De nombreux prix sur le marché immobilier
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De nombreux prix sur le marché immobilier
02.06.2015 Le point de vue du chef économiste de Raiffeisen De nombreux prix sur le marché immobilier Des prix à discuter Chaque mois, l'Office fédéral de la statistique publie l'indice suisse des prix à la consommation, qui constitue le taux d'inflation officiel du pays. Cette valeur certifiée par l'administration publique est très largement acceptée et ne fait guère débat. Aujourd'hui, avec des taux oscillant autour de zéro, des experts qui se disputent pour savoir si nous sommes en déflation ou en inflation et des données scrutées à la loupe, d'aucuns se demandent notamment si cet indice est vraiment pertinent, ou s'il faut prendre en compte, et dans quelle mesure, «l'inflation des placements», comme la hausse des prix des actions ou de l'immobilier. Toutefois, l'indice demeure jusqu'ici très largement reconnu comme baromètre officiel de l'inflation. En outre, il n'existe aucune autre alternative. La situation est tout autre sur le marché immobilier en pleine ébullition, dont l'évolution des prix procède de nombreuses sources. Les divers offrants sont plus ou moins en concurrence étant donné qu'ils proposent des prestations assez similaires en relation avec les marchés immobiliers. Non que cela soit critiquable en soi: la concurrence est généralement bonne pour le marché; mais Le point de vue du chef économiste de Raiffeisen dans ce cas, la concurrence entraîne malheureusement un manque de transparence, et pas seulement pour les Economic profanes. C'est pourquoiRaiffeisen il n'est pas possibleResearch d'aborder les prix sous le seul angle [email protected] leur niveau élevé. Tél. +41 44 226 74 41 Taux de croissance PPE En glissement annuel 10% 8% 6% 4% 2% 2015T1 IAZI 2014T4 FPRE 2014T3 2014T2 W&P 2014T1 2013T4 2013T3 2013T2 0% 2013T1 Ne vous y trompez pas: les alarmistes, malgré l'absence de signaux de détente, maintiennent, en silence, leurs prévisions concernant la bulle qui continue à inquiéter le marché immobilier suisse. La situation autour, quant à elle, s'est apaisée quelque peu. Or, cet apaisement résulterait moins des changements apparents sur le marché, que des taux négatifs et du choc du taux de change qui continuent à faire la une des titres. Pour autant, les événements du 15 janvier 2015 ont eu un impact majeur sur le marché de l'immobilier. En effet, les placements immobiliers ont gagné en valeur, grâce à la décision de la BNS d'introduire des taux négatifs en guise de remplacement du cours plancher qu'elle avait abandonné. La valorisation des sociétés immobilières cotées en bourse ainsi que les agios de la plupart des fonds immobiliers ont atteint des sommets avec l'introduction des taux négatifs. La courbe des taux des emprunts de la Confédération est passée temporairement en terrain négatif pour toutes les durées, ce qui a déclenché une véritable fuite vers l'immobilier, en particulier l'immobilier commercial, qui a grimpé en flèche. Les taux hypothécaires n'ayant que peu suivi le mouvement à la baisse des taux, le marché du logement en propriété est resté assez serein dans un premier. Là aussi toutefois, de plus en plus d'investisseurs se sont demandés s'ils ne devraient pas échanger leurs dépôts d'épargne, au rendement quasi nul, contre des actifs immobiliers: alors que le niveau des prix était déjà élevé, il a encore progressé au premier trimestre (diversement selon la source). Ce signal signifie que les ménages privés sont eux aussi tombés dans la trappe des taux négatifs. Raiffeisen Economic Research [email protected] Tél. +41 44 226 74 41 Source: W&P, FPRE, IAZI Des écarts dus aux modèles, non au marché Prenons par exemple le premier trimestre 2015 et comparons les estimations de prix de trois prestataires pour les transactions sur le marché du logement en propriété. Selon Wüst und Partner (W&P), les prix des propriétés par étages (PPE) ont progressé de 3,3% par rapport à l'exercice précédent, et ceux des maisons individuelles de 3,6%. Fahrländer und Partner (FPRE) évalue ces valeurs à respectivement 0,2% (PPE) et -0,7% (maison individuelle), tandis qu'une troisième société de conseil immobilier (CIFI), a publié une hausse de 2,4% pour les PPE et les maisons individuelles au premier trimestre. Cette fourchette est bien trop large et n'est pas le fait du marché. Les décalages entre les estimations de prix sont imputables à la méthodologie des modèles appliqués pour générer des indices de prix à partir des transactions réellement observées. Dans l'immobilier, il n'est pas possible de regarder une étiquette de prix tous les mois pour en déduire l'inflation, c'est pourquoi on utilise des modèles très complexes, dont, c'est le moins que l'on puisse dire, la qualité ne fait pas l'unanimité parmi les spécialistes. Des évaluations concurrentes Lorsqu'un marché comporte des biens très hétérogènes, tel que le marché de l'immobilier, il n'est assurément pas possible de déterminer un prix de marché unique pour chaque objet. En dernier ressort, le prix du marché est celui auquel la transaction est enregistrée chez le notaire, mais il aurait également pu être plus élevé ou plus bas. En fonction de la situation de l'offre et de la demande ainsi que de la situation locale ou à l'échelle du pays, le prix d'une maison ou d'un appartement peut fortement varier, ce qui n'est pas le cas pour les «prix de marché». Un litre de lait coûte à peu près le 02.06.2015 Le point de vue du chef économiste de Raiffeisen De nombreux prix sur le marché immobilier même prix dans toute la Suisse, tout comme une voiture ou un litre de carburant. Par contre, les biens immobiliers sont très hétérogènes, ce qui en fait des objets d'investissement particuliers. D'ailleurs, on parle rarement de prix de marché et plus fréquemment d'estimation, ce qui est révélateur. Les estimations sont l'avant-garde de la détermination des prix sur le marché. L'acheteur et le vendeur négocient dans une fourchette de prix, dont la limite à la hausse a parfois été franchie ces derniers temps pour les immeubles de rendement. Ceci montre bien que les indices de prix relatifs au marché suisse ne sont aussi, au final, «que» des estimations. En fonction de la taille et de la composition de l'échantillon, ainsi que du modèle économique utilisé, on obtient des fourchettes de prix peut-être fondées pour les spécialistes, mais malheureusement peu parlantes. Ce triste constat n'a pas de remède pour l'instant, et ce pour une raison simple. Si le marché immobilier attire autant les acteurs du marché, c'est parce qu'il constitue le premier marché d'investissement du pays, lourd de 3 mille milliards de francs, et parce qu'il est aussi «vague», comme le révèle le concept même de l'estimation. Cela commence dès le chantier, qui porte sur des pièces uniques, et où des surprises ne sont jamais totalement exclues. Je ne suis pas sûr que tous les investisseurs en soient conscient, ce qui est particulièrement surprenant lorsqu'on réfléchit aux montants en jeu. Martin Neff, chef économiste de Raiffeisen Le point de vue du chef économiste de Raiffeisen Raiffeisen Economic Research [email protected] Tél. +41 44 226 74 41 Raiffeisen Economic Research [email protected] Tél. +41 44 226 74 41 19.05.2015 Le point de vue du chef économiste de Raiffeisen Toujours petite mais plus si costaude ? Raiffeisen Economic Research [email protected] Tél. +41 44 226 74 41 Mentions légales importantes Ceci n'est pas une offre Les contenus publiés dans le présent document sont mis à disposition uniquement à titre d'information. Par conséquent, ils ne constituent ni une offre au sens juridique du terme, ni une incitation ou une recommandation d'achat ou de vente d'instruments de placement. La présente publication ne constitue ni une annonce de cotation ni un prospectus d'émission au sens des articles 652a et 1156 CO. Seul le prospectus de cotation présente les conditions intégrales déterminantes et le détail des risques inhérents à ces produits. 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