Quand et comment faire un curetage de l`endocol
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Quand et comment faire un curetage de l`endocol
Quand et comment faire un curetage de l’endocol ? J.J. BALDAUF 1a, C.Y. AKLADIOS 1a, G. AVEROUS 1b, E. BAULON 1a, V. THOMA 1a, M. F ENDER 2 (Strasbourg, Illkirch Graffenstaden) Résumé Le curetage endocervical reste une procédure controversée qui n’a qu’une valeur d’orientation. Dans les colposcopies satisfaisantes, l’aide diagnostique est faible et dans les colposcopies non satisfaisantes, l’aide diagnostique est incertaine car des CIN de haut grade voire des cancers peuvent être méconnus. Les défenseurs de cette procédure notent qu’elle augmente globalement la sensibilité de la colposcopie en permettant de découvrir 2 à 6 % de lésions CIN2+ dont des cancers qui n’auraient pas été découvertes par la seule biopsie dirigée. Les opposants à cette technique mentionnent son caractère douloureux et les difficultés de l’interprétation anatomopathologique liée à des fragments de petite taille, mal orientés, et souvent sans stroma. Mots clés : CIN, cancer du col, colposcopie, curetage endocervical 1 - Hôpitaux universitaires de Strasbourg - Hôpital de Hautepierre - 1 avenue Molière 67098 Strasbourg cedex a - Département de gynécologie et d’obstétrique b - Service de pathologie 2 - Association EVE - 69 route du Rhin - 67400 Illkirch Graffenstaden 755 BALDAUF & COLL. Déclaration publique d’intérêt Je soussigné, Pr Jean-Jacques Baldauf, déclare avoir un intérêt avec les laboratoires GSK (conférences, actions de formation et expertise-conseils) et Sanofi Pasteur MSD (investigateur principal, conférences, actions de formation et expertise-conseils) en relation avec le sujet présenté. C’est à la jonction squamo-cylindrique du col utérin que débutent les néoplasies intraépithéliales (CIN) et c’est souvent à ce niveau que résident les lésions histologiques les plus sévères. Les néoplasies glandulaires sont situées au-delà de cette jonction plus souvent dans le canal endocervical. Un examen colposcopique nécessite donc en premier lieu le repérage de la jonction cylindro-malpighienne et de la zone de transformation afin d’identifier l’épithélium malpighien originel, la totalité de la zone de transformation, la jonction cylindromalpighienne et une partie plus ou moins étendue de l’épithélium glandulaire endocervical. C’est après l’application de la solution d’acide acétique que la jonction squamo-cylindrique peut être repérée. Le curetage endocervical est proposé par certains quel que soit l’aspect satisfaisant ou non de la colposcopie, dans la mesure où la fiabilité de l’examen en est augmentée et le risque de cancer occulte réduit. Pour d’autres, le curetage endocervical est exclusivement proposé en cas de colposcopie satisfaisante dans la mesure où, en cas de colposcopie non satisfaisante, une exérèse serait de toute façon proposée. Enfin, certains ne proposent le curetage endocervical qu’en cas de colposcopie non satisfaisante afin d’éviter une conisation inutile en cas de découverte immédiate d’un cancer. Le curetage endocervical reste une procédure controversée. Les défenseurs de cette procédure notent qu’elle augmente globalement la sensibilité de la colposcopie en permettant de découvrir 2 à 6 % de lésions CIN2+ qui n’auraient pas été découvertes par la seule biopsie dirigée [1, 2]. Les opposants à cette technique mentionnent son caractère douloureux et les difficultés de l’interprétation anatomopathologique liée à des fragments de petite taille, mal orientés, et souvent sans stroma [3]. Par ailleurs, on reproche au curetage endocervical de prélever du tissu exocervical et, en cas de positivité, d’aboutir à des exérèses de profondeur excessive. Cette revue de la littérature a pour objectif de préciser les aspects techniques de cet examen, d’en discuter les différentes indications et de préciser sa fiabilité et son intérêt. 756 QUAND ET COMMENT FAIRE UN CURETAGE DE L’ENDOCOL ? I. ASPECTS TECHNIQUES DU CURETAGE ENDOCERVICAL I.1. L’exploration de l’endocol L’exploration de l’endocol représente le temps le plus difficile de la colposcopie. L’existence d’un orifice cervical étroit ou fermé constitue l’obstacle principal à l’examen endocervical. Il est donc recommandé de réaliser la colposcopie au moment où l’imprégnation œstrogénique est à son maximum, c’est-à-dire en phase préovulatoire ou si possible durant la phase œstrogénique d’un traitement séquentiel. L’administration d’œstrogènes peut être utile, particulièrement chez la femme ménopausée. Toutefois, la préparation œstrogénique améliore davantage la trophicité des tissus que l’accessibilité de la jonction. Pour certains l’usage préalable du misoprostol permettrait de rendre la jonction plus accessible [4]. Lorsque l’ouverture du col est insuffisante malgré une imprégnation œstrogénique satisfaisante, il est nécessaire d’avoir recours à des manœuvres d’ouverture. Différentes méthodes peuvent être utilisées, en association ou non avec un traitement œstrogénique. On peut commencer par exercer une pression sur l’exocol à l’aide d’un instrument non traumatisant, de façon à dérouler et élargir l’orifice cervical. Le moyen le plus simple consiste à utiliser un coton-tige, qui permet d’exercer une pression suffisamment forte, en avant ou en arrière, sans risquer de léser la muqueuse. Toutefois, l’efficacité de cette manœuvre est limitée. Elle ne permet de visualiser l’endocol que dans les cas d’orifice cervical relativement large et souple. Un autre moyen, plus commode et plus efficace, est l’utilisation d’une pince dont les mors sont introduits dans le canal cervical, puis progressivement écartés. Ce procédé permet généralement d’obtenir une ouverture de l’orifice cervical et une vision plus ou moins satisfaisante du canal endocervical. Différents types de pinces ou de pincettes ont été proposés. Le plus important est d’utiliser une pince à mors non traumatisants et dont la largeur s’adapte autant que possible aux dimensions de l’orifice cervical. Une pince à mors trop larges ne pourra pas pénétrer dans le canal endocervical. Inversement une pince à mors trop étroits risque de traumatiser la muqueuse endocervicale, donc de la faire saigner et de rendre l’examen du canal endocervical impossible. L’emploi de la pince à servir, utilisée pour le nettoyage du col et l’application d’acide acétique, est le plus souvent suffisant. Il existe toute une gamme de spéculums endocervicaux. L’un des plus répandus est le spéculum 757 BALDAUF & COLL. endocervical de Kogan qui permet effectivement, dans un grand nombre de cas, une ouverture satisfaisante de l’orifice cervical. I.2. Curetage endocervical En pratique, la zone anormale visualisée dans le canal cervical n’est généralement pas accessible à la biopsie. Dans ce cas et lorsque l’exploration optique de l’endocol ne permet pas une visualisation de la limite supérieure de la zone de transformation atypique, l’examen peut être complété par un curetage de l’endocol. L’emploi d’une curette endocervicale adaptée à ce type d’examen est nécessaire. L’un des instruments les mieux adaptés est la curette de Kervokian. Cette curette étroite, rigide, tranchante, à extrémités rectangulaires est facilement introduite dans le canal cervical et permet des prélèvements de tissus endocervicaux non accessibles à l’observation directe ou aux pinces à biopsie. L’examen est simple et rapide, mais non sans douleur. La curette de Kervokian est nettement plus souvent utilisée que la curette de Sims ou la canule de Nowack. La traction sur le col à l’aide d’une pince de Pozzi peut être nécessaire pour augmenter l’accessibilité d’un col désaxé, ou permettre l’introduction de la curette en cas de sténose cervicale. Afin d’obtenir un prélèvement suffisamment exhaustif de la muqueuse endocervicale, il est recommandé de réaliser le curetage sur les quatre quadrants du canal cervical. Pour pouvoir réaliser le curetage endocervical en cas de sténose cervicale, il peut être nécessaire d’ouvrir ou d’élargir l’orifice cervical à l’aide d’un bistouri froid ou de ciseaux pointus. Cette manœuvre peut dans certains cas nécessiter une anesthésie locale. En cas de grossesse, le curetage endocervical n’est pas préconisé [5]. Les modifications physiologiques liées à la grossesse rendent d’ailleurs cette procédure généralement inutile du fait de l’éversion de la jonction. La valeur du curetage endocervical dépend de la quantité de matériel prélevé et est forcément influencée par l’instrumentation, la technique et les conditions anatomiques. Dans la littérature, le matériel tissulaire prélevé au cours du curetage endocervical est estimé insuffisant ou inadéquat dans 2,5 à 8 % des cas [6-9]. 758 QUAND ET COMMENT FAIRE UN CURETAGE DE L’ENDOCOL ? II. LES DIFFÉRENTES INDICATIONS DU CURETAGE ENDOCERVICAL II.1. CEC au cours de la colposcopie diagnostique Il n’existe pas de consensus quant aux indications. Certains le proposent systématiquement en cas de colposcopie, quel que soit l’âge de la patiente, quel que soit l’aspect colposcopique satisfaisant ou non, et quelle que soit la sévérité du résultat cytologique. Pour d’autres, le curetage endocervical n’est recommandé qu’en cas d’anomalies cytologiques sévères évoquant une lésion de haut grade, un cancer ou une lésion glandulaire, en cas de colposcopie non satisfaisante ou en cas de discordance entre la sévérité de l’anomalie cytologique et l’aspect colposcopique [5, 10]. En argumentant du fait que le curetage endocervical est surtout contributif chez des patientes qui de toute façon sont candidates à un traitement par exérèse, certains auteurs ne retiennent pas l’indication du curetage endocervical en routine en cas d’anomalies pavimenteuses au frottis [11]. En fait, les indications du curetage endocervical reposent à la fois sur les caractéristiques colposcopiques du col (colposocpie satisfaisante ou pas) et la sévérité du frottis ayant motivé cette colposcopie. En pratique, le curetage endocervical est utile dans les situations où le colposcopiste constate une zone suspecte qui est située dans l’endocol ou qui s’y prolonge (colposcopie non satisfaisante), ou à l’inverse de situations où la lésion cervicale est simplement suspectée sans être vue en cas d’anomalies cytologiques glandulaires ou de discordance cytocolposcopique. – Pour des frottis en faveur d’une lésion intra-épithéliale de bas grade, le curetage endocervical est recommandé en cas de colposcopie non satisfaisante ou si aucune lésion exocervicale n’est apparente. – Pour les frottis présentant des atypies de signification indéterminée, certains réservent la colposcopie exclusivement aux patientes dont la détection d’HPV oncogènes serait positive. Dans ces cas, le recours au curetage endocervical suit les mêmes règles qu’en cas de lésion intra-épithéliale de bas grade. – En cas de frottis évoquant une lésion intra-épithéliale de haut garde, le curetage endocervical est recommandé à chaque fois qu’une lésion sévère (CIN2+) n’est pas clairement identifiée. Au moment de la colposcopie, différentes situations peuvent justifier la réalisation d’un CEC. 759 BALDAUF & COLL. II.1.a. Colposcopie non satisfaisante Une attention toute particulière doit être portée aux patientes avec une colposcopie non satisfaisante dans la mesure où le taux de cancers découverts y est six fois supérieur, atteignant 9 % [12]. II.1.b. Discordances cytocolposcopiques Cette discordance cytocolposcopique peut s’expliquer comme un résultat faux positif du frottis ou faux négatif de la colposcopie, voire une possible régression des lésions entre le temps du frottis et celui de la colposcopie. – Les résultats faux positifs du frottis sont rares. L’atrophie de la femme ménopausée ou du post-partum et les anomalies cellulaires induites par l’inflammation, notamment postradique, favorisent ces faux positifs. Ils représentent 5 à 9 % des frottis anormaux et sont plus fréquents en cas d’anomalies cytologiques mineures. – La régression spontanée d’un frottis vrai positif semble peu fréquente et reste difficile à prouver. On peut l’affirmer par la relecture du frottis initial, confirmant l’anomalie et la disparition de toutes cellules anormales dans les frottis suivants, et en particulier celui réalisé le jour de la colposcopie normale. II s’agit d’un diagnostic d’élimination qui ne nous dispense pas d’un nouveau frottis de contrôle 6 mois plus tard avant de replacer la patiente dans un suivi de routine. – L’association frottis anormal et colposcopie normale doit faire envisager en priorité un faux négatif de la colposcopie en raison de la gravité potentielle des conséquences pour la patiente. En pratique, une colposcopie faussement négative peut correspondre à deux situations : 1) une colposcopie satisfaisante (zone de jonction bien visible) considérée comme normale, la lésion est alors soit très petite soit de localisation endocervicale. Cette situation est peu fréquente et difficile à différencier d’un faux positif du frottis dans la mesure où aucune biopsie n’est généralement réalisée ; 2) une colposcopie non satisfaisante, avec une lésion invisible située dans le canal cervical. En cas de discordance cytocolposcopique, il ne faudra pas oublier de bien explorer le vagin à la recherche d’une lésion pouvant expliquer l’anomalie du frottis alors que la colposcopie est normale. La sensibilité de la colposcopie est élevée, variant de 87 % à 99 % [13-15], mais la fréquence des faux négatifs de la colposcopie est probablement sous-estimée dans la mesure où la grande majorité des patientes avec un aspect colposcopique normal n’ont pas de biopsie ni 760 QUAND ET COMMENT FAIRE UN CURETAGE DE L’ENDOCOL ? d’exérèse. En effet, peu d’études font état d’un geste d’exérèse après une colposcopie normale. Dans cette situation et pour toutes anomalies cytologiques confondues, une lésion histologique est retrouvée dans 58 % des 98 résections (LOOP) faites [16]. La présence de lésion au conisat est plus fréquente en cas d’anomalies cytologiques sévères [16-18]. II.1.c. Suspicion de lésion glandulaire La corrélation entre le diagnostic cytologique et le diagnostic histologique est particulièrement imparfaite dans les lésions glandulaires. Les atypies des cellules glandulaires (AGC) sont notées en moyenne dans 0,26 % des frottis. Dans la deuxième version du système de Bethesda, ces AGC ont été mieux précisées en fonction de leur gravité et de leur origine présumées. De grandes divergences existent quant à la prise en charge de ces anomalies cytologiques. Le risque de cancer du col de l’utérus chez les patientes présentant pour la première fois des atypies glandulaires au frottis a été étudié à l’aide du registre national du dépistage en Thaïlande [19]. Au total, 8 281 patientes âgées en moyenne de 45 ans ont été suivies pendant une durée moyenne de 6 ans. L’incidence du cancer cervical dans cette étude a été de 534 pour 100 000 femmes et par an. Cette incidence est près de 18 fois plus élevée par rapport à une population témoin avec frottis normal. Comparé aux femmes âgées de moins de 35 ans, le risque de cancer apparaît près de deux fois plus élevé chez les femmes âgées de plus de 60 ans (incidence 1,99 ; intervalle de confiance 1,20-2,37), groupe où les modifications anatomiques et physiologiques de l’âge et de la carence hormonale rendent la colposcopie particulièrement difficile et le curetage endocervical d’autant plus utile (Cheng). En cas de lésions glandulaires, il est généralement proposé de faire un curetage endocervical compte tenu des difficultés diagnostiques qui caractérisent ce type de lésions [5, 20]. Comparées au diagnostic final réalisé sur une pièce de conisation, des lésions glandulaires n’ont été identifiées au curetage que dans 35 % à 43 % [21, 22]. II.2. CEC au cours de la conisation II.2.a. Conisation pour CIN Les données de la littérature concordent pour montrer des taux de succès supérieurs à 90 % quelle que soit la méthode de traitement des 761 BALDAUF & COLL. CIN [23, 24]. Parmi les facteurs qui influencent ces taux figure principalement le caractère complet ou non de l’exérèse. Pour améliorer l’appréciation du caractère complet de l’exérèse, certains préconisent un curetage endocervical associé à la conisation malgré des valeurs prédictives imparfaites [25]. D’autres proposent de faire une recoupe endocervicale aux patientes dont la limite supérieure de la lésion n’était pas visible à la colposcopie car l’analyse histologique de cette recoupe permet plus aisément d’affirmer le caractère complet de l’exérèse. Grâce à ces recoupes la profondeur des conisations à l’anse diathermique peut atteindre 30 mm. L’exérèse incomplète apparaît comme le principal facteur de risque de lésion résiduelle. Dans une analyse multifactorielle, le curetage endocervical et l’analyse des marges ont été identifiés comme des facteurs de risque indépendants pour le diagnostic des lésions résiduelles [26]. Dans une méta-analyse [23] portant sur 35 109 patientes âgées de 27,0 à 45,7 ans et conisées selon différentes méthodes, le risque relatif de présenter une lésion de haut grade après traitement laissant des marges envahies par rapport à des marges saines est de 6,09 (95 % IC = 3,87-9,60), soit 18 % versus 3 %. Au cours des procédures d’exérèse de lésions pavimenteuses, l’utilité du curetage endocervical est discutée. L’analyse des marges de section semble présenter une sensibilité plus importante et une spécificité équivalente pour le diagnostic des lésions résiduelles [27]. Toutefois, la fréquence des lésions résiduelles passe de 38 % si uniquement les marges sont histologiquement non saines à 67 % si en plus un curetage endocervical est positif [28]. À l’inverse, 18 % de lésions résiduelles ont été notées après conisation avec à la fois des marges saines et un curetage endocervical négatif [28]. D’autres auteurs ont mentionné le manque de sensibilité du curetage endocervical [27, 29, 30]. Ainsi, jusqu’à 23 % de lésions résiduelles ont été découvertes chez des patientes avec des curetages endocervicaux négatifs. Le taux de curetages endocervicaux positifs est particulièrement faible lorsque la cytologie est normale [31]. Comparée à l’analyse des marges de résection, principalement de la marge endocervicale, la sensibilité du curetage endocervical peropératoire pour le diagnostic d’une éventuelle lésion résiduelle varie entre 39 et 75 % alors que celle de l’analyse des marges varie entre 49 et 98 % [25, 26, 28, 32, 33]. Dans une étude portant sur 104 patientes, aucun cancer résiduel n’a été noté lorsque le curetage endocervical peropératoire était négatif alors que 9 cas de cancers résiduels ont été diagnostiqués parmi 41 patientes avec un curetage endocervical positif (22 %) [28]. 762 QUAND ET COMMENT FAIRE UN CURETAGE DE L’ENDOCOL ? En cas de curetage endocervical peropératoire positif, la proportion de lésions résiduelles varie selon les auteurs entre 22 et 86 % alors qu’elle varie entre 0 et 48 % en cas de curetage négatif [25, 26, 28, 32, 33]. La spécificité varie pour le curetage endocervical entre 70 et 94 % alors que celle de l’analyse des marges varie entre 37 et 91 %. En pratique, le diagnostic de résection incomplète n’équivaut pas à celui de lésions résiduelles. L’absence de lésion résiduelle observée malgré des marges non saines s’explique par les effets tissulaires induits par l’anse électrique, ou par la coagulation souvent effectuée sur le lit de l’exérèse pour compléter l’hémostase, et par le processus de cicatrisation pouvant modifier l’histoire naturelle d’une petite lésion résiduelle. II.2.b. Conisation pour adénocarcinome in situ (AIS) L’AIS présente des particularités histopathologiques qui constituent des réelles difficultés diagnostiques. Parmi elles on peut mentionner la localisation sous l’epithélium métaplasique normale ou dysplasique ou dans les cryptes glandulaires peu accessibles au frottis et à la colposcopie, la situation endocervicale avec une limite supérieure médiane de 10 à 15 mm, et enfin la multifocalité notée dans 15 % des cas. Ces particularités expliquent les modalités thérapeutiques qui privilégient l’exérèse large, mais l’exérèse est souvent faite pour une CIN associée et en moyenne 50 % des exérèses sont in sano. Cette fréquence n’est pas significativement différente pour les conisations faites au bistouri froid, au laser ou à l’anse diathermique. Lorsque la conisation n’est pas en limite saine, on note en moyenne 60 % de lésions glandulaires résiduelles, dont 8 à 20 % d’adénocarcinomes invasifs [34-36]. En cas de conisation in sano, les fréquences d’adénocarcinomes in situ résiduels et de cancers invasifs sont plus faibles [3436]. Cette fréquence diminue avec l’étendue de la marge de tissu sain. Aucune lésion résiduelle n’a été constatée avec des marges saines d’au moins 10 mm [37]. Le curetage endocervical a également été recommandé au cours de la conisation pour adénocarcinome in situ afin de diminuer le risque de lésion glandulaire résiduelle après ce traitement conservateur. Dans une étude comparant la fiabilité de cette procédure à l’évaluation des marges endocervicales, le curetage endocervical présentait des valeurs prédictives positives et négatives supérieures à celles de l’évaluation des marges [38]. Toutefois, même en cas de marges saines et de curetage endocervical négatif, un adénocarcinome in situ résiduel ne peut pas être totalement exclu des fréquences allant jusqu’à 11 % [37-40]. 763 BALDAUF & COLL. II.3. CEC dans le cadre de la surveillance des patientes conisées II.3.a. CIN La conisation à l’anse diathermique (CAD), qui constitue la méthode de traitement la plus utilisée actuellement, permet d’obtenir des taux de guérison variant selon les auteurs entre 80 et 95 % avec des durées moyennes de surveillance allant de 1 à 20 ans [32, 41-52]. La surveillance des patientes traitées pour une CIN doit permettre la détection des lésions résiduelles et/ou récurrentes avant qu’elles n’évoluent vers un cancer. Ces lésions surviennent en général dans les premières années postopératoires. Une importante étude rétrospective canadienne portant sur plus de 37 000 patientes traitées pour CIN retrouve une incidence des cancers invasifs de 37 pour 100 000 femmesannées (95 % CI : 30,6-42,5), soit 6 fois plus élevée que dans un groupe témoin [53]. Une étude française réalisée en 2006 a montré que 3 % des cancers invasifs du col sont survenus chez des patientes préalablement traitées pour CIN [54]. L’augmentation de l’incidence du cancer invasif chez les patientes traitées pour des CIN3 est notée par d’autres auteurs [55-57]. Cette augmentation persiste pendant 20 à 25 ans [55, 56] La colposcopie est soit associée à d’autres examens pour le dépistage des lésions résiduelles ou récidivantes, soit utilisée pour la prise en charge des patientes avec un frottis anormal et/ou un test HPV positif. L’aspect colposcopique des lésions récidivantes est semblable à celui des CIN originelles. Mais la difficulté de leur diagnostic est liée essentiellement à leur localisation souvent endocervicale, et à la présence fréquente d’un épithélium métaplasique immature pouvant persister longtemps voire indéfiniment chez certaines patientes. Les petites lésions cachées par des replis cicatriciels ou situées au contact d’une métaplasique immature sont particulièrement difficiles à diagnostiquer. Par ailleurs, la non-visualisation de la jonction squamocylindrique constitue une difficulté pour identifier une éventuelle lésion résiduelle à la colposcopie. Après une conisation à l’anse diathermique, la fréquence des colposcopies non satisfaisantes varie de 6 à 46 % et augmente avec l’âge des patientes, la profondeur de l’exérèse et le délai postopératoire [58]. La sténose cervicale constitue une difficulté quasi insurmontable pour la réalisation de la colposcopie. Les sténoses cervicales sont observées dans 1 à 20 % des patientes traitées par une exérèse. Certaines techniques d’exérèses chirurgicales avec des sutures de Sturmdorf semblent les favoriser. Après résection à l’anse diathermique, la fréquence des sténoses varie selon les auteurs entre 1,3 et 5,2 % [59, 60] et augmente principalement avec la profondeur de l’exérèse et l’âge des patientes. 764 QUAND ET COMMENT FAIRE UN CURETAGE DE L’ENDOCOL ? La valeur du curetage de l’endocol qui dépend de la quantité de matériel prélevé est forcément influencée par les conditions anatomiques postopératoires. Dans une étude portant sur 1 054 patientes revues un an après le traitement d’une lésion cervicale, le curetage endocervical est positif dans 6,6 % des cas alors que le frottis est normal, et dans près d’un cas sur deux cette situation correspond à une CIN2+ [29]. II.3.b. AIS Les difficultés de la cytologie, de la colposcopie, de la biopsie dirigée et du curetage endocervical pour le diagnostic de l’adénocarcinome in situ sont majorées par les modifications postopératoires anatomiques (sténose cervicale) et/ou histologiques (cicatrisation anormale ou irrégulière, avec un aspect dystrophique et/ou kératosique de la muqueuse). L’extension dans le canal cervical, le risque d’exérèse insuffisante et le risque de progression de la lésion résiduelle vers le cancer font recommander une hystérectomie complémentaire [61]. En cas de désir de grossesse, la conisation ne peut être considérée comme un geste thérapeutique suffisant que si l’exérèse est complète, de préférence avec une marge endocervicale saine d’au moins 10 mm, chez une patiente qui accepte une surveillance postopératoire régulière, tout en étant avertie du risque de récidive et des performances imparfaites des différents examens de surveillance pour ce type de lésion. III. INTÉRÊT, RÉSULTATS ET PERTINENCE DU CEC L’intérêt et la pertinence du curetage endocervical peuvent être appréciés en fonction de plusieurs critères : la prévalence de lésions découvertes, la contribution diagnostique du curetage endocervical, la corrélation entre le grade histologique du curetage endocervical et celui de la pièce opératoire, la fréquence des lésions précancéreuses (CIN2+ et AIS) découvertes et surtout la fréquence des cancers découverts, méconnus ou sous-estimés. III.1. Quantité de tissu prélevé Dans la littérature, on constate entre 0 et 30 % de curetage endocervical ne permettant pas de prélever une quantité de tissus suffisante 765 BALDAUF & COLL. pour un diagnostic anatomopathologique [6-8, 11, 26, 32]. En cas de prélèvement de faible quantité, le taux de faux négatifs peut atteindre 80 % [6]. Dans plusieurs études, la sensibilité et la valeur prédictive négative de l’analyse cytologique obtenue par endobrosse apparaissent plus élevées que celles de l’analyse histologie obtenue par curetage endocervical [6-8]. La comparaison de la spécificité de ces deux techniques apporte des résultats très hétérogènes, meilleurs pour le curetage endocervical [6, 7] ou équivalents [8]. III.2. Fréquence des lésions précancéreuses (CIN2+ et AIS) découvertes La prévalence de lésions découvertes au curetage endocervical varie énormément en fonction de l’indication de cet examen. Il est généralement admis que plus la sévérité de la lésion cervicale augmente, plus l’atteinte endocervicale est fréquente. Moniac et al. ont découvert au curetage endocervical 25 % de CIN1 et 38 % de CIN2 lorsque la colposcopie était normale, sans biopsie prélevée, ou lorsque la biopsie était normale [29]. Pour Pretorius et al., la positivité du curetage endocervical augmente avec la sévérité des lésions sous-jacentes, passant de 16 % pour les lésions mineures à 76 % en cas de cancer. En moyenne, le curetage endocervical était positif dans 27 % chez les patientes avec une colposcopie satisfaisante présentant au moins une CIN2 [1]. La proportion de curetage endocervical positif est plus élevée en cas de colposcopie non satisfaisante : 31 % (21,70 %), qu’en cas de colposcopie satisfaisante : 17 % (2 à 62 %) [62]. Ces chiffres sont confirmés dans une étude portant sur plus de 2 000 patientes qui montrent une positivité du curetage endocervical plus de trois fois supérieure en cas de colposcopie non satisfaisante, et cela qu’il s’agisse de lésions peu sévères ou de lésions sévères [29]. Dans une étude portant sur 364 femmes avec une colposcopie satisfaisante et un curetage endocervical pratiqué, la biopsie dirigée identifie 50 % des lésions cervicales alors que le curetage endocervical en notait 37 % supplémentaires. La proportion du curetage endocervical positif augmente avec l’âge, passant de 4,9 % entre 25 et 30 ans à 24 % au-delà de 46 ans, et l’augmentation de la performance porte sur 5,5 % de lésions CIN2+ [1]. La contribution du curetage endocervical pour le diagnostic de CIN2, en complément à la colposcopie avec biopsie dirigée, est de l’ordre de 2,2 % chez les femmes âgées de moins de 40 ans alors qu’elle est de 26 % chez celles âgées de plus de 40 ans [2]. 766 QUAND ET COMMENT FAIRE UN CURETAGE DE L’ENDOCOL ? III.3. La contribution du curetage endocervical au diagnostic final La contribution du curetage endocervical au diagnostic final est particulièrement nette dans les situations où la biopsie est soit normale, soit non faite parce que probablement la colposcopie est normale. Les études portant sur des effectifs importants ont montré des taux de positivité du curetage endocervical allant de 12 à 21 % en cas de biopsie normale et de 10 à 43 % lorsqu’aucune biopsie n’a été réalisée [2, 29]. L’analyse de la base de données anatomopathologiques et colposcopiques menée dans la province d’Alberta au Canada, où le curetage endocervical est réalisé de façon quasi systématique au cours de la colposcopie montre que chez plus de 19 000 patientes sans biopsie exocervicale, le curetage endocervical a permis le diagnostic de CIN3+ dans 0,6 % des cas et le diagnostic de cancer dans 2 cas, soit une proportion de 1 sur environ 10 000 prélèvements [11]. Dans la même étude on a constaté que les résultats du curetage endocervical concordent exactement avec ceux de la biopsie dirigée dans 79,4 % des cas chez plus de 13 000 patientes. Chez ces patientes, 1 % a présenté une CIN2+ au curetage et non diagnostiquée à la biopsie dirigée. En fait, la réalisation du curetage endocervical augmente la sensibilité diagnostique préopératoire de 5 % pour les CIN2+. L’âge élevé des patientes et la colposcopie non satisfaisante sont deux facteurs qui augmentent la proportion de lésions sévères diagnostiquées au curetage endocervical qui auraient été méconnues à la biopsie dirigée [11]. III.4. La corrélation entre le grade histologique du curetage endocervical et celui de la pièce opératoire La corrélation entre le grade histologique du curetage endocervical et celui de la pièce opératoire n’est pas parfaite [9, 18] probablement parce que la localisation exacte de la lésion n’est pas identique in vivo et sur une pièce d’exérèse fixée, et parce que le matériel prélevé au curetage endocervical peut être contaminé par des tissus exocervicaux ou jonctionnels. En réalisant un contrôle colposcopique chez 210 patientes avec une colposcopie satisfaisante ayant bénéficié d’un curetage endocervical, il a été constaté que les 9,5 % de curetages positifs ont été accompagnés d’un impact de ce prélèvement sur l’exocol [63]. D’autres auteurs notent la contamination du prélèvement endocervical par du tissu jonctionnel ou exocervical [29]. Par ailleurs, 767 BALDAUF & COLL. certaines surévaluations au curetage s’expliquent par l’abrasion plus ou moins complète de la partie la plus sévère de la lésion, alors qu’à l’inverse les sous-évaluations peuvent s’expliquer par le fait que la partie la plus sévère de la lésion n’a pas été concernée par le prélèvement tissulaire, même s’il est effectué aux quatre quadrants du canal cervical. Le curetage faux négatif constitue la forme la plus sévère de la sous-évaluation. Dans une comparaison tenant compte de la localisation endocervicale des lésions, une CIN2 ou 3 a été notée dans 8,4 % des cas chez 2 857 femmes avec un curetage endocervical négatif [29]. Les taux de faux négatifs augmentent lorsque la quantité de tissu prélevé est très faible et généralement jugée insuffisante par l’anatomopathologiste [6]. Dans une étude comparant des résultats histologiques du curetage endocervical qui précède immédiatement la réalisation de la conisation, il a été montré qu’une CIN2 ou 3 diagnostiquée au curetage est effectivement confirmée à la conisation dans 86 % des cas, mais également qu’une CIN1 diagnostiquée au curetage est suivie du diagnostic d’une CIN2 ou 3 à la conisation dans 17 % des cas [18]. En cas de néoplasie sévère ou de grade indéterminé, l’exérèse généralement proposée confirme la CIN2+ dans trois quarts des cas avec une probabilité de diagnostic de cancer de 2 à 3 % [9, 18]. Dans une étude portant sur des patientes avec des anomalies cytologiques mineures (ASC-US) et des lésions de bas grade associées à une colposcopie normale, le curetage endocervical ne montrait de lésions que dans 2,5 % des cas parmi lesquels aucune n’était plus sévère qu’une CIN1 à la conisation [64]. Pour certains, la faible probabilité d’une néoplasie sévère et l’absence quasi certaine de cancer chez les patientes avec des anomalies cytologiques mineures et une CIN1 au curetage permettent d’envisager une surveillance au moins provisoire plutôt qu’un traitement [9]. Dans une étude portant sur plus de 2 000 curetages endocervicaux, seul 1,4 % montrait une CIN2 ou CIN3 non diagnostiquée par une biopsie [65]. Des taux plus élevés de lésions découvertes au curetage endocervical en cas d’anomalies cytologiques mineures ont été notés par Pretorius et al. [1] puisque 15,8 % des prélèvements montraient une lésion, dont 14,8 % de lésions de haut grade. Dans cette étude, le taux de lésions de haut grade était de 38 % au curetage endocervical lorsque la patiente présentait une anomalie cytologique sévère. Un taux de faux négatifs de 45 % correspondant à des lésions diagnostiquées sur les pièces d’exérèse après curetage négatif a été noté par Andersen et al. [6]. 768 QUAND ET COMMENT FAIRE UN CURETAGE DE L’ENDOCOL ? III.5. Fréquence des cancers découverts, méconnus ou sousestimés Plusieurs auteurs signalent des cancers découverts au curetage endocervical en notant toutefois que dans la majorité des cas, ils étaient associés à des colposcopies non satisfaisantes [66]. En effet, lorsque la jonction squamo-cylindrique est totalement visible, le cancer épidermoïde occulte est diagnostiqué par le colposcopiste dans 85 à 100 % des cas et le carcinome micro-invasif dans environ 33 % des cas [67]. Dans une étude portant sur 15 cancers du col, 7 n’ont été diagnostiqués que grâce au curetage endocervical [68]. Dans une autre étude portant sur 17 cancers, 6 étaient notés chez les patientes avec colposcopie normale et dans cinq cas sur ces six, seul le curetage endocervical montrait une lésion [31]. Parmi 6 cancers découverts à la conisation alors que la colposcopie préopératoire était satisfaisante, 86 % ont uniquement été évoqués au curetage endocervical [31]. Dans une série portant sur 21 cancers, 76 % avaient un curetage endocervical positif ; dans 1 cas sur 21, seul le curetage endocervical révélait une lésion et justifiait la conisation qui a permis le diagnostic. Enfin, dans une étude portant sur 304 patientes, les résultats du curetage endocervical ne modifient la stratégie thérapeutique que dans 4,3 % des cas dont aucun ne concernait un cancer [69]. Dans une méta-analyse publiée en 1992, les valeurs prédictives positives et négatives du curetage endocervical pour les lésions microinvasives ont été respectivement de 2,4 % et 99 % en cas de colposcopie satisfaisante et de 22,4 % et 96,7 % en cas de colposcopie non satisfaisante [62]. Jusqu’à 10 % de lésions micro-invasives sont découverts chez les patientes grâce au curetage endocervical alors que la colposcopie et la biopsie exocervicale sont totalement normales [70]. La pertinence de ces données concernant la micro-invasion est discutable dans la mesure où la découverte d’une micro-invasion au curetage endocervical ou à la biopsie impose une conisation pour affirmer formellement le diagnostic. Au total, de nombreux auteurs mentionnent des situations où seul le curetage endocervical a permis d’aboutir au diagnostic de cancer, soit immédiatement à l’analyse du prélèvement cureté, soit secondairement à l’analyse du conisat lorsque le curetage endocervical n’avait montré qu’une néoplasie intra-épithéliale [1, 29, 31, 70]. En cas de cancer, le curetage endocervical est très souvent positif et il l’est quasi toujours lorsque le cancer est situé dans l’endocol [29]. 769 BALDAUF & COLL. CONCLUSIONS Le curetage endocervical a une valeur d’orientation. Dans les colposcopies satisfaisantes, l’aide diagnostique est faible. Dans les colposcopies non satisfaisantes, l’aide diagnostique est incertaine car des CIN de haut grade, voire des cancers peuvent être méconnus. Une conisation diagnostique peut s’avérer nécessaire même lorsque le curetage endocervical montre une lésion mineure, et en cas de persistance d’une anomalie cytologique sévère même lorsque le curetage endocervical montre des tissus cervicaux normaux. À l’inverse, le curetage endocervical est très souvent positif en cas de cancer et il l’est quasi toujours lorsque le cancer est situé dans l’endocol. De surcroît, les situations où seul le curetage endocervical a permis d’aboutir au diagnostic de cancer ne sont pas exceptionnelles. 770 QUAND ET COMMENT FAIRE UN CURETAGE DE L’ENDOCOL ? Bibliographie [1] Pretorius RG, Zhang WH, Belinson JL, Huang MN, Wu LY, Zhang X, Qiao YL. 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