Les écosystèmes aquatiques continentaux

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Les écosystèmes aquatiques continentaux
Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture
pour un monde libéré de la faim
Département des
pêches et de l'aquaculture
Les écosystèmes aquatiques continentaux
Documents connexes
Généralités
Les écosystèmes aquatiques continentaux englobent
diverses étendues d’eau existant à l’état naturel (rivières,
fleuves, plaines inondables, lacs, marécages, etc.) et créées
par l’homme (réservoirs, rizières, canaux d’irrigation, etc). Bien qu’elles ne
couvrent qu’environ 1 pour cent de la superficie totale des terres, les eaux
continentales abritent environ 100 000 espèces aquatiques, dont 10 000 espèces de
poissons (soit 40 pour cent de leur nombre total).
Dans les écosystèmes aquatiques continentaux, les cycles de production sont
étroitement liés aux variations saisonnières de la température et des précipitations
dans la zone terrestre environnante, qui créent un environnement dynamique, où
les habitats aquatiques disponibles varient constamment et où les éléments nutritifs
sont libérés par à-coups ; pour les organismes aquatiques, l’année se trouve ainsi
divisée en une période de production intense et une période de mortalité élevée.
Du fait de leur interaction étroite avec les écosystèmes terrestres, les écosystèmes
aquatiques continentaux sont fortement altérés par les pratiques d’utilisation des
terres et vulnérables aux activités humaines. L’eau étant nécessaire à des fins très
diverses, les habitats humains sont toujours situés à proximité d’étendues d’eau
continentales.
Inland fisheries
evolution and
management
Inland Capture
Fisheries and
Enhancement: Status,
Constraints and
Prospects for Food
Security
Commercial inland
fishing in member
countries of the
European Inland
Fisheries Advisory
Commission (EIFAC):
Operational
environments, property
rights regimes and
socio-economic
indicators - Country
profiles - May 2010
Ces étendues fournissent cependant bien d’autres ressources que l’eau, notamment
des aliments, des plantes médicinales et des matériaux de construction à profusion
en raison de l’omniprésence des ressources aquatiques vivantes. Or on a de plus en plus besoin d’eau pour
différentes utilisations concurrentes et comme les populations humaines font partie intégrante de ces
écosystèmes, de nombreuses activités ont une incidence directe ou indirecte sur les écosystèmes aquatiques
continentaux qui sont sousmis à une pression beaucoup plus forte que les écosystèmes marins. Le poisson et les
autres ressources aquatiques vivantes provenant des eaux continentales continuent néanmoins de jouer un rôle
essentiel dans les moyens d’existence des populations des zones rurales, dans de nombreuses régions du
monde, en particulier dans les pays en développement.
Toutefois, l’homme a aussi créé de nouveaux habitats aquatiques, tels que canaux d’irrigation, rizières et
réservoirs, qui complètent à des degrés divers les services rendus par les écosystèmes naturels.
Liens entre les écosystèmes continentaux et marins
Les écosystèmes aquatiques marins et continentaux sont interdépendants. Certains écosystèmes aquatiques
continentaux sont liés aux écosystèmes océaniques : ils les améliorent en déversant des nutriments qui sont à
l’origine de la productivité élevée de nombreuses pêcheries côtières, mais les dégradent, en déversant des
substances polluantes charriées par l’eau. En outre, un certain nombre de ressources halieutiques marines
(espèces anadromes et catadromes, saumons, anguilles, esturgeons et crevettes) doivent séjourner dans les
écosystèmes aquatiques continentaux, notamment dans les estuaires et les lagunes, pour compléter leur cycle
biologique.
FAO Fisheries and Aquaculture Department
biologique.
Situation actuelle
Dans les pays développés, l’industrialisation a eu pour effet d’accroître la pression sur les eaux intérieures et les
habitats aquatiques dégradés, ce qui a eu des répercussions négatives pour les écosystèmes qui leur sont
associés. De nombreux pays en développement sont à présent eux aussi sur cette voie. Les activités de drainage
et de protection contre les inondations ainsi que les prélèvements d’eau ont entraîné la disparition et la
fragmentation des habitats aquatiques. On estime que, dans le monde, la superficie occupée par les eaux
intérieures (à l’exclusion des grands lacs) a été réduite de moitié. Cette réduction de la superficie, conjuguée à
la pollution et à l’eutrophisation, a causé la disparition de certaines espèces et modifié la composition par
espèces dans de nombreux endroits. La diversité biologique des eaux continentales semble à présent beaucoup
plus compromise que celle de tout autre écosystème. Les sources terrestres de pollution et de dégradation sont
aussi parmi les principales sources de changements négatifs dans la zone côtière. Les concentrations excessives
d’engrais et de fumier de bétail dans les ruissellements provenant des terres agricoles ont entraîné
l’eutrophisation des plans d’eau et des efflorescences d’algues toxiques. La déforestation des montagnes
côtières est une cause importante de la sédimentation excessive des eaux côtières néfaste pour les récifs
coralliens et les prairies sous-marines.
Toutefois, la situation évolue peu à peu et de nombreux pays développés s’efforcent de corriger les effets
négatifs prolongés. En outre la communauté internationale et la FAO, avec son Code de conduite pour une
pêche responsable, ont reconnu l’importance de la compréhension des processus écosystémiques, des
propriétés biophysiques et biochimiques des habitats aquatiques, du recyclage des éléments nutritifs et des
interactions des espèces non ciblées, pour maintenir la productivité des pêcheries.
FAO Fisheries and Aquaculture Department