extrait Vivre dans la consicence du Tao

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Vivre dans la conscience du Tao
Se libérer du mental
Thierry CHAÏBI
AVERTISSEMENT A
Vivre dans la conscience du Tao est une manière d’être dans la vie de tous les jours. Pour intégrer les
changements nécessaires, la compréhension taoïste de la vie est une bonne métaphore qui nous aidera
tout au long de ces pages. Les lois de la vie sont des lois immuables, et les principes du Taï-Chi Chuan,
d’origine taoïste, peuvent être décodés en fonction des énergies d’aujourd’hui. Vous le comprendrez au fil
des pages qui suivent. Le Taï-Chi Chuan a été pris comme outil de référence, car il en fallait un. Ce sont
les principes qui sont importants. A vous de faire le lien avec d’autres activités et de les enrichir.
Vous ne trouverez pas dans ce livre de dates, d’historique ou de références culturelles en trop grand
nombre. Cela ne servirait qu’à satisfaire le mental. Vous savez, celui qui aime savoir. Vous ne trouverez
que le strict nécessaire avec une approche un peu différente des habituelles présentations, afin de
comprendre l’approche taoïste de la perception du monde.
Vous ne trouverez pas non plus dans ce livre de forme complète de Taï-Chi Chuan, pour la simple raison
que je ne crois pas qu'il soit possible d'apprendre le Taï-Chi avec un livre. A moins d’avoir plusieurs
années de pratique d’activités sportives ou artistiques ayant permis d’intégrer parfaitement son schéma
corporel, c’est même très difficile avec une vidéo. Après plus de trente années d'enseignement des arts
martiaux, j'ai constaté une chose : si je prends un élève débutant, un seul, que je prends une position
extraite du Taï-Chi Chuan, la fin de "lancer la navette" par exemple, que je reste immobile et que je lui dis
de prendre la même position, je constate généralement plein de différences. Alors, lorsque tout le corps
bouge en permanence… Si nous ne sommes pas conscients de nos propres erreurs, la répétition de
cette même erreur l'enracinera dans notre inconscient.
Ce livre permet de comprendre de manière simple et logique les principes de base du taoïsme au travers
du Taï-Chi Chuan. Il explique pourquoi l'intégration de son propre schéma corporel ainsi que la perception
globale de soi et de l'univers, de la vision holographique de la vie issue du taoïsme, sont les clés
d'utilisation des outils du Taï-Chi Chuan dans notre vie. Utiliser le Taï-Chi Chuan pour comprendre quels
sont les types de relations que nous entretenons avec nous-mêmes, avec les autres et avec la vie en
général, est le fil conducteur qui relie les pages qui suivent.
Les exercices qui composent la deuxième partie seront utiles pour chacun : pratiquant débutant,
confirmé, enseignant ou non-pratiquant n’ayant aucunement l’intention de débuter le Taï-Chi Chuan. J'y
reviendrai, mais la simplicité de certains exercices n’est qu’apparente. J'aurais même tendance à dire que
plus ils semblent simples, plus ils sont difficiles en réalité. Chacun le constatera en prenant connaissance
des points importants à respecter lors de la pratique de chaque exercice. Si vous décidez d’apprendre le
Taï-Chi, un bon enseignant est indispensable, et n'importe quelle forme de Taï-Chi Chuan trouvée dans
un livre comportera des différences avec la forme apprise.
Le Taï-Chi Chuan comme outil de connaissance de soi requiert un travail sur plusieurs niveaux. Ce sont
ceux que l'on retrouvera dans la vie de tous les jours: la juste perception de soi, rester centré seul ou en
compagnie des autres, bien gérer son espace, avoir une vision globale de sa vie et de la vie en général
en évitant que toute l'attention se fixe sur "un détail".
Le Taï-Chi Chuan est un outil valable à condition de retrouver ces différents éléments, car le Taï-Chi
Chuan est une métaphore de la vie. L’enchaînement, le travail à deux, les applications de la forme (car
n'oublions pas que le Taï-Chi Chuan est un art martial) sont les outils. Etre capable de rester soi-même
lors d'une application, sur un coup de poing ou une saisie par exemple, de garder la même détente que
lors du mouvement pratiqué dans le vide est l'indication que le geste est intégré et que nous sommes
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capable de rester centré dans la confrontation. C'est pour cela qu'il est important qu'au moins un des
niveaux d'application des mouvements de la forme puisse être appliqué sans rien changer.
Si dans une ville, le choix existe entre plusieurs enseignants, il est important de faire des cours d'essais
jusqu'à la découverte de l'école dans laquelle on se sent bien. Faire confiance à son ressenti lors du choix
est un premier pas. Chacun est différent. Et ce qui nous correspond dans la vie peut changer au cours du
temps de même que l'école dans laquelle nous apprenons le Taï-Chi.
Celui qui est très cartésien, les pieds bien sur Terre, cherchera un enseignement qui lui correspond, un
enseignement précis où l'explication de la gestuelle sera plus importante que le ressenti. Alors que celui
qui est un peu dans les nuages cherchera plutôt une sensation se rapprochant d'une danse éthérée. Avec
le temps, on change, et l'intégration est d'avoir les pieds sur Terre et la tête dans les nuages, équilibre du
Yin et du Yang.
A l’intérieur de chaque style, il existe de nombreuses façons de pratiquer le Taï-Chi Chuan. Pour les
taoïstes, « le changement : c’est la vie; l’immobilité : c’est la mort », de même qu’une eau qui coule est
claire et pleine de vie, alors qu’une eau qui stagne devient un cloaque puant. Cette maxime est valable
aussi bien pour l’individu, que pour la société. Le Taï-Chi Chuan doit aussi changer, s’adapter à la société
du moment et de l’endroit. Le Taï-Chi est une langue vivante. Mais il a été créé à une autre époque. Une
époque où les ennemis extérieurs étaient plus importants qu’aujourd’hui. L’énergie de la planète a
changé. Aujourd’hui, vouloir pratiquer un Taï-Chi proche des origines revient à apprendre le latin. C’est
sympathique, amusant et le mental est content, mais ce n’est plus adapté à l’énergie du moment à moins
d’être soi-même dans cette énergie. Le Taï-Chi que nous choisissons montre ce que nous sommes.
Tout livre ne pourra transmettre qu'une infime partie de ce que peut suggérer un bon enseignant. Celui-ci
doit être un guide permettant de retrouver la connaissance primordiale enfouie au fond de soi. Cette
connaissance est là. Encore faut-il réapprendre à y porter notre attention car nous avons été programmés
depuis notre plus tendre enfance à être attiré par l'extérieur. Toute l'éducation occidentale nous incite à
réagir en fonction de l'extérieur (mode, loisir, travail, relations affectives, etc.)
Le contenu de ce livre est une piste sur la façon d'appréhender le Taï-Chi et la vie. Il n'a aucunement
l'intention de prétendre que c'est la seule. Mais si après plusieurs années de pratique de vie, le monde
dans lequel nous vivons ne semble pas avoir changé ou alors d'avoir changé en pire, peut-être cela
signifie-t-il qu'il est temps pour nous de changer de piste. N'oublions pas : "le changement c'est la vie", et
s'il nous semble que le monde, dans lequel nous vivons, change, ce n'est que parce que nous avons
changé nous-mêmes. De quel côté avons-nous dirigé nos pas ? Ombre ou lumière ?
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