CES DISQUES ONT UNE HISTOIRE... (22)

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CES DISQUES ONT UNE HISTOIRE... (22)
CES DISQUES ONT UNE HISTOIRE... (22)
- Nina Hagen : African Reggae (SP CBS 8200)
Son prénom, Katherina, est raccourci en Nina.
Son nom est connu bien avant sa naissance.
Les parents Hagen sont des Berlinois de l’Est
fort réputés. Le père est écrivain. La mère,
comédienne et chanteuse réaliste, se remarie
avec le poète dissident Wolf Biermann. Belle
pochette surprise. Nina naît en 1955, mais
ses premiers hurlements ne seront enregistrés
que vingt ans plus tard. Entre-temps, elle a
voyagé. En Pologne, elle interprète du Janis
Joplin. En 1976, de retour à Berlin-Est, elle
monte les groupes Automobil et Fritzen
Dampferband avec tant de discrétion qu’elle
se fait expulser pour attitudes antisociales !
Un fier service, finalement, que lui rend le bloc
communiste. De l’autre côté du Rideau de fer,
on lui signe immédiatement un contrat. Elle file
à Londres, capitale du mouvement punk, et
travaille quelque temps avec John Lydon, alias
Johnny Rotten, leader des Sex Pistols. Son
premier album, riche en histoires de vampires,
constitue déjà une excellente approche de la
folie de Nina Hagen. Le succès survient avec
le deuxième, « Ubehagen » (en français mal à
l’aise), qui contient le tube « African Reggae ».
Nina devient le symbole de la provocation à
l’européenne, voire de la révolte outrancière.
- Starshooter : Chez Les Autres (LP Pathé
C070-72104)
Le groupe punk lyonnais Starshooter, qui
enregistre « Le Poinçonneur Des Lilas » plus
de vingt ans après sa création, se fait remarquer
au départ en prétendant détester les Beatles
(« Get Baque »). Les revoici, un peu calmés.
- Electric Light Orchestra : Last Train To London
(SP Jet 166)
Tout l’album « Discovery », leur huitième,
est excellent, et la
face B de ce 45 tours,
« Confusion », est une
pure merveille. Il faut
dire que leur leader
Jeff Lynne est un
grand faiseur de mélodies.
- Marianne Faithfull : The Ballad Of Lucy
Jordan (SP Island 6172 872)
La voix désormais cassée par l’alcool et les
cigarettes, alors que tout le monde, y compris
1980
De
multiples livres
proposent des discothèques
idéales... sans parvenir à l’établir.
Ces ouvrages se limitent à une centaine
d’albums, rarement des 45 tours, et
évitent de mélanger torchons et serviettes.
Après les années 60, place aux années 70, de
Pink Floyd aux Sex Pistols, du hard rock au
disco, de la mort de Hendrix à celle de Lennon,
en passant par Morrison, Elvis, Brel, Claude
François. Sans nous restreindre, voici des
centaines de disques qui ont marqué leur
temps. Et il ne s’agit pas, loin de là, de
la sempiternelle sélection à emporter
sur une île déserte. Au contraire, il
faut écouter ces microsillons
entre amis.
ses fans, l’ont oubliée, Marianne Faithfull
publie l’album « Broken English » qui grimpe
allègrement au hit-parade avec « The Ballad Of
Lucy Jordan ». Ce tube conte l’histoire d’une
femme plus très jeune qui se demande si elle
n’a pas raté sa vie. On ne peut pas faire plus
vécu ! La chanson poursuit sa carrière deux
ans plus tard dans la bande du film suédois
un peu porno Montenegro, subtilement titré en
France Les Fantasmes de madame Jordan, et
beaucoup plus glorieusement dans la B.O. du
road movie Thelma & Louise.
- Police : Walking On The Moon (SP A&M AMS
7642)
Sting raconte que le
rythme de la chanson
lui est venu alors qu’il
était ivre, dans une
chambre d’hôtel à
Munich. Sting avoue
en avoir fait le tour
en chantant walking
round the room. Le
lendemain, il repense
à cet air et décide
d’en changer le titre, qu’il trouve ridicule, en
« Walking On The Moon ».
- Ottawan : T’Es OK (SP Carrère 8084)
Bien que le chanteur
soit né en Guadeloupe,
le nom du duo est
choisi en pensant à
celui de la mégapole
canadienne, Ottawa,
légèrement modifié en
Ottawan. Jean-Patrick
et Annette forment le
duo-phare de disco
français avec « T’Es
OK », dans la lignée de leurs tubes précédents,
« D.I.S.C.O. » et « Haut Les Mains ».
- Donna Summer : On The Radio (SP
Casablanca 101 276)
Bien qu’agréable, le
titre n’a pas l’ampleur
de ses meilleurs morceaux comme « I Feel
Love ». Cette chanson
est écrite pour la
B.O. du film Foxes
(en France Ça plane
les filles) avec Jodie
Foster. Quatre adolescentes
américaines
désœuvrées découvrent le monde du sexe, de
la drogue et entrent en confrontation avec leurs
parents.
- Pat Benatar : We Live For Love (SP Chrysalis
6172 684)
Plus les filles sont bandantes, plus on leur
trouve du talent. Patricia Mae Andrzejewski
dite Pat Benatar en est la parfaite illustration.
Cette Américaine, née en 1953 d’un père
polonais et d’une mère irlandaise, n’a, au
départ, aucune attirance pour le rock. Elle
chante
du
Judy
Garland et personne
ne fait attention à
elle. En 1977, un soir
d’Halloween, elle sort
le grand jeu, se fait
sexy et se déguise
en Cat Woman. Avec
les mêmes chansons
interprétées de la
même manière, elle
fait un tabac. Elle vient de comprendre que son
image est plus importante que son répertoire.
Néanmoins, elle n’est toujours pas très rock,
elle gagne médiocrement sa vie en chantant
des jingles publicitaires pour Pepsi-Cola.
Pour sortir du marasme, elle aurait interprété
n’importe quoi. Elle n’écrit que quelques paroles
et aucune musique de ses succès. Son premier
album, « In The Heat Of The Night », aurait
pu être réalisé par n’importe quelle autre belle
nana, du moment qu’elle ait un bon producteur.
Le sien est l’Australien Mike Chapman, déjà
responsable du succès des stars du glitter
Sweet et Suzi Quatro. Enregistré en juin et
juillet 1979, ce 33 tours contient les tubes en
puissance « Heartbreaker » et « We Live For
Love ». Le reste de l’album est signé Alan
Parsons, John Mellencamp, Mike Chapman et
Nicky Chinn.
- Renaud : Viens Chez Moi, J’Habite Chez Une
Copine (SP Polydor 2056 873)
Marche à l’ombre...
de ton matelas !
Ça vous viendrait à
l’idée, à vous, de vous
déplacer avec votre
matelas sur la tête ?
Pourtant, comment faire autrement lorsqu’on
est SDF ? C’est le
thème du drôle mais
grinçant film Viens
chez moi, j’habite chez une copine de Patrice
Leconte, avec Michel Blanc, Bernard Giraudeau
et Anémone. Musique de Renaud.
- Christopher Cross : Sailing (SP Warner 17705)
Ce superbe titre
de Christopher Cross
(dont l’introduction est
semblable à celle de
« Goodnight » du double-album blanc des
Beatles) a tendance
à être oublié de nos
jours, sans doute en
raison de la discrétion
de son interprète.
1980, pourtant, semblait être pour lui l’année
de la consécration, puisqu’il décroche un autre
énorme tube avec « Ride Like The Wind »,
grâce à la participation dans les chœurs de
Valerie Carter, Nicolette Larson et Michael
McDonald des Doobie Brothers.
- Gérard Lenorman : Si J’Etais Président
(SP Carrère 49627)
Ça fait penser aux
discussions de bistrot : Moi, si j’étais le
gouvernement...
En
tout cas le titre arrive
au bon moment :
après les dix ans de
Charles de Gaulle
(10 ans ça suffit était
un des slogans de
Mai 68), et 23 ans de
gouvernements de droite sous la Ve République,
dans un an exactement, en mai 1981, la balance
va pencher de l’autre côté.
- Francis Cabrel : L’Encre De Tes Yeux (SP CBS
8667)
Le mousquetaire de la chanson française ! Sur la pochette de ce disque, il ressemble
vraiment à D’Artagnan ! Son tube « Je L’Aime
A Mourir », sorti il y a un an, en juin 1979, est
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