Billie Holiday - Théâtre Montansier
Transcription
Billie Holiday - Théâtre Montansier
Revue de presse Billie Holiday Viktor Lazlo Éric-Emmanuel Schmitt Au Théâtre Montansier Samedi 23 novembre 2013 à 20h30 Durée : 1h30 Théâtre Montansier – 13 rue des Réservoirs – 78000 Versailles 01 39 20 16 00 www.theatremontansier.com Une soirée avec Lady Day Périlleux, de monter un court spectacle sur Billie Holiday, figure emblématique du jazz dont la carrière se confondit avec la vie, pleine de poisse, de drogue et d'alcool ! Comment restituer sur scène ce frisson vivant, ce phrasé unique, ce lamento de tragédie ? Comment retrouver aussi l'ambiance d'une époque révolue, où pas mal d'artistes se sont brûlés les ailes ? La chanteuse Viktor Lazlo s'y risque. Voix posée et phrasé fluide, elle se glisse dans la peau de Lady Day sans la caricaturer ni l'imiter. Par bribes, elle évoque cette chienne de vie qu'elle subit avec humour et un brin de détachement. Pas de pathos ni de rivière de larmes. Le jazz est le meilleur des médicaments et les amis musiciens – Lester (Young), Count (Basie), Jimmy (Lunceford), Benny (Godman) et Art (Farmer) – valent mieux que tous les amants. En vingt chansons, sombres ou légères, Viktor Lazlo joue la carte de la sensualité, de l'humour, et trouve le ton juste pour aborder les situations les plus banales ou scabreuses. Elle connaît bien le répertoire de son personnage et lui a même consacré un album en 2007, Begin the beguine. […] La mise en scène ingénieuse et sobre d'Éric‐Emmanuel Schmitt, basée sur un jeu de panneaux, entre ombres chinoises et projections vidéo, avec, pour tout décor, une loge d'artiste et le néon rouge d'un club de la 52e rue, accentue la proximité avec la chanteuse. De cette brève rencontre avec Lady Day on sort ému et paradoxalement heureux. Jean‐Luc Wachtausen, 8 décembre 2012 […] Sa prestance, son aisance captent immédiatement l'attention d'une belle salle. Elle commence le concert par une courte narration puis vient le premier titre suivi d'un court récit sur l'enfance malheureuse de cette légende du jazz trop tôt disparue. Elle enchaîne par Summertime, puis The Man I Love, titres sur lesquels son timbre de voix ample et profond fait merveille, procurant quelques frissons à l'assistance. Le point d'orgue du spectacle et le duo virtuel avec Billie Holiday projetée sur l'écran derrière la scène sur Georgia on my mind. On restera hanté, comme Viktor par Billie, par le souvenir de ce concert magique. Après neuf albums dans lesquels elle revisitait le jazz sous toutes ses facettes, il apparut comme une évidence à la talentueuse chanteuse comédienne Viktor Lazlo, de rendre un hommage avec un nouvel album et un spectacle, à Billie Holiday, l'une des plus célèbres interprètes américaines de la première moitié du XXème siècle, qui chanta le blues et l'amour avec les plus grands jazzmen, Duke Elligton, Artie Shaw, Benny Goodman, Count Basie, Louis Armstrong... Entourée d’un quartet de musiciens chevronnés, Viktor Lazlo nous entraîne ici au cœur de sa passion pour l'immense chanteuse, lui redonnant vie en lui prêtant sa voix sensuelle et veloutée à travers un florilège des vingt plus grands standards, tels Summertime, My man, The Man I Love, Don't Explain, Goodmorning Heartache... et se livre même à l'émouvant exercice du duo virtuel sur Georgia on My Mind. L'auteur aux multiples succès, Éric‐Emmanuel Schmitt signe ici une mise en scène très originale et pleine de surprises, qui paradoxalement, à l'aide de moyens techniques très actuels, nous transporte à l'époque de Billie Holiday, nous révélant ses joies, ses malheurs, ses combats, sources d'excès et de retenues, d'espoirs et de rancœurs, qui ont forgé cette voix à la capacité émotionnelle hors du commun. L’ambiance est soulignée par les éclairages inimitables du magicien du genre, Jacques Rouveyrollis. Excellent spectacle musical de début de soirée, qui permet de découvrir ou redécouvrir l’illustre Billie Holiday en se laissant charmer par la beauté et le talent de Viktor Lazlo, qui n’a rien à envier à celle qui lui a inspiré sa vocation. Tanya Drouginska, 8 décembre 2012