Discours de M. le Préfet - format : PDF - 0,08 Mb

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Philippe GALLI
Préfet de la Seine- Saint- Denis
Discours prononcé à l’occasion du départ de M. Hugues Besancenot,
Secrétaire général de la préfecture de la Seine-Saint-Denis le 23 juin 2016.
Madame et Monsieur le Préfet délégué,
Monsieur le Président du Conseil Départemental,
Madame la Députée, Monsieur le député,
Monsieur le sénateur,
Mesdames et messieurs les Conseillers départementaux,
Mesdames et Messieurs les maires,
Madame la Procureure,
Mesdames et messieurs les sous-préfets,
Mesdames et messieurs les chefs de service de l’Etat et des collectivités,
Mesdames et messieurs les cadres et agents de la préfecture,
Mesdames et messieurs les chefs d’entreprise, responsables associatifs,
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Mesdames et messieurs chers amis d’Hugues Besancenot, chère madame
Besancenot,
Le départ du Secrétaire général de la préfecture est toujours un événement
marquant tant pour les services de la préfecture que pour l’ensemble des services
de l’Etat dont il assure la coordination au nom du préfet. Mais le départ
d’Hugues Besancenot qui nous réunit aujourd’hui prend un relief particulier par
la dimension qu’il a su donner à cette fonction éminente et par la place qu’il a
pris dans le dispositif préfectoral.
Cher Hugues Besancenot, avant de vous remercier pour le travail accompli et
dire devant tout le monde le bien que je pense de vous, je souhaite replacer votre
travail dans ce département dans le contexte qu’il mérite.
Arrivé tout début juillet 2013, vous avez œuvré plus de 35 mois dans ce
département si particulier et au cœur d’une des plus importantes équipes de
préfecture puisque avec plus de 650 agents et cadres vous êtes tout en haut du
tableau. Notre collaboration a tenu près de 3 ans et je ne savais lequel de nous
deux partirait le premier,durée exceptionnellement longue dans nos métiers,
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mais également exceptionnellement riche de dossiers, d’événements tragiques
ou heureux.
En fait nos chemins se sont déjà croisés par le passé et en tout premier lieu à
Montpellier où nous étions tous les deux Secrétaire général de préfecture, vous
en Lozère et moi dans l’Hérault. A l’époque nous ne soupçonnions pas encore
qu’une aventure administrative hors norme allait nous réunir huit ans et
quelques postes plus tard. Passons ces évocations d’un temps que les moins de
vingt ans pourront connaître à condition de suivre le parcours d’obstacles ou
d’épreuves auquel vous vous êtes soumis.
Mesdames et Messieurs vous avez devant vous, un véritable exemple de ce que
l’administration peut proposer à celles et ceux qui s’engagent et se consacrent
entièrement à son service.
Votre accession au grade de préfet , vous l’avez construite pas à pas, depuis la
sortie des IRA en 1980, à Rouen et vous avez suivi comme beaucoup les
circonvolutions de la première vague de décentralisation en passant de la
préfecture au Conseil Général, puis au tribunal administratif, pour ensuite
revenir à la préfecture et toujours à Rouen. Une petite incursion au Havre vous
conduit à assurer l’intérim du secrétaire général.
Parallèlement vous investissez également votre déroulement de carrière puisque
dès 89 vous devenez attaché principal par la voie du concours, puis directeur de
préfecture en 1994.
Dès 1999, vous faites le saut vers les prémisses du corps préfectoral en
devenant directeur des services du cabinet dans l’Aube et quittez ainsi la
Normandie. Vos mérites testés, validés, reconnus vous permettent enfin d’entrer
dans le corps préfectoral comme Sous-préfet directeur de cabinet dans l’Aude
puis comme Secrétaire général en Lozère.
En fait je viens ici de décrire à l’attention des jeunes générations, le parcours
idéal d’un attaché sortant des IRA et qui par son travail, sa disponibilité, mais
également son engagement et sa capacité à prendre sur lui les mobilités, les
changements de métier et de contexte pour émerger au meilleur niveau dans ce
que l’on appelle un déroulement de carrière. Mais ce déroulement n’a rien
d’automatique, il est le fruit d’une volonté et de beaucoup de travail, c’est ce que
vous avez démontré cher Hugues.
C’est là que démarre réellement le cursus qui vous amène au grade de Préfet. A
partir de 2005, votre carrière prend une autre dimension, puisque vous entrez
dans les sphères ministérielles, comme chef de cabinet du ministre délégué à la
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sécurité sociale, puis du Ministre de la santé. Après cette riche expérience vous
revenez au ministère de l’Intérieur comme directeur de cabinet du DLPAJ, et
enfin en qualité de sous-directeur au ministère de l’immigration. Et c’est là que
votre sort est scellé.
Par un comportement grégaire de la direction du corps préfectoral, un
raisonnement simple et irréfutable se met en place à votre sujet : sous-directeur
chargé de la lutte contre les fraudes et l’éloignement = compétence en
immigration = secrétaire général de la Seine Saint Denis… CQFD.
Mais cette nomination sur le poste de secrétaire général probablement le plus
exigeant de France, et certainement le plus dense, vous amène enfin à
l’aboutissement d’une carrière démarrée il y a 36 ans à la tête d’un bureau des
affaires culturelles et du tourisme à Rouen.
Je vous laisserai évoquer vos faits d’armes dans le 9-3, mais je souhaite d’ores et
déjà dire que vous laisserez un grand souvenir ici parce que vous avez tenu ce
poste avec talent, réussite mais également générosité et humanité.
Je me dois de dire que je regrette que notre collaboration s’arrête là parce que
sans faillir et quelque soit la difficulté des sujets, vous vous êtes employé à les
traiter avec professionnalisme, avec équité, sans esprit partisan ni à priori.
Vous avez assuré avec talent non seulement ce qui relève de votre champ de
compétence mais également tout ce que je n’ai pas assez le temps de faire et
notamment l’échange permanent avec les directeurs et les chefs de service de
l’Etat, le dialogue avec les collectivités et notamment le Conseil Départemental
et son équipe de direction, et les organisations syndicales qui représentent tous
nos agents et nos cadres.
Vous y avez passé beaucoup de temps, mais ne le regretterez pas. Cela a été très
apprécié par vos interlocuteurs et cela a également été formateur pour vous.
En fait ce poste de SG du 93 est un excellent « banc test » pour éprouver votre
résistance physique par le nombre de parapheurs et leur poids quotidien, pour
éprouver également votre mental par le harcèlement incessant de tous les
interlocuteurs qui vous sollicitent et sans délais avec des sujets essentiels (à leurs
yeux), enfin pour éprouver vos qualités morales par les questions souvent
lourdes de contenu humain, de douleurs et d’attente qui vous tombent dessus.
Après 35 mois de ce régime dans le 9-3 je peux affirmer sans réticence que
vous avez passé avec succès ce « Stress Test » pour faire chic et eurocrate et que
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vous pouvez partir l’esprit tranquille fort du travail accompli et serein quant à
vos compétences que vous aurez à mettre à l’épreuve dans votre nouveau métier.
Dès lundi cher Hugues Besancenot, après avoir posé votre gerbe, rituel
immuable de la prise de fonction d’un Préfet, vous reviendrez de plein pied à la
réalité de nos départements de province, loin de Paris et de la complexité de ses
relations institutionnelles, vous exercerez seul votre fonction à proximité des
élus, des agents de l’Etat et surtout des concitoyens ; certes votre préfet de
Région, qui d’ailleurs est une préfète bien connue ici puisqu’il s’agit de
Christiane Barret, vous indiquera les pistes à suivre, mais in fine c’est vous qui
assumerez la responsabilité pleine et entière.
En vous confiant la préfecture de Belfort le Président de la République et le
Gouvernement témoignent de la confiance qu’ils ont en vous car le choix d’un
candidat pour un premier poste de Préfet est toujours délicat. Les candidats ne
manquent pas, les méritants non plus, mais c’est une alchimie plus fine qui se
déploie pour trouver l’impétrant. Vous avez, à votre insu franchi toutes les
étapes, de la sous-direction du corps préfectoral en passant par l’imprimature du
cabinet du ministre de l’Intérieur, de Matignon, et enfin de l’Elysée. Voilà c’est
chose faite depuis le Conseil des Ministres du 8 juin.
Cher Hugues, vous êtes taillé pour ce poste. Non point tant par vos
connaissances professionnelles et votre expérience multiple qui est largement
reconnue par vos paires, mais par vos évidentes qualités humaines faites d’une
cordialité sincère, d’un sens inné de l’écoute et de la capacité à susciter du
consensus sur des sujets difficiles.
Enfin je ne voudrais pas vous laisser partir sans un viatique de base pour votre
arrivée à Belfort et je ne pouvais pas ne pas puiser dans le riche verbatim de
Jean-Pierre Chevènement pour vous proposer deux citations :
« La fidélité à ses convictions est nécessaire à la démocratie… »
« Dire qu’il faut transmettre les valeurs de la République, c’est
trop faible : il faut transmettre l’amour de la France. »
Je vous laisse choisir celle qui vous convient le mieux.
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Catherine mon épouse, et tous les membres du corps préfectoral, ainsi que tous
ceux qui se sont joints à nous ce soir et que je remercie pour leur présence, nous
formons tous ensemble à votre égard des vœux de réussite dans vos nouvelles
fonctions et le souhait d’une vie heureuse et épanouie avec ceux qui vous sont
chers dans votre nouvelle affectation.
Encore un dernier conseil pour la route. Monsieur le Préfet Besancenot, Cher
Hugues…. Ne changez rien ….. et profitez pleinement de cette nouvelle
aventure professionnelle qui s’ouvre à vous sous les cieux de l’EST.
Bien fidèlement.
Philippe GALLI.
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