Libérez José Bové
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Libérez José Bové
Libérez José Bové ! Le 2 juillet, en adoptant des textes très contraignants sur la « traçabilité et l’étiquetage » des OGM, le Parlement européen, tout en ouvrant la porte à la levée du moratoire (*), reconnaît néanmoins le bien-fondé de ces interpellations des pouvoirs publics et des citoyens. Mardi 8 juillet 2003 : pique-nique de solidarité à partir de 19 heures au Jardin de Ville de Grenoble Rappel Des actions légitimées après coup par la puissance publique La Cour d’Appel de Montpellier a condamné lourdement José Bové le 26 février 2003. Cette condamnation d’une action syndicale, à dix mois de prison ferme et quatre mois avec sursis, est pour le moins choquante. Elle l’est d’autant plus dans une période qui voit des dirigeants d’entreprises ne pas hésiter à jeter à la rue des milliers de salariés ou quand d‘autres commettent des crimes écologiques, sans avoir à en rendre compte à la société. José Bové n’a jamais recherché un enrichissement personnel. Pas plus qu’il n’a attenté physiquement à des personnes. Alors que lui reproche-t-on ? ! Les actions Le 12 août 1999, à Millau, l’action qu’il conduisait avait pour objet de dénoncer les mesures de rétorsion douanières prises par les États-Unis (sur-taxation du roquefort importé par exemple) suite à l’embargo décidé par l’Union européenne sur l’importation de viande aux hormones. Cette action menée dans l’intérêt général confortait la position de la France. Le 8 janvier 1998, à Nérac en Lot-et-Garonne, la destruction de semences génétiquement modifiées, avec une centaine d’autres militants, visait à alerter l’opinion publique au sujet des organismes génétiquement modifiés. Le 5 juin 1999, pour protester une nouvelle fois contre le refus des autorités européennes d’aller plus avant et d’impulser un authentique débat sur les OGM, José Bové participe à la destruction d’une culture expérimentale de riz transgénique. ! Les débats et décisions politiques En juin 1998, le gouvernement organise une « conférence des citoyens » au Parlement. Des réserves s’expriment alors à l’égard des OGM. En septembre 1998, le Conseil d’État décide de suspendre l’autorisation de culture du maïs transgénique. À cette époque naissent en Europe des interrogations quant aux recours aux OGM dans l’agriculture. Le 24 juin 1999, l’Union européenne adopte, sous la pression de la France, un moratoire généralisé sur les organismes génétiquement modifiés. En mai 2003, les États-Unis déposent un recours auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour faire condamner l’Union européenne dans son refus d’importer des OGM. Ne laissons pas criminaliser les actions syndicales et militantes ! L’emprisonnement de José Bové signifie que ces décisions françaises et européennes n’étaient pas fondées ! Le maintien en détention de José Bové reviendrait à céder aux exigences des tenants de l’industrie agroalimentaire et des lobbies semenciers et agrochimiques, qui tentent de mettre sous dépendance les paysans du monde entier en leur interdisant de reproduire et sélectionner le vivant. Non à l’appropriation planétaire de l’agriculture par quelques grandes firmes de l’agroalimentaire ! Non à la mondialisation libérale ! (*) La décision du parlement européen précède la fin du moratoire qui pourrait être décidée, dès septembre, par le Conseil des ministres de l’Union européenne. Fin du moratoire, lourde de menaces. En effet, il est maintenant acquis et reconnu par la communauté scientifique, ainsi que par les firmes semencières elles-mêmes, que les contaminations de multiples végétaux par pollinisation croisée sont avérées et irréversibles. Ce qui rendrait impossible la coexistence de plusieurs types d’agriculture (les compagnies d’assurance refusent d’ailleurs de couvrir les risques potentiels générés par la présence d’OGM sur le territoire). La mise en place d’une double filière - traditionnelle et OGM - est absolument impossible, aucun moyen n’existe pour enrayer les contaminations. Organisations signataires : ADES, ATTAC-38, CIIP, Comité de soutien aux Dix de Valence, Confédération Paysanne, FSU, G10 Solidaires, GO Citoyenneté, LCR, Les Alternatifs, Les Verts-Isère, LIFPL, Mouvement de la Paix, MRAP, PCF, PCOF, Raisons d’Agir, Ras l’Front, UD-CGT, UNEF " Les Trois de Saint-Georges Dans l’Isère, le 7 juin 1997, trois cent personnes participaient à la première destruction d’un champ d’essai de culture transgénique (du colza) à Saint-Georgesd’Espéranche (près de Vienne). Cet essai réalisé par la firme Monsanto en toute illégalité se voulait un test de résistance de cette variété de colza transgénique à un herbicide (le « Roundup ») fabriqué par cette même firme. Trois participants à l’arrachage devront comparaître dans les prochains mois devant le Tribunal de Vienne. " Les Dix de Valence Dans la Drôme, le fauchage d’un champ de maïs transgénique en août 2001, s’inscrivait lui aussi dans cette démarche d’opposition aux essais en plein champs de plantes transgéniques, et dans la dénonciation de la politique du fait accompli des semenciers. Dix personnes ont été condamnées, le 31 janvier 2003 par la Cour d’Appel de Grenoble.