Installations de stockage de déchets non dangereux
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Installations de stockage de déchets non dangereux
N° 63 – Développement durable n° 5 En ligne sur le site www.fntp.fr / extranet le 21 avril 2016 ISSN 1769 - 4000 INSTALLATIONS DE STOCKAGE DE DECHETS NON DANGEREUX : LES NOUVELLES PRESCRIPTIONS L’essentiel L’arrêté du 15 février 2016 relatif aux Installations de Stockage de Déchets Non Dangereux (ISDND) vient fixer des prescriptions techniques pour les installations soumises à la réglementation Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) sous la rubrique 2760-2 de la nomenclature ICPE. er Applicable au 1 juillet 2016, ce nouveau cadre juridique implique pour les Installations de Stockage de Déchets Non-Dangereux : -‐ L’actualisation de la liste des déchets admissibles ; -‐ La mise à jour de l’encadrement technique tenant compte des évolutions technologiques. Des dispositions spécifiques actualisent les exigences relatives à l’accueil, au stockage et au suivi des déchets de matériaux de construction contenant de l’amiante. Contacts : [email protected] 0144133241 TEXTES DE REFERENCE : Arrêté du 15 février 2016 relatif aux installations de stockage de déchets non dangereux Arrêté du 12 décembre 2014 relatif aux prescriptions générales applicables aux installations du régime de l’enregistrement relevant de la rubrique n° 2760 de la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement Arrêté du 12 mars 2012 relatif au stockage des déchets d’amiante L’actualisation de la liste de déchets admissibles en installations de stockage de déchets non dangereux (ISDND) Au 1er juillet 2016, la liste des déchets admissibles en ISDND sera mise à jour. Quels seront les déchets désormais admissibles ou non admissibles ? 1) Le champs d’application L’arrêté s’applique aux ISDND relevant de la rubrique 2760-2 de la nomenclature ICPE, que les déchets proviennent d’un ou plusieurs producteurs, y compris aux installations exploitées par un producteur de déchets pour ses propres déchets, sur son site de production. Ne sont pas concernées les ISDND recevant des déchets nondangereux : -‐ -‐ Pour une durée inférieure à un an, si les déchets sont destinés à élimination ; Pour une durée inférieure à trois ans, si les déchets sont destinés à valorisation. er L’entrée en vigueur L’arrêté entre en vigueur au 1 juillet 2016, à l’exception de l’article 66 qui est d’ores et déjà applicable. Ce dernier concerne la surveillance de la qualité de l’air et la mise en place d’un réseau de suivi des retombées atmosphériques de poussières totales en limite de site. 2) Les déchets autorisés La définition des déchets autorisés dans une installation est élargie par l’arrêté. Désormais, sont autorisés les déchets non dangereux ultimes, quelle que soit leur origine, notamment provenant des ménages ou des entreprises. Les déchets de matériaux de construction contenant de l’amiante sont autorisés à être stockés dans une ISDND. Il s’agit des déchets générés par une activité de construction, rénovation ou déconstruction d'un bâtiment ou de travaux de génie civil, tels que : -‐ les déchets d'amiante lié à des matériaux inertes ayant conservé leur intégrité, -‐ les déchets de terres naturellement amiantifères -‐ et les déchets d'agrégats d'enrobés bitumineux amiantés ; Par ailleurs, sont désormais admis sous le niveau du sol environnant, dans des réservoirs en fosse maçonnée ou assimilés : les liquides inflammables, toxiques, corrosifs ou dangereux pour l’environnement. 3) Les déchets non autorisés La liste des déchets non autorisés est aussi élargie. A compter du 1er juillet 2016, ne seront plus admissibles sur une ISDND : -‐ Les déchets ayant fait l’objet d’une collecte séparée à des fins de valorisation (cependant, les refus de tri seront autorisés) -‐ Les ordures ménagères résiduelles collectées par une collectivité n’ayant mis en place aucun système de collecte séparée. 2 L’encadrement technique des installations de stockage des déchets non dangereux en fonction des évolutions technologiques Les évolutions technologiques entrainent la mise à jour de certaines règles d’encadrement des ISDND afin d’optimiser la gestion du stockage et de ses émissions. 1) Les barrières d’étanchéité passives et actives Des précisions sur les rôles et la composition de la barrière de sécurité passive et active sont définies. La barrière de sécurité passive correspond au sous-sol de la zone à exploiter et doit permettre la prévention de la pollution des sols, des eaux souterraines et de surface à long terme. La barrière de sécurité active constitue le fond et les flancs de chaque casier. Elle doit assurer l’indépendance hydraulique de chaque casier, le drainage et la collecte des lixiviats (fraction liquide produite par l’action de l’eau de pluie et de la fermentation naturelle sur les déchets). Pour cela, cette barrière doit être constituée d’une géomembrane, surmontée d’une couche de drainage. 2) Le stockage des déchets de matériaux de construction contenant de l’amiante L’admission Sur le registre des admissions, doivent être indiqués : -‐ le numéro du ou des bordereaux de suivi de déchets d'amiante ; -‐ le nom et l'adresse de l'expéditeur initial, et le cas échéant son numéro SIRET ; -‐ le nom et l'adresse des installations dans lesquelles les déchets ont été préalablement entreposés ; -‐ l'identification du casier dans lequel les déchets ont été entreposés. Le stockage : Les déchets de matériaux de construction contenant de l’amiante doivent être stockés dans les casiers mono-déchets dédiés, sous réserve qu’ils ne contiennent pas de substance dangereuse autre que l’amiante. Les dispositions relatives à l’étanchéité, au drainage, à la stabilité, à la collecte et au traitement et eaux souterraines, ainsi qu’aux contrôles périodiques en cours et en fin d’exploitation, ne s’appliquent pas à ces casiers dédiés au stockage des déchets contenant de l’amiante. Concernant la bande d’isolement de 200 mètres appliquée aux casiers de stockage de déchets non dangereux, elle est réduite à 100 mètres pour les casiers de stockage recevant uniquement des déchets de matériaux de construction contenant de l’amiante. La protection du sol, des eaux souterraines et de surface est assurée par la « barrière de sécurité passive ». Le déchargement, l'entreposage éventuel et le stockage des déchets de matériaux de construction contenant de l'amiante sont organisés de manière à prévenir le risque d'envol de poussières d'amiante (zone de dépôt adaptée, interdiction de déversement direct au moyen d’une benne, 3 contrôle visuel et étiquetage « amiante » obligatoires, vérification du bordereau). Le suivi pendant et après l’exploitation Tous les ans, une mesure de fibres d’amiante est réalisée dans les bassins de stockage des eaux de ruissellement. Si des fibres sont détectées, l’exploitant devra prendre des actions correctives appropriées dans les 6 mois. Plusieurs mesures de suivi post-exploitation sont prévues : -‐ le contrôle des équipements de collecte et de traitement des lixiviats s’applique jusqu’au passage en gestion passive des lixiviats, -‐ la surveillance des rejets dans le milieu, la surveillance de la qualité des eaux souterraines et le relevé topographique s'appliquent durant toute la période de stockage, -‐ les contrôles qui portent sur le volume et sur la composition des lixiviats collectés sont semestriels. Pour rappel, voici les solutions d’élimination des déchets d’amiante : ISDD (« classe 1 ») ISDND (« classe 2 ») ISDI (« classe 3 ») Amiante lié à des matériaux inertes OUI OUI NON Amiante lié à des matériaux non inertes OUI NON NON Amiante libre OUI NON NON 3) Le réseau de captage de biogaz Les émanations gazeuses issues du stockage doivent être captées et drainées. Pour ce faire, les casiers doivent être équipés d’un réseau qui va capter le biogaz et le transporter vers une installation de valorisation ou, à défaut, vers une installation de destruction par combustion. 4) L’exploitation des casiers en mode bioréacteur Si les casiers sont équipés de dispositifs de réinjection des lixiviats, l’exploitant devra établir un programme de contrôle et de maintenance préventive de ces équipements. Les résultats de ces contrôles doivent être tracés et tenus à disposition de l’inspection des ICPE. De plus, la tenue d’un registre est obligatoire. Il doit comporter un rapport quotidien des volumes de lixiviats réinjectés dans le massif de déchets ainsi que de l’humidité des déchets entrants. 4