l`artiste : http://pignon

Transcription

l`artiste : http://pignon
Ernest PIGNON-ERNEST – Complément 3è6
Votre ressource première : le site officiel de l’artiste récemment remanié et
enrichi avec les œuvres proposées sous forme de parcours et commentées par
l’artiste : http://pignon-ernest.com/
1- quelques éléments de biographie.
Extrait du site : http://e-cours-arts-plastiques.com/analyse-doeuvre-les-expulses-dernest-pignon-ernest/
Ernest Pignon-Ernest
« Ernest Pignon-Ernest est un artiste plasticien engagé, né en 1942 à Nice.
Il est un des initiateurs, avec Daniel Buren et Gérard Zlotykam, de l’Art Urbain ou Street Art en France.
Enfant, il est expulsé de chez lui, à Nice. Dès 1957, il travaille chez un architecte et développe sa pratique
du dessin. Mobilisé en 1961-1962 pour la guerre d’Algérie, il commence à dessiner avec du brou de noix. Il
s’attaque à la peinture grand-format à partir de 1966. Il a aussi beaucoup travaillé pour le théâtre et en a
gardé le sens de la mise en scène.
Ernest Pignon-Ernest travaille sur la mémoire pour « Ne pas faire table rase du passé ».
Ses sérigraphies qui s’affichent sur les murs des villes du monde, sont mises en scène dans un espace
public précis (installations In situ), jouent avec la perception du passant, puis disparaissent
progressivement sous les effets de la pluie, du vent, du temps (affichage éphémère).
Il a été membre du Parti communiste français et parmi les fondateurs, en 1977, du Syndicat national des
artistes plasticiens CGT.
Sensible aux injustices, il traite des thèmes comme l’avortement (Tours, Nice, Paris, 1975) les expulsés
(Paris, 1979), et le sida (Soweto, 2002).
Anecdote : Il aurait doublé son prénom après son nom afin de ne pas être confondu avec Edouard Pignon,
un autre artiste plasticien de sa génération.
Depuis 1966, il expose chaque année ses œuvres nouvelles dans le cadre d’expositions personnelles dans
la rue ou dans les musées européens.
Principaux temps forts et dates: 1978, Rimbaud, Paris Charleville. 1980, « accrochage » à Beaubourg.
1984, « Les Arbrorigènes ». 1988, début des « interventions » à Naples. 1997, « Tête à tête », Antonin
Artaud, Paris. Ernest Pignon-Ernest a en outre dessiné le rideau de scène de l’Opéra de Monaco.
Contexte historique de création
Enfant, Ernest Pignon-Ernest a été lui-même expulsé de chez lui, avec ses parents, alors qu’ils vivaient à
Nice. Ceci pourrait expliquer l’intérêt qu’il porte aux expulsés. Sensibilisé par la cause, il réagit à la nouvelle
politique de la mairie Parisienne en exposant dans la ville. En effet, durant la période des années 19701980, un grand nombre de quartiers parisiens sont réhabilités. Le mur de l’immeuble sur lequel l’artiste à
marouflé « Les expulsés » est situé dans le quartier de Montparnasse ; quartier qui fut touché par le projet
de réhabilitation. A ce moment, des habitants sont expulsés en masse et leurs logements sont détruits
selon la décision de la mairie. Ainsi Ernest-Pignon Ernest met en scène des personnages qui sont en
partance. A ce moment le président était Valéry Giscard D’Estaing, et Jacques Chirac est élu maire de
Paris.
Il a milité au parti communiste pour dénoncer l’exclusion. Pour ces raisons, ainsi qu’à cause de sa hantise
des bombardements, il se lance dans une série d’œuvres dédiées à cette conjoncture qu’il appelle « Les
Expulsés».
Caractéristiques du travail d’Ernest Pignon Ernest
Il est l’un des initiateurs, du Street Art en France et montre une démarche de travail engagée, militante.
L’engagement d’Ernest Pignon Ernest
Après son intervention contre le jumelage de Nice avec Le Cap en 1974, Ernest Pignon-Ernest a joué un
rôle important dans la campagne Artistes du monde contre l’Apartheid. Il a ainsi, depuis plus de vingt ans,
gardé des liens étroits avec l’Afrique du Sud. Parti en 2001 pour Johannesburg avec l’intention d’y mener
un projet sur le caractère multiculturel du pays, il a été amené à changer de thème en découvrant sur place
la gravité de la pandémie de sida et en écoutant les sollicitations des organisations qui luttent contre
l’hécatombe annoncée. Après de nombreuses rencontres dans les hôpitaux, les dispensaires, les crèches
et en liaison avec les associations, Pignon-Ernest a élaboré une image faisant un parallèle entre la lutte
contre le sida et celle contre l’apartheid, en se référant à la photographie de Sam Nzima représentant un
homme portant le corps d’Hector Pieterson, un écolier tué pendant les émeutes de Soweto. Sérigraphiée
sur place à plusieurs centaines d’exemplaires, il l’a collée, accompagné des habitants, sur les murs des
quartiers particulièrement touchés de Warwick à Durban et de Kliptown à Soweto.
Nagasaki et Hiroshima sauront aussi le toucher.
Son engagement est aussi palpable quant il réalise la fresque à la Villeneuve de Grenoble sur la bourse du
travail en collant des affiches du mouvement ouvrier local.
Il appose ses dessins sérigraphiés sur du papier fragile, sur les murs des cités, sur les cabines
téléphoniques aussi.
Ses marouflages se fondent dans l’architecture urbaine et finissent par faire partie de la vie de la
cité. Intégrés dans le paysage, la population les accepte et vont même jusqu’à les protéger de la
dégradation.
« L’œuvre c’est l’intervention de mes dessins dans la rue ».
Œuvres éphémères, elles ne sont pas signées, il arrive même qu’un passant se l’approprie. Tout le
monde pourrait avoir Pignon-Ernest chez lui ; pas de musée, une fusion entre l’art et la vie.
Les témoignages photographiques permettent de conserver la mémoire de l’évènement.
Ernest Pignon-Ernest peut sembler s’opposer par sa démarche à l’art pensé pour les musées et les
galeries d’exposition, mais il ne s’empêche pas d’y exposer, respectant toujours cette intention de fusion
entre l’art et le lieu.
Image
Il décrit lui-même son œuvre comme une manière de saisir l’essence d’un lieu. Il puise dans l’histoire du
lieu, dans son histoire, mais aussi dans sa lumière, son espace. Puis, il vient y inscrire une image
élaborée dans son atelier. Cette image est en général le dessin d’une représentation humaine à l’échelle
1, et reproduite par la technique de la sérigraphie. Pignon-Ernest installe lui-même son œuvre dans la
ville, durant la nuit.
Nourri par un héritage culturel mêlant chrétien et païen, il n’hésite pas à s’inspirer et à citer les œuvres de
Le Caravage (comme lors de son travail dans les rues de Naples).
Ses sérigraphies porteuses de mémoire, s’affichent sur les murs des villes du monde, et peuvent être
considérés comme des « mises en scène » pour un espace public précis. Elles jouent alors avec la
perception des passants. Elles disparaissent progressivement sous les effets des intempéries.
Il donne forme à des sujets douloureux de l’histoire sociale et politique de plusieurs pays au
monde. Il peut œuvrer pour les minorités, les injustices, les crimes. Il s’engage dans la beauté d’un
dessin là pour rompre le silence.
Par son travail en noir et blanc, Pignon Ernest affirme qu’il évoque le fictif, mais il maintient l’effet de réalité
par l’utilisation de l’échelle humaine. »
Extrait du site officiel de l’artiste : http://pignon-ernest.com/
« …au début il y a un lieu, un lieu de vie sur lequel je souhaite travailler. J’essaie d’en
comprendre, d’en saisir à la fois tout ce qui s’y voit : l’espace, la lumière, les couleurs… et, dans le
même mouvement ce qui ne se voit pas, ne se voit plus : l’histoire, les souvenirs enfouis, la
charge symbolique… Dans ce lieu réel saisi ainsi dans sa complexité, je viens inscrire un élément
de fiction, une image (le plus souvent d’un corps à l’échelle 1).
Cette insertion vise à la fois à faire du lieu un espace plastique et à en travailler la mémoire, en
révéler, perturber, exacerber la symbolique…».
Ernest PIGNON-ERNEST
Interview avec André Velter.
Extrait de la partie « origines »
« Plateau d’Albion, Vaucluse – 1966 Alors que je m’installais dans le Vaucluse, avec pour la première fois la possibilité de me consacrer entièrement à la peinture, s’annonçait à quelques kilomètres de l’ancien bistrot qui me servait d’atelier l’implantation de la force de frappe atomique. Le thème s’imposait. Pour mieux appréhender ce que représentait cette menace nucléaire enfouie dans le sous-­‐sol provençal je m’étais mis en quête de documentations sur Hiroshima. J’avais découvert cette emblématique photo sur laquelle on voit que l’éclair nucléaire a brûlé un mur décomposant un passant dont il ne reste plus que la silhouette, ombre portée, comme pyrogravée sur la paroi. Après de nombreux tâtonnements sur la toile, convaincu que je ne pourrais évoquer ces milliers d’Hiroshima potentiels enkystés sous les lavandes avec de la peinture, et avec le rituel d’une exposition à suivre, s’est imposé comme une évidence que c’était les lieux mêmes qui étaient porteurs de cette menace, de cette charge suggestive, et que c’était eux qu’il fallait stigmatiser, qu’il fallait saisir comme matériau à la fois plastique et symbolique. A partir de la silhouette du corps calciné, j’ai découpé un pochoir et tracé sur des murs, des rochers, des routes qui menaient au plateau d’Albion ces empreintes venues d’Hiroshima, comme un signal. Ainsi sans en avoir conscience, je plaçais à l’origine de ma démarche cette ombre portée, cette empreinte, cette image emblématique du moment de l’Histoire où une intervention humaine a prouvé qu’elle pouvait non seulement détruire des hommes par centaines de milliers, mais menacer l’humanité tout entière. » Des galeries qui exposent les œuvres et mettent en ligne des photographies :
http://www.galerie-lelong.com/fr/oeuvres-ernest-pignon-ernest-25.html
http://www.bartschi.ch/abc.php?opt=work&aid=38
2- Œuvres choisies par les élèves lors de la visite de l’exposition à l’Espace Rebeyrolle :
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Piéta africaine -Soweto Durban - Thème Afrique et Sida-2002
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Parcours prison Saint Paul : linceul
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Parcours prison Saint Paul : Simon Fry et Émile Bertrand
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Parcours prison Saint Paul : Les yoyos
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Un suaire, parcours prison Saint Paul
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Parcours Lyon Derrière la vitre - 1996 - 1997
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Parcours Mahmoud DARWICH- série de collage dans les maisons détruites à Jérusalem
Est-2009
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Étude pour Jean Genet
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Pablo Neruda Santiago Chili 1981
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Étude Véronique (la tête de Méduse)
3- Écouter – voir :
http://www.franceinter.fr/emission-eclectik-ernest-pignon-ernest
http://culturebox.francetvinfo.fr/expositions/peinture/rencontre-avec-ernest-pignon-ernest-pionnier-de-larturbain-197287
Au CDI et à la Bfm : le Dvd de son interview : « Parcours »
Extrait : http://www.plaisirdimages.fr/Ernest.Pignon.Ernest.Parcours.html