automobile comment payer moins cher
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automobile comment payer moins cher
ENQUÊtE EURO-FRANC SUISSE automobile comment payer moins cher L’achat d’une voiture neuve dans les pays de la zone euro permet de réaliser des milliers de francs d’économie. C’est encore plus vrai depuis la chute de la monnaie européenne… Comparaisons avec trois autres filières. I l y a des pilules plutôt difficiles à avaler. Comme en témoigne cet appel à l’aide, parvenu début août à la Permanence Conseil de la FRC, d’un acquéreur d’une nouvelle Touareg, commandée chez un concessionnaire suisse en décembre 2010, livrée en avril de cette année et dont le leasing a démarré en juin. Suite à la dégringolade de l’euro, l’infortuné automobiliste s’estime lésé de près de 20 000 francs! Un exemple qui démontre, une fois encore, que les consommateurs suisses passant par les canaux officiels sont loin de bénéficier des fluctuations de change des devises, pourtant largement en leur faveur. différences significatives Dès lors, nombre de personnes sont tentées de faire l’impasse sur les intermédiaires traditionnels, garagiste et importateur officiel. Rudolf Blessing, de l’association Auto-Suisse, confirme que cette tendance est à la hausse. En 2010, 3% des véhicules en circulation avaient été importés en Suisse hors du parcours conventionnel. En 2011, à la mi-année, cette proportion s’élève à 6,1%, ce qui équivaut à environ 11 000 véhicules. Même son de cloche au TCS, où, depuis l’an passé, on constate que les visites des internautes sur la page de son site dédiée aux importations directes de voitures ont doublé. Ainsi, pour qui décide de franchir le pas, deux options se présentent. La première, plus coûteuse mais plus simple administrativement, consiste à faire appel à des sociétés d’importation directe établies en Suisse, dont on peut notamment trouver la liste sur Vfas.ch (en allemand). Mais celles-ci, qui importent aussi bien des véhicules en provenance des pays européens que des Etats-Unis, perçoivent une commission importante. Dans le cas d’une VW Golf (voir infographie), la différence de prix entre l’importateur officiel et une société d’importation directe s’établit à 8900 francs. recommandations de base Autre solution: effectuer soi-même toutes les démarches, en allant chercher l’objet de sa convoitise dans les pays de la zone euro – de 12 000 à 15 000 francs d’économies selon notre exemple de la VW Golf. Pour ce faire, il est nécessaire de bien se renseigner au préalable, en comparant aussi bien les tarifs sur DE L’USINE AU PARTICULIER: qUELLES FILIèRES? internet que les équipements, qui peuvent parfois varier d’un pays à l’autre. Le web regorge de conseils en ce qui concerne les démarches à effectuer, en particulier au TCS (guide téléchargeable sur Tcs.ch). L’association possède aussi un service des douanes capable de répondre à toutes les questions au sujet de l’importation du véhicule. En voici quelques recommandations: n Avant de partir, ne pas oublier de se munir de plaques minéralogiques provisoires, que l’on obtient pour moins de 100 francs auprès du Service des automobiles cantonal. n Le contrat de vente doit être accompagné d’un certificat de conformité européen accepté par la Suisse depuis 1995 et d’un certificat d’origine EUR1. n A la signature du contrat, un acompte qui équivaut à la TVA du pays est requis. En Allemagne, elle s’élève à 19% du prix de la voiture, en France à 19,6%. La somme est restituée, moyennant une facture détaillant la TVA, à la douane suisse, qui facture de son côté 8% de TVA et un impôt de 4%. n De retour en Suisse, faire un contrôle antipollution et immatriculer le véhicule. L’attente pour le rendez-vous au Service des automobiles est souvent de l’ordre de deux à trois semaines. n Enfin, ne pas oublier que si les économies sont substantielles, acheter sa voiture à l’étranger comprend aussi certains inconvénients. Le leasing est rare, la majorité des garagistes européens n’offrent pas de reprise sur l’ancien véhicule et la garantie d’usine en France ou en Allemagne est de deux ans, contre trois ans en Suisse. Daniela Herrera IMPORT DIRECT SOCIéTé D’EXPORT à LA FRONTIèRE GARAGE prix suisse conseillé par l’importateur officiel prix suisse par «importation directe» prix via une société d’export en allemagne prix d’un garage proche de la frontière en france 32 400 fr. 23 500 fr. 17 435 euros 20 460 euros 8900 fr. économisés par rapport à la filière conventionnelle et plus simple administrativement que d’aller dans la zone euro. 15 553 fr. 65 18 117 fr. 05 16 175 fr. 80 18 841 fr. 70 17 469 fr. 85 20 349 fr. 05 TVA 8% incluse 93,9% des véhicules achetés en suisse le premier semestre 2011 sont passés par la filière conventionnelle. TVA 8% incluse TVA allemande 19% comprise Prix hors TVA majoré de 4% (impôt) prix total (TVA 8% incl.) TVA française 19,6% comprise Prix hors TVA majoré de 4% (impôt) prix total (TVA 8% incl.) Calcul fait selon le cours du jour (1 fr. 10135 le 12 août). Plus d’infos sur Douane.ch 20 septembre 2011 FRC magazine La FRC attend des explications de Coop et de Migros sur les différences de prix des produits importés. L a FRC a sélectionné plusieurs dizaines de produits couvrant les secteurs alimentation, cosmétiques, jouets, produits d’entretien qui proviennent de la zone euro et sont vendus par les principaux acteurs de la distribution en Suisse: Coop et Migros. Ses enquêteurs en avaient relevé les prix entre 2006 et 2010 et ils les ont comparés avec les prix actuels. Profiteurs sur la sellette Le constat est sans appel: sur près de 100 produits, seuls huit ont vu leur prix baisser dans la même proportion que le taux de change. Si près de la moitié de ces articles ont connu des baisses partielles, un tiers a conservé son prix et, fait mystérieux, une faible proportion a même augmenté. Forte de ce constat, la FRC a donc envoyé aux deux géants orange la liste des produits incriminés, réclamant non seulement des baisses immédiates mais aussi des explications. La chaîne des responsabilités doit en effet être établie pour que les profiteurs soient dénoncés aux consommateurs. Aux yeux de la FRC, il est inacceptable que les différents acteurs du marché continuent de se renvoyer la balle. Face aux comportements les plus choquants, elle n’exclut pas, comme mesure ultime, d’en appeler au boycott. Plus de moyens étatiques Achat d’une VW Golf 1.4 TSI, 5 portes, manuelle, 122 PS VIA AMAG distribution plus d’excuses! Soupçons sur BMW Suisse La Commission de la concurrence (Comco) instruit une enquête sur le groupe automobile allemand. Ce dernier est soupçonné d’interdire à ses concessionnaires de l’Espace économique européen de vendre des véhicules BMW et Mini aux clients helvétiques! Les faits remontent à octobre 2010. C’est suite à des plaintes de consommateurs que l’émission de télévision alémanique Kassensturz avait révélé le pot aux roses. Le constructeur avait alors immédiatement réagi en proposant notamment des options supplémentaires sur les véhicules vendus en Suisse. Si ces faits s’avèrent exacts, il pourrait en coûter à la filiale suisse – et éventuellement à ses concessionnaires – 10% de leur chiffre d’affaires sur trois ans. Selon le président de la Comco, Vincent Martenet, une première décision devrait être rendue cet automne et présentée aux différentes parties. Affaire à suivre donc. FRC magazine septembre 2011 Par ailleurs, le Conseil fédéral a, de son côté, prévu des mesures pour juguler les effets de la baisse de l’euro. Il veut réviser la Loi sur les cartels pour stimuler la concurrence en Suisse. La loi ainsi modifiée interdira plus efficacement les restrictions à la concurrence pesant sur le consommateur. Pour concrétiser le durcissement de la Loi sur les cartels, la Commission de la concurrence (Comco) a obtenu quatre postes supplémentaires pendant deux ans. La Surveillance des prix est renforcée dans une même mesure; au-delà de l’élargissement de son champ d’action «traditionnel», elle devra, dans les mois à venir, s’attacher à intensifier le dialogue avec les fabricants et les distributeurs afin que ceux-ci répercutent les avantages de change. La FRC salue cette décision, car elle réclame depuis de nombreuses années que plus de moyens soient alloués à ces deux institutions. Mais il ne faut pas se leurrer: ces mesures ne produiront que peu d’effets à court terme pour les consommateurs. Florence Bettschart 21