Documentation du symposium - Konzernverantwortungsinitiative

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Documentation du symposium - Konzernverantwortungsinitiative
Symposium
Mercredi 2 décembre, 13 – 18h
Burgerratssaal Kulturcasino Berne
Documentation
Programme
L’initiative multinationales responsables a été lancée en avril passé. Elle
prévoit un devoir de diligence pour les entreprises suisses, afin que celles-ci
incorporent de façon obligatoire le respect des droits humains et des
standards environnementaux dans leurs relations d’affaires. Une extension
de la responsabilité des entreprises en termes de dommages et intérêts dans
les cas de violations des droits humains ou de dégâts environnementaux
commis par leurs filiales, est également prévue, selon le modèle de la
responsabilité de l’employeur. Le symposium du 2 décembre 2015 offrira une
présentation du texte de l’initiative dans le détail. Des juristes de domaines
variés discuteront ensuite des effets et de la mise en œuvre de l’initiative.
13h
Accueil et café
13h30 Introduction de Dominique Biedermann, président de la Fondation
Ethos
13h45 L’initiative multinationales responsables : objectifs et liens avec la
politique intérieure suisse, Alec von Graffenried (ancien conseiller
national et membre du Comité d’initiative)
14h05 Le texte de l’initiative : portée et effets juridiques, Gregor Geisser
(avocat indépendant)
14h40 Pause
15h
Tendances internationales et exemple de la proposition de loi en
France : Marie-Laure Guislain (avocate, programme Globalisation et
Droits Humains-RSE et responsable du contentieux chez Sherpa
France)
15h30 Table ronde sur les effets et la mise en œuvre de l’initiative avec des
juristes et expert-e-s de différents domaines
17h
Conclusion de Dr. Giusep Nay (ancien président du Tribunal
fédéral)
17h15 Apéro
Dominique Biedermann
Dominique Biedermann (1958) est président du conseil de fondation
d’Ethos et du conseil d’administration d’Ethos Services depuis le 12.6.2015.
Auparavant, il a été le directeur de la Fondation Ethos depuis 1998 ainsi que
de la société Ethos Services.
En 1989, Dominique Biedermann a obtenu le titre de docteur ès sciences
économiques de l'Université de Genève. En 1991, il a rejoint la Caisse de
prévoyance des enseignants de l'Instruction publique et des fonctionnaires
de l'Administration du canton de Genève (CIA) en tant que directeuradjoint, puis comme directeur de 1994 à 1998. A ce titre, il a participé en
1997 à la création de la Fondation Ethos.
Dominique Biedermann est membre du conseil d’administration de la
Fédération des coopératives Migros depuis 2012. Il est également membre
du conseil d’administration de la société Expert Corporate Governance
Service (ECGS) à Londres, ainsi que du Comité d'éthique et de déontologie
de l'Université de Genève. Il est régulièrement invité comme enseignant
dans le domaine du gouvernement d'entreprise et des investissements
socialement responsables, notamment à l’Université de Genève et à
l'Institut für Finanzdienstleistung (IFZ) à Zoug.
Alec von Graffenried
Alec von Graffenried est avocat et directeur des acquisitions pour
l’entreprise Losinger Marazzi AG à Köniz. Auparavant, il a été préfet de
Berne de 2000 à 2007 et conseiller national (Verts/ Berne) pendant huit ans.
À ce titre, il a présidé la Commission des affaires juridiques du Conseil
national entre 2014 et 2015. Il est en outre l'auteur du postulat « Une
stratégie Ruggie pour la Suisse », qui a conduit à l'élaboration actuelle d'un
plan d'action national pour la mise en œuvre des Principes directeurs de
l'ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme. Von Graffenried
s’est engagé au Parlement pour la pétition « Droit sans frontières » et est
actuellement membre du comité d'initiative de l'initiative multinationales
responsables. Il est également vice-président de l'association Notre Droit
visant le renforcement de l’Etat de droit. Von Graffenried est père de quatre
enfants et vit à Berne.
Documentation I symposium initiative multinationales responsables I 2 décembre 2015
Gregor Geisser
Docteur en droit, Gregor Geisser est avocat indépendant à Saint-Gall. Il a
étudié le droit à l'Université de Fribourg et a obtenu son doctorat à
l'Université de Berne. Il s’est vu décerné le Prix du Professeur Walther Hug
pour sa thèse intitulée « La responsabilité non contractuelle des entreprises
privées pour des violations des droits humains dans les affaires
internationales ». Ce prix récompensait les meilleures dissertations
juridiques provenant d’universités suisses en 2012/2013. Geisser a ensuite
travaillé comme greffier au Tribunal fédéral dans la première Cour de droit
public. Depuis 2014, il est associé au cabinet d'avocats
« rechtsanwälte.og.42 » à Saint-Gall, avec une spécialisation dans les projets
législatifs en droit gouvernemental et administratif. Il se penche également
sur la mise en œuvre des Principes directeurs de l'ONU relatifs aux
entreprises et aux droits de l’homme, et fournit ses services d’expert
juridique à l’initiative multinationales responsables.
Marie-Laure Guislain
Avocate de formation, Marie-Laure Guislain est diplômée d’un Master 2 de
droit européen et international des affaires de Paris II et d’un LLM en
coopération internationale (droits de l’homme et humanitaire) de
l’université flamande VUB de Bruxelles. Après un temps de bénévolat dans
le domaine du droit des étrangers en France, elle a réalisé un documentaire
sur le droit des migrants en Argentine. Elle a travaillé à Buenos Aires en
2010 pour l’ONG de défense de droits de l’homme CELS et s’est impliquée
dans la gestion de projets de développement. Elle a poursuivi en 2011 dans
la coordination de projets en Colombie, pour la protection des ressources
naturelles et des droits des communautés déplacées par le conflit, avant de
rejoindre Sherpa en 2012. Là, elle est active dans le programme
Globalisation et Droits Humains-RSE et elle est responsable du contentieux.
Documentation I symposium initiative multinationales responsables I 2 décembre 2015
Tarek Naguib
Fort d’une licence en droit, Tarek Naguib travaille au Centre pour le Droit
social de la Haute école des Sciences Appliquées de Zurich (ZHAW), avec un
point fort sur la protection des droits humains et contre la discrimination,
interdisciplinaire et transdisciplinaire. Il y est actif dans la recherche,
l'enseignement, la formation et la formation continue. Il enseigne la
protection internationale des droits humains. Il est expert et évaluateur,
avec un accent sur la protection de la personnalité et contre la
discrimination, l’égalité des personnes en situation de handicap, la
discrimination raciale, les maladies chroniques, la génétique humaine et les
technologies de reproduction. Il a étudié aux universités de Fribourg et de
Saint-Gall. Il était chercheur-invité à l'Université Humboldt de Berlin dans le
département de droit public et d'études de genre. Il vient d’obtenir son
doctorat de l'Université de Fribourg. Sa thèse portait sur une question
juridique relative à la protection contre la discrimination.
Evelyne Schmid
Evelyne Schmid est chargée de cours et chercheuse postdoctorale en droit
public à l’Université de Bâle. Détentrice d’un doctorat de l’Institut de hautes
études internationales et de développement (IHEID) de Genève, elle a étudié
à la Fletcher School of Law and Diplomacy et à l’Université de Genève.
Avant son poste à Bâle, elle a été professeur de droit international et
européen à l’Université de Bangor au Pays de Galles et a travaillé pour
l’organisation suisse de lutte contre l’impunité TRIAL, le United States
Institute of Peace (USIP) ainsi que Transparency International à Bahreïn et
au Liban. Elle est l’auteure de « Taking Economic, Social and Cultural Rights
Seriously in International Criminal Law » (Cambridge Studies in
International and Comparative Law, 2015). Site internet: www.iusgentium.ch. Twitter: @SchmidEvelyne
Documentation I symposium initiative multinationales responsables I 2 décembre 2015
Ivo Schwander
Professeur émérite, docteur en droit et docteur honoris causa, Ivo
Schwander est né le 23 octobre 1946 à Fribourg. Il a étudié à l’Université de
Fribourg où il a obtenu son doctorat en 1975. Il a été professeur de droit à
l’Université de Saint-Gall de 1986 à 2011. De 1995 à 2007, il a dirigé l’Institut
pour les études juridiques et la pratique juridique à l’Université de SaintGall. En 1992, il a créé la revue juridique « Aktuelle Juristische Praxis (AJP) »
pour laquelle il a été le rédacteur en chef jusqu’en 2015. De 2001 à 2007, il a
présidé l’Association suisse pour le droit international. Depuis 2008, il est
conseiller juridique pour l’étude Pestalozzi Rechtsanwälte AG à Zürich. Il a
reçu un doctorat honoris causa de l’Université de Zurich. Il est en outre
l’auteur de nombreuses publications recensées dans « Innovatives Recht,
Festschrift für Ivo Schwander », Zürich 2011, pp. 1145-1196.
Giusep Nay
Docteur en droit et docteur honoris causa, Giusep Nay a été avocat dans les
Grisons ainsi que juge de district, juge cantonal et juge suppléant au
Tribunal fédéral. De 1989 à 2006, il a été juge fédéral à Lausanne et, de 2005
à 2006, président du Tribunal fédéral. Jusqu’en 2012, il était nommé juge ad
hoc à la Cour européenne des droits de l’homme. Il est l’auteur de
publications sur la protection des droits fondamentaux, la démocratie et
l’Etat de droit, le droit linguistique, le droit pénal et les minorités
religieuses. Il est un fervent défenseur de l'Etat de droit avec le slogan
suivant: « La légitimité du droit est fondée sur la démocratie, mais la
démocratie est légitime que si elle est fondée sur la loi. »
Documentation I symposium initiative multinationales responsables I 2 décembre 2015
TeilnehmerInnenliste / Liste des participant-e-s
prénom
nom
organisation / institution
Annina
Aeberli
Bruno Manser Fonds
Melanie
Aebli
Demokratische Juristinnen und Juristen Schweiz
Katia
Aeby
Peace Brigades International Schweiz
Jessica
Allemann
Avocate-stagiaire
Susanna
Anderegg
bergbau menschen rechte
Henriette
Bandi
Elisabeth
Bäschlin
SUKS (Schweiz. Unterstützungskomitee für die Sahraouis)
Miges
Baumann
Brot für alle
Alexandra
Baur
Sulamith
Begemann
Amnesty International Schweiz
Dominique
Biedermann
Président Ethos
Katharina
Boerlin
François
Bonnaz
Doctorant en science politique (laboratoire PACTE)
Christiane
Bruttin
Terre des Hommes Suisse
Daniela
Bucher
Peace Brigades International Schweiz
Cécile
Bühlmann
Greenpeace Schweiz
Wolfgang
Bürgstein
Justitia et Pax
Inès
Burrus
Egzona
Cahani
Ayfer
Cengiz
Aysun
Cengiz
Satenig
Chadoian
ettlersuter Rechtsanwälte
Frédéric
Chenais
EDA, Abteilung Menschliche Sicherheit
Michael
Christen
GSoA
Pierre-André
Cordey
EDA
David
Cornut
Amnesty International Schweiz
José
Corpataux
Schweizerischer Gewerkschaftsbund (SGB)
Anina
Dalbert
schadenanwaelte.ch
Valerio
Di Sauro
Bundesamt für Justiz, EHRA
Sarah
Diack
cfd
Beat
Dietschy
Brot für alle
Christoph
Ditzler
Internetcafé Planet13
Lucrezia
Dr. Meier-Schatz
alt Nationalrätin
Barbara
Dubach
engageability
Michel
Egger
Alliance Sud
Elisabeth
Ferreira
Liliane
Feyder
Étudiante en science de l'environnement
TeilnehmerInnenliste / Liste des participant-e-s
prénom
nom
organisation / institution
Felicitas
Fischer
foraus
Norina
Frey
furrerhugi ag
Rémy
Friedmann
EDA, Abteilung Menschliche Sicherheit
Alfred
Fritschi
Erklärung von Bern
Alice
Froidevaux
Guatemalanetz Bern
Eva-Maria
Froidevaux
Liselotte
Fueter
Evang.Frauen Schweiz EFS
Eva
Geel
Solidar Suisse
Gregor
Geisser
Selbständiger Anwalt og.42
Heinz
Gfeller
Ing. HTL
Julia
Giray
Swiss Trading and Shipping Association
Danièle
Gosteli Hauser
Amnesty International Schweiz
Andreas
Graf
Swisspeace
Victoria
Gronwald
Terre des Hommes Suisse
Marie-Laure
Guislain
sherpa France
Khadidja
Hadj Said
Peace Watch Switzerland
Janine
Häsler
Kellerhals Carrard
Eliane
Hauri
Fian Suisse - KM207 Gustemala Suisse
Barbara
Heer
evang.-ref. Kirche Biel
Mark
Herkenrath
Alliance Sud
Bernhard
Herold
Erich
Herzog
economiesuisse
Lorenz
Hirni
Pingwin Planet
Daniel
Hitzig
Alliance Sud
Daniel
Hostettler
Fastenopfer
Margit
Huber
Simone
Hutter
ECOFACT AG
Andreas
Jahn
Brücke - Le pont
Amina
Joubli
Staatssekretariat für Wirtschaft SECO
Béatrice
Junod
Julien
Kauer
Anne
Koch
Silja
Kohler
Alice
Kohli
Erklärung von Bern
Eva
Krattiger
Erklärung von Bern
Silvio
Krauss
Oikocredit deutsche Schweiz
David
Krummen
Greenpeace
TeilnehmerInnenliste / Liste des participant-e-s
prénom
nom
organisation / institution
Marie-Rose
Kühne
Erklärung von Bern
Lorenz
Kummer
Swissaid
Alex
Kunze
Staatssekretariat für Wirtschaft SECO
Anton
Künzi
Silvie
Lang
Erklärung von Bern
Angela
Lindt
Studentin Uni Bern
Martin
Looser
ettlersuter Rechtsanwälte
Jelena
Mair
DEEP Switzerland
Dick
Marty
alt Ständerat / Mitglied Initiativkomitee
Laurent
Matile
Policy Advisor
Ursina
Mayor
Erklärung von Bern
Marco
Medici
medico international
Gabriela
Medici
Kompetenzzentrum Menschenrechte Universität Zürich
Anita
Merkt
Tagesanzeiger
Andreas
Missbach
Erklärung von Bern
Nora
Moor
Caroline
Morel
SWISSAID
Corrina
Morrissey
EDA, Abteilung Menschliche Sicherheit
David
Mühlemann
humanrights.ch
Tarek
Naguib
ZHAW, Zentrum für Sozialrecht
Michael
Nanz
FIAN Schweiz
Giusep
Nay
Mitglied Initiativkomitee
Thomas
Niederberger
infoe / Institut für Sozialanthropologie Uni Bern
Jonatan
Niedrig
Kompetenzzentrum Menschenrechte Universität Zürich
Peter
Niggli
Béatrix
Niser-Lindley
Initiative multinationales responsables
Seraina
Patzen
Konzernverantwortungsinitiative
Jeanne
Pestalozzi
Brot für alle
Chantal
Peyer
Brot für alle
Maggie
Pfister
Fastenopfer
Loic
Pfister
Caroline
Pirenne
ACTARES
Michael
Rein
StopArmut
Fouzia
Rossier
Terre des hommes Lausanne
Rahel
Ruch
Konzernverantwortungsinitiative
Solveig
Rufenacht
Urs
Rybi
Erklärung von Bern
TeilnehmerInnenliste / Liste des participant-e-s
prénom
nom
organisation / institution
Jonas
Schälle
Fritz
Schär
OeME Kirchgemeinde Erlach-Tschugg
Walter
Schenk
Erklärung von Bern
Olivier
Schenk
Pascale
Schmid
Staatssekretariat für Wirtschaft SECO
Evelyne
Schmid
Völkerrechtlerin Universität Basel
Leena
Schmitter
Grünes Bündnis
Ivo
Schwander
em. Prof. Internationales Privatrecht
Ingeborg
Schwarz-Zuppiroli Amnesty International Schweiz
Avji
Sirmoglu
Internetcafé Planet13
Lavinia
Sommaruga
Alliance Sud
Cornelio
Sommaruga
Mitglied Initiativkomitee
Carlo
Sommaruga
Conseiller national
Monika
Sommer
SWISSAID
Laura
Sommer
Erklärung von Bern
Eric
Sottas
Membre du comité d'initiative
Lorenz
Stalder
Bernd
Steimann
HELVETAS Swiss Intercooperation
Benjamin
Steinweg
Erklärung von Bern
Susi
Stempfel
Anja
Straumann
Université de Lausanne
Elisabeth
Stucki
MultiWatch
Stephan
Suhner
Arbeitsgruppe Schweiz-Kolumbien
Raji
Sultan
Unité
Adrian
Tagmann
Bundesamt für Justiz, EHRA
Amadea
Tschannen
Studentin Sozialanthropologie Universität Bern
Seth Médiateur
Tuyisabe
Etudiant en droit, Uni Genève
Fabian
Urech
Sylvia
Valentin
terre des hommes schweiz
Michael
Vanek
öbu
Géraldine
Viret
Déclaration de Berne
Alec
von Graffenried
Mitglied Initiativkomitee
Ernst
Weber
Tamara
Wiher Fernández EDA, Abteilung Menschliche Sicherheit
Martin
Wyss
Bundesamt für Justiz
Tano Emmanuel
ZAGBLA
Chercheur
Jacques
Zwahlen
Membre du comité d'initiative
Factsheet V | 1
Explications sur le texte de l’initiative
La Constitution fédérale est modifiée
comme suit :
Art. 101a | Responsabilité des
entreprises
1 | La Confédération prend des mesures pour
que l’économie respecte davantage les
droits de l’homme et l’environnement.
Il s’agit du principe général de l’initiative. Cette disposition ne donne pas seulement
une compétence à la Confédération, mais l’oblige à prendre des mesures pour que
les entreprises suisses respectent davantage les droits humains et l’environnement.
Elle doit en tenir compte dans tous les domaines du droit, avec des mesures qui
peuvent aller au-delà des exigences de l’initiative.
2 | La loi règle les obligations des entreprises
qui ont leur siège statutaire, leur administration centrale ou leur établissement principal en Suisse, conformément aux principes
suivants :
Cette disposition définit le champ d’application de l’initiative et détermine quelles
«entreprises suisses» sont concernées. Elle repose en premier lieu sur les règles de
droit international privé contenues dans la Convention de Lugano.
– Le siège statutaire découle des statuts de la société.
– L’administration centrale est le lieu où les décisions se prennent et où la société
est dirigée. Ce lieu peut différer du siège statutaire, notamment dans le cas de
sociétés boîtes aux lettres.
– Par principal établissement, on entend un centre d’activités effectif et reconnaissable ou un lieu qui regroupe des ressources matérielles et en personnel
importantes. Il est donc possible qu’une entreprise ait plusieurs établissements
principaux.
a. les entreprises doivent respecter également à l’étranger les droits de l’homme
internationalement reconnus et les
normes environnementales internationales; elles doivent veiller à ce que ces
droits et ces normes soient également
respectés par les entreprises qu’elles
contrôlent ; les rapports effectifs déterminent si une entreprise en contrôle
une autre ; un contrôle peut de fait également être exercé par le biais d’un
pouvoir économique
Le texte constitutionnel vise en premier lieu les activités à l’étranger des entreprises
suisses. C’est pourquoi il est placé immédiatement après l’art. 101 de la Constitution
fédérale (Politique économique extérieure).
Les droits de l’homme sont des droits qui servent à la protection des dimensions
fondamentales de la personne et de la dignité humaine. Selon le droit international
public contraignant, l’Etat doit également protéger ses citoyens et ses citoyennes
contre les atteintes par des personnes privées. Celles-ci comprennent également les
entreprises.
Selon les Principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme des
Nations Unies (principe 12), les droits de l’homme internationalement reconnus
englobent au minimum la Déclaration universelle des droits de l’homme, ainsi que
ses instruments de mise en œuvre les plus importants:
– Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (Pacte de l’ONU II)
– Le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (Pacte
de l’ONU I).
– Les huit conventions fondamentales de l’Organisation internationale du travail
(OIT).
Par normes environnementales internationales, on entend les normes qui ont été
élaborées en-dehors des processus législatifs nationaux, entre autres dans le
cadre du droit international public (par exemple, le protocole de Montréal sur la
protection de la couche d’ozone), des organisations internationales (par exemple, les
valeurs maximales d’émissions de l’Organisation mondiale de la santé) ainsi
que des standards privés (par exemple, les normes ISO). Il reviendra au législateur
de déterminer ce qui a valeur de norme environnementale internationale.
Factsheet V | 2
Les entreprises contrôlées sont, par exemple, les filiales de multinationales (d’où le
fait que nous parlons d’initiative pour des multinationales responsables), mais
aussi des constellations où un contrôle de fait est exercé, comme des joint -ventures,
des contrats de fournisseurs, distributeurs ou sous-traitants. Lors d’une plainte,
les tribunaux détermineront de cas en cas si et pour quelle raison un tel rapport de
contrôle existe.
b. les entreprises sont tenues de faire preuve
d’une diligence raisonnable ; elles doivent
notamment examiner quelles sont les
répercussions effectives et potentielles
sur les droits de l’homme internationalement reconnus et sur l’environnement,
prendre des mesures appropriées en vue
de prévenir toute violation des droits de
l’homme internationalement reconnus
et des normes environnementales internationales, mettre fin aux violations
existantes et rendre compte des mesures
prises ; ces obligations s’appliquent aux
entreprises contrôlées ainsi qu’à l’ensemble
des relations d’affaires ; l’étendue de cette
diligence raisonnable est fonction des
risques s’agissant des droits de l’homme
et de l’environnement ; lorsqu’il règle
l’obligation de diligence raisonnable, le
législateur tient compte des besoins des
petites et moyennes entreprises qui ne
présentent de tels risques que dans une
moindre mesure ;
L’introduction d’un devoir de diligence raisonnable constitue le cœur de l’initiative.
Sur la base des Principes directeurs de l’ONU et des Principes directeurs de
l’OCDE, une procédure de diligence raisonnable est composée des trois éléments
suivants: identifier les risques, agir en conséquence, rendre compte des analyses
et des mesures adoptées.
c. les entreprises sont également responsables du dommage causé par les entreprises qu’elles contrôlent lorsque celles-ci
violent des droits de l’homme internationalement reconnus ou des normes environnementales internationales dans
l’accomplissement de leur activité ; elles ne le sont pas au sens de la présente
disposition si elles prouvent qu’elles
ont fait preuve de toute la diligence
prévue à la let. b pour prévenir le dommage ou que leur diligence n’eût pas
empêché le dommage de se produire ;
Une entité qui contrôle une entreprise doit aussi utiliser ce pouvoir pour empêcher
des violations de droits humains internationalement reconnus ou de l’environnement.
Une entité qui tire un avantage économique d’une autre entité doit assumer les
risques qui y sont liés. Lorsqu’une entreprise suisse contrôle un acteur économique
à l’étranger, l’Etat helvétique a le devoir de protéger les personnes contre des
atteintes aux droits humains et à l’environnement à l’étranger. Le texte de l’initiative
se réfère à la responsabilité de l’employeur (art. 55 CO) qui est la disposition
juridique la plus proche dans le droit suisse existant.
Le devoir de diligence raisonnable en matière de droits humains est fondé sur les
risques (principe 17b). Il devrait s’étendre à toutes les incidences négatives sur
les droits de l’homme auxquelles une entreprise peut ou pourrait contribuer par le
biais de ses propres activités, ou qui peuvent découler directement de ses activités,
produits ou services ainsi que de ses relations d’affaires (principe 17a).
Afin de prévenir, atténuer et mettre un terme aux incidences négatives – potentielles et effectives – de leurs activités sur les droits humains, les entreprises devraient
intégrer de manière efficace les résultats de leurs études d’impact dans l’ensemble
des fonctions et processus internes pertinents et prendre les mesures qui s’imposent.
Il convient également de réparer les dommages liés à des incidences déjà effectives
(principe 19 et commentaire du principe 22). Les entreprises devraient rendre
compte formellement et publiquement de la manière dont elles font face à leurs
incidences sur les droits humains (principe 21).
La taille d’une entreprise n’est pas un critère suffisant pour juger de son profil de
risque. En pratique, la majorité des petites et moyennes entreprises (PME)
présentent de faibles risques en matière de droits humains, en particulier lorsque
leurs activités se limitent à la Suisse. Pour ces sociétés, le législateur devra établir
une procédure très simplifiée. Il n’est cependant pas adéquat de libérer complètement l’ensemble des PME du devoir de diligence, puisqu’un certain nombre d’entre
elles présentent des risques élevés de violations de droits humains (par exemple,
le commerce de diamants).
La relativisation de la responsabilité civile s’inspire également de cette responsa­
bilité de l’employeur: les sociétés sont libérées de leur responsabilité si elles peuvent
prouver qu’elles ont rempli correctement leur devoir de diligence. Le fardeau de
la preuve est donc renversé: ce n’est pas à la victime de prouver la culpabilité de la
société mère (une telle preuve est souvent très difficile à apporter), mais à la
société mère d’établir son innocence, ce qu’elle peut faire en montrant qu’elle a bien
rempli son devoir de diligence. Cela améliore également la sécurité juridique
pour l’économie: si une entreprise peut démontrer de manière crédible qu’elle a mis
en œuvre toutes les mesures nécessaires pour prévenir le dommage en question,
elle n’aura pas à craindre le verdict des tribunaux.
Factsheet V | 3
d. les dispositions édictées sur la base des
principes définis aux let. a à c valent indépendamment du droit désigné par le
droit international privé.
Dans les procédures judiciaires internationales, les tribunaux suisses appliquent
souvent le droit étranger, c’est-à-dire le droit du pays où le dommage s’est produit.
C’est pourquoi ce paragraphe indique au législateur qu’il doit donner à la loi
d’exécution la valeur d’une disposition impérative. Le propre d’une disposition
impérative est que, dans des cas internationaux, elle doit être appliquée quel que
soit le droit en vigueur selon le droit international privé. Il s’agit en général de
normes qui sont considérées par la Suisse et la communauté des juristes comme
revêtant une importance fondamentale, notamment parce qu’elles servent à la
protection de la dignité humaine. Pour le dire simplement: ce paragraphe garantit
que les dispositions prévues par l’initiative doivent dans tous les cas être prises
en compte par les tribunaux suisses.
Plus d’informations : www.initiative-multinationales.ch

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