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Communiqué de presse Exposition 26 septembre 2013 6 janvier 2014 Hall napoléon Exposition organisée par le musée du Louvre et la Fondation Palazzo Strozzi à Florence, avec le concours exceptionnel du musée national du Bargello, présentée à Florence du 23 mars au 18 août 2013. Cette exposition bénéficie du mécénat principal d’eni et soutien de Deloitte Donatello (Donato di Niccolò di Betto Bardi). Buste reliquaire de Saint Rossore. vers 1424-1427, bronze fondu ciselé, doré et argenté. Pise, musée national de San Direction de la communication Anne-Laure Beatrix Le printemps de la Renaissance La sculpture et les arts à Florence 1400-1460 Après les grandes expositions consacrées aux maîtres de l’apogée de la Renaissance, Léonard de Vinci et Raphaël, le printemps de la Renaissance porte sur la genèse de cet immense mouvement artistique et culturel qui nait à Florence au début du XVe siècle. La sculpture, qui tient une place majeure dans ce renouveau, est le sujet central de cette exposition. L’exposition présente 140 œuvres, dont plusieurs monumentales, réparties dans dix sections thématiques : autour des sculptures rayonnent peintures, dessins, manuscrits, pièces d’orfèvrerie et majoliques. Les sculptures de Donatello, statues monumentales, bustes ou reliefs, forment l’un des fils directeurs du parcours, à travers quelques-uns des plus grands chefs d’œuvres de celui qui est probablement l’artiste le plus créatif du siècle. Il n’éclipse cependant pas les œuvres magistrales d’autres sculpteurs illustres, grands créateurs comme Ghiberti, Nanni di Banco, Luca della Robbia, Nanni de Bartolo, Michelozzo, Agostino di Duccio, Desiderio da Settignano ou Mino da Fiesole. Leur nombre et leur diversité montrent bien combien la première moitié du siècle fut exceptionnellement riche en créateurs de premier plan. Chaque sculpteur est représenté par plusieurs œuvres, afin que le public puisse apprécier l’apport et la diversité du travail de chacun. Les panneaux de Brunelleschi et de Ghiberti pour le concours de la seconde porte du Baptistère de Florence (1401), les sculptures monumentales de Donatello pour Orsanmichele et pour le Campanile, les splendides terrecuite émaillées de Luca della Robbia ou l’exceptionnelle série de bustes florentins qui clôturent le parcours sont quelques-unes des oeuvres majeures qui révèlent l’éclosion de la création à Florence. Elles comptent parmi les éléments majeurs qui font de cette cité le foyer inégalé de la création du nouveau style de la Renaissance, entrainant la naissance et la persistance du « mythe » de Florence à travers les siècles. Commissaire de l’exposition : Marc Bormand, conservateur en chef au département des sculptures du musée du Louvre et Beatrice Paolozzi Strozzi, directrice du musée national du Bargello. Contact presse Coralie James [email protected] - T : 01 40 20 54 44 Les dix sections s’enchainent en mettant l’accent tantôt sur les thèmes et les styles, tantôt sur le contexte social et culturel qui sert de matrice aux œuvres. L’apport capital de l’Antiquité grecque et romaine est constamment présent dans le parcours, où des œuvres importantes de l’Antiquité sont rapprochées d’œuvres de la Renaissance. Ces approches riches et variées, intimement liées les unes aux autres, permettent de comprendre le secret de l’éclosion de cette Renaissance florentine. Lorenzo Ghiberti (Florence 1377-1446), Le Sacrifice d'Isaac, 1401, bronze doré. Florence, musée national du Bargello, inv. 209 Bronzi. L’exposition riche de 140 œuvres, majoritairement des sculptures, bénéficie des prêts exceptionnels accordés par les musées et églises de Florence et de Toscane, en premier lieu ceux du musée national du Bargello, ainsi que ceux d’autres grands musées italiens (Naples, Milan…) et grâce à la grande générosité des plus importants musées européens (Londres, Berlin, Francfort, Lille, Lyon) et américains (New York, Washington, Philadelphie, Cleveland), dont il faut saluer le geste. Plusieurs œuvres ont été rendues à leur splendeur originelle grâce à une vaste campagne de restaurations menée conjointement depuis deux ans par la Fondation Palazzo Strozzi et le musée du Louvre ; on pourra ainsi revoir l’imposant Saint Louis d'Anjou (ou Saint Louis de Toulouse - 1425) du musée de l’Œuvre de Santa Croce, statue en bronze doré de Donatello rendue à sa splendeur originelle. L’Héritage des Anciens L'exposition s'ouvre sur une vue panoramique de la PréRenaissance, intitulée « l’Héritage des Anciens ». Elle présente d’abord des œuvres marquantes du renouveau des XIIIe et XIVe siècles, qui intègrent les apports de l’Antiquité classique, de la Grèce et de Rome. Autour du Cratère des talents de Pise, l’une des œuvres romaines les plus connues à cette époque, se déploient des œuvres de Nicola Pisano, Arnolfo di Cambio, Giotto, Tino di Camaino et leurs successeurs. Les sculptures de Giovanni Pisano illustrent bien l’apport de la richesse expressive du gothique, en particulier du gothique français, que Giovanni Pisano va mêler à ces fondements classiques. Andrea del Castagno (Andrea di Bartolo; Castagno vers 1421-Florence 1457). Apparition de la Trinité aux Saints Jérôme, Paula et Eustochia, 1454, fresque déposée. Florence, Basilica della Santissima Annunziata (Patrimoine du Fonds des Édifices de Culte Ministère de l’Intérieur), v.I, n°1655 (1914). L’Aube de la Renaissance et La romanité civique et chrétienne A l’aube du XVe siècle émerge le « nouvel âge ». Il est incarné par des œuvres exceptionnelles, notamment les deux reliefs du Sacrifice d'Isaac de Lorenzo Ghiberti et Filippo Brunelleschi réalisés pour le concours de 1401 de la Porte du Baptistère, et par le symbole par excellence de la cité, la Coupole de la cathédrale de Florence de Brunelleschi, défi permis par une révolution architecturale et technique, représenté ici par sa maquette originale en bois. La République florentine atteint alors son apogée. Les succès politiques de la cité toscane, sa puissance économique et sa paix sociale sont utilisés par les humanistes pour forger dans leurs écrits cette romanité civique et chrétienne, vision mythique d’une Florence héritière de la république romaine, prête à s’ériger en modèle pour les autres États italiens. Donatello (Donato di Niccolò di Betto Bardi; Florence vers 1386-1466). Saint Georges et le dragon, vers 1417, marbre. Florence, musée national du Bargello, inv. 517 Sculture. C’est pour les chantiers majeurs de la cité, la Cathédrale, le Campanile ou l’église Orsanmichele, que Donatello, Ghiberti, Nanni di Banco ou Michelozzo vont réaliser leurs chefs-d’œuvre. Ces sculptures publiques monumentales témoignent avec éloquence de la transformation stylistique fondamentale à l’œuvre et créent un nouveau langage plastique, tout en se faisant l’outil de l’exaltation de la civilisation florentine. La confrontation de la statue de Saint Matthieu (1419-1422) de Ghiberti et du Saint Louis de Toulouse (1422-1425) de Donatello, démontre comment la statuaire s’approprie une nouvelle monumentalité et une force expressive inédite. Donatello (Donato di Niccolò di Betto Bardi; Florence vers 1386-1466). Saint Louis de Toulouse.. 1422-1425, bronze doré (statue); argent, bronze doré, émaux et cristaux de roche (tiare). Florence, musée de l’Oeuvre de Santa Croce (Patrimoine du Fonds des Edifices du Culte - Ministère de l’Intérieur), inv. M 101. Donatello (Donato di Niccolò di Betto Bardi; Florence vers 1386-1466). Deux “Spiritelli” (de la Cantoria du Dôme), 1439, bronze avec traces de dorure, socles en marbre (postérieurs). Paris, Institut de France, Musée Jacquemart-André, MJAP-S 1773-1 e 2. Les spiritelli entre sacré et profane Des thèmes majeurs de l'antiquité classique, notamment chez Donatello, sont progressivement assimilés et transformés pour constituer ce nouveau langage de la Renaissance. De nouvelles thématiques renouvellent le champ de la création. La section sur « Les spiritelli entre sacré et profane » montre comment ces figures de « petits esprits », issus des sarcophages antiques, se multiplient sur les monuments florentins, alliant force et légèreté. Ils deviennent un signe visible du nouveau style. Les deux splendides Spiritelli, vivants et moqueurs, créés par Donatello pour la cantoria de la cathédrale de Florence ou l’élégant Chapiteau de la chaire de la sainte ceinture de Prato comptent parmi les créations les plus abouties sur ce thème. Dans la même salle, le Génie soufflant en bronze doré de l’entourage de Donatello (New York, Metropolitan Museum), probablement une figure de fontaine, constitue l’un des exemples les plus remarquables du traitement profane de ce sujet. Les Monuments équestres Les sculpteurs de la Renaissance florentine cherchent aussi à égaler les grands monuments équestres de l’Antiquité destinés à l’espace public. La confrontation de la réplique de la statue antique de Marc Aurèle de Filarète, l’un des premiers petits bronzes de la Renaissance, genre promis à un large succès, avec la colossale Protome Carafa exécuté par Donatello à Naples, permet d’évoquer de façon spectaculaire le renouveau de ce genre, promis lui aussi à un brillant avenir. La peinture sculptée et L’Histoire en perspective L'invention de la perspective linéaire par Brunelleschi et la recherche d'un espace « rationnel » sont traitées dans la section l’Histoire en perspective. Ils trouvent sans conteste dans la sculpture leurs formulations les plus avancées, ici mises en parallèle avec des peintures. Ces recherches s’épanouissent en premier lieu dans les bas-reliefs de Donatello, comme la prédelle de Saint Georges et le dragon (musée national du Bargello), chef d’œuvre absolu de la Renaissance, où perspective linéaire et perspective atmosphérique se conjuguent pour offrir un espace ouvert, rationnel et infini. Le relief du Banquet d’Hérode (Musée des Beaux-Arts de Lille) est l’un des exemples les plus achevés de cette révolution spatiale. Il précède les expériences sur les figures dans l’espace conduites par Desiderio da Settignano ou Agostino di Duccio après 1450. La sculpture, et tout particulièrement la statuaire, exercera une profonde influence sur la peinture des plus grands artistes du temps. La section intitulée - paradoxe ? - La peinture sculptée, montre comment les plus importants peintres du temps, Masaccio, Paolo Uccello, Andrea del Castagno, Filippo Lippi, Piero della Francesca, ont interprété la mise en forme des figures dans l’espace inventée par les grands sculpteurs de la période. L’imposante Trinité d’Andrea del Castagno (Florence, Santissima Annunziata), permet en particulier de saisir cette interprétation délibérément sculpturale des figures placées dans les deux dimensions du tableau. Filippo Brunelleschi (Florence 1377-1446) ou Nanni di Banco (Florence attesté à partir de 1405-1421). La Vierge et l’Enfant (Vierge de Fiesole), vers 1405-1410, terre cuite polychromée et dorée. Fiesole, diocèse de Fiesole, en dépôt au musée Bandini. Agostino da Ducio, Vierge et l’enfant (détail), 1464. Paris, musée du Louvre, département des Sculptures, musée du Louvre, inv. R.F. 1352. Desiderio da Settignano (Settignano vers 1429 -Florence 1464). Marietta Strozzi, vers 1464, marbre . Berlin, Collection de sculptures et musée d’art byzantin, musées de l‘Etat de Berlin, Bode-museum, inv. 77. Diffusion de la beauté et Beauté et Charité À partir des années 1420, les nouveaux canons de la sculpture mis au point par les grands maîtres sont représentés dans l’exposition par des chefs-d'œuvre, comme la Vierge Pazzi de Donatello, exceptionnellement prêtée par le musée Bode de Berlin, la Vierge Kress de Ghiberti, prêtée par la National Gallery de Washington, ou encore cette Madone attribuée à Brunelleschi, venue du diocèse de Fiesole Ils se manifestent aussi à travers une production infinie de reliefs (en marbre, en stuc polychromé, en terre cuite émaillée) destinés à la dévotion privée. Ces reliefs, présentés dans la section la diffusion de la Beauté, diffusent et répandent dans toutes les classes sociales, comme par un effet de capillarité, un goût prononcé pour cette beauté « nouvelle ». À la même époque, les lieux publics de solidarité et de prière de la cité (hôpitaux, hospices et confréries) accueillent les commandes les plus prestigieuses. La section Beauté et charité montre que la sculpture joue un rôle central dans le décor des édifices. Cette position se manifeste parfaitement dans les deux chefs d’œuvre de l’énigmatique sculpteur Dello Delli réunis ici pour la première fois depuis plus d’un siècle. De la ville au Palais L’exposition s’achève sur une mutation importante, illustrée dans la section « De la ville au palais. Les nouveaux mécènes ». La composante civique, très présente jusque-là, laisse place au mécénat privé qui va jouer un rôle déterminant, à un moment où s’installe un principat masqué autour de la personne de Cosme de Médicis. On assiste alors au passage de la libertas florentine, symbolisée par les commanditaires publics, au mécénat privé qui porte déjà le signe de l'hégémonie des Médicis Ce faste trouve dans la sculpture l’une de ses expressions les plus abouties avec les portraits privés en buste, nouveau genre qui voit sa genèse vers la moitié du siècle. Une magistrale galerie de portraits en buste, dits « à la florentine », clôture ainsi le parcours : avec, entre autres, le monumental Jean des Médicis de Mino da Fiesole ou la songeuse et délicate Marietta Strozzi de Desiderio da Settignano ou encore les profils d’empereurs dialoguant avec les plats en majoliques ornées des blasons des grandes familles patriciennes. L’exposition, qui ouvrait sur l'évocation de la coupole de Brunelleschi, se clôt sur celle de la plus illustre demeure privée de la Renaissance, à travers la Maquette originale en bois du Palazzo Strozzi. Publication Catalogue de l’exposition Le printemps de la Renaissance. La sculpture et les arts à Florence, 1400-1460 sous la direction de Marc Bormand Coédition / Éditions du Louvre. Album de l’exposition Le catalogue de l’exposition, élaboré par Marc Bormand et Beatrice Paolozzi Strozzi (en trois langues, en coédition par Mandragora Editore Firenze et les Éditions du Louvre), bénéficiera des contributions de nombreux grands spécialistes italiens et étrangers de l'art du Quattrocento, sous la forme d’essais thématiques et de notices de l’ensemble des œuvres présentées. A l’auditorium Art grec. Tête de cheval dite Protomé Médicis, moitié du IVe siècle av. J. C., bronze. Florence, musée archéologique nationale, inv. 1639. Colloque 6 et 7 décembre 2013 de 10h à 18h à l’INHA et à l’auditorium La sculpture florentine au XVe siècle dans l’espace urbain Donatello (Donato di Niccolò di Betto Bardi; Florence vers 1386-1466). Tête de cheval dite Protomé Carafa, vers 1455, bronze. Naples, musée archéologique nationale, inv. 4887. Gentile da Fabriano, La Présentation de Jésus au Temple, 1423, tempera et or sur bois. Paris, musée du Louvre, département des Peintures, inv. 295.