Étude de la capacité de fragments d`ADN promoteurs à cibler l
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Étude de la capacité de fragments d`ADN promoteurs à cibler l
AGROCAMPUS RENNES 65 rue de Saint Brieuc 35042 RENNES Cedex INRA SCRIBE Campus de Beaulieu Bâtiment 16A 35042 RENNES Cedex Mémoire de fin d’études Pour l’obtention du « Diplôme d’Agronomie Approfondie » (DAA) Spécialisation Halieutique Étude de la capacité de fragments d’ADN promoteurs à cibler l’expression de transgènes dans les gonades de poisson (in vivo) Présenté par : Maître de Stage : DUBOIS Cyrille LAREYRE Jean-Jacques Soutenu le : 10 Septembre 2007 « Les analyses et les conclusions de ce travail d’étudiant n’engagent que la responsabilité de son auteur et non celle d’Agrocampus RENNES et de l’INRA SCRIBE » AGROCAMPUS RENNES 65 rue de Saint Brieuc 35042 RENNES Cedex INRA SCRIBE Campus de Beaulieu Bâtiment 16A 35042 RENNES Cedex Mémoire de fin d’études Pour l’obtention du « Diplôme d’Agronomie Approfondie » (DAA) Spécialisation Halieutique Étude de la capacité de fragments d’ADN promoteurs à cibler l’expression de transgènes dans les gonades de poisson (in vivo) Présenté par : DUBOIS Cyrille Soutenu le : 10 Septembre 2007 Devant le Jury Mme VALLET Virginie ..............................................., INSERM. Mme OMBREDANE Dominique....…………………...., Agrocampus RENNES M. LE BRIS Hervé ……………………………………., Agrocampus RENNES. M. SABATIÉ Richard ………………………………...., Agrocampus RENNES. M. LAREYRE Jean-Jacques (Maître de stage) ........, INRA SCRIBE. « Les analyses et les conclusions de ce travail d’étudiant n’engagent que la responsabilité de son auteur et non celle d’Agrocampus RENNES et de l’INRA SCRIBE » Pôle : Halieutique Spécialisation : Sciences Halieutiques et Aquacoles Enseignant Responsable du stage: Cadre réservé à la Bibliothèque Centrale FONTENELLE Guy, LE BRIS Hervé Auteur(s) : DUBOIS Cyrille Organisme d’accueil : INRA - SCRIBE Adresse complète : Campus de Beaulieu – Bâtiment 16A – 35042 Rennes Cedex Année de soutenance : 2007 Tél : 02-23-48-59-28 Titre du mémoire : Fax : 02-23-48-50-20 Étude de la capacité de fragments d’ADN Courriel : [email protected] promoteurs à cibler l’expression de transgènes Maître de stage : M LAREYRE Jean-Jacques dans les gonades de poisson in vivo. Fonction : Chargé de recherche Résumé : Le contrôle de la puberté chez les poissons est un enjeu économique important en aquaculture tant pour l’amélioration de la compétitivité des piscicultures que pour la protection de la biodiversité et de l’environnement. Les travaux engagés au laboratoire visent à mieux comprendre les mécanismes moléculaires intragonadiques impliqués dans la régulation de la spermatogenèse. Des approches de génomique expressionnelle ont permis d’identifier des gènes différentiellement exprimés au cours de l’initiation de la spermatogenèse. Une approche par transgenèse a été initiée au laboratoire pour mieux comprendre la fonction de ces gènes in vivo chez les poissons. Cette démarche nécessite de disposer de fragments d’ADN promoteurs capables de surexprimer un transgène inhibant ou exacerbant la fonction du gène cible spécifiquement dans la gonade. L’objectif de ce stage était de participer à la mise au point des protocoles et de la démarche permettant de produire des vecteurs de transgenèse destinés à identifier des fragments d’ADN promoteur ciblant l’expression d’un transgène dans la gonade de poissons. Des régions promotrices potentielles de gènes spécifiquement exprimés dans la gonade (amh, gsdf1, sycp3) ont pu être isolées à partir de l’ADN génomique de zébrafish et insérées en amont d’un cadre de lecture codant pour une protéine fluorescente facilement détectable et sans effet sur l’organisme. Après vérification par restriction et séquençage, la fonctionnalité de ces gènes chimériques a été testée par transfection transitoire dans une lignée cellulaire mammalienne (COS-7) et sur des cellules de testicules de truite. Des constructions contenant le promoteur ubiquiste du gène cmv ont également été produites et utilisées comme contrôle positif pour les transfections. Aucune fluorescence significative n’a été détectée par observation directe dans les cellules transfectées avec les constructions contenant les promoteurs amh, gsdf1 et sycp3. Cependant, après microinjection dans la cellule œuf de zébrafish et médaka, une activité promotrice a pu être mise en évidence pour les fragments issus des gènes amh et gsdf1. Abstract : Puberty control in fish is important for the competitiveneness of the fish farms and for the conservation of the biodiversity and the environment. The laboratory aims to better understand the intragonadal molecular mechanisms involved in the regulation of spermatogenesis onset. Functional genomics approaches allowed us to identify differentially expressed genes during spermatogenesis onset. The use of the transgenesis technique is being developed in the laboratory to better understand the functional relevance of these genes in vivo. This approach requires the use of promoter DNA fragments able to overexpress a transgene inhibiting or increasing the function of the targetted genes specifically in the gonad. The goal of the training stay was to participate to the improvement of the protocols and methods allowing the production of transgenesis vectors designed to identify promoter DNA fragments targeting transgene expression to the gonad in fish (amh, gsdf1, sycp3). Potential promoter DNA fragments of genes specifically expressed in the gonad were isolated from zebrafish genomic DNA and inserted upstream the reporter reading frame encoding a fluorescent protein, detectable easily and without any effect on the organism. After restriction mapping and DNA sequencing analysis, the functional activity of the chimeric constructs was first tested by transient transfection assays in a mammalian cell line (COS-7) and in trout testicular cells. Other constructs harboring the ubiquitous cmv promoter were generated and used as positive controls. No significant fluorescence was observed in presence of the chimeric constructs containning the amh, gsdf1 and sycp3 promoters. Nevertheless, after microinjection into egg-cell of zebrafish and medaka, a promoter activity was demonstrated for the constructs carrying the DNA fragments belonging to the amh and gsdf1 genes. Mots clés : Spermatogenèse, vecteurs de transgenèse, zébrafish, médaka, gonade, expression spécifique. Diffusion du mémoire à remplir par l’auteur avec le maître de stage. Aucune confidentialité ne sera prise en compte si la durée n’en est pas précisée. Préciser les limites de la confidentialité (1) : Mémoire de fin d’études Consultable sur place : 5 oui non Reproduction autorisée : 5 oui non Prêt autorisé : 5 oui non Confidentialité absolue : (Ni consultation, ni prêt) oui 5 non Durée de la confidentialité (2) : aucune Fiche de résumé du mémoire de fin d’études : Résumé diffusable : 5 oui non Si oui, l’auteur complète l’autorisation suivante : Je soussigné(e) DUBOIS Cyrille , propriétaire des droits de reproduction dudit résumé, autorise toutes les sources bibliographiques à le signaler et le publier. Date : 1er septembre 2007 Signature : Rennes, le 1er Septembre 2007 Le Maître de stage (3), LAREYRE Jean-Jacques L’auteur, DUBOIS Cyrille L’Enseignant responsable (3), FONTENELLE Guy (1) L’administration, les enseignants et les différents services de documentation d’Agrocampus Rennes s’engagent à respecter cette confidentialité. (2) La durée maximale de confidentialité est fixée à 10 ans. (3) Signature et cachet de l’organisme. Remerciements Je tiens tout d’abord à remercier Monsieur LEBAIL Pierre-Yves, Directeur de l’unité INRA-SCRIBE pour m’avoir accueilli au sein de son établissement lors de la durée de mon stage. J’adresse ensuite des remerciements tout particuliers à Monsieur LAREYRE JeanJacques, mon maître de stage, d’abord pour avoir permis d’effectuer mon stage sous sa direction et ensuite, pour son encadrement sans faille, ses explications, sa patience infinie, et surtout pour la liberté et la confiance qu’il m’a accordé dans la conduite de mon stage et la réalisation des expériences. Grâce à cela, j’ai réalisé que le chemin de la recherche fondamentale était sinueux et non dénué d’embûches… Je tiens également à remercier Madame SAMBRONI Elisabeth, pour sa bonne humeur et sa disponibilité lorsque les ennuis de laboratoire survenaient, Mesdames CORVAISIER Maryse et GIRARD Agnès pour leur disponibilité lors des fastidieuses recherches bibliographiques à divers moment du stage. Un grand merci à Madame LEGAC Florence, pour son regard critique, conseils sur le projet scientifique et le temps passé à la relecture du manuscrit. Il convient aussi de remercier les collaborateurs de la plate-forme de Gif-sur-Yvette pour le temps passé sur nos constructions. Notamment Messieurs SOHM Frédéric et JOLY Jean-Stéphane. Un merci particulier à BERGÉ Muriel, stagiaire de l’IUT de Toulouse, pour son gros coup de main dans la conduite des expériences liées au projet, pour les délires lors des nombreuses gaffes de manip’ et pour sa gentillesse. Je remercie également tous les gens du SCRIBE qui m’ont, à différents moments et sous différentes formes, apportés leur soutien et m’ont permis d’avancer ainsi que pour leur sympathie... catalyseur efficace dans la réussite de ce stage, Et finalement un clin d’œil à tous les stagiaires de « l’aquarium », pour leur enthousiasme, leur entraide et leur bonne humeur: notamment Cédric, Pierrick, Juliette, Maxime… C.D. SOMMAIRE DIFFUSION DU MEMOIRE REMERCIEMENTS SOMMAIRE LISTE DES ABREVIATIONS LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX I- INTRODUCTION : CONTEXTE ÉCONOMIQUE ET SCIENTIFIQUE.................................................. 1 1- CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE: ..................................................................................................................... 1 2- CONTEXTE SCIENTIFIQUE :............................................................................................................................... 2 3- PRESENTATION DU STAGE ................................................................................................................................ 2 4- PRESENTATION DU MEMOIRE : ......................................................................................................................... 3 II- NOTIONS BIBLIOGRAPHIQUES............................................................................................................... 4 1- LA SPERMATOGENESE, PROCESSUS DE PRODUCTION DE GAMETES MALES ....................................................... 4 a- Le déroulement de la spermatogenèse ........................................................................................................ 4 b- Notion de compartiments ............................................................................................................................ 5 c- Aspects de la régulation de la spermatogenèse : un procédé à voies multiples.......................................... 7 2- MECANISMES DETERMINANT L’EXPRESSION TISSU- ET CELLULE- SPECIFIQUE DES GENES DANS LA GONADE ... 7 3- LES METHODES DE TRANSFERT DE GENES ET DE DETECTION DE LEUR EXPRESSION .......................................... 9 a- Principe de la transgenèse : ....................................................................................................................... 9 b- Les différentes méthodes de transfert de gène .......................................................................................... 10 c- Avantages et inconvénients des méthodes de transgenèse, choix de la méthode retenue.......................... 10 d- Choix du gène rapporteur......................................................................................................................... 12 III- OBJECTIFS CIBLES DE L’ETUDE : ...................................................................................................... 13 IV- MATERIEL ET METHODE : .................................................................................................................... 14 1- MATERIEL...................................................................................................................................................... 14 2- METHODE ..................................................................................................................................................... 15 a- Vérification de la tissu spécificité des gènes d’intérêt .............................................................................. 15 b- Identification et analyse in silico de la région susceptible de contenir le promoteur du gène d’intérêt... 15 c- Extraction d’ADN génomique de zébrafish............................................................................................... 17 d- Amplification des régions promotrices par PCR sur ADN génomique..................................................... 18 e- Insertion des fragments d’ADN promoteurs potentiel dans les vecteurs de transgenèse.......................... 18 f- Vérification moléculaire des constructions ............................................................................................... 20 g- Vérification de la fonctionnalité des vecteurs par transfection ................................................................ 20 h- Transgenèse par microinjection au stade cellule œuf............................................................................... 21 i- Vérification fonctionnelle : observation des effets du promoteur in vivo .................................................. 21 V- RESULTATS :................................................................................................................................................ 22 1- SELECTION DES GENES D’INTERET ................................................................................................................. 22 2- « IDENTIFICATION » DES REGIONS PROMOTRICES IN SILICO ........................................................................... 23 3- EXTRACTION D’ADN GENOMIQUE................................................................................................................. 24 4- PRODUCTION DES VECTEURS DE TRANSGENESE ............................................................................................. 25 a- Amplification des régions promotrices d’intérêt....................................................................................... 25 b- Clonage des régions promotrices dans les vecteurs ................................................................................. 25 c- Vérification par séquençage ..................................................................................................................... 27 d- Vérification par transfection transitoire sur cellules COS ....................................................................... 27 e- Révélation de l’expression des ARNm rétrotranscrits de GFP issus des cellules COS ............................. 28 5- VERIFICATION PAR TRANSGENESE IN VIVO DE LA FONCTIONNALITE DES VECTEURS ....................................... 29 VI- DISCUSSION, PERSPECTIVES................................................................................................................ 31 VII- CONCLUSIONS, ACQUIS DU STAGE................................................................................................... 36 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ANNEXES RESUME/ABSTRACT 37 LISTES DES ABREVIATIONS 11-KT : 11-kétotestostérone 17α 20β DHP : 17α, 20β-dihydroxy-4-pregnen-3one A/C/T/G : Adenine/Cytosine/Thymine/Guanine ADN : Acide Désoxyribonucléique ADNc : ADN complémentaire AMH : Anti-Mullerian Hormone (Hormone antimüllérienne) ANR : Agence Nationale de la Recherche ARN : Acide Riboucléique ARNm : ARN messager BAC : Bacterial Artificial Chromosome BET : Bromure d’ethidium CMV : CytoMégaloVirus CNRS : Centre National de Recherche Scientifique Da : Dalton DMEM : Dulbecco’s Modified Eagle’s Medium dNTP : desoxy-Nucleotide Tri-Phosphate DO : Densité Optique E2 : 17β-estradiol EDTA : Acide Ethylène Diamine Tetra-Acétique EST : Expressed Sequence Tag FAO : Food and Agriculture Organization FSH : Follicular Stimulating Hormone GH : Hormone de croissance GnRH : Gonado libérine GSDF : Gonadal Soma-Derived growth Factor GtH-1/-2: Gonadotropin Hormone 1-2 hCG : human Chorionic Gonadotropin IGF : Insuline Growth Factor INSERM : Institut National Supérieur de l’Enseignement et de la Recherche en Médecine Kb : Kilo Bases LH : Hormone luteinisante LMGT : Liposome Mediated Gene Transfer Mo. : Million mosm : milliosmole N.B : Nota Bene (ne)GFP : (nuclear enhanced) Green Fluorescent Protein pb (mer): Paires de bases PBS : Phosphate Buffer Saline PCNA : Proliferating Cell Nuclear Antigen PCR : Polymerase Chain Reaction PGC : Primordial Germinal Cells pVT-eGFP : Plasmide Vecteur de transgenèse portant la protéine eGFP pVT-Venus : Plasmide Vecteur de transgenèse portant la protéine Vénus REL : Réticulum Endoplasmique Lisse RFSH : Récepteur à la FSH rpm : rotation par minute RT : Reverse Transcription SCRIBE: Station Commune de Recherche en Ichtyophysiologie, Biodiversité et Environnement SDS : Sodium Dodécyl Sulfate SIT : Site d’Initiation de la Traduction SMGT : Sperm Mediated Gene Transfer SPI/ SPII : Spermatocyte I/II SPS : Spematogenesis Preventig Substance SPT : Spermatide SPZ : Spermatozoïde SRP : Sexualité et Reproduction des Poissons SVF : Sérum de Veau Fœtal SYCP3 ou 1 : Synaptonemal Complex Protein 3 ou 1 T : Testostérone TAE : Tris-Acétate-EDTA TGF-β : Transforming Growth Factor β Tm : melting Temperature UA : Unité Arbitraire UTR : UnTranslated Region UV : Ultra Violet ZP-2/-3 : Protéine de la zone pellucide ’ ou min.: minute ’’ ou s : seconde LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX Figures : Figure 1 : Evolution de la production de la pêche mondiale de 1950 à 2005. ....................................................... 1 Figure 2 : Description des différentes étapes de la spermatogenèse. ..................................................................... 4 Figure 3 : Schéma des différents compartiments testiculaires chez le poisson téléostéen...................................... 5 Figure 4 : Figure récapitulative de quelques cascades de régulation endocrine et paracrine dans le processus de la spermatogenèse chez les poissons téléostéens. ................................................................................................... 7 Figure 5 : Figure illustrant les résultats d’études ayant porté sur le promoteur du gène vasa chez nos espèces modèles. .................................................................................................................................................................. 7 Figure 6 : Schéma récapitulatif du principe général de la méthode..................................................................... 13 Figure 7 : Schéma récapitulant deux types de structure des extrémités 5’ des gènes........................................... 17 Figure 8 : Figure récapitulative du principe du protocole Gateway® ................................................................. 19 Figure 9 : Profil d’expression des gènes sélectionnés dans le cycle spermatogenétique et dans la cellule cible..22 Figure 10 : Étude phylogénétique des membres de la superfamille TGF-β.......................................................... 23 Figure 11 : Résultat de la migration sur gel d’agarose 1% par électrophorèse de l’expression des ARNm rétrotranscrits des différents tissus de zébrafish pour le gène sycp3............................................................................. 23 Figure 12 : Représentation graphique de la localisation de trois motifs conservés en séquence et position au cours de l’évolution dans la région promotrice du gène gsdf1.............................................................................. 24 Figure 13 : Résultat d’extraction de l’ADN génomique. ...................................................................................... 24 Figure 14 : Produits d’amplification des PCR. .................................................................................................... 25 Figure 15 : Photographie (sous UV) de la migration sur gel d’agarose 1% de la restriction des vecteurs de transgenèse.. ......................................................................................................................................................... 26 Figure 16 : Résultats des transfections dans des cellules COS............................................................................. 27 Figure 17 : Illustration du résultat de la transfection sur cellule COS des constructions contenant la portion pGSDF1. ................................................................................................................................................................ 28 Figure 18 : Activité transcriptionnelle du promoteur potentiel du gène amh de truite chez le zébrafish. ............ 29 Figure 19 : Activité transcriptionnelle du promoteur potentiel du gène gsdf1 de zébrafish chez zébrafish .......... 30 Figures en Annexe Figure 20 : Illustration des différences de structures testiculaires : ...................................................................... 3 Figure 21 : Évolution d’un tubule testiculaire au cours d’un cycle de reproduction chez la truite arc-en-ciel mâle......................................................................................................................................................................... 4 Figure 22 : Résultat de la migration sur gel d’agarose 1% de la PCR sur différents ADNg de zébrafish en présence des primers de 1Kb de SYCP1. ................................................................................................................. 8 Figure 23 : Résultat de la migration sur gel d’agarose 1% de la PCR sur différents ADNg de zébrafish (quantité de matrice croissante) en présence des primers de 1Kb de SYCP1......................................................................... 8 Figure 24 : Résultat de la migration sur gel d’agarose 1% de la PCR sur l ADNg de zébrafish (CR-3) (quantité de matrice croissante) en présence des primers de 1Kb de FGF-6 & SYCP1......................................................... 9 Figure 25 : Schéma récapitulatif des deux expériences pour déterminer la quantité optimale de matrice d’ADNg à insérer. ................................................................................................................................................................. 9 Figure 26 : Résultat de la migration sur gel d’agarose 1% par électrophorèse de l’expression des ARNm rétrotranscrits des différents tissus de zébrafish pour les gène amh, rfsh, gsdf1, sycp1. et témoin d’efficacité de la RTPCR : p27 (note : vasa non effectué). ................................................................................................................... 11 Figure 27 : Séquences correspondantes aux motifs conservés présentés en Figure 12........................................ 12 Figure 28 : Résultat de la migration sur gel d’agarose 1% de l’extraction par PCR du promoteur du gène sycp3 avant et après la purification au TE/PEG............................................................................................................. 13 Figure 29 : Photographie (sous UV) de la migration sur gel d’agarose 1% de la restriction des vecteurs de transgenèse intermédiaires (dans pDONR™221)................................................................................................. 14 Figure 30 : Chromatogramme issu de la sortie brute du séquençage du promoteur du gène amh. ..................... 16 Figure 31 : Comparaison entre les séquences du promoteur AMH de truite attendu et le résultat de séquençage corrigé de pAMH-eGFP-SP6 illustré grâce au logiciel BIOEDIT. ...................................................................... 17 Figure 32 : Illustration du résultat de la transfection sur cellule COS des constructions contenant la portion pAMH & pSYCP3 .................................................................................................................................................. 18 Figure 33 : Résultat de la migration sur gel d’agarose 2% de la RT-PCR sur les ARNm issus des cellules COS transfectées avec les constructions pVT-AMH-neGFP et pVT-AMH-Vénus......................................................... 18 Figure 34 : Schéma récapitulatif DETAILLE du protocole GATEWAY® ............................................................. 21 Figure 35 : Schéma récapitulatif des 3 principales étapes intervenant dans une PCR ........................................ 22 Figure 36 : Principe de la PCR ancrée................................................................................................................. 22 Figure 37 : Matériel de PCR et de séquençage .................................................................................................... 24 Figure 38 : Schéma du principe de la Reverse transcription................................................................................ 25 Figure 39 : Photographie de la cuve à électrophorèse......................................................................................... 26 Figure 40 : Photographie de l’appareil Nanodrop® ND-1000 Spectrophotometer utilisé pendant l’étude. ........ 26 Figure 41 : Matériel pour la microinjection ......................................................................................................... 31 Figure 42 : Annotations des portions d’intérêt pour l’étude des plasmides utilisés ............................................. 35 Figure 43 : Images DCI de zébrafish vivant à différents stades de développement.............................................. 41 Figure 44 : Organigramme de la Station INRA SCRIBE...................................................................................... 42 Tableaux Tableau 1 : Liste (non exhaustive) d’études ayant porté sur l’analyse de fragments 5’ et 3’ flanquantes de gènes ciblant préférentiellement la gonade....................................................................................................................... 7 Tableau 2 : Tableau récapitulant quelques études comparatives de méthodes de transfert de gène et leur principale conclusion............................................................................................................................................ 11 Tableau 3 : Tableau dressant une liste des principaux avantages et inconvénients des méthodes de transfert de gènes présentées.................................................................................................................................................... 11 Tableau 4 : Tableau récapitulatif de la taille des fragments d’ADN promoteur. ................................................. 24 Tableau 5 : Tableau récapitulatif des résultats des alignements entre la séquence théorique du promoteur extrait et le résultat des séquençages d’une extrémité des constructions......................................................................... 27 Tableaux en Annexe: Tableau 6 : Tableau récapitulatif des gènes sélectionnés, localisés sur le génome.............................................. 10 Tableau 7 : Récapitulation des tailles de bande attendues pour la recherche de la tissu spécificité.................... 10 Tableau 8 : Liste (non exhaustive) des facteurs de transcription qui ont été impliqués dans l’expression cellulespécifique de gènes exprimés dans la gonade ....................................................................................................... 12 Tableau 9 : Tableau de résultats bruts retraçant le nombre de colonies obtenues en fonction la quantité de solution de recombinaison insérée dans le milieu réactionnel pour le promoteur du gène rfsh........................... 13 Tableau 10 : Tableau récapitulatif des tailles attendues pour les restrictions sur les plasmides issus de la première recombinaison........................................................................................................................................ 14 Tableau 11 : Tableau récapitulatif des tailles attendues pour les restrictions sur les plasmides issus de la deuxième recombinaison....................................................................................................................................... 15 Tableau 12 : Tableaux récapitulatifs des amorces utilisées pendant cette étude.................................................. 20 Tableau 13 : Tableau récapitulatif des tampons de restriction). .......................................................................... 34 Tableau 14 : Tableau récapitulatif des enzymes de restrictions (endonucléases) utilisées dans l’étude avec les séquences correspondantes................................................................................................................................... 40 Tableau 15 : Caractéristiques des protéines fluorescentes codées par les vecteurs de transgénèse. ................... 42 I- Introduction : Contexte Économique et Scientifique 1- Contexte socio-économique: D epuis le début des années 1960, on a pu remarquer une diminution des ressources halieutiques, qui s’accélère depuis les deux dernières décennies et ce, bien que la production ne cesse d’augmenter. (Internet: FAO, Figure 1). Aussi, il est maintenant acquis que certaines ressources sont surexploitées. L’espace naturel a atteint un palier d’exploitation et ne peut plus pourvoir, aux besoins à venir de l’alimentation humaine d’une part, et au renouvellement de certaines espèces, (dans une optique de maintien de la biodiversité marine et d’eau douce), d’autre part. Face à ces constats, l’espoir repose maintenant sur le développement des filières aquacoles pour pouvoir répondre à la demande, sans cesse croissante, en produits aquatiques. Celle-ci représente déjà près de 40% de la provision mondiale en poisson (toutes origines confondues), et n’a cessé d’augmenter surtout depuis 1990 (Figure 1). Poids (en million de tonnes) Evolution de la production de la pêche mondiale Figure 1 : Evolution de la production de la pêche mondiale de 1950 à 2005. Depuis les années 90, on voit que la part des ressources marines stagne entre 80 et 85 Mo. de tonnes, tandis que la part des ressources aquacoles ne cesse d’augmenter. D’après les statistiques de la FAO disponibles sur Internet (Internet: FAO) (N.B : Ces statistiques tiennent compte des statistiques chinoises). 160 140 Part de l'aquaculture 120 Pêche mondiale 100 80 60 40 20 0 5 0 5 0 5 0 5 0 5 0 5 19 5 19 5 19 6 19 6 19 7 19 7 19 8 19 8 19 9 19 9 20 0 20 0 0 Depuis maintenant quelques dizaines d’années, une partie de la recherche fondamentale oriente ses études sur la compréhension des grandes fonctions de différentes espèces de poisson d’élevage et notamment, la fonction de reproduction. Une des espèces sur laquelle l’INRA travaille fait partie des 14 espèces représentant à elles seules près de 85% de la production aquacole terrestre dans le Monde (Internet: FAO) : la truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss). L’enjeu de ces études est de comprendre quels sont les mécanismes mis en jeu dans la régulation de la gamétogenèse, et ceci dans deux optiques : ¾ D’un côté, il s’agit d’améliorer la compétitivité des élevages et la qualité des produits. En effet, le fait de pouvoir maîtriser la fonction de reproduction pour l’obtention de géniteurs sexuellement matures tout au long de l’année, serait une option pour le renouvellement des stocks d’alevins en écloserie, voire dans le milieu naturel. Dans une optique diamétralement opposée, il serait avantageux de pouvoir disposer de poissons d’élevage stériles. Certaines pratiques actuelles, tel que l’élevage de populations monosexes femelles triploïdes stériles, sont mal acceptées par certains consommateurs européens, en raison notamment des pollutions occasionnées par le rejet dans l’eau de stéroïdes sexuels. La mise à disposition d’individus stériles, ou à maturité limitée répond à une double problématique réconciliant l’agronomie et l’environnement. D’une part, il s’agit de favoriser l’obtention plus rapide de poissons de grande taille, commercialement intéressants. En effet, il est désormais bien démontré que la fonction de reproduction est généralement délétère aux performances de croissance et à la qualité organoleptique de la chair des poissons en fin de cycle sexuel -1- (surtout chez les salmonidés) (Le Gac et al., 1996). De plus, le problème lié à la maturation sexuelle est d’autant plus aigu que la domestication des espèces en élevage avance l’âge de la puberté des animaux, en particulier chez les mâles. Par exemple, chez le bar (Dicentrarchus labrax) (autre espèce piscicole d’intérêt), la maturation précoce des mâles à un an entraîne une baisse de 20 à 40% de la croissance chez le mâle à 2 ans (âge nécessaire pour atteindre la taille commerciale). ¾ D’un autre côté, et d’un point de vue de la protection de l’environnement et du maintien de la biodiversité, il semble important de posséder des techniques pour prévenir toute reproduction d’espèces aquacoles allochtones, ou génétiquement sélectionnées avec la (ou les) population(s) naturelles(s) préexistante(s) (préconisation Européenne). D’autre part, la maturation sexuelle augmentant la sensibilité des animaux aux maladies, l’échappement d’animaux d’élevage sexuellement matures constitue un risque potentiel pour le transfert de pathogènes aux populations naturelles. 2- Contexte scientifique : Au sein du groupe de recherche, les études des mécanismes impliqués dans la régulation de la gamétogenèse sont focalisées sur le mâle. Bien que l’implication des médiateurs de l’axe gonadotrope semble bien établie dans le contrôle spermatogenétique chez les vertébrés, il demeure des zones d’ombres quant aux facteurs testiculaires paracrines qui relayent leurs actions. Il est attendu qu’une meilleure connaissance de ces réseaux de régulation paracrine pourrait permettre de développer de nouvelles méthodes alternatives pour le contrôle des cycles de reproduction, et/ou de la qualité des gamètes. C’est donc dans ce contexte que va s’orienter l’étude réalisée pendant mon stage. 3- Présentation du stage La Station Commune de Recherche SCRIBE (Ichtyophysiologie, Biodiversité et Environnement) qui dépend du département « Physiologie animale et systèmes d'élevage » de l’INRA, est mobilisée dans des recherches à finalités piscicoles visant plus particulièrement la diversification et l'amélioration de la compétitivité des élevages de poissons tout en restant dans un contexte de développement durable respectueux du Bien-Être animal, de la biodiversité et de l'environnement. Cette unité regroupe 4 équipes de recherches (ANNEXE 10-D), dont 3 se préoccupent de physiologie des poissons (Adaptation, Croissance, Reproduction). L’équipe Reproduction des Poissons, focalise son effort de recherche à la compréhension et la maîtrise de la fonction de reproduction qui repose, selon les espèces de poissons considérées, sur la connaissance d'une ou plusieurs des étapes du cycle de vie, de la différenciation du sexe à la production et à la cryoconservation de gamètes et d’embryons de qualité. Aussi, l'équipe « Reproduction des poissons » est subdivisée en 5 groupes de travail travaillant en synergie mais axés sur les 5 thématiques suivantes : Déterminismes physiologiques de la différenciation sexuelle de la gonade. Physiologie testiculaire et puberté chez le mâle. Régulations de l'ovogenèse liées à la qualité des œufs de poisson. Cryoconservation des génomes et la régénération des poissons. Impact des polluants chimiques de l'environnement sur la reproduction des poissons. Mon stage s’inscrit plus particulièrement dans le programme SPERMGEN financé par l’ANR (Agence Nationale de la Recherche) et mené par le groupe « Physiologie testiculaire et puberté », en collaboration avec d’autres équipes de recherche de l’INRA, du CNRS et de -2- l’INSERM (U625). Ce programme a pour ambition d’identifier et de mieux comprendre les réseaux de médiateurs moléculaires intragonadiques impliqués dans la régulation de la gamétogenèse mâle chez les vertébrés. Dans cette optique, une analyse comparée des gènes régulant la spermatogenèse chez la truite, les rongeurs et l’Homme, est proposée. Une analyse des variations du transcriptome1 testiculaire au cours de la spermatogenèse est conduite chez la truite et permet d’identifier des gènes différentiellement exprimés au cours de certaines étapes clés de la spermatogenèse et d’en étudier leur régulation (Mazurais et al., 2005). L’enjeu est désormais de démontrer l’impact réel de ces gènes sur le déroulement de la spermatogenèse. En absence d’un modèle approprié de spermatogenèse in vitro, la fonction des gènes sera analysée in vivo par transgenèse. Cette approche nécessite de disposer de fragments d’ADN promoteurs2 permettant de cibler dans la gonade l’expression de transgènes inhibant ou surexprimant la fonction du gène d’intérêt. L’objectif ultime est de disposer d’un panel d’outils moléculaires (vecteurs de transgenèse) permettant l’étude in vivo de la fonction de gènes impliqués dans la régulation de la spermatogenèse. 4- Présentation du mémoire : Étant donné la singularité de ce stage, très orienté vers la recherche fondamentale pour une formation d’ingénieur agronome généraliste, la présentation de ce rapport se veut volontairement didactique de façon à ce qu’il soit comprit aussi bien par un lecteur non averti, qu’un scientifique du domaine. Aussi, certaines notions essentielles au discours sont détaillées dans le corps du rapport, tandis que d’autres sont laissées en annexe. Je conseille au lecteur non averti, pour qui la connaissance des principes et la mise en œuvre de certaines techniques serait complètement inconnue, de se reporter aux annexes qui expliquent certains de ces éléments plus basiques. La partie bibliographique de forme très « académique » n’a pas pour objectif de faire un point exhaustif sur les connaissances des notions abordées mais de dresser un tour d’horizon général des notions essentielles à la compréhension du projet. 1 Le transcriptome est l'ensemble des ARN exprimé dans un tissu cellulaire ou d'un type de cellule donné. POSTULAT : La région promotrice d’un gène sera définie ici comme étant la région minimale d’ADN située en amont du site d’initiation de traduction et permettant la transcription du gène d’intérêt dans le tissu cible. 2 -3- II- Notions bibliographiques 1- La Spermatogenèse, processus de production de gamètes mâles La spermatogenèse est le processus biologique permettant, à partir de cellules souches germinales diploïdes, de produire chez un individu mâle, un grand nombre de cellule très différenciées haploïdes, mobiles et ayant acquis le pouvoir de féconder un ovocyte : les spermatozoïdes. a- Le déroulement de la spermatogenèse Figure 2 : Description des différentes étapes de la spermatogenèse. L’enchaînement des différents types cellulaires de la lignée germinale mâle au cours de la Spermatogenèse est présenté en relation avec le contenu en ADN (en unité arbitraire). (SPI : Spermatocyte I; SPII : Spermatocyte II; SPT : Spermatide; SPZ : Spermatozoïde). (Modifié d’après Internet: Vacheret). La différenciation de cellules germinales mâles hautement spécialisées à partir de cellules souches s’effectue très progressivement au cours de différents cycles de division et de différentes étapes de transformations morphologiques et biochimiques (Figure 2). L’amplification du nombre de gamètes commence par des divisions mitotiques des cellules germinales et se termine par les divisions méiotiques. Avant la puberté, les spermatogonies souches, parfois appelées cellules germinales primordiales chez les poissons, prolifèrent lentement au sein de la gonade et génèrent une catégorie de cellules germinales encore non orientée vers la spermatogenèse active: les spermatogonies A. Au moment de la maturation sexuelle, ces cellules germinales prolifèrent plus rapidement, par mitoses successives, et génèrent des cellules filles définitivement engagées dans la transformation en gamètes, désignées spermatogonies B chez les poissons. Ces cellules prolifèrent par division mitotiques. Le nombre maximal de divisions est fixe pour une espèce donnée : (ex. 6 chez Oncorhynchus mykiss). Au terme de ces divisions mitotiques, les nouvelles cellules deviennent des spermatocytes primaires (SPI), qui initient la première division de méiose dite réductionnelle. À ce stade, les cellules restent diploïdes mais ont dupliqué leur matériel génétique (2 chromatides restant accolées par chromosomes). C’est lors de cette étape que le matériel génétique peut être échangé entre chromatides homologues par recombinaison homologue (crossing over), au niveau des chiasmas. La première division de méiose génère des cellules contenant un lot de chromosomes dupliqués: ce sont les spermatocytes secondaires (SPII). Une dernière division, dite équationnelle, conclut la méiose et donne des cellules haploïdes appelées spermatides (SPT). Au terme d’une phase de différenciation morphologique et biochimique appelée spermiogenèse, les spermatides vont acquérir des -4- ultrastructures très particulières, tels que le flagelle, pour former les spermatozoïdes (SPZ), gamètes mâles caractérisés par une tête (avec ou sans acrosome selon les espèces de vertébrés), une pièce intermédiaire (riche en mitochondries), et un flagelle. Les spermatozoïdes sont libérés dans le canal efférent de la gonade (spermiducte) pour former le sperme. b- Notion de compartiments Le processus de multiplication et de différenciation des cellules germinales se déroule dans des tubes séminifères bordés de cellules somatiques particulières appelées cellules de Sertoli. L’ensemble de ces tubes forme le compartiment germinal et offre aux cellules germinales un environnement approprié unique, étroitement contrôlé et protégé du système immunitaire. Les autres cellules somatiques de la gonade forment le compartiment interstitiel. Le compartiment germinal Les cellules de la lignée germinale (décrites précédemment) sont en contact direct avec un seul type de cellules somatiques appelées cellules de Sertoli (Figure 3). Ces cellules reposent sur une lame basale et établissent entre elles des jonctions serrées pour former la paroi luminale sélective des tubes séminifères. L’ensemble des tubes séminifères (qui se rejoignent au niveau du spermiducte), forme le compartiment germinal. Outre leur utilité dans la structure des tubes séminifères, plusieurs autres fonctions ont été attribuées aux cellules de Sertoli, notamment une fonction de nutrition des cellules germinales, ou encore une fonction d’élimination par phagocytose des spermatozoïdes non éjaculés (Billard et al., 1972). Chez les poissons, les cellules de Sertoli englobent une cellule germinale pour former la paroi de spermatocystes, sorte d’enveloppes cellulaires au sein desquelles un clone de cellules germinales se multiplie et se différencie de manière synchrone. Figure 3 : Schéma des différents compartiments testiculaires chez le poisson téléostéen (modifié d’après Billard et al., 1982 par Vizziano et al., 2007). Le compartiment interstitiel Le compartiment interstitiel est formé par le tissu séparant les tubules séminifères. Le tissu interstitiel est complexe car il comprend plusieurs types cellulaires. Les cellules de Leydig sont impliquées dans la production de la grande majorité des stéroïdes sexuels de l’organisme. Ces stéroïdes sexuels, dont la nature varie au cours du stade de maturation gonadique, sont des facteurs endocrines et paracrines de régulation de la gamétogenèse. Les autres types cellulaires du tissu interstitiel sont les cellules myoïdes, les cellules endothéliales des capillaires irriguant la gonade, et les terminaisons nerveuses. -5- Facteurs externes Température – Photopériode – Facteurs sociaux – Hypothalamus Facteurs internes – Facteurs de croissance GnRH GH Hypophyse Hormones Gonadotropes Compartiment germinal GtH-1 ? Sécrétion d’IGF-1 de Cholestérol Prolifération des gonies gènes Cellules de Leydig Compartiment interstitiel T Hormones Stéroïdiennes Sexuelles 11-KT Exemples Spermatogenèse E2 Spermiogenèse Sécrétion d’AMH Stéroïdogenèse Sécrétion d’activine B 17α 20DHP Figure 4 : Figure récapitulative de quelques cascades de régulation endocrine et paracrine dans le processus de la spermatogenèse chez les poissons téléostéens (détaillés en ANNEXE 2). Les flèches rouges montrent une voie inhibitrice, les vertes, activatrices. Les flèches en pointillé notent les voies pas encore bien comprises. Dans l’hypophyse, les ronds blancs signifient les cellules somatotropes, les noires les cellules gonadotropes. Sécrétion ZP-2 ZP-3 -7- Renouvellement des cellules souches Cellules de Sertoli PCNA 32kDa 36kDa Maturation GtH-2 Exemples de facteurs intrinsèques Lumière du tubule Aussi la spermatogenèse, et les éléments cellulaires qui l’accompagnent, semble conservé chez tous les vertébrés (Le Gac et al., 1999 ; Miura et al., 1998). Néanmoins, ses modalités et notamment son organisation spatio-temporelle peut-être différente d’un vertébré à l’autre. Nous ne pouvons pas détailler toutes ces modalités ici (Grier et al., 1981). Quelques illustrations de ces différences sont données en ANNEXE 1. c- Aspects de la régulation de la spermatogenèse : un procédé à voies multiples Bien que de nombreux facteurs soient impliqués dans la régulation de la spermatogenèse chez les vertébrés, notre connaissance des interactions moléculaires reste encore limitée. Ces facteurs ont des origines diverses et agissent soit par voie endocrine (les hormones gonadotropes, stéroïdiennes), soit par voie paracrines. Ces régulations font intervenir des facteurs sécrétés par les cellules de Sertoli susceptibles de réguler les phases de prolifération ou de différenciation des cellules germinales (par la voie de l’amh, …), ou des protéines intrinsèques des cellules germinales impliqué dans les mitoses ou les modifications morphologiques. La Figure 4 (p.7), présente une récapitulation de quelques voies de régulation de la spermatogenèse établies chez les poissons. Des précisions quant aux différences recherches menées sur les voies de régulation sont présentées en ANNEXE 2. La connaissance des molécules mises en jeu lors de la régulation paracrine reste limitée à de rares espèces de poissons : chez l’anguille notamment, pour laquelle quelques cascades de régulation très précises ont étés établies. Il reste cependant à déterminer dans quelle mesure la généralisation des connaissances à d’autres modèles est possible. 2- Mécanismes déterminant l’expression tissu- et cellule- spécifique des gènes dans la gonade De nombreux gènes exprimés dans la gonade présentent un profil d’expression tissuet cellule-spécifique très marqué. Étant donné que les cellules de la lignée germinale sont restreintes à la gonade chez l’adulte, il n’est pas surprenant qu’un nombre important de ces gènes soit localisé dans ces cellules (vasa (Braat et al., 2000), sycp1 et sycp3 par exemple). Cependant, des gènes exprimés spécifiquement dans les cellules somatiques de la gonade ont également été décrits (exemple gsdf1, amh et rfsh). Les mécanismes moléculaires qui déterminent l’expression spatio-temporelle des gènes dans la gonade sont encore mal compris, et ce, malgré leur importance dans la régulation de processus physiologiques aussi ciblés que la méiose ou la spermiogenèse. Plusieurs études reposant sur le transfert de gènes chimériques chez des animaux transgéniques ont montré que les régions régulatrices nécessaires pour l’expression cellulaire spécifique résidaient principalement dans les régions 5’ et 3’ flanquantes des gènes (Tableau 1). -6- Nom gène Espèce origine Espèce Hôte Taille du fragmt Gène rapporteur Cellule cible Stade d'expression vasa/ olvas Oryzias latipes Onchoryncus mykiss Danio rerio Drosophilia melanogaster Oryzias latipes Onchoryncus mykiss Danio rerio Drosophilia melanogaster 5'=5,1 + 3'=0,6 eGFP PGC 6 j. post-injection 5'=4,7 + 3'=1,5 eGFP PGC 5'=8,5 + 3'=2,3 eGFP eGFP / vas antiserum PGC vasa Mus musculus Mus musculus ? Cre ? ? Gallardo et al., 2007 amh Homo sapiens Mus musculus 5' = 3,6 Cre-recomb Sertoli 20 j. Lecureuil et al., 2002 rfsh Homo sapiens Mus musculus 5' = 1,5 Asp567Gly SpermatocystesSpermatides -Cerveau 7 j. Nordhoff et al., 2003 rlh Myotis blythii Mus musculus 5' = 2,1 E.coli β-GAL Leydig - Cerveau 5 semaines gata4 Rattus (norvegicus?) Mus musculus 5' = 118pb GFP prégranulosa, granulosa, cellules ovariennes de la thèque, Sertoli, Leydig, cellules testiculaires péritubulaires - pem Mus musculus Mus musculus 5' = 0,6 => 0,3 eGFP Sertoli pendant Stade IV-VIII 6 j. post-partum Haspin / gsg2 Mus musculus Mus musculus 5' = 193pb eGFP testis - Tokuhiro et al., 2007 cathepsin L Rattus (norvegicus?) Mus musculus 5' = 3,0 LacZ Sertoli pendant Stades VI-VIII - Charron et al., 2003 vasa/pvasa vasa/vas vasa/vas 5' = 2,6 => 40pb - Référence Tanaka et al., 2001 2,5 j. après fertilisation Yoshizaki et al., 2000 24h post injection Krovel et al., 2002 stade X de l'ovogenèse Sano et al., 2002 Hamalainen et al., 1999 Guittot et al., 2007 Rao et al., 2003 Tableau 1 : Liste (non exhaustive) d’études ayant porté sur l’analyse de fragments 5’ et 3’ flanquantes de gènes ciblant préférentiellement la gonade (PGC : Primordial Germinal Cells). On peut noter que parmi les promoteurs de ces gènes chez les mammifères, celui du gène vasa a été des particulièrement étudié chez les poissons : chez la truite (Oncorhynchus mykiss) mais aussi chez les espèces modèles, médaka (Oryzias latipes) (Figure 5B) (Tanaka et al., 2001) et zébrafish (Danio rerio) (Figure 5 E-F) (Krovel et al., 2002). Figure 5 : Figure illustrant les résultats d’études ayant porté sur le promoteur du gène vasa chez nos espèces modèles. B : vue dorsale de médaka au 1er jour d’incubation (Tanaka et al., 2001) ; E-F : Embryon de 24h et larve de 5 jours de zébrafish (Krovel et al., 2002). Les flèches montrent, la position des cellules germinales primordiales exprimant le GFP sous contrôle du promoteur du gène vasa. -8- À ce jour, aucun autre promoteur de gène ciblant une expression dans la gonade n’a été décrit chez les poissons. Aussi, le but de notre étude est de trouver des gènes connus pour s’exprimer dans la gonade chez d’autres ordres animaux, puis d’en chercher l’homologue3 chez nos espèces modèles. Ainsi, parmi les plus intéressants, on peut citer le gène de l’hormone antimüllérienne (amh), ou les gènes codant pour les récepteurs FSH (rfsh) et LH (rlh) dont l’étude des voies de régulation pouvait laisser penser que ce gène avait de l’importance dans la spermatogenèse. Par ailleurs, L’expression de ces protéines ayant été détectée au niveau cérébral, on pouvait s’attendre à avoir une expression non seulement dans la gonade mais également dans les tissus cérébraux. D’autres gènes moins connus peuvent se révéler être des gènes à bon potentiel pour notre étude : comme gata4, le gène codant pour la cathepsinL, … Il faut également mentionner que si des études ont d’ores et déjà été réalisées chez les promoteurs de l’amh ou vasa, aucune étude n’a, à ce jour, à notre connaissance, porté son intérêt sur les promoteurs de gènes de sycp1, sycp3 ou gsdf1, ce que nous proposons de faire. Aussi, comme nous l’avons d’ores et déjà mentionné, la complexité de la fonction de reproduction est à la mesure du nombre de gènes qui la régule. On ne peut pas dresser une liste exhaustive des gènes qui pourraient être impliqués dans cette régulation mais, cette partie nous renseigne également sur l’importance des régions promotrices des gènes pour l’adressage du message porté par le gène. Outre l’importance des régions 5’ flanquantes au gène, d’autres études ont montré que l’information permettant l’adressage pouvait résider aussi dans les régions intragéniques (gata1) et/ou 3’ flanquantes des gènes (gata1, vasa) (Wakabayashi et al., 2003, Yoshizaki et al., 2000). Dans tous les cas, cette information est codée sous la forme de modules constitués de petits motifs d’ADN (de 4 à 20pb environ) appelés « éléments de régulation cis » ou « éléments de réponse », sur lesquels se fixent les facteurs de transcription. La formation d’un complexe de transcription efficace dépendra de la combinaison appropriée et coordonnée dans le temps de ces facteurs de transcription, dont certains ont une distribution cellulaire et temporelle limitée. Ainsi le fragment promoteur du gène gata4 qui cible l’expression d’un transgène dans les cellules de Sertoli de souris transgéniques contient des sites de liaison conservés, pour des facteurs ubiquitaires de la famille Sp1, mais aussi pour des facteurs dont l’expression cellulaire est plus restreinte comme SF1 (cellules de Leydig, de Sertoli, ou de la surrénale) ou USF2 (cellules de Sertoli). L’expression temporelle du gène sox9 est déterminée par l’expression transitoire du gène sry. Un certain nombre de facteurs de transcription qui ont été impliqués dans l’expression cellule-spécifique de gènes exprimés dans les cellules de Sertoli sont répertoriés en ANNEXE 3-F. 3- Les méthodes de transfert de gènes et de détection de leur expression a- Principe de la transgenèse : La transgenèse est une méthode indispensable pour étudier le fonctionnement des gènes ainsi que leur rôle dans l’expression des grandes fonctions biologiques. Elle consiste à introduire une molécule d’ADN exogène (transgène) dans un embryon au stade une cellule pour permettre son intégration dans le génome de l’individu. Les mécanismes de cette étape d’insertion restent encore mal compris. L’insertion interviendrait au niveau de cassure aléatoire de l’ADN et ferait intervenir les enzymes de réparation de l’ADN. Vieille d’une vingtaine d’année, se cache derrière ce mot un panel de techniques dont nous allons détailler 3 : En biologie de l’évolution, une homologie désigne une similarité entre deux traits (en général anatomiques) observés chez deux espèces différentes, qui est due au fait que toutes deux l’ont hérité d’un ancêtre commun. Ces traits sont alors dits homologues. (Définition, Encyclopérie en ligne Wikipédia®). -9- les principales étapes avant d’en déterminer les avantages et les inconvénients pour notre étude, afin de sélectionner la plus pertinente. b- Les différentes méthodes de transfert de gène Loin de dresser ici une liste exhaustive de toutes les méthodes existantes, nous allons voir quelles sont les plus usitées chez les poissons. o L’électroporation est une méthode qui utilise une série de courts chocs électriques pour rendre la membrane de la cellule œuf perméable et ainsi permettre au transgène de pénétrer la cellule (Sarmasik, 2003). Il a été reporté une efficacité certaine de cette méthode pour transférer différents transgènes de tailles différentes chez le médaka (Oryzias latipes) (Hostetler et al., 2003). o La méthode SMGT (Sperm Mediated Gene Transfer) est une méthode voisine de l’électroporation. Le sperme préalablement mis au contact d’une solution contenant l’ADN à introduire, est soumis à un choc électrique qui permet l’introduction de l’ADN dans le gamète. Une fois cette étape réalisée, il est procédé à la fécondation de l’œuf (Sin et al., 2000). o Bien qu’elle n’ait été que récemment testée chez les poissons (chez la dorade (Sparus sarba), (Lu et al., 2002)), la technique de lipofection (ou LMGT pour Liposome Mediated Gene Transfer), est une autre possibilité pour la transgenèse. Elle consiste à encapsuler l’ADN à transférer dans des liposomes. Cette solution est ensuite injectée dans la gonade de l’individu parent avant la fécondation. Une méthode apparentée sur les cellules germinales primordiales nommée Cell-mediated gene transfer a été testée chez le zébrafish mais est toujours en cours de développement (Fan et al., 2002). o L’utilisation de rétrovirus pour la transgenèse se révèle être un procédé très efficace. Il repose sur la capacité des virus à transmettre à une ou plusieurs cellules une copie de son ADN qui sera rétro-transcrit par l’équipement enzymatique de la cellule infectée. Ainsi, en intégrant dans le génome d’un virus la séquence transgénique, on peut avoir intégration de la portion d’intérêt (transposon) dans la cellule cible. Cette méthode peut également être utilisée ante fécondation, en transférant le transposon dans le gamète mâle (Kurita et al., 2004). L’intérêt de procéder à la transgenèse avant la fécondation permet de diminuer le mosaïcisme4 (mais pas de l’annuler) (Jesuthasan et al., 2002). o La dernière méthode, très utilisée chez les poissons, est la microinjection (au stade 1 cellule ou gamète). Elle consiste à injecter grâce à une fine aiguille, une solution contenant une grande quantité de plasmide possédant la séquence à intégrer dans la cellule cible (Gilmour et al., 2002). Cette méthode a été perfectionnée en co-injectant des enzymes de restriction rares (Sce-I), avec le plasmide contenant des séquences de restriction correspondantes (I-SceI) de part et d’autre du fragment à insérer. Ceci permet d’augmenter significativement le nombre d’individus transgéniques capables de transmettre le transgène à leur descendance (Thermes et al., 2002). c- Avantages et inconvénients des méthodes de transgenèse, choix de la méthode retenue Des études comparatives ont été réalisées pour essayer de classer les méthodes en terme d’efficacité (5). Ainsi, le tableau suivant résume les principaux résultats pour des études portant sur les espèces de poisson. 4 Le mosaïcisme désigne le fait que l’individu porte à la fois les cellules exprimant le gène et des cellules non. Les critères d’efficacité: le nombre d’animaux transgéniques utilisés, le moment d’insertion, (qui conditionne le chimérisme et la transmission à la descendance), la stabilité du transgène et la variabilité d’expression. 5 - 10 - Méthodes comparées Espèce cible Gène utilisé Conclusion Référence Même efficacité dans l'expression du Zébrafish Linney et al., 1999 eGFP Microinjection vs Rétrovirus transgène. (Danio rerio) Avec les transposons Tol2 ou Sleeping Zébrafish Beauty, meilleurs taux d’intégration et de Microinjection vs Rétrovirus eGFP Kawakami, 2005 transmission à la descendance que pour la (Danio rerio) méthode de microinjection. Obtention d'individus transgéniques et Dorade rtGH transmission à la descendance similaire entre Lu et al., 2002 SMGT vs LMGT (Sparus sarba) les deux méthodes. Fréquence d'intégration d'ADN exogène Saumon Microinjection vs Électroporation IGF inférieure en électroporation qu'en Sin et al., 2000 (Salmo salar) microinjection. Tableau 2 : Tableau récapitulant quelques études comparatives de méthodes de transfert de gène et leur principale conclusion. Pour nous aider à juger, nous avons également dressé un tableau récapitulatif des principaux avantages et inconvénients des différentes méthodes. Nom de la méthode Électroporation Avantages Rapidité Facilement mis en place SMGT Rapidité Facilement mis en place Lipofection (TMGT) Rapidité Facilement mis en place Insertion d'une seule copie dans le génome hôte pour Rétrovirus certains éléments de transposition Meilleure transmission à la descendance Une fois établit, peu de manutention Taux de réussite sensiblement meilleurs Facilité de mise en place Microinjection Faible mortalité Collaboration possible avec une plateforme qui maîtrise la technique Inconvénients La présence d'un chorion épais autour de l'œuf réduit l'efficacité de la méthode Moins efficace que microinjection Peu utilisée chez les poissons Moins efficace que microinjection Peu utilisée chez poisson Probablement moins efficace que microinjection Lourds moyens à mettre en œuvre financièrement Laborieux à mettre en oeuvre Dangerosité des techniques (laboratoire non agrémenté Plus de manutention Œuf pas toujours transparent Tableau 3 : Tableau dressant une liste des principaux avantages et inconvénients des méthodes de transfert de gènes présentées. Les données bibliographiques montrent qu’aucune de ces méthodes ne présente une réussite systématique. Par ailleurs, pour toutes ces méthodes, de nombreux facteurs ne sont toujours pas maîtrisés, que se soit au niveau moléculaire : comme le nombre de copies de gènes insérés dans le génome, le site(s) d’intégration(s), le moment de l’insertion, ou phénotypique comme les phénomènes de mosaïcisme, ou encore la transmission à la descendance qui repose sur l’insertion du transgène dans le génome des cellules de la lignée germinale. Bien que l’utilisation de rétrovirus semble être plus efficace, la méthode de microinjection au stade 1-cellule a été retenue pour notre étude pour transférer les constructions géniques du fait des contraintes fortes imposées par la méthode rétrovirus. En effet, la méthode de microinjection est moins laborieuse à mettre en place, moins coûteuse, et plus adaptée à l’étude d’un grand nombre de transgènes. De plus, cette technique est autorisée dans le laboratoire et maîtrisée à l’INRA pour les deux poissons modèles : zébrafish et médaka. - 11 - d- Choix du gène rapporteur Depuis la genèse des techniques de transfert de gène, les scientifiques se sont heurtés au problème de la détection de l’expression des transgènes dans l’organisme cible. Pour répondre à ce problème, un gène dit « rapporteur » codant pour une activité enzymatique facilement détectable, non présente naturellement dans le génome, et n’interférant pas avec la biologie de l’organisme cible est classiquement utilisé. Plusieurs gènes rapporteurs ont ainsi été utilisés pour la transgénèse (glucoronidase, β-galactosidase, chloramphenicol acétyl transférase, luciferase). Cependant, l’utilisation de ces gènes nécessite le sacrifice de l’organisme pour pouvoir mesurer les activités enzymatiques correspondantes. Bien qu’elle soit moins sensible que les méthodes enzymatiques, la détection de la fluorescence présente l’avantage majeur d’être non invasive pour l’organisme induit (au moins dans les premiers stades de développement). Étant donné que nous souhaitions pouvoir observer un effet temporel de l’action de nos gènes, il était nécessaire de ne pas léser l’organisme pour permettre une observation « continue ». Aussi, le gène rapporteur fluorescent eGFP présent naturellement chez la méduse Aequorea victoria a été choisi. Il est sans effet délétère pour les organismes et l’expression de la GFP est observable au cours du développement précoce de ces poissons téléostéens (grâce à leurs œufs transparents) jusqu’à un stade assez avancé de l’organisme (plus de 1 mois pour nos espèces modèles, âge ou le nombre de cellules pigmentées auto-fluorescentes devient très important). - 12 - III- Objectifs ciblés de l’étude : Objectif L’objectif du stage est de mettre en œuvre la démarche expérimentale permettant d’identifier et de caractériser des portions d’ADN génomique susceptibles de contenir un fragment promoteur capable d’exprimer un gène artificiel (transgène) dans la gonade des poissons in vivo. Démarche générale La démarche du projet vise d’abord à identifier les régions promotrices des gènes exprimés spécifiquement dans la gonade en insérant la région 5’ flanquante6 de ces gènes en amont du cadre de lecture codant pour la protéine d’expression fluorescente verte (GFP). La fonctionnalité des gènes chimériques ainsi constitués sera séquencée et testée, in vitro sur culture de cellules eucaryotes (COS-7 et cellules testiculaires de truite) et in vivo par transgenèse après microinjection d’embryons au stade une cellule (Figure 6). Figure 6 : Schéma récapitulatif du principe général de la méthode. (Photos, Darren et al., 2002, Shinomiya et al., 2000). 6 La région accolée en amont du gène - 13 - IV- Matériel et Méthode : 1- Matériel Choix des poissons modèles : Comme nous l’avons déjà mentionné, le travail original de l’équipe porte sur la truite (Oncorhynchus mykiss). Cependant, pour ce projet, concernant l’étude fonctionnelle des gènes par transgenèse, il a été choisi d’utiliser deux autres espèces modèle : le médaka (Oryzias latipes) et le zébrafish (Danio rerio). Ces deux espèces présentent plusieurs avantages majeurs : - Leur génome est en grande partie séquencé et annoté (notamment en ce qui concerne les EST 5’ non codantes). - La puberté est précoce (3 mois pour avoir un individu mature) et le temps de génération est court. - La transparence du développement embryonnaire (bien documenté), facilite la microinjection et l’observation du gène rapporteur. - Intérêts techniques et financiers: espèces de petites tailles qui nécessitent moins d’eau et d’espace, se développant en eau chaude, ce qui présente un moindre coût d’installations et d’entretient. Origine de l’ADN transféré : L’ADN génomique est extrait de zébrafish (souche Tübingen) pour l’obtention des promoteurs sycp3, gsdf1 et rfsh. Le promoteur du gène de l’amh a été obtenu à partir d’une banque d’ADN génomique de truites Arc-en-ciel (Pisciculture Expérimentale INRA, Drennec, France). Les microinjections ont été faite dans les souches sauvage (Tübingen) de zébrafish et la souche CAB de médaka (originaire de la compagnie Carolina Biological Supply, USA, de la plateforme de Gif-sur-Yvette (78). Origine des cellules pour transfection transitoire Les cellules COS-7 sont issues de la lignée CV1 de rein de singe vert d’Afrique (Cercopithecus aethiops) transformées avec l’antigène T du Simian Virus 40 (SV40). Souches bactériennes (génotype précisé en ANNEXE 10) Escherichia coli : DH5α, DB3.1, TOP10 : (Invitrogen™ ). Vecteurs de clonage et vecteurs de transgenèse : Les vecteurs de propagation procaryotes utilisés sont les suivants : o Le vecteur navette pDONR™221 est un plasmide commercialisé par Invitrogen™ (Cergy Pontoise, France). o Les vecteurs de transgenèse pVT-neGFP et pVT-venus ont été fournis par la plateforme de transgenèse AMAGEN (Sohm, F., Joly, J-S., Deschet, K., Développement, Evolution, Plasticité du Système Nerveux, UPR2197 CNRS Institut de Neurobiologie). Noms réels : pVT-neGFP : p1.72BSSPE/ISceI/RfA:H2B:EGFP ; pVT-Venus : p1.72BSSPE/ISceI/RfA-Venus. (Illustration des vecteurs et composition génique en ANNEXE 8) - 14 - 2- Méthode (7) a- Vérification de la tissu spécificité des gènes d’intérêt Afin de vérifier la tissu spécificité des gènes sélectionnés, nous avons extrait au Trizol/ Chloroforme les ARNm de broyats de différents organes. 2µg d’ARN total ont été rétrotranscrits dans 2µl en présence d’oligodT15 (0,5 µg/µg dARN) par 200 unités de la reverse transcriptase Moloney Murine Leukemia virus (MMLV) selon les recommandations du distributeur (Promega™, France). Les transcrits correspondant au gène d’intérêt ont été amplifiés par PCR en utilisant des amorces localisés de part et d’autres du gène d’intérêt (détail en ANNEXE 4). Les réactions de PCR ont été réalisées dans 20µl en présence de 100ng d’ARN rétro-transcrits, de 0,5 µM de chacune des amorces sens et antisens, et de 0,5U de Hotstartaq DNA polymerase (QIAGEN®) selon les recommandations du fabricant. Les amplifications ont été conduites avec une première étape d’activation de la Taq polymérase de 15’ à 95°C suivie de 35 cycles composés des étapes suivantes (dénaturation 1’ - 94°C ; amorçage 1’ - 50°C ; élongation 1’ - 72°C). Les produits de PCR ont analysés sur un gel d’agarose 1,5%/TAE 1X. Les produits de PCR ont été mis à migrer sur gel d’agarose 2%. b- Identification et analyse in silico de la région susceptible de contenir le promoteur du gène d’intérêt Recherche de l’orthologue dans les espèces modèles : Étant donné que le génome de truite n’est pas encore séquencé et que l’obtention des régions promotrices par criblage de banques d’ADN génomique (en phage ou en BAC) reste laborieux et coûteux, nous avons entrepris le clonage systématique des régions d’intérêt chez des espèces dont le génome est connu et pour lesquelles les techniques de transgenèse sont maîtrisées. Ainsi nous avons recherché les promoteurs des gènes d’intérêt chez le zébrafish (Danio rerio) et le médaka (Oryzias latipes), espèces pour lesquelles la technique de transgenèse est maîtrisée. Afin de s’assurer de travailler sur les mêmes gènes, il est nécessaire d’établir, in silico, l’orthologie8 entre les gènes d’intérêt identifiés chez la truite (séquence connue) et les gènes homologues3 retrouvés chez les deux espèces que nous avons choisis comme source de promoteur. Deux gènes sont dits orthologues lorsque deux gènes homologues ont divergé suite à un évènement de spéciation (Walter, 1970). Pour déterminer la localisation chromosomique des gènes sélectionnés, les bases de données nucléiques du génome de zébrafish et du médaka ont été interrogées in silico sur le site Internet d’ensembl! (Internet: The European Bioinformatics Institute and Genome Research Limited) (zébrafish version Zv6 46.6, médaka, version HdrR 46.1c) à partir de la séquence nucléotidique d’ADNc de truite et l’algorithme TBLASTX. Cet outil permet de rechercher des homologies après traduction du génome dans six phases de lecture possible, et d'identifier tous les cadres de lectures du génome codant pour tout ou partie de la protéine correspondant au gène recherché (une protéine est en général codée par plusieurs exons). Un gène étant composé de plusieurs exons, cette interrogation aboutit à l’identification de plusieurs régions localisées sur un même locus. Les loci présentant la plus forte similarité de séquence (Evalue la plus faible) et la plus longue région d’homologie (score le plus élevé) ont été retenues et analysées plus attentivement. En effet, l’homologie ne suffisant pas pour établir une orthologie, une étude phylogénétique a été réalisée pour établir les relations de parenté. L’analyse phylogénétique a consisté à rechercher dans les bases de données 7 Tous les principes et techniques sont détaillés en ANNEXE 5 et 6, les Solutions et tampons en ANNEXE 7. En biologie de l'évolution, une orthologie désigne un degré de similarité entre deux gènes existants chez deux espèces différentes. (Définition, Encyclopédie en ligne Wikipédia®). 8 - 15 - nucléiques et protéiques (Genbank et swiss prot) des gènes paralogues9 et homologues présents chez d’autres espèces (principalement chez les Gnathostomes10). Les séquences ont été alignées à l’aide du logiciel CLUSTALW puis l’alignement a été analysé à l’aide de deux algorithmes différents (UPGMA et NJ) à l’aide du logiciel MEGA3 pour hiérarchiser les niveaux de parenté entre les différents gènes. L’intérêt de procéder de la sorte (plutôt que se reporter directement aux annotations de génomes, quand elles existaient), permettait de vérifier que les portions de gènes annotées correspondaient réellement au meilleur homologue possible. Sélection des « promoteurs» Bien qu’il n’existe pas de définition consensuelle d’un promoteur de gène, nous entendons désigner par ce terme un fragment d’ADN génomique non codant délimité en amont par le gène qui le précède et en aval par un site d’initiation de transcription. D’autre part, ce fragment doit être capable d’initier la transcription mais sans forcément porter toute l’information nécessaire à la régulation spatio-temporelle du gène (qui peut se situer ailleurs dans le génome). Précisons cette notion en définissant les extrémités des fragments que nous avons choisis comme susceptibles de contenir les promoteurs. Recherche de l’extrémité 5’ des promoteurs : La séquence nucléotidique de la région située en amont du site d'initiation de la traduction (ATG) de la protéine codée par ces gènes a été téléchargée à partir de la base de données d’ensembl! sur environ 5Kb. La présence d’un gène situé sur les fragments téléchargés pouvant être utilisée comme marqueur de l’extrémité 5’ des promoteurs (la présence de régions régulatrice plus éloignées n’étant cependant pas à exclure), une recherche de gènes sur ces fragments de 5Kb a été réalisée par interrogation des bases de données nucléiques d’ensembl! et du NCBI à l’aide des algorithmes TBLASTX et TBLASTN. Aucune des régions analysées ne comportaient de régions transcrites connues. Nous avons ensuite restreint la région de 5Kb à environ 2Kb en amont du site ATG initiateur, principalement pour faciliter les étapes ultérieures de clonage et d’autre part parce que de nombreuses données bibliographiques (§ Mécanismes déterminant l’expression tissuet cellule- spécifique des gènes dans la gonade) démontrent que de telles tailles de fragments sont susceptibles de diriger l’expression de transgène de manière tissu-spécifique. De plus, l’amplification d’un fragment de 2Kb reste raisonnable pour assurer une efficacité des réactions ultérieures de PCR et de clonage. Recherche de l’extrémité 3’ des promoteurs : Chaque séquence de fragment de 2Kb a été alignée avec celle des ADNc ou ESTs connus chez le zébrafish ou le médaka de manière à annoter la structure exon-intron en 5’ des gènes et déterminer le site d’initiation de transcription (que nous n’avons pas déterminé expérimentalement) des gènes qui délimitent l’extrémité 3’ des promoteurs (là encore notre définition n’exclut pas la présence d’éléments de régulation de la transcription éloignés situés en aval). Cette analyse nous a permis d’identifier dans certains cas la présence d’exon 5’ non codant sur certains de nos gènes d’intérêt. De nombreux exemples issus de la littérature décrivent la présence d’éléments de régulation de la transcription dans les introns, en particulier l’intron 1 (Claessens et al., 1989, Tanaka et al., 2007, Creekmore et al., 2007). De plus, étant donné la faible taille des exons 5’ non codant et des introns les séparant de l’exon 9 Deux, ou davantage, séquences de bases sont dites paralogues en génétique si elles sont hautement conservées, c'est-à-dire qu'elles ont une séquence ancestrale commune directe. Des gènes paralogues sont des gènes homologues au sein d'une même espèce. (Définition, Encyclopédie en ligne Wikipédia®). 10 Clade ancestral dont la caractéristique principale est la présence de mâchoires cartilagineuses qui sont interprétées par les anatomistes comme dérivant du premier arc branchial. (D’après l’Encyclopédie en ligne Wikipédia®). - 16 - contenant l’ATG initiateur, nous avons choisi de garder ces exons et introns sur les fragments promoteurs à amplifier. Figure 7 : Schéma récapitulant deux types de structure des extrémités 5’ des gènes, l’une avec un exon leader (exon 1) portant l’ATG initiateur, l’autre avec un exon leader non codant. En raison de la pression de sélection conduisant à une meilleure conservation des régions codantes, la première structure est plus facile à prédire même en absence d’ESTs correspondantes à l’espèce. Note : Par abus de langage, dans la suite de l’exposé, le terme promoteur sera employé pour définir « la région d’ADN génomique susceptible de contenir les facteurs permettant une transcription efficace et spécifique dans la gonade». Probablement en raison du plus grand nombre d’ESTs séquencés chez le zébrafish par rapport au médaka (1367159 contre 344468), nous avons observé que les régions 5’ non traduites connues étaient plus longues chez le zébrafish, rendant plus fiable la détection des exons leader non codant et la prédiction des bornes 3’ des promoteurs. Nous avons donc choisi de cloner les promoteurs chez le zébrafish. Recherche des sites de liaison de facteur de transcription conservé Dans le but d’annoter les sites de liaison pour des facteurs de transcription présent dans la région promotrice et pertinent en terme de fonctionnalité, la recherche des promoteurs a été élargie aux autres espèces appartenant à des taxons différents et dont le génome est connu ou en cours de séquençage (Takifugu rubripes (tétraodontiforme), Tétraodon nigroviridis (tétraodontiforme), (Gasterosteus aculeatus) (Perciforme)). L’alignement des séquences nucléotidiques correspondant à la région 5’ flanquante d’un gène donné mais issues de plusieurs espèces a été réalisé 1) pour localiser plus précisément le site d’initiation de transcription et 2) pour identifier des modules de régulation potentiels et conservés au cours de l’évolution. Cette deuxième étape a été réalisée grâce à l’interface de l’outil en ligne MEME (Internet: Timothy L.B. et al.) Les facteurs de transcription pouvant se lier à ces motifs ont été répertoriés à partir de la base de données Transfac (Internet). c- Extraction d’ADN génomique de zébrafish Après le sacrifice des poissons par section cervicale, les tissus sont immergés dans 15mL de tampon de lyse (Annexe 7-B) à 55°C et incubés une nuit sous agitation circulaire. Une purification au phénol/Chloroforme a été réalisée (ANNEXE 6-C). Les ARN résiduels sont alors dégradés en incubant l’ADN deux heures à 37°C en présence de 0,1 mg/ml de RNAse A. Les protéines contaminantes sont alors dégradées par ajout de 0,1 mg/ml de protéinase K et incubation à 37°C pendant une nuit. Finalement, l’ADN est reconcentré par précipitation alcoolique, resuspendu dans de l’eau et dosé au Nanodrop à 260 nm. La qualité de l’ADN génomique a été appréciée sur un gel d’agarose à 1%. - 17 - d- Amplification des régions promotrices par PCR sur ADN génomique N’ayant pas pu obtenir de résultat par l’amplification directe du segment d’ADN génomique contenant le promoteur d’intérêt avec des amorces spécifiques contenant les sites de recombinaison attB depuis l’ADN génomique, la technique de PCR ancrée a été utilisée. Lors de la 1ère PCR, un premier couple d’amorces spécifiques, dit externe, est choisie11 in silico12, de manière à encadrer la portion de 2Kb en amont du codon initiateur de traduction du gène d’intérêt. La réaction de PCR a été réalisée en présence de 100ng d’ADN génomique avec le kit AccuPrime™ Pfx DNA selon les recommandations du fabricant (Invitrogen™, Cergy-Pontoise, France). Conditions: 2’ – 95°C puis 35 cycles : 94°C - 1’ ; 50°C - 1’ ; 68°C 3’. Une deuxième PCR est réalisée à l’aide d’un nouveau couple d’amorces spécifiques permettant d’amplifier un fragment plus interne. Les extrémités 5’ de ces amorces comportent des séquences supplémentaires correspondant aux sites attB qui seront nécessaires ultérieurement aux étapes de clonage. Cette réaction de PCR a été conduite comme précédemment avec le kit AccuPrime™ Pfx DNA en présence de 1µl du produit de la première PCR dilué au 1/50ème. Les paramètres des 35 cycles d’amplification ont été modifiés comme suit : 94°C – 1’ ; 55°C – 1’ ; 68°C – 3’. Au terme de cette deuxième PCR, un aliquot de 5µl du produit de PCR a été analysé par électrophorèse sur gel d’agarose 1% dans du tampon TAE 1X. Le reste de la réaction a été purifié en présence de PEG 30% pour éliminer les fragments inférieurs à 100pb. Après une centrifugation de 30’ – 4°C, le surnageant a été éliminé et le culot d’ADN a été resuspendu dans 10µl d’eau ultrapure. Un dosage de la suspension d’ADN a été effectué sur 1,2µl au NanoDrop à 260 nm. Les produits de PCR purifiés ont enfin été analysés sur gel d’agarose à 1%/TAE 1X. e- Insertion des fragments d’ADN promoteurs potentiel dans les vecteurs de transgenèse Principe général Le principe du système GATEWAY® (Invirogen™) (Figure 8) consiste à intégrer lors d’une première étape de recombinaison les fragments d’ADN linéaire d’intérêt (promoteur) amplifiés par PCR par recombinaison dans un premier plasmide dit « donneur » qui possède un gène de sélection négatif (cassette ccdB). Une deuxième recombinaison est ensuite réalisée pour échanger ce fragment avec celui d’un vecteur circulaire contenant le cadre de lecture de la protéine fluorescente en aval du site d’échange. L’insertion du promoteur potentiel en amont du cadre de lecture codant pour la protéine fluorescente conduit à la création d’un gène chimérique. Les réactions de recombinaison ont été conduites selon le protocole détaillé dans le manuel technique du distributeur « Gateway® technology, A universal technology to clone DNA sequences for functional analysis and expression in multiple systems, Version E, Septembre 2003 (Invitrogen™, Cergy Pontoise, France). 1ère recombinaison : Brièvement, pour la première recombinaison, 300pmol de produit de PCR-attB (voir détail calcul en ANNEXE 10-A) ont été recombinés avec 300pmol de vecteur pDONR™221 en présence de la clonase BP (kit GATEWAY® BP Clonase™ Enzyme Mix de Invitrogen™). La réaction de recombinaison a été prolongée sur une nuit à 25°C. Les plasmides recombinés ont été insérés dans les cellules bactériennes DH5α par un choc thermique. Après 11 Séquence optimale : Tm le plus bas possible, proportion de bases G/C limité et faible probabilité d’avoir une structure secondaire dans le primer). On sélectionne donc des séquences oligotiques d’environ 25 mer chacun. 12 Outil du site Internet : idtdna.com : Internet: Integrated DNA Technologies ou l’outil Primer3 Rozen et al., 2000. - 18 - une incubation de 30’ dans la glace d’un mélange contenant 3µl de la réaction de recombinaison et 25µl de cellules bactériennes chimiquement compétente (Invitrogen™), les cellules ont été exposées à 42°C pendant 45’’ avant d’être de nouveau incubées sur glace 5’. Une incubation de 45’ à 37°C sous agitation et dans 250µl de milieu SOC a été réalisée pour permettre aux cellules de régénérer leur paroi. Les colonies bactériennes ayant incorporé les plasmides non recombinés ne se développent pas car la cassette ccdB entraîne la mort des cellules DH5α. Les colonies bactériennes contenant les plasmides qui ont échangé la casette ccdB pour le fragment promoteur potentiel ont été sélectionnées sur gélose LB contenant 50ng/ml de kanamycine. Cinq colonies ont été individuellement mises en culture dans 5 ml de milieu LB en présence de 50ng/ml de kanamycine. Après une nuit de culture à 37°C sous agitation circulaire à 250rpm, l’ADN plasmidique a ensuite été purifié sur colonne Spin MiniPrep (QIAGEN™) après lyse alcaline des cellules selon les recommandations du distributeur. Les plasmides purifiés ont été analysés par restriction et électrophorèse sur gel d’agarose 1% dans du tampon TAE 1X. 2ème recombinaison La deuxième recombinaison a été conduite dans 25µl en présence de 150ng du plasmide recombiné obtenu lors de la première recombinaison, de 150ng des vecteurs de transgénèse de base préalablement amplifiés (pVT- Vénus ou pVT-neGFP) et de la clonase LR (kit GATEWAY® LR Clonase™ Enzyme Mix de Invitrogen™). Après transformation des cellules DH5α comme indiqué précédemment les colonies ayant incorporé les plasmides recombinés ont été sélectionnées sur gélose LB contenant 100ng/ml d’ampicilline. Cinq colonies ont été prélevées et mises individuellement en culture dans du milieu LB contenant 100ng/ml d’ampicilline. L’ADN plasmidique a été purifié sur colonne MAXIprep Endonuclease free (QIAGEN™) en suivant les recommandations du fabricant. Figure 8 : Figure récapitulative du principe du protocole Gateway® (Invirogen™). Le schéma montre également les sites de restrictions détaillés plus tard. - 19 - f- Vérification moléculaire des constructions Vérification par cartographie de sites de restrictions La taille et l’orientation des fragments d’ADN insérés dans les vecteurs ont été analysées par restriction à l’aide d’endonucléases choisies de manière appropriée : présence de deux sites localisés à chacune des extrémités du fragment pour déterminer la taille globale ou présence de deux sites, l’un sur le plasmide l’autre à l’extrémité de l’insert pour déterminer l’orientation. Les restrictions ont été réalisées sur 200 à 500ng d’ADN selon les recommandations du distributeur. Les fragments d’ADN obtenus ont été séparés sur un gel d’agarose 1%/TAE 1X par électrophorèse (50V – 30’). Vérification par séquençage d’ADN La réaction de séquençage est réalisée dans 10µl à l’aide du kit PRISM AmpliTaq FS Big Dye™ Terminator, (Applied Biosystems, Foster city) à partir de 400ng de plasmide et une seule amorce 0,3µM selon les recommandations du fabricant. La technique de référence a été décrite par Sanger et al., 1977. Les ddNTP* non incorporés ont été éliminés par chromatographie d’exclusion sur des plaques Multiscreen (Millipore) contenant du Sephadex G50, selon les recommandations du distributeur. Les réactions de séquençage ont été déposées dans l’automate ABI PRISM™ 310 Genetic Analyzer, Applied Biosystems. Les résultats sont collectés dans un logiciel « 310 Genetic Analyzer Data Collection 1.0.4 », puis analysés grâce au logiciel « Sequencing Analysis 3.3 ». Les séquences obtenues ont été alignées avec les séquences attendues des promoteurs à l’aide du module d’alignement CLUSTALW du logiciel BioEdit (Hall, 1999). (13) g- Vérification de la fonctionnalité des vecteurs par transfection Vérification par transfection dans les cellules COS de rein de singe Observation microscopique : Les vecteurs de transgenèse ont été transférés par transfection transitoire dans les cellules eucaryotes COS-7 pour tester l’activité promotrice des fragments insérés en amont du gène rapporteur fluorescent. Les cellules ont été cultivées dans du milieu DMEM supplémenté avec 10% de sérum de veau fœtal (SVF), 2mM de glutamine et un mélange d’antibiotiques (pénicilline 10000 U/ml 400µg/ml streptomycine) à 37°C sous atmosphère humide et sous 5% CO2. 500 000 cellules ont été étalées la veille de la transfection dans un puit de plaque 6 puits. Les transfections ont été réalisées à l’aide du transfectant « FuGENE® HD Transfection Reagent », en utilisant le rapport 8:2 (8µg d’ADN pour 2µl de transfectant), selon les recommandations du fabricant (Roche). L’expression du gène rapporteur GFP a d’abord été analysée en suivant l’apparition de la florescence dans les cellules entre 12 et 48h après transfection, sous microscope Olympus IX71 inversé avec l’objectif ×20. Les images ont été analysées avec la caméra Olympus DP71 et le logiciel View Finder. Pour l’observation de la fluorescence de la GFP, une lampe au mercure qui émet une lumière UV incidente de 460 à 480 nm et un filtre GFP de bande passante de 495 à 540 nm ont été utilisés. (14) Vérification par reverse transcription des ARNm des cellules transfectées L’expression du gène rapporteur a ensuite été analysée par RT-PCR. Les ARN totaux des cellules transfectées ont été extraits 48h après transfection, à l’aide du Trizol, selon les recommandations du fabricant. 2µg d’ARN total ont été rétro-transcrits comme détaillé 13 Le séquençage est optimal pour une longueur d’ADN d’environ 500pb. Pour permettre un séquençage complet du vecteur de transgenèse, il faut superposer les réactions de séquençage. 14 On cherche ici à vérifier la fonctionnalité du promoteur créé. Bien que l’expression du gène soit censée être dirigée vers les cellules de la gonade par le promoteur introduit, il y a toujours une expression basale de tous les gènes dans toutes les cellules de l’organisme. Ainsi, on espère détecter un peu de fluorescence, exprimé dans ces cellules, ou une expression (même faible) en RT-PCR. - 20 - précédemment. Les transcrits correspondant au gène rapporteur de la GFP ont été amplifiés par PCR en utilisant des amorces localisées de part et d’autres de l’intron du gène SV40 pour ne détecter que les transcrits épissés. La qualité de la rétro-transcription a été appréciée en utilisant un couple d’amorces amplifiant le gène de ménage codant pour la beta-actine. Les réactions de PCR ont été réalisées dans 20µl en présence de 100ng d’ARN rétro-transcrits, de 0,5 µM de chacune des amorces sens et antisens, et de 0,5U de Hotstartaq DNA polymérase (QIAGEN®), selon les recommandations du fabricant. L’amplification s’est déroulée suivant les mêmes conditions que précédemment décrites. Transfection transitoire dans les cellules testiculaires de truite Des cultures de cellules testiculaires de truite sacrifiées au stade gonadique II (spermatogenèse initiée mais absence de cellules germinales méiotiques) ont été précédemment obtenues au laboratoire après dissociation du tissu à la collagénase. Ces cellules encore mal caractérisées ont été maintenues en culture à 16°C, sous air et dans le milieu de culture de base L15 contenant 10% SVF. À confluence, les cellules ont été régulièrement recueillies par trypsinisation puis réensemencées à faible densité (50%) sur des puits de plaque 6 puits pré-coatés avec de la gélatine. La veille de la transfection, 50 000 cellules ont été ensemencées par puit de plaque 6 puits. Les cellules ont été transfectées à l’aide du réactif FuGENE® HD Transfection Reagent (Roche) comme indiqué précédemment pour les cellules COS-7. L’observation des cellules fluorescentes a été réalisée sous microscope inversé équipé d’un filtre GFP, 12, 24 et 48h après transfection. h- Transgenèse par microinjection au stade cellule œuf Les microinjections ont été effectuées par la plate-forme de transgenèse AMAGEN de la station mixte INRA/CNRS de Gif-sur-Yvette (78) : Les œufs de médaka et zébrafish ont été collectés immédiatement après la ponte et leur fécondation (au moment de la mise en éclairage matinale) et placés dans le milieu de Yamamoto (Yamamoto, 1975) préalablement refroidi dans le cas des médaka ou dans le milieu 1X pour embryons (Nüsslein-Volhard et al., 2002) dans le cas des zébrafish. Avant la microinjection, les embryons de médaka sont transférés à 4°C pour arrêter leur développement. Les œufs fécondés sont ensuite placés dans des rigoles d’un gel d’agarose à 3% immergé dans une boîte de Pétri de 10 cm de diamètre contenant du milieu pour embryon (ANNEXE 6-H). Les microinjections ont été réalisées avec un injecteur à pression (FemtoJet, Eppendorf, Allemagne) connecté à un micro capillaire en verre borosilicate (GC100T(F), Clark Electromedical Instruments, Royaume-Uni). Les capillaires ont été préalablement étirés à l’aide de l’étireuse verticale PP-830 (Narisshige, Japon) puis remplis avec le mélange à microinjecter : ADN circulaire 15 et 100ng/µl final pour le médaka et le zébrafish respectivement, rouge de phénol 0,1%. Les constructions ont été microinjectées au travers du chorion dans le cytoplasme de la première cellule des embryons. Après injection, les œufs ont été maintenus à 28°C dans le milieu pour embryon approprié jusqu’à l’éclosion. Les alevins ont ensuite été transférés dans les élevages et nourris avec des artémias vivants et de la nourriture en poudre ou en granulé suivant leur stade de développement. i- Vérification fonctionnelle : observation des effets du promoteur in vivo La fluorescence dans les embryons microinjectés a été oservée à l’aide d’un stéréomicroscope LEICA équipé d’un filtre GFP et couplé à une source UV avec un régulateur de puissance ebq 100. Les images ont été prises à l’aide d’une caméra numérique (Nikon digital camera, dmx1200). Les embryons encore non éclos ont été placés dans une boîte de Pétri contenant du milieu d’incubation puis observés directement sous le microscope. Les alevins ont été préalablement anesthésiés par immersion de 5 à 15 minutes dans du MS 222 (Sigma®) dilué à 6 mg/ml. - 21 - V- Résultats : 1- Sélection des gènes d’intérêt Gènes sélectionnés Dans le but d’obtenir des fragments d’ADN promoteurs susceptibles de permettre l’expression de transgène spécifiquement dans la gonade, six gènes ont été sélectionnés pour notre étude sur la base de leur profil d’expression gonade spécifique, décrit dans la littérature chez les vertébrés (vasa, amh, rfsh, sycp1, sycp3) et/ou déterminé expérimentalement au laboratoire chez la truite (vasa, amh, gsdf1, sycp1). Ces gènes ont été choisis en raison de leur spécificité tissulaire et cellulaire d’expression mais également en raison de leur profil d’expression temporel, différent dans les cellules somatiques ou les cellules germinales Ainsi, les gènes gsdf1, amh, et rfsh sont exprimés dans les cellules de Sertoli, mais contrairement au gène rfsh, l’expression des gènes gsdf1 et amh déclinent progressivement au cours de la spermatogenèse. Les gènes vasa, sycp1 et sycp3 sont eux exprimés par les cellules germinales mais à des stades spécifiques de leur différenciation : spermatogonies pour vasa et spermatocytes primaires pour sycp1 et sycp3. Figure 9 : Profil d’expression des gènes sélectionnés dans le cycle spermatogenétique et dans la cellule cible. (PGC : Cellules germinales primordiales ; SPI : spermatocyte I). Identification des gènes in silico Grâce au module d’interrogation des bases de données de séquence d'ensembl!, nous avons pu identifier des gènes homologues aux gènes sélectionnés sur les deux espèces modèles à l’exception du gène rfsh qui n’est pas présent sur l’assemblage actuel du génome de médaka (détail des gènes, et localisation dans la base de donnée en ANNEXE 3-C). Vérification de l’orthologie : l’exemple de l’amh & gsdf1 Les protéines codées par ces gènes ont ensuite été incluses dans des études phylogénétiques afin de s’assurer de l’orthologie de ces gènes par rapport aux gènes des mammifères ou des autres poissons. Ces études montrent que tous les gènes répertoriés sont bien orthologues en terme de séquence et sont présents en copie unique chez les poissons (Figure 10). Une telle analyse est en cours de réalisation pour les autres gènes sélectionnés. - 22 - 99 BMP2-4 18 BMP5-6-7-8 96 16 hGDF3 hGDF1 18 96 ckBMP10 83 hGDF2 17 37 GDF6-7 radar dynamo 65 99 Inhibin beta 55 42 100 17 modal 100 GDF8 58 TGF 22 99 99 100 BMP10 BMP3 96 BMP15 - GDF9 91 35 eelAMH 90 rtAMH 100 73 64 50 salAMH pigAMH mouseAMH 85 100 ratAMH ckAMH Inhibin alpha 99 mkGSDF1 rtGSDF2 98 Figure 10 : Étude phylogénétique des membres de la superfamille TGF-β. On s’aperçoit que les deux gènes : amh et gsdf1, sont agrégés dans des branches distinctes quelle que soit l’espèce d’origine. Parmi ces deux groupes, on voit clairement le fort degré d’homologie entre espèces pour une famille de gène. (rt = truite ; zf = zébrafish ; mk = médaka ; gasteo = épinoche ; sal = saumon ; ck = poulet ; pig = cochon ; mouse = souris ; rat ; eel = anguille. L’outsider est le gène de GDFN humaine (en bas de l’arbre). La barre d’échelle représente le nombre de changement d’acides aminés par position et par unité de taille de branche. zfGSDF1 39 gasteoGSDF1 32 50 rtGSDF1 100 salGSDF1 hGDNF 0.2 Vérification de la tissu spécificité chez le zébrafish L’étude de ta tissu-spécificité des gènes sélectionnés a été étudiée chez le zébrafish par RT-PCR sur des ARN totaux extraits de différents tissus. Les résultats obtenus montrent que les gènes sycp1 et sycp3 (Figure 11) sont exprimés préférentiellement dans la gonade mâle et femelle. Cependant, le gène sycp3 pourrait aussi être exprimé de manière plus modeste dans d’autres tissus (rate et foie notamment). Aucune conclusion n’a été portée pour les autres gènes analysés car les amorces utilisées ont amplifiées des régions d’ADN génomique contaminant les ARN extraits. (Les tailles attendues et autres résultats montrés en ANNEXE 3-D). Taille de bande attendue (≈ 433) Dimères de primer Figure 11 : Résultat de la migration sur gel d’agarose 1% par électrophorèse de l’expression des ARNm rétro- transcrits des différents tissus de zébrafish pour le gène sycp3. 2- « Identification » des régions promotrices in silico Obtention de la zone promotrice des gènes d’intérêt Grâce à l'interface graphique d'ensembl! la séquence nucléotidique (5000pb) de la région située en amont du site d'initiation de la traduction de la protéine (ATG) a été téléchargée. Nous avons ensuite réduit cette région à environ 2Kb, taille de fragment raisonable pour les étapes ultérieures d’amplification par PCR et de clonage. - 23 - Nom promot. Taille fragmt pVASA 2061 pAMH 1374 pSYCP1 2345 pSYCP3 pRFSH pGSDF1 1862 2011 2065 Tableau 4 : Tableau récapitulatif de la taille des fragments d’ADN promoteur. (Les séquences annotées des régions promotrices des gènes téléchargés, ainsi que le détail des amorces qui ont permis de les isoler sont disponibles en ANNEXE 9 & ANNEXE 4). Recherche de sites de liaisons de facteurs de transcription conservés : exemple de gsdf1 Toutes les séquences des régions promotrices des gènes sélectionnés ont été extraites de la base de donnée des génomes de zébrafish, médaka, épinoche, fugu et tétratodon lorsqu’elles étaient disponibles. L’étude de la comparaison de ces séquences a montré que les régions 5’ flanquantes au codon d’initiation de traduction des gènes amh, sycp1 et sycp3 sont peu conservées entre poissons téléostéens (résultats non illustrés). En revanche, la région promotrice potentielle du gène gsdf1 montre un fort degré de conservation de plusieurs modules pouvant fixer des facteurs de transcription connus pour être impliqués dans l’expression Sertoli-spécifique de gènes chez les mammifères (ex : GATA, Sox, SRY et Sp1). Figure 12 : Représentation graphique de la localisation de trois motifs (bleu, cyan, rouge) conservés en séquence et position au cours de l’évolution dans la région promotrice du gène gsdf1. tf : Takifugu rubripes ; ga : Gasterosteus aculeatus ; mk : médaka ; zf : zébrafish. (La séquence des motifs conservés est montrée en ANNEXE 3-E). scale : échelle en pb.. 3- Extraction d’ADN génomique Afin de démontrer l’activité promotrice des fragments d’ADN analysés précédemment, leur clonage physique a été réalisé par PCR à partir d’ADN génomique. Nous avons donc procédé au préalable, à l’extraction d’ADN génomique sur des individus juvéniles ou sur des pools d’alevins de zébrafish et de médaka (Figure 13). La qualité de l’extraction a été vérifiée sur gel d’agarose et par PCR, uniquement sur les ADN génomique de zébrafish à l’aide d’un couple d’amorces dirigé contre la région promotrice proximale du gène sycp1 (résultats non illustrés). ADNg Figure 13 : Résultat d’extraction de l’ADN génomique d’un juvénile de Zébrafish (Zf-juvénile), de 3 pools d’alevins de Zébrafish (Zf-alevins 1, 2 &3), et de 3 extractions médaka (Mk1, 2 & 3). Mk- 3 Mk- 2 Mk- 1 Zf-alevin 3 Zf-alevin 2 Zf-alevin 1 Zf-juvénile Kb 10 -8 -5 -3 -2 -1,5 -1 -0,8 -0,6 -- Très peu d’ARN résiduel - 24 - 4- Production des vecteurs de transgenèse a- Amplification des régions promotrices d’intérêt Les amplifications des régions promotrices des gènes vasa, gsdf1, rfsh, sycp1, sycp3 ont été réalisées par PCR en prenant l’ADN génomique extrait de zébrafish (souche identique) comme matrice (15). Dans un premier temps, nous avons testé mais sans succès l’amplification directe avec des amorces spécifiques en 3’ de la séquence à amplifier mais comportant aussi des bases supplémentaires en 5’ correspondantes aux sites de recombinaison attB nécessaires aux étapes ultérieures de clonage. Pour résoudre ce problème nous avons opté pour une nouvelle stratégie dite de PCR ancrée. Bien que la première étape de PCR réalisée sur l’ADN génomique de zébrafish en présence d’amorces sens et antisens strictement spécifiques n’ait pas toujours conduit à l’amplification d’un fragment unique de la taille désirée (Figure 14a), la deuxième PCR faite sur une dilution au 50ème de la première PCR et utilisant un deuxième couple d’amorces spécifiques plus interne (incluant à leur extrémité 5’ les sites attB) a permis d’amplifier avec un fort enrichissement des régions d’ADN génomique de taille attendue pour les gènes sycp3, rfsh, et gsdf1 (Figure 14b). Cependant, aucune amplification n’a pu être obtenue pour les gènes vasa et sycp1 malgré plusieurs modifications apportées aux paramètres d’amplification (température d’hybridation des amorces, quantité d’ADN, changement d’amorces sens et/ou antisens, changement du lot d’ADN génomique, purification des fragments au TE/PEG, pour détails voir ANNEXE 3-G). Figure 14 : Produits d’amplification des PCR. a : Produits de la PCR-1. On observe des « smears » autours de la taille attendue (aspécificité due à la température plus basse) (seul pGSDF1 possède une bande plus nette). b : Produits de la PCR-2. Noter la présence d’un produit de PCR majeur de la taille attendue (environ 2kb) et en quantité importante. b- Clonage des régions promotrices dans les vecteurs Résultat 1er clonage : dans le vecteur pDONR™221 Notre stratégie d’insertion des promoteurs en amont du cadre de lecture codant pour la GFP nécessite leur insertion préalable dans un vecteur intermédiaire (pDONR™221) par recombinaison nommée BP en raison des sites de recombinaison mis en jeu. En effet, les sites de recombinaison attB1 et attB2 introduits respectivement aux extrémités 5’ et 3’ du fragment de PCR grâce aux amorces sens et antisens respectivement, recombinent, avec les sites attP1 et attP2 présents sur le vecteur donneur. Cette étape de recombinaison BP a été réalisée sans problème particulier pour le fragment issu de l’amplification pAMH (1,4Kb), mais a été plus 15 La provenance des deux autres régions promotrices ne sont pas issus directement de l’étude : le gène de l’ amh qui avait été séquencée précédemment au laboratoire chez la truite (Y. Guiguen et collaborateurs, non publié). L’obtention de cette région promotrice a été réalisée en une seule étape de PCR en prenant comme matrice un clone BAC disponible au laboratoire et contenant un fragment ADN génomique de environ 1,4Kb de truite portant cette région d’intérêt. La deuxième exception a été faite pour le clonage d’un promoteur fort et ubiquitaire (qui s’exprime dans l’ensemble des types cellulaires d’un organisme) du cytomégalovirus (CMV, 654pb). Il a été amplifié directement à partir d’un plasmide commercial pcDNA3 (Invitogen™) et sera utilisé ultérieurement dans cette étude comme témoin positif pour valider la fonctionnalité des constructions de transgenèse. - 25 - laborieuse pour les fragments pGSDF1 (2,1Kb) et pSYCP3 (2Kb) car plusieurs tentatives ont été nécessaires. De plus, la proportion de colonies recombinantes ayant inséré le fragment désiré est restée très faible pour ces deux fragments (de l’ordre de 1 colonie sur 25 testées contre 5/5 pour le fragment pAMH). Nous n’avons pas pu aboutir au clonage de la région pRFSH dans le vecteur pDONR™221. La recombinaison BP est donc apparue comme une étape technique limitante de notre approche. Plusieurs paramètres de la réaction de recombinaison ont été modifiés pour essayer d’améliorer son efficacité. Différents rapports de proportion (2:1, 1:1, 1:2) entre les fragments de PCR et le vecteur ont été testés sans qu’aucune différence notable ne soit observée. Le temps d’incubation de la réaction de recombinaison BP a été prolongé de 1 heure à une nuit sans permettre pour autant une amélioration nette de l’efficacité de clonage. Le volume réactionnel a également été augmenté sans conséquence. L’utilisation de bactéries électrocompétentes (Top10, Invitrogen™) a été testée mais n’a aboutit qu’à l’obtention d’un bruit de fond très important de colonies faux-positifs portant des vecteurs dépourvus de la cassette ccdB. Bien que la recombinaison de grands fragments proche de 5Kb ait été reportée (Chen et al., 2006), nos observations suggèrent que la taille du fragment à insérer est un des facteurs majeurs influençant l’efficacité de la réaction BP. Il faut noter qu’au terme de cette étude, nous sommes toujours à la recherche d’un protocole qui soit efficace quelque soit la taille et la nature du fragment mis en jeu. Les plasmides recombinés ayant inséré les promoteurs ont été analysés par cartographie de sites de restriction pour déterminer d’une part la taille du fragment inséré et d’autre part son orientation. La triple digestion EcoRV/ApaI/SmaI des plasmides a montré que la taille des fragments insérés était conforme à la taille attendue des régions amplifiées par PCR (SmaI est le témoin de recombinaison car il existe uniquement sur pDONR™221 natif). Une autre double digestion avec l’enzyme ApaI dont le site de coupure unique était localisé sur le plasmide et une autre enzyme coupant exclusivement à une des extrémités du fragment attendu a permis d’une part de conforter l’idée que le fragment amplifié par PCR était bien le bon et que d’autre part, l’orientation du clonage était conforme aux résultats attendus (cf. ANNEXE 3-H). Clonage dans les vecteurs de transgenèse pVT-Vénus & pVT-neGFP La réalisation des constructions s’est ensuite poursuivie par une 2ème recombinaison (LR) avec un vecteur possédant le cadre de lecture d’une GFP cytoplasmique (pVT-Vénus) ou nucléaire (pVT-neGFP). Cette recombinaison LR s’est révélée être bien plus efficace que la précédente. Nous avons ainsi, également vérifié nos constructions par restriction Les résultats observés (Figure 15) sont conformes aux résultats théoriques (ANNEXE 3-I). Figure 15 : Photographie (sous UV) de la migration sur gel d’agarose 1% de la restriction des vecteurs de transgenèse. 1 : Vérification de l’insertion et taille du promoteur 2 : Vérification de l’orientation de l’insert. (ND : plasmide non digéré). - 26 - c- Vérification par séquençage Avant de procéder à la suite et notamment à la transgenèse, nous avons vérifié par séquençage la composition nucléotidique de nos fragments. Les séquences des fragments insérés ont été alignées avec les séquences attendues correspondantes (issus de la base de donnée ensembl!). Une forte identité (99 à 100%) de séquence a été obtenue pour tous les fragments validant ainsi l’identité des fragments promoteurs potentiels et les constructions de transgénèse. (données brutes de séquençage en ANNEXE 3-J). Nom Taille du promot. promoteur pAMH 1374 pGSDF1 2065 pSYCP3 1862 Nom du vecteur séquencé Taille fragmt séquencé 1ère base reconnue pAMH-eGFP-SP6 pAMH-Vénus-SP6 pGSDF1-eGFP-SP6 pGSDF1-Vénus-SP6 pSYCP3-eGFP-SP6 pSYCP3-Vénus-SP6 510 362 555 492 511 505 1 1 24 24 289 289 % homologie Dernière base reconnue avant corr. après corr. 440 292 504 441 728 721 99,55 98,29 100,00 99,76 99,77 100,00 99,55 99,32 100,00 100,00 100,00 100,00 Tableau 5 : Tableau récapitulatif des résultats des alignements entre la séquence théorique du promoteur extrait et le résultat des séquençages d’une extrémité des constructions (comparaison réalisée avec le module CLUSTALW du logiciel BIOEDIT). d- Vérification par transfection transitoire sur cellules COS Figure 16 : Résultats des transfections dans des cellules COS. Les photographiess prises avec le filtre GFP avaient pour réglage une exposition de 1/80ème de seconde. Noter qu’en absence de transfection, quelques cellules montrent une légère auto fluorescence. Les constructions réalisées avec le promoteur fort et ubiquiste pCMV montrent une forte fluorescence (A). On peut ici clairement observer une différence d’expression entre les deux protéines fluorescentes (B). pVTvénus s’exprime dans tout le cytoplasme de la cellule (a), alors que pVT-neGFP a une expression concentrée dans le noyau de la cellule (on distingue des spots de fluorescence qui pourraient être colocalisés avec les nucléoles) (b). - 27 - Nous avons voulu tester l’aptitude des régions promotrices des gènes d’intérêt à diriger l’expression de la GFP en les transfectant dans une lignée cellulaire eucaryote de rein de singe (cellules COS-7) par transfection transitoire. Les vecteur pVT-CMV-eGFP et pVTCMV-Vénus contenant le promoteur ubiquiste pCMV dirigeant l’expression de la GFP a été utilisé comme témoin positif pour tester la méthode, valider l’efficacité des transfections et localiser (cytoplasmique ou nucléaire) les protéines des GFP venus et neGFP (Figure 16). Contrairement aux cellules non transfectées, on a pu observer une forte fluorescence dans le cytoplasme de certaines cellules COS-7 en présence du témoin positif avec nos constructions pVT-CMV-neGFP et pVT-CMV-Vénus respectivement, dans le noyau et le cytoplasme de certaines cellules COS-7, dès 24h après transfection. Un plus grand nombre de cellules fortement fluorescentes a pu être observé 72h après transfection. En revanche, les vecteurs de transgenèse contenant les promoteurs pGSDF1, pAMH et pSYCP3 n’ont montré aucune fluorescence significative (Figure 17) (les deux derniers sont illustrés en ANNEXE 3K). Quelques cellules se sont avérées plus intenses que d’autres mais leur intensité différait peu du bruit de fond observé sur les cellules transfectées en absence d’ADN (témoin négatif). Figure 17 : Illustration du résultat de la transfection sur cellule COS des constructions contenant la portion pGSDF1. Noter qu’en absence de transfection, quelques cellules montrent une légère auto fluorescence. Lumière blanche UV + Filtre GFP e- Révélation de l’expression des ARNm rétrotranscrits de GFP issus des cellules COS L’absence d’expression de la GFP en présence de vecteurs de transgenèse contenant les promoteurs des gènes amh ou gsdf1 ou encore sycp3 pouvant être dû au fait que ces promoteurs nécessitent un contexte cellulaire approprié, nous avons tenté de transfecter des lignées de cellules testiculaires de truite en cours d’établissement. Malheureusement, aucune fluorescence n’a pu être observé, et ce, quelque soit les constructions transfectées (résultat non illustrés). Nous avons donc tenté une méthode plus fine pour détecter l’expression des gènes exprimés. En effet, tout gène présent dans une cellule a une expression basale. C’est cette expression que nous avons tenté de mettre en évidence par PCR après rétro-transcription des ARNm issus des cellules COS transfectées. Cependant, les résultats obtenus ne sont guère interprétable du fait d’une amplification d’ADN génomique contaminant les ARN extraits (illustration pour l’amh en ANNEXE 3-L). La manipulation nécessite d’être reproduite en prétraitant les ARN par la DNAse I. - 28 - 5- Vérification par transgenèse in vivo de la fonctionnalité des vecteurs Pour des raisons de temps et de coût, seules les constructions avec le gène d’expression Venus ont été injectés dans les deux espèces modèles (médaka – zébrafish). Deux séries de microinjections avec les constructions pVT-GSDF1-Vénus et pVT-AMHVénus ont été menées sur le zébrafish (la première le 30/05/07 et l’autre le 04/07/07) et une seule chez le médaka (le 30/05/07). Les embryons microinjectés ont été observés 24h après microinjection. Certains embryons de zébrafish microinjectés avec les constructions pVTAMH-Vénus (Figure 18 A-B-C) ou pVT-GSDF1-Vénus (Figure 19F) ont présenté une fluorescence significative dans quelques cellules de la région médio-basale de l’embryon pouvant correspondre à la crête neurale, territoire à l’origine des cellules somatiques testiculaires (Figure 18 C-E). De plus, le profil d’expression de la construction pVT-AMHVénus obtenu chez le médaka (Figure 18 D-E) est similaire à celui précédemment décrit chez le zébrafish (Figure 18 A-B-C). Ainsi nos observations indiquent que les fragments d’ADN génomique correspondant aux gènes amh et gsdf1, insérés en amont du cadre de lecture de la GFP Vénus, possèdent bien une activité promotrice. Toutefois, il faudra attendre la production de générations F1 pour déterminer si ces fragments possèdent toute l’information pour cibler l’expression d’un gène dans le testicule. A mb B C Œ avant vit zébrafish queue 0,5mm D E vit médaka Figure 18 : Activité transcriptionnelle du promoteur potentiel du gène amh de truite chez le zébrafish (A-B-C) et le médaka (D-E). Les illustrations (A-B-C) sont prises sur le même embryon 1 jour après l’injection, les illustrations (D-E) aussi. Les photographies A et D présentent une vue latérale de l’embryon prise en lumière blanche. On distingue très nettement le chorion de l’œuf (mb) ainsi que le vitellus (vit). La partie avant de l’embryon reste solidaire du vitellus tandis que la queue a tendance à se décoller légèrement. B et E montrent les mêmes vues mais sous le filtre GFP. L’encadré blanc en B correspond à la zone détaillée en C. C est une vue dorsale de la partie antérieure de l’embryon (on peut distinguer l’œil (Œ)). Sur cette vue, on distingue très clairement les cellules fluorescentes exprimant le gène Vénus, partant de derrière l’axe cérébral en descendant vers le tronc de l’embryon (flèches blanches). Sur la photographie E, on distingue une ou un agglomérat de cellule(s) fluorescente(s) dans la région mediane de l’embryon (flèche). - 29 - F queue Figure 19 : Activité transcriptionnelle du promoteur potentiel du gène gsdf1 de zébrafish chez zébrafish sur la photographie, on distingue la partie postérieure de l’animal (queue) et on peut voir un agglomérat de cellules où doit se développer a gonade exprimant la GFP (encerclé). Une série de microinjection a également été réalisée chez le zébrafish avec la construction pVT-SYCP3-Vénus mais les embryons ne présentaient toujours pas de fluorescence 15 jours après la date de microinjection. Bilan : L’étude présentée a permis de mettre en œuvre les approches méthodologiques conduisant à la production de vecteur de transgénèse pour étudier la capacité de certains fragments d’ADN promoteurs à cibler l’expression de transgènes dans la gonade de poissons. Ainsi, 6 vecteurs de transgénèse ont été produits à partir des 3 promoteurs pAMH, pGSDF1 et pSYCP3 et microinjectés chez le zébrafish ou le médaka. Deux autres constructions contenant le promoteur pCMV connu pour être ubiquiste ont été également réalisées et utilisées comme contrôle. Les résultats préliminaires suggèrent que les promoteurs pAMH et pGSDF1 ont une activité promotrice in vivo. - 30 - VI- Discussion, Perspectives Recherche d’orthologues et choix de l’espèce modèle pour les études fonctionnelles des promoteurs La sélection des promoteurs de gènes à analyser dans cette étude a été basée sur les connaissances acquises chez les mammifères et sur le fait que l’expression des gènes correspondants dans la gonade de truite ait été confirmée au laboratoire par les approches de génomique expressionnelle. En raison des coûts d’entretien des truites en circuit fermé et de la méconnaissance de leur génome, nous avons dû choisir une autre espèce de poisson pour réaliser l’étude fonctionnelle des promoteurs. La recherche de gènes orthologues dans les génomes de poissons modèles est particulièrement délicate chez les poissons téléostéens en raison d’un ou plusieurs évènements de duplication de leur génome, suivi de pertes de gènes intervenus dans chacun des taxons après leur divergence avec le phylum des tétrapodes (Steinke et al., 2006, Meyer et al., 2005, Hoegg et al., 2004). Ces évènements de duplication se sont traduits par une tétraploïdisation partielle de leur génome et ont conduit à une diversification accrue, du nombre de copies, et/ou de la nature (le gène ancestral pouvant ou non avoir été éliminé au profit d’une copie) des gènes chez les poissons téléostéens. Une autre limitation à la recherche de gènes orthologues résidait dans le degré de couverture du séquençage des génomes, très variable d’une espèce à l’autre. Malgré ces limitations nous avons pu identifier tous les gènes orthologues aux gènes sélectionnés présent chez le zébrafish et le médaka (à l’exception du gène rfsh). Certains orthologues ont été identifiés sur les autres génomes de poissons connus mais pas de manière systématique en raison : du plus faible nombre d’ESTs séquencés limitant l’annotation des gènes, de la complexité de certaines organisations géniques (présence de nombreux petits exons), ou de la plus faible couverture de séquençage. L’identification des gènes orthologues chez un grand nombre d’espèces de poissons téléostéens nous a permis de renforcer les études phylogénétiques et donc l’orthologie des gènes, mais aussi l’analyse des fragments promoteurs réalisée, pour identifier des éléments de régulation de la transcription intervenant dans la spécificité cellulaire et/ou tissulaire d’expression. Ainsi, nos observations effectuées sur le promoteur potentiel du gène gsdf1 (Figure 12) suggèrent la conservation au cours de l’évolution des poissons téléostéens de trois motifs nucléiques juste en amont de la région transcrite dont certains pourraient fixer des facteurs de transcription connus pour être préférentiellement exprimés dans le testicule (ex : gata1, gata4, sox). La conservation de motifs au cours de l’évolution suggère un rôle fonctionnel comme il a été démontré pour le gène amh chez les mammifères (Pask et al., 2004). Chez ces derniers, les premières 500 pb du promoteur sont très conservés et confèrent une expression spécifique dans les cellules de Sertoli (Lecureuil et al., 2002). Cependant, la conservation des éléments de régulation ne semble pas aussi systématique d’un gène à l’autre. Contrairement à ce qui a été observé chez les mammifères, la région promotrice potentielle du gène amh chez les poissons téléostéens, ne montre pas d’éléments de régulation conservés. Il en est de même pour les gènes sycp1 et sycp3. L’éloignement phylogénétique très important des différents génomes de poissons téléostéens disponibles à ce jour, et une moindre pression de sélection sur les régions non codantes, pourraient expliquer cette observation. Outre la maîtrise des techniques de transgenèse, un chorion translucide, un coût d’entretien moins élevé, le grand nombre de connaissances acquis sur son développement embryo-larvaire, le zébrafish apparaît être une espèce modèle de choix pour notre étude de fonctionnalité des promoteurs géniques en raison du degré de couverture de séquençage de son génome et du plus grand nombre d’ESTs connus chez cette espèce qui conditionnent l’identification des gènes orthologues et la fiabilité de prédiction des sites d’initiation de transcription. - 31 - Choix de la région promotrice pertinente N’ayant aucune information fonctionnelle sur la localisation des sites d’initiation de la transcription, nous avons été confrontés à des choix concernant la taille du fragment promoteur à étudier et la stratégie permettant de créer un gène de fusion. Le choix de la taille des promoteurs étudiés a été défini en fonction des contraintes méthodologiques (PCR) et sur la base de données bibliographiques montrant que des fragments d’ADNg inférieurs à 2Kb pouvaient conférer une expression spécifique dans la gonade (Tableau 1). Cependant, l’existence d’éléments de régulation plus éloignés de la région promotrice pourrait être nécessaire à l’expression tissu-spécifique des gènes sélectionnés (Wakabayashi et al., 2003). D’autre part, nous avons systématiquement choisi de fusionner le cadre de lecture de la GFP en aval des deux premières bases du codon ATG initiateur du gène d’intérêt pour éviter la création de sites d’épissage artificiels ou la présence d’exon leader non codant. Ainsi, la région promotrice potentielle étudiée s’est retrouvée être inférieure aux 2Kb initialement prévue, diminuant d’autant les chances d’apporter toute l’information pour l’expression tissuspécifique. Vérification de la tissu spécificité des gènes Dans cette étude, la distribution tissulaire de l’expression des gènes sélectionnés a été étudiée chez le zébrafish par RT-PCR à partir d’ARN totaux. L’utilisation de couples d’amorces spécifiques pour les gènes sycp1, sycp3, amh chevauchant des bornes exon/intron ou localisés sur des exons différents suggère que ces gènes ont une expression préférentielle dans la gonade. L’identité des produits de PCR reste cependant à démontrer par clonage ou par southern blot. L’utilisation d’une technique aussi sensible que la PCR suggère une expression de ces gènes dans d’autres tissus que la gonade. Celle-ci pourrait être la conséquence d’une contamination des tissus lors de la dissection bien que la gonade ait été prélevée en dernier. Elle pourrait aussi être le fait d’une transcription basale du gène également appelée « transcription illégitime » lorsque l’expression du gène n’interfère pas avec la biologie de la cellule ou de l’organisme. Les résultats obtenus avec les autres gènes rfsh et gsdf1 montrant une expression de ces gènes dans tous les tissus restent à être confirmé car les produits de PCR observé pourraient être le fait d’une amplification à partir d’ADN génomique contaminant. Pour éviter ce problème, un traitement préalable des ARN totaux par une DNAse I devra être réalisé avant leur rétro-transcription. D’autre part, des amorces localisées sur les jonctions exons-intron devront être employées. Production des vecteurs de transgenèse : L’un des objectifs de l’étude était de mettre en œuvre et d’optimiser les méthodologies permettant la construction d’un nombre important de vecteurs de transgénèse. Le choix de la technique de PCR ancrée sur ADN génomique pour l’obtention des promoteurs de zébrafish, s’est révélée relativement efficace, car 3 des promoteurs (gsdf1, rfsh, sycp3) ont été amplifiés sur les 5 testés. L’absence d’amplification des promoteurs vasa et sycp1 pourrait s’expliquer par exemple par un mauvais choix d’amorces, une structure conformationnelle du fragment difficile à amplifier, un polymorphisme, ou une erreur dans l’assemblage de référence du génome. Le choix de la technique de clonage par recombinaison (système GATEWAY®) a donc été mis en œuvre en raison de son efficacité supposée supérieure à la ligation. Cependant, la technologie GATEWAY® a aussi présenté quelques limites puisque un promoteurs sur les 4 testés n’a pu être recombiné dans les vecteurs de clonage. Nous avons été confrontés à la difficulté de cloner les promoteurs par la recombinaison (BP), alors que la - 32 - deuxième recombinaison (LR) s’est avérée efficace à 100%. L’efficacité de la recombinaison pourrait dépendre de la nature ou de la conformation spatiale de la séquence à cloner mais nos résultats suggèrent que la taille des fragments à cloner pourrait également être un facteur limitant. D’autre part, le fait que la recombinaison LR qui a lieu entre deux molécules circulaires soit efficace à 100% pourrait nous amener à modifier la stratégie de clonage initiale. Les vecteurs de clonage ayant des extrémités 3’ T protubérants sont très efficaces pour cloner les produits de PCR car la Taq Polymérase ajoute un résidu A supplémentaires aux extrémité des fragments amplifiés. Ainsi, le fragment promoteur linéaire et amplifié par PCR pourrait être clonés plus efficacement dans un vecteur de clonage de type « TA cloning » contenant les séquences attL nécessaires pour une recombinaison LR ultérieure (pCR8/GW/TOPO, Invitrogen). Vérification moléculaire des constructions : Les constructions chimériques générées ont été vérifiées par séquençage de l’une des extrémités. Ainsi nous avons vu que l’identité avec les séquences attendues était, sinon optimale après correction, au moins très proche de 100%. Plusieurs hypothèses pourraient expliquer les quelques divergences observées. Une erreur de réplication lors de l’amplification par PCR est possible même si la fréquence d’erreur de la Taq polymerase employée a été évaluée par le fournisseur aux alentours d’1/105 bases. Des erreurs de séquençage du laboratoire ayant séquencé le génome du zébrafish sont également envisageables. Enfin, le polymorphisme inter-individuelle peut également expliquer ces différences. Quoiqu’il en soit les promoteurs devront être séquencés dans leur totalité pour tenir compte de toutes les différences par rapport au génome de zébrafish de référence. D’autre part, le clonage des promoteurs issus de réaction de PCR indépendante permettra de déterminer l’origine artéfactuelle ou non des divergences de séquence. Vérification fonctionnelle des constructions : Les constructions ont été ensuite transfectées dans les cellules COS-7 pour essayer d’identifier une activité promotrice des fragments d’ADN (supposés promoteurs) testés. Cette approche a été satisfaisante dans le cas du promoteur cmv qui est un promoteur à très forte activité classiquement utilisé pour surexprimer des protéines dans de nombreuses cellules mammaliennes. L’utilisation de ce promoteur a permis de vérifier la fonctionnalité des vecteurs de transgenèse natifs (notamment le cadre de lecture de la protéine fluorescente et les signaux de maturation des transcrits) et la localisation cellulaire (cytoplasmique ou nucléaire) attendue des différentes protéines fluorescentes testées. Aucune cellule significativement fluorescente n’a pu être observée dans les cultures cellulaires transfectées avec les constructions pAMH, pGSDF1 et pSYCP3. Ce résultat pourrait s’expliquer par une mauvaise prédiction des régions promotrices car les sites d’initiation de transcription n’ont pas été déterminés expérimentalement. Cependant, l’activité des promoteurs testés pourrait être trop faible pour être détectable par simple observation directe de la fluorescence. L’analyse de l’expression des constructions chimériques a donc été testée par RT-PCR mais les résultats se sont révélés être inexploitables, du fait d’une contamination par l’ADN génomique plasmidique mis en évidence par PCR sur des ARN non rétro-transcrits. Cette étude devra être renouvelée en prétraitant les ARN extraits avec une DNAse I. L’activité promotrice de nos constructions pourrait aussi dépendre du contexte cellulaire, c'est-à-dire de la présence ou non, dans les cellules transfectées, d’un ensemble de facteurs de transcription appropriés pour former un complexe de préinitiation de la transcription efficace. L’absence d’expression de nos constructions dans les cellules COS-7 peut ainsi être considérée comme un résultat prévisible dans la mesure où tous les facteurs de transcription nécessaires pour l’activité promotrice ne sont peut être pas présents dans les cellules COS-7 ou que ces cellules synthétisent un facteur inhibiteur. Bien que nous ayons essayé de transférer nos constructions - 33 - dans les cellules de testicule de truite, il ne nous est pas possible de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse étant donné l’absence de fluorescence dans les cellules transfectées avec le vecteur contrôle pCMV-eGFP du laboratoire. L’amélioration de l’efficacité de transfection des cellules de testicule de truite est une étape préalable essentielle à l’utilisation de ces cellules pour contrôler l’activité promotrice de nos gènes chimériques. D’autre part, ces cellules de truite ne sont pas encore caractérisées et il est possible que les cellules cultivées ne correspondent pas à tous les types cellulaires d’intérêt pour notre étude (cellule de Sertoli et germinales). De plus, la plupart des promoteurs que nous avons étudiés ont un profil d’expression dépendant du stade de maturation de la gonade. En effet, l’amh et gsdf1 sont fortement exprimés chez la truite immature mais leur expression décroît fortement chez les animaux maturant sexuellement pour devenir presque indétectable chez les animaux en spermiation. De même, le gène sycp3 n’est exprimé qu’au moment de la première division de la méiose dans les spermatocytes primaires. Nous n’avons pas observé le maintien des cellules germinales dans nos cultures de cellules testiculaires. Il sera nécessaire de vérifier l’expression des gènes dont sont issus les promoteurs dans ces cultures de cellules en cours d’établissement. En effet, il est probable que la mise en culture des cellules testiculaires et leur maintien sur une longue durée sélectionnent les cellules à forte activité prolifératrice. Dans bien des cas, l’augmentation de la prolifération s’accompagne souvent d’un processus de dédifférenciation cellulaire. Enfin, les transfection transitoires ne permettant pas l’insertion des constructions dans le génome, il est possible que l’expression de nos constructions dépende d’un environnement chromatinien particulier fourni par exemple par le phasage des nucléosomes. La technique de transgenèse qui a pour objectif d’insérer la construction dans le génome de l’hôte pourrait de ce point de vue être plus favorable pour permettre l’expression de nos constructions. Microinjection et expression des constructions La caractérisation des animaux transgéniques est particulièrement importante pour déterminer si l’absence éventuelle de fluorescence est due à un problème de transgenèse, ou à un promoteur inefficace. L’absence d’efficacité du promoteur pourrait avoir plusieurs origines. L’information nécessaire à l’expression gonade spécifique pourrait être portée par une région située en amont ou en aval de la région promotrice testée et il faudrait alors envisager de tester des promoteurs de plus grande taille. Les constructions contenant les promoteurs des gènes de l’amh, gsdf1, sycp3 ont été injectées dans les œufs de zébrafish. Chez la truite, l’expression des gènes de l’amh et gsdf1 est bien caractérisée et est observée chez les embryons peu après la première prise alimentaire (55 jours post fécondation) (Guiguen et al., communication personnelle). Bien que le développement du médaka et du zébrafish soit plus rapide, aucune expression des constructions contenant les promoteurs potentiels des gènes amh ou gsdf1 ne devait survenir dans les premières 24h de survie des embryons ; ceci en raison de l’expression tardive de ces gènes. Cependant, étant donné que nous avons observé des cellules fluorescentes chez certains embryons, le profil d’expression de ces gènes devra être revu. Bien que nous ayons observé une fluorescence dans des territoires présomptifs de la gonade chez certains individus microinjectés, il faudra attendre l’analyse de leur descendance obtenue par un croisement avec la souche sauvage pour déterminer la reproductibilité du profil d’expression spatio-temporel. En effet, les vecteurs microinjectés pourraient ne pas s’insérer dans le génome de l’individu, mais perdurer dans les cellules sous la forme d’épisomes. Ces fragments d’ADN extra-chromosomiques capables de se répliquer pourraient être à l’origine d’expression ectopique des transgènes. L’analyse de la descendance (F1 et F2) - 34 - devrait permettre de vérifier la stabilité de l’insertion et la transmission mendélienne du transgène. Dans le cas du gène sycp3, une expression différée dans le temps en fonction du sexe est attendue, car la méiose des cellules germinales est précoce chez la femelle (stade alevin) et plus tardive chez le mâle (stade adulte maturant). Ainsi, l’absence de fluorescence dans les embryons âgés de 24 h et microinjectés avec la construction contenant le promoteur sycp3 est conforme à notre attente. La caractérisation des individus transgéniques correspondant ne pourra être réalisée que tardivement après la mise en place de la maturation sexuelle chez ces animaux. L’identification des animaux transgéniques sera réalisée non seulement sur la base de l’analyse de l’expression des transgènes fluorescents mais surtout sur la base d’une l’analyse de leur génotype en vérifiant l’insertion ou non du transgène à partir d’ADN génomique de nageoire (individus âgés d‘au moins 1 mois). - 35 - VII- Conclusions, acquis du stage Le travail réalisé pendant ces 6 mois de stage a permis de démontrer la fonctionnalité des deux promoteurs : amh et gsdf1 in vivo. D’autre part, certaines étapes limitantes des approches méthodologiques initialement choisies ont été mises en évidence. De nouvelles ont été proposées (parfois avec succès) pour remédier aux problèmes. Il reste toutefois à optimiser certaines étapes de la stratégie de construction pour arriver à un clonage à haut débit des autres promoteurs candidats (notamment l’étape d’insertion dans un vecteur « donneur » de type Gateway® des promoteurs géniques amplifiés par PCR). Les perspectives à court terme du travail réalisé, auront pour but de déterminer si les promoteurs obtenus portent bien toute l’information nécessaire pour cibler l’expression d’un transgène dans la gonade. Si cela était le cas, les lignées transgéniques ainsi créées constitueront des modèles animaux de choix pour l’isolement de fractions cellulaires purifiées ou pour des études de lignages cellulaires. À plus long terme, les fragments promoteurs pourront être utilisés afin d’étudier la fonction de gènes d’intérêt in vivo en permettant la surexpression de transgène spécifiquement dans la gonade inhibant ou exacerbant la fonction du gène ciblé. Outre l’intérêt pour l’entreprise, d’un point de vue plus personnel, ce stage a permis d’appréhender une nouvelle fois le monde de la recherche fondamentale, ses exigences, sa rigueur, ses contraintes, ses difficultés mais aussi l’enthousiasme de ses réussites. Il m’a aussi permis d’acquérir de nouvelles compétences : notamment la maîtrise des techniques de base de biologie moléculaire dont on n’apprend en général que le principe théorique. D’un point de vue de la maîtrise d’outils, il a permis l’utilisation des logiciels et/ou d’interfaces informatiques, pour le traitement des informations des banques de données liées à la génomique. Finalement, du fait de l’éloignement de la formation générale avec la spécialisation de la recherche aquacole, la prise en main du sujet a nécessité un gros travail bibliographique en parallèle du travail expérimental, qui permet une ouverture d’esprit importante en ce qui concerne la mise à jour des connaissances. Il a du reste permis de me responsabiliser et d’affiner mes compétences en terme de gestion de temps et d’information. Ce stage a également tenu toutes ses promesses quant à la compréhension de la place de l’ingénieur sensible aux questions de recherche dans la filière aquacole. Ce dernier peut être amené à formaliser les difficultés de production rencontrés par les professionnels, en questions scientifiques compréhensibles par les chercheurs, qui apporteront des connaissances nouvelles permettant d’y répondre. - 36 - REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1. Transfac. http://www.biobaseinternational.com/pages/index.php Consulté le 278-0007 10. CLAESSENS, F., CELIS, L., PEETERS, B., HEYNS, W., VERHOEVEN, G. & ROMBAUTS, W. (1989). Functional Characterization of an Androgen Response Element in the First Intron of the C3(1) Gene of Prostatic Binding Protein. Biochem Biophys Res Commun., 164[2] : 833-840. 2. BETKA, M. & CALLARD, G.V. (1998). Negative Feedback Control of the Spermatogenic Progression by Testicular Oestrogen Synthesis: Insights From the Shark Testis Model. APMIS, 106[1] : 252-257. 11. CREEKMORE, A.L., ZIEGLER, Y.S., BONEY, J.L. & NARDULLI, A.M. (2007). 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