Plan Pluriannuel Régional de Développement
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Plan Pluriannuel Régional de Développement
PREFET DE LA RÉGION BRETAGNE Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt de Bretagne Service Régional de l'Eau, des Territoires, de l'Environnement et de la Forêt LE PLAN PLURIANNUEL REGIONAL DE DEVELOPPEMENT FORESTIER P.P.R.D.F. Période 2012-2016 1 SOMMAIRE PAGES 1 - LA FORET BRETONNE – POTENTIEL DE PRODUCTION .............................................................. 4 1.1 - FORET.......................................................................................................................................... 4 1.2 - BOCAGE ...................................................................................................................................... 5 1.3 - PRODUCTIONS............................................................................................................................ 5 1-3-1. Niveau actuel de la récolte .............................................................................................. 5 1-3-2. Les évolutions des dernières décades ............................................................................. 6 1.4 - LE SCIAGE................................................................................................................................... 6 1.5 - LE BOIS ENERGIE....................................................................................................................... 7 1.6 - POTENTIEL DE PRODUCTION ................................................................................................... 7 1.7 - LA BIODIVERSITE ....................................................................................................................... 7 1.8 - LES INCENDIES DE FORET........................................................................................................ 7 2 - RAPPEL DES DOCUMENTS CADRE DE LA REGION BRETAGNE. .............................................. 8 2.1 - LES ORIENTATIONS REGIONALES FORESTIERES (ORF) ...................................................... 8 2.2 - LES DRA/SRA ET LE SRGS........................................................................................................ 8 2.3 - LE PLAN D’ACTION REGIONAL POUR LA MOBILISATION SUPPLEMENTAIRE DES BOIS .. 9 2.4 - LE PLAN POUR L’AGRO-ALIMENTAIRE ET L’AGRICULTURE REGIONALE .......................... 10 2.5 - LES MESURES DU P.D.R.H. ....................................................................................................... 13 2.6 - LE PLAN REGIONAL DE PROTECTION DES FORETS CONTRE L’INCENDIE......................... 13 2.7 - LES SCHEMAS DE DESSERTE FORESTIERE........................................................................... 14 2.8 - LE PLAN BRETAGNE BOIS ENERGIE ....................................................................................... 14 2-8-1. Contexte .......................................................................................................................... 14 2-8-2. Le Plan ............................................................................................................................ 14 2-8-3. Bois bûche....................................................................................................................... 15 2 3 - LE PLAN PLURIANNUEL REGIONAL DE DEVELOPPEMENT FORESTIER .................................. 15 3.1 - LE COMITE D’ELABORATION .................................................................................................... 15 3.2 - LES REUNIONS ........................................................................................................................... 16 3.3 - LES « CONSIDERANTS » MAJEURS ......................................................................................... 16 3.4 - LES HANDICAPS RECENSES DE LA FORET BRETONNE ....................................................... 16 3-4-2. Des solutions en ce qui concerne la forêt ........................................................................ 18 3.5 - LES ORIENTATIONS ................................................................................................................... 18 3-5-1. Les actions du Plan Pluriannuel Régional de Développement Forestier .......................... 18 3-5-2. Les P.D.M........................................................................................................................ 18 3-5-2-1. - La sélection des massifs ................................................................................... 19 3-5-2-2. La méthode de travail général ............................................................................. 20 3-5-2-2-1. Objectifs ...................................................................................................... 20 3-5-2-2-2. Elaboration et mise en œuvre ...................................................................... 20 3-5-2-3. Particularités bretonnes....................................................................................... 21 3-5-3. La Charte Forestière de Territoire.................................................................................... 22 3.6 - CONTRIBUTION DU REFERENTIEL FORESTIER REGIONAL ................................................. 22 3.7 - CALENDRIER .............................................................................................................................. 23 3 INTRODUCTION Afin d’améliorer la production et la valorisation économique du bois, tout en respectant les conditions d’une gestion durable des forêts, la loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche du 27 juillet 2010 (article L 4-1 du Code forestier – L 122-12 et suivants du nouveau Code forestier -) a instauré dans chaque région un plan pluriannuel de développement forestier (P.P.R.D.F.). Ce plan identifie à l’échelle régionale les massifs forestiers qui justifient, en raison de leur faible exploitation, des actions prioritaires pour la mobilisation du bois. Il analyse les raisons pour lesquelles l’exploitation est insuffisante et définit les actions à mettre en œuvre à court terme pour y remédier. Les actions de ce plan concernent l’animation pour une mobilisation supplémentaire à court terme (à savoir sur la période 2012-2016). 1 - La forêt bretonne – Potentiel de production 1.1 - Forêt Depuis les introductions importantes de pins au XIXème siècle et les efforts de boisement et reboisement engagés avec le Fonds Forestier National après la seconde guerre mondiale, la forêt bretonne a plus que doublé de surface en 150 ans. Avec 349 000 ha (2009), elle couvre 12 % du territoire régional alors que dans les années 1960, elle occupait une surface estimée à 220 000 ha. Cette part est nettement inférieure à la moyenne nationale (29 % selon l’inventaire de 2009). La forêt privée couvre 90 % de la surface boisée (75 % pour la moyenne française). Elle est caractérisée par un morcellement de la propriété qui va croissant d’Est en Ouest (124 000 propriétaires). Cependant, 8 600 propriétaires ont des propriétés de plus de 4 ha et possèdent presque 200000 ha. Moins de 3 000, possédant chacun plus de 10 ha, représentent plus de 155000 ha. La répartition entre feuillus et résineux est semblable à celle observée au niveau national. Les feuillus (248 000 ha) représentent maintenant 70 % de la surface avec une part largement prépondérante pour les chênes (114 000 ha). Parmi les résineux (101 000 ha), les pins (dont le pin maritime) occupent 50 % de la surface résineuse. Il convient de noter maintenant la part significative de l’Épicea de Sitka (introduit à partir des années 1950) concernant une surface de 24 000 ha, et de la catégorie des autres résineux (dont le douglas) qui stockent un important volume de bois sur pied. Le régime de gestion dominant est le mélange futaie – taillis sur 120 000 ha. Les forêts ouvertes (forêt dont le couvert est compris entre 10 et 40 %) occupent 26 500 ha. Voir en annexe la comparaison des 3 périodes d’inventaires. Schématiquement : Une forêt marquée par le fonds forestier national (>60 000ha) ; par l’ouragan de 1987 (50 000 ha impactés). 30 000 ha de forêt d’extension récente (<15 ans) composée d’une majorité de feuillus divers formant des accrus et constituant des peuplements économiquement pauvres. La surface occupée par les résineux a été réduite de 20 000 ha en 10/15 ans. En ce qui concerne les volumes sur pied de feuillus et résineux, ils continuent d’augmenter au rythme d’un taux d’accroissement annuel de 2.8%. En un quart de siècle, la forêt a stocké 1.2 millions de m3. La progression importante du volume sur pied à l’hectare (1.5 %) montre une capitalisation dans les peuplements en place dans les années 1980 (cf IFN 2007). La forêt bretonne a la production annuelle à l’hectare de surface terrière la plus élevée de France (1 m2/hectare/an en 2009). 4 1.2 - Bocage En 2008, il a été recensé 182 530 km de haies et talus en Bretagne, dont 78 % de haies bocagères (présence d’arbres). Le linéaire bocager a fortement chuté lors des opérations d’aménagement foncier des années 19601980. Mais ensuite, la baisse a continué. Elle a ainsi été de -12 % entre 1996 et 2008. Cette diminution s’est également accompagnée d’une dégradation qualitative du linéaire restant. Le bocage avait de multiples vocations (clôture des parcelles, bois d’œuvre et de chauffage etc.) dans la polyculture traditionnelle bretonne d’avant-guerre. Le programme «Breizh bocage» est une des actions du volet régional du programme de développement rural. Il vise à la reconstitution d’un réseau bocager dans un objectif de reconquête de la qualité de l’eau, de préservation de la qualité des paysages et de la biodiversité, et de production de bois. Le bocage n’est pas traité par le P.P.R.D.F. qui, conformément aux textes législatifs ne concerne que la forêt : - Ces haies n’étant pas soumises aux dispositions du code forestier ; - Le plan «Breizh Bocage», mesure spécifique du plan de développement rural hexagonal en Bretagne se consacrant spécialement à la reconstruction du bocage qui est dégradé qualitativement et quantitativement. Le P.P.R.D.F. ne s’appliquera pas au bocage ; il sera néanmoins tenu compte de sa production actuellement essentiellement destinée au bois de chauffage et de sa connexion avec la forêt au travers des espaces en déshérence (fond de vallée…). 1.3 - Productions 1-3-1. Niveau actuel de la récolte 118 entreprises exploitent et effectuent la première transformation des bois. Elles sont en diminution constante. 93 entreprises ont une activité d’exploitation forestière et 50 une activité de sciage (EAB 2010). Le nombre de salariés consacrés à l’exploitation forestière et à la scierie ne cesse également de décroître. Par contre, ceux consacrés aux activités en aval ont tendance à augmenter. En 2008,* la récolte totale commercialisée de bois en Bretagne s’élevait à 633 000 m3, dont 75 % en résineux. Les parts de bois d’œuvre et de bois d’industrie sont respectivement de 448 000 m3 et 108 000 m3, le solde étant le bois de feu déclaré par les entreprises. Le bois d’œuvre, en majorité résineux (80 %), est constitué pour les trois-quarts d’épicéa de Sitka et de pin maritime. Ainsi, 7 % de la surface forestière, occupée par les épicéas, produit presque 40 % de la récolte de bois d’œuvre. Le bois d’œuvre feuillu est représenté à 40 % par le peuplier et le chêne pour un tiers. Les prélèvements de chênes ont été pratiquement divisés par cinq au cours des trente dernières années. La récolte feuillue continue de diminuer. Le bois d’industrie est majoritairement résineux. La récolte régionale feuillue ne représente que 60 % des besoins des exploitants bretons qui manquent de peupliers notamment. La région est devenue la première région française de transformation de peuplier (2010). Elle est contrainte de faire venir les 2/3 de son approvisionnement des régions voisines et plus lointaines. A l’inverse, les transformateurs trouvent en Bretagne la quasi-totalité de leurs demandes en bois résineux. 5 Les chiffres 2009 sont marqués par une baisse de la production liée au ralentissement économique et aux effets de l’ouragan Klauss en Aquitaine qui a modifié les conditions d’approvisionnement des industries bretonnes consommatrices de pins maritimes. * Ceux de l’année 2010 traduisent un retour à la situation ante-2009 . 1-3-2. Les évolutions des dernières décennies La baisse régulière de la récolte de bois d’oeuvre feuillu : La récolte de bois d'oeuvre feuillu poursuit sa diminution régulière (- 60 %) depuis plus de 30 ans. Elle est due notamment au recul du chêne qui représentait la moitié de la récolte dans les années 1970, alors qu'il n'en représente plus aujourd'hui que le tiers. Les feuillus représentent 20 % de la récolte de bois d'oeuvre alors qu'ils occupent 70 % de la surface forestière (Inventaire Forestier National 2009). Le châtaignier demeure une ressource stable mais sa récolte a tendance à baisser. Elle passe de 14 200 m3 en 2005 à 8 700 m3 en 2010 Le peuplier soutient la récolte feuillue, y compris en 2009 (progression de 2 %) mais baisse en 2010 (baisse de la ressource ?). Il représente presque la moitié des feuillus exploités au niveau régional en bois d'oeuvre. Cette baisse du bois d’oeuvre feuillu, constatée également en France depuis 1991 (- 40 %), est encore plus marquée en Bretagne (- 50 %). Elle est associée à la diminution du nombre d'entreprises d'exploitation forestière/scierie de la région. L’entrée en production des conifères exotiques : En dehors des phénomènes de chablis, la récolte de conifères a progressé sur la même période : 40 % d'augmentation entre 1970 et 2008. Les pins maritimes et sylvestres représentaient 90 % de cette récolte. Dans les années 1990, la catégorie sapin-épicéa (représentée en Bretagne essentiellement par l'épicéa de Sitka) a vu sa part croître régulièrement depuis 1995 pour représenter des volumes équivalents aux pins à partir de 2005. L'épicéa de Sitka devient la première essence récoltée en 2003 : 131 000 m3 pour l'épicéa, 113 000 m3 pour le maritime. . Les grumes de conifères représentent 80 % de la récolte de bois d’oeuvre alors que les résineux n’occupent que 30 % de la surface de la forêt de production. Celles d‘épicéa, 40 % des volumes en bois d’oeuvre, n’occupent que 7 % de cette surface forestière de production. Le bois d’industrie : La récolte de bois d'industrie résineux (bois vert) bretons (- 21 %) a été moins sensible à la conjoncture que sur l'ensemble de la France (- 36 %), l'épicéa (44 500 m3) occupant plus de la moitié de cette récolte. La récolte de bois d'industrie feuillue demeure très faible et peu significative par rapport à la récolte du bois de chauffage. La part de cette dernière, qui rentre dans les circuits commerciaux, continue sa progression 1.4 - Le sciage Les évolutions générales des sciages ne sont pas strictement identiques aux évolutions de l'activité «exploitation forestière». Ainsi, la baisse des sciages feuillus sur la référence trentenaire n'est que de 25 % (identique à l'évolution française) avec une stabilisation des 5 dernières années. 6 En ce qui concerne les conifères, l'augmentation des sciages est de l'ordre de 30 %, comparable voire légèrement supérieure à l'évolution française. Le fait significatif pour la Bretagne concerne les pins qui constituaient 90 % des débits et qui passent sous la barre des 50 % avec l'augmentation de la catégorie sapin - épicéa depuis l'année 1995. 1.5 - Le bois énergie La récolte de bois de feu (bois bûche) est estimée à partir d’enquêtes sur la consommation des ménages et est évaluée à 1 million de m3 (origine forestière : 827 000 m3 et bocagère pour le surplus). Ceci demeure une évaluation, qui est caractérisée par un important circuit court entre producteurs et consommateurs. La production de bois plaquettes d’origine sylvicole commence à se développer ; elle vient en 2010 d’augmenter de 85 % passant à 16 336 m3. 1.6 - Potentiel de production La production moyenne annuelle à l’hectare de la forêt est de 7.3 m3 donnant une production brute de 2 900 000 m3 de bois. La forêt privée est loin d’être surexploitée en ce qui concerne les feuillus, car c’est une forêt partiellement rajeunie suite à la tempête de 1987 et aux boisements récents des terres agricoles. Mais elle est également victime d’un manque de dynamisme dans sa gestion : retards dans les coupes d’amélioration et d’éclaircie (notamment les plantations post 1987), vieillissement des peuplements non renouvelés (essentiellement chênes). L’exploitation essentiellement par coupes rases des futaies résineuses pures et mélangées s’accompagne d’une baisse des surfaces et un cumul de bois dans les parcelles non éclaircies (227.7m3/ha) et pourrait entraîner, si le rythme des coupes rases se poursuit sans une totale reconstitution, des risques de déséquilibre dans l’approvisionnement. 1.7 - La biodiversité De nombreuses forêts (dont les plus grands massifs bretons) sont inventoriées comme des Zones Naturelles d’Intérêts Ecologiques Faunistiques et Floristiques. Elles abritent des habitats patrimoniaux d’intérêt européen inscrits dans le réseau « natura 2000 ». Leurs écosystèmes hébergent de nombreuses espèces animales et végétales protégées. Leur rôle dans la protection des eaux, dans les paysages et la biodiversité, est d’autant plus important que la surface forestière est relativement faible (en particulier celles des vieilles forêts) dans une région dont l’espace rural est très anthropisé. Les espaces forestiers demeurent principalement l’habitat de la grande faune sauvage (cervidés…) et de certains migrateurs emblématiques (bécasse des bois). 1.8 - Les incendies de forêt La Bretagne est une zone à moyen risque à l’échelle européenne. De nombreux massifs forestiers en Ille-et-Vilaine et en Morbihan sont classés particulièrement sensibles aux feux de forêts. La région dispose d’un plan régional pour la protection des forêts contre l’incendie. Les changements climatiques aggraveront ce risque. 7 2 - Rappel des documents cadre de la région Bretagne. 2.1 - Les Orientations Régionales Forestières (O.R.F.) Les Orientations Régionales Forestières de la région Bretagne ont été validées par l’arrêté ministériel du 25 août 1999. Les priorités essentielles peuvent être résumées ainsi : Améliorer la gestion et promouvoir une sylviculture de qualité ; Améliorer la connaissance de la ressource et en faciliter l’exploitation ; Renforcer le secteur de la première transformation et développer l’utilisation du bois d’œuvre ; Valoriser les bois de trituration et connexes des première et deuxième transformations ; Préserver les équilibres naturels, sites et paysages ; Renforcer les actions de formation ; Organiser l’accueil et l’éducation du public ; Organiser les actions de communication. 2.2 - Les DRA/SRA et le SRGS Le Schéma Régional de Gestion Sylvicole (S.R.G.S.) des forêts privées approuvé le 5 septembre 2005 par arrêté du Ministre de l’Agriculture et de la Pêche indique les méthodes de gestion préconisées pour les différents types de forêts rencontrés dans les dix régions naturelles forestières découpant la région administrative de Bretagne. Le Code forestier précise que le plan simple de gestion présenté à l’agrément du CRPF par tout propriétaire soumis à l’obligation d’en présenter un doit être conforme à ce schéma. Il en est de même pour les autres documents de gestion des forêts privées (Règlement Type de Gestion, Code de Bonnes Pratiques Sylvicoles –CBPS-). Les objectifs assignés par ce schéma sont : L’inscription dans une filière forêt-bois performante ; La contribution à la protection de l’environnement et la prévention des risques naturels prévisibles ; La prise des mesures de prévention contre les risques d’origine naturelle et humaine ; La réponse à la demande sociale pour constituer des espaces naturels et des paysages de qualité permettant l’exercice des activités pédagogiques et de loisir. En ce qui concerne les DRA/SRA (Directives Régionales d’Aménagement et Schéma Régional d’Aménagement) qui déclinent les orientations des forêts domaniales et des collectivités locales, la Bretagne dispose de deux DRA-SRA : Le premier approuvé le 5 août 2011 par arrêté ministériel concerne une partie du département d’Ille-et-Vilaine comprise dans la sylvo-éco-région dite du bocage. Le second dont la procédure d’approbation est en cours, concerne le reste de la Bretagne. Les principaux enjeux du premier sont : Optimiser la production dans un bassin très favorable à la culture du chêne sessile de haute qualité dans la majorité des stations et des pins dans les stations les moins favorables ; Prendre en compte les changements climatiques attendus ; Assurer une gestion environnementale performante ; Répondre aux attentes de la société en matière d’espace, de nature et de loisirs. 8 Ceux du second seront : Optimiser la production en maintenant la répartition feuillus/résineux actuels ; Les autres enjeux seront identiques aux précédents auxquels il convient d’ajouter la préservation de la qualité des eaux et des milieux humides. 2.3 - Le plan d’action régional pour la mobilisation supplémentaire des bois Des réunions en 2008-2009 ont permis à partir de différents documents sur la ressource forestière et sa disponibilité de pouvoir fixer un objectif de mobilisation supplémentaire à l’horizon 2020. Objectif régional BIBE Objectif régional BO Potentiel régional BIBE Dont facilement mobilisable Potentiel régional BO Dont facilement mobilisable Total 2020 308 213 220 200 150 130 330 dont Feuillus dont Résineux 288 20 139 74 Echéance BO= bois d’œuvre ; BIBE=bois d’industrie, bois énergie ; U= 1000 m3 Les précisions peuvent être données en ce qui concerne les forêts domaniales qui produisent 5 m3/ha/an sur une production estimée pour les forêts bretonnes de 7 m 3/ha/an. L'O.N.F. estime qu'il ne peut mieux faire. Les forêts des collectivités pour une surface de 11 800 ha ne produisent que 2,5 m3/ha/an ; l'exploitation pourrait donc être améliorée mais de nombreuses forêts sont d'acquisition récente, souvent acquises avec la TDENS ; l'objectif "accueil du public" est considéré par les collectivités comme prioritaire. La forêt bretonne souffre de certains handicaps : 1. Les types de sols : ils sont en général limoneux et ainsi sensibles au tassement ; les périodes de débardage sont de ce fait limitées ; 2. La nature de la propriété : 90 % des forêts sont privées et la forêt relevant du régime forestier n'est pas assez importante pour jouer un rôle moteur ; 3. La taille des propriétés : le tiers de la surface des propriétés privées a une taille inférieure à 4 ha, le cinquième a une surface inférieure à 1 ha ; 4. La localisation géographique : de nombreuses forêts sont situées le long de rivières ou fleuves côtiers (côte Sud). Boisées naturellement, elles sont déjà issues d'un processus d'abandon de gestion comme les fonds de vallons envahis par les bois blancs. La catégorie "autres feuillus" de l'IFN est mentionnée pour 10 % de la surface forestière ; La forêt constitue souvent un cadre autour de lieux remarquables souvent dispersés. Dans les lieux qui sont des "cadres de vie" les récoltes sont très mesurées. 5. La qualité des bois d'œuvre feuillus : ils sont de qualité secondaire et sont de moins en moins exploités entraînant ainsi un blocage de tout le processus sylvicole en bois d'œuvre et bois énergie. Il est exploité le quart des bois d'œuvre feuillus des années 1970 ! Ces bois ne trouvent pas preneur ; les propriétaires refusent de vendre les gros diamètres au prix de la dernière qualité en Haute Bretagne. Pour une autre partie, les peuplements en conversion ne produisent pas encore assez de grumes de diamètre supérieur à 50 cm ; la capitalisation se poursuit même si la qualité ne sera pas atteinte (cas général de la basse Bretagne). 9 Les scieries performantes de feuillus de la région (Ille-et-Vilaine) s’alimentent en bois d’œuvre dans les régions périphériques : Normandie, Pays-de-Loire, Ile-de-France. 6. En ce qui concerne la part résineuse de la mobilisation qui se concentre dans la catégorie bois d’industrie, le déficit est lié au retard de mobilisation des éclaircies résineuses. Il se marque peu de coupes d’amélioration : le retard de la première entraîne des risques pour la seconde ; le marquage n’est pas rémunérateur pour les experts (beaucoup de travail sur des produits de faible valeur) qui se mobilisent très peu sur ces interventions sylvicoles ; 7. Un volume équivalent au volume exploité commercialisé (800 000 m3) alimente la filière « bois de feu ». Une part de celui-ci est constitué d’un marché « parallèle » qui contribue à handicaper la structuration de l’exploitation forestière des petits bois ; 8. La pression des cervidés entraîne souvent des retards de mise en régénération, ce qui augmente d’autant plus les dégâts sur les parcelles ouvertes, entraînant ainsi un frein général à l’exploitation des coupes de régénération. En corollaire, de nombreuses forêts ont été acquises ces dernières années pour des « valorisations » cynégétiques avec diverses situations : Soit pour une « rente » location de la chasse en moyenne plus élevée que dans le reste de la France, compte tenu du faible taux de boisement. Soit un droit de chasse exercé par le propriétaire qui, dans ce cas, n’intervient que très peu en gestion sylvicole, pensant que l’absence d’exploitation forestière est favorable au gibier. 2.4 - Le plan pour l’agro-alimentaire et l’agriculture régionale L’action 2 du PAAR : L’action 2 du PAAR prévoit le développement de l’utilisation des énergies renouvelables : installations de chaudières bois (objectif de 200 chaudières bois domestiques supplémentaires d’ici 2015). Installation de chauffage dans les bâtiments d’élevage couplée avec les bâtiments d’habitation, encouragement à l’utilisation du bois de bocage). L’action 10 du PAAR concerne la forêt et la filière bois. Action n°10 : adapter la filière forêt-bois aux nouveaux enjeux économiques 1) Caractéristiques : La filière forêt-bois représente en Bretagne 20 500 emplois et plus de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires hors taxes. La période est marquée par de profondes mutations liées : Au développement significatif de marchés nouveaux : constructions de maisons et bâtiments à ossature bois dont la part de marché est passée de 5 % en 2005 à 11 % en 2009, demande croissante en bois énergie… Au contexte du changement climatique qu’il convient d’anticiper. La filière est donc placée face au défi de l’adaptation à ce nouveau contexte, qui représente une opportunité pour apporter des solutions à ses difficultés structurelles : En amont, un trop faible investissement global dans la reconstitution des parcelles forestières exploitées ; Une forte capitalisation des bois sur pied, manifestement sous-exploités, en particulier pour les bois feuillus de seconde qualité ; 10 Une faible proportion de forêts à sylviculture dynamique qui « tirent » l’ensemble de la production bretonne ; Une très forte proportion de bois importés (de l’ordre de 90% pour le bâtiment), disponibles à portée de main dans les ports de la région ; Des grumes parfois transportées hors Bretagne (en France ou à l’étranger, jusqu’en Chine) ; la valeur ajoutée de cette transformation échappe à la filière locale ; Des bois résineux de première qualité parfois transformés en palettes ; Un déficit en peuplier qui devient chronique et pourrait être préjudiciable pour les fabricants d'emballages légers bretons dans les années à venir ; Un volume important de résineux disponibles dans les 10 ans, largement supérieur à la capacité de sciage de la Bretagne ; Une filière qui accuse un fort retard dans la certification, comparativement aux autres régions françaises. Dans le cadre du PAAR, quatre sous-actions sont mises en place, permettant de soutenir concomitamment la production amont et la transformation locale des bois. Pour cela il s’agira : De sécuriser l’avenir en assurant la pérennité d’une ressource en bois de qualité : sousaction 1 ; De rechercher activement des solutions de valorisation des bois feuillus de seconde qualité : sous-action 2 ; D’adapter l’outil industriel aux nouvelles attentes du marché ; une meilleure valorisation des bois locaux sera de nature à dynamiser leur exploitation : sous-action 3 ; De soutenir les actions d’information, de communication et d’évaluation de performances pouvant être mises en œuvre dans le cadre des assises de la forêt bretonne du 15 avril 2011 pour dynamiser la mobilisation des bois et adapter la filière aux nouvelles demandes du marché : sous-action 4. 2) Modalités des sous-actions : Sous-action 10A : Soutenir les initiatives d’amélioration forestière : 1. soutien à toutes les solutions de regroupements de propriétaires, dans le cadre en particulier des Plans de développement de massifs (P.D.M.) de nature à favoriser les améliorations forestières ; 2. Soutien à la réalisation de dessertes et à la reconstitution des parcelles forestières après récolte : l’État a financé en 2011 une étude de l’Inventaire Forestier National visant à faire dans un premier temps un état des lieux précis sur le niveau actuel des reconstitutions des parcelles forestières ; 3. Dynamisation de la part productive du massif forestier breton. Objectif : atteindre + 20.000 ha de forêts à sylviculture dynamique supplémentaires, dont + 10.000 à l’horizon 2020. 4. Mise en cohérence de l’ensemble des financements publics pouvant contribuer à la reconstitution forestière. Financement : L’État apporte son appui à la sous-action 10 A sur le budget du ministère en charge de la forêt, à hauteur de 250.000 euros d’ici 2013. Son action sera complétée par la mesure « mécanisation de la sylviculture » du FEADER qui sera abondé prochainement de 150 000 € supplémentaires, portant l’enveloppe communautaire à un disponible de 400 000 € dans la même période au titre de la valorisation économique des forêts. Ce dispositif d’aide est enfin complété par la mesure 122 B du FEADER qui finance des actions d’amélioration forestière. Sous-action 10 B : Massifier l’offre pour une meilleure valorisation des bois feuillus de seconde qualité 11 Cette sous-action se décline en deux axes de travail : 1. Soutien à l’interprofession ABIBOIS pour l’écoulement prioritairement interne des bois locaux feuillus de seconde qualité : sensibilisation des prescripteurs et des maîtres d’ouvrage aux valorisations possibles des bois feuillus dans la construction bois et plus particulièrement en aménagement extérieur. Travail d’accompagnement des professionnels dans la valorisation et le développement de leur offre. Financement : l’État financera pour partie un poste de recherche de débouchés sur le budget du ministère chargé des forêt, à hauteur de 60 000 € sur trois ans. 1. Mise en place de plans de développement de massifs, déjà évoqués dans la sous-action 10 A. Objectif : le Centre régional de la Propriété Forestière est chargé de piloter la mise en place de trois P.D.M. d’ici 2013. Financement : les P.D.M. sont financés dans le cadre de la mesure 341 A du FEADER, dotée d’un budget régional de 250 000 € au titre des stratégies locales de développement de la filière bois. Sous-action 10 C : soutenir les investissements innovants et leur mise au point (essaisrecherche développement) : 1. Appui à la recherche développement et aux investissements dans les domaines propices notamment à la valorisation des bois feuillus : i.traitement thermique des bois ; ii.classement automatique des bois ; iii.aboutage ; iv.autres investissements innovants. Financement : l’État financera pour partie les actions de recherche et de mise au point des investissements innovant à hauteur de 165.000 € d’ici 2013. 2. Appui à la première transformation d’investissements innovants. (sciage et séchage) en accompagnement Pour le bois de chauffage, développement des outils favorisant une plus grande valorisation professionnelle de la ressource locale (séchage, conditionnement…). Objectif : augmenter progressivement la capacité de sciage, jusqu’à 25 % des capacités actuelles, de manière à assurer la transformation des disponibilités croissantes en bois résineux. Financement en partie sur le budget du ministère chargé de la forêt et du bois, à raison de 300.000 € d’ici 2013. Sous-action 10 D : soutenir l’initiative de l’interprofession de mise en œuvre des assises de la forêt bretonne visant à créer du lien entre les acteurs de la filière. Les assises doivent permettre aux producteurs forestiers de rentrer dans un schéma de valorisation économique de leur bois, aux professionnels d’engager plus encore un travail de qualité et transparent et aux institutionnels d’appuyer la filière dans son développement en soutenant toutes les initiatives visant : à améliorer la mobilisation des bois ; à augmenter la part d’utilisation des bois locaux, y compris à l’export ; à trouver des solutions pour l’écoulement des bois feuillus ; à augmenter significativement la certification des bois ; les démarches de ventes groupées ou organisées ; les démarches de remembrement du foncier forestier ; les démarches de nouvelles plantations. 12 L’Etat apportera sa contribution au financement des productions des assises correspondant aux thématiques détaillées ci-dessus. 2.5 - Les mesures du P.D.R.H. Le Plan de Développement Rural Héxagonal décline les actions forestières dans le Document Régional du Développement Rural (D.R.D.R.). Les mesures destinées à la forêt sont : Mesure 122 : amélioration de la valeur économique des forêts. Elle comprend deux dispositifs : dispositif A : amélioration des peuplements existants ; dispositif B : travaux de reboisement d’anciens taillis, taillis sous-futaie ou de futaie de qualité médiocre, travaux de conversion de taillis ou taillis sous futaie en futaie. Mesure 123 : accroissement de la valeur ajoutée des produits agricoles et sylvicoles. dispositif B : aide à l’équipement des entreprises d’exploitation forestière. Mesure 125 : infrastructure liée à l’évolution et à l’adaptation des secteurs agricoles et forestiers. dispositif 125 A : soutien à la desserte forestière. Mesure 226 : reconstitution du potentiel forestier et adoption de mesures de prévention. dispositif C : défense des forêts contre l’incendie (D.F.C.I.). Mesure 341 : acquisition de compétences, animations et mises en œuvre. dispositif A : les stratégies locales de développement de la filière bois. Ce dispositif a pour objectif de soutenir l’animation indispensable à la réussite des stratégies locales de développement de la filière bois sur un territoire. Cette animation est nécessaire à toutes les étapes de la vie de la stratégie: émergence, mise en œuvre, actualisation. 2.6 - Le plan régional de protection des forêts contre l’incendie Ce plan prescrit une série de mesures concernant la prévention de ces sinistres. Les mesures forestières ayant des conséquences sylvicoles sur le capital producteur sont résumées ci-après : La diminution des causes par le débroussaillement et la sylviculture : le dépressage, le dégagement des régénérations et leur entretien participent au débroussaillement. Les produits récoltables peuvent produire de la biomasse. Les élagages utiles à la protection des parcelles peuvent améliorer la qualité des produits. La première éclaircie doit être raisonnée pour conserver un couvert complet sans compromettre la croissance des arbres. L’intervention rapide des secours par l’amélioration des accès et de la ressource en eau (routes et pistes -cf mesures du PDRH-) : suppression des obstacles à la pénétration et à la circulation des 13 véhicules de secours. Les équipements peuvent avoir la double vocation : camions de transport d’eau et camions de transport des bois. La synergie entre ces deux objectifs doit être recherchée. 2.7 - Les schémas de desserte forestière En1994, dans le cadre du Programme Coordonné de Mobilisation des Bois (P.C.M.B.), le Ministère chargé de l’Agriculture et de la Forêt a subventionné le C.R.P.F. pour la réalisation de plans de desserte des massifs forestiers de plus de 300 ha dans la région Bretagne : 15 en Côtes d’Armor, 14 dans le Finistère, 16 en Ille-et-Vilaine , 22 dans le Morbihan. Ils permettent d’obtenir, après analyse des forêts et des peuplements de production, la configuration d’un réseau optimum pour sortir les bois. Ils couvrent 125 000 ha environ. 2.8 - Le plan Bretagne Bois Energie 2-8-1. Contexte Le potentiel de bois énergie doit être mobilisé pour atteindre les objectifs d’énergie durable fixés par le Grenelle de l’Environnement. La production de bois énergie est directement liée à la production de bois d’œuvre (voir ci-dessous). Pour améliorer la mobilisation du boisénergie, il convient par conséquent de dynamiser les travaux de gestion sylvicole et l’exploitation des bois d’œuvre. Le bois énergie forestier est constitué de deux sources : Les Produits Connexes de Scierie issus de la transformation des bois (1 m 3 scié donne 0,5 m3 de « planches » et 0,5 m3 de connexes) – actuellement, 17 000 tonnes en utilisation énergétique sur 201 000 tonnes produites et destinées à l’industrie de la trituration -. Les produits de l’exploitation des houppiers des arbres exploités en bois d’œuvre et les produits des coupes d’amélioration et des coupes de taillis qui ne peuvent donner du bois d’œuvre. Ces produits donnent des bois bûche (filière chauffage des particuliers) et certains sont transformés en plaquettes (filière chauffage collectif ou industrielle). Trois programmes sont mis en œuvre en Bretagne actuellement : Le plan bois énergie Bretagne (ADEME, AILE, Collectivités, Europe) ; Le « BCIA » (ADEME) : quatre projets ; Le CRE (pour deux projets). La pertinence et la validité des plans d’approvisionnement sont assurées par la cellule biomasse (DREAL, DRAAF, ADEME ) qui doit veiller également à prévenir les conflits d’usage. Par exemple, il convient d’éviter que l’industrie du panneau, consommatrice des mêmes produits que le bois-énergie, ne soit privée de matière première. Les projets BCIA et CRE 3 consommeront 210 000 tonnes de plaquettes forestières supplémentaires. L’examen du BCIA 2010 devra en tenir compte. A ce stade, il convient de constater que si la disponibilité brute existe, il est par contre nécessaire d’organiser une mobilisation pour que l’exploitation puisse être « durable ». Parallèlement, l’exploitation des bois d’œuvre qui permet le réinvestissement en forêt, apportera automatiquement un volume soutenu concentré et organisé de connexes qui alimenteront cette filière. 2-8-2. Le Plan La filière bois-énergie permet à des exploitations agricoles, des entreprises, des bâtiments publics (piscines…) et des logements collectifs de recourir à une source énergie renouvelable et disponible localement : le bois déchiqueté ou bois-plaquettes. Afin de développer ces installations en Bretagne, six partenaires financiers (ADEME, Conseil régional et les quatre Conseils généraux), avec la contribution du Feder, ont décidé, dans le cadre du Contrat de Projets État-Région, d’accompagner l’essor de la filière au travers du troisième plan bois-énergie, sur la période 2007-2013. 14 Le plan bois-énergie vise à soutenir la structuration de la demande et de l’offre en bois énergie. Dans une perspective de gestion durable des sources d’approvisionnement, le bois doit provenir exclusivement du grand ouest de la France (Bretagne, Pays de Loire, basse Normandie), et être à terme certifié PEFC à 50 % pour les connexes d’industrie du bois et les plaquettes forestières. Lorsque le bois provient du bocage, les groupes d’agriculteurs concernés doivent s’engager dans un plan de gestion. En ce qui concerne les sources d’approvisionnement, la règle suivante est mise en œuvre : 50 % maxi de déchets bois (broyats de palettes, caissettes, emballages) ; 25 % minimum de bois forestier ou bocager. Cette obligation de plancher est d’ores et déjà respectée compte tenu de l’approvisionnement nécessaire au fonctionnement des grands investissements retenus dans le cadre de l’appel à projets CRE3 (voir ci-après). Le plan bois-énergie vise enfin à soutenir le développement de la filière bois déchiqueté en plaquettes. Contributions financières : La participation envisagée au titre du programme bois-énergie Bretagne 2007-2013 est de 17 500 000 €, dont : 3,5 M€ pour l’ADEME. 3,5 M€ pour le Conseil régional. 3,5 M€ pour le FEDER. 1,75 M€ pour chacun des Départements. La combinaison des différents financements peut atteindre 60 % de subventions. Animation du plan bois-énergie : En raison de la nécessité d’un appui renforcé à la conduite du programme, l’animation du plan boisénergie est déléguée à AILE qui assure la coordination, l’animation et la promotion technique et administrative du programme. 2-8-3. Bois bûche En complément, le développement et la structuration de la filière bois bûche qui représente plus de 80 % du bois de chauffage consommé et produit en Bretagne, a été confié depuis 2009 à ABIBOIS. Ainsi, la Région, les quatre Départements et l’ADEME financent un poste au sein d’ABIBOIS afin d’assurer la promotion et le développement de la marque « Bretagne bois bûches », de structurer l’offre et d’assurer une veille technique et réglementaire. 3 - Le Plan Pluriannuel Régional de Développement Forestier 3.1 - le comité d’élaboration Institué le 7 juin 2011 et modifié le 14 novembre 2011 par arrêtés du préfet de région, la composition est établi comme suit 1. Au titre des représentants du Centre Régional de la Propriété Forestière : 2 Titulaires et 2 Suppléants. 2. Au titre de représentants de l’Union Régionale des Producteurs Forestiers : 2 Titulaires et 2 Suppléants. 3. Au titre de représentants de l’Union de la Coopération française : 1 Titulaire et 1 Suppléant. 4. Représentant l’Office National des Forêts : 1 Titulaire et 1 Suppléant. 15 5. Au titre de représentants de la Chambre Régionale d’Agriculture : 2 Titulaires et 1 Suppléant. 6. Au titre de personnalité qualifiée en matière de ressource forestière : - Association d’Initiatives Locales pour l’Energie et l’Environnement (A.I.L.E.). 7. Au titre de personnalité qualifiée représentant la filière bois : - l’Association Bretonne Interprofessionnelle du Bois (A.B.I.BOIS). Le Préfet est représenté par la DRAAF ; le SRETEF a assuré le secrétariat. Les quatre Conseils généraux et le Conseil régional sont invités à l’ensemble des réunions de préparation. 3.2 - Les réunions Le comité s’est réuni sous la présidence du chef du SRETEF les 27/09, 4/11, 6/12/2011, 25/01/2012. 3.3 - Les « considérants » majeurs La filière économique est indispensable pour « tirer » le marché et de ce fait les propositions de l’aval sur l’élaboration du P.P.R.D.F. sont souhaitables ; Des industriels sont inquiets de l’évolution de la ressource résineuse ; Les bois locaux n’occupent que 4 à 7 % des parts de marché dans la construction en Bretagne ; Des avancées technologiques sont possibles ; La ressource peut s’écouler très loin à l’exemple de bois de moins de 20 centimètres de diamètre qui parcourent 400 km ; Les surfaces à gestion dynamique peuvent être considérées comme essentielles pour la dynamique de la filière forêt bois bretonne comme cela est indiqué dans le P.A.A.R. (Projet pour l’Agriculture et l’Agro-alimentaire Régional) ; Les feuillus occupent plus de 70 % de la surface de la forêt de production et sont particulièrement sous-exploités ; La première cause de sous-exploitation demeure le manque de débouchés des bois de deuxième catégorie qui représentent la majorité des bois d’œuvre de la région (cf IFN) ; La récolte de bois énergie est « masquée » par le circuit commercial direct du marché bois bûche. Le coût de la récolte représente le tiers de la valeur de l’arbre : Le prix de la transformation de la matière première influence fortement la récolte ; en effet, le prix du sciage résineux est bas (forte mécanisation, automatisation…), celui du feuillu est élevé, entraînant pour ceux de second choix, une mobilisation peu rentable. 3.4 - Les handicaps recensés de la forêt bretonne 1. Les types de sols sont en général limoneux et ainsi sensibles au tassement ; les périodes de débardage sont de ce fait limitées ; le respect du "capital sol" est important pour l'avenir de la forêt. La mauvaise portance des sols entrave l'exploitation forestière pendant de longues périodes. Il faut de plus être vigilant sur ces risques de tassements, induisant des pertes de fertilité des sols. Le travail d'exploitation se fait environ 11 mois sur 12 ; 2. Mauvaise perception des communes vis-à-vis des travaux forestiers (obstacles "psychologiques" liés aux travaux de débardage et à l'usage des chemins ruraux). La réaction de certains maires aux chantiers d'exploitation forestière illustre le glissement qui s'est opéré dans les esprits au sujet des fonctions de la forêt, celle de production tendant à être oubliée. Il devient parfois difficile d'accéder aux parcelles, faute d'autorisation de passage sur les voies communales ; 16 3. La nature de la propriété : 90 % des forêts sont privées et la forêt relevant du régime forestier n’est pas assez importante pour jouer un rôle moteur. Problème d'image de la forêt, dont on tend parfois à oublier la finalité de production sylvicole. Les bois sont actuellement plus reconnus pour leur fonction "récréative". Les communes et départements pourraient avoir un rôle d'exemple à jouer. Cette observation est à relier au point 2 ; 4. Problème du chargement sur petites propriétés ; difficultés liées à la faible place de stockage ; 5. Problèmes des boisements classés. Le classement des bois est vécu comme un frein à leur exploitation. Cela persiste malgré une communication spécifique faite à ce sujet par le CRPF ; 6. La taille des propriétés : le tiers de la propriété privée a une taille inférieure à 4 ha, le cinquième a une surface inférieure à 1 ha. Problème du micro-morcellement ; 7. La localisation géographique : de nombreuses forêts sont situées le long de rivières ou fleuves côtiers (côte sud). Boisées naturellement, elles sont déjà issues d’un processus d’abandon de gestion comme les fonds de vallons envahis par les bois blancs. La catégorie « autres feuillus » de l’I.F.N. (Inventaire Forestier National) est mentionnée pour 10 % de la surface forestière. Certains secteurs sont difficilement exploitables au regard des équipements actuellement disponibles. D'autres sont emblématiques (bords de rias). Il faut admettre qu'ils ne seront que très partiellement exploités. Il faut plutôt garder un objectif d'entretien, avec à la clef une sortie de bois ; 8. La qualité des bois d’œuvre feuillus : ils sont de qualité secondaire et sont de moins en moins exploités entraînant ainsi un blocage de tout le processus sylvicole en bois d’œuvre et bois énergie. Il est exploité le quart des volumes des bois d’œuvre feuillus des années 1970. Ces bois ne trouvent pas preneur ; les propriétaires refusent de vendre les gros diamètres au prix de la dernière qualité en Haute Bretagne. Nous n'avons plus l'outil de transformation des années 1970 (problème national). Le plus gros gisement de bois est à peu près stable grâce à l'usage du bois de chauffage, mais il pourrait être utilisé en bois d'œuvre. Contrairement à ce qui se dit, on constate que lorsque des lots sont mis en vente, ils sont écoulés sans difficulté. La demande existerait donc ; 9. Pour une autre partie, les peuplements en conversion ne produisent pas encore assez de grumes de diamètre supérieur à 50 cm ; la capitalisation se poursuit même si la qualité ne sera pas atteinte (cas général de la Basse Bretagne) ; 10. Les scieries performantes de feuillus de la région (Ille-et-Vilaine) s’alimentent en bois d’œuvre dans les régions périphériques : Normandie, Pays-de-Loire, Ile-de-France. Le problème est surtout celui de la dispersion de l'offre, à l'intérieur d'un même département et d'un même massif ; 11. En ce qui concerne la part résineuse de la mobilisation qui se concentre dans la catégorie bois d’industrie, le déficit est lié au retard de mobilisation des éclaircies résineuses. Il se marque peu de coupes d’améliorations : le retard de la première entraîne des risques pour la seconde ; le marquage n’est pas rémunérateur pour les experts (beaucoup de travail sur des produits de faible valeur) qui se mobilisent très peu sur ces interventions sylvicoles (Tableau noir, non généralisable). Sur la pointe de la Bretagne, les éclaircies marchent mal en effet depuis une trentaine d'années. Les exploitants forestiers sont d'accord pour s'engager dans des travaux d'éclaircies, sous réserve qu'ils disposent dans le même temps de coupes rémunératrices ; 12. Problème de la sécurisation des approvisionnements. Pour investir, les industriels ont besoin d'assurances sur la disponibilité en matière première, et de lisibilité à terme sur les quantités et les qualités disponibles. 13. Certification durable ; 14. Valorisation de nouvelles essences. Cela permettrait de donner envie aux propriétaires de s'engager dans les plantations à courte rotation (anticipation d'une mobilisation future des bois). 17 3-4-2. Des solutions en ce qui concerne la forêt Un certain nombre de handicaps décrits ci-dessus trouvent déjà des solutions dans des outils existants tels que : L’exploitation des bois pendant les périodes adaptées sur des cloisonnement par des engins utilisant des pneus basse pression ; Le dialogue avec les maires pour l’utilisation de la voirie communale et la création de places de dépôt subventionnées pour la sortie des bois de forêts ; Les grandes propriétés et les propriétés des collectivités locales doivent pouvoir jouer un rôle d’exemple ; Des solutions sont présentées en annexe pour chaque niveau de handicap (dans un deuxième temps). 3.5 - Les orientations Les orientations du P.P.R.D.F. s’appuient sur trois axes majeurs : L’amélioration et le renouvellement des futaies résineuses afin de garantir l’approvisionnement des industries utilisatrices de bois. « Réussir l’héritage du FFN » dans le cadre de la gestion durable et d’une amélioration de la biodiversité des futaies résineuses et en particulier celles dominées par des essences au couvert fermé. La garantie de l’approvisionnement est à examiner sous l’angle de l’étalement de la récolte par des éclaircies ; La mobilisation des bois feuillus indispensable pour assurer la régénération des parcelles, pour massifier des offres de produits à transformer et pour exploiter le gisement de bois énergie bloqué par la conservation sur pied des bois d’œuvre ; Plantation des parcelles forestières peu productives en bois d’œuvre et notamment celles occupées par des accrus forestiers tout en veillant à conserver la biodiversité. Ces dernières peuvent être exploitées à l’occasion de la mobilisation du bois énergie de faible valeur dont le marché doit être organisé ; Il convient d’y ajouter le renouvellement de la peupleraie bretonne particulièrement adaptée au contexte breton de petites propriétés et qui peut jouer un rôle important dans la préservation de certaines zones dites humides si la populiculture veille à cette particularité. « Le peuplier emballe le chou-fleur et les huîtres (deux produits bretons par excellence) ». Ces actions majeures sont réalisées dans un contexte de gestion durable qui tiendra compte de la nécessaire conservation de la biodiversité et qui veillera à anticiper les conséquences du changement climatique. 3-5-1. Les actions du Plan Pluriannuel Régional de Développement Forestier L’ensemble des plans décrits au chapitre précédent et en particulier le volet forestier du PAAR constituent des actions du P.P.R.D.F. (chapitres 2-4 ). Il convient de mentionner et de préciser la mesure 341 du P.D.R.H. dénommée « stratégies locales de développement de la filière Forêt bois » Les plans de développement de massif, les chartes forestières de territoire sont les stratégies les plus couramment mis en œuvre. 3-5-2. Les P.D.M. Les principales caractéristiques de la forêt et de la filière bois bretonnes et le recensement de ses handicaps conduisent à cibler la stratégie du développement forestier vers la mise en œuvre des plans de développement de massif (P.D.M.). Sur un secteur délimité, les moyens du développement sont concentrés sur les points caractéristiques de la forêt. 18 3-5-2-1. - La sélection des massifs Les massifs ont été sélectionnés sur la base des propositions du CRPF sur des zones où des marges de progrès en ce qui concerne la mobilisation des bois paraissent possibles et où la petite propriété doit être mobilisée. Les principales caractéristiques de ces massifs sont résumés ci-après. Ils sont répartis sur les quatre départements et dans quatre sylvo éco-régions sur cinq que comprend la Bretagne. La région de Fougères ne sera pas dotée d’un tel plan. Les massifs prioritaires : NOM DU MASSIF Guingamp 1 Classe de taille : Classe de taille : Classe de taille : de 4 à 10 hectares de 10 à 25 hectares > à 25 hectares Nombre Nombre Nombre de Surface de Surface de Surface propriétés propriétés propriétés 68 391 21 305 22 1 725 Guingamp 2 85 515 38 569 19 1 703 Montagnes noires 140 889 44 649 35 2 540 Redon 169 996 60 985 32 Monts d’Arrée 251 1 529 79 1 170 La Hunaudaye 74 448 43 Morbihan nord-ouest 431 2 589 Morbihan ouest 298 CarnacAuray Type de peuplement le plus représenté (I.F.N.) Surface en ha Mélanges pauvres de futaies de feuillus et taillis 3 402 Futaies de conifères Futaies de conifères Surface P.D.M. en ha 13 558 3127 1 390 7 675 Boisements lâches 1 449 2 164 Futaies d’âge moyen de pins 3 827 9 947 56 3 098 Futaies de conifères 3 346 14 299 673 24 2 173 Mélange pauvre de futaies de feuillus et tailles 2 746 7 737 113 1 707 60 4 285 Mélange de futaies de conifères et taillis 5 134 18 812 1 780 108 1 662 31 1 339 Mélange de futaies de conifères et taillis 4 300 11 106 211 1 219 57 836 13 413 Futaies de pins 3 238 8 274 Lanvaux centre 353 2 102 106 1 616 53 4 201 Forêt fermée de pins purs 3 376 11 407 Vallons de Vilaine 121 744 45 721 38 2 736 Mélange de futaie de feuillus et taillis 1 267 5 737 Ploermel Nord Est 99 588 44 641 15 1 603 1 826 6 329 Ploermel Ouest 105 585 17 230 7 303 867 2 774 Forêt fermée à mélange de feuillus Forêt fermée à mélange de feuillus Les données concernant les peuplements IFN et la surface forestière regroupent guingamp1 et Gingamp2. massifs concernés par charte forestière. 19 3-5-2-2. La méthode de travail général 3-5-2-2-1. Objectifs Principalement outils de développement des projets groupés de mobilisation, les P.D.M. permettent de mieux structurer le secteur de la sylviculture et d’améliorer l’approvisionnement des industries de première transformation du bois. Instruments de développement territorial, ils favorisent la création d’activités nouvelles de production et de service (développement de produits non bois et de services écologiques et sociaux, conservation de certains milieux écologiques exceptionnels, protection de l’eau…) et contribuent au soutien de l’emploi en zone rurale. Les principes qui sous-tendent l’action sont les suivants : Intégrer une gestion de la qualité des territoires où les élus doivent jouer un rôle important dans l’élaboration des projets, la définition des cahiers des charges, la prise en compte des fonctions de production de la forêt qui demeurent prioritaires, ainsi que des services sociaux et environnementaux rendus par la forêt ; Procéder à une approche globale et concertée des projets sylvicoles afin de mieux tenir compte du morcellement forestier ; Concentrer les moyens sur des massifs de taille réduite : le choix et la délimitation du massif est fonction des potentialités du massif, des possibilités d’accès au massif et de desserte, du découpage administratif qui prend notamment en compte les politiques de pays ou de communautés de communes, les chartes forestières de territoire initiées par ailleurs. Ce choix est réalisé en concertation avec les élus du territoire concerné, afin d’assurer le maximum d’efficacité aux actions proposées et mises en œuvre, notamment celles nécessitant des aides publiques. S’appuyer sur la capacité d’action des acteurs : l’élaboration et la mise en oeuvre des P.D.M. reposent sur une démarche concertée de l’ensemble des acteurs locaux : Centres Régionaux de la Propriété Forestière (CRPF), syndicats forestiers et associations de sylviculteurs, élus, représentants des usagers de la forêt et de la protection de l’environnement, entreprises locales (experts forestiers, entrepreneurs de travaux forestiers, coopératives forestières, exploitants scieurs etc…). Les actions peuvent être les suivantes : Secteur économique : commercialisation de bois actuellement inexploités, notamment dans les petites parcelles, augmentation de la récolte régionale (renouvellement de peuplements surannés ou réalisation de coupes d’éclaircies, par exemple), réalisation de dessertes forestières, regroupement foncier et/ou regroupement de la gestion, formation des producteurs forestiers et vulgarisation des techniques sylvicoles, développement de produits non bois …. Secteurs environnemental et social exceptionnels, protection de l’eau ... : conservation de certains milieux écologiques 3-5-2-2-2. Elaboration et mise en oeuvre Les phases d’élaboration du P.D.M. : Phase 1 : Etat des lieux du massif. Analyse du contexte social, économique et environnemental du massif, analyse et cartographie des données relatives à la forêt et à son environnement, analyse des données relatives aux propriétaires forestiers du massif, identification des enjeux du territoire et des points de blocage ; 20 Dans certains cas, travail de sensibilisation et d’enquête auprès d’un échantillon de sylviculteurs forestiers afin de cerner leurs sensibilités et leurs attentes ; Rédaction d’un rapport accompagné de cartes, comprenant les orientations fondamentales pour la gestion du massif, des propositions de gestion sous forme d’un cahier des charges et de recommandations techniques adaptées aux massifs et aux attentes de leurs acteurs en matière économique, sociale et environnementale. Phase 2 : Propositions d’actions et animation. Approche collective du massif : Présentation de la phase 1 aux élus et autres acteurs du territoire ; Phase d’animation avec les sylviculteurs pour l’élaboration d’avant-projets, initiation et mise en place éventuelle de structures de regroupement foncier si les propriétaires le souhaitent ; Mise à jour des acquis de la phase 1 et élaboration de projets de gestion de l’espace forestier. Approche individuelle du massif : Etablissement de diagnostics individuels ou comptes rendus de visites individuelles des propriétés ; Elaboration d’un programme de travaux sylvicoles et/ou d’exploitation en cohérence avec l’ensemble des interventions à prévoir sur le massif ; Choix du sylviculteur entre une gestion autonome ou une gestion groupée en fonction de la taille de sa forêt, de la composition de ses peuplements et de la valeur des produits récoltables. Mise en oeuvre du Plan Développement Massifs : Formalisation des projets envisagés par des documents de gestion individuels (plans simples de gestions) ou des documents collectifs de gestion durable afin d’inscrire les actions dans le temps et de s’assurer de leur suivi ; Sur la base d’engagements individuels des sylviculteurs, réalisations des travaux envisagés sur le massif par différents intervenants (coopératives, experts forestiers, entrepreneurs de travaux forestiers…) ; Suivi et évaluation des actions mises en œuvre. 3-5-2-3. Particularités bretonnes Il est d’abord convenu de mobiliser les propriétaires de plus de quatre hectares dans chaque massif pour, après avoir analysé les principales caractéristiques, bâtir quelques actions proposées aux propriétaires pour mettre en œuvre les deux axes majeurs sans exclure d’autres actions opportunes. Même si le cœur de cible demeure les propriétés de taille mobilisable avec un seuil « de rentabilité » de quatre hectares minimum, il est indispensable de ne pas oublier pour cette mobilisation les propriétés de plus de 2.5 ha qui est le seuil de taille du massif au-dessous duquel la législation du défrichement ne s’applique pas, sauf en Ille-et-Vilaine où ce seuil est d’un hectare. Le dynamisme de certains secteurs bas bretons montre qu’une mobilisation peut être réalisée sur de petites propriétés. La pérennisation des regroupements est recherchée soit par des unités géographiques soit par des lots de bois homogènes (bois d’œuvre feuillu, bois d’œuvre résineux, bois d’industrie résineux, lots de bois bûches, lots de bois à plaquettes, chantiers de reboisements, élagages…). 21 Des solutions : Les questions à résoudre en fonction des caractéristiques de chaque plan. Les questions qui se posent pour l’exploitation des lots de bois qui sont regroupés sont : Définition de la taille commerciale ; Des volumes à l’hectare ; Des dessertes ; Des conditions de stockage ; Méthode de vente ; Méthode de regroupement… Une synergie est à trouver entre agriculture et forêt, en particulier pour l’exploitation du bois énergie. Les échanges fonciers sont à organiser localement par une forme d’organisation à définir. 3-5-3. La Charte Forestière de Territoire Instituée par l’article L12 ( L123-1 à L123-3 nouveau ) du Code forestier, elle permet de mener un programme d’actions pluriannuelles visant à développer les rôles de la forêt dont celui de la production de bois. En Bretagne, une charte est en application, une autre est en cours d’élaboration. La charte forestière du pays d’Auray est un dispositif mis en place en 2005 pour promouvoir la multifonctionnalité de la forêt. Elle aura en charge le P.D.M. de ce territoire. Les monts d’Arrée sont dans le territoire du Parc Naturel Régional d’Armorique qui a lancé une démarche de charte forestière. Cette stratégie locale assurera donc le développement forestier de ce territoire. Après avoir procédé à une analyse de son territoire, le parc naturel régional d’Armorique commence une démarche de charte forestière pour assurer la complémentarité des enjeux majeurs de ce territoire. Compte tenu de l’importance du renouvellement de la ressource résineuse dans le parc nécessaire à l’approvisionnement de la filière bois locale, le présent plan apportera sa contribution à cette démarche. 3-6 - Contribution du Référentiel Forestier Régional La Bretagne dispose d’un référentiel Forestier Régional. Dans les massifs concernés par une stratégie locale de développement forestier, il sera utile d’installer des placettes de démonstration des techniques sylvicoles qui seront mises en œuvre par les opérateurs forestiers. Le CRPF de Bretagne propose d’orienter ces dispositifs pour répondre à la problématique de la reconstitution d’une forêt de production après coupe, et l’amélioration productive dans les accrus naturels. Ces dispositifs viseront à : Tester différentes méthodes de nettoyage et/ou valorisation des rémanents et de préparation du sol avant plantation ; Conforter les connaissances acquises sur le choix des essences et des densités de plantations en fonction de la station et du contexte sylvo-économique local, dans le respect des principes de la gestion durable ; Tester des engins et des techniques de récolte dans le cadre d’une valorisation désormais possible de produits forestiers, dès 10 à 15 ans, et adaptés au marché émergeant du bois énergie et à celui du billon pour l’industrie de première transformation ; Favoriser une réduction ou mieux, obtenir une maîtrise de l’impact des dégâts des cervidés par une gestion forestière adaptée lors de la reconstitution forestière ; 22 Tester des techniques de conduite et d’adaptation, voire de remplacement des accrus naturels ; Acquérir des données technico-économiques locales. Au-delà de leur valeur pédagogique et technique, ces dispositifs serviront à la fois de « courroie d’entraînement » pour les propriétaires et faciliteront les relations entre le CRPF et les gestionnaires opérateurs des P.D.M. chargés de mettre en sylviculture à appliquer sur le massif. Ces placettes de démonstration enrichiront le référentiel forestier régional dont il faudra encore extraire quelques résultats, notamment sur la production biologique, sur le comportement d’essences déjà installées et sur l’incidence du grand gibier. En parallèle, il faudra organiser des réunions de vulgarisation particulièrement destinées aux propriétaires forestiers mobilisés par le P.D.M. 3-7 - Calendrier Le P.P.R.D.F sera lancé sur trois plans de développement de massif en 2012 : Le plan de développement de massif du Redonnais. Le plan de développement de massif de Guingamp. Le plan de développement de massif des Montagnes Noires. La phase d’émergence pour 3 nouveaux plans sera initiée dès 2013. Le financement est permis par la mobilisation du FEADER. La part de la TFNB reversée à la Chambre Régionale d’Agriculture devra être consacrée à une action conforme du P.P.R.D.F. =:=:=:=:= 23