Echange direct sur le Net

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Echange direct sur le Net
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N T E R N E T
La Lettre d’ORL
Échange direct sur le Net
R. Marianowski*
e ne sais pas si, lorsque paraîtra cette chronique, Napster
sera encore gratuit, sera devenu payant ou même existera
encore. Mais, quoi qu’il en soit, ce serveur marquera un
tournant dans l’histoire d’Internet. Popularisée par Napster, la
technologie d’échange de fichiers baptisée “peer-to-peer” (d’égal
à égal) a modifié profondément les règles du réseau.
J
Peer-to-peer
Grâce au peer-to-peer, les internautes découvrent la liberté. Ils peuvent échanger documents, programmes, fichiers audio, etc., mettre
en commun la puissance de calcul de leurs ordinateurs ou louer
l’espace vide de leur disque dur ! Mais c’est pour l’échange de
fichiers musicaux que le peer-to-peer est aujourd’hui le plus utilisé. Le plus bel exemple est le logiciel Napster, grâce auquel il est
possible d’échanger des fichiers MP3 avec n’importe quelle autre
personne connectée à Internet et ayant installé ce programme.
Si les logiciels d’échange de fichiers en direct font beaucoup parler d’eux, le principe de l’échange direct d’informations entre
micros n’est pas une innovation récente. En effet, les logiciels de
messagerie instantanée (ICQ, AOL Instant Messenger, MSN Messenger) fonctionnent sur un principe similaire depuis longtemps.
À quoi ça sert ?
Cette nouvelle génération de logiciels offre aux internautes la possibilité d’échanger des fichiers. Certains programmes, comme Napster, ne transportent que les fichiers d’un seul type (le MP3). D’autres,
comme Gnutella, véhiculent n’importe quel type de fichier.
Par rapport au système d’échange classique de fichiers sur Internet, par FTP notamment, l’utilisation d’un logiciel d’échange de
fichiers en direct offre l’avantage de proposer une liaison sans
intermédiaire entre l’émetteur du fichier et celui qui le reçoit.
Donc, plus besoin d’attendre que le possesseur du fichier se
décide à vous l’envoyer ou à le déposer sur un site FTP où vous
pourrez aller le télécharger. Il suffit de se connecter et de lancer
la fonction de recherche de votre logiciel d’échange en direct.
C’est lui qui se charge d’interroger l’annuaire des fichiers mis en
commun par les internautes. Une fois que la fonction de recherche
a identifié les ordinateurs connectés sur lesquels se trouvent les
fichiers répondant aux critères de recherche, le logiciel vous propose de les télécharger pour vous. Le rôle des serveurs est ainsi
remis en cause.
* Service ORL, hôpital Morvan, 8, avenue Foch, 29609 Brest Cedex.
Bien entendu, la vitesse à laquelle s’effectue le téléchargement
dépend du débit de la liaison du “receveur” et de celui de “l’émetteur”. Ainsi si, malgré votre liaison câble à 512 kbits/s, vous choisissez de télécharger un fichier situé chez quelqu’un qui ne dispose
que d’une liaison téléphonique classique, vous ne dépasserez pas
les 56 kbits/s de son modem.
L’émergence des logiciels d’échange de fichiers en direct remet
en cause le fonctionnement très centralisé d’Internet. La plupart
des millions d’internautes passent leur temps à se connecter à
quelques serveurs Web qui proposent l’information dont ils ont
besoin.
L’échange direct fonctionne selon un modèle décentralisé dans
lequel les serveurs ont un rôle d’annuaire. Ainsi l’échange de
documents devient beaucoup moins facile à contrôler. Quand les
forces de l’ordre identifient un serveur mettant à la disposition
des internautes des fichiers musicaux piratés, il leur suffit de le
faire fermer. Quand ce sont les ordinateurs de milliers d’utilisateurs qui échangent en permanence des fichiers illicites, il devient
difficile d’intervenir de façon efficace...
Les principaux logiciels
• Gnutella (www.gnutellanews.com) : créé par Nullsoft, la
société qui a développé le lecteur de fichier MP3 Winamp, ce
logiciel est l’un des plus répandus. Avec lui, vous pouvez échanger tous les types de fichiers : MP3, programmes ou même documents bureautiques (fichiers Word, Excel, etc.).
• Freenet (www.freenet.project.free.fr) : le logiciel servant à se
connecter à ce réseau est encore en développement. Les auteurs
et les lecteurs des informations diffusées peuvent rester anonymes
et il est pratiquement impossible d’empêcher un document de circuler sur ce réseau.
• Napster (www.napster.com) : médiatisé et controversé, ce logiciel est destiné à favoriser l’échange de fichiers audio au format
MP3. Très efficace, il propose aussi des fonctions qui permettent
aux personnes connectées de dialoguer entre elles. Plus de
500 000 morceaux de musique sont en permanence disponibles
sur ce réseau, qui va devenir payant !
• iMesh (www.imesh.com) : offrant des fonctions équivalentes
à celles proposées par Napster, ce programme est encore plus
simple à mettre en œuvre. De plus, il ne se limite pas à l’échange
de fichiers MP3, mais se charge également de véhiculer des
fichiers vidéo ou des images. Il est cependant moins utilisé
aujourd’hui que Napster.
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La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no 263 - mai 2001
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Comment ça marche ?
• Le Web, un système centralisé autour de grands serveurs :
le World Wide Web fonctionne selon un modèle baptisé “clientserveur”. Ce sont des serveurs qui stockent l’information de façon
centralisée. Pour la consulter, le client s’y connecte à l’aide d’un
micro-ordinateur ou d’un téléphone Wap équipé des logiciels
adéquats.
• Le peer-to-peer “assisté” avec Napster ou iMesh : dans ce
mode de fonctionnement, les serveurs jouent simplement le rôle
d’annuaire, ils recensent l’ensemble des utilisateurs du réseau et
des fichiers dont ils disposent. Quand un utilisateur veut y accéder, le serveur lui indique à quel ordinateur s’adresser et l’échange
se fait directement entre les deux ordinateurs.
• Le peer-to-peer “pur” de Gnutella ou Freenet : ici, il n’y a
plus du tout de serveur. Les utilisateurs échangent des informations directement entre eux, sans passer par un point central. Il
est alors impossible de contrôler les échanges de données numériques sur un réseau de ce type.
Les nouveaux domaines d’Internet
La création de sept nouveaux suffixes devrait permettre de
répondre au nombre croissant de demandes d’adresses Internet.
Jusqu’alors, les candidats désireux d’avoir une adresse Internet
devaient choisir plusieurs suffixes : .com, pour les activités à
caractère commercial ; .org, pour les structures associatives ;
.net, pour ceux qui ne rentraient pas dans ces deux catégories.
La dernière solution consistait à utiliser un suffixe national (.fr,
si l’on était basé en France ou .de, en Allemagne, par exemple).
Mais, les demandes d’adresse augmentant à vive allure – en
octobre dernier, 18 millions de suffixes .com avaient déjà été
attribués –, il était devenu impératif de proposer de nouveaux
noms de domaines. Face à cette situation, l’Icann (International Corporation for assigned names and numbers), l’autorité
chargée d’administrer l’attribution des noms de domaines, a
retenu sept nouveaux suffixes qui seront effectifs dès le
deuxième trimestre de l’année 2001 (d’après le calendrier
prévu). Grâce à ces nouvelles extensions, les entreprises pourront enfin avoir un nom de domaine correspondant mieux à leur
activité. Ce sera également le cas pour les indépendants, les professions libérales et les particuliers. Bien évidemment, cela ne
remettra pas en cause l’existence des anciens suffixes. Dorénavant, les futurs candidats n’auront d’autre souci que de sélectionner un nom de domaine indiquant clairement la nature de
leur activité.
Les sept familles
• .aero : cette extension s’adresse aux entreprises et industries
impliquées dans le domaine aéronautique. Ce domaine d’activité
enregistre en effet une forte croissance, en raison de l’exploitation du transport aérien.
• .biz : ce suffixe, qui est l’abréviation de “business”, s’adresse
à l’ensemble des entreprises commerciales, quelle que soit leur
activité. Il risque d’être très demandé. Il constituera, en effet, une
alternative à l’extension .com, déjà très largement utilisée.
• .coop : cette extension s’adresse aux groupements coopératifs
ainsi qu’aux groupements d’entreprises désireux d’être présents
sur Internet.
• .info : sont directement concernés par cette extension les sites
spécialisés dans l’information (TV, journaux, radios).
• .museum : cette extension est destinée aux musées ainsi qu’aux
fondations à vocation culturelle ou artistique. Elle a été proposée par une association franco-américaine, le MDNA (Museum
Domain Name Association). Récemment créé, le MDNA regroupe pour la circonstance le Conseil international des musées
de Paris ainsi que le Getty Trust, de Los Angeles.
• .name : cette extension permettra à n’importe quel individu
d’avoir une adresse électronique à son patronyme, sans être dans
l’obligation de stocker ses pages chez un hébergeur de sites.
• .pro : ce suffixe s’adresse à toutes les personnes exerçant une
profession libérale, comme les médecins, mais aussi à tous les
travailleurs indépendants, et plus particulièrement aux artisans.
C’est l’extension pour laquelle on attend le plus grand nombre
de demandes. Elle va certainement combler un vide important.
La procédure à suivre pour les obtenir
• À qui s’adresser ? La liste des entreprises et organismes
qui auront la charge de gérer l’attribution des suffixes ainsi que
leur commercialisation est disponible sur le site à l’adresse :
www.icann.org.
La date de début des opérations n’est pas fixée pour l’instant.
Seule certitude : aucun nom ne sera attribué avant le deuxième
trimestre 2001, afin de laisser le temps à ces entreprises de mettre
en place toutes les procédures d’enregistrement.
• Comment faire ? L’enregistrement de ces nouveaux noms de
domaine se fera de manière simple, comme pour ceux que l’on
utilise aujourd’hui (.com, .net, .org, .fr, entre autres). Il suffira de
remplir un formulaire de réservation et d’achat sur le site Internet des entreprises concernées.
• Ce qu’il faut savoir. Aucun de ces nouveaux noms de domaine
ne peut, pour le moment, être préenregistré. Mais il n’est pas
impossible que des sociétés, voyant la juteuse opportunité, se proposent de réserver ces suffixes à l’avance. Attention : elles ne
peuvent proposer aucune garantie ! De même, une fois la commercialisation lancée, il faudra s’assurer que l’entreprise qui vous
propose un nom de domaine est habilitée à vous le vendre.
À bientôt, et bon surf !
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La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no 263 - mai 2001
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