[Critique] "La Comtesse d`Escarbagnas", comédie

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[Critique] "La Comtesse d`Escarbagnas", comédie
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[Critique] "La Comtesse d'Escarbagnas", comédie-ballet de
Molière au Funambule: la dernière ce samedi
La Comtesse d’Escarbagnas, courte pièce d’à peine une heure, est sans doute l’une des
pièces de Molière les moins connues. Or, elle offre un doux vent de folie, très rafraîchissant. La
jeune troupe des Oracles Imparfaits nous fait passer un agréable moment : ne manquez pas la
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dernière, samedi 1er mars !
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Le titre fait déjà sourire : un nom un peu biscornu, légèrement ridicule. A l’image de ladite
Comtesse, une veuve obsédée par la noblesse, les titres, l’étiquette. Vivant à Angoulême, elle
rêve aux mondanités parisiennes. Lorsque la pièce débute, La Comtesse d’Escarbagnas
revient précisément d’un voyage de deux mois à Paris. Exaltée, elle prétend avoir « vu toute la
Cour », avoir enflammé plusieurs cœurs de gentilhommes, avoir ses entrées partout. Autant de
fantasmes mensongers qu’elle soutient avec aplomb. Le personnage fait évidemment penser
au Bourgeois Gentilhomme. Ici aussi, la Comtesse se voit moquée, tournée en dérision, par des
personnages qui s’imaginent bien plus intelligents qu’elle. Le Vicomte et Julie, amants séparés
par une brouille entre leurs parents, se servent ainsi d’Escarbagnas pour se ménager de
tendres rendez-vous. Et l’occasion de s’amuser est si belle ! La Comtesse concentre les
ridicules, son snobisme tâtonnant prêtant naturellement à rire. Comme toujours chez Molière, la
Comtesse n’est pas le seul personnage dont la pièce se moque : le Vicomte et Julie, dans leur
cruauté ordinaire, ne sont pas ménagés. Un peu féroce, la pièce s’échappe néanmoins vers
d’autres contrées, plus légères. Il s’agit en effet d’une comédie-ballet, dans la droite ligne
du Bourgeois Gentilhomme ou de Monsieur de Pourceaugnac. La folie douce, la danse,
prennent le pas sur la satire, dans la bonne humeur générale. Avec très peu de moyens, la
comédie-ballet miniature parvient à nous communiquer du plaisir.
C’est à cette aimable euphorie que nous convie la jeune troupe des Oracles Imparfaits. Les
comédiens s’en donnent à cœur joie, forçant le trait vigoureusement, en parfait accord avec
l’esprit de la pièce. Elodie Merciadri campe une Comtesse d’Escarbagnas haute en couleur et
assez touchante dans sa candeur. Dans le rôle plus délicat de Julie, charmante petite peste, la
jeune Lucille Bobet est très juste.
C’est la dernière samedi : l’occasion de passer une soirée détendue au Funambule, avant de
dîner dans Montmartre.
La Comtesse d’Escarbagnas, comédie-ballet de Molière, mise en scène par Nicolas Rigutto,
1h10, avec Lucille Bobet, Maxime Feton, Alexandre Filippini, Elodie Merciadri, Cyriel Mercier,
Alexandre Vanière, Martin Verschaeve, Théâtre Le Funambule Montmartre, du mercredi au
samedi à 20h, du 29 janvier au 1er mars.
visuels: affiche et photo officielles du spectacle.
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