Modalités d`utilisation et complications à court terme de la
Transcription
Modalités d`utilisation et complications à court terme de la
VOLUME 5 . NUMÉRO 1 . JANV/FÉV 2013 Journal of Clinical Oncology A R T I C L E O R I G I N A L Modalités d’utilisation et complications à court terme de la curiethérapie du sein dans la population nationale de Medicare entre 2008 et 2009 Carolyn J. Presley, Pamela R. Soulos, Jeph Herrin, Kenneth B. Roberts, James B. Yu, Brigid Killelea, Beth-Ann Lesnikoski, Jessica B. Long, et Cary P. Gross Carolyn J. Presley, Pamela R. Soulos, Jeph Herrin, Kenneth B. Roberts, James B. Yu, Brigid Killelea, Jessica B. Long et Cary P. Gross, Centre de recherche sur les résultats, la politique publique et l’efficacité en matière de cancer, Centre de prise en charge complète du cancer de Yale et école de médecine de l’université de Yale, New Haven, CT ; Beth-Ann Lesnikoski, école Miller de médecine de l’université de Miami, Miami, FL ; et Jeph Herrin, Fonds pour la recherche sur la santé et l’éducation, Chicago, IL. Soumis le 18 avril 2012 ; accepté le 19 juillet 2012 ; publié en ligne avant impression sur www.jco.org le 22 octobre 2012. Financé par la subvention n° 1R01CA149045 de l’Institut national du cancer. La déclaration de conflits d’intérêts potentiels et les contributions des auteurs figurent à la fin de cet article. Auteur correspondant : Cary P. Gross, MD, école de médecine de l’université de Yale, Centre de soins primaires, 333 Cedar St, PO Box 208025, New Haven, CT 06520 ; email : [email protected]. © 2012 par la Société américaine d’oncologie clinique 0732-183X/12/3035-4302/$20.00 DOI : 10.1200/JCO.2012.43.5297 Traduit de l’anglais par RWS Group Rédacteur-réviseur : Pr Moïse Namer r é s u m é Objectif La curiethérapie s’est diffusée dans la pratique clinique en tant que solution alternative à l’irradiation totale du sein (ITS) pour le cancer du sein au stade précoce ; les modalités nationales actuelles de traitement nationales actuelles et des complications associées restent toutefois inconnues. Patients et méthodes Nous avons construit un échantillon national de bénéficiaires de Medicare âgées de 66 à 94 ans ayant subi une chirurgie mammaire conservatrice entre 2008 et 2009 et traitées par curiethérapie ou ITS. Nous nous sommes basés sur les régions centrées sur un hôpital spécialisé (hospital referral regions, HRR) pour évaluer la variation des traitements à l’échelle nationale et sur une analyse sur variable instrumentale pour comparer les taux de complications entre les groupes de traitement, en ajustant les résultats en fonction des caractéristiques des patientes et des caractéristiques cliniques. Nous avons comparé les complications globales, celles de la plaie et de la peau et celles des tissus profonds et des os entre la curiethérapie et l’ITS après un an de suivi. Résultats Sur les 29 648 femmes de notre échantillon, 4 671 (15,8 %) ont reçu une curiethérapie. Le pourcentage de patientes soumises à une curiethérapie variait de manière substantielle entre les HRR, oscillant entre 0 % et plus de 70 % (intervalle interquartile, 7,5 % à 23,3 %). Parmi les femmes traitées par curiethérapie, 34,3 % ont présenté une complication, contre 27,3 % pour celles se soumettant à une ITS (p < 0,001). Après ajustement en fonction des caractéristiques des patientes et des caractéristiques cliniques, 35,2 % des femmes traitées par curiethérapie (IC de 95 %, 28,6 à 41,9) ont présenté une complication, contre 18,4 % de celles traitées par ITS (IC de 95 %, 15,5 à 21,3 ; valeur de p de la différence, < 0,001). La curiethérapie s’accompagnait d’un taux de complications de la plaie et de la peau de 16,9 % supérieur à celui associé à l’ITS (IC de 95 %, 10,0 à 23,9 ; p < 0,001), mais aucune différence n’a été constatée en ce qui concerne les tissus profonds et les os. Conclusion La curiethérapie est couramment utilisée chez les bénéficiaires de Medicare et varie de manière considérable entre les régions. Après un an, les complications de la plaie et de la peau étaient significativement plus fréquentes parmi les femmes recevant une curiethérapie que chez celles recevant une ITS. J Clin Oncol 30:4302-4307. © 2012 par la Société américaine d’oncologie clinique INTRODUCTION Après une chirurgie mammaire conservatrice (CMC), la radiothérapie réduit le taux de récidive locale en cas de maladie au stade précoce ; l’irradiation totale du sein (ITS) est le traitement de référence depuis 20 ans1-7. Au cours de la dernière décennie, des méthodes de radiothérapie plus récentes, comme l’irradiation partielle et accélérée du sein (IPAS) associée à la curiethérapie, se sont diffusées dans la pratique clinique3,5,8,9. 26 026_JCO-1-presley.indd 26 La curiethérapie du sein consiste à implanter temporairement des sources d’irradiation dans des cathéters à ballonnet mono- ou multilumières à l’intérieur de la cavité de lumpectomie ou dans une série parallèle de cathéters interstitiels implantés. Cette technique délivre des fractions de dose d’irradiation plus importantes et moins nombreuses directement au tissu mammaire entourant le site d’excision local7. Ce traitement par irradiation plus bref que l’ITS est susceptible de réduire la toxicité pour le tissu mammaire distant3,7,8,10. Journal of Clinical Oncology 13/02/13 18:09:36 Complications de la curiethérapie dans la population de Medicare On ne dispose pas de données démontrant une amélioration des résultats ; la curiethérapie est cependant de plus en plus souvent incorporée à la pratique clinique, en particulier pour les patientes de Medicare5,9,11. À l’heure actuelle, il n’existe pas de grands essais randomisés contrôlés ni d’études de population confirmant que la curiethérapie représente une méthode alternative sûre et efficace à l’ITS5 8,12-14. Une étude récente portant sur des patientes de Medicare a mis en évidence une augmentation des taux de mastectomie ultérieurs et une incidence supérieure de complications aiguës parmi les femmes soumises à une curiethérapie par rapport à celles recevant une ITS15. En théorie, la curiethérapie réduit la quantité de tissu sain exposé à l’irradiation ; l’exposition à l’irradiation du cœur, des poumons et de la peau s’en trouve ainsi diminuée. La curiethérapie requérant l’implantation chirurgicale de cathéters et des doses d’irradiation par unité de surface relativement élevées au niveau et autour de la cavité de lumpectomie, elle pourrait toutefois accroître le risque de réactions cutanées aiguës, d’infections et de complications de la plaie9,15. Les complications aiguës décrites comprennent les complications de la plaie dues à l’implantation du cathéter, l’infection, la toxicité cutanée, la stéatonécrose, les séromes et les problèmes de cathéter7,10,13,15-19. Un vaste essai intitulé National Surgical Adjuvant Breast and Bowel Project–Radiation Therapy Oncology Group comparant l’ITS et l’IPAS est en cours, mais il pourrait ne pas fournir de données exploitables pour le contrôle de la maladie avant plusieurs années14,20. Une étude de registre parrainée par l’industrie portant sur le dispositif Mammosite et mettant en évidence des résultats positifs chez les utilisateurs expérimentés après une sélection minutieuse des patientes pour la curiethérapie a été publiée21. Les études observationnelles de comparaison de l’efficacité faisant l’objet d’une surveillance de plus en plus stricte, il est capital de recourir à des techniques analytiques robustes pour contrôler le biais de sélection du traitement et tenir compte des variables de confusion mesurées et non mesurées5,9,11,15. Pour combler ces lacunes d’information, nous avons entrepris d’analyser l’utilisation de la curiethérapie dans un échantillon national de bénéficiaires de Medicare. Une analyse sur variable instrumentale (VI) a été employée pour évaluer le taux de complications parmi les patientes recevant une curiethérapie par rapport à celles soumises à une ITS. PATIENT S ET MÉTHODES Source de données et échantillon de l’étude Dans cette étude rétrospective, nous avons réuni un échantillon de bénéficiaires de Medicare ayant subi une CMC et une radiothérapie adjuvante pour traiter un cancer du sein invasif entre 2008 et 2009. Centers for Medicare and Medicaid Services Chronic Condition Warehouse (CCW) est une base de données nationale contenant la totalité des demandes de prestations avec paiement à l’acte dans le système Medicare. Nous avons utilisé la base de données CCW pour identifier toutes les femmes âgées de 66 à 94 ans qui avaient subi une CMC entre janvier 2008 et juin 2009, possédaient un code de diagnostic de cancer du sein invasif (174.x) d’après la neuvième édition de la Classification internationale des maladies (CIM-9) et avaient reçu une curiethérapie ou une ITS en tant que radiothérapie adjuvante (voir tableau A1 de l’annexe [en ligne uniquement]) 22. Cette période a été choisie afin de s’assurer www.jco.org 026_JCO-1-presley.indd 27 que les demandes de prestations de toutes les femmes s’étendaient sur au moins six mois après la CMC pour l’évaluation de la radiothérapie. Nous avons exclu les femmes qui s’étaient vu attribuer un code de diagnostic de la CIM-9 correspondant à un autre cancer au cours de la période allant de neuf mois avant la CMC à six mois après cette dernière. Ont également été exclues les femmes atteintes d’un carcinome canalaire in situ (CIM-9 233), parce que cette étude se focalisait sur le traitement du cancer du sein invasif chez des femmes âgées, pour lequel le rôle de l’irradiation est clairement défini. Nous avons enfin exclu les femmes ne disposant pas d’une couverture continue fondée sur le paiement à l’acte des parties A et B de Medicare au cours de la période de l’étude, leurs demandes de prestations n’étant pas communiquées à Medicare (Fig A1 de l’annexe). L’échantillon utilisé pour l’analyse des complications a par ailleurs été limité aux patientes ayant reçu une CMC en 2008, afin de disposer d’une année complète de suivi pour l’évaluation des complications. Cette étude a été classée comme recherche sur sujets non humains par le Comité de recherche humaine de Yale. Radiothérapie Dans les demandes de prestations de Medicare, nous avons recherché des codes du système commun de codage des procédures de soins de santé (Healthcare Common Procedure Coding System) indiquant l’administration d’une radiothérapie commencée dans les six mois suivant une CMC (tableau A1 de l’annexe). Le groupe ITS était composé de patientes ayant reçu une radiothérapie externe classique ou une radiothérapie à intensité modulée. Les patientes soumises à moins de quatre traitements par ITS n’ont pas été incluses. Celles possédant des codes pour l’ITS et pour la curiethérapie ont été placées dans le groupe curiethérapie. Moins de 0,5 % de l’échantillon a reçu les deux types d’irradiation, de sorte que la reclassification ou l’exclusion des patientes concernées n’auraient pas modifié nos résultats. Complications de la curiethérapie Nous nous sommes basés sur les demandes de prestations de Medicare pour identifier les complications suivantes dans l’année postérieure à la CMC : complications de la plaie, stéatonécrose, infection, lésion vasculaire, péricardite, lésion pulmonaire, dommage nerveux et fracture de côte (Tableau A1 de l’annexe). Cette liste de complications a été tirée d’études antérieures et vérifiée en interne par des chirurgiens spécialisés dans le cancer du sein et des radio-oncologues10,12,19,23-25. La présence de complications chez une patiente constituait notre résultat principal. Pour les résultats secondaires, nous avons divisé les complications en deux groupes : celles supposées plus fréquentes parmi les patientes recevant une curiethérapie (complications de la plaie et de la peau, dont complications de la plaie, stéatonécrose, complications non spécifiées, complications dues à l’irradiation et infections) et celles censément plus fréquentes chez les patientes recevant une ITS (complications des tissus profonds et des os, y compris lésion vasculaire, péricardite, lésion pulmonaire, dommage nerveux et fractures de côte)18,19. Construction des variables Les caractéristiques des patientes comprenaient l’âge, la race, l’année de l’intervention chirurgicale, le statut métropolitain selon les zones statistiques basées sur un centre urbain (Core Based Statistical Areas) et le revenu médian des ménages d’après le code postal. Les caractéristiques cliniques incluaient le nombre de comorbidi27 13/02/13 18:09:36 Presley et coll tés, la latéralité de la tumeur, le type d’installation d’irradiation (autonome, hospitalière), l’administration d’une chimiothérapie et la dissection des ganglions axillaires. Nous avons incorporé les caractéristiques du système de santé et les caractéristiques cliniques dans nos analyses. Nous avons par exemple posé l’hypothèse que le type d’installation pouvait influer sur le type d’irradiation reçu, voire sur le taux de complications. Il a été considéré que les patientes pour lesquelles des demandes d’irradiation figuraient dans le dossier de patient externe avaient reçu un traitement dans une installation hospitalière et que celles dont les demandes d’irradiation n’apparaissaient que dans le dossier du médecin avaient été traitées dans une installation autonome. Une admission en hôpital, l’administration d’une mammographie de dépistage ou d’un vaccin antigrippal ou une visite chez un médecin de premier recours (toujours dans l’année précédant la chirurgie) étaient considérés comme des marqueurs d’accès aux soins de santé. Ceci est particulièrement important dans le contexte de cette analyse, parce que nous ne pouvions identifier que les complications enregistrées via des codes de diagnostic ou de procédure et que la probabilité d’enregistrement d’un de ces codes par un prestataire de soins est d’autant plus élevée que les patientes bénéficient d’un meilleur accès aux soins. Une admission préalable en hôpital était considérée comme un indicateur de l’état de santé de la patiente. Nous avons supposé que la réalisation d’une mammographie de dépistage pouvait constituer un indicateur d’une maladie au stade précoce. Toutes les caractéristiques cliniques ont été évaluées par l’intermédiaire des demandes de prestations de Medicare. La région HRR des patientes a été établie d’après leur code postal. Les HRR, telles qu’elles sont définies par Wennberg et coll.26, représentent les marchés des soins de santé régionaux. Le taux de curiethérapie à l’échelle de chaque HRR a été calculé en divisant le nombre de patientes ayant reçu une curiethérapie par le nombre total de patientes dans l’échantillon résidant dans cette HRR. Nous avons synthétisé les taux de curiethérapie pour chaque HRR et rapporté la fourchette pour l’ensemble des HRR. Afin d’identifier les comorbidités, nous avons examiné les demandes de prestations de patientes hospitalisées, externes et se rendant chez un médecin de premier recours facturées entre 12 mois et 1 mois avant la CMC. Nous avons utilisé les codes de diagnostic CIM-9 apparaissant sur au moins une demande de prestations pour les patientes hospitalisées et sur au moins deux demandes de prestations pour les patientes externes ou se rendant chez un médecin de premier recours facturées à 30 jours d’intervalle au minimum. Nous avons effectué des recherches pour les catégories de comorbidités proposées par Elixhauser et coll.27 pour lesquelles nous avions auparavant constaté une association significative avec la survie dans un échantillon de patientes non cancéreuses. Le nombre de pathologies présentées par une patiente a été additionné de façon à obtenir un score de comorbidité. Analyse statistique Des tests χ2 ont été employés pour évaluer les associations bidimensionnelles entre les variables indépendantes et l’administration d’une curiethérapie. Nous avons utilisé une analyse sur VI pour comparer les complications entre les patientes ayant reçu une curiethérapie et celles ayant reçu une ITS. Une analyse sur VI est utilisée pour tenir compte des variables de confusion non mesurées également corrélées avec le résultat ; des effets apparents du traitement peuvent être la conséquence d’un biais de sélection du traitement. Une VI est un facteur associé à la variable indépendante 28 026_JCO-1-presley.indd 28 Tableau 1. Caractéristiques des patientes et caractéristiques cliniques et administration d'une curiethérapie Caractéristique Nbre de patientes Nbre total de patients 29,648 Age lors de la chirurgie mammaire conservatrice, années 66-69 7,879 70-74 8,835 75-79 6,871 80-84 4,435 85-94 1,628 Race Blanche 27,050 Noire 1,787 Autre 811 Année de la chirurgie 2008 19,304 2009 10,344 Résidence dans une zone métropolitaine Oui 23,913 Non 5,735 Revenu médian des ménages 5,724 Q1 ( $33,208) Q2 ($33,209-$39,659) 5,723 Q3 ($39,661-$47,295) 5,728 Q4 ($47,300-$60,118) 5,727 5,723 Q5 ( $60,124) Inconnu 1,023 Comorbidité 0 maladie 16,925 1-2 maladies 10,478 3 maladies 2,245 Latéralité de la tumeur Coté droit 12,527 Coté gauche 12,828 Inconnue 4,293 Type d'installation d'irradiation Hospitalière 18,221 Autonome 11,435 Dissection des ganglions axillaires Non 8,684 Oui 20,964 Chimiothérapie Pas de chimiothérapie 25,956 Chimiothérapie commencée dans le mois précédant ou suivant la chirurgie 1,211 Chimiothérapie commencée 31 à 365 jours après la chirurgie 2,481 Admission à l'hôpital † Non 25,671 Oui 3,977 Mammographie de dépistage† Non 6,840 Oui 22,808 Vaccin antigrippal† Non 12,440 Oui 17,208 Visite chez un médecin de premier recours† Non 876 Oui 28,772 Patientes ayant reçu une curiethérapie % (%) P 15.8 0.95 26.6 29.8 23.2 15.0 5.5 16.0 15.7 15.6 15.8 15.5 91.2 6.0 2.7 15.9 14.1 14.9 65.1 34.9 15.7 15.9 80.7 19.3 16.4 13.2 19.3 19.3 19.3 19.3 19.3 3.5 15.4 14.5 16.0 16.1 16.0 19.9 57.1 35.3 7.6 15.6 16.1 15.1 42.3 43.3 14.5 15.8 16.6 13.3 61.4 38.6 15.3 16.4 29.3 70.7 12.1 17.3 87.6 16.4 4.1 7.0 8.4 13.3 86.6 13.4 16.0 14.2 23.1 76.9 13.5 16.4 42.0 58.0 15.4 16.0 3.0 97.1 12.0 15.9 0.11 0.66 0.001 0.001 0.41 0.001 0.01 0.001 0.001 0.005 0.001 0.13 0.002 Valeur de p pour le test χ2 entre chaque covariable et l'administration d'une curiethérapie. † Dans l'année précédant la chirurgie mammaire conservatrice. Journal of Clinical Oncology 13/02/13 18:09:39 Complications de la curiethérapie dans la population de Medicare Curiethérapie (%) <5 5–10 10–15 15–25 > 25 Fig 1. Utilisation de la curiethérapie par région centrée sur un hôpital spécialisé. Les zones blanches indiquent les régions hospitalières où ne résidait aucune patiente de l’échantillon. principale (curiethérapie), mais associé au résultat (complications) uniquement par l’intermédiaire de son effet sur la variable indépendante28. En l’absence de randomisation, une analyse sur VI peut être employée pour contrôler les variables de confusion tant mesurées que non mesurées, ce qui en fait une technique utile pour la recherche observationnelle dans les services de santé29-33. Notre VI était la distance supplémentaire qu’une patiente devait parcourir pour recevoir une curiethérapie plutôt qu’une ITS. Cette distance différentielle a été calculée en soustrayant la distance à l’hôpital le plus proche dans lequel au moins une patiente de notre échantillon a subi une CMC à la distance à l’hôpital le plus proche dans lequel au moins cinq patientes de notre échantillon se sont rendues pour recevoir une curiethérapie. La distance différentielle a été utilisée dans des recherches antérieures comme VI pour le traitement29,34-38. Afin de déterminer si la distance différentielle constituait une VI appropriée pour notre étude, nous avons évalué qualitativement la distribution des caractéristiques des patientes et des caractéristiques cliniques dans différentes strates de la distance différentielle37. L’instrument étant par nature une pseudorandomisation, les différentes strates devaient apparaître similaires en ce qui concerne les caractéristiques de l’échantillon au début de l’étude. Nous avons également évalué l’association entre la distance différentielle et l’administration d’une curiethérapie et l’association entre la distance différentielle et le résultat principal de complications ; un instrument valide devait détecter une association robuste dans le premier cas et faible dans le second. Nous avons donc calculé une statistique F pour chaque cas de figure en appliquant un modèle de probabilité linéaire et en décomposant la distance différentielle en quintiles. Nous avons ensuite estimé un modèle de probabilité linéaire en deux étapes, avec les complications pour résultat, en considérant le traitement par curiethérapie comme dépendant de la distance différentielle et de toutes les caractéristiques des patientes et cliniques au cours de la première étape. Nous avons porté notre choix sur un modèle de probabilité linéaire en raison de la disponibilité de procédures normalisées d’estimation pour les VI ; ce type de modèles représente une solution alternative appropriée aux modèles logit www.jco.org 026_JCO-1-presley.indd 29 lorsque les taux de traitement et de complications sont compris entre 20 % et 80 %38,39. Un test d’endogénéité de Hausman a été utilisé pour déterminer si la VI bénéficiait au modèle. Pour mieux interpréter les résultats du modèle, nous avons estimé l’effet moyen de la curiethérapie sur les taux de complications. Nous avons d’abord calculé la probabilité prédite de chaque résultat pour chaque patiente, en présence et en l’absence de curiethérapie, en exploitant les coefficients estimés tirés du modèle de probabilité linéaire en deux étapes. Nous avons en outre calculé Tableau 2. Taux de complications à un an chez les patientes recevant une curiethérapie et une irradiation totale du sein Curiethérapie (n 2,980) Complication Nbre de patientes Toute complication 1,021 Complications de la plaie et de peau 937 Complication de la plaie/lésion d'un muscle squelettique, du tissu conjonctif, d'un os 608 Stéatonécrose 203 Complication non spécifiée 12 Complication due à l'irradiation 20 Infection 358 Infection grave 30 Complications des tissus profonds 135 Lésion vasculaire† 0 11 Péricardite† Lésion pulmonaire 44 Dommage nerveux 64 Fracture de côte 27 Irradiation totale du sein (n 16,010) Nbre de % patientes % P 34.3 31.4 4,370 3,834 27.3 24.0 0.001 0.001 20.4 6.8 0.4 0.7 12.0 1.0 4.5 0.0 0.4 1.5 2.1 0.9 2,037 923 38 106 1,639 224 792 11 24 327 369 92 12.7 5.8 0.2 0.7 10.2 1.4 5.0 0.1 0.1 2.0 2.3 0.6 0.001 0.03 0.11 0.96 0.004 0.09 0.33 0.29 0.51 0.04 0.60 0.04 REMARQUE. Les données sont restreintes aux 18 990 patientes pour lesquelles nous disposions de demandes de prestations pour une année complète après la chirurgie mammaire conservatrice. * Valeur de p pour le test χ2 entre chaque complication et le type d'irradiation reçu. † Les centres pour les services de Medicare et Medicaid interdisent la publication de tailles de cellule < 11. 29 13/02/13 18:09:40 Presley et coll Tableau 3. Taux de complications à un an ajusté estimé pour les patientes recevant une curiethérapie et une irradiation totale du sein Toute complication Traitement Curiethérapie Irradiation totale du sein Différence % de patientes 35.2 18.4 16.8 IC à 95 % 28.6 à 41.9 15.5 à 21.3 9.6 à 24.1 Complications de la plaie et de la peau % de patientes 33.7 16.8 16.9 IC à 95 % 27.3 à 40.1 14.0 à 19.5 10.0 à 23.9 Complications des tissus profonds et des os % de patientes IC à 95 % 4.4 2.5 1.9 1.3 à 7.6 1.1 à 3.9 1.5 à 5.4 REMARQUE. Les taux sont ajustés en fonction de l'âge lors de la chirurgie mammaire conservatrice, la race, le revenu, les comorbidités, le type d'installation d'irradiation, la dissection des ganglions axillaires, l'administration d'une chimiothérapie, une admission préalable en hôpital, une mammographie de dépistage antérieure et une visite précédente chez un médecin de premier recours. l’erreur type de chaque prédiction et simulé un résultat aléatoire pour chaque patiente d’après la probabilité de chaque hypothèse. Le calcul de la moyenne de ces résultats simulés pour toutes les patientes de l’échantillon nous a fourni un taux de résultat attendu moyen pour la curiethérapie et l’ITS. Toutes les analyses ont été réalisées au moyen des logiciels SAS version 9.2 (SAS Institute Inc, Cary, NC), Stata version 12.0 (StataCorp, College Station, TX) et ArcMap version 10 (ESRI, Redlands, CA). RÉSULTAT S Nous avons identifié 29 648 femmes atteintes d’un cancer du sein invasif à un stade précoce soumises à une CMC entre 2008 et 2009 ; 4 671 (15,8 %) d’entre elles ont subi une curiethérapie (tableau 1). Dans l’analyse bidimensionnelle, la résidence dans une zone métropolitaine, un revenu supérieur, l’absence de chimiothérapie et un meilleur accès aux soins mesuré d’après l’administration d’une mammographie de dépistage et l’examen par un médecin de premier recours au préalable étaient associés de manière significative à une probabilité plus importante de recevoir une curiethérapie (p < 0,001 dans tous les cas). L’âge n’était par contre pas un déterminant significatif de la curiethérapie, 15 % à 16 % des femmes étant traitées dans chacune des catégories d’âge (p = 0,95). La race, l’année de l’intervention chirurgicale, le nombre de comorbidités et l’administration d’un vaccin antigrippal ne présentaient pas non plus de corrélation avec la réception d’une curiethérapie. L’administration d’une curiethérapie montrait une variation régionale significative à l’échelle des HRR (Fig 1). Le pourcentage médian de patientes recevant une curiethérapie pour l’ensemble des HRR était de 13,8 % (intervalle interquartile, 7,5 % à 23,3 %). Le recours à la curiethérapie avait tendance à être plus élevé dans les régions du sud-ouest du pays et le long de la côte est et plus faible dans les régions du centre, du nord et de l’ouest. Après avoir limité l’analyse aux HRR comptant au moins 20 patientes, les HRR où aucune patiente n’avait reçu de curiethérapie étaient au nombre de 20. Les deux HRR où l’utilisation de la curiethérapie était la plus élevée étaient Ogden, UT (65,4 %) et Lafayette, IN (71,4 %). 18 990 patientes ont été incluses dans l’analyse des complications. Parmi les 2 980 femmes traitées par curiethérapie, 34,3 % ont présenté une complication, contre 27,3 % des 16 010 patientes s’étant soumises à une ITS (p < 0,001 ; Tableau 2). Les taux de complication de la plaie, stéatonécrose, infection et fracture de côte étaient significativement plus élevés lors de curiethérapie qu’en cas d’ITS. Parmi les femmes ayant reçu une curiethérapie, 20,4 % ont présenté des complications de la plaie, contre 12,7 % de celles traitées par ITS (p < 0,001). De même, une infection est survenue chez 30 026_JCO-1-presley.indd 30 12,0 % des femmes traitées par curiethérapie par rapport à 10,2 % chez les patientes traitées par ITS (p = 0,004). La lésion pulmonaire était la seule complication significativement plus fréquente chez les femmes traitées par ITS (2,0 %) que chez celles traitées par curiethérapie (1,5 % ; p = 0,04). La distribution des caractéristiques des patientes et des caractéristiques cliniques était bien équilibrée entre les strates de distance différentielle, confirmant le bien-fondé de notre utilisation de la distance différentielle comme VI. Par ailleurs, la statistique F pour le modèle linéaire de réception d’une curiethérapie était de 343,7, indiquant une forte corrélation entre la distance différentielle et le traitement. La statistique F pour le modèle linéaire de la distance différentielle et des complications éventuelles était de 5,7, ce qui suggère une corrélation faible. Ces statistiques F étaient compatibles avec une VI valide. Dans l’analyse sur VI, ajustée en fonction des facteurs de risque des patientes, la curiethérapie était associée à un taux de complications plus élevé de 16,8 % par rapport à l’ITS (IC de 95 %, 9,6 à 24,1 ; p < 0,001 ; Tableau 3). Dans l’analyse des résultats secondaires, les femmes traitées par curiethérapie présentaient un taux de complications de la plaie et de la peau supérieur de 16,9 % à celui des patientes ayant subi une ITS (IC de 95 %, 10,0 à 23,9 ; p < 0,001). Aucune association significative entre la modalité de traitement et l’incidence des complications des tissus profonds et des os n’a été relevée (effet de la curiethérapie par rapport à l’ITS, 1,9 % ; IC de 95 %, -1,5 à 5,4 ; p = 0,28). Les résultats complets du modèle de probabilité linéaire en deux étapes figurent dans le Tableau A2 de l’annexe (en ligne uniquement). Les tests d’endogénéité appliqués aux résultats des complications globales et des complications de la plaie et de la peau étaient tous deux significatifs (p < 0,01), indiquant que le traitement était endogène et que l’analyse sur VI corrigeait donc le biais de sélection du traitement. Pour le résultat des complications des tissus profonds et des os, le test d’endogénéité n’était pas significatif (p = 0,18), indiquant que la curiethérapie n’était pas endogène et que l’analyse sur VI ne corrigeait pas un biais de sélection appréciable. D’après le modèle final, le taux de complications global estimé pour la curiethérapie était de 35,2 % (IC de 95 %, 28,6 à 41,9), contre 18,4 % (IC de 95 %, 15,5 à 21,3) pour l’ITS (p < 0,001 ; différence prédite de complications, 16,8 % ; IC de 95 %, 9,6 à 24,1 ; Tableau 3). Les femmes traitées par curiethérapie présentaient un taux estimé de complications de la plaie et de la peau de 33,7 % (IC de 95 %, 27,3 à 40,1), à comparer aux 16,8 % (IC de 95 %, 14,0 à 19,5) des femmes traitées par ITS. De même, 4,4 % (IC de 95 %, 1,3 à 7,6) des femmes traitées par curiethérapie présentaient des complications des tissus profonds et des os, contre 2,5 % (IC de 95 %, 1,1 à 3,9) de celles traitées par ITS. Journal of Clinical Oncology 13/02/13 18:09:40 Complications de la curiethérapie dans la population de Medicare DISCUSSION Dans cette étude nationale portant sur 30 000 femmes environ, 15,8 % des bénéficiaires de Medicare se soumettant à une radiothérapie adjuvante ont reçu une curiethérapie entre 2008 et 2009. Ce taux est substantiellement plus élevé que les taux rapportés par le passé d’environ 10 % en 2006 et de moins de 1 % en 2005 9. Nous avons par ailleurs constaté une importante variation nationale dans l’utilisation de la curiethérapie. La curiethérapie s’accompagnait d’un taux de complications supérieur de 16,8 % à celui de l’ITS. Après ajustement pour les caractéristiques des patientes et le biais de sélection du traitement, le taux de complications estimé pour la curiethérapie était de 35,2 %, près du double du taux pour l’ITS (18,4 %). Nous ne disposons pas d’essais randomisés contrôlés comparant les résultats et les complications pour la curiethérapie et l’ITS ; la curiethérapie a toutefois été promue en partie en raison d’un risque de complications supposément moindre40. Dans notre échantillon, l’âge n’était pas un déterminant significatif de l’administration d’une curiethérapie, les taux de curiethérapie étant similaires chez les femmes âgées de moins de 80 ans et chez celles de plus de 80 ans. Les études antérieures avaient par contre mis en évidence une utilisation nettement supérieure de la curiethérapie parmi les femmes de plus de 80 ans5,9. Si la Société américaine de curiethérapie41, la Société américaine de radio-oncologie thérapeutique42 et la Société américaine des chirurgiens du sein43 ont toutes publié des recommandations affirmant que la curiethérapie est sûre chez les femmes âgées de 45 à 60 ans, des recherches supplémentaires sont requises pour orienter les décisions de traitement chez les femmes de plus de 60 ans. La curiethérapie était associée à divers facteurs compatibles avec une maladie au stade précoce, comme l’absence de chimiothérapie, une mammographie de dépistage récente ou une visite chez le médecin de premier recours dans l’année précédant l’ITS. Le taux de traitement par curiethérapie était légèrement plus élevé chez les femmes traitées dans une installation d’irradiation autonome que chez celles traitées en milieu hospitalier, peut-être en partie en raison d’éventuelles incitations financières44. Notre étude comportait plusieurs limitations. Il s’agissait d’une étude par observation, donc sans randomisation. Les données CCW ne contenant pas d’information sur les caractéristiques de la tumeur, nous n’avons pas pu procéder à un ajustement d’après des variables de confusion potentielles telles que le stade de la tumeur. Les codes de facturation sont eux aussi limités, puisqu’ils ne permettent de connaître ni l’état fonctionnel des patientes ni la qualité du traitement fourni. L’utilisation de demandes de prestations administratives nous a empêchés d’évaluer les résultats de qualité de vie rapportés par les patientes et le degré de complications. Des recherches supplémentaires sont donc nécessaires pour évaluer ces facteurs, ainsi que les résultats à plus long terme et l’effet des technologies plus récentes minimisant l’irradiation de la peau. Notre étude présentait plusieurs points forts, dont l’utilisation d’un échantillon national représentatif de patientes bénéficiaires de Medicare et des données disponibles les plus récentes, ce qui laisse penser que nos résultats sont représentatifs des modalités et des résultats des soins cliniques actuels. L’utilisation d’une base de données nationale a permis d’obtenir un vaste échantillon. Dans www.jco.org 026_JCO-1-presley.indd 31 l’essai National Surgical Adjuvant Breast and Bowel Project actuellement en cours20, environ 28 % des patientes jusqu’à présent randomisées pour recevoir une IPAS reçoivent une curiethérapie, par opposition à une radiothérapie externe conformationnelle en trois dimensions, et il est donc possible que l’étude ne soit pas dotée d’une puissance suffisante pour détecter des différences de complications entre la curiethérapie et l’ITS. Si le stade de la tumeur n’a pas pu être inclus à notre étude, nous avons pu tenir compte de l’utilisation d’une chimiothérapie et d’une dissection des ganglions axillaires ainsi que d’autres facteurs propres aux patientes. Nous avons en outre employé une analyse sur VI basée sur un instrument établi (distance différentielle), ce qui nous a permis de tenir compte du biais de sélection du traitement. En conclusion, nous avons constaté qu’une proportion substantielle des bénéficiaires de Medicare a été traitée par curiethérapie pour un cancer du sein entre 2008 et 2009. La variation régionale marquée de l’utilisation suggère que des facteurs non cliniques jouent un rôle important dans sa diffusion. Au vu du risque plus élevé de complications de la curiethérapie, auquel s’ajoutent des coûts supérieurs, les cliniciens, les patientes et les décideurs devraient procéder à un examen en profondeur de l’utilisation de cette modalité de traitement. Les cliniciens et décideurs devraient activement encourager la production et la dissémination d’informations supplémentaires sur les résultats, les complications et les coûts afin d’optimiser la prise de décisions relatives aux diverses modalités d’irradiation. DÉCL ARATION DE CONFLIT S D’INTÉRÊT S POTENTIEL S Bien que tous les auteurs aient complété la déclaration de conflits d’intérêts, le ou les auteur(s) suivant(s) a (ont) indiqué un intérêt financier ou autre en relation avec le sujet traité dans cet article. Les relations marquées d’un « U » sont celles pour lesquelles aucune indemnisation n’a été reçue, celles marquées d’un « C » ont été indemnisées. Pour une description détaillée des catégories de conflits d’intérêts ou pour plus de détails sur la politique de l’ASCO en matière de conflits d’intérêts, veuillez consulter « Author Disclosure Declaration » et la rubrique « Disclosures of Potential Conflicts of Interest » dans « Information for Contributors ». Emploi ou poste de chef : Aucun. Consultant ou fonction consultative : Cary P. Gross, Fair Health (C). Détention d’actions : Aucun. Honoraires : Aucun. Fondation de recherche : Aucun. Témoignage d’expert: Aucun. Autre rémunération : Beth-Ann Lesnikoski, Cianna Medical; Cary P. Gross, Medtronic grant for work on sharing of clinical trial data. CONTRIBUTION DES AUTEURS Conception et plan : Carolyn J. Presley, Pamela R. Soulos, Jeph Herrin, Kenneth B. Roberts, James B. Yu, Brigid Killelea, Beth-Ann Lesnikoski, Cary P. Gross Recueil et assemblage des données : Carolyn J. Presley, Pamela R. Soulos, Jessica B. Long, Cary P. Gross Analyse et interprétation des données : Carolyn J. Presley, Pamela R. Soulos, Jeph Herrin, Kenneth B. Roberts, James B. Yu, Jessica B. Long, Cary P. Gross Rédaction du manuscrit : tous les auteurs Approbation finale du manuscrit : tous les auteurs 31 13/02/13 18:09:40 Presley et coll Références 1. NIH consensus conference: Treatment of earlystage breast cancer. JAMA 265:391-395, 1991 2. Vaidya JS, Joseph DJ, Tobias JS, et coll. Targeted intraoperative radiotherapy versus whole breast radiotherapy for breast cancer (TARGIT-A trial): An international, prospective, randomised, non-inferiority phase 3 trial. Lancet 376:91-102, 2010 3. Njeh CF, Saunders MW, Langton CM: Accelerated partial breast irradiation (APBI): A review of available techniques. Radiat Oncol 5:90, 2010 4. Bartelink H, Horiot JC, Poortmans P, et coll. Recurrence rates after treatment of breast cancer with standard radiotherapy with or without additional radiation. N Engl J Med 345:1378-1387, 2001 5. Abbott AM, Habermann EB, Tuttle TM: Trends in the use of implantable accelerated partial breast irradiation therapy for early stage breast cancer in the United States. Cancer 117:3305-3310, 2011 6. Carlson RW, Allred DC, Anderson BO, et coll. Invasive breast cancer. J Natl Compr Canc Netw 9: 136-222, 2011 7. Aristei C, Palumbo I, Cucciarelli F, et coll. Partial breast irradiation with interstitial high-dose-rate brachytherapy in early breast cancer: Results of a phase II prospective study. Eur J Surg Oncol 35:144-150, 2009 8. Polgár C, Fodor J, Major T, et coll. Breastconserving treatment with partial or whole breast irradiation for low-risk invasive breast carcinoma: Five-year results of a randomized trial. Int J Radiat Oncol Biol Phys 69:694-702, 2007 9. Smith GL, Xu Y, Buchholz TA, et coll. Brachytherapy for accelerated partial-breast irradiation: A rapidly emerging technology in breast cancer care. J Clin Oncol 29:157-165, 2011 10. Harper JL, Jenrette JM, Vanek KN, et coll. Acute complications of MammoSite brachytherapy: A single institution’s initial clinical experience. Int J Radiat Oncol Biol Phys 61:169-174, 2005 11. Hattangadi JA, Taback N, Neville BA, et coll. Accelerated partial breast irradiation using brachytherapy for breast cancer: Patterns in utilization and guideline concordance. J Natl Cancer Inst 104:29-41, 2012 12. Chao KK, Vicini FA, Wallace M, et coll. Analysis of treatment efficacy, cosmesis, and toxicity using the MammoSite breast brachytherapy catheter to deliver accelerated partial-breast irradiation: The William Beaumont hospital experience. Int J Radiat Oncol Biol Phys 69:32-40, 2007 13. Benitez PR, Keisch ME, Vicini F, et coll. Five-year results: The initial clinical trial of MammoSite balloon brachytherapy for partial breast irradiation in earlystage breast cancer. Am J Surg 194:456-462, 2007 14. Radiation Therapy Oncology Group: RTOG 0413 ProtocolInformation.http://www.rtog.org/ClinicalTrials/ ProtocolTable/StudyDetails.aspx?study_0413. Accessed January 26, 2012 15. Smith GL, Xu Y, Buchholz TA, et coll. Association between treatment with brachytherapy vs wholebreast irradiation and subsequent mastectomy, complications, and survival among older women with invasive breast cancer. JAMA 307: 1827-1837, 2012 16. Dragun AE, Harper JL, Jenrette JM, et coll. Predictors of cosmetic outcome following MammoSite breast brachytherapy: A single-institution experience of 100 patients with two years of followup. Int J Radiat Oncol Biol Phys 68:354-358, 2007 17. Keisch M, Vicini F, Kuske RR, et coll. Initial clinical experience with the MammoSite breast brachytherapy applicator in women with early-stage breast cancer treated with breast-conserving therapy. Int J Radiat Oncol Biol Phys 55:289-293, 2003 18. Vicini F, Beitsch P, Quiet C, et coll. Five-year analysis of treatment efficacy and cosmesis by the American Society of Breast Surgeons MammoSite Breast Brachytherapy Registry Trial in patients treated with accelerated partial breast irradiation. Int J Radiat Oncol Biol Phys 79:808-817, 2011 19. Khan AJ, Vicini FA, Beitsch P, et coll. Local control, toxicity, and cosmesis in women _ 70 years enrolled in the American Society of Breast Surgeons accelerated partial breast irradiation registry trial. Int J Radiat Oncol Biol Phys [epub ahead of print February 21, 2012] 20. Julian TB, Costantino JP, Vicini FA, et coll. Early toxicity results with 3D conformal external beam therapy (CEBT) from the NSABP B-39/RTOG 0413 accelerated partial-breast irradiation (APBI) trial. Int J Radiat Oncol Biol Phys 81:S7, 2011 21. Shah C, Vicini F, Keisch M, et coll. Outcome after ipsilateral breast tumor recurrence in patients who receive accelerated partial breast irradiation. Cancer 10.1002/cncr.27400 [epub ahead of print on January 17, 2012] 22. Nattinger AB, Laud PW, Bajorunaite R, et coll. An algorithm for the use of Medicare claims data to identify women with incident breast cancer. Health Serv Res 39:1733-1749, 2004 23. Cuttino LW, Todor D, Rosu M, et coll. Skin and chest wall dose with multi-catheter and MammoSite breast brachytherapy: Implications for late toxicity. Brachytherapy 8:223-226, 2009 24. Dickler A, Kirk MC, Choo J, et coll. Cosmetic outcome and incidence of infection with the MammoSite breast brachytherapy applicator. Breast J 11:306310, 2005 25. Richards GM, Berson AM, Rescigno J, et coll. Acute toxicity of high-dose-rate intracavitary brachytherapy with the MammoSite applicator in patients with early-stage breast cancer. Ann Surg Oncol 11:739746, 2004 26. Wennberg JE, Cooper MM: The Dartmouth Atlas of Health Care in the United States. Chicago, IL, American Hospital Publishing, 1998 27. Elixhauser A, Steiner C, Harris DR, et coll. Comorbidity measures for use with administrative data. Med Care 36:8-27, 1998 28. Newhouse JP, McClellan M: Econometrics in outcomes research: The use of instrumental variables. Annu Rev Public Health 19:17-34, 1998 29. McClellan M, McNeil BJ, Newhouse JP: Does more intensive treatment of acute myocardial infarction in the elderly reduce mortality? JAMA 272:859866, 1994 30. Lu-Yao GL, Albertsen PC, Moore DF, et coll. Survival following primary androgen deprivation therapy among men with localized prostate cancer. JAMA 300:173-181, 2008 31. Earle CC, Tsai JS, Gelber RD, et coll. Effectiveness of chemotherapy for advanced lung cancer in the elderly: Instrumental variable and propensity analysis. J Clin Oncol 19:1064-1070, 2001 32. Wisnivesky JP, Halm E, Bonomi M, et coll. Effectiveness of radiation therapy for elderly patients with unresected stage I and II non-small cell lung cancer. Am J Respir Crit Care Med 181:264-269, 2010 33. Stukel TA, Fisher ES, Wennberg DE, et coll. Analysis of observational studies in the presence of treatment selection bias: Effects of invasive cardiac management on AMI survival using propensity score and instrumental variable methods. JAMA 297:278285, 2007 34. Beck CA, Penrod J, Gyorkos TW, et coll. Does aggressive care following acute myocardial infarction reduce mortality? Analysis with instrumental variables to compare effectiveness in Canadian and United States patient populations. Health Serv Res 38:14231440, 2003 35. McConnell KJ, Newgard CD, Mullins RJ, et coll. Mortality benefit of transfer to level I versus level II trauma centers for head-injured patients. Health Serv Res 40:435-457, 2005 36. Pracht EE, Tepas JJ III, Celso BG, et coll. Survival advantage associated with treatment of injury at designated trauma centers: A bivariate probit model with instrumental variables. Med Care Res Rev 64:83-97, 2007 37. Xian Y, Holloway RG, Chan PS, et coll. Association between stroke center hospitalization for acute ischemic stroke and mortality. JAMA 305:373-380, 2011 38. Kahn JM, Ten Have TR, Iwashyna TJ: The relationship between hospital volume and mortality in mechanical ventilation: An instrumental variable analysis. Health Serv Res 44:862-879, 2009 39. Reference deleted 40. Shaitelman SF, Vicini FA, Beitsch P, et coll. Fiveyear outcome of patients classified using the American Society for Radiation Oncology consensus statement guidelines for the application of accelerated partial breast irradiation: An analysis of patients treated on the American Society of Breast Surgeons MammoSite Registry Trial. Cancer 116:4677-4685, 2010 41. Keisch M, Arthur D, Patel R, et coll. Breast brachytherapy guidelines, 2007. h t t p : / / www.americanbrachytherapy.org/guidelines/ abs_breast_brachytherapy_taskgroup.pdf. Accessed January 26, 2012 42. Smith BD, Arthur DW, Buchholz TA, et coll. Accelerated partial breast irradiation consensus statement from the American Society for Radiation Oncology (ASTRO). Int J Radiat Oncol Biol Phys 74:9871001, 2009 43. American Society of Breast Surgeons: Consensus statement for accelerated partial breast irradiation 2008. https://www.breastsurgeons.org/statements/ APBI_statement_revised_100708.pdf. Accessed January 26, 2012 44. Centers for Medicare & Medicaid Services: Radiology Services and Other Diagnostic Procedures, in MedicareClaimsProcessingManual.https://www. cms .gov/manuals/downloads/clm104c13.pdf. Accessed January 26, 2012 nnn 32 026_JCO-1-presley.indd 32 Journal of Clinical Oncology 13/02/13 18:09:40