Recueil d`articles de presse

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Recueil d`articles de presse
Nombre de document(s) : 5
Date de création : 16 avril 2014
Créé par : TELECOM-PARISTECH
Les filles parlent de leur boulimie au téléphone
La Croix - 16 janvier 2008................................................................................................................................... 2
«Chaque cas est différent»
Sud Ouest - 20 mai 2008...................................................................................................................................... 3
Un réseau pour guérir de l'anorexie et de la boulimie
Le Monde - 3 février 2010................................................................................................................................... 5
Dossier. Anorexie. Les anorexiques doivent-ils être séparés de leur famille ? Une maladie qui
reste mystérieuse. L'anorexie mentale est liée à des facteurs d'ordre génétique, social,
familial, psychologique et environnemental.
La Croix - 18 janvier 2005................................................................................................................................... 7
Social networks become a battleground on body image
Star Tribune (Minneapolis, MN) - 15 avril 2012................................................................................................. 9
1
Nombre de document(s) : 5
Date de création : 16 avril 2014
La Croix, no. 37954
Parents et enfants, mercredi, 16 janvier 2008, p. 15
Dossier. Anorexie, boulimie : l'enfer des troubles alimentaires.
Les filles parlent de leur boulimie au téléphone
Sur Fil Santé Jeunes, les jeunes filles confient plus volontiers leurs problèmes de boulimie que ceux
concernant l'anorexie
LEGRAND Christine
Sur les lignes téléphoniques mises en
place par l'École des parents, les
appels
concernant
les
troubles
alimentaires sont beaucoup plus
nombreux du côté des jeunes que de
leurs parents. « On reçoit surtout des
appels de jeunes filles qui font des
crises de boulimie qu'elles n'arrivent
pas à contrôler, souligne MarieChristine Chikh, responsable du Fil
Santé Jeunes. Elles arrivent plus
facilement à en parler que celles qui
perdent du poids. » Elles ont en
général entre 15 et 18 ans, viennent
confier à des oreilles anonymes leur
comptabilité
obsessionnelle
des
calories,
leurs
allers-retours
incessants entre la balance et les
toilettes, la façon dont leur maladie
empoisonne leur vie. « Tant qu'elles
restent chez elles, elles arrivent à peu
près à s'organiser, poursuit MarieChristine Chikh ; mais dès qu'elles
vont chez d'autres personnes, en
vacances, par exemple, ça devient
infernal. Leur vie ne tourne plus
qu'autour des entrées et des sorties de
nourriture : elles se coupent du reste
du monde et n'ont plus d'autres
centres d'intérêt. » Quand elles n'en
peuvent plus de leur isolement, elles
finissent par appeler au secours.
Parfois plusieurs années après le
début de leurs troubles, dont elles
n'ont pas toujours mesuré la gravité.
« On leur explique alors, indique
Marie-Christine Chikh, que même si
elles ne maigrissent pas, elles
s'esquintent la santé, que se faire
vomir peut être dangereux. On essaie
de les convaincre d'aller voir un
médecin
généraliste
ou
un
pédopsychiatre. »
Et la plupart disent que leurs parents
ne se sont aperçus de rien. Elles
s'arrangent certes souvent pour le leur
cacher. « Mais une forme de déni se
met également en place dans les
familles, souligne Brigitte Cadéac,
© 2008 la Croix ; CEDROM-SNi inc.
news·20080116·LC·8532451 - Date d'émission : 2014-04-16
Ce certificat est émis à TELECOM-PARISTECH à des fins de visualisation personnelle et temporaire.
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2
responsable des lignes téléphoniques
de l'École des parents. Il faut dire que
c'est impensable pour des parents :
c'est comme avoir un enfant qui ne
veut plus respirer. Et il faut souvent
du temps et des regards extérieurs
avant qu'ils ne réagissent. »
Beaucoup
de
jeunes
utilisent
également Internet pour s'exprimer.
Mais ce média a aussi ses effets
pervers : « Beaucoup s'échangent, via
les forums virtuels (notamment sur le
fameux site Pro-ana) des "recettes"
pour maigrir ou se faire vomir »,
souligne Brigitte Cadéac. Sur le site
du Fil santé jeunes, les modérateurs
suppriment ces messages. « On trouve
ce phénomène très inquiétant, note
Brigitte Cadéac. Car le côté un peu
désincarné d'Internet semble convenir
à ce type de pathologie. Et il peut
avoir sur les malades des effets très
toxiques. »
Nombre de document(s) : 5
Date de création : 16 avril 2014
Sud Ouest
Gironde
Gironde Bordeaux centre, mardi, 20 mai 2008, p. 9
ANOREXIE.
«Chaque cas est différent»
Carole Filiu
La loi anti-blog prônant l'anorexie
a été votée le 15 avril dernier. Une
jeune patiente de 19 ans atteinte de
cette maladie témoigne depuis le
centre Jean Abadie dirigé par
Xavier Pommereau
«Cette loi contre les blogs pro-ana,
c'est comme l'inscription « Fumer
tue » sur les paquets de cigarette.
L'État nous prévient qu'on peut en
mourir, mais on ne s'arrête pas de
fumer pour autant ». La phrase est de
Mathilde (1), 19 ans, anorexique et
patiente en hôpital de jour au Pôle
aquitain de l'adolescent de Bordeaux,
le centre Abadie. Centre dépendant du
CHU constitué, entre autres, d'une
unité traitant les troubles des
conduites alimentaires (TCA), il
accueille en hospitalisation une
cinquantaine
d'anorexiques
«
graves » par an et suit en consultation
plusieurs centaines d'adolescents.
Mathilde est arrivée ici, « à la limite
de la mort », après avoir perdu 30 kg.
Huit mois sont passés, elle a repris du
poids, vient au centre trois fois par
semaine et... n'a toujours pas consulté
un seul blog pro-ana. La moitié des
jeunes filles qu'elle a rencontrée ici
n'en ont d'ailleurs jamais entendu
parler. Autant dire que pour elle, la
loi anti-blog « n'est pas un bon moyen
pour lutter contre l'anorexie », car «
ce qui engendre la maladie, ce sont
les problèmes personnels, chaque cas
est différent ».
Nouveau délit.
Et pourtant, Valérie Boyer, députée
UMP des Bouches-du-Rhône, y a mis
du sien pour mettre en avant sa
proposition de loi, appuyée par la
ministre de la Santé Roselyne
Bachelot. Cette loi prévoit deux ans
d'emprisonnement et 30 000 euros
d'amende pour « le fait de provoquer
une personne à rechercher une
maigreur excessive ayant pour effet
de l'exposer à un danger de mort ou
de compromettre directement sa
santé ». Une peine portée à 3 ans
d'emprisonnement et 45 000 €
d'amende « lorsque l'incitation de
privation alimentaire provoquerait la
mort ». Le but étant de créer « un
nouveau délit dans le code pénal »
La loi, adoptée par l'Assemblée
nationale le 15 avril dernier, vise
donc principalement ces fameux blogs
« pro-ana », principaux responsables,
selon la députée, de l'extension de
l'anorexie mentale en France ces
dernières années (30 000 à 40 000
personnes seraient concernées dans le
pays et ce, de plus en plus jeunes).
Situation d'urgence. « Cette loi est
une mesure de protection, il faut
considérer Internet comme un espace
de circulation équivalent à la rue. Si
on affichait ces images d'une extrême
violence en public, elles seraient
interdites. Je considère donc que c'est
une mesure de bon sens », explique
Xavier Pommereau, responsable du
centre Abadie. « Mais il faut faire
attention à l'angélisme, croire qu'on
3
va prévenir l'anorexie de cette façon
est illusoire ». Et de souligner que
seules les adolescentes déjà touchées
par les TCA vont sur ces sites : «
seules les contaminables seront
contaminées,
on
n'attrape
pas
l'anorexie en regardant un blog ».
Il pense qu'un dépistage précoce des
signes de cette maladie allié à des
actions de prévention dans les
collèges serait beaucoup plus efficace.
Et ajoute qu'il serait pour le moins
raisonnable de créer un équivalent du
centre
Abadie
dans
chaque
département. Car « ici on ne soigne
que des adolescents qui sont à quinze
jours de la mort et qui ont l'air de
déportés d'Auschwitz ».
Une situation d'urgence à laquelle a
été confrontée Mathilde. Quand elle a
voulu se faire soigner à Abadie, on a
remis à deux mois d'attente un simple
rendez-vous. Sachant que le centre
n'accueillait que des cas « graves »,
elle s'est laissée maigrir jusqu'à
l'extrême limite pour pouvoir y
entrer : « c'était un appel au secours,
confie-t-elle, c'est le centre qui m'a
sauvé ».
Mesure positive.
En attendant une meilleure prévention
de cette maladie mentale, Roselyne
Bachelot a signé le 9 avril avec des
professionnels de la mode, de la
publicité et des médias la « charte
d'engagement volontaire sur l'image
Nombre de document(s) : 5
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du corps et contre l'anorexie, pour
combattre la maigreur excessive des
mannequins ». Une mesure positive
pour Mathilde pour qui les affiches de
publicité donnent « une vision
déformée de la réalité, les humains
n'y ont plus de formes... Ça a joué un
rôle dans le déclenchement de ma
maladie, je voulais leur ressembler. »
Seulement voilà, cette charte n'a
aucune valeur contraignante sur les
publicitaires et autres faiseurs de
mode.
(1) Le prénom a été modifié pour des
raisons de confidentialité.
Illustration(s) :
Xavier Pommereau (en médaillon), responsable du centre Abadie, considère que « l'interdiction des blogs pro-ana est
une mesure de bon sens » photo DR et SO
© 2008 Sud Ouest ; CEDROM-SNi inc.
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Le Monde
Rendez-vous, mercredi, 3 février 2010, p. 21
& Vous
SANTé
Un réseau pour guérir de l'anorexie et de la boulimie
Les troubles du comportement alimentaire toucheraient plus de 20 % des adolescents, et surtout les filles
Pascale Santi
Adèle, 13 ans, a beaucoup maigri.
Inquiets, ses parents consultent leur
médecin. Celui-ci envoie la jeune fille
consulter un endocrinologue. Le
diagnostic tombe : « anorexie
mentale », terme médical pour
l'anorexie. La jeune fille est dirigée
vers un psychiatre. Semaine après
semaine, Adèle continue de perdre du
poids.
Son anorexie a démarré il y a environ
six mois. Elle dit s'être sentie « plutôt
bouboule » et a voulu commencer à
perdre du poids. Elle a arrêté le
grignotage, puis les produits sucrés,
les féculents... Ses parents sont
désemparés. Conseillés par la mère
d'une camarade de classe, ils
appellent un service spécialisé. Adèle
pèse 25 kg et mesure 1,42 mètre. Le
médecin décide de l'hospitaliser. En
grande souffrance, Adèle a besoin
qu'on l'aide.
Face à l'anorexie ou à la boulimie, les
parents ne savent pas à qui s'adresser.
Pour répondre à leur attente, un
réseau
sur
les
troubles
du
comportement alimentaire (TCA) a
été lancé au niveau de l'Ile-de-France,
vendredi 29 janvier. « Nous voulons
coordonner les structures de soin des
patients souffrant de TCA », explique
son président, le professeur JeanClaude Melchior, nutritionniste à
l'hôpital
Raymond-Poincaré,
à
Garches
(Hauts-de-Seine).
Les
services hospitaliers spécialisés en
TCA
d'Ile-de-France
reçoivent
plusieurs dizaines d'appels chaque
jour. « Le traitement de ces
pathologies est axé sur le travail
pluridisciplinaire
»,
explique
l'Association
française
pour
le
développement
des
approches
spécialisées
des
troubles
du
comportement alimentaire (AfdasTCA).
Maladie complexe, l'anorexie mentale
touche un nombre stable de Français
depuis
plusieurs
décennies.
En
revanche, même s'il n'existe que peu
d'études sur l'évolution des troubles
alimentaires, « la fréquence de la
boulimie augmente, notamment dans
les zones urbaines », explique
Nathalie Godart, pédopsychiatre à
l'Institut mutualiste Montsouris, dans
le 14e arrondissement de Paris. 1,5 %
des femmes et 0,16 % des hommes
souffriraient d'anorexie mentale. Elle
touche 1 % des adolescentes; et la
boulimie 3 %.
Mais les autres troubles alimentaires,
comme l'hyperphagie (se lever la nuit
pour dévaliser son frigo ou grignoter
frénétiquement entre les repas),
progressent, et concerneraient 20 à 30
% des adolescents. Les TCA frappent
davantage la gent féminine : on
compte huit à neuf filles malades pour
un garçon. En Ile-de-France, on
dénombre 180 000 cas d'anorexie
5
mentale chez les femmes et 19 000
cas chez les hommes. Les formes
intermédiaires affectent 600 000
personnes, selon les chiffres rendus
publics vendredi 29 janvier par le
réseau TCA d'Ile-de-France.
« Les troubles du comportement
alimentaire, pas forcément sous leurs
formes les plus graves mais modérées
ou
transitoires,
ont
fortement
augmenté. Et particulièrement, depuis
vingt ans, les crises de boulimie
suivies de vomissements provoqués,
qui touchent aujourd'hui une à deux
jeunes filles sur dix », explique
Xavier Pommereau, psychiatre et
responsable du Pôle aquitain de
l'adolescence au CHU de Bordeaux.
Les causes de l'anorexie et des TCA
sont multifactorielles (prédisposition,
culture, environnement, mode de vie,
stress...).
Le contexte social est bien sûr
déterminant.
L'offre
alimentaire
abondante, le matraquage publicitaire
sur l'idéal de minceur, le temps et
l'importance moindres accordés aux
repas... sont autant de facteurs
déclencheurs.
Aussi bien dans la boulimie que dans
les autres TCA, c'est souvent la
pensée anorexique qui pilote les
crises. Elles reviennent avec le besoin
de
maigrir
ou
le
sentiment
insupportable d'être trop gros. « Dans
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Date de création : 16 avril 2014
la boulimie, les patients confondent la
faim et l'envie de manger, souvent
liée à des émotions qu'ils ne savent
pas gérer autrement. Toutes les
émotions peuvent être sources de
compulsions alimentaires. Il faut
apprendre à gérer les émotions
autrement qu'avec la nourriture »,
explique Anne-Françoise Chaperon,
psychologue clinicienne spécialisée
en
thérapies
cognitives
et
comportementales.
« Dans tous les cas, il y a la
stigmatisation du corps non parfait »,
souligne
Laurence
Collet-Roth,
psychologue. Selon une récente étude
du psychiatre Christopher Fairburn,
chercheur à Oxford (Angleterre) : «
Les patients basculent souvent d'un
trouble à l'autre. La symptomatologie
des TCA peut être commune. »
Point inquiétant : « La moitié des
patients souffrant de TCA n'accèdent
jamais à des soins », insiste le
professeur Jean-Claude Melchior.
Surtout les personnes atteintes de
boulimie, puisque c'est le plus
souvent une maladie non visible.
Le retard de prise en charge a de
multiples raisons : « Le refus des
patientes, qui restent focalisées sur
leur volonté de perdre du poids et
craignent toute intervention qui s'y
opposerait; les parents qui se sentent
responsables dès lors que l'on évoque
un problème psychiatrique et sont
parfois dans l'évitement; le médecin
traitant qui a des connaissances
souvent
insuffisantes,
énumère
Renaud de Tournemire, pédiatre,
responsable de l'unité de médecine de
l'adolescent à l'hôpital de Poissy-
Saint-Germain-en-Laye
(Yvelines).
Ainsi, lorsque la situation devient
grave, les familles ont souvent déjà
toqué à de multiples portes. »
Une perte de temps préjudiciable car,
comme le souligne le docteur Nathalie
Godart, « plus la prise en charge est
précoce, meilleur est le pronostic de
guérison ». Même si la voie est
longue et sinueuse, on peut en effet
guérir de l'anorexie et de la boulimie.
Note(s) :
Sur le Web :
Note(s) :
Anorexieboulimie-afdas.fr
Note(s) :
Reseautca-idf.org
Illustration(s) :
En Ile-de-France, on dénombre 180 000 cas d'anorexie chez les femmes et 19 000 chez les hommes. photo : ALEXA
BRUNET/TRANSIT/PICTURETANK
© 2010 SA Le Monde ; CEDROM-SNi inc.
news·20100203·LM·0Q0302_116158 - Date d'émission : 2014-04-16
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La Croix
SCIENCES ET ETHIQUE, mardi, 18 janvier 2005, p. 14
Dossier. Anorexie. Les anorexiques doivent-ils être séparés de leur famille ? Une maladie qui reste
mystérieuse. L'anorexie mentale est liée à des facteurs d'ordre génétique, social, familial, psychologique et
environnemental.
BIENVAULT Pierre
Quelle est la cause de l'anorexie
mentale ? Même lorsqu'ils ont des
années d'expérience, les médecins ont
le plus grand mal à fournir une
réponse définitive à cette question qui
angoisse les parents, souvent très
culpabilisés par la maladie de leur
enfant. Ces médecins le disent : il
plane encore un certain mystère
autour de cette affection qui n'a pas
de cause unique. Et contre laquelle il
n'existe donc pas de solution
thérapeutique toute faite. « Plus je
vois de cas et moins je suis capable
de faire des généralisations. C'est une
pathologie qui invite à la modestie, ce
qui n'est pas toujours bien vécu par le
corps médical qui aime pouvoir se
conforter dans la toute-puissance du
savoir », explique avec franchise le
docteur
Christine
Foulon,
responsable de l'unité des troubles
alimentaires à l'hôpital Sainte-Anne,
à Paris.
L'anorexie
mentale
touche
en
moyenne 10 filles pour 1 garçon à
l'âge de l'adolescence. On estime
qu'au total elle affecterait environ 1
% des adolescentes. « Depuis
quelques années, on assiste à une
augmentation du nombre de cas chez
des enfants de moins de 13 ans. Il y a
trente ans, on voyait en moyenne un
cas par an dans cette tranche d'âge.
Aujourd'hui, c'est pratiquement deux
ou trois par mois », souligne le
docteur Marie-France Le Heuzey,
responsable adjointe du service de
psychopathologie de l'enfant et de
l'adolescent à l'hôpital Robert-Debré,
à Paris.
L'anorexie mentale est liée à plusieurs
facteurs d'ordre à la fois génétique,
social, familial, psychologique et
environnemental. Il existe d'abord une
prédisposition génétique. Plusieurs
études ont montré qu'un enfant, issu
d'un milieu familial avec des
antécédents d'anorexie, avait plus de
risques de développer la maladie.
L'anorexie se développe aussi plutôt
chez des jeunes filles qui, à
l'adolescence, connaissent une forte
période de vulnérabilité associée à
une mauvaise image d'elles-mêmes et
une grande dépendance au regard
d'autrui. « C'est comme une réaction
de protection face à une situation de
stress. L'adolescente a peur de perdre
le contrôle, d'être débordée. Et, pour
faire
face,
elle
adopte
ce
comportement ascétique qui lui donne
le
sentiment
de
pouvoir
tout
maîtriser », explique le professeur
Philippe
Jeammet,
chef
du
département
de
psychiatrie
de
l'adolescent à l'Institut mutualiste de
Paris. « On retrouve chez beaucoup
une fragilité narcissique importante,
un manque de confiance et de sécurité
personnelles. Je dis souvent que c'est
une panne d'adolescence comme il
s'en produit d'autres, une difficulté à
avancer à ce moment de la vie où
beaucoup d'enjeux se cumulent »,
estime
le
professeur
Jean-Luc
7
Venisse,
chef
du
service
d'addictologie du CHU de Nantes.
Un grand nombre d'anorexiques
manifestent aussi une véritable phobie
du plaisir. « Elles ont une extrême
difficulté à se permettre le moindre
petit plaisir partagé, surtout avec des
proches. Elles sont aussi d'une
exigence extrême au niveau de leur
image, de leurs performances. Elles
sont toujours insatisfaites. Si elles
sont premières, c'est que la classe est
trop faible ou que le professeur note
trop large. Rien ne va jamais »,
souligne le professeur Jeammet. « Ce
sont des patientes lisses, qui arrivent
à se persuader qu'elles ne ressentent
rien », ajoute le professeur Venisse.
Pourquoi les filles plutôt que les
garçons ? Là encore, il n'y a pas de
consensus, juste des hypothèses. «
Traditionnellement, tous les troubles à
expression
corporelle
concernent
davantage les filles que les garçons,
chez qui le conflit va davantage
s'exprimer dans l'opposition. Les
filles, elles, sont toujours très
accommodantes.
L'anorexique
s'autodétruit devant vous, mais si on
l'écoute, tout va toujours très bien »,
souligne le professeur Jeammet.
Parmi les facteurs environnementaux,
beaucoup de parents s'interrogent
évidemment sur l'influence de la «
dictature de la minceur » imposée par
la mode et les magazines féminins.
Sur ce sujet, les médecins restent tout
Nombre de document(s) : 5
Date de création : 16 avril 2014
aussi prudents et partagés. « Ce n'est
pas la mode qui est la cause de
l'anorexie mais, en même temps, cette
maladie ne semble pas exister dans les
pays où le corps est caché », souligne
le docteur Renaud de Tournemire,
pédiatre dans le service de médecine
des adolescents de l'hôpital Bicêtre. «
C'est vrai, mais l'anorexie mentale n'a
pas attendu la période moderne pour
exister », ajoute aussitôt le docteur
Patrick Alvin, responsable de ce
service. « Ce n'est pas parce qu'on fait
un régime qu'on va forcément
développer une anorexie mentale,
ajoute-il. Cela étant, on ne peut nier
© 2005 la Croix ; CEDROM-SNi inc.
news·20050118·LC·0050118LC_inx050 - Date d'émission : 2014-04-16
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8
que
l'environnement
actuel
est
certainement fragilisant pour des
personnes
ayant
une
forte
prédisposition
individuelle
aux
troubles du comportement alimentaire
au sens large. »
P. B.
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Star Tribune (Minneapolis, MN)
Sunday, 15 April 2012
Social networks become a battleground on body image
Star Tribune, Minneapolis
Apr 15, 2012 - April 15--The image of
the woman in a bikini is anything but
sexy.
Apr 15, 2012 - Her pelvic bones jut so
far from her lower torso that they
look like bent elbows. Her actual
elbows are the widest part of her
arms. And splashed across her
concave stomach are the words
"Hunger hurts, but starving works."
shockingly skeletal close-ups of rib
cages to full-length portraits of thin,
beautiful celebrities such as model
Kate Moss -- with tips on hiding selfstarvation
from
parents
and
suggestions on the bare minimum you
can eat to stay alive. In the twisted
world of pro-ana and pro-mia
motivation, misery loves company,
and the secretive, isolated ED sufferer
feels the pull of community.
Apr 15, 2012 - Just another online
posting by someone into "thinspo,"
short for "thin-spiration," in which
people with anorexia, bulimia and
other eating disorders (EDs) use the
Internet's broad reach to encourage
and network about achieving extreme,
unhealthy thinness.
"They try to normalize it," said Jillian
Lampert, director of communications,
outreach and research for the Emily
Program in St. Paul, a nationally
known ED treatment and prevention
center. "They are fake friends
encouraging sickness."
"It's appealing to people who are in
the throes of their sickness," said
Lynn Grefe, president of the National
Eating
Disorders
Association
(NEDA). "At that stage, it's like a
competition -- 'I can get skinnier than
that picture, I can beat her.' "
Even if viewers don't have a
diagnosed eating disorder, the images
can push someone on the cusp over
the edge, she said: "Just gazing at the
photos can impact their body
satisfaction and their eating habits -no matter that the majority of these
pictures are altered."
Thinspo has been an online presence
since the dawn of the Internet, but
social media are making its effects
more pervasive, say treatment and
prevention leaders.
NEDA has recently worked with
major platforms, including Facebook,
Tumblr and Pinterest, to adjust their
terms-of-use policies to forbid the
promotion of "self-harm" by users.
"Pro-anas" (anorexics) and "pro-mias"
(bulimics)
sometimes
combine
aspirational visuals -- ranging from
According to estimates for Minnesota
compiled by sources including the
National Institute for Mental Health
and studies published in psychiatric
journals, about 8 percent of girls and
4 percent of boys ages 10 to 17 have
an eating disorder. Among adults, the
percentages are 6 percent for women
and 3 percent for men.
Kezia
Gayan
of
Minneapolis
developed her ED, a combination of
anorexia and bulimia, when she was a
college freshman.
9
"I would eat small amounts, like two
cookies, and then purge," she said.
Now 25, a former Emily Program
patient in recovery and working on a
master's degree in family therapy,
Gayan sees thinspo followers as
falling prey to "a dangerous sort of
groupthink." While she says she didn't
visit such sites often, "they can
definitely be a trigger. They can help
you feel like what you're doing isn't
wrong."
Some posters include disclaimers
calling their passion a "lifestyle
choice." But the provocative photos
speak louder than their words. Others,
trying to evade tightening socialmedia
restrictions,
reposition
themselves as "fitspo" enthusiasts,
tying in images of bodies engaged in
exercise and athleticism, "but many of
the pictures are very much the same,"
Lampert said. "They don't seem to
make the connection that athletes
need enough fuel to perform well."
While ED experts compare thinspo to
showing a junkie how to order heroin
online,
some
bloggers
and
commenters
have
expressed
uneasiness
over
social-media
platforms being the arbiters of what is
and is not OK to post.
Leita Walker, an attorney with Faegre
Baker Daniels who often writes terms
of use for social media sites, says
such policies are not a First
Amendment violation.
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Date de création : 16 avril 2014
"The owner of the platform can decide
what kind of content they're going to
allow," she said. "The Apple store can
say, 'We're not allowing pornographic
apps in our store.' Facebook can say,
'We're not going to allow obscene
content or pro-ana content.'"
People may be rightly concerned
about the power of large social-media
platforms to censor, she said, "but
that has to be remedied through
market pressure as opposed to a legal
claim under the First Amendment."
Because eating disorders have the
highest death rate of all mental
illnesses, "to take this lightly, this
encouragement
of
sickness,
is
ridiculous," Grefe said. "Would we
© 2012 Star Tribune (Minneapolis, MN) ; CEDROM-SNi inc.
news·20120415·NKSR·KRTB-104777-13344737270584714800 - Date d'émission : 2014-04-16
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10
not have a problem with a site that
was pro-leukemia?"
Kristin Tillotson --612-673-7046