Diagnostic général à l`échelle d`une grande zone hydrogéologique
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Diagnostic général à l`échelle d`une grande zone hydrogéologique
PROGRAMME DE REDUCTION DES POLLUTIONS PAR LES PRODUITS PHYTOSANIATIRES Diagnostic général à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique dans la Drôme Plaine de la Bièvre-Valloire Vallée de l’Isère Plaine de Valence Vallée de la Drôme à l’aval de Crest Plaine de Montélimar-Valdaine Plaine de Pierrelatte et Tricastin Vallée de l’Eygues à l’aval de Nyons mai-03 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Rapport réalisé par Marie-Pascale COURONNE, conseillère Agro-environnement Pôle Techniques et Environnement de la Chambre d’Agriculture de la Drôme Avec la collaboration de : - Ahmed CHAFCHAFI - Chambre régionale d’Agriculture Rhône-Alpes, Michel ESMENJAUD - DDASS Drôme, Anne MARTELAT - DIREN Rhône-Alpes, Jean-Marie VINATIER - Chambre régionale d’Agriculture Rhône-Alpes, des responsables approvisionnement des différents distributeurs de la zone, des conseillers spécialisés et de l’équipe agro-environnement de Chambre d’Agriculture de la Drôme. Avec la participation financière de : - l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse, l’Etat, les Syndicats des Eaux de la zone du programme Agr’Eau 26, la Chambre d’Agriculture de la Drôme. Chambre d’Agriculture de la Drôme 1 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Sommaire 1. CONTEXTE ET OBJECTIFS DE L'ETUDE 4 2. DELIMITATION DE LA ZONE D'ETUDE 4 3. QUALITE DES EAUX SOUTERRAINES ET SUPERFICIELLES VIS-A-VIS DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES 5 3.1. 5 DONNEES DISPONIBLES 3.2. BILAN DE LA QUALITE DES EAUX SUR LA ZONE D’ETUDE 3.2.1. LES MATIERES ACTIVES RETROUVEES 6 3.2.2. QUALITE DES EAUX POUR LA CONSOMMATION HUMAINE 3.2.3. LIMITE DE CET INVENTAIRE 9 6 8 4. POSSIBILITES DE TRANSFERT DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES VERS LES EAUX : PRINCIPE METHODOLOGIQUE 10 5. DIAGNOSTIC DU MILIEU 12 5.1. LE CONTEXTE CLIMATIQUE 13 5.2. LE CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE 5.2.1. METHODOLOGIE 14 5.2.2. DESCRIPTION DES AQUIFERES 15 14 5.3. 16 LES DONNEES HYDROGRAPHIQUES 5.4. LE CONTEXTE PEDOLOGIQUE 5.4.1. METHODOLOGIE 16 5.4.2. DESCRIPTION DES SOLS 19 16 5.5. L'OCCUPATION DES SOLS ET LES DONNEES PAYSAGERES 20 6. DIAGNOSTIC DES PRATIQUES DES UTILISATEURS 22 6.1. PRATIQUES DES UTILISATEURS AGRICOLES 6.1.1. LES PRATIQUES DE MANIPULATION DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES 23 6.1.2. LES PRINCIPAUX SYSTEMES DE CULTURE 25 6.1.3. L'ETAT DES LIEUX SUR LES PARASITES, MALADIES ET ADVENTICES DES CULTURES 6.1.4. L'ESTIMATION DES QUANTITES DE SUBSTANCES ACTIVES UTILISEES 26 6.1.5. LES PRATIQUES D’UTILISATION DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES 29 6.2. PRATIQUES NON AGRICOLES Chambre d’Agriculture de la Drôme 23 26 30 2 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique 6.2.1. 6.2.2. 6.2.3. 6.2.4. 6.2.5. LA METHODOLOGIE UTILISEE 30 L'UTILISATION DE PRODUITS PHYTOSANITAIRES AU NIVEAU DES VOIES DE COMMUNICATION 30 L'UTILISATION DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES PAR LES COMMUNES 33 L'UTILISATION DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES PAR LES PARTICULIERS 35 RECAPITULATIF DES QUANTITES ANNUELLES DE MATIERES ACTIVES EMPLOYEES PAR CHAQUE UTILISATEUR 36 6.2.6. LES LIMITES DU DIAGNOSTIC SUR LES PRATIQUES DES UTILISATEURS 36 7. L'APPRECIATION DES ENJEUX SUR LA ZONE D'ETUDE 37 8. SYNTHESE ET PISTES D'ACTIONS 37 8.1. 8.2. SYNTHESE GENERALE PISTES D’ACTION A MENER 37 39 TABLEAU DE SYNTHESE 42 BIBLIOGRAPHIE - REFERENCES 44 FIGURES 46 ANNEXES Chambre d’Agriculture de la Drôme 3 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique 1. Contexte et objectifs de l'étude Depuis plusieurs années, la profession agricole a pris conscience de l’impact de son activité sur le milieu et cherche à l’exercer en préservant au mieux les ressources en eau et le patrimoine naturel. Dans le même temps, une politique de préservation des ressources en eaux et de restauration de leur qualité, notamment vis-à-vis des pollutions par les produits phytosanitaires, a été mise en place au niveau national et européen. Elle s’est traduite au niveau régional par la mise en place de la CROPPP (Cellule Régionale d’Observation et de Prévention des Pollutions par les Pesticides) et de plusieurs actions locales dans les départements rhône-alpin. Sur le département de la Drôme, la ressource en eau potable est peu touchée par les pollutions par les produits phytosanitaires mais on rencontre cependant des problèmes locaux importants. Le programme Agr’Eau 26, mis en place par la Chambre d’Agriculture de la Drôme (suite de l’opération Just’Azote), a pour objectif premier une meilleure gestion de l’eau sur le département au niveau agricole. Elle se décompose en trois volets : l’irrigation, la gestion de la fertilisation et l’utilisation des produits phytosanitaires. Le volet produits phytosanitaires comprend : - des actions globales sur l’ensemble du département : collectes d’emballages vides de produits phytosanitaires et de produits phytosanitaires non utilisables, contrôles de pulvérisateurs, information des agriculteurs, - une approche bassin versant, dans le cadre d’une action locale gérée par au niveau régional par la CROPPP. Le présent rapport présente les conclusions de la première étape de cette approche bassin versant : la réalisation d’un diagnostic sur une grande zone d’étude afin de déterminer un bassin versant sensible à fort enjeux vis-à-vis de la qualité de l’eau. Sur cette zone pilote seront mis en oeuvre des plans d’action de modifications de pratiques et/ou d’aménagement du territoire et leur impact sur la pollution par les produits phytosanitaires sera évalué. Remarque sur le contexte de l’utilisation des produits phytosanitaires: le retrait de nombreuses matières actives en 2003 posant des problèmes de pollutions (ex : triazines).va entraîner un fort changement du contexte à partir de 2004. 2. Délimitation de la zone d'étude Sur le département, il n’existe pas de zone connue plus particulièrement touchée par des pollutions par les produits phytosanitaires. C’est pourquoi, il a été choisi de réaliser un premier diagnostic sur une grande zone du département afin de déterminer les bassins versants les plus exposés aux risques de pollutions. Cette zone d’étude a été définie en fonction des données disponibles sur la qualité des eaux. Principaux critères de définition de la zone d’étude : - La zone vulnérable définie dans la Directive « Nitrates » : Les nitrates sont en effet de bons indicateurs de la sensibilité du milieu aux transferts de molécules par lessivage. - Les résultats des suivis de la qualité de l’eau de consommation par la DDASS (cf. Figure 2 : Suivi qualité des eaux des captages AEP). - Les premières conclusions de l’étude régionale sur les zones prioritaires par rapport aux produits phytosanitaires : Zones très prioritaires : plaine de Valence, Isère rive-droite, Pierrelatte et Tricastin, Zones prioritaires : plaine de la Bièvre-Valloire, plaine du Rhône de Roussillon à Tournus, Zone moyennement prioritaire : Isère rive-gauche à l’aval de la Bourne. Chambre d’Agriculture de la Drôme 4 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique - La recherche d’une cohérence hydrogéologique afin de travailler sur des unités hydrogéologiques entières. Ce travail a été réalisé avec l’appui d’experts hydrogéologues. Caractéristiques de la zone d’étude : La surface totale de la zone est de 217 905 ha dont 110 685 ha de Surface Agricole Utile (SAU). Elle regroupe 132 communes (Cf. liste en annexe). Elle est traversée par les deux cours d’eau principaux du département, l’Isère et la Drôme et bordée par le Rhône. Cf. Figure 0 : Carte de la « grande zone d’étude » TOUTES LES FIGURES SONT REGROUPEES EN FIN DE DOCUMENT. 3. Qualité des eaux souterraines et superficielles vis-à-vis des produits phytosanitaires 3.1. Données disponibles Trois réseaux permettent un suivi de la qualité des eaux vis-à-vis des produits phytosanitaires : • Le réseau de bassin de l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse : 1 ESO = 10 points + 4 (arrêt du suivi) 2 ESU = 5 points Tableau 1 : Réseau de surveillance de l’Agence de l’Eau sur la zone d’étude Eaux souterraines Point de surveillance Les Près Nouveaux Source des Freydières Les Reynières Commune Les Combeaux Galerie Nord Forage de Lingtier Source du Lavoir Forage de l’Ile Forage de l’Ile miocène Albon Allex Bonlieu-surRoubion Bourg-lès-Valence* Chabeuil La Garde-Adhémar Manthes* Manthes Manthes La Dame Blanche Montélimar Forage F. Paillassier Source des Malcontents Puits du Moulin Valence* Valence Vinsobres* Eaux de surface Période de suivi Depuis 2001 Depuis 2001 Depuis 2000 92-93-97 Depuis 2001 Depuis 2001 1997 Depuis 2000 Depuis 2001 91-97-98 et depuis 2001 1992-1993 Depuis 2000 1997-1998 Cours d’eau Commune Période de suivi Isère Rhône Drôme Chateauneuf-sur-Isère Donzère Livron-sur-Drôme Depuis 1991 Depuis 1995 Depuis 1997 Roubion Rhône Montélimar Saint-Vallier Depuis 1999 Depuis 1991 * ne sont plus suivis actuellement Les données étaient disponibles, pour cette étude, jusqu’en 2001. • Le réseau de suivi régional de la DIREN : ESO = 5 points ESU = 4 + 1 (point sur la Drôme en amont de la zone d’étude) Tableau 2 : Réseau de surveillance régional sur la zone d’étude Eaux souterraines Point de surveillance Captage La Tour Source de Beaumont Drain des Ecancières Captage du SMARD Captage Samson 1 2 Commune La-Bâtie-Rolland Beaumont-lèsValence Eymeux Pierrelatte Tulette Eaux de surface Début du suivi Automne 2001 Automne 2001 Cours d’eau Véore Drôme amont Commune Etoile-sur-Rhône (Fumat) Ponet et Saint-Auban Automne 2001 Automne 2001 Automne 2001 Barberolle L’Eygues Les Collières St-Marcel-lès-V. (Thodure) St-Maurice-s/-Eygues (D20) Saint-Rambert-d’Albon Début du suivi Eté 2001 Eté 2001 Eté 2001 Eté 2001 Eté 2001 ESO : eaux souterraines ESU : eaux de surface Chambre d’Agriculture de la Drôme 5 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Pour les eaux souterraines, les données étaient disponibles jusqu’en avril 2002, ce qui représentait 3 à 4 analyses par point de suivi. Pour les eaux de surface, les données étaient disponibles jusqu’en juillet 2002, ce qui représentait 10 à 11 analyses par point de suivi. Pour les deux réseaux (ESO et ESU), une année complète a pu donc être couverte. • Le suivi des captages d’alimentation en eau potable par la DDASS. Il concerne uniquement les eaux souterraines sur le département et les analyses sont ciblées en fonction de l’importance de la population desservie et des molécules retrouvées lors des premières analyses multi-résidus. Tous les captages ne sont donc pas suivis aussi régulièrement. Ces données sont disponibles de 1992 à 2002. On notera aussi la présence du réseau de surveillance du Conseil Supérieur de la Pêche : 7 à 8 points de pêche électrique dans la Drôme. Il n’est pas réalisé d’analyse de la qualité des eaux au niveau de ces points. L’entrevue avec le Conseil Supérieur de la Pêche a permis de faire le point sur les conséquences des pollutions par les produits phytosanitaires sur la faune aquatique des cours d’eau de la Drôme. Il n’a été constaté aucun problème de mortalité ayant pour origine une pollution par des produits phytosanitaires. Les problèmes sont plutôt liés à des pollutions organiques, des débits de cours d’eau insuffisants ou des problèmes d’érosion. Par contre, il n’a pas été réalisé d’étude sur des incidences éventuelles d’une pollution par les produits phytosanitaires sur le long terme. Cf. compte-rendu de l’entrevue avec le Conseil Supérieur de la Pêche en annexe. 3.2. Bilan de la qualité des eaux sur la zone d’étude 3.2.1. Les matières actives retrouvées Les matières actives les plus fréquemment retrouvées dans les eaux souterraines ou de surface sont des herbicides et plus particulièrement des triazines (atrazine, simazine et terbutylazine). C’est aussi pour ces molécules qu’il est le plus souvent remarqué des dépassements du seuil des 0,1 µg /l. aine aine Il a été retrouvé une 50 de molécules différentes dans les eaux de surface et une 20 dans les eaux souterraines (Cf. liste des molécules retrouvées en annexe). Tableau 3 : Pesticides retrouvés dans les eaux Total Herbicides Fongicides Insecticides Autres molécules Eaux souterraines 20 15 75% 2 10% 1 5% 2 10% Eaux de surface 49 30 61% 8 16% 2 4% 9 19% Les cours d’eau sont plus sensibles que les aquifères aux pollutions par les produits phytosanitaires, on y retrouve un nombre de molécules différentes plus important. L’aspect saisonnier y est très visible. Les pics de produits phytosanitaires se situent à l’automne et surtout au printemps, période pendant laquelle est réalisée la plupart des traitements phytosanitaires. Cf. détails de suivis sur la Barberolle, les Collières, la Drôme, le Roubion et la Véore, en annexe. Les suivis sur le Rhône et l’Isère non pas été présentés dans cette étude car ils ne sont pas représentatifs ; il est impossible de faire la part entre les pollutions issues de la zone étudiée et celles provenant de l’amont. On peut cependant noter qu’il s’agit des cours d’eau les plus touchés par les pollutions par les produits phytosanitaires. Dans les eaux souterraines, on observe plutôt un bruit de fond permanent, modulé par quelques pollutions plus saisonnières. Les molécules retrouvées sont pratiquement exclusivement des herbicides. Chambre d’Agriculture de la Drôme 6 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Tableau 4 : Résultats des suivis (ESO) de la DDASS de 1992 à 2002 900 Principales molécules retrouvées Nombre d'analyses Nombre réalisées sur d'analyses avec l'ensemble des présence de la captages suivis molécule Atrazine Atrazine déséthyl Atrazine déisopropyl Bentazone Métolachlore Oxadiazon Oxadixyl Simazine Terbuthylazine Terbuthylazine déséthyl 813 770 699 290 319 177 149 794 759 390 417 436 10 4 11 3 4 164 46 67 % d'analyses avec présence de la molécule 800 700 600 500 51.29% 400 56.62% 300 1.43% 200 1.38% 100 3.45% 0 1.69% 2.68% 20.65% 6.06% 17.18% Nombre d'analyses réalisées sur l'ensemble des captages suivis Nombre d'analyses avec présence de la molécule Résultats des suivis de l’Agence de l’eau et de la DIREN - Cf. Figure 1 Résultats des suivis de la DDASS – Cf. Figure 2 La présence ou l’absence de molécules particulières à des périodes données permet de formuler quelques hypothèses sur leur voies de migration vers les eaux : • Les triazines : Les principaux problèmes de pollution des eaux concernent les triazines (atrazine, simazine et terbuthylazine). L’atrazine, utilisée pour le désherbage du maïs, et la simazine, utilisée pour le désherbage des vergers et de la vigne, vont être interdites fin 2003. Seule la terbuthylazine pourra encore être utilisée en viticulture. Ces molécules, à durée de persistance élevée, ont essentiellement tendance à migrer en profondeur. C’est pourquoi, elles sont largement présentes dans les eaux souterraines. Pour l’atrazine et son dérivé principal l’atrazine déséthyl, on observe un bruit de fond tout au long de l’année en eaux souterraines comme en eaux de surface, sur pratiquement l’ensemble de la zone étudiée. La simazine est présente sur toute la zone étudiée mais son bruit de fond est moins continu. Pour la terbuthylazine, les problèmes sont localisés au niveau des zones viticoles. Ils peuvent être graves avec des dépassements de normes de potabilité. • L’aminotriazole (amitrole) : Cet herbicide utilisé en arboriculture et viticulture mais aussi pour des usages non agricoles n’est pas retrouvé dans les eaux souterraines (attention le suivi réalisé par la DDASS n’inclut pas l’aminotriazole dans les analyses seuls les suivis de la DIREN et de l’Agence de l’Eau sont à considérer). Il est, par contre, détecté dans les tous les points de suivi des eaux de surface, au printemps, et dans des quantités dépassant souvent la norme des 0,1 µg /l. Une valeur particulièrement élevée a été constatée dans l’Eygues, fin mai 2002 : 7,6 µg /l. Elle traduit plutôt une pollution ponctuelle (déversement d’un bidon, de fonds de cuve,…). • Le folpel : Il s’agit de la seule molécule non herbicide retrouvée fréquemment. C’est un fongicide utilisé en arboriculture et viticulture. Il est régulièrement détecté dans les eaux de surface au niveau de la zone de Tain-l’Hermitage. • Le glyphosate : Il s’agit d’un désherbant total largement employé par les utilisateurs non agricoles, l’arboriculture et la viticulture. Sa persistance est faible. Des traces, retrouvées dans les eaux de surface, de manière ponctuelle et plutôt à l’automne, font penser à des entraînements vers les eaux de surface par les eaux de pluie juste après une application. • Le métolachlore : Chambre d’Agriculture de la Drôme 7 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Il s’agit d’un désherbant du maïs. La molécule est assez fréquemment retrouvée dans les eaux de surface et dans les eaux souterraines où elle peut poser des problèmes de dépassement de la norme de potabilité. Elle sera interdite à la fin de l’année mais remplacée par une molécule voisine, le Smétolachlore. 3.2.2. Qualité des eaux pour la consommation humaine 3 La réglementation définit des teneurs à ne pas dépasser pour les pesticides dans les eaux brutes et dans les eaux destinées à la consommation humaine. Eaux brutes : Les seuils concernent trois substances : la teneur en parathion+HCH(lindane)+dieldrine doit être inférieure à 5 µg /l. Eaux destinées à la consommation humaine : Par substance, la teneur de l’eau doit être inférieure ou égale à 0,1µg /l, sauf pour aldrine et la dieldrine, l’heptachlore et l’époxyde d’heptachlore où le seuil est abaissé à 0,03 µg /l. Pour l’ensemble des substances mesurées, la teneur de l’eau doit être inférieure ou égale à 0,5 µg /l. SI LES TRACES DE PRODUITS PHYTOSANITAIRES DANS LES EAUX SOUTERRAINES DESTINEES A LA CONSOMMATION HUMAINE SONT ASSEZ FREQUENTES, NOTAMMENT AU NIVEAU DE L’ATRAZINE ET DE SES DERIVES, LES DEPASSEMENTS DES NORMES DE POTABILITE SONT RENCONTRES PLUS RAREMENT. QUELQUES CAPTAGES, CEPENDANT, CONNAISSENT DES DEPASSEMENTS REGULIERS QUI IMPLIQUENT DE GRAVES PROBLEMES D’ALIMENTATION EN EAU POTABLE OU DES SURCOUTS D’UTILISATION DE LA RESSOURCE. Tableau 5 : Captages AEP ayant connu des dépassements de normes pour les pesticides Source : DDASS 26 Commune Nom Produits concernés Commentaires Albon Les Prés Nouveaux ATRZ ADET MTC La Bâtie-Rolland La Tour ATRZ ADET MTC Beaumont-lès-Valence Les Tromparents ATRZ ADET Beaumont-Monteux Le Bâteau En diminution ADET Eymeux L’Ecancière ATRZ ADET La Garde-Adhémar Les Escombes BTZ MTC Gervans La Sainte A impliqué une dilution SMZ Grâne Les Roures ADET Les Granges-Gontardes Le Jas des Seigneurs ADSP SMZ TBZ Manthes L’Ile A impliqué une dilution ATRZ ADET Saulce-sur-Rhône Les Reys de Saulce ADET St-Maurice-sur-Eygues Le Jas ADSP TBZDES St-Paul-3-Châteaux Alènes En diminution ATRZ TBZ St-Paul-3-Châteaux Gonsard (SMZ) TBZDES Tulette Samson ADSP TBZDES Valence Couleures ADET Valence Tabor ADET En violet : pollutions concernant des produits interdits fin 2003 ATRZ : atrazine ADET : atrazine déséthyl ADSP : atrazine déisopropyl BTZ : bentazone MTC : métolachlore SMZ : simazine TBZ : terbuthylazine TBZDES : terbuthylazine déséthyl La plupart des problèmes de dépassement sont liés à des molécules qui ne seront plus utilisées à partir de 2004 et devraient donc être amenés à disparaître. Cependant, on peut se poser la question de la migration dans le milieu des nouvelles molécules, utilisées en remplacement des anciennes interdites. 3 Eaux brutes : eaux pouvant être utilisées pour la production d’eau alimentaire. Chambre d’Agriculture de la Drôme 8 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique 3.2.3. Limite de cet inventaire Cet inventaire ne peut être que qualitatif et non quantitatif pour les raisons suivantes : - le pas de temps de suivi des eaux souterraines (et notamment des captages d’eau potable) est faible : au mieux les mesures sont réalisées à 1 mois d’intervalle au plus à 5 ans d’intervalle, - la période de suivi analysée est limitée à une année pour les réseaux suivis par l’Agence de l’Eau et la DIREN, - les mesures réalisées ne sont pas toujours représentatives ; certaines molécules n’ont été détectées qu’une fois. Dans ce cas, il peut s’agir d’une erreur de mesure, d’échantillonnage ou d’une pollution accidentelle non représentative, - certaines molécules ne sont pas suivies dans tous les réseaux d’observation (ex : l’aminotriazole ou le glyphosate). Par ailleurs cet inventaire est très partiel pour les eaux de surface. 10 points de meures sont disponibles sur l’ensemble de la zone et 3 ne sont pas exploitables car non représentatifs à l’échelle d’étude. Il s’agit des points de suivi sur le Rhône et l’Isère où il est impossible de faire la distinction entre les pollutions locales des pollutions provenant de l’amont. Chambre d’Agriculture de la Drôme 9 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique 4. Possibilités de transfert des produits phytosanitaires vers les eaux : principe méthodologique La méthodologie utilisée est décrite dans le plan qualité CROPPP (Fiche N°III-21, Cf. annexe). Le diagnostic comprend : - une évaluation de la sensibilité du milieu aux pollutions, - une évaluation de la pression d’utilisation des produits phytosanitaires pour les acteurs agricoles et non agricoles. Risque d’entraînement des produits phytosanitaires Pression d’utilisation Principaux ravageurs Météo Pratiques Agricoles Itinéraires techniques Végétation Végétation Sols Aquifère Lessivage Pentes Sols Quantités de Produits utilisés X Cours d’eau Ruissellement Pratiques Non Agricoles - entretien des voies de communication - communes - jardiniers amateurs ENTRAINEMENT PAR LESSIVAGE Les aquifères sont des ressources en eaux souterraines très utilisée, dans la Drôme, pour l’alimentation en eau potable des populations. Elles sont donc à protéger. Suivant leur profondeur, leur nature et leur taille, elles sont plus ou moins sensibles aux pollutions de surface. Les sols jouent un rôle de filtre, par rapport aux pollutions, plus ou moins efficace suivant leur nature et leur épaisseur. Ce rôle est particulièrement important au niveau des produits phytosanitaires. La végétation a aussi un rôle tampon dans l’infiltration en profondeur de polluants, en retenant voire favorisant la dégradation des produits. Son impact peut être fort dans des zones d’alimentation préférentielle. Entraînement par ruissellement Les ressources touchées sont avant tous les eaux superficielles (cours d’eau, étangs…) mais, du fait des liaisons existants entre les eaux de surface et les eaux souterraines, peuvent aussi entraîner des pollutions induites des eaux souterraines. Les sols jouent aussi un rôle prépondérant dans le risque d’entraînement par ruissellement. Ils déterminent notamment le type de ruissellement (surface ou hypodermique). Les pentes sont le facteur principal de risque de ruissellement et accentuent les phénomènes liés aux types de sols. Chambre d’Agriculture de la Drôme 10 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique L’impact de la végétation est encore plus marqué sur les phénomènes de ruissellement que sur ceux de lessivage. La présence de zones tampons limite efficacement le transferts des produits. La rétention des produits phytosanitaires par des bandes enherbées a notamment été largement mise en évidence (Cf. études réalisées par l’ITCF sur le site expérimental de la Jaillière). Remarque : le drainage est un facteur non négligeable d’entraînement de produits. Cependant l’échelle d’étude n’a pas permis d’aborder ce problème dans cette première étape. La sensibilité du milieu est à confronter à la pression d’utilisation sur la zone. Plus la pression d’utilisation est forte, plus la capacité d’épuration du milieu pourra être saturée. Cette pression d’utilisation est directement liée aux quantités utilisées mais d’autres facteurs entrent en jeu comme l’étendue des surfaces traitées, les périodes d’application, le type de matière active, le raisonnement de l’itinéraire technique (« le bon produit, à la bonne dose au bon moment »). Enfin, il ne faut pas négliger, au niveau des pratiques d’utilisation, les risques de pollution ponctuelle lors de la manipulation des produits. Chambre d’Agriculture de la Drôme 11 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Possibilités de transfert des produits phytosanitaires vers les eaux 5. DIAGNOSTIC DU MILIEU Chambre d’Agriculture de la Drôme 12 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique 5.1. Le contexte climatique Ce paramètre est étudié globalement sur l’ensemble de la zone. Sont soulignés les facteurs aggravants du climat. Globalement le climat est de type continental à influences méditerranéennes, plus marquées dans le sud. Il est caractérisé par deux périodes pluvieuses : le printemps et surtout l’automne, marqué par des épisodes pluvieux plus intenses. On notera aussi la présence d’orages en été : 5 jours /mois en moyenne en juin, juillet et août. Le climat est assez homogène sur l’ensemble de la région d’étude. On peut cependant distinguer trois zones de comportements légèrement différents : - les plaines de la Valloire, du Valentinois et de la Valdaine, - l’extrême sud du département, - les contreforts du Vercors et du Diois. Les plaines de la Valloire, du Valentinois et de la Valdaine : Précipitations annuelles moyennes entre 850 et 900 mm (un peu plus pour la Valdaine : 900 à 920 mm). Températures moyennes de 13 °C avec un gradient nor d-sud (<13 °C au nord de Valence, >13 °C au sud de Valence) La plaine de la Valdaine est caractérisée par des journées où les températures maximales >25 °C sont plus nombreuses dès les mois de mai-juin et des épisodes pluvieux intenses plus nombreux. L’extrême Sud du département : Précipitations annuelles moyennes entre 700 et 850 mm. Températures moyennes de 13,5 °C Globalement, c’est la zone la plus sèche et la plus chaude. Les contreforts du Vercors et du Diois Précipitations annuelles moyennes supérieures à 900 mm. Températures moyennes de 12,5 °C Les températures sont plus fraîches et les précipitations, plus abondantes et plus intenses. Conséquences : Le risque de ruissellement est maximal en début d’automne : sols secs et épisodes pluvieux intenses (risque plus marqué en allant vers le sud ou au niveau des contreforts). Le drainage débute fin septembre à début octobre et se termine fin avril à début mai après les pluies de printemps. En année sèche, le drainage peut ne débuter que fin novembre et s’arrêter dès le mois de février (Cf. Travaux de Claire Escarbelt). La période la plus à risque vis-à-vis de l’entraînement des produits phytosanitaires est le début de l’automne, d’abord par des phénomènes de ruissellement puis de lessivage. L’autre période qui peut présenter un risque est le printemps avec des phénomènes de lessivage (fin de drainage) mais aussi la possibilité de phénomènes de ruissellement car les pluies sont plus intenses qu’en hiver. Enfin, on ne négligera pas les problèmes locaux d’entraînement par ruissellement en été lors d’épisodes orageux. J F M A M J J A S O N D Risque lessivage Risque ruissellement Cf. données par poste météorologique, en annexe. Chambre d’Agriculture de la Drôme 13 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique 5.2. Le contexte hydrogéologique 5.2.1. Méthodologie La vulnérabilité des aquifères a été déterminée à partir de l’étude de la bibliographie existante sur le secteur et a été complétée par des avis d’experts. L’objectif est de définir des unités hydrogéologiques cohérentes et d’en déterminer leur sensibilité aux pollutions. Paramètres retenus pour la détermination de la sensibilité des aquifères : Pluie ruissellement Sol infiltration profondeur Taux de renouvellement Sous-sol non aquifère (dont « roche-mère » du sol) Sous-sol aquifère nappe ± perméable Substratum imperméable alimentation induite (nappe, cours d’eau) Puissance de la nappe Les sols et leur capacité de rétention des matières actives : Elle dépend du taux de matière organique et de la texture, des risques de battance ou d’hydromorphie, de la réserve utile des sols. Ce paramètre sera étudié spécifiquement (Cf. paragraphe 5.4). La protection de surface : 0 aucune protection spécifique 1 bonne protection par des sols épais (roche mère : limons ou loess) ; ce paramètre sera approché par les informations de la base de données Sols de Rhône-Alpes. 2 très bonne protection par un sous-sol imperméable de type marnes. La profondeur de l’aquifère : Plus la nappe est profonde moins les risques de transfert des pollutions sont élevés. La perméabilité intrinsèque de l’aquifère : Elle reflète sa capacité à transmettre plus ou moins rapidement une pollution. Chambre d’Agriculture de la Drôme 14 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Les modalités d’alimentation : Elles conditionnent le type de pollution. Exemples : - alimentation par précipitations : risques de pollutions diffuses, - - relation avec un cours d’eau : attention aux pollutions issues du cours d’eau surtout s’il y a pompage à proximité. relation avec une autre nappe : phénomènes de dilution ou contamination. Le taux de renouvellement : - lorsqu’il est élevé, la pollution peut être rapide mais vite résorbée après la mise en place des mesures adéquates, - lorsqu’il est faible, la pollution est plus lente à venir mais une fois installée difficile à supprimer. La puissance de la nappe : - une petite nappe est très sensible à court terme si il y a risque de pollution car les phénomènes de dilution jouent peu, ce type de nappe est très sensible aux pollutions ponctuelles, comme aux pollutions diffuses, - sur une grande nappe, les effets de la pollution ne sont visibles que sur le long terme (dilution sur le cours terme), elles sont donc plutôt sensibles à des pollutions diffuses. 5.2.2. Description des aquifères Pour une grande majorité, les aquifères exploités sur la zone sont situés dans des alluvions quaternaires. Ils sont peu profonds et souvent peu protégés des activités de surface. L’ensemble de la zone étudiée est sont donc sensible voire très sensible à des pollutions diffuses (nitrates, produits phytosanitaires,…). Cependant le taux élevé de renouvellement de ces ressources permet aussi d’envisager des améliorations rapides de la qualité des eaux souterraines après la diminution ou la suppression des sources de pollution. On notera la présence d’un aquifère profond (dans la molasse miocène) moins exploité et mieux protégé notamment par les nappes superficielles sus-jacentes. Cf. Figure 3 : Aquifères de la zone d’étude Les fiches de description, jointes en annexe, récapitulent les principaux paramètres de vulnérabilité pour chaque aquifère et déterminent une sensibilité moyenne de l’aquifère. Mise à part la confluence Drôme-Rhône, toutes les nappes alluviales décrites apparaissent comme sensibles à très sensibles aux pollutions de surface. Les nappes du Sud-Drôme non soumises à l’influence du Rhône (aquifères associés aux Roubion, Jabron, Lez, et Eygues) sont particulièrement sensibles car de très petite taille et avec un renouvellement plus lent que les autres ressources de la zone. La nappe de la Valloire, celles associées à la vallée de l’Isère et celles de la Plaine de Valence sont aussi particulièrement sensibles car elles ne bénéficient d’aucune protection de surface. Un zonage plus fin met en évidence : - Des zones protégées par des recouvrements de limons ou de marnes (protection de surface déterminée à partir du paramètre roche mère de la base de données Sols de Rhône-Alpes). Cependant elles sont rarement importantes. On retiendra les dépôts limoneux à la confluence Drôme-Rhône, ceux de la plaine de Pierrelatte et ceux, toutefois plus éparses, de la plaine du Roubion et du Jabron. - Des zones à proximité immédiate du Rhône, moins sensibles, car bénéficiant de phénomènes de dilution par les eaux du fleuve après filtration par les sédiments (aquifères : n°2, 4, 5, 7 : alluvions du Rhône à Tain). Chambre d’Agriculture de la Drôme 15 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique 5.3. Les données hydrographiques Les principaux cours d’eau de la zone sont le Rhône, l’Isère et la Drôme. Leurs affluents importants sont : - pour le Rhône : Les Collières, le Bancel, la Véore, la Barberolle, le Roubion (et son affluent le Jabron), l’Eygues, le Lez, la Tessonne et la Berre, - pour l’Isère : la Joyeuse, le Châlon, la Savasse et la Veaune. Cf. Figure 4 : cours d’eau sur le département de la Drôme La plupart de ces cours d’eau ont un régime surtout pluvial. Les plus hautes eaux sont atteintes en fin d’hiver (en février et mars). Le débit décroît ensuite mais reste assez élevé jusqu’en mai. A partir de juin , les écoulements sont nettement moins abondants. L’étiage en août est très prononcé. Les pluies de septembre amorcent la remontée des débits. Seule l’Isère atteint un niveau de plus hautes eaux plus tardivement, en juin. Elle bénéficie de la fonte des neiges des hauts massifs des Alpes du Nord. Sa période d’étiage est aussi moins marquée que les autres cours d’eau. Cf. Débits moyens des principaux cours d’eau de la zone en annexe. Au niveau de la Valloire, il n’existe pas de cours d’eau important malgré la grande superficie du bassin versant. Cette observation confirme l’importance de l’infiltration des eaux superficielles. Ainsi le régime des Collières, par exemple, est largement influencé par la nappe souterraine de la Bièvre-Valloire (Cf. Etude SRAE Rhône-Alpes, DDA Drôme, DDA Isère : « L’eau dans le Bassin de Bièvre-Valloire »). Cette vitesse d’infiltration souligne encore le caractère très vulnérable de cet aquifère. Le cas de figure inverse est le plus courant sur la zone d’étude. De nombreuses rivières participent largement à l’alimentation des nappes alluviales. On citera le Rhône, la Drôme, le Roubion, le Jabron, le Lez et l’Eygues. Ainsi, les périodes d’utilisation des produits phytosanitaires (automne et fin de printemps. Cf. § 6.1.5 : les pratiques d’utilisation des produits phytosanitaires en agriculture) correspondent à une capacité de dilution des cours d’eau qui, tout en n’étant pas négligeable, n’est pas maximale puisque les débits maximum sont observés en fin d’hiver (sauf pour l’Isère où l’on se situe dans la situation la plus favorable au moment des traitements de printemps). Par ailleurs, ils alimentent largement certaines nappes souterraines et peuvent être à l’origine de pollutions induites (ou de dilution, dans le cas du Rhône : filtration des eaux par les sédiments ou de la Drôme). 5.4. Le contexte pédologique 5.4.1. Méthodologie Au niveau du sol, les produits phytosanitaires peuvent être soit adsorbés sur le complexe argilohumique (et donc stockés, un relargage ultérieur étant possible), soit dégradés par les microorganismes du sol, soit entraînés dans la solution du sol (dissous ou absorbés sur des microparticules). Chambre d’Agriculture de la Drôme 16 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Les transferts des produits phytosanitaires vers les eaux se produisent selon trois modes de circulation : - Le transfert vertical par infiltration ; les produits sont entraînés dans la solution du sol. Ce type de transfert est plutôt à l’origine de pollutions des eaux souterraines. - Le transfert horizontal par ruissellement à la surface du sol, phénomène assez important sur sols battants ou sur sols peu structurés en pente. Les produits phytosanitaires sont entraînés essentiellement adsorbés sur les particules mobiles. Ce type de transfert est plutôt à l’origine de pollutions des eaux superficielles. - Le transfert par écoulement hypodermique, lorsque le sol présente une rupture de perméabilité entraînant un écoulement latéral sur l’horizon imperméable. Les produits phytosanitaires sont entraînés dans la solution du sol. Ce type de transfert est aussi à l’origine de pollutions des eaux superficielles. Pluie Ruissellement de surface au sens strict Rupture de perméabilité Ecoulement hypodermique Infiltration Paramètres retenus pour la détermination des risques de transferts au niveau des sols : La granulométrie : pourcentage de sables, limons, argiles et cailloux. Ce paramètre intervient : - dans l’appréciation du risque d’infiltration : la teneur en sable et en argile notamment conditionne la vitesse d’infiltration de l’eau, - dans le calcul de l’indice de battance. Le critère principal retenu a été le taux d’argile. Les taux de sable et de limons ont servis à moduler certains classements de sols. Ainsi des sols profonds mais très sableux ont été classés d’office en sols sensibles au lessivage et certains sols, peu argileux mais très limoneux, en sols peu sensibles. Trois seuils ont été retenus, d’après la bibliographie existante (Cf. travaux des chambres d’agriculture de Rhône-Alpes sur les zones à risques pour nappes souterraines et travaux de l’INRA de Laon par Baize et al. 1988). 12% D’ARGILE : EN DESSOUS DE CE SEUIL, LES SOLS SONT DE TEXTURE LEGERE ET SONT DONC TRES FILTRANTS, 22% d’argile : au dessus de ce seuil, les sols sont peu filtrants, 40% d’argile : au dessus de ce seuil, les sols sont de texture lourde et sont dont très peu filtrants. Critères de classification : taux d’argile < 12 % taux d’argile entre 12 et 22 % taux d’argile entre 22 et 40 % taux d’argile > 40 % Chambre d’Agriculture de la Drôme => risque de lessivage de niveau 3 => risque de lessivage de niveau 2 => risque de lessivage de niveau 1,5 => risque de lessivage de niveau 1 17 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique L’indice de battance : Il est très lié à la texture limoneuse du sol mais il dépend également de l’effet structurant du calcaire et donc du pH. (Cf. travaux de l’INRA de Laon par Baize et al. 1988). IB = (1,5xlimons fins + 0,75xlimons grossiers)/(argiles + 10xMO) si le pH ≤ 7 IB = [(1,5xlimons fins + 0,75xlimons grossiers)/(argiles + 10xMO)]-0,2x(7-pH) si le pH > 7 On considère qu’un sol est plutôt battant si son IB est supérieur à 1,4, très battant, si son IB est supérieur à 1,6. Ne disposant pas de la distinction limons fins et limons grossiers, le calcul a été effectué pour le cas le plus défavorable : l’ensemble des limons a été considéré en limons fins. L’hydromorphie : Des sols saturés dès la surface (à partir de 30 cm), ne peuvent retenir qu’une faible quantité d’eau. Ils sont donc particulièrement sensibles au risque de ruissellement de surface. Critère retenu : présence ou absence d’une hydromorphie de surface (à partir de 30 cm). La réserve utile (épaisseur des sols) : Plus la réserve utile (RU) d’un sol est élevée, plus les transferts verticaux seront lents. Le risque d’entraînement des produits phytosanitaires sera plus faible dans des sols à forte réserve utile. Ce paramètre n’a pu être, du fait de l’échelle d’étude, qu’approché par le critère épaisseur du sol. Critères de classification : épaisseur < 30 cm épaisseur entre 30 et 60 cm épaisseur entre 60 et 90 cm épaisseur > 90 cm => risque de lessivage de niveau 3 => risque de lessivage de niveau 2 => risque de lessivage de niveau 1,5 => risque de lessivage de niveau 1 Les ruptures d’horizon : Une rupture d’horizon implique des risques de transferts horizontaux accrus (écoulement hypodermique). Critère retenu : présence /absence d’une rupture d’horizon. Il sert à moduler le paramètre précédent. La nature de la roche mère : Seul paramètre accessible permettant de caractériser une partie du sous-sol sus-jacent aux aquifères. Plus le sous-sol est perméable, plus les transferts seront rapides. Classification des roches mères : marnes : très bonne protection (note 2) limons : bonne protection (note 1) Autres roches mères : pas de protection spécifique (note 0) Tous ces paramètres utilisés sont extraits de la base de données Sols de Rhône-Alpes. D’autres rôles du sol comme le stockage et la dégradation des produits, qui sont très liés au complexe argilo-humique, n’ont pas pu être pris en compte à cette échelle d’étude. Mais ils ne sont pas à négliger dans une approche plus fine. Le drainage des parcelles, qui accélère les transferts verticaux, n’a pas, non plus, été pris en compte systématiquement à cette échelle. Par ailleurs, suite aux travaux menés par l’INRA (Cf. Le point sur les programmes de recherche : Agriculture et qualité des eaux – INRA d’Avignon – 30/01/2003), il apparaît que les circulations préférentielles dans les sols ont un impact important sur les transferts de produits phytosanitaires. Cependant ces circulations ne sont appréciables qu’à l’échelle micro-parcellaire. Calcul des risques de lessivage et de ruissellement par type de sol Chambre d’Agriculture de la Drôme 18 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Le risque global de lessivage a été calculé en sommant les critères d’épaisseur des sols (note de 1 à 3) et texture (note de 1 à 3) : Note globale 0 2à3 3.5 à 4.5 5à6 Libellé Sols lithiques sans donnée risque faible risque moyen risque fort Seul le paramètre profondeur des sols était disponible pour l’étude. Cependant la réserve utile apparaît comme un meilleur indicateur. Certains sols sableux profonds (n°74) sont classés, par la méthode présentée ci-dessus, comme peu sensibles mais leur réserve utile est très faible (20 mm). Ce sont des sols particulièrement filtrants. C’est pourquoi, leur indice de risque de lessivage a été rehaussé. Pour le risque de ruissellement, il a été distingué plusieurs classes suivant la cause de ruissellement : 1 2 3 4 Origine du ruissellement Battance drainage => ruissellement de sub-surface Battance + ruissellement de sub-surface érosion sur molasse Les sols sur molasse sableuse ne ressortent pas comme battants, cependant ils sont soumis à de forts phénomènes d’érosion du fait de l’absence de structure et de leur localisation sur des zones de pente. 5.4.2. Description des sols Les sols ont été classés suivant le type de sous-sol : Les sols alluviaux récents Ils sont localisés sur les alluvions récentes le long du Rhône et de ses affluents. Ils sont assez profonds mais de texture légère. Ils peuvent être par endroits hydromorphes. Sensibilité au lessivage : moyennement sensibles Sensibilité au ruissellement : peu sensibles Les sols des alluvions anciennes à recouvrements limoneux Ils sont assez dispersés le long de la vallée du Rhône. Ils sont profonds et limoneux. Sensibilité au lessivage : peu sensibles Sensibilité au ruissellement : battants mais l’indice de battance reste moyen (entre 1,4 et 1,6). Les sols des terrasses caillouteuses et diluvium alpins Ils recouvrent de larges terrasses au niveau de la Valloire, de l’Isère et de la plaine de Valence. Ils sont aussi présents sur des surfaces moins étendues dans la Valdaine, les plaines de Montélimar et de Pierrelatte. Ce sont des sols généralement caillouteux de profondeur variable. Sensibilité au lessivage : sensibles à très sensibles Sensibilité au ruissellement : peu sensibles Les sols sur cônes sur cailloutis des bas niveaux alluviaux et des cônes de déjection du Vercors Ils recouvrent une large zone est de la plaine de Valence et sont aussi présents dans la Valloire. Ils sont de texture moyenne et parfois caillouteux, de profondeur variable mais rarement élevée. Sensibilité au lessivage : moyennement sensibles Sensibilité au ruissellement : battants mais l’indice de battance reste moyen (entre 1,4 et 1,6). Les sols sur Molasse miocène Ils sont situés au niveau des zones d’affleurement de la molasse (limite de la Drôme des collines, sudest de la plaine de Valence, sud de la Drôme). Leur texture est sableuse à sablo-limoneuse parfois Chambre d’Agriculture de la Drôme 19 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique argilo-sableuse et leur profondeur est variable. Ils ne disposent pas d’une structure stable du fait de leur texture sableuse. Sensibilité au lessivage : sensibles à très sensibles Sensibilité au ruissellement : sensibles à l’érosion surtout pour les sols en pente Les sols des massifs calcaires Ils sont peu à moyennement profonds, de texture moyenne à argileuse. Sensibilité au lessivage : moyennement sensibles à sensibles Sensibilité au ruissellement : peu sensibles, par eux-même mais des phénomènes d’érosion peuvent se produire pour ceux localisés sur des pentes fortes. (Cf. Figure 7bis). Cf. Figure 5 et 5bis : Cartes des sols Sur l’ensemble de la zone, les sols sont moyennement sensibles à très sensibles aux phénomènes de lessivage. Il existe peu de sols ne présentant pas de risque à l’exception de ceux développés sur des dépôts de loess ou de limons. Ainsi les nappes alluviales, par elles-même déjà sensibles, ne sont que très peu protégées par les sols des phénomènes de transfert des pollutions par infiltration. Cf. Figure 6 : Sensiblité des sols au lessivage Par contre, la majorité des sols présente peu de risque vis-à-vis des phénomènes de ruissellement. On notera toutefois deux types de sols sensibles à ces phénomènes : - les sols issus de la dégradation de la molasse avec des risques forts d’érosion (au nord de Romans notamment, au sud de la plaine de Valence et sur les hauteur de la plaine de la Valdaine), - les sols limoneux des contreforts du Vercors qui peuvent présenter des phénomènes de battance. Cf. Figure 7 : Sensibilité des sols au ruissellement 5.5. L'occupation des sols et les données paysagères Les données de Corine Land Cover ont permis de classer la couverture du sol suivant sa capacité d’épuration du milieu. Forêts : très bonne capacité d’épuration (note 3) Prairies : bonne capacité d’épuration (note 2) Zones cultivées, espaces verts artificiels : capacité d’épuration moyenne (note 1) Zones urbaines : peu de capacité d’épuration (note 0) On constate qu’il existe peu de zones tampon à pouvoir épurateur élevé ou très élevé (prairies et forêts) sur la zone d’étude. Elles sont localisés en bordure, sur les contreforts du Vercors et du Diois. Seule la forêt de Marsanne et les collines boisées au sud constituent des zones tampons importantes. Cependant leur action est limitée puisqu’elles sont essentiellement située en hauteur, en amont des zones cultivées et urbanisées. Elles peuvent permettre d’alimenter les nappes des plaines en eaux peu chargées et donc de diluer les pollutions de ces zones. On notera aussi les ripisylves du Roubion, du Jabron et de la Drôme (plus discontinue) qui peuvent jouer un rôle épurateur important. Par contre, la zone d’étude est caractérisée par des surfaces urbanisées importantes (Valence, Romans, Montélimar, Pierrelatte, Bollène). Trois zones de cultures pérennes sont bien individualisées : Tain l’Hermitage – Châteauneuf-sur-Isère : viticulture + arboriculture Loriol – Livron : arboriculture Chambre d’Agriculture de la Drôme 20 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Nyons à Rochegude : viticulture Dans ces zones la présence d’un enherbement est capital pour limiter les phénomènes d’érosion et d’entraînement des produits phytosanitaires. Cf. Figure 8 : Occupation du sol Cf. Figure 9 : Pouvoir épurateur de la végétation Les pentes sur la zone d’étude Ce critère est déterminant dans les risques de ruissellement. Il accentue les phénomènes liés à la fragilité des sols notamment lorsque ceux-ci sont dépourvus de couvert végétal (inter-rang des vignes ou vergers, interculture du maïs ou du tournesol). La bibliographie sur le sujet fait ressortir plusieurs seuils de pente, liés à un risque de ruissellement : Le seuil de 5% est à retenir pour le déclenchement du ruissellement en cas de pluie modérée mais il peut être abaissé à 2 ou 3% en cas de pluies intenses et de sol encroûté. Le seuil de 15% caractérise les pentes fortes, le seuil de 25%, les pentes au delà desquelles les interventions mécaniques deviennent délicates. Le seuil de 7% est un seuil réglementaire pour l’épandage de boues de station d’épuration. On retiendra donc comme seuils importants : 2%, 5% et 15% Cf. Figure 7bis : carte des classes de pentes La majorité des plaines cultivées de la zone d’étude ont des pentes inférieures à 2% et sont donc peu sensibles au ruissellement. Les zones les plus pentues sont souvent boisées. Comme zones sensibles, on retiendra : Des zones boisées mais avec des espaces cultivés en grandes cultures = sensibles - la limite sud de la Drôme des Collines (au nord de Romans-sur-Isère), - la zone molassique d’Upie, - les Contreforts du Vercors, - les limites de la forêt de Marsanne. Des zones de vignoble = très sensibles - la région de Tain-L’Hermitage, - le Nyonsais. Chambre d’Agriculture de la Drôme 21 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Possibilités de transfert des produits phytosanitaires vers les eaux 6. DIAGNOSTIC DES PRATIQUES DES UTILISATEURS Chambre d’Agriculture de la Drôme 22 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique 6.1. Pratiques des utilisateurs agricoles Deux aspects ont été étudiés : - la manipulation des produits : elle concerne la gestion des produits phytosanitaires sur le site de l’exploitation et reflète les risques de pollution ponctuelle, - les pratiques d’utilisation des produits aux champs : elle concerne les applications de produits dans les parcelles et les règles de décisions qui leur sont associées. Elles permettent d’approcher les risques de pollution diffuse du milieu. 6.1.1. Les pratiques de manipulation des produits phytosanitaires Cette synthèse a été réalisée à partir d'enquêtes existantes. Les résultats ont été globalisés sur l'ensemble de la zone car la précision ne permettait pas de descendre à l’échelle communale. L’observation des pratiques de manipulation des produits permet d’approcher les risques de pollution ponctuelle du milieu, pollution à ne pas négliger au niveau des produits phytosanitaires. Quatre sources de données ont été utilisées : - Les diagnostics d'exploitation Just'Azote de 1998 et 1999 : 59 diagnostics exploitables sur les problématiques phytosanitaires (sur 138 diagnostics au total) ainsi que les contrôles de pulvérisateurs les accompagnant. Limites : l’enquête est axée sur les exploitations grandes cultures et date de 4 ans. - Les enquêtes réalisées par l'ISARA, pour l'évaluation de l'opération Just'Azote en 2000 : 96 enquêtes courrier sur l'ensemble de la zone vulnérable, complétées par 20 enquêtes qualitatives chez les agriculteurs. Limites : peu d’informations exploitables sur la problématique phytosanitaire. - Les données de la fiche phytosanitaire de la MSA. Limites : 20 enquêtes, principalement en arboriculture. - La synthèse de la campagne de collecte des emballages vides, organisée par les distributeurs (en partenariat avec ADIVALOR et la Chambre d’Agriculture de la Drôme) en 2002. Remarque : en 1998-1999-2000, il n'existait pas de collecte de ramassage et, si la commune refusait d'accepter ce type de déchet, l'agriculteur avait peu de solutions. Critères retenus et disponibles dans les enquêtes : - La protection de l'utilisateur ; elle donne une idée de la prise de conscience par les agriculteurs de la dangerosité des produits. - Le local de stockage des produits ; comme le critère précédent il donne des indications sur la prise de conscience des agriculteurs. Son absence ou sa non-conformité est aussi révélatrice d’un risque direct de pollution du milieu (fuites, déversement, incendies,…). - Le devenir des emballages vides et des produits non utilisables, notamment en ce qui concerne le rinçage des bidons et leur élimination. Ces pratiques ont un impact direct sur le milieu en cas d'abandon, brûlage ou déversement. - le matériel de pulvérisation : âge, équipements, entretien. Ces aspects donnent un aperçu sur les capacités du matériel à effectuer une bonne application des produits. Les équipements du pulvérisateur sont aussi une source d’information sur la facilité d'élimination des fonds de cuves et sur les risques d'accidents. - Le devenir des fonds de cuve (le volume mort n’a pas été considéré dans les enquêtes) ; il est directement lié à un risque de pollution ponctuel du milieu. Chambre d’Agriculture de la Drôme 23 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique La protection de l’utilisateur Les agriculteurs ne se protègent encore que partiellement lors de la manipulation et l’utilisation de produits phytosanitaires. Plus de 40% des utilisateurs n’ont aucune protection ou une protection inadaptée. La plus utilisée est le port des gants. Le principal frein reste l’inconfort occasionné par le port des équipements de protection (chaleur et lourdeur), l’image de marque vis-à-vis du voisinage (« scaphandrier », « cosmonaute ») et dans une moindre mesure le coût. Les agriculteurs sont, cependant, très conscients de la dangerosité des produits manipulés et affirment prendre de nombreuses précautions lors de leur utilisation. Le stockage des produits phytosanitaires RAPPEL réglementaire : un stockage de produits phytosanitaires doit être : spécifique, c’est-à-dire ne contenir que ce type de produits, correctement ventilé, c’est-à-dire disposer au moins d’une aération, et fermé à clé. La majorité des exploitations ont un local spécifique de rangement des produits phytosanitaires. Cependant, c’est seulement dans un tiers des cas qu’il est fermé à clé et correctement ventilé. L’entretien du matériel de pulvérisation Le matériel de pulvérisation utilisé est généralement ancien (9 ans en moyenne) et de ce fait peu équipé : lave-main (obligatoire) : 27% des pulvérisateurs sont équipés, cuve de rinçage : 19%, incorporateur de produits : 16%. Le contrôle du pulvérisateur est en développement, plus d’un tiers a fait pratiquer un contrôle de leur matériel assez récemment. Des efforts restent à faire au niveau de l’état et de la pression des buses, conditions d’une pulvérisation homogène. Les contrôles sont souvent réalisés dans le cadre de démarches de qualité (chartes, cahiers des charges) ou dans le cadre des contrats territoriaux d’exploitation (CTE). La gestion des déchets phytosanitaires Les bidons vides Les bidons vides sont rincés dans la majorité des cas, en moyenne 2 fois (préconisation pour un rinçage optimal : 3 fois). Il existait peu de solutions d’élimination des bidons vides avant 2002 sur le département, en dehors d’une reprise dans les ordures ménagères, par les communes qui l’acceptaient. Depuis 2002, une collecte des emballages vides de produits phytosanitaires (EVPP) a été mise en place. Le bilan, pour ère une 1 campagne de collecte, est positif : 16,5% du gisement ont été collectés. Cependant, il reste des marges de progrès à réaliser et des efforts à poursuivre. Les bidons sont encore souvent brûlés, technique d’élimination interdite, car polluante pour l’atmosphère. Les fonds de cuve L’étude s’est intéressée au volume de bouillie restant en fin de traitement, dit volume de sécurité. Il s’agit des eaux souillées les plus chargées et donc de celles susceptibles d’occasionner la plus forte pollution. 65% des agriculteurs diluent leur fonds de cuve avant de les éliminer, 56% les épandent aux champs, 39% les vidangent dans le milieu (cours, chemins, …), 5% ont un système de traitement (bacs d’évaporation ou cuve de stockage). Chambre d’Agriculture de la Drôme 24 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Le principal frein à l’épandage au champ reste l’absence de cuve de rinçage sur le matériel, notamment en arboriculture et viticulture où l’encombrement du matériel rend délicate la pose d’un tel équipement. 6.1.2. Les principaux systèmes de culture Les données présentées sont issues du recensement générale agricole de l’année 2000 (RGA 2000). La zone étudiée représente 217 905 ha dont 110 685 ha de SAU, soit 51% de la surface. Les systèmes dominants sont axés sur les grandes cultures (céréales à paille, maïs irrigué et oléagineux). Certaines zones sont spécialisées en arboriculture ou viticulture. Les systèmes d’élevage avec prairie sont peu développés. Classement des différents systèmes de culture : • Système avec prairies dominantes : Surface Toujours en Herbe (STH) > 50% de la SAU Dans ce système, les surfaces en prairies constituent des zones tampons très intéressantes. Par ailleurs, il existe peu de sols laissés nus en hiver (phénomènes d’érosion limités). • Système grandes cultures et élevage : STH comprise entre 25 et 50% de la SAU Dans ce système, les surfaces en prairies constituent encore des zones tampons intéressantes. Les surfaces en sols nus sont peu importantes. • Système grandes cultures peu diversifié : céréales à paille + maïs > 50% de la SAU L’assolement est constitué de peu de cultures différentes (céréales à pailles et maïs), la pression des ennemis des cultures peut donc être intensifiée. Par ailleurs, les surfaces en sols nus sont importantes. • Système grandes cultures + oléoprotéagineux : céréales+maïs+oléoprotéagineux > 50% de la SAU L’assolement se diversifie légèrement par rapport au système précédent (tournesol, pois, colza) mais les surfaces en sols nus restent importantes. • Système grandes cultures diversifié : aucune production supérieure à 50% de la SAU Il s’agit de systèmes plus diversifiés introduisant des cultures légumières (tomates, ail), de semence, de plantes aromatiques médicinales et à parfums et aussi de la viticulture ou de l’arboriculture. • Système arboriculture dominante : surface en vergers > 50% de la SAU Les deux espèces cultivées dominantes sont le pêcher et l’abricotier. Les problèmes de ces systèmes sont avant tous liés aux pressions des ennemis (fortes sur ces cultures pérennes) et aux risques d’érosion entre les rangs. • Système viticulture dominante surface en vigne > 50% de la SAU On se situe dans un système de monoculture d’où, comme précédemment, une forte pression des ennemis sur la culture. Plus encore que dans les vergers, les phénomènes d’érosion sont à craindre : les parcelles de vignes sont souvent localisées sur des terrains en pente et la pratique de l’enherbement est moins utilisée que dans les vergers, notamment dans le sud où cette technique peut connaître des difficultés d’implantation liées à la sécheresse estivale. • Système viticulture + arboriculture dominantes : surface en vergers+vigne > 50% de la SAU Système mixte par rapport aux deux précédemment décrits. Cf. Figure 10 : Principaux systèmes de culture Chambre d’Agriculture de la Drôme 25 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Tableau 6 : surface couverte par les principaux systèmes de culture de la zone Viticulture Arboriculture Légumes 12 130 ha 11% 12 512 ha 11% 2 769 ha 3% Grandes cultures Céréales 29 630 ha 28% Maïs Oléagineux 14 978 ha 11 508 ha 14% 10% STH Jachère 7 724 ha 7% 6 797 ha 6% Les systèmes en grandes cultures représentent près de 60% des surfaces. Ils sont présents sur pratiquement toute la zone sauf l’extrême sud-est, consacré presque exclusivement à la viticulture. Ils sont particulièrement intensifs sur la plaine de Valence où 30% à plus de 50% de la SAU est irriguée. Les cultures pérennes sont très développées sur certaines zones bien localisées. La viticulture est présente autour de la zone de Tain-l’Hermitage et dans le sud, l’arboriculture (essentiellement pêchers et abricotiers) est localisée à l’Ouest de Romans-sur-Isère, au Nord et au Sud de Tain-L’Hermitage et sur les communes d’Etoile-sur-Rhône, Livron et Loriol. Il existe aussi une zone de vergers à l’est de la Valloire. Le maraîchage n’occupe qu’une faible surface mais est présent sur l’ensemble de la zone. Les cultures principales sont la tomate et l’ail. Elles sont localisées plutôt sur le sud de la zone, tout comme les cultures de semence, très développées sur la plaine de la Valdaine. Les systèmes d’élevage avec prairies sont essentiellement localisés sur les contreforts du Vercors, du Diois-Baronnies et de la Drôme des Collines. 6.1.3. L'état des lieux sur les parasites, maladies et adventices des cultures Il a été réalisé à partir de dires d’experts (agents des instituts techniques, des coopératives et distributeurs agricoles, techniciens spécialisés de la Chambre d’Agriculture). Deux types de fiches ont été réalisées (Cf. fiches récapitulatives par culture en annexe) : - les fiches de synthèse sur les principaux ennemis pour chaque culture (adventices, maladies et ravageurs), - les fiches récapitulatives des itinéraires techniques pour ces mêmes cultures. Les interventions en grandes cultures sont essentiellement axées sur le désherbage des parcelles et les itinéraires techniques de protection de ces cultures sont peu intensifs (la protection préventive est rare, sauf pour le désherbage du maïs, très axé sur l’atrazine). En arboriculture et viticulture, les interventions sont avant tout axées sur les traitements fongicides et insecticides. La lutte raisonnée est couramment utilisée, cependant le nombre de traitements reste important. Cf. fiches récapitulatives par culture en annexe. 6.1.4. L'estimation des quantités de substances actives utilisées L’estimation des quantités utilisées a été réalisée à partir de l’enquête régionale SRPV/FREDEC menée en Rhône-Alpes, auprès des distributeurs agricoles de produits sur les ventes réalisées en 2000. Les données régionales récapitulaient, par culture, par petite région agricole, les quantités de matières actives utilisées. A partir de ces données, il a été calculé une pression par hectare, par matière active Chambre d’Agriculture de la Drôme 26 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique pour chaque culture ou groupe de cultures dominant (céréales à pailles, maïs grain et semence, tournesol, maraîchage, viticulture, arboriculture). Ces quantités par hectare ont ensuite été appliquées aux surfaces des cultures correspondantes pour chaque commune, surfaces extraites du RGA 2000. Lorsque le secret statistique ne permettait pas de connaître les surfaces au niveau communal, une extrapolation cantonale a été réalisée (affectation à la commune de la moyenne cantonale). Ce calcul a permis d’approcher à l’échelle communale la pression d’utilisation. L’utilisation a été estimé à 511 tonnes de matières actives dont 223 tonnes d’herbicides soit 44% des matières actives utilisées. Viticulture et arboriculture sont de gros consommateurs de produits phytosanitaires, les ennemis à combattre étant particulièrement nombreux vis-à-vis des critères de qualité des produits récoltés. Les quantités utilisées par hectare, en arboriculture et viticulture, sont 2 à 5 fois supérieures (hors soufre) à celles utilisées en grandes cultures. Par contre, sur la zone d’étude, sont utilisées plus de 50 matières actives différentes sur vigne ou vergers alors que la diversité est beaucoup moins importante en grandes cultures (10 à 30 matières actives différentes suivant les cultures). Plus le nombre de molécules différentes est important, plus les risques de transfert seront limités (phénomènes de dilution dans le milieu). Tableau 7 : récapitulatif des quantités utilisées par culture ou groupe de cultures Cultures Quantités totales de matières actives utilisées Quantités d’herbicides utilisées Quantités de soufre utilisées Principales matières actives utilisées Nombre de matières actives différentes utilisées Grandes cultures Céréales Maïs Tournesol Viticulture Arboriculture Maraîchage 10 à 15 kg /ha* 10 à 25 kg /ha* 11 à 13 kg /ha 1 à 1,6 kg /ha 2,4 à 3,7 kg /ha 1,5 à 3,8 kg /ha 4à7 kg /ha 5à7 kg /ha 1à2 kg /ha 0,6 à 1,4 kg /ha 2,2 à 3,2 kg /ha 1,4 à 3,6 kg /ha 21 kg /ha 3à8 kg /ha Aminotriazole (H) Cuivre (F) Diuron (H) Folpel (F) Glyphosate (H) Mancozèbe (F) Phoséthyl Al (F) Soufre (F) Terbuthylazine (H) Thiocyanate d’aluminium (H) aine une 50 Aminotriazole (H) Captane (F) Cuivre (F) Diuron (H) Huiles Glyphosate (H) Simazine (H) Soufre (F) Thiocyanate d’aluminium(H) Thirame (F) Zirame(F) aine une 60 Chlorothalonil (F) Chlorfenviphos (I) Mancozèbe (F) Phoséthyl Al (F) Propachlore (H) aine une 20 2.4 D (H) 2.4 MCPA (H) Diclofop méthyl (H) Diflufenicanil (H) Ioxynil (H) Isoproturon (H) Mécoprop-p et d (H) aine une 30 Alachlore (H) Atrazine (H) Bentazone (H) Métolachlore (H) aine une 20 Aclonifen (H) Flurochloridone (H) Flurtamone (H) Trifluraline (H) aine une 10 Si l’on compare ces pressions et les principales matières actives utilisées avec les molécules retrouvées dans les eaux, on s’aperçoit que la pression d’utilisation ne permet pas à elle seule d’expliquer les pollutions constatées. En effet, on trouve assez fréquemment des molécules issues de traitements grandes cultures, alors que la pression d’utilisation est bien plus faible que dans les systèmes en viticulture ou arboriculture. Ainsi deux autres facteurs sont à prendre en compte, les surfaces concernées par la culture et la diversité des produits utilisés, sans oublier les caractéristiques intrinsèques de mobilité des molécules (Cf. rang SIRIS, tableau 8, page suivante ). Remarque : l’aspect abordé ici concerne la qualité des eaux, des facteurs différents seraient sûrement à prendre en compte pour étudier l’impact de l’utilisation des produits phytosanitaires sur la Chambre d’Agriculture de la Drôme 27 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique biodiversité. En effet, la pression d’utilisation à l’hectare et le nombre de traitements réalisés sur une parcelle peuvent être des facteurs primordiaux. Cas du soufre : Ce produit est utilisé en très grandes quantités sur vigne ou vergers (technique du poudrage). Cependant, il est très rapidement dégradé et ne migre pas vers les eaux, son impact sur le milieu est donc faible. C’est pourquoi il a été retiré du raisonnement global car il faussait fortement l’approche quantitative dans les systèmes avec vigne et vergers. Tableau 8 : classement SIRIS des principales molécules utilisées sur la Plaine rhôdanienne Matière active 2.4 D 2.4 MCPA Aclonifen Alachlore Aminotriazole Atrazine Bentazone Captane Chlorothalonil Chlorfenvinphos Cuivre Diclofop méthyl Diflufenicanil Diuron Flurochloridone Flurtamone Folpel Glyphosate Ioxynil Isoproturon Mancozèbe Mécoprop-p et d Métolachlore Phoséthyl d’aluminium Propachlore Simazine Soufre Terbuthylazine Thiocyanate d’aluminium Thirame Trifluraline Zirame Culture concernée céréales céréales tournesol maïs vigne et vergers maïs maïs vergers maraîchage maraîchage vigne et vergers céréales céréales vigne et vergers tournesol tournesol vigne vigne et vergers céréales céréales vigne et maraîchage céréales maïs maraîchage maraîchage vergers vigne et vergers vigne vigne et vergers vergers tournesol vergers Rang SIRIS 66 74 66 67 107 93 96 63 58 75 NC 58 49 106-85 NC NC 34 120 15/50 58 57-43 NC 120 57 NC 73 NC 93 NC 75 66 64 NC : non classé Principe de classement de la méthode SIRIS La méthode SIRIS (Systèmes d'Intégration des Risques par Interaction des Scores), élaborée au niveau national par le Comité de liaison "eau-produits antiparasitaires", permet le classement des substances actives afin d'orienter le choix du comité de liaison sur des listes de substances devant être suivies prioritairement dans les eaux au niveau national dans le cadre du contrôle sanitaire (eaux distribuées) ou de la surveillance de la qualité des eaux vis-à-vis des organismes aquatiques (eaux brutes). Le risque est évalué suivant les critères suivants : La solubilité de la molécule dans l’eau. La stabilité de la molécule dans l’eau. le coefficient de partage carbone organique - eau (Koc). L’adsorption d’une molécules sur les particules du sol est décrite le plus souvent par le Kd ; le coefficient de partage est rapporté à la teneur en carbone organique du sol : Koc = Kd x 100 x %C. Chambre d’Agriculture de la Drôme 28 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique La demi-vie dans le sol (DT50). La dose moyenne d’utilisation pour les traitements La superficie développée traitée qui prend en compte le nombre de passage par an. La concentration létale 50 (CL50) pour la Faune et la Flore aquatique. La dose journalière admissible pour l’homme (DJA). L’analyse multi-critères des substances actives permet la création d’une variable synthétique : le rang SIRIS. Ce rang est fonction de l’utilisation (grandes cultures, arboriculture etc…) et de la zone d’étude (surfaces traitées, itinéraires techniques,…). 6.1.5. Les pratiques d’utilisation des produits phytosanitaires Les traitements phytosanitaires sont principalement effectués au printemps entre février et juin. Les traitements de désherbage sur céréales à paille peuvent débuter en hiver (notamment dans le sud du département) . En arboriculture, des traitements à base de cuivre et d’huiles sont réalisés en automne et fin d’hiver et le désherbage est effectué sur deux périodes : le printemps et l’automne. La période, durant laquelle est réalisée la plupart des traitements, correspond à la période pluvieuse du printemps. C’est sur cette période que les risques de transferts sont maximum. Ils sont d’autant plus élevés que la pluie arrive tôt après le traitement (Cf. travaux de l’INRA, de l’ITCF et de l’AGPM, de la Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne). Tableau 9 : Périodes de traitements pour les principales cultures F M A désherbage M J J A S fongicides et insecticides O N D J Les règles de décision des agriculteurs Les éléments présentés proviennent de l’évaluation de l’opération Just’Azote réalisée par l’ISARA en 2000. La lutte raisonnée est bien développée en arboriculture et viticulture. Elle l’est moins en grandes cultures car peu d’outils sont encore disponibles. 47% des agriculteurs disent avoir changé leurs pratiques phytosanitaires ces dernières années : - par une diminution des doses utilisées (22%), - par le changement de produits, - par une démarche de lutte raisonnée. Par manque de temps, les agriculteurs réalisent peu d’observation sur leurs parcelles. La majorité des agriculteurs basent leurs programmes de traitements sur les prescriptions de leurs entreprises d’approvisionnement. La source principale d’information reste, en effet, le technicien de l’organisme d’approvisionnement ou de production de semence. Chambre d’Agriculture de la Drôme 29 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique 6.2. Pratiques non agricoles Les utilisateurs non agricoles sont largement représentés sur la zone d’étude. Celle-ci est, en effet, fortement urbanisée et constitue un lieu de passage des voies de communication privilégié (« Vallée du Rhône »). Comme principaux utilisateurs non agricoles on retiendra : - les communes : entretien de l’espace communal et des routes communales, - la SNCF : entretien des voies ferrées, - la Direction Départementale de l’Equipement (DDE) : entretien des routes nationales et départementales, - les sociétés d’autoroutes : - La compagnie nationale du Rhône (CNR) : entretien des digues. 6.2.1. ASF : autoroute A7 : Lyon-Marseille AREA : autouroute A49 : Valence-Grenoble. La méthodologie utilisée L’appréciation des pratiques des utilisateurs non agricoles a été réalisée : - par enquêtes courrier avec relances ciblées, pour les communes, les autoroutes (ASF et AREA) et les particuliers (au travers des réseaux de distribution), Cf. questionnaires joints en annexe, - par entretien avec les autres principaux acteurs intervenant sur les voies de communication (DDE et SNCF). La CNR a été contactée sans succès pour le moment. 6.2.2. L'utilisation de produits phytosanitaires au niveau des voies de communication L’entretien du réseau autoroutier : gestion de l’A49 par AREA Le tronçon concerné sur la zone d’étude va de Bourg-de-Péage et Saint-Lattier, soit environ 12 km. Les zones traitées sont les glissières et clôtures. Les produits utilisés sont uniquement des désherbants. Les talus et bas-côtés ainsi que la chaussée imperméabilisée ne sont pas traités. Pour les talus, c’est la technique de végétalisation qui est utilisée. L’objectif recherché est, avant tout, celui de la sécurité. Il est suivi du soucis du respect de l’environnement. L’entreprise dispose d’une cellule environnement qui oriente les interventions. Les programmes sont élaborés avec les fournisseurs de produits. Le personnel traitant effectue des stages sur les applications de produits. La préparation des bouillies de traitement et le rinçage du matériel sont réalisés au centre de SaintMarcellin qui dispose d’une zone étanche pour le remplissage des matériels. Une dilution des fonds de cuve est réalisée. Quelques accidents, rares, de débordement de cuve ou de déviation du nuage de traitement par le vent ont été constatés. Les produits phytosanitaires sont stockés dans un local spécifique, ventilé, fermé à clé et disposant d’un sol étanche avec un bac de rétention. Les produits phytosanitaires non utilisés et les emballages vides sont redonnés aux fournisseurs de produits. Les emballages sont préalablement rincés. Chambre d’Agriculture de la Drôme 30 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Tableau 10 : produits phytosanitaires utilisés en 2001 par AREA Produit commercial Matières actives Aminotriazole Bromacil Diuron 2.4 D DEBROUILLAND 2D Dichlorprop KYTROL G Formulation Quantités de produits utilisées 100g /l 70 g /l 200 g /l 240 g /l 240 g /l TOTAL 70 litres 43 litres 113 litres Quantités de matières actives 7 kg 4,9 kg 14 kg 10,3 kg 10,3 kg 46,5 kg L’autre autoroute présente sur la zone d’étude est l’A7, entre Saint-Rambert-d’Albon et Bollène, soit sur 126 km environ. Si on réalise une extrapolation en considérant que les pratiques de traitements phytosanitaires des deux sociétés sont similaires, les quantités totales de matières actives utilisées, chaque année, pour l’entretien des autoroutes serait d’environ 0,5 tonnes. Vu les faibles quantités mises en jeu et les faibles surfaces concernées par les traitements, les risques de pollution, liés à ce type d’utilisation sont essentiellement ponctuels (accidents lors de la manipulation ou des applications). L’entretien du réseau routier départemental et national Il est réalisé par les services de la DDE (11 sous-divisions sur la Drôme) et du Conseil Général qui travaillent en collaboration. Pour l’entretien des routes et de leurs bas-côtés, la technique la plus employée est le fauchage : ère 1 fauche en mai, dite fauche de sécurité, ndes 2 fauches (1 à 2) en juillet/août, dites fauches de confort. Dans les zones avec ambroisie, une fauche est réalisée avant le 15 juillet, la seconde fin août, ème 3 fauche en septembre, dite d’entretien pour les routes touchées par l’ambroisie. Les traitements phytosanitaires ne sont employés que sur les zones inaccessibles par fauchage ou par les autres techniques disponibles (rotofil ou couvre-sol). Il s’agit essentiellement des pieds de panneaux, pieds de murs ou les glissières. Cf. Compte-rendu de la rencontre avec les services de la DDE en annexe. Les règles de traitement sont définies dans une « charte » rédigée par le service central. Le choix et les commandes de produits sont aussi centralisés. Le choix des produits est examiné chaque année avec la médecine du travail pour ne retenir que les produits les moins dangereux pour les utilisateurs. L’efficacité du produit n’est pas le critère principal du choix ; les critères principaux sont la toxicité du produit et sa facilité de manipulation. Le matériel de traitement est équipé du système DOSATRON. Ce système évite totalement les problèmes de fond de cuve (pas de mélange produit/eau dans la cuve). Le personnel réalisant les traitements reçoit, chaque année, une formation sur l’utilisation des produits et le réglage du matériel de pulvérisation. Les produits sont utilisés à la dose homologuée. Tableau 11 : produits phytosanitaires utilisés en 2002 par la DDE Chambre d’Agriculture de la Drôme 31 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Produit commercial Matières actives MISSILE PJT glyphosate Diuron glyphosate Isoxaben oryzalin 2.4 D dichlorprop MITCHEL GD450 WINCH herbicide TRADIANET débroussaillant Formulation 360 g /l 250 g /l 200 g /l 107 g /l 429 g /l 180 g /l 80 g /l TOTAL Quantités de produits utilisées 360 litres 480 litres 5 litres 240 litres 1 085 kg Quantités de matières actives 129,6 kg 120 kg 96 kg 0,5 kg 2,1 kg 43,2 kg 19,2 kg 410,6 kg Comme pour l’entretien des autoroutes, la faiblesse des quantités mises en jeu et les faibles surfaces concernées par les traitements impliquent que les risques principaux restent de nature ponctuelle. L’entretien du réseau ferroviaire La SNCF utilise uniquement des désherbants et des débroussaillants. Le ballaste doit être maintenu propre pour éviter toute déstabilisation. De chaque côté de la voie, la piste d'accès pour les interventions doit aussi être désherbée. Enfin, pour protéger les caténaires, il est important de limiter les repousses des taillis. Zones traitées Voie Piste Talus Banquette Les interventions sont centralisées au niveau de l’agence des engins spéciaux de Caen. Un train spécial (TDGR) équipé de wagons citernes et d'un système d'épandage permet le traitement des voies et pistes. Pour les voies de service, les passages à niveau et les problèmes de prêle, un train régional avec citerne est utilisé. La gestion est, dans ce cas, régionale et effectuée par le centre de Lyon. L’entretien des voies TGV est réalisé par un service à part. Ce service n’a pu être contacté pour le moment. Les traitements sont réalisés 1 à 2 fois par an au printemps entre mars et juillet. Tableau 12 : produits phytosanitaires utilisés en 2002 par la SNCF sur les voies non TGV Produit commercial Surface traitée KYTROL G 170 ha HERBAMIDE 164 ha Matières actives Aminotriazole Bromacil Diuron 2.4 MCPA Glyphosate Diuron Formulation 100g /l 70 g /l 200 g /l 54 g /l 54 g /l 75 g /l TOTAL Quantités de produits utilisées 1 280 litres 2 590 litres 3 870 litres Quantités de matières actives 128 kg 89,6 kg 256 kg 139,9 kg 139,9 kg 194,3 kg 947,7 kg Les quantités de produits phytosanitaires utilisées par la SNCF sont plus élevées que celles des utilisateurs précédemment étudiés et les produits sont appliqués sur des zones très perméables. Les risques de pollution diffuses localisées sont donc possibles. Chambre d’Agriculture de la Drôme 32 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique 6.2.3. L'utilisation des produits phytosanitaires par les communes Le taux de réponse à cette enquête est très satisfaisant. Sur les 132 communes enquêtées, 34 ont répondu au questionnaire sur les pratiques d’utilisation, soit 26%. Les réponses sont bien équilibrées entre les communes à tendance plutôt urbaine (58 %) et les communes à tendance rurale (42%). L’échantillon est aussi bien partagé au niveau de la population : de grandes agglomérations comme des petites ont répondu. Les zones principalement traitées sont les voies (routes, chemins, trottoirs, place) et les espaces verts (parcs, massifs, talus, stades…). L’objectif recherché est avant tout la propreté du lieu pour des raisons de sécurité (routes) ou nde ème esthétique. Le respect de l’environnement vient en 2 ou 3 position avant le coût des traitements. L’utilisation des équipements de protection, par le personnel chargé des traitement, est encore limitée. Les gants sont fréquemment portés, les autres équipements de protection sont utilisés plus occasionnellement. Les communes sont cependant conscientes de la nécessité de cette protection mais mettent en avant le frein lié à l’inconfort du matériel qui n’incite pas le personnel à les utiliser (Cf. comportement des agriculteurs). La moitié des communes ont fait bénéficier leur personnel traitant d’une formation spécifique sur l’utilisation des produits phytosanitaires. Pratiques d’utilisation des produits phytosanitaires : Les interventions sont, avant tout, des désherbages. Seules les grandes agglomérations, ayant des surfaces en espaces verts importantes, réalisent des interventions fongicides ou insecticides régulières. Les stratégies de désherbage : Chimique Mécanique Thermique Biologique Préventif* 85% 59% 20% 15% 45% * taille des arbres et arbustes, haies multi-espèces, choix de cultivars résistants Le désherbage mécanique est donc largement utilisé mais le recours aux produits chimiques reste dominant. Lors de leurs interventions, les applicateurs sont conscients de la nécessité de prendre en compte les conditions météorologiques. Ils sont, en particulier, très vigilants vis-à-vis des risques liés aux épisodes pluvieux et aux problèmes de dérive par grand vent. Les sources d’information Ce sont principalement les distributeurs de produits ou les firmes phytopharmaceutiques. On notera aussi la lecture de revues spécialisées (en horticulture notamment). La lecture de l’étiquette des produits utilisés est aussi systématique. Les produits utilisés Plus de 60 matières actives différentes sont utilisées. Ce sont avant tout des désherbants. Le GLYPHOSATE est de loin la plus utilisée : environ la moitié des volumes. 10 matières actives représentent à elles seules plus de 80% des volumes de matières actives utilisées. Chambre d’Agriculture de la Drôme 33 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Tableau 13 : Principales matières actives utilisées par les communes Matière active Type Toxicité Aminotriazole Atrazine Bromacile Chlortiamide Dichlorprop-p Diuron Glyphosate Mécoprop Oryzalin Sulfosate H H H H H H H H H H Xn Xn Xn à T Xn Xn Xn SC Xn SC Xn Toxicité pour l’environnement dangereux dangereux Utilisation en % du total des matières actives utilisées 6% 1% 1% 1% 2% 10% 46% 1% 3% 11% H : herbicide, F : fongicide, T : toxique, Xn : nocif, SC : sans classement Par rapport aux matières actives fréquemment utilisées, on notera l’aminotriazole, le diuron et le glyphosate que l’on retrouve dans les eaux de surface. L’atrazine, fréquemment retrouvée dans les eaux de surface et les eaux souterraines, n’est utilisée que dans 1% des cas. Plus la commune est urbanisée, plus les quantités de produits utilisées à l’hectare sont importantes. Les surfaces imperméabilisées nécessitant un traitement et les espaces verts y sont plus nombreux. D’après les quantités annoncées dans les réponses aux enquêtes, il a été possible de réaliser une extrapolation des quantités totales utilisées sur la zone par les communes (les communes de Valence et Romans, agglomérations importantes de la zone, ont été traitées à part puis rajoutées au total). La quantité totale de matières actives utilisées, sur un an, serait de 4,8 tonnes. Avant et après les traitements Il est rarement réalisé une information de la population sur les interventions effectuées. Cette démarche est engagée par un tiers des communes mais pas systématiquement. Les produits phytosanitaires sont stockés dans des locaux généralement fermés à clé mais pas toujours spécifiques (dans 50% des cas uniquement). Le sol des locaux est dans la plupart des cas cimenté et étanche. Les consignes de sécurité sont rarement affichées. La préparation des traitements se réalise généralement dans l’atelier ou la cour à proximité. La phase de remplissage est systématiquement surveillée. Le matériel de pulvérisation est généralement réglé avant chaque campagne et contrôlé tous les deux ans environ. Réglage et contrôle sont essentiellement réalisés par l’agent technique de la commune chargé des traitements et non par un tiers. Concernant la gestion des fonds de cuve : - 50% des communes s’arrangent pour ne pas avoir de fonds de cuve ou les garder pour utilisation lors du prochain traitement, - 20% repassent sur le lieu de traitement (qui peut être étanche : routes, trottoir,…), - 20% vidangent directement dans le milieu, - quatre communes sont équipées du système DOSATRON. Ce système évite totalement les problèmes de fond de cuve (pas de mélange produit/eau dans la cuve). Les Emballages Vides de Produits Phytosanitaires (EVPP) sont déposés en déchetterie dans 50% des cas. Sinon, ils sont soit déposés avec les ordures ménagères, soit stockés, soit retournés aux fournisseurs. Ces emballages ne sont rincés que dans 60% des cas. Chambre d’Agriculture de la Drôme 34 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Les communes conservent très peu de Produits Phytosanitaires Non Utilisables (PPNU) : achat au coup par coup en fonction des besoins et retour des produits non utilisés aux fournisseurs. Pour les quelques cas ayant des PPNU, les produits sont emmenés en déchetterie. Cf. tableau de synthèse des réponses au questionnaire en annexe. 6.2.4. L'utilisation des produits phytosanitaires par les particuliers aine Une 20 de fournisseurs ont été répertoriés sur la zone (tri effectué à partir de la base de données SIRENE de l’INSEE) Cinq distributeurs ont répondu mais très partiellement. Seul un distributeur a fourni la liste des produits vendus et les quantités. Structure agricole vendant aux particuliers Jardinerie Grande distribution 3 1 1 Il n’a pu donc être réalisé aucune approche quantitative. Cependant les réponses aux questions qualitatives apportent quelques informations intéressantes. Les lieux d’achats privilégiés des jardiniers amateurs sont les jardineries et les grandes surfaces (générales ou spécialisées en bricolage). Les distributeurs spécialisés réalisent des campagnes d’information de la clientèle sur l’utilisation des produits phytosanitaires ce qui n’est pas le cas pour la grande distribution générale. Les distributeurs enquêtés considèrent que les particuliers sont généralement moins bien informés que les agriculteurs sur l’utilisation des produits phytosanitaires. Cependant ils estiment que, vu les quantités mises en jeu, les pratiques des jardiniers amateurs peuvent être une source de pollution mais faible. Par ailleurs, il semble que le particulier soit de plus en plus conscient de la dangerosité des produits. Deux remarques intéressantes ont été évoquées : - l’une concerne les pratiques : les jardiniers amateurs interviennent plutôt en curatif après constatation des dégâts, - la seconde concerne le devenir des produits non utilisés et emballages vides : ils peuvent être stockés dans un endroit non approprié ou déposés avec les ordures ménagères. Il n’existe pas de filière de traitement spécifique. Attention donc aux risques de pollutions ponctuelles accidentelles. Cette enquête courrier a été complétée par une visite dans les rayonnages de certaines grandes surfaces de l’agglomération valentinoise. On remarque qu’une grande partie du linéaire des produits phytosanitaires est consacré aux désherbants et notamment aux désherbants totaux (glyphosate). On trouve ensuite des anti-limaces, des anti-mousses (sulfate de fer), en saison, des fongicides (cuivre, soufre) et des insecticides (essentiellement des pyréthrinoïdes : bifenthrine). Au maximum sur les rayonnages, on trouve une vingtaine de matières actives différentes dont une dizaine d’herbicides. Chambre d’Agriculture de la Drôme 35 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique 6.2.5. Récapitulatif des quantités annuelles de matières actives employées par chaque utilisateur Agriculture Année 2000 511 tonnes 99% 110 685 ha Entretien par les communes Année 2001 4,8 tonnes 0,93% Entretien des voies ferrées Année 2002 0,95 tonnes 0,18% 170 ha Entretien des routes Année 2002 0,4 tonnes 0,08% 111 ha Entretien des autoroutes Année 20012001 0,5 tonnes 0,1% 6.2.6. Les limites du diagnostic sur les pratiques des utilisateurs La plupart des quantités exprimées restent des estimations ; elles sont donc à utiliser comme des ordres de grandeur mais ne sont nullement précises. Dans les enquêtes par courrier, il s’agit de réponses d’intentions qui montrent certes le degré de prise de conscience de l’enquêté mais se révèlent différentes des pratiques de tous les jours, parfois réalisées dans l’urgence. Les pratiques de certains gros utilisateurs n’ont pu être obtenues. Il s’agit de l’entretien de l’autoroute A7 par ASF, l’entretien des voies TGV, l’entretien des digues par la Compagnie Nationale du Rhône. Par ailleurs, il n’a été possible, de recueillir que très peu de données sur les pratiques des particuliers. L’Union des Industries de la Protection des Jardins (UPJ), qui regroupe les entreprises phytosanitaires produisant les produits destinés à l’entretien des jardins dispose uniquement d’estimations nationales sur les surfaces traitées en France. Par les enquêtes, il n’a pas été possible d’obtenir les quantités et types de produits vendus. Seul un fournisseur de produits sur la zone a répondu à cette question, ce qui ne peut être représentatif. Cependant, aux vues des réponses des utilisateurs non agricoles analysées, il apparaît que les quantités mises en jeu au niveau non agricole sont minimes en regard de celles mises en jeu en agriculture. Le diagnostic a été réalisé pour des pratiques sur les années 2000-2001 donc qui vont être radicalement modifiées après 2003 avec la suppression de nombreuses matières actives (programme européen de « réhomologation des produits »). Les répercussions seront notamment importantes sur les pratiques des maïsiculteurs avec la suppression de l’atrazine, ainsi que des particuliers et de l’entretien des espaces verts du fait de la suppression de nombreuses matières actives. Il faut aussi rappeler que le diagnostic a été réalisé sur la base de pratiques réalisées en 2000-2001, pratiques qui ont pu évoluer depuis. Limites spécifiques du diagnostic des pratiques agricoles : Le RGA distingue deux SAU sur une commune : celles de la commune en propre, celle des exploitations dont le siège est sur la commune. Les surfaces par culture sont données pour la seconde ce qui peut induire un biais, notamment sur des petites communes qui se voient affecter ou retirer des surface de culture. Ainsi, une commune comme Croze-Hermitage peut sembler disposer d’une faible pression d’utilisation agricole alors que sa voisine Gervans possède au contraire une très forte pression. En fait, par ce biais, toute la pression des deux communes a été ramenée à Gervans. Ne disposant pas de moyens fiables de correction, ces artefacts ont été laissés. Des cultures moins représentées sur la zone, comme le pois, le colza, les plantes aromatiques, médicinales et à parfums ainsi que les cultures fourragères et les prairies, n’ont pas été intégrées dans le diagnostic. Cependant, vu les faibles surfaces, l’impact sur le milieu est globalement assez faible, surtout que, exceptions faites du pois et du colza, ces cultures sont très peu traitées. Les traitements de semence n’ont pas été comptabilisés dans les quantités de matières actives utilisées. Les surfaces en agriculture biologique ont été considérées comme des surfaces gérées en traditionnel ce qui peut induire une légère surestimation des quantités utilisées en agriculture. Chambre d’Agriculture de la Drôme 36 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique 7. L'appréciation des enjeux sur la zone d'étude L’enquête des pratiques d’utilisation des produits phytosanitaires par les communes était accompagnée d’un questionnaire dont l’objectif était de mieux connaître les enjeux sur les communes et leurs attentes. 39 communes ont répondues, soit 30% des communes de la zone d’étude. Globalement, il ressort des enquêtes une forte préoccupation des élus vis-à-vis de la qualité des eaux surtout par rapport aux nitrates et dans une moindre mesure par rapport aux produits phytosanitaires (Cf. évaluation opération Just'Azote, enquêtes ISARA). Les communes se sentent concernées par ce problème comme en témoigne le taux de retour encourageant (30% soit 40 réponses). La pollution des eaux est un problème jugé d’importance, même si les pollutions par les produits phytosanitaires restent faibles. En effet, peu de communes ont évoquées un problème de pollution par les produits phytosanitaires de l’eau potable distribuée. Les milieux naturels à protéger, cités avant tout, sont les rivières. 8. Synthèse et pistes d'actions 8.1. Synthèse générale Les principaux enjeux L’enjeux majeur de la zone d’étude vis-à-vis de la qualité des eaux concerne les eaux souterraines et leur utilisation pour l’alimentation en eau potable, même si l’entretien ou la restauration de la qualité des cours d’eau sont parfois évoqués. Remarque : cette étude est axée sur l’impact de l’utilisation de produits phytosanitaires sur la qualité des eaux. Cependant d’autres impacts possibles, notamment sur la qualité de l’air et la biodiversité, ne sont pas à négliger notamment dans l’élaboration des plans d’action. La sensibilité du milieu Le milieu de la zone d’étude est globalement très vulnérable : les ressources en eaux souterraines sont très sensibles et peu protégées (les sols très souvent filtrants et peu de zones tampons). Les risques dominants de pollution sont liés à des phénomènes d’infiltration (forte perméabilité du milieu, pentes majoritairement faibles) sauf dans zones de vignobles (pentes généralement fortes) où le risque de ruissellement est aussi important. Cependant les eaux de surface restent beaucoup plus sensibles que les eaux souterraines aux pollutions par les produits phytosanitaires, même dans un contexte de très forte perméabilité. Les molécules les plus fréquemment retrouvées dans les eaux sont des matières actives qui seront interdites d’utilisation fin 2003 ou qui vont subir des restrictions d’utilisation (atrazine, simazine, diuron…). En dehors de celles-ci, on retiendra plus particulièrement l’aminotriazole, la terbuthylazine, les molécules de remplacement de l’atrazine (alachlore, bentazone), le chlortoluron, l’oxadiazon et le glyphosate, dont des traces sont retrouvées dans les eaux. Les pratiques des différents utilisateurs Il existe une réelle prise de conscience de l’ensemble des utilisateurs sur la dangerosité des produits phytosanitaires. Cependant des points négatifs ressortent chez l’ensemble des utilisateurs comme la gestion des fonds de cuve, l’aménagement des aires de remplissage ou la gestion des déchets phytosanitaires, problèmes pour lesquels il existe ou existait en 2000 peu de solutions techniques abordables. Chambre d’Agriculture de la Drôme 37 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Le premier utilisateur de produits phytosanitaires reste de très loin l’agriculture (plus de 95%). Les risques de pollution liés à l’utilisation agricole sont, à la fois, ponctuels et diffus. Les pratiques phytosanitaires sont peu intensives en grandes cultures, mais réalisées sur de grandes surfaces. La pression d’utilisation est très forte en arboriculture et viticulture, mais elle est contrebalancée par les moyens de lutte raisonnée disponibles sur ces cultures et l’utilisation de matières actives très variées. En effet, les facteurs importants de diffusion des produits phytosanitaires vers le milieu sont l’étendue des surfaces traitées, la diversité des molécules utilisées plus que la pression globale à l’hectare. Pour les autres utilisateurs de produits phytosanitaires, les principaux risques de pollution sont plutôt ponctuels. La source principale d’information concernant l’utilisation des produits phytosanitaires reste, pour tous les utilisateurs, le fournisseur de produit. Ils sont donc des relais à privilégier pour la diffusion des bonnes pratiques agricoles. Le choix du bassin versant prioritaire Rappel des critères de choix du bassin versant pilote : - - une zone restreinte (30 exploitations agricoles maximum), un aquifère bien individualisé, des enjeux importants par rapport à la pollution des eaux (alimentation en eau potable), des problèmes de pollution lié à des molécules non interdites fin 2003, pour pouvoir évaluer l’impact de la mise en place de modifications de pratiques et d’aménagements parcellaires, la présence d’un contrat de rivière, une forte implication des élus, la présence d’un cours d’eau, plus réactif qu’une nappe pour la mesure des impacts des solutions mises en œuvre, un bassin versant soumis au problème d’infestation par l’ambroisie. Ce problème de santé publique étant largement répandu en Rhône-Alpes, il est important de l’intégrer dans les réflexions menées sur les itinéraires techniques, des systèmes de cultures axés sur les grandes cultures et/ou arboriculture. Critères majeurs : La taille de la zone conditionne les moyens nécessaires pour une approche fine. Au delà d’un millier d’hectares, il est impossible de travailler à l’échelle parcellaire sans mettre en oeuvre des moyens conséquents. Il est important de noter que la mobilisation des élus locaux est primordiale dans la réussite d’actions pilotes car elle permet d’engager une dynamique locale. Dix zones particulièrement sensibles au regard des enjeux « eau potable » ressortent des conclusions de l’étude : 4 ALBON : zone d’alimentation du captage AEP des Prés Nouveaux Nappe très importante donc peu réactive à des changements de pratiques et d’aménagement d’une zone restreinte pilote (phénomènes de dilution). LA BATIE ROLLAND : zone d’alimentation du captage AEP La Tour ☺ Nappe restreinte associée au Roubion, réponse rapide aux changements et aménagements Peu de mobilisation des élus locaux BONLIEU-SUR-ROUBION : zone d’alimentation du captage AEP des Reynières ☺ Nappe restreinte et bien connue (études sur la zone) Pas de problème majeur de pollution par les produits phytosanitaires LA GARDE ADHEMAR : zone d’alimentation du captage AEP Les Escombes ☺ Nappe restreinte 4 AEP : alimentation en eau potable Chambre d’Agriculture de la Drôme 38 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique ☺ Problèmes de pollution par les produits phytosanitaires non interdits fin 2003 (bentazone) Peu de mobilisation des élus Pas de cours d’eau sur la zone concernée LES GRANGES GONTARDES : zone d’alimentation du captage AEP Le Jas des Seigneurs ☺ Forte implication des élus ☺ Enjeux forts : problèmes de pollution du captage d’alimentation en eau potable sans possibilité de trouver des ressources en eau ailleurs Système majoritairement viticole MONTELIMAR : zone d’alimentation du captage AEP de la Dame Blanche Nappe assez importante en relation avec le Rhône (phénomènes de dilution) Peu d’implication des élus ☺ Enjeux fort : alimentation en eau potable de l’agglomération de Montélimar ROMANS : zone d’alimentation des captages AEP des Tricots et des Etournelles Nappe assez importante mais sans contact avec l’Isère ☺ Forte implication des élus ☺ Enjeux forts : alimentation en eau potable de l’agglomération de Romans Pas de cours d’eau à proximité des captages mise à part la Joyeuse en limite de la zone d’alimentation SAINT-MAURICE-SUR-EYGUES et TULETTE : zones d’alimentation des captages AEP Le Jas et Samson ☺ Problème de pollution des captages AEP SYSTEMES MAJORITAIREMENT VITICOLES NAPPE DE LA PLAINE DE VALENCE : zones d’alimentation des captages de la ville de Valence ☺ Enjeux forts : alimentation en eau potable de l’agglomération de Valence ☺ Forte implication des élus Nappe très importante et donc peu réactive aux changements de pratiques et aménagement d’une zone restreinte (phénomènes de dilution) ☺ Travail possible sur un sous-bassin versant amont : l’Ecancière, bien individualisé et assez limité en superficie mais sans lien avec les zones d’alimentation des captages de Valence Cf. Tableau récapitulatif en fin de document (pages 42-43). 8.2. Pistes d’action à mener Il faut distinguer plusieurs niveaux d’action : - un niveau global sur l’ensemble des zones sensibles où les outils de sensibilisation des utilisateurs aux bonnes pratiques de traitement et de formation sont à privilégier, - un niveau local, à l’échelle de l’utilisateur (commune, exploitation agricole…) où peuvent être engagées les réflexions sur les aménagements parcellaires, l’organisation du poste de travail ou la modification des itinéraires techniques de traitement. Elles impliquent des diagnostics individuels au niveau de chaque utilisateur. Le diagnostic réalisé permet de proposer, à l’issu de cette première étape, plusieurs pistes d’action : Limiter les risques de pollution ponctuelle Réduire les risques d’accidents (débordement de cuve, bidon renversé,…) Eviter les pratiques abusives (vidanges de fonds de cuve,…) Actions proposées Chambre d’Agriculture de la Drôme Echelle d’intervention Commentaires 39 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Formations et information sur l’utilisation et la manipulation des produits, la présentation des nouveaux produits et la réglementation en vigueur Aménagement de postes phytosanitaires fonctionnels (aménagement de locaux de stockage des produits, d’aire de remplissage et de lavage du matériel de pulvérisation) Amélioration de la gestion des fonds de cuve et du traitement des eaux chargées Sensibilisation aux collectes d’emballages vides de produits phytosanitaires (EVPP)et de produits phytosanitaires non utilisables (PPNU) Contrôle et réglage du matériel de pulvérisation Incitation à l’utilisation d’équipements apportant un plus environnemental Global sur l’ensemble des zones sensibles Nécessité d’une sensibilisation des acteurs concernés à ce sujet A adapter aux problématiques de chaque utilisateur Coût important d’aménagement A l’échelle de l’exploitation A l’échelle de l’exploitation Global sur l’ensemble du département Global sur l’ensemble des zones sensibles et à l’échelle de l’exploitation A l’échelle de l’exploitation (cuve de rinçage, incorporateur de produits, buses anti-dérives, volucompteur, Dosatron…) Local phyto : 3000 à 4000 € Aire de remplissage : 2500 à 3500 € Pas de solution validée techniquement (=expérimental) Coût important Organisation nationale (ADIVALOR) relayée par les distributeurs mise en place depuis 2002 sur la Drôme Coût 100 € environ par contrôle Contexte national (projet de contrôle obligatoire) Accompagnement nécessaire pour une bonne utilisation du matériel Coût de ces équipements Cuve de rinçage : 2500 € Incorporateur : 4000 € Dosatron : 7000 € Parc matériel ancien et arboricole difficile à équiper Attention : les coûts indiqués ne sont que des ordres de grandeur. Limiter les risques de pollution diffuse En diminuant les quantités de produits utilisées. En diminuant les phénomènes de ruissellement. En modifiant les itinéraires technique. Actions proposées Echelle d’intervention Développer les solutions alternatives (désherbage mécanique, désherbinage, thermique, couverture des sols (mulching par bâches plastiques, végétalisation,…), lutte biologique Développer les réseaux d’avertissements Réflexion sur les choix variétaux : rechercher les variétés ayant une plus grande tolérance aux maladies et ravageurs. Actions proposées Diversification des matières actives utilisées Développement de l’enherbement des Chambre d’Agriculture de la Drôme A l’échelle de l’exploitation Global sur l’ensemble des zones sensibles A l’échelle de l’exploitation Echelle d’intervention A l’échelle de l’exploitation A l’échelle de l’exploitation Commentaires Ces techniques peuvent être gourmandes en temps et délicates de mise en œuvre. Acquisition de matériels spécifiques Ne peuvent être adaptées à toutes les situations Peu de techniques de lutte biologique disponibles Déjà bien présents en arboriculture et viticulture Peu fréquents en grandes cultures Incompatibilité possible de certaines variétés avec la demande des marchés Rechercher à maintenir la rentabilité de la culture Commentaires Choix restreint pour les cultures mineures Nécessité de temps de travaux 40 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique vergers et vignes pour limiter les phénomènes d’érosion Mise en place des zones tampons (bandes enherbées, haies, cultures intermédiaires piège-à-nitrates qui peuvent aussi jouer un rôle vis-à-vis de l’érosion et du taux de matière organique des sols) Réflexion sur le travail du sol, l’implantation des vergers et vignes pour limiter les phénomènes d’érosion Modification des itinéraires techniques pour l’entretien A l’échelle de l’exploitation Localisation à réfléchir globalement en fonction des circulations d’eau préférentielles, de la présence de cours d’eau… A l’échelle de l’exploitation A l’échelle de l’exploitation Diversification des rotations les produits utilisés sont plus variés et les pressions des ennemis des cultures sont diminuées Chambre d’Agriculture de la Drôme A l’échelle de l’exploitation Coûts et temps de travaux supplémentaires Contraintes agronomiques, organisationnelles ou de passage des engins Engager une réflexion sur le choix des produits à utiliser en fonction de leurs impacts environnementaux et sur les périodes d’apports Assolements actuels fortement conditionnés par le système de la PAC et donc difficiles à modifier sous peine de diminuer le revenu de l’agriculteur 41 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Tableau de synthèse Chambre d’Agriculture de la Drôme 42 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Chambre d’Agriculture de la Drôme 43 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Bibliographie - Références Agence Régionale de l’Environnement en Lorraine et Agence de l’eau Rhin-Meuse – Phytosanitaires et risques de pollutions ponctuelles – Guide pratique – mars 2001 AGPM-Info – Amélioration de la qualité de l’eau – N°274, Spécial Technique – février 2001 AGPM-Technique – Produire et reconquérir la qualité de l’eau sur un territoire : le bassin versant expérimental de la Fontaine du Theil en 2001 – N° s pécial – juin 2001 BAIZE Denis – Guide des analyses courantes en pédologie – INRA - 1988 BRGM – Carte de vulnérabilité des eaux souterraines à la pollution – Beaurepaire BRGM – Carte de vulnérabilité des eaux souterraines à la pollution – Tournon BRGM –Situation hydrologique – Bilan annuel, année 2001 – bulletin n°66 – Juin 2002 – page 27 BURGEAP – Etude hydrogéologique préliminaire des nappes alluviales de la Drôme – Service du Génie rural de la Drôme – Août 1964 CORPEN – Qualité des eaux et produits phytosanitaires : propositions pour une démarche de diagnostic – février 1996 CORPEN – Produits phytosanitaires et dispositifs enherbés : état des connaissances et propositions de mise en œuvre – juillet 1997 CORPEN – Désherbage : éléments de raisonnement pour une maîtrise des adventices limitant les risques de pollution des eaux par les produits phytosanitaires – juin 1999 Cellule Régionale d’Observation et de Prévention des Pollutions par les Pesticides Rhône-Alpes – Système de coordination et d’évaluation des actions menées en Rhône-Alpes dans le domaine de la lutte contre la pollution des eaux par les pesticides – Plan Qualité CROPPP – septembre 2001 DIREN Rhône-Alpes – Bilan hydrogéologique départemental – Département de la Drôme – Décembre 2001 ESCARBELT Claire – Pratiques agricoles et fuites de nitrates sur la Plaine de Valence : contribution à l’élaboration d’une méthodologie de caractérisation et essai de spatialisation des fuites – Chambre d’Agriculture de la Drôme, Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse – Octobre 1995 GEO+ – Etat des lieux de la pollution azotée – Aquifères du département de la Drôme – Nappe du Roubion-Jabron – Janvier 2000 – Conseil Général de la Drôme, DIREN, SEMA Ingénieries – Phytosanitaires : transfert, diagnostic et solutions correctives – N° spécial 2001 – CEMAGREF Editions - ISSN 1264-9147 INRA Avignon – Le point sur les programmes de recherche : « Agriculture et qualité des eaux » journée du 30 janvier 2003 – Domaine de Saint-Paul BORNAND M. – Etude pédologique de la moyenne vallée du Rhône – INRA Montpellier - 1972 ISARA – Evalutation de l'opération Just'Azote, programme 1996-2000 : synthèse des résultats et recommandations – 31 janvier 2001 Chambre d’Agriculture de la Drôme 44 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Perspectives Agricoles – Respect de l’environnement : des solutions éprouvées à la station expérimentale ITCF de la Jaillière – N°261 – octobr e 2000 – pages 48 à 50 Perspectives Agricoles – Gestion et prévention de la contamination des eaux par les produits phytosanitaires : diagnostic CORPEN : des solutions adaptées aux différents types de pollution diffuse – N°268 – mai 2001 – pages 24 à 27 Phytoma – La Défense des Végétaux – Qualité des eaux et désherbage du maïs dans le Sud-Ouest : l’exemple du bassin versant gersois du Sousson – N°553 – octobre 2002 – pages 22 à 26 SIEE – Etat de la ressource en eau et des rivières de la Drôme-sud – Etude diagnostique – Août 1993 – Syndicat d’Aménagement des Baronnies SOL-INFO Rhône-Alpes – Cartographie des sols de la Drôme- programme inventaire, gestion et conservation des sols du Ministère de l’agriculture – Notice explicative & fiches de sols – SOLCONSEIL – année 2001 SRAE Rhône-Alpes, DDA Drôme, DDA Isère – L’Eau dans le Bassin de Bièvre-Valloire : Principes directeurs d’un schéma d’aménagement hydraulique – Février 1981 TOUTAN Christine – Diagnostic du risque de pollution des eaux superficielles par les produits phytosanitaires : typologie des bassins versants du Beaujolais viticole – Ecole Nationale d’Ingénieurs des Travaux Agricoles de Bordeaux, mémoire de fin d’études – année 2001 Chambre d’Agriculture de la Drôme 45 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Figures Figure 0 : zone d’étude de l’étape 1 Figure 1 : Résultats des suivis de l’Agence de l’Eau et de la DIREN Figure 2 : Suivi de la qualité des eaux des captages AEP Figure 3 : Aquifères de la zone d’étude Figure 4 : Cours d’eau de la Drôme Figure 5 : Carte des sols Figure 5Bis : Carte des sols – Zone de Pierrelatte Figure 6 : Sensibilité des sols au lessivage Figure 7 : Sensibilité des sols au ruissellement Figure 7bis : Carte des pentes Figure 8 : Occupation du sol Figure 9 : Pouvoir épurateur de la végétation Figure 10 : Systèmes de culture Figure 11 : Intensivité des systèmes de culture Figure 12 : Pression d’utilisation agricole ramenée à la surface communale Figure 13 : Pression d’utilisation des herbicides agricoles ramenée à la surface communale Figure 14 : Quantités de soufre utilisées Figure 15 : Voies de communication Figure 16 : Participation des communes Chambre d’Agriculture de la Drôme 46 PHYTOSANITAIRES : Diagnostic à l’échelle d’une grande zone hydrogéologique Annexes Annexe 0 : Zone d’étude Liste des communes de la grande zone d’étude Annexe 1 : Méthodologie générale : plan qualité CROPPP Annexe 2 : Qualité des eaux Points de suivi de la qualité des eaux Compte-rendu de la rencontre avec le Conseil Supérieur de la Pêche Molécules détectées dans les eaux de surface Molécules détectées dans les eaux souterraines Qualité des cours d’eau (Barberolle, Véore, Collières, Eygues, Drôme, Roubion) Annexe 3 : Diagnostic milieu Postes météorologiques Données météorologiques par poste (moyennes pluriannuelles) Fiches de sensibilité par aquifère Débits moyens des principaux cours d’eau (Drôme, Isère, Véore, Roubion, Jabron, Lez, Eygues) Description des types de sols Sols et risques de pollutions diffuses (document de la Chambre Régionale d’Agriculture de Rhône-Alpes) Indices de lessivage et de ruissellement par type de sol Annexe 4 : Diagnostic des pratiques agricoles Résultats des diagnostics d’exploitation Just’Azote (1998-1999) Méthodologie : diagnostic des pratiques agricoles Fiches ennemis des cultures et itinéraires techniques phytosanitaires par culture (abricotier, cerisier, pêcher, poirier, pommier, vigne, maïs grain, maïs semence, blé, orge, colza, pois, soja, tournesol) Annexe 5 : Diagnostics des pratiques non agricoles Questionnaire enjeux pour les communes Synthèse des réponses à l’enquête enjeux pour les communes Questionnaires pratiques des communes Synthèse des réponses à l’enquête pratiques des communes Questionnaires à l’attention des jardineries Synthèse des réponses à l’enquête jardineries Compte-rendu de la rencontre avec la SNCF Compte-rendu de la rencontre avec la DDE Questionnaire pratiques d’entretien des autoroutes Chambre d’Agriculture de la Drôme 47