La parure - Musée Unterlinden
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La parure - Musée Unterlinden
Fiche de visite LA PARURE A travers ce parcours, la classe pourra poursuivre, face aux objets, la découverte du monde préhistorique et de l’Antiquité, suivant le programme d’histoire en école élémentaire. Les élèves observeront les traces laissées par leurs ancêtres, la façon dont elles ont été découvertes et exploitées, les lieux où elles sont conservées. La fiche de visite propose de s’arrêter sur quelques objets significatifs de la collection, d’apprendre à les reconnaître et à les décrire, et de réfléchir sur quelques notions de l’évolution des techniques et des modes. La localisation des objets est indiquée comme suit : vitrine 1, compartiment A,B ou C, numéro 1. Les lettres des compartiments ne sont pas matérialisées dans les vitrines. Dessin Hélène Dartevelle, catalogue d’exposition Il ya 3500 ans... Les tumulus de Haguenau et le Bronze moyen en Europe, musée historique Haguenau, 1988. Comment fabriquer les bijoux au Néolithique À l’époque néolithique, l’homme ne connaissait pas les métaux. Il fabriquait ses bijoux à partir de petits galets, de silex ou de coquillage. On peut observer le spondyle perforé dans la vitrine 1 (B, 15) : il s’agit d’un coquillage utilisé comme pendentif de collier. Pour perforer un coquillage, on utilise la perforation par l’usure ou la perforation par incision à l’aide d’une lamelle de silex. Méthodes de perforation de différents matériaux (croquis de Jean Sainty) : Perforation par usure (1 et 2) : le coquillage est frotté sur une surface abrasive et un trou apparait. Perforation par incision (3) : lorsque la matière est fragile et peu épaisse, il est possible de la percer en faisant une fine incision avec une lamelle de sile. Perforation par rotation circulaire (7 et 8) à l’aide d’une baguette dont l’extrémité porte un foret en silex, tenue entre les paumes de la main. S’interroger Quelle technique de perforation est utilisée pour fabriquer les éléments de parure présentés dans la vitrine 1 (pendentif en coquillage, galet perforé, spondyle perforé, perle cylindrique en coquillage, A, 15) et dans la vitrine 2 (collier composé de pierres plates en ambre) ? Retrouve ces bijoux particuliers. Pour orner quelle partie du corps les a-t-on fabriqué ? Quel est le matériau utilisé ? Quelle technique ? Imagine-toi portant ces bijoux. Donne tes impressions. Parure masculine de chef. La parure et le métal Les hommes ont commencé à fabriquer du bronze vers 2200 avant notre ère. Ce métal, composé de cuivre et d’étain est decouleur or ; il devient vert lorsqu’il est enfoui dans le sol (c’est la patine). Il faut donc imaginer toutes les parures visibles dans le musée avec un aspect brillant et doré. Si les premiers objets en bronze sont des objets utilitaires (haches et poignards notamment), très rapidement les artisans se mettent à fabriquer des parures très diverses : torques (colliers rigides), bracelets, jambières, bagues, épingles, crochets de ceinture. Les formes de ces parures et leurs décors évoluent selon les modes locales et les influences des régions voisines. L’or et le fer constituent deux métaux particulièrement précieux et appréciés. Ils sont utilisés pour fabriquer des parures destinées aux individus les plus riches. Vers 600 avant notre ère, des parures exceptionnelles en or (torques et bracelets) sont réservées aux princes celtes qui règnent sur un ensemble de territoires couvrant toute l’Europe actuelle (vitrine au centre de la salle La sépulture princière d’Ensisheim, vers 480 avant J.-C.). La parure et les matériaux rares Il faut aussi signaler l’utilisation d’autres matériaux précieux, pour la fabrication ou le décor de certaines parures. C’est ainsi qu’à plusieurs reprises, l’ambre venu de la Baltique sert à faire des perles de collier (vitrines 2, 3 et 6). Un peu plus tard, à partir de 450 avant notre ère, le corail de Méditerranée sera tout particulièrement apprécié. Très précieux, il est généralement utilisé avec parcimonie ; il peut orner des fibules ou des torques (vitrine 6). Le lignite est une roche sédimentaire composée de restes de fossiles de plantes. C’est un état intermédiaire entre la tourbe et la houille. Les bracelets en lignite de la vitrine 6 pèsent environ 300 g. Ce sont des objets précieux puisque réparés dès l’époque de leur utilisation. En observant le diamètre du bracelet, on peut se demander à quel âge ils étaient passés au poignet. Des bijoux dans les tombes Aucun vêtement ne nous est parvenu car le tissu ne s’est pas conservé dans la terre. Seuls ont été retrouvés des accessoires (attaches, épingles, éléments de parure...) et des objets qui ont servi à fabriquer les habits. On trouve rarement des parures dans les habitats anciens, les objets précieux n’étant évidement pas abandonnés dans les maisons mais sans doute davantage transmis à travers les générations ; en revanche les défunts étaient enterrés avec leurs objets familiers, armes pour les hommes ou bijoux pour les femmes, ce qui nous permet de connaître les principaux types utilisés à chaque époque. Des bijoux dans les tombes (âge du Bronze) Devant la vitrine 2, repère le riche mobilier découvert dans la tombe 3 du tumulus V à Appenwihr (B, 5). Quels sont les éléments de parure que tu peux identifier ? Quel objet découvert dans cette tombe n’est pas un bijou ? Dessine ton bijou préféré. Sur quelle partie du corps se porte-t-il ? Observe la disposition des bijoux dans la tombe et essaie de resituer ces parures sur le mannequin. Porter armes et bijoux (âge du Fer) Retrouve, dans la vitrine 6 (C), le collier que porte le personnage et dessine-le. La cape du personnage est tenue par une fibule. Dessine une de celles que tu peux voir dans la vitrine 6. Dans la vitrine 6, tu peux voir un très beau poignard en fer. Essaie de le reproduire. Le personnage possède une longue épée. Retrouve dans la vitrine 5 celle qui ressemble au dessin et essaie de la dessiner. Le personnage tient dans la main gauche deux flèches. Essaie de reproduire une des pointes que tu peux voir dans la vitrine 5. Remarque : ces objets ne sont pas contemporains et n’ont pas été portés tous ensemble. Fabriquer un bijou S’interroger Les épingles Les épingles, comme d’ailleurs la plupart des objets de parure, ont continuellement varié d’aspect, comme de nos jours tout ce qui est lié à la mode. Chaque époque est donc caractérisée par un ou plusieurs types d’épingles. Fais une série de dessins de différents modèles, aussi minutieux et précis que possible. Dessine, fortement agrandies par rappport aux dimensions réelles, tout en respectant les proportions, la tête et la partie supérieure de la tige, ainsi que le décor. N’oublie pas de préciser le lieu de provenance et surtout l’époque. Qu’est-ce qu’une fibule ? C’est l’ancêtre de l’épingle à nourrice. C’est un accessoire utilitaire servant à agrafer les vêtements mais aussi un véritable élément de parure. Il peut être en métal (or, argent, bronze), parfois incrusté de pierres précieuses. Les formes de fibules ont changé selon les périodes et les cultures. Dessine deux formes de fibules différentes (vitrine 6 ou 7). Dans la vitrine intitulée La vie quotidienne à l’époque galloromaine, dessine deux objets qui ont la même fonction que ceux que tu viens de dessiner. Sur le schéma d’une fibule, on peut apprendre à nommer les différentes parties de l’objet. Les bracelets On peut observer différents types de décor sur les bracelets exposés dans les vitrines. On peut aussi remarquer; en prenant notamment l’exemple des bracelets à cannelures (vitrines 2 et 6), que des modes reviennent et ce parfois au bout de 700 ans : c’est ce qui sépare l’âge du Bronze de l’âge du Fer. Retrouve, observe et dessine les différents types de bracelets : Certains bijoux de l’âge du Bronze (jambière, bracelet, bague), fabriqués à partir de métal enroulé, peuvent facilement être imités par les enfants. Par cette manipulation, ils se familiarisent avec différents matériaux (par exemple, des fils électriques dénudés...) et au maniement d’outils (voir Denise Hoerner, Enroulez du fil de métal, éd. Carpentier, 2002). Il s’agit de dépasser la simple copie pour aboutir à un projet personnel. Une première phase de dessin permet d’abord à l’élève d’intégrer des éléments vus au musée. Il choisit ensuite et teste différents matériaux de récupération. Le professeur joue le rôle de guide et assure la faisabilité du projet. Leurs différentes créations peuvent faire l’objet d’une exposition. - bracelets à cannelures (2, B, 3 et 4), (2, C, 18), (6, A, 6 et 7) - bracelets cotelés (2, C, 10), (3, A, 8) - bracelets torsadés (3, A, 7) - bracelets gravés (3, C, 10) - bracelets à décor incisé (5, A, 8) - bracelets à décor géométrique (6, A, 2 et 3) - bracelets à nodosités (6, C, 7 et 9) Remarque : les bijoux en métal coulé sont plus épais que ceux martelés. Repère deux exemples. La parure à l’époque gallo-romaine Dans les collections archéologiques du musée d’Unterlinden, l’époque gallo-romaine n’est que partiellement évoquée. Le musée gallo-romain de Biesheim, qui présente les vestiges d’un site majeur implanté sur la rive occidentale du Rhin, entre Biesheim et Kunheim, témoigne de façon plus complète de la vie quotidienne des habitants de l’époque gallo-romaine. De nombreuses et riches parures sont exposées en vitrine et peuvent faire l’objet d’une visite complémentaire dans l’étude de ce thème. Des fiches pédagogiques sont mises à disposition par le musée, au 03 89 72 01 58 ou [email protected]. Remerciements à Céline Boutantin dont le travail a directement inspiré la réalisation de cette fiche pédagogique.