La guerre de cent ans – la bataille évitée à La Flamengrie

Transcription

La guerre de cent ans – la bataille évitée à La Flamengrie
La guerre de cent ans – la bataille évitée à La Flamengrie
Au cours de l'été 1339, constatant les progrès français en Aquitaine et étant sous la menace d'un débarquement
français en Angleterre, Édouard III décide de porter la guerre en Flandre obligeant Philippe VI à prélever des troupes
pour aller combattre dans le Nord. Le siège de Bordeaux est levé le 19 juillet 1339. Ayant reçu des renforts
d'Angleterre, et ayant réussi à garantir ses dettes vis-à-vis de ses alliés, Édouard III marche avec eux sur Cambrai
(ville d'Empire mais dont l'évêque s'est rangé du côté de Philippe VI) fin septembre 1339. Cherchant à provoquer une
bataille rangée avec les Français, il pille tout sur son passage, mais Philippe VI ne bouge pas. Le 9 octobre,
commençant à épuiser les ressources locales, le roi d'Angleterre doit se décider à livrer bataille. Il oblique donc vers
le sud-ouest et traverse le Cambrésis en brûlant et tuant tout sur son passage : 55 villages du diocèse de Noyon sont
rasés. Pendant ce temps, Philippe VI a fait réunir son ost et arrive jusqu’à Buironfosse. Les deux armées marchent
alors l'une vers l'autre et se rencontrent une première fois près de Péronne. Édouard a 12 000 hommes et Philippe
25 000. Le roi d'Angleterre trouvant le terrain défavorable se retire. Philippe VI lui propose de se rencontrer le 21 ou
22 octobre en terrain découvert pour que leurs armées puissent en découdre selon les règles de chevalerie. Édouard
III l'attend donc près du village de La Capelle, où il a établi son camp en terrain favorable, retranché derrière pieux et
fossés, ses archers positionnés sur les ailes. Le roi de France, estimant qu'une charge de cavalerie serait suicidaire, se
retranche aussi, laissant l'honneur aux Anglais d'attaquer. Le 23 octobre 1339, faute que l'un des deux adversaires
ne veuille prendre l'initiative, les deux armées rentrent chez elles. La chevalerie française, qui comptait se financer
sur les rançons demandées aux éventuels prisonniers faits au cours des combats, gronde et accuse Philippe VI de
« renardie ».
**********************************
Les chevaliers du lièvre
Le 20 octobre 1339, lors de la guerre de cent ans, une célèbre bataille oppose Edouard III Roi d'Angleterre, son allié
Jean de Hainaut au Roi de France Philippe VI de Valois, entouré de son armée de soixante mille hommes. Les deux
camps se font face dans un champ situé entre Buironfosse et la Flamengrie. Avant de mener bataille, il a été décidé
de laisser reposer les troupes. Quelques écuyers du camp des Français requièrent le Comte de Hainaut de les faire
Chevaliers, lorsqu'en pleine cérémonie, des lièvres surgissent entre les deux armées semant la pagaille et
l'affolement des chevaux de la cavalerie. Dans la confusion, on croit à une attaque surprise, des soldats se replient.
Face à la tournure insolite de cette situation et de l'effet de surprise qu'il créa, Edouard III reprend la route en
direction de Bruxelles et repasse la frontière. Le Roi de France satisfait de voir ses ennemis boutés hors du royaume
décidera de ne pas poursuivre l'expédition, donnera congé à ses armées. De cet épisode cocasse, les Chevaliers
consacrées lors de cette bataille qui n'eut pas lieu, se verront surnommer " chevaliers du lièvre ". Peut-être pouvonsnous interpréter aujourd'hui les origines du lieu dit " la Cense au Lièvre " située à la Flamengrie.
Cette histoire racontée par Jean Froissart, historien de la fin du moyen âge fait partie de la légende. Froissart n'ayant
pas été témoin direct de cette bataille en a très certainement enjolivé le récit pour le rendre populaire, à la manière
des trouvères de l'époque. Une chose est certaine. Divers écrits attestent de la rencontre des deux armées. La raison
de cette bataille avortée tient certainement au fait que l'armée française était bien supérieure en nombre et que
face à une inévitable défaite, Edouard III se serait replié sagement.
**********************************
Septembre/octobre 1339:
Chevauchée Anglaise dans le Cambrésis et la Thiérache: Edouard est à Mons le 13 septembre et à Valenciennes le 18
(vers cette époque, Walter Mauny et 50 hommes saccagent Mortagne). Le 20, les Anglais commencent le siège de
Cambrai, après avoir pris Thun-l'Evêque; quant à lui, Philippe VI décide de ne pas secourir Cambrai et d'amener son
armée à Péronne, via Noyon. Jusqu'à la fin septembre, les Anglais prennent Beaumetz, mais échouent à prendre
Cambrai et Oisy, malgré les renforts du duc de Brabant.
En octobre, après avoir été rejoint par le margrave de Brandebourg, les Anglais se dirigent vers le sud, en trois lignes:
échecs devant Honnecourt et Bapaume (le 10); le 14, Edouard regroupe ses armées non loin de Péronne, mais doit
décamper vers Origny quand il apprend que Philippe VI se prépare à la bataille (16): de là, ils brûlent Crécy-enLaonnais, les faubourgs de Marle et 18 autres villages. Le 17, le roi de France propose la bataille à Edouard pour le 21
ou le 22, ce qu'il accepte, cependant que ses armées filent vers l'est, en brûlant les faubourgs de Guise et Monceaule-Vieil. Les Français suivent à un jour.
Le 21 octobre, Edouard s'arrête entre La Capelle et La Flamengrie, et place son armée le lendemain, de la même
manière qu'il la placera à Crécy. Le 22, les Français s'arrêtent à Buironfosse, à 6 kilomètres des Anglais. Le lendemain
23, Philippe VI décide de ne pas attaquer (vu la forte position Anglaise aperçue par les espions), mais d'attendre et
de se fortifier: ordre mal accepté, accréditant la réputation de "timidité" du roi de France. Les Anglais partent vers
Avesnes, et les Français vers Saint-Quentin le lendemain.

Documents pareils