Etude de document : les marais salants

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Etude de document : les marais salants
ACTIVITÉ DOCUMENTAIRE SUR LES MARAIS SALANTS
Le sel et l’Histoire
La récolte du sel
Objet d’échanges commerciaux intenses , il a très
vite constitué une source privilégiée de recettes
fiscales , et ce , depuis la plus haute Antiquité . Déjà
en Chine , à la fin du IIe millénaire avant J.-C , un
impôt sur le sel était instauré ; de même en Egypte et
en Syrie , sous les successeurs d’Alexandre . Rome ne
fait pas exception . C’est ainsi que le censeur Livius ,
qui en augmenta les droits , reçut le surnom de
« Salinator » . C’est en France que cet impôt, appelé
la « gabelle » , fut le plus durable , mais aussi le plus
contraignant et le plus impopulaire . Instauré pour la
première fois en 1259 par Charles d’Anjou , il fut
définitivement établi le 20 mai 1340.Ce fut d’abord un
impôt de consommation , puis une taxe perçue en
obligeant les habitants à se fournir dans les
« greniers » ou les « magasins du Roi » , à un prix fixé
. Après la révolution , la gabelle fut remplacée par
l’impôt sur le sel qui ne fut définitivement aboli qu’en
1946 ! Actuellement le sel alimentaire fait encore
l’objet d’une imposition dans certains pays comme
l’Allemagne . En Autriche , en Grèce , et en Italie
continentale , persiste un monopole de production ;
tandis qu’en Suisse , il s’agit d’un monopole cantonal
de distribution .
Le sel de mer est récolté , depuis des siècles , sur la
côte Atlantique . En 1857, la récolte y représente la
moitié de la récolte française avec 208 000tonnes ;
celle-ci tombe à 90 000 tonnes en 1949 , et 7 000
tonnes en 1987 . Actuellement , les marais de l’ouest
comptent trois centres salicoles : l’île de Ré , l’île de
Noirmoutier , la presqu’île de Guérande . Le travail
des paludiers y est manuel car l’aménagement de
grandes exploitations y est impossible , donc la
mécanisation également . Aussi les paludiers
cherchent-ils à valoriser leur production en visant un
« sel gris » de qualité , vendu dans les magasins de
diététique . En revanche , les côtes méditerranéennes
assurent 90% de la récolte française dans les deux
salins de Salin -de - Giraud à l’embouchure du Rhône,
en Grande Camargue, et d’Aigues - Mortes , en petite
Camargue . La production en 1989 était de 1 900 000
tonnes , chiffre record dû à la sécheresse .
Extrait de T.D.C n°555 juin 1990
Extrait de T.D.C n°555 juin 1990
Fonctionnement du marais ( Document du musée des marais salants de Batz sur Mer )
« Tous les jours , lors des marées , la mer monte et descend dans le canal : l’étier . Tous les quinze jours ou tous les mois ,
lors des grandes marées , le paludier ouvre la trappe et fait entrer l’eau de mer dans un grand bassin : la vasière . Elle a
trois fonctions :
1- La vasière set de réservoir pour stocker l’eau.
2- C’est un bassin de décantation : le sable , les algues tombent au fond et forment de la vase.
3- La vasière est aussi un bassin de chauffe : l’eau de mer chauffe au soleil et s’évapore : la quantité d’eau diminue ,
la concentration en sel augmente , l’eau devient plus salée .
Ensuite , l’eau passe par le cobier où l’on a construit des avancées de terre ou ponts pour obliger l’eau à parcourir un long
chemin. L’eau continue à chauffer et à s’évaporer . Puis l’eau passe sous terre à travers un tuyau de bois : le cui , longe le
talus par le tour d’eau et parcourt un véritable labyrinthe constitué par les fards. Au fur et à mesure que l’eau avance ,
elle s’évapore sous l’action du soleil et du vent , elle devient de plus en plus salée . Dans les adernes , l’eau très fortement
concentrée en sel devient de la saumure .
Enfin , l’eau arrive dans les œillets : la hauteur de l’eau n’est alors que d’un à deux centimètres . Là le sel devient visible
et solide : il se cristallise , se transforme en cristaux de sel . Le paludier peut alors le récolter .
Extraits d’un document du musée des marais salants
Presqu’île de Guérande
Batz sur Mer ( Loire - Atlantique )
L’œillet est un bassin rectangulaire d’environ 80 m2,
bombé au centre , dont le fond est garni d’une glaise bien
lisse et imperméable . Le niveau de la mince pellicule d’eau
, qui y séjourne , atteint 1 à 3 cm sur les bords et quelques
millimètres seulement au milieu .
La récolte
Cloisonnant tous ces bassins , de minces levées de vase ,
les ponts , surplombent de 10 à 15 cm le niveau de l’eau . au
milieu des ponts qui séparent chaque œillet , une petite
plate-forme , la ladure , permet au « paludier » ( l’homme
des marais ) de recueillir le sel .
La récolte s’y effectue manuellement , pratiquement tous
les jours entre juin et septembre quand le temps le permet , à
l’aide d’une sorte de râteau , le « las » .
Sur le bord de la saline , une aire beaucoup plus grande et
bien plate accueille le mulon de sel , récolte de la saison . Le
risque le plus important encouru par la récolte est la dissolution
par l’eau de pluie . Aussi , une fois le sel égoutté , il est
entreposé dans un grenier ou « salorge » .
Il faut environ 70 œillets à un paludier pour vivre , soit au
total 5 à 6 ha de marais à entretenir .
Un sel gris très prisé
Ce sel ainsi récolté se caractérise par sa teinte grisâtre , due
à la présence de particules minérales provenant du sol des
œillets . On peut le purifier par lavage , mais ses adeptes
fidèles, le préfèrent brut car il est alors plus riche en sels
secondaires.
Extrait de T.D.C n°555 juin 1990
Le paludier récolte de juin à septembre deux sortes de sel :
Le sel menu ou fleur de sel , sel de surface cueilli avec la lousse ( 3 à 5 Kg par jour et par œillet , dans de bonnes
conditions météorologiques ) .
Le gros sel ou sel gris se formant au fond de l’œillet remonté avec le lasse sur la ladure ( 40 à 70Kg par jour et par
œillet ) .
Il est ensuite porté jusqu’au trémet pour former le mulon qui sera évacué vers le magasin à sel en septembre .
En dehors de la période de saunaison , les paludiers entretiennent les marais :
Chaussage de salines , réparation des digues , rayage des vasières ( octobre à février ) .
Nettoyage des cobiers et habillage des salines ( mars à mai ) .
Boutage et déchargeage des œillets avant la récolte .
Cent quatre vingt familles vivent actuellement du sel . Elles exploitent environ 8000 œillets qui produisent en moyenne et
par an 10000 tonnes de gros sel . La production française ( sel marin et gemme ) est de sept millions de tonnes . Le sel de
Guérande est un sel non raffiné , reconnu pour sa qualité ( label rouge en 1991 ) . Outre le chlorure de sodium , il contient
en faible quantité d’autres sels minéraux présents dans l’eau de mer .
Extraits d’un document du musée des marais salants
Presqu’île de Guérande
Batz sur Mer ( Loire - Atlantique )
QUESTIONNAIRE DESTINÉ AUX ÉLÈVES
1 ) a ) Comment s’appelait l’impôt sur le sel instauré en France ?...........................................................
b ) Quand cet impôt a t - il été instauré ? ............................................................................................
c ) Quand a - t - il été supprimé ?.........................................................................................................
2 ) a ) Où sont situés les trois centres salicoles , de récolte manuelle du sel , en France ? ......................
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b ) Quel pourcentage de la récolte française assurent ces trois centres ? ............................................
c ) Dans quelle région , la récolte française a - t - elle presque intégralement lieu ? .........................
3 ) Repasse , sur le schéma du marais , à l’aide de flèches de couleur , le chemin parcouru par l’eau .
4 ) Quel est le rôle de la vasière ? ..............................................................................................................
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5 ) Pourquoi , dans le cobier, oblige - t - on l’eau à parcourir un long chemin ?.......................................
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6 ) Quels sont les facteurs qui influent sur l’évaporation ?.........................................................................
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7 ) Comment appelle - t - on l’eau qui arrive dans les adernes ? Pourquoi ? ............................................
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8 ) Où le sel est - il récolté ? .......................................................................................................................
9 ) Quelles sont les deux sortes de sel qui sont récoltées ? Avec quels outils ? .........................................
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10 ) Sachant qu’un paludier récolte par jour et en moyenne 50 kg de sel par oeillet , quelle sera sa récolte
journalière s’il possède 70 oeillets ? ...........................................................................................................
11 ) L’exploitation d’un marais salant est - elle une activité saisonnière ? Quelles sont les activités des
paludiers en dehors de la récolte du sel ?....................................................................................................
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12 ) Comment s’appelle la substance qui constitue presque intégralement le sel de Guérande ? ..............
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