biographie – angela davis

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biographie – angela davis
BIOGRAPHIE – ANGELA DAVIS
Son Enfance à « Dynamite Hill »
Angela Davis nait en 1944 dans le sud
des Etats-Unis, en Alabama, dans une
famille de la classe moyenne afroaméricaine. Elle grandit dans un
quartier surnommé « Dynamite Hill »
suite aux nombreux attentats perpétrés
contre des maisons occupées par des
Noirs. Partout dans la ville, des bus aux
églises, des magasins aux toilettes
publiques, des pancartes affichent
encore ‘White Only’ et ‘Colored Only’.
Ses parents sont enseignants et
activistes communistes. Elle fréquente
une école primaire réservée au Noirs.
Au quotidien, elle est confrontée au
racisme, aux humiliations de la
ségrégation raciale et au climat de
violence.
Son engagement politique et académique
A 14 ans, Angela quitte sa famille et sa
ville natale pour New-York où elle
poursuit ses études secondaires et
découvre la vie des Noirs dans une ville
non ségrégée.
C’est dans ce nouvel environnement
qu’elle devient active dans des
organisations de gauche et prend
conscience que derrière l’oppression
des Noirs par les Blancs, il y a un
contexte plus large, un système
capitaliste qui tire ses bénéfices du
mépris et de la haine qu’une partie de
la société entretient à l’égard de la
classe
ouvrière.
Angela
devient
membre d’un mouvement de jeunesse
communiste et vit alors sa première
expérience du militantisme.
Elle entreprend en 1962 de brillantes
études universitaires aux Etats-Unis, puis
en Europe où son implication militante
ne cesse pas. Mais pendant son
absence, le mouvement de libération
des Noirs connait de profondes
évolutions avec la création du Black
Panther Party for Self Defense. Les rafles
permanentes, l’oppression de la police
raciste,
lynchages,
supplices
et
exécutions sommaires font partie du
quotidien de la population noire.
Angela décide de retourner aux EtatsUnis.
« Mon premier souvenir
d'enfance est un bruit
de bombe : le Ku Klux
Klan faisait
régulièrement exploser
les maisons des Noirs.»
En 1969, doctorat de philosophie en
poche, Angela Davis devient prof à
l’Université de Californie à Los
Angeles tout en se déclarant
publiquement
communiste
et
membre des Black Panthers. Ces
derniers, face au racisme et aux
brutalités policières, appellent au
combat
révolutionnaire
pour
revendiquer le droit à l’éducation, à
la propriété, à la justice, au
logement et à la paix.
société blanche. Pour elle, la lutte
des Noirs doit s’insérer dans le
mouvement ouvrier international
car pour libérer les peuples
opprimés, il faut détruire les
fondations racistes du capitalisme.
Active dans différents groupes
politiques afro-américains, Angela
prend conscience des rivalités et
dissensions
qui
traversent
et
desservent le mouvement de
libération des noirs.
Elle s’oppose au séparatisme de
certaines organisations, idée selon
laquelle la libération du peuple noir
doit passer par une séparation de la
Le FBI à ses trousses
HOMMAGES
Son activisme au sein du parti communiste et du
mouvement des Black Panthers lui vaut d’être
surveillée par le FBI. Elle est très vite renvoyée de son
poste à l’Université de Californie.
En 1970, elle s’engage dans le Comité de défense de
trois détenus noirs de la prison de Soledad
(Californie). Elle est accusée d’avoir organisé une
prise d’otage visant à libérer les prisonniers politiques
afro-américains. Dans cette affaire, quatre personnes
trouvent la mort, dont un juge. Angela Davis part en
cavale et apparait sur la liste des femmes les plus
recherchées par le FBI. Elle est accusée de meurtre,
kidnapping et conspiration. Elle est finalement
arrêtée et emprisonnée pendant seize mois.
Spontanément, un mouvement exceptionnel de
soutien se crée. La mobilisation est nationale et
internationale. Le comité de soutien proteste contre
son arrestation, des milliers de manifestants à travers
le monde et de nombreuses personnalités publiques (
Rolling Stones, John Lennon, Yoko Ono, Jean-Paul
Sartre, Gerty Archimède, Pierre Perret,…) se
mobilisent autour d’un slogan : « Free Angela ».
Grace à l’ampleur de cette pression massive et
internationale, Davis est finalement relâchée et
déclarée non-coupable le 4 juin 1972.
The Rolling Stones a publié en 1972 une chanson de
soutien à Angela Davis, « Sweet Black Angel », sur l’album
Exile on Main Street.
John Lennon et Yoko Ono ont soutenu Angela Davis dans
une chanson intitulée « Angela ».
Pierre Perret dans la chanson « Lily » en 1977
Daniel Balavoine dans la chanson Petite Angèle sur
l’album Sauver l’amour (1985).
Juliette Noureddine la cite parmi ses modèles dans sa
chanson « Rimes féminines » (1996).
Yannick Noah rend hommage à Angela Davis en 2010
avec sa chanson intitulée « Angela ».
Angela Davis est le sujet d’œuvres graphiques de Shepard
Fairey (Obey Giant).
Winston Mc Anuff dans la chanson « Angela Davis » de
l’album A Bang joué avec la Bazbaz Orchestra
MRAX ASBL ● Rue de la Poste 37 ● 1210 Bruxelles
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En 2013, suite à la volonté
du gouvernement français
d’interdire le port du voile
dans les crèches, Angela
Davis
dénonce
l’acharnement contre le
voile musulman et se joint à
des femmes musulmanes et
intellectuelles
françaises
pour contester une loi
raciste qui « vise d’abord les
femmes
et
devraient
aboutir à exclure les plus
vulnérables d’entre elles du
monde du travail et de
l’éducation. »
Elle
dira
ne
pas
comprendre l’obsession des
féministes pour le voile,
considérant les femmes
voilées se battant pour leurs
droits plus féministes que
celles qui ont entrepris de
les dévoiler.
Genre, classe et sexe
Durant son parcours militant, Angela se heurte au sexisme d’une partie des
organisations auxquelles elle appartient. Dans le mouvement de libération des noirs, la
place des femmes est subordonnée à celle des hommes et on lui reproche souvent le
rôle de leader qu’elle est amenée à assumer. Pour Davis, l’homme noir ne peut se
libérer s’il continue à asservir les femmes de sa communauté. Les organisations afroaméricaines doivent lutter contre toutes les formes de domination. La question de
l’émancipation de la femme devient essentielle pour Angela mais elle refuse de faire
partie des mouvements féministes des années 1970 qu’elle considère comme « blanc
et bourgeois ». La condition de la femme noire dans une société patriarcale blanche
relève d’une autre forme de féminisme autour duquel les questions de sexualité, de
race, de classe et de genre sont intimement liées.
Par ailleurs, elle a consacré beaucoup de son énergie à militer pour l’égalité des droits
pour la communauté LGBT. Pour Angela, la lutte pour les droits des homosexuels ainsi
que celle pour d’autres formes de justice sociale doivent être reprises dans une seule et
même lutte.
Aujourd’hui, militante plus que jamais
« La jeunesse est plus
révoltée et plus
créative que jamais.
C’est elle qui me
permet de continuer à
avancer. »
De nos jours, à 71 ans, Angela Davis continue son combat. Professeur d’Histoire de la
conscience à l’Université de Californie, elle encourage ses élèves à garder un esprit
critique face au « prêt à penser ».
Elle lutte pour l’abolition de la peine de mort aux États-Unis et dans le monde, ainsi que
contre le fonctionnement actuel du système industriel carcéral américain. Il y a peu,
elle faisait également campagne contre la guerre en Irak. Elle a récemment intégré le «
Comité international de soutien aux victimes vietnamiennes de l’agent orange et au
procès de New York » (CIS). Elle soutient la résistance palestinienne face à l’occupation
au nom de la liberté et l'auto-détermination des peuples.
Citation d’Angela Davis choisie pour l’édition 2015-2016 du concours Ma plume contre le racisme
“La lutte des sans-papiers est la lutte pour les droits
civiques la plus importante de notre époque”
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