Malala Day
Transcription
Malala Day
Malala Day au siège des Nations Unies (11-12 Juillet 2013) Dans le cadre de la Global Education First Initiative du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, les Etats membres ont été invités à envoyer un/e jeune délégué/e actif/ve dans le domaine de l’éducation au siège des Nations Unies, à New York afin de célébrer le 16ème anniversaire de Malala Yousafzai. J’ai eu l’honneur de représenter la Suisse lors de cet évènement exceptionnel. Malala Yousafzai est une jeune activiste pakistanaise en faveur de l’éducation pour tous, spécialement pour les jeunes filles. En octobre 2012, elle a été victime d’une attaque par les talibans, alors qu’elle se rendait à l’école avec ses amies. Ayant échappé de près à la mort, elle est alors transférée en Grande-Bretagne, où elle se rétablit et vit actuellement. La Global Education First Initiative (GEFI) a été mise en place en Septembre 2012 par Ban Ki-Moon lui-même, en tant que « coup d’accélérateur » afin d’atteindre l’objectif du millénaire (MDG) n°2, à savoir l’accès universel à l’éducation primaire. Sont notamment impliqués l’envoyé spécial pour l’éducation Gordon Brown et Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO. Les 3 priorités de l’initiative sont : Envoyer chaque enfant à l’école Améliorer la qualité de l’apprentissage Favoriser une citoyenneté mondiale Malala Day Après avoir rendu visite à la mission suisse, je me suis rendu directement à l’entrée des Nations Unies. Le premier jour était consacré à une session d’orientation avec la Youth Advocacy Group, qui est chargée de soutenir la GEFI en représentant la voix de la jeunesse, en mobilisant les jeunes, en créant des liens entre les organisations. Il s’agissait en premier lieu de nous orienter sur la journée du lendemain, mais également de nous échanger sur nos motivations et nos priorités concernant l’initiative. Personnellement, l’enseignement du « global citizenship » m’est apparu comme étant une priorité absolue pour répondre collectivement aux défis du XXIème siècle. Mais l’évènement tant attendu avait lieu le deuxième jour. En effet, pour la première fois, Malala allait s’exprimer aux Nations Unies devant plus de 600 jeunes des quatre coins de la planète. Lors de cette assemblée de jeunes étaient présents Ban Ki-Moon, Gordon Brown, le président de l’assemblée générale Vuk Jeremic, l’envoyé spécial pour la jeunesse Ahmad Alhendawi et la famille de Malala. Le secrétaire général a parlé de sa propre expérience durant la guerre de Corée, où les livres et les crayons étaient une source d’espoir et nous a exhortés d’agir et de prendre des mesures urgentes pour permettre aux 57 millions d’enfants d’aller à l’école, dont la majorité sont des filles et dont la moitié vit dans les zones de conflit. Vuk Jeremic a souligné l’urgence de la situation, spécialement au moment d’un déclin de l’aide internationale pour l’éducation et s’est posé une question cruciale : « Combien de jeunes actuellement à l’école primaire sont réellement préparés pour contribuer à une société globalisée basée sur l’information, la connaissance et la technologie de l’année 2030, voire 2050 ? Probablement pas beaucoup ». Le discours de Malala commence avec un « happy birthday » repris en chœur par tous les délégués et une ovation. Malala s’est adressé à nous en tant que « frères et sœurs » et a rappelé que « Malala Day is not my day. Malala day is the day of every boy and every girl who have raised their voice for their rights”. En évoquant l’attaque dont elle a été victime, elle nous explique que les talibans croyaient la faire taire, mais qu’au final, ils ont fait naître un mouvement composé de milliers de voix. « The extremists are afraid of books and pens, they are afraid of women». Elle conclut son discours sur un vibrant « One child, one teacher, one pen and one book can change the world ». La résolution de jeunes a ensuite été remise officiellement à Ban Ki-Moon. Son discours a été suivi dans un silence absolu, le secrétaire général s’essuyant une larme. Son courage, son calme, sa détermination et son histoire m’ont fortement impressionné. De gauche à droite: Chernor Bah, président de la youth advocacy group pour GEFI ; Gordon Brown (de dos) ; Ban Ki-Moon ; Malala Yousafzai et Vuk Jeremić. Dans l’après-midi, j’ai eu l’occasion de participer à un workshop sur la mobilisation « grass-root » et recevoir quelques outils pour une application sur le tarrain. Ensuite, nous avons visité le « Youth Fair », un forum composé de différentes organisations actives dans le domaine de l’éducation (avec notamment l’UNESCO) où nous pouvions échanger et discuter. Une discussion sur le TVET (Technical and Vocational Education and Training) de l’UNESCO a clôturé un après-midi chargé. En soirée, la cérémonie de clôture, ponctuée par des interventions de Gordon Brown et Ahmad Alhendawi, a été marquée par la performance de l’artiste sud-africaine, Angélique Kidjo. Qu’est-ce que je retiens de cette expérience ? Premièrement, un rassemblement de jeunes amène un vent de fraîcheur dans la grande machine onusienne. Les jeunes que j’ai eu l’occasion de côtoyer ne parlaient pas au nom de leur pays, et j’ai vraiment ressenti ce mouvement collectif. C’est un bon exemple de « global youth », thème des Youthreps de cette année. Faisons en sorte de garder cette attitude. Deuxièmement, la forte connotation symbolique et médiatique de cet évènement a fait en sorte qu’il y ait eu un écho, ce qui est un succès. Le personnage et le courage de Malala y est pour beaucoup. La priorité numéro 3 (global citizenship) de l’initiative reste un grand « challenge ». Ce point n’est, à mon sens, pas assez ressorti lors des discussions. Comment faire pour enseigner une conscience commune, basée sur des valeurs communes ? L’enseignement doit combiner le « local » et le « global » afin de former cette génération. L’énergie positive qui a régné tout au long de ces deux jours, que ce soit lors des conférences ou en dehors, m’encourage à continuer mon engagement dans le domaine de l’éducation. J’emporterai cette énergie lors du forum des jeunes et de la conférence générale de l’UNESCO. Education First ! Lors de la cérémonie de clôture, j’ai eu l’occasion d’échanger quelques mots avec l’envoyé spécial de l’ONU pour la jeunesse, Ahmad Alhendawi. Je tiens, par ce présent rapport, à remercier la commission nationale de l’UNESCO, le Conseil Suisse des Activités de Jeunesse (CSAJ) et le département fédéral des affaires étrangères (DFAE) pour leur soutien. ------------- Liens : Le discours de malala (anglais) : https://www.youtube.com/watch?v=B5X70VyjU0g Global Education First Initiative : http://www.globaleducationfirst.org/ A world at school (mouvement online): http://www.aworldatschool.org/pages/about-us Le blog de Malala: http://www.malala-yousafzai.com/ Vidéos Closing ceremony of Malala Day : http://webtv.un.org/search/un-youth-assembly-closingceremony/2542524041001?term=closing%20ceremony Les remarques de Ban Ki-Moon: http://webtv.un.org/search/ban-ki-moon-un-youthassembly/2542219411001?term=closing%20ceremony Le discours de Vuk Jeremic http://webtv.un.org/search/vuk-jeremi%C4%87-un-youthassembly/2542168069001?term=closing%20ceremony L’assemblée de jeunes au complet : http://webtv.un.org/search/malala-yousafzai-to-address-un-youthassembly/2542380301001?term=closing%20ceremony