11 ans 12 ans ou moins 13 ans 14 ans 15 ans ou plus Boire de l’alcool (plus qu’un petit peu) Être ivre (soûl, soûle) Fumer une cigarette (plus qu’une bouffée) Fumer du cannabis (joint, shit, herbe, « H », …) Prendre une drogue autre que le cannabis, l’alcool et le tabac g As-tu déjà eu des rapports sexuels (on dit aussi « fait l’amour ») ? 1 Oui 2 Non h Quel âge avais-tu quand tu as eu des rapports sexuels pour la première fois ? 1 Je n’ai jamais eu de rapports sexuels 2 11 ans ou moins 3 12 ans 13 ans 4 5 14 ans 6 15 ans ou plus i Lors de ton dernier rapport sexuel, quelle(s) méthode(s) as-tu (ou ton/ta partenaire) utilisée(s) pour éviter une grossesse? 1 Je n’ai jamais eu de rapports sexuels passe à la question 42 2 Aucune méthode n’a été utilisée pour éviter une grossesse passe à la question 42 Oui 3 4 5 6 7 8 j Non Pilule contraceptive Préservatifs Retrait Pilule du lendemain Une autre méthode Je ne suis pas sûr(e) Lors de ton dernier rapport sexuel, as-tu (ou ton/ta partenaire) utilisé un préservatif ? 1 Je n’ai jamais eu de rapports sexuels 2 Oui 3 Non MEP_SanteEleve.indd 206 05/08/2008 09:04:14 207 Liste des tableaux et des figures Méthodologie générale 20 Tableau I : Effet plan pour différentes varia- bles selon le groupe d’âge 20 Tableau II : Intervalles de confiance à 95 22 22 24 25 26 27 27 27 % (tenant compte de la particularité du plan de sondage) pour différentes proportions d’intérêt calculées par âge et par sexe Tableau III : Fonction des enquêteurs Tableau IV : Répartition des élèves n’ayant pas participé à l’enquête selon le groupe d’âge et la raison (en %) Tableau V : Opinion des établissements et des enquêteurs sur les documents de l’enquête Tableau VI : Opinion des enquêteurs sur les éléments du dossier enquêteur Tableau VII : Impact du recodage sur l’usage de tabac au cours de la vie Tableau VIII : Répartition des établissements enquêtés selon le type de commune d’implantation, le secteur et la zone d’éducation Tableau IX : Répartition des établissements enquêtés selon leur type Tableau X : Répartition des classes enquêtées selon leur type MEP_SanteEleve.indd 207 : Caractéristiques des trois groupes d’âge 28 Tableau XII : Répartition des élèves selon le groupe d’âge et le type d’établissement (effectif et % colonne) 28 Tableau XIII : Répartition des élèves selon le groupe d’âge et le type de classe (effectif et % colonne) 28 Tableau XIV : Répartition des élèves selon le groupe d’âge et la situation scolaire (effectif et % colonne) 28 Tableau XI : Constitution de l’échantillon HBSC France 2006 23 Figure 1 Statut socio-économique des familles : Catégories socioprofessionnelles des parents 36 Tableau I 35 Figure 1 : Travail des parents, en fonction de l’âge (en %) 36 Figure 2 : Aisance financière de la famille, en fonction de l’âge (en %) 37 Figure 3 : Fas (Family Affluence Scale), en fonction de l’âge (en %) 05/08/2008 09:04:14 208 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 Structure familiale et relations dans la famille 69 Tableau III : Modèle final de la régression logistique chez les lycéens, où la variable dépendante est le fait de beaucoup aimer l’école (n = 961) (modèle ajusté sur le niveau socio-économique — échelle Fas) 43 Tableau I : Taille de la fratrie en fonction du type de structure familiale (en %) 43 Figure 1 : Structure familiale (en %) 44 Figure 2 : Proportion de jeunes ayant une communication « facile » ou « très facile » avec leurs parents biologiques, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 45 Figure 3 : Proportion de jeunes ayant une communication « facile » ou « très facile » avec leurs beaux-parents, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 62 Figure 1 : Relations avec les pairs 64 Qualité de la communication avec les pairs et modalités des échanges 63 64 54 Tableau I : 65 51 Figure 1 : Nombre moyen de jours de sortie par semaine, après l’école (0-6 jours) ou en soirée (0-7 jours), en fonction de l’âge et du sexe 52 Figure 2 : Proportion d’élèves déclarant ne jamais passer de temps avec leurs amis, après l’école ou en soirée, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 52 Figure 3 : Communication par téléphone, textos ou Internet, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 53 Figure 4 : Fréquence de communication plutôt facile avec les pairs, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 66 Milieu scolaire 78 Modèle final de la régression logistique chez les écoliers, où la variable dépendante est le fait de beaucoup aimer l’école (n = 734) (modèle ajusté sur le niveau socio-économique — échelle Fas) 69 Tableau II : Modèle final de la régression logistique chez les collégiens, où la variable dépendante est le fait de beaucoup aimer l’école (n = 4 684) (modèle ajusté sur le niveau socio-économique — échelle Fas) 66 Santé et bien-être 77 Figure 1 : 78 67 Tableau I : MEP_SanteEleve.indd 208 « Aimer l’école » : proportion des « beaucoup » et des « pas du tout », en fonction de l’âge et du sexe (en %) Figure 2 : Appréciation de ses résultats scolaires, en fonction de l’âge et du sexe (en %) Figure 3 : Stress lié au travail scolaire, en fonction de l’âge et du sexe (en %) Figure 4 : Autonomie perçue, en fonction de l’âge et du sexe (en %) Figure 5 : Soutien perçu de la part des autres élèves, en fonction de l’âge et du sexe (en %) Figure 6 : Soutien perçu de la part des enseignants, en fonction de l’âge et du sexe (en %) Figure 7 : Exigences scolaires perçues comme excessives, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 79 80 80 Santé perçue, en fonction de l’âge et du sexe (en %) Figure 2 : Perception globale de sa vie : proportion d’élèves déclarant un niveau élevé sur l’échelle de Cantril, en fonction de l’âge et du sexe (en %) Figure 3 : Fréquence des symptômes subjectifs de santé (en %) Figure 4 : Proportion de garçons rapportant des symptômes plus d’une fois par semaine, en fonction de l’âge (en %) Figure 5 : Proportion de filles rapportant des symptômes plus d’une fois par semaine, en fonction de l’âge (en %) Figure 6 : Prévalence du syndrome de plainte, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 05/08/2008 09:04:14 209 Liste des tableaux et des figures Handicap et maladies chroniques 86 Tableau I : Prévalence du handicap et des maladies chroniques, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 87 Figure 1 : Proportion d’élèves ayant une bonne perception de leur vie, en fonction de la présence ou non d’un handicap, de l’âge et du sexe (en %) 87 Figure 2 : Proportion d’élèves percevant leur santé comme bonne ou excellente, en fonction de la présence ou non d’un handicap, de l’âge et du sexe (en %) 87 Figure 3 : Proportion d’élèves présentant le syndrome de plainte, en fonction de la présence ou non d’un handicap, de l’âge et du sexe (en %) 87 Figure 4 : Restriction de participation scolaire chez les élèves se déclarant porteurs d’un handicap ou d’une maladie chronique, en fonction de l’âge et du sexe (en %) Hygiène bucco-dentaire : Profils de consommation (produits laitiers) (en %) 104 Figure 4 Activité physique et sédentarité 113 Tableau I : Temps moyen journalier (en heures) consacré aux activités sédentaires, en fonction de l’âge et du sexe 112 Figure 1 : Nombre de jours par semaine avec une pratique d’activité physique* au moins une heure par jour, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 113 Figure 2 : Proportion de jeunes consacrant deux heures par jour ou moins aux activités sédentaires, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 114 Figure 3 : Fréquence de pratique d’activité sportive* en dehors des heures d’école, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 114 Figure 4 : Proportion de jeunes pratiquant une activité sportive en dehors de l’école deux heures par semaine ou plus, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 94 Tableau I : Brossage des dents, en fonction de l’âge et du sexe (en %) : Brossage des dents : proportions des « plus d’une fois par jour » et des « pas tous les jours », en fonction de l’âge et du sexe (en %) 95 Figure 2 : Évolution des proportions de brossage dentaire « plus d’une fois par jour » et « pas tous les jours » depuis 1994, en fonction du sexe (en %) 94 Figure 1 Habitudes alimentaires 101 Figure 1 : Nombre de petits déjeuners par semaine, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 102 Figure 2 : Profils de consommation (fruits, légumes, sucreries et boissons sucrées) (en %) 103 Figure 3 : Consommation de fruits et légumes, en fonction de l’âge et du sexe (en %) MEP_SanteEleve.indd 209 Image de soi et poids 122 Tableau I : Régime, en fonction de l’image du corps (en %) Image du corps et régime, en fonction de la corpulence (en %) 124 Tableau III : Modèle final d’une régression logistique chez les garçons, où la variable dépendante est le fait d’être en surcharge pondérale (n = 3 058) (modèle ajusté sur l’âge et le niveau socio-économique de la famille – échelle Fas) 125 Tableau IV : Modèle final d’une régression logistique chez les filles, où la variable dépendante est le fait d’être en surcharge pondérale (n = 3 146) (modèle ajusté sur l’âge et le niveau socio-économique de la famille – échelle Fas) 123 Tableau II : 121 Figure 1 : Image du corps, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 05/08/2008 09:04:15 210 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 121 Figure 2 : Régime, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 122 Figure 3 : Surpoids et obésité, d’après la taille et le poids déclarés, en fonction de l’âge et du sexe (en %) Tabac, alcool, cannabis et autres drogues illicites 134 Tableau I : Usages de tabac, en fonction de l’âge et du sexe (en %) Expérimentation de tabac à 11 ans et 13 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés) 137 Tableau III : Expérimentation et usage quotidien de tabac à 15 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés) 139 Tableau IV: Usage quotidien de tabac à 15 ans selon les sorties, l’activité sportive et la santé perçue (% et OR ajustés) 142 Tableau V : Usages de boissons alcoolisées et ivresse déclarée en fonction de l’âge et du sexe (en %) 143 Tableau VI : Sex ratio des types de boissons alcoolisées consommées, en fonction de l’âge 144 Tableau VII : Expérimentation de boissons alcoolisées et ivresse au cours de la vie à 11 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés) 145 Tableau VIII : Expérimentation de boissons alcoolisées et ivresse au cours de la vie à 13 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés) 145 Tableau IX : Expérimentation de boissons alcoolisées et ivresse au cours de la vie à 15 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés) 146 Tableau X : Usage régulier de boissons alcoolisées et ivresse au cours du mois précédent à 15 ans selon quelques caracté136 Tableau II : MEP_SanteEleve.indd 210 ristiques sociodémographiques (% et OR ajustés) 146 Tableau XI : Usage régulier de boissons alcoolisées à 15 ans selon les sorties, l’activité sportive et la santé perçue (% et OR ajustés) 150 Tableau XII : Usages de cannabis, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 151 Tableau XIII : Expérimentation de cannabis à 11 ans et 13 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés) 152 Tableau XIV : Expérimentation et usage de cannabis au cours des trente derniers jours à 15 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés) 154 Tableau XV : Usage de cannabis au cours du mois à 15 ans selon les sorties, l’activité sportive et la santé perçue (% et OR ajustés) 157 Tableau XVI : Usages d’une autre drogue illicite autre que le cannabis, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 159 Tableau XVII : Usage au cours des douze derniers mois d’une autre drogue que le cannabis ou de stimulants à 15 ans selon quelques caractéristiques sociodémographiques (% et OR ajustés) 159 Tableau XVIII : Usage au cours des douze derniers mois d’une drogue autre que le cannabis parmi les sept citées à 15 ans selon les sorties, l’activité sportive et la santé perçue (% et OR ajustés) 134 Figure 1 : Répartition selon le nombre de cigarettes fumées par jour au cours des trente derniers jours, parmi les fumeurs quotidiens de 15 ans (en %) 135 Figure 2 : Consommation de tabac des expérimentateurs à 15 ans, selon l’âge à la première cigarette (en %) 138 Figure 3 : Usage quotidien de tabac à 15 ans, en fonction du sexe et de la fréquence des sorties et de l’activité sportive (en %) 05/08/2008 09:04:15 211 Liste des tableaux et des figures 143 Figure 4 : Usage actuel par type de boissons 177 Tableau II : Modèle final d’une régression alcoolisées à 15 ans, en fonction de l’âge (en %) 144 Figure 5 : Consommation de boissons alcoolisées au cours des trente derniers jours des expérimentateurs à 15 ans, en fonction de l’âge au premier verre (en %) 147 Figure 6 : Usage régulier de boissons alcoolisées à 15 ans, en fonction du sexe et de la fréquence des sorties et de l’activité sportive (en %) 150 Figure 7 : Consommation de cannabis au cours des trente derniers jours des expérimentateurs à 15 ans selon l’âge au premier joint (en %) 153 Figure 8 : Usage de cannabis au cours du mois à 15 ans, selon le sexe et la fréquence des sorties et de l’activité sportive (en %) 157 Figure 9 : Usage des autres drogues au cours des douze derniers mois, à 15 ans en fonction du sexe (en %) logistique où la variable dépendante est le fait d’avoir participé à brimer d’autres élèves (n = 6 501) (modèle ajusté sur le niveau socio-économique – échelle Fas) 179 Tableau III : Violences subies à l’école, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 180 Tableau IV : Modèle final d’une régression logistique où la variable dépendante est le fait d’avoir été victime de violence à l’école (n = 6 506) (modèle ajusté sur le niveau socio-économique – échelle Fas) 181 Tableau V : Violences craintes à l’école, en fonction de l’âge et du sexe (en %) 183 Tableau VI : Modèle final d’une régression logistique où la variable dépendante est le fait d’avoir peur de la violence à l’école (n = 6 666) (modèle ajusté sur le niveau socio-économique – échelle Fas) 185 Tableau VII : Modèle final d’une régression logistique où la variable dépendante est le fait d’avoir participé à des bagarres (n = 6 561) (modèle ajusté sur le niveau socio-économique – échelle Fas) Vie sexuelle 167 Figure 1 : Proportion d’élèves de 15 ans ayant utilisé le préservatif et/ou la pilule lors du dernier rapport sexuel, en fonction du sexe (en %) 167 Figure 2 : Nombre de méthodes contraceptives utilisées lors du dernier rapport sexuel, en fonction du sexe (en %) 168 Figure 3 : Âge au premier rapport sexuel, en fonction du sexe (en %) 178 Figure 1 Violences 188 Modèle final d’une régression logistique où la variable dépendante est le fait d’avoir été victime de brimades (n = 6 510) (modèle ajusté sur le niveau socio-économique – échelle Fas) 181 182 187 176 Tableau I : MEP_SanteEleve.indd 211 188 : Brimades subies et agies, en fonction de l’âge et du sexe (en %) Figure 2 : Ne pas avoir peur de la violence à l’école, en fonction de l’âge et du sexe (en %) Figure 3 : Violences subies et craintes, en fonction du sexe (en %) Figure 4 : Évolution des taux de différentes violences subies chez les garçons depuis 1994 (en %) Figure 5 : Évolution des taux de différentes violences subies chez les filles depuis 1994 (en %) Figure 6 : Évolution des taux de victimes de brimades, depuis 1994, en fonction du sexe (en %) 05/08/2008 09:04:15 212 Liste des établissements ayant participé à l’enquête ACADÉMIE D’AIX-MARSEILLE Collège Maria Borrely, 04004 Digne-les-Bains – Collège Vieux port, 13002 Marseille 2e – Collège Chevreul Champavier, 13005 Marseille 5e – Lycée général Gan ami, 13006 Marseille 6e – Lycée technologique Rempart, 13007 Marseille 7e – Collège Grande Bastide, 13009 Marseille 9e – Collège Coin joli Sevigne, 13009 Marseille 9e – Collège Quartier des Caillols, 13012 Marseille 12e – Collège André Malraux, 13013 Marseille 13e – Collège Massenet, 13014 Marseille 14e – Collège Gibraltar, 13014 Marseille 14e – Lycée général et technologique Marie Madeleine Fourcade, 13120 Gardanne – Collège Frédéric Mistral, 13200 Arles – Collège Thiers, 13232 Marseille 1er – Collège Joseph d’Arbaud, 13300 Salon-de-Provence – Collège Jules Ferry, 13326 Marseille 15e – Collège Campagne Fraissinet, 13352 Marseille 5e – Lycée polyvalent Denis Diderot, 13388 Marseille 13e – Collège Jean Guehenno, 13410 Lambesc – Lycée professionnel Frédéric Mistral, 13417 Marseille 8e – Collège Francoise Dolto, 13670 Saint-Andiol – Lycée général et technologique St Joseph, 84000 Avignon – École élémentaire Persil-Pouzaraque, 84000 Avignon – Collège Jean Giono, 84106 Orange – Collège Arausio, 84106 Orange – École primaire Henri Crevat, 84120 Pertuis – Segpa Collège Marcel Pagnol, 84122 Pertuis – Collège Jules Verne, 84134 Le Pontet – Collège Jean Bouin, 84802 L’ Isle-Sur-La-Sorgue. ACADÉMIE D’AMIENS Collège Colbert Quentin, 02170 Le Nouvion-en-Thiérache – Collège Alexandre Dumas, 02190 Guignicourt – École élémentaire de Marest Centre, 02300 Marest-Dampcourt – Collège Joseph Boury, 02470 Neuilly-Saint-Front – Lycée général et technologique Jeanne Hachette, 60009 Beauvais – Collège Jean-Jacques Rousseau, 60107 Creil – Collège Édouard Herriot, 60180 Nogent-sur-Oise – Collège André Malraux, 60200 Compiègne – Collège Bon Secours, 60309 Senlis – Lycée général et technologique Pierre d’Ailly, 60321 Compiègne – Collège Jules Valles, 60340 Saint-Leu-d’esserent – Collège Jacques Yves Cousteau, 60600 BreuilLe-Vert – Lycée général et technologique Cassini, 60607 Clermont – Collège Jean Fernel, 60607 Clermont – Collège Émile Lambert, 60870 Villers-Saint-Paul – Collège Amiral Lejeune, 80000 Amiens – Collège Millevoye, 80100 Abbeville – Collège Victor Hugo, 80400 Ham – École primaire, 80430 Liomer – Collège Jacques Brel, 80800 Villers-Bretonneux. ACADÉMIE DE BESANÇON Collège Victor Hugo, 25042 Besançon – Collège Saint Joseph, 25270 Levier – Collège Jean Jaures, 25410 Saint-Vit – École primaire, 25470 Trévillers – Collège Notre Dame MEP_SanteEleve.indd 212 05/08/2008 09:04:15 213 Liste des établissements ayant participé à l’enquête de Mont Roland, 39108 Dole – Collège Jeanne d’Arc, 39303 Champagnole – Collège Jules Grevy, 39800 Poligny – Collège Louis Pergaud, 70160 Faverney – Collège Jules Jeanneney, 70190 Rioz – Collège Claude Mathy, 70300 Luxeuil-les-Bains – Collège Saint Joseph, 70400 Héricourt – Collège Sainte Marie, 90006 Belfort – Collège Léonard de Vinci, 90016 Belfort – Collège René Goscinny, 90300 Valdoie – École primaire, 90600 Grandvillars – École primaire, 90100 Lebetain. ACADÉMIE DE BORDEAUX Collège Anne Frank, 24000 Périgueux – Collège Bertran de Born, 24001 Périgueux – Collège Jacques Prévert, 24108 Bergerac – Collège Leroi-Gourhan, 24260 Le Bugue – Collège Yvon Delbos, 24290 Montignac – Collège Arnault de Mareuil, 24340 Mareuil – Collège Ste Marie Grand Lebrun, 33021 Bordeaux – Collège Jacques Ellul, 33072 Bordeaux – Lycée Ste Marie de la Bastide, 33100 Bordeaux – École primaire Marcel Sembat, 33130 Begles – Collège Hastignan, 33166 Saint-Médard-en-Jalles – Collège départemental (Segpa), 33240 Saint-André-deCubzac – Collège Emmanuel Dupaty, 33294 Blanquefort – Collège, 33380 Marcheprime – Lycée général et technologique Jaufre Rudel, 33394 Blaye – École primaire, 33460 Margaux – Collège André Lahaye, 33510 Andernos-les-Bains – Collège Montesquieu, 33650 La Brède – Collège Rambaud, 33650 La Brède – Collège Pont de la Maye, 33884 Villenave-d’Ornon – École primaire, 33910 Saint-Denis-De-Pile – Collège Jules Chambrelent, 33990 Hourtin – LP Lycée des métiers Jean Garnier, 40110 Morcenx – Lycée professionnel Saint-Exupery, 40161 Parentisen-Born – Lycée professionnel Jean Cassaigne, 40280 Saint-Pierre-du-Mont – Collège, 40400 Tartas – École primaire, 40420 Garein – Collège Ducos du Hauron, 47000 Agen – Collège, 47260 Castelmoron-sur-Lot – Lycée polyvalent Saint Cricq, 64015 Pau – Collège St Amand, 64100 Bayonne – Lycée général et technologique Louis de Foix, 64103 Bayonne – Collège Simin Palay, 64233 Lescar – Collège, 64410 Arzacq-Arraziguet – Collège Les Cinq Monts, 64440 Laruns – École primaire Henri IV, 64800 Coarraze ACADÉMIE DE CAEN Collège Hastings, 14000 Caen – Collège Fernand Lechanteur, 14070 Caen – Collège Michelet, 14107 Lisieux – Établissement expérimental CLE, 14200 Hérouville-Saint-Clair – Collège Boris Vian, 14270 Mézidon-Canon – École élémentaire Paul Émile Victor, 14520 Porten-Bessin-Huppain – Collège Georges Lavalley, 50003 Saint-Lô – Collège Diderot, 50110 Tourlaville – Lycée général et technologique Charles Francois Lebrun, 50207 Coutances – École primaire, 50390 Saint-Sauveur-Le-Vicomte – École primaire Sainte-Marie, 50420 Tessy-sur-Vire – Collège Jules Ferry, 50460 Querqueville – Collège Jean Monnet, 50570 Marigny – Collège Jean Racine, 61000 Alençon – Lycée polyvalent St Francois de Sales, 61000 Alençon – École élémentaire Albert Camus, 61000 Alençon – École élémentaire Gustave Flaubert, 61120 Vimoutiers – École élémentaire, 61130 Saint-Cyr-La-Rosière – Collège Henri Delivet, 61320 Carouges ACADÉMIE DE CLERMONT-FERRAND Collège Saint Joseph, 03304 Cusset – Collège Jeanne de la Treilhe, 15000 Aurillac – Collège La Jordanne, 15005 Aurillac – Collège Saint Régis, 43000 Le Puy-en-Velay – Lycée général MEP_SanteEleve.indd 213 05/08/2008 09:04:15 214 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 et technologique Léonard de Vinci, 43120 Monistrol-sur-Loire – Collège Jeanne d’Arc, 43140 Saint-Didier-en-Velay – Collège Le Sacré coeur, 43220 Dunières – Collège, 43250 Sainte-Florine – Collège Massillon, 63037 Clermont-Ferrand – Collège Jeanne d’Arc, 63037 Clermont-Ferrand – Collège Blaise Pascal, 63037 Clermont-Ferrand – Lycée professionnel Roger Claustres, 63039 Clermont-Ferrand – Collège Jean Vilar, 63201 Riom – Collège , 63210 Rochefort-Montagne – Collège Anatole France, 63360 Gerzat – Collège Teilhard de Chardin, 63402 Chamalieres – Lycée professionnel Francois Rabelais, 63570 Brassac-LesMines – Collège Saint Joseph, 63600 Ambert ACADÉMIE DE CORSE Collège Propriano, 20110 Propriano – Lycée polyvalent Porto Vecchio, 20137 Porto-Vecchio – Collège Di Fiumorbu, 20243 Prunelli-Di-Fiumorbo ACADÉMIE DE CRÉTEIL Collège Beaumarchais, 77100 Meaux – École élémentaire, 77118 Balloy – École élémentaire, 77120 Beautheil – Lycée polyvalent André Malraux, 77130 Montereau-Fault-Yonne – Collège Pierre de Montereau, 77130 Montereau-Fault-Yonne – Collège Vasco de Gama, 77140 SaintPierre-lès-Nemours – Collège Maria Callas, 77181 Courtry – Collège La Mailliere, 77185 Lognes – Lycée général Libre, 77230 Juilly – Collège Condorcet, 77340 Pontault-Combault – Collège Elsa Triolet, 77350 Le Mee-sur-Seine – Lycée polyvalent Henri BECQUEREL, 77370 Nangis – Collège Les Aulnes, 77380 Combs-la-Ville – Collège Louis Braille, 77450 Esbly – Collège Le bois de l’Enclume, 77470 Trilport – Collège Gasnier Guy-Sainte Bathilde, 77500 Chelles – Collège Des Remparts, 77540 Rozay-en-Brie – Collège Eugène Delacroix, 77680 Roissy-en-Brie – Lycée polyvalent Étienne Bezout, 77796 Nemours – Collège République, 93000 Bobigny – École élémentaire Fabien, 93100 Montreuil – Collège Raymond Poincaré, 93120 La Courneuve – Collège Aimé et Eugénie Cotton, 93151 Le Blanc-Mesnil – Collège Clos Saint Vincent, 93160 Noisy-le-Grand – Collège Léon Jouhaux, 93190 Livry-Gargan – Collège Jean Lurcat, 93200 Saint-Denis – Collège Jean de Beaumont, 93250 Villemomble – Collège Jean Moulin, 93300 Aubervilliers – Collège Rosa Luxemburg, 93300 Aubervilliers – Collège Éric tabarly, 93320 Les Pavillons-sous-Bois – Collège Michelet, 93400 Saint-Ouen – Lycée général Fenelon, 93410 Vaujours – Collège Henri IV, 93410 Vaujours – Collège Claude Debussy, 93606 AulnaySous-Bois – Collège Louis Issaurat, 94000 Créteil – Lycée général et technologique Pablo Picasso, 94125 Fontenay-sous-Bois – Collège Jacques Offenbach, 94162 Saint-Mandé – Lycée polyvalent Paul Doumer, 94170 Le Perreux-sur-Marne – Collège Georges Politzer, 94200 Ivrysur-Seine – Collège Romain Rolland, 94200 Ivry-sur-Seine – École élémentaire Belle Image, 94230 Cachan – Collège Eugène Chevreul, 94246 L’Hay-Les-Roses – Collège Antoine de SaintExupéry, 94307 Vincennes – Collège Danielle Casanova, 94400 Vitry-sur-Seine – Collège Jean Perrin, 94400 Vitry-sur-Seine – Collège Molière, 94430 Chennevières-sur-Marne – Collège Elsa Triolet, 94500 Champigny-sur-Marne – Collège Albert de Mun, 94736 Nogent-sur-Marne ACADÉMIE DE DIJON Collège Montchapet, 21000 Dijon – Collège Saint Joseph – Sainte Ursule, 21010 Dijon – Lycée polyvalent Saint Joseph, 21010 Dijon – Lycée technologique Gustave Eiffel, MEP_SanteEleve.indd 214 05/08/2008 09:04:15 215 Liste des établissements ayant participé à l’enquête 21074 Dijon – École primaire, 21130 Tréclun – Collège Du Saint Coeur, 21200 Beaune – Collège Isle de Saone, 21270 Pontailler-sur-Saône – Collège Henri Morat, 21290 Récey-surOurce – École primaire, 58000 Sermoise-sur-Loire – Collège René Cassin, 58205 CosneCours-sur-Loire – Collège Paul Langevin, 58600 Fourchambault – Collège Notre Dame, 71000 Macon – Collège Saint-Dominique, 71100 Chalon-sur-Saône – Lycée professionnel Francoise Dolto, 71307 Montceau-les-Mines – Collège Jacques Prévert, 71321 Chalon-surSaône – Collège Jean Vilar, 71321 Chalon-sur-Saône – Collège , 71370 Saint-Germain-DuPlain – Collège En Bagatelle, 71700 Tournus – Collège Les Épontots, 71710 Montcenis – Collège Jean Bertin, 89015 Saint-Georges-sur-Baulche – Collège Montpezat, 89106 Sens – Collège André Malraux, 89108 Paron – École primaire, 89200 Thory ACADÉMIE DE GRENOBLE Collège Notre Dame, 07100 Annonay – Collège Les Perrieres, 07104 Annonay – École primaire Sacré coeur, 07110 Largentière – Collège St Régis Europeen bil. privé, 07203 Aubenas – Collège Albert Mercoyrol, 07350 Cruas – Collège Les 3 vallees, 07800 La Voulte-sur-Rhône – Collège Paul Valéry, 26000 Valence – Collège Notre Dame des Champs, 26107 Romans-sur-Isère – Collège Notre Dame, 26110 Nyons – École primaire Notre Dame, 26110 Nyons – Collège Jean Perrin, 26130 Saint-Paul-Trois-Châteaux – Collège Benjamin Malossane, 26190 Saint-Jeanen-Royans – Collège Europa, 26200 Montélimar – Collège De Filles, 26330 Châteauneufde-Galaure – Collège Gerard Gaud, 26502 Bourg-Lès-Valence – Collège Francois Truffaut, 38081 L’ Isle-D’abeau – Collège Le Savouret, 38160 Saint-Marcellin – Collège Cl.et G. Grange, 38200 Seyssuel – Lycée général et technologique Saint Charles, 38217 Vienne – Collège lionel Terray, 38240 Meylan – Lycée polyvalent Charles Pravaz, 38480 Le Pont-de-Beauvoisin – Collège Henry Bordeaux, 73160 Cognin – Collège Ernest Perrier de la Bathie, 73400 Ugine – Collège Notre Dame de la Villette, 73490 La Ravoire – Collège Pierre et Marie Curie, 73801 Montmélian – Lycée général et technologique Gabriel Faure, 74008 Annecy – Collège Le Clergeon, 74150 Rumilly – Collège Jean-Jacques Rousseau, 74200 Thonon-les-Bains – Collège Champagne, 74203 Thonon-les-Bains – Lycée général et technologique Charles Poncet, 74302 Cluses – Collège La Salle, 74371 Pringy – Collège Paul Émile Victor, 74380 CranvesSales – Collège Roger Frison Roche, 74401 Chamonix-Mont-Blanc – Collège Henri Corbet, 74430 Saint-Jean-D’Aulps – Collège Gaspard Monge, 74490 Saint-Jeoire – Collège Du Parmelan, 74570 Groisy – Lycée général Sainte Marie, 74800 La Roche-sur-Foron ACADÉMIE DE LILLE Collège Carnot, 59002 Lille – Collège Notre-Dame de la Paix, 59009 Lille – Collège Henri Matisse, 59010 Lille – École primaire Voltaire-Diderot, 59100 Roubaix – École primaire Jean Jacob, 59116 Houplines – Collège Félicien Joly, 59124 Escaudain – Collège Paul Langevin, 59129 Avesnes-les-Aubert – École primaire, 59130 Lambersart – Collège Léon Blum, 59136 Wavrin – Collège Fenelon, 59140 Dunkerque – École primaire Catholique Nicolas Barre, 59140 Dunkerque – Collège Voltaire, 59156 Lourches – École primaire Maurice Fostier, 59164 Marpent – Collège Saint Exupery, 59264 Onnaing – Collège Emile Littre, 59282 Douchy-les-Mines – Collège Madame d’Epinay, 59300 Aulnoy-lez-Valenciennes – Collège St Jean-Baptiste de la Salle, 59300 Valenciennes – Lycée professionnel Du Hainaut, 59322 Valenciennes – Collège Pierre de Ronsard, 59330 Hautmont – Collège Jean Rostand, MEP_SanteEleve.indd 215 05/08/2008 09:04:15 216 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 59360 Le Cateau-Cambresis – Collège Saint Joseph, 59393 Wattrelos – Lycée technologique Gustave Eiffel, 59427 Armentières – École primaire Jean Jaures, 59430 Saint-Pol-sur-Mer – Collège Paul Éluard, 59436 Roncq – Collège André Canivez, 59508 Douai – Collège Eugène Thomas, 59530 Le Quesnoy – École primaire Reine des Prés, 59550 Maroilles – Collège Jules Verne (Épinette), 59601 Maubeuge – Collège Félix del Marle, 59620 Aulnoye-Aymeries – Collège Voltaire, 59635 Wattignies – Collège Saint Adrien, 59653 Villeneuve-d’Ascq – Collège Henri Dunant, 59660 Merville – École élémentaire Victor Hugo, 59660 Merville – Collège De Marcq, 59700 Marcq-en-Barœul – Lycée général et technologique Alfred Kastler, 59723 Denain – École primaire d’application Pont de Pierre, 59820 Gravelines – École primaire Léon Blum, 62110 Hénin-Beaumont – École primaire, 62124 Metz-en-Couture – Collège Jacques Prévert, 62134 Heuchin – Collège Langevin-Wallon, 62160 Grenay – Lycée général et technologique Albert Chatelet, 62165 Saint-Pol-sur-Ternoise – Collège Saint Louis, 62165 Saint-Pol-sur-Ternoise – Collège Paul Langevin, 62200 Boulogne-surMer – Collège Saint Joseph de Navarin, 62200 Boulogne-sur-Mer – Collège Haffreingue Chanlaire, 62200 Boulogne-sur-Mer – École primaire Georges Lapierre, 62300 Lens – Lycée général et technologique Mariette, 62321 Boulogne-sur-Mer – Lycée général et technologique Voltaire, 62410 Wingles – École primaire Jean Jaurès, 62440 Harnes – Collège Jean Moulin, 62480 Le Portel – Collège Romain Rolland, 62530 Hersin-Coupigny – Collège Louis Pasteur, 62590 Oignies – Collège Saint Joseph, 62630 Etaples – Collège Claude Debussy, 62710 Courrieres – Collège Riaumont, 62800 Lievin – Collège Du Val du Gy, 62810 Avesnesle-Comte – Collège Sainte Jeanne d’Arc, 62840 Laventie – École primaire Jeanne d’Arc, 62840 Laventie – Collège Adulphe Delegorgue, 62970 Courcelles-Lès-Lens ACADÉMIE DE LIMOGES École primaire La Jaloustre, 19200 Ussel – Collège Bernard de Ventadour, 87039 Limoges – École primaire, 87310 Saint-Laurent-sur-Gorre – Collège Bernard Palissy, 87400 SaintLéonard-de-Noblat ACADÉMIE DE LYON École primaire Les Lilas, 01000 Bourg-en-Bresse – Collège Saint Louis-Saint Pierre, 01001 Bourg-en-Bresse – Collège Louis Lumiere, 01108 Oyonnax – Collège Marcel Aymé, 01120 Dagneux – Collège De la Plaine de l’Ain, 01150 Leyment – Collège Henri Dunant, 01350 Culoz – Collège Saint Charles, 01400 Châtillon-sur-Chalaronne – Collège Jean Compagnon, 01600 Reyrieux – Collège Sainte Marie, 42000 Saint-Étienne – Collège Notre Dame d’Esperance, 42000 Saint-Étienne – Collège Albert Schweitzer, 42153 Riorges – Collège Jacques Prévert, 42162 Andrézieux-Bouthéon – Lycée professionnel Carnot, 42300 Roanne – École primaire St Julien, 42400 Saint-Chamond – Collège Jean Rostand, 42406 SaintChamond – École élémentaire Jaures-Rousseau, 42500 Le Chambon-Feugerolles – Collège Massenet Fourneyron, 42502 Le Chambon-Feugerolles – Collège Montaigne, 42510 Balbigny – Lycée polyvalent Le Renouveau, 42530 Saint-Genest-Lerpt – École primaire Mas, 42700 Firminy – Collège Waldeck-Rousseau, 42704 Firminy – École primaire Jeanne d’Arc, 69150 Decines-Charpieu – Collège Saint Joseph, 69160 Tassin-la-Demi-Lune – Lycée général et technologique René Cassin, 69173 Tarare – Collège La Xaviere, 69200 Vénissieux – École primaire, 69220 Charentay – Collège Notre Dame des Minimes, 69322 Lyon 5e – MEP_SanteEleve.indd 216 05/08/2008 09:04:15 217 Liste des établissements ayant participé à l’enquête Collège Jean-Philippe Rameau, 69410 Champagne-au-Mont-D’Or – Collège Pierre Valdo, 69515 Vaulx-en-Velin – Lycée général Immaculee Conception, 69613 Villeurbanne – Lycée professionnel des métiers Notre Dame, 69657 Villefranche-sur-Saône – Collège Notre Dame, 69700 Givors – Collège Martin Luther King, 69780 Mions – Lycée général et technologique Condorcet, 69802 Saint-Priest – Collège Evariste Galois, 69882 Meyzieu ACADÉMIE DE MONTPELLIER Collège Cité, 11100 Narbonne – École primaire, 11160 Peyriac-Minervois – Collège Les Fontanilles, 11494 Castelnaudary – École primaire, 11500 Castelreng – Collège Paul Valéry, 30150 Roquemaure – Collège Notre-Dame, 30300 Beaucaire – Collège, 30310 Vergèze – Collège Sacré-Coeur, 30906 Nîmes – Collège Clémence Royer, 34000 Montpellier – Collège Saint-francois-Régis, 34000 Montpellier – Collège Fontcarrade, 34070 Montpellier – Collège Arthur Rimbaud, 34080 Montpellier – École élémentaire La Jasse, 34160 Beaulieu – Collège Marcel Pagnol, 34410 Sérignan – Collège Basile Rouaix, 34460 Cessenon-sur-Orb – Collège Via Domitia, 34560 Poussan – Collège Francois Villon, 34980 Saint-Gély-du-Fesc – Collège Henri Bourrillon, 48002 Mende – Collège Marcel Pagnol, 66027 Perpignan – Lycée général et technologique Pablo Picasso, 66028 Perpignan – Lycée général Saint-Louis-de-Gonzague, 66043 Perpignan – Collège Le Riberal, 66240 Saint-Estève – Collège François Mitterrand, 66350 Toulouges – Collège Notre-Dame-des-Anges, 66600 Espira-de-l’Agly – Collège Cerdanya, 66760 Bourg-Madame ACADÉMIE DE NANCY-METZ Collège Guynemer, 54000 Nancy – Lycée général et technologique Frédéric Chopin, 54042 Nancy – Collège L’Assomption, 54150 Briey – Lycée général et technologique Louis Majorelle, 54200 Toul – Collège Croix de Metz, 54201 Toul – Collège St Exupéry, 54210 SaintNicolas-de-Port – Collège Jacques Callot, 54230 Neuves-Maisons – Collège Jean Lurcat, 54390 Frouard – École élémentaire Albert Lebrun, 54640 Tucquegnieux – Segpa Cité scolaire Alfred Kastler, 55700 Stenay – Lycée général et technologique Louis Vincent, 57000 Metz – Lycée polyvalent Louis de Cormontaigne, 57010 Metz – Collège Jean Bauchez, 57050 Le Ban-Saint-Martin – École primaire Langevin, 57070 Saint-Julien-Les-Metz – Collège Paul Valéry, 57100 Thionville – Collège La Milliaire, 57100 Thionville – Collège Charlemagne, 57100 Thionville – Collège Hélène Boucher, 57100 Thionville – Lycée professionnel Henri Nomine, 57215 Sarreguemines – École primaire Schuman 2, 57240 Knutange – Collège René Cassin, 57310 Guénange – Collège, 57410 Rohrbach-Lès-Bitche – Collège Francois Rabelais, 57490 L’ Hôpital – Collège La Carriere, 57501 Saint-Avold – Collège Val de Sarre, 57520 Grosb liederstroff – Collège Pierre Adt, 57612 Forbach – École primaire Pasteur, 57970 Yutz – Lycée général Claude Gellee, 88021 Epinal – École primaire, 88130 Ubexy – Collège Elsa Triolet, 88152 Thaon-les-Vosges – Collège Louis Armand, 88194 Golbey – École primaire, 88240 Les Voivres – École primaire, 88390 Darnieulles – Collège La Haie Griselle, 88407 Gérardmer ACADÉMIE DE NANTES Collège St Félix, 44001 Nantes – Collège Sacré-Coeur, 44100 Nantes – Collège Robert Schuman, 44146 Châteaubriant – École primaire Jacques Prévert, 44190 Clisson – Collège MEP_SanteEleve.indd 217 05/08/2008 09:04:15 218 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 St J. de Compostelle, 44200 Nantes – École primaire Ledru-Rollin, 44200 Nantes – Lycée polyvalent St Joseph La Joliverie, 44232 Saint-Sébastien-sur-Loire – École primaire NotreDame, 44260 Savenay – Collège ND de Lourdes, 44300 Nantes – Collège Condorcet, 44310 Saint-Philbert-de-Grand-Lieu – Collège La Colinière, 44319 Nantes – Collège St Joseph, 44330 Vallet – Collège La Neustrie, 44340 Bouguenais – Collège Paul Doumer, 44390 Nortsur-Erdre – Collège Salvador Allende, 44400 Rèze – Collège Pont Rousseau, 44401 Rèze – Collège St joseph, 44410 Herbignac – Collège St Augustin, 44440 Riaillé – Collège Gérard Philipe, 44472 Carquefou – Collège Louise Michel, 44560 Paimboeuf – Collège Julien Lambot, 44570 Trignac – Collège Ste Thérèse, 44600 Saint-Nazaire – Lycée général St Louis, 44616 Saint-Nazaire – Collège La Reinetiere, 44980 Sainte-Luce-sur-Loire – Collège La Madeleine La Retraite, 49000 Angers – Lycée général Urbain Mongazon, 49036 Angers – Collège Jean Monnet, 49036 Angers – Collège St Charles, 49100 Angers – Collège St Joseph, 49120 Chemille – École élémentaire Raymond Renard, 49130 Les Pont-de-Cé – Collège St Laud, 49130 Les Pont-de-Cé – Collège La Venaiserie, 49180 Saint-Barthélemy-D’anjou – Lycée polyvalent Jeanne Delanoue, 49304 Cholet – École élémentaire Les Recollets, 49400 Saumur – Collège St Louis, 49400 Saumur – Collège Georges Gironde, 49500 Sègré – Collège St Jb de la Salle, 53030 Laval – Collège St Joseph, 53170 Meslay-du-Maine – Collège Le Grand Champ, 53290 Grez-en-Bouère – Collège St Joseph, 53500 Ernee – Collège La Madeleine, 72000 Le Mans – Collège Leo Delibes, 72130 Fresnay-sur-Sarthe – Collège Louis Cordelet, 72250 Parigne-L’évêque – Collège Alexandre Mauboussin, 72600 Mamers – Collège Pierre Mendes France, 85120 La Chataigneraie – Collège, 85150 La Mothe-Achard – Collège St Michel, 85290 Saint-Laurent-Sur-Sèvre – Collège Jules Ferry, 85602 Montaigu – Lycée général et technologique ND de la Tourteliere, 85700 Pouzauges – Collège Antoine de St Exupéry, 85703 Pouzauges – École primaire Ste-Thérèse, 85710 Châteauneuf ACADÉMIE DE NICE Collège Roland Garros, 06000 Nice – École primaire Saint Barthélémy 2, 06100 Nice – Collège Les Mimosas, 06210 Mandelieu-la-Napoule – Collège Les Campelieres, 06250 Mougins – École primaire Le Chateau, 06300 Nice – Collège Port Lympia, 06300 Nice – Collège La Chenaie, 06371 Mouans-Sartoux – Collège René Cassin, 06690 Tourrette-Levens – Collège Saint Exupery, 06700 Saint-Laurent-du-Var – Collège Peiresc, 83000 Toulon – Collège Marcel Pagnol, 83000 Toulon – Collège Django Reinhardt, 83050 Toulon – Collège Maurice Genevoix, 83100 Toulon – Collège La Guicharde, 83110 Sanary-sur-Mer – Collège Sainte Jeanne d’Arc, 83170 Brignoles – Collège Frederic Joliot Curie, 83320 Carqueiranne – École élémentaire Jean Jaures 2, 83390 Cuers – Collège Gustave Roux, 83407 Hyères – Collège Jules Ferry, 83418 Hyères – Collège Marie Mauron, 83440 Fayence – Lycée général Sainte Marie, 83501 La Seyne-sur-Mer – Collège André Léotard, 83600 Fréjus – Collège Joseph d’Arbaud, 83670 Barjols ACADÉMIE D’ORLÉANS-TOURS École primaire Saint Ferdinand, 28000 Chartres – Lycée polyvalent Edouard Branly, 28100 Dreux – Collège Jean Racine, 28130 Maintenon – École primaire Empereurs, 28200 Châteaudun – Collège Anatole France, 28200 Châteaudun – École Roger Bellon, 28220 Autheuil – Collège Francois Rabelais, 28220 Cloyes-sur-le-Loir – Collège La Loge des MEP_SanteEleve.indd 218 05/08/2008 09:04:16 219 Liste des établissements ayant participé à l’enquête Bois, 28250 Senonches – Lycée professionnel Sully, 28404 Nogent-le-Rotrou – Collège Marcel Pagnol, 28500 Vernouillet – Collège Jules Ferry, 28701 Auneau – Collège Vincent Rotinat, 36230 Neuvy-Saint-Sépulcre – Lycée professionnel Albert Bayet, 37058 Tours – Collège Andre Bauchant, 37110 Chateau-Renault – Collège Le Champ de la Motte, 37130 Langeais – Collège Choiseul, 37400 Amboise – Collège Patrick Baudry, 37800 Nouâtes – Collège Alphonse Karr, 41170 Mondoubleau – Collège Marcel Carne, 41354 Vineuil – Collège Charles Riviere, 45162 Olivet – Collège Léon Delagrange, 45170 Neuville-aux-Bois – Collège Robert Schumann, 45209 Amilly – Collège Pierre Auguste Renoir, 45210 Ferrières-en-Gâtinais – Collège Aristide Bruant, 45320 Courtenay – Collège Jacques de Tristan, 45370 Cléry-SaintAndré ACADÉMIE DE PARIS Collège Montgolfier, 75003 Paris 3e – Collège Montaigne, 75006 Paris 6e – Collège École Alsacienne, 75006 Paris 6e – Lycée général Victor Duruy, 75007 Paris 7e – Lycée général École Active Bilingue Etoile, 75008 Paris 8e – École primaire École A, 75011 Paris 11e – Collège Saint-Pierre Fourier, 75012 Paris 12e – Collège Claude Monet, 75013 Paris 13e – École primaire, 75013 Paris 13e – Collège Sainte-Anne, 75013 Paris 13e – École élémentaire École Active Bilingue J.manuel, 75015 Paris 15e – Collège Modigliani, 75015 Paris 15e – Collège Camille See, 75015 Paris 15e – Collège Blomet, 75015 Paris 15e – École élémentaire SaintLouis, 75018 Paris 18e – École primaire, 75019 Paris 19e – Collège La Tour, 75116 Paris 16e ACADÉMIE DE POITIERS Collège Enfant Jésus, 16110 La Rochefoucauld – Collège, 16140 Aigre – Collège Alfred Renoleau, 16230 Mansle – Collège Jean Michaud, 16270 Roumazières-Loubert – Collège Jean Guiton, 17026 Lagord – Collège Fabre d’Églantine, 17028 La Rochelle – École primaire Jules Ferry, 17100 Saintes – Collège Samuel Dumenieu, 17130 Montendre – Collège Saint Louis, 17250 Pont-l’Abbé-d’Arnoult – Collège André Dulin, 17290 Aigrefeuille-d’Aunis – Collège Jean Zay, 79000 Niort – Collège Francois d’Assise, 79140 Cerizay – Lycée général et technologique Maurice Genevoix, 79301 Bressuire – École primaire, 79330 SaintVarent – Collège Jean de la Fontaine, 79390 Thénezay – Collège Saint Gabriel-Notre Dame, 86108 Châtellerault – École primaire, 86140 Savigny-sous-Faye – Collège Camille Claudel, 86400 Civray ACADÉMIE DE REIMS École primaire d’application Jules Verne, 08000 Charleville-Mézières – Collège AttignyMachault, 08130 Attigny – École primaire Jean Jaurès, 08700 Nouzonville – Lycée général St Francois de Sales, 10000 Troyes – Collège Paul Langevin, 10303 Sainte-Savine – École primaire Aurillac, 10700 Arcis-sur-Aube – Collège Trois Fontaines, 51100 Reims – École primaire Jean d’Aulan, 51100 Reims – École primaire Paul Bert, 51100 Reims – Collège Du Mont d’Hor, 51220 Saint-Thierry – Collège Les Indes, 51308 Vitry-le-François – Collège Louis Grignon, 51510 Fagnières – Collège Prieure de Binson, 51700 Chatillon-sur-Marne – Collège Claude-Nicolas Ledoux, 51700 Dormans – Collège Jouffroy d’Abbans, 52270 DoulaincourtSaucourt MEP_SanteEleve.indd 219 05/08/2008 09:04:16 220 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 ACADÉMIE DE RENNES Collège St Charles, 22021 Saint-Brieuc – Collège Victor Vasarely, 22330 Collinee – Collège Jules Ferry, 22390 Bourbriac – Collège St Stanislas, 22490 Plouer-sur-Rance – Lycée général et technologique La Croix Rouge, 29229 Brest – Collège Estran Charles de Foucauld, 29287 Brest – École primaire Sainte Anne, 29550 Plonévez-Porzay – Collège Pierre Brossolette, 35171 Bruz – Collège St Joseph, 35190 Tinteniac – Collège Les Chalais, 35201 Rennes – Collège Angele Vannier, 35460 Saint-Brice-en-Coglès – École élémentaire La Hodeyere, 35500 Vitré – Collège Montaigne, 56000 Vannes – Collège Le Sacré-Coeur, 56000 Vannes – Collège St Julien, 56140 Malestroit – Collège Ste Anne, 56160 Guémené-sur-Scorff – Collège Jean Rostand, 56190 Muzillac – Collège Jean-Loup Chretien, 56230 Questembert – Collège Marcel Pagnol, 56240 Plouay – Collège Les Saints Anges, 56306 Pontivy – École primaire St Guigner, 56330 Pluvigner – Collège Jean-Pierre Calloc’h, 56502 Locminé – Collège Joseph Kerbellec, 56530 Quéven – Collège Sacré Coeur, 56801 Ploërmel – Collège St Joseph, 56854 Caudan ACADÉMIE DE ROUEN Collège Georges Politzer, 27025 Evreux – École primaire, 27150 Mouflaines – Collège Marc Chagall, 27620 Gasny – École primaire Les Prés Verts, 27930 Normanville – Lycée général et technologique Rey, 76000 Rouen – Collège Saint-Dominique, 76000 Rouen – Collège Georges Braque, 76000 Rouen – Collège Saint-Joseph, 76072 Le Havre – Lycée général et technologique Val De Seine, 76124 Le Grand-Quevilly – Collège Jean de la Varende, 76130 Mont-Saint-Aignan – École primaire Marie Lebreton, 76430 Tancarville – Collège Jehan Le Povremoyne, 76460 Saint-Valéry-en-Caux – Collège Jean Cocteau, 76550 Offranville – Collège Commandant Charcot, 76580 Le Trait – Collège Pablo Picasso, 76700 Harfleur – Collège Jean Zay, 76770 Le Houlme ACADÉMIE DE STRASBOURG Collège Vauban, 67000 Strasbourg – Collège Esplanade, 67043 Strasbourg – Collège Notre Dame de Sion, 67083 Strasbourg – Collège, 67170 Brumath – Collège Rouget de Lisle, 67300 Schiltigheim – Collège Des Racines et des Ailes, 67320 Drulingen – Collège Marechal de Mac Mahon, 67360 Woerth – Collège Jean de la Fontaine, 67402 Geispolsheim – Collège Léonard De Vinci, 67440 Marmoutier – Collège Les Sept Arpents, 67460 Souffelweyersh eim – École primaire, 67630 Scheibenhard – Lycée professionnel Saint Joseph de Cluny, 68100 Mulhouse – Collège Frédéric Hartmann, 68140 Munster – Collège Les Menetriers, 68150 Ribeauville – Collège Victor Schoelcher, 68190 Ensisheim – Collège, 68200 Mulhouse – Collège Emile Zola, 68260 Kingersheim – Lycée professionnel Charles Pointet, 68802 Thann ACADÉMIE DE TOULOUSE Lycée professionnel Jean Durroux, 09000 Ferrieres-Sur-Ariège – Collège Lakanal, 09008 Foix – École primaire Gpe de Ledar, 09200 Saint-Girons – Collège, 09201 Saint-Girons – EREA, 12200 Villefranche-de-Rouergue – Collège Antonin Perbosc, 31190 Auterive – École primaire, 31260 La Bastide-du-Salat – École primaire Fernand Becane, 31270 Villeneuve- MEP_SanteEleve.indd 220 05/08/2008 09:04:16 221 Liste des établissements ayant participé à l’enquête Tolosane – Collège Jacqueline Auriol, 31270 Villeneuve-Tolosane – École primaire SaintJoseph, 31290 Villefranche-de-Lauragais – Collège Emile Zola, 31400 Toulouse – École primaire, 31590 Gauré – Collège Jean Gay, 31590 Verfeil – Collège Jacques Prévert, 31650 Saint-Orens-de-Gameville – Collège Jean Jaures, 31770 Colomiers – Collège Didier Daurat, 31806 Saint-Gaudens – École primaire Sainte-Germaine, 32130 Samatan – Collège Saint-Louis, 46170 Castelnau-Montratier – Collège Massey, 65000 Tarbes – École primaire Jean-Marie Lordat, 65190 Tournay – LGT Lycée des métiers Louis Rascol, 81012 Albi – Collège Jean Monnet, 81100 Castres – École primaire Eugenie de Guerin St-Charles, 81600 Gaillac – Collège Jean Jaurès, 82001 Montauban – Collège Jean Lacaze, 82170 Grisolles – École élémentaire Montebello, 82200 Moissac ACADÉMIE DE VERSAILLES Collège St Jean Hulst, 78008 Versailles – Collège St Erembert, 78100 Saint-Germain-enLaye – Lycée général et technologique Ste Thérèse, 78120 Rambouillet – Collège Jules Verne, 78130 Les Mureaux – Collège St Exupéry, 78140 Vélizy-Villacoublay – Collège Alberto Giacometti, 78180 Montigny-le-Bretonneux – École élémentaire, 78200 Boinvilliers – École élémentaire Pierre Larousse, 78200 Buchelay – Lycée polyvalent Jean Rostand, 78200 Mantesla-Jolie – Collège Paul Eluard, 78280 Guyancourt – Collège La Fosse aux Dames, 78340 Les Clayes-Sous-Bois – École élémentaire Francois Rabelais, 78370 Plaisir – Collège Arthur Rimbaud, 78410 Aubergenville – Collège Notre-Dame, 78480 Verneuil-sur-Seine – Collège St Louis/Ntre Dame du Bel Air, 78490 Montfort-L’amaury – École élémentaire Joliot Curie No2, 78500 Sartrouville – Collège Romain Rolland, 78503 Sartrouville – Lycée polyvalent Condorcet, 78520 Limay – École élémentaire, 78730 Rochefort-en-Yvelines – Collège Jean Monnet, 78810 Feucherolles – LPO Lycée des métiers Robert Doisneau, 91107 Corbeil-Essonnes – Collège Olivier de Serres, 91170 Viry-Châtillon – Collège St Louis St Clément, 91170 ViryChâtillon – Collège Felix Esclangon, 91172 Viry-Châtillon – Collège Jean Moulin, 91240 SaintMichel-sur-Orge – Collège Camille Claudel, 91280 Saint-Pierre-du-Perray – Lycée polyvalent Francisque Sarcey, 91410 Dourdan – Collège Émile Auvray, 91410 Dourdan – Collège Bellevue, 91560 Crosne – Collège Le Saussay, 91610 Ballancourt-sur-Essonne – Collège Paul Éluard, 91700 Sainte-Geneviève-des-Bois – Collège Jean Macé, 91706 Sainte-Geneviève-des-Bois – Collège Olympe de Gouges, 91750 Champcueil – Lycée général et technologique Paul Langevin, 92150 Suresnes – Collège Descartes, 92163 Antony – Collège Notre Dame, 92190 Meudon – Collège Henri Wallon, 92240 Malakoff – École primaire André Marsault, 92250 La GarenneColombes – Collège Sophie Barat, 92296 Chatenay-Malabry – Collège Notre-Dame, 92340 Bourg-la-Reine – Collège Georges Pompidou, 92390 Villeneuve-la-Garenne – Collège Les Bruyères, 92400 Courbevoie – Collège Marcel Pagnol, 92500 Rueil-Malmaison – Collège Voltaire, 92600 Asnières-sur-Seine – Collège Les Bouvets, 92800 Puteaux – Collège La Bussie, 95038 Vauréal – Collège Antoine de St Exupéry, 95123 Ermont – École élémentaire Verdun, 95150 Taverny – Collège Denis Diderot, 95170 Deuil-la-Barre – École élémentaire Germaine Vie, 95190 Goussainville – Collège Anatole France, 95200 Sarcelles – Collège Victor Hugo, 95200 Sarcelles – École élémentaire Jean Jaurès, 95220 Herblay – Lycée polyvalent Jean Perrin, 95310 Saint-Ouen-l’Aumône – École élémentaire Jean Moulin, 95330 Domont – Collège Aristide Briand, 95331 Domont – Collège St Stanislas, 95520 Osny – Collège Les Coutures, 95620 Parmain – Collège Ste Apolline, 95800 Courdimanche – Collège Gabriel Peri, 95870 Bezons – Collège Georges Pompidou, 95880 Enghien-les-Bains. MEP_SanteEleve.indd 221 05/08/2008 09:04:16 MEP_SanteEleve.indd 222 05/08/2008 09:04:16 223 Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006 French data of the international survey on Health Behaviour in School-aged Children (HBSC) Edited by Emmanuelle Godeau Catherine Arnaud Félix Navarro Preface by Philippe Lamoureux and Jean-Louis Nembrini Foreword by Marc Danzon MEP_SanteEleve.indd 223 05/08/2008 09:04:16 224 Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006 Abstracts 228 l 32 l Socio-economic status of the family 231 l 48 Catherine Arnaud, Hélène Grandjean Overall, young people are surrounded by friends (less than 1% say they have no real friend, whether of the same or opposite sex). With age, the proportion of friends of the opposite sex increases, as does the time spent with peers and the ease of communication with them. At all ages, boys go out more than girls, who conversely are more likely to use indirect methods of communication. Ease of communication with a best friend is frequently reported whatever the age. Young people mostly live in socio-economic environments of an intermediate or high level; only 4.7% live in families which receive no income from work. On average, two thirds of students judge their families to be financially “very” or “quite” well-off, 5.8% of 11-year olds and 8.5% of 15-year olds on the other hand consider their family to be financially disadvantaged. According to the Family Affluence Scale (Fas) 49.6% of families lie within the highest level of the scale, 38.2% within the intermediate level and 12.2% within the lowest level. We note a marked development since 2002, with disadvantaged socio-economic categories proportionally on the increase 230 l 40 l Family structure and relationships Catherine Arnaud, Hélène Grandjean Nearly three-quarters of students questioned live within a traditional family structure, 14.4% in a one-parent family with one or other of their biological parents, and 10.8% in a reconstituted family. Only 10.1% of students live with adults only, without brothers or sisters in the home. Even if this changes with age, the level of communication with the adults of the family community is generally good, better with mothers and sisters than with fathers and brothers, for both genders. At all ages, boys report a greater facility than girls of communication with adults. MEP_SanteEleve.indd 224 l Peer relationships Catherine Arnaud, Emmanuelle Godeau 232 l 58 l School environment Emmanuelle Godeau, Félix Navarro, Céline Vignes The majority of students claim to like school and are pleased to go there, girls more so than boys, and at age 11 more so than at age 15. The perception of the overall school experience is better amongst younger students. Threequarters of students claim not to be stressed by their schoolwork, boys being significantly less stressed than girls. At the same age, elementary school 11 year old students (‘CM2’) give more positive responses than junior high school 11 year old students (‘sixieme’) about school and the school experience. The difference between senior high school students, whether at vocational or other types of secondary school, are much less pronounced. 234 l 74 l Health and well-being Catherine Arnaud, Céline Vignes, Emmanuelle Godeau The overwhelming majority of students perceive their health to be “excellent” or “good” (87.2%). Students report a high level with regard to their overall satisfaction with life, with a median of nearly 7.5 out of 10 on the Cantril scale. This satisfaction reduces with 05/08/2008 09:04:16 225 Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006 age, especially for girls, for whom the level is lower than it is for boys. In the same way, girls report more frequently to have complaint syndrome (45.6% vs 29.5% for boys), and this continues to hold true as they get older (40.5% at age 11 vs 52.5% at age 15). vegetables at least once a day; this proportion decreases with age, and is smaller for boys. A little more than one young person in four claims to have soft drinks at least once a day. Overall, young people who have breakfast on a daily basis have better eating habits. 235 l 84 l Disability and chronic illness 238 l 108 l Physical and sedentary activity Céline Vignes, Emmanuelle Godeau, Mariane Sentenac, Catherine Arnaud Namanjeet Ahluwalia, Marie Dupuy, Céline Vignes In accordance with ICF and the law introduced on 11 February 2005, this chapter explores the position of disability (including chronic illness), through the perceptions of the 15.8% of students in our sample who are in chronic conditions and who are schooled in a normal environment. Nearly one in five of these students judge that their chronic condition causes a restriction of their participation or attendance at school; nevertheless, it doesn’t change the overall school experience, nor the overall perception of their lives even though they perceive themselves to be in less good health. 236 l 92 l Oral hygiene Hélène Grandjean Overall, dental hygiene of French adolescents is not bad: a large majority of girls and boys claim to brush their teeth at least once a day. Girls and 15-year olds are most likely to do it more than once a day. 237 l 98 l Eating habits Namanjeet Ahluwalia, Shawn Somerset, Marie Dupuy, Céline Vignes More than half of young people claim to eat breakfast every day, more often at age 11 than at age 15, and boys more than girls. Twothirds of young people claim to have fruit and MEP_SanteEleve.indd 225 On average, young people claim to engage in physical exercise of at least one hour’s duration on every other day. Only 13.5% report physical activity on a daily basis, this proportion decreases with age and is higher for boys. The average time spent in front of a screen (television, computer, video games) is 5.5 hrs per day, and is higher amongst 13-15 year olds, and with boys. Watching TV is the most common sedentary activity, with one young person in two watching TV more than two hours a day, more often at ages 13-15, and for boys. 239 l 118 l Self image and weight Namanjeet Ahluwalia, Marie Dupuy, Shawn Somerset, Céline Vignes A little over half of young people judge their body to be “about the right weight”. About 30% judge themselves to be “too fat” or claim to be on, or in need of going on, a diet, girls more so than boys. However, only 10.3% of young people are characterized as overweight based on their self-reported weight and height. Although there is a good correlation between actual and perceived corpulence for young people who report excessive weight, nearly one quarter who have normal weight or who are underweight believe they are “too fat” or claim to be on, or in need of going on, a diet, particularly girls. 05/08/2008 09:04:16 226 Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006 240 l 128 l Tobacco ; alcohol ; cannabis and other illicit substances Stéphane Legleye, Olivier Le Nézet, Stanislas Spilka, Eric Janssen, Emmanuelle Godeau, François Beck 240 l 132 l Tobacco Experimentation with tobacco, despite a modest decrease since 2002, remains quite common in early adolescence. However, smoking on a daily basis continues to fall, confirming the trend observed between 1998 and 2002. Between 2002 and 2006, daily use at age 15 decreased from 20% to 14%. Elsewhere, the prevalence of smoking amongst female adolescents continues to hold true, with girls starting smoking later than boys, but with more of them continuing to smoke at age 15. 2002: 29% of students at age 15 claimed to have already smoked it, as against 28% in 2006. Elsewhere, although experimentation with illicit or misused psychoactive substances, besides cannabis, spread fairly quickly during adolescence, it remains marginal at the beginning of adolescence. At age 15, nearly one student in ten says they have already taken, during the course of the past twelve months, one of the following substances : ecstasy, stimulants (amphetamines, speed), heroine (opium, morphine), medicine to get high, cocaine (crack, coke), glue or solvents and LSD ; inhaled products are the most common (5%). Multi-experimentation is very rare. 243 l 164 l Sexual health Emmanuelle Godeau, Céline Vignes 240 l 140 l Alcohol Alcohol remains the psychoactive substance most widely used in adolescence with a clear increase in regular consumption between the ages of 11 and 15. Preferences for different types of alcoholic drinks change during adolescence, with beer and spirits becoming more popular. Although few differences emerge between the genders with regard to the spread of alcohol use, frequent use and drunkenness are seen more often amongst boys. Drunkenness shows a steep rise between 2002 and 2006, as 44% and 30% respectively of 15-year olds claim to have already been drunk. 241 l 149 l Cannabis and other illicit drugs In France, cannabis is the first illicit substance claimed to have been taken, and its users remain mostly male. Early experimentation is rare (only 5% of 13-year old students said they had already smoked it during their lifetime). Cannabis use amongst young adolescents appears to have stagnated since MEP_SanteEleve.indd 226 A little more than a quarter of respondents of age 15 claim to have already had sexual intercourse, boys more so than girls. The majority of sexually active young people claim to have used a condom during their most recent intercourse (boys more so than girls). The condom is the method of contraception most widely declared (85.6%), followed by the pill and the morning-after pill. 244 l 172 l Violence Félix Navarro, Emmanuelle Godeau, Céline Vignes The majority of students claim not to have been a victim (or perpetrator) of either bullying or violence at school. Hitting comes top, followed by theft; extorsion is marginal. All types of violence are more common amongst boys than girls. More than twothirds of students claim not to be in fear of violence. For both genders, fear is more pronounced amongst victims, but is always higher amongst girls. Nearly two-thirds of students claim not to have been involved in a fight during the past year. 05/08/2008 09:04:16 227 Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006 191 l Appendix 212 l List of schools surveyed 193 l Survey questionnaire 223 l Abstracts in English 207 l List of tables and figures 247 l Abstracts in Spanish MEP_SanteEleve.indd 227 05/08/2008 09:04:16 228 Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006 Socio-economic status of the family Catherine Arnaud Hélène Grandjean The increase of health inequalities in the developed world represents one of the major concerns in public health at the beginning of the 21st century. Although the effect of living conditions is less controversial for adolescents than for other age ranges, it is important to be aware of possible repercussions of the socio-economic position of the family on factors affecting the health and well-being of young people. In this study, the evaluation of socioeconomic status, focussing on social status and family income, is based on declared data. The measured parameters consist of parental employment, the perception of family wealth and, due to the difficulty of pupils to declare the income level of their family, of indications of material deprivation and family prosperity (housing, vehicles, consumer goods). On the whole, the analysis shows that the young people live mostly in an environment of an intermediate or high socio-economic level. Only 4.7% of pupils live in families where none of their income stems from MEP_SanteEleve.indd 228 employment. In more than two cases out of three both parents are working, however the mother is less frequently engaged in a profession than the father (74.6% for mothers versus 87.8% for fathers). Nevertheless, the proportion of parents who work is falling compared with the 2002 survey, this development being particularly marked in the case of fathers. The perception of family wealth is based on subjective data which varies according to the age of the pupil questioned. On average, two thirds of pupils judge their family to be “welloff” or “comfortable”. On the other hand, the number of young people who consider their family to be financially disadvantaged reaches a level of 5.8% at 11 years old and proportionally much higher at 15 years old (8.5%). As far as measured indicators of family wealth are concerned, the vast majority of pupils questioned claim to have a bedroom of their own (84.8% at 15 years old), to have a computer in the house (92.0%), and to have been on a family holiday at least once in the 05/08/2008 09:04:17 229 Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006 preceding year (85.5%). Moreover, they claim to have at least one family vehicle in 96.4% of cases. The combination of these parameters (Fas) shows a distribution of 49.6% of families at the very highest level on the scale, 38.2% at the intermediate level and 12.2% at the lowest level. This indicator places France in 11th place amongst the countries which took part in the survey in 2006, when countries are ranked from the smallest proportion (first place) to the highest proportion (last place) of people in the lower socio-economic levels according to the Fas scale. Finally, a supplementary question looked at the existence of situations of very low socio-economic levels, relating to the feeling MEP_SanteEleve.indd 229 of being hungry on going to school in the morning or going to bed, explicitly reporting this situation as a lack of food in the home. Taking all age groups together, 4.3% of young people claim to be “always” or “often” in this position. This analysis shows a marked development since 2002, with an increase in the number of students within socio-economically disadvantaged categories. Although investigation of socio-economic status is far from perfect and many other parameters exert an influence on factors affecting health, it is important to pay close attention to the health of young people, particularly the most disadvantaged. 05/08/2008 09:04:17 230 Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006 Family structure and relationships Catherine Arnaud Hélène Grandjeau The family represents an essential framework for the physical, social and emotional development of young people, whatever the family set-up might be. For young adolescents, parents represent the most important source of support. Positive relationships at the heart of the family are strongly correlated with a high level of well-being and self-esteem, a lower incidence of risk behaviour and of being well adjusted to the school environment. The objective of the questions in the HBSC survey was to define the home environment of the students who were interviewed. Their answers therefore allow us to improve our knowledge about their health and how their behaviour affects health. The questions on family structure and composition highlighted the diversity of family situations which young people can encounter in their lives. Nearly three quarters of students interviewed live within a traditional family structure, 14.4% in a one-parent family with one or other of the biological parents and 10.8% in a reconstituted family, other situations being the exception. Most often, students declare living all or most of the time in one place. Only about half of those who do not live with both parents live alternately in two different homes. Family composition is obviously highly dependent MEP_SanteEleve.indd 230 on its structure, the largest families being reconstituted families. Families with one child only tented to be more often monoparental. In total, 10.1 % of students live alone with adults, without brothers or sisters in the home. In order to look into the quality of communication within the family, the young people were asked about the ease with which they were able to talk about their major concerns. In more than three cases out of four, such dialogue with the adults of the family was said to be easy or very easy. However, this proportion reduces with age, a reduction which affects dialogue with the father more than with the mother, who remains the main focal point for discussions. In reconstituted families, dialogue is judged to be easy with step-parents in nearly one half of cases. The existence of ‘extra’ people to talk to does not seem to affect dialogue with parents. Finally, in all age groups, it is boys rather than girls who claim to be more at ease in communicating with adults. For students who have at least one brother or sister, dialogue is judged to be easier with an older sister (71.3%) than with an older brother (57.2%). If boys are happy to talk with either brother(s) or sister(s), girls claim to speak more often about their concerns with their sister(s) rather than their brother(s). 05/08/2008 09:04:17 231 Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006 Peer relationships Catherine Arnaud Emmanuelle Godeau Friends represent a key resource in the transition phase of adolescence. Within their groups, young people share values and behaviour models which form the basis of a social and cultural identity. Understanding the nature and quality of relationships within the peer group, and the complexity of the interactions at play, leads to a better appreciation of the driving forces behind the behaviour which affects the health of young people, although it doesn’t enable us to state whether this behaviour is a direct result of group membership, or alternatively if it is because young people tend to choose groups who share their own attitudes. The objective of this analysis is to quantify the level of exposure to peer group influence. In our group, the young people interviewed are surrounded by friends. Only a very small minority (less than 1%) claim to have no real friend, whether of the same or opposite sex. More than nine students out of ten reported to have three or more friends. The time they spend with them increases significantly with age and is greater amongst boys than girls, whether this time is spent directly after school (a probable measure of periods of physical activity, organized or unorganized) or in the evening (a measure relating to less active, less structured leisure pursuits and for some more ‘risky’ activity). More than a MEP_SanteEleve.indd 231 third of boys (35.6%) and more than one girl in four (26.5%) say they spend time with their friends after school at least four days a week. In addition, 16.2% of boys and 8.4% of girls claim to spend at least four evenings a week with their friends. Peer group communication by telephone, text messaging or Internet also increases with age and, in all age groups, is reported more often by girls: 50.7% of girls and 38.4% of boys claim to use these modes of communication with their best friend on a daily basis by the age of fifteen. In general terms, easy communication with a best friend is reported by all age groups. At the age of 15, 89.1% of young people report being able to speak easily with their best friend about ‘really important things’. This intimate experience is testament to the good social integration of young people and is a predictive factor for good psychological health. Communication is most often judged to be easy with friends of the same sex, for both girls and boys. By an overwhelming majority, the young people interviewed in this survey claim to have a wide social network. Communication with friends takes place very often via new media, Internet or telephone, which perceptibly alters methods of socialising. However, the students also have ‘close’ friends with whom the emphasis is on quality of communication. 05/08/2008 09:04:17 232 Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006 School environment Emmanuelle Godeau Félix Navarro Céline Vignes According to various international surveys, the young people of France are amongst those who spend most time at school, but with only average results in the areas of performance and personal experience. The HBSC 2006 survey allows us to document this paradox through numerous questions about students’ perception of the school environment and their personal experiences in school. Overall, 65.3% of French students claim to like school, 11-year olds more than older students (79.1% vs 58.0%) and girls more than boys (69.6% vs 61.1%). It is between 11 and 13 years of age that the fall is most marked in those claiming to like school a lot, particularly amongst girls. The perception of educational achievement is better amongst younger students (11-year olds: very good or good 60.8%; 15-year olds: very good or good 36.2%) and amongst girls (girls 51.2%; boys: 45.6%). Three-quarters of students claim not to be stressed by schoolwork (no stress: 29.3%; little stress 47.5%), boys significantly less than girls (none/a little 82.0% for boys vs 71.5% for girls). Nearly two-thirds of students claim to be able to organize their school activities in a relatively independent manner. Nearly nine students out of ten claim to receive a fairly high level of support from their peer group MEP_SanteEleve.indd 232 which is nearly as much as that received from the teachers. A drop in perceived teacher support is particularly pronounced between 11 and 13 (11-year olds: 49.1%; 13-year olds; 25.5%; 15-year olds; 18.0%). The proportion of students who “agree” or “completely agree” that school work is tiring and difficult is low (15.4%) but increases with age (8.5% at age 11; 17.2% at age 13 and 21% at age 15). Liking school is closely linked to the type of institution attended: 42% of students attending a primary school like it a lot, vs 19.0% of those attending a junior high-school and 14.9% for senior highschool. The results from logistic regressions analysis were obtained for each type of institution. For primary school students who like school a lot, the factors of positive association are: a feeling of independence in organizing activities at school, a feeling of being supported by teachers and being a girl; and on the negative side, a perception of being stressed by schoolwork. For junior high-school students who like school a lot, factors of positive association are: a feeling of support from teachers, a perception of good school achievement, a feeling of independence in organizing school activities, being a girl and a feeling of support from other students; and on the negative 05/08/2008 09:04:17 233 Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006 side, being older and a perception of being stressed by schoolwork. Finally for senior high-school students, feeling supported by teachers gives a positive view of school while the perception of being stressed by schoolwork gives a negative view. At the same age, primary school 11 year old students (‘CM2’) give more positive responses than junior high-school 11 year old students (‘sixieme’) about school and the school experience. The difference between MEP_SanteEleve.indd 233 senior high-school students, whether at vocational or other types of secondary school, is much less pronounced. The overall trends observed amongst French students in 2006 do not diverge from those in the 2002 HBSC survey, nor from those of most other participating countries, except by the extent to which the students’ declared liking for school deteriorates, which in our country might be put down to the ‘college effect’. 05/08/2008 09:04:17 234 Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006 Health and well-being Catherine Arnaud Céline Vignes Emmanuelle Godeau The World Health Organisation defines health as the ‘extent to which individuals can realize their ambitions and satisfy their needs’. The different definitions in the literature underpinning this concept have led us to use many varied tools to measure it. In spite of its very general nature, ‘perceived health’ appears to be a very real indicator of the state of health and, for adolescents, this indicator is more relevant than measures of morbidity or mortality. In our survey, the overwhelming majority of students consider their health to be ‘excellent’ (34.4%) or ‘good’ (52.8%). However, girls report lower levels than boys, a trend which increases with age: at age 15 one in five girls report a deterioration in health. As far as overall satisfaction with life is concerned, students report a high level with a median on the Cantril scale around 7.5 out of 10. Variations according to age or gender are the same as those reported previously. Levels of well-being for girls reduce significantly with age: 86.1% have a good overall perception of their life at age 11 (Cantril 6-10) but only 77.1% do so at age 15. Differences observed between the two sexes are most pronounced at age 15, where 85.7% of boys claim to have a high level of satisfaction with life. In the HBSC survey, young people were also interviewed about their somatic and psychological subjective health complaints. Three students out of four report having been irritable or in a bad mood at least once during the course of the past six months. Stomach-aches, nervous tension, trouble in getting to sleep and headaches affected MEP_SanteEleve.indd 234 60% of students at the same rate. More than one student in ten claims to have difficulty getting to sleep every night and of feeling some nervous tension each day. On top of this, we know that these symptoms are not an isolated tendency. They can also be grouped within a ‘complaint syndrome’, defined as having claimed to have experienced at least two of the symptoms more than once per week in the six months preceding the survey. This syndrome is more often reported by girls than boys (45.6% vs 29.5%), and increases markedly with age for girls, passing from 40.5% at age 11 to 52.5% at age 15. In addition there is a strong link between this complaint syndrome and a somewhat negative perception of life or a relatively low level of personal satisfaction. We can therefore observe a relative paradox between the high proportion of students who claim to be in good health and to be satisfied with life, and the frequent reports of symptomatology, particular those of a psychological nature. Adolescents would seem to be able to keep the importance of this in perspective. On top of this, all the health parameters looked at here are strongly associated with the socio-economic level of the family. For both boys and girls, a reduced level of health, a low overall perception of life or a complaint syndrome are reported more often by students who claim to live in a family of a lower socio-economic level, as measured by the various family prosperity indicators within the HBSC report. 05/08/2008 09:04:17 235 Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006 Disability and chronic illness Céline Vignes Emmanuelle Godeau Mariane Sentenac Catherine Arnaud The 2006 HBSC survey understands disability according to the concepts defined by the WHO in the International Classification of Functioning, Disability and Health (ICF) which was adopted into French law on 11th February 2005, that is to say as the negative aspects of a person’s interaction with health problems within the environment in which they live. The notion of being disabled also includes chronic illness. We also wish to include the active participation in a social life, which the ICF defines as ‘the problems people may encounter during their involvement in a real life situation’. Based on a self-questionnaire, the HBSC survey seems to be particularly accurate to examine these notions which are subjective by their very nature. This strength is also a weakness as this method of data collection is incompatible with the most severe pathologies and diasbilities, so our sample was therefore limited to disabled students being included individually in an ordinary environment. MEP_SanteEleve.indd 235 15.8 % of students interviewed claimed to be suffering from a disability or chronic illness as diagnosed by a doctor, with no variation according to age or sex. Amongst these, 18.8% considered that their disability or chronic illness restricts their participation and attendance at school, girls more so than boys and increasingly so with age. However, the overall school experience for disabled young people is no different from that of their able-bodied counterparts, with the exception of feeling pressured at school where they remain at a disadvantage (74.5% vs 70.0%). On the other hand, they perceive themselves overall to be in less good health (good or excellent health perception: 75.8% vs 89.4%, complaint syndrome 45.4% vs 36.0%), but with the differences in the overall positive perception of their life being very small (81.1% vs 84.8%), these children seem to have the ability to keep their health problems in perspective. 05/08/2008 09:04:17 236 Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006 Oral hygiene Hélène Grandjean Dental complaints are a frequent pathology, the health implications of which go well beyond that of simple tooth decay. Prevention is centred on rigorous hygiene supported by a balanced diet and tooth-brushing with a fluoride paste. In this chapter, students’ oral hygiene practices are explored by the single question of the frequency with which they brush their teeth. On the whole, the oral hygiene of the students in our country can be said to be satisfactory: 66.9% of them claim to brush their teeth more than once a day and only 5.7% don’t brush their teeth every day, especially boys (7.9% vs 3.7% for girls). The frequency of twice-daily brushing is also more prevalent amongst girls than boys (73.7% vs 60.1%). There is a significant relationship between brushing at least on a daily basis and perceived family wealth : 69.1% of students who perceive themselves as ‘well-off’ or ‘very well-off’ brush their teeth at least once a day, while only 63.6% and 59.4% respectively do so for those who consider themselves ‘averagely well-off’ or ‘not at all well-off’. Finally, students who claim to enjoy good or excellent health are to be found more frequently amongst those who brush their teeth more than once a day (88.1% vs MEP_SanteEleve.indd 236 85.4%), as is the case with those who have a generally positive overall perception of their life (score greater than 5 on the Cantril scale) (85.4% vs 81.8%). The comparison of these results with those of previous surveys is testament to a moderate improvement in oral hygiene practices. In 1994, the overall rate of twicedaily brushing was 58.3%, becoming 65.7% in 1998, then 63.6% in 2002 and it now stands at 66.9%. This improvement is higher for boys than for girls. The difference between the two sexes has therefore reduced: in 1998 boys were three times as likely as girls not to brush their teeth regularly, in 2006 they are now only twice as likely. International comparisons allow us to measure the progress which can still be made, and to highlight notable differences between the countries. In 2006, French students are above average for twice-daily brushing in all age ranges. They is, however, a long way from the results of the most advanced countries such as Switzerland or Sweden whose rates exceed 80%. We can nevertheless take note that the progress of results in France was greater than that of all other countries taking part in the surveys of 2002 and 2006. 05/08/2008 09:04:17 237 Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006 Eating habits Namanjeet Ahluwalia Shawn Somerset Marie Dupuy Céline Vignes It is important that young people have nutrition patterns appropriate to their needs to ensure optimal growth and to prevent chronic illness in adulthood. Eating habits are examined here using the regularity of eating breakfast and the frequency of intake of certain foods and food groups. More than one young person in two claims to have breakfast every day, this proportion being lower amongst older students (66.8% at age 11 vs 48.7% at age 15) and amongst girls (61.0% for boys and 54.9% for girls). 31.5% and 42.0% of young people claim to eat fruit and vegetables, respectively, at least once a day. Here again, this proportion reduces significantly with age (36.8% at age 11 vs 26.3% at age 15 in the case of fruit, and 47.6% vs 36.1% for vegetables) and is lower for boys (29.5 % for boys vs 33.4 % for girls in the case of fruit and 39.0 % vs 45.0 % for vegetables). Approximately one young person in four claims to have sweets or sugared drinks daily (27.1% and 26.6% respectively). This consumption increases with age (between the ages of 11 and 15 years from 21.4% to 31.0% for sweets, and from 21.2% to 30% for MEP_SanteEleve.indd 237 soft drinks) and is more common for boys than for girls, particularly for sweetened soft drinks. Nearly two-thirds of adolescents claim to drink milk at least once a day. As far as the consumption of cheese and other dairy products is concerned, the corresponding figures are 33.2% and 63.7%, respectively. The daily consumption of milk reduces with age (67.8% at age 11 vs 57.1% at age 15) and is more common in boys (67.22% vs 57.6%). Young people who claim to eat breakfast on a daily basis have better eating habits than the rest: they are more likely to eat fruit and vegetables on a daily basis (70.22% vs 60.8%), and conversely less likely to have sweets or sweetened soft drinks each day (19.6% vs 24.8% for sweets and 22.5% vs 32.2% for soft drinks). In the same way, young people who claim to eat fruit and vegetables on a daily basis tend on the whole to have fewer sugared products. Overall, girls and younger students appear to eat better than boys and older students. Efforts in the area of nutritional education should be pursued with the particular aim of targeting this latter group. 05/08/2008 09:04:17 238 Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006 Physical activity and sedentary behaviours Namanjeet Ahluwalia Marie Dupuy Céline Vignes The benefits of physical exercise on physical and psychological well-being are well known. An active lifestyle should therefore be encouraged amongst young people to improve their health and quality of life in the short- as well as the long-term. In this chapter, physical activity amongst young people has been assessed in two ways: physical exercise and sedentary lifestyles (i.e. the time spent in front of a screen: television, video games or computer). On average, young people claim to engage in physical activity lasting at least one hour 3.7 days per week. Only 13.5% of young people reach current recommendations (at least one hour of physical activity every day). This proportion reduces with age (18.2% at age 11, 12.3% at age 13 and 9.6% at age 15), and boys are significantly more active than girls (19.4% vs 7.6%) within all age groups. That said, one-third of young people claim to take at least one hour of physical activity at least five days a week, with the same trends according to age (39%, 34% and 26% at ages 11, 13 and 15 respectively), and sex (41.8% for boys vs 25.1% for girls). More than half of young people claim to engage in vigorous physical activity such as practicing sports outside of school, several times a week or even every day; a practice which reduces with age (68.9% at age 11, 64.1% at age 13 and 54.3% at age 15) and is much more common amongst boys (77.0% vs 48.8%). The proportion of young people claiming to play sports outside of school for MEP_SanteEleve.indd 238 at least two hours a week is 53.7%; this varies little according to age but is higher amongst boys (65.4% vs 42.2%). However, about one young person in five do not play any sport at all. The average time of 5.5 hours a day spent in front of a screen (television, computer, video games) is higher amongst boys (6.1 vs 4.9 hrs/day) and amongst 13-15 year-olds (4.88 hrs/day at age 11, 5.96 hrs/day at age 13 and 5.68 hrs/day at age 15). Few young people follow international recommendations (no more than 2 hrs/day of television and other media), this trend increasing with age and amongst boys. A high proportion of adolescents have very high levels of sedentary activity (> 4 hrs/day): 47.7% at age 11, 63.3% at age 13 and 61.9% at age 15. Television is the most common sedentary activity, followed by video games amongst younger students and the computer amongst older students. Nearly one young person in two watches television for more than 2 hrs/day. This proportion increases with age, moving from 45.5% at age 11 to 55.8% at age 15, and is higher amongst boys (54.9% vs 49.8%). For 11-15 year-olds, watching television extensively (> 4 hrs/day) is relatively common (14.3% to 19.4%). Overall, the most active young people are not necessarily those who spend least time in front of a screen. In conclusion, our country’s young people are too sedentary with too much use of television in particular; even if half of them do play sport. 05/08/2008 09:04:17 239 Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006 Self-image and weight Namanjeet Ahluwalia Marie Dupuy Shawn Somerset Céline Vignes The physical changes which take place during adolescence can affect young peoples’ selfimage and consequently their self-esteem., In addition, there are ever-increasing numbers of overweight and obese young people, that constitute a public health problem. Just over a half of young people feel their weight is ‘just about right’. About 30% think they are ‘a bit’ or ‘much too’ fat, this proportion being higher amongst girls (37.3% vs 22.6%) and increases with age only amongst girls (31.7% at age 11, vs 43.7% at age 15 for girls and 22.7% at age 11 vs 20.7% at age 15 for boys). About 30% of young people seem to be unhappy with their body and claim to need to lose weight or to go on a diet. This trend is more common amongst girls than boys (37.9% vs 21.5%) and increases with age only amongst girls: 31.0% at age 11, 37.5% at age 13 and 46.2% at age 15. There appears to be a high correlation between body perception and dietary behaviour: 74.8% and 94% of young people who claim to be ‘a bit’ or ‘much too’ fat also think that they need to lose weight or are already on a diet. The converse is equally true amongst those who feel they are ‘a bit’ or ‘much too’ thin. We see that 10.3% of young people carry excess weight, boys more so than girls (11.7% vs 8.9%); being overweight is more common than obesity (8.7% vs 1.6%). Overall, excess weight does not vary significantly with age but develops differently according to sex: the trend increases in boys (from 10.2% to 13.5% between ages 11 and 15) and conversely reduces in girls (from 11.0% to 8.1% between ages 11 and 15). The prevalence of excess weight between 2002 MEP_SanteEleve.indd 239 and 2006 has remained stable. Overall, there is a high correlation between young peoples’ perceived and real body weight: 76.8% and 89.2% of overweight or obese adolescents feel they are ‘a bit’ or ‘much too’ fat. On the other hand, nearly one-quarter of young people having normal bodyweight or who are underweight are unhappy with their bodies and feel they are too fat, girls more so than boys (32.0% vs 15.8%). In the same way, we can see a connection between corpulence and being on a diet: 78.1% and 84.6% of overweight or obese young people claim to need to lose weight or are already on a diet. At the same time, nearly a quarter of young people who have normal weight or who are underweight claim to need to lose weight or are already on a diet, especially girls (32.3% vs 14.6%). Amongst boys, the factors associated with a lower risk of being overweight are: eating breakfast and having fruit and vegetables on a daily basis, practising some form of physical activity each day ( 1 hr/day at least five days a week) and playing a sport ( 2 hrs/week). Amongst girls, there is a positive link between daily physical and sporting activity and watching television for more than 2 hrs/day. For girls, this risk reduces both with age and socioeconomic status. According to the results of multi-variate analyses, factors associated with being overweight differ according to sex: socio-economic status, physical activity, consumption of fruit and vegetables and eating breakfast for boys as against socioeconomic status, physical activity and television for girls. 05/08/2008 09:04:17 240 Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006 Tobacco ; alcohol ; cannabis and other illicit substances Stéphane Legleye Olivier Le Nézet Stanislas Spilka Eric Janssen Emmanuelle Godeau François Beck Tobacco Despite a small drop since 2002, experimentation with tobacco has remained quite common before the age of 16 years. On the other hand, daily tobacco use at age 15 has reduced between 2002 and 2006 (moving from 20% to 14%) following the trend observed since 1998. However, it involves a significant though minority group of adolescents and this in spite of prevention measures, notably the prohibition of sale to under sixteens introduced in September 2004. The more prevalent use of tobacco amongst girls remains, girls starting later than boys but more commonly at age 15. The relative stability of tobacco use amongst 15 yearolds seems surprising and even paradoxical amongst a group that has been particularly targeted by anti-smoking measures. Amongst the 41 countries participating in the survey, young French people occupy a mid-table position no matter which frequency of use is looked at: for daily use at age 15, they are in 20th place, far behind that of young Bulgarians and Austrians for example but way ahead of young Canadians or Americans. This mid-table position has already been observed for 16 year olds amongst the countries of Europe. Alcohol Alcohol remains the most-consumed psychoactive substance used in early adolescence. France is placed in the bottom half of countries in the HBSC survey for consumption of alcoholic drinks and for declared levels of drunkenness. France occupies a mid-table position for most types of alcohol (beer consumption has reduced slightly). MEP_SanteEleve.indd 240 Drunkenness is equally quite rare in comparison with other countries. Northern European countries have the highest levels of drunkenness, these observations being in line with those of the 2003 Espad survey. In 2002, 30% of young people at age 15 claimed to have been drunk at some time during their life: this figure is now 41%. The 05/08/2008 09:04:18 241 Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006 Espad survey confirms this development between 2003 and 2005. Although being most often the first psychoactive substance experimented with, alcohol has seen a clear increase in regular consumption between the ages of 11 and 15 years, reaching a level which, although much less than that seen amongst the adult population, is now only slightly less than that of 17 year-olds in 2005. This observation suggests the establishment of regular consumption at an early age, and that the frequency of alcoholic drink consumption varies little between 15 and 17 years of age. On the other hand, preference for different types of alcoholic drinks varies throughout adolescence, between the ages of 11 and 15 and beyond: the picture at the end of adolescence at around 17 years of age shows that beer and strong alcohol become more popular with advancing age. If few differences appear concerning the spread of alcohol use amongst boys and girls, frequent use and drunkenness are on the other hand mostly found amongst boys. The HBSC survey also highlights several factors linked to alcohol consumption and drunkenness amongst adolescents between the ages of 11 and 15: troubled school life, advantaged social background or upbringing in a reconstituted or one-parent family, all these are in part typical of the ‘profile’ of the young consumer. In addition, frequency of consumption is very closely linked to frequency of going out with friends, confirming mainly collective use within the context of having fun at this age. Cannabis In our country, cannabis is the first illicit substance adolescents aged 15 claim to use. France is in 6th place amongst the countries taking part in the survey (the top three are Canada, Spain and the USA). This result confirms the observations of the 2002 HBSC survey and of the 2003 Espad survey amongst 16 year-olds. While tobacco use is most prevalent amongst girls, use of cannabis is the domain of boys. Early experimentation is rare (only 5% of students at age 13 say they have ever smoked it during their lives). Currently, cannabis use is most widespread at around 20, and then reduces significantly after age 25. Cannabis use amongst young adolescents appears to have stagnated since 2002: 29% of students at age 15 claimed to have already smoked it, as against 28% in 2006. The sex ratio for experimentation measured has remained stable since 2002 at MEP_SanteEleve.indd 241 around 1.2. On the other hand, the sex ratio of cannabis use in the last twelve months has gone down since 2002, moving from 1.4 to 1.1 in 2006. It would appear therefore that the behaviour of boys and girls has converged. If the analysis doesn’t reveal a significant link between school career, or attendance at an institution in an Education Priority Zone (Zep), and cannabis consumption by 15 year-olds during the course of the last twelve months, it does show the influence of family background, whether of parental separation or of significant financial resources. The HBSC survey shows that atypical practices (cannabis experimentation before the age of 14 and regular use after 15) are more common amongst those from disadvantaged backgrounds. This trend has already been observed in recent drug use surveys. 05/08/2008 09:04:18 242 Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006 Other illicit substances The survey confirms that even if experimentation with illicit or misused psychoactive products, apart from cannabis, spreads fairly quickly over the course of adolescence, they nevertheless remain marginal during this period. At age 15, nearly one student in ten claims to have already taken one of the following within the last twelve months: ecstasy, a stimulant (amphetamines, speed), heroine (opium, morphine), medicine to get high, cocaine (crack, coke), glue or solvent and LSD. Multiexperimentation is very rare as hardly 3% of students have taken at least two of these products over the course of the period. Between the ages of 11 and 13, it is difficult to link experimentation with these substances to any particular socio-economic profile. Perhaps it should be concluded from this apparent unpredictability that first-time MEP_SanteEleve.indd 242 use is rare (less than 2% of students at age 13) and results from situations which are not governed by classic social factors. At age 15, factors linked to use are commonly those of belonging to a one-parent family, while the educational institution being part of a Zep appears to have a protective influence. No significant link exists with sex, school career or family social level. Use of illicit psychoactive products is much more common amongst those who are highly sociable and frequently go out in the evening with their friends. On the other hand, this use is not linked with playing sport. Moreover, use of illicit psychoactive drugs appear to be linked with a perceived general worsening of the state of health. These results are similar to those observed elsewhere for the use of other psychoactive products, whether legal or illegal. 05/08/2008 09:04:18 243 Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006 Sexual health Emmanuelle Godeau Céline Vignes Early sexual activity, particularly when use of contraception and protection against sexually transmitted diseases is inconsistent or completely lacking can have a negative impact on health in the medium- and longterm. The theme of sexuality was approached through questions about sexual relationships, the age of first sexual intercourse and the use of contraception during the most recent intercourse. Overall, 26.9% of those questioned at age 15 claimed already to have had intercourse, boys significantly more so than girls (32.1% vs 21.6%). The majority of sexually-active students (90.8%) can be considered to have been protected against unwanted pregnancy during their most recent intercourse (use of condom and/or the pill, on its own or with another method, effective or not), without notable differences between genders. The most commonly declared method of contraception is the condom (85.6%), especially by boys (89.5% vs 79.6% for girls); followed by the pill (20.6%), and then the morning-after pill (14.2%), without significant differences between genders. Withdrawal is cited by 6.6% of those questioned. The simultaneous use of the condom and the pill (dual protection) was claimed by 15.5% of those questioned. Finally, 9.7% of sexually active adolescents within our group claim not to have used any method of contraception during their most recent intercourse. About one in fifteen sexually active 15 yearolds claim to have had their first intercourse MEP_SanteEleve.indd 243 at 13 or earlier, boys more often than girls (25.5% vs 14.5%). In comparison to the 2002 HBSC survey, the rate of 15 year-old students claiming to have already had intercourse has risen slightly (21.3% vs 26.9%), placing young French people above the average (22.6%) of countries who participated in the 2006 HBSC survey. The differences observed between girls and boys are of the same order in 2006 as in 2002: boys again claim higher figures than girls, the same for rates of intercourse as for intercourse at an early age and for the use of condoms, while rates for the use of oral contraception are higher amongst girls. The high rate for the declared use of condoms during the most recent intercourse (85.6% in 2006 and 81.6% in 2002) gives France some of the highest use levels amongst the participating countries, for 2006 as in 2002. Recourse to the use of the morning-after pill remains constant (14.2% in 2006 vs 14.3% in 2002), in spite of this pill being handed out by school nurses and being available in pharmacies without prescription since 2002, which might have led us to predict a sharp increase in this form of contraception. Nevertheless, and surely as a result of particular circumstances, France remains the country with the highest use of the morning-after pill amongst those countries where this question was asked in the 2006 HBSC survey, as was indeed the case in 2002. 05/08/2008 09:04:18 244 Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006 Violence Félix Navarro Emmanuelle Godeau Céline Vignes The perception of violence varies according to time and place, as does the form of violence. In this chapter, violence and bullying are viewed within the school or its consequences (feelings of insecurity), as opposed to fighting. The majority of students declare never to have been bullied (65.8%) nor to have bullied anyone else (62.6%). Furthermore, when students are victims of bullying, it happens most often once or twice over a two months period. All else being equal, increased age and having a good quality of life reduce the probability of being bullied, while lack of support from other students, pressure at school, complaint syndrome, being disabled increase that probability, as does, to a greater extent, already having been a victim of violence at school or having previously been a bully. Equally, being female, repeating a year, poor peer support, liking school and good health reduce the probability of taking part in bullying while being older, complaint syndrome and above all being a victim of bullying and being involved in fights increase this probability. A little under half of students are not affected by bullying (46.4%), the rest are spread amongst those who are victims of MEP_SanteEleve.indd 244 bullying without inflicting it (16.3%), those who inflict it without being a victim, (19.4%) and finally those who are both victim and perpetrator at the same time (17.9%). In comparison with the other countries taking part in 2006, France is in the top half of countries where students are more affected by bullying, whether by being a bully, being bullied or both at the same time. The majority of students (80.1%) claim never to have been a victim of violence of any sort at school. Victims declare in general to have experienced just one type of violence amongst the four put forward. Being hit is the most common (11.4%), then being robed (6%) and other forms of violence (5%). Extortion is a statistically marginal phenomenon (0.9%). All else being equal, being female, being older and having good health protect one from being a victim of violence at school; as opposed to liking school, pressure at school, complaint syndrome, disability and above all having already been a victim of bullying or being involved in fights. Seven students out of ten claim never to fear of violence at school. Equally, being older and repeating a year reduce the probability of being in fear of violence at school, while being female, pressure at school, complaint syndrome and 05/08/2008 09:04:18 245 Health of students aged 11 to 15 years in France / 2006 being disabled increase it. Having already been a victim of violence or bullying doubles the probability of being in fear of violence at school, while having been involved in fights reduces it by 40%. Nearly two-thirds of students claim not to have been involved in a fight during the course of the past year (61.8%). All else being equal, being female, being older, liking school, pressure at school, good quality MEP_SanteEleve.indd 245 of life and good health reduce the probability of having been involved in fights, while attending school within a Zep, having repeated a year, poor school achievement and above all having already been a victim of violence or inflicting bullying on other students increase it. France is placed within the average and has behaviour patterns according to age and sex which are similar to those in other countries. 05/08/2008 09:04:18 MEP_SanteEleve.indd 246 05/08/2008 09:04:18 247 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 Datos franceses de la encuesta internacional Health Behaviour in School-aged Children (HBSC) Dirigida por Emmanuelle Godeau Catherine Arnaud Félix Navarro Prólogo de Philippe Lamoureux y Jean-Louis Nembrini Preámbulo de Marc Danzon MEP_SanteEleve.indd 247 05/08/2008 09:04:18 248 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 Sumario 252 l 32 l Estatus socioeconómico de las familias 255 l 48 Catherine Arnaud, Hélène Grandjean Catherine Arnaud, Emmanuelle Godeau Los jóvenes viven mayoritariamente en entornos de nivel socioeconómico intermedio o alto; solo el 4,7% vive en familias en las que no existe ningún ingreso procedente del trabajo. Dos tercios de los escolares consideran que su familia, financieramente, está “muy acomodada” o “más bien acomodada”, en cambio, el 5,8% de los jóvenes de 11 años y el 8,5% de los de 15 años considera a su familia financieramente desfavorecida. Según la escala de ingresos familiares (Family affluence scale o Fas) el 49,6% de las familias se sitúa en el nivel más alto, el 38,2% en un nivel intermedio y el 12,2% en el nivel más bajo. Se observa una marcada evolución desde 2002 con un aumento de las categorías socio-económicas desfavorecidas. Globalmente, los jóvenes están rodeados de amigos (menos del 1% afirma no tener ningún verdadero amigo, sea de su mismo sexo sea del sexo opuesto). Con la edad, la proporción de amigo(a)s del sexo opuesto aumenta, al igual que el tiempo pasado con los compañeros y la facilidad para comunicar con ellos. En cualquier edad, los chicos salen más que las chicas, que, por el contrario, utilizan más los medios indirectos de comunicación. Frecuentemente se indica una comunicación fácil con el(la) mejor amigo(a) en cualquier edad. 254 l 40 l Estructura familiar y relaciones dentro de la familia Catherine Arnaud, Hélène Grandjean Casi las tres cuartas partes de los escolares interrogados viven en una familia tradicional, el 14,4% en una familia monoparental con uno de los dos padres biológicos y el 10,8% en una familia recompuesta. Solo el 10,1% de los escolares vive únicamente con adultos, sin hermanos ni hermanas en casa. Incluso aunque se altera con la edad, el nivel de comunicación con los adultos de la comunidad familiar es globalmente bueno, mejor con las madres y hermanas que con los padres y hermanos, en ambos sexos. En todas las edades, los chicos indican una mayor facilidad de comunicación con los adultos que las chicas. l Relaciones con los compañeros 256 l 58 l Medio escolar Emmanuelle Godeau, Félix Navarro, Céline Vignes La mayoría de los escolares declara que les gusta la escuela y que tiene ganas de asistir a clases, las chicas más que los chicos, los de 11 años más que los de 15. La percepción de los resultados escolares es mejor entre los más jóvenes. Las tres cuartas partes de los escolares declaran no estar estresados por su trabajo escolar, Los chicos significativamente menos que las chicas. A edad identica, en el último curso de primaria los alumnos tienen respuestas más positivas acerca de la escuela y de la experiencia escolar que en primero de ESO. Las diferencias entre los alumnos de primero de bachillerato y los de ciclo formativo son mucho menos importantes. 258 l 74 l Salud y bienestar Catherine Arnaud, Céline Vignes, Emmanuelle Godeau La gran mayoría de los escolares percibe su salud como “excelente” o “buena” (87,2%). MEP_SanteEleve.indd 248 05/08/2008 09:04:18 249 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 Los escolares indican un alto nivel de satisfacción global de su vida, con un promedio de casi 7,5 sobre 10 en la escala de Cantril. Esta satisfacción disminuye con la edad, sobre todo entre las chicas, y es inferior entre estas últimas con respecto a los chicos. De la misma manera las chicas presentan más a menudo un “síndrome de quejas” (45,6% vs. 29,5% entre los chicos), cuanto mayor es su edad (40,5% a los 11 años vs. 52,5% a los 15 años). 260 l 84 l Discapacidad y enfermedades crónicas Céline Vignes, Emmanuelle Godeau, Mariane Sentenac, Catherine Arnaud Este capítulo explora la situación de disminución según la definicion que dan la Cif y la ley del 11 de febrero de 2005, a través de las respuestas del 15,8% de los escolares en situación de discapacidad escolarizados en entorno ordinario. Casi uno de cada cinco de estos escolares estima que la situación de discapacidad acarrea una restricción de su participación o de su presencia en la escuela; sin embargo ésta situacion no cambia globalmente la vivencia escolar ni la percepción global de la vida de estos escolares incluso aunque se perciban globalmente con una salud menos buena. 261 l 92 l Higiene bucodental Hélène Grandjean En conjunto, la higiene dental de los adolescentes franceses no es mala: la gran mayoría de las chicas y de los chicos declara cepillarse los dientes al menos una vez al día. Son más numerosas las chicas y los jóvenes de 15 años que lo hacen más de una vez al día. MEP_SanteEleve.indd 249 262 l 98 l Hábitos alimenticios Namanjeet Ahluwalia, Shawn Somerset, Marie Dupuy, Céline Vignes Más de la mitad de los jóvenes declara tomar un desayuno cada día, más a menudo a los 11 años que a los 15 años, los chicos con mas frecuencia que las chicas. Dos tercios de los jóvenes declaran consumir frutas o verduras al menos una vez al día, esta proporción disminuye con la edad y es menor entre los chicos. Algo más de uno de cada cuatro jóvenes declara consumir al menos una vez al día bebidas azucaradas. En conjunto, los jóvenes que toman diariamente un desayuno tienen mejores hábitos alimenticios. 263 l 108 l Actividad física y sedentarismo Namanjeet Ahluwalia, Marie Dupuy, Céline Vignes Los jóvenes declaran practicar una actividad física (al menos una hora) en un promedio de uno de cada dos días. Solo el 13,5% indica una actividad física diaria, disminuyendo esta proporción con la edad y siendo superior entre los chicos. El tiempo medio pasado delante de una pantalla (televisión, ordenador, videojuegos) es de 5,5 horas al día, es más alto a los 13-15 años y entre los chicos. Mirar la televisión es la actividad sedentaria más frecuente: uno de cada dos jóvenes la ve más de dos horas al día, más a menudo a los 13-15 años y los chicos mas que las chicas. 264 l 118 l Imagen de sí mismo y peso Namanjeet Ahluwalia, Marie Dupuy, Shawn Somerset, Céline Vignes Algo más de la mitad de los jóvenes considera que su cuerpo está “al rededor de un peso correcto”. Aproximadamente el 30% 05/08/2008 09:04:18 250 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 se considera “demasiado gordo” o declara hacer o tener que hacer dieta, las chicas más que los chicos. Sin embargo solo el 10,3% de los jóvenes presenta un peso y una talla que corresponde efectivamente a un exceso de peso. Existe una buena coherencia entre la corpulencia que presentan y la percibida entre los jóvenes que sufren un exceso de peso, en cambio casi un cuarto de los que presentan un peso normal o insuficiente considera estar “demasiado gordo” o declara hacer o necesitar hacer dieta, en particular las chicas. 266 l 128 l Tabaco ; alcohol ; cannabis y otras drogas ilícitas Stéphane Legleye, Olivier Le Nézet, Stanislas Spilka, Eric Janssen, François Beck 266 l 132 l Tabaco La experimentación con el tabaco, a pesar de una modesta disminucion desde 2002, sigue siendo bastante habitual en la primera adolescencia. En cambio, el tabaquismo cotidiano sigue bajando, confirmando una tendencia observada entre 1998 y 2002. Entre 2002 y 2006, el consumo cotidiano a los 15 años ha pasado del 20% al 14%. Por otro lado, se confirma la feminización del tabaquismo en la adolescencia, con un tabaquismo femenino ligeramente más tardío que el de los chicos pero, por el contrario, más frecuente a los 15 años. chicos. Las borracheras presentan un fuerte aumento ya que más del 41% de los escolares de 15 años declaran haberse emborrachado en 2006 frente al 30% en 2002. 267 l 149 l Cannabis y otras drogas ilícitas El cannabis es la primera sustancia ilícita declarada en Francia y su uso sigue siendo bastante masculino. La experimentación precoz es rara (solamente el 5% de los escolares de 13 años dicen haberlo fumado ya a lo largo de su vida). El consumo de cannabis entre los jóvenes adolescentes parece estancarse desde 2002: el 29% de los alumnos de 15 años declaraba haberlo fumado, frente al 28% en 2006. Por otro lado, aunque la experimentación de productos psicoactivos ilícitos o modificados, excepto el cannabis, se difunde con relativa rapidez en la adolescencia, siguen siendo marginales a esas edades. A los 15 años, casi uno de cada diez escolares dice haber tomado ya, en los últimos doce meses, una sustancia como éxtasis, estimulantes (anfetaminas, speed), heroína (opio, morfina), medicamentos para drogarse, cocaína (crack, coke) o LSD; siendo los productos para inhalar (cola, disolventes) los mas utilisados de esta lista (5%). La poliexperimentación es muy rara. 269 l 164 l Vida sexual Emmanuelle Godeau, Céline Vignes 266 l 140 l Alcohol El alcohol se ha convertido en la sustancia psicoactiva más consumida en la primera adolescencia con un claro aumento de su consumo regular entre los 11 y los 15 años. Las preferencias por los tipos de bebidas alcohólicas varían durante toda la adolescencia en beneficio de la cerveza y de los licores fuertes. Aunque hay pocas diferencias de género respecto a la difusión del alcohol, al contrario el uso frecuente y las borracheras se dan principalmente entre los MEP_SanteEleve.indd 250 Algo más de un cuarto de los encuestados de 15 años declara haber tenido ya relaciones sexuales; los chicos más que las chicas. La mayoría de los jóvenes sexualmente activos declara haber utilizado un preservativo durante la última relación sexual (los chicos más que las chicas). El preservativo es el método anticonceptivo más declarado (85,6%), seguido de la píldora y la píldora del día después. 05/08/2008 09:04:18 251 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 270 l 172 l Violencias 191 l Anexos Félix Navarro, Emmanuelle Godeau, Céline Vignes La mayoría de los escolares declara no haber sido víctima (o autor) de humillaciones ni de violencia en la escuela. Los golpes constituyen la violencia sufrida con mas frecuencia, seguidos de los robos; la extorsión es marginal. Todas las violencias afectan más a los chicos que a las chicas. Más de dos tercios de los escolares declaran no tener miedo a la violencia. En los dos sexos, el miedo está más marcado entre las víctimas anteriores, pero siempre es superior en las chicas. Casi dos tercios de los escolares no declaran ninguna pelea a lo largo del año escolar. MEP_SanteEleve.indd 251 193 l Cuestionario de la encuesta 207 l Lista de tablas y de figuras 212 l Lista de establecimientos encuestados 223 l Resúmenes en inglés 247 l Resúmenes en español 05/08/2008 09:04:19 252 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 Estatus socioeconómico de las familias Catherine Arnaud Hélène Grandjean El aumento de las desigualdades sanitarias en los países desarrollados constituye una de las principales preocupaciones de la sanidad pública en este principio del siglo XXI. Aunque el impacto de las condiciones de vida sobre la salud es más controvertido entre los adolescentes que en otros grupos de edad, es importante estar atento a una posible incidencia de la situación socioeconómica de las familias en los comportamientos de salud y bienestar de los jóvenes. En este estudio, la evaluación del estatus socioeconómico, centrado en el nivel social y los ingresos familiares, resulta de lo autodeclarado. Los parámetros medidos incluyen el trabajo de los padres, la percepción de la riqueza familiar y, dada la dificultad de los alumnos para informar del nivel de ingresos de su familia, los índices de privación material y de prosperidad familiar (alojamiento, vehículos y bienes de consumo). El conjunto de los análisis muestra que los jóvenes viven mayoritariamente en medios de nivel socioeconómico intermedio o alto. MEP_SanteEleve.indd 252 Sólo el 4,7% de los alumnos vive en familias donde no existe ningún ingreso proveniente del trabajo. En más de dos casos de cada tres, ambos padres trabajan, aunque la actividad profesional es menos frecuente entre las madres (de las que el 74,6% son profesionalmente activas) que entre los padres (87,8%). De todos modos, la proporción de padres que trabaja ha disminuido con respecto a la encuesta de 2002, evolución que afecta más a los padres que a las madres. La percepción de la riqueza familiar corresponde a un dato subjetivo que, de hecho, varía con la edad del alumno que responde. Una media de dos tercios de los alumnos estima que su familia, financieramente, es «muy acomodada» o «más bien acomodada». En cambio, los jóvenes que consideran a su familia económicamente desfavorecida son un 5,8% a los 11 años y, proporcionalmente, mucho más numerosos a los 15 años (8,5%). Con respecto a los indicadores de prosperidad familiar medidos, en su gran mayoría 05/08/2008 09:04:19 253 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 los alumnos interrogados declaran tener una habitación para ellos solos (84,8% a los 15 años), disponer de un ordenador en casa (92,0%) y haber salido de vacaciones con su familia al menos una vez en el año anterior (85,5%). Además, declaran que su familia posee como mínimo un vehículo en un 96,4% de los casos. De la combinación de estos parámetros (Fas) resulta un reparto de las familias entre un 49,6% que se sitúa en el nivel más alto de la escala, un 38,2% en un nivel intermedio y por fin un 12,2% en el nivel más bajo. Este indicador sitúa a Francia en el décimo lugar entre los países participantes en la encuesta de 2006, si se clasifica a los países de la menor (primer puesto) a la mayor (último puesto) proporción de niveles socio-económicos bajos según la escala Fas (escala de ingresos familiares). Finalmente, una pregunta complementaria exploraba la existencia de situaciones MEP_SanteEleve.indd 253 de niveles socio-económicos muy bajos, pues abordaba la frecuencia de la sensación de hambre al levantarse o al acostarse, relacionando explícitamente esta situación con una falta de alimentos en el hogar. Combinando todas las edades, el 4,3% de los jóvenes declara encontrarse «siempre» o «a menudo» en esta situación. Estos análisis muestran una marcada evolución desde 2002, con un aumento de las categorías socio-económicas desfavorecidas respeto a las otras. Aunque la exploración del estatus socio-económico sea muy imperfecta y que hay otros muchos parámetros que ejercen una influencia en los comportamientos sanitarios, es recomendable prestar una atención especial a la salud de los jóvenes, en particular a la de los más desfavorecidos. 05/08/2008 09:04:19 254 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 Estructura familiar y relaciones dentro de la familia Catherine Arnaud Hélène Grandjeau Constituye la familia un marco esencial para el desarrollo físico, social y emocional de los jóvenes y eso cual sea su configuración. Para los jóvenes adolescentes, los padres representan la fuente de apoyo más importante. Las relaciones positivas en el seno de la familia están muy correlacionadas con un nivel de bienestar y de autoestima elevado, una menor frecuencia de comportamientos de riesgo y una mejor adaptación al medio escolar. Las preguntas de la encuesta HBSC tenían por objetivo definir el entorno de los escolares interrogados. Así, sus respuestas son susceptibles de aclarar nuestro conocimiento sobre su salud y sus comportamientos de salud. Las preguntas sobre la estructura y la composición de la familia hacían referencia explícita a la diversidad de situaciones familiares que puede encontrar un jóven en su vida. Casi tres cuartas partes de los escolares interrogados viven en una familia tradicional, 14,4% en una familia monoparental con uno de los dos padres biológicos y el 10,8% en una familia recompuesta, siendo excepcionales otras situaciones. Muy mayoritariamente los escolares declaran vivir todo el tiempo, o la mayor parte del tiempo, en un lugar unico. Alrededor de la mitad de los que no viven con los dos padres vive alternativamente en dos hogares distintos. La composición de la familia es muy dependiente, lógicamente, de su estructura: las MEP_SanteEleve.indd 254 familias más numerosas corresponden a las recompuestas y al contrario los hijos únicos viven más a menudo en familias monoparentales. En total, el 10,1 % de los escolares vive únicamente con adultos, sin hermanos ni hermanas en casa. Para explorar la calidad de la comunicación en la familia, se pidió a los jóvenes que explicaran con qué facilidad podían hablar de sus verdaderas preocupaciones. En más de tres casos de cada cuatro este diálogo se considera fácil o muy fácil con los adultos de la comunidad familiar. No obstante, esta proporción disminuye con la edad, disminución que afecta más al diálogo con el padre que con la madre, la cual se mantiene como interlocutor preferido. En las familias recompuestas el diálogo con los padrastros se considera fácil en casi la mayoría de los casos. La presencia de interlocutores «suplementarios» no parece afectar al diálogo con los padres. Finalmente, en todos los grupos de edad, los chicos indican una mayor facilidad de comunicación con los adultos que las chicas. Entre los escolares que tienen un hermano o una hermana como mínimo, el diálogo se considera más fácil con una hermana mayor (71,3%) que con un hermano mayor (57,2%). Mientras los chicos hablan indistintamente con sus hermanos o hermanas, las chicas declaran hablar de las cosas que les preocupan con más frecuencia con sus hermanas que con sus hermanos. 05/08/2008 09:04:19 255 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 Relación con los compañeros Catherine Arnaud Emmanuelle Godeau Los amigos representan un recurso clave en la fase de transición que constituye la adolescencia. En el seno de sus grupos, los jóvenes comparten valores y modelos de comportamiento basados en una identidad social y cultural. Comprender la naturaleza y la calidad de las relaciones con el grupo de compañeros y la complejidad de las interacciones en juego conduce a una mejor comprensión de los determinantes de los comportamientos de salud de los jóvenes, sin que pueda afirmarse de todos modos si se trata de comportamientos nacidos esencialmente de la pertenencia al grupo o si al contrario los jóvenes eligen prioritariamente un grupo que muestra actitudes similares a las suyas. Los análisis aquí realizados tienen por objeto cuantificar el grado de exposición a la influencia de los compañeros. En nuestra población, los jóvenes interrogados viven rodeados de amigos. Sólo una pequeña minoría (menos del 1%) afirma no tener ningún verdadero amigo, sea de su mismo sexo o del sexo opuesto. Más de nueve escolares de cada diez declaran tres amigos o más. El tiempo pasado con ellos aumenta considerablemente con la edad y es más importante entre los chicos que entre las chicas, tiempo que se sitúa inmediatamente después de la escuela (y que mide probablemente ocasiones de actividad física, sean o no organizadas) o por la noche (medida que informa más bien sobre los ocios menos activos, es decir menos estructurados, y para una parte de ellos de más riesgos). Más de un tercio de los chicos MEP_SanteEleve.indd 255 (35,6%) y más de una chica de cada cuatro (26,5%) dicen pasar un rato después de las clases con sus amigos al menos cuatro días a la semana. Además, el 16,2% de los chicos y el 8,4% de las chicas declaran ver al menos cuatro noches por semana a sus amigos(as). Los intercambios con los compañeros, por teléfono, SMS o Internet, son igualmente más frecuentes a medida que aumenta la edad de los escolares y a cualquier edad son indicados con mayor frecuencia por las chicas: el 50,7% de las chicas y el 38,4% de los chicos declaran usar a diario estos modos de comunicación con sus amigos a los 15 años. De forma general, una comunicación fácil con el (la) mejor amigo(a) es indicada con frecuencia a cualquier edad. A los 15 años el 89,1% de los jóvenes indica poder hablar con facilidad con su mejor amigo(a) de las «cosas que verdaderamente le preocupan». Esta experiencia íntima es por supuesto el testigo de una buena integración social de los jóvenes y un factor predictivo de una buena salud psicológica. La comunicación se considera fácil con más frecuencia con los amigos del mismo sexo, tanto entre las chicas como entre los chicos. En su gran mayoría, los jóvenes interrogados en esta encuesta declaran una red social y de amistades importante. La comunicación con los amigos pasa a menudo por nuevos soportes, como Internet o el teléfono, que modifican considerablemente las formas de socialización. No obstante, los escolares tienen también amigos «cercanos» y subrayan la calidad de la comunicación con estos. 05/08/2008 09:04:19 256 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 Medio escolar Emmanuelle Godeau Félix Navarro Céline Vignes En relación con diversas encuestas internacionales, los jóvenes de Francia se encuentran entre los que pasan más tiempo en la escuela, con resultados medios en términos de rendimiento y de experiencias escolares. La encuesta HBSC 2006 permite documentar esta paradoja a través de numerosas preguntas sobre la percepción del medio escolar por parte de los alumnos y sobre su experiencia escolar. Globalmente, el 65,3% de los escolares franceses declara que le gusta la escuela, los de 11 años más que los mayores (79,1% frente a 58,0%) y las chicas más que los chicos (69,6% frente a 61,1%). Entre los 11 y los 13 años disminuye notablemente la cifra de los que declaran que les gusta mucho la escuela, especialmente entre las chicas. La percepción de los resultados escolares es mejor entre los más jóvenes (11 años: muy buenos/buenos 60,8%; 15 años: muy buenos/buenos 36,2%) y entre las chicas (chicas: 51,2%; chicos: 45,6%). Las tres cuartas partes de los escolares declaran MEP_SanteEleve.indd 256 no estar estresados por su trabajo escolar (ningún estrés: 29,3%; poco estrés: 47,5%), los chicos claramente menos que las chicas (ninguno/poco 82,0% entre los chicos por 71,5% entre las chicas). Casi dos tercios de los escolares declaran sentirse relativamente autónomos en la organización de las actividades escolares. Casi nueve alumnos de cada diez declaran percibir un apoyo mas bien fuerte de parte de sus compañeros y casi igual de parte de sus profesores. Se observa una disminución importante de la tasa de alumnos que declara percibir un apoyo elevado por parte de sus profesores, muy especialmente entre los 11 y 13 años (11 años: 49,1%; 13 años: 25,5% y 15 años: 18,0%). La proporción de alumnos «de acuerdo» o «totalmente de acuerdo» con el hecho de que el trabajo escolar es cansado y difícil es baja (15,4%) y aumenta con la edad (8,5% a los 11 años; 17,2% a los 13 y 21,0% a los 15). El gusto por la escuela también está relacionado con el tipo de institución 05/08/2008 09:04:19 257 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 frecuentada: Al 42,0% de los alumnos de primaria les gusta mucho la escuela, pero solo al 19% de los de colegio y al 14,9% de los de instituto. Se han realizado tres regresiones logísticas. Entre los alumnos de la escuela primaria, están positivamente asociados al hecho de gustarles mucho la escuela el sentirse autónomos en la organización de las actividades escolares, el sentirse apoyados por los maestros y el ser una chica; y negativamente, percibir las exigencias escolares como excesivas. Entre los alumnos de la escuela secundaria están asociados positivamente al hecho de gustarles mucho la escuela el sentirse apoyados por los maestros, el estimar que los resultados escolares son buenos o muy buenos, el sentirse autónomos en la organización de las actividades escolares, el ser una chica y el sentirse apoyados por los demás alumnos; y negativamente, el ser mayores y el percibir las exigencias escolares como excesivas. Finalmente, en el insti- MEP_SanteEleve.indd 257 tuto, el sentirse apoyado por los profesores aumenta el gusto por la escuela, al revés de lo que pasa con la percepción de que las exigencias académicas son excesivas. A edad identica, los alumnos que aún estan en el ultimo curso de primaria («CM2») ofrecen respuestas mas positivas sobre la escuela y la experiencia escolar que los ya estan en primero de ESO («sixième»). Las diferencias entre los alumnos de primero de bachillerato y de primer año de cyclo formativo de misma edad son muchos menos marcadas. Las tendencias globales observadas entre los escolares franceses en 2006 no se separan mucho de las reveladas en la encuesta HBSC de 2002, ni de las de la mayoría de los demás países participantes, excepto por la amplitud de la alteración de la apetencia escolar observada, que podría estar ligada a las caracteristicas del colegio frances. 05/08/2008 09:04:19 258 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 Salud y bienestar Catherine Arnaud Céline Vignes Emmanuelle Godeau La Organización mundial de la salud define la salud como el «estado en que una persona puede realizar sus ambiciones y satisfacer sus necesidades». Las distintas definiciones basadas en este concepto han llevado a utilizar instrumentos muy variados para medirla en la literatura scientifica. A pesar de su carácter general, la «salud percibida» aparece como un indicador pertinente de la medición del estado de salud y, entre los adolescentes, este indicador es más apropiado que las medidas de morbilidad o mortalidad. En nuestra encuesta, la gran mayoría de los escolares percibe su salud como «excelente» (34,4%) o «buena» (52,8%). No obstante, las chicas indican unos niveles inferiores a los chicos y esta diferencia aumenta con la edad: a los 15 años una de cada cinco considera su salud deficiente. Respecto a la satisfacción global de su vida, los escolares indican un nivel elevado ya que el promedio en la escala de Cantril se sitúa cerca de 7,5 sobre 10. Las variaciones por edad y sexo son idénticas MEP_SanteEleve.indd 258 a las señaladas anteriormente. Entre las chicas, los niveles de bienestar disminuyen significativamente con la edad: el 86,1% tiene una buena percepción global de su vida (Cantril 6-10) a los 11 años, mientras que sólo el 77,1% se encuentra en este caso a los 15. Las diferencias observadas entre ambos sexos son especialmente pronunciadas a los 15 años, edad en la que el 85,7% de los varones declara un nivel de satisfacción elevado respecto a su vida. En la encuesta HBSC, los jóvenes fueron también interrogados sobre sus quejas subjetivas de salud, físicas y psicológicas. Tres escolares de cada cuatro indican haber estado irritables o de mal humor al menos una vez al mes en el curso de los últimos seis meses. El dolor de barriga, el nerviosismo, los problemas de sueño y el dolor de cabeza han afectado alrededor del 60% de los escolarres con la misma frecuencia. Más de un escolar de cada diez declaró tener dificultades para dormirse cada noche y sentirse nervioso cada día. Se sabe además que 05/08/2008 09:04:19 259 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 estos síntomas tienden a no estar aislados. Así, pueden agruparse en «tendencia a la queja» o «síndrome de quejas», definido por el hecho de declarar al menos dos síntomas más de una vez a la semana en los seis meses previos a la encuesta. Este síndrome es indicado con más frecuencia por las chicas (45,6% frente a 29,5% de los chicos), entre las que aumenta considerablemente con la edad, pasando del 40,5% a los 11 años al 52,5% a los 15. Existe además una fuerte asociación entre este «síndrome de quejas» y una percepción más bien negativa de la vida o un nivel relativamente bajo de satisfacción personal. Se observa pues una paradoja relativa entre una fuerte proporción de jovenes que se declara con buena salud y satisfechos MEP_SanteEleve.indd 259 con su vida y una sintomatología, particularmente en el ámbito psicológico, indicada con gran frecuencia. Es probable que los adolescentes son capaces de relativizar la importancia de esta ultima. Además, el conjunto de los parámetros de salud aquí explorados está muy asociado al nivel socioeconómico de las familias. Con más incidencia entre los chicos que entre las chicas, una salud declarada menos buena, un bajo nivel de percepción global de su vida o un «síndrome de quejas» son indicados con mayor frecuencia por los escolares que declaran vivir en familias de nivel socioeconómico más bajo, medido por los distintos indicadores de prosperidad familiar disponibles en la encuesta HBSC. 05/08/2008 09:04:19 260 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 Discapacidad y enfermedades crónicas Céline Vignes Emmanuelle Godeau Mariane Sentenac Catherine Arnaud La encuesta HBSC de 2006 entiende la discapacidad según los conceptos definidos por la OMS en la Clasificación internacional del funcionamiento, la discapacidad y la salud (Cif ) que queda reflejada en la ley francesa del 11 de febrero de 2005, es decir, como resultante de los aspectos negativos de la interacción entre una persona que tiene un problema de salud y el entorno en el que vive. Se habla de situación de discapacidad, noción que incluye las enfermedades crónicas. También se interesa por la participación en la vida social, que la CIF define como «los problemas que puede encontrar una persona en su implicación en una situación de la vida real». Al basarse en un auto-cuestionario, la encuesta HBSC aparece como particularmente pertinente para estudiar estas nociones, subjetivas por definición. Esta base constituye igualmente una debilidad, pues este modo de obtención de datos es incompatible con las patologías y deficiencias más graves, asi que nuestra muestra se ha restringido a los alumnos que siguen MEP_SanteEleve.indd 260 una escolarización individual en un medio ordinario. El 15,8 % de los escolares interrogados declara tener una discapacidad o una enfermedad crónica diagnosticada por un médico, sin diferencias de edad ni sexo. Entre ellos, el 18,8 % considera que su discapacidad o su enfermedad crónica comporta una restricción de su participación y de su presencia en la escuela, más las chicas que los chicos y aún más conforme crecen. En consecuencia, la vivencia escolar de los jóvenes en situación de discapacidad no difiere de la de sus homólogos no discapacitados, con excepción de la presión escolar que experimentan en mayor medida (74,5% frente a 70,0%). En cambio, se perciben globalmente con una salud peor (salud percibida buena o excelente: 75,8% frente a 89,4%, «síndrome de quejas» 45,4% frente a 36,0%), pero dado que las diferencias relativas a la percepción global de su vida son leves (81,1% frente a 84,8%), estos alumnos parecen tener una buena capacidad para relativizar sus problemas de salud. 05/08/2008 09:04:19 261 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 Higiene bucodental Hélène Grandjean Las afecciones bucodentales son una patología frecuente cuyas consecuencias en la salud van mucho más allá de las simples caries. Su prevención pasa por una higiene rigurosa que se apoya en una alimentación equilibrada y el cepillado de los dientes con un dentífrico fluorado. En este capítulo, las prácticas de higiene bucodental de los escolares se exploran con una sola pregunta que aborda la frecuencia del cepillado dental. En conjunto, la higiene bucodental de los escolares franceses puede considerarse satisfactoria: el 66,9% declara cepillarse los dientes más de una vez al día y sólo el 5,7% no lo hace a diario, especialmente los chicos (7,9% frente al 3,7% de las chicas). La frecuencia del cepillado dos veces al día también muestra una mejor práctica entre las chicas que entre los chicos (73,7% frente a 60,1%). Existe una relación significativa entre el cepillado como mínimo diario y la riqueza familiar observada: el 69,1% de los alumnos que se perciben «muy» o «más bien acomodados» se cepilla los dientes no menos de una vez al día, mientras que sólo son el 63,6 y el 59,4% entre los que se perciben como «medianamente acomodados» o «nada acomodados». Finalmente, los escolares que declaran gozar de una salud buena o excelente son MEP_SanteEleve.indd 261 más numerosos en cepillarse los dientes más de una vez al día (88,1% frente a 85,4%) así como los que tienen una percepción global de su vida más bien positiva (resultado superior a 5 en la escala de Cantril) (85,4% a 81,8%). La comparación de estos resultados con los de las encuestas anteriores muestra una moderada mejora de las prácticas. En 1994, la tasa global del cepillado dos veces al día era del 58,3%, pasó al 65,7% en 1998, al 63,6% en 2002 y ahora está en el 66,9%. Esta mejora es mayor entre los chicos que entre las chicas. La diferencia entre ambos sexos se ha reducido pues: en 1998, no cepillarse los dientes con regularidad era tres veces más frecuente entre los chicos que entre las chicas, en 2006 sólo es el doble. Las comparaciones internacionales permiten medir los avances que son aún posibles y ofrecen diferencias notables entre países. En 2006 los escolares franceses se encuentran por encima de la media en los niveles de cepillado dos veces al día, en todos los grupos de edad. No obstante, aún quedan lejos de los resultados de los países más avanzados, como Suiza o Suecia, donde las tasas superan el 80%. De todos modos, puede observarse que la progresión de los resultados en Francia ha sido más neta que en el conjunto de los países participantes en las encuestas de 2002 y 2006. 05/08/2008 09:04:19 262 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 Hábitos alimenticios Namanjeet Ahluwalia Shawn Somerset Marie Dupuy Céline Vignes Es importante que las aportaciones nutritivas de los jóvenes estén adaptadas a sus necesidades para asegurar un crecimiento óptimo y también para prevenir la aparición de enfermedades crónicas en la edad adulta. Las costumbres alimenticias se estudian aquí a través de la regularidad de la toma del desayuno y de la frecuencia del consumo de determinados tipos de alimentos. Más de un joven de cada dos declara tomarse el desayuno cada día, proporción mas baja entre los mayores (66,8% a los 11 años y 48,7% a los 15) y las chicas (61,0% de los chicos y 54,9% de las chicas). Respectivamente, el 31,5 y el 42,0% de los jóvenes declara comer frutas y verduras una vez al día por lo menos. También aquí la proporción disminuye significativamente con la edad (36,8% a los 11 años y 26,3% a los 15 para las frutas, y 47,6% frente a 36,1% para las verduras) y es inferior entre los chicos (29,5% frente a 33,4% para las frutas, y 39,0% frente a 45,0% para las verduras). Poco más de uno de cada cuatro jóvenes declara consumir una vez al día como mínimo golosinas o bebidas azucaradas (27,1 y 26,6% respectivamente). Estos consumos aumentan con la edad (entre 11 y 15 años del 21,4 al 31,0% para las golosinas MEP_SanteEleve.indd 262 y 21,2 a 30% para las bebidas azucaradas) y son más frecuentes entre los chicos que entre las chicas, especialmente las bebidas azucaradas. Casi dos tercios de los adolescentes declaran beber leche al menos una vez al día. Respecto al consumo de queso u otros productos lácteos, las cifras correspondientes son respectivamente 33,2 y 63,7%. El consumo diario de leche se reduce con la edad (67,8% a los 11 años y 57,1% a los 15) y es más frecuente entre los chicos (67,2% frente a 57,6%). Los jóvenes que declaran tomar el desayuno a diario tienen hábitos alimenticios mejores que los demás: son más numerosos los que consumen frutas y verduras a diario (70,2% frente a 60,8%) y, a la inversa, consumen menos golosinas o bebidas azucaradas diariamente (19,6% frente a 24,8% para las golosinas y 22,5% frente a 32,2% para las bebidas azucaradas). Igualmente, los jóvenes que declaran comer a diario frutas y verduras suelen consumir menos productos azucarados. Globalmente, las chicas y los más pequeños parecen alimentarse mejor que los chicos y los mayores. Deben realizarse esfuerzos de educación nutricional dirigidos particularmente a este público. 05/08/2008 09:04:20 263 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 Actividad física y sedentarismo Namanjeet Ahluwalia Marie Dupuy Céline Vignes Los beneficios de la actividad física para el bienestar físico y psicológico quedan bien conocidos, por lo que debe promoverse un estilo de vida activo entre los jóvenes para mejorar su salud y su calidad de vida a corto y largo plazo. En este capítulo, el nivel de actividad de los jóvenes ha sido evaluado mediante dos dimensiones: la práctica de una actividad física y el sedentarismo (en términos de tiempo pasado delante de una pantalla: televisión, videojuegos u ordenador). Los jóvenes declaran practicar una media de al menos una hora de actividad física 3,7 días a la semana. Sólo el 13,5 % de los jóvenes llega a las recomendaciones actuales (al menos una hora de actividad física cada día). Esta proporción disminuye con la edad (18,2% a los 11 años, 12,3% a los 13 y 9,6% a los 15) y los chicos son claramente más activos que las chicas (19,4 frente al 7,6%) a todas las edades. En resumidas cuentas, un tercio de los jóvenes declara practicar al menos una hora de actividad física al menos cinco horas a la semana, con las mismas tendencias según la edad (39, 34 y 26% a los 11, 13 y 15 años) y el sexo (41,8% los chicos y 25,1% las chicas). Más de la mitad de los jóvenes declara practicar una actividad deportiva extraescolar varias veces a la semana, incluso cada día, práctica que disminuye significativamente con la edad (68,9% a los 11 años, 64,1% a los 13 y a los 15) y está mucho más extendida entre los varones (77,0% frente a 48,8%). La proporción de jóvenes que declara practicar una actividad deportiva MEP_SanteEleve.indd 263 extraescolar al menos dos horas a lasemana es del 53,7%, cifra que varía poco con la edad pero que es más alta entre los chicos (65,4% frente a 42,2%). No obstante, cerca de un joven de cada cinco casi nunca practica deporte. El tiempo medio pasado delante de una pantalla (5,5 horas diarias) es más alto entre los chicos (6,1 frente a 4,9 h/d) y entre los 13 y 15 años (4,88 h/d a los 11 años, 5,96 h/ d a los 13 y 5,68 h/d a los 15). Muy pocos jóvenes siguen las recomendaciones internacionales (no más de 2 h/d de actividades sedentarias), tendencia que se acentúa con la edad y entre los chicos. Una importante proporción de adolescentes tiene un nivel de sedentarismo muy alto (> 4 h/d): 47,7% a los 11 años, 63,3% a los 13 y 61,9% a los 15. La televisión es la actividad sedentaria más frecuente, seguida por los vídeojuegos entre los más pequeños y por el ordenador entre los mayores. Casi un joven de cada dos mira la televisión más de 2 h/d. Esta proporción aumenta con la edad pasando de 45,5% a los 11 años al 55,8% a los 15, y es más altà entre los chicos (54,9% frente a 49,8%). De los 11 a los 15 años es relativamente habitual (14,3 a 19,4%) ver la televisión de modo intensivo (> 4 h/d). En conjunto, los jóvenes más activos no son necesariamente los que pasan menos tiempo delante de una pantalla. En resumen, los adolescentes franceses son demasiado sedentarios, con una utilización en particular demasiada importante de la televisión, incluso a pesar que la mitad de ellos practica algún deporte. 05/08/2008 09:04:20 264 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 Imagen de sí mismo y peso Namanjeet Ahluwalia Marie Dupuy Shawn Somerset Céline Vignes Las transformaciones físicas que se producen durante la adolescencia pueden tener una resonancia en la imagen que tienen los jóvenes de sí mismos y por ende en su autoestima. Además, la incidencia del sobrepeso y de la obesidad no deja de crecer entre los jóvenes. Algo más de la mitad de los jóvenes considera que su cuerpo tiene «más o menos un peso correcto». El 30% piensa que está entre «algo» y «demasiado gordo», proporción más elevada entre las chicas (37,3% frente a 22,6%) que aumenta con la edad únicamente entre éstas (31,7% a los 11 años hasta 43,7% a los 15 para las chicas frente a 22,7% a los 11 años y 20,7% a los 15 entre los chicos). Alrededor del 30% de los jóvenes parece insatisfecho con su cuerpo y declara necesitar perder peso o ponerse a dieta. Esta tendencia es más frecuente entre las chicas que entre los chicos (37,9% frente a 21,5%) y aumenta con la edad únicamente entre ellas: 31,0% a los 11 años, 37,5% a los 13 y 46,2% a los 15. Al parecer existe coherencia MEP_SanteEleve.indd 264 entre la percepción que tienen los jóvenes de su cuerpo y su comportamiento frente a los regímenes: el 74,8% y el 94% respectivamente de los jóvenes que declara estar «algo» o «demasiado gordo» considera que necesita perder peso o ya sigue un régimen. Lo mismo sucede, en sentido inverso, entre los que se consideran «algo» o «demasiado delgado». Se observa que el 10,3% de los jóvenes tiene un exceso de peso, los chicos más que las chicas (11,7% frente a 8,9%), con mayor frecuencia de sobrepeso (8,7%) que de obesidad (1,6%). Globalmente, el exceso de peso no presenta diferencias significativas segun la edad, pero su evolución difiere con el sexo: tiende a aumentar entre los chicos (10,2 a 13,5% entre los 11 y 15 años) y, en cambio, a disminuir entre las chicas (11,0 a 8,1% entre los 11 y los 15 años). La prevalencia del exceso de peso se mantuvo estable entre 2002 y 2006. En conjunto, hay una buena coherencia entre la corpulencia real de los jóvenes y la percepción que tienen de su cuerpo: el 76,8% y el 89,2% de 05/08/2008 09:04:20 265 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 los adolescentes con sobrepeso u obesos se considera «algo» o «demasiado gordo». En cambio, casi una cuarta parte de los jóvenes con un peso normal o insuficiente está insatisfecha con su cuerpo, que encuentra demasiado gordo, con más frecuencia las chicas (32,0%) que los chicos (15,8%). Igualmente, se encuentra una correspondencia entre la corpulencia y el seguimiento de dietas: el 78,1% y 84,6% de los jóvenes con sobrepeso u obesos declara necesitar perder peso o estar ya a dieta. En cualquier caso, prácticamente una cuarta parte de los jóvenes con peso normal o insuficiente declara necesitar perder peso o hacer dieta, sobre todo las chicas (32,3% frente a 14,6%). Entre los chicos, los factores asociados a un menor riesgo de exceso de peso son: MEP_SanteEleve.indd 265 el tomar a diario un desayuno, frutas y verduras, así como la práctica cotidiana de actividad física ( 1 h/d cinco días a la semana como mínimo) y deportiva ( 2 h/ semana). Entre las chicas, destaca una actividad física y deportiva cotidiana a la que se añade la asociación negativa con el hecho de mirar la televisión más de 2 h/d. Entre las chicas, este riesgo disminuye también con la edad y el estatus socio-económico. Según los resultados del análisis de multivarianza, los factores asociados al sobrepeso varían según el sexo: estatus socio-económico, actividad física, consumo de frutas y verduras y desayuno entre los chicos frente a estatus socio-económico, actividad física y televisión entre las chicas. 05/08/2008 09:04:20 266 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 Tabaco ; alcohol ; cannabis y otras sustancias Stéphane Legleye Olivier Le Nézet Stanislas Spilka Eric Janssen Emmanuelle Godeau François Beck Tabaco A pesar de una modesta disminucion desde 2002, la experimentación con el tabaco sigue siendo bastante habitual antes de los 16 años. En cambio, el tabaquismo cotidiano a los 15 años ha bajado entre 2002 y 2006 (pasando del 20 al 14%), siguiendo la tendencia observada desde 1998. De todos modos, aún afecta a una franja notable, aunque minoritaria, de los adolescentes y esto a pesar de las medidas de prevención, especialmente la prohibición de venta a los menores de 16 años, vigente desde septiembre de 2004. Se confirma la feminización del tabaquismo en la adolescencia, con un inicio ligeramente más tardío que entre los chicos, pero más frecuente a los 15 años. La relativa estabilización de la experimentación con el tabaco entre los alumnos de 15 años parece sorprendente, sino paradójica, para una población especialmente blanco de las campañas de prevención. En el seno de los 41 países participantes en la encuesta, los jóvenes franceses ocupan un lugar intermedio en todas las frecuencias consideradas: en el consumo cotidiano a los 15 años ocupan la 20ª posición, muy lejos de los jóvenes búlgaros o austriacos, por ejemplo, pero muy por delante de los jóvenes canadienses o americanos. Esta posición intermedia ya se había observado a los 16 años en el seno de los países europeos. Alcohol El alcohol se ha convertido en la sustancia psicoactiva más consumida en la primera adolescencia. Francia se sitúa en la segunda mitad de los países de la muestra del HBSC en consumo de bebidas alcohólicas y niveles de borrachera declarados. La posición MEP_SanteEleve.indd 266 francesa es mediana en la mayoría de bebidas alcohólicas (con un cierto retroceso del consumo de cerveza). Las borracheras también son poco habituales en comparación con los demás países. Europa del Norte encabeza los niveles de borracheras, obser- 05/08/2008 09:04:20 267 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 vación congruente con las de la encuesta Espad de 2003 (Estudio europeo sobre el alcohol y otras drogas). En 2002, el 30% de los jóvenes de 15 años declaraba haber tenido algún episodio de borrachera a lo largo de su vida; ahora son el 41%. La encuesta Escapad (Encuesta sobre salud y consumo durante el dia de preparacion a la defensa nacional) constata una misma evolución entre 2003 y 2005. Aunque sea la sustancia psicoactiva que se prueba con más precocidad, el consumo regular de alcohol tiene un considerable aumento entre los 11 y los 15 años, hasta llegar a un nivel sin duda inferior al de la población adulta pero a penas inferior al de los jóvenes de 17 años en 2005. Esta constante sugiere que la habituación a un consumo regular es precoz y que la frecuencia de consumo de bebidas alcohólicas apenas varía entre los 15 y 17 años. En cambio, las preferencias sobre los tipos de bebidas alcohólicas varían a lo largo de la adolescencia, entre los 11 y 15 años, tal como sigue: la imagen obtenida al final de la adolescencia, hacia los 17 años, muestra que la cerveza y los alcooles fuertes ganan terreno a medida que avanza la edad. Si bien hay poca diferencia respecto a la difusión del alcohol entre chicas y chicos, el consumo frecuente y las borracheras se dan, en cambio, principalmente entre los chicos. La encuesta HBSC pone de manifiesto distintos factores asociados al consumo de alcohol y las borracheras de los adolescentes entre 11 y 15 años: trayectoria escolar caótica, medio social acomodado o también vida en una familia recompuesta o monoparental, caracterizan en parte el «perfil» del joven consumidor. Además, la frecuencia del consumo está claramente asociada a las salidas con los amigos, confirmando el consumo ampliamente colectivo e inscrito en un marco festivo a esta edad. Cannabis En nuestro país, el cannabis es la primera sustancia ilícita que declaran consumir los adolescentes de 15 años. Francia ocupa así el sexto sitio entre los países participantes en la encuesta (los tres primeros son Canadá, España y Estados Unidos). Este resultado confirma las observaciones de la encuesta HBSC 2002 y de la encuesta Espad 2003 entre los escolares de 16 años. Mientras que el consumo de tabaco se ha feminizado, el consumo de cannabis es aún bastante masculino. Su consumo precoz es raro (sólo el 5% de los escolares de 13 años dice haberlo fumado a lo largo de su vida). Actualmente, el consumo de cannabis se extiende principalmente hacia los 20 años y después disminuye considerablemente pasados los 25. MEP_SanteEleve.indd 267 El consumo de cannabis entre los jóvenes adolescentes parece estancarse desde 2002: el 29% de los alumnos de 15 años declaraba haberlo fumado, frente al 28% en 2006. La proporcion de sexo medida en la experimentación es estable desde 2002, alrededor de 1,2. En cambio, la proporcion de sexo asociada al consumo de cannabis en los últimos doce meses ha disminuido desde 2002, pasando de 1,4 a 1,1 en 2006. Por lo visto los comportamientos de chicos y chicas se han aproximado. El análisis no deja entrever ningún vínculo significativo entre la trayectoria escolar o la frecuentacion de un centro escolar en Zona de Educación Prioritaria (Zep) y el consumo de cannabis en los últimos doce meses, a los 15 años, en cambio muestra la influencia 05/08/2008 09:04:20 268 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 del medio familiar, tratese de la separación de los padres o de la posesión de un nivel económico familiar elevado. La encuesta HBSC confirma que las prácticas atípicas (experimentación con cannabis antes de los 14 años y consumo habitual a los 15) son más habituales en medios desfavorecidos, mientas que las prácticas de experimentación son más habituales entre los medios acomodados. Esta tendencia ya había sido observada en las encuestas recientes sobre el consumo de drogas. Otras sustancias La encuesta confirma que aunque la experimentación con productos psicoactivos ilícitos o modificados, exepto el cannabis, se difunde con relativa rapidez a lo largo de la adolescencia, se mantiene marginal durante este período. A los 15 años, casi un escolar de cada diez dice haber tomado, en los últimos doce meses, alguna sustancia como éxtasis, estimulantes (anfetaminas, «speed»), heroína (opio, morfina), medicinas usadas como droga, cocaína («crack», «coke»), LSD, aunque las que mas se destacan en esta lista son las colas y disoluentes. La poliexperimentación es muy rara pues apenas el 3 % de los escolares ha consumido al menos dos productos en el curso de este período. Entre 11 y 13 años, la experimentación de dichas sustancias difícilmente puede asociarse a un perfil sociodemográfico particular. Quizás haga falta ver en este carácter aparentemente impredecible el síntoma de que estos primeros consumos son raros MEP_SanteEleve.indd 268 (menos del 2% de los alumnos afectados a los 13 años) y se producen en ocasiones cuya naturaleza es independiente de los determinantes sociales clásicos. A los 15 años los factores asociados a estos consumos se vinculan a la pertenencia a una familia monoparental, mientras que la inscripción del centro escolar a una Zep parece protector. No existe ninguna asociación significativa con el sexo, la trayectoria escolar o el nivel social de la familia. Estos consumos de productos psicoactivos ilícitos son mucho más frecuentes entre quienes tienen una sociabilidad notable y salen con frecuencia de noche con sus amigos. En cambio, no están vinculados a la práctica de una actividad deportiva. Además, aparecen ligados a una degradación de la salud percibida. Estos resultados son similares a los observados también respecto al consumo de otros productos psicoactivos, lícitos o no. 05/08/2008 09:04:20 269 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 Vida sexual Emmanuelle Godeau Céline Vignes La actividad sexual precoz, especialmente asociada a una utilización inconstante, incluso una no utilización, de la contracepción y de la protección frente a las infecciones de transmisión sexual, puede tener consecuencias negativas sobre la salud a medio y largo plazo. La sexualidad se ha abordado aquí a partir de preguntas sobre las relaciones sexuales, la edad de las primeras relaciones y la utilización de un método de contracepción durante la primera relación. Globalmente, el 26,9% de los encuestados de 15 años ha declarado haber tenido ya relaciones sexuales, los chicos claramente más que las chicas (32,1% frente a 21,6%). La mayoría de los alumnos (90,8%) sexualmente iniciados puede considerarse protegida contra los embarazos no deseados durante la última relación sexual (utilización de preservativo o píldora, solos o asociados a otro método, eficaz o no), sin diferencia notable entre los sexos. El medio de contracepción más declarado es el preservativo (85,6%), seguido de la píldora (20,6%) y de la píldora del día después (14,2%). El 6,6% de los mencionados citó la marcha atrás. La asociación del preservativo y de la píldora (protección doble) es declarada por el 15,5% de los encuestados. Finalmente, el 9,7% de los adolescentes sexualmente iniciados de nuestra población declaró no haber utilizado ningún modo de contracepción en su última relación sexual. Alrededor de uno de cada cinco (21,1%) alumnos de 15 años sexualmente iniciado declara haber tenido su primera relación a los 13 años o antes, siendo en este caso los chicos más numerosos que las chicas (25,5% frente a 14,5%). MEP_SanteEleve.indd 269 Con respeto a la encuesta HBSC de 2002, la proporción de alumnos de 15 años que declara haber tenido relaciones sexuales está en ligero aumento (21,3% frente a 26,9%), lo que sitúa a los jóvenes franceses por encima de la media de los países participantes en la encuesta HBSC de 2006 (22,6%). Las diferencias observadas entre chicas y chicos siguen sensiblemente similares en 2006 y en 2002: los chicos siguen siendo más numerosos que las chicas tanto en los niveles de declaración de relaciones sexuales como de relaciones muy precoces. Igualmente, y aunque la pregunta hacia referencia al enquestado y a su pareja, la tasa de declaracion de uso del preservativo queda mas fuerte entre los chicos y la de contraceptivos orales más alta entre las chicas. Los niveles elevados de declaración de uso del preservativo en la última relación (85,6% en 2006 y 81,6% en 2002) sitúan a Francia entre los países del estudio HBSC que más lo utilizan tanto en 2006, como en 2002. El recurso a la píldora del día siguiente se mantiene estable (14,2% en 2006 frente a 14,3% en 2002) a pesar de la distribución de esta píldora por las enfermeras escolares y de la autorización de su venta sin receta en las farmacias desde 2002, lo que habrían podido presagiar un fuerte aumento de este modo de contracepción. En cambio, y probablemente debido a estas particularidades, Francia es de lejos el país en el que la utilización de la píldora del día siguiente en la última relación es la más elevada entre los que han incluido la pregunta en la encuesta HBSC de 2006 (14,1% frente al 6,5% de media para dichos países), como ya lo era en 2002. 05/08/2008 09:04:20 270 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 Violencias Félix Navarro Emmanuelle Godeau Céline Vignes La percepción de la violencia varía con el tiempo y los lugares, igual que sus modalidades. En este capítulo, estudiamos violencias y humillaciones en la escuela y su entorno (sentimiento de inseguridad) y las peleas en cualquier sitio. La mayoría de los escolares declara no haber sufrido humillaciones (65,8%) ni haber humillado a otros (62,6%). Los escolares afectados por humillaciones suelen serlo una o dos veces en el curso de un bimestre. El crecer y la buena calidad de vida reducen la probabilidad de ser humilliado, mientras que el poco apoyo de los demás alumnos, la presión escolar, la tendencia a quejarse, el ser discapacitado la aumentan, y aún más el haber sido ya víctima de violencia en la escuela o de haber desempeñado un papel de ofensor. A igualdad con los demás factores, el género femenino, el repetir curso, el recibir poco apoyo de los compañeros, el gusto por la escuela y la buena salud reducen la MEP_SanteEleve.indd 270 probabilidad de participar en humillaciones, mientras que una mayor edad, la tendencia a lamentarse y, sobre todo, el haber sufrido ya humillaciones o participado en peleas aumentan esta probabilidad. Poco menos de la mitad de los escolares (46,4%) no está afectada por las humillaciones, el resto se reparte entre los que las sufren sin participar en ellas (16,3%), los que participan sin sufrirlas (19,4%) y, finalmente, los que son a la vez ofensores y ofendidos (17,9%). En relación con los demás países participantes en 2006, Francia se sitúa en la mitad superior de los países donde los escolares están más afectados por las humillaciones, ejercidas, sufridas o ambas a la vez. La mayoría de los escolares (80,1%) declara no haber sufrido jamás violencia de ningún tipo en la escuela. En general, las víctimas sólo declaran un tipo de violencia entre los cuatro propuestos. El tipo más frecuente son los golpes (11,4%) seguidos 05/08/2008 09:04:20 271 La salud de los escolares de 11 a 15 años en Francia / 2006 por los robos (6%) y por las «otras violencias» (5%). La extorsión es un fenómeno numéricamente marginal (0,9%). A igualdad con los demás factores, el sexo femenino, una mayor edad y una buena salud son protectores frente a violencias sufridas en la escuela; al contrario del gusto por la escuela, de la presión escolar, de la tendencia a la queja, del ser discapacitado y, por encima de todo, de las humillaciones ya sufridas y de las peleas. Siete de cada diez alumnos declaran no tener nunca miedo a la violencia en la escuela. A igualdad con los demás factores, una edad mayor y el repetir un curso disminuyen la probabilidad de temer la violencia en la escuela, mientras que el sexo femenino, la presión escolar, la tendencia a quejarse y el ser discapacitado la aumentan. Haber sido víctima de violencias o humillaciones MEP_SanteEleve.indd 271 duplica la probabilidad de temer la violencia en la escuela, mientras que la participación en peleas la disminuye en un 40%. Casi dos tercios de los escolares no declaran ninguna pelea en el curso del año escolar (61,8%). A igualdad con los demás factores, el género femenino, una mayor edad, el gusto por la escuela, la presión escolar, la buena calidad de vida y la buena salud disminuyen la probabilidad de haber participado en peleas, mientras que estar escolarizado en una Zep, haber repetido u obtener resultados inferiores a la media y, por encima de todo, haber sido víctima de violencias o participar en humillaciones sobre otros escolares la aumentan. Francia se sitúa en la media y presenta unos esquemas de comportamiento por edad y por sexo, plenamente superponibles a lo que se puede observar en otros países. 05/08/2008 09:04:20 Publications sur la santé des jeunes chez le même éditeur C. Ferron, A. Laurent-Beq Parler du sida avec les adolescents 1992, 156 p. F. Baudier, C. Dressen, J. Arènes Baromètre santé jeunes 94 1997, 148 p. J. Arènes, M.-P. Janvrin, F. Baudier (dir.) Baromètre santé jeunes 97/98 1998, 328 p. E. Godeau, C. Dressen, F. Navarro (dir.) Les années collège. Enquête santé HBSC 1998 auprès des 11-15 ans en France 2000, 114 p. CFES Prévention primaire du suicide des jeunes. Recommandations pour les actions régionales et locales 2001, 124 p. En ligne : www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/508.pdf P. Guilbert, F. Baudier, A. Gautier, A.-C. Goubert, P. Arwidson, M.-P. Janvrin. Baromètre santé 2000. Volume 1. Méthode 2001, 144 p. MEP_SanteEleve.indd 272 05/08/2008 09:04:20 P. Guilbert, F. Baudier, A. Gautier (dir.) Baromètre santé 2000. Volume 2. Résultats 2001, 474 p. P. Guilbert, A. Gautier, F. Baudier, A. Trugeon (dir.) Baromètre santé 2000. Les comportements des 12-25 ans. Volume 3.1 : Synthèse des résultats nationaux et régionaux 2004, 216 p. M.-C. Bournot, A. Bruandet, C. Declercq, P. Enderlin, F. Imbert, F. Lelièvre, P. Lorenzo, A.-C. Paillas, A. Tallec, A. Trugeon Baromètre santé 2000. Les comportements des 12-25 ans. Volume 3.2 : Résultats régionaux 2004, 256 p. E. Godeau, H. Grandjean, F. Navarro (dir.) La santé des élèves de 11 à 15 ans en France/2002. Données françaises de l’enquête internationale Health Behaviour in School-aged Children 2005, 288 p. S. Broussouloux, N. Houzelle-Marchal Éducation à la santé en milieu scolaire. Choisir, élaborer et développer un projet 2006, 140 p. En ligne : www.inpes.sante.fr/esms/pdf/esms.pdf M. Bantuelle, R. Demeulemeester (dir.) Comportement à risque et santé : agir en milieu scolaire. Programmes et stratégies efficaces 2008, 132 p. En ligne : www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1086.pdf MEP_SanteEleve.indd 273 05/08/2008 09:04:21 Conception graphique originale Scripta Maquette et réalisation Desk Photographie de couverture Fotolia children © diego cervo Impression Fabrègue Août 2008 MEP_SanteEleve.indd 274 05/08/2008 09:04:21 ISBN 978-2-9161-9209-3 / 121-08558-L Cet ouvrage présente les principaux résultats français de l’enquête HBSC 2006, à laquelle plus de CouvertureCRAYON_SanteEleve.indd1 1 Emmanuelle Godeau Catherine Arnaud Félix Navarro 20 € La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 Données françaises de l’enquête internationale Health Behaviour in School-aged Children Inpes La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2006 sept mille élèves, scolarisés dans 701 établissements de métropole, du CM2 à la première année de lycée, ont participé. Il offre ainsi une véritable photographie des opinions et comportements de santé des élèves de 11, 13 et 15 ans, permettant de mieux appréhender les facteurs influençant la santé à la primo-adolescence. Au-delà des conduites d’essai et des comportements à risque qui occupent bruyamment le devant de la scène et sont relayés abondamment par les médias, cette période délicate et complexe se révèle cruciale dans l’acquisition de connaissances et de comportements de santé et de citoyenneté qui trouveront un prolongement à l’âge adulte. Par ses objectifs, la variété des sujets abordés, sa dimension interdisciplinaire et le suivi de l’évolution temporelle des phénomènes observés qu’elle permet, l’enquête HBSC s’inscrit légitimement dans les principales sources d’information sur la santé des jeunes. Menée tous les quatre ans sous l’égide du bureau Europe de l’OMS, la présente version d’HBSC a concerné en parallèle quarante et un pays ou régions d’Europe et d’Amérique du Nord. Elle offre ainsi l’opportunité d’un large éventail de comparaisons internationales. Institut national de prévention et d’éducation pour la santé 42, boulevard de la libération 93203 Saint-Denis cedex — France Sous la direction de 05/08/2008 08:15:15